Chap 4-5-6 Pathologie Des Batiments Bat3 Au 24-25

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 29

CHAPITRE 4 : Dégradation des ouvrages en BA

Les travaux d’entretien et de réparation sont nécessaires pour tout ouvrage de génie civil. L’acte
de réparation et de renforcement des ouvrages d’art peut être classé comme suis :

- Réparation des équipements et des éléments non structuraux des bâtiments


- Réparation des éléments de structure des bâtiments

4.1. Niveaux des désordres et classes d’état des ouvrages


L’objectif d’un diagnostic est La détermination des types des désordres afin de donner une
classification de l’état de l’ouvrage et de proposer les solutions de réparation et de renforcement
convenables

4.1.1. Niveau des désordres

Le niveau des désordres est estimé selon la gravité des anomalies et des défauts présente dans
l’ouvrage.

On distingue 5 niveaux de désordres (D1, D2E, D2, D3, D3P par ordre croissant de gravité) et
qui sont définis comme suit :

- D1 : le désordre de par sa nature ou son étendue, peut être pris en charge dans le cadre de
la maintenance courante.
- D2 : le désordre constaté n’affecte pas la stabilité de l’ouvrage et peut être traité dans le
cadre d’une opération d’entretien spécialisé.
- D2E : le désordre constaté ne nécessite pas de réparation à court ou moyen terme mais
présente un risque d’évolution qu’il convient de surveiller.
- D3 : le désordre constaté témoigne d’un risque structural et des travaux de réparation
doivent être programmés.
- D3P : le désordre constaté est un désordre de niveau D3 pour lequel les travaux les travaux
de réparation doivent être menés à une échéance prioritaire, parce que le désordre est de
nature à compromettre la capacité portante de l’ouvrage.

31
4.1.2. Classe des ouvrages
La classe d’état d’un ouvrage est représentative de l’état de l’ouvrage dans son ensemble.
Elle est définie en fonction des niveaux de désordres constatés sur l’ouvrage.
- La classe 1 : correspond aux ouvrages en état satisfaisant qui ne nécessitent aucune
intervention autre qu’un entretien courant.
- La classe 2 : correspond aux ouvrages en état passable présentant des désordres légers
dont la correction ne relève pas de l’entretien courant mais qui nécessitent des travaux
d’entretien spécialisé.
Dans cette classe, la sous classe 2E (« évolutif ») : correspond aux ouvrages
pour lesquels des désordres ont été constatés, qui ne justifient pas d’opération
corrective à court et moyen terme mais pour lesquels on suspecte un risque
évolutif. Ces ouvrages sont suivis dans le cadre d’un contrôle renforcé.
- La classe 3 : correspond aux ouvrages dont la structure est dégradée et qui nécessitent des
travaux de réparation.
Dans cette classe, la sous classe 3P (« prioritaire ») : correspond aux ouvrages
de classe 3 pour lesquels les travaux de réparation doivent être menés à une
échéance prioritaire parce que les désordres constatés sont de nature à
compromettre la capacité portante de l’ouvrage.

Tableau 14: Classes des ouvrages dégradés

Classe État apparent Interventions


CLASSE 1 Bon état apparent Aucune intervention autre que
l'entretien courant
CLASSE 2 Désordres légers avec nécessité Entretien spécialisé
d'entretien spécialisé
CLASSE 2E Présence de désordres avec un Contrôle renforcé
risque évolutif
CLASSE 3 Structure dégradée, sans risque Réparation
grave à brève échéance
CLASSE 3P Structure dégradée, avec actions Réparation urgente
correctives à mener en priorité

32
4.2. Dégradation relative au béton
Les causes de la dégradation du béton armé et précontraint est due à des causes multiples
(mentionnées dans la deuxième leçon du premier chapitre). Nous allons nous intéresser
essentiellement à :

