CIGRE2004_article_pertes_fr
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1. Contexte et enjeux
RTE, gestionnaire du Réseau de Transport d'Electricité français, doit veiller à la compensation des
pertes électriques résultant du transit sur son réseau. Conformément à la réglementation française, RTE
est techniquement et financièrement responsable de l'équilibrage de cette énergie.
Le réseau haute et très haute tension comprend environ 100 000 km de circuits, qui couvrent les
niveaux de tension de 380 kV à 63 kV. Au total, l'énergie dissipée, principalement sous l'effet des pertes
Joule, représente donc un volume d’environ 13 TWh par an.
Compte tenu de l’importance du volume des pertes à compenser, RTE a choisi de procéder par appel
d’offres pour acheter l’énergie de compensation des pertes auprès de fournisseurs européens. Ce choix
permet d’être transparent, non discriminatoire et évite de perturber fortement le fonctionnement du
mécanisme d’ajustement (permettant à RTE d’assurer l’équilibrage journalier et infra journalier entre la
production et la consommation).
La compensation des pertes est un sujet à fort enjeu pour RTE, tant d’un point de vue technique que
d’un point de vue économique. Techniquement, la difficulté vient de la nécessité de prévoir les pertes
pour les acheter, donc aussi de les mesurer de façon assez précise pour pouvoir ultérieurement les
prévoir. La qualité des mesures est donc fondamentale et il n’est pas facile de la garantir sur un grand
nombre d’appareils dispersés sur l’ensemble du réseau. D’un point de vue économique, l’enjeu est là
aussi très important principalement parce que :
- le volume à acheter étant important, les sommes en jeu peuvent atteindre plusieurs centaines de
millions d’Euros par an ;
- tout écart entre l’énergie achetée et les pertes effectives aura un impact sur le mécanisme
d’ajustement et devra faire l’objet d’un règlement financier dont le coût pour RTE est lié aux
prix de marché court terme de l’énergie.
La stratégie de compensation des pertes par achat a été décidée peu après la création de RTE. Les
premiers achats ont été réalisés début 2001, alors que le marché de l’électricité était encore en
construction, que l’on ne disposait pas d’historiques suffisants sur les pertes dues au seul réseau de
transport, que les méthodes de prévisions des pertes n’étaient pas encore établies, et qu’enfin on ne
disposait que de peu de références sur le plan international.
Depuis 2001, d’importantes avancées ont été réalisées dans plusieurs domaines :
- déploiement et validation d’un système de mesure et de comptage performant,
- définition progressive d’une politique d’achat,
- construction et mise au point de méthodes de prévisions.
Les résultats de ces travaux ont permis des améliorations constantes et significatives. L’objet de cet
article présente l’état de l’art actuel à RTE, en particulier pour ce qui touche aux méthodes de
prévisions, utilisées ou à l’étude.
1900
1800
1700
1600
1500
0 4 8 12 16 20 24
Heure
Les mesures en provenance des compteurs (même si ces derniers sont télérelevables) ne sont pas
connues en temps réel. Des premières estimations sont disponibles au bout d’une semaine et font
ensuite l’objet de validations successives. Ce cycle de validation, rendu nécessaire par le grand nombre
de points de mesures, peut conduire à des corrections rétro-actives durant plusieurs mois. Même si ces
corrections restent marginales au regard de la mesure totale (en moyenne, 1000 TWh par an
correspondant à 500 TWh d’injection et 500 TWh de soutirage, soit une puissance totale mesurée
d’environ 115.000 MW), elles n’en représentent pas moins des volumes significatifs au regard de la
précision que réclament de bonnes prévisions.
2.2. Modalités d’achat des pertes
RTE achète l’énergie aux acteurs du marché électrique (producteurs et traders européens), au moyen de
consultations réservées aux acteurs dûment qualifiés. Les méthodes d’appel d’offres ont
significativement évolué depuis 2001, pour tenir compte au mieux de l’évolution du marché.
A l’heure actuelle, RTE constitue progressivement, pour l’échelon long terme (annuel), un portefeuille
de contrats regroupant des produits «forward» fermes, standards, permettant la couverture physique et
financière de la majeure partie des besoins. A plus court terme, ce portefeuille de contrats est complété
par l’achat d’options physiques, permettant l’ajustement à la courbe prévue. Deux jours avant la
livraison, RTE exerce si besoin ces options physiques et définit auprès des fournisseurs les programmes
horaires de fourniture, charge aux fournisseurs de réaliser dans ces deux jours les opérations de marché
correspondantes (production, importations, achats sur les bourses, nominations aux interconnexions,
échanges d’énergie de gré à gré…).
