Chap1_Interrupeurs de l'EnPu
Chap1_Interrupeurs de l'EnPu
Chap1_Interrupeurs de l'EnPu
L’étude des composants de puissance à semi-conducteur est une discipline à part entière. La physique des semi-
conducteurs n’est pas le but de ce chapitre, nous allons décrire simplement les principales caractéristiques externes des
composants. Les interrupteurs (composants) de l’électronique de puissance peuvent être classés en trois groupes :
– les diodes, composants non commandables, où les états ON et OFF dépendent des grandeurs électriques du circuit,
– les thyristors, composants commandables uniquement à l’amorçage (passage de l’état OFF à l’état ON).
– les interrupteurs entièrement commandables : les transistors bipolaires (BJT), les transistors à effet de champ à grille
isolée (MOSFET), les transistors hybrides des deux premiers (IGBT), le thyristor commandé à l’ouverture (GTO).
Figure 1: Structure, Symbole, Caractéristiques réelle et idéale d’une diode à jonction PN.
- Caractéristique réelle :
Si vD(t) tend à devenir positif, la diode devient passante, alors VD est sensiblement égal à VD0.
Si iD(t) tend à devenir négatif, la diode se bloque, alors ID est sensiblement égal à zéro.
Les deux termes précédents sont donnés par les constructeurs, soit directement, soit devant être calculés à partir de
courbes.
Le circuit dans lequel est insérée la diode, détermine les valeurs de courant efficace et moyen, respectivement IDeff et
IDmoy.
Ainsi, à partir de toutes les grandeurs précédentes, nous pouvons calculer les pertes par conduction (état fermé de la
diode).
Pour simplifier les calculs, la caractéristique réelle dans le quadrant 1, est assimilée à 2 segments de
droite. Le premier est horizontal de 0 à VD0, le second part de VD0 est à une pente de -1/RD0.
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Informations constructeurs, exemple pris pour le composant de la Figure 3 : Informations électriques
– VRRM : tension répétitive de points, 1200V,
– IFAV : courant direct moyen, 50A,
– i2t : donnée servant à dimensionner le fusible de protection, 5000 A2s,
– VF : chute de tension directe, 1,5V,
– IR : courant inverse de fuite, 10mA.
– Informations thermiques pour le calcul du dissipateur
– Informations mécaniques
– hauteur : 250mm
– diamètre : 20mm.
- Caractéristique idéale :
Elle nous permet de comprendre le fonctionnement du convertisseur. Elle représente la diode comme étant un
interrupteur parfait. En électronique de puissance, un des critères permettant de choisir une diode est sa rapidité pour
passer de l’état passant à l’état ouvert. Durant cette commutation apparaît le phénomène de recouvrement qui impose
la présence simultanée d’un courant et d’une tension (Figure 2), ce qui est synonyme de pertes (pertes par
commutation).
Figure 3 : Diodes.
- Grandeurs caractéristiques :
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Nous pouvons considérer deux types de diode utilisée dans des applications complètement différentes.
– Diodes "50 Hz" : trr = 25 µs ; VD0 = 1V ; IDmoy = 5 kA ; VDim = 5 kV, utilisées dans les redresseurs.
– Diodes rapides : trr < 1 µs ; 0,5 V < VD0 < 3V ; IDmoy = qq 100 A ; VDim = qq 100 V , utilisées dans les alimentations à
découpage.
La Figure 3 représente une diode de puissance de la société Semikron, ayant pour calibre 320 A et 1600 V.
Les diodes Schottky ne font pas intervenir de mécanisme bipolaire. Le phénomène de recouvrement est absent. Pour
parvenir à ce résultat, des jonctions métal / semi-conducteur sont utilisées. Ces composants interviennent dans des
applications basse tension.
Grandeurs caractéristiques :
- Tension de seuil < 3 V,
- Idmoy = qq 100 A
- Vdim < 100 V,
- Fréquence de travail élevée.
Les ordres de commandes doivent être synchronisés par rapport aux tensions du réseau de distribution (mesure
des tensions),
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L’information doit être traitée de manière analogique ou numérique pour tenir compte de α (électronique bas
niveau),
L’information est ensuite amplifiée et isolée avant d’être envoyée à la gâchette. En plus du phénomène de
recouvrement (comme la diode), il existe un autre phénomène propre à ce composant. En effet, lors du blocage
(annulation du courant iTH), il faut appliquer une tension négative aux bornes du thyristor, sans quoi, il se
réamorcerait de manière incontrôlée dès la présence d’une tension positive. Ce temps minimum d’application
de tension négative, est appelé tq. A cause de ce phénomène, la plage de réglage de l’angle α est diminuée et
elle est fixée généralement entre 0 et (π –π /6).
Grandeurs caractéristiques :
1,5 V < VTH0 < 3 V ; ITHmoy = 4 kA ; VTHim = 7 kV.
utilisées dans les onduleurs (pour machines électriques), redresseurs commandés, hacheurs.
Remarque : Le Triac est composé de deux thyristors montés tête-bêche, permettant une réversibilité en courant et en
tension. Ce composant est aussi commandable à l’amorçage. Il intervient dans les convertisseurs appelés gradateur et
fonctionnent généralement sur le réseau de distribution à 50 Hz. L’une de ses applications est l’éclairage.
