COURS DE DROIT FISCAL DES AFFAIRES SCENARISE 2023
COURS DE DROIT FISCAL DES AFFAIRES SCENARISE 2023
COURS DE DROIT FISCAL DES AFFAIRES SCENARISE 2023
A. Identification du Cours
1
B. Scénarisation du Cours
• Objectifs spécifiques :
L’impôt dû par le contribuable est l’aboutissement d’un processus fiscal en plusieurs étapes :
- La détermination de l’assiette : L’assiette peut être définie comme la base sur laquelle
s’appliquera l’impôt c'est-à-dire les éléments à prendre en compte. L'assiette de
l'impôt désigne la somme retenue pour déterminer la base de calcul d'un impôt ou
d'une taxe. Un barème ou un taux est ensuite appliqué à cette somme afin de
déterminer le montant de l'impôt. La somme des revenus et des bénéfices imposables
d'un foyer fiscal constitue par exemple l'assiette de l'impôt sur le revenu. C‘est
l’ensemble des opérations administratives effectuées en vue de déterminer et
d’évaluer la matière imposable. Elle constitue la base d’imposition de l’impôt.
3
• La liquidation de l’impôt : La liquidation consiste à déterminer le montant de l’impôt
à payer, généralement en appliquant un taux d’imposition à la base imposable. Elle
correspond à la phase de calcul de l’imposition.
Cet encaissement est organisé par des procédures qui peuvent varier d’un impôt à l’autre,
mais la trame commune fait intervenir un comptable public pour gérer l’ensemble du
processus. Le paiement effectif de l’impôt intervient le plus souvent à l’initiative de
l’administration : sur la base de la déclaration du contribuable elle liquide l’impôt et lui
adresse un avis d’imposition.
Les sources du droit fiscal ont été durant très longtemps un des domaines réservés de la
politique nationale, mais depuis un certain nombre d’années, elles proviennent également du
droit communautaire, de conventions et de règles relevant de traités internationaux. Ainsi il
faut distinguer les sources nationales et supra-nationales.
La loi est la source principale de la norme fiscale. Les règlements en assurent l’application.
Mais c’est la Constitution qui en pose le principe.
La Constitution est la charte fondamentale de l’Etat. Elle consacre le principe de l’impôt et
attribue à la loi le pouvoir d’en déterminer les modalités. L’article 67 de la Constitution,
d’une portée générale, précise que « la loi fixe les règles concernant…. l’assiette, le taux et
les modalités de recouvrement des impositions de toutes natures ». Cet article pose le principe
de la légalité de l’impôt, dans les prolongements de la Déclaration des droits de l’home et du
citoyen de 1789.
La source est la source fondamentale en droit fiscal. La plupart des textes législatifs sont
rassemblés dans le code général des impôts. Le principe de base est celui de la légalité de
l’impôt, il n’y a pas d’impôts sans loi.
Aux termes de l’article 3 de la loi organique relative aux lois de finances, les dispositions
portant sur l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toute nature
sont du domaine de la loi. Mais comme les lois organiques sont soumises à un calendrier
précis et contraignant, ce sont souvent des lois ordinaires qui interviennent. Cette possibilité
est largement utilisée. Les dispositions fiscales ne sont pas au nombre des celles qui sont
exclusivement réservées à la compétence des lois de finances, elles peuvent par conséquent
figurer dans une loi ordinaire.
Par ailleurs, le législateur peut seul autoriser l’impôt. L’impôt ne peut être recouvré que dans
la mesure où il a fait l’objet d’une autorisation. En l’absence d’une telle autorisation, le
comptable public commettrait le délit de concussion. L’autorisation est donnée par la loi de
finances de l’année. C’est pourquoi l’autorisation de percevoir les impôts est annuelle.
Les règlements en matière fiscale sont pour l’essentiel des règlements d’application. La
technicité de la matière fiscale et la lenteur de la procédure nécessitent l’intervention
législative du pouvoir réglementaire.
En ce qui concerne les mesures détachables du règle d’assiette, de liquidation et de
recouvrement, elles entrent dans le champ du pouvoir réglementaire de l’article 67 de la
Constitution. Le pouvoir fiscal peut aussi se développer dans le domaine fiscal en période
exceptionnelle. En effet, sur la base de l’article 77 de la Constitution, le législateur peut
déléguer de manière ponctuelle son pouvoir législatif au gouvernement. Celui-ci prendra par
4
ordonnance les dispositions en matière législative.
La doctrine administrative est le produit de l’interprétation des textes fiscaux. Il s’agit des
instructions ou mesures d’ordre intérieur à l’Administration fiscale. Même si la doctrine
administrative n’a pas force de la loi, elle s’impose en vertu du principe hiérarchique aux
agents de l’Administration fiscale. En revanche, elle n’a pas de caractère contraignant pour
les contribuables qui peuvent, néanmoins, s’en prévaloir.
En pratique, la doctrine a une portée considérable, car elle vient parfois compléter la loi
fiscale. Elle œuvre directement à la formation et à l’enrichissement du droit voire, à sa
rectification. La doctrine administrative permet de disposer d’une réglementation détaillée à
travers une procédure plus simple et moins contraignante. Par ailleurs les contribuables, sont
souvent demandeurs de renseignements détaillés sur la manière dont ils doivent se conformer
à la loi afin de bénéficier d’une plus grande certitude dans leur approche. Mais il convient
d’utiliser conjointement la législation primaire, à savoir le CGI et la législation secondaire
notamment la doctrine administrative, afin d’apporter le maximum de précisions aux
modalités de détermination et de contrôle des impôts.
En principe le juge ne crée pas de droit. Dans la pratique, il dispose d’un pouvoir de création
du droit, soit en l’absence des textes, soit pour compléter les textes. La mission du juge est
de trancher les litiges. Il est tenu de donner des solutions aux litiges qui lui sont soumis,
même en cas de silence de la loi. Ce faisant le juge participe à la création de la règle de droit
par le seul fait qu’il l’applique. Il y a souvent des imprécisions ou des contradictions de
certains textes. Mais il faut souligner que la jurisprudence fiscale sénégalaise ne joue pas
encore ce rôle essentiel. En effet, la technicité de la matière et la non-spécialisation des
magistrats limitent la portée de leurs décisions.
Le droit fiscal admet des sources juridiques extérieures. Il s‘agit des normes dégagées à
travers les conventions fiscales internationales et des normes du droit communautaire.
Une convention fiscale est un traité international liant deux ou plusieurs Etats. Des accords
internationaux, notamment les conventions relatives à la protection des investissements,
peuvent comporter des dispositions fiscales, alors que les conventions de non double
imposition ont un objet purement fiscal.
Une convention internationale contre la double imposition est « un pont jeté entre deux
systèmes fiscaux ». Concrètement, la convention se trouve à la fois superposée à une partie
du droit interne et juxtaposée à l’autre partie. Elle n’est pas elle- même un système fiscal
complet. Son champ d’application est étroitement circonscrit. Et à l’intérieur même de son
champ d’application, elle ne substitue ses dispositions qu’à un nombre limité de règles de
droit interne.
Le droit fiscal sénégalais est aujourd’hui fortement marqué par le droit communautaire. Le
Sénégal est membre d’organisations internationales telles que la Communauté Economique
des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’UEMOA. Ces organisations ont pour but
de réaliser l’intégration économique de la sous-région. Sur le plan de l’harmonisation des
fiscalités nationales, l’UEMOA est en avance sur la CEDEAO.
L’un des principes directeurs de la politique fiscale de l’UEMOA consiste à supprimer les
disparités de la fiscalité intérieure des différents Etats, afin de mettre les produits et les
activités de l’Union dans les mêmes conditions de concurrence. Le droit communautaire
distingue entre les règlements qui sont des mesures générales directement applicables dans
le droit interne des Etats membres, les directives, qui fixent un objectif à atteindre dans un
délai déterminé en laissant les Etats membres, maîtres des mesures de mise en œuvre, les
décisions impératives mais adressées à un ou plusieurs Etats ou particuliers et les
recommandations et avis, sans portée juridique contraignante.
Au sens étymologique, le droit fiscal des affaires est l’ensemble des règles de droit fiscal
applicables aux affaires. C’est une matière qui fait le lien entre le droit fiscal et le droit des
affaires. Ainsi il s’agit des règles juridiques concernant les impôts applicables aux
commerçants et industriels et aux activités commerciales et industrielles. En d’autres termes
5
ce sont les dispositions fiscales applicables aux acteurs (commerçants, non commerçants) et
aux opérations économiques. En effet, la règle fiscale est appliquée aux entreprises, la
lourdeur de la charge financière en découlant les incite à intégrer la variable fiscale dans toute
décision de gestion. C’est ce qui fait du droit fiscal une partie du droit des affaires avec des
principes ramenant au droit des sociétés ou s’en dissociant.
Au sens étymologique, le droit fiscal des affaires est l’ensemble des règles de droit fiscal
applicables aux affaires. C’est une matière qui fait le lien entre le droit fiscal et le droit des
affaires. Ainsi il s’agit des règles juridiques concernant les impôts applicables aux
commerçants et industriels et aux activités commerciales et industrielles. En d’autres termes
ce sont les dispositions fiscales applicables aux acteurs (commerçants, non commerçants) et
aux opérations économiques. En effet, la règle fiscale est appliquée aux entreprises, la
lourdeur de la charge financière en découlant les incite à intégrer la variable fiscale dans toute
décision de gestion. C’est ce qui fait du droit fiscal une partie du droit des affaires avec des
principes ramenant au droit des sociétés ou s’en dissociant.
Test de Connaissances 1 : NOTION D'IMPÔT
6
QCM7 Quelle est l’utilité de l’assiette de l’impôt ?