- L’humidité
- Les fissures

4.2.1 L’humidité

a) Définition

L'humidité est la présence d'eau ou de vapeur d'eau dans l'air ou dans une substance, dans l'air
elle peut se mesurer grâce à un hygromètre à cheveu ou numérique et s'exprime en pourcentage
le plus souvent.
Le terme humidité utilisé dans le langage de la construction correspond à une présence
anormale d'eau dans un bâtiment. Celle-ci peut être sous forme de liquide, de vapeur d'eau ou
de remontée capillaire

b) Origine

Les origines de l’humidité sont la remontée capillaire, la condensation et les infiltrations


directes.

b.1) Remontée capillaire :

Ce phénomène se produit dans des matériaux de construction poreux qui présente des cavités
de faible dimension. Ces cavités sont souvent reliées entre elles et forment de très longs canaux
appelés capillaires. La migration de l'eau qui se produit du bas vers le haut, peut atteindre
plusieurs mètres. Elle est particulièrement active dans les murs enterrés qui sont en contact avec
le sol humide.

b.2) Condensation :

C’est le passage de la vapeur en eau en contact avec des parois froides. Elle apparaît au niveau
des zones dites “froides”. Il suffit de quelques degrés de différence entre la température de la
paroi et celle de l'air pour que la vapeur d'eau se transforme en eau

b.3) Infiltration directe :


33
Elles surviennent sur une paroi exposée à la pluie, aux gouttières ou aux descentes d'eau qui
fuient, à la stagnation de l’eau. L’eau dans ce cas s’infiltre d’une manière directe à travers des
fissures et des capillarités.

Remarque :

L’humidité peut se manifester sous les formes suivantes :

- Farinage : Début de dégradation de la peinture.

Figure 2: Farinage

- Nuançage : Début de changement de couleur surtout au niveau du ruissellement de l’eau

Figure 3: Nuançage

- Écaillage : c’est un phénomène de décollement superficiel du béton, de l’enduit ou de la


peinture.

34
Figure 4: Écaillage

- Moisissures : Champignon microscopique, de couleur verdâtre ou noirâtre, qui se


développe, à la faveur de l'humidité qui entraine une altération de la surface du béton.

Figure 5: Moisissures

- Lichen : Appelé aussi champignon lichénisé, c’est une plante parasite qui se forment dans
les zones fortement humides.

Figure 6: Lichens

- Salpêtre : Signifie « sel de pierre ». Il s'agit de sels minéraux, plus précisément de nitrate de
potassium, qui se déposent sur les murs et les parois en béton et abîment ceux-ci
(décollement d’enrobage et d'enduit, pourrissement du bois, pulvérulence des pierres...)

4.2.2. Fissuration
35
a) Définition :
La fissure est un « défaut » ou une discontinuité brutale apparaissant dans un matériau sous
l'effet de contraintes internes ou des actions externes, où la matière est séparée sur une certaine
surface.

Avant de réparer les fissures, il faut avoir établi le diagnostic qui comporte les informations
suivantes permettant de caractériser les fissures (Caractéristiques des fissures) :

- Ouverture ;

- Profondeur ;

- Comportement : fissure active ou passive, stable ou évolutive ;

- Age ;

- Zone fissurée : comprimée ou tendue ;

- Fissuration systématique ou non ;

Selon les fissures, les solutions suivantes peuvent être retenues :

- Fissures superficielles et fines : Ragréage superficiel ;

- Fissures profondes : Injection ;

- Fissurer réparties anarchiquement : Protection du béton ;

b) Origine et type de fissures


Les origines des fissures sont multiples et peut distinguer :

- Qualité des matériaux


- Mise en œuvre
- Fonctionnement structural de la structure
- Fonctionnement structural thermique

Les fissures peuvent être classées selon leurs ouvertures et on distingue :

- Largeur < 0.2 mm : Microfissures, faïençages

36
Figure 7: Faïençage

- 0.2 < Largeur < 2 mm : Fissures moyennes

Figure 8: Fissure

- Largeur > 2 mm : Grosses fissures, lézardes

Figure 9: Lézarde

De même on peut classer les fissures selon l’orientation et l’emplacement :


- Des fissures d’interface (Ossature – Maçonnerie)

37
Figure 10: Fissure d’interface

- Des fissures en maçonnerie

Figure 11: Fissure en maçonnerie

- Des fissures dans l’élément de structure

c) Instrument de mesure
Parmi les instruments de mesures des fissures on distingue :

- Fissurotest
- Lunette micrométrique
- Mesureur HD
- Déformétre à bille
- Jauge Jinger
- Jauge à réglette coulissante
- Fissurométre à Vinchon
4.2.3. Autres dégradations

Les autres dégradations sont mentionnées dans la deuxième leçon du chapitre 1 (éclatement,
ségrégation, carbonatation, corrosion…).

