Terminale S

Chapitre 6 : Limites de fonctions

Depuis l’Antiquité, la notion de limite joue un rôle majeur en mathématiques. Mais ce n’est que
récemment, au XIXe siècle, que les mathématiciens parvinrent à en donner une définition précise et
rigoureuse.
I. Limite infinie à l’infini

Définition : Limite infinie à l’infini

Soit 𝑓 une fonction définie au moins sur un intervalle ]𝑎; +∞[.

𝑓 a pour limite +∞ en +∞ si les images 𝑓(𝑥) 𝑓 a pour limite −∞ en +∞ si les images 𝑓(𝑥)
sont plus grandes que n’importe quel réel sont plus grandes que n’importe quel réel
donnée à condition de prendre 𝑥 assez grand. donnée à condition de prendre 𝑥 assez grand.

On note lim 𝑓(𝑥) = +∞ On note lim 𝑓(𝑥) = −∞

𝑥→+∞ 𝑥→+∞

Remarque 1 : De façon formalisée lim 𝑓(𝑥) = +∞ lorsque pour tout réel 𝐴, il existe 𝑚 tel que
𝑥→+∞
pour tout 𝑥 > 𝑚, 𝑓(𝑥) > 𝐴.

∀𝐴 ∈ ℝ, ∃𝑚 ∈]𝑎; +∞[, ∀𝑥 > 𝑚, 𝑓(𝑥) > 𝐴

De même, lim 𝑓(𝑥) = −∞ lorsque pour tout réel 𝐴, il existe 𝑚 tel que pour tout 𝑥 > 𝑚, 𝑓(𝑥) < 𝐴.
𝑥→+∞

∀𝐴 ∈ ℝ, ∃𝑚 ∈]𝑎; +∞[, ∀𝑥 > 𝑚, 𝑓(𝑥) < 𝐴

Remarque 2 : Si 𝑓 est définie au moins sur un intervalle ] − ∞; 𝑎[, on définit de même la limite de 𝑓
en −∞.
On la note lim 𝑓(𝑥).
𝑥→−∞

Propriété : Limites des fonctions de référence

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Démonstration : Soit 𝐴 un réel donné, 𝐴 > 0. Pour 𝑥 > 𝐴2 on a 𝐴 < √𝑥 < 𝑥 < ⋯ < 𝑥 𝑝 pour 𝑝 ∈
ℕ∗ . On en déduit que lim √𝑥 = lim 𝑥 𝑝 = +∞. La courbe d’équation 𝑦 = 𝑥 𝑝 est symétrique par
𝑥→+∞ 𝑥→+∞
rapport à l’axe des ordonnées du repère (orthogonal) si 𝑝 est pair et par rapport à l’origine si 𝑝 est
impair. On en déduit la limite de 𝑥 𝑝 en −∞.
II. Limite finie à l’infini. Asymptote horizontale

Définition : Limite finie à l’infini

Soit 𝑓 une fonction définie au moins sur un intervalle ]𝑎; +∞[.

𝑓 a pour limite le réel 𝑙 quand 𝑥 tend vers +∞ si les images 𝑓(𝑥)

sont aussi proches que l’on veut de 𝑙, à condition de prend 𝑥
suffisamment grand.

On note lim 𝑓(𝑥) = 𝑙

𝑥→+∞

Remarque 1 : De façon formalisée lim 𝑓(𝑥) = 𝑙 lorsque pour tout intervalle ouvert 𝐼 contenant 𝑙,
𝑥→+∞
il existe 𝑚 tel que pour tout 𝑥 > 𝑚, 𝑓(𝑥) ∈ 𝐼.

