001 Module Les Grands Prophetes 2024 2025 a l'Ibbkgo Document Du Cours

INSTITUT BIBLIQUE ANNEE SCOLAIRE : 2024-2025
BETHEL DE KORHOGO
MODULE DE COURS :
LES GRANDS PROPHETES
NIVEAU : 2e ANNEE
ENSEIGNANT PERIODE
SILUE KOLOTIOLOMAN Du 30 Septembre au 11 Octobre 2024
Module de Cours à l’IBBK/Les Grands Prophètes/ SILUE Kolotioloman/30 Septembre au 11 Octobre 2024
« Je crois que la Bible est le meilleur don que Dieu ait jamais fait à l’homme. Tout le bien du Sauveur
du monde nous est communiqué par ce livre. »
Abraham Lincoln1
« Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter
attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne à paraître et
que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs ; sachant tout d’abord vous-mêmes qu’aucune prophétie de
l’Écriture ne peut être un objet d’interprétation particulière, car ce n’est pas par une volonté d’homme
qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont
parlé de la part de Dieu. »
(2 Pierre 1:19-21 LSG)
1
HENRY H. Haley ; Manuel Biblique de Halley ; Ed. VIDA, 30900Nîmes (France), 1982, 2013 ; p.8
INTRODUCTION GENERALE
La Bible est un tout, repartie en deux grandes parties ; l’AT et le NT. Selon le découpage Hébraïque,
l’AT a trois groupes :
 La loi (Torah) regroupe 5 livres qui sont : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome.
 Les prophètes (Nevi’im) regroupent 8 livres qui sont : Josué, Juges, Samuel, Rois, Esaïe, Jérémie,
Ézéchiel, les 12 petits prophètes.
 Les écrits (Ketouvim) au nombre de 11 livres qui sont : Psaumes, Proverbes, Livre de Job,
Cantique des Cantiques, Ruth, Lamentations de Jérémie, Ecclésiaste, Esther, Daniel, Esdras-
Néhémie, Chronique.
Le tout donne un totale de 24 livres2.
Les traducteurs de la septante ont classés les livres de l’AT en fonction des sujets traités. Ainsi, il y a les
livres de la loi, les livres historiques, les livres poétiques et les prophètes. Les 24 livres du découpage
Hébraïque sont les mêmes livres que la septante. Car, le découpage Hébraïque a jumelé les 2 livres de
Samuel, les 2 livres des rois, les 2 livres des Chroniques, le livre d’Esdras et Néhémie en un et les 12
petits prophètes en un. C’est ce découpage que nous avons dans nos versions protestantes et que nous
allons suivre pour notre étude.
La bible, un seul livre en 66 livres
Découpage des 39 livres de l’AT Découpage des 27 livres du NT
Loi (5 livres) Évangiles (4)
(histoire du monde et du peuple juif) (les origines d’une humanité nouvelle)
Genèse, Exode, Lévitiques, Nombres, Deutéronome Matthieu, Marc, Luc, Jean,
Livres historiques (12) Histoire (1)
(histoire des hébreux) (Histoire de l’Église primitive)
Josué, Juges, Ruth, 1Samuel, 2 Samuel,1 Rois, 2 Rois,1Chroniques, Actes des Apôtres
2Chroniques, Esdras, Néhémie, Esther,
Livres poétiques (5) Enseignements (21)
(exprimant la piété d’Israël) Romains, 1Corinthiens, 2Corinthiens, Galates, Éphésiens,
Job, Psaumes, Proverbes, Ecclésiastes, Cantique des Cantiques, Philippiens, Colossiens, 1Thessaloniciens,
2Thessaloniciens,
1Timothée, 2Timothée, Tite, Philémon, Hébreux, Jacques,
1Pierre, 2Pierre, 1Jean, 2Jean, 3Jean, Jude,
Livres prophétiques (17) Livres prophétiques (1)
(1ère venue du Christ annoncée) (2e venue du Christ annoncée)
Esaïe, Jérémie, Lamentation de Jérémie, Ézéchiel, Daniel, Osée, Apocalypse
Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie,
Aggée, Zacharie, Malachie,
Notre étude se rapporte aux livres appelés « grands prophètes » appelés aussi « prophètes majeurs ».
Ils font partie du découpage des livres prophétiques. Parler des livres prophétiques, de quoi s’agit-il ?
Qu’est-ce qu’un prophète ? Quelle est la portée des écrits des grands prophètes pour nous aujourd’hui ?
Cette présente étude s’inscrit dans la perspective de répondre à ces interrogations.
Objectifs pour ce cours:
2
https://valentinadurbano.blogspot.com/2018/12/telecharger-la-bible-hebraique-tanakh.html
 Situer chaque livre dans son contexte historique
 Comprendre chaque livre dans son contexte historique
 Étudier le ministère et la mission de chaque prophète
 Tirer des enseignements de chacun de ces livres
 Mettre en parallèle certains de ces passages avec le N.T.
 Savoir à la fin du cours, si:
 Cette étude a apporté quelque chose de nouveau à ma conception de Dieu.
 Cette étude a changé ma compréhension du ministère pastoral.
 Cette étude m'a enseigné des leçons pour ma vie personnelle.
 Cette étude me permet de donner des enseignements à partir des livres des grands prophètes à l'église
de nos jours.
Méthodes de travail
 Exposés de l’enseignant
 Échanges en classe
 Travail individuel
 Travail en groupe
 Mémorisation de versets bibliques
 Évaluations :
1. Devoirs en classe
2. Devoirs de maison
3. Prédication sur un passage biblique
4. Examen final
Plan Du Cours
I. Quelques remarques générales concernant le ministère prophétique
II. Survol de chacun des grands livres prophétiques
Première partie
QUELQUES REMARQUES CONCERNANT LE
MINISTÈRE PROPHÉTIQUE
Quand on évoque le terme prophète, la plupart des gens pensent à quelqu’un qui prédit l’avenir. Même
si cela fait partie de sa fonction, cette seule perception reste beaucoup trop limitatrice. Le ministère du
prophète est beaucoup plus large que cela. C’est ce que nous allons voir dans les lignes qui suivent :
I. Définition et vocabulaire désignant un prophète dans l’Ancien Testament

Définition
Le mot français « prophète » vient du grec «prophètès ». Ce mot veut dire : « celui qui parle à la place
d’un autre, en particulier celui qui parle au nom d’un dieu et interprète sa volonté pour l’homme ».
Le préfixe « pro » du prophète signifie « avant » ou « pour ». Ainsi, le prophète est celui qui annonce
des évènements à venir et qui parle au nom (pour) Dieu. Lorsque Moise a été appelé par l’Éternel, il a
exprimé le fait qu’il avait des difficultés pour parler et qu’il ne pouvait pas être porte-parole auprès du
pharaon. Et l’Éternel dit qu’Aaron serait « prophète » (porte-parole) de Moise. (Exode 7 :1-2) Ainsi, en
tant que prophète, Aaron devait proclamer la parole de Dieu que Moise le médiateur allait lui
transmettre. (Exode 4 :16)
Voyons quelques expressions qui désignent le prophète :
Le prophète (navi) (Dt 18.18, Jér 1.9)
Le terme prophète le plus courant. Il désigne l’homme qui parle au nom de Dieu. Le prophète est donc
le « porte-parole de Dieu ». Un prophète transmet les paroles de Dieu aux hommes.
Le voyant (roeh) (1Sam 9 :9)

Un autre terme utilisé pour désigner Samuel. Il provient d’un verbe qui veut dire « voir ».
Romerowski3 nous apprend que l’auteur des livres de Samuel a préféré le terme « le voyant » pour
Samuel au terme « le prophète ». Cette préférence est probablement liée à un contexte précis,
La prophétie dans l’Écriture (Hokhma N° 72/1999), page 22

3
notamment à l’apparition de certains « extatiques » qu’on nommait les prophètes (1 Sam 9 :11,18-19).
En effet au début, Samuel était nommé « le prophète » (1 Sam 3.20) et ensuite il est nommé « le
voyant » (1 Sam 9.9), comme pour se démarquer de ces faux prophètes.
Le visionnaire (hozeh)
Amos par exemple est considéré comme un « visionnaire » (Amos 7.12-13). Dans Esaïe 30.10 nous
rencontrons en parallèle les termes de « voyant » et de « visionnaire ».
L’homme de Dieu
Les prophètes sont parfois également appelés « hommes de Dieu », puisqu’ils proclament des oracles au
nom de Dieu (1 Sam 2.27, 1 R 13.1s, 2 Chroniques 25.7). Samuel, Elie et Élisée portent ce titre (1 Sam
9.6, 2 R 1.9 ; 4.7ss, 8.2ss). Moïse a également été désigné comme un homme de Dieu (Josué 14.6) ainsi
que David (2 Chroniques 8.14).
En somme, les prophètes de Dieu sont des messagers envoyés par Dieu, parlent en Son nom et
annoncent Sa volonté. Ils sont les interprètes de la Parole de Dieu auprès du peuple de Dieu, mais
aussi auprès des nations païennes (Exode 4 :15-16 ; 7 :1-2). Ils possèdent en même temps la faculté de
voir l’invisible et de prédire des événements à venir grâce à des révélations spéciales de Dieu (1Rois
13 :2).
Il y avait aussi des prophètes chez les nations païennes. Mais, ceux-ci étaient généralement des
magiciens et des devins (Nbre 27 :7,23 ; Jér 29 :8 ; Zach 10 :2).
En Israël, il n’y avait pas seulement les prophètes de Dieu ; il y avait aussi de nombreux faux prophètes.
Ceux-ci parlaient au nom d’autres dieux et ils se réclamaient de l’Éternel (Dt 13 :1-3 ; 1Rois 13 :11-18 ;
Mth 7 :19 ; Actes 13 :6 ; Apoc 16 :13 ; 19 :20). Certains pouvaient imiter les prophètes de Dieu (1Sam
18 :10 ; 19 :24 ; 1Rois 18 : 29-29 ; Jér 29 :26 ; 2Rois 9 :11 ; Osée 9 :7 : 1Thés 5 :20-24).
II. Le ministère prophétique dans l’Ancien Testament
1. Le fondement du ministère prophétique

Le texte fondateur du ministère prophétique se trouve dans Dt 18 :14-22. Il faut l’étudier pour
comprendre le ministère prophétique. Nous proposons la structure du texte suivant :
Dieu ne veut pas que son peuple écoute des devins et présages ((18.14)
Dieu veut susciter un prophète parmi le peuple : Il faut l’écouter ! (18.15)
Dieu agit ainsi pour répondre à une demande du peuple (18.16)
Dieu veut susciter un prophète parmi le peuple : Il faut l’écouter ! (18.17-19)
Dieu donne des moyens à son peuple pour discerner entre un vrai et un faux prophète (18.20-22)
2. Un ministère institué à cause de la faiblesse humaine
Au centre de notre texte nous trouvons une demande surprenante du peuple de Dieu ! Ex 20 :18
 Nous ne voulons plus entendre la voix de l’Éternel notre Dieu !

 Nous ne voulons plus voir ce grand feu !
 Nous ne voulons pas mourir !
Comment comprendre ce triple refus approuvé par Dieu ? Nous devons placer ce passage dans son
contexte. Il se situe dans Ex 20.18-19 en plein cœur de la charte de l’Alliance. Dieu a parlé à travers
Moïse. En même temps, Il s’est révélé au peuple tout entier. Moïse se trouvait en haut de la montagne
tandis que le peuple se trouvait en bas. Il entendait le tonnerre, le son du cor et voyait des éclairs et de la
fumée. Ce spectacle était tellement impressionnant que tous tremblaient de peur. Ils étaient dans
l’angoisse et la terreur. La présence tellement proche de Dieu était au-delà de leurs forces. Ils se sont
tenus à distance de Dieu et ils ont supplié Moïse en lui disant :
Parle-nous toi-même, et nous t’obéirons, Mais que Dieu ne nous parle pas directement pour que nous ne
mourions pas ! Ex 20 :19
En d’autres termes, le refus d’écouter Dieu est lié à la crainte de Dieu. Le peuple veut bien écouter ce
que Dieu dit. Mais, il demande que la parole soit transmise par un intermédiaire humain pour que le
peuple puisse la recevoir sans crainte. Le peuple ne supporte pas que Dieu leur parle directement. C’est
trop pour eux. Dieu approuve et accepte cette demande du peuple et parle à travers son serviteur Moïse.
Le ministère prophétique est donc une grâce que Dieu accorde à son peuple.
3. Un ministère exercé sous la souveraineté de Dieu

Même si Dieu se « retire » en quelque sorte en acceptant de parler à son peuple par le canal de certaines
personnes, Il est tout de même très présent comme le souligne plusieurs expressions dans le texte (Dt
18 :14-22) :
 Dieu suscitera un prophète
 Dieu mettra Ses paroles dans sa bouche
 Dieu demandera compte à chacun de son écoute du prophète
4. Un ministère institué dans la Loi
Par l’institution de la loi, Dieu condamnait les pratiques païennes telles que la divination, la magie, et
toutes sortes de pratiques occultes (Dt 18.9-12). Au lieu de se tourner vers la superstition et
l’occultisme, le peuple doit donc se tourner vers les prophètes et les écouter. (Dt 18.14-22).
5. Un ministère basé sur l’alliance entre Dieu et son peuple

Le ministère prophétique est institué dans le cadre de l’alliance. Il puise sa raison d’être dans cette
alliance établie avec Dieu. Les prophètes sont envoyés par Dieu pour rappeler sans cesse l’alliance et
pour dénoncer les transgressions éventuelles à cette alliance. Leur but est de ramener et de garder le
peuple de l’alliance avec Dieu.
6. Un ministère se référant au passé et au futur
Apportons encore une nuance importante soulignée par Sylvain Romerowski4 : « En même temps, la fin
du Deutéronome souligne qu’Israël n’a plus connu par la suite de prophète comme Moïse (Dt 34 :10).
Même si ce texte a été rédigé relativement peu de temps après la mort de Moïse, il révèle que l’on ne
s’attendait pas à voir paraître de sitôt en Israël un prophète comme Moïse, et que le ministère de Moïse
devait conserver un caractère unique. D’une part, Dieu institue un ministère prophétique permanent,
qui sera assumé par une lignée de prophètes qui succéderont à Moïse sans toutefois être « comme
Moïse » ; et en même temps, il annonce la venue d’un Individu qui, Lui, sera « un Prophète comme
Moïse ». Ce Prophète est sûrement Jésus.
Nous pouvons dire en quelque sorte avec Brian Tidiman que les prophètes de l’AT sont les successeurs
de Moïse et les précurseurs de Jésus. En tant que successeurs de Moïse, ils rappellent l’alliance, invitent
le peuple à revenir à Dieu et annoncent le châtiment. Et en tant que précurseurs de Jésus, ils annoncent
le nouveau Moïse et son salut qui englobera toute l’humanité. Ainsi le prophète se réfèrent à la fois au
passé et à l’avenir.
L’apôtre Pierre, dans sa prédication aux Juifs, a fait une allusion à ce texte fondateur (Actes 3 :19-26)
pour désigner Jésus comme le prophète annoncé et attendu.
L’auteur de l’épître aux Hébreux nous apporte également deux précisions précieuses :
 Jésus est la dernière Parole prophétique de Dieu (Hé 1.1-2)
 Jésus est une Parole prophétique supérieure à Moïse (Hé 3.1-6)
7. La personnalité et le ministère des prophètes

Les prophètes de Dieu ont beaucoup de traits en commun. Notons entre autres:
 Ils sont conscients de leur propre faiblesse et de leurs péchés, Ex ; 4 : 13 ; I Rois 19 : 3-4 ; Es. 6 : 5
; Jé. 1 : 6 ; 14 : 7 ; Da. 9 : 5 ; Am. 4 : 14 ; Ja. 5 : 17.
 Ils sont appelés directement par Dieu, Ex. 3 : 10 ; I Sam. 3 : 10,19 ; Es. 6 : 8-9 ; Jé. 1 : 4-7 ; Ez. 1
: 1-3 ; 2 : 3-4 ; Os. 1 : 2 ; Am. 7 : 14-15 ; Jon. 1 : 1-2
 Ils reçoivent leur message directement de Dieu qui met Ses paroles dans leur bouche, Ex. 4 : 15-16 ;
Dt. 18 : 18 ; Es. 51 : 16 ; 59 : 21 ; Jé. 1 : 9, d’où leurs expressions justifiées : “ L’Éternel m’a dit
”, “ Ainsi parle l’Éternel ”, etc.
 Ils reçoivent souvent leur message par des visions ou des songes, No. 12 : 6 ; 24 : 15-16 ;
 Ils parlent sous l’action de l’Esprit de Dieu, No. 11 : 25,29 ; I Sam. 10 : 6,10 ; Mais ils doivent
attendre la révélation du Seigneur, Lé. 24 : 12 ; I Sam. 16 : 6-13 ; II Sam. 7 : 3-5 ;
 Ils transmettent leur message oralement, mais quelques fois par écrit ou encore par des actions
symboliques, I Rois 11 : 29; II Rois 13 : 17 ; Es. 20 ; Jé. 13 : 1 ; Ez. 4 : 1 ; 12 : 3 ; 21 : 24 ;
4
La prophétie dans l’Écriture (Hokhma N° 72/1999), page 25
 Ils se consacrent entièrement au service de Dieu et sont pleins de foi et de courage, No. 12 : 7 ; I
Sam. 3 : 19 ; I Rois 18 : 15 ; 21 : 19 ; 22 : 14 ; Es. 6 : 8 ; Jé. 1 : 9 ; 20 : 7 ; Am. 3 : 8 ; Hé. 11 :
24-27, mais il y eut néanmoins quelques désobéissances : Myriam, No. 12 : 1, le prophète de Juda
envoyé à Béthel, I Rois 13 : 21, Jonas, 1 : 3 ; 4 : 1,9, Moïse, No. 20 : 11-12.
 Ils exercent leur ministère prophétique en relation étroite avec le culte de l’Éternel, parfois
conjointement ou parallèlement à celui des sacrificateurs, No. 7 : 89 ; I Sam. 3 : 19 ; 9 : 12 ; 16 : 5
 Ils s’adressent non seulement à Israël, mais aussi aux nations païennes environnantes pour dénoncer
leurs péchés, pour annoncer leur chute et pour les appeler à venir à l’Éternel, le Dieu d’Israël, Es. 10
: 13-21 ; 23 : 46-47 ; Jé 46 à 51 ; Ez. 25 à 32, 35, 38 à 39 ; Dan 2, 4 à 5, 7 à 11 ; Am 1 à 2 ; Jon. ;
Na. ; Hab 2 ; Soph 2 à 3 ; Zach 9 à 11.
 Le ministère des prophètes n’est pas du tout facile ; car presque tous ont été refusés, Es. 6 : 9-10 ;
Jé. 1 : 17-19 ; Ez. 2 et 3. Seul Jonas connaît un succès exceptionnel et cela contre son propre désir !
 Beaucoup de prophètes ont subi des persécutions et plusieurs le martyre : Elie, ( I Rois 17 : 3 ; 18 : 3
; 19 : 2 ; II Rois 1 : 9 ), Michée, fils de Jimla ( I Rois 22 : 24-27 ), Jérémie ( Jé. 26 : 8 ; chap.
37,38,43 ), Ezéchiel ( Ez. 3 : 25 ), Daniel ( Dan 2 et 6 ), Amos ( Am. 7 ), sans doute Ésaïe, scié dans
un tronc d’arbre ( Hé. 11 : 32-38 ; Mt. 23 : 31-35 ).
Cette unité parmi les prophètes est d’autant plus remarquable, quand on sait que ce sont des hommes
bien différents entre eux quant à leur origine, leur profession, leur caractère et leurs dons. Ésaïe
descendait de la famille royale ; Daniel d’une famille noble ; Jérémie et Ézéchiel étaient des
sacrificateurs… L’appel de Dieu et l’inspiration du Saint-Esprit ne suppriment pas les traits particuliers
de chaque prophète, mais les développent pour un ministère varié et efficace dans le Seigneur, cf. I Co.
12 : 4-7.
8. Quelques critères pour reconnaître un vrai prophète

Nous retrouvons trois (3) critères dans l’AT qui permettent de connaître un vrai prophète ; ce sont :
1) Les signes : Exode 3 :12 ; Dt 34 :11 ; 1Rois 13 :3-6 ; Esa 7 :14 ; 8 :18 ; 38 :7-8 ; Ez 12 :6-11
Il faut faire attention aux contrefaçons (Exode 7 :11,22) Les magiciens égyptiens qui ont fait les mêmes
signes que Moise. Dt 13 :1-3 ; 2 Thés 2 :9 parlent de quelques signes de démonstrations de l’antichrist.
Apoc 19 :20 parle du jugement du faux prophète qui va séduire le monde par ses signes.
2) L’accomplissement de ses prédictions : Dt 18 :20-22 ; 1Sam 9 :6 ; Act 3 :18-21.
3) La conformité de la vie du prophète à la Parole de Dieu : Esaïe 8 :19-20 ; Ez 14 :4 ; Tite 1 :16.
Certains prétendent parler de la part de Dieu, alors que leurs œuvres ne sont pas en conformité avec la
Parole de Dieu.
9. Le message des prophètes
Il se présente sous deux aspects :
1. Il s’adresse aux hommes de leur génération en les avertissant et en les exhortant:
a) en dénonçant :
 leur infidélité à l’Éternel
 La vanité de leurs idolâtries
 La gravité de leurs injustices
b) en les appelants à revenir à l’Éternel qui est le Seul Vrai Dieu et le Maître Souverain du monde
c) les avertissant :
 du châtiment de l’Éternel
 du grand jour de l’Éternel
d) les exhortant :
 à expérimenter Sa grâce et Sa délivrance
 à vivre dans la sainteté et la justice
2. Il s’adresse aussi aux générations futures (prédictions) en leur annonçant les évènements à venir :
 Israël sera livré entre les mains de leurs ennemis et partira en exil
 mais plus tard, le Seigneur aura pitié du reste fidèle en Israël et le ramènera dans son pays
 Israël se repentira alors et se tournera vers le Seigneur
 toute la terre verra le royaume glorieux du Messie
Nous pouvons mieux distinguer aujourd’hui les différentes périodes dont parlent les prophètes. Elles
peuvent être classées comme suit :
 L’époque pendant laquelle les prophètes ont vécu.
 Le jugement et la captivité d’Israël en Assyrie et à Babylone
 La naissance et les souffrances du Messie
 La restauration d’Israël
 Le royaume du Messie
 Les nouveaux cieux et la nouvelle terre
Les prophéties peuvent donc être réparties en trois groupes :
 Celles qui sont déjà accomplies.
 Celles qui sont en train de s’accomplir.
 Celles qui attendent encore leur accomplissement.
Les prophètes voyaient souvent l’avenir d’un seul trait, sans pouvoir reconnaître la durée des intervalles
entre les différentes périodes. En effet, certaines prophéties ont quelques fois un double sens :
 Elles ont un premier accomplissement immédiat ou rapproché.
 Elles ont en même temps un autre accomplissement très éloigné.
Par exemple :
 Le fils de David : Salomon et Jésus (I Chro. 17 : 11-14)
 Le fils d’Ésaïe et Emmanuel, le fils de la vierge (Es. 7 : 3,14-16 ; 8 : 3 )
 Le retour de la captivité de Babylone en 536 av. J.-C. et la restauration d’Israël depuis 1948 (Jé.
25 : 8-14 ; 29 : 10-14 )
 La première et la seconde venue de Jésus (Es. 61 : 1-2 ; Lc. 4 : 18-19)
 L’annonce par Jean-Baptiste de la venue de Jésus qui baptisera du Saint-Esprit (1re venue) et qui
jugera les hommes (2e venue), (Mt. 3 : 11-12 ).
10
 Les prophéties de Jésus sur la destruction de Jérusalem et sur la grande tribulation de la fin (Mt.
24 ; Mc. 13 ; Lc. 21)
Le message des prophètes de l’Ancien Testament est toujours actuel. Il s’adresse aujourd’hui encore au
peuple de Dieu et aux nations avec la même importance et la même ferveur. Il dénonce le péché des
hommes ; les appelle à la repentance et à avoir foi dans les promesses de Dieu. Par leur message nous
connaissons le plan de Dieu pour l’avenir du monde ; car la volonté de Dieu n’a pas changé et elle aura
son accomplissement en son temps (2Pi. 3 : 1-13).
TABLEAU CHRONOLOGIQUE DES

PROPHETES DE L’AT
Captivité Assyrienne
ISRAEL (Israël)
Captivité Babylonienne
(Juda)
NATHAN DANIEL
JEREMIE
EZECHIEL
850 800 750 722
SALOMON
DAVID
ABDIAS ?
SAUL
ELIE ELISEE JONAS OSEE NAHUM

ESAIE
931
JOEL ? HABAKUK
AMOS MICHEE SOPHONIE JOEL ?
ABDIAS ?
SAMUEL
ZACHARIE
ELI
AGGEE MALACHIE
650 600 586 550 450 400

JUDA
Les prophètes qui ont laissé des écrits dans l’AT sont au nombre de 16
On les divise en deux grands groupes selon la taille de leurs écrits :
 1er groupe des prophètes : Les 4 grands prophètes dont les écrits sont plus volumineux (Esaïe,
Jérémie, Ézéchiel, Daniel). Notre étude se portera sur les écrits de ces prophètes.
 2e groupe des prophètes : Les 12 petits prophètes dont les écrits sont plus moins volumineux
(Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie)
III. Quelques dispositions à prendre en compte pour comprendre les écrits prophétiques
1. Placer chaque livre prophétique dans son cadre historique
11
2. Chercher la structure du texte
3. Chercher à comprendre le texte
4. S’entourer de bons commentaires
Après avoir parcouru ces éléments généraux au sujet des prophètes, nous allons nous porter sur le survol
de chacun des cinq grands livres des prophètes de l’AT.
12
Deuxième partie
SURVOL DE CHACUN DES LIVRES DES
GRANDS PROPHETES
SURVOL DU LIVRE D’ESAIE
« Venez donc et plaidons Dit l’Éternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, Ils deviendront blancs
comme la neige ; S’ils sont rouges comme l’écarlate, Ils deviendront comme de la laine. » (Ésaïe 1.18)
« Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités ; Le châtiment qui nous donne la paix est
tombé sur lui, Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. »
(Ésaïe 53:5 LSG)
INTRODUCTION
CONTEXTE HISTORIQUE
Ésaïe a vécu dans la seconde moitié du VIIIe siècle avant Jésus-Christ. En 740 avant Jésus-Christ, la
mort du roi Ozias (Esa 6:1) marqua la fin d’une longue période de tranquillité dont Juda et Israël avaient
bénéficié. Le reste du siècle va être dominé par les rois pillards assyriens : Tiglath-Piléser III (745-727),
Salmanasar V (727-722), Sargon II (722-705) et Sanchérib (705-681). Leur ambition n’était pas
seulement de piller, mais d’établir un empire. En 735, Jérusalem va sentir la vague du choc de leur
approche, quand les armées d’Israël et de Syrie parviennent à obliger le roi Achaz à entrer dans leur
coalition contre l’Assyrie. La confrontation d’Ésaïe avec le roi (chapitre 7) mit en pleine lumière le réel
enjeu de cette période ; le choix entre la foi paisible et les alliances désespérées. Israël paya sa révolte de
la perte des régions du nord (« la Galilée », Esa 9:1) en 734 environ et de son existence nationale en
722av. Jésus-Christ. Quant à Juda, il avait maintenant pour frontière une province assyrienne
comportant le territoire qu’avaient toujours occupé les dix tribus avec tout un mélange de peuple (2R
17:24 s.).
13
Puis Ézéchias succéda au roi Achaz. Une grande partie de l’énergie d’Ésaïe fut consacrée à le tenir en
dehors des aventures contre l’Assyrie. À la fin, cette lutte atteignit son paroxysme dans un rude conflit
entre le prophète et une fraction pro-égyptienne de la cour, comme en témoignent les chapitres 28-31. La
conséquence en fut la révolte d’Ézéchias contre l’Assyrie (chapitres 36,37), ce qui déclencha l’attaque
du puissant roi Sanchérib contre lui en 701 avant Jésus-Christ et laissa le petit royaume de Juda presque
anéanti en dépit de la miraculeuse délivrance de Jérusalem. Au chapitre 39.5-7, Ésaïe entrevoit, dans un
avenir lointain, la captivité de Babylone, fruit de la désobéissance du roi ; la seule réaction de ce dernier
n’est que le soulagement : « Il y aura paix et sécurité pendant ma vie. » Perspective agréable pour le roi,
mais impensable pour le prophète.
AUTEUR
Le point de vue traditionnel
Jusqu’aux temps modernes, le livre d’Ésaïe fut universellement considéré comme formant une unité et
comme étant l’œuvre du prophète Ésaïe qui a vécu au VIIIe siècle avant Jésus-Christ. (Lu 4:17 ; Jn
12:37-41 ; Ro 9:27-29; 10:20 s.)
La critique moderne
Selon Derek KIDNER l’idée d’une multiplicité d’auteurs n’a surgi qu’au cours des deux derniers
5
siècles. Cette contestation de la paternité entière du livre d’Esaïe dit que les chapitres 1-39 sont à Ésaïe,
et les chapitres 40-66 à un prophète anonyme vivant parmi les exilés de Babylone au VIe siècle.
Comme cet ouvrage constituait une suite appropriée du livre d’Ésaïe, suggère-t-on, il fut joint au texte
du prophète. Plus tard, étant anonyme, il perdit son identité distincte.
Les principaux arguments en faveur de cette thèse et de ses principales variantes sont: l’analogie de la
prophétie ; le style distinctif ; le vocabulaire et l’orientation théologique des chapitres 40 s.
Voyons quelques réponses à ces arguments de la critique moderne.

1. L’analogie de la prophétie.
Selon S. R. Driver, « l’analogie de la prophétie », c’est le fait que les prophètes s’adressent d’habitude
à leurs contemporains, alors que les gens qui sont visés dans les chapitres 40 s. sont surtout des exilés.
La prétention qu’un prophète ne s’adresse qu’à ses compatriotes, est contredite par Esa 13:1-14:27.
Babylone est considérée ici non pas comme la province assyrienne qu’elle était au temps d’Ésaïe, mais
comme la puissance mondiale qu’elle deviendra un siècle plus tard ; et Israël est consolé de sa longue
captivité là-bas (Esa 14:1-4). La prophétie est, comme un résumé des chapitres 40 à 48 qui, de l’avis
unanime, lui sont contemporains.
En plus du verset qui lui sert de titre (13.1) et qui attribue clairement cette prophétie à Ésaïe, on peut
relever comme l’a fait R. Margalioth, de nombreuses expressions qui ont leurs parallèles dans les
chapitres 1 à 39, et qui ne se retrouvent chez aucun autre prophète. Cet oracle apparent d’Esa 1:1-39:ss;
40:1-46:ss sont automatiquement attribués à une époque postérieure.
5
Sous Dir DONALD Guthrie, ALEX Motyer, ALAN M. Stibbs, DONALD J. Wiseman; Nouveau Commentaire Biblique;
Ed. Emmaüs (Suisse), 1970 ; 1991 ; p. 609
14
2. Le style distinctif
D’une part, le style distinctif des chapitres 40ss ne serait pas un argument valable contre leur rédaction
par Ésaïe ; car ces chapitres ne s’appliquent pas à une même situation et à aux auditeurs semblables à
ceux des chap 1-39. Mais si Ésaïe les a rédigés, ce fut dans sa vieillesse. C’est un message écrit, visant
une génération future en jetant à peine un coup d’œil sur le présent.
D’autre part, on trouve des thèmes des chapitres 1-39 aux chapitres 40s. Ce qui prouve qu’il y a une
unité et une complémentarité dans les deux parties de ce livre. Par exemple, la souveraineté de Dieu
dans l’histoire qui est le thème majeur du chp 40s, est annoncée à Sanchérib en Esa 37:26 (701 av. J-C)
sur un ton et dans des termes identiques à ceux des derniers chapitres. « Ne l’as-tu pas appris (cf. Esa
40:28) que je l’ai déterminé (cf. 41.4) il y a longtemps ?
3. Le vocabulaire présente des différences similaires.