3. Pourquoi, quand et comment prévoir les pertes
3.1. Un cycle de prévision adapté aux modalités d’achat
Pour le long terme, RTE réalise régulièrement des prévisions annuelles de la courbe de charge des
pertes, pour la détermination des besoins en couverture. Des prévisions à plus court terme, mensuelles
et hebdomadaires, sont ensuite effectuées pour ajuster, voire compléter, le portefeuille préalablement
constitué. Les dernières prévisions, journalières et menées en J-2, servent à définir les programmes de
livraison des fournisseurs.
Ce cycle de prévision fait appel à des méthodes différentes, allant de la prévision statistique en
espérance pour le long terme, à une prévision quasi déterministe pour le court terme. Pour autant, ces
méthodes doivent être les plus cohérentes possibles, car le coût final d’achat sera d’autant plus faible
que le portefeuille constitué à long terme sera le mieux adapté aux besoins de l’exploitation, connus
seulement à très court terme.
3.2. De quoi dépendent les pertes ?
Nous l’avons vu précédemment, les pertes du réseau RTE comprennent les pertes par effet Joule, les
pertes par effet couronne, et les pertes dans les postes de transformation. De quoi dépendent-elles ?
! les pertes par effet Joule sont fonction des résistances et des transits. Ces transits s’expliquent
différemment selon les niveaux de tension :
# sur les lignes THT (400, 225 et 150 kV), ils dépendent de la consommation, du plan de
production, de la topologie du réseau (schémas des postes), et des échanges aux
interconnexions. Plusieurs de ces éléments sont en partie corrélés entre eux, et varient
avec les saisons, les heures de la journée… Globalement, ces transits dépendent surtout
de la consommation en hiver, surtout du plan de production en été.
# sur les lignes HT (90 et 63 kV), ils dépendent essentiellement de la consommation ;
! les pertes par effet couronne dépendent surtout des données constructives des lignes, de la
tension et de l’hygrométrie. Elles sont assez volatiles et ne sont significatives que sur les lignes
très haute tension ;
! les pertes dans les postes de transformation (pertes en charge et pertes à vide des
transformateurs, consommation des auxiliaires) sont presque constantes.
3.3. De quelles données et variables explicatives disposons nous ?
Les méthodes de prévisions ont été développées puis ont évolué pour utiliser au mieux les données
disponibles. En l’absence d’historiques de mesures, les premières évaluations de pertes, en forme et en
énergie, ont été réalisées grâce à des calculs de réseau (Loadflow). Puis, avec l’arrivée d’historiques
suffisamment longs et fiables, RTE a élaboré et perfectionné de façon progressive et continue des
méthodes statistiques. Ces dernières méthodes ont un temps été utilisées à la fois pour le long terme et
pour le court terme. Elles sont à l’heure actuelle réservées à la prévision long terme/moyen terme, car
de nouvelles méthodes court terme prenant également en compte certains éléments topologiques du
réseau ont fait leur apparition.
De façon générale, à moyen/long terme, l’extrapolation des variables explicatives des pertes par effet
Joule (la topologie du réseau, le plan de production et la température) est difficile, l’aléa sur ces
variables étant très fort. Les prévisions de pertes s’appuient donc sur des prévisions de consommations
à condition normale de température et sur les dépendances saisonnières des transits à ces
consommations. Dès lors, les méthodes statistiques sont les plus satisfaisantes et les plus robustes.
A court terme, soit d’une semaine à 2 jours avant le jour J, les prévisions de température, les éléments
sur la topologie et le plan de production deviennent pertinents. A ces échéances, nous avons donc
élaboré des méthodes spécifiques fondées sur l’analyse de ces variables explicatives.
4. Les prévisions moyen et long termes
Les méthodes utilisées à ces échéances sont statistiques. Elles permettent d’établir des prévisions en
espérance.
Les différents retours d’expérience montrent que ces méthodes statistiques permettent une assez bonne
détermination de l’allure des courbes journalières, mais qu’elles estiment difficilement les volumes
énergétiques. Elles prennent en effet en compte des événements passés parfois atypiques, sans les
modéliser, tendant alors à les reproduire. De ce fait, elles sont complétées par un recalage des prévisions
en énergie.