1.3.1.1- Fonctionnement
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Figure 8 : Structure, Structure, Symbole (NPN), Caractéristique réelle et idéale d’un transistor.
Les transistors de puissance sont des transistors spécialement adaptés et conçus pour un fonctionnement tout ou rien
(interrupteur). Contrairement au thyristor, la base du transistor contrôle la conduction pendant toute sa durée,
permettant ainsi d’assurer le blocage.
Figure 9
D’après la caractéristique réelle du transistor, il semble évident que le point de fonctionnement doit se trouver sur l’un
des segments en trait gras, pour éviter d’avoir simultanément du courant et de la tension. Lors de la commutation,
passage de l’état ouvert (fermé) à l’état fermé (ouvert), il va y avoir forcément des pertes, appelées pertes par
commutation. Il existe des circuits auxiliaires appelés CALC (snubber) pour diminuer les pertes dans le composant (CALC
= circuit d’aide à la commutation).
1.3.2- Les transistors MOSFET (Metal Oxyde Semiconductor Field Effect Transistor)
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Figure 10 : Structure d’un transistor MOSFET à canal N et enrichissement, Symbole, Caractéristique réelle et idéale.
Issus de la microélectronique, il est apparu dans des applications de l’électronique de puissance, dans les années 1975-
1980. Ses principaux atouts sont des performances dynamiques élevées (très grande fréquence de travail), ainsi qu’une
commande très facile à mettre en œuvre. Son principal inconvénient reste ses pertes en conduction causée par une
résistance Drain-Source (RDSON) importante.
1.3.2.1- Fonctionnement
Ce composant est commandé en tension par V GS (à l’opposé du BJT commandé par son courant de base). Lorsque VGS est
nul alors le courant de drain est nul, le composant est ouvert. Lorsque V GS est supérieur à 10 V (en général les MOSFET de
puissance sont commandés en +15 V), V DS est nulle, le composant est fermé. Vu des bornes Grille et Source, le transistor
équivaut à une capacité de quelques centaines de picofarads (10-12 F). Le temps d’ouverture et de fermeture,
correspondent à la décharge et à la charge de cette capacité. Les temps de commutation sont donc brefs.
Le tableau précédent montre les différents calibres des MOSFET de puissance. Lorsque ce composant doit supporter une
tension importante à ses bornes, sa résistance à l’état passant augmente, entraînant des pertes par conduction
importantes. C’est pour cette raison que le courant de charge décroît.
Les IGBT sont très répandus dans les systèmes de conversion conçus depuis les années 1990. Il remplace les BJT et GTO
dans le domaine des moyennes et fortes puissances.
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Figure 11 : Structure d’un transistor IGBT, Symbole, Caractéristiques réelle et idéale.
1.3.3.1-Fonctionnement
Ce composant est commandé en tension. L’amorçage est identique à celui du MOSFET. Lors de l’ouverture, "l’effet
transistor" va ralentir le blocage. Les charges stockées s’éliminent par recombinaison, ce qui a pour conséquence
l’établissement d’un courant diminuant très lentement. Il est appelé courant de "queue" et est responsable de l’essentiel
des pertes par commutation de l’IGBT.
1.3.3.2-Grandeurs caractéristiques
Les pertes par commutation (à l’ouverture essentiellement) d’un IGBT et la chute de tension directe, sont liées et
résultent d’un compromis. Le compromis idéal diffère selon l’application. Il consiste à obtenir les pertes totales (par
conduction et par commutation) les plus faibles possibles pour une surface de silicium donnée (coût). Ainsi, les fabricants
d’IGBT proposent plusieurs gammes :
Des IGBT avec une faible chute de tension (1,8 à 2,5 V) mais des pertes par commutation assez importantes
(utilisation à fréquence peu élevée),
Des IGBT avec des pertes par commutation réduites mais une chute de tension élevée (4 V) pour une fréquence
de travail (de découpage) élevée.
La figure suivante montre sous quelles formes sont disponibles les IGBT. Un module est constitué de deux interrupteurs
formés par l’association d’un IGBT en parallèle (inverse) avec une diode (= voir paragraphes Hacheur 4 quadrants et
onduleur monophasé).
Ces composants sont de plus en plus utilisés dans les systèmes modernes de traitement de l’énergie électrique, comme
les onduleurs, les redresseurs MLI, les convertisseurs multi-niveaux, …
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1.3.4.1- Fonctionnement
Par rapport au thyristor classique, le thyristor GTO est en plus commandable à l’ouverture par un courant, iG, négatif.
Ce composant entièrement commandable est à 3 segments à la différence des transistors précédents. Du point de vu de
sa commande, il se rapproche plus du BJT, puisque la gâchette est parcourue en permanence lors de la phase de
conduction, par le courant iG. Sa commande est donc plus difficile à mettre en œuvre que pour les composants à grille
isolée. Un autre inconvénient est la présence de pertes importantes lors de l’ouverture (le courant met un certain temps
à s’annuler), ce qui limite les possibilités de montée en fréquence.