À ce sujet, il faut relever d’une part que la première tâche d’Ésaïe, qui consistait à dénoncer le mal,
réclamait des mots comme « ronces et épines », le « fouet », la « tempête », le « reste » ; mais les
derniers messages de consolation et d’appel mettent l’accent sur l’initiative de Dieu pour « créer »,
« choisir » et « racheter ».
D’autre part, il faut relever le nombre important de termes communs aux deux parties d’Ésaïe, mais qui
ne se retrouvent que rarement ou jamais ailleurs dans l’Ancien Testament :
 « Le Saint d’Israël » (douze fois dans 1-39, treize dans 40-66) en est l’exemple le plus connu ;
 Plusieurs autres locutions pour Dieu: par exemple le terme « yoser » (celui qui forme, ou qui
projette) employé avec un pronom possessif (Esa 22:11; 29:16; 44:2) ; « celui qui est haut et élevé »
(Esa 6:1; 57:15 ; cf. Esa 52:13) ; « le Fort d’Israël » ; « le Puissant de Jacob » (Esa 1:24; 49:26;
60:16).
 Des désignations d’Israël rares ou uniques qui apparaissent dans les deux parties, telles que
« aveugle » (Esa 29:18; 35:5; 42:16-18), « sourd » (Esa 29:18; 35:5; 42:18; 43:8) ; « ceux qui
abandonnent l’Éternel » (Esa 1:28; 65:11), « rachetés de l’Éternel » (Esa 35:10; 51:11), « l’œuvre de
mes mains » (Esa 29:23; 60:21), « la plantation de l’Éternel » (Esa 5:7; 61:3).
4. La théologie d’Esa 1:1-39:s; 40:1-66: s

Pour ce qui est de la différence de la théologie entre Esa 1:1-39:s et Esa 40:1-66: s, il convient de savoir
que ces deux grandes parties du livre font face à des situations différentes et donnent un enseignement
complémentaire. Selon J. A. Motyer6, les prophéties de 1-39 conduisent à la prédiction d’une terrible
punition historique ; et les chapitres 40-66 sont un complément pour annoncer une période future de
restauration.
Quelques remarques sur Esaïe
6
J. A. Motyer;The « Servant Songs » in « The Unity of Isaïah », TSF Bulletin, Spring 1957, pages 3-7
15
Son nom
Derrière son nom se cachent deux mots: "Dieu" et "salut". Ainsi la plupart affirment que son nom
signifie « Dieu est salut ». Esaïe est né vers 770 av. J.C. et il est mort autour de 680.
Sa personne et sa famille
Il est le fils d'Amots. Oswalt7 nous rappelle la tradition juive qui dit qu’Ésaïe serait le frère du roi
Amatsia, père d’Ozias. Selon Es 7.3, 37-39, il avait un accès facile auprès du roi, ce qui ne l’est pas
pour Jérémie. Il connaît très bien le contexte politique, social et religieux de son peuple et de son temps.
C’est un grand érudit. Nous trouvons dans le livre des allusions à l’histoire, à la politique, à la nature
humaine, aux sciences naturelles, à l’agriculture etc. Il a passé une grande partie de sa vie au cœur des
affaires nationales et internationales de l’époque. Sa crainte de Dieu bannit ses peurs des hommes (Esa
1 :1-10). Tout en sachant que son message ne plaît pas à ses contemporains, il le délivre tel que Dieu le
lui demande. Ainsi Ésaïe apparaît comme un homme fidèle à Dieu. Il vit à Jérusalem avec sa femme qui
s'appelle "la prophétesse" (Es 8.3). De leur union sont sortis au moins deux fils:
 Es 7.3 Schear-Jaschub "le reste reviendra"

 Es 8.1-3 Maher-Chalal-Hasch-Baz "se précipiter sur le butin"
Son ministère
Sa vocation se situe autour de 740 av. J.C. Il avait probablement 30 ans au moment de sa vocation. Il a
exercé un ministère public durant 40 ans. Son message s'adressait surtout à Juda et à Jérusalem, mais
aussi souvent au royaume du Nord (Es 9.8-10.4). Dans son message, il annonce le jugement de Dieu à
venir et il insiste beaucoup sur le fait qu'il faut se détourner du formalisme religieux pour se tourner
véritablement vers Dieu et attendre de Lui le salut. Avec beaucoup de force et de rigueur, il s’oppose à
toute alliance avec les grandes puissances (Assyrie, Égypte). Son peuple doit se confier en Dieu Seul.
Jusqu'à la mort d’Ézéchias en 697 (?), Ésaïe était un homme respecté malgré son message très
dérangeant. Mais les choses se sont empirées avec le roi Manassé qui tourne le dos à Dieu et qui part à
la chasse des prophètes. C’est probablement sous le règne de Manassé qu’Ésaïe dans sa vieillesse, a écrit
les chapitres 40-66.
Selon la tradition juive présentée dans le livre apocryphe de « L’assomption d’Ésaïe »8, il a subit le
martyr sous Manassé (697-642 av. J.C.). Ce mauvais roi l'aurait fait scier vivant dans un tronc d'arbre Cp
Hé 11.37.
Le cadre historique du livre

Passages bibliques à lire: 2 Rois 14-21 ; 2 Chroniques 26-33 ; Osée ; Michée
Le royaume de Juda a connu deux grandes crises historiques ; celle de 734 sous Achaz (Es 7) et celle de
701 sous Ezéchias (Es 36-37)
Il exerce son ministère public sous 4 rois différents : Ozias ; Jotham ; Achaz ; Ezéchias
7
The New International Commentary on the Old Testament, Isaiah 1-39 (Eerdmann’s Publishing, 1986), page 82
8
Bible d’étude du Semeur, édition 2000, page 954
16
La situation nationale
1. Rappelons-nous d’abord qu’Israël devait respecter le culte exclusif de son Dieu dans le pays
promis. Cela faisait partie du contrat. Dans la mesure où le peuple de Dieu restait fidèle à Son Dieu,
Celui-ci assurerait son existence, sa sécurité et le peuple allait croître dans le pays.
2. Les rois étaient entre autre responsables du respect du culte de Dieu et de la fidélité à
l’alliance. C’est par rapport à Dieu et non pas par rapport à leur politique qu’ils étaient jugés
premièrement. Cela ressort très clairement des livres des rois et de chroniques. En effet ces deux
livres constituent une évaluation spirituelle des rois du peuple de Dieu.
3. Israël va perdre peu à peu sa liberté et son autonomie. Le royaume du Nord tombe et la
population est déportée en Assyrie (722). De 609-605 ce sont les Égyptiens qui exercent leur
pouvoir sur eux. Finalement de 605-587 ce sont les Babyloniens qui dominent sur eux et cela jusqu'à
la chute finale de Jérusalem en 586.
Sous Ozias (781-740)

Lectures : 2 Rois 15.1-7, 2 Chr 26
Règne : Il a 16 ans quand il devient roi et il règne pendant 52 ans.
Caractéristiques : Prospérité, stabilité, infidélité
Durant cette période, les prophètes Amos, Osée et Michée exercent leur ministère. Le roi Ozias est
l’un des rois qui a le plus régné. Selon les livres de Chroniques, le roi Ozias a connu d'abord une période
de fidélité à Dieu au temps d’un prophète du nom de Zacharie. Avec lui, Ozias cherche la face de Dieu.
Cette période est marquée par le succès et la prospérité à tel point qu’on peut comparer cette période à
celle de Salomon. Mais, cette prospérité a largement contribué à l'orgueil, la corruption, la cruauté et
l'oubli de Dieu. Le culte est devenu de plus en plus formaliste.
Les prophètes ont renouvelé leurs appels à la repentance. Mais, le peuple s'est engagé sur le chemin de la
décadence et le roi Ozias est allé jusqu’à brûler des sacrifices sur l'autel des parfums. Lorsque le
souverain sacrificateur s’est engagé à le reprendre, il a osé mettre la main sur celui-ci. À ce même
instant, il a été frappé par une lèpre. Il passera le reste de sa vie dans une maison isolée. Et son fils
Jotham régnera à sa place (2Chr 26 :3-23).
Sous Jotham (751-736)

Lectures : 2 Rois 15.32-38, 2 Chroniques 27
Caractérisés : Prospérité, faiblesse, corruption
La prospérité matérielle se poursuit. Le pays est rempli d’argent et d’or (Es 2.7). Les chapitres 2-4
d’Ésaïe s’inscrivent peut-être dans cette période. Globalement Jotham a été un bon roi. Cependant, son
règne a été entaché de plusieurs points sombres :
 Les hauts lieux et le culte "mélangé"
17
 Le développement de la corruption
 L'augmentation des clivages entre les riches et les pauvres (Es 5.8)
 L'accroissement de l'orgueil et de l'injustice (Es 3.16-26)
 L'alcoolisme et l'immoralité (Es 5.11 ; 22)
Notons également que Jotham n’a jamais osé franchir la porte du temple (2 Chr 27.2), est-ce par peur de
ce qui est arrivé à son père! Sur le plan militaire, il a connu plusieurs succès. Il a pu maintenir le
royaume de Juda dans sa puissance et sa prospérité. Mais un conflit avec une coalition syro-Éphraïmite
se pointe à l’horizon (2 R 15.38).
Sous Achaz (736-716)

Lectures : 2 Rois 16, 2 Chroniques 28
Règne : Il a 20 ans quand il devient roi et il règne pendant 16 ans
Caractéristiques : Décadence
Dès le début de son règne, il se trouve engagé dans un grave conflit avec la Syrie et le royaume du Nord.
Il est un mauvais roi (2 Chr 28).
 Il suit des pratiques horribles des nations d’alentour au lieu de suivre Dieu
 Il offre des sacrifices sur des hauts lieux et il fait passer son propre fils par le feu (2 Rois 16.3)
 Il introduit des idoles assyriennes à Jérusalem (2 R 16.10-18)
 Il ferme finalement le temple et interdit le culte de Dieu (2 Chr 28.24)
Ahaz porte une grande responsabilité dans le déclin du peuple de Dieu. Nous le voyons au chapitre 7 où
une grande crise apparaît (734) et qui dominera toute la première partie du livre d’Esaïe.
Sous Ézéchias (727 - 698 ou 716 - 687)

Lectures : 2 Rois 18-20, 2 Chroniques 29-32
Caractéristiques : Retour à Dieu, prospérité, instabilité
Ézéchias est un roi pieux. Il collabore avec Ésaïe et lui demande souvent conseil. Sous son règne, le
temple ouvre à nouveau ses portes et le culte est rétabli. Une Pâque solennelle est célébrée. Même un
grand réveil se produit. L’Écriture lui accorde une grande place dans les livres des Rois, Chroniques et
même dans Ésaïe. Avec Ézéchias tout un peuple se met à espérer.
Achaz, son prédécesseur était pro-assyrien. Quant à lui, il est anti-assyrien. Ézéchias cherche à entrer
dans une coalition avec l'Égypte, surtout entre 713-711, et même avec Babylone à partir de 711, pour se
soulever contre l'Assyrie. C’est l’un des très rares rois qui a réussi à s’opposer partiellement à l’empire
assyrien. Mais, devant l’attaque de Sanchérib, il a failli tout perdre. Déjà il était obligé de vider les
trésors du temple pour les envoyer au roi assyrien en espérant que cela l’apaiserait. Mais, Sanchérib ne
s’est pas laissé arrêter par cela. Il a envahi tout le pays. Seule la ville de Jérusalem lui résistait encore. Il
18
fait recourt à Dieu dans la prière et dans l’humilité et Dieu a manifesté une délivrance spectaculaire (Esa
36 :4-37 :38). Mais, devant la délégation babylonienne, il fait preuve d’orgueil au lieu de saisir cette
occasion pour témoigner de son Dieu (Esa 39 :1-8).
Sous Manassé (697-642)

Lectures : 2 Rois 21.1-17, 2 Chroniques 33.1-20
Caractéristiques : Corruption, infidélité, repentance
C’est un des plus jeunes rois à monter sur le trône, et également celui qui a régné le plus longtemps.
Manassé est un très mauvais roi. Il a détruit les réformes entreprises par Ézéchias son père. Il a répandit
beaucoup de sang innocent, élevé des sanctuaires païens, pratiqué l’idolâtrie, l’occultisme et il a fait
passer un de ses fils par le feu. Son attitude hostile à Dieu et sa méchanceté ont déclenché contre lui la
colère de Dieu (2 Chr 33.1-11).
C’était un des plus mauvais rois dans l’histoire de Juda et cela malgré le fait qu’il ait eu en Ézéchias un
très bon père. Mais, dans sa vieillesse, il revient à Dieu suite à une profonde humiliation (2 Chr 33.11-
13).
La situation internationale
L'empire assyrien
La Mésopotamie a joué un très grand rôle dans l’histoire de l’humanité. Georges Roux9 : « Parmi les
quatre ou cinq grandes civilisations de l’ère pré-chrétienne, la mésopotamienne présente la
particularité d’être à la fois la plus ancienne, la plus longue, sans doute la plus importante, tant par
l’influence qu’elle a exercé sur l’ensemble du Proche-Orient et sur le monde grec que par sa
contribution au développement matériel et spirituel de l’humanité. »
C’est en 911 que l’Assyrie se réveille. Adad-Nirari II parvient à desserrer l’étreinte araméenne et ouvre
le plus brillant chapitre de l’histoire assyrienne. Mais c’est Ashurnasirpal (883-859) qui devient le
premier des grands monarques de la période néo-assyrienne (911-609). Voici les termes qui le
caractérisent selon Georges Roux 10: Ambition, énergie, courage, vanité, cruauté et magnificence.
Lisons un petit extrait d’un récit de conquête décrit par Georges Roux11 « Je bâtis un pilier devant la
porte de la ville et j’écorchais tous les chefs qui s’étaient révoltés contre moi et j’étalais leur peau sur le
pilier. Certains d’entre eux, je les emmurais dans le pilier, d’autres, je les transperçais sur des pieux,...
Je brûlai beaucoup de prisonniers parmi eux. Je capturais beaucoup de soldats vivants. De certains, je
coupai les bras ou les mains ; d’autres, je coupai le nez, les oreilles et les extrémités. J’arrachais les
yeux de nombreux soldats… Je pendais leurs têtes à des arbres autour de la cité. Je brûlai leurs
adolescents, garçons et filles... J’abattais 6150 de leurs guerriers par l’épée... »
9
La Mésopotamie, Points Histoire (Éditions du Seuil, 1995), page 13
10
11
19
Salmanasar III (858-824)
Son fils Salmanasar III passe la plupart du temps de sa vie sur des champs de batailles. C’est le temps
de la reconquête cruelle.
Les rois assyriens ayant vécu durant la période de la vie d’Ésaïe
Leur ambition n'est pas seulement de piller, mais d'établir un empire. Dans la poursuite de ce but, ils
déracinent et transplantent des populations entières, réprimant tout signe de révolte par de promptes et
horribles représailles.
Tiglath-Piléser III (745-727)

Il s’est rendu particulièrement célèbre par ses actes de cruautés. Selon ses propres expressions, il
« fracassa comme des pots »12 tous ses ennemis. Une des grandes innovations de Tiglath Piléser III est
la pratique des déportations massives avec brassage des populations.
D’autres rois pratiquaient la déportation des pays insoumis ; mais, pas comme celles commises par
l’empire assyrien. Selon Georges Roux 13: « Cette politique fut poursuivie par les successeurs de
Teglath-Phalazar et l’on a estimé à quatre millions et demi le nombre total de personnes déplacées par
les Assyriens à l’intérieur de l’empire en trois siècles environ. »
Toujours selon Georges Roux, les Assyriens poursuivent plusieurs buts avec ces déportations 14 : « Car
si l’un des buts de ces déportations était de punir les rebelles, de briser leur moral et d’éliminer tout
esprit national, elles répondaient aussi à d’autres impératifs : peupler des villes nouvelles dans les pays
conquis et en Assyrie même, repeupler des régions abandonnées pour y développer l’agriculture, et
enfin, procurer aux Assyriens non seulement des soldats et une main-d’œuvre affectée aux travaux
pénibles, mais aussi…des artisans et des artistes, voire des hommes d’affaires, des scribes et des
savants. » Quant à leur statut, ces déportés n’étaient pas des esclaves, mais étaient comptés parmi le
peuple assyrien.
Tiglath-Piléser III soulève une véritable tempête de panique. Il mène plusieurs expéditions militaires
dans le nord-ouest surtout à partir de 742. Afin d’éviter des guerres extrêmement cruelles, de nombreux
princes de Syrie et de la Palestine présentent des tribus et des cadeaux pour s’attirer la faveur du
terrible roi. Parmi ces princes, nous trouvons également Menahem, roi d’Israël (2 R 15.19-20).
Salmanasar V (727-722)
La mort de Tiglath-Piléser III suscite quelques espoirs de liberté. Plusieurs nations dans différents
endroits s’unissent pour tenter de se défaire du joug assyrien. Ces mouvements d’insurrection ont
également eu lieu en Palestine. Osée, le dernier roi d’Israël y participe. Dans cette perspective, il conclut
12
Expression cité par George Roux dans La Mésopotamie, Points Histoire (Éditions du Seuil, 1995), page 332
13
14
La Mésopotamie, Points Histoire (Editions du Seuil, 1995), page 353 et 354
20
une alliance avec l’Égypte (2 Rois 17.4). Mais, Salmanasar V ne se laisse pas faire si facilement. Il
mène plusieurs campagnes pour mater ces mouvements de révolte. En 722, Israël, le royaume du Nord
tombe définitivement entre les mains des Assyriens sous le règne du successeur de Salmanasar V,
Sargon II, qui emmènera le peuple en captivité (2 Rois 17.5-6). Georges Roux écrit à ce sujet : « De
Salmanasar V, fils de Teglath-Phalazar,… Le seul exploit qu’on puisse lui attribuer est la prise de
Samarie, motivée par la révolte d’Osée, et la disparition du royaume d’Israël transformé en province
assyrienne et plus tard peuplé d’Arabes et de Babyloniens. »
Sargon II (722-705)
À la mort d’un souverain assyrien, des mouvements de révolte éclataient un peu partout et de plus en
plus forts. Ainsi Sargon II aura à combattre plusieurs mouvements importants.
Selon Georges Roux15:« … ni les Égyptiens ni les Élamites ne se sentaient assez forts pour affronter le
géant en marche, ils adoptèrent une politique de harcèlement consistant à fomenter des révoltes parmi
les vassaux de l’Assyrie et à soutenir militairement et financièrement tous les peuples qui désiraient se
libérer. On vit alors l’Élam, oubliant quelque trois mille ans de haines et de guerres, s’allier aux
Babyloniens et les Égyptiens aider les Philistins et autres villes Asiatiques qui leur avaient jadis donné
tant de mal. À partir du règne de Sargon l’histoire de l’Assyrie va pratiquement se résumer à une lutte
contre d’incessantes révoltes et contre ceux qui les attisaient. »
Sanchérib (705-681)
La mort de Sargon II lors de sa campagne militaire contre Tabal, suscite de nouveaux troubles. Sous la
propagande égyptienne, plusieurs pays en Phénicie et en Palestine s’unissent pour briser les liens des
Assyriens. Dans cet élan, Ézéchias participe à une coalition formée de Philistins, Édomites et
Moabites.
Sanchérib investit ses trois premières années pour mater une sérieuse révolte à Babylone. Ensuite, en
701, il se met en marche contre la Palestine pour y châtier les peuples révoltés. Les armées assyriennes
avancent. Dans un premier temps ils détruisent Tyr qui ne se relèvera plus. Devant cette victoire
éclatante sur Tyr, plusieurs pays capitulent, d’autre résistent encore. Sanchérib continue ses attaques
contre les villes Philistines, Akron et Askelon. Sanchérib détruit littéralement tout ce qui se trouve sur
sa route. Il pénètre de plus en plus dans l’intérieur du pays. La ville de Lakich tombe entre ses mains.
L’armée égyptienne qui est montée pour protéger ses alliées est également mise en déroute. Sanchérib
avance vers Jérusalem et fait le siège de la ville (2 Rois 18.19, 2 Chr 32.1-19, Es 36-37). Sanchérib
s’est donc emparé de pratiquement tout le territoire de Juda, sauf de Jérusalem. Dans ce moment difficile
Dieu intervint suite à l’humilité et à la prière du roi Ézéchias, et par le canal d’un ange, 185 000
Assyriens furent tués et par la suite leur roi.
Les thèmes principaux du livre
15
La Mésopotamie, Points Histoire (Editions du Seuil, 1995), page 357
21
1. La personne de Dieu
Dieu tient sa première place dans le livre d’Ésaïe. Tout émane de Lui et tout converge vers Lui.
La sainteté de Dieu
Ésaïe appelle Dieu souvent « Le Saint d’Israël ». Nous le trouvons 26 fois, 12 fois dans les chapitres 1-
39 et 14 fois dans les chapitres 40-66. Cette expression est rarement utilisée ailleurs. C’est à partir de sa
rencontre et de sa vocation (Es 6) qu’Ésaïe va utiliser ce terme. Motyer16 nous indique les trois
directions de cette prise de conscience de la sainteté de Dieu par Ésaïe :
 Sainteté dans sa transcendance (Es 6.1)
 Sainteté dans son jugement (Es 6.5)
 Sainteté dans son salut (Es 6.6)
De sa sainteté découle à la fois:

 Le jugement (Es 24.1-3, 53.5-6, 66.24)
 Le salut et la grâce (Es 1.27)
Il est le Seul Vrai Dieu, le Dieu unique et différent de toutes les créatures (Es 6.1, 8.12-13, 37.23, 40.25,
45.15, 55.8-9, 60.9). Dieu est absolument pur. Il est en plein contraste avec son peuple. Leur conduite
marquée par l’hypocrisie, le mensonge, le vol, l’oppression et l’assassinat est un affront à sa nature (Es
1.4, 21-23, 5.20, 9.16. Le refus d’Israël de placer sa confiance en Lui est également un affront à sa
sainteté (Es 8.13, 30.11-12, 31.1. L’adoration d’autres dieux que lui est une des pires offenses à la
sainteté de Dieu (Es 44.9-20.
La souveraineté de Dieu
Ésaïe montre que Dieu est souverain dans l’histoire. Dieu n’est pas un dieu local ou régional, comme il y
en avait de partout à l’époque. Mais Dieu est le Seul Vrai Dieu conduisant le destin de l’humanité. Dieu
et non les idoles, a des plans et des projets pour les hommes (Es 14.24-27, 19.12, 23.8-9, 25.1, 37.26,
45.9-11, 46.10-11). Cette souveraineté de Dieu s’étend à tous les âges.
Ainsi, Ésaïe présente le Dieu souverain de toute éternité et pour toute l’éternité. Puisque Dieu est seul
Dieu, il connaît le passé, le présent et l’avenir. Pour cela, ses prophètes peuvent annoncer des choses
futures (Es 44.6-8, 45.20-23). Les empires même les plus grands et les plus redoutables ne sont que des
instruments dans sa main (« hache », « scie », « bâton », Es 10.15). Personne ne peut s’opposer à Lui (Es
42.8-9, 16-17, 43.18-19, 46.11, 48.6-8). Il est le Seul et unique Dieu universel. Ni l’Assyrie, ni la
Babylonie ni les Mèdes et les Perses sont plus forts que Dieu. Puisque Dieu est Souverain, Il est digne
de notre confiance, de notre soumission et de notre obéissance.
La gloire de Dieu
La gloire de Dieu est un autre thème majeur. Le terme revient 37 fois dans Ésaïe.
16
The Prophecy of Isaiah, Inter Varsity Press, 1993, page 17
22
2. La personne du MESSIE
À cause de son enseignement sur le Messie à venir, Ésaïe est parfois plus présenté comme un
évangéliste que comme un prophète. Selon Archer 17: « Ésaïe annonce le Messie avec tellement de
détails qu’il a été appelé à juste titre « le prophète évangélique ». On trouve chez lui des aperçus
christologiques plus profonds que nulle part ailleurs dans l’Ancien Testament. » Relevons trois groupes
de textes clés révélant de façon extraordinaire la personne et l’œuvre du Messie :
 La naissance, l’œuvre et le règne du Messie (Es 7, 9, 11)

 Les quatre chants du Serviteur (Es 42.1-4, 49.1-6, 50.4-9, 52.13-53.12)
 Le Messie conquérant et son peuple (Es 60-62)
3. Le peuple de Dieu
En ce qui concerne le peuple de Dieu, nous nous limitons à quelques brèves remarques. Dans un
premier temps nous trouvons un constat douloureux. Le peuple de Dieu n’est pas à la hauteur de sa
vocation.
1. Le peuple ne vit pas dans la sainteté (Es 1; 59.1-15)
2. Le peuple ne vit pas dans la foi (Es 2.22)
3. Le peuple est appelé à être châtié (Es 2.6-21 ; 3.1-4.1 ; 8.1-22)
4. Le peuple est appelé à être restauré (Es 40-48)
La notion de cité
La notion de cité est également très présente dans le livre. Nous trouvons de nombreuses descriptions,
réflexions et prophéties au sujet de Jérusalem. Cette ville conquise et érigée comme capitale par David
prend une place importante dans les écrits prophétiques. Jérusalem devient la ville de la révélation, de
la victoire et du salut de Dieu. C’est à travers cette ville que Dieu établit Sa royauté et qu’il exécute Son
plan de salut. Mais, nous trouvons également Babylone qui devient dans les écrits prophétiques « l’anti-
Jérusalem », la ville marquée par la rébellion, le péché et finalement la destruction. Nous trouvons ces
deux villes depuis le livre de la Genèse jusqu’à l’Apocalypse.
La place d’Ésaïe dans la Révélation et dans l’histoire
Le livre d’Ésaïe a joué un rôle très important dans l’histoire d’Israël et dans l’histoire de l’Église. Ici
nous nous contentons juste de quelques brèves remarques :
 Les Juifs avaient un intérêt tout particulier pour le livre d’Ésaïe. Ce livre était fort connu par tous les
Juifs. A Qumram les historiens ont trouvé de larges portions du livre d’Ésaïe ainsi que des
commentaires.
 Les auteurs du NT ont fait un très large usage du livre d’Ésaïe.
 Les évangiles, les Actes, Paul et l’Apocalypse évoquent souvent des paroles d’Ésaïe.
17
Introduction à l’Ancien Testament (Emmaüs, 1978), page 364
23
 On estime qu’il y a environ 250 références à Ésaïe dans le NT.
 Son nom figure 20 fois dans le NT. Jésus Lui-même a souvent cité Ésaïe.
 Nous pouvons établir des liens particulièrement nombreux entre Ésaïe et Apocalypse.
 Parmi les utilisations d’Ésaïe du NT relevons particulièrement celles qui insistent sur
l’évangélisation des païens. Cet élément quelque peu révolutionnaire pour les Juifs se trouvait fort
appuyé par le message d’Ésaïe (Es 42.6, 49.6). Paul s’est référé à Ésaïe pour défendre sa mission
auprès des païens. Plusieurs pensent qu’Ésaïe 49 a joué un rôle clé dans la compréhension
missionnaire de Paul. En étudiant Ésaïe, nous comprendrons mieux la pensée de Paul !
 Dans l’histoire de l’église, le livre d’Ésaïe a également joué un rôle central.
 Les Pères de l’église ont souvent cité et commenté les textes d’Ésaïe.
 Jérôme disait que tous les mystères de Christ se trouvaient dans ce livre.
 Certains vont même jusqu'à affirmer que la vie de Christ était dans un premier temps interprété
davantage à partir du livre d’Ésaïe que des évangiles.
 De nombreux textes d’Ésaïe, comme par exemple Es 55.10-11 se trouvent au cœur des
redécouvertes scripturaires des Réformateurs. Lors d’un de ses premiers sermons de la réforme,
Luther a prêché sur Es 40.8 en insistant sur la valeur permanente de la Parole de Dieu.
Plan du livre
Le salut par le Messie Roi (1-35)
Messages pour Juda (1-6)
Dieu s’adresse à son peuple rebelle (Es 1)
Dieu révèle la gloire future de son peuple (2.1-5)
Dieu annonce le châtiment nécessaire (2.6-21)
L’appel : Cessez de vous confier en l’homme (2.22)
Dieu décrit le châtiment à venir (3.1-4.1)
Dieu révèle la gloire future de son peuple (4.2-6)
Dieu s’adresse à son peuple rebelle (5-6)
L’annonce du règne du Messie (7-12)

La naissance du Messie (7)
Le châtiment du peuple de Dieu (8.1-22)
La délivrance par le Messie (8.23-9.6)
Le châtiment du peuple de Dieu (9.7-10.34)
Le règne du Messie (11-12)
Messages pour les nations (13-35)

Messages aux nations (13-23)
24
Jugements et promesses universels (24-27)
Messages au peuple de Dieu (28-33)
Jugements et promesses universels (34-35)
Morceau historique de transition (36-39)
L’exploit de foi d’Ézéchias (36-37)

Première attaque assyrienne (36-37.7)
Deuxième attaque assyrienne (37.8-38)
Les limites et les faiblesses d’Ézéchias (38-39)

La maladie et la guérison d’Ézéchias (38.1-22)
La mission de Mérodak-Baladân (39)
Le salut par le Messie Serviteur (40-66)
L'annonce d'un rédempteur (40-48)

Dieu console son peuple (40)
Dieu contrôle l’histoire (41)
Dieu promet une libération (42.1-43.13)
Dieu confirme son amour (43.14-44.5)
Dieu vit et agit (44.6-23)
Dieu présente son libérateur (44.24-45.25)
Dieu fera tomber les idoles babyloniennes par son serviteur (46
Dieu fera tomber l’empire babylonien par son serviteur (47)
Dieu appelle son peuple à l’écouter (48)
L’œuvre du rédempteur (49-57)

La mission du serviteur de Dieu (49)
L’obéissance du serviteur de Dieu (50)
Le salut du serviteur de Dieu (51)
La délivrance du serviteur de Dieu (51.9-52.12)
Le triomphe du Serviteur de Dieu (52.13-53.12)
La joie du salut du peuple de Dieu (54)
25
L’accessibilité du salut (55)
L’universalité du salut (56.1-8)
La condamnation des mauvais serviteurs (56.9-57.21)
Le règne du rédempteur (58-66)

