3eme-Annee Incision Et Sutures 2018-2019

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Module de Chirurgie orale

Incisions et sutures en
chirurgie orale

Département d’odontologie chirurgicale


Faculté de Médecine Dentaire de Rabat
Université Mohammed V
Plan
Introduction
1- Rappel sur la cicatrisation
2- Matériel :
2-1- Matériel d’incision
2-2- Matériel de sutures
3- Techniques :
3-1- Techniques des incisions
3-2- Techniques des sutures
Conclusion
Introduction
§ Succès d'une chirurgie Æ Incision et suture de la plaie.
§ Incisions débutent l'intervention.
§ Types d'incisions se distinguent par leur :
§ situation, trajectoire et direction.
§ Sutures terminent l'intervention:
§ Positionner correctement les lambeaux + assurer leur
adaptation.
§ Diverses techniques d’incision et de suture en fonction de
l’acte chirurgical.
Plan
Introduction
1- Rappel sur la cicatrisation
2- Matériel :
3- Techniques :
Conclusion
1- Rappel sur la cicatrisation
1-1- Physiologie de la cicatrisation
1-1-1- Phase vasculo-sanguine
1-1-2- Phase cellulaire:
1-1-3- Phase de détersion:
1-1-4- Phase de réparation:
1-2- Différents types cicatrisation:
1-2-1- La cicatrisation de première intention
1-2-2- La cicatrisation de deuxième intention
§ Cicatrisation = Ensemble des processus
biologiques qui surviennent à la suite d’une plaie.

§ La plaie peut résulter :


§ d’une destruction pathologique ou
§ d’une incision chirurgicale
§ Cicatrisation Æ régénération ou réparation
§ Facteurs locaux et généraux
Phase vasculo-sanguine

1- Réaction 2- Œdème 3- Diapédèse


vasomotrice inflammatoire leucocytaire

Agression tissulaire Vasodilatation capillaire * Débit sanguin ralentit


→libération des → modification de la → Leucocytes
médiateurs humoraux perméabilité capillaire tapissent la paroi des
→ plasma au niveau de vaisseaux, se plaquent
la substance interstitielle contres les cellules
- du débit sanguin. endothéliales =
Margination
- Vasodilation des artérioles. * Par des mouvements
Œdème amiboïdes → quittent
- du courant sanguin.
la circulation sanguine
= Diapédèse
Phase cellulaire
Æ Granulome inflammatoire
Deux types de cellules:
•Cellules de la lignée sanguine:
- Polynucléaires neutrophiles et éosinophiles → phagocytose des
débris et germes.
-Les lymphocytes → immunité cellulaire et humorale.

•Cellules provenant du tissu conjonctif:


- Histiocytes et mastocytes → cellules géantes multinucléées
- Les fibroblastes → réparation
Phase de détersion

§ Mécanismes cellulaires et humoraux : assainissement


de la plaie (produits de nécrose, débris cellulaires et les
corps étrangers).
§ Débris : digérés par les macrophages ou absorbés par
les macrophages et drainés par les lymphocytes.
§ Flux salivaire : drainage
Phase de réparation

Formation du bourgeon charnu ou blastème de régénération


= tissu conjonctif constitué de fibroblastes et de capillaires
néoformés.

Prolifération des
fibroblastes

Tissu conjonctif s’enrichit en fibroblastes


+
Cellules inflammatoires disparaissent
Bourgeon charnu disparaît et apparition de plusieurs assises
cellulaires + kératinisation
1- Rappel sur la cicatrisation
1-1- Physiologie de la cicatrisation
1-2- Différents types cicatrisation
1-2-1- Cicatrisation de première intention
1-2-2- Cicatrisation de deuxième intention
Cicatrisation par 1ère intention
= Résultat de la suture

3 phases ‫׃‬
1- Phase initiale : vasoconstriction suivie de vasodilation rapide → formation du
caillot de fibrine, Macrophages assurent la détersion de la plaie.
2- Phase de formation du tissu de granulation : Néovascularisation
capillaire et activité fibroblastique + Contraction centripète des berges de la plaie.
3- Phase de maturation : formation d'une nouvelle matrice collagène +
remodelage fonctionnel.
4 phases:
1- Différenciation des cellules basales des berges.
2- Migration des berges par un mouvement cellulaire de "chenillette"
sur l'armature de fibrine.
3- Prolifération cellulaire qui cesse par inhibition de contact dès que
les berges de la plaie se rejoignent
4- Maturation: kératinisation + réorganisation des différentes couches
cellulaires.
Cicatrisation par 2ème intention
Résultat de l’évolution spontanée de la plaie

Deux phases ‫׃‬


1- Phase d’écartement des berges: détersion suppurée
par dégradation enzymatique par les cellules
inflammatoires et bactériennes;
2- Phase de contraction des berges et formation du
bourgeon charnu caractérisant la cicatrisation par
seconde intention.
Plan
Introduction
1- Rappel sur la cicatrisation
2- Matériel
3- Techniques
Conclusion
2- Matériel
2-1- Matériel d’incision
2-1-1- Lames de Bistouri
2-1-2- Porte-lames ou manches
2-2- Matériel des sutures
1- Lames de bistouri

- Instruments tranchants.
- Différentes formes.