38
CHAPITRE 5 : Dégradation des ouvragesen BA :
Réparation non structurale des bétons dégradés

5.1. Réparation non structurale des bétons


La réparation non structurale, comme son nom l’indique, vise à restituer des
performances autres que les propriétés mécaniques. Le tableau suivant récapitule ces
techniques de réparation.

Tableau 15: Techniques de réparation et leurs domine d’action

Domaines d’action des réparations Réparation / Protection


Imprégnation avec un hydrofuge de surface
Protection contre la pénétration des agents Colmatage local des fissures / Ragréage
agressifs superficiel
Revêtement de surface
Imprégnation hydrophobe
Maitrise de l’humidité
Revêtement de surface
Application de mortier à la main
Restauration du béton (Remplacement d’une
Nouveau coulage de béton
partie de béton dégradé)
Projection de béton ou de mortier

5.1.1. Préparation des surfaces à réparer

La préparation de la surface est une étape indispensable avant toute application de


produits de réparation. Parmi les techniques de réparation on distingue :

- Manuelle : à l’aide des instruments manuels tel que les pierres abrasives…

- Mécanique : à l’aide de scarificateur.

- Par sablage : Jet de sable.

- Par hydro-démolition : Projection de l’eau sous pression.

Cette préparation consiste à obtenir une surface saine et à créer une surface rugueuse. Il faut
piocher et éliminer tout le béton dégradé. Quand les supports sont lisses, il faut appliquer une
couche de barbotine additionnée de mortier, à la brosse, sur quelques millimètres.
39
L’application d’un primaire (couche d’accrochage) est obligatoire pour réparation avec un
mortier de résine.

5.1.2. Composition des produits de réparation

Les mortiers de réparation à base de ciment mélangeant divers composants tel que :

- Les micro-silices : pour améliorer les performances du béton durci ;

- Les fibres synthétiques : afin de réduire les retraits plastiques du ressuage, de la


ségrégation…

- Les agents expansifs : pour compenser les retraits plastiques et la dessiccation

- Adjuvants et agrégats

Les produits d’injection sont généralement des coulis de ciment, mais on peut utiliser d’autres
produits d’injection qui sont représentés dans le tableau suivant :

Tableau 16: Produits de réparation et leurs domaines d’utilisation

Produit d'injection Composants nécessaires à la Utilisations


mise en œuvre
Époxyde Résine + durcisseur Étanchéité, injection dans les
fissures en milieu sec ou humide
Polyuréthane Résine + durcisseur Injection dans les fissures actives
en milieu sec
Acrylique Solution aqueuse + Étanchéité, arrêt de venue d'eau
durcisseur + accélérateur
Minéralisation Ciment + eau + Étanchéité, bonne résistance
minéralisateur mécanique, injection en milieu sec

5.1.3. Ragréages superficiels

Pour les ouvrages d’art, la réparation et renforcement des ouvrages en béton et en maçonnerie,
la reprise du béton dégradé superficiellement sont régis par la norme NF EN 1504-2 [2].

La norme NF EN 1504-2 [3] concerne les systèmes de protection de surface et on distingue :

40
- Le calfeutrement : est destiné à rétablir une étanchéité à l’eau et à l’air des fissures,
ou à éviter la pénétration de matières solides risquant de bloquer le mouvement de la
fissure (cas de fissures active ou passive) ;

Figure 12: Calfeutrement

- Le pontage ou la protection localisée : consiste à recouvrir superficiellement les


fissures d’un revêtement destiné à éviter la pénétration des agents agressifs ou de l’eau
(fissure passive seulement) ;

Figure 13: Pontage


41
- Le colmatage : consiste à reboucher superficiellement les fissures et de réparer les
enrobages dégradés.