Dieu dénonce la fausse spiritualité (58)
Israël est séparé de Dieu par le péché (59.1-15)
Le guerrier divin arrive (59.16-21)
Le règne de Dieu (60)
Le Messie et son peuple (61)
Le salut du peuple de Dieu (62)
Le guerrier divin arrive (63.1-6)
Israël prie (63.7-64.11)
Dieu responsabilise son peuple (65-66)
SURVOL DU LIVRE DE JEREMIE
« Ta méchanceté te châtiera, et ton infidélité te punira, Tu sauras et tu verras que c’est une chose
mauvaise et amère D’abandonner l’Éternel, ton Dieu, Et de n’avoir de moi aucune crainte, Dit le
Seigneur, l’Éternel des armées. »
(Jérémie 2:19 LSG)
INTRODUCTION
La place du livre dans la Bible
26
Selon Joël Prohin18, Le livre de Jérémie est l’un des plus longs livres de la Bible : en nombre de mots,
il égale presque les 150 Psaumes. Il est nettement plus long que les deux autres « grands prophètes »,
Ésaïe et Ézéchiel. Il est 60 fois plus long que le plus court livre de l’A.T., le prophète Abdias.
L’auteur du livre
La prophétie est écrite par Jérémie (Yirmeyahou ou Yirmeyah, en hébreu). Le nom signifie
probablement « Jéhovah élève », peut-être dans le sens de poser une fondation, d’où Jéhovah établit.
« Exalté de Jéhovah » est un autre sens possible19. Le prophète était le fils de Hilkija, un sacrificateur
d’Anathoth. Jérémie est de la tribu de Lévi et descendant d’Aaron par Ithamar et Eli (I Sam. 1 : 9 ; 2 :
27-36 ; 14 : 3 ; 22 : 20). Jérémie est cité ailleurs dans la Bible ; dans Mt. 2 : 17 ; 16 : 14 ; 27 : 9.
Le temps du prophète
Jérémie fut appelé au service du Seigneur la 13e année du règne de Josias roi de Juda, 1 : 2, c’est-à-
dire en 628 ou 627 av. J.-C. Il a prophétisé sous les rois suivants :20
 Josias (2Rois 22 à 23 ; II Chro. 34 à 35) qui régna 31 ans, de 640 à 609 av. J.-C.
 Joachaz (2Rois 23 : 31 ; 36 : 1) qui régna 3 mois, en 609 av. J.-C.
 Jojakim (2Rois 23 : 36 ; 36 : 5) qui régna 11 ans, de 609 à 598 av. J.-C.
 Jojakin (2Rois 24 : 8 ; 36 : 9) qui régna 3 mois, en 597 av. J.-C.
 Sédécias (2Rois 24 : 17 ; 36 : 11) qui régna 11 ans, de 597 à 586 av. J.-C.
Son ministère a continué :
 sous le gouverneur Guédalia, chap. 39 à 41, de juillet à septembre 586 av. J.-C. lors de l’émigration
d’un groupe de Juifs en Égypte où Jérémie fut emmené de force, chap. 42 à 44.
Son ministère a duré plus de 40 ans, de 627 à 585 environ av. J.-C. Il était d’abord un contemporain des
prophètes Sophonie et Habakuk (en Juda), puis d’Ézéchiel et de Daniel (les deux prophètes de l’exil à
Babylone).
Le roi Josias (1 :2), devenu roi très jeune s’engage à rechercher Dieu et suscite un grand réveil spirituel.
Mais, il meurt très jeune dans une bataille à Méguiddo lorsqu’il veut s’opposer au Pharaon Néco qui
monte vers le Nord pour combattre Babylone (2Chro 34-35 cf. Jé. 22 : 15).
Joachaz, un fils de Josias (appelé Schallum, 1Chro. 3 : 15 ; Jé. 22 : 11 ), ne règne que 3 mois ; car, il
est déposé tout de suite par le Pharaon Néco et emmené en Égypte où il meurt (2Chro 36 :1-3).
Jojakim, (ancien nom : Eliakim), frère aîné de Joachaz (cp. 2Rois 23 : 31 et 36), est investi par Néco à
sa place. Il taxe sévèrement le peuple pour payer la contribution réclamée par l’Égypte. En même temps,
il se construit un palais luxueux par le travail forcé et l’oppression (Jé. 22 : 13, 14,17 ) et le peuple
18
JOËL Prohin; Un plan pour le livre du prophète Jérémie, Publié dans Promesses n° 197, Juillet-septembre 2016- Sujet:
Bible; p. 1
19
MacDonald ; Le Commentaire du Disciple ; Bible Online
20
Commentaire des livres prophétiques ; cours bibliques Emmaüs, N. 4A.
27
retourne à l’idolâtrie. Pendant son règne, les Égyptiens sont vaincus à Carchémisch en 605 av. J.-C. par
Nébucadnetsar. Ce dernier descend vers le Sud et assujettit le royaume de Juda pendant trois ans
(2Rois 24 : 1 ). Il emmène aussi une partie des ustensiles du Temple ainsi que quelques jeunes gens de la
famille royale et des nobles du pays (Da. 1 : 1-4 ). Ce fut la 1ère phase de la déportation babylonienne.
Lorsqu’en 601 av. J.-C. Nébucadnetsar est arrêté à la frontière de l’Égypte et retourne dans son pays où
il met beaucoup de temps à se remettre de cette défaite, Jojakim se soulève avec quelques autres vassaux
de Babylone. Mais en 598 av. J.-C., Nébucadnetsar retrouve sa puissance et monte contre Jérusalem
pour l’assiéger. C’est alors que Jojakim meurt subitement21.
Jojakin, son fils, règne à sa place. Mais, après 3 mois, il se rend aux Babyloniens (en mars 597). Le roi
et sa famille, des nobles, des fabricants de serrures et des charpentiers, soit en tout 10 000 personnes y
compris Ézéchiel, sont alors emmenés en captivité à Babylone, ainsi que les trésors du roi et du
Temple22. Ce fut la 2e phase de la déportation babylonienne (2Chr 36 :8-10 cp Jér 52 :31-33).
Sédécias, un autre fils de Josias (ancien nom : Mattania, 2Rois 24 : 17 ; 2Chr 36 :10-11), prend alors la
fonction de roi sur l’ordre de Nébucadnetsar. Mais il se détourne de l’Éternel et n’écoute pas le prophète
Jérémie qui insistait sur la soumission au roi de Babylone. Il se révolte contre Babylone malgré son
serment de fidélité et les avertissements de Jérémie de ne pas compter sur l’aide égyptienne (2Chro 36 :
12-13 ;). Nébucadnetsar vient alors une nouvelle fois attaquer Jérusalem et s’en empare après un long
siège, en juillet 586 av. J.-C. Sédécias est amené à Ribla où Nébucadnetsar fait tuer ses fils devant lui
avant de lui crever les yeux et de l’emmener en captivité à Babylone. En août 586 av. J.-C., Jérusalem
est pillée et brûlée entièrement, y compris le Temple de Salomon 23(Jér 37-39). Ce fut la 3e phase de la
déportation babylonienne.
Un reste du peuple vivant à la campagne se maintient en Juda, sous l’autorité de Guédalia (petit fils de
Schaphan, secrétaire de Josias, II Rois 22 : 3), mais celui-ci est assassiné deux mois après par Ismaël, de
la famille royale, sous l’instigation du roi d’Ammon. Craignant la vengeance du roi de Babylone, un
groupe de Juifs s’enfuit alors en Égypte où il continue à s’adonner à l’idolâtrie (Jér 44 : 16-18).
La composition du livre
Le livre a été écrit par Baruc sous la dictée de Jérémie (Jér 36 : 1-4 ; 45 : 1). Sa première partie a
d’abord été détruite par le roi Jojakim (36 : 23°, mais elle a été récrite ensuite et Jérémie lui a ajouté
d’autres sections, 36 : 28,32. Il est descendu avec son maître en Égypte (Jér 43:6). Il est probable que le
livre ait été remanié plusieurs fois par la suite, car il n’est pas arrangé selon un ordre chronologique.24
La vocation de Jérémie
Jérémie est appelé au ministère à un moment le plus sombre de l’histoire d’Israël (1Rois 17 :1; 19:18 ;
Jér 1:4-5). Mais, celui-ci encore très jeune et inexpérimenté (il n’a certainement pas encore l’âge requis
21
22
23
Ibid.
24
28
de 25 ans pour le sacerdoce, No. 8 : 24; I Chro. 23 : 24), recule devant la grandeur de cette tâche de
prophète (Jér 1:6). Dieu n’accepte pas ces excuses, (cf Moïse, Ex. 3 et 4 ; I Co. 1 : 26-31 ; 2 Co. 4 : 7 ;
12 : 9 ). Il lui promet Sa présence et Son secours en toute circonstance et Il lui touche la bouche pour le
rendre capable de vaincre sa timidité et de transmettre avec fidélité et autorité son message (1 : 8 cf Ro.
8 : 31 ; Hé. 13 : 5-6).
Jérémie est appelé à être “ prophète des nations ” car, ses messages s’adresseront non seulement à
Israël ; mais, aussi à de nombreuses nations étrangères (1:5,10; 25 : 46-51).
La mission que Jérémie reçoit est précise et double (une partie négative et une partie positive) :
 arracher, renverser, exterminer et détruire (partie “ négative ” du ministère de Jérémie)

 bâtir, planter (partie “ positive ” du ministère du serviteur de Dieu)
Autrement dit, son message comportera une partie d’avertissements sur la venue du jugement et une
petite partie des promesses de réconfort et de bénédictions.
Jérémie devra donc s’attendre à rencontrer de l’opposition et même des persécutions, de la part des rois
de Juda, des princes et des sacrificateurs ; mais, le Seigneur lui promet de le rendre semblable à une ville
forte (citadelle), à une colonne de fer et à une muraille d’airain. Il sera donc invincible et servira à
protéger et à soutenir les autres fidèles dans le pays (Jér 1:17-19 ; 6 : 27 ; 15 : 20-21).
Pour confirmer son appel, Dieu lui donne 2 visions :

 une branche d’amandier (1:11-12). Ce dernier est le premier arbre en Israël qui fleurit au
printemps. Il doit rappeler à Jérémie que Dieu veillera sur sa Parole pour qu’elle s’accomplisse
entièrement.
 une chaudière bouillante (1 : 13-16). Elle vient du nord et se penche vers le Sud pour se déverser.
Elle annonce que le malheur se répandra bientôt sur Juda. Car, Dieu fera venir les royaumes du Nord
(Babylone et ses alliés) contre son peuple infidèle et idolâtre.
Jérémie reçoit des ordres précis de Dieu et il obéit exactement :

Les ordres de Dieu (2 : 2 ; 7 : 2,16 ; 16 : 1, 5,8) :
 « Va et crie … »
 « place-toi … »
 « n’intercède pas … »
 « ne prend pas de femme … »
 « n’entre pas dans une maison de deuil, … de festin, … »
L’obéissance de Jérémie (17 : 16 ; 18 : 20 ; 20 : 7) :
 « pour t’obéir, … »
 « je n’ai pas refusé, … »
 « je me suis tenu devant toi, … »
 « je me suis laissé persuader, … »
Attitude de Jérémie face à la misère du peuple et de la sévérité du châtiment qui va le frapper:
29
 « … je souffre dans mon cœur, ” 4 : 19 »
 « je suis brisé par la douleur, je suis dans la tristesse, ” 8 : 21 »
 « Oh, si ma tête était remplie d’eau … je pleurerai jour et nuit, ” 9 : 1 »
 « sur les montagnes, je veux pleurer et gémir, … ” 9 : 10 »
 « … je pleurerai en secret … mes yeux fondront en larmes … ” 13 : 17 »
 « les larmes coulent de mes yeux jour et nuit et elles ne s’arrêtent pas … ” 14 : 17 »
Jérémie est considéré comme le prophète “ qui pleure ” tant il éprouve une grande peine pour la misère
spirituelle de son peuple. Cela a donné l’expression française : “ jérémiades ”, qui signifient : “ plaintes
et lamentations persistantes ”.
Jérémie est parfois prêt à abandonner son ministère tant ses souffrances intérieures sont grandes :
Il se sent parfois si seul et abattu qu’il en vient à regretter sa naissance.
 « C’est pour mon malheur que ma mère m’a enfanté … 15 : 10 »
 « Éternel, souviens-toi de moi, ne m’oublie pas, … 15 : 15 »
 « Je suis assis, solitaire, … 15 : 17 »
 « Je suis chaque jour un objet de raillerie ; tout le monde se moque de moi, … 20 : 7 »
 « La parole de l’Éternel est pour moi un sujet d’opprobre et de risée chaque jour … 20 : 8 »
 « Si je dis, … je ne parlerai plus en son nom, il y a dans mon cœur comme un feu dévorant 20 : 9 ».
 « Maudit soit le jour où je suis né … Maudit soit l’homme qui porta cette nouvelle à mon père, …
Que ne m’a-t-on pas fait mourir dans le sein de ma mère, … Pourquoi suis-je sorti du sein maternel
pour voir la souffrance et la douleur et pour consumer mes jours dans la honte ? 20:14, 15, 17,18 ; »
 « Mon cœur est brisé en dedans de moi … je suis comme un homme ivre à cause de l’Éternel et de
ses paroles saintes 23 : 9 ».
Jérémie se tourne néanmoins toujours vers le Seigneur pour lui soumettre ses problèmes :
En cela, il est un homme de prière, 1 : 6 ; 4 : 10 ; 10 : 23 ; 11 : 5 ; 12 : 1,3 ; 14 : 7-9, 13,19 ; 17 :
13 ; 18 : 19,23 ; 20 : 7 ; 32 : 16-25. Sa communion avec Dieu est profonde en tout temps. Nous
pouvons entendre leurs dialogues :
 « Pourquoi la voie des méchants est-elle prospère, pourquoi tous les perfides vivent-ils en paix ? »
12 : 1.
 Réponse de Dieu : « Il n’y a de paix pour aucun homme ; ils moissonnent des épines … Je les
arracherai de leur pays … » 12 : 12-14.
 « Agis à cause de ton Nom, Ô Éternel … toi qui est l’espérance d’Israël ! … Pourquoi serais-tu
comme un étranger … Pourquoi serais-tu comme un homme stupéfait, comme un héros incapable de
nous secourir ? »14 : 7-9.
 - Réponse de Dieu : « L’Éternel n’a pas d’attachement pour eux, il se souvient maintenant de leurs
crimes et il châtie leurs péchés. » 14 : 10.
 « As-tu donc rejeté Juda et … pris Sion en horreur ? Pourquoi nous frappes-tu sans qu’il y ait pour
nous de guérison ? » 14 : 19.
30
 – Réponse de Dieu : « Je ne serai pas favorable à ce peuple … Tu m’as abandonné, tu es allé en
arrière … » 15 : 1,6.
 « Pourquoi ma souffrance est-elle continuelle, une plaie douloureuse et ne peut-elle pas se guérir
? » 15 : 18.
 – Réponse de Dieu : « Si tu reviens à moi, je te rétablirai et tu te tiendras devant moi » 15 : 19.
« Tu m’as dit : Achète un champ pour de l’argent …et la ville est livrée entre les mains des
Chaldéens » 32 : 25.
 Réponse de Dieu : « Je ferai venir tout le bien que je leur promets … on achètera des champs dans
ce pays, car je ramènerai les captifs ! » 32 : 42-44.
Jérémie est fortifié par Dieu et il persévère dans son ministère si difficile :
 « L’Éternel des armées est un juste juge … c’est à toi que je confie ma cause » 11 : 20.
 « J’ai recueilli tes paroles et je les ai dévorées ; tes paroles ont fait la joie et l’allégresse de mon
cœur, car ton Nom est invoqué sur moi … » 15 : 16.
 « Je serai avec toi pour te sauver et te délivrer, dit l’Éternel » 15 : 20.
 « Je te délivrerai de la main des méchants, je te sauverai de la main des violents » 15 : 21.
 « Mais l’Éternel est avec moi comme un héros puissant ; c’est pourquoi mes persécuteurs
chancellent et n’auront pas le dessus … » 20 : 11.
 « L’Éternel des armées éprouve le juste … c’est à toi que je confie ma cause » 20 : 12
Il endure la prison, vit le siège et la destruction de Jérusalem. Il a assisté au départ en captivité du peuple
infidèle (39 : 9-10), alors que lui-même a eu le choix de rester sur place (39 : 11-14). Après cela, il a été
entraîné par des fuyards en Égypte là où il va mourir dans la fidélité au service de son Maître 25(43 : 5-7)
Thème du livre : La misère et l’espérance d’Israël
a) Son infidélité à l’Éternel, son endurcissement devant la Parole de Dieu, sa ruine et sa déportation
b) La promesse de son rétablissement
Plan du livre
Les chapitres de ce livre ne se suivent pas dans un ordre chronologique. Le secrétaire de Jérémie,
Baruch, a dû arranger les discours de son maître après la mort de celui-ci selon un plan thématique26.
L’appel et la mission de Jérémie, chap. 1
Les prophéties de jugement sur Juda, chap. 2 à 25
 L’apostasie des juifs de Juda

 L’appel du prophète à la repentance
 Le refus du peuple à l’appel du prophète
25
26
31
 L’annonce du jugement de Dieu
 L’annonce d’une espérance
Contre les faux prophètes et les sacrificateurs infidèles, chap. 26 à 29
 Prédictions des jugements divins et les 70 années de captivité, 26 à 28b

 Lettre aux captifs de Babylone, 29
Les promesses de la restauration d’Israël, chap. 30 à 33
 Le retour de la captivité et la restauration, 30

 La nouvelle alliance, 31
 L’achat d’un champ à Anathoth, 32
 L’Éternel, notre justice, 33
Les prophéties à propos des péchés de Jojakim et de Sédécias, chap. 34 à 45 A
 L’opposition à l’asservissement des esclaves affranchis, 34

 L’exemple des Récabites, 35
 Rédaction du livre par Baruc et sa destruction par Jojakim, 36,45
 L’emprisonnement de Jérémie, 37-38
 La prise de Jérusalem, 39
 Le gouvernement et l’assassinat de Guédalia, 40 – 41
 La captivité et le ministère de Jérémie en Egypte, 42 – 44
Les prophéties de jugement sur les nations, chap. 46 à 51
 Sur l’Égypte, 46
 Sur la Philistie, 47
 Sur Moab, 48
 Sur Ammon, Edom, Damas, Kédar, Elam, 49
 Sur Babylone, 50 – 51
Appendice : Le récit de la destruction de Jérusalem, chap. 52
ÉTUDE DU LIVRE
I. L’APPEL ET LA MISSION DE JÉRÉMIE, chap. 1 Voir les points 5 et 6 de
l’introduction.
II. LES PROPHETIES DE JUGEMENTS SUR JUDA, chap. 2 à 25
Jérémie commença son ministère peu après le début de la réforme entreprise par le roi Josias, 2Chro. 34
: 3-8.
1. L’apostasie des juifs de Juda,
32
Dieu révèle à Jérémie la situation du peuple de Juda dès sa vocation (1:16). Pendant son long ministère
sous les règnes de Josias, Jojakim et Sédécias, le prophète a condamné les péchés des enfants d’Israël et
de leurs dirigeants.
1.1 Leur infidélité à l’Éternel

Dieu avait choisi les enfants d’Israël pour qu’ils soient un peuple qui lui appartienne, Ex. 19 : 5 ; Dt. 4 :
20, comme une épouse à son mari, 2:2; 13:11 ; Ez.16:8 ; Os 2:21; Es 54:5. Mais ils ont ensuite rompu
cette alliance avec l’Éternel, 11 : 10 :
 ils ont rompu les liens, brisé le joug de Dieu, 2 : 20 ; 5 : 5

 ils se sont éloignés de Lui et l’on abandonné, 2 : 5 ; 12 : 2 ; 2 : 13, 17, 19,27 ; 5 : 7,19 ; 15 : 6 ;
 ils se sont détournés de lui, 17 : 13
 ils Lui ont été infidèles, 2 : 8, 19,29 ; 3 : 6, 8, 11, 12, 13, 20,22 ; 5 : 6 ; 11 : 14,7.
 ils L’ont oublié, 2 : 32 ; 3 : 21 ; 13 : 25 ; 18 : 15 ; 23 : 27.
 ils L’ont trahi, ont été perfides, 3 : 7, 8, 10,11 ; 9 : 2 ; 12 : 1 ; 17 : 9.
 ils L’ont renié, 5 : 12.
 ils ont été rebelles et indociles, 3 : 22 ; 5 : 23 ; 6 : 28.
 ils ne L’ont pas craint, 2 : 19 ; 3 : 8.
1.2 Leur idolâtrie

 ils sont allés après des choses de néant, d’aucun secours, 2:5,8 ; 5:7 ; 10:3, 8,15; 16:19; 23:16.
 ils ont changé leur gloire (leur Dieu), 2 :11; cf. 17:14.
 ils ont creusé des citernes crevassées, 2 : 13.
 ils se sont prostitués, ont commis l’adultère, ont été impudiques, 3:1, 2, 3, 6, 8,9 ; cf. 2:24-25.
 ils se sont fait des idoles, des images taillées, 3:24 ; 8:19; 10:14 ; 11:13 ; 1 :22 ; 16:18,19 ; 18:15.
 ils ont adoré des dieux étrangers, 2:25,28 ; 3:13 ; 5:7,19; 7:6, 9,18 ; 10:5,11 ; 11:10, 12,13 ; 13 : 10 ;
 ils ont adoré Baal, (le grand dieu cananéen, fils de Dagon), 2 8,23 ; 7:9 ; 9:14 ; 11:13,17 ; 12:16.
 ils ont adoré Astarté, (déesse cananéenne de la fécondité : Vénus ou Aphrodite), 17:2,18.
 ils ont adoré les astres du ciel, 8: 2; 10:2 ; 19:13.
 ils ont sacrifié dans les hauts-lieux, 2:20; 3:13 ; 7:31 ; 17:2,3 ; 19:5.
 ils ont brûlé leurs fils et filles (culte de Moloc), 7: 31 ; 19 : 5 ;
 ils ont commis des abominations, 4 : 1 ; 7 : 30 ; 13 : 27 ; 16 : 18.
 ils ont souillé le pays et le Temple, 2 : 7,23 ; 3 : 2,9 ; 7 : 30.
1.3 Leur décadence

 ils ont pratiqué la méchanceté et le mal, 2 : 19
 ils ont commis des crimes, pratiqué la violence, l’oppression, versé le sang innocent, 2 :33.
 ils ont un cœur mauvais, 5 : 21
 ils refusent la vérité, le mensonge, la fraude, la tromperie, les calomnies, 3 : 10.
 ils pratiquent l’immoralité, l’adultère, 3 : 7,8 ; 5 : 7,8 ; 7 : 9 ; 9 : 2 ; 23 : 10,14.
 ils sont cupides et corrompus, voleurs, 5 : 28,31 ; 6 : 13,28 ; 7 : 9 ; 8 : 10 ; 17 : 11 ; 22 : 17 ;
33
 ils ne connaissent plus Dieu, 2 : 8
 ils sont insensés et stupides, 4 : 22
 ils ont dégénéré en vigne sauvage, 2 : 21
 ils sont bons à rien, comme une ceinture abîmée, 13 : 7-10 ; comme des mauvaises figues, 24 : 2-3,9.
 ils sont orgueilleux, 13 : 9, 15,17.
 ils ont répandu l’impiété dans tout le pays, 23 : 15.
 ils ont commis des abominations honteuses et des choses horribles, 6 : 15 ; …
2. L’appel du prophète à la repentance

 « Écoutez, considérez la Parole de l’Éternel, … » 2 : 4,31
 « Reconnaissez vos péchés ” 2 : 23, … »
 « Revenez à l’Éternel, convertissez-vous, repentez-vous, » 3 : 12, 14,22
 « Cherchez l’Éternel, espérez en lui, confiez-vous en lui, » 10 : 21
 « Purifiez-vous » ” 4 : 1,14
 « Réformez vos voies » ” 4 : 3
 « Circoncisez vos cœurs » ” 4 : 4
 « Recevez instruction, connaissez Dieu » 6 : 8
 « Marchez sur la bonne voie » 6 : 16
 « Pratiquez la justice »7 : 5-6
 « Ne soyez pas orgueilleux » 13 : 15.
 « Prenez garde à vos âmes » 17 : 21.
 « Sanctifiez le sabbat, » 17 : 22,24.
 « Rendez gloire et chantez à l’Éternel, » 4 : 2
3. Le refus du peuple à l’appel du prophète

 Il n’écoute pas, ne prête pas l’oreille, 3 : 25 ; …
 Il refuse de répondre, de se convertir, 2 : 31 ; …
 Il refuse de connaître Dieu, 2 : 3 ; …
 Il méprise la Parole de Dieu et ne l’observe pas, 6 : 10 ; …
 Il raidit le cou, 7 : 26 ; …
 Il suit les penchants de son cœur, 7 : 24 ; …
 Il ne rougit plus de honte, 8 : 12.
 Il se déclare innocent, 2 : 35.
 Il est hypocrite, 3 : 10 ; …
 Il se confie dans les hommes, 2 : 36-37 ; 17 : 5.
4. L’annonce du jugement de Dieu

 Le procès de Juda, 2 : 9,35
 Le jugement est décidé, projeté, 18 : 17 ; 23 : 20
 L’Éternel ne se repend pas, ne se rétracte plus, n’écoute plus, 4 : 28
34
 Il n’y a plus de pitié, de miséricorde, de grâce, 6 : 23
 Il n’y a plus de paix, de joie, 7 : 34
 Dieu a rejeté, abandonné, livré, 4 : 28
 La colère de Dieu, sa fureur éclate, 4 : 4, 8,26
 Dieu envoi son feu (=jugement, toujours dans la Bible), 5 : 14
 Dieu châtie, venge, 5 : 9,29
 Dieu détruit, fait périr, brise, étend sa main, 6 : 2,12
 Dieu livre au pillage, 17 : 3
 L’ennemi, le destructeur vient, 4 : 7, 13, 16,29
 On entend le cri de guerre, le son de la trompette, 4 : 5,19-21
 Dieu fait venir les nations du septentrion, 1 : 15
 Dieu livre les Enfants d’Israël au roi de Babylone, 20 : 4
 Le pays sera ravagé, dévasté, détruit, dévoré, en ruines, 2 :
 Les Enfants d’Israël connaîtront la détresse, l’angoisse, l’effroi, les cris, la terreur, 4 : 31
 Il y aura la sécheresse, 3 : 3
 Il y aura l’épée, 4 : 10
 Il y aura la famine, 5 : 12
 Il y aura la peste, 21 : 6, 7,9
 Les eaux seront empoisonnées, comme l’absinthe, 9 : 15 ; 23 : 15
 Il y aura des serpents et des basilics, 8 : 17
 Il y aura la mort et les cadavres, 6 : 21
 Jérusalem sera assiégée, 1 : 15
 Les enfants d’Israël iront en captivité, connaîtront la déportation, 9 : 16
 Il n’y aura plus d’habitants, 4 : 7
 Les oiseaux et les bêtes des champs dévoreront les cadavres, 7 : 33
 Dieu enverra des pêcheurs et des chasseurs, 16 : 16.
 Dieu remplira d’ivresse tous les habitants de Jérusalem, 13 : 13.
 Juda sera comme un vase brisé, chap. 19.
 Le pays de Juda sera donné à d’autres, 8 : 10.
 Le pays sera désert, 6 : 8 ; …
 Dieu mettra sur Juda un opprobre et une honte éternelles, 23 : 40.
5. L’annonce d’une espérance
 Dieu est miséricordieux et bon, 3 : 12 ; 9 : 24.
 Il ne détruit pas entièrement, 4 : 27 ; 5 : 18.
 Il se repent du mal, 18 : 8,10 ; 26 : 3.
 Il ne garde pas sa colère à toujours, 3 : 12.
 Il est le seul Dieu, 10 : 6-7
 Il est ton maître, 3 : 14, et ton Père, 3 : 19.
 Il est ton salut, 3 : 23 ; 14 : 8. - Il est la vérité, 10 : 10.
 Il est vivant, 10 : 10 ; …
35
 Il est le Créateur, celui qui pourvoit, 5 : 22,24 ; …
 Il est la source d’eau vive, 2 : 13 ; …
 Il est le Roi, 10 : 7,10, et la Part d’Israël, 10 : 16.
 Il est l’Espoir d’Israël, 14 : 8 ; 17 : 13, et la gloire d’Israël, 17 : 14.
 Il est le Refuge d’Israël, 17 : 17.
 Il est le héros puissant, 20 : 11.
 Il ramènera Israël, 3 : 14 ; …
 Il délivre, 20 : 13.
 Il va bâtir et planter, 18 : 9.
 Israël est dans la main du potier divin, 18 : 6.
 Israël sera sauvé, en sécurité, 23 : 6,8.
 Les Enfants d’Israël connaîtront l’Éternel, 24 : 7.
 Juda et Israël seront ensemble, 3 : 18.
 Le pays d’Israël sera un pays de délices, 3 : 19.
 Les bergers paîtront Israël avec sagesse, 3 : 15 ; 23 : 4.
 Jérusalem sera le trône de l’Éternel, 3 : 17.
 Un “ Germe ” juste règnera sur le trône de David, 23 : 5-6 ; …, appelé : “ l’Éternel notre justice ”
III. CONTRE LES FAUX PROPHETES ET LES SACRIFICATEURS INFIDELES,

chap. 26 à 29
IV. LES PROPHETIES SUR LES PECHES DE JOJAKIM ET DE SÉDÉCIAS, chap.

