Cahier SVT TD 2021

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Cahier de Cours SVT

Tles D

Mahamadou Abdourahamane
Chargé d’Enseignement

Amadou Oumarou
Conseiller Pédagogique

Editions Afrique Lecture

1
Première édition : décembre 2021
© Editions AFRIQUE LECTURE SA
BP : 11 968 Tel : (00227) 21 66 86 22 Niamey - Niger
E_mail : editionsscientifiques @ yahoo.fr
Site web : www.afriquelecture.net

ISBN : 978-2-35229-377-4

Afrique Lecture, Niamey, décembre 2021

2
Tables des matières
Pages
Avant propos :…………………………………………………5
THEME N°1: Le support de l’information génétique……….. 7
CHAPITRE 1: Notion de l’information génétique……………9
CHAPITRE II : Nature chimique et structure de
l’information génétique…………………………..…………..14
Travaux dirigés sur le thème N°1 : Support de
l’information génétique………………………………..……..19
THEME 2 : Transmission de l’information génétique……... 25
CHAPITRE 1 : La reproduction conforme……………..……27
CHAPITRE 2 : Notion de cycle cellulaire et
évolution de la quantité d'ADN au cours du cycle…………...39
Travaux dirigés sur le thème N°2 :
Transmission de l’information génétique……………………46
THEME N°3 : L’expression de l’information
génétique dans la cellule…………………………….……….52
CHAPITRE I : Protéines…………….……………………….54
CHAPITRE 2 : Mécanismes d’expression des
gènes : la synthèse des protéines……………………………..60
Travaux dirigés sur le thème N°3 : Expression de
l’information génétique………………………………..……..72
THEME N°4 : Reproduction sexuée et brassage
génétique ………………………………………………...…..79
CHAPITRE 4.1 : Reproduction sexuée ……………………..81
Chapitre 4.2 : Brassage des gènes……………………………92
Leçon 1 : Brassage des gènes chez les organismes
haploïdes : cas de Sordaria macrospora…………………..….92
Leçon 2 : Brassage des gènes chez les diploïdes………….....96
Travaux dirigés sur le thème N°4 : Reproduction
sexuée et brassage de l’information génétique…………….104
THEME N°5: Hérédité et génétique humaine………...……115
CHAPITRE 5.1: Transmission des caractères
3
héréditaires chez l’homme …………………………………117
CHAPITRE 5.2: Anomalies chromosomiques……………..127
Travaux dirigés sur le thème N°5 : Hérédité
et la génétique humaine………………………………….....133
THEME N°6 : La communication par voie
nerveuse et humorale…………………………….…………142
CHAPITRE 1 : Tissu nerveux et
notions de réflexes………………………………..……...…144
Chapitre 2 : Le message nerveux…………………………...158
Chapitre 3 : La glycémie…………………………………....176
Travaux dirigés sur le thème N°6 : La communication
par voie nerveuse et humorale…………………………...…190
TROISIEME PARTIE : La reproduction chez l’homme……….
…… …… …………………………………………………..206
Thème N°7 : Le fonctionnement des appareils
génitaux et leur régulation……………………………..207
Chapitre 1 : les appareils génitaux et leur
fonctionnement ……………………………………………208
Chapitre 2 : Régulation du fonctionnement
des organes génitaux………………………………………..220
Chapitre 3 : De la fécondation à la nidation…….………..230
THEME N°8 : La régulation des naissances.……………….235
Travaux dirigés sur le thème N°7 et N°8 …………………..247
Quatrième partie : L’immunologie…………………………260
Thème N°9 : Mécanisme de l’immunité……………………261
Chapitre 1 : le soi et le non soi………………………...263
Chapitre 2 : Les réponses immunitaires…………………….266
Chapitre 3 : Le dysfonctionnement du système
immunitaire : Cas du VIH/SIDA…………………………..280
Travaux dirigés sur le thème N°9 : Mécanisme de
l’immunité …………………………………………………286
BIBLIOGRAPHIE………………………………………….231

4
Avant propos

Rendons grâce à Allah qui nous a permis de mettre en place


cette collection dénommée « Cahier de cours ».

En en effet, Cahier de cours complète la collection


Décryptage de sujets de BAC et Concours (avant cette
collection était intitulée Annales ) par son originalité et expose
un résumé complet suivi d’exercices d’application, puis
d’exercices de recherche.

La liberté de rédaction de son contenu, bien que guidée par un


commentaire officiel des programmes du l’enseignement
secondaire au Niger, permet à Cahier de cours de satisfaire les
besoins des enseignants pour la préparation rituelle des leçons.
Tous les thèmes et tous les chapitres du programme ont été
traités et le contenu scientifique vérifié.

Néanmoins, comme toute œuvre humaine ne peut être parfaite,


vos suggestions et remarques bien exprimées et envoyées aux
Editions Afrique Lecture pourront sans doute améliorer les
prochaines éditions.

5
6
THEME N°1: LE SUPPORT DE L'INFORMATION
GENETIQUE

7
Les caractères héréditaires observables chez les êtres vivants
supposent l’existence d’un message ou programme biologique,
appelé information génétique, transmissible de génération en
génération. Quel est le support de cette information génétique ?

8
CHAPITRE 1: NOTION DE L’INFORMATION
GENETIQUE

I. Existence de l’information génétique


Chaque fois si un mâle et une femelle d’une même espèce
s’accouplent, il se forme une cellule œuf qui donne un individu
de la même espèce. Les descendants ont toujours des
ressemblances aux parents.
La cellule œuf contient alors un programme biologique appelé
information génétique responsable des caractères héréditaires.
Où se localise cette information génétique dans la cellule ?

II. Localisation de l’information génétique

1. Expériences sur les acétabulaires

L’expérience de mérotomie réalisée sur une acétabulaire


montre que le noyau joue alors un rôle vital dans la cellule
eucaryote.

La greffe croisée de noyaux consiste à réaliser un échange de


noyau entre deux espèces d’acétabulaires après avoir coupé
leurs chapeaux. Le chapeau régénéré est toujours semblable à

9
celui de l’algue donneuse de noyau. Cette expérience montre
que le noyau de l’algue contient l’information génétique
nécessaire à l’édification des caractères héréditaires (forme de
chapeau) de cet organisme.

Conclusion : Chez les eucaryotes, l’information génétique se


localise dans le noyau. On dit que le noyau est le support de
l’information génétique. Quelle est alors la structure du
noyau ?

2. Ultrastructure du noyau
De forme arrondie, le noyau cellulaire est délimité par une
double membrane, l’enveloppe nucléaire. Elle est perforée par
des trous appelés pores nucléaires. La membrane externe de
l’enveloppe nucléaire présente des relations anatomiques avec
le réticulum endoplasmique et est tapissée des ribosomes. La
membrane interne délimite le nucléoplasme. A l’intérieur du
nucléoplasme se trouve une substance colorable appelée
chromatine et un élément très dense, le nucléole.

10
Membrane externe
Espace inter-
Enveloppe
membranaire
nucléaire
Membrane
interne
Nucléole
Pore nucléaire

Chromatine

Ribosome
REG

Conclusion :
Il existe dans le noyau cellulaire un programme biologique
appelé information génétique, responsable de la transmission
des caractères héréditaires. Le noyau renferme une
substance, la chromatine, constituée de l’ADN et des
protéines.

III. Clonage et clone : notion de reproduction conforme


d'un programme génétique

1. Définitions
- La reproduction conforme est un type de reproduction
au cours duquel un individu donne naissance à plusieurs
individus tous identiques entre eux et identiques au parent.
C’est une reproduction asexuée.
- le clonage est une opération qui consiste à obtenir un
clone.
- Le clone est l’ensemble des individus génétiquement
identiques. Ces individus proviennent tous d’une reproduction
conforme.
- Caractère héréditaire : aspect morphologique,

11
physiologique ou comportemental transmissible de parent au
descendant de génération en génération.

2. Clonage d’organisme : cas des veaux


On transfère les noyaux des cellules d’un embryon d’une vache
à caractères génétiques intéressants (Donneuse de Noyau) dans
des ovules d’une autre vache ordinaire (Donneuse du
cytoplasme) préalablement énucléés. Ces cellules œufs
« composites » ainsi obtenues sont mises en culture pour
donner des embryons. Ces nouveaux embryons obtenus sont
transplantés chacun dans l’utérus d’une vache porteuse. Les
veaux qui sont issus de ces embryons sont génétiquement
identiques entre eux et ont les mêmes caractéristiques que la
vache donneuse de noyau. C’est un clone. Ils ont donc reçu de
la mère donneuse de noyau, un programme biologique
responsable de l’édification de ses caractères héréditaires :
c’est l’information génétique. Ce type de processus conduisant
à l’obtention d’un groupe d’individus génétiquement identique
est une reproduction conforme.

Œufs composites implantés chacun


dans l’utérus d’une vache porteuse

Vache marron qui produit


plusieurs ovules lors de la Cellules œuf
super-ovulation Œufs
énucléés

Transfert des
noyaux

Cellules
Vache tachetée (donneuse Jeune embryon embryonnaires Veaux tachetés, identique,
d’embryon) de même sexe quelque soit
la mère porteuse

12
Conclusion :
Le clonage est donc une preuve de l’existence de l’information
génétique.
Etant donné que le noyau de la cellule est constituée de
plusieurs éléments chimiques, quelle est la nature chimique de
cette information contenue dans le noyau ?

13
CHAPITRE II : NATURE CHIMIQUE ET
STRUCTURE DE L’INFORMATION GENETIQUE

I. Nature chimique de l'information génétique

1. Expérience de Griffith
L’expérience de la transformation bactérienne montre que la
souche R non virulente est capable de se transformer en souche
S virulente grâce à des extraits de la souche S tuée. Elle a alors
reçu un nouveau caractère. Griffith conclue qu’il existe donc
dans la cellule bactérienne, une substance capable d’opérer des
transformations héréditaires. Cette substance serait porteuse de
l’information génétique.

S vivantes Mort

Survie
R vivantes

S tuées par
chauffage Survie
S tuées par
chauffage

R vivantes Mort S vivantes trouvées


Débris de S dans la souris morte

R vivantes
Mort S vivantes trouvées
dans la souris morte

14
2. Expérience es Avery et ses collaborateurs
En 1944, Avery et se collaborateurs ont montré que c’est
l’ADN de la souche S qui transforme la souche R en souche S.
C’est alors l’ADN qui est le support moléculaire de
l’information génétique chez tous les êtres vivants. On dit que
l’ADN est le support universel de l’information génétique.
Où se localise alors l’ADN dans une cellule eucaryote ?

Injection du mélange à
la souris
R vivantes

Mort S vivantes trouvées


ADN de la dans la souris morte
souche S

S vivantes trouvées
dans le mélange

3. Mise en évidence des acides nucléiques : Test de Brachet.


Le test de Brachet est un mélange de colorants : le vert de
méthyle et la pyronine. Le vert de méthyle colore
conventionnellement l’ADN en vert et la pyronine colore les
ARN (un autre acide nucléique contenue dans la cellule) en
rouge :

Rouge

Rouge

Vert

Cellule colorée par le test de Brachet

15
Lorsqu’on colore une cellule à l’aide du test de Brachet, la
chromatine se colore en vert alors que le cytoplasme et le
nucléole se colorent en rouge. Cette expérience montre que la
chromatine est constituée de l’ADN et le nucléole et le
cytoplasme renferment de l’ARN. Ainsi, l’ADN se localise
exclusivement dans le noyau alors que les ARN se localisent
dans le cytoplasme et dans le noyau aussi.

II. Composition chimique et structure de l’ADN

1. Composition chimique de l’ADN


L’hydrolyse complète de l’ADN libère les éléments suivants :
- L’ion phosphate, PO43- (P);
- Le désoxyribose qui est un sucre à 5 atomes de
carbones (S ou D) ;
- Les 4 bases azotées dont les bases puriques {adénine
(A) et guanine (G)} et les bases pyrimidiques {thymine
(T) et la cytosine (C)}.
La quantité de ces trois éléments est la même dans toutes les
molécules d’ADN. formeraient alors une unité d’association
dans laquelle chacun de ces trois éléments est représenté : c’est
le nucléotide. C’est l’association entre l’ion phosphate, le sucre
et une des quatre bases azotées (A, T, G, C). C’est l’unité
structurale de la molécule d’ADN. L’association entre le sucre
et la base forme le nucléoside.

D Base Base
D

Structure d’un nucléotide Structure d’un nucléoside

16
2. Structure de la molécule d’ADN

a. structure primaire
Les nucléotides s'associent par des liaisons covalentes (sucre-
phosphate) pour former une longue chaîne polynucléotidique
appelée brin. La molécule d’ADN est constituée de deux brins :
on dit qu’elle est bicaténaire. Les deux brins s’associent l’un à
l’autre grâce à des liaisons hydrogènes qui se forment entre les
bases.
Chacune des 4 bases ne peut s’unir qu’à une seule base qui lui
est complémentaire :
– l’adénine est complémentaire à la thymine ;
– la cytosine est complémentaire à la guanine.
Cette complémentarité des bases explique que le rapport
A+G/T+C est égal a 1 chez toutes les espèces. Donc, il ya
autant de base puriques que pyrimidiques. Dans la molécule
d’ADN, l’ordre des bases le long d’une chaine, varie selon les
espèces. Ainsi, le rapport A+T/G+C est différent de 1 et il est
caractéristique des espèces. Le nombre de chaque base azotée
varie donc d’une espèce à une autre.
La molécule aurait ainsi la forme d'une échelle dont les
barreaux seraient représentés par l'union entre bases
complémentaires et les montants par l’alternance de
désoxyribose et d’acide phosphorique. Les deux chaines
polynucléotidiques représentent la structure bicaténaire de la
molécule d’ADN. Cette représentation plane correspond à la
structure primaire de la molécule d’ADN.

b. structure secondaire
Par la suite, cette structure plane va s’enrouler sur elle-même
pour prendre une structure hélicoïdale, c’est-à-dire la forme
d’une double hélice, découverte en 1953 par les chercheurs
Américain, Watson et Britannique, Crick. Un tour d’hélice

17
compte 10 paires de nucléotides et mesure 3,4nm. C’est la
structure secondaire de la molécule d’ADN.
Liaison
Nucléotide
hydrogène
P P

S A T S

P P

S G C S

P P
3,4nm
S T A S

P P

S
C G S
0,34nm
P P

S A T S
2nm
Structure Secondaire Structure Primaire
A= Adénine T=Thymine S = Sucre
G = Guanine C = Cytosine P = Phosphate

NB : La molécule d’ADN est une macromolécule. Une seule


molécule d’ADN peut gouverner la transmission de plusieurs
caractères. Chaque fragment d’ADN capable gouverner la
transmission d’un caractère héréditaire s’appelle gène. Le
génome d’un individu est l’ensemble de ses gènes.

Conclusion :
L’ADN est le support universel de l’information génétique. La
molécule d’ADN constituée du deux brins c’est-à-dire deux
chaines polynucléotidiques. Elle à la même structure chez tous
les êtres vivants sauf certains virus où elle a une structure
monocaténaire.

18
Travaux dirigés sur le thème N°1 : Support de
l’information génétique

Exercice N°1: Existence de l’information génétique


La micro-propagation est une technique utilisée en production
végétale. Cette technique a été appliquée sur la pomme de
terre. Elle est possible grâce à une propriété de la cellule
végétale à régénérer un individu entier à partir d’une cellule
somatique: la totipotence. Le document ci-dessous présente le
protocole expérimental.
Prélèvement d’un fragment de feuille

Dissolution de la paroi Mise en culture des


pour obtenir des cellules isolées
cellules isolées

Plante mère
Chaque cellule isolée, en culture,
donne un nombre important de cellules
qui lui sont semblables

Obtention des plants de pomme de


terre identiques entre eux et Régénération des jeunes
identiques à la plante mère plantules par ajout des
phytohormones

1. Analyser cette expérience.


2. Comment peut-on qualifier les cellules qui composent
chaque lot ?
3. Quelles conclusions peut-on tirer à partir de cette
expérience ?

Exercice N°2 : Clonage de Dolly


Le document ci-dessous retrace le protocole expérimental ayant
abouti à la naissance de Dolly :
19
Dolly et sa mère

1. Combien de brebis adultes ont été utilisées pour obtenir


Dolly, Quel a été le rôle précis de chacune ?
2. Comment a-t-on procédé pour obtenir la cellule-œuf à
l’origine de Dolly ?
3. Explique pourquoi Dolly est parfaitement identique à la
brebis A ?
4. Si le clonage avait été réalisé avec une autre cellule
provenant de la brebis A, le résultat aurait- il été différent ?
Pourquoi ?

Exercice N°3 : Expérience de Griffith


Le matériel utilisé par Griffith est le pneumocoque, bactérie
responsable de la pneumonie chez les mammifères
(complication pulmonaires). Cette bactérie existe sous forme
dimères (deux unités). On distingue deux souches :

20
 La souche virulente qui possède une capsule empêchant
sa phagocytose et qui a un aspect lisse que l’on désigne
par la lettre S
 La souche non virulente dépourvue de capsule que l’on
désigne par la lettre R
L’expérience ci-dessous consiste à inoculer à la souris saine
différents types de souches de pneumocoques (document 1)
Mort

A
S

B
Survie
R

C S tuées
par
chauff
Survie

D
S tuées
par
chauffa
Souris morte
Document 1 contenant des S

1. Que montre chacune de ces expériences ?


2. Quelle conclusion tire-t-on de ces expériences ?
D’autres expériences réalisées par Avery et ses collaborateurs
sont présentées par le document 2.

21
R vivantes

Avec ADNase
Survie
S tuées
par Avec protéase R vivantes
chauffage

Souris morte contient


Document 2 des S vivantes

1. Analysez ces expériences. Quelle information tire-t-on ?


2. Intégrez cette information pour expliquer l’expérience de
Griffith.

Exercice N°4 : Les bases azotées de l’ADN de plusieurs


espèces.
On a déterminé les nombres de bases azotées présentes dans
l’ADN de différentes espèces et établi les rapports présentés
dans le tableau ci-dessous :

Espèces (A+T)/(C+G) (A+G)/(T+C)


Bactéries 0,92 1,03
Levure 1,80 1,00
Ail 1,73 1,01
Blé 1,22 1,08

1. Rappeler ce qu’est l’appariement des bases.


2. Expliquer pourquoi le rapport (A+G)/(T+C) est toujours très
voisin de 1, quelle que soit l’espèce.
3. Expliquer pourquoi le rapport (A+T)/(C+G) diffère selon les
espèces.

22
4. Construire un modèle d’un fragment d’ADN qui
comporterait 10 nucléotides par brin et dont le rapport
(A+T)/(C+G) serait de 1,5. La représentation sera schématisée
sous forme déroulée.

Exercice N°5 : cas particulier d’un ADN viral


Les virus sont des êtres inférieurs dont la structure est très
simple : enveloppe protéique contenant un acide nucléique.
L’analyse de la composition l’ADN viral a donné les résultats
suivant :
C A T G
19% 25% 33% 23%

1. Qu’y a-t-il d’inhabituel dans cette composition ?


Dans des expériences in-vitro, cet ADN a été utilisé comme
modèle pour la synthèse d’une nouvelle molécule d’ADN.
L’ADN synthétisé a la composition suivante :

C A T G
23% 33% 25% 19%

2. Quelle relation existe-t-il entre cette composition et celle de


l’ADN du virus ? que peut-on dire en conséquence, de la
structure de l’ADN du virus considéré ?

Exercice N°6 : Structure de l’ADN


A. Le tableau ci-dessous donne les compositions (exprimées
en pourcentages) des bases azotées extraites de la totalité de
l’ADN nucléaire de quelques espèces.

adénine thymine cytosine guanine


bactérie 14 14 35 35
oignon 22 22 28 28
veau 32 32 18 18
23
Comment pouvez-vous expliquer ces valeurs compte tenu de
vos connaissances sur la structure de l’ADN.
B. La lecture du brin gauche d’un fragment de la molécule
d’ADN donne de haut en bas la séquence suivante :
AATCCGGTA.
1. Qu’appelle-t-on nucléotide ? Combien de nucléotides
comporte le fragment d’ADN correspondant au brin
représenté ?
2. Ecrivez le fragment complet.
3. Certaines liaisons entre les atomes ou les groupements
moléculaires sont des liaisons covalentes, d’autres sont des
liaisons d’hydrogène. Lesquelles ?
4. Calculez la longueur du fragment donné plus haut (un tour
d’hélice mesure 3,4nm).

24
THEME 2 : TRANSMISSION DE L’INFORMATION
GENETIQUE

25
Introduction générale :
L’information génétique se transmet et se conserve au cours du
cycle cellulaire grâce à deux phénomènes biologiques :
‐ La réplication de l’ADN qui permet la duplication du
matériel génétique ;
‐ La mitose qui est une reproduction conforme permettant
le partage du matériel cellulaire entre les deux cellules
filles.
Comment se produisent tous ces phénomènes ?

26
CHAPITRE 1 : LA REPRODUCTION CONFORME

I. La mitose : Etapes et rôles


La mitose est un type de division cellulaire au cours duquel une
cellule mère se divise et donne naissance à deux cellules filles
identiques entre elles et identiques à la cellule mère. C’est donc
une reproduction conforme. Toutes les cellules de notre
organisme sont susceptibles de se diviser, à l’exception des
hématies, des cellules nerveuses et des fibres musculaires
squelettiques.

1. La mise en évidence de la mitose.


Chez les végétaux, on peut observer au microscope les
extrémités des racines ou des tiges (méristèmes) caractérisées
par des divisions cellulaires ou mitoses intenses. Chez les
animaux, pour mettre en évidence la mitose, on utilise le plus
souvent les leucocytes (globules blancs du sang). On peut aussi
utiliser toute autre cellule capable de se diviser en culture. Les
cellules qui sont au repos (en interphase) ont un noyau
homogène. Celles qui sont en mitose se caractérisent par la
présence des filaments chromatiniens (les chromosomes) dont
la disposition permet de déterminer la phase.

2. Les étapes de la mitose d’une cellule animale : à 2n=4


La mitose se déroule de manière continue, mais la disposition
des chromosomes, permet de distinguer quatre phases qui sont
dans l’ordre : la prophase, la métaphase, l’anaphase et la
télophase. Sa durée est variable. Elle est d’environ 30 à 180
minutes selon les espèces.

27
Mitochondrie

Noyau

Lysosome
Réticulum endoplasmique
Appareil de Golgi

Cellule animale en interphase

a. La prophase
C’est la première phase de la mitose, la plus longue. Elle
couvre presque la moitié de la durée de la mitose. Elle est
caractérisée par les événements suivants :
- Le gonflement du noyau suite à la condensation de la
chromatine en chromosomes ;
- La disparition de l'enveloppe nucléaire et du nucléole;
- La désorganisation de certains organites cellulaires
(c’est le cas du réticulum endoplasmique et la grosse vacuole
de la cellule végétale) ;
- Début d’édification du fuseau de division :
En effet, les deux centrioles situés près du noyau se dupliquent
pour donner deux diplosomes qui en fin de prophase se placent
en deux points diamétralement opposés par rapport au noyau
(pôles cellulaires) et forment les asters. Simultanément se
polymérisent des microtubules qui vont constituer les fibres
polaires qui relient les diplosomes à la manière de méridiens.
Ainsi, le diplosome entouré des fibres polaires (appelées aussi
ou fibres fusoriales), forment une structure rayonnante appelée
fuseau achromatique.

b. La métaphase
C’est la deuxième phase de la mitose. Elle se caractérise par les
évènements suivants :

28
- Achèvement de la condensation de chromosomes. A ce
stade, chaque chromosome est formé de deux chromatides
réunies par le centromère.
- Achèvement de la formation de fuseau de division avec
apparition des fibres chromosomiques au niveau du centromère
de chaque chromosome ;
- Formation de la plaque équatoriale, c'est-à-dire le
regroupement de tous les chromosomes dans la région centrale
(région équatoriale) de la cellule.

Aster

Fibre polaire Fibre


chromosomique
Plaque
Chromosome équatoriale
à deux
chromatides
en cours de
condensation

Cellule animale en prophase Cellule animale en métaphase

c. L'anaphase
C’est la troisième phase de la mitose. L'anaphase est
caractérisée par :
- Le clivage (c'est-à-dire la cassure) du centromère de
chaque chromosome ;
- L’ascension polaire, c'est-à-dire la migration des
chromosomes fils à une chromatide vers les pôles du fuseau
achromatique.
A la fin de l’anaphase, il y a formation d’un lot de
chromosomes à une seule chromatide au niveau de chaque pôle
de la cellule.

d. La télophase
C’est la dernière phase de la mitose. Elle se caractérise par :
- La disparition du fuseau de division (les fibres polaires
et chromosomiques) ;

29
- La reconstitution de l’enveloppe nucléaire au niveau de
chaque lot de chromosome ;
- La décondensation des chromosomes à l’intérieur des
nouveaux noyaux pour reconstituer la chromatine et
réapparition du nucléole ;
- La cytodiérèse (division du cytoplasme) par
étranglement de la membrane plasmique au niveau de la région
équatoriale de la cellule et formation de deux cellules filles
identiques, entre elles et identiques à la cellule mère initiale.

Diplosome

Enveloppe
nucléaire
Cytodiérèse par
Ascension étranglement
polaire
Décondensation
Chromosome à des chromosomes
une chromatide

Cellule animale en anaphase Cellule animale en télophase

e. Comparaison entre la mitose d’une cellule animale


et celle d’une cellule végétale
La mitose se déroule de la même manière au niveau des
cellules animale et végétale. Cependant, on note deux
différences entre la mitose d’une cellule animale et celle d’une
cellule végétale. Ces différences sont relatives aux différences
de structure entre les deux types de cellule :
- Dans la cellule végétale, il n’y a pas de centrosome. Le
fuseau achromatique se forme à partir des calottes polaires qui
sont un regroupement des microtubules au niveau des régions
polaires de la cellule : les calottes qui remplacent les asters.
- La cellule végétale comporte une paroi rigide qui lui
empêche de s’étrangler. La cytodiérèse s’effectue grâce à un
phragmoplaste. C’est une structure qui se forme dans la région
équatoriale de la cellule à partir d’un regroupement des

30
vésicules golgiennes. Une nouvelle paroi se différencie et
commence à se casser à partir du centre vers la périphérie.
Ainsi, chez la cellule végétale, la cytodiérèse est centrifuge
alors qu’elle est centripète chez la cellule animale.

Calotte polaire
Décondensation des
Fibre polaire chromosomes

Fibre chromosomique Phragmoplaste

Enveloppe nucléaire
Chromosome à deux reconstituée
chromatides en cours
de condensation

Cellule végétale en prophase Cellule végétale en télophase

f. Rôle de la mitose
En permettant l’augmentation du nombre de cellules, la mitose
assure plusieurs fonctions. Elle permet :
- Le développement embryonnaire qui permet le passage
de l'état unicellulaire (œuf fécondé = zygote) à l’état
pluricellulaire (organisme) ;
- La croissance continue de certains organes (racine et
tige des plantes supérieures ; cheveux, ongles chez les
animaux) ;
- Régénération et renouvellement tissulaire.
- La croissance de la population chez les organismes
unicellulaires.

II. Chromosome-ADN-chromatine chez les eucaryotes


L'ADN est compacté dans le noyau cellulaire en association
avec des protéines (histones et non histones), constituant la
chromatine à l'interphase du cycle cellulaire. La chromatine a
plusieurs niveaux de condensation.
Le premier niveau de condensation est le nucléosome: Il est
formé d’une unité d'histone sur laquelle s'enroule un fragment

31
d’ADN.

Le 2ème niveau de condensation est le nucléofilament. Il


provient de la condensation et spiralisation des nucléosomes.
Le niveau de condensation le plus élevé de la chromatine est le
chromosome, formé de deux chromatides (surtout en
métaphase). Il n'est observable que lors des divisions
cellulaires.

32
Télomère Le chromosome métaphasique est
Bras court constitué de deux chromatides
identiques réunies au niveau du
centromère. Chaque chromatide est
Centromère constituée d’une seule molécule d’ADN.
Chromosome = 2chromatides identiques
Bras long 1chromatide = 1molécule d’ADN
+histones
Chromatides Donc 1 chromosome métaphasique = 2
molécules d’ADN + histones
III. Le caryotype :

1. Définition et intérêts :
Le caryotype correspond à l’ensemble des chromosomes
contenus dans une cellule, classés selon des critères
morphologiques. Il est spécifique de l’espèce.
Le caryotype permet de déterminer le nombre de chromosome
d’une espèce. Il permet aussi de détecter certaines anomalies
du nombre ou de la structure des chromosomes (aberrations
chromosomiques) ainsi que la prévision du sexe de l’enfant
depuis le stade embryonnaire.

2. Etablissement d’un caryotype humain


Le caryotype humain se réalise à partir des cellules capables de
se diviser en culture.
Le prélèvement dépend de la période de développement :
‐ En période prénatale, on prélève selon le stade de la
grossesse, les villosités du placenta, le liquide amniotique, ou
le sang fœtal.
‐ En période post-natale, le caryotype est déterminé sur
des lymphocytes prélevés par ponction veineuse.
La technique classique est la suivante :
‐ Prélèvement de sang veineux suivi de la séparation des
lymphocytes. Les chromosomes ne sont observables

33
que lors de la division. Les lymphocytes se divisent très
rapidement. C’est pour cette raison qu’ils sont les plus
utilisés.
‐ Mise en culture dans un milieu contenant la
phytohémagglutinine, substance qui déclenche l’entrée
en mitose des cellules ;
‐ Incubation à 37°C (température corporelle, pendant 48 à
72 heures, temps nécessaire pour avoir assez de cellules en
cours de division ;
‐ Blocage des divisions en métaphase par la colchicine ;
‐ Réalisation d'un choc hypotonique à l'aide d'une
solution diluée qui provoque le gonflement suivi de
l’éclatement des lymphocytes permettant ainsi aux
chromosomes métaphasiques de se séparer ;
‐ Etalement sur lame ;
‐ Coloration de la préparation ;
‐ Photographie au microscope ;
‐ Découpage et classement de tous les chromosomes par
paire et par ordre décroissant de taille, de la position
des centromères et des bandes claires et sombres.

34
Le blocage de la mitose est nécessaire pour maintenir les
chromosomes intacts. Il s’effectue en métaphase car c’est à ce
stade que les chromosomes sont ben condensés, donc bien
visibles. La colchicine agit en hydrolysant les fibres du fuseau
achromatique empêchant ainsi le clivage du centromère et
l’ascension polaire. Le classement des chromosomes s’effectue
en fonction de deux facteurs : la taille et la position du
centromère des chromosomes.

3. Nombre de chromosome.
Chaque espèce possède un nombre constant de chromosomes
(caryotype) qui lui est caractéristique. Toutes les cellules d’un
individu ont le même nombre de chromosomes sauf les
gamètes qui ont la moitié.
Exemple de nombre de chromosomes chez quelques espèces.

Espèce homme Chien ascaris chimpanzé drosophile haricot oignon


Nombre de 46 78 4 48 8 22 16
chromosomes

On constate que ce nombre est en général pair. En plus, les


chromosomes sont semblables deux à deux (ils forment alors
des paires). Les chromosomes d’une même paire sont appelés
« chromosomes homologues ». Si une cellule a n paires de
chromosomes, on dit qu’elle a 2n chromosomes. Ces genres de
cellules sont dites « diploïdes ». Mais les cellules qui ont des
chromosomes présents en un seul exemplaire chacun, sont des
« cellules haploïdes ».

4. la forme des chromosomes


En fonction de la position du centromère, les chromosomes
sont classés en plusieurs groupes :
‐ Les chromosomes métacentriques (centromère dans la
zone médiane) ;

35
‐ Les chromosomes subcentriques (centromère ni à la
périphérie ni au centre);
‐ Les chromosomes acrocentriques (centromère à la
périfhérie);
‐ Les chromosomes télocentriques (pas de bras court,
centromère au niveau des télomères) ;
‐ Et les chromosomes ponctiformes.

Chromosomes Chromosomes Chromosome Chromosome Chromosome


métacentriques subcentrique (ce acrocentrique télocentrique (pas de ponctiforme (fo
(centromère au ntromère ni au (centromère très bras court, centromère rme de point)
centre) centre ni à la périphérique) au niveau des
périphérie) télomères)

NB : Chez l’espèce humaine, il n’existe pas de chromosome


ponctiforme.

5. Analyse du caryotype humain.


Pour analyser un caryotype, les étapes à suivre sont :
 Déterminer le nombre total de chromosomes :
 Déterminer si c’est une cellule diploïdes ou haploïde :
 Déterminer le reste de l’individu ;
 Etablir la formule chromosomique de l’individu ;
 Et éventuellement, déterminer les anomalies
chromosomiques.
Le caryotype humain normal comporte 46 chromosomes,
organisés en 23 paires. On distingue 22 paires de chromosomes
deux à deux identiques chez l’homme et chez la femme. Ces 22
paires sont appelées autosomes. La 23ème est constituée de

36
deux chromosomes, présentant des caractéristiques différentes
selon le sexe. Ils sont appelés chromosomes sexuels ou
gonosomes. Ils sont notés XX chez la femme et XY chez
l'homme.
Chaque paire de chromosomes est constituée de deux
chromosomes homologues dont l'un est d'origine maternelle et
l'autre d'origine paternelle. Toutes les cellules somatiques
possèdent ce même caryotype.
Si n représente le nombre de paires de chromosomes, la
formule chromosomique d'un humain s'écrit 2n = 46. Si
l'individu est de sexe masculin, on peut aussi écrire 2n= 44A +
XY, et pour le sexe féminin 2n= 44A + XX.
Parfois, le caryotype révèle des anomalies dans le nombre des
chromosomes ou dans leur structure : ce sont les aberrations
chromosomiques.
Remarque : Le mâle ayant des gonosomes différents est
qualifié d’hétérogamétique. La femelle ayant des gonosomes
identique est qualifiée d’homogamétique.
Chez les oiseaux et le papillon, c’est la femelle qui est
hétérogamétique alors que le mâle est homogamétique. Dans ce
cas, les gonosome sont notés ZZ chez le mâle et ZW chez la
femelle.

1 1
2 3 4 5 2 3 4 5

6 7 8 9 10 6 7 8 9 10

11 12 12 14 15 11 12 12 14 15

16 17 18 19 20 16 17 18 19 20

21 22 XY 21 22 X X

Fig : Caryotype euploïde de l’homme (a) et de la femme (b)

37
IV. Le maintien du patrimoine génétique
Les cellules issues d’une mitose contiennent le même
caryotype, la même information génétique que la cellule qui
leurs a donné naissance. Elles ont pu donc conserver le
matériel génétique au cours de la mitose : on parle du maintien
du patrimoine génétique au cours des divisions cellulaires.

Caryotype d’une cellule humaine après


Caryotype d’une cellule œuf humaine quelques divisions de la cellule œuf

38
CHAPITRE 2 : NOTION DE CYCLE CELLULAIRE ET
EVOLUTION DE LA QUANTITE D'ADN AU COURS
DU CYCLE

I. Notion du cycle cellulaire


Le cycle cellulaire est l’ensemble formé par l’interphase et la
mitose. La durée du cycle cellulaire varie d’une espèce à l’autre
et d’un type cellulaire à l’autre. Des cellules humaines en
culture se divisent environ toutes les 24 heures tandis qu’une
levure bourgeonnante mettra seulement 90 minutes à faire le
tour de son cycle.