5.1.4. Injections

L’injection a pour but de faire pénétrer dans la fissure un produit susceptible de créer une
continuité mécanique et / ou une étanchéité entre les parties disjointes.

Le traitement des fissures par injection est décrit dans la norme NF P 95-103 [4].

a) Matériels d’injection

Pour la préparation du support, les matériels à utiliser pour l’injection des fissures sont :
- les malaxeurs.
- les pompes ou les réservoirs d’injection.
- les liaisons entre les pompes et les injecteurs (conduits et tuyaux d’injection).

- les injecteurs ou évents.

Les malaxeurs :

Les produits d’injections sont en général à base de plusieurs composants. Il faut donc utiliser
un malaxeur pour fabriquer le mélange qui sera ensuite introduit dans le matériel d’injection
proprement dit.

Figure 14: Malaxeur

Malaxage d’un coulis pour injection à base de base de liants hydrauliques

Les pompes et réservoirs d’injection

Il faut distinguer deux cas de conduite d’injection :

- Injection gravitaire : cas des grandes fissures

- Injection sous pression : cas des petites fissures et microfissures


42
Suivant la nature du produit d’injection et les caractéristiques des fissures, il est possible
d’utiliser plusieurs types de matériels tel que :

- les pompes pour mono-composant

- les pompes pour bi-composants

- les pots à pression

- les seringues et les pistolets

- les réservoirs à simple pression gravitaire

Figure 15: (a) Principe de fonctionnement d’une pompe pour produits bi-composants,
(b) Principe de fonctionnement d’un réservoir à simple pression gravitaire

Injecteurs et évents d’injection :


L’injecteur sert à introduire le produit d’injection dans la fissure. Il peut aussi jouer le rôle
d’évent et permet alors de contrôler le cheminement du produit dans la fissure.

Il existe deux catégories d’injecteurs :

43
- les injecteurs collés : sont constitués d’un tube et d’une platine préformée allongée. Ils
sont posés sur la fissure avec un espacement « l ». Le produit de cachetage assure leur
collage à la surface de l’élément à injecter.

- les injecteurs forés : sont disposés dans des trous forés avec un marteau perforateur
dans l’axe de la fissure. Cet ensemble permet d’obtenir l’étanchéité et éviter les fuites
entre le forage et le tube.

Figure 16: Injecteurs forés et injecteurs collés

L’utilisation des injecteurs forés est plus délicate. En effet, les forages ont tendance à obturer
la fissure avec les débris du forage, ce qui impose un nettoyage délicat à réaliser.

b) Mode opératoire :

L’injection d’une fissure comporte les trois phases suivantes :

- La préparation du support.

- La préparation de l’injection.

- La conduite de l’injection

Préparation du support :

La préparation du support comporte trois opérations :

- Détection de l’emplacement des fissures à injecter.

- Élimination des fragments de béton situés au niveau des lèvres des fissures.

- Le nettoyage des fissures à la brosse et à l’air comprimé.

44
Préparation de l’injection :

La préparation de l’injection comporte les étapes suivantes :

- Mise en place des injecteurs (injecteurs collés souvent)


- Cachetage (fermeture) des fissures par calfeutrement léger pour éviter la fuite du coulis
lors de l’injection.

Figure 17: Encollage avant mise en place des évents collés

Figure 18: Mise en place d’évents collés

Conduite de l’injection :

Le produit à injecter est normalement introduit par l’injecteur situé le plus bas et l’injection est
poursuivie jusqu’à ce que le produit apparaisse aux évents injecteurs situés aux points hauts.

45
Figure 19: Solutions pour faire cheminer le produit d’injection dans une fissure

5.1.5. Réparation du béton armé par projection

a) Domaine d’application :

La technique du béton projeté est adaptée aux réparations de toute nature :

- Réfection de voutes et tunnels

- Réfection et renforcement des murs en béton

- Rejointement d’ouvrages en maçonnerie

- Reconstitution des structures de béton endommagées par le feu.

- Reconstitution du béton éclaté par la corrosion des armatures.

Il peut s’agir de :

- Réparations superficielles de défauts n’affectant pas les structures.