4.1. Définition des volumes de pertes
Chaque prévision commence par l’estimation des volumes mensuels et annuels de pertes pour recaler en
énergie les courbes de charge journalières estimées par la suite. Nous analysons les réalisations
(volumes et taux1 mensuels de pertes), pour, compte tenu des particularités connues (plan de production
atypique, échanges peu représentatifs, ou événement climatique exceptionnel), et à dire d’expert,
proposer des volumes et des taux de pertes cibles mensuels. Ceci permet de prendre en compte certaines
variables ou certains phénomènes explicatifs, même si ils ne peuvent pas l’être directement de manière
statistique.
2.7%
2.6%
2.5%
2.4%
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
L’évolution de ces taux de pertes s’explique par celle de la consommation, des niveaux de transits, et de
la distance moyenne entre les lieux de production et de consommation. Ces taux de pertes sont
globalement plus élevés en hiver. Ils baissent en intersaison, pour remonter en été ; à cette période,
l’éloignement plus important entre les lieux de consommation et de production et l’impact de la
consignation de lignes contrebalancent largement la baisse de la consommation.
4.2. Détermination des formes journalières par moyennes mobiles
Les pertes du réseau RTE sont en moyenne relativement bien corrélées aux soutirages. Pour autant, une
estimation par corrélation linéaire avec la consommation reproduit mal l’amplitude des pertes
journalières, amplitude qui structure fortement l’évaluation des produits de marché à acheter pour
constituer notre portefeuille. Aussi, nous avons abandonné les corrélations linéaires pour mieux évaluer
ces amplitudes journalières.
La méthode utilisée, inspirée des méthodes pour les prévisions de consommation ([4]), est de reprendre
les taux constatés pour des jours équivalents des années précédentes, en essayant de gommer
d’éventuelles valeurs atypiques. Ce processus a été systématisé en effectuant une moyenne mobile
horaire sur les taux réalisés de l’année précédente. Il distingue chaque semaine les jours ouvrables, les
week-ends et les jours fériés.
1
Le taux de pertes est le rapport des pertes sur le soutirage (consommation hors pertes+ exports). Cette variable
est une variable très utilisée à RTE pour les analyses des pertes.
Pour lisser de façon raisonnable, la moyenne mobile est faite dans 2 directions, d’abord sur 3 heures
successives, puis sur plusieurs jours pour la même heure :
$ Taux horaire lissé : τj,h = 1/(2m+n) *(tj,h-m +...+ n* tj,h + tj,h+m)
$ Taux de pertes moyen : Tjo,h = 1/(2n+k) *(τjo-n,h +…+ τjo-1,h + k*τjo,h + τjo+1,h …+ τjo+n,h)
Cette méthode est utilisée depuis 2001. Voici un exemple pour un jour de chaque saison :
Exemples de taux de pertes horaires suivant la saison
3.2%
3.1% Hiver
3.0% Intersaison
2.9%
Eté
2.8%
Taux horaire
2.7%
2.6%
2.5%
2.4%
2.3%
2.2%
2.1%
2.0%
0 4 8 12 16 20
Heure
Ces taux de pertes journaliers varient significativement entre les saisons, mais aussi entre les mois d’une
même saison.
4.3. Détermination des formes journalières par analyse de covariance
L’analyse statistique des taux de pertes montre leur forte dépendance à la température, au type de jour
(ouvrable, week-end et fériés) et aux saisons. Nous avons tenu compte non seulement des effets de ces
facteurs, mais aussi des interactions significatives entre ces derniers, pour conduire une analyse de la
covariance des pertes électriques. Après investigation et essai de divers modèles, le modèle en cours
d’étude aujourd’hui est fonction de la température, de la chronologie et de la consommation :
Les paramètres de ce modèle ont été évalués sur les données de l’année 2002, puis le modèle a été testé
sur les 3 premiers mois de 2003. Les premiers résultats sont satisfaisants. On trouve ci-dessous, pour un
mois de l’hiver 2002-2003, un graphique représentant les pertes mesurées et les pertes prévues :
Estim at ion sur un mois de l’hiver 2002-2003
Pertes en MW
2800
2700
2600
2500
2400
2300
2200
2100
2000
1900
1800
1700
1600
1500
1400
1300
1200
0 100 200 300 400 500 600 700 800
La Chronologie des bilans en heure
Pertes = PertesEnCh arg eTHT (conso, plandeproduction, topo log ie, échanges) + PertesEnCh arg eHT (conso)
+ EffetCouronne( pluviométrie) + PertesAVide + ConsoAuxiliaires ( saison)
Ainsi, nous déterminons le niveau de pertes sur plusieurs points de la semaine. Cette méthode ne peut
cependant pas être généralisée à tous les points horaires (lourdeur du processus du calcul réseau et
difficulté d’obtention de la totalité des données) : ceux-ci sont donc extrapolés en utilisant les formes
journalières données par les prévisions long terme exposées au paragraphe 4. Les premières utilisations
de cette méthode donnent des résultats satisfaisants, avec une meilleure anticipation des évolutions
majeures des pertes d’une semaine sur l’autre.