1. L’interphase
C’est la période comprise entre deux divisions successives.
C’est la période la plus longue du cycle, correspondant à la
préparation de cellule à se diviser. Elle comprend trois phases :
G1, S et G2.

a. La phase G1
Pendant cette phase, la cellule synthétise des molécules
nécessaires à son accroissement. C’est aussi la phase
préparatoire pour la synthèse de l’ADN (synthèse des
nucléotides, d’enzymes et de l’énergie). Durant cette phase,
chaque chromosome se présente sous la forme d’une seule
chaine nucléosomique.

b. La phase S
C’est la phase de synthèse d’ADN. Elle est corrélée avec celle
des histones. Au cours de cette phase, les chromosomes
présentent des yeux de réplication.

39
c. La phase G2
La phase G2 est caractérisée par la poursuite de synthèse des
substances nécessaires à l’accroissement de la cellule. C’est
une phase préparatoire pour la mitose. Au cours de la phase
G2, les chromosomes déjà dupliqués sont constitués chacun de
deux chaines nucléosomiques.

2. La mitose
Elle est composée de la prophase, la métaphase, l’anaphase et
la télophase. Ce processus biologique assure un partage
équitable du matériel génétique présent dans la cellule mère
entre les deux cellules filles.

II. Evolution de la quantité d’ADN et la structure d’un


chromosome au cours du cycle cellulaire

a. Evolution de la quantité d’ADN


La cellule qui se divise par mitose nait avec une quantité
d’ADN=Q.

40
En interphase cette quantité reste constante et égale a Q en
phase G1. Pendant la phase S la quantité d’ADN double
(passant de Q à 2Q). Cette augmentation montre qu’il y a
synthèse de l’ADN au cours de cette phase. A la fin de la
mitose, en anaphase la quantité d’ADN chute de moitié (de 2Q
à Q). Ainsi, après la cytodiérèse en télophase, les cellules filles
contiennent chacune une quantité Q d’ADN et chaque
chromosome est composé d’une seule chaine nucléosomique.
Quantité d’ADN (UA)

2Q

Q
S G2
G1

Interphase préparatoire Mitose Temps

b. Evolution de la structure d’un chromosome


Au cours du cycle cellulaire, la structure des chromosomes

III. La réplication de l’ADN et conservation de


l’information génétique
La réplication est la synthèse de deux molécules d’ADN filles à
partir d’une molécule mère. Les molécules filles sont
identiques entre elles et identiques à la molécule mère : c’est
donc une reproduction conforme.
La réplication de l’ADN s’effectue au cours de la phase S de
l'interphase du cycle cellulaire. Trois modèles ont été proposés
par les chercheurs pour expliquer le mécanisme de la

41
réplication d’ADN : le modèle conservatif, le modèle semi-
conservatif et le modèle dispersif.

Modèle
conservatif

Modèle semi-
conservatif

Modèle
dispiersif

Génération G0 Génération G1

Mais seul le modèle semi-conservatif permet d’expliquer les


résultats obtenus par Meselson et Stahl d’une part, et les
résultats obtenus par Taylor d’autre part.

1. Mécanisme de la réplication chez les eucaryotes


La réplication débute au niveau des points appelés sites
d’initiation de réplication et se propage sur les deux brins de la
molécule matrice et de part et d'autre de ces sites en sens
opposés : on dit que la réplication est bidirectionnelle. La
molécule d’ADN s’ouvre au niveau de tous les sites d’initiation
et forme des yeux de réplication. Lorsque le site d’initiation se
situe à l’extrémité de la molécule, on a une fourche de
réplication. La réplication fait intervenir un ensemble
d’enzymes groupées sous le nom du complexe enzymatique de
réplication. Chaque enzyme a un rôle bien déterminé.

42
Brin parental
Complexe
enzymatique
Brin néoformé
de réplication

Détachement
Centromère
du CER

Site
d’initiation

Progression Œil de
en sens réplication
opposés

Molécule mère Molécule mère en Molécules filles


cours de réplication

Le mécanisme de la réplication est le suivant :


- Reconnaissance du site d’initiation et fixation du
complexe enzymatique de réplication. Ce complexe
enzymatique est constitué de plusieurs enzymes dont les plus
importantes sont : l’ADN hélicase, l’ADN polymérase.
- Séparation des deux brins de la molécule d'ADN par
rupture des liaisons hydrogènes sous l’action de l’ADN
hélicase ;
- Polymérisation progresse des désoxyribonucléotides par
l’ADN polymérase au fur et à mesure que s'écartent les deux
chaînes de l'ADN matrice.
- Formation d'un nouveau brin complémentaire au
contact de chaque brin ancien selon la complémentarité des
bases azotées : A- T, T- A, G - C, C - G.
A la fin de la synthèse, il y a formation de deux
molécules filles qui resteront réunies au niveau du centromère.
Chacune d'elles conserve une chaîne de la molécule initiale à la
quelle est associée la chaîne complémentaire néoformée pour

43
laquelle elle a servi de matrice. C'est pourquoi la réplication est
dite semi-conservative.

G1 S G2
A T A T A T A T
T A T A T A T A
C G C G C G C G
G C G C G C G C
G C G C G C G C
Brin Brin
C G C G "matrice" C G C G
"matrice"
T A T A T A T A
A T A T ADN polymérase A T A T
A T A T A T A T
A T A T A T A T
G C G C GC G C G C
G C G C GC G C G C
C G C C CG C G C G
T A T A TA T A T A

Enzymes
T A T A T A T A T A
Molécule d’ADN
synthèse
« fille » en cours de
Molécule d’ADN

« fille »
Molécule d’ADN
synthèse
« fille » en cours de
Molécule d’ADN

« fille »
Molécule d’ADN
initiale en phase

A
C
T
G
Nucléotides libres venant
du cytoplasme

2. Mécanisme de la réplication de l’ADN chez les procaryotes


Le mécanisme de la réplication de l’ADN est le même chez les
procaryotes et chez les eucarytes. Mais chez les procaryotes,
l’ADN est circulaire et n’est pas associé aux histones. La
réplication débute au niveau d’un seul site d’initiation. Il se
forme un œil de réplication dont les fourches évoluent en sens
opposé. Lorsqu’elles se rencontrent, les deux molécules filles
ses séparent.

44
L’œil de
Fourche de réplication
Site d’initiation ADN polymérase
réplication

Molécule mère Molécule mère en cour de duplication

Brins parentaux

Brin néo-synthétisés

Molécules filles

45
Travaux dirigés sur le thème N°2 : Transmission de
l’information génétique

Exercice N°1 :
Terminologie
Définir les mots et expressions suivants :
10-plaque équatoriale
1-chromatine 19-haploïde
11-clivage de
2-chromatide 20-gonosome
centromère
3-chromosome 21-autosome
12-l’ascension polaire
4-nucléosome 22-cycle cellulaire
13-centromère
5-chaine nucléosomique 23-réplication
14-centrosome
6-mitose 24-ADN polymérase
15-centriole
7-anaphase 25-fourche de réplication
16-caryotype
8-aster 26-œil de réplication
17-diploïde
9-cytodiérèse 27-colchicine
18-interphase

Exercice N°2 :
Déroulement de la mitose
Les photographies du document ci-dessous représentent des
cellules sanguines observées au microscope optique au cours
d’un phénomène biologique précis :
1. De quel phénomène s’agit-il ?
2. Titrez et classez ces images dans l’ordre chronologique du
déroulement du phénomène. Vos réponses seront justifiées à
partir des seuls critères visibles sur le document.
3. En prenant 2n=4, représentez par des schémas annotés les
phases correspondantes aux photographies a et b. chaque
schéma fera apparaître toutes les structures visibles au
microscope.

46
Exercice N°3 : Déroulement de la mitose
Le document ci-contre représente respectivement quelques
étapes de la mitose d’une cellule.

1. Préciser, en justifiant votre réponse, s’il s’agit d’une mitose


dans une cellule animale ou végétale.
2. Identifiez les éléments de 1à 8.
3. Identifier les phases correspondantes aux différents schémas
de A à F. Justifier les réponses.
4. Classez ces phases par ordre chronologique de leur
déroulement.

47
5. En prenant 2n = 4 chromosomes, schématiser (avec légende)
la phase représentée par le schéma A.

Exercice N°4 : Cycle cellulaire


On mesure la masse d’ADN d’une cellule somatique d’un
animal au cours des cycles successifs. On obtient, en fonction
du temps, le tracé suivant :

1. Définissez la notion de cycle cellulaire.


2. Situez clairement un cycle complet et identifiez les régions
délimitées par les lettres.
3. Dessinez l’aspect probable d’une cellule étudiée aux points
E et F observée en microscopie optique.
4. Une culture des mêmes cellules est additionnée à l’instant
représenté par une flèche, d’une substance X. On observe
l’évolution suivante :

Quelle est l’action de la substance ajoutée ?

48
Exercice N°5 : Cycle cellulaire
On peut rendre visible l’organisation du matériel
chromosomique au cours des phases G1et G2 en fusionnant des
cellules parvenues à ces stades avec des cellules en cours de
mitose. Celles-ci induisent une condensation prématurée du
matériel chromosomique. Le document 1et 2présentent le
résultat de telles fusions entre les cellules d’un végétal.

Document 1 Document 2

1. Donnez la formule chromosomique des cellules de ce


végétal.
2. Précisez les phases au cours desquelles les cellules ont été
utilisées :
- Sur le document 1 ;
- Sur le document 2 ;
3. A partir de ces documents et de vos connaissances, expliquez
la structure du matériel chromosomique durant l’interphase.

Exercice N°6 : Les étapes de la mitose et caryotype


I. On étudie des cellules en division dans l'extrémité d'une
racine d'Ail. On observe divers aspects que l'on schématise au
fur et à mesure de leur découverte.
On obtient ainsi une série de croquis numérotes de 1 à 9 et
places dans le désordre (document ci-contre).

49
1) Préciser pour chaque figure la phase correspondante du
cycle cellulaire.
2) Classer dans l'ordre ces différentes figures.
3) Représenter à l'aide d'un schéma annote les stades des
figures 5 et 8 (prendre 2n=4).
II. Pour les observer dans les meilleures conditions, les
chromosomes sont fixes en métaphase, photographies puis
classes. On obtient ainsi un caryotype.
Les documents A et B représentent les caryotypes de deux
animaux.

50
Document A Document B

1) Décrire la méthode ayant permis l’obtention de ces


documents en précisant comment les chromosomes sont-ils
classés ?
2) Indiquer les raisons de :
- l’utilisation de la colchicine ;
- choix de la période de métaphase ;
- pratique du choc hypotonique (placer les cellules dans une
solution très diluée).
3) Indiquer le nombre de chromosomes présents dans les
documents A et B. Que constatez-vous ?
4) Attribuer au male ou à la femelle chacun des deux
caryotypes. Justifier votre réponse.

51
THEME N°3 : L’EXPRESSION DE L'INFORMATION
GENETIQUE DANS LA CELLULE

52
Introduction générale :
Dans le monde, les êtres vivant sont différents les uns des
autres. Chaque espèce possède ses propres caractères
directement observables (taille, couleur, forme…), son
phénotype. Ces caractères résultent de la présence ou de
l’absence d’une ou de plusieurs protéines. Il doit donc exister
une relation entre l’ADN support de l’information génétique et
les protéines responsables des caractères.

53
CHAPITRE I : PROTEINES

I. Composition chimique et structures des protéines.

1. Composition chimique des protéines.


Une protéine est un polymère d'acides aminés, c'est à dire une
grande molécule formée par l'union de plusieurs acides
aminés reliés entre eux par des liaisons peptidiques. La plupart
des protéines comptent 100 à 200 acides aminés.

a. Les acides aminés


Un acide aminé est formé d'un carbone auquel sont liés :
 Un groupement amine(-NH2) ;
 Un groupement acide carboxylique (-COOH) ;
 Un radical carboné variable d'un acide aminé à l'autre
(-R).

Structure générale d’un acide aminé.

Toutes les protéines sont construites à partir de 20 types


d’acides aminés différents.

54
Exemple de quelques acides aminés :

b. Le peptide
Un peptide est une association de deux à plusieurs acides
aminés. Deux acides aminés donnent un dipeptide, trois acides
aminés un tripeptide et plusieurs acides aminés un polypeptide.
Les acides aminés sont unis par une liaison peptidique qui est
une liaison covalente entre le groupement acide du premier
acide aminé et le groupement amine du prochain acide aminé
avec élimination d’une molécule d’eau.

Liaison
Formation de la liaison peptidique entre deux acides aminés

2. Structure des protéines


Toutes les protéines sont formées d'une succession d'acides
aminés liés les uns aux autres.
55
L’enchainement des acides aminés de manière linéaire, dans un
ordre précis ou séquence peptidique, constitue la structure
primaire d’une protéine.
D’autres liaisons se forment entre les groupements radicaux
des acides aminés et la structure linéaire devient lamellaire (en
feuillet) : c’est la structure secondaire.

Exemple de liaisons entre les groupements radicaux de acides


aminés

Par la suite, des liaisons supplémentaires se forment et la


protéine s’enroule sur elle-même et prend une forme
globulaire : c’est la structure tertiaire.
Il existe des protéines qui ne sont pas fonctionnelles sous forme
d’une seule unité. Il faut un regroupement de plusieurs unités
structurales pour former une unité fonctionnelle : c’est la
structure quaternaire.

56
II. L’importance des protéines dans le fonctionnement
cellulaire et leurs influences sur le phénotype

1. Importance des protéines dans le fonctionnement cellulaire


Sur le plan quantitatif, les protéines sont les molécules les plus
importantes de l’organisme car plus de 50% du poids sec d’un
être vivant est fait des protéines.
Sur le plan qualitatif, les protéines sont classées en deux
groupes : les protéines fonctionnelles et les protéines de
structure.

- Les protéines de structure : Ce sont les protéines qui


entrent dans la composition de la matière vivante. Elles
représentent plus de 99% des protéines. Elles assurent
les rôles suivants dans d’organisme :
Les fibres protéiques (collagène, kératine,
cytosquelette) ;
Le mouvement (actine et myosine) ;
Transport de substances dans le sang
(hémoglobine et la myoglobine) ;
Transport de substances à travers la membrane
(les canaux ioniques) ;
Identification cellulaire (glycoprotéines
membranaires).
- Les protéines fonctionnelles : Elles sont produites en
très faible quantité, mais assurent des fonctions
capitales dans l’organisme. Ce sont :
 Les hormones qui assurent la régulation des
fonctions de l’organisme ;
 Les enzymes qui sont des biocatalyseurs ;
 Les anticorps qui interviennent dans la défense
de l’organisme.

57
2. Influence des protéines sur le phénotype.
Le phénotype est l’ensemble des caractères apparents de
l’individu. Plusieurs analyses ont permis de démontrer que le
phénotype est conditionné par la présence ou l’absence de
certaines protéines. En effet, l’absence d’une protéine ou bien
la modification de sa structure est le plus souvent accompagnée
de modifications sur le phénotype.

Exemple 1 : la phénol-oxydase et l’albinisme


La mélanine, qui assure la pigmentation des yeux, des poils et
de la peau est synthétisée à partir d’un acide aminé, la tyrosine.
La réaction est catalysée par une enzyme, la phénol-oxydase
(qui est une protéine).

Phénol-oxydase
Tyrosine Mélanine

L’absence de la phénol-oxydase fonctionnelle entraine


l’albinisme caractérisé par un défaut de pigmentation rencontré
chez l’homme et certains vertébrés.

Exemple 2 : L’hémoglobine et la drépanocytose


L’hémoglobine est une protéine qui transporte les gaz
respiratoires (oxygène et dioxyde de carbone). Elle est
composée de quatre chaines (deux chaines α et deux chaines β).
Sur une des chaines β, le 6ème acide aminé est l’acide
glutamique. Le remplacement de cet acide glutamique par la
valine conduit à une hémoglobine anormale (notée S), dont les
capacités fonctionnelles sont inférieures à celles de
l’hémoglobine normale (notée A). Les hématies qui renferment
l’hémoglobine S prennent la forme des faucilles, cause de la
drépanocytose ou anémie falciforme.

58
Hématie normale Hématie falciforme
Fer
β1 α1 Hémoglobine
Hème soluble Hémoglobine fibreuse

Globine

β2 α2
Structure de l’hémoglobine : Hématie d’un individu
normal renfermant de Hématie d’un individu
Chaque atome de fer est capable de se
l’hémoglobine globuleuse drépanocytaire renfermant de
lier de manière réversible à une
molécule de dioxygène (O2) ou du HbA dissoute dans le l’hémoglobine fibreuse HbS
dioxyde de carbone (CO2) cytoplasme insoluble dans le cytoplasme

Pour tous ces deux exemples, l’absence ou la modification


d’une protéine entraine une modification observable sur le
phénotype. Ce sont donc les protéines qui déterminent le
phénotype.

III. Relation gène-protéine


Un gène est un fragment d'ADN porté par les chromosomes et
qui détermine la transmission d’un caractère héréditaire chez
les êtres vivants. Chaque caractère héréditaire est déterminé par
une ou plusieurs protéines. Des analyses ont montré que les
modifications portées sur l’ADN se répercutent sur la protéine.
Ce qui signifie que ce sont les gènes qui dirigent la synthèse
des protéines. Les gènes s’expriment donc à travers les
protéines. Ainsi, le gène peut aussi être défini comme une
portion d’ADN qui code pour la synthèse d’une protéine.
C'est-à-dire que c’est la séquence des nucléotides d’un gène qui
détermine la séquence des acides aminés de la protéine pour
laquelle il code. C’est pour cette raison qu’on dit que le gène
est l’unité fonctionnelle de l’ADN.

59
CHAPITRE 2 : MECANISMES D'EXPRESSION DES
GENES : LA SYNTHESE DES PROTEINES

I. Biosynthèse des protéines


Elle s’effectue en deux étapes : la transcription et la traduction.
Les gènes sont localisés dans le noyau. Or, la synthèse des
protéines a lieu dans le cytoplasme, au niveau des ribosomes.
Le message contenu dans le noyau au niveau de l’ADN est
d’abord copié (transcription) sous forme d’ARN messager puis
transporté dans le cytoplasme pour être déchiffré en protéine
(traduction) par les ribosomes.

60
A. Transcription :
La transcription s’effectue dans le noyau de la cellule. C’est la
copie d’une séquence des désoxyribonucléotides d’un brin
d’ADN en une séquence de ribonucléotides complémentaire
constituant le brin d’ARN. Elle s’effectue selon le mécanisme
suivant :
- La molécule d’ADN s’ouvre au niveau d’un gène codant pour
une protéine donnée grâce à une enzyme : l’ARN polymérase.
- Un des deux brins de l’ADN, à savoir le brin informatif sert
de modèle pour la fabrication de l’ARN.
- Chaque nucléotide de l’ADN « attire » un ribonucléotide
complémentaire. Dans l’ARN, il n’y a pas de thymine. C’est
une autre base appelée uracile qui sera complémentaire à
l’Adénine.
- L’ordre de nucléotides de l’ARN est imposé par l’ordre de
ceux de l’ADN.
- A la fin de la synthèse, l’ARN se détache et migre hors du
noyau cellulaire, dans le cytoplasme en sortant par les pores
nucléaires.
- Réassociation des brins d’ADN lorsque l’ARN polymérase se
détache.

NB : Le brin d’ARN est comparable au brin non-transcrit de


l’ADN sauf qu’on a l’Uracile à la place de la Thymine. Il est
complémentaire au brin transcrit sauf l’uracile prend la place
de la thymine.

61
Remarque : Comparaison entre réplication et transcription
La réplication et la transcription sont deux phénomènes
biologiques qui concernent la molécule d’ADN. Ils ont des
points communs et des divergences. En effet :
- Elles provoquent l’ouverture de la molécule d’ADN ;
- Elles se déroulent dans le noyau cellulaire ;
- Chacune d’elles aboutit à la synthèse d’un acide
nucléique ;
- La réplication concerne la totalité de la molécule
d’ADN alors que la transcription concerne un fragment
de la molécule d’ADN (un seul gène) :
- La réplication concerne les deux brins de la molécule
matrice alors que la transcription concerne un seul brin
appelé brin matrice ou brin transcrit ;
- La réplication aboutit à la formation de deux molécules
d’ADN, sans conservation de la molécule mère tandis
que la transcription conduit à la formation d’une seule

62
molécule d’ARN avec conservation de la molécule
mère.
- Lors de la transcription, l’enzyme intervenant est
l’ADN polymérase alors que lors de la transcription,
l’enzyme intervenant est l’ARN polymérase.

B. Traduction :
C’est la deuxième étape de la synthèse des protéines
s’effectuant dans le cytoplasme. Elle fait intervenir plusieurs
acteurs.

1. Les acteurs de la traduction

a. Les ARN

a.1. Composition et structure des ARN en comparaison avec


l’ADN
Les ARN, tout comme l’ADN sont des acides nucléique,
constitués des nucléotides. Mais les ARN diffèrent de l’ADN
sur les points suivants :

Mise en Durée de Taille et


Sucre Bases Structure
évidence vie poids
Adénine
Test de
Thymine Bicaténaire Longue et
ADN

Désoxyribose Feulgen et Longue


Cytosine (deux brins) lourde
de Brachet
Guanine
Adénine
Uracile Test de Monocaténaire Courte et
ARN

Ribose Courte
Cytosine Brachet (un seul brin) légère
Guanine

a.2. Les différents types d’ARN et leurs rôles


Les ARN issus de la transcription sont de trois types :

63
-ARN messager (ARNm) qui détermine la séquence peptidique
de la protéine. Il renferme l’information nécessaire pour la
synthèse d’une protéine. Son message est universel, c'est-à-dire
qu’il peut être traduit dans une cellule autre que celle qui l’a
élaboré.
-ARN de transfert (ARNt) qui transporte les acides aminés à
leur lieu d’assemblage.
De manière très simplifiée, l’ARNt est représenté sous la forme
d’un T. La barre horizontale correspond au site de
reconnaissance et de fixation sur l’ARNm. Il porte un triplet de
nucléotides, complémentaire au codon, appelé anticodon. La
pointe correspond au site de fixation de l’acide aminé.

Acide aminé

Site de liaison avec


l’acide aminé

Site de liaison avec


U A C l’ARNm (Anticodon)

Structure d’un ARN de transfert chargé

-ARN ribosomal (ARNr) qui est un constituant du ribosome.


Le ribosome n’est pas un organite protégé par une membrane.
Les deux sous unités sont constituées d’une association
d’ARNr et des protéines.

b. Le code génétique.

Définition :
C’est un système de correspondance entre les séquences des 4
types nucléotides de l’ARNm et la séquence des 20 types

64
d’acides aminés de la protéine. Il est résumé dans un tableau
appelé tableau du code génétique.

Caractéristiques.
 Il est universel, c’est à dire valable chez tous les êtres
vivants. Par exemple, le triplet UUG code pour la leucine chez
tous les êtres vivants.
 Le code génétique est ponctué : la lecture se fait de
codon en codon. Il y a un codon initiateur AUG (qui code pour
la méthionine) et trois non traduits, qui sont UAA, UAG et
UGA. On les appelle codons non-sens ou codons stops car ils
marquent l’arrêt de la synthèse de la protéine ;
 Il est redondant ou dégénéré, c'est-à-dire que plusieurs
codons peuvent déterminer un même acide aminé. En effet, il y
a 64 combinaisons possibles de 3 des 4 bases azotées de
l’ARNm. Or, il y a 20 acides aminés dans les polypeptides
naturels. Il existe donc des acides aminés qui sont déterminés
par plusieurs codons : on dit qu’il y a redondance ou
dégénérescence. Les codons qui déterminent un même acide
aminé sont appelés codons synonymes ;
 Le code génétique n’est pas chevauchant ;
 Le code génétique est non ambigu, c'est-à-dire qu’un
codon donné ne code que pour un et un seul acide aminé ;

NB : l’universalité du code génétique présente des exceptions.
Par exemple, les codons UAA et UAG qui sont des codons stop
sont respectivement traduits en glutamine par la paramécie
(protozoaire) et en glycine par les acétabulaires (algues vertes
unicellulaires).

65
c. Les ribosomes.
Situés dans le cytoplasme soit libres ou bien associés à la face
externe du REG, cet organite est formé de 2 sous-unités. Son
rôle est de DÉCODER l'information apportée par l'ARNm. Le
déplacement relatif du ribosome sur l'ARNm permet de lire un
à un les codons successifs, et déterminer la séquence des acides
aminés de la protéine.

Grosse sous-unité

Site P Site A

Site de liaison avec l’ARNm

Petite sous-unité

66
d. Le mécanisme de la traduction.
On la subdivise en trois phases :
- L’initiation : elle débute toujours au niveau d’un codon
initiateur, AUG codant pour la méthionine. Elle est caractérisée
par la mise en place de tous les acteurs de la synthèse. On note
d’abord l’association du ribosome à l’ARNm au niveau du
codon initiateur, ensuite se place l’ARNt porteur du premier
acide aminé, la méthionine dans le site P. Le site A sera occupé
par un second acide aminé transporté par son ARNt.
L’ensemble Ribosome-ARNm-ARNt constitue le complexe
d’initiation. Il s’établi une liaison peptidique entre les deux
acides aminés pour former un dipeptide.
Liaison peptidique
Met Leu

Site P Site A
U AC G AU
AAA AUG C UA UCC GAU UAA
ARNm
Sens de lecture
Initiation de la traduction

- L’élongation : un troisième acide aminé apporté par son


ARNt se place et forme un tripeptide. L’opération se répète et
permet l’allongement de la chaine. Cet ajout successif d’acides
aminés s’effectue en trois phases :
 Association codon anticodon ;
 Formation de la liaison peptidique;
 Translocation, c'est-à-dire le déplacement du
ribosome le long de l’ARNm sur un autre codon.

67
Chaine peptidique en Liaison peptidique en cours
cours d’élongation de formation
Met
Leu
Ser Asp

U AC
G AU
A GG C UA
AAA AUG C UA UC C GAU UAA
ARNm

L’élongation de la chaine Sens de lecture

 La terminaison : Elle intervient lorsque le ribosome


rencontre un codon stop ou codon non-sens ou codon de
ponctuation lors de son déplacement le long de l’ARNm. Le
site A reste libre, ce qui entraine la dissociation de l’ARNm des
sous unités ribosomales et la chaîne polypeptidique. A la fin de
la synthèse, le premier acide aminé, c’est-à-dire la méthionine
déterminée par le codon initiateur se détache de la chaine
polypeptidique.
Met
Leu
Ser
Asp

Libération de la chaine peptidique et


exision de la Methionine initiatrice

AAA AUG C UA UC C GAU UAA Dissociation de la grosse


et la petite sous-unité du
Stop ribosome de ARNm
Terminaison de la synthèse

II. Devenir des protéines synthétisées.


 Les protéines synthétisées au niveau d’un polysome
libre dans le cytoplasme restent sur place dans la cellule pour
être utiliser. Ce sont des protéines de structure, certaines
enzymes et des médiateurs chimiques.

68
 Les protéines synthétisées au niveau des ribosomes
situés sur la face externe du réticulum endoplasmique
granuleux (REG) ou ergastoplasme sont des protéines destinées
soit à être sécrétées (cas des hormones par exemple) ou à être
stockées sous forme emballée (cas de lysozyme par exemple).
C’est pour cette raison que le REG est très abondant dans les
cellules sécrétrices. A ce niveau, elles subissent un premier
type de maturation. Cette maturation consiste à l’acquisition de
la conformation tridimensionnelle. Pour les lipoprotéines, c’est
au niveau du réticulum endoplasmique que sont placés les
résidus lipidiques. Après cette maturation, les protéines seront
emballées dans des vésicules de transition. Elles seront par la
suite déversées dans les saccules golgiens. Dans le dyctiosome,
elles subissent un 2ème type de maturations qui consiste à
l’ajout des résidus glucidiques dans le cas des glycoprotéines.
La maturation terminée, ces protéines seront emballées dans
des nouvelles vésicules appelées vésicules de sécrétion ou
grains de zymogène qui les rejettent hors de la cellule par
exocytose.

69
III. Les mutations

1. Définition
Ce sont des modifications qui affectent le matériel génétique.
Elles peuvent être à l’échelle chromosomique (dans ce cas, on
parle de mutations chromosomiques ou aberrations
chromosomiques) ou génique sur l’ADN (on parle dans ce cas
de mutations ponctuelles ou mutations géniques). Les causes
des mutations sont généralement mal connues. Elles peuvent
être causées par des facteurs environnementaux (agents
mutagènes), comme la pollution atmosphérique, les
radiations…. Mais les mutations peuvent également survenir
spontanément d’une génération à l’autre sans cause apparente.

2. Les différents types de mutations ponctuelles


Le tableau ci-dessous résume les différents types de mutation
et les transformations qu’elles peuvent engendrer.
Type de mutation Brin codant du gène normal, ARNm Brin codant du gène muté, ARNm
ponctuelle correspondant et protéine résultante correspondant et protéine
résultante
Substitution : GGT CTC TGA → ADN GGT CAC TGA →ADN
Remplacement d’un
ou plusieurs CCA GAG ACU →ARNm CCA GUG ACU →ARNm
nucléotides par un ou
d’autres
Pro -- Glu -- Thr→ protéine Pro -- Val -- Thr→ protéine
Inversion : AAG ACC CGA → ADN AAG CCA CGA → ADN
Retournement d’un
nucléotide ou d’un UUC UGG GCU→ARNm UUC GGU GCU →ARNm
triplet
Phe -- Trp -- Ala→ protéine Phe -- Gly -- Ala → protéine
Délétion : Perte d’un ATG TGG TGC T…→ ADN ATG GGT GCT…→ ADN
ou plusieurs
nucléotides UAC ACC ACG A…→ARNm UAC CCA CGA …→ARNm

Tyr -- Thr -- Thr→ protéine Tyr -- Pro -- Arg → protéine


Insertion : Ajout ATG TGG TGC → ADN ATG CTG GTG C…→ ADN
d’un ou plusieurs
nucléotides UAC ACC ACG →ARNm UAC GAC CAC G…→ARNm

Tyr -- Thr -- Thr → protéine Tyr -- Asp -- His → protéine

70
L’insertion et la délétion sont susceptibles de décaler le cadre
de lecture des ribosomes et les protéines produites sont souvent
très modifiées : elles sont appelées « mutation décalantes ».

3. Conséquences des mutations


Les mutations modifient la structure d’un gène. Cette
modification sera transcrite sur l’ARN messager.
Dans certains cas, la mutation peut ne pas être traduite sur la
protéine. En effet, elle est corrigée par la redondance du code
génétique lorsqu’elle provoque l’apparition d’un codon
synonyme au premier. Ces types de mutations sont dites
« silencieuses ou muettes ».
Dans la majorité des cas, la mutation sera traduite sur la
protéine. En effet, elle provoque la modification de la structure
primaire de la protéine. Dans ce cas, elle est dite « mutation
faux sens ». Si la modification affecte la fonction de la
protéine, on parle de mutation faux-sens « de type non
conservateur ». Dans le cas contraire, on parle de mutation
faux-sens « de type conservateur ».
Une mutation peut provoquer l’apparition d’un codon stop.
Elle est qualifiée de « mutation non-sens ».
Les mutations créent des nouvelles versions du même gène
(allèles) et qui se transmettent de génération en génération.
Donc, les mutations créent des modifications héréditaires, ce
qui conduit à la diversification du génome.

71
Travaux dirigés sur le thème N°3 : Expression de
l’information génétique

Exercice N°1: Terminologie


I. Définir en une phrase les mots ou expressions suivants :
1-gène 6-codon initiateur 11-initiation
2-ARN polymérase 7-polysome 12-élongation
3-traduction 8-dictyosome 13-terminaison
4-transcription 9-locus 14-polypeptide
5-Codon stop 10-code génétique 15-ribosome

Exercice N° 2 : Comparaison des acides nucléique et


synthèse des protéines
I. Reproduisez et complétez le tableau ci-dessous à l’aide
de vos connaissances.

Acide aminé Pro


Anticodons AUG ___ _U_ __U UAA
Brins codants ___ G_ _ ___ _C_ ___
Codons ___ __G ___ ___ ___
Brins non ___ ___ G_T C__ ___
codants

II. Les anticodons de l’ARN de transfert intervenus dans


la synthèse d’un peptide sont respectivement de la gauche vers
la droite : UAC CCG UUC AAG CUC CUG AAC AUU
1. Déterminez la séquence des acides aminés de ce peptide en
utilisant le code génétique.
2. Reconstituez la portion de la molécule d’ADN dont le brin
informatif a codé la synthèse de ce peptide en expliquant
clairement votre démarche.
III. Soit une molécule d'ADN double brin dont l'un des
deux brins possède la structure suivante:
AGATGTAGTACCATTAGCACACT
72
1. Ecrire la séquence du brin complémentaire
2. Sachant que l'ARNm issu de la transcription de ce fragment
d'ADN code pour une protéine de 4 acides aminés :
a. Orientez les deux brins de cette molécule d'ADN et
précisez le brin matrice.
b. Donner la structure primaire de l'ARNm obtenu par la
transcription de cette molécule d'ADN.
IV. Soit la séquence peptidique suivante : lysine-arginine-
cystéine-tryptophane-méthionine-valine-sérine.
1. Combien de séquence bicaténaire d’ADN peuvent
correspondre à ce peptide. Pourquoi y en a-t-il plusieurs ?
2. Représentez une de ces séquences.

Exercice N° 3 : les étapes de la synthèse des protéines chez


les eucaryotes
1. Le document 1 ci-dessous illustre une des étapes de
l’expression de l’information génétique dans une cellule
eucaryote.

Document 1

a. Précisez la nature des différents filaments en


annotant le document 1 et en lui donnant un titre.
b. Quelle précision apporte la flèche sur le
déroulement du phénomène ?
c. Localisez cette étape dans l’espace et dans le temps.
73
2. Le document 2 présente une photographie prise au
microscope électronique dans une cellule pancréatique. Elle
illustre la suite du phénomène que débuté au niveau du
document 1 :
a. Quel nom donne-ton à la structure cytoplasmique
visible sur ce document ? définissez ce nom.
b. Faite un schéma d’interprétation du document 2.
c. Cette structure, permet-elle de synthétiser plusieurs
sortes de protéine ? si oui combien ?
d. Cette structure, permet-elle de synthétiser plusieurs
molécules de la même protéine ? si oui, combien ?

Document 2

3. Une observation au microscope électronique du cytoplasme


de la bactérie lors de la synthèse de protéines peut permettre de
visualiser des structures telles que celle représentée sur le
document 3 ci-dessous.

Document 3
Reproduisez et annotez le schéma du document 3.
74
Exercice N°4 :
L’insuline est une protéine constituée de 2 chaînes reliées entre
elles par des ponts disulfures. On connaît la séquence de
nucléotides de l’ARNm qui intervient dans la synthèse de la
chaîne b, dont voici un extrait des derniers codons de la
séquence. :
…AGC GUG GCU UCU UCU ACA CUC CUA AGA
1°) En utilisant le code génétique, établissez la séquence
d’acides aminés de l’extrémité de la chaîne b de l’insuline.
2°) Reconstituez la portion du gène qui commande la synthèse
de l’extrémité de cette chaîne. Expliquez votre méthode sans
entrer dans les détails du mécanisme de la synthèse des
protéines.
On connait une forme de diabète héréditaire, due à une insuline
anormale. Cette insuline diffère de l’insuline normale par la
substitution de la phénylalanine par la leucine en position 24 de
la chaîne b.

3°) En vous appuyant sur le code génétique, expliquez l’origine


de cette maladie.