- Réparations profondes ou renforcement structural qui exige de vérifier les états de


contrainte, de dresser l’inventaire des désordres et d’analyser leurs causes.

Parmi les travaux de renforcement on distingue :

- Les travaux de jointement


46
- La réparation des parements dégradés

- Les réparations structurales

b) Technique de projection

Le béton projeté est mis en œuvre par refoulement dans une conduite et projeté sur une paroi
par un jet d’air comprimé. Le mortier projeté est un béton dont le granulat a une dimension
inférieure à 5 mm.

Les techniques de projection sont de deux types :

Figure 20: Modes de projections par voie sèche et humide

La distinction s’établit à partir de la position de l’introduction de l’eau de gâchage dans le circuit


de mise en œuvre du béton projeté.

Par voie sèche, l’eau est introduite au niveau de la lance.

Par voie mouillée, l’eau est introduite lors du malaxage du béton.

47
Figure 21: Schéma de projection du béton

c) Avantages et inconvénients

Comme toutes techniques la projection par voie sèche ou humides a ses avantages et
inconvénients

Tableau 17: Avantages et inconvénients de la projection du béton

Technique Avantages Inconvénients


de
projection
Par voie
sèche - Tuyauterie/lance plus légère - Production de pertes et de
- Grande distance de transfert poussière
possible (1 200 m) - Respect des conditions
- Nettoyage simplifié (mélange d’hygrométrie pour les granulats
pas ou peu humide) dans le cas d’une forte humidité
- Fort compactage (résistance - Coût élevé du matériel
élevée et retrait réduit) - Rapport E/C en place non
- Bon enrobage des armatures contrôlable et dépendant de
- Forte adhérence mécanique l’expérience du porte-lance
(pénétration des fines du - Risque d’hétérogénéité du
mélange dans le support) mouillage à la lance
- Optimisation du rapport E/C - Forte influence de la compétence
(besoin en eau uniquement du porte-lance (position de la
pour l’hydratation du ciment) lance et réglage de la teneur en
- Enrichissement en ciment eau), ce qui nécessite
favorisant le collage qualification/formation/

48
certification du personnel de
chantier

Par voie - Formulation similaire à un - Double adjuvantation nécessaire ;


mouillée béton coulé en place - Difficultés à remplir les zones
(humide) - Pas de modification de la derrière les armatures ou les
composition du mélange avant treillis
et après projection - Longueur de transfert réduite du
- Dosage en ciment et en eau fait des frottements (100 m)
maîtrisable - Projection manuelle difficile au-
- Pertes limitées delà d’un débit de projection de 6
- Respect des supports fragiles m³/h
- Pertes contenant du ciment qui
nécessite un nettoyage
- Nettoyage du matériel et du
chantier en fin de journée ou lors
de longs arrêts

49
Leçon 6 : Techniques de réparation et renforcement
structuraux

6.1. Introduction
Le renforcement a pour objectif de conférer à l’ouvrage une capacité résistante supérieure
ou une moindre déformation que celle initialement prévus.

Les types de renforcements structuraux les plus courants sont :

- Les renforts métalliques


- Les plats collés

- La précontrainte additionnelle
- Le chemisage

6.2. Renforcement par chemisage


Il s’agit essentiellement de reconstituer le béton armé d’un élément de structure, c’est-à-
dire d’ajouter des armatures et de reconstituer le béton.

6.2.1. LA REPRISE EN SOUS ŒUVRE DES FONDATIONS.

Figure 22: augmentation de la surface de la semelle sans surépaisseur.

Objectif : augmenter la surface pour réduire la contrainte sur le sol et renforcer le ferraillage de la

50
semelle

Figure 23: augmentation de la surface de la semelle avec surépaisseur.

Objectif : augmenter la surface pour réduire la contrainte sur le sol, augmenter la rigidité et
renforcer le ferraillage de la semelle.

Figure 24: pas d’augmentation de la surface de la semelle

Objectif : augmentation de la rigidité de la semelle et de la section du poteau (la surface au sol est
suffisante vis-à-vis de la contrainte).

Figure 25: renforcement de fondation à un niveau inférieur au niveau d’origine.