- Permettre le paiement de l’impôt
- Déterminer les éléments d’imposition
- Permettre la déclaration d’impôt
- Faciliter le recouvrement
• Objectifs spécifiques :
A- Le principe
B- La fonction générale des articles 601 et 602 du Code Général des Impôts
8
à côté du patrimoine privé est une antinomie réelle, même s’il ne faut pas en exagérer
l’importance. L’existence d’un patrimoine professionnel n’équivaut pas à la reconnaissance
d’un patrimoine d’affectation. En effet, les deux patrimoines ont le même propriétaire, qui
décide seul de la composition de ce patrimoine.
C- La personnalité morale des sociétés
En ce qui concerne, l’AUSCGIE révisé, n’ont pas la personnalité morale les sociétés en
participation et les sociétés créées de fait. Les autres groupements jouissent de la personnalité
morale à compter de leur immatriculation. Une société sans personnalité morale peut, suivant
son objet, être civile ou commerciale. Cette reconnaissance de la personnalité juridique de la
société a comme conséquence, le fait que la société a un patrimoine.
Le droit fiscal, au contraire, pour certaines sociétés du moins, a une conception tout à fait
différente. Il dénie souvent la personnalité fiscale à des sociétés qui se sont pourtant vu
reconnaître la personnalité juridique. Ce qui constitue une source d’opposition avec le droit
des sociétés. En effet, du moment où en droit privé, toutes les sociétés qu’elles soient civiles
ou commerciales, qu’elles soient des sociétés de personnes ou de capitaux ont la personnalité
morale et qu’en droit fiscal existe un impôt sur les sociétés réservé aux sociétés et personnes
morales, logiquement toutes les sociétés devraient être soumises à cet impôt et que ne doivent
y être soumises que les sociétés ayant la personnalité morale au sens du droit privé.
- d’abord que les sociétés anonymes et les sociétés à responsabilité limitée, à l’exclusion de
la société unipersonnelle à responsabilité limitée où l’associé unique est une personne
physique, sont soumises à l’impôt sur les sociétés.
Toutefois, cette disposition précise que « peuvent opter pour leur assujettissement à l’impôt
sur les sociétés, les sociétés de fait, les groupements d’intérêt économique, les sociétés en
nom collectif, les sociétés en participation, les sociétés en commandite simple, les sociétés
unipersonnelles à responsabilité limitée où l’associé unique est une personne physique, les
sociétés civiles professionnelles et les sociétés civiles immobilières ». Ce qui revient à une
négation de la personnalité de ces sociétés. En effet, elles se trouvent soumises par principe
à l’impôt sur le revenu. Par exception, elles peuvent utiliser l’option irrévocable à l’impôt sur
les sociétés.
Certes l’AUSCGIE révisé reconnaît que la société créée de fait et la société en participation
n’ont pas juridiquement la personnalité morale. Mais le droit fiscal leur reconnaît, malgré
tout dans certaines hypothèses la personnalité fiscale. C’est le sens de l’article 4 III 1 lorsqu’il
leur offre la possibilité d’opter pour l’impôt sur les sociétés réservé aux personnes morales.
Dans ce cas bien précis, il s’agit réellement d’une antinomie entre le droit fiscal et le droit
des affaires puisque la personnalité fiscale des sociétés de personnes ne leur est reconnue
qu’à moitié.
II- LE REALISME DU DROIT FISCAL
Le droit fiscal se contente de constater l’existence de la matière imposable, sans s’intéresser
au caractère licite ou illicite de son origine. Certains auteurs estiment que le droit fiscal n’a
rien d’original ou d’audacieux, car le réalisme dont il se réclame se retrouve également dans
d’autres disciplines juridiques ou économiques.
Mais, toujours est-il que la loi fiscale frappe la matière imposable sans se préoccuper de
savoir ce qu’elle vaut en droit. Elle frappe des états de fait et non des situations de droit.
Ainsi l’Administration fiscale peut restituer à une opération juridique son caractère véritable,
pour déterminer les bases de l’impôt et réclamer en conséquence le montant de l’impôt dû.
En fait, le réalisme du droit fiscal est à la base du pouvoir de requalification donc de la théorie
de l’abus de droit. Comme le résume bien M. le Professeur Maurice COZIAN, « l’abus de
droit est le châtiment des surdoués de la fiscalité. Bien évidemment, ils ne violent aucune
prescription de la loi et se distinguent en cela des vulgaires fraudeurs qui par exemple
dissimulent une partie de leurs bénéfices ou déduisent des charges qu’ils n’ont pas supportés.
L’abus de droit est un péché non contre la lettre mais contre l’esprit de la loi. C’est également
un péché de juriste ; l’abus de droit est une manipulation des mécanismes juridiques là où
la loi laisse la place à plusieurs voies pour obtenir un même résultat ; l’abus de droit, c’est
l’abus des choix juridiques ».
Prévue par prévue à l’article 610 du CGI du CGI, la procédure d’abus de droit permet à
l’administration d’écarter, comme ne lui étant pas opposables, des contrats, conventions ou
montages juridiques qui sont fictifs ou qui, bien que licites, n’ont pour seul et unique but que
10
celui d’atténuer ou éluder la charge fiscale d’un contribuable.
L’article 610 du CGI dispose qu’ « afin d’en restituer le véritable caractère, l’administration
est en droit d’écarter, comme ne lui étant pas opposables, les actes constitutifs d’un abus de
droit, soit que ces actes ont un caractère fictif, soit que, recherchant le bénéfice d’une
application littérale des textes ou de décisions à l’encontre des objectifs poursuivis par leurs
auteurs, ils n’ont pu être inspirés par aucun autre motif que celui d’éluder ou d’atténuer les
charges fiscales que l’intéressé, si ces actes n’avaient pas été passés ou réalisés, aurait
normalement supportées eu égard à sa situation ou à ses activités réelles ».
• la simple erreur de qualification par les parties de l’acte juridique entraînant des
conséquences fiscales différentes de celles qui auraient prévalu si la qualification était exacte.
Dans ce cas, l’administration répare une erreur et n’est pas fondée à redresser le contribuable
sur le fondement de l’abus de droit ;
• l’acte qui n’aurait pas été accompli dans l’intérêt de l’entreprise mais dans l’intérêt d’un
tiers (ce peut être un tiers à la société, un associé, un dirigeant...). Dans ce cas,
l’administration dispose de la procédure de l’acte anormal de gestion.
En cas de contrôle fiscal, l’administration peut se prévaloir de cette procédure dans deux cas
de figure distincts : les actes fictifs et les actes qui poursuivent un but exclusivement fiscal.
Les actes constitutifs d’un abus de droit sont frappés d’inefficacité juridique, l’administration
fiscale est en droit de restituer le véritable caractère et d’imposer le contribuable :
- En cas de simulation, à raison de sa situation réelle ou de l’opération qu’il a
réellement effectuée ;
- En cas de fraude à la loi, en faisant abstraction des textes dont l’application a été
frauduleusement recherchée ou obtenue.
Les opérations constitutives d’un abus de droit sont celles conclues sous la forme d’actes
présentant un caractère fictif ou celles n’ayant pour but que d’éluder ou d’atténuer les charges
fiscales normalement supportées.
• et le fait que ces actes « n’ont été inspirés par aucun autre motif autre que celui d’éluder ou
d’atténuer les charges fiscales que l’intéressé, s’il n’avait pas passé ces actes, aurait
normalement supportés eu égard à sa situation et à ses activités réelles ».
D’une part, la notion du « but exclusivement fiscal » suppose que le montage ait été
11
effectivement dépourvu de toute substance juridique ou économique. La seule motivation du
contribuable est d’atténuer ou d’éluder la charge fiscale. Si ce dernier poursuit d’autres
objectifs, financiers, économiques ou juridiques, son intention ne saurait être qualifiée
d’exclusivement fiscale. L’abus de droit ne pourrait être invoqué par l’administration.
En principe, le contribuable peut toujours choisir parmi deux solutions légales, celle qui serait
la plus avantageuse au niveau fiscal. Se pose donc la question de la frontière entre l’habileté
fiscale et la manœuvre frauduleuse. Toutefois, les services fiscaux ont une conception
extensive de l’abus de droit, notamment concernant certains montages fiscaux.
L’administration utilise couramment des indices afin de qualifier une opération comme étant
un abus de droit.
• sociétés sans réelle activité économique ou ayant des activités économiques inhabituelles ;
De ce fait, une menace pèse toujours sur certaines opérations que l’on retrouve couramment
dans la vie des sociétés. Cette procédure concerne l’ensemble des impôts et peut être mise en
œuvre lorsque la situation constitutive de l’abus de droit porte sur la base imposable, sa
liquidation et son recouvrement.
La procédure de l’abus de droit concerne tous les impôts et peut être mise en œuvre
indifféremment lorsque la situation constitutive de l’abus porte sur l’assiette, la liquidation
de l’impôt ou son paiement. Le caractère fictif est constitué par la différence objective
existant entre l’apparence juridique créée par l’acte en cause et la réalité, en particulier
économique, sous-jacente à cet acte.
Les actes fictifs sont, en réalité, une simulation visant à tromper l’administration fiscale. À
titre d’exemples, il est possible de citer les trois cas de simulation rencontrés dans la pratique :
• l’acte fictif stricto sensu où une composante de l’opération fait défaut, par exemple un bail
dont le loyer n’est jamais payé ;
12
• l’acte déguisé c’est-à-dire un acte auquel on donne une autre qualification juridique
artificielle, par exemple une vente sans contrepartie réelle et qui s’analyse plutôt comme une
donation déguisée ;
• l’interposition de personne c’est-à-dire un acte réalisé par l’intermédiaire d’un prête-nom.
