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Chapitre II Plantes Aromatiques et Médicinales

II.1.Historique :
Les plantes ont toujours été largement utilisées par les humains, initialement non
seulement comme source de nourriture, mais aussi pour leurs matériaux, leurs ornements et
leurs effets sur la santé (toxiques ou bénéfiques).
Les plantes médicinales font partie du savoir de base de toutes les sociétés humaines .La
connaissance de leurs propriétés thérapeutiques est également un héritage commun à tous les
hommes. Dans toutes les régions du monde, l’histoire des peuples montre que ces plantes ont
toujours occupé une place importante en médecine. De génération en génération, nos ancêtres
ont transmis leur savoir et leurs expériences simples en s’efforçant quand ils le pouvaient de les
consigner par écrit.
Il est établit que les vertus bénéfiques des plantes n’ont été découvertes par l’Homme
qu’à partir du Néolithique (8000 ans avt J.C) par une approche plutôt progressive avec l’essor
de l’agriculture et la sédentarisation des populations.
En chine, il y’a 5000 ans l’empereur Shen Nung passionné par la phytothérapie
répertorie plus de 365 plantes médicinales. Et quatre mille ans avant JC, les populations
babyloniennes et sumériennes utilisaient les plantes pour se soigner, de même pour les
civilisations indienne et aztèque, dans lesquelles on trouve des traces d’utilisations médicinales
très anciennes.
A la même période (4000ans avant J.C) les Egyptiens savaient déjà extraire l’essence
de Cèdre, ils utilisaient aussi les huiles essentielles en bains aromatiques, les essences de Myrte
pure, de la cannelle et autres parfums pour l’embaumage.
Concernant l’époque gréco-romaine les médecins grecs utilisaient couramment les
narcotiques, les laxatifs ou les émétiques.
Théophastes ( 370-285avt J.C) considéré comme le père de la botanique, rédigea au 1ve
siècle avant notre ère l’histoire des plantes « historia plantarum », où il présenta les propriétés
de plusieurs centaines de végétaux.
Quant à la période romaine, elle sera dominée par :
- Pline l’ancien auteur d’une « histoire naturelle » de près de 40 volumes
- Galien qui développa et systématisa la fabrication des médicaments à base de
végétaux,
- Discoride , médecin grec ; dont l’ouvrage « materia medica » répertoriant environ
600 plantes, restera une référence jusqu’à une époque récente.
Chapitre II Plantes Aromatiques et Médicinales