Lame 10 Lame 11 Lame 12 Lame 15 Lame 15c


2- Manches de bistouri

- Ronds ou plats; droits ou angulés.


- N°4 → lames au-delà de 20

- N°3 → lames à partir de 10


2- Matériel
2-1- Matériel d’incision
2-2- Matériel de sutures
2-2-1- Aiguilles
2-2-2- Fils
2-2-3- Autres instruments nécessaires
2-2-1- Aiguilles

Recommandations générales

§ Fonction aiguille = guider le fil de suture à travers les


tissus
§ Qualités aiguilles :
o Pointe tranchante et dure ;
o Corps : rigide et ductile Æ plier sans se rompre
o Zone de sertissage la plus malléable
Description de l’aiguille :

A: Pointe
B: Longueur
C: Corps
D: Corde
E: Rayon
F: Œil ou attachement
G: Diamètre
Ø Section du corps et pointe:
Pointe ronde « O »

Pointe triangulaire :
Pointe quadrangulaire

Pointe composite « o » et triangulaire = tapercut

Pointe mousse
Multipass :
Ø Courbure du corps:

Ø Longueur du corps:

o = Distance réelle entre la pointe et la zone de sertissage


o Exprimée en millimètres
o En chirurgie orale: longueur entre 13 et 20 mm
o Choix en fonction de la distance qu’elle doit parcourir
Ø Diamètre du corps:

o Conditionne la résistance de l’aiguille et le traumatisme


engendré lors du passage.
o → Respecter un compromis entre un faible diamètre, et
un fort diamètre.
o Diamètre de l’aiguille = celui du fil.
Préhension par le porte-aiguille

Nature et traitement de l’aiguille

o En acier inoxydable.
o Flexibilité, résistance et état de surface compatibles avec
la chirurgie des tissus mous.
o Parfois teintées pour une meilleure visibilité
2-2-2- Fils

Ø Matière du fil :

o 1ers fils : origine naturelle : lin, soie, coton…


o Fils synthétiques : les plus utilisés couramment en
odontostomatologie : fils synthétiques résorbables,
les polyamides (nylon, ethilon), les polyesters et la
soie (monocryl=monofilament, vicryl=polyfilament)
Ø Structure du fil : (Monofilament/polyfilament ou résorbable/non résorbable)

§ Monofilament/polyfilament
o Monofil : un seul brin.
§ Surface lisse → facilite le passage, mais rigides → moins
bonne tenue du nœud.

o Polyfilament : entrecroisement de fils élémentaires.


§ Monofils fins assemblés sous forme de tresse, de torsade ou
de câble
§ Fils tressés : les plus utilisés car maniables + tenue du nœud
satisfaisante, MAIS état de surface irrégulier (adhésion
bactérienne)
• Résorbable/non résorbable :
o Fil dont la résistance mécanique diminue au cours
des 60 jours Ærésorbable.

o Fil dont la résistance mécanique est conservée


pendant les 60 jours Ænon résorbable (fil de soie,
polypropylène, polyester).
Ø Diamètre et résistance du fil :

§ Deux nomenclatures :
o Numérotation décimale Æ diamètre de section
du fil.
S’exprime en dixièmes de mm et va de 0,1 à 10.
§ Nomenclature USP (United States Pharmacopeia),
qui tient compte de la résistance du fil à la tension.
+ le nombre , + le diamètre 
Ø Longueur du fil :

o Longueur variable: de 45cm à 70cm


o Chirurgie orale, une longueur de 45 cm.

Ø Couleur du fil :

o En général teintés → meilleure visibilité.


o Fils transparents → chirurgie des secteurs incisivo-
canins
Impératifs à respecter

• Réaction tissulaire minimale


• Douceur
• Force de tension maximale
• Manipulation aisée
• Sécurité du nœud
• Constance et prévisibilité des résultats
• Contrôle du coût
Conditionnement et étiquetage

Etiquetage: Conditionnement:
o Nom du matériau o Préserver la stérilité
o Nom commercial o Non réutilisable
o Référence commerciale o Emballage pelable et
o Longueur réelle de l’aiguille facile d’utilisation
o Schéma de l’aiguille
o Caractéristiques de la pointe
de l’aiguille
o Longueur du fil
o Diamètre du fil
o Dénomination USP
o Mode de stérilisation
o Date de péremption
2-3- Autres instruments