Les autres actes sont ceux qui poursuivent un but exclusivement fiscal. Ces actes, bien que
licites, s’apparentent à une fraude à la loi en ce que le contribuable ne poursuit qu’un seul et
unique objectif : celui d’atténuer ou d’éluder la charge fiscale qui aurait, normalement, due
être la sienne en l’absence de ces actes. Cet objectif exclusif peut prendre différentes formes :
la réduction d’une dette fiscale, la perception indue d’un crédit d’impôt ou de l’augmentation
abusive d’une situation déficitaire.
Les interprétations que donne l’administration de la loi fiscale ne sont pas immuables. Elles
peuvent être modifiées pour des raisons très variables et, en particulier, par l’administration
agissant proprio motu.
Toutes les évolutions dans l’interprétation administrative de la loi fiscale ne posent pas les
mêmes difficultés. Celle du durcissement de la doctrine est plus délicate. On peut lui assimiler
celle de l’abandon pur et simple d’une interprétation antérieure favorable ou du revirement
administratif dans son application. Avec la faculté reconnue à l’administration d’exercer son
droit de reprise, le risque est grand que l’administration applique a posteriori au contribuable
une interprétation nouvelle moins favorable.
Le dispositif des deux articles est fréquemment désigné sous le nom de mécanisme de
« garantie contre les changements de doctrine ». Cette appellation est trompeuse. En effet,
sur le plan des principes, l’administration a au regard de ce dispositif, toute latitude pour
formuler une nouvelle interprétation, y mettre fin, adoucir ou durcir une interprétation
précédemment admise. Leur objectif est d’organiser un mécanisme d’opposabilité à
l’administration de ses propres interprétations, qui peut constituer sous certaines conditions,
un obstacle à des rehaussements décidés par l’administration.
L’article 601 du CGI possède un champ d’application élargi mais un objet et des effets
limités.
D’abord, il autorise le contribuable à se prévaloir de toute « interprétation (…) formellement
admise par l’administration ». La garantie porte donc aussi bien sur la doctrine générale et
impersonnelle que sur les interprétations délivrées à titre individuel.
Ensuite, la garantie prévue à cet alinéa est toutefois très limitée dans sa portée. Ce texte
prévoit seulement que lorsqu’une imposition primitive a été étable par l’administration
conformément à un élément de doctrine contemporain de l’acte initial d’imposition, celle-ci
ne peut ultérieurement procéder à un rehaussement de cette imposition initiale qui serait
exclusivement motivée par la mise en œuvre d’une interprétation différente. En d’autres
termes, la garantie consiste ici dans un mécanisme d’opposabilité de la doctrine
administrative lorsqu’elle a précédemment fait l’objet d’une application spontanée par
l’administration.
Il ne permet aucunement en revanche de « forcer » l’application par l’administration de sa
propre doctrine.
L’article 601 alinéa1 du CGI, il possède un champ d’application réduit et une portée plus
vaste. Il permet uniquement au contribuable de se prévaloir des « instructions ou circulaires
publiées » et en aucun cas des interprétations données à titre individuel.
Mais la portée de la garantie est ici d’une toute autre nature, en permettant au contribuable
de « forcer » l’application d’une interprétation formelle. Il aboutit en effet à l’opposabilité
d’un élément de doctrine à l’administration indépendamment de son application spontanée
par celle-ci. Il suffit pour cela au contribuable, toutes autres conditions étant remplies, d’avoir
15
appliqué « un texte fiscal selon l’interprétation que l’administration avait fait connaître par
ses instructions ou circulaires publiées et qu’elle n’avait pas rapportée à la date des opérations
en cause », c’est-à-dire de manière générale, de s’être conformé à la doctrine administrative
en souscrivant ses propres déclarations.
Actuellement la grande majorité des auteurs s’accordent pour considérer que l’article 601 du
CGI, dont l’application peut conduire à une inversion de la hiérarchie des normes appliquées
par le juge fiscal, est contraire à la constitution. En outre, les différences de traitement fondées
sur la situation des contribuables constituent une rupture d’égalité devant la doctrine
administrative.
C- Les conditions liées à la garantie
Le champ d’application de l’article 601 du CGI est étroitement limité. Ce texte, qui ne saurait
s’appliquer qu’au profit des contribuables, ne peut être utile invoqué qu’en contentieux fiscal
dans des litiges intéressant des prélèvements de nature fiscale.
Le champ d’application matériel de l’article 601 du CGI porte exclusivement sur les
prélèvements de nature fiscale. Il est sans incidence à l’égard des prélèvements non fiscaux,
alors même que, sous l’effet de textes en ce sens, le contentieux de ces prélèvements serait
porté devant le juge fiscal.
Le mécanisme d’opposabilité de la doctrine administrative s’applique exclusivement dans les
litiges fiscaux stricto sensu. Ainsi l’article 601 ne s’applique pas en revanche dans les
contentieux généraux de la responsabilité et de l’excès de pouvoir, alors même que les litiges
considérés, se rattachant à la perception de l’impôt, présenteraient une « coloration fiscale »
marquée. Il en est de même devant les juridictions correctionnelles statuant en matière de
fraude fiscale où ce dispositif est inapplicable.
Le mécanisme d’opposabilité de la doctrine administrative est fondamentalement
dissymétrique. La doctrine administrative n’est susceptible de s’appliquer qu’au profit du
contribuable. L’administration ne peut, a fortiori, légalement établir une imposition sur le
fondement d’une instruction ministérielle.
Il est indiscutable que l’administration ne peut jamais opposer au contribuable le contenu
défavorable de sa doctrine administrative. Elle peut toutefois opposer au contribuable le
durcissement, l’abandon ou la caducité de ses interprétations favorables antérieures. En
d’autres termes, l’évolution défavorable de la doctrine administrative peut être opposée au
contribuable par l’administration, sous réserve, bien évidemment, que le changement de
doctrine ait reçu une publicité adéquate.
2- Les conditions d’application de la garantie
La notion d’interprétation formelle exigée par l’article 601 est difficile à préciser. Elle
comporte trois éléments :
- Il doit s’agir, en premier lieu, d’indications positives et explicites émanant d’une
autorité fiscale.
- Il doit s’agir, en second lieu, d’indications présentées sous une forme impérative. En
ce sens, l’interprétation formelle doit revêtir la forme d’une expression normative et
s’oppose à la « simple recommandation » donnée aux agents subordonnés par
l’administration supérieure.
16
- L’interprétation formelle doit, en dernier lieu, présenter un caractère innovatoire.
Elle ne doit pas se limiter à confirmer l’interprétation qui, aux yeux du juge fiscal,
découle « naturellement » du texte interprété.
Pour l’application de l’article 602 du CGI, la notion de texte fiscal, objet de l’interprétation,
est une notion strictement matérielle. U texte fiscal doit s’entendre de toute norme de droit,
qu’elle qu’en soit la nature formelle.
Il convient de distinguer les actes doctrinaux susceptibles d’être invoqués indistinctement sur
le fondement des articles 601 et 602 du CGI Pour l’application des deux articles, la doctrine
administrative peut être véhiculée par des instructions, circulaires et notes administratives
publiées auxquelles ont été assimilées les réponses ministérielles à des questions écrites des
parlementaires.
Pour l’application de l’article 602, une interprétation formelle peut également ressortir d’un
acte individuel et, spécialement, d’une réponse apportée par l’administration à une demande
exprimée par un contribuable déterminé.
La condition de conformité signifie que le contribuable ne peut utilement invoquer le
bénéfice d’une interprétation que s’il remplit l’ensemble des conditions qu’elle pose. Ainsi,
le contribuable doit « entrer dans les prévisions » de la doctrine qu’il invoque. Donc il ne
peut pas se prévaloir de l’analogie avec des situations voisines à celle dans laquelle il se
trouve, de même d’une interprétation a contrario de la doctrine administrative.
La condition d’antériorité met en lumière l’application de la doctrine administrative à
compter du jour qui suit celui de la publication ou le cas échéant, à une date ultérieure
déterminée par l’administration. En revanche, elle ne peut, en principe produire un
quelconque effet pour la période antérieure à sa publication. En d’autres termes, la doctrine
administrative ne peut avoir normalement aucun effet rétroactif. Il n’y a pas lieu à distinguer
selon que la doctrine administrative nouvelle est plus favorable ou non que celle qui aurait
été le cas échéant, précédemment admise.
3- Les conditions de mise en œuvre de la garantie
Les garanties consacrées par les articles 601 et 602 du CGI ne présentent pas en elles-mêmes
un caractère d’ordre public, donc le juge n’est pas en droit de les soulever d’office en faveur
du contribuable.
Test de Connaissances 2 : LES PRINCIPES DU DROIT FISCAL DES AFFAIRES
18
QCM 8 : Le réalisme du droit fiscal signifie :
• Objectifs spécifiques :
21
- Les bénéfices industriels et commerciaux,
- Les bénéfices des exploitations non commerciales et revenus assimilés,
- Les bénéfices des exploitations agricoles.
Les personnes physiques sont assujetties au paiement de l’impôt sur le revenu aussi bien
pour la fiscalité des ménages que la fiscalité des entreprises.
C- L’imposition des bénéfices des personnes morales
L’imposition des bénéfices permet de dissocier les personnes morales obligatoirement
assujetties à l’impôt sur les sociétés de celles volontairement assujetties à l’impôt sur les
sociétés.
L'IS est dû avant tout par les sociétés qui ont la forme juridique de sociétés de capitaux, à
savoir :
D'autres sociétés qui ne sont pas juridiquement des sociétés de capitaux mais des sociétés
de personnes, sont néanmoins passibles de l'IS selon un régime particulier. Il s'agit des
sociétés en commandite simple et des sociétés en participation.
Dans les sociétés en commandite simple, seule la fraction des bénéfices correspondant aux
droits des commanditaires est obligatoirement soumise à l'IS ; la part des bénéfices
correspondant aux droits des commandités échappe, elle, à l'IS, sauf si la société a opté
pour l'ensemble de ses bénéfices, pour l'assujettissement à l'IS.