Exercice N° 5 : Transit des protéines dans la cellule


Les caséines du lait sont des protéines abondantes du lait des
mammifères : elles sont produites par les glandes mammaires.
Un fragment de tissus de ces glandes est cultivé pendant trois
minutes dans un milieu contenant un acide aminé radioactif : la
leucine tritiée. On replace ensuite le fragment dans un milieu

75
normal (non radioactif). Après le début du marquage, la
radioactivité est décelée au niveau des structures cellulaires en
fonction du temps. Les résultats sont consignés dans le
document 1.
1. Analysez brièvement ce graphique.
2. En vous référant à ce document, établissez le transit des
molécules radioactives à travers les structures de la cellule
sécrétrice.
3. Expliquez les résultats obtenus pour le noyau.
4. Précisez alors le lieu de synthèse de la caséine dans la cellule
sécrétrice.

Document 1

Exercice N°6 : Mutations et transit des protéines dans la


cellule sécrétrice
Les caséines sont les protéines les plus abondantes dans le lait
des mammifères. Le document 1 illustre une cellule sécrétrice
de la caséine au niveau des acini des glandes mammaires.
I. On peut cultiver des fragments de tissu de glande
mammaires de brebis pendant plusieurs heures en leurs
conservant un aspect morphologique et un fonctionnement
normal. On pace cette culture pendant trois minutes dans un

76
milieu contenant un acide aminé radioactif : la leucine tritiée,
puis on la remet dans un milieu non radioactif.
Les fragments de tissus sont prélevés 3, 15, 25, 45 et 60
minutes après le début du marquage, la radioactivité est décelée
au niveau des différentes structures cellulaires.
Les tracés du document 2 traduisent l'évolution de la
radioactivité détectée au niveau de ces structures. (Les unités
arbitraires utilisées sont différentes).
1. Légendez le document 1.
2. En se référant aux résultats de cette étude expérimentale,
établissez le transit des molécules radioactives à travers la
cellule sécrétrice.
3. Comment expliquer les résultats obtenus pour le noyau ?
II. La molécule de caséine est constituée par des séquences
d'acides aminés codés par des gènes qu'on a pu isoler chez
certaines espèces de mammifères. On connait ainsi, chez la
brebis et chez la vache, la séquence des nucléotides de la
molécule d’ADN qui code la synthèse d'une partie de la
molécule de caséine.

Séquence des Vache TCC CTC AAT CTT AAT


nucléotides de la TTG GGA CAC CCT
molécule d’ADN Brebis GCC CTT GTT CTT AAC
(brin transcrit) TTA CAA CAT CCA

1. Rappelez la formule générale d'un acide aminé ?


2. Comment ces acides aminés sont-ils unis pour constituer une
molécule protidique ?
3. Comment procéder pour établir, à l'aide de ces données et du
code génétique, les séquences d'acides aminés d'une partie de la
molécule de caséine du lait de brebis et du lait de vache ?
Indiquez ces séquences.
4. Quelles remarques suggère la composition des séquences ainsi
établies.
77
78
THEME N°4 - REPRODUCTION SEXUEE ET
BRASSAGE GENETIQUE

79
La reproduction sexuée fait intervenir des individus de sexe
opposé, mâle et femelle, chacun produisant des cellules
spécialisées appelées gamètes. Elle diversifie le patrimoine
génétique par l’intermédiaire de la fécondation et la méiose.

80
CHAPITRE 4.1 : REPRODUCTION SEXUEE

I. Cycle de développement des organismes.

1. Cycle de développement des organismes haploïdes : cas de


Sordaria macrospora
L’appareil végétatif de ce champignon se compose des
filaments ramifiés constitués d’une file de cellules haploïdes, le
mycélium. La rencontre de deux filaments mycéliens aboutit à
la création d’un petit organe globuleux et creux, le périthèce,
constitué de cellules contenant deux noyaux haploïdes. A
l’intérieur de certaines cellules du périthèce, les deux noyaux
haploïdes fusionnent : cette fécondation donne naissance à des
cellules œufs diploïdes.
Chaque cellule œuf subit immédiatement la méiose, suivie
d’une mitose, qui aboutit à la formation de 8 cellules haploïdes
(spores) enfermées dans un sac allongé, l’asque. L’éclatement
du périthèce libère les ascospores qui peuvent alors germer en
formant par mitoses un nouveau filament mycélien.

81
Dans ce cycle, la méiose intervient immédiatement après la
fécondation. La phase haploïde domine ; la phase diploïde est
réduite à la cellule œuf. C’est donc un cycle haplophasique.

Figure : cycle chromosomique de Sordaria macrospora

2. Cycle de développement des organismes diploïdes : cas de


l’espèce humaine
Chez les mammifères, comme dans beaucoup d’espèces, les
sexes sont séparés. Les testicules du mâle produisent des
spermatozoïdes, les ovaires de la femelle des
ovules.Spermatozoïdes et ovules, appelés gamètes, sont
haploïdes : ils sont formés à la suite de la méiose.

La fécondation, par union de deux gamètes haploïdes, forme


une cellule œuf ou zygote diploïde. Les cellules obtenues à
partir du zygote par mitoses successives s’agenceront pour
former un nouvel individu (homme ou femme).

82
Dans ce cycle, la méiose intervient juste avant la
fécondation. La phase diploïde domine ; la phase haploïde
est réduite aux gamètes. C’est donc un cycle diplophasique.

Sylvie Grécourt et al. Sciences de la vie Term S et sciences 1re,


series ES et L (nouveaux programmes), Le Monde, paris 2012

83
3. Place et rôle de la méiose et de la fécondation dans le cycle
de développement
La fécondation et la méiose sont des phénomènes
complémentaires : la méiose assure la formation des gamètes
haploïdes (n chromosomes) et la fécondation assure le retour à
la diploïdie (formation d’un zygote à 2n chromosomes à partir
des gamètes à n chromosomes chacun). L’alternance de ces
deux phénomènes a pour conséquence le brassage des gènes et
permet la transmission de l’information génétique ainsi que le
maintien du caryotype.
NB : Dans le cycle de développement d’un organisme diploïde,
la méiose intervient avant la fécondation tandis qu’elle
intervient après la fécondation chez un organisme haploïde.
Chez les végétaux, il existe des espèces dont dans leurs cycles :
- On rencontre deux types d’individus adultes : diploïdes
et haploïdes ;
- La méiose et la fécondation sont séparées par la mitose ;
- La phase haploïde et la phase diploïde sont toutes
longues.
Ces genres de cycles biologiques sont dits
haplodiplophasiques

II. La méiose
La méiose est un phénomène composé de deux divisions
cellulaires successives au cours desquelles une cellule à 2n
chromosomes (diploïde) donne naissance à 4 cellules filles
chacune à n chromosomes (haploïdes). Les deux divisions qui
composent la méiose sont appelées méiose I et méiose II.

1. Les étapes de la méiose : méiose d’une cellule à 2n=4

a. La première division méiotique (méiose I)


La méiose I est une division réductionnelle, au cours de
laquelle le nombre de chromosomes et la quantité d'ADN sont

84
réduits de moitié. Elle assure ainsi le passage de la diploïdie à
l'haploïdie. La première division méiotique est toujours
précédée d’une interphase préparatoire. Elle se déroule en
quatre phases qui sont :
- La prophase I :
Au cours de cette phase, les chromosomes doubles se
condensent.
Les chromosomes homologues s'apparient sur toute leur
longueur, s'entrecroisent et forment des bivalents (ou tétrades).
On distingue alors n bivalents.Souvent, au niveau d’un
bivalent, les chromatides des deux chromosomes homologues
se réunissent au niveau de certains points appelés chiasmas. Il
se produit un échange de fragment de chromatide entre les
chromosomes homologues : c’est le « crossing-over ».
- La métaphase I :
- Les bivalents bien condensés se disposent de façon
aléatoire au niveau de la région centrale de la cellule
formant ainsi la plaque équatoriale. Les deux
chromosomes de chaque paire se font face de sorte que
les centromères soient disposés de part et d'autre du
plan médian de la cellule.

Aster

Fibre polaire

Fibre chromosomique

Chromosomes homologues à
deux chromatides en cours
de condensation appariés
(bivalent ou tétrade)

Prophase 1

85
Fibre
chromosomique

Plaque
équatoriale

Chromosomes
appariés

Métaphase 1

- L'anaphase I :
Elle se caractérise par la séparation des chromosomes
homologues de chaque paire (on parle de disjonction) et leur
migration vers les pôles de la cellule.
Il se constitue un lot de n chromosomes à deux chromatides au
niveau de chacun des pôles de la cellule. Il n'y a pas de clivage
des centromères.
- La télophase I :
Au cours de cette phase, intervient la cytodiérèse qui conduit à
la formation de deux cellules filles haploïdes à n chromosomes
doubles.

Ascension
polaire

Chromosome
à deux
chromatides

Anaphase 1

86
Centrosome

Chromosome à deux
chromatides

Cytodiérèse par
étranglement

Noyau à n
chromosomes

Télophase 1

b. La deuxième division de la méiose (méiose II)


C'est la division équationnelle de la méiose. Elle a toutes les
caractéristiques de la mitose, mais n'est pas précédée d'une
interphase préparatoire. A partir de chaque cellule à n
chromosomes doubles, issue de la méiose I, elle produit deux
cellules filles à n chromosomes simples.
Ses quatre phase sont : la prophase II, la métaphase II,
l’anaphase II et la télophase II :

Prophase II

87
Plaque équatoriale

Chromosomes rangés
individuellement

Métaphase II

Ascension
polaire

Chromosome à une
chromatide

AnaphaseII

Télophase II

88
3. Variation de la quantité d’ADN et la structure des
chromosomes au cours de la méiose
Avant d’effectuer une méiose, la cellule de la lignée germinale
réalise une interphase préparatoire au cours de laquelle,
pendant la phase S, elle double sa quantité d’ADN (de Q à 2Q).
A la fin de la première division méiotique (après la réduction
chromatique), la quantité d’ADN par noyau cellulaire chute de
2Q à Q.A la fin de la deuxième division, la quantité d’ADN par
cellule chute encore et dévient Q/2.
Quantité d’ADN

2Q

Q
G2
G1 S
DR DE

Interphase préparatoire Méiose Temp

4. Conséquence de la méiose : le brassage génétique

a. Brassage interchromosomique
L’appariement des chromosomes homologues au cours de la
prophase I est suivi de leur rangement de façon aléatoire dans
la plaque équatorialelors de la métaphase I. En conséquence,
pendant l’anaphase I, la répartition des chromosomes venant
des 2 parents, se fait de manière indépendante d’une paire à
l’autre. Ainsi, les cellules filles issues de la méiose I seront
chacune constituée d’un mélange des chromosomes d’origines

89
maternelle et paternelle. Etant donné qu’ils portent des allèles
différents, il se produit alors une énorme diversité de gamètes :
c’est le brassage interchromosomique. Ainsi, au cours de la
gamétogenèse, un organisme diploïde (à 2n chromosomes)
produit 2n gamètes génétiquement différents. Chez l’homme,
par exemple, 2n= 46 (n = 23), par brassage
interchromosomique, 223= 8 388 608 gamètes génétiquement
différents seraient produits.
Il faut noter que le brassage interchromosomique est à l’origine
de déterminisme sexuel lorsqu’il concerne les chromosomes
sexuels X et Y.

b. Brassage intrachromosomique
L’appariement des chromosomes lors de la prophase I, favorise
(par le mécanisme du crossing-over) des échanges de
fragments de chromatides entre chromosomes homologues. Il y
a donc échange d’allèles : c’est le brassage
intrachromosomique ou allélique.
Ainsi, les chromosomes qu’on rencontre chez les gamètes ne
sont plus identiques aux chromosomes des parents. Le brassage
allélique est d’autant plus important que les chromosomes sont
longs. Les gènes les plus échangés sont ceux qui sont éloignés
du centromère.

III. La fécondation
La fécondation est l’union des gamètes mâle et femelle en une
cellule unique, diploïde appelée cellule œuf ou zygote. Les
deux gamètes se rapprochent d’abord, puis les deux
cytoplasmes se fusionnent et enfin, les deux noyaux (pronucléi)
se fusionnent (caryogamie).La fécondation accentue le
brassage génétique.En effet, au niveau d’un couple de l’espèce
humaine, chaque individu produit 223 gamètes génétiquement
différents. Ainsi, la fécondation produit (223)2 =246 œufs
génétiquement différents.

90
91
CHAPITRE 4.2 : BRASSAGE DES GÈNES

LEÇON 1 : Brassage des gènes chez les organismes


haploïdes : cas de Sordaria macrospora

I. Brassage des gènes


Le croisement de deux souches de Sordaria macrospora, l’une à
spores noires l’autre à spores blanches donne des asques
hybrides c’est-à-dire constitués d’un mélange de spores noires
et blanches. En fonction de la disposition des spores, on
distingue 6 types d’asques.

1 2 3 4 5 6

Figure : les types d’asques obtenus

1. Brassage inter-chromosomique.
Les asques du type1 ou 2, où les spores de même couleur sont
groupées (disposition 4/4), sont obtenus suite à un brassage
inter-chromosomique (sans crossing-over). Les allèles N et B
sont séparés lors de la 1ère division méiotique : c’est la pré-
réduction et les asques sont dits pré-réduits.

92
N

N N N

N N
N
N N N
B
B B
B
B
B B
B B

B
Cellule Division Division Mitose Asques pré-
œuf réductionnelle équationnelle supplémentaire réduits 4/4

2. Brassage intra-chromosomique.
Les asques de type 3, 4, 5 et 6, où les spores sont mélangées
mais groupées deux à deux, sont obtenues suite d’un brassage
intra-chromosomique. On les appelle des asques post-réduits
car les allèles N et B sont séparés après la division
réductionnelle (lors de la 2ème division méiotique). Il ya eu
échange de matériel génétique entre les chromatides des
chromosomes homologues par le phénomène de crossing-over.
Dans le cas des asques 3 et 4, c’est un crossing-over simple.
Mais dans le cas des asques 5 et 6, le crossing-over est suivi de
rotation de chromatide.
N

N N N
B
B
B B

N N
N
B N
B B

B
Cellule Division Division Mitose Asques post-
œuf réductionnelle équationnelle supplémentaire réduits 2/2/2/2

93
N

N N N

N B
B
B B
B
N
B B
B
B
N B
N N

N
Cellule Division Division Mitose Asques post-
œuf réductionnelle équationnelle supplémentaire réduits 2/4/2

II. La distance gène-centromère et la carte factorielle


Les gènes sont disposés de manière linéaire sur les
chromosomes. Plus les gènes sont éloignés du centromère, plus
leur chance d’être échangés par crossing-over est grande.
L’étude des crossing-over permet d’estimer la distance gène-
centromère en calculant le taux de recombinaison par la
formule suivante :

d s’exprime en centimorgan (CM) ou en unité de


recombinaison.
Par exemple, dans un asque où on dénombre un total de 21
asques dont 15 asques pré-réduits et 6 asques post-réduits ; la
distance gène-centromère est :

1% =1CM
d =14,29 CM

94
Représentation
1Cm→5CM  14,29CM→2,86Cm
Locus
Centromère
N/B

d=14,29CM

95
Leçon 2 : Brassage des gènes chez les diploïdes

Généralités :
La génétique est une science expérimentale qui utilise une
méthode et un vocabulaire propres.

I. Vocabulaire génétique
Les expressions ci-dessous sont indispensables pour
comprendre la transmission des caractères héréditaires.
Gène : C’est une portion d’ADN qui code pour une protéine.
Allèle : On appelle allèles les différentes versions d’un même
gène. Par exemple, chez la souris, le gène qui détermine la
couleur du pelage peut présenter l'allèle blanc, noir, gris…
Locus : Emplacement d’un gène sur un chromosome.
Génome : C’est l’ensemble de gènes portés parles
chromosomes d’un individu.
Génotype : Représentation de types de gènes (allèles) qui se
trouvent chez un individu.
Phénotype : C’est l’ensemble des caractères observables chez
un individu. C’est l’expression du génotype.
Homozygote : C’est un individu qui possède les allèles
identiques d’un même gène sur les chromosomes homologues.
Hétérozygote : C’est un individu qui possède les allèles
différents pour un même gène sur les chromosomes
homologues.
Allèle dominant : C’est l’allèle qui s’exprime toujours au
niveau du phénotype.
Allèle récessif : C’est un allèle qui ne s’exprime que s’il est
seul.
Codominance : C’est l’expression simultanée de deux allèles
différents d’un même gène. Ils donnent un phénotype
intermédiaire. Ainsi le croisement de deux individus
appartenant à deux races puresdifférentes donne un phénotype

96
intermédiaire qui ne ressemble ni à l’un ni à l’autre des deux
parents.
Race pure : C’est l’ensemble des individus qui croisés entre
eux donne une descendance homogène c’est-à-dire qui possède
les mêmes caractéristiques que les parents. Ils sont par
conséquent homozygotes pour le caractère considéré.
Hybrides : Individus qui croisés entre eux donnent une
descendance hétérogène. Ils sont alors hétérozygotes.
Test cross ou croisement test : C’est le croisement entre un
individu de phénotype dominant, mais de génotype inconnu et
un autre individu homozygote récessif. Si ce dernier est un
parent à lui, on parle de Backcross ou rétrocroisement.

II. Les symboles


Nous allons illustrer ces symboles à travers un croisement :
On croise deux souris : le mâle de couleur noire et la femelle
de couleur blanche. On obtient 100% des souriceaux noir.
 Désignation des allèles : on choisit les lettres initiales
pour désigner les allèles. On écrit les allèles dominants avec
des lettres majuscules et les allèles récessifs avec des lettres
minuscules. En cas de codominance, les deux allèles s’écrivent
en lettres majuscules. Pas d’abréviation pour le caractère
intermédiaire.
 Le phénotype est écrit entre crochets avec l’allèle qui
s’exprime à l’intérieur. Exemple : [N] ou [noir].
 Le croisement est symbolisé par une croix ().
 La femelle est désignée par ♀ et le mâle par ♂.
 Le résultat est désigné par une flèche
 Génération : P désigne la génération parentale, F1
première génération obtenue à partir des parents P et F2 la
génération obtenue à partir de F1…
 Génotypes :

97
Cas de monohybridisme : on symbolise le double trait
de fraction pour désigner la paire de chromosomes
homologues.
Exemple : P1 [noir]
Génotype : N n
Gène autosomal : ou
N n

N N
Gène gonosomal : X
X ou
Y
N

Pour les gamètes, on retient un seul trait. Gène autosomal :

N ou n

Pour le gène gonosomal, ont écrit : X N ou Y

Cas d’un dihybridisme :


Cas de gènes indépendants : on les représentent par des doubles
traits de fraction discontinus symbolisant que les deux paires
de chromosomes sont différents.
Exemple : P1 [noire et court]
N C n c
Gène autosomal ou
N C n c

Pour les gamètes, on écrit : N C ou n c


Cas de gènes liés : on écrit un double trait de fraction continu
indiquant une seule paire de chromosomes.
Exemple : P1 [noire et court]
N C n c
Gène gonosomal ou
N C n c

98
N C n c
Pour les gamètes : ou

Echiquier de croisement : Tableau résumant les descendants


possibles que donnerait le croisement de deux parents. C’est un
tableau à double entrée. Dans chaque entrée, on porte les
gamètes produits par l’un ou l’autre des deux parents et leurs
proportions.

III. Les lois de Mendel


Les lois de Mendel sont au nombre de trois :
 Première loi : Elle est appelée la loi de l’uniformité des
hybrides de la F1.
Elle indique que les parents sont de race pure et les gènes sont
autosomaux. « Lorsqu’on croise deux individus de race pure,
on obtient toujours une première génération F1 homogène
(constituée d’un seul phénotype) ».
 La deuxième loi : La loi de pureté des gamètes.
« Le gamète étant haploïde, il ne peut porter qu’un seul allèle
d’un gène. On dit qu’il est nécessairement pur. La différence
observée entre les individus de la F2 ne peut s’expliquer que si
l’on admet qu’il y a eu disjonction des allèles au moment de la
formation des gamètes par les hybrides de la F1 ».
 La troisième loi : La loi de la ségrégation indépendante des
caractères.
« Lorsque la disjonction des allèles s’est faite de façon
indépendante pour les deux couples d’allèles, chaque hybride
de la F1 va fournir quatre types de gamètes
équiprobables»(dans les proportions 1/4 ; 1/4 ; 1/4 ; 1/4).

NB : les lois de Mendel présentent des exceptions :


‐ Les gènes portés par les chromosomes sexuels font
exception à la première loi ;
‐ Les gènes liés font exception à la troisième loi.

99
IV. Méthode de résolution d’un exercice de génétique
classique
Pour résoudre un exercice de génétique classique, les étapes à
suivre sont les suivantes :

1. Résumer l’énoncé ;
2. Déterminer le nombre de couples d’allèles et dire selon
le cas, s’il s’agit d’un monohybridisme ou un
dihybridisme ;
3. En justifiant, établir le rapport entre les allèles de
chaque couple pour faire ressortir la dominance ou la
codominance allélique de chaque gène ;
4. A partir de la répartition phénotypique des hybrides
issus des divers croisements, raisonner pour retrouver
s’il s’agit :
- D’une hérédité autosomale ou gonosomale ;
- D’un croisement simple ou d’un test cross ;
- Pour un dihybridisme, déterminez si les gènes sont
indépendants ou liés ;
- Pour les gènes liés, bien vérifier si la liaison est
absolue (complète) ou partielle (intervention du
crossing-over).
5. Quel que soit le cas, grâce à un raisonnement toujours
argumenté :
- Etablir le génotype parental ;
- Etablir le génotype des gamètes parentaux et leurs
proportions ;
- Etablir l’échiquier de croisement qui permet de
retrouver les différents phénotypes observés et le
pourcentage correspondant ;
- Conclure en comparant les résultats théoriques aux
résultats expérimentaux.

100
V. Des proportions caractéristiques les plus fréquemment
observées.

A. Monohybridisme :
- 3/4 ; 1/4 F2 = F1 xF1pour un gène autosomal
avec dominance.
- 1/2 ; 1/2  F2 = F1 x individu récessif Test-
cross, pour un gène autosomal avec dominance.
- 1/2 ; 1/2  F2 = F1 x parent récessif Back-cross,
pour un gène autosomal avec dominance.
- F2 = F1 xF1 1/4 ; 1/2 ; 1/4  monohybridisme
avec codominance, gène autosomal.
- F2= F1 x individu homozygote  1/2 ; 1/2  test
crossou back-cross, gène autosomal avec
codominance.
- Croisement de deux individus de même
phénotype 2/3 ; 1/3 gène autosomal létal avec
dominance. Un gène est dit létal lorsque les
individus homozygotes pour ce gène ne sont pas
viables.
- Deux croisements réciproques : F1 homogène pour
l’un et hétérogène pour l’autre. Dans le cas où la F1
est hétérogène, les mâles ont le caractère de leur
mère et les femelles celui de leur père. Donc le
gène se transmet avec distinction de sexe. Il est
porté par X.
- Gène porté par X avec dominance : F2 : F1 xF1
1/4 ; 1/2 ; 1/4
- Gène porté par X avec codominance : F2 : F1 xF1
1/4 ;1/4 ; 1/4 ; 1/4
NB : Si pour les deux croisements réciproques on obtient une
F1 homogène, le gène est porté par un autosome.
L’étude des gènes portés par le chromosome Y n’est pas au
programme.

101
Chez certains êtres vivant comme les oiseaux et les papillons,
c’est la femelle qui est hétérogamétique et le mâle est
homogamétique. On le note ZZ chez le mâle et ZWchez la
femelle.

B. Dihybridisme
‐ 9/16 ; 3/16 ; 3/16 ; 1/16  F2 = F1 X F1  Dominance
pour les deux allèles, gènes autosomaux avec
ségrégation indépendante. On observe les mêmes
proportions si les deux allèles dominants sont portés par
un même parent ou si c’est la dominance partagée
(chaque parent possède un allèle dominant et un allèle
récessif).
‐ 4/16 ; 2/16 ; 2/16 ; 2/16 ; 2/16; 1/16 ; 1/16 ; 1/16 ; 1/16
F2 = F1 X F1  Codominance pour les deux couples
d’allèles, gènes indépendants et autosomaux:
‐ 6/16 ; 3/16 ; 3/16 ; 2/16 1/16 ; 1/16 F2 = F1 X F1 
Dominance pour un couple d’allèle et codominance
pour l’autre couple, gènes indépendants et autosomaux.
On obtient les mêmes proportions dans certains cas si
l’un des gènes est porté par le gonosome X (ou Z) et
l’autre par un autosome, tous avec dominance.
NB : Quand un gène est porté par un autosome et l’autre par
un gonosome, les deux sont forcément indépendants.

/4 ; 1/4 ; 1/4 ; 1/4F2 : F1 x individu double
homozygote récessif : test cross, cas de gènes
indépendants et autosomaux.
‐ F2 : F1 x individu hétérozygote pour un couple et
homozygote récessif pour l’autre couple : 3/8 ; 3/8 ;
1/8 ; 1/8. On obtient les mêmes proportions dans
certains cas si l’un des gènes est porté par le gonosome
X (ou Z) et l’autre par un autosome, tous avec
dominance.

102
‐ F2 : F1 xF1 3/4 ; 1/4gènes absolument liés, tous
autosomaux avec dominance, les deux allèles dominant
porté par un même individu.
‐ F2 : F1 x F1  1/4 ; 1/2 ; 14 gènes absolument liés et
autosomaux, dominance partagé.
‐ F2 : F1 x individu double homozygote récessif 1/2 ;
1/2 Test cross, liaison absolue.
‐ F2 : F1 x F1 quatre phénotypes avec des proportions
très différentes de 9/16 ; 3/16 ; 3/16 ; 1/16gènes
partiellement liés, tous avec dominance et autosomaux.
‐ F2 : F1 x individu double homozygote récessif  les
proportions différentes de 1/4 ; 1/4 ; 1/4 ; 1/4. Les
phénotypes parentaux ont proportions fortes et les
phénotypes recombinés ont des proportions faibles 
test cross, gènes partiellement liés.

NB : Lorsque deux gènes sont portés par X, ils sont forcément


liés entre eux.
Le mâle de la drosophile n’effectue jamais le crossing-over.

103
Travaux dirigés sur le thème N°4 : Reproduction
sexuée et brassage de l’information génétique

Exercice N°1 : Cycle de Chlamydomonas


Chlamydomonas est une algue unicellulaire chlorophyllienne
d’eau douce haploïde tout comme Sordaria. Son cycle de
développement représenté sur le document ci-dessous peut être
décrit comme suit : dans certaines conditions, on observe dans
une cellule de chlamydomonas (a) une série de divisions
donnant naissance à 8 cellules semblables (b) qui sont libérées
dans l’eau. Ces cellules s’accolent deux à deux avec d’autres
cellules semblables (b’) provenant d’une autre chlamydomonas
puis fusionnent donnant ainsi une cellule unique (c). Dans des
conditions difficiles, cette cellule entre en vie ralentie et
s’entoure d’une paroi épaisse. Lorsque les conditions
deviennent favorables, la cellule (c) subit 2 divisions
successives donnant ainsi 4 cellules (d) qui grandissent et
deviennent des cellules adultes initiales (a).
1. De quel type de division sont issues les cellules (b) ?
Justifiez votre réponse.
2. Comment peut-on nommer les cellules (b) et (b’) ? justifiez.
3. Comment peut-on designer la cellule (c) ainsi que le
phénomène qui lui a donné naissance ? Quel type de division a
donné naissance à la d ?
4. Dites en justifiant, à quel type de cycle correspond le cycle
de développement de chlamydomonas.
5. Représentez ce cycle en donnant à chaque étape sa garniture
chromosomique (n ou 2n).

104
Exercice N° 2 : Les étapes de la méiose
Le document 1 représente différents stade cellulaire observable
sur une coupe de testicule d’un diptère.

1. Donnez à chacun de ces schémas un titre avec justification.


2. Classez ces schémas dans l’ordre chronologique (à l’aide de
leur lettre de désignation).

105
3. a. A quelle cellule aboutit ce phénomène ?
b. donnez le nom et la définition de ce phénomène.
4. Comparez le schéma (a) au schéma (e) en ce qui concerne
les chromosomes.
5. Dénombrez les chromosomes dans la cellule de départ.

Exercice N°3 : Brassage des gènes chez les haploïdes


I. Sordaria macrospora est un champignon ascomycète
haploïde (n =7) dont les ascospores placées dans un milieu
nutritif, donnent après germination, des mycéliums. Ces
derniers, lorsqu’ils s’affrontent, donnent après une série de
phénomènes biologiques, des organes appelés périthèces. Les
asques contenus dans les périthèces peuvent présenter des
ascospores noires et/ou blanches. Sur le document ci-dessous
sont représentés des asques dans trois catégories de périthèces
(P1, P2 et P3).

P P P3
1. Outre la germination des ascospores, quels phénomènes
biologiques interviennent dans la mise en place de ces asques.
2. Précisez les types d’ascospores qui sont à l’origine des
asques au niveau de chacun des périthèces P1, P2 et P3 ?
3. Quelle catégorie de périthèce parmi les trois présenté fait
apparaitre une diversité génétique des ascospores. Justifiez
II. Sur les documents ci‐dessous sont représentés différent type
d’asques observés au niveau d’un périthèce éclaté ainsi que leur
dénombrement.

106
A B C D E F
Asques A B C D E F
Nombre 12 8 12 75 72 10

1. Déterminer la probabilité pour qu’une ascospore prise au


hasard dans un asque soit blanche.
2. Explique pourquoi deux ascospores situées à l’extrémité de
chaque asque sont toujours de même phénotype.
3. Donnez les génotypes des ascospores noires et blanches ainsi
que du zygote de P3.
4. Schématisez le mécanisme à l’origine de l’asque C.
5. Dénombrez les asques post-réduits et calculez la distance
gène centromère.
6. Etablir la carte factorielle de ce gène.

Exercice N°4 : Cycle de Neurospora (non corrigé)


Le document ci-dessous représente le cycle biologique de
Neurospora, champignon filamenteux dont le mycélium est
formé de file de cellules haploïdes. Chez ce champignon, on
rencontre types de reproduction : la reproduction sexuée et la
reproduction asexuée.
1) Déterminez les parties du cycle qui correspondent à chaque
type de reproduction.
2) Annotez ce cycle en reportant les chiffres et les lettres sur
votre copie. Précisez l’importance biologique des phénomènes
P et F.

107
3) A quel type de cycle chromosomique correspond le cycle de
Neurospora. Justifiez.
4) A partir de la variation du nombre des chromosomes,
montrer que la méiose et la fécondation sont deux phénomènes
compensateurs.

Le croisement d’une souche de Neurospora à spores noires et


une souche à spores blanche a permis d’obtenir des
fructifications. Le document 2 correspond à la photo d’un
périthèce éclaté.
5) Donner les phénotypes et les génotypes des souches à spore
noires et des souches à spores blanches ainsi que le génotype
des zygotes.
6) Il existe dans ce
7) Dénombrer les asques pré réduits et les asques post réduits.
8) Calculer en centimorgans la distance gène-centromères.

108
Exercice N°5 : gène autosomal et codominance.
Une population de volaille dite endalouse comprend des
animaux de trois couleurs différentes: noire, blanche, bleues.
On réalise les croisements suivants :

1. Expliquez ces résultats. Donnez leur interprétation


chromosomique.

109
2. On procède au croisement d'une volaille noire par une
volaille bleue. Réalisez le tableau qui permet d'en prévoir les
résultats.

Exercice N°6 : un gène porté par un chromosome sexuel


avec dominance
On rélise les croisement suivant :
Génération Croisement 1 Croisement 2

Parents

Une poule à plumage barré Une poule à plumage noir


et un cop à plumage noir. et un cop à plumage barré

F1

50% 50% 100%

25% 25% 25% 25%


F2

25% 25% 50%

Interprétez ces résultats.

Exercice N°7 : gène gonosomal avec codominance


On croise un chat noir avec une chatte orange de race pure. On
obtient en F1 des chats oranges et des chattes bigarrées (noir et
orange) ; par contre ; le croisement d’un chat orange de race

110
pure et d’une chate noire donne en F1 des chats noirs et des
chattes bigarrées.
1. Comment expliquez-vous ces résultats. Etablissez les
génotypes des parents et ceux de la F1.
2. Que donnera le croisement d’une chatte bigarrée et d’un chat
noir en ce qui concernent la couleur du pelage et les
proportions statistiques.
3. Expliquez comment n’ayant à votre disposition que la
descendance obtenue en 2 vous vous y prendriez pour obtenir
par la suite une race pure de chat et de chattes oranges.

Exercice N°8 : Monohybridisme, gène létal et gène lié au


sexe
Selon l’aspect de leur plumage, les canaris peuvent être dorés
ou argentés.
Premier croisement : des canaris argentés croisés entre eux
donnent toujours 2/3 de canaris argentés et 1/3 de canaris
dorés. On remarque que certains œufs ne parviennent pas à
l’éclosion.
1. Le gène gouvernant ce caractère plumage doré est-il
dominant ou récessif ? justifiez votre réponse.
2. Quels sont les génotypes des parents et des descendants.
3. Pourquoi certains œufs ne parviennent pas à l’éclosion ?
Deuxième croisement : des canaris dorés croisés avec des
canaris argentés donnent pour moitié des canaris argentés et
pour moitié des canaris dorés.
1. Comment appelle-t-on ce type de croisement ?
2. Interprétez ces résultats.

Exercice 9 : Deux gènes autosomaux avec codominance


On croise deux variétés de plants de races pures différents par
la couleur et la forme de leurs fruits. Les hybrides de F1 croises
entre eux donnent une F2 composée de :
- 19 plants à fruits blancs longs;

111
- 38 plants à fruits blancs ovales ;
- 20 plants à fruits blancs ronds ;
- 40 plants à fruits violets longs;
- 82 plants à fruits violets ovales ;
- 38 plants à fruits violets ronds ;
- 21 plants à fruits jaunes longs;
- 38 plants à fruits jaunes ovales ;
- 19 plants à fruits jaunes ronds.
1. Quels étaient les caractères des parents de race pure?
Justifiez vos réponses
2. Quels étaient le génotype et le phénotype des hybrides de la
F1 et les génotypes des individus de F2? (Vérifier les résultats
de la F2 à l’aide d'un échiquier de croisement).

Exercice N° 10 : gènes autosomal et gonosomal avec


dominance
Le bombyx est un genre de papillon dont l'espèce la plus
connue, le bombyx du murier, a pour chenille le ver de soie.
On croise des bombyx, mâles et femelles, tous sauvages a
corps gris et aux ailes grises. On obtient sur 2000 individus :
- 375 femelles au corps gris et ailes grises,
- 125 femelles au corps blanc et ailes noires,
- 374 femelles au corps gris et ailes noires,
- 126 femelles au corps blanc et ailes grises,
- 752 males au corps gris et ailes grises,
- 248 males au corps blanc et ailes grises.
1. Les parents croises étaient-ils de race pure ? Justifiez votre
réponse.
2. Quels sont les caractères dominants et les caractères
récessifs ? Justifiez votre réponse.
3. Donnez en justifiant, la localisation chromosomique des
gènes étudiés.
4. Indiquez les génotypes des individus sauvages croises.

112
5. A l'aide d'un échiquier de croisement, vérifiiez les résultats
obtenus à l'issue de ce croisement.
NB : vous désignerez par :
G et g les allèles du gène codant pour la couleur du corps.
N et n les allèles du gène codant pour la couleur des ailes.

Exercice N° 11 : liaison absolue avec dominance partagée.


Le maïs présente une transmission héréditaire de la forme des
grains (pleins ou déprimés) et de la couleur de ceux-ci (noirs
ou clairs).
On croise des individus de race pure, provenant de la
germination des grains pleins et clairs avec d’autres (de race
pure également) issus des grains déprimés et noirs. La récolte
de la première génération est entièrement constituée de grains
pleins et noirs.
Les pieds de maïs issus de la germination de ceux-ci donnent
en F2, après autofécondation :
- 160 grains noirs et déprimés ;
- 150 grains clairs et pleins ;
- 317 grains noirs et pleins.
Expliquez les résultats ainsi obtenus.