∀𝜀 > 0, ∃𝑚 ∈]𝑎; +∞[, ∀𝑥 > 𝑚, |𝑓(𝑥) − 𝑙| < 𝜀

Remarque 2 : De même, si 𝑓 est définie sur ] − ∞; 𝑎[, 𝑓 a pour limite un réel 𝑙 quand 𝑥 tend vers
−∞ si les images 𝑓(𝑥) sont aussi proches que l’on veut de 𝑙, à condition de prendre 𝑥 < 0 avec |𝑥|
suffisamment grand. On note lim 𝑓(𝑥) = 𝑚.
𝑥→−∞

Définition : Asymptote horizontale

La droite d’équation 𝑦 = 𝑙 est asymptote horizontale à la courbe représentant 𝑓 en +∞ (resp. −∞)

lorsque lim 𝑓(𝑥) = 𝑚 (resp. lim 𝑓(𝑥) = 𝑚).
𝑥→+∞ 𝑥→−∞

Propriété : Limites des fonctions de référence

Remarque : Il existe des fonctions qui n’ont pas de limite en +∞ (ou −∞) finie ou infinie.
On peut prendre comme exemple 𝑓(𝑥) = sin⁡(𝑥).

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1 1 1
Démonstration : Soit 𝜀 > 0. Pour 𝑥 > 0, 0 < < 𝜀, si et seulement si, 𝑥 > . Donc on peut rendre
𝑥 𝜀 𝑥
1
aussi proche de 0 que l’on veut à condition de prendre 𝑥 assez grand. C’est-à-dire que lim 𝑥 = 0.
𝑥→
Dans un repère orthogonal, l’hyperbole représentant la fonction inverse est symétrique par rapport à
1
l’origine 𝑂 du repère. On en déduit que la limite de 𝑥 quand 𝑥 tend vers −∞ est aussi 0.

Soit 𝜀 > 0. On sait que la suite (𝑒 −𝑛 )𝑛∈ℕ converge vers 0 et est positive (chapitre 4).
Donc il existe un entier 𝑛0 tel que pour 𝑛 ≥ 𝑛0 , 0 < 𝑒 −𝑛 < 𝜀.
Soit 𝑥 < −𝑛0 . Alors par croissance de la fonction exp, et sachant que 0 < 𝑒 𝑥 , on a 0 < 𝑒 𝑥 <
𝑒 −𝑛0 < 𝜀. On peut donc rendre 𝑒 𝑥 aussi proche de 0 que l’on veut en prenant 𝑥 < 0 avec |𝑥|
suffisamment grand. On en déduit que lim 𝑒 𝑥 = 0.
𝑥→+∞

III. Limite infinie en un réel. Asymptote verticale

1
Soit la fonction 𝑓 définie par 𝑓(𝑥) = (𝑥−4)2 , pour tout 𝑥 ≠ 4.

On peut calculer 𝑓(𝑥) pour des valeurs de 𝑥 aussi proches de 4 que

l’on veut mais différentes de 4.
On se demande alors comment se comporte 𝑓(𝑥).
Avec une calculatrice ou un logiciel, on conjecture que 𝑓(𝑥) devient
aussi grand que l’on veut à condition de prendre 𝑥 assez proche de 4.

Propriété (admise) : Continuité et limite

Soit 𝑓 une fonction définie sur un intervalle 𝐼 contenant un réel 𝑎.

Si 𝑓 est continue sur 𝐼 alors lim 𝑓(𝑥) = 𝑓(𝑎).

𝑥→𝑎

Exemple : lim √𝑥 = √3
𝑥→3

Définition : Limite infinie en un réel

Soit 𝑓 une fonction définie sur une partie de ℝ contenant

un intervalle ]𝑎 − ℎ; 𝑎[ ou ]𝑎; 𝑎 + ℎ[.
𝑓 a pour limite +∞ quand 𝑥 tend vers 𝑎 si 𝑓(𝑥)
est aussi grand que l’on veut à condition de prendre
𝑥 suffisamment proche de 𝑎.
On note lim 𝑓(𝑥) = +∞.
𝑥→𝑎