Dans les sociétés en participation (y compris les syndicats financiers et les sociétés
copropriétaires de navires), seule la part des bénéfices revenant aux associés dont les noms
et adresses n'ont pas été révélés à l'Administration est obligatoirement soumise à l'IS. Là
aussi, il est loisible à la société de soumettre par option l'ensemble de ses bénéfices à l'IS.
L'IS s'applique aussi aux personnes suivantes, en raison de la nature de leur activité :
C'est donc en l'absence de cette option qu'elles seront soumises à l'IS. Les autres sociétés
civiles échappent à l'IS et relèvent du régime fiscal des sociétés de personnes : sociétés
civiles de professions libérales, sociétés civiles immobilières qui se bornent à louer des
immeubles nus.
Il s'agit des personnes morales qui sont normalement soumises au régime des sociétés de
personnes et qui échappent donc à l'IS (partiellement ou entièrement) mais que la loi fiscale
autorise à se soumettre volontairement à l'IS en optant pour le régime des sociétés de
capitaux.
Ce sont les personnes morales suivantes, limitativement énumérées par l'article 4-8° du CGI
:
Pour toutes ces personnes pouvant opter pour l'IS, l'option une fois notifiée au Service des
impôts est définitive et irrévocable.
L'option pour l'IS des personnes morales admises à exercer cette option a essentiellement
des conséquences sur le traitement fiscal des rémunérations des associés.
En effet, avec l'option, l'IS frappe le bénéfice réalisé par l'entreprise mais ce bénéfice
s'entend après déduction des sommes versées aux associés à titre de rémunération normale
des fonctions. Ces sommes sont soumises à l'IR au nom des associés.
23
D'un autre côté, les associés sont imposés sur les dividendes qui leur sont versés, mais ils
échappent à l'impôt sur les bénéfices conservés par l'entreprise. En outre, ces dividendes ne
subissent qu'une retenue à la source de 10% et sont libérés du droit progressif de l'IR.
Il s’agit d’une présomption simple, donc le contribuable peut apporter la preuve du caractère
véritable de l’opération.
Quant aux distributions occultes, elles sont constituées toutes les fois où le nom du
bénéficiaire ne figure pas dans les documents comptables ou n’a pas été communiqué à
l’administration dans les documents fiscaux. Deux hypothèses sont à distinguer :
- Les rémunérations occultes prévues à l’article 258 du CGI : Dans ce cas, il faut
supposer que l’opération a été régulièrement comptabilisée sans déclarer les
avantages en nature correspondants ;
- La distribution occulte suppose que l’on ne trouve aucune trace dans la comptabilité
(article 584 du CGI). Lorsqu’au cours d’un contrôle l’administration découvre
l’existence de rémunérations ou de distributions occultes, elle commence par
rehausser le bénéfice imposable de la société. Mais elle tient également à imposer le
bénéfice occulte.
25
- Le caractère effectif du travail : L’appréciation de ce caractère est évidemment une
question de fait de telle sorte qu’il n’existe pas de règle d’application générale. Il
appartient simplement, au contribuable, de justifier que les rémunérations qu’il déduit
de son bénéfice imposable correspondent à un travail effectif. L’administration fiscale
se réfère à toutes circonstances qui permettent de démontrer l’absence d’effectivité
du travail.
- Le caractère excessif des rémunérations : C’est généralement à propos du lien de
la rémunération avec les services rendus qu’apparaît le caractère injustifié de la
rémunération. Le premier critère utilisé pour évaluer le caractère excessif des
rémunérations consiste dans la comparaison avec les rémunérations allouées par
l’entreprise à un personnel similaire ou par des entreprises similaires à un personnel
occupant des emplois analogues. Ce critère a l’avantage de l’objectivité en évitant
que l’entreprise ne soit laissée à la discrétion de l’administration. Il suppose
cependant que les éléments de comparaison soient réellement significatifs ce qui
n’exige cependant pas des éléments de comparaison parfaitement identiques. Le
deuxième critère d’évaluation du caractère excessif des rémunérations est trouvé dans
la situation particulière de la société contrôlée. Il est alors tenu compte de la nature et
de l’importance dus affaires traitées par la société ainsi que du montant et l’évolution
du chiffre d’affaires ou du bénéfice déclaré. Un dernier critère réside dans
l’importance des fonctions du dirigeant. Si ces divers éléments permettent ainsi
d’évaluer le caractère exagéré ou non des rémunérations, il semble que l’élément
essentiel doive être la comparaison avec des entreprises similaires et que les autres
critères ne puissent être utilisés qu’à titre subsidiaire.
Les effets du contrôle des rémunérations vont se traduire par :
- La réintégration des rémunérations dans les bénéfices sociaux ;
- La requalification des rémunérations
Pour les sociétés anonymes, les organes de direction comprennent le PDG, le DG et les
directeurs généraux mais non le PCA. Leurs rémunérations quelle qu’en soit la forme
(rémunération de base, avantages en nature, intéressements aux résultats, jetons de présence)
sont imposés comme des salaires. Il s ‘agit donc d’un renvoi pur et simple au statut fiscal des
salariés.
Les organes d’administration comprennent le PCA et les membres du CA. Le fisc n’a pas de
grande considération pour ce type de fonctions dont il rattache la rémunération non aux
revenus du travail mais à ceux du capital. Les jetons de présence sont taxés comme des
placements financiers en tant que revenus mobiliers. Par contre, si les administrateurs
exercent d’autres fonctions, les rémunérations qu’ils perçoivent à ce titre sont imposées selon
leur régime propre :
- En cas de cumul avec un contrat de travail, les rémunérations sont imposées comme
des traitements et salaires ;
- Les rémunérations exceptionnelles (exemple, négociation d’un marché) sont
imposées comme des bénéfices non commerciaux.
Quant aux SAS, les actionnaires déterminent librement la structure de direction. Le statut des
dirigeants et des organes d’administration est aligné sur celui des SA.
b- La responsabilité fiscale des dirigeants sociaux
C’est le siège de l’article 656 du CGI. La responsabilité concerne le dirigeant ayant rendu
26
impossible le recouvrement d’un impôt, amendes, pénalités et intérêts de retard. Elle fait la
distinction entre les dirigeants de sociétés, l’entrepreneur individuel et la personne physique
ayant affecté son patrimoine à une entreprise.
3- Le traitement des comptes courants d’associés
En principe, c’est par la voie des augmentations de capital que les associés, lorsqu’ils
disposent de fonds suffisants, assurent le financement des sociétés. En réalité, il est fréquent,
dans les sociétés, que les associés préfèrent à l’augmentation normale de capital celle qui est
connue sous le nom d’avances en compte courant. Ces avances constituent juridiquement des
prêts consentis par les associés à la société et sont rémunérés par le versement d’intérêts. Les
associés ont la double qualité d’apporteurs en capital rémunérés par les dividendes et
de prêteurs rémunérés par des intérêts.
Le financement en compte courant d’associés est autrement plus simple et plus avantageux
qu’une augmentation de capital :
- Absence de formalisme ;
- Possibilité de retrait à tout moment ;
- Avantages fiscaux ; en effet, le financement par emprunt est mieux traité
fiscalement que le financement par capital.
Les comptes courants d’associés constituent des charges déductibles à deux conditions :
- Les intérêts rémunérant les comptes courant d’associés ne doivent pas dépasser de
plus de trois points le taux d’escompte de la BCEAO ;
- Le montant des comptes courants d’associés ne doit pas être supérieur au capital
social de la société. Cette condition n’est pas valable pour les sociétés de personnes.
Le déficit d'un exercice donné s'impute sur le premier bénéfice d'un exercice ultérieur et à
concurrence dudit bénéfice. L'imputation s'effectue dans l'ordre suivant :
L'entreprise a tout intérêt à effectuer la première déduction puisqu'elle est limitée à trois
exercices.
Pour la seconde déduction, celle des amortissements, l'entreprise n'est pas obligée de
l'effectuer même si le reliquat de bénéfice est suffisant pour absorber ces amortissements.
27
En effet, les amortissements réputés différés étant reportables sans limitation de délai,
l'entreprise pourra les imputer sur l'exercice bénéficiaire qui lui conviendra le mieux.
L’article 16. Du CGI prévoit qu’« en cas de déficit subi pendant un exercice, ce déficit est
déduit du bénéfice réalisé pendant l’exercice suivant. Si ce bénéfice n’est pas suffisant pour
que la déduction puisse être intégralement opérée, l’excédent du déficit est reporté
successivement sur les exercices suivants, jusqu’au 3ème exercice qui suit l’exercice
déficitaire.
Toutefois, cette limitation du délai de report ne s’applique pas aux amortissements
comptabilisés en période déficitaire.
2. Le caractère bénéficiaire ou déficitaire d’un exercice doit s’apprécier par référence au
résultat comptable augmenté des réintégrations extracomptables et diminué des déductions
extracomptables, non compris les déficits des exercices antérieurs.
3. Le résultat fiscal est déterminé de la manière suivante :
- Réintégration des amortissements de l’exercice déjà comptabilisés lorsque l’exercice est
déficitaire ;
- Déduction des déficits ordinaires des exercices antérieurs, puis des amortissements réputés
différés des exercices antérieurs lorsque l’exercice est bénéficiaire ».
Test de Connaissances 3 : LES CHOIX FISCAUX DE L’ENTREPRISE
28
- Sur 3 ans
- Sur 5 ans
- Indéfiniment.
• Objectifs spécifiques :
29
différentes.