Exercice N°12 : gènes autosomaux partiellement liés


On dispose de deux variétés pures d’une plante alimentaire :
l’une à graines brunes et riches en amidon, l’autre à graines
blanches et riches en sucre.
Le croisement de ces deux variétés donne une F1 où tous les
individus ont des graines brunes et riches en amidon.
1)- Quels renseignements peuvent –on tirer de ces résultats ?
2)- On croise ensuite un individu de variété à graines brunes et
riches en amidon avec un individu à graines blanches et riches
en sucre. On obtient les résultats suivants :
- 758 graines brunes riches en amidon
- 66 graines brunes riches en sucre

113
- 62 graines blanches riches en amidon
- 714 graines blanches riches en sucre
a- De quel type de croisement s’agit- il ? Justifiez votre
réponse.
b- Interprétez génétiquement les résultats de ce croisement tout
en écrivant les génotypes des parents et des descendants.
c- Précisez la localisation chromosomique des gènes en
question.
3)- On veut sélectionner une variété pure possédant des graines
brunes riches en sucre.
a- Quel croisement doit-on réaliser ?
b- Quelle proportion d’individus ayant le phénotype graines
brunes riches en sucre obtiendra-t- on ?
c- Quelle proportion d’individus recherchés peut – on prévoir ?

114
THEME N°5: HEREDITE ET GENETIQUE HUMAINE

115
Introduction générale
Les lois statistiques peuvent encore s’appliquer à l’homme.
Mais dans l’espèce humaine, l’expérimentation n’est pas
possible. Par ailleurs, la durée d’une génération est très longue
; le nombre d’enfants d’un couple est très réduit, avortements
provoqués, interruption volontaire de grossesse, naissances
adultérine, sont des contraintes qui imposent aux généticiens
l’établissement et l’étude d’un document appelé arbre
généalogique ou pédigrée.

116
CHAPITRE 5.1: TRANSMISSION DES CARACTERES
HEREDITAIRES CHEZ L’HOMME

I. Le pédigrée

1. définition
Le pédigrée ou arbre généalogique est une représentation
schématique qui présente une foule d’information sur les
membres d’une famille : présence ou absence d’une maladie et
ses caractéristiques.

2. Les symboles
Le document ci-dessous représente les symboles utilisés pour
la réalisation d’un arbre généalogique.

117
3. Construction d’un pédigrée
Pour établir le pédigrée, le généticien recueille des
informations d’une famille sur quelques générations.
Exemple :
Dans un village, un ancien combattant est atteint d’une maladie
rare : l’albinisme oculaire qui affaiblie la vue. Les deux
parents de cet ancien combattant sont normaux. Il a un frère
non atteint et deux sœurs saines : Sareyes et Tchima. Sareyes
épouse Hamed normal. Le couple a eu un garçon atteint et deux
filles Hado et Bouli saines. Tchima épouse un homme. Ce
couple a eu un garçon Hamida atteint et deux jumelles non
atteintes.
Ces informations permettent de construire l’arbre généalogique
suivant :

I 1 2

II 1 2 3 4 5 6
Ancien combattant

III
1 2 3 4 5 6

4. Comment résoudre un exercice de génétique humaine


La résolution d’un exercice de génétique humaine s’effectue en
trois ou quatre étapes :
 Détermination du mode de transmission du
gène (dominance ou récessivité);
 Détermination de la localisation chromosomique du gène ;
 Détermination des génotypes des parents et de leurs
descendants ;
 Evaluation du risque de transmission de la maladie.
118
Détermination des caractéristiques d’une maladie autosomale

Allèle Caractéristiques
Dominant • Tout sujet affecté a au moins l’un des parents
malade Elle se transmet sans saut de
générations ;
• Un seul allèle du gène suffit pour provoquer la
maladie ;
• les sujets sains sont toujours homozygotes ;
•Lorsque les deux parents sont sains, tous les
descendants seront sains ;
• Chaque parent malade peut transmettre la
maladie à ses enfants sans distinction de sexe 
elle touche autant de garçons que de filles.
Récessif • Se transmet avec saut de génération  des
porteurs sains donnent naissance à des enfants
malades ;
• Est déterminée par un gène qui ne s’exprime au
niveau du phénotype qu’à l’état homozygote ;
• Frappe de la même manière les garçons et les
filles.
Codominant Le caractère d’un enfant est intermédiaire à celui
exprimé par les deux parents

Détermination des caractéristiques d’une maladie


gonosomale liée à X

Allèle • Tout sujet atteint a au moins l’un de ses parents


dominant atteint  elle se transmet sans saut de génération.
•Un seul allèle suffit pour provoquer la maladie ;
•Lorsque les deux parents sont sains, tous les
descendants seront sains ;
• Dans un couple, si c’est seulement le père qui est
atteint toutes les filles seront atteintes et aucun
119
garçon ne sera atteint ;
• Dans les couples où c’est la mère seulement qui
est malade, les garçons et les filles peuvent être
malades ;
• Tout garçon atteint devrait avoir sa mère
atteinte .
Allèle • Est plus fréquente chez les garçons que chez les
récessif filles.
•Se transmet avec saut de génération des
porteurs sains donnent naissance à des enfants
malades ;
• Est déterminée par un gène qui ne s’exprime au
niveau du phénotype qu’a l’état homozygote chez
la femme, mais en un seul exemplaire chez
l’homme (hémizygote) ;
• Si la mère est malade, tous ses garçons seront
malades.
•Si la mère est conductrice ou vectrice
(hétérozygote), elle donne naissance à des garçons
malades et des garçons sains ;
• une fille ne peut être malade que lorsque son
père est malade.

NB : Peu de gènes sont portés par le chromosome Y. Leur


transmission n’est pas étudiée ici.
Pour admettre qu’une maladie peut-être portée par Y, il faut
que :
- La maladie ne se transmette que chez les garçons ;
- Chaque enfant doit avoir le même phénotype que son
père.
Pour déterminer le génotype d’un individu, il fau tenir compte
de trois paramètres :
- Son phénotype ;
- Le phénotype (et/ou génotype) de ses parents ;
120
- Le phénotype de ses enfants ;
- Le phénotype de ses frères.

II. Hérédité autosomale

1. Hérédité autosomale dominante : cas de la brachydactylie


La brachydactylie est une malformation des doigts : les
phalanges sont courtes et donc les doigts ne possèdent pas la
longueur normale. Elle peut atteindre les doigts des mains ou
des pieds et s’accompagne parfois d’une petite taille de
l’individu.
Voici un arbre généalogique d’une famille où l’on trouve des
personnes atteintes de la brachydactylie.
I 1 2

Individus malades
II
1 2 3 4

III Individus sains

1 2 3 4 5 6

2. Hérédité autosomale récessive : cas de la drépanocytose


La drépanocytose ou anémie falciforme est une maladie
héréditaire qui affecte la biosynthèse de l’hémoglobine et qui
se traduit par la présence d’hématies en forme de faucille
renfermant une hémoglobine S anormale, différente de
l’hémoglobine A normale. L’arbre généalogique ci-dessous
correspond à une famille dans laquelle certains membres sont
atteints de la drépanocytose.

121
3. Hérédité des groupe sanguins (système ABO et facteur
rhésus)
a. Le système ABO
Les quatre groupes sanguins A, B, O et AB sont déterminés
par trois allèles A, B et O d’un gène porté par la paire N°9
chez l’Homme. Les allèles A et B sont codominants entre eux
et dominent l’allèle O.
Les génotypes possibles sont :
Groupes A B AB O
Génotypes A//A ou A//O B//B ou B//O A//B O//O
possibles

Chaque groupe sanguin est caractérisé par :


 La présence ou l’absence sur la membrane des hématies
des glycoprotéines appelées antigènes ou
agglutinogènes.
 La présence ou l’absence des anticorps ou agglutinines
dans le plasma.
Membrane
d’hématie

Antigène A Antigène B Antigènes A et B Pas d’antigène

Anticorps
dans le
plasma Anti-B Anti-A Pas d’Anticorps Anti-A et Anti-B

122
La rencontre entre un Anticorps et un antigène de même nature
provoque une réaction d’agglutination. Pour l’éviter, la
transfusion sanguine s’effectue selon les règles suivantes :

AB

O AB

AB

b. Le facteur rhésus
Le facteur rhésus est un antigène supplémentaire qu’on trouve
sur la membrane des hématies chez certains individus à côté
du système ABO. Le gène codant pour le facteur rhésus est
porté par la paire N°1 chez l’Homme. On connait deux allèles :
‐ Rh+ (ou +) = rhésus positif pour les sujets porteurs du
rhésus
Rh- (ou -) = rhésus négatif non porteurs.
En prenant en compte le système ABO et le facteur rhésus, le
nombre de génotype possible devient plus élevé.

A Rh+ A Rh+ A Rh+


+ +
[A ] ou [A Rh ] : ou ou ou
A Rh+ A Rh- O Rh+

A Rh+

O Rh-

123
A Rh+ A Rh+
+
[AB ] : ou
B Rh+ B Rh-

O Rh+ O Rh+
[O+] : ou
O Rh+ O Rh-

B Rh+ B Rh+ B Rh+ B Rh+


+
[B ] : ou ou ou
B Rh+ B Rh- O Rh+ O Rh-

A Rh- A Rh-
-
[A ] : ou
A Rh- O Rh-

B Rh- B Rh-
-
[B ] : ou
B Rh- O Rh-

A Rh-
-
[AB ] :
B Rh-

- O Rh-
[O ] :
O Rh-

124
III. Hérédité gonosomale

1. Etude de la transmission d’une maladie dominante portée


par X : cas du rachitisme vitamino-résistant
Le rachitisme vitamino-résistant est une maladie héréditaire qui
affecte la rigidité du squelette. Cette maladie est déterminée par
un gène dominant porté par X.
Le document ci-dessous représente l'arbre généalogique d'une
famille dont certains individus sont atteints de cette maladie.

2. Etude de la transmission d’une maladie récessive portée


par X : cas de l’hémophilie
L’hémophilie est une maladie caractérisée par un défaut de
coagulation du sang. C’est une maladie héréditaire. L’arbre
généalogique ci-dessous est celui d’une famille dont certains
membres sont atteints de l’hémophilie
1 2 3 4
I

II 1 2 3 5 6 7
4

III
1 2 3

125
VI. Le conseil génétique
Le conseil génétique est un acte médical qui consiste à évaluer
le risque génétique.

1. Evaluation du risque génétique


Le risque génétique est la probabilité qu’un couple a de donner
naissance à un enfant atteint d’une maladie héréditaire. Il est
fonction des modalités de transmission de cette maladie et de
sa prévalence dans une région. C’est pour cette raison qu’il faut
connaitre ces paramètres pour l’évaluer.

2. Effet du mariage consanguin sur le risque génétique


Si dans une famille, existe une anomalie récessive, le mariage
entre cousin augmente considérablement le risque d’avoir des
enfants atteints de celle-ci : c’est la consanguinité. On appelle
« mariage consanguin », une union entre individus apparentés.

126
CHAPITRE 5.2: ANOMALIES CHROMOSOMIQUES

Jusqu’à présent, toutes les maladies que nous avons étudiées


sont causées par des mutations ponctuelles. Il existe un nombre
très important de maladies génétiques dues aux aberrations
chromosomiques. Ce sont des anomalies liées au nombre ou à
la structure des chromosomes. On peut les repérer au niveau du
caryotype de l’individu.

1 1
2 3 4 5 2 3 4 5

6 7 8 9 10 6 7 8 9 10

11 12 12 14 15 11 12 12 14 15

16 17 18 19 20 16 17 18 19 20

21 22 XY 21 22 X X

Figure : caryotypes normaux de l’homme et de la femme

Les anomalies du nombre de chromosome peuvent être


classées en deux groupes : les trisomies et les monosomies.

I. Les trisomies
Les trisomies sont caractérisées par un surplus d’un
chromosome sur le caryotype, ce qui conduit à l’obtention de
47 chromosomes au total. On parle de trisomie car il existe une
paire renfermant trois chromosomes au lieu de deux.
Les trisomies peuvent être autosomales ou gonosomales.

127
1. Trisomie autosomale : cas de la trisomie 21 ou syndrome
de Down
Les enfants atteints de trisomie 21 (de sexe masculin ou
féminin) souffrent de déficience mentale et présentent de
nombreuses anomalies physiques: petite taille ; brachycéphalie
(c'est-à-dire une tête large et courte) ; cou court ; fentes
mongoloïdes des yeux ; nez plus ou moins plat ; petites oreilles
présentant de curieux replis ; palais étroit ; mains courtes Il
peut aussi y avoir des malformations cardiaques. Les personnes
atteintes qui survivent après l'enfance peuvent souvent vivre
jusqu'à un âge avancé.

1 2 3 4 5

6 7 8 9 10

11 12 13 14 15

16 17 18 19 20

21 22 X X

Figure : visage et main d’un enfant atteint du syndrome de Down


(trisomie 21)

Cette anomalie provient d’une erreur survenue lors de la


méiose au niveau de l’un des deux parents. En effet, il n’y a
pas eu de disjonction des chromosomes homologues de la 21ème
paire au niveau de l’un des deux parents, conduisant à la
formation d’un gamète à 2 chromosomes au lieu de 1 à cette
paire.

128
21 21
Parents

Méiose

Gamètes

Fécondation
Non-disjonction
21 de la paire de
chromosomes n°21
Descendant
Trisomie 21

NB : d’autres trisomies autosomiques sont aussi connues : la


trisomie 8 (syndrome de Warkany), la trisomie13 (syndrome de
Patau) et la trisomie 18 (syndrome d’Edwards).

2. Trisomie gonosomale : cas du syndrome de Klinefelter


Le syndrome de Klinefelter est caractérisé par la présence de
XXY à la 23ème paire. On rencontre un cas sur environ 700
naissances. Les sujets atteints sont de sexe masculin et
présentent les caractéristiques suivantes :
- Bras et jambes généralement allongés de façon
disproportionnée.
- Testicules peu développés ne produisant pas de
spermatozoïdes (infertilité masculine).
- Parfois, présence de caractères sexuels secondaires
féminins (les seins peuvent être apparents, les hanches
larges, environ 20 % des cas).
- Intelligence généralement normale, mais on note parfois
des difficultés d'apprentissage.
129
1 2 3 4 5

6 7 8 9 10

11 12 13 14 15

16 17 18 19 20

21 22 X X Y

Cette anomalie provient d’une erreur survenue lors de la


méiose au niveau de l’un des deux parents. En effet, il n’y a
pas eu de disjonction des gonosomes au niveau de l’un des
deux parents, conduisant à la formation d’un gamète à 2
gonosomes au lieu de 1.
Sa formule chromosomique est: 2n = 44 A + XXY
Mère Père

Parents

X X X Y
Méiose
(a) Syndrome de triplo X
(b) Syndrome de Turner
Gamètes (c) Syndrome de Klinefelter
(d) Non viable

X X X Y
Fécondations

Enfants

X X X X X X Y Y
(a) (b) (c) (d)

130
II. Les monosomies : cas de monosomie X ou syndrome de
Turner
Les monosomies sont caractérisées par un déficit d’un
chromosome sur le caryotype, ce qui conduit à l’obtention de
45 chromosomes au total. On parle de monosomie car il existe
une paire renfermant un seul chromosome au lieu de deux.
Les monosomies sont en générales létales. La seule monosomie
viable est celle du chromosome X, appelée syndrome de
Turner.
La plupart des embryons présentant cette erreur ne parviennent
pas à terme.
On rencontre un cas sur environ 5 000 naissances. Les
individus portant cette anomalie sont de sexe féminin. Ils
présentent les caractéristiques suivantes : petite taille ; corps
massif et trapu ; thorax large ; cou court ; seins peu développés
et très écartés l'un de l'autre ; deux replis de peau joignent les
épaules à la tête donnant au cou un aspect triangulaire.
Ovaires non fonctionnels (stérilité et absence de
menstruations).
Intelligence normale, mais on note parfois des troubles
d'apprentissage et d'orientation.

1 2 3 4 5

6 7 8 9 10

11 12 13 14 15

16 17 18 19 20

21 22 X 0

131
Cette maladie est due à la non séparation des chromosomes de
la 23ème paire chez l’un des deux parents lors de la méiose.
Formule chromosomique : 2n = 44 A + X0

132
Travaux dirigés sur le thème N°5 : Hérédité et la
génétique humaine

Exercice N°1 :
Le daltonisme est une affection héréditaire liée au chromosome
X. Le gène responsable de cette affection se manifeste à l'état
récessif.
La mère du voisin de Pierre distingue parfaitement les
couleurs, mais son mari ne les distingue pas. Leur fils Jean est
daltonien ainsi qu'une de ses deux sœurs. La sœur daltonienne
de Jean, appelée Françoise, a trois enfants dont deux garçons
daltoniens et une fille qui distingue les couleurs.
Jean a deux enfants, un garçon et une fille, qui distinguent
parfaitement les couleurs.
La fille de Jean a épousé un homme daltonien, et ils ont deux
garçons et deux filles à vision normale.
1) Construire l'arbre généalogique de cette famille.
2) Quel sont les 2 allèles portés par la mère de Jean ?
3) Quel est l’allèle porté par le père des enfants de Françoise ?
4) Quels peuvent être les 2 allèles portés par la femme de Jean?
5) Quels peuvent être les 2 allèles portés par la fille de Jean ?
6) La fille de Jean peut-elle avoir des enfants daltoniens avec
son mari ?

Exercice N°2 :
L’arbre généalogique suivant présente une famille atteinte
d’une maladie héréditaire rare.

133
1. S’agit-il d’une maladie récessive ou dominante ?
2. S’agit-il d’une maladie autosomique ou liée au chromosome
X?
3. Donnez les génotypes des sujets I-1, I-2, II-5, II-6, III-3 et
III-4.
4. Les jumeaux III-5et III-6 sont-ils homozygotes ou
hétérozygotes ?
5. Les jumeaux III-8 et III-9 sont-ils monozygotes ou dizygotes
?
6. Les parents III-3 et III-4 auraient-ils pu avoir des enfants de
phénotype sain ?
7. Que peut-on penser de leur union ?

Exercice N°3 :
Le favisme est lié à une anomalie de l'enzyme glucose-6
phosphate déshydrogénase qui entraîne des problèmes lors de
l'ingestion de certaines substances.
1. En examinant l'arbre généalogique d'une famille dont
certains membres sont atteints (document ci-dessous), précisez
si l'allèle responsable du favisme est dominant ou récessif.
2. Le gène responsable de l'anomalie (favisme) est-il porté par

134
un autosome ou un chromosome sexuel ? Justifiez votre
réponse.
3. Quel est le génotype de l'individu II2 ? Justifiez votre
réponse.
4. Quelle est le risque pour le couple III3 et III4 d'avoir :
a. Un garçon malade.
b. Une fille malade.
5. Les résultats statistiques d'une enquête menée dans la région
où vivent les individus de l'arbre généalogique du document
révèlent qu'une personne sur soixante prise au hasard parmi les
femmes, présente le génotype de I2.
Calculez le risque pour III8 d'engendrer un garçon malade, s'il
se marie dans la région.

Exercice N°4 :
Un jeune orphelin recherche ses parents biologiques. Il hésite
entre deux couples dont l’analyse du sang a donné les résultats
suivants :
Mr P1 : réagit aux sérums anti A et anti B.
Mme M1 : réagit au sérum anti A
Mr P2 : réagit aux sérums anti A et anti B.
135
Mme M2 : ne réagit à aucun sérum.
Sachant que le jeune orphelin réagit au sérum anti A seulement
et est homozygote pour son groupe sanguin :
1. Quel est le groupe sanguin de chaque parent ?
2. Le jeune orphelin, peut-il être l’enfant de l’un de ces deux
couples ?
3. Sachant que les parents (P2 et M2) sont hétérozygotes pour
le facteur rhésus, donnez la composition phénotypique de leur
descendance pour les deux gènes (ABO et rhésus).

Exercice N°5 :
L’hypophosphatémie est définie comme une diminution de la
concentration plasmatique de phosphates. Une forme, dite
rachitisme familial résistant à la vitamine D, est héréditaire.

En analysant cet arbre généalogique :


1. Déterminer le mode de transmission ainsi que la localisation
chromosomique du gène impliqué.
2. Donnez le génotype des individus II5, III8, IV7, V8.

Exercice N°6 :
Dans une famille connue par une maladie génétique
(espérance de vie pour les individus malades = 11 – 13 ans),
136
les parents phénotypiquement sains ont eu un premier enfant
malade.
La mère est enceinte, le couple a eu recours au diagnostic
prénatal. Les résultats de l’analyse de l’ADN correspondant
aux allèles A1 et A2 du gène impliqué dans la maladie sont
représenté sur le document suivant :

Père Mère 1er enfant Fœtus


ADN (A1)

ADN (A2)

Extrait du dossier médical du premier enfant.


En tenant compte des résultats et des données à propos ce
couple :
a. Identifier parmi les allèles A1 et A2 l’allèle
responsable de la maladie et déduisez s’il est
récessif ou dominant par rapport à l’allèle normal.
b. Préciser la localisation du gène en question.
c. Déterminez le sexe du premier enfant.
d. Déterminez le sexe du fœtus.
e. Donnez le génotype des deux parents et du premier
enfant.

Exercice N°7 :
Le document 1 représente l’arbre généalogique d’une famille
dont certains membres sont atteints d’une maladie héréditaire.

137
Document 1

1) Discutez le mode de transmission de la maladie (envisagez


toutes les hypothèses).
Pour vérifier les hypothèses envisagées dans la première
question, on fait, par la technique d’électrophorèse, l’analyse
des fragments d’ADN correspondant aux allèles A1 et A2 du
gène impliqué dans la maladie. Le document 2 montre les
résultats obtenus chez certains membres de cette famille.

Document 2

A partir de l’exploitation des documents 1 et 2 :


a. Identifiez, parmi les allèles A1 et A2, l’allèle
normal et l’allèle responsable de la maladie.
b. Vérifiez la validité des hypothèses retenues.

138
c. Ecrivez les génotypes des individus I1, I2, III1 et
III2.

Exercice N°8 : hérédité et génétique humaine


Il existe différentes formes de myopathie.
La myopathie de Steinert
Elle se caractérise par des troubles respiratoires, une atrophie
des muscles de la face, « la main accapareuse » (relâchement
très lent des muscles de la main) et bien d’autres symptômes…
Au niveau du muscle, on constate la présence des fibres plus
courtes, caractérisées par une pauvreté en mitochondries, en
myofilaments et un déficit enzymatique. C’est une maladie
héréditaire. Le document ci-dessous est l’arbre généalogique
d’une famille dont certains membres sont atteints de cette
maladie.

Document 5

Discutez le mode de transmission de la maladie et la


localisation du gène impliqué. On précise qu’en France, dans
les familles touchées par la maladie, plus de 50% des enfants
sont atteints.

139
Exercice N°9 :
I. Dans l’espèce humaine, la grande partie de l’hémoglobine
circulante est constituée de l’hémoglobine A. la différence
entre les deux formes d’hémoglobine (A et S) résulte d’une
mutation au niveau de la chaine B de hémoglobine dont la
synthèse est contrôlée par un gène localisé sur le chromosome
N°11. Ce gène existe sous plusieurs formes alléliques,
notamment la forme normale HbA (TGA GGT CTC CTC…) et
une autre forme HbS (…TGA GGT CAC CTC…) apparu par
mutation du gène normale. Seuls les individus homozygotes
(HbS) sont atteints de la forme sévère de la drépanocytose. Le
tableau ci-dessous présente les proportions des deux formes
d’hémoglobine (A et S) chez trois frères Moussa, Sani et Ali.
1. Sans tenir compte de l’existence des autres hémoglobines,
donnez pour ces gènes les génotypes des trois frères.
2. Indiquez en justifiant celui ou ceux de ceux qui sont
malades.
3. En quoi consiste la mutation au a affecté le gène HbA et sa
conséquence au niveau de la séquence des acides aminés de
l’hémoglobine.

Moussa Ali Sani


HbA 47% 96% 0%
HbS 47% 0% 92%
Autres 6% 4% 8%

II. une autre mutation affectant le même gène conduit à la


formation d’une hémoglobine anormale C. les individus
homozygotes pour l’allèle HbC sont atteints d’une forme
d’anémie : l’hémoglobinopathie C. on a établi l’arbre
généalogique d’une famille dont certains membres sont atteints
de cette maladie (document 1).
1. L’allèle de cette maladie est –il dominant ou récessif ?

140
2. Le gène est-il porté par un autosome ou un
hétérochromosome ? justifiez à partir du pédigrée.
3. Donnez et justifiez les génotypes possibles des individus II1,
II2, II4, III4.

I 1 2 3 4

II 1 2 3 7 8
4 Couronne
Mahamadou Abdourahamane Lycée 5 Nord6de Niamey

III 4 5
1 2 3 6 7

IV
1 2 3

141
THEME N°6 : LA COMMUNICATION PAR VOIE
NERVEUSE ET HUMORALE

142
Introduction
L'intégrité d'un organisme vivant nécessite l'activité
coordonnée des cellules qui le composent. Cette coordination
est assurée par des mécanismes de communication
intercellulaire impliquant soit des cellules d'un même tissu soit
des cellules pouvant être très éloignées, appartenant à des tissus
différents. La communication intercellulaire est assurée par
deux grands systèmes : le milieu intérieur (communication
humorale) et le système nerveux (communication nerveuse).
Ces deux systèmes sont étroitement liés et la distinction entre
eux peut être arbitraire.

143
CHAPITRE 1 : TISSU NERVEUX ET NOTIONS DE
REFLEXES

Nos organes communiquent entre eux par message nerveux qui


résulte d’une activité volontaire ou involontaire.

I. L’organisation du tissu nerveux.


Le système nerveux est composé de deux grands ensembles :
 Le système nerveux central (SNC) constitué de
l’encéphale et de la moelle épinière
 Le système nerveux périphérique (SNP) constitué par
les nerfs (rachidiens et crâniens)

1. Hémisphères cérébraux
2. Cervelet
3. Bulbe rachidien
4. Encéphale
5. Moelle épinière
6. Nerfs crâniens
7. Nerfs rachidiens

Le tissu nerveux est composé de deux types des cellules :


 Les neurones qui sont les cellules spécialisés dans la
production et la transmission du message nerveux ;
 Les cellules gliales (névroglie) qui jouent un rôle de
soutien, de nutrition, de défense et d’isolant éclectique
pour les neurones.
144
1. Structure de la moelle épinière
Une coupe transversale de la moelle épinière montre qu’elle est
constituée de deux tissus différents : la substance grise, centrale
et la substance blanche, périphérique.

Ganglion spinal Corne postérieure


Sillon postérieure
Nerf rachidien
Racine dorsale

Substance blanche

Substance grise Racine ventrale


Sillon antérieure
Canal de l’épendyme Corne antérieure

Figure : Organisation de la moelle épinière

a. La substance grise
La coupe passant par les cornes antérieures de la substance
grise de la moelle épinière montre qu’elle est composée :
 Des corps cellulaires qui renferment un noyau et les
autres organites comme toute cellule animale.
 Des cellules de la névroglie.

b. La substance blanche
La substance blanche est constituée de fibres nerveuses
groupées en faisceaux.

2. Le Nerf
C’est un ensemble de fibres nerveuses groupées en faisceaux.

145
Fibre nerveuse

Tissu conjonctif

Faisceau

Vaisseau sanguin

Enveloppe protectrice
(épinèvre)

Figure : Organisation d’un nerf

La coupe transversale d’un nerf montre des fibres nerveuses de


diamètre variable groupées en faisceaux. Le faisceau est
enveloppé dans une gaine. Entre les faisceaux, on trouve un
tissu conjonctif parcouru par des vaisseaux sanguins.

3. Structure de la fibre nerveuse

a. L’ultrastructure d’un neurone.


Le neurone comporte trois parties :
 Les corps cellulaires : Il renferme le noyau et les
organites cellulaires. Il porte des prolongements
cytoplasmiques courts, fins et ramifiés appelés
dendrites.
 L’axone : c’est un prolongement long et large qui
émerge du corps cellulaire. Il est entouré d’une gaine de
myéline d’aspect blanchâtre. Cette dernière est
interrompue à certains endroits appelés nœuds de
Ranvier. La gaine de myéline est entourée d’une autre
gaine mince et transparente appelée gaine de Schwann.
146
 L’arborisation terminale qui correspond à la zone où
l’axone se subdivise en plusieurs branches dont
chacune se termine par un bouton appelé bouton
synaptique.
Dendrite Nœud de Ranvier Axone Bouton
synaptique

Gaine de Cellule de
myéline Schwann
Corps cellulaire Fibre nerveuse

Substance Arborisation
Substance grise Nerf
terminale
blanche
Centre nerveux
Figure : Ultrastructure d’un neurone

NB : Il existe des fibres nerveuses dont l’axone ne porte pas de


gaine de myéline. On les appelle fibres amyélinisées ou
amyéliniques.

b. Les différents types de neurone


D’après le nombre et la disposition des prolongements
cellulaires, on distingue quatre types de neurone :
- Les neurones multipolaires : ayant un axone et de
nombreuses dendrites. Exemple : cellules de la corne
antérieure de la moelle épinière.
- Neurones bipolaires : n’émettent qu’un axone et une
dendrite ramifiée. Exemples : grosses cellules du
cervelet, cellules bipolaire de la rétine.
- Les neurones unipolaires : ils paraissent n’avoir qu’un
seul prolongement qui se bifurque non loin du corps
cellulaire dessinant un T (cellules en T). Exemple
cellules du ganglion spinal de la moelle épinière.

147
Neurone multipolaire Neurone bipolaire Neurone unipolaire

4. Les chaines neuroniques


Pour transmettre l’influx nerveux, plusieurs neurones
s’associent grâce à des zones de contact appelées synapse pour
former une chaine neuronique. On distingue trois types de
chaine neuroniques :
- Les chaines neuroniques simples ou linéaires (dans la
rétine ou la moelle épinière) ;
- Les chaines convergentes (dans la fovéa),
- Les chaines divergentes (dans la substance grise).

Neurones
présynaptiques

Synapses

Neurones
postsynaptiques

Chaine divergente Chaine convergente Chaine neuronique simples


(fovéa) (encéphale) (rétine ou moelle épinière)

148
5. Les propriétés du tissu nerveux
Les fonctions du système nerveux sont basées sur trois
propriétés particulières du neurone :
‐ L’excitabilité est sa capacité de réagir lorsqu’on
modifie les propriétés électriques de sa membrane.
‐ La conductibilité est sa capacité à transmettre l’influx
nerveux (message nerveux) très rapidement et à
distance.
Il a été constaté que pour qu’une stimulation soit efficace, il
faut qu’elle soit appliquée pendant une certaine durée. En
combinant les deux paramètres (intensité de stimulation et sa
durée), on peut tracer la courbe d’excitabilité d’une fibre
nerveuse (document ci-dessous).

Intensité (mA)

2Rhéobase

Rhéobase

Temps
0 Chronaxie Temps utile

On appelle seuil d’excitabilité, l’intensité minimale capable de


provoquer la réponse de la fibre. Toutes les intensités
inferieures à la valeur seuil s’appellent intensités
infraliminaires. Toutes celles qui sont supérieures à la valeur
seuil s’appellent intensités supraliminaires. Si c’est le courant
électrique qui est utilisé comme stimulus, la valeur seuil
s’appelle rhéobase.

149
On appelle temps utile, la durée nécessaire pour que la
rhéobase produise une réponse. La chronaxie correspond à la
durée nécessaire pour qu’une intensité égale au double de la
rhéobase produise une réponse.

II. Les réflexes


Un réflexe est une réaction (un acte) involontaire en réponse à
une stimulation. C’est un acte organisé, stéréotypée et
inévitable.
En fonction de leur mode d’exécution, les réflexes peuvent être
classés en deux groupes :
‐ Les réflexes innés qui existent dès la naissance et qui
ne nécessitent pas d’apprentissage ;
Exemple : le retrait de la jambe lorsqu’on piétine une braise ;
Le reflexe inné présente quelques caractéristiques :
☞ Il est involontaire ;
☞ Il est inévitable ;
☞ Il n’a pas besoin d’apprentissage ;
☞ Stéréotypé (identique chez tous les individus d’une
même espèce).
‐ Les réflexes acquis ou conditionnels ou conditionnés
qui s’obtiennent à la suite d’une éducation ou d’un
apprentissage et qui sont propres à chaque individu.
Contrairement au réflexe inné ; ils disparaissent par
manque d’entretien.
Exemples : la conduite ; la lecture ; l’écriture …
Le reflexe acquis présente quelques caractéristiques :
☞ Acquisition : le temps pendant lequel une première
réponse conditionnelle (RC) apparaît et augmente en
fréquence.
☞ Extinction : La réponse conditionnelle (RC) peut
diminuer et disparaître lorsque le stimulus conditionnel
(SC) est présenté trop souvent sans le stimulus
inconditionnel (SI).
150
☞ Récupération spontanée : Une réponse conditionnelle
(RC) réapparaît après une période d’extinction.
☞ Généralisation : La réponse conditionnelle (RC) est
non seulement obtenue avec un stimulus précis, mais
avec des éléments qui ont une certaine ressemblance
avec ce stimulus conditionnel (SC).
☞ Discrimination : La réponse conditionnelle (RC) est
obtenue dans une situation avec des stimuli bien
spécifiques et ne l’est pas dans d’autres semblables.

1. Etude de quelques exemples de réflexes

a. Le reflexe inné : cas du retrait de la patte chez la


grenouille spinale
Lorsque la solution est très diluée, la grenouille ne réagit pas.
Lorsque la concentration est moyenne, la grenouille retire
uniquement la patte trempée.
Mais lorsque la concentration de l’acide est très élevée, la
grenouille retire toutes les pattes.
☞ Si la grenouille réagit à la brulure de l’acide, ce dernier
constitue donc un stimulant.
☞ Ce mouvement est involontaire. C’est donc un réflexe.
☞ Toutes les grenouilles réagissent de la même manière dans
cette situation : reflexe est donc inné. Elles en sont nées
avec.
☞ La force avec laquelle réagi la grenouille augmente avec la
concentration de l’acide. L’importance d’un réflexe dépend
donc de l’intensité de stimulation.

Les structures qui interviennent sont :


☞ La peau qui correspond à l’organe récepteur. Elle renferme
des récepteurs sensoriels qui sont des terminaisons
nerveuses. Ils captent le stimulus (information du monde
extérieur) et le transforme en message nerveux ;
151
☞ Le nerf sensitif qui transporte le message de la peau au
centre nerveux ;
☞ La moelle épinière qui constitue le centre nerveux : elle
assure le traitement de l’information apporté par le nerf. En
effet, elle détermine la nature du stimulus, le quantifie et le
localise. Ensuite, elle décide de la réaction appropriée si
nécessaire. En suite elle envoie un message (moteur) à
l’organe capable d’assurer la réaction. C’est le centre de
commande.
☞ Les nerfs moteurs qui transportent le message du centre
vers l’organe effecteur.
☞ Les muscles qui sont les organes effecteurs qui se
contractent pour permettre le retrait de la patte (réponse).