A l’apogée de l’empire arabe, les spécialistes en médecine et en pharmacie, Abu


Bakr el Razi ou Rhazès( 865- 925) grand médecin de son temps et précurseur de la
psychothérapie. Il fut suivi par ibn Sina ou Avicenne vers l’an Mille, qui rédigea le
« Canon de la médecine » », influençant ainsi et pendant des siècles la médecine
européenne
Plus tard, Ibn el Baytar( 1197-1248) rédigea « le très complet somme des simples »
contenant une liste de 1400 préparations de plantes médicinales, donnant ainsi à la
pharmacie tout son caractère scientifique.
Après une période d’oubli, au cours des dernières décennies, il y’a eu prise de
conscience de l’intérêt thérapeutique des plantes, pour soigner efficacement un grand nombre
d’affections, et de ce fait l’acceptation de la médecine traditionnelle comme forme alternative
de soin. Ainsi en plus des médicaments fabriqués uniquement par synthèse chimique, d’autres
sont obtenus par traitement chimique de substances naturelles végétales. En outre, le plus
souvent, mais aussi des remèdes purement naturels provenant exclusivement de plantes.
Ainsi, malgré le progrès de la pharmacologie, l’usage thérapeutique des plantes
médicinales est très présent dans certains pays du monde et surtout les pays en voie de
développement, en l’absence d’un système médical moderne (Tabuti et al, 2003).
II.2. Les plantes médicinales :
II.2.1.Définition :
On appelle plante médicinale toute plante renfermant un ou plusieurs principes actifs
capables de prévenir, soulager ou guérir des maladies (Schauenberg & Paris, 1977).
D’après la définition donnée par l’OMS, une plante médicinale est une plante ou un de ses
organes qui contient des substances qui peuvent être employées dans un but thérapeutique ou
qui sont des précurseurs pour la synthèse d’autres drogues utiles et dont les propriétés
thérapeutiques sont prouvées scientifiquement ou de manière empirique par l’emploi en
médecine traditionnelle.
Dans le code de la santé publique, il n'existe pas de définition légale d'une plante médicinale
au sens juridique. C’est une plante, non mentionnée en tant que médicinale, qui est en vente
libre par les pharmaciens (Moreau, 2003). D’après la Xème édition de la pharmacopée
française (Lehmann, 2015), les plantes médicinales sont des drogues végétales au sens de la
pharmacopée européenne dont au moins une partie possède des propriétés médicamenteuses
Elles peuvent être utilisées en nature (feuilles, bractées, fleurs en tisanes, servir à des
préparations de type galénique (teinture, extraits, pommades, sirops…), ou à l’extraction de
substances médicamenteuses (alcaloïdes, hétérosides, mucilages, saponosides etc.) (Baba
Aissa, 1999).
Ce sont des plantes utilisées en médecine traditionnelle dont au moins une partie possède
des propriétés médicamenteuses. Leur action provient de leurs composés chimiques
(métabolites primaires ou secondaires) ou de la synergie entre les différents composés présents
(Sanag, 2006).
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Toutes substances dotées d’un pouvoir ou vertus thérapeutiques se trouvent à des


proportions variables dans une ou plusieurs parties du végétal (racines, feuilles,
fleurs …) Elles appartiennent aux familles chimiques suivantes :
*les alcaloïdes : toxiques à fortes doses ( exp la morphine)
*Les essences dont l’action est antibiotique, stimulante etc
*Les tanins ayant une action astringente….et d’autres
II.2.2. Principes actifs des plantes aromatiques médicinales
La pharmacognosie aussi appelée, « l’étude des principes actifs de plantes », nous
permet d’approcher la composition de ces dernières et d’essayer de comprendre leurs actions
thérapeutiques. Leur étude nous permet d’orienter le choix vers une plante pour une maladie
donnée mais ce n’est pas tout le temps aussi simple. Les métabolites végétaux peuvent être
classés en deux catégories :

ll.2.2.1.Métabolites primaires
Les métabolites primaires dits indispensables sont des molécules organiques qui se
trouvent dans toutes les cellules de l’organisme d’une plante pour y assurer sa survie. Ce sont
des molécules composées de macronutriments tels que le carbone « C », l’hydrogène « H »,
l’oxygène « O » et l’azote « N » Ils sont classés en quatre grandes catégories :
 Les glucides
 Les protides
 Les lipides
 Les acides nucléiques
ll.2.2.2.Métaboliques secondaires
Les métabolites secondaires sont des molécules complexes à l’origine de l’activité
thérapeutique des plantes médicinales, et dont les précurseurs sont des métabolites primaires
ou des produits intermédiaires (Yarnell, 2007).
- Tanins
Sont des substances poly-phénoliques de structures variées ayant en commun la
propriété de tanner la peau, c’est à dire de la rendre imputrescible. Ces substances ont en effet
la propriété de se combiner aux protéines, ce qui explique leur pouvoir tannant. Très répandus
dans le règne végétal, ils peuvent exister dans divers organes, mais on note une accumulation
plus particulièrement dans les tissus âgés ou d’origines pathologiques, ils sont localisés dans
les vacuoles, quelquefois combinés aux protéines et aux alcaloïdes. (Catier & Roux, 2007).
- Quinones
Les quinones sont des composés oxygénés qui résultent de l’oxydation de dérivés
aromatiques caractérisés par un motif 1,4-dicétocyclohexa-2,5 diénique ou par un motif 1,2-
dicétocyclohexa-3,5 diénique. La dione peut être conjuguée aux doubles liaisons d’un noyau
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benzénique ou à celles d’un système aromatique polycyclique condensé : naphtalène et