A- LA FISCALITE DES TRANSFORMATIONS DE SOCIETES
La transformation d’une société est une opération qui consiste à modifier la forme juridique
de l’entreprise. A l’issue de la transformation, la société dispose d’une nouvelle forme
juridique. Il peut par exemple s’agir de la transformation d’une SARL en SAS (ou
inversement d’une transformation d’une SAS en SARL), de la transformation d’une SARL
en société civile…
La fiscalité applicable à une opération de transformation de société est liée au changement
ou au maintien du régime fiscal de la société suite à l’opération juridique. Nous
rappelons qu’en matière d’imposition des bénéfices, une société peut être soumise :
• Au régime de l’impôt sur les sociétés,
• Ou au régime des sociétés de personnes (appelé également impôt sur le revenu
lorsque les associés sont des personnes physiques).
Lorsque la transformation de la société ne provoque pas un changement de régime
fiscal, l’opération de transformation n’a aucun impact fiscal.
Lorsque la transformation de la société provoque un changement de régime fiscal,
l’opération de transformation entraîne les conséquences d’une cessation d’activité. Il y a
changement de régime fiscal lorsque la société soumise à l’impôt sur les sociétés passe à
l’impôt sur le revenu ou inversement. Au niveau des impôts directs, les conséquences
consistent en l’imposition immédiate des résultats d’exploitation de l’exercice en cours
et des bénéfices en sursis d’imposition. L’opération entraîne également la perte du droit au
report des déficits reportables.
L’imposition immédiate peut toutefois être écartée si les conditions suivantes sont réunies :
• Aucune modification n’est apportée aux valeurs comptables des éléments d’actif,
• L’imposition de ces éléments demeure possible dans le cadre du nouveau régime
fiscal dont relève l’entreprise.
31
I- LA FISCALITE DES FUSIONS, SCISSION ET APPORT PARTIEL
D’ACTIFS
33
QCM 2 : Le régime de faveur de la fiscalité des fusions entraîne :
- L’imposition de la plus-value
- L’imposition du boni de liquidation
- L’exonération d’impôt
- Le paiement du droit d’enregistrement
Objectifs spécifiques :
A- L’établissement de l’imposition
B- L’exercice du contrôle
C- Le pouvoir de rectification
D- L’établissement de l’imposition
La plupart l’imposition est établie sur la base des seules énonciations contenues dans la
déclaration communiquée par le contribuable un tiers. Plusieurs procédures de contrôle
existent mais une distinction peut être établie entre les procédures d’investigation et les
procédures de vérification. Les procédures d’investigations, de contrôle et de rectification en
sont le corollaire.
1- Les procédures d’investigations
Plusieurs dispositions du CGI permettent à ces agents de recenser les informations de nature
à contrôler le bon établissement des bases imposables. La compétence des agents des services
fiscaux s’apprécie non seulement ratione materiae et rationae loci. L’incompétence juridique
des agents susceptibles d’entraîner la nullité des procédures. Ce motif d’annulation est
d’ordre public.
Les procédures d’investigation à la disposition de l’administration sont les d’abord demandes
de renseignements, d’éclaircissements ou de justifications, ensuite le droit de
communication, enfin les visites et la flagrance fiscale.
a- Les demandes de renseignements, d’éclaircissements ou de justifications
L’administration fiscale peut demander au contribuable, verbalement ou par écrit, tous les
renseignements, justifications ou éclaircissements qu’elle juge utile. Prévue à l’article 569 I,
ces différentes demandes ne sont pas contraignantes. Ce qui n’est pas le cas pour les
demandes de justifications ou d’éclaircissements prévues à l’alinéa III. En effet, une
35
distinction doit être établie entre les demandes d’éclaircissements et les demandes de
justifications. Les premières impliquent une clarification tandis que les secondes requièrent
une argumentation. En effet, les demandes d’éclaircissements ont un contenu plus précis que
celui des demandes de renseignements. A la différence de la demande d’éclaircissements qui
ne procure généralement que des explications complémentaires à la déclaration, la demande
de justifications appelle des renseignements précis et directement utilisables. Les
justifications exigent du contribuable un commencement de preuve. Toutefois, la demande
de justifications est soumise, en principe, à une condition préalable mise à la charge de
l’Administration fiscale. En effet, l’Administration ne peut exiger de justifications que si elle
a réuni des éléments permettant d’établir que le contribuable peut avoir des revenus plus
importants que ceux qu’il a déclarés.
b- Le droit de communication
En principe, un contrôle fiscal ne peut être effectué que sur une période pour laquelle les
obligations déclaratives sont échues. Mais pour lutter contre les comportements frauduleux,
le législateur a institué une procédure dérogatoire au droit commun, visant à sécuriser
immédiatement le recouvrement futur des impositions dues.
La procédure de flagrance ne concerne que les contribuables se livrant à une activité
professionnelle. Elle ne s’applique qu’aux revenus professionnels soumis à l’impôt sur le
revenu, à l’impôt sur les sociétés et à la taxe sur la valeur ajoutée. L’article 614 du CGI
indique que les agissements fautifs pouvant donner lieu à l’établissement d’un PV de
flagrance avant même les échéances déclaratives. Il s’agit de l’exercice d’une activité occulte,
de la délivrance ou de la comptabilisation de factures fictives, de la réalisation d’opérations
commerciales sans facture et non comptabilisées, de l‘utilisation de logiciels de comptabilité
frauduleux ou encore du recours au travail dissimulé.
La flagrance fiscale est une procédure dérogatoire. Mais, elle n’est pas pour autant un
dispositif autonome de contrôle. Elle doit être exercée dans le cadre de procédure classique
de contrôle : droit de visite et de saisie, contrôle inopiné, droit d’enquête, vérification sur
place.
Lorsqu’au cours de ces procédures régulières de contrôle, l’Administration fiscale constate
l’exercice par le contribuable d’une activité entrant dans le champ d’application de la
flagrance fiscale, au titre de la période pour laquelle l’une des obligations déclaratives n’est
pas échue, elle peut, en cas de circonstances susceptibles de menacer le recouvrement de la
créance fiscale, dresser à l’encontre de contribuable un PV de flagrance.
L’établissement d’un PV de flagrance permet à l’administration fiscale de disposer de
pouvoirs étendus pour recouvrer les créances dues au Trésor. La flagrance fiscale permet à
l’Administration de procéder à des saisies conservatoires et d’infliger une amende au
contribuable, au titre d’un exercice d’ayant pas encore donné lieu à l’établissement d’une
déclaration.
Lorsque l’administration a dressé un PV de flagrance, la déchéance de certains régimes
d’imposition à la taxe sur la valeur ajoutée peut être prononcée, s’il y a lieu. La notification
du PV de flagrance aura pour conséquence de faire échec au principe non-réitération d »un
contrôle fiscal au titre d’une période déjà vérifiée. Dès lors, l’administration est en droit de
contrôler à nouveau le contribuable au titre du même impôt et de la même période. Elle a
aussi la possibilité de rouvrir un contrôle fiscal sur une même période sur une même période
et pour un même impôt après l’achèvement d’un premier contrôle fiscal. L’article 667 a aussi
prévu une amende de 500.000 FCFA en cas de flagrance fiscale. Cette amende ne fait pas
obstacle à l’application d’autres sanctions, par exemple pour activité occulte ou manœuvres
frauduleuses.
37
e- Le droit d’enquête
La loi permet à l’administration d’intervenir de manière inopinée dans les entreprises pour
s’assurer du respect des règles relatives à la facturation. Cette procédure confère des pouvoirs
importants à l’administration sans toujours offrir au contribuable les garanties
correspondantes.
Le droit d’enquête consiste à vérifier la conformité des factures émises et reçues aux
règles de forme édictées par la loi, et d’apprécier leur sincérité. En effet, aux termes de
l’article 577 du CGI, le droit d’enquête a pour objet la recherche de manquements aux
règles de facturation.
Le droit d’enquête s’exerce sur place, dans les locaux professionnels de l’assujetti ou sur
convocation dans les bureaux de l’administration. Il est précédé par la remise préalable d’un
avis d’enquête. Conformément à l’article 577, lors de la première intervention ou
convocation au titre du droit d’enquête, un avis d’enquête est remis à l’assujetti ou à son
représentant lorsqu’il s’agit d’une personne morale. En l’absence du contribuable, l’avis est
remis à la personne qui reçoit les enquêteurs. En tout état de cause, l’exercice du droit
d’enquête devrait être soumis à une autorisation préalable du Directeur de la DGID.
A la fin des activités de recherche, un PV est dressé, qui constate les manquements aux règles
de facturation ou l’absence de tels manquements. Les constatations du PV ne peuvent être
opposées à l’assujetti ainsi qu’aux tiers concernés par la facturation que dans le cadre de la
vérification de comptabilité l’examen de la situation fiscale personnelle. Elles peuvent aussi
être invoquées à l’occasion de l’exercice du droit de visite.
f- Les vérifications ponctuelles
Les contrôles fiscaux à l’étranger sont une forme d’assistance mutuelle. La plupart des
conventions contre la double imposition, signées par le Sénégal prévoient une coopération
entre les autorités compétentes sous forme d’échanges des renseignements nécessaires pour
appliquer les dispositions conventionnelles, ou celles de leur législation interne. La loi
prévoit le cadre légal pour l’application des interventions fiscales à l’étranger. Concrètement,
la coordination des contrôles fiscaux se fait à travers des deux procédés dont l’intensité dans
la coopération est variable : les contrôles simultanés qui sont concomitants, mais séparés et
les contrôles que nous disons « conjoints », qui supposent le déplacement d’agents de
l’administration fiscale dans le pays partenaire.