51
Objectif : trouver la portance nécessaire par reprise en sous-œuvre.

Figure 26: technique de soutènement pour la reprise en sous œuvre.

52
6.2.2. CHEMISAGE DES POUTRES.

Figure 27: Mode de fixation des nouvelles armatures

53
6.3. Lamelles et tissus en matériaux composites
Ce sont des éléments rapportés sur la structure en béton :

- Métalliques

- En matériaux composites, c’est-à-dire à base de fibres de carbone.

On utilise des lamelles et tissus légers.

Le fait d’utiliser des matériaux composites composés de résine époxy et de fibre qui leurs
donnent une résistance importante.

La résine a les propriétés suivantes :

- Excellentes propriétés mécaniques

- Bonne résistance à la fatigue

- Faible retrait

- Bonne résistance chimique et thermique

Les avantages des lamelles sont :

- Résistance très élevée

- Légèreté

- Non corrosif

- Longueurs illimitées

- Préparation minimale des lamelles

- Installation très facile

- Module d’élasticité élevé

- Résistance exceptionnelle à la fatigue

Exemple de mise en place d’une lamelle :

54
- Préparation de surface par moyen de jet de sable ou scarification

Figure 28: Préparation de surface à réparer

- Nettoyage des lamelles à l’acétone avant l’application

Figure 29: Préparation et nettoyage des produits de renfort

- Application de la colle époxyde au substrat préparé

Figure 30: Application de la colles époxyde

- Application du produit de renfort

Figure 31: Application du renfort


55
- Marouflage avec un ébulleur pour chasser les bulles d’air

Figure 32: Élimination des bulles d’air par marouflage

Récapitulatif et quelques éléments réparés

Figure 33: Différentes étapes de l’application des produits de renfort

Reprise des efforts tranchants

Figure 34: Tissus au niveau des joues de la poutre

Renforcement des éléments en flexion

56
Figure 35: Reprise des efforts de traction

Renforcement des éléments élancés (Risque de flambement)

Figure 36: Renforcement des poteaux

6.4. Renforts métallique (incorporation de profiles en acier)


Il est possible de recourir au renforcement des structures au moyen des structures
additionnelles métalliques, dans le cas de modifications structurales telles que :

- Suppression ou modification d’un contreventement

- Suppression d’un mur porteur

- Création d’une ouverture dans un mur porteur

- Réparation des poutres, de planchers

- Suppression des poteaux

Le principe est de construire une structure parallèle à celle déjà existante qui supporte les
charges.

57
Ce type de structure demande beaucoup d’espace, il est seulement viable pour de grands
renforcements.

6.5. Précontrainte additionnelle


Cette technique est très efficace pour le renforcement dans le cas des surcharges très
élevées mais elle est très délicate à mettre en œuvre et elle est très couteuse.

Finalement, voici un tableau récapitulatif des différentes techniques de réparation et de


renforcement.

6.6. Récapitulatifs
Tableau 18: Tableau récapitulatifs des techniques de réparation

Technique Avantages Inconvénients


Chemisage - Ajout des matériaux de la même - Augmentation du poids de la
nature structure.
- Résistance au feu - Augmentation de la section
Renfort métallique - Performance mécanique - Faible résistance au feu
- Structure élancée - Risque de corrosion
- Plus léger que le chemisage - Instabilité
- Faible résistance au feu
- Mauvais aspect esthétique
Lamelle et tissu en - Résistance très élevée - Mise en place délicate
fibre de carbone - Légèreté - Risque de décollement en cas de
- Non corrosif mauvaise application de la résine
- Longueurs illimitées - Résistance au feu
- Préparation minimale des lamelles - Risque de détérioration en cas de
- Installation très facile choque ou de déchirure du produit de
- Module d’élasticité élevé renfort
- Résistance exceptionnelle à la
fatigue
Précontrainte - Section très réduite par rapport au - Mise en place très délicate
additionnelle béton armé - Très couteuse
- augmentation exceptionnelle de la - Risque de rupture de l’élément en
résistance cas d’excès de précontrainte
58
59

Vous aimerez peut-être aussi