5.2. Méthode par localisation des productions
La méthode proposée ici est en cours d’étude. Elle a pour but d’améliorer la méthode précédente en
tenant compte du plan de production prévisionnel sans toutefois nécessiter l’acquisition d’un volume de
données trop important. Les essais actuels sont menés pour l’estimation des pertes par effet Joule sur la
THT et la HT (selon les résultats obtenus, l’application sera peut-être limitée à l’estimation sur la THT
seulement).
Le calcul électrotechnique de l’écart entre production, consommation, importations et exportations,
résultant des pertes électriques sur les ouvrages de transport ne peut pas en pratique être effectué sur la
totalité du réseau THT/HT ou même sur le réseau THT seul. Cela supposerait que les inconnues phase
et tension de chaque nœud du réseau considéré puissent être déterminées sur une suite d’états figés à
une récurrence suffisamment forte (par exemple horaire). Il ne peut donc être envisagé un calcul nodal
exact tel que :
pertes = Partie R éelle * ∑ R
∑ I tn I
t
n ∈ N t 1 n ∈ N tn1n 2 tn 2
1 2 t
basé sur la connaissance, à chaque pas de temps t, de la liste Nt des noeuds électriques, de l’injection de
courant en chaque noeud (It : complexe) et de la matrice d’impédance Zt (Zt = Rt + j Xt= Yt-1 où Yt est la
matrice d’admittance nodale reliant les tensions aux courants par It = Yt Vt).
Parmi les nombreuses approximations publiées dans la littérature, le modèle ci-dessous réalise le
meilleur compromis entre précision et volume de données nécessaires (voir [1],[2]) :
t= ∑ Ptg ∑ c g c g Ptg
p ertes
g ∈Gt 1 g ∈G
1 2 2
1 2
t
où Gt est la liste des groupes connectés, cg est le « A-coefficient » du groupe g et Ptg la production
active associée au pas de temps t . L’article [1] montre que les « A-coefficients » obtenus à partir de
résultats de load flow, sont robustes aux changements affectant des réseaux type modèle IEEE, quand la
topologie nodale est fixée. Cette propriété est à la base du modèle que nous proposons : les données
d’entrée étant les mesures de comptage, le recours à l’estimation d’état est indispensable. Nous faisons
l’hypothèse que les pertes THT/HT sont liées aux productions des principaux sites par :
Ce modèle néglige la forte corrélation entre la topologie nodale du réseau de transport et les états
d’enclenchements des groupes sur les sites de production. C’est pourquoi nous adoptons la règle
suivante : si la production d’au moins un site est nulle au pas de temps t1 et non nulle au pas de temps
t2, les coefficients de sensibilité ne sont pas les mêmes pour les pas de temps t1 et t2. L’application de
cette règle sur l’année 2002 (analyse de 7057 situations) conduit à identifier 8 jeux de coefficients
différents, le calcul de chaque jeu de coefficients est précédé par une phase de détection d’erreur (voir
article référencé en [3]). Quand une mesure erronée est décelée, elle est éliminée avant un nouveau
calcul des coefficients par : Min ∑ ∑ coefficientsite productiont , site − pertest
t site∈liste des sites
Nous avons identifié, sur l’année 2002, à partir des mesures provenant des compteurs de puissance du
réseau, 22 coefficients de sensibilité : 19 correspondants à des sites de production thermique réels
auxquels s’ajoutent :
• un site fictif représentant le reste des groupes thermiques,
• un site fictif représentant les groupes hydrauliques,
• un site fictif représentant les échanges avec le réseau européen
NOGENT SUR SEINE
GRAVELINES 2 NPP
6 NPP DAMPIERRE
PENLY 4 NPP
PALUEL 2 NPP BELLEVILLE
4 NPP 2 NPP
CHOOZ
FLAMANVILLE 2 NPP
2 NPP CATTENOM
4 NPP
SAINT LAURENT
2 NPP
CHINON FESSENHEIM
4 NPP 2 NPP
LE BUGEY
CIVAUX 4 NPP
2 NPP
LE BLAYAIS
4 NPP SAINT ALBAN
2 NPP
CRUAS
4 NPP
GOLFECH
2 NPP
TRICASTIN
4 NPP
.