Le contrôle fiscal simultané est un contrôle entrepris en vertu d’un accord par lequel deux ou
plusieurs Etats conviennent de contrôler simultanément et de manière indépendante, chacun
sur son territoire, la situation fiscale d’un ou plusieurs contribuables. Il est prévu à l’article
579 du CGI. Il est mis en œuvre en matière d’impôts directs, lorsque la situation d’un ou
plusieurs contribuables présente un intérêt commun ou complémentaire pour un ou plusieurs
Etats ayant conclu avec le Sénégal une convention. Les contrôles fiscaux simultanés
contribuent à mettre en lumière la manipulation ou l’abus des lois et procédures en vigueur
dans chaque pays.
Le contrôle simultané facilite l’échange de renseignements entre les administrations. Les
contribuables peuvent également tirer avantage d’un contrôle fiscal simultané, en ce qu’il
leur fait gagner et économiser des ressources, en raison de la coordination des enquêtes des
administrations fiscales concernées et de l’élimination de doubles emplois.
Le contrôle conjoint est mené de concert par deux ou plusieurs administrations fiscales. Il
suppose que les vérificateurs d’une administration se rendent auprès d’une autre
administration et avec les agents de celle-ci, ils exercent ensemble et sur place le contrôle des
opérations réalisées par les multinationales. La procédure de contrôle fiscal à l’étranger
permet aux administrations, lorsque la demande en a été faite et dans les limites imposées par
les lois de leur pays, à autoriser les agents des impôts d’un pays étranger à participer à des
contrôles fiscaux menés par le pays requis. Les agents des impôts autorisés peuvent participer
de manière passive ou active au contrôle ainsi effectué. Certains pays n’autorisent qu’une
participation passive des agents étrangers.
Mais, de par sa nature, ce type de contrôle peut mettre en péril les droits et garanties des
contribuables, surtout pour ce qui concerne le secret professionnel. Toutefois, s’ils sont bien
menés, les contrôles conjoints seraient particulièrement efficaces, dans la mesure où,
l’administration qui se déplace dispose de la presque totalité des renseignements relatifs à un
contribuable. Les limites de l’échange de renseignements par voie épistolaire se trouveraient
neutralisées. En effet, il peut parfois s’avérer utile de se rendre dans un pays étranger pour y
recueillir des renseignements relatifs à une affaire donnée.
La particularité du contrôle conjoint par rapport aux contrôles simultanés est qu’il y a une
confusion de procédure dans le premier cas. Il constitue un frein orchestré contre la
souveraineté fiscale des Etats, en ce qu’il autorise les agents d’une administration étrangère
d’avoir directement accès à la comptabilité d’une entreprise ne relevant pas de leur
compétence. Alors que, pour ce qui concerne les contrôles simultanés, une fois qu’un accord
fixant les grandes lignes à suivre a été conclu et que certaines affaires ont été sélectionnées,
39
les agents des services fiscaux de chaque Etat procèdent séparément à leurs contrôles dans
leur propre juridiction, conformément à leur droit et à leur pratique administrative.
2- L’exercice du contrôle
Elle se déroule sur place dans les locaux de l’entreprise. La vérification de comptabilité
permet à l’Administration de s’assurer de la sincérité d’une déclaration fiscale en la
confrontant à des éléments extérieurs. Elle consiste en l’examen et l’exploitation des
documents qui ont permis l’établissement des déclarations déposées par les contribuables.
La vérification de comptabilité constitue donc l’ensemble des opérations ayant pour objet
d’examiner la comptabilité d’une entreprise et de la confronter à certaines données
matérielles ou des faits afin de contrôler l’exactitude et la sincérité des déclarations
souscrites.
La vérification de comptabilité peut être générale ou partielle. Le contrôle porte sur
l’ensemble des informations, données et traitements informatiques qui concourent à la
formation des résultats comptables ou fiscaux et à l’élaboration des déclarations obligatoires
ainsi que sur la documentation relative aux analyses, à la programmation et à l’exécution des
traitements. Elle peut être limitée à un ou plusieurs impôts déterminés par mention expresse
sur l’avis de vérification.
Dans le cadre de la vérification de comptabilité, les agents des impôts peuvent prélever, pour
copie, dans un délai de 2 jours, toute déclaration ou pièce comptable nécessaire. Ce
prélèvement donne lieu à une décharge ou un PV remis au contribuable.
40
Lorsque la comptabilité de l’entreprise est tenue au moyen de systèmes informatisés, le
contribuable peut satisfaire à l’obligation de représentation des documents comptables en
remettant, sous forme dématérialisée une copie des fichiers des écritures comptables.
Toutefois, l’Administration ne devra, à la fin de l’intervention sur place, conserver aucune
copie des fichiers transmis.
Dans le cadre de la vérification de comptabilité, le contribuable doit être avisé au minimum
huit jours avant la première intervention. Cette information se fait par lettre recommandée ou
par remise directe avec accusé de réception d’un avis de vérification accompagné de la charte
du contribuable vérifié. Le délai de huit jours court à compter de la date de la réception de
l’avis de vérification. Cet avis doit préciser les périodes et les impôts, droits et taxes soumis
à vérification. En cas de contrôle inopiné, l’avis de vérification est remis au début des
opérations de constatations matérielles.
Sous peine de nullité, l'avis de vérification transmis au contribuable doit mentionner la faculté
dont dispose ce dernier de se faire assister, au cours des opérations de contrôle, d'un conseil
de son choix.
41
être amenés à recourir à des moyens juridiques leur permettant de remettre en cause les actes
pris par le contribuable, notamment à travers le rejet de comptabilité. Ils peuvent même
revenir sur leurs propres actes, grâce à la substitution de base légale.
Le CGI vise le rejet de comptabilité à l’article 613 relatif à l’établissement du PV, mais n’en
détermine ni les conditions encore moins les modalités de mise en œuvre. Le rejet de
comptabilité ne peut être envisagé que lorsque celle-ci n’a aucune valeur probante. Une
comptabilité ne doit pas être écartée si elle n’est entachée que d’irrégularités insuffisantes
pour lui enlever toute valeur probante. C’est dire que le rejet de comptabilité suppose la
violation de l’obligation faite au contribuable de tenir une comptabilité régulière. En effet,
les contribuables sont tenus de conserver les pièces comptables pendant un délai de 10 ans à
compter de la date de la dernière opération mentionnée sur les livres ou registres ou de la
date à laquelle les documents ou pièces ont été établis.
b- L’exercice du pouvoir de rectification
La notification est effectuée par lettre recommandée ou remise directe avec accusé de
réception. Le contribuable dispose d'un délai de trente jours à compter de la réception de la
notification pour faire connaître son acceptation ou présenter ses observations. L'absence de
réponse dans ce délai vaut acceptation.
Si le contribuable ne répond pas ou donne son accord dans le délai prescrit, l'administration
établit un avis de redressement sur les bases acceptées par l'intéressé et lui adresse un avis de
mise en recouvrement. Si l'administration rejette en tout ou partie les observations du
contribuable, elle doit par une lettre motivée confirmer les redressements qu'elle maintient.
42
Dans ce cas l'administration établit un avis de redressement sur les bases qu'elle a arrêtées et
adresse au contribuable un avis de mise en recouvrement.
La taxation d’office emporte des conséquences graves pour le contribuable. Elle donne lieu
à l’application de pénalités légales sur la notification de taxation d’office et, le cas échéant,
à la constatation des amendes dues sur le PV.
Lorsque l’imposition contestée est établie d’office, l’Administration n’a pas à établir le bien-
fondé de l’imposition. Le contribuable supporte la charge de la preuve.
Il existe diverses sanctions de nature fiscale qui sont à la disposition de l’Administration dans
le cadre de l’exercice du contrôle : les amendes, pénalités, majorations et intérêts de retard.
Lorsqu’elles sont définitivement fixées les sanctions fiscales ne peuvent l’objet d’aucune
transaction.
43
La dimension pénale des sanctions de la fraude fiscale est incontestable. La sanction prend
toujours en droit pénal la forme d’une peine infligée à l’auteur de l’infraction. Les infractions
fiscales étant des délits, les peines encourues sont de nature correctionnelle : les peines
principales d’amende et d’emprisonnement et les peines accessoires ou complémentaires sont
applicables. Ces peines sont alternatives ou cumulatives. Les sanctions pénales fiscales
peuvent aussi être cumulées aux sanctions purement fiscales.
d- Le recouvrement
44
pour chaque contribuable son identification, la nature de l’impôt, les bases et les taux
d’imposition, le montant à payer et le bénéficiaire.
Les impôts directs enrôlés sont exigibles pour chaque contribuable dès le premier jour
ouvrable du mois suivant celui de la mise en recouvrement du rôle. Ils sont directement
liquidés et déclarés par le contribuable et font l’objet d’un paiement comptant. Les impôts
autoliquidés ne constituent donc pas des créances assimilées en comptabilité privée à des
opérations de crédit. En effet, l’impôt est perçu sans rôle nominatif. Le paiement s’effectue
volontairement par le contribuable après avoir calculé le montant de l’impôt.
Dans certains cas, ces impôts peuvent faire l’objet d’un paiement fractionné ou différé.
De plus en plus, les contribuables sont incités à régler leurs impositions au moyen d’un
prélèvement automatique. Cette voie présente un avantage pour l’Etat dès lors qu’elle lui
assure des rentrées régulières au même titre qu’elle permet aux contribuables de lisser le
paiement sur l’année.
3- Le recouvrement forcé
Si le contribuable ne s’exécute pas de manière spontanée, le comptable public doit mettre en
œuvre des procédures de recouvrement forcé pour obtenir le règlement de l’impôt, en usant
de moyens de contrainte liés au caractère exorbitant de cette créance publique, mais sous le
contrôle du juge.