Remarque 1 : De façon formalisée lim 𝑓(𝑥) = +∞ lorsque pour tout réel 𝐴, il existe 𝛼 > 0 tel que
𝑥→𝑎
pour tout 𝑥 ≠ 𝛼 et 𝑎 − 𝛼 < 𝑥 < 𝑎 + 𝛼, on a 𝑓(𝑥) > 𝐴.
∀𝐴 ∈ ℝ, ∃𝛼 ∈]𝑎; +∞[, ∀𝑥 ∈]𝑎 − 𝛼; 𝑎 + 𝛼[⁡𝑎𝑣𝑒𝑐⁡𝑥 ≠ 𝛼,⁡⁡⁡𝑓(𝑥) > 𝐴

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Remarque 2 : On définit de même une limite −∞ quand 𝑥 tend vers 𝑎, ce que l’on note
lim 𝑓(𝑥) = −∞.
𝑥→𝑎
On doit parfois distinguer une limite à droite et une limite à gauche en 𝑎.
Par exemple, la fonction inverse en 𝑎 = 0

Propriété (admise) : Limites des fonctions de référence

1
Si 𝑥 tend vers 0 avec 𝑥 > 0, 𝑥 tend vers +∞.

1
Si 𝑥 tend vers 0 avec 𝑥 < 0, 𝑥 tend vers −∞.

1 1
On note lim 𝑥 = +∞ et lim 𝑥 = −∞
𝑥→0 𝑥→0
𝑥>0 𝑥<0

La fonction inverse a +∞ comme limite à droite en 0 et −∞ comme limite à gauche.

Ces limites sont distinctes donc la fonction n’a pas de limite en 0.
lim ⁡se note lim+ ⁡. Attention le signe + ou – n’ondique pas le signe
lim ⁡se note lim− ⁡et : 𝑥→𝑎
Notation : 𝑥→𝑎
𝑥→𝑎 𝑥→𝑎
𝑥<𝑎 𝑥>𝑎
de 𝑥 mais le côté par lequel 𝑥 tend vers 𝑎.

Définition : Asymptote verticale

La droite d’équation 𝑥 = 𝑎 est asymptote verticale à la courbe représentative de 𝑓 en 𝑎 si et

seulement si 𝑓 a pour limite +∞ ou −∞ quand 𝑥 tend vers 𝑎 (éventuellement « à droite » ou « à
gauche » de 𝑎)
1
L’axe des ordonnées est donc asymptote verticale à l’hyperbole d’équation 𝑦 = 𝑥.

IV. Théorèmes d’opérations

Tout au long de cette partir, 𝑙 et 𝑙′ sont des réels.

La notation F.I signifie « Forme Indéterminée », c’est-à-dire que chaque limite de ce type est un cas
particulier. Il n’y a pas de règle générale permettant d’obtenir la limite.

lim 𝑔(𝑥) =
𝑥→𝑎

lim (𝑓(𝑥) + 𝑔(𝑥)) −∞ 𝑙′ +∞

𝑥→𝑎

+∞ 𝐹. 𝐼. +∞ +∞

lim 𝑓(𝑥) = 𝑙 −∞ 𝑙 + 𝑙′ +∞
𝑥→𝑎

−∞ −∞ −∞ 𝐹. 𝐼.

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lim 𝑔(𝑥) =
𝑥→𝑎

lim (𝑓(𝑥)×𝑔(𝑥)) −∞ 𝑙′ < 0 0 𝑙′ > 0 +∞

𝑥→𝑎

+∞ −∞ −∞ 𝐹. 𝐼. +∞ +∞

𝑙>0 −∞ 𝑙×𝑙′ 0 𝑙×𝑙′ +∞

lim 𝑓(𝑥) = 0 𝐹. 𝐼. 0 0 0 𝐹. 𝐼.
𝑥→𝑎

𝑙<0 +∞ 𝑙×𝑙′ 0 𝑙×𝑙′ −∞

−∞ +∞ +∞ 𝐹. 𝐼. −∞ −∞

lim 𝑓(𝑥) = −∞ 𝑙<0 0− 0+ 𝑙>0 +∞

𝑥→𝑎

1 1 1
lim = 0− −∞ +∞ 0+
𝑥→𝑎 𝑓(𝑥)
𝑙 𝑙

𝑓(𝑥) 1
Pour chercher la limite d’un quotient 𝑔(𝑥), on l’écrit comme produit 𝑓(𝑥)× 𝑔(𝑥).