34 à 45.
Ces deux parties sont commentées ici ensemble, en rapport avec les expériences que Jérémie a faites,
avant, pendant, et après le siège de Jérusalem. Le prophète n’a pas seulement vu le peuple de Juda
refuser les messages qu’il lui adressait de la part de l’Éternel ; il a aussi subit de sa part l’hostilité et la
persécution27.
1. Avant le siège de Jérusalem,

Ce sont d’abord les gens d’Anathoth, de son propre village et de sa propre famille, qui s’élèvent
contre lui et menacent sa vie parce qu’ils ne veulent pas qu’il parle au nom de l’Éternel, 11 : 21 ; 12 : 6.
Puis le peuple forme un complot contre lui pour l’expulser du Temple et pour le réduire au silence par la
calomnie ; car, il préfère entendre d’autres sacrificateurs et prophètes plutôt que le message de l’Éternel,
18 : 18,22-23.
Après un déplacement avec des anciens et des sacrificateurs à Topheph dans la vallée de BenHinnom
où il brise un vase en signe du châtiment futur de Dieu sur Israël, Jérémie retourne à Jérusalem et
continue son ministère d’avertissement dans le Temple, chap. 19. Il est alors arrêté par Paschhur, le
27
36
sacrificateur surveillant du temple qui le maltraite et l’enferme pour une nuit dans une chambre de la
porte haute de Benjamin. Jérémie fait savoir à Paschhur que ce dernier partira en captivité à Babylone
et y mourra, 20 : 1-6.
Au début du règne de Jojakim, Jérémie se tient un jour dans le parvis du Temple pour prédire le
jugement de l’Éternel sur Jérusalem si le peuple ne retourne pas à son Dieu, 26 : 1-8 ; cf. 7 : 12-15. Les
sacrificateurs et les prophètes se saisissent de lui et réclament sa mort aux princes de Juda, comme
cela a été fait à Urie de Kirjath-Jéarim, 26 : 8-11,20-23. Mais Achikam, fils de Schaphan (qui avait
été secrétaire du roi Josias et un des promoteurs de la réforme sous ce roi), soutient la cause de Jérémie
et obtient sa libération avec l’aide des princes et des anciens, 26 : 16,24.
Au début du règne de Sédécias, 27 : 1, Jérémie reçoit l’ordre de l’Éternel de fabriquer des jougs et qu’il
les mette sur son cou en signe de servitude. Il devra ainsi se présenter devant le roi et devant les
ambassadeurs de plusieurs pays venus en visite (Edom, Moab, Ammon, Tyr et Sidon). Par cette action
symbolique, le prophète les exhorte à accepter la domination du roi de Babylone et à ne pas se révolter
contre lui, car telle est la volonté de Dieu pour eux pendant quelque temps, 27:7 ; cf. 25:11-13. Jérémie
recommande à tous de ne pas écouter les magiciens et les faux prophètes, car ceux-ci les entraîneraient
dans le désastre, 27:9, 14,16. À ce moment-là, Jérémie est confronté au prophète Hanania qui brise le
joug que Jérémie porte au cou et qui annonce la fin de la domination de Babylone dans les deux ans,
28:11. Mais Dieu déclare par la bouche de Jérémie qu’Il n’a pas envoyé Hanania et il le fait mourir deux
mois plus tard, chap. 28.
C’est aussi à ce moment-là que Jérémie envoie une lettre aux captifs de Babylone par une délégation
du roi Sédécias, chap. 29 en les exhortant à s’établir dans leur nouveau pays avec confiance, de
travailler activement à la prospérité de leurs familles et du peuple qui les a reçus chez lui. Il leur annonce
que l’exil sera long de 70 ans et au temps fixé par l’Éternel, Il les ramènera au bercail.
D’autres, par contre, seront châtiés sévèrement :

 Ceux qui sont restés à Jérusalem avec le roi Sédécias et qui continuent à désobéir aux paroles de
l’Éternel, 29 : 16-19.
 Achab et Sédécias, qui se sont livrés à l’adultère et qui prophétisent des mensonges, 29 : 20-23.
 Le prophète de Babylone du nom de Schémaéja qui a informé le sacrificateur Sophonie à Jérusalem
de la lettre de Jérémie et qui lui demande de punir Jérémie qu’il traite de fou et de faux prophète, 29
: 24-32.
Jérémie a subit l’hostilité des rois de Juda (36 : 8-10,14-15). Le roi brûle son livre (36:23) et cherche à
arrêter Jérémie et Baruc ; mais ceux-ci ont fui la ville sur le conseil des princes (36:19,26). Ils
réécrivent une copie du livre brûlé et y ajoutent encore d’autres messages, 36 : 32.
Sous le règne du roi Jojakim, Jérémie présente devant tout le peuple l’exemple des Récabites qui
s’étaient réfugiés à Jérusalem à cause des invasions de l’ennemi et continuèrent à respecter loyalement
les ordres de leur père Jonadab en séjournant sous des tentes et en refusant de boire du vin (35:14).
37
Dénonçant une fois de plus leur désobéissance, il prédit leur châtiment, chap. 35 et il promet une
descendance perpétuelle aux Récabites, 35 : 18-19.
Sous le règne de Sédécias ; Nébucadnetsar et son armée s’approchent pour attaquer Juda et pour le
détruire entièrement, 34 : 1,7. Le prophète prévient le roi de son sort : il sera fait prisonnier et il mourra
plus tard en captivité ; et Jérusalem sera brûlée, 34 : 26. Devant la menace de l’ennemi, les chefs et le
peuple entreprennent une réforme dans le pays : ils libèrent leurs esclaves, 34 : 10. Mais quelques temps
après, lorsque le danger s’est éloigné, ils reviennent sur leur décision et reprennent les esclaves qu’ils
avaient affranchis, 34 : 10-11. Jérémie se lève contre cette injustice qui est une profanation du Nom de
Dieu, 34 : 16 et une désobéissance flagrante à sa Loi, 34 : 14,18 ; cf. Ex. 21 : 2 ; Dt. 15 : 12. Il leur
annonce que l’ennemi s’est seulement provisoirement éloigné, mais qu’il reviendra sous peu et n’aura
alors plus de pitié pour eux, 34 : 17-22 ; voir 37 : 8-10.
2. Pendant le siège de Jérusalem

Lorsque l’armée du roi de Babylone s’est retirée à la suite de l’attaque des Égyptiens, le prophète
Jérémie désire se rendre à Anathoth pour prendre possession du terrain acheté de son cousin,
Hanameel, 32:7; 37:12. Mais, il est arrêté par la garde, accusé et frappé par les princes et mis en prison,
car on pense qu’il veut déserter en allant chez les chaldéens. Il reste enfermé dans la maison du
secrétaire pendant un temps assez long (37:16).
Le roi Sédécias qui lui avait déjà demandé de prier Dieu en sa faveur (37:3), l’appelle secrètement pour
savoir s’il a une parole de la part de Dieu pour lui (37:17). Jérémie répète ce qu’il lui avait déjà dit une
fois qu’il tombera entre les mains du roi de Babylone. Il obtient du roi la permission de pouvoir rester
dans la cour de la garde et de recevoir chaque jour du pain comme nourriture (37:21).
Quelque temps après, comme Jérémie continuait à avertir le peuple de la chute de la ville, les princes le
font jeter dans une citerne où il s’enfonce dans la boue (38:6). Mais là encore, le Seigneur vient à son
secours (un eunuque éthiopien (un noir) nommé Ebed-Mélec intercède auprès de Sédécias en sa faveur
et le faire sortir de la citerne). Il reste ensuite dans la cour de la garde pendant tout le siège de la ville (38
:13,28 ; 39:14. Jérémie annonce à Ebed-Mélec qu’il échappera sain et sauf lors de la destruction de
Jérusalem parce qu’il a eu confiance en l’Éternel (39:15-18).
Le roi Sédécias fait encore une fois chercher secrètement Jérémie et lui demande franchement à
connaître la vérité sur l’avenir (38:14,24). Il précise à nouveau que l’unique espoir du roi est de se
rendre aux Babyloniens (38 : 15). Sédécias confesse alors qu’il a peur d’être maltraité par ceux du
peuple qui sont avec l’ennemi. Il n’obéit pas au conseil de Jérémie (38:19).
Peu après, Nébucadnetsar revient assiéger Jérusalem et en juillet 586 av. J.-C. les murailles sont
enfoncées et la ville est prise et détruite (39:1-2; 2Rois 25). Sédécias cherche à s’enfuir avec quelques
troupes ; mais, il est rattrapé près de Jéricho et amené au quartier général de Nébucadnetsar à Ribla en
Syrie. Celui-ci fait égorger ses fils et les nobles de Juda devant lui avant de lui crever les yeux (39:4-7).
Puis Sédécias est emmené captif à Babylone ainsi que toute la population de Jérusalem. Seul les pauvres
38
parmi le peuple peuvent rester dans la ville, d’autres se sont caché à la campagne et dans les pays
d’alentour (40:7,11-12).
3. Après le siège de Jérusalem

Nébucadnetsar roi de Babylone, avait entendu parler de Jérémie et comment celui-ci avait recommandé
à Sédécias de ne pas se lever contre lui. Pour cela, il a donné des ordres pour qu’on ne fasse aucun mal
au prophète (39:11-12). Jérémie est donc libéré de la prison et peut retourner dans sa maison. Mais, par
erreur il est repris plus tard et amené avec les autres captifs au lieu de rassemblement à Rama (40:1). Il
est alors relâché tout de suite sur l’ordre du chef des gardes qui lui offre un poste à Babylone au service
du roi (40:4) ; mais, il choisit de rester et il reçoit des vivres et des présents (40:5).
Il se rend à Mitspa chez Guédalia, le fils d’Achikam, son bienfaiteur (26:24), qui est établi gouverneur
du pays par Nébucadnetsar (40:6 ; 40:10,12).
Mais trois mois après la prise de Jérusalem, Guédalia est assassiné par Ismaël (oct. 586 av. J.-C.),
membre de la famille royale, sous l’instigation du roi des Ammonites. De nombreux juifs de son
entourage, des soldats chaldéens ainsi que 80 hommes venus à Mitspa pour offrir des sacrifices sont
massacrés ; d’autres sont emmenés prisonniers mais sont libérés peu après par des troupes. Ismaël
s’enfuit alors au pays des Ammonites, 41 : 2-16. Les juifs qui restent se rendent près de Bethlehem dans
le but d’aller en Égypte pour fuir la vengeance du roi de Babylone (40:17-18).
Ce groupe consulte l’Éternel par les soins de Jérémie et reçoit l’ordre de rester dans le pays et de se
confier en la protection de leur Dieu, (42) ; mais, les responsables refusent d’obéir à la Parole de Dieu
malgré les avertissements de Jérémie et ils entraînent tout le monde en Égypte. Une fois arrivé dans ce
pays, Jérémie adresse un dernier message aux juifs réfugiés. Il leur annonce la victoire prochaine de
Babylone sur l’Égypte et l’occupation du pays (43:8-13; 44:30). En 568 av. J.-C, le pharaon Hophra
est vaincu. Le prophète se lève aussi contre l’idolâtrie des femmes qui adorent la reine du ciel, 44 :
1719,25; cf. 7:18 ;(cf. Marie déclarée reine du ciel dans l’Église catholique) et Jérémie prédit leur
châtiment, 44 : 12, 13, 26,27, à l’exception de quelques rescapés.
V. LES PROMESSES DE LA RESTAURATION DES JUIFS, chap. 30 à 33

Les chap. 30 et 31 ne sont pas datés ; mais, ils semblent avoir été composés avec les deux chap. suivants
peu avant la chute de Jérusalem28, 32:1-2 ; 33:1; cf. 37: 21; 38:28. Au moment où tout va s’écrouler,
Dieu donne à son peuple une vision de sa restauration future (31:17) « Il y a de l’espoir pour votre
avenir, dit l’Éternel ». C’est le sens de l’achat du terrain par Jérémie à Anathoth (32:6-15,24-25,42-44).
Il ne s’agit pas ici de rêveries humaines, mais bien de révélations authentiques de Dieu :
 La Parole de Dieu fut adressée, 30 : 1
 ainsi parle l’Éternel, 30 : 2, 5, 12,18 ;
 les paroles que l’Éternel a dites, 30 : 2,4 ;
 l’Éternel dit, 30 : 3, 8, 10, 11, 17,21 ;
28
39
L’Éternel précise d’abord une fois son jugement sur Israël ; c’est un temps de détresse et d’effroi, 30 : 5-
7 ; 32 : 42. Jérusalem est livrée à l’ennemi, 32:24,28 ; 33:4-5, car :
 son péché est grave, 30 : 12-15 ; 32 : 30-32
 Israël s’est éloigné de l’Éternel, 31 : 22 ; 32 : 33
 il n’a pas obéi à la voix de Dieu, 32 : 23,33
 il a servi les idoles des païens, 32 : 34-35
Mais Dieu montre également son amour et sa grâce qui sont à la base de la future restauration du peuple
d’Israël :
 Il ne l’anéantira pas, 30 : 11 ; cf. 46 : 28
 Il a compassion, Il a pitié, Il aime, 30 : 18 ; 31 : 3,20 ; 33 : 26
 Il fait grâce, Il a miséricorde, 31 : 2 ; 32 : 18 ; 33 : 11
 Il ne rejette pas à toujours, 31 : 35-37, cf. 51 : 5
 Il délivrera Son peuple en châtiant ses ennemis et ses oppresseurs, 30:7-11,20 ; cf.50:28,34 ; 51:36
 Il est le Dieu souverain et Tout-puissant sur toute la terre, 32:17-21,27, 46:18 ; 51:15, 19,57
 Il est le Dieu d’Israël, 31:1,23 ; 32 :14, 15, 36; 33: 4 ; “ le Saint d’Israël ”, 50 : 29 ; 51 : 5,33 ; “
le vengeur ou Rédempteur ”, 50 : 34, “ l’Espoir de leurs pères ”, 50 : 7, “ la Part de Jacob ”, 51 :
19
 Il est un père pour Israël, 31 : 9
 Il est leur maître, 31 : 32
L’espérance que Dieu donne à Israël concerne le peuple, le pays et le Messie :
1) le peuple :
 Il sera délivré, racheté, 30 : 7, 8, 10,11 ; 31 : 7,11 ; 33 : 16
 Il sera guéri, pardonné, rafraîchi, 30 : 17 ; 31 : 25,34 ; 33 : 6,8
 Il sera ramené et rétabli dans son pays, 30:18 ; 31:4,8,16,17,21,23 ; 32:37,41,44 ; 33: 7,11,26
 Il se multipliera, 30 : 19 ; 31 : 8,27 ; 33 : 19-22
 Il se repentira et retournera à Dieu, 31 : 9, 18,19
 Il connaîtra l’Éternel, 31 : 34 ; 32 : 39
 Il adorera l’Éternel à Jérusalem, 31 : 6,12
 Il sera vraiment le peuple de Dieu, 30:22 ; 31:1,14 ; 32:38 ; 33:24
 Il sera honoré, cf. 30 : 19
 Il sera dans la joie et le bonheur, 31 : 4, 7, 12,13 ; 32 : 39 ; 33 : 9,11
2) Le pays
 Le pays connaîtra la paix et la sécurité, 30:18 ; 33:6,16

 Le pays sera de nouveau prospère, 31 : 5, 12, 14,24 ; 32 : 40-42 ; 33 : 9
 Il y aura de nombreux troupeaux, 31 : 12,24 ; 33 : 12
 Jérusalem sera rebâtie, 30 : 18 ; 31 : 38-40 ; 33 : 4,12
 Jérusalem sera une demeure sainte, juste et bénie, 31 : 23
 Jérusalem sera un sujet de joie, de louange et de gloire, 33 : 9
40
3) la bénédiction = le Messie
 Israël aura David pour Roi, 30 : 9 ; 33 : 15,17

 Le Chef et le Dominateur sortira de son sein, 30 : 21
 Celui-ci règnera avec justice et droiture, 33 : 15-16
 Il sera en même temps le Souverain Sacrificateur, 33 : 18
VI. LES PROPHETIES DE JUGEMENT SUR LES NATIONS, chap. 46 à 51

La deuxième partie du chapitre 25 a déjà entamé cette section de prophéties de jugement sur les nations
qui traite du péché de ces peuples, de leur châtiment et de leur espérance ; car, Dieu aura aussi pitié
d’eux :
1. Leurs péchés
 Leurs cœurs incirconcis, 9 : 25-26
 Leur orgueil et leur gloire, 46 : 8
 Leur idolâtrie, 46 : 25
 Leur rébellion, 48 : 42
 Leurs mauvaises œuvres, le mal, les crimes, 25 : 14
 Leur cupidité, 51 : 13
2. Leur châtiment
 Le procès, la résolution de l’Éternel, 25 : 31
 La colère et la fureur de Dieu, 10 : 10,25
 Dieu châtie, punit, venge, étend sa main, 25 : 12,29
 Dieu détruit, brise, ravage, renverse, 12 : 17
 Dieu envoie, livre, 46 : 26
 Le destructeur vient, 46 : 18, 20, 22, 23,26
 L’invasion des peuples du Nord, 46 : 24
 Babylone s’élèvera contre Damas, 49 : 30
 La Médie s’élèvera contre Babylone, 51 : 11,28
 La chute de Babylone, 50 : 2,32
 Babylone rendue semblable à Sodome et Gomorrhe, 50 : 40
3. Leur espérance
 Dieu aura de nouveau compassion des peuples voisins d’Israël, 12 : 15 ;
 Dieu les ramènera dans leur pays : l’Égypte, 46 : 26 ; Moab, 48 : 47 ; Ammon, 49 : 6 ; Élam, 49 :
39. Édom vivra, 49 : 11.
 Ils apprendront les voies d’Israël, 12 : 16 ;
 Ils jouiront du bonheur, 12 : 16.
VII. APPENDICE : LE RÉCIT DE LA DESTRUCTION DE JÉRUSALEM,
Chap. 52
41
Ce supplément historique confirme la véracité des prophéties de Jérémie, en particulier celles concernant
la défaite de Juda, en nous rapportant :
 La destruction de Jérusalem, v. 1-23,
 La déportation des juifs, v. 24-30
SURVOL DU LIVRE DE
LAMENTATATION DE JEREMIE
“Mes yeux s’épuisent à verser des larmes et l’émotion me brûle ; tout courage me quitte à cause des
malheurs qui ont frappé la communauté de mon peuple, à cause des petits enfants et des nourrissons qui
défaillent dans les rues de la ville.”
(Lamentations 2:11 Sem)
« Ce livre est un rappel silencieux que le péché, malgré tout son pouvoir de séduction et d’excitation,
entraîne avec lui tout un cortège de tristesse, de chagrin, de misère, de stérilité et de souffrance. C’est le
revers de la médaille "mangeons, buvons et réjouissons-nous". »
Charles R. Swindoll
Introduction
1. Auteur
Le livre des Lamentions lui-même n’indique pas le nom de son auteur, mais la tradition ancienne qui l’a
attribué à Jérémie a été universellement acceptée jusqu’au dix-huitième siècle où certains l’ont
contestée29. La traduction grecque (Septante) du livre des Lamentations contient une préface dont le
style semble indiquer un original hébreu : « Après qu’Israël a été emmené en captivité et que Jérusalem
a été laissée à l’abandon, Jérémie pleura et se lamenta sur Jérusalem. Il dit… » Puis commence le
premier chapitre. Le style suggère fortement comme auteur le prophète qui verse des larmes ; de plus,
2Chroniques 35.25 indique que Jérémie a écrit une complainte. Le fait que l’auteur ait été témoin
oculaire de ce qu’il décrit et que personne d’autre n’apparaît comme auteur possible, donne du poids à la
tradition juive et chrétienne qui voit en Jérémie l’auteur des Lamentations.
2. Titre du livre
29
42
Ce livre est intitulé « Lamentations » dans les versions grecque, latine et française de la Bible. Les Juifs
lui ont donné comme titre, le premier mot hébreu des chapitres 1, 2 et 4 : « Eh quoi », « Comment » ou
« Hélas »30.
3. Date
La description poignante de la dévastation de la cité de Sion indique que le livre a dû être écrit peu après
les événements qu’il rapporte, vers 585 ou 586 av. J.-C., avant que Jérémie ait été entraîné en Égypte31.
4. Arrière-plan et thème
La chute de Jérusalem fut un moment de souffrance et d’angoisse terribles. Cette catastrophe, qui fut à
l’origine du livre des Lamentations, a certainement brisé le cœur de Jérémie. Ce livre constitue une
sorte d’appendice aux prophéties de Jérémie. Il décrit la profonde tristesse et les larmes du prophète
devant la destruction de Jérusalem et du Temple. Au lieu de se réjouir de l’accomplissement de ses
prophéties, il a versé des larmes amères sur les malheurs de son peuple. Le livre rapporte les paroles de
Jérémie, mais on peut également y voir l’expression des sentiments suivants :
1. La tristesse du reste juif dont Jérémie était le porte-parole, qui assiste à l’invasion babylonienne.
2. L’angoisse du Messie venu pour souffrir, verser son sang et mourir sur la croix du calvaire (cf.
1.12, par exemple).
3. La tristesse du reste d’Israël qui, dans le futur, devra passer par la grande tribulation, le temps
d’angoisse de Jacob.
5. Un prophète et un Messie tous deux en larmes

Le nom complet du livre est « Les lamentations de Jérémie ». C’est le deuxième livre du prophète, dans
lequel il épanche toute la douleur de son cœur à cause de la déportation à Babylone des habitants de
Jérusalem, ordonnée par Neboukadnetsar. Dans la version des Septante (la traduction grecque de
l’Ancien Testament hébreu), une note introductive indique que le prophète a prononcé ces complaintes
du haut d’une colline surplombant la cité désolée. Lisez attentivement ce livre, et vous aurez un avant-
goût des larmes que le Seigneur Jésus versera des siècles plus tard sur la même ville. En effet, lors de sa
dernière semaine avant sa crucifixion, Jésus gravit le mont des Oliviers et jeta un regard sur la ville qui
s’étendait en contrebas. Pour Macdonald,32 des larmes roulaient sur Ses joues lorsqu’Il déclara:
« Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien
de fois ai-Je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses
ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! » (Mt 23:37)
30
31
Ibid
32
43
La ville qui avait rejeté le prophète Jérémie et la parole que Dieu lui avait confiée pour elle, rejettera
également Jésus-Christ, la Parole faite chair. Les habitants de Jérusalem n’ont pas reconnu le moment où
ils ont été visités ; c’est pourquoi ils ont tourné le dos à leur Messie et leur Libérateur.
Vous trouverez d’autres parallèles entre les lamentations de Jérémie et le ministère du Seigneur Jésus
dans de nombreux passages, comme :
 La 1:12 : « Qu’il n’en soit pas ainsi pour vous tous qui passez votre chemin ! Regardez et voyez s’il
est une douleur pareille à ma douleur, à celle qu’on m’a fait subir ! » Ces paroles renvoient à la
souffrance endurée par Jésus sur la croix et à l’indifférence des passants qui regardaient mourir le
Fils de Dieu (Mt 27 :39-43 ; Mc 15 :29-32).
 La 2:15 : « Tous les passants battent des mains sur toi, ils sifflent, hochent la tête contre la fille de
Jérusalem… » Ce texte fait penser aux moqueries dont la foule a abreuvé le Seigneur sur la croix
(Mc 15 :20).
 La 3:14-15 : « Je suis devenu la risée de tout mon peuple, tout le jour, l’objet de leurs chansons. Il
m’a rassasié d’herbes amères, il m’a abreuvé d’absinthe. » Nouvelle allusion aux railleries et à
l’amertume de la crucifixion (Mt 27 :39-43 ; Mc 15 :29-32).
 La 3:30 : « Qu’il tende la joue à celui qui le frappe, qu’il se rassasie de déshonneur. » Ce verset
évoque la comparution de Jésus devant Pilate et les coups dont les soldats L’ont accablé (Mc 15 :12-
20).
Ce livre ne manque donc pas d’évoquer la tristesse du Seigneur et Son agonie sur la croix. Comme le
rappelle Ésaïe, Christ a été l’« homme de douleur et habitué à la souffrance » (Esa 53:3). C’est un livre
qui convient tout particulièrement lorsqu’on est accablé de tristesse.
6. Une structure acrostiche

Le livre des Lamentations est écrit sous une forme poétique dite « acrostiche ». Dans un poème
« acrostiche », en lisant verticalement la première lettre de chaque vers, on forme soit un mot connu,
soit une phrase, soit l’alphabet, comme dans le cas des Lamentations. Les chapitres 1, 2 et 4 comportent
chacun 22 versets. Le premier commence par la première lettre de l’alphabet hébreu, le deuxième par la
deuxième lettre, etc jusqu’au vingt-deuxième verset qui commence par la lettre « tau », la dernière de
l’alphabet hébreu33.
Le chapitre 3 comprend 66 versets, groupés trois par trois. Chacun des trois premiers versets commence
par la lettre « aleph », les trois suivants par la lettre « beth », jusqu’aux trois derniers qui commencent
par un « tau ».
7. Message
Chaque chapitre insiste sur un aspect particulier du chagrin
Dans chapitres du livre, Jérémie donne libre cours à une forme particulière du chagrin qui l’étreint :
33
44
Chapitre 1 : la profondeur du désarroi
Le premier chapitre expose la souffrance qu’il ressent: tristesse, solitude, désolation morale. Juda est
vaincu et ses habitants sont emmenés en déportation. Le feu a entièrement ravagé la ville. Au verset 16,
Jérémie écrit : « C’est sur eux que je pleure, Mes yeux fondent en larmes ; Car il s’est éloigné de moi, le
Consolateur. Qui ranimerait ma vie ? Mes fils sont désolés, Parce que l’ennemi a été le plus fort ».
Chapitre 2 : l’ampleur du châtiment

Au chapitre 2, le prophète montre que rien n’a été épargné. Il commence par décrire comment
Neboukadnetsar a entièrement dévasté la ville. Mais au-delà de l’armée babylonienne, Jérémie considère
que c’est Dieu Lui-même qui a frappé Jérusalem ; le tyran babylonien n’était qu’un instrument entre les
mains du Tout-Puissant. Dieu voit tout ; c’est pourquoi son jugement n’a rien laissé passer.
Chapitre 3 : le chagrin personnel

Ce long chapitre de 66 versets traduit les émotions du prophète, et sa réaction devant un tel spectacle de
désolation. Il commence par ces paroles : « Je suis l’homme qui a vu l’humiliation sous le bâton de son
courroux. Il m’a conduit, Il m’a fait aller dans les ténèbres, et non dans la lumière. Contre moi Il tourne
et retourne Sa main tout le jour. Il a flétri ma chair et ma peau, Il a brisé mes os. Il a bâti des
retranchements contre moi, Il m’a environné d’amertume et de lassitude. Il m’a fait habiter dans les
ténèbres, Comme ceux qui sont morts dès longtemps. » (3.1-6)
Chapitre 4 : stupéfait et incrédule

Au chapitre 4, le prophète est comme paralysé par l’ampleur du désastre auquel il a du mal à croire.
Celui qui a connu une perte tragique subite comprend ce que Jérémie a pu éprouver. Il commence par
ressentir une immense désolation ; puis, c’est la souffrance qui le tourmente. Plus sa douleur devient
forte, plus l’esprit refuse de croire et se réfugie dans le déni : « Ce n’est pas possible qu’une chose
pareille soit arrivée ! »…«… Ceux qui se nourrissaient de mets délicats expirent dans les rues ; … Ces
femmes, si compatissantes, de leurs mains, ont fait cuire leurs enfants ; Ils leur servent d’aliment dans le
désastre de la fille de mon peuple… » (4.2, 5-6, 10,12-13)
Chapitre 5 : un châtiment extrême

Au chapitre 5, Jérémie décrit à quel point le jugement de Dieu a humilié les habitants de Jérusalem. Ils
sont vraiment tombés en disgrâce. « La couronne de notre tête est tombée !... » s’écrie le prophète.
(Verset 16).
8. Plan du livre
I. La destruction de Jérusalem (Lamentations 1)
1. La lamentation du prophète Jérémie 1.1-11
2. La lamentation de la ville conquise 1.12-22
II. La colère de Dieu (Lamentations 2)
45
1. La colère de Dieu 2.1-9
2. Le chagrin de la ville conquise 2.10-22
III. Jérémie implore la miséricorde de Dieu (Lamentations 3)

1. La tristesse de Jérémie 3.1-21
2. La bonté du Seigneur 3.22-39
3. Jérémie en appelle à Dieu 3.40-66
IV. La terrible fin de Jérusalem (Lamentations 4)

1. Les horreurs commises dans la cité assiégée 4.1-10
2. Les péchés de la ville et la sanction sur elle 4.11-22
V. Jérémie prie en faveur d’un rétablissement national (Lamentations 5)

1. La tristesse et la repentance de la nation 5.1-18
2. Dieu règne à jamais ; la supplication de Jérémie : « Fais-nous revenir vers Toi ! » 5.19-22
Étude du livre
Le livre des Lamentations révèle le remède divin au malheur et dans le malheur. Tout au long des
Écritures, il apparaît clairement que la souffrance et l’épreuve sont des moyens dont Dieu se sert pour
nous instruire. N’est-il pas dit de Jésus : « Il a appris, bien qu’Il fût le Fils, l’obéissance par ce qu’Il a
souffert » (Hé 5:7-8) ?
Chapitre 1 : le jugement de Dieu est infaillible et inéluctable
Les 5 chapitres du livre insistent chacun sur un aspect particulier du malheur et présentent une
application particulière de la grâce. Le premier chapitre s’intéresse au sentiment d’abandon moral et de
désolation.
Jérémie prend conscience que cette dévastation prouve que Dieu a raison, que ses jugements atteignent
toujours leur cible et qu’ils sont inévitables: « C’est l’Éternel qui est juste, car j’ai été rebelle à ses
ordres. » verset 18
C’est la leçon du chapitre 1.
Chapitre 2 : si Dieu annonce une œuvre, Il la réalise

Au deuxième chapitre, Jérémie approfondit la pensée de la justice de Dieu. Lorsque Dieu dit qu’Il va
intervenir, Il intervient: « L’Éternel a exécuté ce qu’Il avait décidé, Il a accompli la parole qu’Il avait
décrétée dès les temps anciens » (2.17). Des siècles plus tôt, Il avait déclaré dans le livre du
Deutéronome que si son peuple L’aimait et Lui obéissait, Il ouvrirait pour lui les écluses des cieux et
répandrait ses bénédictions sur lui ; en revanche, si le peuple L’abandonnait et ne tenait pas compte des
avertissements des prophètes qu’Il lui envoyait, Il le détruirait. Dieu avait fait preuve d’une grande
patience, et Il avait donné au peuple de nombreuses occasions de se repentir. Il avait été fidèle à sa
46
parole (Dt 28 :15-68). La précision du châtiment qui a frappé Jérusalem a appris à Jérémie que Dieu est
fidèle dans Ses promesses de bénédictions aussi bien que dans Ses promesses de jugements.
Chapitre 3 : le jugement est une œuvre d’amour

Au milieu d’un long discours où le prophète donne libre cours à ses sentiments de tristesse face à
l’horreur de la ville dévastée, nous trouvons ces paroles extraordinaires : « C’est que la bienveillance de
l’Éternel n’est pas épuisée, Et que Ses compassions ne sont pas à leur terme ; Elles se renouvellent
chaque matin. Grande est Ta fidélité ! L’Éternel est mon partage, dit mon âme ; C’est pourquoi je veux
m’attendre à Lui. L’Éternel est bon pour qui espère en Lui, Pour celui qui Le cherche… Car ce n’est
pas volontiers qu’Il humilie Et qu’Il afflige les fils d’homme. » (3.22-25, 33)
Au milieu des horreurs d’un jugement que les Israélites ont attiré sur eux-mêmes et sur leurs œuvres, ces
versets dévoilent la compassion de Dieu. Comme le déclare Ésaïe, le jugement est une « œuvre
étrange » de Dieu (Esa 28:21). Et ce n’est pas volontiers qu’Il humilie et qu’Il afflige les hommes. Ses
bontés se renouvellent chaque matin. Dans sa souffrance, Jérémie se rappelle que derrière toute cette
désolation, Dieu continue d’agir avec amour. L’Éternel a détruit Jérusalem parce que la ville s’était
engagée sur une mauvaise voie. Il va la relever plus tard et lui accorder joie, paix et bénédiction. Le
Seigneur ne rejette pas à toujours.
Chapitre 4 : Dieu ne corrige jamais trop sévèrement
À la fin du quatrième chapitre, le prophète déclare : « Fille de Sion, ta faute est à son terme ; Il ne te
déportera plus... » (4.22) Dieu imposera une limite au châtiment qu’Il inflige aux siens. Il ne dépassera
jamais certaines bornes.34. « Toi, Éternel, Tu sièges à jamais ; Ton trône subsiste de génération en
génération. Lam 5:19 » Le prophète affirme que même si les humains succombent au chagrin, Dieu
subsiste. Autrement dit, même si le prophète devait mourir dans son chagrin, le projet de Dieu se
poursuivrait. L’Éternel est en train de préparer une œuvre future qui se réalisera plus tard.
Chapitre 5 : Dieu achèvera son œuvre