Dans la situation la plus fréquente, au moins un groupe est raccordé sur chacun des sites sélectionnés.
Le jeu de coefficients déterminés sur 2002 est en cours de validation sur l’hiver 2003. Il apparaît que
l’évolution des pertes dépend en majeure partie de la localisation des productions par rapport à la
consommation mais qu’il est impossible de voir l’influence d’un groupe pris séparément.
Voici les mesures et estimations de pertes sur les pointes journalières hors période d’identification :
Pertes électriques à la pointe journalière sur un mois de l'hiver 2002-2003
2300
2200
2100
MW
2000
1900
Pertes mesurées
Pertes estimées
1800
6. Perspectives et conclusion
Depuis trois ans, RTE a effectué des progrès significatifs sur la compréhension et sur les prévisions de
pertes, avec des écarts entre les achats et les mesures désormais bien maîtrisés. Des progrès très
importants ont également été faits dans la chaîne de mesures et dans la manière d’effectuer les achats
sur le marché.
Tous ces éléments ont participé à l’amélioration de la performance technique de RTE, à la réduction des
coûts d’achats des pertes contribuant à l’amélioration de la performance financière de l’entreprise,
facteur indispensable de la satisfaction des acteurs du marché, clients du réseau de transport
d’électricité.
RTE continue à travailler sur les méthodes de prévisions des pertes, en concentrant désormais plutôt ses
efforts sur les prévisions court terme. En effet, pour le moyen/long terme, une meilleure connaissance
des variables explicatives (et donc une meilleure prévision) par des calculs de réseau ne paraît pas
accessible. La méthode de covariance, à l’étude aujourd’hui, doit, avant d’être opérationnelle, faire
l’objet de calculs d’incertitudes sur les données utilisées, notamment celles de température. Si des axes
de progrès nous semblent limités pour les estimations des pertes en espérance, des axes d’amélioration
paraissent possibles en effectuant des travaux sur la quantification des aléas pour le dimensionnement
du portefeuille.
Pour les prévisions court terme, les données disponibles sont encore insuffisamment exploitées. La
méthode par décomposition constitue un premier pas significatif. Elle ne peut cependant pas être
étendue à toutes les heures de la journée.
C’est pourquoi nous portons désormais nos efforts sur la méthode de localisation des productions, la
prise en compte de l’influence des échanges avec les pays limitrophes étant certainement un facteur de
progrès. En effet, l’incertitude, même à court terme, sur les transits d’interconnexion, borne aujourd’hui
la précision de toute évaluation des pertes. Ces travaux présenteront deux difficultés supplémentaires:
savoir prévoir les échanges commerciaux puis savoir les traduire physiquement comme point
d’injection ou de soutirage sur les lignes d’interconnexion.
Vous pourrez trouver des informations complémentaires sur le site web de RTE www.rte-France.com.
RTE s’attache en effet à publier le maximum d’informations possibles pour garantir la transparence tout
en préservant la confidentialité des informations.
BIBLIOGRAPHIE
[1] A novel approach to computationnally efficient algorithms for transmission loss and line flow
formulations J.Nanda L.L Lai J.T. Ma N. Rajkumar A.Nanda M. Prasad
Electrical Power and Energy Systems 21 (1999) 555-56
[2] Polynomial Loss Models For Economic Dispatch and Error Estimation A.Jiang and S.Ertem IEEE
Transactions On Power Systems August 1995 Volume 10 Number 3
[3] A Bad data Identification Methode For Linear Programming State Estimation A. Abur
IEEE Transactions On Power Systems August 1990 Volume 5 Number 3