anthracène (Bruneton, 1993).
- Alcaloïdes
Les alcaloïdes regroupent de très nombreuses substances naturelles contenant un ou
plusieurs atomes d’azote dans un état d’oxydation négatif. Sont des molécules organiques
hétérocycles azotées basiques, d’origine naturelle, pouvant avoir une forte activité
pharmacologique. Ces alcaloïdes possédant des effets thérapeutiques notamment (action au
niveau du système nerveux central, anticancéreux et hypertenseurs) (Bruneton, 2009).
- Flavonoïdes
Le terme flavonoïde rassemble une très large gamme de composés naturels
appartenant à la famille des polyphénols. Leur fonction principale semble être la coloration
des fleurs, des fruits et parfois des feuilles (au-delà de la chlorophylle, des caroténoïdes et des
bétaïnes), assurant ainsi la protection des tissus contre les agressions des ultraviolets
(Bruneton, 1993).
Les flavonoïdes sont des dérivés du noyau flavone ou 2-phenyl chromone portant des
fonctions phénols libres, éthers ou glycosides. Le noyau flavone est lui-même un dérivé du
noyau flavane de base (Bruneton, 1993).
- Terpènes et stérols
Les terpènes et les stéroïdes constituent sans doute le plus vaste ensemble connu de
métabolites secondaires des végétaux. Aujourd’hui il y a 20 000 différents métabolites
terpéniques connus et sont classés selon leur nombre d’atomes de carbone en monotérpénes,
sesquiterpènes, ditérpènes, sestetèrpènes, triterpènes et tetraterpènes (Bruneton, 1993 ; Tholl,
2006).
Remarque : De nombreuses plantes médicinales sont très riches en minéraux. Ils sont
nécessaires à diverses fonctions métaboliques, à la différence des enzymes, non catalyseurs.
Les plantes, notamment celles issues de l'agriculture biologique, tirent les minéraux du sol et
les transforment en une structure aisément assimilable par l'organisme (Bermness, 2005).

II.2.3. Médicaments à base de plantes

Une espèce végétale est à même de synthétiser plusieurs milliers de constituants


chimiques différents, du métabolite primaire au métabolite secondaire. Ce dernier est une
source inépuisable de découverte scientifiques où chaque nouvelle molécule isolée peut
potentiellement servir de base à la synthèse de nouveau médicaments.
Le médicament a évolué à travers les siècles en suivant la recherche de la plus grande
efficacité, par exemple au moyen –âge, la composition des remèdes (ou thériaques) était à
base d’un grand nombre d’espèces végétales, animales et même minérales. On recherchait
en fait la « Panacée » afin de guérir toutes les maladies.
Après une longue période d’oubli, l’usage des PAM s’est trouvé favorisé grâce à la
« Pharmacognosie »
Chapitre II Plantes Aromatiques et Médicinales

Les médicaments à base de plantes sont des médicaments dont les principes actifs sont
exclusivement des drogues végétales et /ou des préparations à base de drogues végétales.
Les composants à effets thérapeutiques connus sont des substances ou des groupes de
substances, définis chimiquement, dont la contribution à l’effet thérapeutique d’une drogue
végétale ou d’une préparation est connue.