MacDonald35 fait une comparaison de cette leçon avec les paroles de Lu 14, où le Seigneur raconte
deux paraboles sur la nécessité d’évaluer le coût de l’aventure chrétienne. Dans l’une, Il parle du coût
d’une construction. Qui se lancerait dans un projet d’envergure sans d’abord s’asseoir pour calculer le
montant de la dépense et s’assurer qu’il pourra poursuivre les travaux, une fois qu’il aura commencé ?
Dans l’autre parabole, Il décrit un roi qui se met en guerre avec dix mille hommes contre un adversaire
s’avançant avec une armée qui en compte le double. Ne commence-t-il pas par s’asseoir d’abord « pour
examiner s’il a le pouvoir avec dix mille hommes de marcher à la rencontre de celui qui vient contre lui
avec vingt mille ? » S’il se rend compte que l’aventure est trop risquée pour lui, n’enverra-t-il pas une
ambassade « pour demander les conditions de paix » tandis que l’autre est encore loin ? (Lu 14:31-32).
Puis, il fait cette observation où souvent l’on applique ces paraboles à l’inconverti qui, avant de devenir
chrétien, doit bien réfléchir et voir s’il a les moyens d’aller au bout de sa démarche. Pour lui, ce n’est
34
35
Ibid.
47
pas ce sens que le Seigneur avait à l’esprit. Il voulait plutôt dire: « Moi, le Seigneur, J’ai calculé la
dépense. Je ne commence pas à bâtir, ni à m’engager dans la bataille, sans m’être assuré que Je
possède tout ce qu’il faut pour mener à bien mon entreprise.»
Ensuite, il poursuit que nous menons des assauts contre la forteresse de Satan. Dieu nous a donné
l’assurance que les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre nous, contre l’Église. Il veut des hommes
aguerris, capables de résister aux difficultés de toute nature, des sujets qui ne céderont, qui ne se
replieront pas au beau milieu des hostilités.
Application
 Dieu peut utiliser notre tristesse et notre peine.
 Fortifions-nous et développons les qualités qui sont vraiment indispensables dans la vie présente et
celle à venir : la foi, le courage, l’obéissance.
 Dieu ne fait jamais rien sans but. Louons Dieu, car nous avons notre place dans son plan.
 Quelles que soient notre douleur et notre peine aujourd’hui, nous savons que le jour vient où nous
serons associés à la victoire définitive de Dieu.
SURVOL DU LIVRE D’EZECHIEL
“Je vous retirerai des nations, je vous rassemblerai de tous les pays étrangers
et je vous ramènerai dans votre pays. Je répandrai sur vous une eau pure, afin que vous deveniez purs,
je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau et je
mettrai en vous un esprit nouveau, j’enlèverai de votre être votre cœur dur comme la pierre
et je vous donnerai un cœur de chair.”
(Ezékiel 36:24-26 Sem)
Introduction
En lisant le livre d’Ézéchiel, nous nous trouvons attirés par Ézéchiel : l’homme, le prophète, le
sacrificateur, le mari. Notre cœur se remplit de tristesse devant la description de l’iniquité du peuple de
Dieu, et se réjouit quand Dieu proclame le pardon et le renouvellement. Nous souffrons avec lui quand il
porte le fardeau du message de la colère divine. Nous sourions avec lui quand il témoigne des promesses
de l’Éternel concernant la glorieuse résurrection de la nation.
Au milieu de toutes ces considérations, nous pensons également au lien entre Ézéchiel et Jésus.
Ézéchiel était le “fils d’homme” (cf. Dn 7.13-14) de l’Ancien Testament. Cette expression, qui revient
93 fois dans le livre, constitue en soi un arrière-plan saisissant pour l’étude de la vie de Jésus, qui se
donna le nom de “Fils de l’homme” (32 fois dans l’Évangile de Matthieu, 26 fois dans celui de Luc).
48
Auteur
À première vue, le livre d’Ézéchiel affirme sa propre unité, comme provenant d’un seul auteur,
Ézéchiel ; résidant en un seul endroit : Babylone comme le stipule G.R. BEASLET-MARRAY36. Il
relève quelques critiques en défaveur de cette position, puis donne des arguments qui soutiennent la
paternité de ce livre à Ézéchiel. Selon G.R. BEASLET-MARRAY37 ce livre est conçu de manière
ordonnée ; son style littéraire est uniforme ; il est rédigé à la première personne du singulier ; les dates
concordent et vont de la cinquième année de la captivité (c’est-à-dire 593 avant Jésus-Christ, 1.2) à la
vingt-septième (Ez 29:17; 40:1). L’exactitude de cette manière de dater est confirmée jusqu’à un certain
point par les preuves parallèles des allusions historiques faites dans la prophétie elle-même. À la lumière
de ces faits, plusieurs spécialistes sont unanimes qu’Ézéchiel est l’auteur unique de ce livre. Parmi ceux-
là, figures S. R. Driver.
Cependant, un autre point de vue est exprimé par Kraetzschmar, Hermann et surtout par Hölscher.
Ces critiques n’attribuent qu’un septième de son contenu à Ézéchiel, et le reste à un auteur du Ve siècle.
Cette position extrême, bien que correspondant aux vues de C. C. Torrey et James Smith n’a pas
convaincu la majorité des théologiens. Ainsi, G.R. BEASLET-MARRAY38 conclu que nous pouvons
aborder le livre, confiants qu’il est bien ce qu’il prétend être : « le témoignage des vingt-cinq ans de
ministère d’Ézéchiel en Babylonie parmi ses compagnons d’exil ».
Dans ce sens, MacDonald39 dans son commentaire, résume les six arguments de John B. Taylor en
faveur de l’unité du livre écrit par un seul auteur en ces termes :
1. Le livre présente une continuité, du commencement à la fin,
2. Le livre contient un message cohérent : la chute de Jérusalem et la destruction du Temple.
3. Le style et le langage sont uniformes, notamment avec la répétition de certaines expressions comme
« fils de l’homme », « la parole de l’Éternel me fut adressée », « ils sauront que je suis l’Éternel »,
ainsi que « la gloire de l’Éternel ».
4. Ézéchiel suit une séquence chronologique unique parmi les grands prophètes (cf. Ésaïe et Jérémie).
5. L’emploi de la première personne du singulier à travers tout le livre. L’auteur se présente comme
étant Ézéchiel dans 1. 3 et 24. 24.
6. La personnalité et le caractère d’Ézéchiel sont cohérents tout au long du livre.
Le nom “Ézéchiel” signifie “l’Éternel fortifie” (24.21 ; 30.18 ; 33.28). Selon DENNY Petrillo40 le nom
“Ézéchiel” est basé sur le mot hébreux (chazak) signifiant “force, puissance, pouvoir”. En ce temps, la
36
Sous Dir. D. GUTHRIE, J.A. MOTYER, A.M. STIBBS, D.J. WISEMAN; Nouveau Commentaire Biblique ; éd. Emmaüs
(Suisse), 1970, 1991 ; p. 692.
37
(Suisse), 1970, 1991 ; p. 692.
38
(Suisse), 1970, 1991 ; p. 692
39
49
nation de Juda était affaiblie et brisée par la captivité babylonienne. Ainsi, elle ne pouvait trouver sa
force qu’en l’Éternel (34.16), ce qui est conforme à la recommandation de Paul en Ep 6.10 qui dit : « Au
reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante. » (Éphésiens 6:10 LSG) Pour
revenir dans sa gloire perdue, il fallait qu’Israël retourne à Dieu et s’appuie sur Sa force.
Ézéchiel est sacrificateur (1.3) et, en tant que tel, il est ému devant les abominations qu’il observe en
Israël (chap. 8). Quand Dieu appelle Ézéchiel au ministère prophétique, il a 30 ans et se trouve en exil à
Babylone, ayant été déporté de Jérusalem à l’âge de 25 ans (598 av. J.-C.) avec un groupe de dix mille
captifs (2 R 24.14). Il est contemporain de Daniel (exilé lors de la première déportation, en 606 avant J.-
C.) et de Jérémie, qui reste parmi les plus pauvres en Juda (14.14, 20). Il fut le héraut de Dieu auprès de
Son peuple à Babylone pendant 22 ans, jusqu’à l’âge de 52 ans (1.1-3 ; 40.1 ; 29.17). Il était marié
(24.15-18).
Arrière-plan et thème
41
Selon MacDonald , Ézéchiel a exercé son ministère auprès des exilés. Ses compagnons espéraient à
tort qu’ils retourneraient à Jérusalem. C’est pourquoi il leur déclare qu’ils devaient d’abord revenir au
Seigneur. La prophétie d’Ézéchiel se divise en trois parties :
 Premièrement, le prophète rappelle les péchés de Juda et avertit du jugement imminent de Dieu sous
la forme de la captivité du peuple et de la destruction de la capitale. Tout cela est annoncé d’une
manière vivante, par des visions inhabituelles et des actes symboliques.
 Dans la deuxième partie, Dieu condamne les voisins de Juda à cause de leur idolâtrie et du traitement
cruel qu’ils ont infligé au peuple de Juda. Ce sont les Ammonites, les Moabites, les Édomites, les
Philistins, les habitants de Tyr, de Sidon et les Égyptiens.
 Finalement, dans la dernière partie, Ézéchiel parle de la restauration de la nation et de la
réunification de Juda et d’Israël. Si le peuple se repent de ses péchés, Dieu mettra son Saint-Esprit en
lui. Le Messie viendra chez les siens et détruira leurs derniers ennemis. Le Temple sera reconstruit,
et la gloire de l’Éternel reviendra s’y établir. Ces prophéties ne se sont pas encore réalisées, mais le
seront lors du règne de mille ans de Christ sur la terre.
Comme beaucoup d’autres livres prophétiques, celui d’Ézéchiel n’est pas entièrement chronologique,
même s’il l’est davantage que les livres d’Ésaïe et de Jérémie. Notons que des dates ou des repères datés
figurent au début de plusieurs chapitres. Dans son commentaire, MacDonald42 cite Albert Barnes qui
remet les prophéties dans l’ordre chronologique suivant:
Les prophéties sont divisées en groupes par les dates figurant au début des chapitres ; nous pouvons
supposer que les prophéties prononcées sans indication de date l’ont été en même temps que celles qui
les précèdent immédiatement et qui sont datées, ou très peu de temps après.
1. La cinquième année de la captivité de Jojakin.
Chap. 1 à 7 : vocation d’Ézéchiel, annonce du prochain siège de Jérusalem.
2. La sixième année.
DENNY Petrillo ; Vérité pour aujourd’hui, 2003, 2007

40
41
42
50
Chap. 8-19 : état de la condition du peuple et prédictions du jugement imminent.
3. La septième année.
Chap. 20-23 : nouveaux reproches au peuple et nouvelles prédictions de la ruine prochaine.
4. La neuvième année.
Chap. 24 : l’année du début du siège. Déclarations que la ville sera détruite.
5. La même année.
Chap. 25 : Prophéties contre Moab, Ammon et les Philistins.
6. La onzième année.
Chap. 26-28 : Prophéties contre Tyr.
Cette année-là, Jérusalem fut prise après un siège de dix-huit mois, et le Temple fut détruit.
7. La dixième année.
chap. 29.1-16 : Prophétie contre l’Égypte.
8. La vingt-septième année.
Chap. 29.17-30.19 : Prophétie contre l’Égypte.
9. La onzième année.
Chap. 30.20-31.18 : Prophétie contre l’Égypte.
10. La douzième année.
Chap. 32 : Prophétie contre l’Égypte.
11. La même année.
Chap. 33-34 : Reproches aux chefs infidèles.
12. La même année, ou entre la douzième et la vingt-cinquième année.
Chap. 35 : Jugement de la montagne de Séir.
13. La même année.
Chap. 36-39 : Visions de consolation. Défaite de Gog.
14. La vingt-cinquième année.
Chap. 40-48 : La vision du Temple.
Concernant les moyens utilisés par Ézéchiel pour communiquer la Parole de Dieu sur les distances
considérables entre Babylone et la Judée, selon MacDonald43, on peut comprendre que les déportés
étaient libres de communiquer avec les gens restés au pays grâce à l’unification et à la pacification de la
région par Babylone.
Le thème principal selon DENNY Petrillo44est : “celui qui pèche mourra ; mais celui qui se repent
vivra” (cf. 18.20-3 ; 33.7-16). Pendant leur captivité, les Israélites avaient déterminé que leur mauvaise
situation était due, non à leur péché, mais à celui de leurs pères. Ézéchiel leur rappelle leur propre
rébellion contre la loi de Dieu.
Six thèmes dominent le texte :

(1) Sainteté de Dieu. Au milieu d’une nation inique, la justice éternelle de Dieu est manifestée.
43
DENNY Petrillo ; Vérité pour aujourd’hui, 2003, 2007
44
51
(2) Péché d’Israël. Le mot “péché” revient 25 fois dans le texte. Trois chapitres décrivent en détail le
péché d’Israël : le premier chapitre du livre montre la progression du mal à Jérusalem ; le chapitre 8
énumère les quatre abominations de la nation ; le chapitre 23 décrit les sœurs iniques, Ohola et
Oholiba.
(3) Caractère inévitable du châtiment divin. Dieu ne permettra pas que le péché devienne chronique : Il
le châtiera. Ézéchiel dresse le tableau d’un péché devenu de plus en plus courant, jusqu’à ce que la
“coupe” soit remplie. Ainsi, Dieu ira “jusqu’au bout” de sa fureur, qu’il répandra sur Israël (cf. 5.13 ;
6.12 ; 7.8 ; 9.8 ; 13.15 ; 14.19 ; 20.8, 13, 21 ; 30.15 ; 39.29).
(4) Responsabilité individuelle. Ce thème, souvent répété dans le texte, revient surtout au chapitre 18 :
“L’âme qui pèche est celle qui mourra.”
(5) Restauration. La justice de Dieu exige un châtiment, alors que sa compassion permet pardon et
renouvellement. Cela est surtout manifesté dans la vision de la vallée des ossements secs (chap. 37).
(6) Gloire de l’Éternel. Le texte montre que Dieu “quitte” son temple au moment du jugement (cf. chap.
8-11), pour y retourner quand sa restauration est achevée (cf. chap. 43).
But
La tâche d’Ézéchiel était de prêcher aux exilés la Parole de l’Éternel, et de leur dire que leur captivité
était le résultat de leur propre iniquité. Ils avaient commis des abominations en adorant des idoles. Ainsi,
Dieu allait faire venir sur eux l’épée qui verserait leur sang en châtiment de leur péché et ce, pour qu’ils
reconnaissent qu’Il est l’Éternel.
Ézéchiel devait faire en sorte de détruire le faux espoir du peuple, qui pensait qu’il rentrerait rapidement
en Israël (cf. Jr 8.1-17). Mais il leur donna également un message d’espoir concernant leur éventuel
retour et la restauration de leur sanctuaire. S’ils retournaient au Seigneur et pratiquaient la justice, Il les
ferait revenir dans leur pays.
Contexte historique
Après la victoire des Babyloniens sur les Assyriens en 612 avant J.-C., cela a eu un effet profond sur
Juda. Pendant la vie d’Ezéchiel, 5 rois régnèrent, dont Josias, le plus célèbre :
 Josias : 640-609 avant J.-C.
 Yoahaz (Challoum) : 609 avant J.-C.
 Yehoyaqim : 609-598 avant J.-C.
 Yehoyakîn (Yoyakîn, Koniahou, Yekonia) :598 avant J.-C.
 Sédécias : 598-587 avant J.-C.
Comme le témoignent les livres de 2 Rois et Jérémie, ces rois essayèrent de maintenir une certaine
stabilité en Juda pendant ces temps difficiles. Malheureusement, la plupart d’entre eux voulurent
accomplir cela en faisant des alliances avec des pays étrangers, surtout l’Égypte, le plus instable d’entre
eux. Ces alliances s’avérèrent ruineuses à plusieurs égards :
52
 Elles furent contraires à la volonté de Dieu.
 Elles affaiblirent l’économie de Juda, en exigeant le paiement de tributs à d’autres pays.
 Elles firent introduire en Juda les croyances et pratiques religieuses des nations païennes.
 Elles incitèrent à se rebeller contre la nation dominante et à chercher un secours chez une nation
voisine, une pratique qui créa une méfiance vis-à-vis de Juda et conduisit à sa destruction par
Neboukadnetsar et ses armées chaldéennes.
L’histoire montre que Neboukadnetsar fit des efforts pour travailler avec les rois de Juda, leur
permettant de servir à la tête de leur nation soumise ; mais leurs révoltes à répétition contre les
Babyloniens les menèrent à une déportation en trois parties :
1. 605 avant J.-C. Les riches et les personnages influents (parmi lesquels Daniel, le prophète) furent
déportés à Babylone.
2. 597 avant J.-C. Le roi Yehoyakîn, âgé de dix-huit ans, se rendit et fut exilé avec un deuxième
groupe de personnes importantes de Juda, y compris Ézéchiel (2 R 24.12-14).
3. 586 avant J.-C. Quand le roi Sédécias entra en alliance avec le Pharaon égyptien, Neboukadnetsar
expédia ses armées pour détruire les dernières villes fortifiées de Juda : Jérusalem, Lakich, et Azéqa.
L’armée babylonienne arriva devant Jérusalem en l’an 588 avant J.-C. (Ez 24.1-2). Après un siège
de 18 mois, une brèche fut ouverte dans les murailles en juillet 586 avant J.-C. Pendant les quelques
semaines qui suivirent, Jérusalem fut progressivement détruite (cf. 33.21) et la majorité des habitants
restants déportés à Babylone. Neboukadnetsar permit au prophète Jérémie, au gouverneur Guedalia
(nommé par Neboukadnetsar) et à quelques autres des plus pauvres en Juda de rester dans le pays.
Pendant le déroulement de ces événements, trois prophètes de Dieu opéraient simultanément :
 Daniel dans le palais des rois de Babylonie,
 Ézéchiel avec les exilés judéens en Babylonie,
 Jérémie avec le peuple resté dans les ruines de la ville de Jérusalem et dans les régions
environnantes.
Symbolisme apocalyptique
Le livre d’Ézéchiel est considéré comme un texte apocalyptique. Ce terme vient du grec (apokalupsis),
signifiant “révélation” (cf. 1 Co 14.6). D’autres livres de la Bible, dont Ésaïe, Jérémie, Daniel, Joël,
Amos, Zacharie et Apocalypse, emploient ce genre de langage. Dans la description de sa vision, l’apôtre
Jean utilise plusieurs symboles apocalyptiques venant de l’Ancien Testament. Les textes apocalyptiques
sont connus pour leurs figures, leurs symboles, leurs images. Ils sont organisés de façon particulièrement
stylisée, et ils mettent en avant une sorte de “double vision” des événements. L’aspect “double vision”
permettait aux auteurs de voir bien au-delà de leur propre époque, jusqu’au jour de l’Éternel, quand
toute injustice serait punie et la paix, la joie et la gloire de Dieu vont se manifestés éternellement.
Plan du livre
Nous avons là une structure familière à l’esprit hébreu, celle du chiasme :
-A : Israël
53
-B : nations
-A’ : Israël, que Tidiman a développé plus en détail :
-A (1-7) Dieu apparaît pour préparer le jugement de son peuple.

-B (8-11) Le prophète contemple le jugement du peuple élu.
-C (12-24) Le prophète explique le bien-fondé du jugement.
-D (25-32) Le jugement des nations voisines.
-C (33-37) Le prophète annonce la grâce du relèvement.
-B (38-39) Le prophète contemple la sécurité du peuple élu.
-A (40-48) Dieu apparaît pour assurer la bénédiction de son peuple (Le livre d’Ézéchiel, Édifac
1985, page 53).
La mission d’Ézéchiel (Ézéchiel 1-3)

1. La vision de la gloire de Dieu ; les créatures étranges et les roues 1
2. Le prophète reçoit l’ordre de prêcher à Israël 2-3
Le jugement contre Juda (Ézéchiel 4-24)

3. Les signes du jugement contre Juda 4-5
4. Le jugement contre l’idolâtrie 6
5. La conquête babylonienne 7
6. Les visions relatives au jugement qui va fondre sur Juda 8-9
7. La gloire divine quitte le temple 10
8. Les chefs impies et le reste fidèle 11.1-21
9. La gloire divine s’éloigne du mont des Oliviers 11.22-25
10. Signes et paraboles à propos du jugement futur 12-24
A. Dieu ordonne à Ézéchiel de quitter la ville et de trembler 12

B. La condamnation des faux prophètes 13
C. La condamnation des chefs idolâtres 14
D. La parabole de la vigne 15
E. Jérusalem est comparée à une prostituée 16
F. La parabole des aigles 17
G. Le jugement des péchés individuels 18
H. Deux paraboles : la lionne et ses lionceaux ; la vigne et ses sarments 19
I. Rappel des relations entre Dieu et Israël ; espoir d’une restauration 20
J. Les signes du jugement contre Jérusalem 21-24
Le jugement des nations païennes (Ézéchiel 25-32)

La restauration future d’Israël (Ézéchiel 33-48)
11. Ézéchiel, une sentinelle 33
12. Les faux bergers et le vrai berger 34
13. Le jugement d’Édom 35
14. La restauration d’Israël et la vision des ossements desséchés 36-37
15. Prophéties sur Gog et Magog 38-39
54
16. Le nouveau temple 40-43
17. Le culte rétabli 44-46
18. Le fleuve, le pays et la ville 47-48
Étude du livre
I. La sanctification d’Ézéchiel, l’homme de Dieu Ez 1, 2, 33
A. Ézéchiel et la vision des créatures vivantes 1.1-28

1. La description de ces créatures (cf. 1:4-28).
2. L’identification de ces créatures. Qui sont ces êtres vivants ? Plus loin, Ézéchiel les identifie à des
chérubins, ces anges de rang plus élevé (Ez 10:20). La Bible fait mention d’eux en trois occasions :
a. Dans le jardin d’Éden, pour empêcher Adam de manger de l’arbre de la vie, après son péché (Ge
3:22-24).
b. Dans le présent passage d’Ézéchiel (1:4-28).
c. Dans les visions célestes de Jean (Ap 4:6-8).
3. Les devoirs de ces créatures vivantes.
a. Préserver et défendre la justice de Dieu (Ge 3:24; Ex 26:1; 36:8, 35).
b. Symboliser la miséricorde de Dieu (Ex 25:22; 37:9).
c. Aider Dieu à gouverner (1S 4:4; Ps 80:1; 99:1; Ez 1:22, 26).
d. Servir de témoins du ministère terrestre béni du Seigneur Jésus-Christ.
B. Ézéchiel entend la voix du Dieu vivant 2.1-8.27; 33.1-22
1. Le prophète fut appelé à être une sentinelle pour Israël à Babylone.

2. Il devait avertir les méchants que s’ils abandonnent leurs mauvaises voies, Dieu ne les détruirait pas.
3. Il devait aussi avertir les justes que s’ils abandonnaient leurs voies droites, Dieu les détruirait.
4. Il devait s’acquitter de sa mission sans crainte et sans favoritisme.
5. Il devait assimiler totalement le message de Dieu (3:1-2). Cf. Ap 10:8-11.
II. La désolation de Jérusalem, la cité de Dieu 4-24
La captivité babylonienne et le siège de Jérusalem se sont effectués en 3 étapes :

 En 605 av. J.-C. : déportation de Daniel et d’autres Juifs de sang noble (Da 1:3, 4; 2Ch 36:6-7).
 En 597 av. J.-C. : déportation à Babylone du roi Yehoyakîn et d’Ézéchiel, en compagnie de
beaucoup d’autres habitants de Juda (2R 24:10-16).
 En 586 av. J.-C. : déportation de Sédécias, le dernier roi de Juda, destruction de la muraille de
Jérusalem, incendie du temple et de la ville (2R 25:1-7).
Les événements décrits par Ézéchiel dans les chapitres 4-24 se sont produits entre la deuxième et la
troisième étape. À Jérusalem comme à Babylone, il semble que des faux prophètes tentaient de
persuader les Juifs que Dieu ne détruirait pas la ville sainte, malgré les deux sièges qu’elle avait déjà dû
soutenir. Ézéchiel était d’un autre avis et s’efforça au moyen de paraboles, d’actes symboliques, de
visions et de messages de certifier que Jérusalem serait livrée à la désolation et à la destruction.
A. Les 12 actions symboliques d’Ézéchiel
55
1. Il dessina une carte de Jérusalem sur une grande surface d’argile tendre ; il construisit des
retranchements et des terrasses contre la ville avec d’autres détails pour montrer le siège de Jérusalem et
de sa chute inévitable. (4:1-3 cf Jér 39 :1-2).
2. Ézéchiel se couche ensuite sur le côté gauche plusieurs heures par jour et ce, pendant 390 jours
pour symboliser l’iniquité du royaume du nord (Israël). Chaque jour représentait un an (4:4-5).
3. Puis le prophète se couche sur le côté droit pendant 40 jours pour illustrer l’iniquité de Juda.
Chaque jour correspondait à une année (4:6). Reconnaissons qu’il n’est pas possible de saisir la pleine
signification de ces durées. Unger cité par H.L. Willmington45écrit : « La position inconfortable du
prophète, d’abord couché 390 jours sur le côté gauche puis 40 jours sur le côté droit, pour représenter
430 ans, n’est pas sans évoquer la durée de la servitude en Égypte (Ex 12:40-41). C’est une servitude
semblable qui sera imposée à Israël et Juda. La captivité du royaume du nord devait durer plus
longtemps »
4. Ézéchiel fait cuire du pain fabriqué à partir de différentes céréales sur du feu à base d’excréments
humains. Dieu voulait ainsi faire comprendre combien seraient dures les conditions de vie dans la ville
assiégée (4:9-17).
5. Ézéchiel se rase la tête et la barbe au moyen d’une épée effilée, et fit trois tas égaux de ses cheveux
et de sa barbe (5:1-4).
a. Il brûle le premier tas.
b. Il hache le deuxième tas.
c. Il éparpille au vent le troisième tas.
Selon H.L. Willmington,46 ces actions indiquent ce qui attendait Juda et Jérusalem. Un tiers des
habitants de la ville périra par le feu lors du siège, un tiers sera passé au tranchant de l’épée, et le dernier
tiers sera dispersé.
6. Le prophète frappe des mains et tapa du pied pour attirer l’attention (6:11).
7. Ézéchiel se charge d’un équipement de déporté ; le soir il perçe la muraille de la ville avec ses
mains et sort dans l’obscurité en se couvrant le visage. Cette mise en scène signifiait ceci :
a. Les exilés quitteraient leurs maisons à la hâte.
b. Le mur percé exprimait leur désespoir de devoir quitter la ville maudite de Jérusalem.
c. Le visage couvert signifiait que Sédécias, le dernier roi de Juda, aura les yeux crevés par
Neboukadnetsar pour s’être révolté et sera emmené captif à Babylone (2R 25:1-7).
8. Le prophète mange son pain en tremblant et but sa ration d’eau comme si c’était la dernière
(12:17-20).
9. Il brandit une épée flamboyante en l’air, la fit tournoyer en poussant des cris et des
lamentations (21:9-17).
10. Il dessine une carte du Moyen-Orient et traça deux routes que devait emprunter le roi de
Babylone. L’une conduisait à Jérusalem, l’autre à Rabba. Ces deux villes s’étaient révoltées contre
45
H.L. Willmington ; le Grand Guide de la Bible ; éd. CLE (France), 2004 ; p.244
46
H.L. Willmington; le Grand Guide de la Bible ; éd. CLE (France), 2004 ; p.244
56
Neboukadnetsar en 593 av. J.-C. Ézéchiel montre le roi babylonien à la croisée des deux routes. Quelle
ville allait-il détruire en premier ? Selon le chap 21:18-22, c’est Jérusalem.
11. Ézéchiel ajoute des bons morceaux de viande dans une marmite remplie d’eau bouillante et
les fait cuire jusqu’à ce que les os se détachent de la chair. Puis il jète les morceaux de viande et
laisse l’eau s’évaporer pour éliminer la rouille et les impuretés (24:1-14). Cela révèle le feu du jugement
divin qui consumera même le riche et le noble de Jérusalem. Tous les habitants seront exclus de la ville
pour que celle-ci puisse être purifiée de leurs impuretés morales.
12. La femme d’Ézéchiel meurt subitement, et le prophète reçoit l’ordre de Dieu de ne pas porter le
deuil (24:15-18). Selon H.L. Willmington 47Dieu ordonna à Ézéchiel de ne pas pleurer la mort de sa
femme pour souligner que lui, le Seigneur, ne versera aucune larme sur la mort de Jérusalem. La femme
du prophète est morte le jour même où Neboukadnetsar lança son troisième et dernier assaut contre
Jérusalem (24:2). Qauant à l’exemple d’Ézéchiel, quel exemple de soumission et d’obéissance à Dieu !
B. Les 11 messages de jugement d’Ézéchiel
Voici un résumé des points principaux soulevés par le prophète dans ses sermons :
1. Dieu a longtemps retenu sa colère malgré les désobéissances répétées du peuple (20:7-10,14, 20:21-
22).
2. Quand Il châtiait le peuple, Dieu n’éprouvait aucune joie, même à ce stade avancé de sa
désobéissance, et Il insiste encore pour que Juda revienne à Lui (18:31-32)
3. Mais Juda n’a pas obéi ; aussi l’heure de son jugement était-elle arrivée (7:6, 12).
4. Juda sera détruit, non à cause des péchés de ses pères, mais en raison de sa propre perversité (18:1-4,
20).
5. Même la présence d’hommes remarquables par leur piété, comme Noé, Daniel et Job, ne suffirait pas
pour épargner la ville de Jérusalem (14:14, 20).
6. Ses armées ne lui seront d’aucun secours (7:14).
7. Sa richesse ne pourra pas lui permettre d’acheter une seule minute de liberté (7:19).
8. La ville sainte était devenue la ville prostituée de Satan.
9. C’est pourquoi Dieu fera venir dans Jérusalem la pire des nations pour occuper son territoire et ses
maisons (7:24).
10. Les villes de Juda seront livrées aux flammes et les idoles fracassées (6:4, 6).
11. Quatre sanctions sévères frapperont les habitants : la guerre, la famine, les bêtes féroces et la peste
(14:21).
C. Les 6 paraboles d’Ézéchiel

1. La vigne stérile (15:1-8).
 La vigne désigne souvent Israël dans la Bible (cf. De 32:32; Ps 80:8-12; Esa 5:1-7; Jér 2:21; Os
10:1; Mt 21:33).
 Le seul intérêt de la vigne est de porter du fruit. Son bois n’est pas utilisable dans la construction
de charpentes (il est trop tortueux), ni dans la fabrication de mobilier (il est trop tendre), et il ne peut
servir de combustible (il se consume trop rapidement).
 Comme la vigne a refusé de remplir sa seule mission, elle sera brûlée (cf. Jn 15:6).
2. La fille adoptée qui est devenue une prostituée (16:1-63).
47
57
 Dans un champ, Dieu avait trouvé et recueilli une petite fille abandonnée à sa naissance et mourant
de faim. Elle s’appelait Israël (16:1-5). C’est une allusion à l’esclavage d’Israël en Égypte (cf. Ex
1:13-14; 2:23; 3:7).
 Dieu avait témoigné beaucoup de bonté à cette enfant et l’avait adoptée. Lorsqu’elle fut parvenue à
l’âge nubile, Dieu l’épousa ; elle devint donc son épouse légitime (16:8). C’est ce qui s’est produit
au mont Sinaï quand Dieu ratifia son alliance avec Israël (cf. Ex 19:5 ; comparer aussi Ez 16:9 avec
Ex 19:14).
 Après le mariage, Dieu revêtit Israël de ses plus beaux vêtements, lui fit cadeau des bijoux les plus
précieux et lui prépara les mets les plus délicats (16:10-14). Cette description correspond à la période
des rois David et Salomon (cf. 2S 8:11; 1R 3:13; 10:4-7).
 Mais, cette ancienne orpheline, faisant fi de l’amour et de la fidélité, est devenue une vulgaire
prostituée des rues (16:15-34).
 Cette conduite intolérable ne pouvait durer sans être sanctionnée, car l’époux était aussi le Juste
Juge. C’est pourquoi Il livrera sa femme adultère à tous ses amants meurtriers qui abuseront d’elle et
la blesseront (16:36-41).
 À ce stade, le péché d’Israël avait surpassé celui de Samarie, sa sœur aînée, la capitale du royaume
du nord, et celui de sa plus jeune sœur (Sodome). Cf. Ez 16:46-50.
 Après l’avoir châtiée, Dieu l’attirera de nouveau à Lui, en même temps que ses deux sœurs, à cause
de l’amour qu’Il leur porte et de la promesse faite à Abraham (16:53, 60, 63).
3. Les deux aigles (17:1-21). Les événements rapportés dans cette parabole ont trait aux affaires
internationales entre Juda, Babylone et l’Égypte entre 597 et 588 av. J.-C. Les personnages impliqués
dans ce récit sont Yehoyakîn, Sédécias et Neboukadnetsar (2R 24:8-20; 2Ch 36:9-13; Jér 37; 52:1-7).
4. Le tendre rameau (17:22-24).
 Dieu déclare qu’un jour, Il plantera Lui-même le plus tendre et le plus beau rameau sur la montagne
la plus élevée d’Israël (17:22).
 Ce Rameau deviendra un arbre majestueux qui répandra ses bienfaits sur tous ceux qui
s’approcheront de Lui, en les gratifiant de ses fruits et de son ombre (17:23).
 Le monde entier prendra ainsi connaissance du plan et de la puissance de Dieu (17:24).
 Ces versets ont, sans l’ombre d’un doute, une portée messianique (cf. Esa 2:2-4; Mi 4:1-4). Ce
rameau tendre désigne le Messie (cf. Esa 11:1; 53:2; Jér 23:5-6; 33:15; Za 6:12; Ap 22:16) et la
montagne élevée n’est autre que le mont Sion (cf. Ps 2:6).
5. La lionne et ses lionceaux (19:1-9).
 Une lionne avait plusieurs lionceaux ; en grandissant, l’un d’eux devint féroce et dévora des
hommes. C’est pourquoi il fut capturé et emmené en Égypte (19:1-4).
 Un autre fit de même, et fut emmené captif à Babylone (19:5-9).
 Certains commentateurs pensent que la lionne en question est Hamoutal, la femme du roi Josias
et mère de trois rois de Juda. Le premier « lionceau » serait Yoahaz (2R 23:31-34) qui fut emmené
prisonnier en Égypte par le Pharaon Néko ; l’autre « lionceau » serait Sédécias (le plus jeune fils
d’Hamoutal), déporté à Babylone par Neboukadnetsar (2R 24:18).
6. Les deux sœurs prostituées (23:1-49).
 Deux sœurs se lancent dans la prostitution avec l’Égypte (23:1-3).
 Elles s’appellent Ohola et Oholiba, et désignent respectivement Samarie et Jérusalem (23:4).
 Le nom Ohola signifie « sa tente » et peut faire référence au fait que Dieu n’a jamais approuvé la
fausse religion de Samarie que Jéroboam, le premier roi du royaume du nord, avait instituée (cf. 1R
12:25-33). L’expression « sa tente » indiquerait que Samarie avait sa religion qui n’incluait pas
Dieu.
58
 Le nom Oholiba signifie « ma tente est en elle » ; il souligne le fait que Dieu est encore présent dans
le temple de Jérusalem malgré le péché de Juda.
 Les deux sœurs sont devenues des prostituées suite à leur immoralité avec l’Égypte. C’est peut-être
une indication que les deux capitales avaient adopté les structures religieuses et politiques de
l’Égypte.
 Ohola s’est ensuite prostituée avec les Assyriens (23:5). Cela s’est passé sous le roi Menahem qui
s’allia à l’Assyrie (cf. 2R 15:13-20).
 Oholiba fit de même avec Babylone (23:11). Le roi Ézéchias accueillit les émissaires babyloniens
comme des dieux (cf. 2R 20:12-19; 2Ch 32:31).
 Dieu décide donc de livrer ces deux sœurs à la cruauté de leurs amants respectifs (23:9, 22, 24).
D. La vision qu’Ézéchiel a du temple • 8.1-11.25
1. Juda renonce à la gloire de Dieu.