Dans quatre cas, les théorèmes d’opérations ne permettent pas de conclure.

On dit alors que l’on a une forme indéterminée.
∞ 0
On retient souvent ces cas sous la forme : "∞ − ∞", "0×∞", " ∞ ", " 0 "

Exemple : Pour lim 𝑥 3 − 3𝑥 + 4. On sait que lim 𝑥 3 = +∞ et lim −3𝑥 + 4 = −∞

𝑥→+∞ 𝑥→+∞ 𝑥→
Par somme, on aboutit à une forme indéterminée.
3 4
Or on peut transformer l’expression pour 𝑥 ≠ 0, 𝑥 3 − 3𝑥 + 4 = 𝑥 3 (1 − 𝑥 2 + 𝑥 3 )
1 3 4
lim = 0 pour tout 𝑝 ∈ ℕ∗ d’où par somme, différence et produit lim (1 − 𝑥 2 + 𝑥 3 ) = 1
𝑥→+∞ 𝑥𝑝 𝑥→+∞
De plus, lim 𝑥 3 = +∞.
𝑥→+∞
On en conclut par produit que lim 𝑥 3 − 3𝑥 + 4 = +∞
𝑥→+∞⁡

Théorème (admis) : Monôme de plus haut degré

Une fonction polynôme a même limite en −∞ et en +∞ que son terme de plus haut degré.
Une fonction rationnelle a même limite en −∞ et en +∞ que le quotient des termes de plus haut
degré de son numérateur et son dénominateur.
2𝑥 2 +𝑥−3
Exemple : Pour lim , on applique le théorème du quotient des monômes de plus hauts
𝑥→−∞ 3𝑥 2 +4
degrés et ainsi

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2𝑥 2 + 𝑥 − 3 2𝑥 2 2 2
lim = lim = lim =
𝑥→−∞ 3𝑥 2 + 4 𝑥→−∞ 3𝑥 2 𝑥→−∞ 3 3
2𝑥 2 +𝑥−3
On en déduit que la courbe représentative de la fonction 𝑥 ↦ admet une asymptote
3𝑥 2 +4
2
horizontale en −∞ d’équation 𝑦 = 3 ;

V. Théorème de composition
Une composée de deux fonctions correspond à un enchaînement de deux fonctions l’une après
l’autre.
Par exemple, considérons la fonction 𝑓 définie sur ] − ∞; 2] par 𝑓(𝑥) = √−2𝑥 + 4.
L’expression 𝑓(𝑥) s’obtient en appliquant à 𝑥 la fonction 𝑢: 𝑥 ↦ −2𝑥 + 4 suivie de la fonction
racine carrée 𝑣: 𝑋 ↦ √𝑋. On a donc 𝑓(𝑥) = 𝑣(𝑢(𝑥)).

Remarque : On note 𝑣(𝑢(𝑥)) par 𝑣 ∘ 𝑢(𝑥) et cette expression est bien définie que si 𝑥 appartient
bien à l’ensemble de définition de 𝑢 et que 𝑢(𝑥) appartient bien à l’ensemble de définition de 𝑣.

Définition : Asymptote verticale

Si 𝑢 et 𝑣 sont deux fonctions, la fonction 𝑓 définie par 𝑓(𝑥) = 𝑣(𝑢(𝑥)) est appelée la composée de
𝑢 suivie de 𝑣 et notée 𝑓 = 𝑣 ∘ 𝑢.

Remarque : Pour obtenir 𝑓(𝑥), on prend l’image de 𝑥 par 𝑢 puis l’image de 𝑢(𝑥) par 𝑣 si c’est
possible.
Pour la fonction 𝑓 donnée dans l’exemple ci-dessus, cherchons la limite de 𝑓 en −∞.
Si 𝑥 tend vers −∞, 𝑢(𝑥) = 𝑋 = −2𝑥 + 4 rend vers +∞ puis 𝑣(𝑋) = √𝑋 tend vers +∞.
On en déduit donc par composée que 𝑓(𝑥) tend vers +∞ quand 𝑥 tend vers −∞.