Centre nerveux (la


Voie afférente Voie efférente
(sensitive) moelle épinière) (motrice)

Organe sensoriel Organe effecteur


(la peau) (le muscle)

Stimulus Réponse

Arc refléxe inné

b. Réflexe conditionnel : cas de la salivation du chien


de Pavlov
Au départ, le chien de Pavlov ne réagit pas au son de la cloche
(stimulus neutre), mais réagit par une sécrétion de la salive
lorsqu’on lui présente de la nourriture (stimulus absolu ou
naturel). Mais lorsqu’on associe de manière répétitive le son de
152
la cloche à la nourriture il réagit. Enfin le son de la cloche seul
suffit pour provoquer la sécrétion de la salive. Le son de la
cloche, stimulus neutre est devenu un stimulus conditionnel. Il
constitue alors une annonce de la nourriture.
Ce type réflexe est acquis suite à un conditionnement. Un autre
chien qui n’a pas subi ce préalable restera indifférent au son de
la cloche. Ce reflexe est dit « conditionnel ».
Les structures intervenant sont :
☞ Un récepteur : c’est l’oreille ;
☞ Des voies afférentes : ce sont les fibres du nerf auditif ;
☞ Des centres nerveux : ce sont l’aire auditive du cerveau
et le centre salivaire bulbaire ;
☞ Un interneurone qui assure la liaison entre les deux
centres nerveux ;
☞ Des voies nerveuses efférentes : ce sont les fibres qui
innervent les glandes salivaires ;
☞ Un effecteur : ce sont les glandes salivaires.

Arc refléxe conditionnel

Selon la nature du centre nerveux mis en jeu :


☞ Réflexes encéphaliques (clignement de l’œil lorsqu’une
mouche arrive)
153
☞ Réflexes médullaires (retrait du pied lorsqu’on piétine
une braise)

2. L’arc réflexe
Un arc réflexe c’est le trajet suivi par le message nerveux lors
de l’exécution d’un acte réflexe.

a. Détermination du circuit neuronique :


Pour déterminer le mécanisme permettant à la grenouille
spinale de répondre à une stimulation, deux séries expériences
ont été réalisées sur la moelle épinière de celle-ci :
Première série d’expériences (Magendie) :

Conséquences Observations à conclusions


Expériences de section
immédiates plus long terme
Le nerf rachidien renferme
Toutes les fibres alors des fibres sensitives
La région du corps
nerveuses de la et motrices : c’est un nerf
innervé par le nerf
portion du nerf mixte.
rachidien sectionné
séparé de la Les corps cellulaire de ces
perd toute sensibilité
moelle épinière fibres se localisent alors
et toute motricité.
dégénèrent. dans les bouts proximaux
ou dans la moelle épinière.
La région du corps
Les fibres
innervée par le nerf
nerveuses
rachidien sectionné
dégénèrent de La racine dorsale renferme
perd toute
part et d’autre du des fibres sensitives.
sensibilité. La
ganglion spinal Leurs corps cellulaires se
motricité est
isolé ainsi que localisent dans le ganglion
maintenue tant que
dans la partie spinal.
la section est réalisée
dorsale du nerf
d’un côté ou de
rachidien.
l’autre du ganglion.
Les fibres
nerveuses
dégénèrent dans La racine antérieure
La région du corps la partie de la comporte des fibres
innervée par le nerf racine antérieure motrices.
BP
rachidien sectionné séparée de la Leurs noyaux se trouvent
BC
perd sa motricité. moelle épinière dans le la moelle épinière
ainsi que dans la (corne antérieure).
partie ventrale
du nerf.

154
Deuxième série d’expérience :
Expérience Interprétation

- Stimulation du nerf
Il ya alors circulation du
rachidien
message nerveux. Il quitte le
- On enregistre une
nerf pour parvenir à la racine
- réponse
ventrale.

- Stimulation de la
- corne antérieure ; Pas de circulation du
- Aucune réponse au message de da racine
- niveau de la corne ventrale à la racine dorsale
postérieure.

Le message sensitif pénètre


alors dans la moelle épinière
- Stimulation de la
par la racine postérieure pour
- corne postérieure ;
être reflêchi et transformé en
- Réponse au niveau de
message moteur dans la
la corne antérieure ;
moelle épinière. Il y sort par
la racine antérieure

Electrode stimulatrice
Electrode réceptrice

b. Trajet suivi par le message nerveux


Le document ci-dessous illustre le trajet suivi par le message
nerveux lors l’exécution du retrait de la patte de la grenouille.

155
c. Arc reflexe myotatique
Lorsqu’on applique un coup sec sur le tendon d’Achille, le
sujet tend son pied : c’est le reflexe Achilléen.
Lorsqu’on applique un coup sec sur le tendon se trouvant en
dessous de la rotule, le sujet tend sa jambe : c’est le reflexe
rotulien.
Ces deux types des réflexes sont des « réflexes myotatiques ».
C’est la contraction d’un muscle en réponse à son propre
étirement.

1. Stimulus, 2. Muscle extenseur, 3. Muscle fléchisseur,


4. Réponse
Interprétation :
Le coup provoque l’étirement du muscle auquel est relié le
tendon correspondant. Dans le muscle se trouvent des
récepteurs sensoriels sensibles à l’étirement du muscle appelés
« fuseaux neuromusculaires ».
Lorsque le muscle s’étire, le fuseau neuromusculaire émet des
messages nerveux afférents qui se propagent le long du
neurone en T de la racine dorsale (dont les corps cellulaires se
localisent dans le ganglion spinal).
Ce neurone pénètre dans la substance grise de la moelle
épinière par la corne postérieure. A ce niveau, il se bifurque en
deux branches : une qui est en contact direct avec le
motoneurone innervant le muscle extenseur et l’autre qui est en
156
contact indirecte (par l’intermédiaire d’un neurone
d’association) avec le motoneurone innervant le muscle
fléchisseur.
L’innervation réciproque des muscles antagonistes assure la
coordination de la réponse :
☞ Un message nerveux efférent se propage le long de la
membrane du motoneurone du muscle étiré, ce dernier
réagit en se contractant,
☞ Aucun message n’est propagé par le motoneurone du
muscle antagoniste, ce muscle reste relâché, ce qui
facilite la contraction du muscle étiré.

Influx nerveux
sensitif
Stimulus :
percussion du Neurone sensitif
tendon Influx nerveux
moteur Centre nerveux :
Moelle épinière
Pas d’influx
nerveux
Interneurone
Motoneurones
Récepteur sensoriel :
fuseaux neuromusculaire

Réponse : contraction Réponse : relâchement


du muscle extenseur du muscle fléchisseur

157
CHAPITRE 2 : LE MESSAGE NERVEUX

I. Genèse et propagation des messages nerveux au niveau


d’un neurone

1. Rappel sur l’ultrastructure de la membrane plasmique :

Milieu extérieur
Na K Glucose

Canal Pompe Transporteu


Canal de fuite
potentiel Na/K
Milieu intérieur

La membrane plasmique est constituée d’une double couche


lipidique traversée par des protéines. Ces protéines sont le plus
souvent de canaux ioniques. Il en existe plusieurs types :
‐ Les canaux de fuite toujours ouvert, à travers lesquels
les ions traversent la membrane du milieu hypertonique
vers le milieu hypotonique.
‐ Les canaux potentiel-dépendants ou voltage-dépendants
: leur ouverture nécessite une certaine augmentation du
potentiel membranaire. Mais les éléments sont
transportés dans le sens décroissant du gradient de
concentration.
‐ Les pompes qui transportent les ions dans le sens
contraire du gradient de concentration des ions. Elles
158
fonctionnent grâce à l’énergie fournie par l’hydrolyse
de l’ATP. C’est l’exemple de la Pompe Na/K ATPase
qui échange les ions Na+ et K+ contre leur gradient de
concentration.
‐ Les transporteurs qui transportent les molécules ayant
un poids moyen comme le glucose.

2. Mise en évidence des potentiels membranaires


Des expériences sont faites sur l’axone géant de calmar, grâce
au dispositif expérimental ci-après. Il comporte une « cuve à
nerf » (contenant de l’eau de mer ayant une composition
ionique proche à celle du sang de calmar), un stimulateur
électrique un amplificateur et un oscilloscope.
Oscilloscope

P2
Cuve à Fibre géante Eau de
nerf de calmar mer
Stimulateur P1

S1 S2
- + S2 S1 R1 R2
Document 1
Amplificateur

Spot= tracé indiquant la valeur de différence de potentiel (ddp)


entre les deux électrodes réceptrices.

a. Le potentiel de repos
Expérience 1 : les deux électrodes réceptrices sont à la surface
de l’axone. Le spot est à zéro en indiquant un tracé horizontal
(figure 1 du document 2). Ces électrodes sont donc au même
potentiel.

159
Expérience 2 : une des électrodes réceptrices est enfoncée dans
l’axone. Le spot est à -70mv (figure 2 du document 2). Il y a
donc une différence de potentiel (ddp) de -70mv entre
l’intérieur et l’extérieur de la membrane de l’axone. C’est le
potentiel de repos.

b. Le potentiel d’action
Expérience 3 : les deux électrodes réceptrices sont à la surface
de l’axone. Après une stimulation, on observe une courbe
diphasique sur l’écran de l’oscilloscope (figure 3 du document
2). L’axone répond donc en modifiant de façon passagère ses
propriétés électriques : c’est le potentiel d’action diphasique.

Expérience 4 : une des électrodes réceptrices est enfoncée dans


l’axone. Après stimulation, on obtient une courbe
monophasique (figure 4 du document 2) : c’est un potentiel
d’action monophasique.

ddp Spot ddp


ddp
ddp

0 0
0 0

-70
-100 -70

Figure 1 Figure 2
Figure 3 Figure 4

Document 2

Ce potentiel d’action monophasique comprend :


 A : Artéfact de stimulation qui indique l’incident
provoqué par la stimulation sur la fibre ;
 AB : Temps de latence, indique le temps entre la
stimulation et la réponse de l’axone ;
 BC : Phase de dépolarisation (phase ascendante),
 CD : Phase de repolarisation ;
 DE : Phase d’hyperpolarisation et enfin ;
 EF : Retour au potentiel de repos.
160
C

A B D F

3. Interprétation des potentiels membranaires :

a. Le potentiel de repos :
Le potentiel de repos ou de membrane est essentiellement dû à
une répartition inéquitable des ions de part et d’autre de la
membrane, surtout les ions Na+ et K+. L’intérieur est plus riche
en ions K+ et plus pauvre en ions Na+ que l’extérieur.

Concentration en Milieu extérieur Milieu intérieur


millimole/l
[Na+] 440 50
[K+] 20 400

Cette différence de concentration en ions de part et d’autre de


la membrane est maintenue constante grâce à la pompe Na/K
ATP ase. Elle transporte ces ions contre le gradient de leur
concentration grâce à l’énergie fournie par l’hydrolyse de
l’ATP. Elle fait entrer 2 ions K+ dans la cellule et expulse 3ions
Na+. Ce qui permet de maintenir constante une ddp de -70mv
entre l’intérieur et l’extérieur de la membrane.

161
Na+
K+

Milieu extérieur

Membrane

ATP ADP+Pi
Milieu intérieur
Canal de fuite
Pompe Na/k
ATPase

b. Le potentiel d’action
C’est un signal électrique correspondant à une modification
passagère de la perméabilité membranaire au repos, suite à
l’excitation. Dans un premier temps, il y a ouverture des
canaux Na+ voltage dépendant et l’entrée massive des ions Na+,
ce qui crée la dépolarisation. Ensuite, il y a ouverture des
canaux K+ potentiel dépendant et sortie progressive des ions
K+, ce qui permet la repolarisation. En fin, la phase
d’hyperpolarisation est due à un retard dans la fermeture des
canaux K+ qui laissent sortir les ions K+. Ainsi, la charge du
milieu intérieur devient plus négative qu’elle était au repos.
Après, la pompe Na/K intervient pour rétablir la distribution
des ions de part et d’autre de la membrane. Ce qui permet le
retour au potentiel de repos.

162
C

A B D F = canal de fuite

Milieu intracellulaire E = pompe Na/K ATPase


K+ Na+ Na+ Na+
K+
= Canal voltage dépendant

= sens de migration d’ion


Na+ K+ K+
Milieu intracellulaire

4. La propagation du message nerveux

a. La propagation du message nerveux au niveau d’une


fibre isolée
Les courants locaux établis provoquent l’apparition d’un PA en
un point de la cellule nerveuse, ce qui entraine la dépolarisation
membranaire responsable de l’ouverture des canaux à Na+ et
K+ d’où l’apparition d’un nouveau PA. La création de proche
en proche des nouveaux PA permet la propagation du message
nerveux le long de l’axone. La gaine de myéline est un corps
isolant. Tous les canaux à Na+ se trouvent au niveau du nœud
de Ranvier. Les courants ne peuvent s’établir que d’un nœud
de Ranvier à un autre, ce qui accélère la conduction du
message nerveux. On parle de la conduction saltatoire pour la
fibre myélinisée. Cependant, pour les fibres amyélinisées, la
propagation du message nerveux se fait de proche en proche.

163
Remarque : Sur un axone isolé, la conduction de l’influx
nerveux se fait dans les deux sens à partir d’un point
d’excitation. Par contre, dans l’organisme, elle se fait dans un
seul sens, toujours du récepteur vers le centre et du centre vers
l’effecteur.

b. La vitesse de conduction du message nerveux


La vitesse de propagation du message nerveux correspond au
temps que prend le potentiel d’action pour parcourir une
certaine distance à partir du point de stimulation le long d’une
structure nerveuse (nerf ou fibre) :

V= vitesse (en m/s) ;


∆d=différence de distance (en m) ;
∆t=différence de temps (en s).
Plusieurs paramètres influencent la vitesse de propagation du
message nerveux :
 La vitesse augmente avec la température ;
 La vitesse augmente avec le diamètre de l’axone. Plus
le diamètre d’une fibre est grand, plus sa vitesse de
conduction est grande ;

164
 La vitesse de conduction d’une fibre myélinisée est
supérieure à celle d’une fibre amyélinisée de même
diamètre.

5. Les propriétés particulières de la fibre nerveuse

a. La loi du tout ou rien


On applique à une fibre nerveuse des stimulations d’intensité
croissante à l’aide des électrodes stimulatrices. I1, et I2 sont
des intensités inefficaces pour provoquer la réponse de la
fibre : on dit qu’elles sont infraliminaires. Par contre, de I3, I4,
I5 et I6 sont efficaces pour provoquer la réponse de la fibre. On
dit qu’elles sont supraliminaires. On constate que si l’intensité
a atteint le seuil, la fibre nerveuse répond de manière globale.
Même si l’intensité de la stimulation augmente, l’amplitude du
potentiel d’action ne varie pas : on dit que la fibre nerveuse
obéit à la loi du tout ou rien.

NB : la valeur du seuil de stimulation varie avec la nature de la


fibre.
165
b- La période réfractaire
Elle correspond à la période d’inexcitabilité de la fibre
nerveuse après avoir produit un PA. Elle s’explique par le fait
que les canaux Na+ qui viennent de se refermer sont dans un
état d’inactivité temporaire. Ils ne peuvent s’ouvrir de nouveau
immédiatement.

6. Propagation du message nerveux au niveau d’un nerf : la


loi de sommation
Le PA du nerf est la résultante de tous les PA produits par
toutes les fibres qui le composent.
L’excitabilité du nerf n’obéit pas à la loi du tout ou rien. Elle
obéit à la loi de recrutement des fibres ou loi de seuil et
sommation. En effet, à partir du seuil d’excitabilité,
l’amplitude du PA augmente avec l’intensité de la stimulation.
Puis à partir d’une certaine intensité la réponse ne varie plus,
elle est maximale. Toutes les fibres nerveuses ont répondu.
166
+700 mv
+550 mv
Amplitude
+400 mv du potentiel
d’action
+250mv

0 mv

Intensité de
Valeur seuil stimulation

I1 I2 I3 I4 I5 I6 I7

7. Naissance d’un potentiel d’action au niveau d’un


récepteur sensoriel et codage de l’information nerveuse

b. Naissance d’un potentiel d’action au niveau


d’un récepteur sensoriel
Le potentiel de récepteur est né quand la stimulation est portée
sur un récepteur au niveau du site transducteur. Lorsque le
potentiel de récepteur atteint la valeur seuil, il nait
automatiquement un PA avec l’entrée des ions Na+ au niveau
du site générateur à travers les canaux voltage dépendants.
L’amplitude du potentiel d’action ne varie pas avec l’intensité
de stimulation (la loi du tout ou rien).

167
c. Codage de l’influx nerveux
Lorsqu’un neurone reçoit une stimulation efficace, il ne répond
pas par un seul PA. Il répond par une série de PA appelée train
de PA.
L’amplitude des PA étant la même quelle que soit la
stimulation, le codage se fait par modulation de fréquence des
PA. Plus une stimulation est forte, plus la fréquence des PA
augmente.

168
II. Synapse et transmission synaptique

1. Définition
C’est la zone de contact entre un neurone et une autre cellule
excitable. Cette autre cellule peut-être un neurone (synapse
neuro-neuronique), une cellule musculaire (synapse
neuromusculaire) ou cellule glandulaire (synapse neuro-
glandulaire). La synapse permet la circulation du message
nerveux toujours de l’élément présynaptique vers l’élément
postsynaptique, mais jamais dans le sens inverse. Elle est
unidirectionnelle.

2. Les différents types de synapse.


Selon leur mode de fonctionnement, il existe deux types de
synapses : les synapses chimiques et les synapses électriques.

a. Synapse électrique
Dans ce type de synapses les deux membranes pré et
postsynaptiques sont accolées l’une à l’autre. La présence du
potentiel au niveau de la membrane présynaptique permet
directement le passage d’ions à la membrane postsynaptique et
la naissance d’un PA à son niveau.

b. Synapse chimique
Dans le cas de la synapse chimique, les deux membranes sont
toujours séparées par la fente synaptique. Le neurone
présynaptique libère par exocytose dans la fente synaptique une
substance chimique appelée neuromédiateur ou
neurotransmetteur. Sa fixation sur la membrane postsynaptique
permet la naissance d’un PA à son niveau. Le message est donc
de nature chimique d’où le nom de synapse chimique.

169
Elément
Elément présynaptique
présynaptique
Vésicule
synaptique

Neuromédiateur

Fente
Connexine synaptique
Récepteur
canal

Elément Elément
postsynaptique postsynaptique

Synapse électrique Synapse chimique

NB : Dans le cas des synapses neuro-neuroniques, en fonction


de la partie du neurone postsynaptique par laquelle la synapse
s’est établie, on distingue les synapses axodendritiques,
axosomatiques et axo-axoniques.

3. Fonctionnement des synapses : cas de la synapse


neuromusculaire
Les étapes de la transmission du message nerveux au niveau de
la synapse sont :
1. L’arrivé du potentiel d’action au niveau de la synapse ;
2. Entrée des ions Ca2+ à travers la memnrane
présynaptique ;
3. Libération par exocytose du neurotransmeteur (ici
l’acétylcholine) dans la fente synaptique ;
4. Fixation de l’acétylcholine sur des canaux recepteurs
(canaux chimiodépendants), ce qui provoque leur
overture ;
5. Entrée massive des ions Na+ qui déclenchent la
dépolarisation de la membrane postsynaptique ;
6. Naissance d’un PA postsynaptique qui va se propager le
long de la membrane de la fibre musculaire ;

170
7. Hydrolyse de l’acétylcholine par
d’acéthylcholinestérase et fermeture des canaux à Na+
chimiodépendants ;

Acétylcholine Acétylcholinestér acide acétique +choline.

8. Recapture de la choline par la terminaison


présynaptique.

1
Vésicule synaptique contenant
le neuromédiateur (Ach)
2
Ca2+

8 6
3
Cholinestérase 7
4
Canal chimio-
5 dépendant
Fibre musculaire Na+

Myofibrille

4. Le délai synaptique
C’est le temps qui s’écoule entre l’arrivée d’un PA à
l’extrémité du neurone présynaptique et la naissance d’un PA
sur l’élément postsynaptique. Le délai synaptique s’explique
par la libération du neuromédiateur dans la fente synaptique
puis sa fixation et son action sur la membrane postsynaptique.
NB : Plus il y a de synapses sur le trajet, plus le temps de
transmission est long. C’est ce qui explique le retard de
transmission dans les voies multi-synaptiques.

171
III. Intégration du message nerveux

1. Rôles des synapses


En fonction de leurs rôles, les synapses sont classées en deux
groupes : les synapses excitatrices et les synapses inhibitrices.

a. Synapses inhibitrices
Elles sont dites ainsi parce qu’elles empêchent la dépolarisation
de la membrane postsynaptique. Dans ces synapses, les
neuromédiateurs (tel que le GABA) se fixent sur des canaux
Cl- Chimio-dépendants. Leur ouverture provoque l’entrée des
ions Cl-. Ce qui engendre une hyperpolarisation de la
membrane postsynaptique. Il s’agit du potentiel postsynaptique
inhibiteur (PPSI).

b. Synapse excitatrice
Dans ce cas, il y a libération d’un neuromédiateur qui agit sur
les canaux Na+. Exemple : l’acétylcholine. Sa fixation sur les
canaux Na+ de la membrane postsynaptique provoque leur
ouverture et l’entrée des ions Na+ créant ainsi une légère
dépolarisation : c’est le potentiel postsynaptique excitateur
(PPSE). Quand la valeur seuil de dépolarisation est atteinte, il y
a naissance d’un PA d’où l’appellation de synapse excitatrice.

NA

NB
Synapse inhibitrice Synapse excitatrice

172
2. Les sommations du message nerveux

a. Sommation spatiale
A l’aide d’un stimulateur électrique, des stimulations
infraliminaires sont portés sur la fibre nerveuse, en même
temps, mais à des endroits différents. Au niveau de chaque
point de stimulation, on enregistre un courant local inférieur à
la valeur seuil. Ces courants locaux s’additionnent pour donner
un courant global dont la valeur dépasse le seuil d’excitabilité
du neurone. Il nait un potentiel d’action qui se propage le long
de ce neurone. On parle de sommation spatiale. Dans
l’organisme, c’est la sommation spatiale qui se produit au
niveau du neurone postsynaptique dans le cas des chaines
neuroniques convergentes.

NA NA

NA’ NA’

Stimulation de NA ou NA’ Stimulation de NA et NA’

b. Sommation temporelle.
A l’aide d’une seule électrode stimulatrice, on applique à un
neurone des stimulations infraliminaires successives, au même
endroit. Les courants locaux générés par ces stimulations
s’additionnent lorsqu’elles sont très rapprochées dans le temps.
Il se forme un courant global dépassant le seuil d’excitabilité
du neurone. Un PA prend naissance et se propage. On parle de
sommation temporelle. C’est cette situation qui se produit dans
l’organisme au niveau des chaines neuronique linéaires. Un
seul neurone présynaptique engendre la naissance d’un PA au

173
niveau du neurone postsynaptique lorsqu’il produit des PA à
une fréquence très élevée.

NA NA

Deux stimulations éloignées de NA Deux stimulations rapprochées de NA

c. Rôle intégrateur du neurone


Dans les centres nerveux, chaque neurone postsynaptique peut
recevoir des messages nerveux transmis, au niveau des
synapses, par plusieurs autres neurones présynaptiques.
Cette transmission se traduit par l’apparition au niveau du
neurone postsynaptique de potentiels postsynaptiques ou PPS
qui peut être excitateur ou inhibiteur (PPSE ou PPSI). On
appelle intégration postsynaptique la capacité du neurone
postsynaptique d’intégrer à tout instant les informations qui lui
parviennent des neurones présynaptiques par sommation
temporelle et spatiale :
‐ Si la somme algébrique obtenue est un PPSE égal ou
supérieur à son seuil d’excitabilité, il y a émission d’un
potentiel d’action,
‐ Si c’est un PPSE inférieur au seuil ou un PPSI, aucun
message n’est transmis.

174
NA S1

S2

NA’

NB S3
NP

175
CHAPITRE 3 : LA GLYCÉMIE.

Introduction
La glycémie est le taux (concentration) du glucose dans le sang
d’un individu à jeun. Elle est relativement constante. Sa valeur
moyenne est d’environ 1g/l (5,5 mmol/l) chez l’Homme. Mais
toutes les valeurs comprises 0,8 et 1,2 g/l sont considérées
comme normales.
La régulation de la glycémie est commandée par un système
hormonal, c'est-à-dire par l’intermédiaire des hormones. Une
hormone est une substance chimique de nature protéique
sécrétée par une glande endocrine déversée et véhiculée par le
sang jusqu’aux organes cibles dont elle modifie le
fonctionnement.

I. La régulation de la glycémie
La régulation de la glycémie relève de l’homéostasie. C’est
l’ensemble des mécanismes qui maintiennent stables les
paramètres du milieu intérieur. Elle fait intervenir un certain
nombre d’organes. Ses variations ont des conséquences très
graves sur l’organisme.

1. Mise en évidence de la régulation de la glycémie

Observation :
On mesure la glycémie chez un sujet sain avant et après
l’ingestion d’un sirop de glucose. Le document ci-dessous
indique les résultats obtenus.

176
Avant ingestion de glucose, la glycémie est stable à 1 g/l.
La glycémie monte très nettement après ingestion de glucose.
En 2h30 environ, elle a retrouvé sa valeur initiale.

Interprétation :
Le glucose sanguin provient de l’alimentation. Dès que la
glycémie est perturbée, des mécanismes de régulation se
mettent en marche afin de retrouver une homéostasie.

Conclusion : il existe alors dans l’organisme, un système de


régulation de la glycémie. Pourquoi la glycémie doit être
constante et quels sont ces mécanismes de régulation ?

2. Conséquences des variations de la glycémie


Hypoglycémie = taux du glucose sanguin inférieur à 0,8 g/l.
elle a des graves conséquences sur l’organisme. En dessous de
0.6 g/l, le manque de glucose pour les cellules nerveuses
entraîne des troubles divers : tremblements, sueur, manque de
vigilance...). En dessous de 0.5 g/l, le manque de glucose pour
les cellules nerveuses entraîne des convulsions, un coma,
lésions cérébrales puis la mort si la situation dure trop
longtemps.

177
Hyperglycémie = taux du glycose sanguin supérieur à 1,2g/l à
jeun.
L’hyperglycémie est dangereuse à long terme : elle cause des
troubles vasculaires (durcissement des vaisseaux sanguins), des
troubles rénaux, oculaires… caractéristiques d’un diabète.
Le maintien d'une glycémie entre 0.8 et 1.2 g/l dans le plasma
sanguin est donc une nécessité vitale pour l'organisme. Il met
en jeu des mécanismes de régulation faisant intervenir des
organes variés.

3. Les organes de stockage.

a. Rôles du foie
Expérience d’Hépatectomie sur un chien
- Chez un chien normal, après le repas, la glycémie
monte jusqu'à 1,6 g/l et revient à sa valeur normale
deux heures de temps après.
- Chez un chien ayant subi l’ablation du foie
(hépatectomie) juste après le repas, sa glycémie ne
cesse de croitre. Ce dernier entre dans le coma 9 heures
de temps après. Il meurt 11 heures après.

Interprétation :
Le foie est un organe vital. Il intervient dans le maintien d'une
glycémie stable. Il corrige l’hyperglycémie. En effet, le foie
178
stocke le glucose sous forme de glycogène lorsque celui-ci est
abondant. Il effectue alors la glycogénogénèse.
n(C6H12O6) Glycogène synthétase (C6H12O5)n +(n-1)H2O
La glycogénogénèse peut être défini comme la transformation
du glucose en glycogène.

Conclusion : le foie est un organe capable de stocker le


glucose sous forme de glycogène en cas d’hyperglycémie.

Expérience du foie lavé (Claude Bernard 1855)


Le foie d'un chien est isolé. A l'aide d'un tube introduit dans la
veine porte, on fait circuler de l'eau dans le réseau capillaire
hépatique.
Au début du lavage, l'eau sortant par la veine sus-hépatique est
riche en glucose. L'expérience est arrêtée lorsque l'eau est
dépourvue de glucose.
Le foie est alors placé 24h à 38°C. Après, lorsqu’on reprenait
le lavage, l’eau qui sortait du foie est à nouveau riche en
glucose.

Vascularisation du foie
179
Interprétation :
Il existe dans le foie du glucose soluble, libéré tout de suite par
le lavage.
Mais il existe aussi une forme de réserve de glucose, insoluble
dans l'eau (qui reste donc dans le foie malgré le lavage).
Cette forme de réserve est appelé glycogène. C'est un polymère
ramifié de glucose.
C’est ce glycogène qui est hydrolysé en glucose pour être
déversé dans le sang en cas d’hypoglycémie. Cette réaction est
appelée glycogénolyse. C’est la dégradation du glycogène en
glucose.

Conclusion : En cas d’hypoglycémie, le foie est capable


d’hydrolyser le glycogène pour libérer du glucose dans le sang.
b. Autres organes de stockage
D’autres organes interviennent aussi dans le stockage du
glucose. Ce sont :
- Les muscles qui stockent le glucose sous forme de
glycogène lorsque celui-ci est abondant. Ils effectuent
la glycogénogénèse.
- Les tissus adipeux transforment directement le glucose
en lipides. Cette réaction est appelée la lipogenèse.
Mais contrairement au foie, ces organes ne sont pas capables
de libérer le glucose dans le sang en cas de nécessité.

4. Mécanisme de la régulation de la glycémie


Le maintien à une valeur constante du taux de glucose dans le
sang (glycémie) met en œuvre plusieurs mécanismes mettant
en jeu plusieurs organes effecteurs.

a. Rôle et anatomie du pancréas

Expérience
Lorsqu’on réalise une ablation du pancréas, on observe

180
rapidement une hyper-glycémie accompagnée des troubles
digestifs.
Si on rétablit le pancréas grâce à une greffe au niveau de la
circulation sanguine, la glycémie redevient normale mais les
troubles digestifs persistent.

Interprétation
On en déduit que le pancréas a pour fonction de réduire la
glycémie, il agit via une substance transportée par le sang
(certainement une hormone). Il assure un rôle digestif, mais
cette fois-ci par l’intermédiaire d’une hormone. Le pancréas est
alors une glande double (ou mixte) :
 C’est une glande exocrine qui produit des sucs digestifs
(enzymes digestives) qui agissent lors de la digestion. Ces sucs
sont produits par des cellules glandulaires regroupées en acini,
ils sont déversés au niveau de canaux pancréatiques qui se
regroupent pour former un canal de grande taille qui rejoint
l’intestin grêle au niveau du duodénum.
 C’est une glande endocrine qui possède des cellules
regroupées en amas : les îlots de Langerhans.
Ces cellules produisent 2 types de substances :
 Les cellules alpha, situées à la périphérie des îlots, qui
produisent du glucagon ;

181
 Les cellules bêta, situées au centre des îlots produisent
de l’insuline.
Ces 2 substances sont des hormones qui agissent comme des
messagers chimiques. Ce sont elles qui interviennent dans la
régulation de la glycémie.

Cellule acineuse
Acinus
Lumière acineuse

Cellule α
Ilot de
Cellule β Langerhans

Vaisseau sanguin

Canal collecteur

Coupe du pancréas

b. Le système hypoglycémiant

b.1. Mode d’action de l’insuline


L’insuline est la seule hormone hypoglycémiante (51 acides
aminés) sécrété par les celles β des ilots de Langerhans. C’est
une hormone de l’utilisation du glycose.
Le glucose apporté par l’alimentation (lors de la digestion)
provoque l’élévation de la glycémie. Cette élévation est perçue
par le pancréas qui réagit en sécrétant de l’insuline dans le sang
qui la véhicule jusqu’aux organes cibles. A ce niveau, elle se
fixe sur ses récepteurs et augmente la perméabilité des cellules
au glucose.

182
(1) Présence du glucose (4) Fixation de l’insuline
en grande quantité sur la cellule cible
Glycogène
Glucose

(2) Libération de (6)


l’insuline

Cellule β d’un ilot (7)


de Langerhans (5)
Cellule cible :
hépatocyte, myocyte,
adipocyte et autres
(3) Transport de l’insuline par le sang
(5) Perméabilité facilité du glucose
(6) Stimulation de la glycogénogénèse
(7) Utilisation du glucose pour la régénération

Mode d’action de l’insuline

b.2. Effets de l’insuline


Les cellules cibles (portant les récepteurs de l’insuline)
réagissent différemment à cette entrée massive de glucose :
- les hépatocytes activent la glycogénogénèse et inhibent la
glycogénolyse ;
- les myocytes activent la glycogénogénèse et la glycolyse,
inhibent la glycogénolyse ;
- les adipocytes activent la lipogenèse et inhibent la lipolyse.
- l’utilisation du glucose pour la production d’énergie pour
toutes les autres cellules
Tous ces effets auront pour conséquence, la baisse de la
glycémie.

183
Cellules cibles de l’insuline

c. Le système hyperglycémiant

c.1. Mode d’action du glucagon


Le glucagon est sécrété par les cellules α des ilots de
Langerhans en cas de baisse des du taux de glycose dans le
sang (hypoglycémie). Il se fixe aussi sur les récepteurs
membranaires des cellules cibles.
(1) Présence du glucose (4) Fixation du glucagon
en faible quantité sur la cellule cible
Glycogène
Glucose
Substances non
(2) Libération du glucidiques
glucagon (5)

(5)

Cellule α d’un ilot


de Langerhans
Cellule hépatique

(3) Transport du glucagon par le sang


(5) Stimulation de la glycogénolyse
(6) Stimulation de la néoglucogenèse
Mode d’action de glucagon
184
c.2. Effets du glucagon
Les cellules cibles du glucagon sont les mêmes que celles de
l’insuline, mais ce dernier a des effets contraires. Pour un jeûne
modéré, ses actions sont :
- active la glycogénolyse et inhibent la glycogénogénèse au
niveau des hépatocytes et des myocytes;
- inhibe la lipogenèse au niveau des adipocytes.
Pour un jeûne prolongé (au-delà de 18h), toutes les réserves en
glycogène seront épuisées, les actions du glucagon sur les
cellules cibles sont :
- Au niveau des myocytes, il active la protéolyse pour libérer
les acides aminés dans le sang inhibe la glycolyse. Il active
aussi la dégradation des acides gras pour la production de
l’énergie ;
- Au niveau des adipocytes, le glucagon active la lipolyse et
inhibent la lipogenèse.
- Au niveau des hépatocytes, il active la néoglucogenèse, c'est-
à-dire la synthèse du glucose à partir des composés non
glucidiques tels que les acides gras et les acides aminés.

Cellules cibles du glucagon


185
L’adrénaline est une hormone sécrétée par la médullo-surrénale
des glandes surrénales en cas de stresse (émotion). Il a le même
effet que le glucagon, mais son action est rapide est brève.
Le cortisol est sécrété par les corticosurrénales en cas de
grande peur. Son effet est le même mais son action est
beaucoup plus lente que l’adrénaline.

d. Autorégulation de la glycémie.
La glycémie est un paramètre autorégulé. C’est sa propre
variation qui déclenche les mécanismes la ramenant à sa valeur
de référence.

Schéma de Synthèse sur la régulation de la glycémie

186
II. Disfonctionnement du système de régulation de la
glycémie : le diabète
On définit le diabète comme une pathologie caractérisée par
une glycémie supérieure à 1,26g/L à jeun.
Les signes cliniques majeurs sont :
- Sensation intense de soif (polydipsie) et de faim
(polyphagie) ;
- Élimination excessive d’urine (polyurie) ;
- Une grande lassitude (fatigue généralisée).
- Vulnérabilité aux maladies (Le taux important de
glucose dans le sang favorise la multiplication des
germes et affaiblit la défense de l’organisme).
On distingue 2 types de diabète : le diabète de type I et le
diabète de type II.

1. Le diabète de type I
Il est caractérisé par une faible insulinémie (taux d’insuline
circulant dans le sang). Il est ainsi qualifié de diabète
insulinodépendant (DID). Il peut apparaitre à un âge précoce,
d’où l’appellation de diabète juvénile. Les individus atteints de
ce type de diabète perdent généralement de poids, d’où
l’appellation de diabète maigre.

a. Les causes
Le diabète insulinodépendant (DID) est causé par l’absence (ou
l’insuffisance) d’insuline.
Cette absence a pour cause la destruction des cellules β des
îlots de Langerhans par le système immunitaire de l’organisme
lui-même : On parle de pathologie auto-immune.
Certaines formes de diabètes de types I sont causée par la
production d’une insuline défaillante suite à une mutation
ponctuelle du gène responsable de la synthèse de cette
hormone protéique.