A /Préparations à base de drogues végétales


Les préparations à base de drogues végétales sont obtenues en soumettant les drogues à
des traitements comme l’extraction, la distillation, l’expression, le fractionnement, la
purification, la concentration ou la fermentation. Ce sont notamment des teintures, des
extraits, des huiles essentielles, des huiles grasses, certains jus végétaux et certaines
poudres. Les composants isolés, chimiquement définis ou leur mélange, ne sont pas
considérés comme des préparations à base de drogues végétales
Notion de Totum
« Le tout est plus grand que la somme des parties » est le principe fondamental
énoncé par Ibn Sïna, médecin philosophe, plus connu sous le nom d’Avicenne (980-
1037) et auquel totum répond. Avec le totum, les lois mathématiques sont défiées et
1+1 > 2.
Étymologie : latin totum (substantif) le tout, l'ensemble, la totalité, lui-même dérivant de
totus (adjectif) tout,
Ce terme est définit aussi par : Ensemble moléculaire complexe et cohérent, spécifique d’une
espèce végétale bien définie par son génome, issu de l’un ou de plusieurs de ses organes à
l’aide d’une méthode d’extraction appropriée ( Morel, 2008), cependant aucune de ces
molécules prises séparément n’est généralement capable de reproduire les mêmes effets que la
plante entière.

C’est un Terme utilisé principalement en phytothérapie et dans le domaine des compléments


alimentaires d’origine végétale ; de signification multiple, il désigne toujours un ensemble
complexe de molécules présentes dans la matière première végétale (traditionnellement
désignée par le terme « drogue végétale ») qui a servi à le préparer (académie de pharmacie,
2020).
La notion de Totum considère que l'effet thérapeutique de la plante totale est supérieur à celui de
l’un de ses constituants (ensemble cohérent de principes actifs d’action synergique)

Exemples :

- Le curcuma renferme des polyphénols, dont la curcumine, qui, extraite et associée à des
composants améliorant sa biodisponibilité, a des propriétés anti-inflammatoire et
antioxydante puissantes. Lorsqu’on utilise le curcuma sous forme de totum, la
curcumine y est présente à plus faible concentration mais sa biodisponibilité s’en trouve
optimisée sous l’action des autres composants. Parmi ces derniers, des huiles essentielles
et des polysaccarides confèrent également à la plante ses propriétés reconnues de
protection cardiovasculaire et hépatique et ses effets digestifs, notamment cholagogues,
cholériques et antiulcéreux
Chapitre II Plantes Aromatiques et Médicinales

B/Drogue :
Les drogues végétales sont essentiellement des plantes, parties de plantes ou algues,
champignons, Lichens, entiers, fragmentés ou coupés, utilisés en l’état, soit le plus souvent
sous forme desséchée, soit à l’état frais.
Les monographies des pharmacopées précisent la nature de l’organe utilisé, généralement
désigné par le terme de « drogue ». exp, si la totalité des organes (feuille, fruit, racine) de la
belladone (Atropa belledona L.) contient des alcaloïdes, par contre, seule l’écorce de
quinquina ( Cinchona sp.) renferme de la quinine.

NB : La notion de « drogue végétale » n'a aucune connotation avec les substances


psychotropes, appelées « drogues ».

B1/Matières premières
Les produits d’origine végétale, issus du règne végétal, sont utilisés comme matières
premières, en l’état ou après un procédé de production approprié, dans les préparations
pharmaceutiques. L’origine végétale du produit doit être définie avec précision par la
dénomination scientifique botanique selon les règles linnéennes (genre, espèce, variété,
auteur)
Les produits d’origine végétale utilisés à des fins thérapeutiques sont définis comme des
drogues végétales ou des préparations à base de drogues végétales.
B2/Principe actif
Une drogue végétale en l’état ou sous forme de préparation est considérée comme un
principe actif dans sa totalité, que ses composants ayant un effet thérapeutique soient
connus ou non
Chapitre II Les plantes médicinales

Exemple de drogue végétale : Melissae foliu Exemple de drogue végétale : Tiliae flos

(fleur de Mélisse) (fleur de tilleul).

Exemple de drogue végétale : Cinchonae cortex (écorce de Quinquina).

Extraits de plantes Préparations en pharmacognosie

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