Pour les impôts directs, lorsque l'impôt n'a pas été payé à la date prévue et à défaut d'une
réclamation assortie d'une demande de sursis de paiement, le comptable du Trésor doit
envoyer au contribuable une lettre de rappel au moins vingt jours avant la notification du
premier acte de poursuites. Quand une majoration de droits ou des intérêts de retard a été
appliquée au contribuable pour non-déclaration ou déclaration tardive ou insuffisante, le
comptable du Trésor peut faire signifier un commandement dès l'exigibilité de l'impôt sans
avoir à envoyer une lettre de rappel préalable. La saisie peut alors être pratiquée un jour après
la signification du commandement.
Les poursuites directes engagées contre le contribuable se traduisent par la mise en œuvre
des procédures classiques de saisies. Les frais de poursuite sont mis à la charge du
contribuable et sont calculés en pourcentage du montant total de la dette fiscale (y compris
les majorations) : 3% pour le commandement, 5% pour la saisie, 2,5% sur une opposition sur
saisie antérieure, 1,5% pour une signification de vente, 1% pour l'inventaire des biens saisis,
1,5% pour l'affichage, 1% pour le procès-verbal de vente.
Il peut arriver que des tiers doivent des sommes d'argent au contribuable concerné.
L'administration peut engager des procédures de saisies sur ces créances afin de récupérer
directement ces sommes auprès de ces tiers. Si les sommes en jeu sont immédiatement
exigibles et si elles sont couvertes par le privilège général du Trésor, l'administration fiscale
bénéficie d'une procédure simplifiée : « l'avis à tiers détenteur ». La créance du contribuable
est alors immédiatement transférée à l'administration, dans la limite de la somme qui lui est
due.
45
Les voies d’exécution de droit commun permettent de faire vendre les biens appartenant au
débiteur. Il s’agit de la saisie-vente pour les meubles et de la saisie immobilière. Comme tous
les créanciers, le Trésor peut aussi faire saisir les sommes figurant sur un compte bancaire ou
postal (qui restent alors indisponibles pendant quinze jours pour régularisation des opérations
antérieures).
Pour les impôts indirects, lorsque l'impôt n'a pas été payé à la date prévue et à défaut d'une
réclamation assortie d'une demande de sursis de paiement, le receveur adresse (par lettre
recommandée avec accusé de réception) un avis de mise en recouvrement au contribuable.
Celui-ci peut alors formuler une réclamation contentieuse jusqu'au
31 décembre de la deuxième année qui suit cette notification.
Le Trésor dispose de quatre ans après l'envoi de la mise en recouvrement pour entamer des
poursuites. Après la notification, l'administration envoie une mise en demeure (par lettre
recommandée avec accusé de réception) et peut engager des poursuites vingt jours après la
réception de cette mise en demeure. Les procédures sont identiques à celles précisées ci-
dessus, pour les impôts directs.
Les modes de recouvrement forcé sont l’avis à tiers détenteur, la saisie des rémunérations,
les voies d’exécution de droit commun, et la contrainte judiciaire.
Dans le cadre de l’avis à tiers détenteur, les dépositaires, détenteurs ou débiteurs de sommes
appartenant aux redevables de l’impôt, sont tenus de verser au lieu et place des redevables,
les fonds qu’ils détiennent. Ce dispositif ne porte que sur des sommes d’argent et entraîne
une attribution immédiate de la créance saisie.
Le caractère d'ordre public de la fiscalité semble exclure toute résolution des conflits hors du
cadre strict du juge fiscal. Pourtant, il existe un mode de règlement des litiges qui ne se place
ni dans le cadre de la juridiction gracieuse, ni dans celui de la juridiction contentieuse.
Le domaine de la juridiction contentieuse concerne toutes les réclamations présentées par les
contribuables qui tendent à obtenir la réparation d'erreurs commises à leur préjudice dans
l'assiette ou le calcul des impositions.
Le domaine de la juridiction gracieuse est l'examen par l'administration fiscale elle-même
des demandes présentées en vue d'obtenir une mesure de bienveillance portant abandon ou
atténuation des impositions mises à leur charge.
La médiation fiscale ne porte sur aucun des deux domaines. Elle consiste plutôt à mettre en
présence, grâce à l'intervention d'un tiers, les représentants de l'administration et le
contribuable. Ce n'est ni une demande en réparation devant le juge, ni une demande de
bienveillance de l'administration, mais c'est le fait de donner à un tiers le pouvoir de statuer.
On parle ainsi de précontentieux fiscal.
46
Le législateur a aménagé entre la phase non contentieuse et contentieuse, une étape
intermédiaire qualifiée de précontentieux fiscal correspondant à la possibilité de saisine de
commissions paritaires pour traiter du litige entre le contribuable et l’administration fiscale.
Les procédures contentieuses en matière fiscale comportent une phase administrative d’une
part et une phase juridictionnelle de l’autre.
La notion de recours administratif n’est définie par aucun texte. Elle renferme des variétés
de recours forts différents. Il en est ainsi notamment des demandes « initiales » antérieures à
tout acte qui peuvent par exemple viser à susciter une décision préalable nécessaire pour lier
le contentieux ou celles qui visent un acte juridique de l’administration sans en contester la
légalité ou l’opportunité, par exemple pour en connaitre des motifs ou pour demander le
sursis à exécution.
C’est également le cas des demandes « réitérées », renouvelant une précédente demande sans
se rattacher à elle.
IL s’agit d’abord de recours exercés, non devant le juge, mais devant une autorité
administrative qui statue en tant que telle, c’est à dire par un acte administratif.
47
Il s’agit ensuite de recours mettant en jeu la légalité ou l’opportunité d’un acte juridique de
l’administration.
Les recours sont donc d’une utilité certaine pour le règlement de litiges fiscaux. Leur
utilisation obéit à des règles particulières fixées par la loi.
Dans la réalité, les réclamations tendant à obtenir une décharge ou une réduction des impôts
auprès du MEF, sont le plus souvent adressés directement au Directeur des Impôts. Celles-ci
sont réceptionnées au niveau du CSF compétent, instruites par l’agent assurant l’assiette de
l’imposition avant la décision du ministre.
Les réclamations sont d’abord réceptionnées au niveau du CSF avant d’être acheminées vers
les structures compétentes pour instruction. Dès leur réception, les demandes des
contribuables sont annotées à l’aide d’un timbre spécial de la date d’arrivée. Si elles
parviennent par la poste, les enveloppes qui les contiennent doivent être conservées et
annexées aux réclamations. Un récépissé est délivré aux contribuables qui le demandent.
Les pétitions font l’objet d’une lecture attentive. Ce premier examen est indispensable pour
les analyser et préparer les travaux matériels d’enregistrement et l’établissement des feuilles
d’instruction. C’est une opération qui consiste à inscrire les réclamations sur des registres
spéciaux. Sur ces feuilles sont conciliées des données relatives à la réclamation elle-même
(numéro d’enregistrement, nature de l’impôt, nom et adresse du contribuable, etc.) et aux
cotisations contestées (base et montant de l’impôt, etc.)
Il doit être établi en principe une feuille d’instruction par pétition. Toutefois, lorsque la
demande est complexe, on doit, dans certains cas, (notamment si elle vise à la fois les impôts
locaux et les impôts sur les revenus) ouvrir plusieurs feuilles d’instruction.
Les réclamations doivent être normalement instruites par l’agent qui a établi l’imposition ou
à défaut par celui qui l’a remplacé à son poste. En règle générale, c’est aux inspecteurs ou
aux contrôleurs que ce travail incombe. Les demandes sont donc transmises par le chef du
CSF aux agents et aux autres structures compétentes qui en assurent eux même l’instruction.
Lors de la réception des demandes, il est précédé à un examen sommaire des dossiers par
l’inspecteur ou le contrôleur. Cet examen est indispensable pour cerner exactement la portée
de la réclamation.
48
En outre, il doit permettre de procéder aux renvois de dossiers à d’autres agents ou services,
de demander des précisions aux contribuables, de les convoquer le cas échéant, d’échanger
des communications nécessaires avec d’autres agents, etc.
Enfin, à cette occasion, on s’assure que les dégrèvements sollicités n’ont pas déjà été
proposés ou accordés, soit d’office, soit à la suite d’une demande antérieure.
L’inspecteur ou le contrôleur procède à l’instruction proprement dite. Pour se faire des règles
précises doivent être observées dans la procédure. Les réclamations, pour être recevables,
doivent être présentées dans un délai fixé par l’article 61 du Décret n° 2011-1880 du 24
novembre 2011 portant règlement général de la comptabilité publique).
En matière d'impôts directs et de taxes assimilées, le délai de réclamation est de trois 3 mois
à compter du jour où le contribuable a eu connaissance de son imposition ou à défaut, du jour
où ont été exercées les premières poursuites avec frais. En matière d'impôts indirects et taxes
assimilées, de droits d'enregistrement et de droits de publicité foncière.
L ‘action en restitution des assujettis est introduite par voie de réclamation dans un délai de
deux (2) ans lorsque les droits, taxes, redevances et autres impôts ont été irrégulièrement ou
indûment perçus ou versés à la suite d'une erreur des assujettis ou de I ‘administration. Le
point de départ de ce délai est constitué par la date du paiement. La réclamation doit être
établie par écrit sous forme d'une simple lettre sur papier libre. Elle est individuelle. Tout
particulier peut présenter une réclamation pour son compte personnel. Lorsqu'une personne
introduit une réclamation pour le compte d'autrui, elle doit justifier d'un mandat régulier
délivré par le contribuable lui-même ou par un mandataire expressément habilité à se
substituer à lui.
Toute réclamation, pour être recevable au cours de la phase administrative doit satisfaire à
un ensemble de conditions de formes. Parmi les conditions de forme, on distingue celles
affectant les indications générales que la demande doit contenir et c’est relatif à la qualité du
pétitionnaire.
Ainsi, toute réclamation pour être valable doit être produite sur papier libre, mentionner la
ou les contributions concernées, être accompagnée soit de l’avertissement soit d’une pièce
justifiant le montant de la retenue.