187
b. Traitement :
Le traitement du diabète de type I se fait par injection répétée
d'insuline.
De nos jours, il est possible de réaliser une greffe des ilots de
Langerhans prélevés dans le pancréas d’un sujet normal.

2. Le diabète de type II
Le diabète de type II est appelé diabète non insulinodépendant
(DNID) car il est caractérisé par une forte insulinémie. Les
cellules cibles sont insensibles à l’insuline, d’où l’appellation
de diabète insulino-résistant. Il se manifeste le plus souvent
chez les personnes obèses, c’est pour cette raison qu’il est
appelé diabète gras.

a. Les causes du dysfonctionnement


Dans le cas du DNID, l’insuline est produite normalement, et
même en excès. Mais elle n’est pas reconnue par les cellules
cibles en raison d’une faible quantité (ou de l’absence) des
récepteurs.

b. Traitements :
Les patients sont soumis à un régime alimentaire spécial appelé
« Régime diététique » et la pratique du sport. De nos jours, des
hypoglycémiants oraux sont disponibles.

188
Destruction des cellules β
Cellules cibles normales
Pas ou peu
1er cas d’insuline

Insuline reconnue
Peu ou pas de cellules β Pas d’entrée
Cellules cibles normales du glucose
cellules cibles
2e cas

Insuline
Insuline non reconnue
Cellules β modifiée

Diabète Insulino-Dépendant Vaisseau sanguin

Cellules cibles

3e cas Pas d’entrée


du glucose
Insuline cellules cibles
normale Pas ou peu de récepteurs
Cellules
β
Diabète Non Insulino-Dépendant

189
Travaux dirigés sur le thème N°6 :
La communication par voie nerveuse et humorale
Exercice n°1
Dans le but de déterminer l’unité anatomique du système
nerveux, différentes coupes sont réalisées dont certains sont
schématisées par les 4 documents suivants.

1. Légendez les documents à l’aide des lettres que vous


porterez sur votre copie.
2. Localisez les observations des documents 2,3 et 4 sur le
document 1.
3. Faites un schéma d’interprétation soigné et annoté d’un
élément du document 4.
4. Expliquez comment la relation anatomique entre ces régions
de ces coupes est prouvée par des observations dont l’une est
médicale et l’autre est celle d’une culture de cellules
embryonnaires.

Exercice n°2 :
La figure ci-dessous représente la structure d’une cellule
spécialisée : un type de neurone qui existe chez l’espèce
humaine.
190
1. Titrez et annotez cette figure sans la reproduire ;
2. Nommez le type de ce neurone.
3. En quoi est –elle une cellule spécialisée ?
4. Donnez deux propriétés essentielles de cette cellule.
5. On sectionne cette cellule au point 4, montrez par un schéma
le devenir des deux parties au bout de plusieurs jours.
6. Donnez deux caractéristiques de l’excitabilité de cette
cellule.

Exercice n°3
On réalise les sections S1, S2 et S3 sur les racines d’un nerf
rachidien de trois animaux (Document ci-après).

Les conséquences sont indiquées dans le tableau suivant :

191
Section du nerf Conséquences immédiates
rachidien au niveau
✂ S1 La région du corps innervée par le nerf
rachidien sectionné perd toute sensibilité
et toute motricité.
✂ S2 La région du corps innervée par le nerf
rachidien perd toute sensibilité. Par
contre la motricité est maintenue.
✂ S3 La région du corps innervée par le nerf
rachidien sectionné perd sa motricité
mais la sensibilité est maintenue.

1. Annotez le document 1 ;
2. Analyser ces expériences en vue de déduire le rôle du nerf
rachidien.
3. Dans chacun des cas, des fibres nerveuses dégénèrent.
Recopier et compléter le tableau ci-dessous :

Section Localisation des Localisation des corps cellulaires


fibres dégénérées des fibres dégénérées
✂ S1
✂ S2
✂ S3

Exercice n°4
Le reflexe est un phénomène nécessaire au maintien de
l’intégrité de notre organisme :
1. Rappelez la définition d'un réflexe en général ; le réflexe
myotatique en particulier.
2. Précisez les rôles respectifs des muscles MA et MP
(document 1).

192
3. On sait que l'un des récepteurs à l'origine de cette réaction se
situe au sein même du muscle antérieur.
a. Nommez ce récepteur ;
b. À partir du document 2, définissez la nature du
stimulus propre au récepteur et la caractéristique du
message nerveux généré par lui.

4. En plaçant des électrodes réceptrices sur les muscles


intervenant dans ce type de réflexe, on enregistre leur activité
électrique (document 3).

193
a. Décrivez brièvement les électromyogrammes,
b. Qualifiez les muscles MP et MA ;
c. Schématisez l’arc réflexe mis en jeu lors du
mouvement de la jambe suite à la percussion du
tendon sous rotulien (document 1).
d. Expliquer la notion d'innervation réciproque.

Exercice N°5
Pour étudier la physiologie du neurone, on utilise un axone
géant de calmar.
On réalise le montage représenté sur le document 1.

Document 1

1. Au temps t, on plante la microélectrode R1 dans l'axone. On


observe sur l'oscilloscope une chute brutale de potentiel qui
passe de 0 à -70 mV. Interprétez ce phénomène.

194
2. A la suite d'une stimulation électrique efficace portée sur
l'axone, on obtient l'enregistrement présenté dans le
document2.
a. Nommer le phénomène enregistre. Donner un
nom aux différentes phases du tracé.
b. Interpréter les différentes phases en précisant les
mouvements ioniques impliques.
Pour comparer les propriétés de l'axone et du nerf, on reprend
le montage (document1).
Les électrodes R1 et R2 étant cette fois placées toutes les deux
à la surface d'un axone ou d'un nerf. On porte sur l'axone des
stimulations d'intensité croissante (E1 à E6) ; on obtient
l'enregistrement a du document 3.
c. On procède ensuite de la même façon pour le
nerf ; on obtient l'enregistrement b du Analyser
les résultats de l'enregistrement a. En déduire les
caractéristiques de l'excitabilité du neurone.
3. Analyser les résultats de l'enregistrement b. En déduire les
caractéristiques de l'excitabilité du nerf.
4. Expliquer la différence observée.

Document 2 document3.

Le schéma du document 4 représente la structure permettant la


transmission du message nerveux à une cellule musculaire.
195
5. Donner un titre au schéma. Recopier, sur la copie, les lettres
(a à h) et donner leur signification.
6. Expliquer le mécanisme de la transmission du message
nerveux au niveau de cette structure à l'aide des étapes
numérotées de 1 à 5. Quel est l'effet obtenu à la surface de la
cellule musculaire (étape 6).
7. Décrivez les points communs et les différences entre
neurotransmetteurs et hormones.

Document 4

Exercice n°6 :
A/ Nous savons que la membrane d'un neurone au repos
présente un potentiel transmembranaire stable. On cherche à
déterminer les caractères de la perméabilité membranaire à
l'origine de cette différence de potentiel. Pour cela, on procède
d'abord à une analyse chimique du cytoplasme d'un axone
géant et du milieu extracellulaire mais en tenant compte
seulement des cations présentant une grande différence de
concentration.
Les résultats sont indiqués dans le tableau suivant :97356670

196
Concentrations en mmol/l
Ions Cytoplasme de Milieu
l’axone extracellulaire
K+ 400 20
Na+ 50 440
Document 1

A l'aide d'une microélectrode implantée dans l'axone isolé et


reliée à un oscilloscope, on mesure la variation du potentiel de
repos pour deux valeurs de la concentration en K+ ([K+] du
milieu extracellulaire) (solution saline contrôlée).
NB : On procède de manière que la pression osmotique du
milieu extracellulaire soit inchangée.

1. Après avoir défini le potentiel transmembranaire, analysez


les deux documents.
2. Que peut-on tirer de cette analyse concernant l'origine du
potentiel de repos ?
3. Sachant que ce potentiel transmembranaire est toujours
constant, quelles hypothèses concernant les caractères de la
membrane peut-on formuler ?

197
B/ Grâce à un dispositif expérimental utilisant un axone géant
isolé et des isotopes radioactifs de K+, on a réussi à mettre en
évidence et à mesurer le flux entrant de K+.
En faisant agir sur l'axone isolé un inhibiteur du métabolisme
cellulaire (exemple : le dinitrophénol ou le cyanure) qui fait
chuter le taux d'ATP cytoplasmique, on constate une
modification remarquable de ce flux ionique.
Notons qu'un tel poison métabolique n'a pas d'effet sur le flux
sortant de K+ ni sur le flux entrant de Na+. Les résultats sont
présentés dans le document 3.
1. Après analyse du document 3, quelles informations apporte-t-il
sur les mécanismes de transport des ions K+ ?
2. Quelle conclusion en tirez-vous ?

Exercice N° 7 :
Le scorpion des sables chasse la nuit. Il ne voit pas les proies
qu'il capture, mais les repère grâce à des fentes sensorielles
situées sur ses pattes. Si une proie s’aventure sur son territoire,
il s'oriente peu à peu vers elle, la saisit et la tue.
Pour comprendre le mécanisme de repérage des proies,
l’expérience suivante est réalisée :
Un scorpion est placé dans l'obscurité à l’intérieur d’une
enceinte contenant du sable. On laisse tomber sur le sable des
boules de résine de masses croissantes (0,2 g ; 5 g ; 12 g ; 80 g
et 204 g). À l’aide d’une microélectrode implantée dans la fibre
nerveuse de la patte et d’une électrode de référence (document
1), on enregistre sur l’écran d’un oscillographe, des potentiels
d’actions (PA), représentés par le document 2.

198
1) a. Représentez un des potentiels d’action du document 2
ayant 110 mV d’amplitude et 4 ms de durée avec un temps
de latence de 1 ms, sachant que le potentiel de repos est de
-70 mV.
Échelle : 1 cm pour 20 mV ; 1 cm pour 1 ms.
b. Annotez-le.
c. Donnez une interprétation ionique de ses différentes
phases.
2) Analysez les enregistrements du document 2.
3) Interprétez-les.
4) Déduisez le mécanisme de repérage des proies par le
scorpion.

Exercice N°8 :
A. Le pancréas est une glande mixte.
Pour justifiez cette affirmation, on propose le document suivant
qui représente un schéma simplifié d’une vue microscopique
du pancréas.

199
1. Donnez la légende du schéma.
2. Indiquez le double rôle du pancréas en précisant les
structures concernées selon le schéma.
B. A fin de déterminer le rôle de deux hormones pancréatiques
dans la régulation de la glycémie, complétez le tableau suivant.

Insuline Glucagon
Type d’hormone
Origine
Action sur le foie
Action sur le muscle
Action sur les cellules
adipeuse

Exercice n° 9 :
Soient les documents suivants :
Document 1 : Effet du glucagon sur la glycémie et la
concentration en glycogène hépatique
Chez des chiens non diabétiques, à jeun (12 heures après le
dernier repas), on injecte pendant 4 heures du glucagon et on
mesure la glycémie et la teneur du foie en glycogène.

200
Document 2 : Effet de l’insuline sur la production et
l’utilisation du glucose

Pour différentes concentrations plasmatiques d’insuline, on


mesure la quantité de glucose prélevé par les muscles (axe
vertical de gauche) ainsi que la quantité de glucose produit par
le foie (axe vertical de droite).
NB : l’échelle de l’axe horizontal n’est pas linéaire.
Document 3 : Effet de différentes concentrations de glucose
sur les sécrétions hormonales du pancréas
On ajoute cette fois-ci dans le liquide du glucose à
concentration variable et on mesure pour chaque concentration
de glucose ajouté les concentrations en insuline et glucagon au
sortir du foie.

201
Document 4 : Action de l'insuline et du glucagon sur le foie
isolé
Sur des foies isolés perfusés avec des concentrations variables
d’insuline et de glucagon, on mesure la quantité de glucose
produite au cours du temps.
Le tableau ci-dessous indique les résultats obtenus. La valeur 0
indique le niveau de base (correspondant à la quantité de
glucose produite par le foie en l’absence d’hormones
pancréatique), les autres valeurs indiquent l’augmentation de
cette production pour les différentes concentrations en
hormones pancréatiques.

Document 4

1. À l’aide des documents, vous montrerez :


a. Quels sont les rôles des hormones pancréatiques dans la
régulation de la glycémie (doc. 1-2) ;

Exercice N°10 :
1) A l’occasion d’un examen de médecine préventive qui a
confirmé son bon état de santé, un homme à jeun absorbe 50
grammes de glucose puis subit une prise de sang toutes les 30
minutes pour mesurer sa glycémie. Les résultats sont
rassemblés dans le tableau suivant :

202
Temps en minutes 0 30 60 90 120 150 180 210
Glycémie g/l 0,95 1,55 1,35 0,95 0,80 0,85 0,90 0,90

1) Que déduisez-vous de l’analyse de ces résultats ? (0,5


point)
2) Pour étudier le phénomène observé ci-dessus, on réalise une
expérience sur un chien à jeun. On pratique l’ablation du
pancréas (figure 1) et on mesure, heure par heure, la glycémie,
la glycosurie et le glycogène hépatique.

Figure 1 : Ablation du pancréas


1.1. Sur un même graphique, représentez les variations de la
glycémie, de la glycosurie et du glycogène hépatique en
fonction du temps.
1.2. Analysez les courbes obtenues. En déduire les effets de
la pancréatectomie.
1.3. Les variations du taux de glycogène hépatique et de
glucoserie peuvent-elles être observées au cours du test
effectué chez le sujet à jeun (question 1) ? Justifiez vos
réponses.

Exercice N°11 :
Pour préciser le rôle du pancréas, on effectue les
expériences suivantes :

203
Première expérience : Chez un chien ayant subi l’ablation du
pancréas, on observe d’une part des troubles digestifs que l’on
peut corriger par l’ingestion d’extraits pancréatiques, et d’autre
part des troubles divers, persistants, caractérisant le « diabète
sucré ».
Deuxième expérience : Chez le même chien, on réalise une
greffe temporaire de « pancréas au cou » (figure 2) et on
mesure l’évolution de sa glycémie.
Les résultats sont représentés par la courbe de la figure 3.

Troisième expérience : Chez un chien normal, on injecte par


voie sous-cutanée 0,5 mg d’une substance S extraite du tissu
pancréatique et on mesure la glycémie de l’animal. Les
résultats sont traduits par la courbe de la figure 4.

Figure 4
204
Figure 5

3.1. Analysez séparément les courbes respectives des


figures 3 et 4.
3.2. Que pouvez-vous en déduire quant aux rôles et mode
d’action du pancréas ainsi mis en évidence ?
3.3. Donnez le nom de la substance S.
4) La figure 5 représente la structure microscopique du
pancréas.
La ligature du canal pancréatique (voir figure 1) pratiquée chez
un chien en bonne santé, provoque des troubles digestifs mais
pas le diabète. A terme, on observe chez cet animal la
dégénérescence des structures notées Y sur la figure 5.
Expliquez ces résultats.

205
TROISIEME PARTIE : LA REPRODUCTION CHEZ
L’HOMME

206
THÈME N°7 : LE FONCTIONNEMENT DES
APPAREILS GÉNITAUX ET LEUR
RÉGULATION.

207
CHAPITRE 1 : LES APPAREILS GÉNITAUX ET
LEUR FONCTIONNEMENT

I. Organisation des appareils génitaux


Les appareils génitaux sont constitués : des gonades, des voies
génitales et des glandes annexes.

1. L ‘ appareil génital de l’homme


Il est constitué du pénis (verge) ; des gonades ou testicules ; des
voies génitales males et des glandes annexes. Il est en grandes partie
externe. Seules les glandes annexes et une partie des voies génitales
sont interne.

18

1 18 2
2 17 16
3
16 5
13
4 17
14
5
13 14 6
6
12 15 7
7 11
12
8 10

9 10
9

Organes génitaux internes chez l’homme

1. Colonne vertébrale ; 2. Vésicule séminale ; 3. Rectum ; 4.


Anus ; 5. Glande de Cooper ; 6. Épididyme ; 7. Testicule, 8.
Bourse, 9. Orifice uro-génital ; 10. Gland, 11. Vésicule
prépuce, 12. Urètre, 13. Corps spongieux, 14. Corps caverneux,
15. Pénis, 16. Prostate ; 17. Urètre ; 18. Vessie

208
ORGANES RÔLES
Gonades Testicules (2) - Production des
spermatozoïdes
- production des hormones
sexuelles masculines
(androgènes)
Voies Canaux de l’épididyme -Lieux de maturation des
Génitales (2) spermatozoïdes
-conduit les spermatozoïdes
Spermiductes (2) Conduit les spermatozoïdes
Urètre Canal éjaculateur
Glandes Vésicules séminales Sécrètent le liquide séminal
annexes Prostate Sécrète le liquide prostatique
Glandes de Cowper Sécrètent le liquide
ou glandes bulbo- neutralisant l’acidité de l’une
urétrales(2) dans l’urètre
Organe de Pénis ou verge Dépôt des spermatozoïdes
copulation dans les voies génitales
femelle

2. L’appareil génital de la femme


Chez la femme, cet appareil est en grande partie interne, la seule
partie visible est la vulve.

14
1
18 13
13 1
12
12 2
17 11
3
16 10
2
15 4
9
3 5
8
7
9
6

Organes génitaux internes chez la femme

209
A. Vue de face ; B. Vue de profil ; 1. Oviducte, 2. Utérus, 3. Col de
l’utérus, 4. Vessie, 5. Clitoris, 6. Grande lèvre, 7. Orifice urinaire, 8.
Orifice génital, 9. Vagin, 10. Anus, 11. Rectum, 12. Ovaire, 13.
Pavillon, 14. Colonne vertébrale, 15. Muscle utérin, 16. Muqueuse
utérine, 17. Lumière de l’utérus, 18. Trompe de Fallope.

ORGANES NOMS RÔLES


Gonades Ovaires (2) Production des ovocytes
(gamètes femelles)
Production des hormones
sexuelles femelles
Voies Génitales Trompes (2) Conducteur des gamètes et l’œuf
Lieux de la fécondation
Utérus Conducteur des spermatozoïdes
Lieu de la gestation
Vagin Conducteur des spermatozoïdes
Glande annexe Glandes de Sécrètent le lubrifiant dans le
Bartholin vagin
Organe de Vagin Réception du sperme
copulation

II. Les gonades

1. Organisation et structure

a. Gonades mâles ou Testicules


Une coupe transversale de testicule montre de nombreuses
sections de formes coniques appelées lobules testiculaires.
Chaque lobule est constitué d’un tissu conjonctif dans lequel se
trouvent les tubes séminifères (3 à 4 par lobule).

210
Coupe longitudinale d’un testicule

Une coupe au niveau d’un lobule montre que :


☞ Le tissu conjonctif renferme des cellules sécrétrices
appelées cellules de Leydig et des vaisseaux sanguins.
☞ Les tubes séminifères sont entourés par une mince
membrane. A l’intérieur de cette membrane se trouvent
plusieurs couches de cellule et une lumière centrale. Parmi les
couches des cellules, on distingue les cellules souches ou
germinales qui se différencient progressivement en
spermatozoïdes et des cellules allongées dénommées cellules
de Sertoli. Les cellules de Sertoli servent des supports aux
cellules germinales et assurent un rôle nourricier aux
spermatozoïdes. Elles produisent aussi des substances
(hormones) qui interviennent lors de la spermatogénèse.

211
1
A
2

3
4
5

B 6

7
8
9
1

Coupe transversale d’un lobule testiculaire

1- cellule de Leydig, 2- vaisseaux sanguin, 3- lame basale, 4-


cellule de Sertoli, 5- spermatogonie, 6- spermatocyte I, 7-
spermatocyte II, 8- spermatide, 9- spermatozoïde, A- tissu
conjonctif, B- paroi du tube séminifère, C- lumière du tube
séminifère.

b. Gonades femelles ou ovaire


Une coupe longitudinale d’un ovaire examinée au microscope
montre deux régions : La zone corticale et la zone médullaire.
7 6
5
8 4
3
1

12

11
10
9

212
Organisation de l’ovaire : 1- zone corticale, 2- zone médullaire,
3- vaisseaux sanguin, 4- follicule primordiaux, 5- follicules
primaires, 6- follicule secondaires, 7- follicule tertiaire, 8-
follicule mûr, 9- ovocyte II expulsé, 10- follicule rompu, 11-
corps jaune, 12- corps blanc (corps jaune en dégénérescence).
☞ La zone corticale
Elle renferme les cellules germinales (sous forme de follicules)
à différents niveaux de développement.
☞ La zone médullaire
Elle est constituée d’un tissu interstitiel riche en vaisseaux
sanguins.

3. Fonction des gonades

a. Fonctions testiculaires
Le testicule est une glande mixte (amphicrine) qui assure deux
fonctions : la fonction exocrine et la fonction endocrine. Il
fonctionne de façon continue.

a.1. La fonction exocrine : la spermatogénèse


La spermatogenèse est le processus (l’ensemble des divisions
et transformations cellulaires) qui conduit à la formation des
spermatozoïdes à partir des spermatogonies. Elle se déroule de
façon continue et centripète. Elle débute à partir de la puberté
et se poursuit jusqu’à un âge avancé. La spermatogénèse
comporte 4 étapes :
☞ La phase de multiplication
Elle commence à la puberté et concerne les cellules souches ou
spermatogonies qui sont des cellules souches à 2n
chromosomes. Les spermatogonies se divisent par mitose et
leur nombre augmente.
☞ Phase d’accroissement ou de croissance
Les spermatogonies augmentent légèrement leur taille et
deviennent des spermatocytes I, diploïdes (2n=46).

213
☞ La phase de maturation
C’est en ce moment qu’intervient la méiose :
La division réductionnelle donne des spermatocytes II à partir
des spermatocytes I. Celles-ci sont haploïdes (n=23).
La division équationnelle donne des spermatides à partir des
spermatocytes II. Ces dernières sont aussi haploïdes (n=23).

Multiplication Accroissement Maturation Différenciation

2ème division
1ère division
méiotique
méiotique
Mitoses

Spermatocyte I
2n
Spermatocyte II
Spermatogonies n Spermatide
n Spermatozoïdes
2n
n

☞ La phase de différenciation
Les spermatides vont se transformer en spermatozoïde : c’est la
spermiogénèse. A partir de la spermatide, cellule arrondie à
cytoplasme normal et immobile, on aboutit à une cellule
mobile, à cytoplasme réduit et flagellée : c’est le
spermatozoïde. Les transformations importantes sont :
 Formation de l’acrosome
 Réorganisation des organites cytoplasmique :
 Différenciation de la queue ou flagelle.
 Elimination d’une partie du cytoplasme

214
4

1
6
2 3
B 7
A 5
C

11
10 8

F D
E

La spermiogénèse. 1. mitochondrie, 2. Appareil de Golgi, 3.


Diplosome, 4. Granule acrosomique, 5. Flagelle, 6. Centriole
proximal, 7. Centriole distal, 8. Résidu golgien, 9. Acrosome,
10. Gaine mitochondriale, 11. Corps résiduel.
☞ Les spermatozoïdes :
Le spermatozoïde est formé de trois parties : La tête, les pièces
intermédiaires et un long flagelle ou queue. La tête renferme un
noyau à n=23 chromosomes, un acrosome avec un équipement
enzymatique qui permet de traverser les enveloppes de
l’ovocyte II. La pièce intermédiaire renferme les centrioles et
de nombreuses mitochondries qui produisent l’ATP nécessaire
au mouvement. Le flagelle permet la propulsion dans les voies
génitales féminines.
Centriole
proximal Noyau
Flagelle Gaine Acrosome

Membrane cytoplasmique

Queue Pièce Tête


intermédiaire

215
a.2. La fonction endocrine : production des androgènes
Les testicules sécrètent la testostérone, une hormone produite
par les cellules de Leydig. Elle a plusieurs fonctions dans
l’organisme :
Au cours de la vie embryonnaire, la testostérone est
responsable :
 De la différenciation de l’appareil génital
mâle (caractères sexuels primaires) ;
 De la migration des testicules de la cavité abdominale
au scrotum ;
Chez l’adulte, la testostérone est responsable :
 De l’apparition des caractères sexuels pubertaires
(secondaires) et de leur maintien ;
 Elle active la spermatogenèse avec la contribution
d’une autre substance sécrétée par les cellules de
Sertoli ;

b. L’activité ovarienne
L’ovaire est aussi une glande mixte qui assure deux fonctions :
la fonction exocrine et la fonction endocrine. Il fonctionne de
façon cyclique.
b.1. La fonction exocrine : L’ovogénèse
C’est le processus qui aboutit à la formation des ovules à partir
des ovogonies à l’intérieur des ovaires. Comme pour la
spermatogénèse, l’ovogénèse se déroule en quatre phases.
☞ La phase de multiplication
Elle concerne les ovogonies ou cellules souches de la
lignée germinale. Ces ovogonies sont à 2n=46 chromosomes.
Contrairement à la spermatogénèse, la multiplication
d’ovogonie se déroule dès le stade fœtal. La fille nait avec son
stock d’ovogonies. Ces ovogonies restent au repos jusqu’à la
puberté où elles reprennent la suite du phénomène de
l’ovogénèse.

216
☞ La phase d’accroissement
Les ovogonies, au repos, depuis la vie fœtale, reprennent leur
activité à la puberté. Elles accumulent beaucoup de réserves et
augmentent considérablement leur taille. Elles deviennent des
ovocytes I qui sont des cellules à 2n chromosomes.
L’ovocyte I s’entoure de cellules folliculaires qui lui sont
nourricières.
☞ La phase de maturation
C’est à ce moment que se déroule la méiose :
 A partir de l’ovocyte I, la division réductionnelle donne
deux cellules très inégales : une grosse (ovocyte II à n=23) et
une petite (premier globule polaire à n=23).
 L’ovocyte II subit la division équationnelle et donne
aussi une grosse cellule (ovotide à n=23) et une petite cellule
(deuxième globule polaire à n=23).
Phase de Phase Phase de maturation Phase de
multiplication d’accroissement différenciation

1ère division 2ème division


Mitoses
méiotique méiotique

1er GP
(n)

2n 2ème GP
(n)
2n
n
Ovocyte II

Ovogonies n 2n
Ovocyte I Ovotide Ovule
Embryon Naissance A partir de la puberté Après la
fécondation

☞ La phase de maturation
Elle donne l’ovule diploïde (2n=46) à partir de l’ovotide. Elle
se résume à la caryogamie.

217
b.2. La fonction endocrine : production des hormones
L’ovaire sécrète deux hormones :
☞ Les œstrogènes (dont la plus importante est l’œstradiol)
ont les rôles suivants :
 Contrôlent la différenciation de l’appareil génital
féminin au cours de la vie embryonnaire ;
 Contrôlent les caractères sexuels primaires et
secondaires ;
 Responsables de l’épaississement de la muqueuse
utérine ;
 Stimulent la contraction du muscle utérin ;
 Diminution de la température corporelle ;
☞ La progestérone assure les rôles suivants :
 Elle est responsable de la formation de la dentelle
utérine (épaississement, vascularisation, formation
des glandes en tube et sécrétion du mucus) ;
 Développement des glandes mammaires chez une
femme enceinte ;
 Inhibe les contractions utérines ;
 Elle est responsable de l’élévation de la température
corporelle ;

c. Comparaison entre l’ovogénèse et la spermatogénèse


☞ Au niveau de l’ovogénèse, la phase de multiplication
commence dès le stade fœtal alors qu’elle commence à
la puberté au niveau de spermatogénèse ;
☞ La phase d’accroissement est très importante au niveau
de l’ovogénèse alors qu’elle est peu signifiante au
niveau de la spermatogénèse ;
☞ La différenciation est très importante au niveau de la
spermatogénèse alors qu’elle est insignifiante au niveau
de l’ovogénèse ;
☞ Au niveau de la spermatogénèse, à partir d’une seule
spermatogonie, on obtient quatre spermatozoïdes alors

218
qu’au niveau de l’ovogénèse, on obtient un seul ovule
et 2 globules polaires.

En résumé :
Appareil génital Masculin Féminin
Localisation En grande partie externe Interne
Fonctionnement Continue Cyclique
Période d'activité De la puberté à la mort De la puberté à la ménopause
☞ Canaux de l’épididyme ☞ Les trompes de Fallope
Voies génitales ☞ Spermiductes ☞ L’utérus
☞ L’urètre ☞ Le vagin
Vésicules séminales,
Glandes annexes Glandes de Bartholin
prostates, glandes de Cowper
Gonades Testicules Ovaires
Gamètes Spermatozoïdes Ovocytes
Nombre de gamètes Environ 300.000.000
1 seul ovocyte par ovulation
produits spermatozoïdes par éjaculat
Organes d'accouplement Pénis Vagin
Relation avec l’appareil Se réunissent au niveau de
Aucune relation
urinaire l’urètre

219
CHAPITRE 2 : RÉGULATION DU
FONCTIONNEMENT DES ORGANES GÉNITAUX.
Introduction
Le fonctionnement des appareils génitaux masculin et féminin
nécessite une communication entre les organes qui les
constituent (glandes reproductrices, voies génitales et glandes
annexes) d'une part et entre ceux-ci et le système nerveux
d'autre part. Ces relations parfois complexes sont assurées par
des mécanismes neuro-hormonaux et contribuent à assurer une
activité régulée de la fonction reproductrice.

I. Les cycles sexuels chez la femme et leur régulation


L’appareil génital de la femme est caractérisé par un
fonctionnement cyclique suivant un rythme mensuel (environ
28 jours) : c’est le cycle sexuel. Ainsi, des modifications
cycliques affectent l’ovaire, utérus, la glaire cervicale, le taux
des hormones ovariennes et hypophysaires et enfin la
température corporelle.
1. Cycle ovarien
Il est caractérisé par la ponte ovulatoire ou l’ovulation qui a
lieu vers le 14e jour du cycle menstruel. L’ovulation sépare le
cycle en 2phases : La phase folliculaire ou pré-ovulatoire et la
phase lutéale ou post-ovulatoire.

a. Phase folliculaire
Elle est caractérisée par la croissance rapide de quelques
follicules (ovocyte I entouré des cellules folliculaires).
L’ovocyte I passe successivement de follicule primordiale en
follicule primaire, puis en follicule secondaire ou plein, ensuite
en follicule tertiaire ou cavitaire et enfin en follicule mur ou de
De Graaf.

220
b. Phase Lutéale ou post ovulaire
Elle dure en moyenne 14 jours (du 14ème au 28ème jour). Elle
sépare l’ovulation des menstruations suivantes. Le follicule de
De Graaf vidé de l’ovocyte II, se transforme en corps jaune.
Les cellules folliculaires (granulosa) se transforment en
cellules lutéiniques responsable de la sécrétion progestérone.
En absence de fécondation, le corps jaune régresse. Il se
transforme en corps blanc et en fin dégénère. En cas de
fécondation le corps jaune persiste durant toute la durée de la
grossesse.

2. Cycle utérin
Au cours des 28jours du cycle sexuel, la muqueuse utérine
subit les modifications histologiques : c’est le cycle menstruel.
Il comporte 3 phases :

221
- Les menstruations (ou règles) :
C’est un écoulement sanguin issu de la destruction de la partie
supérieure de la muqueuse utérine (endomètre). Il dure en
moyenne 4 à 5 jours.
- Phase post-menstruelle :
Elle dure du 5ème au 14ème jour du cycle. Elle se caractérise
par épaississement progressif de la muqueuse utérine
(endomètre), une prolifération des vaisseaux sanguins et
développement des glandes en tubes.
- Phase prémenstruelle :
Elle dure du 14ème au 28ème jour du cycle. La muqueuse
s’épaissit encore, les glandes en tubes deviennent plus
profondes et les vaisseaux sanguins plus abondants. Il se forme
ainsi la dentelle utérine. Les glandes en tube se remplissent des
sécrétions.
Toutes ces modifications préparent les conditions favorables à
la nidation et le développement de l’embryon en cas de
fécondation. En absence de fécondation ces préparations
deviennent inutiles. La partie supérieure de la muqueuse est
détruite entraînant la menstruation, un nouveau cycle
recommence.

222
3. Cycle de la glaire cervicale
La glaire cervicale est un mucus sécrété par le col de l’utérus.
Elle est constituée d'un réseau de filaments protéiques. Cette
substance constitue une barrière mécanique et chimique contre
la pénétration des microbes dans l’utérus.
☞ En période ovulatoire, la glaire cervicale devient lâche
et son acidité diminue pour faciliter le passage des
spermatozoïdes.
☞ En dehors de la période ovulatoire (avant et après), elle
devient compacte et très acide et constitue un véritable
obstacle infranchissable par les spermatozoïdes et tout
autre microbe.

Période pré-ovulatoire Période ovulatoire Période post-ovulatoire

Rôles de la glaire cervicale :


- Rendre le milieu vaginal basique, favorable aux
spermatozoïdes
- Constitue est une barrière contre les infections
microbiennes
- Sélectionne les spermatozoïdes les plus vigoureux

4. Cycle de la température corporelle


Chez la femme, la température subit aussi des variations
cycliques. En effet, pendant la phase folliculaire, sous l’action
des œstrogènes, elle est maintenue en dessous de 37°C. Après
l’ovulation, sous l’action de la progestérone, elle remonte pour
dépasser 37°C.

223
5. Cycle hormonal :
Pendant le cycle sexuel, l’ovaire et l’hypophyse sécrètent des
hormones. Cette sécrétion s’effectue de façon cyclique :
Les hormones hypophysaires sont la FSH (Follicule Stimulating
Hormone ou hormone folliculostimuline) et la LH (Luteinizing
Hormone ou hormone lutéinisante) sécrétées par le lobe
antérieur. On observe un pic de sécrétion de chacune de ces
deux hormones vers la période ovulatoire.
Les hormones ovariennes sont :
☞ Les œstrogènes sécrétés par la thèque interne du
follicule et le corps jaune. On observe deux pics : l’un
juste avant l’ovulation et l’autre aux environs du 23ème
jour.
☞ La progestérone sécrétée par les cellules lutéiniques et
le placenta. On observe aussi un pic aux environs du
23ème jour (phase lutéale).

224
6. Régulation de l’activité ovarienne :
L’activité ovarienne est sous le contrôle du complexe
hypothalamo-hypophysaire

a. Contrôle de l’hypophyse :
L’activité ovarienne est sous la dépendance de l’hypophyse par
ses deux hormones :
- La FSH qui agit sur l’ovaire. Elle stimule la croissance
des follicules et la production d’œstrogènes par les cellules de
la thèque interne.
- La LH qui déclenche l’ovulation, provoque la
transformation du follicule vide en corps jaune. Elle entretien
le corps jaune et stimule aussi la sécrétion d’hormones.