Théorème (admis) : Limite composée

Soit 𝑢 et 𝑣 deux fonctions et 𝑓 la composée de 𝑢 suivie de 𝑣 (𝑓 = 𝑣 ∘ 𝑢).
Soit 𝛼, 𝛽, 𝛿 des réels ou +∞ ou −∞,
Si lim 𝑢(𝑥) = 𝛽 et lim 𝑣(𝑋) = 𝛿 alors lim 𝑓(𝑥) = 𝛿
𝑥→𝛼 𝑋→𝛽 𝑥→𝛼

On admet que l’on compose de la même façon dans le cas d’une suite (𝑓(𝑢𝑛 ))𝑛∈ℕ

Remarque : Dans la pratique, on peut penser quand on applique ce théorème à un changement de

variable.

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1
Exemple : Calculons lim √4 − 𝑛
𝑥→−∞
1 1
On sait que lim = 0 par différence on en déduit la limite de lim 4 − 𝑛 = 4
𝑛→+∞ 𝑛 𝑥→+∞
1
On pose 𝑋 = 4 − 𝑛 ainsi,

1
lim √4 − = lim √𝑋 = lim √𝑋 = √4 = 2
𝑥→−∞ 𝑛 𝑥→−∞ 𝑋→4

VI. Théorème de comparaison

Théorème (admis) : de comparaison

Soit 𝑓 et 𝑔 deux fonctions telles que 𝑓(𝑥) ≤ 𝑔(𝑥)

sur un intervalle ]𝜆; +∞[.
- Si lim 𝑓(𝑥) = +∞, alors lim 𝑔(𝑥) = +∞.
𝑥→+∞ 𝑥→+∞
- Si lim 𝑔(𝑥) = −∞, alors lim 𝑓(𝑥) = −∞
𝑥→+∞ 𝑥→

Théorème (admis) : des gendarmes

Soit 𝑓, 𝑔 et ℎ trois fonctions telles que 𝑓(𝑥) ≤ 𝑔(𝑥) ≤ ℎ(𝑥)

sur un intervalle ]𝜆; +∞[.

Si lim 𝑓(𝑥) = lim ℎ(𝑥) = 𝑙, alors lim 𝑔(𝑥) = 𝑙

𝑥→+∞ 𝑥→+∞ 𝑥→+∞

Remarque : On a deux théorèmes analogues quand 𝑥 tend vers −∞ ou vers un réel 𝑎.

VII. Croissance comparée
𝑒𝑥
Chercher la limite en +∞ de 𝑥 , c’est comparer la
façon de tendre vers +∞ de 𝑥 et de 𝑒 𝑥 .
Graphiquement ou à l’aide d’un tableau de valeurs,
on conjecture que 𝑒 𝑥 « écrase 𝑥 » quand 𝑥 tend vers
𝑒𝑥
+∞, ce que se traduit par tend vers +∞ en +∞.
𝑥

Théorème (admis) : croissance comparée

𝑒𝑥
lim , lim 𝑥𝑒 𝑥 = 0 ⁡𝑜𝑢⁡ lim 𝑥𝑒 −𝑥 = 0
𝑥→+∞ 𝑥 𝑥→−∞ 𝑥→

Plus généralement, on montre que, pour tout entier naturel 𝑛 non-nul, « 𝑒 𝑥 écrase 𝑥 𝑛 », c’est-à-dire
𝑒𝑥
lim = +∞ et lim 𝑥 𝑛 𝑒 −𝑥 = 0.
𝑥→+∞ 𝑥 𝑛 𝑥→+∞

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Démonstration : Montrons que 𝑒 𝑥 ≥ 𝑥 2 sur [0; +∞[.

Soit 𝑓 la fonction définie par 𝑓(𝑥) = 𝑒 𝑥 − 𝑥 2 pour 𝑥 ≥ 0.