 Dans sa vision, Ézéchiel est transporté de Babylone au temple de Jérusalem au mois de septembre
592 av. J.-C. Là, il est témoin de ce qui se passe dans la ville sainte (8:1-3).
 Il aperçoit d’abord une idôle au nord de la porte de l’autel (8:5).
 Il entre dans une pièce et voit toutes sortes de reptiles, de bêtes abominables et d’idoles gravées sur
la muraille tout autour. Soixante-dix anciens sont dans cette pièce, tenant chacun un encensoir à la
main et adorant ces horribles représentations. C’est Yaazania, fils de Chaphân, qui dirige ces
dévotions idolâtres. Ézéchiel a dû ressentir un choc en voyant Yaazania, car c’était le fils de celui
qui, une trentaine d’années plus tôt, avait lu le livre de la loi et pris une grande part dans le réveil
spirituel de Juda sous le règne de Josias (2R 22:8-11). Et voilà que son propre fils avait pris la tête de
ce mouvement apostat (Ez 8:7-11) ! Cf. Ro 1:21-23.
 Après cette expérience, le prophète se dirige vers la porte nord du temple. Il y découvre des femmes
juives pleurant Tammouz, leur dieu (8:14). Voici, brièvement l’histoire de la religion de Tammouz
selon H.L. Willmington48:
(1) « La religion de Satan a officiellement commencé à la tour de Babel (Ge 11:1-9),…
(2) Le premier ministre à plein temps du culte satanique fut Nimrod, le petit-fils apostat de Noé (Ge
10:8-10).
(3) L’histoire séculière et la tradition rapportent que Nimrod épousa une femme aussi mauvaise et
diabolique que lui. Elle s’appelait Semerimus. Connaissant la promesse de Dieu concernant un futur
sauveur (Ge 3:15), elle prétendit hardiment que Tammouz, son premier fils, était ce sauveur annoncé.
(4) Semerimus institua alors un système religieux dans lequel elle et son fils devaient être adorés. Elle
se fit elle-même grande prêtresse de sa religion. C’est ainsi que naquit le culte de la mère et de l’enfant,
culte qui se répandit dans le monde entier.
(5) Quelle était la doctrine de la religion de Semerimus ?
(a) Semerimus se proclama le chemin qui mène à Dieu, et adopta le titre de « reine du ciel ».
(b) Elle seule pouvait procurer le salut par divers sacrements, notamment par l’aspersion d’eau bénite.
(c) Son fils Tammouz fut tué par un sanglier lors d’une partie de chasse.
(d) Mais il ressuscita quarante jours plus tard…
(e) Une grande fête, appelée Ichtar, clôturait ces quarante jours de jeûne.
Jérémie s’insurgea également contre cette fausse religion (cf.Jér 7:18; 44:25).
48
59
 Ézéchiel poursuit son inspection et aperçoit vingt-cinq hommes qui tournent le dos au temple et
adorent le soleil, le visage vers l’est (8:16). Sur ce point, H.L. Willmington cite à nouveau Feinberg
en ces termes : « Ézéchiel est témoin de la pire insulte au Dieu du ciel et de la terre … Les vingt-
cinq hommes représentent les vingt-quatre classes de sacrificateurs avec le souverain sacrificateur à
leur tête…Ce qui devait faire éclater mieux que toute la gloire de Dieu dans la création (Ps 19)
devienne en soi un objet de culte, privant du même coup Dieu de la gloire qui lui revient … Cette
attitude exprime le mépris de Dieu et le rejet de son culte…La coupe de l’iniquité de Juda était
pleine à ras bord. »
 Alors qu’il est là debout, abasourdi par tout ce qui l’entoure, le prophète voit apparaître six êtres
célestes portant chacun une épée. Ils étaient sous les ordres d’un autre être vêtus de lin et portant une
écritoire à la ceinture (9:1-2). Cet ange était peut-être le messager chargé de transmettre les ordres de
Dieu, et l’écritoire le livre de vie (cf. Ex 32:32; Ps 69:28; 139:16; Esa 4:3; Da 12:1; Ph 4:3).
 Le chef reçoit de Dieu l’ordre de parcourir les rues de Jérusalem et de faire une marque sur le front
de ceux qui souffrent à cause du péché de Juda (9:3-4). Ce sceau devait leur sauver la vie (cf. Ap
7:1-3; Ga 6:17; Ap 13:16-18; 14:1; 2Ti 2:19).
 Les anges portant l’épée reçoivent l’ordre de suivre leur chef et de tuer tous ceux qui ne portent pas
la marque sur leur front (9:5-11), en commençant par le temple ; c’est de là que part le jugement de
Dieu (cf. 1P 4:17).
 Ézéchiel prie pour Jérusalem (comme Abraham l’avait fait pour Sodome (Ge 18:23-33cpEz 9:8).
Mais Dieu lui dit que la prière en faveur de la ville ne servait plus à rien (9:8-10).
 Les dirigeants de Juda n’avaient pas tenu compte des avertissements de Dieu et ils étaient même
persuadés que ceux qui avaient été emmenés en déportation (comme Daniel et Ézéchiel) l’avaient été
à cause de leurs péchés (11:14-15).
2. La gloire de Dieu quitte Juda.
 Ézéchiel voit la gloire de Dieu s’élever au-dessus du propitiatoire (9:3).

 Puis elle marque un temps d’arrêt sur le seuil du temple (10:4).
 De là, elle se dirige vers la porte orientale (10:18-19).
 Finalement, elle se place sur la montagne qui est à l’est de la ville (11:23).
La gloire de Dieu avait effectivement quitté la ville. Mais sur cette sombre toile de fond du désespoir et
de la condamnation, le prophète perçoit une lueur d’espoir, car il entend la voix de Dieu (11:17-20).
III. La condamnation des ennemis de Dieu 25.1-32.32 ; 35.1-15
A. Ammon 25.1-7
1. Le peuple ammonite qui occupait l’est du Jourdain au nord de Moab tirait son origine de la relation
incestueuse de Loth avec sa fille cadette (Ge 19:38).
2. Ammon avait souvent manifesté de l’hostilité envers Juda (cf. 2S 10; Am 1:13-15). Il avait prêté
main-forte aux Babyloniens contre Juda vers 600 av. J.-C. (2R 24:2). Auparavant, les Ammonites
avaient occupé le territoire de Gad après la captivité assyrienne (Jér 49:1).
3. Mais le grand péché d’Ammon est d’avoir affiché une allégresse ostentatoire au moment de la
destruction du temple de Jérusalem, le carnage des habitants de la ville et l’asservissement de beaucoup
de Judéens (La 2:15).
4. À cause de cela, Dieu permettra à diverses tribus bédouines du désert de le ravager.
B. Moab 25.8-11
60
1. Ce peuple descendait de l’union illicite entre Loth et sa fille aînée (Ge 19:37).
2. Les Moabites étaient surtout coupables d’avoir rabaissé le Dieu de Juda, au rang de n’importe quel
autre dieu national ou tribal.
3. Les tribus qui ravageront Ammon viendront aussi semer la désolation sur le pays de Moab.
C. Édom 25.12-14 ; 35.1-15

1. Cette nation tirait son origine d’Ésaü, le frère jumeau de Jacob (Ge 25:33). À cause de ces liens de
parenté, Israël avait reçu l’ordre de ne pas attaquer Édom lors de son entrée dans la terre promise (De
23:6). Les Édomites s’étaient fixés au sud de Moab, entre la mer Morte et le golfe d’Aqaba.
2. Malgré leur ascendance commune, Édom devint l’ennemi le plus virulent d’Israël (cf. Ab 1:10; Mal
1:2-5).
3. Les Édomites étaient coupables de nombreux péchés :
 Ils s’étaient réjouis de la chute de Juda (Ps 137:7; La 4:21-22; Ab 1:10-14). Cf. également Ez 35:15.
 Ils massacrèrent des Juifs sans défense lors de l’invasion babylonienne (35:5).
 Ils envisageaient d’occuper toute la Palestine et d’en chasser le Seigneur Dieu (35:10).
4. Dieu châtiera Édom en permettant que diverses nations remplissent le pays de cadavres édomites non
enterrés (35:5-9).
D. Philistie 25.15-17
1. Si les Édomites étaient les premiers ennemis d’Israël, les Philistins venaient immédiatement après.
L’Ancien Testament mentionne cette nation plus que n’importe quelle autre.
2. Ils n’ont pas cessé de harceler Israël jusqu’à l’arrivée de David sur le trône (1S 13:1-14: s).
3. À cause de la haine permanente que les Philistins ont vouée à Israël, Dieu leur infligera une terrible
vengeance (2:17).
E. Tyr 26.1-28.19
1. L’histoire de Tyr.
 Tyr est une ancienne ville phénicienne dont le nom apparaît pour la première fois dans la Bible
dans Josué 19:29. C’était la plus grande ville commerciale du temps de l’Ancien Testament. Tyr
signifie « roc » ; la ville était le centre du monde méditerranéen.
 D’après Ézéchiel (26:13) et Ésaïe (23:16), Tyr était une ville marquée par la musique et par les
musiciens.
 La ville a eu un grand rayonnement sous les règnes de David et de Salomon. Hiram, roi de Tyr,
était un ami intime de David (2S 5:11). Il apporta son concours à la construction des palais
royaux et du temple (1R 5:1-12; 1Ch 14:1; 2Ch 2:3-16).
 La ville de Tyr comprenait deux parties, l’une sur la côte, à environ 100 kilomètres au nord-ouest
de Jérusalem ; l’autre sur une île à moins d’un kilomètre de la côte méditerranéenne.
 Du temps d’Ézéchiel, la ville de Tyr était en pleine révolte contre Babylone.
2. Le péché de Tyr.
 Tyr s’était réjouie de la chute de Juda (26:2), car elle donnait libre accès aux caravanes qui
venaient du nord et se rendaient en Égypte. La déportation de Juda signifiait pour Tyr la
suppression des péages douaniers.
 Tyr avait vendu des Juifs comme esclaves aux Grecs et aux Édomites (Joe 3:1-8; Am 1:9-10).
61
(1) Le roi de Tyr à cette époque s’appelait Ithobal II ; il se vantait d’être aussi fort qu’un dieu et plus
sage que Daniel (28:2-3). L’histoire fourmille d’exemples d’hommes dont l’orgueil démesuré a précipité
leur chute. C’est notamment le cas de Sennachérib (2R 18:33-35), de Neboukadnetsar (Da 3:15; 4:33)
et d’Hérode (Ac 12:21-23).
(2) Par sa prétention divine, le roi de Tyr préfigure l’antichrist à venir (cf. 2Th 2:4).La ville était
réputée pour son matérialisme sans limite (27:4-25).
3. Le châtiment de Tyr.
 Différents peuples viendront l’assaillir (26:3).
 La ville avait beau être protégée par une étendue d’eau autour d’elle, Ézéchiel prédit que ses
murailles seraient renversées, son sol serait raclé, qu’elle deviendrait aussi nue qu’un rocher et que
les pêcheurs étendraient leurs filets en ces endroits (26:4-5). Il a fallut attendre 225 ans pour que
cette prophétie s’accomplisse. En 332 av. J.-C., Alexandre le Grand prit l’île et la détruit. Le site
devint effectivement un lieu où les pêcheurs lancèrent leurs filets.
 Ézéchiel déclare de plus que la ville ne serait plus jamais habitée (26:20-21). Tyr n’a jamais été
rebâtie.
 De nombreux bateaux seront détruits par de puissants ouragans (27:26-27).
 Tout l’Occident se lamentera sur la destruction de la ville (26:16-18; 27:28-36). Au moment de la
grande tribulation, le monde fera de même à propos de la chute de Babylone (cf. Ap 18).
4. Les puissances sinistres cachées derrière Tyr (28:11-19).
 Son identification. Satan lui-même, qui tire les ficelles des autorités terrestres de Tyr.
 Les caractéristiques de cette puissance diabolique.
(1) Sa sagesse et sa beauté sont parfaites. Aucun être humain n’a jamais été décrit dans ces termes. Au
contraire ! Cf. Ro 3:23.
(2) Il était présent dans le jardin d’Éden.
(3) « Tes tambourins et tes flûtes étaient à ton service ». H.L. Willmington cite J. Dwight Pentecost
en ces termes49: « À l’origine, les instruments de musique devaient servir à louer et à célébrer Dieu.
Lucifer n’avait pas besoin d’apprendre à jouer d’un instrument. C’était inné. Il était en quelque sorte
lui-même un instrument de musique. Lucifer produisait, en raison de sa beauté, les sons qu’un brillant
musicien tire d’un instrument, et ce, à la louange et à la gloire de Dieu… »
(4) Le chérubin protecteur.
Il était un chérubin protecteur. Le chérubin était un ange de rang supérieur chargé de préserver la
sainteté de Dieu (cf. Ge 3; Ex 25; 1R 6; Ez 1; Ap 4). Lucifer aurait donc été créé pour démontrer, entre
autres choses, l’œuvre terrestre de Christ.
(5) Son cœur était rempli d’orgueil à cause de sa beauté. Nous avons là, la révélation du premier péché
et l’acte volontaire que conçut le premier pécheur de tout l’univers.
F. Sidon 28.20-24
1. Sidon se trouvait à environ 35 kilomètres de Tyr ; la ville avait été fondée par le premier-né de
Canaan (Ge 10:15).
2. Cette ville semble avoir été le centre du culte de Baal. La princesse Jézabel, fervente partisane du
culte de Baal, venait de Sidon (cf. 1R 16:31-33). La ville était également le centre du culte d’Astarté et
de Tammouz.
3. À cause de son influence néfaste, Sidon est comparée à une écharde douloureuse, un chardon ardent
pour la maison d’Israël.
49
62
4. Dieu punira Sidon en lui envoyant la peste et une armée pour la détruire. Cette prédiction s’accomplit
en 351 av. J.-C. lorsque les Perses brûlèrent la ville.
G. L’Égypte 29.1-32.32
1. Son châtiment dans l’histoire, sous Neboukadnetsar.
 Le péché caractéristique de l’Égypte, était l’orgueil (29:3).
 Le Pharaon Hophra avait apparemment réussi à convaincre Sédécias, le roi de Juda, que dans sa
guerre contre Neboukadnetsar, l’Égypte lui serait une aide plus efficace que Dieu (29:6). Cf. Ez
30:21-26.
 C’est pourquoi le prophète annonce la venue de malheurs sur le Pharaon, sur le peuple et même sur
les animaux (29:8-12).
 Le chapitre 31 décrit l’Égypte comme un cèdre majestueux dont la cime domine tous les autres
arbres. Les oiseaux nichent dans ses branches, et les animaux viennent mettre bas à son ombre. À
cause de l’orgueil qui corrompt l’arbre, Dieu ordonne au bûcheron babylonien d’abattre l’arbre.
 Ézéchiel nous apprend que Neboukadnetsar a conquis l’Égypte pour sa richesse et pour payer ses
soldats après le long siège de Tyr (29:17-21).
 L’Égypte connaîtra quarante années de désolation (29:9, 11).
 Après ces quarante ans de châtiment, l’Égypte se redressera ; mais restera à jamais un royaume de
second rang (29:13-15).
 Israël ne s’appuiera plus jamais sur l’Égypte (29:16).
2. La sanction future (30:1-19).
 Le nom de Neboukadnetsar apparaît une fois dans ce passage (Ez 30:10), mais les spécialistes
s’accordent à penser que l’accomplissement final des jugements rapportés dans ce chapitre ne se
produira que lors de la tribulation. C’est ce qui ressort de l’expression « le jour de l’Éternel » (Ez
30:3). Ces mots s’appliquent presque toujours à la tribulation de 7 ans (Esa 13:6, 9; Joe 1:15; 2:1,
11; 3:14; Am 5:18; Ab 1:15; Sop 1:7, 14; Za 14:1; 1Th 5:2; 2Th 2:2; 2P 3:10).
 D’après Daniel 11:40-43, l’Égypte sera effectivement détruite lors de la tribulation.
 Elle connaîtra les jugements divins (cf. 30:4-17).
IV. Le présentation du Berger de Dieu Jésus-Christ 34

(LA PRÉSENTATION DU BON BERGER DE DIEU : JÉSUS-CHRIST)Ez 34
A. Les nombreux faux bergers

1. Ils se sont nourris eux-mêmes au lieu de nourrir le troupeau (34:2-3).
2. Ils n’ont pas pris soin des brebis faibles, ni soigné les malades, ni réparé les membres brisés, ni
cherché les bêtes égarées (34:4).
3. Faute de bergers, les brebis ont été dispersées (34:5).
4. Elles ont été la proie des animaux sauvages (34:5).
5. C’est pourquoi les bergers seront châtiés (34:9-10).
 Ils perdront leur statut de bergers (34:10).
 Ils ne seront pas nourris par le Grand Berger (34:9-10).
 Ils seront jugés et condamnés (34:16).
B. Le seul vrai bergerCf. Ps 23; Jn 10:11; Hé 13:20; 1P 5:4

1. Il cherchera la brebis perdue (34:11).
2. Il délivrera les brebis de leurs ennemis (34:12).
63
3. Il les rassemblera de toutes les nations (34:13).
4. Il les paîtra sur les montagnes d’Israël (34:14).
5. Il leur donnera du repos dans de gras pâturages (34:15).
6. Il posera des attelles et des bandages sur leurs membres brisés (34:16).
7. Il guérira les malades (34:16).
8. Il établira David comme son sous-berger de confiance (34:23 cfEz 37:24; Jér 30:9; Os 3:5).
9. Il conclura une alliance éternelle avec elles (34:25).
10. Il garantira leur sécurité et leur place dans un paradis parfait (34:25-28).
V. Le rétablissement du peuple de Dieu Israël 36-37
A. La nécessité de ce rétablissement
C’était à cause de son péché qu’Israël avait été chassé de la Palestine (36:17-19).
B. Les raisons de ce rétablissement
1. Plonger dans la confusion les peuples qui s’étaient moqués d’Israël au moment de sa déportation
(36:1-7).
2. Faire éclater la grandeur du nom de l’Éternel (36:20-23, 32). Des bruits circulaient déjà, laissant
entendre que Dieu n’avait pas pu (ou pas voulu) protéger et purifier son peuple.
C. La vision de ce rétablissement 37.1-14

1. Ézéchiel reçoit l’ordre de prophétiser sur des ossements humains desséchés jonchant une vallée
(37:1-6).
2. Soudain, il y eut un bruit, celui des os qui s’entrechoquent et se rassemblent pour former des
squelettes (37:7).
3. Puis les os se recouvrirent de chairs et de muscles, et la peau vint recouvrir le tout et ils reprirent vie
par l’action de l’Esprit (37:8-10).
D. Le symbole de ce rétablissement 37.15-22

1. Ézéchiel dut graver les mots suivants sur deux morceaux de bois.
 Sur le premier morceau : « À Juda et aux fils d’Israël qui lui sont associés ».
 Sur le second morceau : « À Joseph, bois d’Éphraïm et à toute la maison d’Israël qui lui est
associée ».
2. À propos de ces deux morceaux de bois, Charles Feinbergest cité par H.L. Willmington en ces
termes50: « Ces deux bouts de bois représentent les anciens sceptres, évoquant Moïse (cf. No 16:36-37).
"À Juda et … associés" (v 16) : l’expression indique que le royaume du sud comprenait outre Juda, la
plus grande partie de Benjamin et de Siméon, la tribu de Lévi et de nombreux Israélites pieux qui, à
différents moments de l’histoire, avaient quitté le royaume idolâtre du nord et sa fausse religion pour
s’établir dans le royaume de Juda (cf. 2Ch 11:12; 15:9; 30:11, 18; 31:1). Si l’autre bâton mentionne le
nom de Joseph, c’est parce que cette tribu formait, grâce aux deux puissantes tribus d’Éphraïm et
Manassé, l’essentiel du royaume du nord »
3. Ézéchiel dut ensuite rapprocher les deux morceaux de bois et les tenir dans une seule main, indiquant
par ce geste que Dieu avait l’intention de rassembler à nouveau en Palestine les deux anciens royaumes
divisés (37:17-20).
E. Les résultats de ce rétablissement

50
64
1. Ils seront à nouveau le peuple de Dieu (36:28; 37:27).
2. Ils seront aspergés d’une eau pure (36:25, 29, 33). (cf. No 19:17-19).
3. Ils bénéficieront de la présence active de l’Esprit de Dieu en eux (36:27; 37:14 cfEz 39:29; Esa 44:3;
59:21; Joe 2:28-30; Ac 2:16-18).
4. Ils recevront un cœur nouveau et des désirs justes (36:26).
5. Ils bénéficieront de tous les bienfaits du nouveau temple (37:26, 28).
6. Ils auront David pour roi (37:24).
7. Ils seront justifiés aux yeux de toutes les nations (36:30).
8. Ils auront des récoltes abondantes (36:29-30, 36:34-35). Cf. Esa 35:1-2; 55:13; Za 8:12.
9. Ils repeupleront les villes d’Israël, notamment Jérusalem (36).
10. Ils occuperont la terre sainte pour toujours (37:25).
VI. La démonstration de la colère de Dieu : la Russie 38-39
Dans ces deux chapitres, Ézéchiel décrit l’invasion d’Israël par une nation méchante venue du
nord, vers la fin des temps. Israël étant rétabli dans le pays de ses pères, paisible et sans défense, se voit
brusquement attaqué par un prince puissant, conducteur d’armées innombrables et recrutées parmi tous
les peuples. Mais cette guerre impie va tourner à la confusion de ceux qui l’auront entreprise. Ils périront
sous le coup de l’Éternel, et, de cette nouvelle crise, la gloire du Seigneur éclatera plus que jamais. Mais,
est-ce qu’il faut prendre tout ceci dans le sens littéral ou le prendre au sens figuré ? À cette interrogation,
L. BURNIER51 écrit : « Ce Gog, roi du pays de Magog, est-il vraiment un homme qui sera prince de
Russie (Rosch, mot traduit dans nos Bibles par chef), de Moscou (Mésech) et de Tobolsk (Thubal) ? (Ez
27:13; 32:26). Y aura-t-il une invasion à main armée, un combat où le sang coulera ? Ou bien ce Gog
serait-il une personnification de Satan, …Voilà des questions sur lesquelles il n’est peut-être pas fort
sage de répondre d’une manière trop affirmative. Quand il s’agit de prophéties non accomplies, il est
permis de douter, non pas qu’elles s’accompliront, mais qu’on en ait dès à présent une vraie et entière
intelligence. Ce qui, dans tous les cas, demeure incontestable, c’est que la guerre de Satan contre Dieu
durera aussi longtemps que ce monde, et que Satan ne saurait après tout remporter la victoire qu’il
poursuit en désespéré. Il est également vrai que les hommes qui se font ses instruments dans cette
horrible lutte, aiguisent des armes contre eux-mêmes et marchent à leur destruction. Ce qui n’est pas
moins évident enfin, c’est que la paix et la sûreté, dans ce monde comme dans l’autre, n’appartiennent
qu’au seul Israël de Dieu ».
VII. La manifestation de la gloire de Dieu : le temple 40-48
Cette dernière partie du livre d’Ézéchiel semble être une conclusion du livre et le point culminant
vers lequel toutes les promesses faites à Israël convergent. GODET52 dans commentaire note ceci : « La
prophétie d’Ézéchiel se termine par ce grand morceau, unique en son genre dans l’Ancien Testament…
Il n’en forme pas moins le couronnement et la conclusion naturelle de toute l’œuvre d’Ézéchiel,… se
résumant dans l’image d’une habitation parfaite de l’Éternel, servi par un saint sacerdoce, au milieu
d’un peuple renouvelé… Ainsi le prophète présente d’une manière énergique, au peuple de l’exil, le
salut sous la forme qui devait le plus lui sourire, celle d’un temple qui lui manquait… Gog et Magog,
L. BURNIER ; Études sur l’Ancien et le Nouveau Testament ; Ézéchiel ; (Bible Online)

51
52
GODET ; Les notes de la Bible Annotée ; Ézéchiel ; (Bible Online).
65
autrefois pleins de force et de vie, ont trouvé en Canaan un tombeau ; Israël, sorti du tombeau, y
trouvera la sainteté divine qui sera sa vie… »
Cependant, il convient de reconnaitre que les chapitres 40-48 représentent de grandes difficultés.
Les unes proviennent de l’emploi d’un grand nombre de termes rares et techniques, ou de mesures dont
il n’est pas toujours facile de découvrir l’accord. Ézéchiel, en sa qualité de sacrificateur, au courant du
plan et du service de l’ancien temple, fait fréquemment allusion à des détails familiers aux Israélites qui
devaient lire sa prophétie. M. HENRY53, écrit à ce sujet : «…On peut considérer qu’il s’agit d’un des
passages les plus difficiles à interpréter de toute la Parole de Dieu. » Puis, il donne le conseil
suivant : «Quand nous sommes dans une totale incapacité de comprendre certains passages de la Bible,
nous pouvons rendre grâce à Dieu de ce que notre salut ne dépend pas de ce genre de texte : le message
du salut est vraiment clair ! Sachons attendre que le Seigneur nous révèle Sa pensée quant à ces versets
difficiles ! 54» Toutefois, il convient de porter un regard sur quatre différentes interprétations que D.A.
CARSON55relève à ce sujet :
« 1° Certains pensent que cette vision d’Ézéchiel concerne la reconstruction du Temple à la fin de l’exil,
lorsqu’une partie du peuple sera rentrée au pays…
2° Le dispensationalisme qui s’est développé au milieu du XXe siècle plaide pour une interprétation
littérale ; mais il ajoute que la construction du Temple et le rétablissement de sacrifices sanglants, ainsi
que le sacerdoce de Lévi et des fils de Tsadoq, ne reprendront que dans le millénium. Les sacrifices
rappelleront le sacrifice de Christ, de la même manière que ceux de l’Ancien Testament l’annonçaient. Il
est cependant difficile de faire cadrer cette interprétation avec la théologie de l’Épître aux Hébreux. Par
ailleurs, plusieurs indices s’opposent à une interprétation littérale. La division du pays (chap. 47-48) est
totalement inconcevable pour quiconque a une connaissance du terrain. La source et le cours du torrent
(47:1-12) sont à peine imaginables. De plus, l’Apocalypse, le dernier livre de la Bible, donne une autre
interprétation au Temple et au fleuve de vie…
3° De nombreux commentateurs d’autrefois prétendaient que les chapitres 40-48 présentent des
symboles évidents de ce qui est réalisé dans l’Église chrétienne. Cette idée comporte du vrai. Elle est
revigorée quand nous pensons, par exemple, que Jean dans l’Apocalypse s’inspire en grande partie du
langage d’Ézéchiel pour exposer sa vision de la ville sainte. Ces mêmes passages de l’Apocalypse
mettent cependant en lumière les faiblesses de cette interprétation. Lorsque Jean utilise le langage
d’Ézéchiel (ou de Daniel ou de quelque autre écrivain de l’Ancien Testament), il le transmute
régulièrement ; ou bien il se sert des mêmes mots et expressions sans pour autant leur conférer
rigoureusement la même signification. Même si la description que Jean donne de la ville sainte s’appuie
beaucoup sur celle d’Ézéchiel, la ville de Jean n’a pas de temple, « car le Seigneur Dieu Tout-Puissant
est son temple, ainsi que l’Agneau » (Apocalypse 21:1-22:5).
4° Il vaut mieux, malgré la complexité de cette proposition, considérer que ces chapitres appartiennent à
la frange de la littérature et de la typologie apocalyptiques. Le symbolisme comprend des nombres ; son
53
M. HENRY ; Commentaires Concis de M. HENRY ; (Bible Online).
54
M. HENRY ; Commentaires Concis de M. HENRY ; (Bible Online).
55
D.A. CARSON ; Le Dieu qui se dévoile-Collection-D.A. CARSON ; (Bible Online)
66
orientation vers l’avenir ne résulte pas d’une simple prédiction verbale ou d’un symbolisme simpliste,
mais des structures de modèles et d’événements qui sont dirigés vers le futur…Lus dans cette optique,
les chapitres 40-48 envisagent l’avenir messianique, mais ils l’expriment au moyen des catégories
symboliques issues du contexte d’Ézéchiel. Le Temple est une sorte de promulgation ou d’incarnation
de la présence et des bénédictions divines propres à l’époque après laquelle les Israélites pieux
languissaient. Dans cette perspective, nous retrouvons dans ces chapitres les réalités réconfortantes et les
thèmes théologiques suivants :
a) La présence de Dieu demeure éternellement la source de toute bénédiction.
b) Le peuple de Dieu est parfaitement rétabli ; la perfection du plan divin et de l’expérience des élus
s’exprime dans l’équilibre parfait du bâtiment.
c) Comme Dieu est parfaitement présent, la plénitude de vie et la fécondité qui découlent de sa présence
s’étendent à toutes les parties arides de la terre. C’est un univers transformé.
d) Le culte de Dieu est au centre et rendu exactement selon ses exigences.
e) La justice et la droiture sont à l’ordre du jour, comme le montre le partage parfait du pays et des
responsabilités… »
SURVOL DU LIVRE DE DANIEL
DANIEL • 605-536 av. J.-C.