225
Neurones

Hypothalamus

Tige pituitaire
Réseaux de
capillaires
sanguins
Hypophyse

Hypophyse
postérieure
Hypophyse
antérieure

b. Rôle de l’hypothalamus
L’hypothalamus agit sur l’hypophyse par l’intermédiaire d’une
neurohormone, la Gn-RH (Gonadotrophine Releasing Hormon),
libérée de façon pulsatile toutes les 60 à 90 minutes.

c. Le rétrocontrôle ovarien :
Les hormones ovariennes exercent des rétrocontrôles sur le
complexe hypothalamo-hypophysaire :
☞ Le rétrocontrôle négatif de l’œstradiol : A faible dose,
l’œstradiol a un effet inhibiteur sur la sécrétion de la FSH : on
parle de rétrocontrôle négatif.
☞ Le rétrocontrôle positif de l’œstradiol : En réponse à
une injection d’une forte dose d’œstradiol l’hypophyse réagit
par une sécrétion accrue de gonadostimulines (surtout LH) : on
parle alors de rétrocontrôle positif de l’œstradiol.
☞ Le rétrocontrôle négatif de la progestérone :
Au niveau hypothalamo-hypophysaire la progestérone :
 Provoque le ralentissement de la fréquence des
pulses de GnRH en phase lutéale ;
 A un effet inhibiteur sur le rétrocontrôle positif
exercé par l’œstradiol.

226
II. L'activité testiculaire et son contrôle hormonal
La spermatogénèse et la sécrétion des hormones sexuelles
mâles sont sous le contrôle du complexe hypothalamo-
hypophysaire.

1. La commande hypophysaire
L’hypophyse agit sur le testicule grâce à ses gonadostimulines
(FSH et LH) :

227
 La LH stimule la sécrétion de la testostérone en
activant le fonctionnement des cellules interstitielles (cellules
de Leydig).
 La FSH active la spermatogenèse. Elle n’agit pas
directement sur les cellules germinales. La FSH agit sur les
cellules de Sertoli, qui libèrent une protéine indispensable à
l’action de la testostérone sur les spermatogonies.
Ces deux hormones sont produites de façon pulsatile.

2. Le rôle de l’hypothalamus :
Les secrétions hypophysaires sont sous la dépendance de la
Gn-RH ; celle-ci est produite par des neurones de la région
postérieure de l’hypothalamus, puis libérée de manière
pulsatile dans les vaisseaux sanguins.

3. Le contrôle du testicule sur complexe hypothalamo-


hypophysaire
La production de LH est inhibée dès que le taux sanguin de
testostérone dépasse une valeur seuil : C’est le rétrocontrôle
négatif.
Toutefois, il n’y a pas de rétrocontrôle de la testostérone sur la
sécrétion de FSH. C’est une substance appelée inhibine,
sécrétée par les cellules de Sertoli qui inhibe la production de
la FSH lorsque le taux de testostérone est très élevé dans le
sang.
NB : Il n’y a pas de rétrocontrôle positif du testicule sur le
complexe hypothalamo-hypophysaire.

228
Complexe
GnRH hypothalamo-
hypophysaire

Inhibition de
la sécrétion Inhibition de
de FSH la sécrétion
de LH

FSH LH

Inhibine Testostérone

Activation de la
spermatogénèse

Cellule de
Leydig

Mise en place et maintien


Cellule de des caractères sexuels
Sertoli secondaires

Testicule

229
CHAPITRE 3 : DE LA FÉCONDATION À LA
NIDATION

I. La fécondation :

1. Définition et localisation
La fécondation est l’union du spermatozoïde et de l’ovocyte II,
aboutissant à la formation de l’œuf. Elle a lieu dans l’ampoule
de la trompe utérine. La fécondation s’effectue en plusieurs
étapes et marque le point de départ de la gestation.

2. Les étapes de la fécondation :


Toutes les étapes de la fécondation peuvent être regroupées en
trois phases : la migration des gamètes, l’activation du gamète
femelle et la caryogamie.

a. La migration des gamètes :


L’ovocyte capté par le pavillon de la trompe suite à l’ovulation,
est poussé par les mouvements des cils et par la contraction
jusqu’à l’ampoule de la trompe qui est le lieu de l’attente
d’éventuelle rencontre avec les spermatozoïdes.
Les spermatozoïdes parcourent les voies génitales mâles et
femelles. Au cours de ce voyage, ils subissent un certain
nombre de modifications et rencontrent d’énormes obstacles :
☞ Les modifications : les spermatozoïdes produits dans le
tube séminifère sont repoussés dans le canal de l’épididyme où
ils acquièrent la mobilité et le pouvoir fécondant. Ce pouvoir
fécondant sera perdu lorsque les spermatozoïdes seront
mélangés au liquide séminal avant d’être éjaculés : c’est la
décapacitation. Les spermatozoïdes retrouvent leur pouvoir
fécondant lors de la traversée des trompes de Fallope : c’est la
capacitation.

230
☞ Les obstacles : Dans les voies génitales femelles, les
spermatozoïdes font face à l’acidité vaginale, la glaire cervicale
et les replis du cervix et de l’utérus.

b. L’activation du gamète femelle :


Le spermatozoïde traverse la zone pellucide grâce aux enzymes
contenues dans l’acrosome. Lorsqu’il pénètre, les cellules
folliculaires de la corona-radiata se rétractent. Les granules
corticaux libèrent leurs contenue dans l’espace péri-ovocytaire
pour rendre la zone pellucide infranchissable par un autre
spermatozoïde. L’entrée du noyau du spermatozoïde stimule la
reprise et l’achèvement de la 2ème division méiotique.
L’ovocyte II expulse un second globule polaire et devient
l’ovotide.

c. La fusion des noyaux : la caryogamie


Les deux noyaux augmentent de volume par duplication des
chromosomes et constituent des pro- nucléus qui se
rapprochent, s’accolent et fusionnent : c’est la caryogamie qui
marque la transformation de l’ovotide en ovule.
1

2 9
3
4
5
6
7
8
B
A

13
10
1

E C

12

11 D

231
Mécanisme de la fécondation : 1- Premier globule polaire, 2-
Espace péri-ovocytaire, 3- Membrane plasmique, 4- noyau
bloqué en métaphase, 5- Cytoplasme, 6- Granule cortical, 7-
membrane pellucide, 8- cellule folliculaire, 9- Spermatozoïde,
10- Deuxième globule polaire, 11- Pronucléus mâle, 12-
Pronucléus femelle, 13- centriole

3. Effets sur les cycles sexuels


La première manifestation de la grossesse est l’absence de
règles ; elle résulte du maintien de l’activité du corps jaune, qui
produit de la progestérone et assure ainsi la persistance de
l’endomètre. Le taux de la LH chute à la fin de cycle. Mais
l’embryon produit une hormone (HCG) dont l’action sur le
corps jaune est similaire à celle de la LH. Dès ce stade, il est
possible de détecter la grossesse par la mise en évidence de
HCG dans le plasma ou dans les urines.
Après sa mise en place, le placenta commence rapidement à
synthétiser des œstrogènes et de la progestérone, qui se
substituent progressivement aux hormones sécrétées par le
corps jaune. A partir du 3ème mois de grossesse, c’est seulement
le placenta qui sécrète les œstrogènes et la progestérone. C’est
pour cette raison qu’en ce moment, l’ovariectomie est sans
conséquence sur la grossesse. Pendant la grossesse, toute
nouvelle ovulation est bloquée. En effet, les œstrogènes
exercent un rétrocontrôle négatif permanant sur la sécrétion des
gonadostimulines par le complexe hypothalamo-hypophysaire.

232
II. Devenir de l’œuf (la nidation)
Après la fécondation, l’embryon migre vers la cavité de
l’utérus et adhère à la surface de l’endomètre. La grossesse
commence alors et dure en moyenne 260 jours.

1. La migration et les premières divisions de l’œuf


Après la fécondation, l’œuf est entraîné lentement vers l'utérus
grâce aux mouvements ciliaires et contraction de la trompe. Au
cours de cette migration, il se divise un grand nombre de fois :
c’est la segmentation. Toutes les cellules obtenues suite à ces
divisions successives de l’œuf appelées blastomères.
Quatre jours plus tard, il arrive dans la cavité utérine sous
forme de masse de 64 cellules incluses dans la membrane
pellucide. Cette masse est appelée la morula.
19

18
1
3 13 14 15
2 17
16
12

4
11 5
10
6
9 8 7

233
1. bouton embryonnaire 8. corps jaune 14. ovaire
2. trophoblaste 9. Endomètre 15/ Embryon au stade 4 blastomères
3. blastocyte 10. myomètre 16. ovocyte II
4. processus de nidation 11. follicule primordial 17. fécondation
5. pavillon de la trompe 12. cavité (ou lumière) de l’utérus 18. oviducte
6. sens de migration 13. morula 19. segmentation
7. ovulation

2. La nidation :
Après une vie libre de 2 jours (à partir du 6ème jour de la
fécondation), la morula se débarrasse de la membrane
pellucide, augmente de taille, se creuse d’une cavité (le
blastocœle) et devient le blastocyste. Le blastocyste est formé
de deux types de cellules :
- Le bouton embryonnaire formé de grosses cellules, qui
donneront plus tard le fœtus ;
- Une mince couche de cellules, le trophoblaste
délimitant la cavité. Ces cellules assurent la fixation et
l’approvisionnement de l’embryon. Le trophoblaste
avec les cellules de la muqueuse utérine voisines
forment aussi le placenta.
L’embryon ainsi différencié s’implante dans la muqueuse
utérine où son développement se poursuit : c’est la nidation.

NB : Au début de la grossesse, ce sont les cellules du


trophoblaste qui sécrètent la HCG. Mais après sa mise en place,
c’est le placenta qui poursuit la production de cette hormone
dont le taux chute à partir du troisième mois.

234
THEME N°8 : LA REGULATION DES NAISSANCES

235
Introduction
De nos jours, les phénomènes conduisant à la fécondation et la
régulation du taux des hormones sont connus avec précision.
Ils ont permis de maîtriser la reproduction humaine. Ces
connaissances sont à l’origine d’une approche, la régulation
des naissances qui permet de planifier les grossesses.

I. Les méthodes contraceptives


La contraception correspond à l’ensemble des méthodes ou
procédures permettant d’empêcher la survenue d’une grossesse
non désirée. Les méthodes contraceptives sont de trois types :
les méthodes naturelles, les méthodes mécaniques et les
méthodes chimiques.

1. Méthodes naturelles

a. Les méthodes traditionnelles


Elles sont employées depuis l’antiquité. Ce sont :
☞ Cordelette/ceinture
☞ Boulette
☞ Verset coranique
☞ Infusion/décoction de plantes
☞ Gris-gris…

b. Le retrait ou coït interrompu


C’est le retrait du pénis juste avant l’éjaculation. Cette méthode
n’est pas très efficace (un taux d’échec d’environ 17 %).

c. La MAMA (Méthode d’Allaitement Maternel


et Aménorrhée)
C’est une méthode contraceptive naturelle fondée sur la
période d’infertilité qui survient naturellement après
accouchement lorsque la femme pratique l’allaitement maternel

236
exclusif. Cette période est d’environ 9 mois chez 75% de
femmes. Elle est inférieure à 3 mois chez certaines femmes.

d. Les méthodes d’abstinence périodique


Elles consistent à déterminer la période de fertilité et éviter le
rapport sexuel pendant cette période :
☞ La méthode de calendrier OGINO
La méthode Ogino/Knaus ou méthode de calendrier consiste à
déterminer la durée des cycles pendant un an. Ensuite, on fait :
 Cycle court – 19
 Cycle long -10
L’intervalle de temps obtenu correspond à la période de
fertilité pendant laquelle il faut s’abstenir.
☞ La température
Pendant la phase folliculaire, la température est inférieure à
37°C. Après l’ovulation, la température monte au-delà de
37°C. L’enregistrement quotidien de la température corporelle
basale permet repérer la période de fécondité durant laquelle il
faut s’abstenir.
☞ La méthode de la glaire cervicale ou la méthode des
Billings :
Cette méthode consiste à déterminer la période de l’ovulation
en fonction de l’aspect de la glaire (sécrétions du col de
l’utérus). Il faut pour cela examiner la glaire avec ses doigts.
En fonction de l'aspect de cette glaire cervicale, la femme serait
capable de déterminer si elle risque ou non de tomber enceinte.
En réalité, on enregistre 10 à 20 % d’échec, par un manque
d’effort soutenu. D’autre part, les maladies, le stress et les
émotions peuvent modifier ces facteurs.

2. Méthodes mécaniques

a. Diaphragme, la cape cervicale, le préservatif


La cape cervicale et le diaphragme sont des membranes en

237
latex à mettre dans le vagin de manière à recouvrir le col de
l’utérus. Ils doivent être associé à un produit spermicide. Les
préservatifs sont des fourreaux en latex que la femme met dans
le vagin (préservatif féminin) ou dans lequel l’homme met son
pénis en érection (préservatif masculin). Tous ces dispositifs
empêchent aux spermatozoïdes de traverser le col de l’utérus.
Ils empêchent ainsi la rencontre des cellules reproductrices.

b. La ligature des trompes et vasectomie


Ligature des trompes : Section et ligature des trompes,
empêche aux spermatozoïdes de parvenir au lieux de
fécondation.
Vasectomie : Section et ligature des canaux déférents, ce qui
conduit à l’éjaculation d’un sperme ne contenant aucun
spermatozoïde.
Ces méthodes empêchent la rencontre des gamètes.

c. Les dispositifs intra-urétraux


Ces dispositifs de plastique ou de métal sont positionnés dans
l’utérus. Ils provoquent une légère inflammation permanente de
l’utérus, empêchant l’implantation de l’œuf fécondé dans
l’endomètre. Des hormones de synthèse leur sont souvent
appliquées. Ces substances constamment libérées dans le sang
exercent un rétrocontrôle négatif sur le complexe hypothalamo-
hypophysaire.

238
3. Méthodes chimiques
La connaissance des mécanismes de la sécrétion et du mode
d’action des hormones ovariennes et hypophysaires a permis de
mettre en place des méthodes contraceptives basées sur des
substances chimiques.
Mode d’action et utilisation : Constituée d’une association
d’hormones, son absorption quotidienne permet :
☞ Le blocage de la sécrétion des gonadostimulines
hypophysaire et donc d’ovulation ;
☞ La modification du mucus cervical, empêchant les
spermatozoïdes de pénétrer dans l’utérus ;
☞ Le blocage de la nidation dans l’utérus en détruisant la
muqueuse utérine.

a. La pilule contraceptive.
Ce sont des comprimés constitués soit d’une association
d’œstradiol et de progestérone de synthèse (pilule combinée)
ou bien de progestérone uniquement. Un comprimé à prendre
quotidiennement et à heure fixe pendant les 21 jours du cycle
ou 28 jours selon le type de pilule. Ces hormones exercent un
rétrocontrôle négatif sur le complexe hypothalamo-
hypophysaire pour empêcher la production des
gonadostimulines (FSH et LH), d’où l’absence d’ovulation.

239
b. Le patch contraceptif.
Un patch à coller soi-même sur la peau au travers de laquelle il
libère des hormones. Il doit être changé chaque semaine
pendant 3 semaines. Durant la 4ème semaine, on ne met pas de
patch, ce qui provoque l’apparition des règles.

c. L’implant contraceptif.
Un bâtonnet cylindrique de 4 cm de long et de 2 mm de
diamètre inséré sous la peau du bras, sous anesthésie locale. La
pose dure quelques minutes. Il peut être retiré par un médecin
dès que la femme le désire. Il est efficace pendant 3 ans. Le
taux d’efficacité est souvent supérieur à celui des pilules (pas
de risque d’oubli), toutefois le retrait de l’implant est quelque
fois difficile.

d. Les produits injectables


Ce sont des substances à base de progestatif de synthèse
administrée par voie intramusculaire comme moyen
contraceptif.

e. L’anneau vaginal.
Un anneau souple à placer soi-même dans le vagin, comme un
tampon. On le laisse en place pendant 3 semaines. Au début de
la 4e semaine, on enlève l’anneau soi-même, ce qui provoque
l’apparition des règles.

240
Il permet de bénéficier d’une contraception efficace sans y
penser pendant 3 semaines.

f. Les spermicides
Substances (souvent sous forme de pommade) appliquées dans
le vagin quelques minutes avant chaque rapport sexuel. Les
spermicides détruisent ou inactivent les spermatozoïdes dans le
vagin empêchant ainsi la rencontre des cellules reproductrices.
NB : En cas de rapport sexuel non protégé (viole par exemple),
on pratique la contraception d’urgence. Pour cela, on
administre à la femme un comprimé appelé « pilule de
lendemain » qui détruit la muqueuse utérine pour empêcher la
nidation en cas de fécondation. Après la nidation, jusqu’à 3
semaines de grossesse, on utilise RU486 (Roussel-Uclaf= nom
du laboratoire et 486= numéro de recherche) ou « pilule
abortive » qui bloque les récepteurs de la progestérone sur
l’endomètre. Elle provoque l’expulsion de l’embryon. Son
action est accompagnée d’une injection intramusculaire de
prostaglandines qui stimulent les contractions du myomètre
pour faciliter l’expulsion de l’embryon déjà détruit.

II. Principales causes de stérilité


La fécondité d’un couple est la probabilité de concevoir un
enfant pendant un cycle. La stérilité est l’incapacité à
concevoir, porter et donner naissance à un enfant. On ne peut
considérer comme stériles que les couples qui n’ont pas
d’enfant après deux ans de rapports réguliers sans

241
contraception. La stérilité peut aussi avoir différentes causes.
Le problème peut se situer à n’importe quel maillon du
processus de la reproduction (de la gamétogénèse à la
gestation).

1. Stérilité chez la femme


Chez la femme, plusieurs mécanismes de la reproduction
peuvent être perturbés : l’ovulation, la migration, la nidation, la
réceptivité du sperme. Ainsi, les principales causes de la
stérilité féminine sont :
☞ Stérilités hormonales dues à une anomalie de
l’ovulation soit d’origine ovarienne (aucun follicule par
exemple dans l’ovaire), soit liée aux commandes hypothalamo
-hypophysaires. La déficience du complexe hypothalamo -
hypophysaires entraîne non seulement un trouble de l’ovulation
mais aussi une insuffisance lutéale (pas de progestérone
indispensable à la nidation) ;
☞ Les stérilités mécaniques : l’obstruction des
trompes (due généralement à une infection) qui empêche la
rencontre des gamètes ; l’endométriose ou présence de cellules
de l’endomètre dans les trompes ou dans l’ovaire ;
☞ Les troubles de la réceptivité du sperme : si la
glaire cervicale est absente, infectée ou hostile aux
spermatozoïdes, l’ascension de ceux-ci se fait mal.
Dans certains cas, c’est l’hyper-acidité vaginale qui est à
l’origine de stérilité.

2. Infertilité masculine
La stérilité a longtemps été considérée comme un problème
strictement féminin ; mais la stérilité masculine est aussi
fréquente.
☞ Oligospermie : nombre insuffisant de spermatozoïdes
dans le sperme.

242
☞ Azoospermie : absence totale de spermatozoïdes dans le
sperme.
☞ Asthénospermie : défaut de mobilité des
spermatozoïdes.
☞ Tétratospermie : taux de spermatozoïdes anormaux très
élevé dans le sperme.
☞ La cryptorchidie : testicules non migrés de la cavité
abdominale au scrotum. Elle conduit à l’azoospermie
De nos jours, différentes techniques médicales apportent des
solutions à l’infertilité : c’est la procréation médicalement
assistée (PMA).

III. Procréation médicalement assistée (PMA)


Plusieurs cas différents relèvent de l’aide médicalisée à la
procréation.

1. La stimulation hormonale
Dans certains cas de stérilité féminine due à des déficits
hormonaux, il est possible de déclencher l’ovulation par des
stimulations hormonales. Lorsque la stérilité est d’origine
masculine, des injections de testostérone peuvent stimuler la
spermatogenèse.

2. L’insémination artificielle
Elle consiste à introduire les spermatozoïdes directement dans
l’utérus à l’aide d’une pipete. Elle permet de contourner les
troubles de réceptivité de sperme, l’oligospermie et la
tératospermie.

3. La fécondation in vitro
La fécondation in vitro et le transfert d’embryon (FIVETE) est
une technique qui consiste à recueillir un ou plusieurs ovules
chez une femme, à les féconder au laboratoire (in vitro), puis à
transplanter quelques jours plus tard un œuf (ovule fécondé)

243
dans l’utérus. Cette technique exige certaines précautions
notamment :
 Le prélèvement d’un ovocyte mature ;
 Les spermatozoïdes doivent être « capacités » dans
des milieux artificiels ;
 Les œufs (ovules fécondés) doivent être mis en
culture pendant 24 h environ, de façon à
transplanter dans l’utérus un jeune embryon formé
de 2 à 4 cellules.

4. La fécondation par micro-injection


C’est la technique la plus récente : elle ressemble à la FIVETE,
la différence étant que le spermatozoïde est injecté à l’aide
d’une micropipette directement dans l’ovocyte. Cette technique
permet de palier au problème d’asthénospermie.

244
Conclusion
La maîtrise de la reproduction aborde deux paradoxes : une
sexualité sans procréation ou une procréation sans sexualité.
Les méthodes développées visent trois objectifs :
☞ Neutraliser la fertilité (aptitude à concevoir) pendant
une période plus ou moins longue, pour éliminer le
risque de grossesse : la contraception ;
☞ Neutraliser la fécondité (aptitude à procréer) en
interrompant une gestation en cours : la contragestation.
Ces deux méthodes conduisent à la régulation des
naissances.
☞ Obtenir une grossesse chez les couples stériles par les
méthodes de Procréation Médicalement Assistée
(PMA).

245
Résumé :
Nom de la méthode Description Mode d’action
contraceptive
La pilule contraceptive Comprimé à prendre Empêche la production des gamètes
quotidiennement par voie femelles Empêche la rencontre des
orale cellules reproductrices en modifiant
les propriétés de la glaire cervicale

Le patch contraceptif Patch à coller sur la peau Empêche la production des gamètes
femelles en exerçant un rétrocontrôle
négatif sur le complexe
hyphothalamo- hypophysaire pour
inhiber la sécrétion des
gonadostimulines (FSH et LH)
L’implant contraceptif Petit bâtonnet cylindrique Empêche la production des gamètes
inséré sous la peau du bras femelles en exerçant un rétrocontrôle
négatif permanant sur le complexe
hyphothalamo- hypophysaire pour
inhiber la sécrétion des
gonadostimulines (FSH et LH)
L’anneau vaginal Un anneau souple à placer Empêche la production des gamètes
au fond du vagin femelles en exerçant un rétrocontrôle
négatif sur le complexe hyphothalam-
hypophysaire pour inhiber la
sécrétion des gonadostimulines (FSH
et LH)
Le préservatif masculin Étui en latex déroulé sur le Empêche la rencontre des cellules
pénis en érection, juste reproductrices
avant le rapport sexuel. Protège du VIH et des infections
sexuellement transmissibles.

Le préservatif féminin Tube muni d’un anneau Empêche la rencontre des gamètes
souple à chaque extrémité Protège du VIH et des infections
mis en place dans le vagin sexuellement transmissibles.
plusieurs heures avant le
rapport sexuel.

Les spermicides Substances (souvent sous Détruisent ou inactivent les


forme de pommade) spermatozoïdes dans le vagin
appliquées dans le vagin empêchant ainsi la rencontre des
quelques minutes avant cellules reproductrices
chaque rapport sexuel

Le diaphragme Membrane en latex à Empêche aux spermatozoïdes de


mettre dans le vagin de traverser le col de l’utérus. Ainsi, il
manière à recouvrir le empêche la rencontre des gamètes
col de l’utérus doit être
associé à un produit
spermicide
Le stérilet dispositif métallique placé Empêche l’implantation de l’embryon
dans l’utérus dans l’utérus

246
Travaux dirigés sur le thème N°7 et N°8 :

Exercice N°1 :
Les documents ci-dessous concernent une coupe et des
expériences réalisées pour comprendre le fonctionnement
d’une gonade.
I. On s’intéresse d’abord à l’organisation interne.
Annotez le document 1 en reportant les chiffres sur votre copie.
1. Ces structures seraient-elles observées si la coupe était
réalisée dans la gonade d’un enfant de 5ans ?
2. Que peut-on déduire quant au moment du déclanchement du
phénomène retracé par le document 1 ?

Document 1

II. Le document 2 représente une coupe transversale


«théorique» d’ovaire de femme.

247
Document 2

1. Identifiez les structures numérotées.


2. Quel est le nombre de chromosomes des cellules 1, 4, 5 et 6?
3. Nommez les cellules sécrétant une hormone sexuelle. Quels
sont les organes cibles et les rôles de cette hormone ?

Exercice N°3:
On se propose d’étudier les relations entre l’utérus et les
ovaires au cours du cycle sexuel chez la femme.
1. Le document 1 représente deux coupes schématiques (a et b)
de l’utérus d’une femme réalisées à différentes périodes d’un
cycle menstruel de 28jours.
a. Légendez le document 1 en utilisant les chiffres que
vous portez sur la copie.
b. Comparez les deux états de l’utérus.
c. Indiquez quelle phase du cycle utérin correspond
chaque coupe.
d. Décrivez la 3ème phase du cycle menstruel.
2. Pour comprendre l’origine des modifications cycliques de
l’utérus, on a réalisé des expériences sur des souris pubères.

248
Les expériences et les résultats sont résumés dans le
document2.

Expériences Résultats
Aucun effet sur le cycle
1) Ablation de l’utérus
ovarien
Arrêt des cycles utérins et
2) Ablation des ovaires
atrophie de l’utérus
3) Greffe d’ovaires sous la peau L’utérus retrouve son aspect
de souris overiectomisées normal et reprend ses cycles
Document 2

a. Que peut-on conclure à partir des résultats des


expériences 1 et2 ?
b. A partir des résultats de l’expérience 3 déduisez la
nature des interactions entre les ovaires et l’utérus.
2. Le document 3 ci-dessous représente les variations du taux
plasmatique des hormones ovariennes sécrétées au cours d'un
cycle sexuel normal.

coupe (a) coupe (b) Document 3


Document 1

249
a. En exploitant les documents 1 et 3, mettez en
relation les variations du taux plasmatiques des
hormones ovariennes et l'évolution de la muqueuse
utérine.
b. Expliquer le mécanisme hormonal qui détermine la
menstruation

Exercice N°4 :
Des lapines sont accouplées avec des mâles stériles de manière
à provoquer l’ovulation. Elles sont ensuite inséminées à l’aide
de spermatozoïdes prélevés à différents niveaux de l’appareil
génital de lapins adultes.
Le tableau ci-après indique le pourcentage des deux principaux
aspects des ovocytes, en fonction du lieu de prélèvement des
gamètes mâles.
1. Décrivez les deux types de figures observés dans les
oviductes.
2. Interprétez les résultats.

Exercice N°5: La régulation des naissances


Document 1 :
Les femmes et les jeunes filles ne connaissent pas toujours les

250
mécanismes de leurs fonctions ovariennes et utérines, ni les
modes d'action des contraceptifs. [ ... ]. En résumé, il y a trois
grands mécanismes: ou on bloque l'ovulation, donc on agit au
niveau de l'ovaire; ou on empêche le spermatozoïde et l'ovule
de se rencontrer; ou encore on empêche l'embryon de
s'implanter dans l'utérus. [ ... ] Pour empêcher que l'ovulation
ait lieu, la méthode la plus simple consiste à donner des
œstrogènes et des progestatifs de synthèse (imitant la
progestérone). La première des contraceptions a été la
contraception œstro-progestative, simple et efficace.
D'après «Pour la Science, juillet 2008 »

Question 1 :
Expliquer en quelques lignes comment les hormones
ovariennes exercent des rétrocontrôles sur l'axe hypothalamo-
hypophysaire.
Document 2 :
Une femme prend quotidiennement une pilule à base
d'œstrogènes et de progestérone. On mesure dans son plasma le
taux des hormones ovariennes et des hormones hypophysaires.

251
Question 2 : A l'aide du document 2 :
a. décrire l'effet de la pilule œstro-progestative sur le taux des
hormones hypophysaires FSH et LH.
b. indiquer l'effet de la pilule œstro-progestative sur le taux des
hormones ovariennes naturelles.

Document 3 : Les nouveaux contraceptifs hormonaux


L'implant est un bâtonnet imprégné de progestatif, placé sous la
peau d'une femme. Il libère un progestatif pendant trois à cinq
ans; il semble agir comme une micro-pilule progestative sur la
glaire cervicale. Dans 15 pour cent des cas, la femme peut
présenter des saignements au cours du cycle et prendre du
poids. L'implant est très difficile à retirer. [ ... ] Ce type de
contraception devrait être réservé aux femmes qui ne
souhaitent pas prendre un moyen de contraception au
quotidien. [ ... ] C'est peut-être également une méthode
utilisable dans des pays où le suivi sanitaire est très limité et où
il n'y a pas d'autres accès à d'autres contraceptions. [ ... ]
Le patch est un adhésif imprégné d'œstrogène et progestatif. Il
est collé sur la peau et les hormones diffusent à travers la peau.
La femme utilise un patch par semaine pendant trois semaines
et puis elle arrête une semaine. L'œstrogène et le progestatif
traversent la peau, passent dans le sang et freinent l'axe
hypothalamo-hypophysaire. Mais alors que le patch est une
bonne solution, le choix -de la molécule n'est pas encore
optimal. Il faudrait utiliser l'œstradiol naturel pour éviter les
problèmes d'hypertension.
D'après Pour la Science, juillet 2008

Question 3 :
a. A partir du texte, identifier les avantages et les
inconvénients liés à l'usage de ces deux contraceptifs.
b. A partir du texte et de vos connaissances, expliquez le
mode d’action de ces deux contraceptifs.

252
Exercice N°6 :
La FIVETE (Fécondation In Vitro Et Transplantation
Embryonnaire) offre aux couples stériles la possibilité de
procréer.
1. Les follicules sont prélevés dans l’organe sexuel femelle.
a. Comment s’appelle cet organe ?
b. Cet organe joue deux rôles principaux. Lesquels ?
2. Dans les conditions normales, le gamète femelle est libéré
sous l’action d’une hormone.
a. Laquelle ?
b. Donner l’origine de cette hormone.
3. Le clinicien repère un follicule et aspire le contenu avec une
seringue spéciale. La figure 1 représente le gamète femelle
ainsi recueilli.
a. Annoter ce schéma sans le reproduire.
b. Les cellules diploïdes de l’espèce humaine
possèdent 46 chromosomes. Donner la formule
chromosomique des éléments 1 et 7.
c. Schématiser l’élément 6 en simplifiant à 2n=6
4. Quelques jours après la fécondation in vitro l’embryon est
transplanté dans la muqueuse hypertrophiée de l’utérus.

Les figures 2 et 3 montrent des coupes transversales d’une


partie de l’utérus, pendant un cycle sexuel.

Figure 1

253
a. Identifier les éléments a, b, c de ces figures.
b. Pendant quelle phase du cycle observe-t-on chaque
figure ?
c. Laquelle de ces figures permet l’implantation ?
Justifier votre réponse

Exercice N° 7 :
On se propose d’étudier quelques aspects de la reproduction
chez la femme.
Le document 1 suivant montre la variation des taux sanguins de
trois hormones H1, H2 et H3 au cours d’un cycle sexuel.

Document 1.

1) Identifier, en justifiant votre réponse, les trois hormones H1,


H2 et H3.

254
2) En exploitant le document 1, préciser la nature et les
moments des relations entre les sécrétions des différentes
hormones H1, H2 et H3, entre le jour 6 et le jour 21.

Le document 2 représente le graphe établis à partir des résultats


de dosage de l’hormone H1 chez une femme Y.

Document 2 Document 3.

3) Analyser le graphe du document 2 et proposer, les


hypothèses possibles qui expliquent la variation des sécrétions
de l’hormone H1, de la femme Y, après le 18ème jour.

La femme Y a remarqué la disparition de sa menstruation. Le


médecin lui a prescrit le dosage d’une substance la HCG
pendant quelques jours. Le résultat de ce dosage est présenté
par le document 3.
4) Analyser le graphe de ce document en vue de déduire l’état
de cette femme.
5) En utilisant l’axe de temps du document 2, estimer à partir
de quel jour débute la sécrétion de cette hormone par rapport
au pic de LH observé le 5ème jour de dosage ? (± 1 jour).
Justifiez votre réponse.
6) Précisez l’origine de cette hormone.

255
7) Montrer comment la sécrétion de cette hormone était,
directement ou indirectement, à l’origine de la disparition de la
menstruation de cette femme, et de l’évolution du taux de H1
dans le document 2.

Exercice n°8 :
A. Chez les femelles de mammifères, le fonctionnement
ovarien est cyclique.
1. Légendez le document1 qui représente la schématisation
d’une coupe d’ovaire, et le document2 qui correspond à la
photographie de l’élément X observé en coupe au microscope
optique.
2. Indiquez dans quel ordre se succèdent les différents stades
par lesquels passent les éléments représentés.

Document 1 Document 2

A.
1. On dose, au cours du cycle sexuel chez les femmes, les
variations des taux plasmatiques des hormones ovariennes et
hypophysaires (FSH et LH) ; les résultats sont représentés part
les graphes du document 3.

256
Document 4

Une lésion de l’hypothalamus (relié à hypophyse grâce à la tige


pituitaire) entraine les modifications de sécrétion de FSH et de
KLH représentés dans la première partie des courbes du
document 4. Quelle conclusion peut-on tirer.
3. Chez une femelle de macaque rhésus ayant subit une telle
lésion, on réalise des perfusions par voie intraveineuse d’une
substance isolée de l’hypothalamus, la Gn-RH :

- soit de façon discontinue (en raison de 1 µg/mn pendant 6mn


toutes les heures) pendant les périodes a et c (voir document 5)
- soit de façon continue pendant la période b (voir document 5)
avec des concentrations variant de 0,001 à 1µ10-1.
En s’appuyant sur l’évolution des taux des hormones
hypophysaires (FSH et LH) sécrétées, représentées par le

257
document 5, déterminer les modes d’action de l’hypothalamus
sur la sécrétion de ces hormones hypophysaires.
4. Sachant que l’ablation de l’hypophyse entraine l’arrêt du
cycle ovarien et donc la sécrétion d’œstradiol et de
progestérone, précisez par quel enchainement de commande le
fonctionnement ovarien semble déclenché.

B.
Afin de préciser le rôle des sécrétions ovariennes, on réalise
une dernière série d’expériences.
Après l’ovariectomie (ablation des ovaires), on constate que le
taux de LH chez une femelle est de l’ordre de 20 ng/ml (au lieu
de 5 en début de cycle normal).
Sous les peaux d’une guenon castrée, a été un « implant »
libérant de l’œstradiol dans le milieu intérieur à un taux voisin
de celui qui existe normalement en début de la phase
folliculaire.
Le document 6 consigne le résultat obtenu ainsi que la
conséquence de l’injection d’œstradiol par voie intraveineuse
à un taux voisin de celui existant en fin de la phase folliculaire
d’un cycle normal, 17 jours après la mise en place de l’implant
(la 2ème partie du document 4 montre également le résultat
d’une telle injection d’œstradiol).

Document 5

258
Document 6

1. A partir de ces résultats expérimentaux, établissez les


relations fonctionnelles existant entre les ovaires et
l’hypophyse.
2. Récapitulez dans un schéma de synthèse, le trajet et la nature
des messages qui viennent d’être mis en évidence entre
l’hypothalamus, l’hypophyse et l’ovaire en précisant leur sens
et leur effet.

259
QUATRIÈME PARTIE : L’IMMUNOLOGIE

260
THÈME N°9 : MÉCANISME DE L’IMMUNITÉ

261
Introduction
Notre environnement contient une multitude d’être vivant
(virus, protozoaires, champignon…) et de substances capables
d’envahir notre organisme et de menacer son intégrité.
Généralement quand un élément étranger pénètre ou apparaît
dans l’organisme, celui-ci répond par un ensemble de réactions
appelées : RÉACTIONS IMMUNITAIRES qui lui permettent
de neutraliser ou d’éliminer l’agent étranger et ainsi de
maintenir son intégrité.
Une déficience au niveau du Système Immunitaire conduit à la
maladie et parfois à la mort.

