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D'aucun disent, que la philosophie est d'origine Africaine pourvu que l'Afrique est le berceau de
l'humanité.
C'est ce que soutient Cheikh Anta Diop dans civilisation et barbarie il affirme que les grecs excellents
navigateurs n'ont fait que copier l'Égypte mais la thèse la plus répandue se situe en Grèce
au VIièmeVIième siècle avant J.C avec le miracle grec.
C'est pourquoi selon Pierre Hadot c'est en Grèce où réside véritablement la philosophie et que ceci a
marqué un tournant décisif dans l'histoire de la pensée.
A chapitre 22 en effet l'étonnement qui poussa les 1er penseurs aux spéculations philosophiques.
La philosophie est fille de l'étonnement parallèlement Socrate montre dans le Théétète que
l'étonnement philosophique est la fascination l'admiration de l'homme devant les phénomènes de la
nature, ce qui lui met dans une situation d'ignorance, apercevoir une difficulté et s'étonner c'est
reconnaitre son ignorance.
L'étonnement du sens commun ne conduit pas à la recherche alors que l'étonnement philosophique
engendre l'interrogation, la réflexion et la connaissance.
1) Philosophie et mythe
La philosophie et le mythe essaient tous deux d'expliquer les phénomènes et de répondre aux
questions récurrentes que se sont toujours posés les humains à savoir la question de leur existence.
Mais ils ont des démarches différentes les mythes repose sur la fiction alors que la philosophie
repose sur le rationnel (la raison).
Du grec muthos le mythe est un récit, une légende fictive relatant l'origine du monde et permettant
ainsi d'organiser au sein d'une société la compréhension du réel et de justifier l'ordre naturel et social
du monde.
A ce titre, le mythe apparait comme une narration pour expliquer l'origine du Cosmos
C'est ainsi que selon André Lalande, le mythe est un récit fabuleux d'origine populaire et non réfléchi
dans lequel des agents impersonnels, le plus souvent les forces de la nature sont représentées sous
formes d'êtres personnels dont les actions et les aventures ont un sens symbolique.
Ainsi, nous voyons que le mythe ne repose pas sur la réalité et qu'il est sacré et qu'il ne peut faire
l'objet d'un questionnement.
La non soumission au mythe entraine l'impiété ou l'hérésie, le mythe repose sur des symboles et
relate toujours un commencement il est sacré et les êtres qu'il met en scène divinisés
Par contre, la philosophie n'utilise pas un langage symbolique mais conceptuel.
La philosophie questionne et critique pour chercher le savoir ,donc nous voyons que la philosophie
est différente du mythe ce qui fait qu'elle le discute et ne le considère pas comme un moyen
d'expliquer les phénomènes de la nature.
Comme elle est spécifique au mythe la philosophie est aussi spécifique par rapport à la religion.
2) La philosophie et la religion
Dans l'histoire de la pensée la philosophie et la religion n'ont cessé de se mesurer l'une à l'autre.
L'étymologie du mot religion donne bien à voir la notion de respect qui y est contenue.
Si la plus part des anciens tirent en effet religion de religare et y voient l'idée d'un lien qui nous unit à
la divinité, certains rattachent religion à religère qui signifie vouer un culte et respecter.
On trouve ainsi dans l'idée de religion le thème d'une obligation envers les dieux ou DIEU.
La religion peut être envisagée sous un double aspect :
− − D'une part comme institution sociale et objective ;
− − Et d'autre part comme système individuel de croyances.
La religion s'exprime par la révélation qu'on ne doit pas discuter il faut y croire avec la foi sans le
moindre doute ; c'est pour cette raison que Pascal affirme que "c'est le cœur qui sent Dieu et non la
raison".
La religion n'aime pas la preuve ni la justification essayer de prouver ou de justifier la foi serait
profaner la religion et s'y soumettre reste sacré.
La croyance au sacré est la croyance à l'absolu.
Selon Cicéron la religion vient de "religère" rassembler et "religare" rattacher ainsi elle rassemble et
rattache les hommes ensemble à des puissances surnaturelles qu'ils doivent vénérer.
C'est le sentiment du sacré mélangé de crainte et de respect pour des forces qui nous dépassent,
vénération du sacré, la religion prend la forme de rite qui se distingue du temps profane comme
temps des affaires humaines.
La religion a systématiquement traité la philosophie de subversive, dangereuse et nuisible mais selon
Marx, Nietzsche, Freud la religion n'est qu'une illusion aliénante dont l'homme doit se défaire pour
réaliser pleinement sa liberté. Pour eux,
c'est l'homme qui est le créateur des dieux et des valeurs auxquels il voue un culte adoré.