“Il révèle ce qui est profond et caché, il connaît ce qui est dans les ténèbres, et la lumière demeure avec
Lui.”(Daniel 2:22 LSG)
« J’aimerais souligner … qu’aucun des prophètes n’a parlé aussi clairement de Christ que ce
prophète Daniel. Non seulement il a certifié sa venue par une prédiction commune aux autres prophètes,
mais il a également indiqué le moment même de sa venue. Qui plus est, il a énuméré les rois successifs
dans l’ordre, indiqué le nombre d’années qui s’écouleraient avant son apparition et révélé les signes les
plus clairs des événements à venir. »
Jérôme (347-420)
INTRODUCTION GÉNÉRALE DU LIVRE

Nous vivons dans un monde où les hommes ont très souvent l’envie de savoir ce que l’avenir leur
réserve. Dieu a donné les livres prophétiques pour nous révéler certaines choses du futur et nous
instruire quant au présent. Dieu veut que nous vivions l’aujourd’hui avec la pensée du lendemain. Il a
inclus ces livres dans le canon biblique pour nous rendre sages et nous faire entrevoir certains
événements terrestres ou célestes selon sa perspective éternelle.
67
Le livre de l’Apocalypse explique celui de Daniel ; le livre de Daniel sert de support à celui de
l’Apocalypse. Des prophéties de Daniel et de l’Apocalypse n’ont pas encore été accomplies. Ces deux
livres, l’un de l’Ancien Testament, l’autre du Nouveau, se complètent admirablement. L’Apocalypse
explique Daniel, et Daniel sert d’appui à l’Apocalypse.
1. Comment comprendre la prophétie

Dieu ne nous révèle pas l’avenir d’une façon détaillée. Une compréhension détaillée de ce qui nous
arrivera personnellement peuvent être utiles sur certains points. Mais, à certains niveaux, cela créerait
beaucoup d’angoisse, par exemple si on devait savoir en détaillé ce qui va nous arriver comme malheur
le lendemain, dans une semaine, dans une année,… C’est à juste titre que Seigneur Jésus avait donné
cette exhortation : « Ne vous inquiétez donc pas du lendemain car le lendemain s’inquiétera de lui-
même. À chaque jour suffit sa peine. » (Mt 6:34).
Dans les livres prophétiques, Il dévoile la tournure générale des événements, les grandes lignes de son
plan, et la manière dont son dessein se réalisera sans l’ombre d’un doute. Quiconque étudie les
prophéties de façon attentive et objective découvre des renseignements importants et utiles concernant
des événements contemporains et à venir. Tout ce qui se produit accomplit le plan divin sur la terre.
Nous ne comprenons le présent qu’à la lumière des prophéties divines.
1.1 Deux précautions de Dieu dans sa révélation de l’avenir

Selon Stedmann56, Dieu s’est entouré de deux précautions pour nous dévoiler le futur : le langage
symbolique, imagé de la prophétie et l’enseignement moral de la rophétie.
1.1.1 Il a revêtu les textes prophétiques d’un langage symbolique

Les images et les symboles qui se trouvent dans les livres prophétiques ont toujours fasciné et troublé les
hommes. Nous ne pouvons pas simplement nous installer dans un fauteuil et lire les livres de Daniel ou
de l’Apocalypse comme des romans ordinaires. Nous sommes obligés de les étudier, de tenir compte de
l’ensemble de la Bible pour interpréter les symboles qu’ils utilisent. C’est une des sécurités que Dieu a
placées pour empêcher les gens curieux et avides de sensationnel de piocher dans ces passages sans
avoir une connaissance suffisante de leur arrière-plan scripturaire. Le lecteur ne peut comprendre les
événements annoncés sans s’être au préalable familiarisé avec le reste de l’Écriture. Dieu nous occulte le
futur tant que nous ne sommes pas capables de comprendre les signes dont ces livres sont remplis.
1.1.2 Dieu donne la priorité à l’enseignement moral sur la prophétie

Le Seigneur a pris une deuxième mesure préventive, l’enseignement moral sur la prophétie. Le livre de
Daniel et aussi l’Apocalypse commencent par une section non prophétique. Les 6 premiers chapitres de
Daniel est un message d’éthique. Dieu veut donc faire comprendre au lecteur qu’il doit parvenir à une
certaine connaissance morale avant de se lancer dans l’étude de la prophétie. Avant de saisir le sens des
messages prophétiques, il faut saisir celui des leçons morales qui les précèdent.
56
STEDMAN ; Introduction Aux Livres De La Bible (Bible Online)
68
1.2 La Parole de Dieu ne peut être comprise uniquement par l’intelligence humaine
Lorsqu’on comprend intellectuellement les 6 premiers chapitres, l’on doit encore appliquer les leçons
dans sa vie quotidienne. C’est là un des beaux côtés de la Parole de Dieu : l’intelligence seule ne permet
pas de la comprendre. L’être tout entier doit être impliqué. Vous pouvez avoir en mains le schéma
prophétique du livre de Daniel et de l’Apocalypse, esquisser les grandes lignes de l’Histoire future,
passer votre temps à expliquer aux autres la signification des symboles et des événements, dire comment
le plan de Dieu va se réaliser. Vous pouvez connaître le sujet de l’eschatologie sur le bout des doigts,
mais tant que vous n’aurez pas assimilé les leçons spirituelles contenues dans la première partie du livre,
la suite ne vous enrichira pas et ne vous apportera rien de déterminant.
Le Seigneur l’a clairement montré dans son discours sur le mont des Oliviers, lorsque ses disciples Lui
ont demandé quel serait le signe de son retour. Il leur a répondu : « Lorsque vous verrez l’abomination
de la désolation dont a parlé le prophète Daniel, établie dans le lieu saint, que le lecteur fasse attention.
Alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes. » (Mt 24:15-16). Autrement dit : « Sortez
de Jérusalem, car des choses horribles se produiront dans la ville. Si vous restez là, vous serez
terriblement éprouvés. »
Vous avez remarqué les mots : « Que le lecteur fasse attention. » Le Seigneur lance un avertissement :
« Ne lisez pas les passages prophétiques de façon détachée, insouciante et superficielle. Pour discerner
l’abomination de la désolation lorsqu’elle se présentera, vous devez être imprégnés du contenu de
l’Écriture. » Étant donné son approche superficielle de la prophétie, le monde ne se rendra pas compte
de la venue de ce jour. Les hommes diront : « Paix ! Paix ! » Alors qu’il n’y aura pas de paix et que la
destruction sera imminente. Ils seront balayés comme les contemporains de Noé le furent par le déluge.
Jésus ne veut pas que nous soyons détruits à cause de notre ignorance. C’est pourquoi Il nous encourage
à découvrir la pleine signification de la prophétie, c’est-à-dire une compréhension concrète,
expérimentale des vérités de l’Écriture.
Auteur du livre
Les attaques se sont principalement concentrées sur une question : ce livre a-t-il bien été écrit par un
prophète du nom de Daniel au sixième siècle av. J.-C., comme les Juifs et les chrétiens conservateurs
l’ont toujours affirmé, ou par un auteur inconnu du deuxième siècle avant notre ère, écrivant l’histoire
(notamment le chapitre 11) comme si c’était de la prophétie ?
C’est Porphyre, le philosophe antichrétien du troisième siècle de notre ère qui a émis les premières
oppositions contre la position orthodoxe57. Ses idées ont ensuite été reprises par quelques Juifs au XVIIe
siècle, puis par des membres de la chrétienté au XVIIIe siècle et aux siècles suivants. Avec la
propagation du rationalisme, ces idées ont été développées et acceptées dans les milieux libéraux. Voici
ce qu’écrit Merril F. Unger que MACDONALD58 cite en ces termes: « La critique moderne considère
comme un fait établi une date de rédaction sous la période des Maccabées (vers 167 av. J.-C..) et le
57
MACDONALD ; Le Commentaire du Disciple ; Bible Online
58
Ibid.
69
rejet de la tradition qui reconnaissait en Daniel l’auteur du livre. Mais ces arguments se fondent sur une
série de faux raisonnements et d’affirmations erronées. »
2.1 Quelques preuves positives que Daniel est l’auteur

Avant d’examiner les principales accusations portées contre la paternité littéraire de Daniel, soulignons
plusieurs preuves positives en sa faveur:
2.1.1. Le Seigneur Jésus-Christ a cité ce livre comme étant celui de Daniel (Mt 24.15). C’est une preuve
suffisante pour le chrétien sérieux.
2.1.2. Le livre est émaillé de couleurs et de coutumes locales de la Babylone et de la Médo-Perse
ancienne, non de la Palestine des Maccabées.
2.1.3. Ce livre a été en édification et en bénédiction aux Juifs et aux chrétiens pendant des siècles.
2.1.4. On a trouvé dans la grotte numéro 1 de Qumran un manuscrit de Daniel qui aurait pu être copié
pendant ou avant la période des Maccabées. Cela suppose que l’original était encore plus ancien.
1.3 les arguments contre l’authenticité du livre de Daniel

Selon MACDONALD59, les arguments contre l’authenticité du livre de Daniel sont de trois ordres :
linguistique, historique et théologique.
2.1 L’argument linguistique

Selon l’argument linguistique, le livre de Daniel n’aurait pas pu être écrit au 6e siècle avant notre ère
parce qu’il contient des mots perses et même grecs ; de plus l’araméen serait d’une date plus récente.
Comme Daniel a vécu et servi sous la période perse de l’empire des Mèdes et des Perses (dans les
années 530 av. J.-C.), la présence de termes perses prouve justement le contraire de l’affirmation
libérale. Les chances qu’un faussaire du 2e siècle ait connu le perse sont très faibles. Quant aux termes
grecs, la plupart de ceux qui étudient la Bible sont surpris de constater qu’il n’y en a que trois qui tous
désignent des instruments de musique. C’est un fait bien connu que les noms d’objets passent souvent
d’une culture à une autre avant qu’il y ait de profonds échanges interculturels. Bien que l’Empire grec
fasse encore partie du futur lorsque Daniel a écrit, la culture et l’esprit inventif grec avaient déjà
fortement imprégné le monde antique. Pour ce qui est de l’araméen, Kitchen et Kutscher ont démontré
qu’il correspond tout à fait à la période impériale de Daniel.
2.2 Les arguments historiques

Les arguments historiques contre la position orthodoxe concernant l’auteur du livre de Daniel incluent
l’affirmation que les Juifs ont classé le livre de Daniel parmi les « Écrits » et non parmi les
« Prophètes » parce que cette partie était déjà scellée quand Daniel a écrit. Il est préférable de
comprendre que Daniel était prophète non par vocation, mais par ministère. Sa vocation était d’être
homme d’État. C’est pourquoi il n’a pas été classé parmi les prophètes comme Ésaïe, Jérémie, etc.
59
MACDONALD ; Le Commentaire du Disciple ; Bible Online
70
On a soulevé divers problèmes historiques supposés contre l’authenticité de Daniel ; tous ont été résolus
grâce aux réponses satisfaisantes faites par des savants conservateurs de grande probité. Pour ceux qui
désirent approfondir cette question, nous recommandons les auteurs suivants: Robert Dick Wilson,
Charles Boutflower, John F. Walvoord, R.K. Harrison et Gleason Archer.
1.4 L’argument théologique

L’argument théologique évoque que le livre aurait des conceptions trop avancées sur les anges, sur la
vie future (résurrection) et sur le Messie. Cette notion découle de l’application à la religion de la théorie
évolutionniste. La seule vraie critique contre Daniel, que peu de savants libéraux, tels que R. Pfeiffer
(Old Testament Introduction), ont eu l’honnêteté de reconnaître, c’est le préjugé contre le surnaturel. Le
livre contient trop de miracles, trop de prédictions précises pour convenir à la critique rationaliste. De
même que Daniel le prophète, est sorti indemne de la fosse aux lions, la prophétie de Daniel sort
indemne de la fosse des critiques, dans le cœur et l’esprit des croyants intelligents.
2. Date de rédaction
La date de rédaction du livre proposée par les savants se situe entre le 6e siècle et le 2e siècle av. J.-
C. Les libéraux et leurs admirateurs datent, presque tous, le livre dans sa forme actuelle, de la période
des Maccabées. Ils pensent que le livre a été écrit pour encourager les Juifs pendant les années terribles
d’Antiochus Épiphane, farouche adversaire antisémite. Ceux qui croient que Dieu peut inspirer non
seulement des prophéties générales relatives à des royaumes non encore nés (Grèce et Rome), mais
également fournir des détails précis de la période grecque plusieurs siècles d’avance (chap. 11) n’ont
aucun mal à accepter l’enseignement conservateur selon lequel Daniel a écrit sa prophétie au VIe siècle,
aux alentours de l’an 530 av. J.-C. Même en suggérant une date tardive, comme Unger60 le souligne, les
critiques n’ont pas pour autant éliminé l’omniscience de Dieu quant aux événements futurs. Il faut
rappeler que même si les dates les plus tardives de rédaction du livre de Daniel étaient justes, la
prophétie révèle une connaissance de l’avenir qu’on peut seulement imputer à l’inspiration divine.
3. Arrière-plan et thème
Daniel est l’un des captifs juifs de Juda que Nebucadnetsar emmène à Babylone, sous le règne de
Jojakim, roi de Juda (vers 605 av. J.-C.). Son nom signifie « Dieu est mon juge ». il a été un homme
d’état très important dans l’administration à la cour de Nebucadnetsar et ensuite celle de Belschatsar.
Lorsque les Mèdes et les Perses ont conquis Babylone, Daniel est le principal des trois hauts
fonctionnaires sous Darius. Il sert également sous Cyrus. C’est sans doute la raison principale qui
explique pourquoi l’A.T. hébreu ne classe pas le livre de Daniel parmi les « Prophètes », mais parmi les
« Écrits », comme les versions françaises de la Bible. Mais le ministère de Daniel est celui de prophète.
C’est ainsi que le Seigneur le site (Mt 24.15 ; Mr 13.14). Daniel est un exemple pour ceux qui exercent
un emploi séculier rémunéré et qui consacrent une grande partie de leur temps à l’étude de la Bible et à
la prédication. MACDONALD61cite le cas de Sir Robert Anderson, grand spécialiste lui-même de la
prophétie de Daniel et qui était responsable de la division des investigations criminelles à Scotland
60
MERRIL F. Unger, Introductory Guide to the Old Testament, p. 396.
61
Ibid.
71
Yard, à la fin de l’ère victorienne. Il exerçait un ministère biblique richement béni. Comme une grande
partie du livre parle des puissances païennes du monde, la partie du livre qui va de 2. 4 au chapitre 7 a
été écrite en araméen. C’est une langue proche de l’hébreu et qui était largement utilisée dans la
communication internationale au temps de Daniel. Les six derniers chapitres sont principalement
prophétiques, parsemés de récits historiques.
4. Le plan du livre
I. La vie de Daniel à Babylone (Daniel 1)
II. Le plan de Dieu pour les païens (Daniel 2-7)
1. Daniel interprète le songe de Neboukadnetsar à propos de la statue 2
2. La statue en or dressée par Neboukadnetsar 3
3. Daniel interprète le songe de Neboukadnetsar relatif à un arbre gigantesque 4
4. Belchatsar, la main qui écrit sur le mur, et l’interprétation de Daniel 5
5. Darius trompé par ses courtisans et Daniel jeté dans la fosse aux lions 6
6. La vision des quatre bêtes 7
III. Le plan de Dieu pour Israël (Daniel 8-12)

1. Vision de Daniel : le bélier et le bouc 8
2. Vision de Daniel : les soixante-dix semaines 9
3. L’interprétation de la vision 10-12
3.1 La vision de Daniel : un étrange messager 10
3.2 Les soixante-neuf premières semaines 11.1-35
3.3 La soixante-dixième semaine (la tribulation) 11.36-12.3
3.4 Le livre scellé, et les paroles finales concernant le temps de la tribulation 12.4-13
ETUDE DU LIVRE
I. La vie de Daniel à Babylone (Daniel 1)
1. Daniel et ses compagnons sous pression

Au chapitre 1, quatre jeunes Hébreux, Daniel, Hanania, Michaël et Azaria (appelés respectivement
Beltchatsar, Chadrak, Méchak et Abed-Nego par les Babyloniens) sont confrontés à un menu
alimentaire. Or ce que la loi de Moïse proscrivait était justement ce que les Babyloniens leurs
maîtres voulaient qu’ils mangent. Que pouvaient bien faire ces jeunes gens ? Daniel et ses amis dans le
pays de Babylone ont vécu par la foi dans le creuset d’un monde hostile et cruel. La lecture et l’étude de
leur vie sera très profitable pour ceux qui éprouvent des difficultés à vivre en chrétien au milieu des
pressions, de l’hostilité, des tentations et des persécutions d’un environnement non chrétien. Si vous
travaillez entouré de collègues impies et qui prennent le nom de l’Éternel en vain, ou si votre patron
vous incite à contourner le règlement ou à faire des choses illégales, ou si vos amis vous poussent aux
72
compromis avec votre foi ou votre morale, ou si la loi du pays vous interdit de témoigner pour le
Seigneur ou de lire la Bible, alors vous trouverez des directives, une inspiration et de l’encouragement
dans les expériences de Daniel et de ses tros amis. Cela peut être aussi très utile pour adolescents qui
doivent résister à la pression de leurs semblables et aux tentations : sollicitations de ceux qui les incitent
à consommer de la drogue, à faire des expériences sexuelles immorales ou à se plonger dans
l’occultisme ; Daniel et ses amis ont dû résister et s’opposer au roi au péril de leur vie. C’est pourquoi
ces jeunes Hébreux sont certainement l’exemple le plus parlant et le plus stimulant de toute l’Écriture
pour les jeunes d’aujourd’hui.
2. Neboukadnetsar
Quel genre de monarque était ce Neboukadnetsar ? Un peu plus tard au cours de son règne, il démontra
sa cruauté en faisant exécuter les fils du roi de Juda en présence de leur père, avant de crever les yeux de
ce dernier, si bien que la scène horrible de la mort de ses enfants fut la dernière qu’il conserva de l’usage
de sa vue. C’était un homme habile en matière de torture. On imagine ce que les jeunes Hébreux
risquaient en s’opposant à un tel homme. Ou bien ils cédaient à ses exigences, ou bien c’était la mort
assurée. Quelle attitude allaient-ils adopter ? « Fais-le, puisque les autres le font ! » « Quel mal y a-t-
il ? », « Surtout si cela peut t’éviter la torture et la mort ! D’ailleurs, qui le saura ? Et qui s’en
soucie ? » C’est ce que le monde préconise aujourd’hui.
Pourtant ces jeunes déportés décidèrent de rester fidèles à leur engagement vis-à-vis de Dieu. Ils purent
rester fidèles à leur foi, malgré les pressions du pouvoir. Ils furent élevés à des postes de responsabilité
dans le pays même de leur exil. Cette histoire rappelle celle de Joseph en Egypte.
II. Le plan de Dieu pour les païens (Daniel 2-7)

1. Daniel interprète le songe de Neboukadnetsar à propos de la statue (Daniel 2)
1.1 Un rêve troublant
Au chapitre 2, Une nuit, le roi Neboukadnetsar fait un rêve étrange : il voit une grande statue dont la tête
est en or, la poitrine et les bras en argent, le ventre et les cuisses en bronze, les jambes en fer et les pieds
en partie de fer et en partie d’argile. Le lendemain, le roi appelle tous ses sages et leur demande non
seulement de lui donner l’interprétation du rêve, mais également de lui raconter ce rêve.
Le roi a beau menacer ses astrologues, ses devins et ses enchanteurs, ceux-ci se révèlent totalement
incapables d’accéder à sa requête.
1.2 Explication du rêve

Bien que n’ayant pas été appelé pour raconter au roi son rêve et en donner l’explication, Daniel figure
parmi les sages qui sont sous le coup de la condamnation. Il s’enquiert auprès du chef des gardes de la
date de l’exécution et obtient un délai supplémentaire qu’il met à profit pour demander le soutien par la
prière de ses trois amis. Ensuite, il est conduit à paraître devant le roi pour implorer la grâce des sages de
Babylone et pour lui raconter son rêve et le lui expliquer. Comme au premier chapitre, l’homme de Dieu
73
réussit, décidé à démontrer son désir d’obéir coûte que coûte à son Dieu. Sur ce point, H.L.
Willmington62nous donne les explications suivantes :
1.3 La statue représente quatre grandes puissances mondiales païennes.

(1) La tête en or correspond à l’Empire Babylone.
(2) La poitrine et les bras d’argent symbolisent l’Empire Perse.
(3) Le ventre et les cuisses en bronze désignent l’Empire Grèc.
(4) Les jambes de fer ainsi que les pieds moitié fer, moitié argile préfigurent l’Empire romain.
1.4 À la fin des temps, le Dieu des cieux ébranlera tous les royaumes terrestres au moyen d’une
pierre (le Seigneur Jésus-Christ) et établira son royaume éternel
(2:44-45).
1.5 La dernière puissance païenne (Rome) retrouvera une nouvelle vigueur sous la forme
d’une confédération de dix nations.
C’est sous-entendu dans le texte, car les prophéties concernant le quatrième royaume ne se sont pas
encore toutes accomplies dans l’histoire de l’ancienne Rome. De plus, la pierre descendue de la
62
H.L. Willmington ; Le Grand Guide de la Bible ; Ed. CLE (France), 2004 ; p. 260
74
montagne n’a pas ébranlé ces royaumes. Au contraire, Jésus a été condamné à mort par un fonctionnaire
du quatrième empire (Rome).
Dans son discours sur le mont des Oliviers, le Seigneur a prononcé concernant Jérusalem les paroles
suivantes qui sont à la fois historiques et prophétiques : « Et Jérusalem sera foulée aux pieds par les
nations, jusqu’à ce que le temps des nations soit accompli » (Lu 21:24). À ce propos, Scofield63 donne
le commentaire suivant : « Le temps des nations a commencé avec la captivité de Juda sous
Neboukadnetsar (2Ch 36:1-21). Depuis lors, et pendant plus de vingt-cinq siècles, Jérusalem a été,
comme l’a dit Jésus, foulée aux pieds par les nations ». Ces puissances que Neboukadnetsar a entrevues
dans son rêve seront décrites plus loin par Daniel sous la forme de quatre animaux sauvages (Da 7:1-
27) :
(1) La Babylone est représentée sous la forme d’un lion ailé.
(2) La Perse est représentée par un ours.
(3) La Grèce est dépeinte sous les traits d’un léopard ailé.
(4) La Rome est décrite comme une bête particulièrement brutale et vicieuse.
Cette prophétie s’est accomplie en grande partie déjà dans le courant de notre histoire et H. L.
Willmington64 nous en fait une brève prévention (voir annexe).
1.6 Quelques applications

 Dieu nous surprend sans cesse.
 Les pressions auxquelles nous sommes soumis ne suffisent pas pour déterminer à elles seules le
cours de notre existence.
 Les prolongements qui semblent à première vue inévitables dans une situation donnée ne sont pas
nécessairement ceux que nous connaîtrons si nous faisons confiance au Dieu souverain qui peut tout
et intervient dans les péripéties humaines. Leçon que Daniel comprend et énonce dans sa prière :
« Béni soit le nom de Dieu, d’éternité en éternité ! À Lui appartiennent la sagesse et la force. C’est
Lui qui change les temps et les circonstances, qui renverse les rois et qui établit les rois, qui donne
la sagesse aux sages et la science à ceux qui ont de l’intelligence. C’est Lui qui révèle ce qui est
profond et caché, qui connaît ce qui est dans les ténèbres, et la lumière demeure avec Lui. » (2.20-
22)
 Si vous vivez en étroite communion avec le Dieu de l’univers, vous n’avez pas à vous soucier de ce
que la foule va faire, ni de ce que le pouvoir envisage.
 Le Dieu qui a créé le monde peut vous faire traverser sans encombre n’importe quelle situation,
aussi sombre soit-elle en apparence. Cette leçon est répétée 5 fois dans les six premiers chapitres.
 Sous l’inspiration de l’Éternel, Daniel oblige Neboukadnetsar à reconnaître la souveraineté du Dieu
du ciel et de la terre. Sans vous en rendre compte, vous vivez dans un environnement semblable à
celui de Daniel. Notre société ne croit pas en l’existence de Dieu. Et si elle admet son existence, elle
estime qu’Il n’a aucun pouvoir réel. Il ne fait rien. Il ne modifie pas le cours de l’Histoire. Il n’agit
63
(Bible Scofield, p. 1175)
64
75
pas sur la vie des hommes. Il ne s’intéresse pas à leur situation. Alors, qu’Il existe ou non, cela ne
change pas grand-chose ! C’est la philosophie du monde autour de nous.
 Tout croyant qui marche fidèlement et obéit à ce que Dieu ordonne, quelles que soient les menaces,
les tentations et les pressions, il a la possibilité d’ouvrir les yeux de ses semblables pour leur faire
prendre conscience que Dieu existe, qu’Il n’est pas mort, qu’Il est à l’œuvre dans le monde et qu’il
faut compter avec Lui.
2. La statue en or dressée par Neboukadnetsar (Daniel 3)

(À l’épreuve du feu)
2.1 Construction d’une statue gigantesque en l’honneur du roi

Le chapitre 3 raconte l’histoire de la fournaise ardente. Ce monument correspond à ce qu’il avait vu dans
son rêve. Comme Daniel avait expliqué à Neboukadnetsar qu’il représentait la tête en or et qu’il était le
grand roi de la terre, le despote babylonien a logiquement ordonné la construction d’une statue à son
honneur.
2.2 L’ordre de se prosterner devant la statue sous peine d’être jeté dans une fournaise
ardente
Puis le roi convoque la foule et les notables de son Empire, y compris les trois jeunes Hébreux. À un
signal donné, la multitude doit se prosterner devant la statue. Ceux qui refuseront d’adorer la statue
seront jetés au feu. À l’entame de la musique, tout le monde se prosterne et adore l’immense statue,
conformément à l’ordre donné.
2.3 Résolution de Chadrak, Méchak et Abed-Nego de ne pas se prosterner et adorer la

statue
Tout le monde sauf trois hommes : Chadrak, Méchak et Abed-Nego. Ils sont aussitôt traînés devant
Neboukadnetsar qui veut les contraindre à s’agenouiller. Ils lui répondent avec beaucoup de respect et de
fermeté qu’en leur âme et conscience ils ne peuvent pas obéir à son commandement, car ils ont juré
loyauté à un Roi Supérieur à lui: « Si cela doit être, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer : Il
nous délivrera de la fournaise ardente et de ta main, ô roi. Sinon, sache ô roi, que nous ne servirons pas
tes dieux et que nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as dressée. » (3.17-18)
Notons particulièrement ces mots : « Sinon », c’est-à-dire « s’Il ne nous délivre pas ». Ces hommes
savent que Dieu peut les délivrer de la fournaise ardente ou les prendre à Lui à travers les flammes. Ils
laissent à leur Dieu le soin de décider ce qu’Il doit faire. Leur vie comme leur mort est dans sa main.
Quoi qu’il arrive, quoi que le roi décide, ils sont fermement décidés à ne pas adorer les dieux
babyloniens ni la statue en or que Neboukadnetsar a dressée. Ces vaillants serviteurs de Dieu ont appris
qu’il y a des choses plus importantes que la vie sur cette terre. Il vaut mieux mourir en obéissant à Dieu
que de vivre en Lui désobéissant. Il est préférable de marcher avec Dieu et de mourir pour Lui que de
continuer à vivre après Lui avoir désobéi. Dieu a honoré ces hommes de façon spectaculaire en les
76
protégeant des flammes et en les faisant sortir de la fournaise sans la moindre brûlure. Ils n’ont même
pas eu sur eux l’odeur du feu !
3. Daniel interprète le songe de Neboukadnetsar relatif à un arbre gigantesque

(Daniel 4) La confession du roi
Au chapitre 4, nous est rapportée ce que nous pourrions considérer comme la conversion de
Neboukadnetsar.
3.1 Orgueil et châtiment du roi Neboukadnetsar

Dieu brise l’orgueil de ce tyran au point de faire de lui un aliéné pendant un certain temps. Sept années
durant, Neboukadnetsar vécut dans la nature, couvert de la rosée des champs et se nourrissant d’herbe. Il
conserva son trône, mais devint comme un animal. N’est-cepas ce qui arrive toujours lorsque les
hommes rejettent la communion avec le Dieu vivant ? Ne se comportent-ils pas alors comme des bêtes ?
3.2 Repentance et restauration du roi Neboukadnetsar

Le roi raconte ensuite comment la raison lui est revenue par la grâce de Dieu. Dans les derniers mots du
chapitre, le roi témoigne brièvement de sa foi, de la manière dont Dieu l’a humilié puis
relevé : « Maintenant, moi, Neboukadnetsar, je loue, j’exalte et je glorifie le roi des cieux, dont toutes
les œuvres sont vraies et les voies justes, et qui peut abaisser ceux qui marchent avec orgueil. » (4.34)
Qui a ramené le roi à son bon sens ? Dieu, évidemment, mais Il s’est servi concrètement du témoignage
de Daniel et de ses amis pour changer le cœur du roi du plus grand empire que la terre ait jamais connu.
4. Belchatsar, la main qui écrit sur le mur, et l’interprétation de Daniel

(Daniel 5) (La main qui écrit sur le mur)
Dès les premiers mots du chapitre 5, le lecteur se rend compte du luxe et de la débauche qui
caractérisaient la cour de Babylone à cette époque. Mais au milieu de ces grands qui recherchent leur
plaisir égoïste, Daniel qui a connu trois empires successifs, est toujours le Premier ministre. Dieu va de
nouveau se servir de lui pour donner l’interprétation d’un événement surnaturel.
4.1 Festin du roi Belchatsar

Le roi Belchatsar, fils de Neboukadnetsar, organise un grand festin auquel sont conviés tous les grands
de l’Empire. Le roi, ses femmes, ses concubines et les notables profanent les ustensiles en or et en argent
que Neboukadnetsar avait pris dans le temple de Jérusalem lors de la chute de la ville. Ils les remplissent
de vin, en boivent, et font des libations en l’honneur des divinités païennes.
4.2 Explication de l’écriture au mur par une main sans corps