De même, elle doit contenir l’exposé sommaire des moyens par lesquels son auteur entend la
justifier, les conclusions de la partie (décharge, réduction…) et porter la signature de son
auteur. Elle doit être individuelle.
Toutefois, les membres des sociétés de personne qui conteste les impôts à la charge de la
société sont habilités à déposer une réclamation au nom de la collectivité pour laquelle ils
agissent (article 60 du décret n° 2011-1880 du 24 novembre 2011).
49
Tout particulier peut introduire une réclamation pour le compte d’autrui en se conformant
aux deux règles suivantes :
- Nul n’est admis à introduire ou à soutenir une réclamation pour autrui s’il ne justifie
d’un mandant régulier délivré par le contribuable lui-même ou pour un mandataire
habilité expressément à se substituer à lui. Mais l’article 61 du décret n° 2011-1880
du 24 novembre 2011 prévoit que Toutefois, la production d’un mandat n’est pas
exigée des avocats régulièrement inscrits au barreau et des personnes qui tiennent de
leurs fonctions ou qualité le droit d’agir au nom du contribuable. Il en est de même si
le signataire a été mis personnellement en demeure d’acquitter les contributions
visées dans la réclamation.
- Lorsqu’un mandat est exigé, il doit, à peine de nullité, être rédigé sur papier timbré et
enregistré avant l’exécution de l’acte qu’il autorise, c'est-à-dire avant la date de
présentation de la demande.
Lorsque la charge de la preuve incombe à l’administration, l’agent doit montrer que la base
d’imposition retenue n’est pas exagérée, à l’aide d’éléments précis. Pour cela, il lui faudra
produire non de simples présomptions, mais des justifications.
Après avoir étudié attentivement les demandes des contribuables, l’agent instructeur rédige
son avis dans un rapport appelé rapport d’instruction. Ce dernier comprend deux parties :
l’examen de la demande en la forme d’une part et l’exposé au fond d’autre part.
L’objet principal de cet exposé est d’éclairer l’opinion du ministre sur l’affaire qui lui est
soumise. Or, celui-ci ne dispose, pour former son jugement, que de la demande elle-même,
des pièces qui peuvent être y jointes et des avis auxquels elle a donné lieu, celui de l’agent
compétent ayant u, intérêt particulier.
L’envoi des dossiers instruits doit être effectué sans retard au service du contentieux pour
permettre au directeur général au ministre des finances de statuer dans le délai légal.
50
Arrivés à la division du contentieux de la DGID, les résultats d’instructions sont examinés
par le chef du contentieux.
L’inspecteur du contentieux rédige la décision. Celle-ci est portée sur la feuille d’instruction.
Elle comprend d’une part les motifs qui la justifient et d’autre part la décision proprement
dite, à savoir le rejet pur et simple, ou la décharge totale ou la mention de la réduction. Le
pouvoir de décision appartient normalement au MEF (article 60 du décret n° 2011-1880 du
24 novembre 2011). Selon son article 63, « Le Ministre chargé des Finances statue sur les
réclamations dans un délai de six (6) mois à compter de la date de leur présentation dans les
conditions prévues par le Code de Procédure civile.
- Application de ces décisions pour les années suivantes en annotant les documents d’assiette,
si ce travail n’a pas déjà été fait.
La décision du ministre des finances ou du DG des impôts et domaines qui est une décision
exécutoire, est susceptible de recours devant le juge judiciaire si elle ne donne pas satisfaction
à la partie intéressée.
51
Les décisions qui peuvent être prises sur les réclamations peuvent être classées en deux
catégories : celles ne tranchant pas le fond du litige et celles statuant sur le fond. Parmi les
décisions ne tranchant pas le fond du litige, il y’a celles qui donnent acte du désistement du
contribuable, celles qui rejettent la réclamation pour une irrecevabilité tirée d’un vice de
forme.
L’autorité visée à l’article 707 notifie sa décision au contribuable dans le délai de quatre (4)
mois à compter de la réception de la demande. Le défaut de réponse dans le délai de quatre
(4) mois, à compter du dépôt de la demande, équivaut à un rejet implicite.
De même, tout réclamant qui n’a pas reçu l’avis de la décision du ministre dans le délai de
six mois suivant la date de présentation de sa demande peut soumettre le litige au tribunal
régional, dans le délai de trois mois qui suit l’expiration du délai ci-dessus. C’est à partir de
ce moment que débute la phase dite juridictionnelle.
Il est porté devant une juridiction et le juge doit rentrer une décision. Dans ce cas avant de
saisir la juridiction administrative, le contribuable doit faire un recours administratif, afin de
créer une phase aimable avant d`entamer un procès.
L`avantage du recours administratif n`est pas enfermé dans les conditions de délai et on peut
faire appel après le délai du recours en contentieux qui lui enferme dans un cadre temporel,
toutefois on est certain d`avoir une décision à la clef.
Deux voies s'offrent au contribuable : il s'agit d'une part la saisine du juge des référés (1) et
d'autre part, la saisine du juge de fond (2).
En matière de recouvrement d'impôts, le juge des référés est saisi lorsqu'une contestation
intervient sur les actes de poursuites ou lorsque la contestation est relative à l'imposition elle-
même.
D'une manière générale, les contestations dont il s'agit sont soulevées lors de l'exécution ;
souvent, c'est la remise en cause de la propriété des biens saisis ; dans ce cas, une procédure
de distraction est intentée soit sur les objets saisis, soit sur les biens immobiliers saisis.
52
La distraction de saisie est analysée comme étant l'incident de saisie par lequel un tiers se
prétend propriétaire de tout ou partie des biens saisis.
Les articles 308 et suivants de l'Acte Uniforme précité prévoient que « lorsqu'un tiers se
prétend propriétaire d'un immeuble saisi et qui n'est tenu ni personnellement de la dette, ni
réellement sur l'immeuble, peut pour le soustraire de la saisine, former une demande en
distraction avant l'adjudication (...) »2.
D'autres difficultés d'exécution peuvent aussi intervenir lorsque le débiteur conteste les
impositions dont il fait l'objet.
Lorsqu'une contestation est soulevée par un redevable, le juge des référés peut être saisi pour
entendre ordonner la discontinuation des poursuites.
En effet, aux termes de l'article 709 CGI, « tout assujetti peut contester devant la justice les
impositions qui sont établies à son encontre après réception des avertissements ou des
notifications de titres de perception ou de refus de restitution à condition de se conformer aux
dispositions du CGI ».
Les dispositions de l'article 710 du même CGI précisent en édictant que « le redevable qui
conteste le bien-fondé d'une réclamation peut faire opposition dans les trois mois à compter
de la notification du titre de perception » en se référant aux dispositions du CPC. On parle
alors dans ce cas d'opposition à l'acte de poursuite.
Cependant, il faut rappeler que le recours en justice n'est pas suspensif de l'exécution
(article710-I du CGI nouveau). Toutefois, il est possible aux juges régulièrement saisis,
d'accorder, conformément aux dispositions de l'article 711 du CGI et celles du CPC, les sursis
à la vente forcée et au recouvrement immédiat des droits simples et des pénalités y afférentes.
L'octroi du sursis ne sera possible que si les deux conditions suivantes sont respectées :
-il faut que le demandeur ait, au préalable, contesté l'assiette des droits mis à sa charge par
une réclamation contentieuse devant le tribunal conformément aux dispositions du CGI et
aux articles 735 et 736 du CPC : il faut que le contribuable présente des garanties reconnues
suffisantes par le comptable public.
53
débiteur a déjà formé opposition, il peut adresser une requête au juge des référés pour que
d'urgence, ce dernier puisse ordonner la discontinuation des poursuites jusqu'à l'intervention
d'une décision du juge du fond.
Le contentieux soumis au juge du fond est relatif aux oppositions sur les titres de perception.
Les oppositions aux titres de perception sont régies par les dispositions des articles 710 et
suivants du CGI nouveau et celles des articles 735 et suivants du Code de Procédure Civile.
Le requérant qui intente une telle procédure doit respecter la procédure de saisine du juge.
L'opposition à un titre de perception doit être au préalable notifié à l'Administration
poursuivante et ensuite être déposée au Greffe du Tribunal de Grande Instance compétent
dans les 3 mois à compter de la réception dudit titre. La requête du redevable doit être
accompagnée d'une assignation à comparaître notifiée au DG des Impôts et Domaines, et
délivrée dans les trois mois suivant la réception de la notification du titre de perception.
Les dispositions des articles 737 et 739 du Code de procédure civile (CPC) précisent que le
dépôt de la requête ou l'opposition n'est pas suspensif de l'exécution de la décision ou du titre
de perception. Ces articles sont toutefois suspensifs de la vente forcée des biens saisis pour
le recouvrement de la partie contestée de l'imposition. Le requérant pourra alors solliciter le
bénéfice du sursis à exécution ou du sursis au paiement conformément aux dispositions des
articles 741 et suivants du CPC, des articles 712 et 714 du CGI nouveau, en offrant des
garanties jugées valables par le comptable public.
Lorsque les conditions de saisine sont respectées, le juge après avoir constaté la recevabilité
de la requête qui lui est soumise, prend une décision sur le fond. Le jugement prononcé est
susceptible d'appel dans le délai du recours de deux (2) mois (Voir article 763 du CPC).
L'appel est formé selon les règles ordinaires ; en outre, il n'est pas suspensif de l'exécution du
jugement. Toutefois, les règles relatives à la production obligatoire de garanties sont
également applicables devant la Cour d'Appel.
Notons enfin que la décision rendue par la Cour d'Appel peut être contestée dans le cadre
d'un pourvoi en cassation devant la Chambre Administrative de la Cour Suprême, dernière
juridiction à pouvoir être saisie en matière fiscale
• Tests de Connaissances 5 :
55