262
CHAPITRE 1 : LE SOI ET LE NON SOI
Le système immunitaire a la capacité de reconnaître ses propres
molécules et les distinguer des molécules étrangères.

I. Le Soi

1. Définition
C’est l’identité biologique d’un individu. Le soi est constitué
par un ensemble de molécules, qui définissent la spécificité
biologique d’un individu. Elles sont l’expression du génome de
l’individu. Ces molécules, (le plus souvent des glycoprotéines
membranaires) sont de deux types : les marqueurs du ‘soi
‘d’ordre mineur et marqueurs du ‘soi ‘d’ordre majeur.

2. Les marqueurs du ‘soi ‘d’ordre mineur : Exemple du


système ABO (groupes sanguins)
Les hématies, cellules sans noyau portent de nombreuses
molécules membranaires dont les plus connues définissent les
groupes sanguins du système ABO.

Hématie

Antigènes
Pas
Antigène A Antigène B Antigènes A et B d’antigène

Ces antigènes sont codés par un gène porté par le chromosome


n°9 chez l’Homme.
Dans le plasma on trouve des anticorps appelés agglutinines
(anticorps naturels) et un sang ne peut jamais à la fois contenir
un agglutinogène et une agglutinine du même type ; sinon il y

263
aura agglutination des hématies. Ces antigènes constituent alors
des marqueurs du ‘soi ‘.

3. Les marqueurs du ‘soi ‘d’ordre majeur :


Exemple : Le Complexe Majeur d’Histocompatibilité (CMH)
ou Human Leucocytes Antigens (HLA) chez l’homme.
Il s’agit d’une famille de protéines membranaires codées par
quatre gènes A, B, C, D portés par une zone précise du
chromosome n°6 chez l’Homme. Ces gènes sont polyallèliques
et les allèles sont Co-dominants, d’où la multitude des
combinaisons possibles. C’est ce qui explique la diversité et la
spécificité de ces marqueurs du ‘soi ‘.
On distingue :
 Les marqueurs de classe I portés par toutes les cellules
de l’organisme, possédant un noyau et codés par les
gènes A, B et C ;
 Les marqueurs de classe II dont la synthèse est codée
par les allèles du gène D, qui sont plus particulièrement
portés par certaines cellules immunitaires
(Lymphocytes et Macrophages).

Remarque : Les molécules altérées du ‘soi ‘ sont également


reconnues comme non soi et les cellules qui les présentent sont
la cible du système immunitaire (cellules mortes, cellules
cancéreuses etc.).

II. Le non soi : la notion d’antigène

1. Définitions
Le terme antigène désigne une substance (naturelle ou
synthétique) capable d’induire une réaction immunitaire
lorsqu’elle est introduite dans l’organisme. Donc, ce sont les
antigènes qui constituent le non soi.

264
2- Le déterminant antigénique ou épitope
L’antigène porte une région appelée épitope ou déterminant
antigénique sur laquelle se fixe l’anticorps. La partie de ce
dernier, complémentaire à l’épitope par laquelle il s’y fixe est
appelée paratope.
D’une façon générale un antigène A ne pourra se lier qu’à un
anticorps anti-A : cette propriété définit la spécificité des
antigènes et des anticorps.

265
CHAPITRE 2 : LES RÉPONSES IMMUNITAIRES
Introduction
La reconnaissance d'antigènes du non-soi (ou du soi modifié)
par les cellules immunitaires déclenche des réponses
immunitaires que l’on peut classer en deux catégories :
 des réactions non spécifiques lorsqu'elles sont
indépendantes de la nature de l'antigène,
 des réactions spécifiques lorsqu'elles sont dirigées
contre un antigène donné.

I. Organisation du système immunitaire


C’est l’ensemble des cellules et organes qui interviennent dans
la défense de l’organisme.

266
1. Les cellules du système immunitaire

a. Les cellules phagocytaires ou phagocytes


Les phagocytes sont repartis dans tout l’organisme ; ce sont
principalement :
 Des leucocytes polynucléaires (granulocytes
neutrophiles) ;
 Les macrophages disséminés dans de nombreux tissus
ou organes (peau, poumons, ganglions lymphatiques) ;
 Les monocytes, cellules mères de macrophages, qui ont
les mêmes fonctions qu’eux dans le sang.

Remarque : les macrophages sont capables de phagocyter les


cellules infectées et les cellules mortes ; cela sous-entend leur
capacité de distinguer le ‘soi ‘(normal) du ‘soi ‘ altéré.

267
b. Les lymphocytes
Ce sont de petites cellules à noyau volumineux et arrondi avec
un cytoplasme réduit.
On distingue :
 Les lymphocytes B qui peuvent se transforment en
plasmocytes, cellules productrice d’anticorps ;
 Les lymphocytes T4 (LTa ou LTh) qui
coordonnent les réponses immunitaires
spécifiques ;
 Les LT8 ou LTc (cytotoxiques) qui interviennent
dans la Réponse Immunitaire à Médiation
Cellulaire (RIMC) ;
 Les LTs (suppresseurs) qui interviennent pour
arrêter la réponse immunitaire spécifique ;
NB : Les lymphocytes T4 sont pourvus de récepteurs
membranaires qui leurs permettent de reconnaître l’antigène
associé au HLA. Ils possèdent aussi une protéine CD4 qui leurs
permet de reconnaitre le HLA de la cellule. On parle de la
double reconnaissance.

c. Différenciation des cellules sanguines


A partir d’une cellule souche hématopoétique (CSH) sont
générées des cellules souches lymphoïdes (CSL) et des cellules
souches myéloïdes (CSM). Les premières donnent naissance
aux lymphocytes B, aux lymphocytes T CD4 ou CD8 et aux

268
cellules NK. Les secondes sont à l’origine des trois types de
granulocytes : polynucléaires neutrophiles, éosinophiles et
basophiles, ainsi qu’aux monocytes qui se différencient par la
suite en cellules dendritiques ou en macrophages.

2. Organes du système immunitaire


Ils constituent le lieu de naissance, de maturation ou de
stockage des cellules du système immunitaire.

a. Les organes lymphoïdes centraux ou primaires


C’est à leur niveau que se différencient les leucocytes, puis y
deviennent matures (deviennent immunocompétents) :
 La moelle osseuse : c’est le leu de naissance de toutes
les cellules immunitaires. En plus, c’est le lieu de
maturation pour les granulocytes, monocytes et
lymphocytes B ;
 Le Thymus : c’est le lieu de maturation pour les
lymphocytes T.

b. Les organes lymphoïdes périphériques ou secondaires


Ce sont les ganglions lymphatiques, les amygdales, la rate...
qui constituent les lieux de passage et d’accumulation des

269
cellules immunitaires. Ces organes constituent le point de
départ des réactions immunitaires spécifiques.

II. Les réponses immunitaires


Il existe deux types de réponses immunitaires : La réponse non
spécifique naturelle et la réponse spécifique ou acquise.

A. La réponse non spécifique (ou immunité naturelle)


Elle correspond à des phénomènes d’immunité qui se
produisent quel que soit l’antigène. Ces phénomènes sont :

1. Les barrières naturelles


L’organisme est en contact avec le milieu extérieur par
l’intermédiaire de la peau et les muqueuses. Cette interface
entre l’environnement et le corps constitue une véritable
barrière mécanique, très efficace vis-à-vis de la plupart des
micro-organismes qui nous entourent. De nombreuses
sécrétions viennent renforcer cette barrière : la sueur, les
sécrétions sébacées, les larmes, mucus collant sécrété par les
muqueuses de l’appareil respiratoire et du tractus digestif sont
souvent bactéricide.
Enfin, les bactéries sont présentes normalement à la surface de
la peau qui inhibe la prolifération des microbes du milieu
extérieur qui s’y oppose.

2. Les réactions inflammatoires


L’inflammation est une réaction physiologique de l’organisme
dont les symptômes, presque toujours liés, sont la douleur, le
gonflement (œdème), la chaleur et la rougeur. Ces signes sont
dus à un flux sanguin accru causé par la dilatation des
vaisseaux sanguins. Dans la zone enflammée, il y a une
accumulation des cellules spécialisées dont les plus concernées
sont les granulocytes et les macrophages. Le combat entre
granulocytes et bactéries peut aboutir à des débris contenant

270
des microbes et des globules blancs plus ou moins altérés : le
pus.

3. La phagocytose
Les granulocytes et les macrophages sont capables de
reconnaitre puis de digérer des éléments étrangers : c’est la
phagocytose. Ces cellules douées de phagocytose sont aussi
appelées phagocytes. La phagocytose n’aboutit pas toujours à
la destruction de l’agent étranger et comprend plusieurs
étapes : l’adhésion, l’absorption et la digestion.

Les étapes de la phagocytose

271
4. Action des cellules NK (Natural Killers)
Ce sont des cellules qui détruisent les cellules infectées et les
cellules cancéreuses. Leur action n’est pas spécifique d’un
antigène. D’où leur appartenance à l’immunité non spécifique.

5. Notion de complément et d’interféron


Le complément est un système enzymatique constitué de
plusieurs protéines. Son activation nécessite soit le contact
avec un antigène du non soi, ou un complexe anticorps-
antigène. Une fois activé, le complément assure la lyse des
cellules étrangères ou infectées. Il intervient aussi au niveau de
la réaction inflammatoire en l’amplifiant et en attirant les
leucocytes.
Les interférons sont des protéines sécrétées par une cellule
infectée par un virus et qui se fixent sur les membranes des
cellules voisines afin de les sensibiliser. Ces dernières
produisent des protéines antivirales qui s’opposent à la
multiplication du virus en cas de sa pénétration.

B. La réponse immunitaire spécifique ou acquise


Parfois, la réponse non spécifique n’est pas suffisante pour
arrêter une infection. Les macrophages coopèrent dans un
second temps avec les lymphocytes pour activer une immunité
propre à l’antigène concerné et donc plus efficace : c’est la
réponse spécifique.

272
La réponse spécifique peut être à médiation humorale ou à
médiation cellulaire. Elle s’effectue en trois phases : la phase
d’induction, la phase d’amplification et la phase effectrice.

1. Réponse immunitaire à médiation humorale (RIMH)


Elle passe par des substances de nature protéique appelées
anticorps, sécrétés dans le sang et qui agissent pour défendre
l’organisme contre l’invasion des corps étrangers. Ils sont
sécrétés par les plasmocytes issus de la transformation des
lymphocytes B.

a. La phase d’induction
Elle est caractérisée par la reconnaissance de l’antigène et la
sélection de certain clone de lymphocytes. Les lymphocytes T4
encore appelés T auxiliaires (Ta), après avoir reçu un
échantillon de l’antigène présenté par un macrophage seront
activés et se multiplient.

b. La phase d’amplification
Les LTa activés produisent des substances appelées
lymphokines ou interleukines qui stimulent l’activité des
lymphocytes B. La stimulation du lymphocyte B peut aussi se
faire par contact direct avec le LTa ou bien par contact avec
l’antigène sans l’intervention du LTa ou du macrophage (mais
seulement dans ce cas, la réponse ne sera pas très efficace). Les
LB activé se multiplient et une partie se transforme en
plasmocytes pour fabriquer les anticorps. L’autre partie se
transforme en LB mémoire qui vont s’activer lors du prochain
contact avec le même antigène.

c. La phase effectrice
Pour produire les anticorps, les lymphocytes B achèvent leur
maturation et se transforment en plasmocytes. Les anticorps

273
produits sont alors disséminés dans tout l’organisme à travers
la circulation sanguine.
Structure d’un lymphocyte B Structure d’un plasmocyte

c1. Structure des anticorps


Les anticorps sont encore appelés immunoglobulines (Ig). Ils
sont regroupés en plusieurs classes : les IgM, IgE, IgI, IgG…
Les anticorps IgG sont les plus importants. Ils ont une structure
en Y, avec trois sites dont un à chaque extrémité : deux sites

274
identiques de fixation d’antigène et un site pour le phagocyte
ou le complément.

Structure d'un anticorps

c2. Mode d’action des anticorps


Un anticorps est spécifique d’un antigène. Il se fixe à lui pour
former un complexe appelé complexe immun (complexe
anticorps-antigène) qui bloque la prolifération des microbes
ou neutralisent les toxines. Ensuite, les anticorps associés à
l’antigène (complexe immun) se fixent sur les phagocytes et
facilitent ainsi la phagocytose.

2. Réponse à médiation cellulaire


Les anticorps ne peuvent agir que sur des antigènes circulants.
Une fois le pathogène introduit dans la cellule, l’anticorps n’a
plus d’effet. L’immunité à médiation cellulaire est alors

275
activée. Elle est la seule efficace contre les agents qui pénètrent
à l’intérieur des cellules, comme les virus.

a. La phase d’induction
Pour chaque antigène, les lymphocytes T4 auxiliaires ayant
reconnu l’antigène porté par le macrophage (Cellule
Présentatrice d’Antigène (CPA)) sont activées et se multiplient.

b. La phase d’amplification.
Les LTa activés se multiplient et sécrètent des interleukines
(aussi appelée lymphokines) qui activent la multiplication des
LT8. Une partie se transforme en LT8 mémoire (LT8m) et
l’autre partie se transforme en lymphocytes cytotoxiques
(LTc), des cellules tueuses.

c. La phase effectrice
Les LTc tuent de façon spécifique les microbes et les cellules
infectées en provoquant leur éclatement ou leur suicide
(apoptose). Lyse nécessite la fixation du LTc sur la cellule
cible grâce à la reconnaissance entre le récepteur T et le HLA
portant l’antigène.
Photographie au microscope Schéma d’interprétation
Reconnaissance
Elimination

276
3. Régulation de la réponse immunitaire
Pour se mettre en marche, la réponse immunitaire besoin d’être
activé. C’est l’œuvre des lymphocytes T auxiliaire ou T helper.
Une autre population de LT, appelés LT suppresseurs ou LTs
secrètent des facteurs immunosuppresseurs, assurant l'arrêt de
la réponse lorsque l'antigène est éliminé. En effet, ils arrêtent :
- La multiplication des LT4 ;
- La multiplication des LB et T8 activés ;
- La transformation des LB en plasmocyte et des T8 en
Tc ;
- La production d’anticorps par les plasmocytes.

4. Les propriétés de réponse immunitaire spécifique


L'immunité acquise suite à un 1er contact avec un antigène se
caractérise par :
- La spécificité : c'est-à-dire sa propriété de ne protéger
que contre l'antigène qui l'avait induite.
- La diversité : c'est-à-dire la capacité de reconnaitre et
de réagir à tous les antigènes possibles.
- La transférabilité : c'est-à-dire la possibilité de
transférer l'immunité spécifique d’un individu à un autre. On
parle d’immunité passive.
- La mémoire immunologique : c'est-à-dire la propriété
du système immunitaire de garder, pendant une longue période,
une réserve des acteurs acquis lors du 1er contact avec
l'antigène (ces acteurs sont les LBm, LTam et LTcm). Lors du
prochain contact avec le même antigène, la réponse se produit
plus rapidement et avec plus intensité (efficacité). C’est sur la
mémoire immunitaire que se repose le principe de la
vaccination.

277
Conclusion :
L’organisme se défend contre la pénétration d’un corps
étranger grâce à trois mécanismes fondamaentaux :
☞ La phagocytose qui est une réaction innée ;
☞ L’action des cellules tueuses : la NK qui agissent de
manière non spécifique et les LTc qui sont spécifiques
d’un antigène donné ;
☞ L’action des substances chimique libres : le
complément (non spécifique) et les anticorps
(spécifiques) ;
Tous ces mécanismes nécessitent une reconnaissance des
antigènes du non soi portés par le corps étranger.

278
Résumé :

279
CHAPITRE 3 : LE DYSFONCTIONNEMENT DU
SYSTÈME IMMUNITAIRE : CAS DU VIH/SIDA

Introduction
Le système immunitaire, chargé de défendre l’organisme, peut
être déréglé et souffrir d’un dysfonctionnement. Il peut en effet
fonctionner de façon excessive : c’est le cas des allergies (lutte
contre des antigènes inoffensifs) ou des maladies auto-
immunes, où l’organisme fabrique des anticorps contre lui-
même. A l’inverse, certains dysfonctionnements correspondent
à des réponses insuffisantes : on parle d’immunodéficience.
Une immunodéficience peut être acquise au cours de la vie :
c’est le cas du SIDA.

I. Définitions
Le SIDA, Syndrome d’Immunodéficience Acquise, est une
infection causée par un virus appelé VIH (Virus
d’Immunodéficience Humaine).

II. Structure du VIH


Le VIH est un rétrovirus. C’est un parasite cellulaire qui
envahit le génome d'une cellule pour se répliquer. Il est
constitué de l’extérieur vers l’intérieur :
- d’une enveloppe lipidique issue de la membrane de la
dernière cellule qu’il a infectée. Dans cette enveloppe, sont
insérées des glycoprotéines (les protéines GP 41 et GP 120) qui
se lient à des récepteurs CD4 des lymphocytes T4 ;
- d’une coque de protéines appelée capside (formée par les
protéines P17 et P 24) ;
- d’un matériel génétique sous formes de deux brins d’ARN
séparés mais associés chacun à une molécules d’une enzyme
appelée transcriptase inverse ou rétrotranscriptase.

280
1. Protéine GP 120
2. Protéine GP 41
3. Protéine P 17
4. Protéine P 24
5. Transcriptase inverse
6. ARN viral
7. Enveloppe lipidique
7

Structure du VIH

III. Modes de transmission du SIDA


Les modes de transmission du SIDA sont au nombre de trois :
la voie sexuelle, la voie sanguine et la voie de la mère à
l’enfant.

1. La voie sexuelle
Les rapports sexuels non protégés représentent la part la plus
importante des contaminations. La contamination a lieu lorsque
l’un des partenaires est infecté. En effet, les spermes et les
sécrétions vaginales des personnes infectées contiennent le
virus, qui passe chez l’autre partenaire à travers des
microlésions occasionnées par le rapport sexuel.

2. La voie sanguine
La contamination se fait à l’occasion d’un contact direct ou
indirect des milieux intérieurs de deux personnes dont l’une est
infectée : transfusion sanguine, objets souillés (lames,
seringues), accident.

3. De la mère à l’enfant
La transmission de la mère à l’enfant se fait durant la grossesse

281
à travers le placenta, pendant l’allaitement, mais surtout
pendant l’accouchement.

Remarque : La salive, la sueur et la larme des personnes


infectées contiennent le virus, mais à un taux insuffisant pour
une contamination.

IV. Evolution de la maladie

1. Cycle de réplication du virus


La réplication du VIH se déroule en plusieurs étapes :
☞ Reconnaissance de la protéine CD4 par la protéine
GP120 et fixation du VIH ;
☞ Introduction du VIH dans le cytoplasme et
désorganisation de la capside ;
☞ Rétro-transcription (passage de l’ARN viral à l’ADN
viral) grâce à l’action de la rétrotranscriptase ;
☞ Intégration de l’ADN viral dans le génome de la cellule
infectée grâce à une enzyme appelée intégrase ;
☞ Transcription de l’ADN viral en ARN viral grâce à la
machinerie de la cellule (enzymes, nucléotides et
énergie) ;
☞ Expression de l’ARN viral (synthèse des protéines qui
compose le virus) toujours à l’aide de la machinerie de
la cellule (ribosomes, acides aminés, enzymes et
énergie) ;
☞ Assemblage des particules virales ;
☞ Libération des particules virales par bourgeonnement.

282
2. De la séropositivité à la maladie du SIDA
L’évolution de l’infection à VIH s’effectue en trois phases :
☞ La phase aigüe ou primo-infection : Elle dure en
moyenne 1 an. Dès la contamination, le VIH se multiplie et son
nombre augmente de façon exponentielle. L’organisme réagit
en synthétisant des anticorps spécifiques anti VIH qui
commencent à être détectable à partir du troisième mois. Cette
période est appelée fenêtre sérologique et le processus est
appelé séroconversion : l’individu devient alors séropositif. Le
taux d’anticorps dévient efficace à partir du 6ème mois, ce qui
provoque la chute du nombre du virus vers la fin de la 1ère
année. Les anticorps neutralisent les virus circulants mais pas
les virus se trouvant à l'état latent dans un grand nombre de
LT4. Au cours de cette phase le sujet ne présente pas de signes
spécifique à une contamination. La destruction des LT4 par le
VIH, commencée depuis la contamination, est compensée par
le système immunitaire en fabricant des nouveaux, ce qui
empêche à leur nombre de baisser significativement.
☞ La phase asymptomatique : Les virus restés à l'état
latent se multiplient à vitesse lente d’où une diminution
progressive du taux sanguin des LT4 mais le sujet ne présente

283
pas de symptômes particuliers : c'est un porteur
asymptomatique. Cette phase peut durer de quelques mois à
plusieurs années.
☞ Le SIDA déclaré : La vitesse de multiplication du virus
devient élevée ; d’où diminution importante du taux sanguin
des LT4 qui devient inférieur au seuil de 200 cellules/mm3.
La disparition massive de LT4 prive le système immunitaire de
la coopération cellulaire indispensable à toutes réponses
immunitaires (RIMH et RIMC). Des infections répétées de la
peau et des muqueuses apparaissent puis l'organisme perd toute
capacité de défense.
Des maladies diverses infectieuses et cancéreuses, profitant de
la faiblesse du système immunitaires, apparaissent. Ces
maladies sont appelées des maladies opportunistes comme la
tuberculose, la pneumonie, la leucémie (cancer du sang), le
cancer de la peau (sarcome de kaposi) ... La mort est certaine
dans quelques mois.

Evolution du VIH sida et les moyens de défence de


l’organisme en fonction du temps

284
V. Dépistage et prévention de la maladie

1. Dépistage opportunistes
Le dépistage du SIDA consiste à détecter des anticorps anti
VIH dans le sang. Le dépistage peut être justifié par la présence
de maladies opportunistes.

2. Prévention
Pour la prévention de la transmission par voie sexuelle, les
moyens utilisés sont l’abstinence, la fidélité et les préservatifs.
Pour la voie sanguine, les moyens de prévention sont la
vérification du sang avant transfusion, l’utilisation de matériel
à usage unique et la désinfection du matériel.
Pour prévention de la transmission de la mère à l’enfant, le
moyen utilisé est la césarienne accompagnée d’un allaitement
artificiel.

3. Prise en charge
Après contamination, le seul moyen est de prendre les
antirétroviraux (ARV). Ces substances bloquent l’action de la
transcriptase inverse pour empêcher la multiplication du virus.

Conclusion :
Le VIH provoque une immunodéficience complète en
détruisant les LT4. C’est surtout son mode d’action (parasite
intracellulaire) qui rend difficile le traitement du SIDA malgré
les ARV.

285
Travaux dirigés sur le thème N°9 : Mécanisme de
l’immunité
Exercice N°1 :
I/ Dans le cadre de l’étude de l’immunité et de la
reconnaissance du soi et du non soi, on réalise une série
d’expériences de greffe de peau ; on utilise pour cela 3 souches
de souris :
La souche A (A1… A5), la souche B et la souche C.
NB : les individus A1, B et C sont considérés comme des
donneurs, les autres individus A2 – A3 – A4 – A5 sont des
receveurs.
1ère expérience :
A2 reçoit simultanément un greffon de A1 et un greffon de B,
le premier est accepté, le second est rejeté au bout de 12 jours.
2ème expérience :
Un mois plus tard, la même souris A2 reçoit un greffon
provenant de B et un greffon provenant de C ; le premier est
rejeté au bout de 6 jours, le second est rejeté au bout de 12
jours.
3ème expérience :
On prélève du sérum de A2 ainsi que des lymphocytes se
trouvant dans les ganglions lymphatiques de cet animal.
- Le sérum de A2 est injecté à une souris A3, a laquelle on
greffe également un fragment de peau de B.
- Les lymphocytes de A2 sont inoculés à une souris A4, a
laquelle on greffe un fragment de peau de B.
A3 rejette le greffon provenant de B, au bout de 12 jours.
A4 rejette le greffon provenant de B, au bout de 6 jours.
4ème expérience :
A une souris A5, à qui on a fait l’ablation du thymus a la
naissance, on greffe un fragment de peau de B ; le greffon n’est
pas rejeté.
Analyser ces expériences et dégager le type de réaction
immunitaire manifestée ainsi que ses principales propriétés.

286
Exercice N°2 :
Voulant comprendre certains aspects du déroulement de la
réponse immunitaire spécifique, on réalise les expériences
suivantes :
A. Dans les jours qui suivent l’injection d’une toxine X
atténuée (anatoxine X) à un cobaye, on compte le nombre de
lymphocytes B (LB) et des plasmocytes (P) par millilitre de
sang et on fait le dosage des anticorps antitoxine X libres (Ac)
dans le sang de ce cobaye.
Le document 1 représente les résultats obtenus.

1. Identifiez la nature de la réponse immunitaire spécifique


représentée par le document 1. Justifiez votre réponse.
2. Expliquez, en utilisant vos connaissances, l’évolution
quantitative des éléments représentés par les graphes du
document 1.
3. Identifiez chacune des phases A, B, C et D de cette réponse
immunitaire.
B. Afin de préciser les conditions nécessaires à la production
des anticorps antitoxines X (Ac), on injecte de l’anatoxine X à
trois cobayes de même souche : un cobaye 1 normal, un cobaye

287
2 thymectomisé (ayant subi une ablation du thymus) et un
cobaye 3 thymectomisé et auquel on a injecté des lymphocytes
T du cobaye 1. Après 15 jours, on prélève le sérum de chacun
des trois cobayes et le met en présence de la toxine X.
Le document 2 représente les résultats obtenus.

1. Expliquez les résultats obtenus.


2. Proposez une expérience qui montre la nécessité des
macrophages dans la production des anticorps antitoxines X.

Exercice N°3 :
La phase de primo-infection par le virus du SIDA (le VIH) est
suivie d’une période très variable de quelques mois à quelques
années, durant laquelle aucun symptôme n’apparaît : on parle
de porteur asymptomatique. Le sujet peut ensuite développer
toute une série d’infections et de tumeurs, constituant dans sa
forme la plus grave le SIDA, conséquence d’une atteinte
profonde des défenses immunitaires.
On se propose d’en étudier certains aspects.
1- Après prélèvement chez un individu parfaitement sain, on
effectue des cultures de lymphocytes B (dont la maturation
s’est effectuée dans la moelle osseuse), et de lymphocytes T
(dont la maturation s’est effectuée dans le thymus), en présence
de macrophages et d’antigènes divers.
Dans une première série d’expériences, l’antigène présenté est
le virus d’Epstein-Barr (EBV).

288
Document 1 : Résultats des cultures en présence du virus
d’Epstein-Barr
+++ : Présence du paramètre étudié ; 0 : absence du paramètre
étudié
1.1 Quelle(s) conclusion(s) pouvez-vous tirer de l'analyse du
document 1 ?
Dans une deuxième série d’expériences, l’antigène présenté est
une substance extraite d’une plante, le Pokeweed (voir
document 2).

Document 2 : Résultats des cultures en présence de l’antigène


pokeweed
1.1. 1.2. Quelle(s) conclusion(s) tirez-vous de l’analyse du
document 2 ?

289
2- On renouvelle les expériences 1 et 5, mais en ajoutant un
extrait d’une culture de cellules infectées par le VIH.

Document 3 : Résultat des cultures avec un extrait de culture


de cellules infectées par le VIH.
2.1. Analysez précisément ces expériences.
2.2. Quelle hypothèse pouvez-vous alors formuler quant au
mode d’action du VIH sur le système immunitaire ?
2.3. La culture d’un mélange de lymphocytes T4 et T8 extraits
d’un ganglion lymphatique de malade atteint du SIDA a permis
la production du virus VIH. Mais rapidement la population de
cellules décline et la production de virus diminue. Elle reprend
si on ajoute des lymphocytes T4 venant d’un individu sain,
puis s’arrête à nouveau.
On n’obtient pas ces résultats en introduisant des lymphocytes
T8.
2.3.1. En quoi ces données confirment-elles l’hypothèse
précédente ?
2.3.2. Quelles nouvelles informations apportent-elles ?

Exercice N°4 :
Une réponse immunitaire peut mettre enjeu des réactions à
médiation humorale et à médiation cellulaire.
1- Définissez chaque type de réaction.
290
2- Le document ci-après représente une expérience qui illustre
l'une des deux réactions sus-indiquées. Identifiez le type de
réponse mis enjeu en indiquant les données qui permettent
d'affirmer.

Pour connaître les caractéristiques de la réponse immunitaire


(spécifié, mémoire) on dispose de souris, de la toxine tétanique,
de l’anatoxine tétanique, de la toxine diphtérique et de
l’anatoxine diphtérique
3- Définissez les termes suivants : antigène, anticorps toxine,
anatoxine.
4- En utilisant les souris et les substances qui conviennent
parmi celles indiquées ci-dessus (toxines et anatoxines) et en
vous basant sur vos connaissances, décrivez deux expériences
qui permettent de dégager les notions de spécificité et de
mémoire immunologique. Appuyez votre réponse par des
illustrations appropriées (schémas ou autres).

Exercice N°5 : le SIDA


On se propose d’étudier le mode d’action des lymphocytes T4
dans le déroulement des réactions immunitaires spécifiques.

291
Pour cela on se réfère à une étude médicale et à des
expériences.
Etude médicale :
Chez des personnes infectées par le virus de SIDA (ou VIH)
depuis au moins deux ans, on suit dans le sang, l’évolution des
paramètres suivants :
- la concentration des lymphocytes T4 (LT4) ;
- la concentration des lymphocytes cytotoxiques (LTc) ;
- la concentration d’anticorps anti-VIH ;
- Le nombre de VIH libres.
Les résultats obtenus sont portés dans le document 1.
On repère, sur le document 1, le moment de développement des
maladies opportunistes.

Document 1

1) Analysez les résultats du document 1 afin de déduire les


conséquences de l’infection par le VIH sur l’efficacité des
réactions immunitaires spécifiques
Expérience 1 :
Des lymphocytes T4 et T8 sont mis en culture en présence du

292
VIH. On mesure le pourcentage des lymphocytes vivants en
fonction du temps.
Les résultats obtenus sont représentés par le document 2.

2) Analysez les courbes du document 2 en vue d’identifier les


cellules cibles du VIH. Document 2
3) À partir des informations précédentes, proposez une
hypothèse sur la condition nécessaire au déroulement des
réactions immunitaires spécifiques suite à la pénétration d’un
antigène dans l’organisme.
Expériences 2, 3 et 4 :
On utilise trois souris A, B et C (A et C sont histocompatibles)
non immunisées contre un antigène X sur lesquelles on réalise
les expériences 2, 3 et 4 puis on dose le taux de gamma
globulines dans le sérum de chacune des trois souris.
Le tableau ci-dessous résume les expériences et les résultats
obtenus :

293
4) Analysez les résultats obtenus en vue de déduire :
- la nature de la réaction immunitaire spécifique développée
contre l’antigène X.
- une condition nécessaire au déroulement de cette réponse
immunitaire spécifique.
Expérience 5 :
- Des lymphocytes T4, prélevés chez un sujet sain, sont activés
par un antigène et mis en culture. Quelques jours après, on
prélève le liquide surnageant de cette culture de LT4.
- Des lymphocytes T8 et des lymphocytes B, prélevés chez un
sujet sain, sont activés séparément, par un antigène et cultivés.
Certains lymphocytes de ces cultures sont mis en contact avec
le liquide surnageant, d’autres servent de témoin.
L’expérience et les résultats obtenus sont représentés par le
document 3.

Expérience 5 :
Résultats Prolifération des LB Pas de prolifération des LB
Prolifération des LT8 Pas de prolifération des LT8 Document 3
5) À partir d’une analyse comparée des résultats du document 3
et à l’aide de vos connaissances, expliquez le mode de
communication entre les lymphocytes mis en jeu.

294
Expérience 6 :
Un clone de lymphocytes B et un clone de lymphocytes T8
activés par un antigène sont mis en culture en présence
d’interleukine 2 (IL2). On mesure, en fonction de la
concentration en IL2 :
- le nombre de plasmocytes produits à partir du clone de LB.
- le nombre de LTc produits à partir du clone de LT8. Les
résultats obtenus sont représentés par le document 4.

6) Analysez les résultats du document 4 afin de préciser l’effet


de l’IL2 :
- sur les lymphocytes B activés,
- sur les lymphocytes T8 activés.
7) À partir des informations précédentes et à l’aide de vos
connaissances, réalisez un schéma de synthèse montrant le
mode d’action des lymphocytes T4 dans le déroulement des
réactions immunitaires spécifiques.

Exercice N°6
A/Dans une culture de lymphocytes de souris, on introduit des
extraits de paroi d’une bactérie. On observe les faits
suivant (ces observations ne sont pas citées selon un ordre
chronologique) : le milieu s’enrichit en anticorps, la masse
d’ADN augmente dans certains lymphocytes, la masse l’ARN
augmente dans certains lymphocytes. La structure des

295
lymphocytes se modifie comme l’indiquent les schémas ci-
dessous (figure 1 et figure 2).

1. Annotez la figure 1.
2. Analysez chacune des quatre observations et précisez le
phénomène biologique auquel elle correspond.
3. En se fondant sur cette analyse, précisez le type de réponse
immunitaire dont il s’agit.
4. Retracez de manière précise et concise, le mécanisme de
cette réponse immunitaire.
B/Le SIDA résulte d’une affection du système immunitaire,
caractérisée entre autre par l’infection des LT4 par le VIH.
1. La figure 3 résume les étapes expliquant le mode d’action du
VIH sur les LT4. Indiquez ces étapes de 1 à 8.
2. Etablissez un parallélisme entre le développement de la
maladie et l’évolution des moyens de défense durant les 7
années qui ont suivi la contamination (figure 4).
 A partir de quel moment le sujet est-il contagieux ?
 A partir de quel moment est-il séropositif ?
3. Expliquez le développement des maladies opportunistes au
cours de la phase symptomatique du SIDA.

296
Figure 3

Figure 4

Exercice N°7 :
Le tétanos est une maladie due à l’indroduction dans
l’organisme d’une bactérie qui libère une toxine, la toxine
tétanique, dans le milieu extérieur. La diphtérie est aussi une
maladie due à l’action d’une toxine libériée par une bactérie, la
toxine diphtérique. Le document montre un ensemble
d’expériences destinées à mieux cerner les conséquences d’une
injection d’anatoxine (toxine atténuée non virulente) et de
l’utilisation de sérum extrait des animaux traités.

297
1. Dégagez des expériences A et B une caractéristique de cette
réaction immunitaire.
2. Il s’agit ici d’une réaction immunitaire à médiation
humorale. Trouvez dans le document les données qui
permettent de l’affirmer.
3. expliquez en quoi la figure ci-dessous confirme les
conclusions précédentes.

298
Exercice N°8 :
Le tétanos est une maladie grave, due à un bacille qui sécrète
une toxine. Cette toxine provoque des contractions musculaires
des mâchoires, puis des muscles respiratoires, pouvant
entrainer la mort. A partir de la toxine tétanique, on peut
fabriquer de l’anatoxine, en ajoutant du formol à 0,4% et en
plaçant le tout à 40°C. On injecte de l’anatoxine tétanique à un
lapin et on prépare du sérum à partir de ce lapin.

A une solution aqueuse d’anatoxine tétanique, on ajoute du


sérum du lapin et on constate un précipité.
1. Quelle est la nature de la réaction ? que contient le sérum du
lapin ?
2. Quelle est la propriété qu’a conservée l’anatoxine ?
3. Quelle serait la réaction du lapin lors d’une injection de
toxine tétanique ?
4. Dans un deuxième temps, on réalise les expériences de la
figure :

299
Interpréter ces expériences.
5. A partir des expériences des deux figures, quels caractères
de l’immunité sont aussi mis en évidence ?

300
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