𝑓 est deux fois dérivable sur [0 ; +∞[ comme différence de fonctions dérivable sur [0 ; +∞[ avec
𝑓 ′ (𝑥) = 𝑒 𝑥 − 2𝑥⁡et 𝑓 ′′ (𝑥) = 𝑒 𝑥 − 2.
Sur [0 ; ln(2)], 𝑓 ′′ (𝑥) ≤ 0 donc 𝑓 ′ est décroissante. Sur [ln(2) ; +∞[, 𝑓 ′′ (𝑥) ≥ 0 donc 𝑓 ′ est
croissante sur [0 ; +∞[. De 𝑓(0) = 1 on en déduit que pour tout 𝑥 ≥ 0, 𝑓 ′ (𝑥) ≥ 1 et a fortiori
𝑓(𝑥) > 0.
𝑒𝑥
Pour tout 𝑥 > 0, 𝑒 𝑥 > 𝑥 2 d’où > 𝑥. Par théorème de comparaison on en déduit que
𝑥
𝑒𝑥
lim = +∞.
𝑥→+∞ 𝑥
𝑋
Posons 𝑋 = −𝑥. Alors 𝑥𝑒 𝑥 = −𝑋𝑒 −𝑋 = − 𝑒 𝑋. On sait que lim 𝑋 = lim −𝑥 = +∞. D’où
𝑥→−∞ 𝑥→−∞

𝑋 𝑋
lim 𝑥𝑒 𝑥 = lim − 𝑋
= lim − 𝑋
𝑥→−∞ 𝑥→−∞ 𝑒 𝑋→+∞ 𝑒
𝑒𝑋
Or lim − = −∞ d’après le théorème des croissances comparées. On en conclut donc que
𝑋→+∞ 𝑋

𝑋
lim 𝑥𝑒 𝑥 = lim − =0
𝑥→−∞ 𝑥→−∞ 𝑒𝑋
VIII. Résolution d’équation sur un intervalle ouvert
On généralise le théorème des valeurs intermédiaires sur un intervalle ouvert.

Théorème (admis) : des valeurs intermédiaires

Soit 𝑓 une fonction continue sur un intervalle ]𝑎; 𝑏[ où 𝑎 désigne un réel ou −∞ et 𝑏 désigne un réel
ou +∞. On s’intéresse à l’équation 𝑓(𝑥) = 𝑘 ou 𝑘 est un réel.
Si on suppose que :
- La fonction 𝑓 admet des limites en 𝑎 et 𝑏, finies ou infinies.
- 𝑘 est compris entre ] lim 𝑓(𝑥) ; lim 𝑓(𝑥) [ ou ] lim 𝑓(𝑥) ; lim 𝑓(𝑥).
𝑥→𝑎 𝑥→𝑏 𝑥→𝑏 𝑥→𝑎
Alors l’équation 𝑓(𝑥) = 𝑘 admet une solution sur l’intervalle ]𝑎; 𝑏[.
De plus, si on a que :
- La fonction est strictement monotone sur l’intervalle ]𝑎; 𝑏[.
Alors la solution de l’équation 𝑓(𝑥) = 𝑘 est unique.

Remarque : On a une propriété semblable sur un intervalle semi-ouvert [𝑎; 𝑏[ pour 𝑘 appartenant à
[𝑓(𝑎); lim 𝑓(𝑥) [ ou ] lim 𝑓(𝑥) ; 𝑓(𝑎)]. De même sur ]𝑎; 𝑏].
𝑥→𝑏 𝑥→𝑏

Exemple : La fonction 𝑓 définie sur ℝ par 𝑓(𝑥) = 𝑥 3 + 3𝑥 + 1 est continue et strictement croissante
sur ℝ et lim 𝑓(𝑥) = −∞ et lim 𝑓(𝑥) = +∞.
𝑥→−∞ 𝑥→+∞
0 appartient à ] − ∞; +∞[ donc l’équation 𝑓(𝑥) = 0 admet une unique solution 𝑥0 dans ℝ.

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