La philosophie est fondée sur la raison alors que la religion est fondée sur la théologie qui n'est que
la crainte d'une part et d'autre part l'espoir d'une récompense.
Le théologien est un homme de foi qui utilise ses ressources intellectuelles pour éclaircir sa croyance,
donc l'usage de la raison et la pratique de la philosophie ne sont pas contraire au coran et à la religion
c'est ce qu'affirme Averroès, de plus l'imam AL Ghazali confirme que "La quête du sens divin n'exclut
pas la raison".
La raison doit aider à décrypter le sens caché du texte religieux ,par contre l'incapacité a tout
comprendre par la raison a permis à Kant de dire que la religion est un prolongement naturel de la
philosophie, là où la raison s'arrête elle laisse place à la foi pour Kant "J'ai du abolir le savoir pour
faire place à la croyance" et ceci grâce au décalage entre le phénomène et le noumène.
Ainsi, nous constatons que la foi et la raison se complètent mais elles n'ont pas les mêmes façons
d'agir et que se sont deux procédés dont la réunification serait difficile.
La philosophie n'est ni le mythe, ni la religion mais aussi elle n'est non plus la science.
3) La philosophie et la science
Même si la science est une partie intégrante de la philosophie comme le souligne Descartes quand il
considère la philosophie comme un arbre dont les racines sont la métaphysique, le tronc la physique
et les branches les autres sciences il s'avère être évident qu'elles se différencient de plus en plus.
Cette conception de la philosophie comme mère de toutes les sciences sera ébranlée
au XVIIièmeXVIIième siècle avec l'apparition de la méthode expérimentale et le développement des
sciences positives qui ont favorisé le détachement progressif des autres disciplines.
Ainsi, la philosophie et la science soucieuses de la cohérence, de la rigueur, de la démonstration et
de la rationalité dans la quête du savoir ont respectivement des démarches et des caractères qui leurs
sont spécifiques.
D'après André Lalande, "La science est un ensemble de connaissance et de recherche ayant un degré
suffisant d'unité et de généralité susceptible d'amener les hommes qui s y consacrent à des
conclusions concordantes qui ne résultent ni du gout qui leurs sont commun, ni de convention
arbitraires, mais de relations objectives que l'on découvre graduellement et que l'on confirme par des
méthodes de vérifications définies".
Ainsi, apparaissent les caractères importants de la science que sont : la rationalité, l'universalité et
l'objectivité.
La science pour répondre et satisfaire ses besoins intellectuels explique les faits par des
constructions idéales appelées Théories qui rendent compte des phénomènes naturels par des lois
générales.
Par conséquent, nous voyons nettement que les progrès et les découvertes de la science ont joué un
très grand rôle dans l'évolution et le développement de l'humanité au moment où la philosophie n'a
pas encore trouver ce qu'elle cherche.
Les réalisations de la science montrent que le rôle de la philosophie est négligeable, dans la mesure
où la philosophie n'a pas produit de résultats concret en plus de sa non universalité et de sa
subjectivité qui font d'elle une discipline ésotérique.
Au moment où l'humanité aspire à un développement concret la philosophie en est à un stade d'une
méditation discursive et contradictoire.
C'est ce que remarque Paul Valéry lorsqu'il considère la philosophie comme une activité oisive en
affirmant que "La philosophie est un simple jeu de mots, un bavardage inutile".
Par contre, Karl Jaspers quand à lui soutient que l'homme ne peut pas se passer de la philosophie,
car la science ne parvient pas à régler la question de l'existence c'est d'ailleurs ce que soutient
catégoriquement Schopenhauer en affirmant que "L'homme est un animal métaphysique".
Il est évident que les sciences et les techniques ont concouru massivement au développement de
l'humanité, mais elles ne parviennent pas à gérer les questions sur l'existence, la morale, la sagesse,
l'étique etc...
Rabelais l'a confirme en disant que "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme".
Ainsi, malgré les critiques dont elle fait l'objet la philosophie garde sa place dans le développement
de l'humanité.
Cependant, de nos jours les sciences s'avèrent être au devant même de la réflexion philosophique
pour certains comme louis Althusser qui paraphrasant Hegel soutient que "La philosophie se lève le
soir tombé, lorsque la science née à l'aube à déjà parcouru l'espace d'une longue journée".
Depuis son histoire, en passant par ses origines et sa spécificité nous constatons qu'il y a une
problématique à circonscrire et à délimiter exactement ce qu'est la philosophie.