Soudain, des doigts d’une main d’homme apparaissent et se mettent à tracer des mots sur le mur du
palais. Le roi devient pâle. Il appelle ses astrologues et ses magiciens et leur demande de déchiffrer
l’écriture. Daniel lui-même est finalement convoqué par le roi. Il lit : MENÉ, MENÉ, TÉQEL, PARSÎN.
Il en donne le sens, il s’agit d’un jugement prononcé contre le roi à cause de son arrogance : « Et voici
77
l’explication de ces mots. Mené : Dieu a compté ton règne et y a mis fin. Téqel : Tu as été pesé dans la
balance et tu as été trouvé léger. Parsîn : Ton royaume sera divisé et donné aux Mèdes et aux Perses. »
(5.26-28)
4.3 Mort du roi Belchatsar
Cette même nuit, Dieu exécuta sa sentence contre le roi Belchatsar qui fut tué ; le roi Darius monta sur
le trône. Ce chapitre énonce en quelque sorte la thèse du livre tout entier : Dieu intervient dans les
affaires humaines dans sa souveraineté.
5. Darius trompé par ses courtisans et Daniel jeté dans la fosse aux lions
(Daniel 6) Daniel et les lions
Le chapitre 6 fournit une nouvelle preuve de la providence de Dieu à des moments cruciaux où l’homme
n’a plus d’espoir.
5.1 Complot contre Daniel

Des collègues de Daniel, jaloux de lui, décident de le supprimer. Ils encouragent le roi Darius à publier
un décret interdisant à tous ses sujets d’adresser des prières à d’autres dieux qu’à lui-seul. Ils savent très
bien que Daniel ne se soumettra jamais à pareil ordre. Aussi, lorsqu’ils le trouvent en train de prier son
Dieu, ils informent rapidement le roi et accusent ainsi Daniel de trahison.
5.2 Daniel sauvé des lions

Daniel le témoin fidèle à Dieu est jeté dans la fosse aux lions, mais Dieu envoie son ange qui ferme la
gueule des animaux. Daniel est retiré du milieu des fauves.
5.3 Dieu exalté par le roi Darius et recommandé à tout son peuple
Le roi Darius publie alors un autre décret par lequel il exalte le Dieu de Daniel comme le Seul Vrai
Dieu, le Dieu vivant.
6. La vision des quatre bêtes (Daniel 7)

Les quatre bêtes
Au chapitre 7 commence la section du livre qui traite des événements futurs. C’est d’abord la vision des
quatre bêtes.
6.1 La vision des quatre bêtes et la vision de la statue, une même cible
Il est intéressant de remarquer que la période couverte par les quatre animaux correspond à celle des
quatre matériaux de la statue du rêve de Neboukadnetsar (chapitre 2).
6.2 Explication de ces deux visions

Cette vision de Daniel englobe des événements qui ont commencé du temps de Daniel et dont
l’accomplissement ultime se produira à la fin des temps, lors du retour du Seigneur Jésus-Christ.
78
Dans le rêve de Neboukadnetsar, une pierre s’était détachée de la montagne sans le secours d’aucune
main, avait renversé la statue et l’avait mise en pièces. Le vent en avait dispersé les morceaux comme
des brins de paille. Pendant ce temps, la pierre avait grossi au point de devenir une montagne qui
remplissait la terre (Da 2:34-35). Dieu montrait ainsi que lorsque le dernier empire sera anéanti par
l’intervention directe de Dieu, le Seigneur établira son royaume sur la terre et intronisera Jésus
comme roi.
Les quatre bêtes du chapitre 7 désignent les mêmes empires, mais vus sous l’angle divin. Il les considère
non comme de puissants royaumes, mais plutôt comme des animaux horribles qui se querellent. Daniel
voit ces bêtes s’entre-déchirer ; leur rivalité aboutit à la prise du pouvoir mondial par une seule
personne, en Occident.
III. Le plan de Dieu pour Israël (Daniel 8-12)
1. Vision de Daniel : le bélier et le bouc 8 (Le bélier et le bouc)

Le chapitre 8 présente une esquisse de l’histoire du monde occidental. Le bélier et le bouc s’affrontent.
Selon Stedman65, ils illustrent les conquêtes d’Alexandre le Grand et la montée en puissance de
l’empire des Séleucides en Syrie, opposé à celui des Ptolémées en Égypte. Ces deux royaumes vont
être au centre de l’Histoire pendant les siècles qui suivront Daniel. La rivalité entre la Syrie et l’Égypte
durera longtemps ; les rois se déclareront plusieurs fois la guerre. Israël est pris entre l’enclume et le
marteau, occupé tantôt par les Syriens, tantôt par les Égyptiens. Chaque invasion, qu’elle vienne du nord
ou du sud, est pour lui une cause de souffrance. Aujourd’hui encore, le territoire d’Israël continue d’être
une des régions les plus convoitées et les plus disputées du monde. Dans cette contrée se sont déroulées
davantage de batailles que dans n’importe quelle autre partie de la planète. D’ailleurs, la bataille
d’Harmaguédon, la dernière grande bataille de l’Histoire, aura lieu en Palestine.
2. Vision de Daniel : les soixante-dix semaines (9) Les 70 et la grande parenthèse

2.1 Prière de Daniel
Au beau milieu de cette prophétie, Daniel épanche son cœur devant Dieu dans une prière émouvante. La
réponse à cette prière qui occupe la dernière partie du chapitre 9, constitue l’une des prophéties les plus
étonnantes de la Bible.
2.2 La révélation d’une prophétie de 70 semaines
C’est la prophétie des soixante-dix semaines. Elle concerne des événements propres à Israël et nous fait
découvrir un grand principe du gouvernement divin, celui de la « grande parenthèse ».
2.3 La période entre la soixante-neuvième et la 70e semaine

Au cours de cette période, Dieu a « gelé » son programme pour Israël. Il a ouvert une sorte de
parenthèse, la période dans laquelle nous sommes et qui va de la naissance de Christ jusqu’à son retour.
65
STEDMAN ; Introduction Aux Livres De La Bible ; Bible Online
79
Selon Stedman66, cette période indéterminée, qui dure maintenant depuis plus de 20 siècles, s’intercale
entre la soixante-neuvième et la soixante-dixième semaine de Daniel. La dernière semaine d’années est
encore à venir pour Israël. En lisant la prophétie de Daniel et en la rapprochant du contenu de
l’Apocalypse, vous verrez que cette semaine correspond à la grande tribulation, ces jours d’angoisse
pour Jacob. Elle est encore du futur. Cette dernière semaine a été détachée des soixante-neuf précédentes
et attend encore son accomplissement.
3. L’interprétation de la vision (10-12)
3.1 La vision de Daniel : un étrange messager (10)) (Le retour de Jésus et le jugement final)
Le chapitre 10 révèle l’invisible et les forces en présence dans cette sphère qui échappe à l’investigation
humaine. Il contient donc une autre grande leçon. Il rappelle que Dieu règne en Maître souverain même
dans les affaires des hommes. Il explique aussi le sens des événements historiques dans lesquels nous
sommes impliqués.
3.2 Les 69 premières semaines (11.1-35)

Le chapitre 11 est l’un des plus remarquables de la Bible. Il contient des prophéties qui se sont
accomplies de façon très détaillée dans leur grande majorité. Il annonce la lutte que se livreront le roi de
Syrie et le roi d’Égypte après l’époque de Daniel. Cette prophétie s’est réalisée. Daniel décrit avec
précision des événements qui vont couvrir deux à trois siècles d’Histoire. Des personnages célèbres sont
évoqués, dont Cléopâtre.
3.3 La 70e semaine (la tribulation) (11.36-12.3)

L’ange déclare Da 11:35-36: « Quelques-uns parmi les clairvoyants trébucheront afin d’être épurés,
purifiés et blanchis, jusqu’au temps de la fin, car elle n’arrivera qu’au temps fixé. Le roi fera ce qu’il
voudra ; il s’élèvera, il se glorifiera au-dessus de tous les dieux et il dira des choses incroyables contre
le Dieu des cieux ; il prospérera jusqu’à ce que la colère soit consommée, car ce qui est résolu
s’accomplira. »
Ce passage traite de ce qui se produira au début de la soixante-dixième semaine de la vision de Daniel,

la période de la tribulation encore à venir. Ce texte parle d’une invasion de la Palestine par le nord et
d’une autre venant d’Égypte, par le sud. Les deux armées se rencontreront dans le pays d’Israël et elles
seront totalement détruites sur ses montagnes. C’est de cet événement que parle Ézéchiel aux chapitres
38 et 39 de son livre, ainsi que Joël dans son chapitre 2. D’autres passages prophétiques concernent cet
événement.
3.4 Le livre scellé, et les paroles finales concernant le temps de la tribulation 12.4-13
3.4.1 La deuxième venue de Jésus

Le début du chapitre 12 évoque le plus grand événement historique futur : la deuxième venue du
Seigneur Jésus-Christ, mentionnée dans un langage symbolique. Voici ce que Daniel entend : « En ce
temps-là se lèvera Michel, le grand chef, celui qui tient bon en faveur des fils de ton peuple. Et ce sera
66
STEDMAN ; Introduction Aux Livres De La Bible ; Bible Online
80
un temps d’affliction, tel qu’il n’y en a pas eu depuis que les nations existent jusqu’à ce temps-ci. En ce
temps-là, ton peuple échappera, quiconque sera trouvé inscrit dans le livre ». (12.1).
3.4.2 Une résurrection générale

Puis suit l’annonce d’une résurrection générale : « Beaucoup de ceux qui dorment dans la poussière de
la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle et les autres pour la honte, pour l’abjection
éternelle. » (12.2)
3.4.2.1 Le jugement dernier
Enfin vient le jugement dernier : « Ceux qui auront été des clairvoyants resplendiront comme la
splendeur de l’étendue céleste, et ceux qui auront enseigné la justice à la multitude comme des étoiles, à
toujours et à perpétuité. Toi, Daniel, tiens secrètes ces paroles et scelle le livre jusqu’au temps de la fin.
Beaucoup alors le liront, et la connaissance augmentera. » (12.3-4) Pour beaucoup de commentateurs,
ce passage signifie que plus nous approcherons des temps de la fin, plus les moyens de transport et
d’information se développeront et plus la connaissance augmentera rapidement. Dans cette optique, nous
voyons que notre génération, avec l’ordinateur, les médias, le savoir et Internet, voit se réaliser cette
prophétie sous ses yeux.
3.5 L’affrontement entre le bien et le mal
Dans cette dernière partie (chapitre 12), Daniel pose quelques questions à l’ange qui lui a accordé des
révélations si stupéfiantes. En retour, le messager céleste lui donne l’intelligence pour comprendre que
deux grandes forces antagonistes sont à l’œuvre dans le monde : le bien et le mal. Nous sommes
littéralement agressés par des nouvelles tragiques, des catastrophes, des meurtres, des guerres horribles ;
ces événements font très souvent la une des journaux. Les gens sont bouleversés et se demandent :
« Que se passe-t-il ? Pourquoi le monde va-t-il de travers ? Pouvons-nous vraiment espérer un avenir
meilleur ? » Certains optimistes sont persuadés que l’humanité est sur la bonne voie, qu’elle s’améliore
et que grâce aux progrès de l’instruction et de la technologie, il sera possible un jour d’éradiquer la
barbarie. D’autres, en s’appuyant sur les même progrès technologiques, estiment que l’homme possède
des armes destructrices terribles, que la vie est de plus en plus compliquée, d’où les troubles psychiques
de plus en plus fréquents, que des tyrans pourraient plus facilement nous priver de notre liberté.
Autrement dit, l’humanité est plutôt sur le chemin de la régression et de sa destruction. Le livre de
Daniel nous montre que nous ne comprendrons jamais le plan et l’œuvre de Dieu si nous n’acceptons
pas les deux analyses. Daniel entend les paroles suivantes : « Beaucoup seront purifiés, blanchis et
épurés ; les méchants feront le mal et aucun des méchants ne comprendra, mais ceux qui auront de
l’intelligence comprendront. » (12.10)
1. Aujourd’hui le mal est plus répandu que jamais.

Qui oserait prétendre que le mal régresse ? Le vingtième siècle a connu deux guerres mondiales avec les
pires atrocités jamais commises. Jamais autant de vies humaines n’ont été sacrifiées qu’en notre siècle.
Jamais l’homme ne s’est montré aussi barbare. Le vingt et unième siècle ne s’annonce pas meilleur. Le
mal est souvent plus raffiné, mais il est incontestablement très répandu.
81
2. Aujourd’hui le bien est meilleur qu’il ne l’a jamais été.
Le bien ne parviendra pas à éradiquer le mal, et le mal ne triomphera jamais complètement du bien.
Nous constatons aussi que le bien accompli de nos jours est souvent d’une qualité exceptionnelle et
d’une ampleur considérable. Le bien agit très efficacement. Ces deux forces opposées agissent
simultanément dans la société, et aucune d’elles n’arrivera à écraser l’autre. Malgré sa qualité et ses
efforts, le bien ne parviendra jamais à supprimer le mal. Malgré sa férocité et ses séductions, le mal ne
supplantera jamais le bien. Le mal et le bien vont coexister jusqu’à la dernière confrontation. Dans
plusieurs passages, la Bible affirme clairement qu’à un certain moment de l’Histoire, Dieu interviendra
directement pour mettre un terme à ce conflit impie.
3.6 L’accomplissement des desseins de Dieu par les nations et par les êtres humains
En fin de compte, toute nation et toute personne sert Dieu, qu’elle le veuille ou non. STEDMAN67dit
dans son commentaire que consciemment ou non, n’importe quelle nation et n’importe quel individu
accomplissent le plan de Dieu. Même si un grand roi défie Dieu dans son orgueil et s’oppose sans cesse
à Lui, le Seigneur reste souverain et fait concourir tous les événements, toutes les décisions humaines,
tout le chaos satanique à l’accomplissement de son plan parfait et sublime. Neboukadnetsar, Darius,
Alexandre le Grand, Cléopâtre, César, Hérode, Pilate, Staline, Hitler, Khrouchtchev, Saddam Hussein,
aucun de ces puissants que le monde a portés ne peut résister à la volonté de Dieu ni modifier son plan.
Celui-ci s’accomplit inexorablement selon le calendrier prévu par Dieu.
3.7 Notre attitude face à la souveraineté de Dieu dans l’histoire du monde

Notre choix est le suivant : serons-nous des instruments volontaires ou involontaires dans la main de
Dieu ? Préférons-nous les récompenses attachées à l’obéissance, ou le châtiment qui frappera la
désobéissance ?
 Le livre de Daniel annonce une bonne nouvelle : notre Dieu est vivant et agit efficacement dans la
vie des individus et des nations.
 Ne craignons rien, même si des nations impies font tout pour nous terroriser. Notre Dieu contrôle
tout.
 Si nous marchons avec Lui, nous serons plus que vainqueurs. Les lions ne pourront pas nous
dévorer, le feu ne pourra pas nous consumer, les décisions des mauvais gouvernants ne pourront pas
nous séparer de l’amour de Jésus, notre Roi.
 Pendant que nous avançons allégrement de la fin des temps décrits dans ce livre, avançons avec
courage et en comptant sur la force triomphante de notre Dieu.
67
STEDMAN ; Introduction Aux Livres De La Bible ; (Bible Online)
82
83
ANNEXE 1
Voici, brièvement l’histoire de la religion de Tammouz selon H.L. Willmington68:
(1) « La religion de Satan a officiellement commencé à la tour de Babel (Ge 11:1-9),…

(2) Le premier ministre à plein temps du culte satanique fut Nimrod, le petit-fils apostat de Noé (Ge
10:8-10).
(3) L’histoire séculière et la tradition rapportent que Nimrod épousa une femme aussi mauvaise et
diabolique que lui. Elle s’appelait Semerimus. Connaissant la promesse de Dieu concernant un futur
sauveur (Ge 3:15), elle prétendit hardiment que Tammouz, son premier fils, était ce sauveur annoncé.
(4) Semerimus institua alors un système religieux dans lequel elle et son fils devaient être adorés. Elle
se fit elle-même grande prêtresse de sa religion. C’est ainsi que naquit le culte de la mère et de l’enfant,
culte qui se répandit dans le monde entier.
(5) Quelle était la doctrine de la religion de Semerimus ?
(a) Semerimus se proclama le chemin qui mène à Dieu, et adopta le titre de « reine du ciel ».
(b) Elle seule pouvait procurer le salut par divers sacrements, notamment par l’aspersion d’eau bénite.
(c) Son fils Tammouz fut tué par un sanglier lors d’une partie de chasse.
(d) Mais il ressuscita quarante jours plus tard…
(e) Une grande fête, appelée Ichtar, clôturait ces quarante jours de jeûne.
Jérémie s’insurgea également contre cette fausse religion (cf.Jér 7:18; 44:25).
68
84
Annexe69 1
BABYLONE (626-556 AV. J.-C.)

La religion babylonienne remonte à la tour de Babel ; elle est l’œuvre de Nimrod et de ses descendants
(Ge 11:9). Vers 1830 av. J.-C., la ville a pris de l’importance. Hammourabi (1704-1662 av. J.-C.) s’est
rendu célèbre par le code qui porte son nom. Babylone est restée sous contrôle assyrien de 900 à 722 av.
J.-C. Vers 722 av. J.-C., un Babylonien du nom de Merodak-Baladân (2R 20:12; Esa 39:1) se révolta
contre les Assyriens. En 626 av. J.-C., Nabopolassar fonde la dynastie qui était florissante du temps de
Daniel. En 612, il écrase la dernière menace assyrienne près de la ville de Harân. En 605 av. J.-C., il
envoit Neboukadnetsar, son fils devenu célèbre, pour combattre les Égyptiens à Karkémich. Cette
victoire fit des Babyloniens les maîtres du monde.
Neboukadnetsar (606-561 av. J.-C.) fut un chef militaire puissant, un fin stratège et le plus grand homme
non-juif de son temps. Il fut à la fois vaillant guerrier, brillant homme d’État et grand architecte. Il
meurt en 562 av. J.-C. Évil-Merodak, son fils, monta sur le trône en 562 av. J.-C. (2R 25:27) pour un
règne de courte durée. En 556, Nabonide, un noble assyrien, prit le pouvoir. Mais peu après, il vécut
dans une semi-retraite et confia le pouvoir à son fils Belchatsar. Celui-ci régna comme corégent jusqu’à
cette la nuit du 13 octobre 556 av. J.-C. où les Perses et les Mèdes entrèrent dans Babylone et
s’emparèrent de la ville (Da 5).
LA PERSE (539 À 331 AV. J.-C.)

Cyrus le Grand fonda l’Empire perse en 559 av. J.-C. Son nom est souvent mentionné dans l’Ancien
Testament (Esd 1:1-7: s; Esa 44:28; 45:1; Da 1:21; 6:28; 10:1). En 546 av. J.-C., il vainquit le roi
Crésus, de Lydie. En 539, il s’empara de Babylone et fit périr Belchatsar. Quelques années plus tard,
Cyrus permit aux Juifs de retourner dans leur pays. Il meurt dans une bataille en 529 av. J.-C. Il fut
remplacé par son fils Cambyse II (529-522) qui conquit l’Égypte. Peu après, il se suicida. Darius le
Grand (522-486 av. J.-C.) succéda à Cambyse II et sauva l’Empire en pleine décadence en restaurant
l’ordre et la loi. Darius fut battu par les Grecs lors de la bataille maritime de Marathon en 490 av. J.-C.
Xerxès (486-465), le fils de Darius, monta alors sur le trône. C’est le roi Assuérus du livre d’Esther.
Comme son père, Xerxès fut battu par les Grecs à Salamine en 480 av. J.-C. Artaxerxès I (465-423) prit
le pouvoir et c’est sous son règne que Néhémie a servi. Sous Darius III (335-331), l’Empire perse fut
détruit par Alexandre le Grand au cours de son bref règne.
LA GRÈCE (331 À 323 AV. J.-C.)

Entre 546 et 479 av. J.-C., les états grecs étaient constamment sous la menace d’invasions perses. Mais
ils tinrent bon et finirent même par vaincre les Perses à Salamine et à Platées. Peu après ces batailles, la
Grèce entre dans son âge d’or, sous la conduite de son chef Périclès (461-429 av. J.-C.) Plusieurs
personnages grecs de cette époque figurent parmi les plus célèbres de toute l’humanité :
69
85
(1) Hérodote (485-425) le père des historiens.
(2) Hippocrate (460-370), le père de la médecine moderne.
(3) Socrate (469-399), le grand philosophe.
(4) Platon (427-347), un autre grand philosophe.
(5) Aristote (384-322), célèbre philosophe lui aussi.
(6) Démosthène (385-322), l’un des plus grands maîtres de l’art oratoire de tous les temps.
Cet âge d’or fut cependant de courte durée, car Athènes et Sparte, deux villes importantes
commencèrent à se battre pour la suprématie. Leurs guerres, connues sous le nom de Guerres du
Péloponnèse (459 à 404 av. J.-C.), tournèrent à l’avantage de Sparte. Philippe de Macédoine (380-
336) conquit la Grèce en 338, avant d’être assassiné deux ans plus tard. Philippe eut pour successeur
Alexandre le Grand, l’un des plus célèbres conquérants que le monde ait jamais connus. Il avait 20 ans
lorsqu’il succéda à son père. Il mit aussitôt à exécution les plans de son père pour envahir la Perse.
En 334, il franchit l’Hellespont qui sépare l’Asie Mineure de la Grèce. Il remporte la victoire du
Granique sur les Perses en 334 av. J.-C. Il mit les Perses en déroute à Issos en 333. Il détruit Tyr,
épargne Jérusalem et fut triomphalement accueilli en Égypte où il fonda la ville d’Alexandrie. Il écrasa
définitivement les Perses à Arbèles en 331. En 327 il envahit l’Inde. Il fit également des plans pour
reconstruire Babylone et lui redonner son lustre d’antan. Mais, il meurt en Inde en 323 av. J.-C. à l’âge
de 32 ans. Son immense empire fut divisé entre ses 4 généraux :
(1) Ptolémée gouverna l’Égypte. Cléopâtre descend de cette lignée.
(2) Séleucus assura son pouvoir sur la Syrie. C’est de cette dynastie que naîtra plus tard le célèbre
Antiochus Épiphane IV (176-163 av. J.-C.).
(3) Cassandre régna sur la Grèce et la Macédoine.
(4) Lysimaque gouverna sur l’Asie Mineure.
ROME (DE 58 AV. J.-C. À 476 DE NOTRE ÈRE)

La tradition retient le 21 avril 753 av. J.-C. comme date de la fondation de Rome. Cicéron déclare que
le nom de la ville vient de Romulus, son fondateur. Il régna 39 ans puis disparut mystérieusement. On le
crut monter au ciel. En 338 av. J.-C., l’extension de Rome. Rome avait étendu son pouvoir sur la partie
centrale de l’Italie. Deuxième guerre (218-202 av. J.-C.) : triomphe de Rome sur Carthage. C’est à cette
époque qu’apparut Hannibal, le célèbre général carthaginois. Il terrorisa les Romains en traversant les
Alpes à la tête d’un troupeau d’éléphants en 218 av. J.-C. Il battit deux importantes armées romaines. Il
mit encore les Romains en déroute à Cannes (216). Finalement, le général romain Scipion triompha
d’Hannibal à Zama en 202. Rome eut alors le contrôle de la Méditerranée.
Troisième guerre (149-146).Prise et incendie de Carthage. Pompée, le grand général romain, envahit la
Palestine en 63 av. J.-C. Cette conquête suscita de nombreuses révoltes et ouvrit une période de troubles
et d’insécurité. L’Empire romain fut sauvé et consolidé par Jules César lors de sa célèbre Guerre des
Gaules (58-51 av. J.-C.). César fut assassiné en mars 44.
86
L’apogée de l’Empire romain. L’Empire échut alors à César Octave (connu aussi sous le nom de César
Auguste). Il défit Brutus et Cassius (les deux rebelles qui avaient assassiné Jules César) à Philippes en
42 av. J.-C. En 31, Octave battit Antoine et Cléopâtre à Actium et fit de l’Égypte une province romaine.
Ce fut l’apogée de l’Empire romain. C’est sous le règne de César Auguste que naquit le Seigneur Jésus
(Lu 2:1). Octave régna de 31 av. J.-C. à 14 AD.
Octave eut pour successeur Tibère (14 à 37 de notre ère). C’est sous cet empereur que Jean-Baptiste et
Jésus-Christ exercèrent leur ministère. Caligula (37-41) fut un despote. Il fut assassiné au terme d’un
règne de courte durée. C’est sous son règne que se sont déroulés les événements du début du livre des
Actes. Claude (41-54) fut empoisonné par sa propre femme. C’est sous son règne que Paul accomplit
ses nombreux voyages missionnaires.
Néron (54-68). Après avoir eu un bon règne pendant huit ans, Néron devint un monstre insensé. Il fit
incendier Rome et déclencha une violente persécution contre les chrétiens qu’il accusa d’avoir mis le feu
à la ville. Pierre et Paul connurent le martyre sous son règne. Néron se suicida en 68.
Le général romain Vespasien (68-79) prit le pouvoir. Il ordonna à son fils Titus de détruire Jérusalem.
Il était sur le trône en 70 lors de la prise de la ville. À sa mort, le pouvoir revint à Titus qui régna de 79 à
81.
En 81, Domitien prit le pouvoir. C’est lui qui fit exiler l’apôtre Jean sur l’île de Patmos (Ap 1:9). Les
empereurs romains partageaient tous la même haine pour les chrétiens.
En 284, c’est Dioclétien qui accéda au trône de Rome. Il est le dernier empereur à avoir persécuté les
chrétiens, mais aussi le plus cruel. Dioclétien sépara l’Empire romain en deux : l’Empire d’Orient et
l’Empire d’Occident. Il mit Maximien à la tête de l’Empire d’Orient et abdiqua en 305.
Deux hommes se disputèrent alors le trône de Dioclétien : le fils de Maximien d’une part, et Constantin
d’autre part. La question de la suprématie fut réglée au pont Milvius par la victoire de Constantin sur
Maxence.
En 313, Constantin publia l’édit de tolérance qui fit du christianisme la religion d’État. L’empereur
présida alors le concile de Nicée en 325.
Julien, surnommé l’Apostat, devint empereur à la mort de son oncle. Il essaya de rétablir les cultes
païens, mais il échoua. Sur le champ de bataille, ses derniers mots furent : « Tu as vaincu, ô Galiléen ! »
Théodose le Grand (378-395), ardent défenseur du christianisme, divisa lui aussi l’Empire en deux : un
Empire d’Orient et un Empire d’Occident, comme Dioclétien autrefois.
Dans les années 450-455, les Huns, conduits par Attila, aidés par les Vandales, pillèrent l’Italie et mirent
Rome à sac. En 476, l’Empereur Romulus Augustulus fut destitué.
87
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
 BRIAN Tidiman ; Le Livre d’Ézéchiel, tome 1; Ed. EDIFAC,(France), 1985 ; 298p.

 BRIAN Tidiman ; Le Livre d’Ézéchiel, tome 2 ; Ed. EDIFAC, (France), 1987 ; 271p.
 HENRY H. Haley ; Manuel Biblique de Halley ; Ed. VIDA, 30900 Nîmes (France), 1982, 2013 ;
974p
 Nouveau Dictionnaire Biblique révisé et augmenté, 1364p
 P. de BENOIT ; Trésors des prophètes ; éd. Emmaüs, 1806 St-Légier (Suisse) ; 122p
 Sous Dir. D. GUTHRIE, J.A. MOTYER, A.M. STIBBS, D.J. WISEMAN ; Nouveau
Commentaire Biblique ; Ed. Emmaüs (Suisse), 1970 ; 1378p.
 WILLMINGTON H.L ; Le Grand guide de la Bible ; Ed. CLE (France), 2004 ; 1165p
Revues et fichets numériques
 Cours Biblique Emmaüs, Commentaires des Livres Prophétiques, No 4A. Esaïe, Jérémie,
Lamentations, Ézéchiel, Daniel.
 DENNY Petrillo ; Livre d’Ézéchiel; Vérité pour aujourd’hui, 2003, 2007
 DON Shackelford ; Livre d’Esaïe ; Vérité pour aujourd’hui ; 2004,2009
 http://www:unpoissondansle.net FLORENT Varak ; Daniel ; Serviteur d’un Dieu Souverain ;
 MacDonald ; Le Commentaire du Disciple ; (Bible Online)
 MARTINA Bastian ; Étude Biblique Livre Ézéchiel ; C.F.B.A. 2017
 STEDMAN ; Introduction Aux Livres De La Bible (Bible Online)
88

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INSTITUT BIBLIQUE ANNEE SCOLAIRE : 2024-2025

I. Définition et vocabulaire désignant un prophète dans l’Ancien Testament

Le voyant (roeh) (1Sam 9 :9)

La prophétie dans l’Écriture (Hokhma N° 72/1999), page 22

II. Le ministère prophétique dans l’Ancien Testament

1. Le fondement du ministère prophétique

 Nous ne voulons plus entendre la voix de l’Éternel notre Dieu !

3. Un ministère exercé sous la souveraineté de Dieu

5. Un ministère basé sur l’alliance entre Dieu et son peuple

7. La personnalité et le ministère des prophètes

8. Quelques critères pour reconnaître un vrai prophète

TABLEAU CHRONOLOGIQUE DES

ELIE ELISEE JONAS OSEE NAHUM

650 600 586 550 450 400

1. Placer chaque livre prophétique dans son cadre historique

SURVOL DU LIVRE D’ESAIE

(Ésaïe 53:5 LSG)

Voyons quelques réponses à ces arguments de la critique moderne.

3. Le vocabulaire présente des différences similaires.

4. La théologie d’Esa 1:1-39:s; 40:1-66: s

Quelques remarques sur Esaïe

 Es 7.3 Schear-Jaschub "le reste reviendra"

Le cadre historique du livre

Sous Ozias (781-740)

Sous Jotham (751-736)

Sous Achaz (736-716)

Sous Ézéchias (727 - 698 ou 716 - 687)

Sous Manassé (697-642)

Les rois assyriens ayant vécu durant la période de la vie d’Ésaïe

Tiglath-Piléser III (745-727)

Les thèmes principaux du livre

De sa sainteté découle à la fois:

 La naissance, l’œuvre et le règne du Messie (Es 7, 9, 11)

La place d’Ésaïe dans la Révélation et dans l’histoire

L’annonce du règne du Messie (7-12)

Messages pour les nations (13-35)

Morceau historique de transition (36-39)

L’exploit de foi d’Ézéchias (36-37)

Les limites et les faiblesses d’Ézéchias (38-39)

Le salut par le Messie Serviteur (40-66)

L'annonce d'un rédempteur (40-48)

L’œuvre du rédempteur (49-57)

Le règne du rédempteur (58-66)

SURVOL DU LIVRE DE JEREMIE

(Jérémie 2:19 LSG)

 arracher, renverser, exterminer et détruire (partie “ négative ” du ministère de Jérémie)

Pour confirmer son appel, Dieu lui donne 2 visions :

Jérémie reçoit des ordres précis de Dieu et il obéit exactement :

Attitude de Jérémie face à la misère du peuple et de la sévérité du châtiment qui va le frapper:

 L’apostasie des juifs de Juda

 Prédictions des jugements divins et les 70 années de captivité, 26 à 28b

 Le retour de la captivité et la restauration, 30

 L’opposition à l’asservissement des esclaves affranchis, 34

1.1 Leur infidélité à l’Éternel

 ils ont rompu les liens, brisé le joug de Dieu, 2 : 20 ; 5 : 5

1.2 Leur idolâtrie

1.3 Leur décadence

2. L’appel du prophète à la repentance

3. Le refus du peuple à l’appel du prophète

4. L’annonce du jugement de Dieu