Ø Pinces porte-aiguille:
- Des mors formant l’extrémité; une articulation; des
branches qui portent des anneaux, la crémaillère et les
crans.
- Pinces Castroviejo, Mathieu, Boyton, Gillis, Halsted-
Mosquito…
- Les mors doivent être crantés : prise plus fiable de
l’aiguille.
- La pince doit posséder un système d’arrêt pour
Pince porte aiguille
de Mathieu (17cm)
immobiliser l’aiguille dans la position choisie.
Ø Pinces à tissu :

Précelle chirurgicale à griffes (14cm)

Ø Précelle à œillet :
Ø Ciseaux à suture:
Plan
Introduction
1- Rappel sur la cicatrisation
2- Matériel
3- Techniques
Conclusion
3- Techniques :
3-1- Techniques des incisions
3-2- Techniques des sutures
3- Techniques :
3-1- Techniques des incisions :
3-1-1- Objectifs des incisions
3-1-2- Principes généraux
3-1-3- Différents tracés d’incisions
3-2- Techniques des sutures
3-1-1- Objectifs des incisions
o Permettre l’accès au site opératoire

o Éviter des blessures peropératoires

o Éviter de créer des brides cicatricielles


3-1-2- Principes généraux
— Trait d’incision franc

— D’emblée à la longueur voulue et à la profondeur voulue

— Accès aisé au site sans traumatisme exagéré des tissus sains

— Adapter le type d’incision au type d’intervention et au résultat souhaité


— Tenir compte des rapports anatomiques

— Objectiver les éléments anatomiques nobles afin de les protéger

— Lambeaux suffisamment décollés pour permettre le rapprochement des

berges au moment des sutures


— Respecter l’axe de vascularisation = facteur
important de la cicatrisation
— Impératifs à retenir:

— Nature du bio type parodontal:

— Épais: incision intrasulculaire possible

— Fin: incision à distance des papilles

— Topographie de l’os sous-jacent: existence d’un

défaut osseux
— Minimum d’incisions de décharge
— Respect des papilles
— Préservation de l’esthétique
3-1-3- Différents tracés d’incisions
— Incision sulculaire
— Variante de l’incision sulculaire = Incision
papillaire
— Incision festonnée (lambeaude Luebeke-
Oschenbein
— Incision semi-lunaire ou curviligne
— Incision angulaire
— Lambeau trapézoïdal
— Incision crestale
— Incision de décharge
— Incision de GERARD-MAUREL
— Incision marginale palatine bilatérale
— S’étend en intrasulculaire, du collet de la1ère
molaire jusqu’à la canine opposée
— Indication: canine maxillaire incluse en position
palatine
— Incision de GINESTET

— S ’effectue à distance des collet des dents


— S’étend de la 1ère molaire du côté concerné
jusqu’à la canine du côté opposé
— Indication: inclusion haute des canines maxillaires.
3- Techniques
3-1- Techniques des incisions
3-2- Techniques des sutures
3-2-1- Objectifs des sutures
3-2-2- Recommandations générales
3-2-3- Différents types de sutures
3-2-1- Objectifs des sutures
— Rapprocher les berges d’une plaie

— Protéger le caillot et matériaux hémostatiques

Æ Favoriser l’hémostase et la cicatrisation des tissus.


— Réduire les complications postopératoires

— Limiter la contamination d’origine alimentaire

— Restaurer un meilleur contour anatomique

— Autres objectifs:

— Déplacer et/ou immobiliser un lambeau, un greffon …

— Maintenir et protéger les matériaux de comblement

— Protéger le site implanté et favoriser l’ostéo-intégration.


3-2-2- Recommandations générales
— Point de pénétration de l’aiguille à 1,5mm du trait d’incision
— Décaler le nœud par rapport au trait d’incision

— Rapprocher les berges en évitant leur


chevauchement
— Éviter une tension excessive du nœud
— Incision de grande étendue: suture par points interrompus:

— 1er nœud placé au milieu du trait d’incision

— Chaque point suivant au milieu des segments ainsi formés, jusqu’à la

fermeture complète de l’incision


3-2- Techniques des sutures
3-2-1- Objectifs des sutures
3-2-2- Recommandations générales
3-2-3- Sutures
a- Sutures simples
b- Sutures discontinues
c- Sutures continues
3-2-3- Différents types de sutures
a- Sutures simples
— Point en « O »
— Indications:

— Lambeau dont le décollement est peu important


— Incisions de décharge
— Crêtes édentées
— Incisions linéaires de faible étendue
— Avantages / inconvénients:

— Rapide et simple.
— Mais:
— Peut engendrer l’éversion des berges de la plaie

— Sur des zones dentées, réalisation : délicate


— Point en « 8 »
— Indications:
— Situations dans lesquelles l’accès empêche la
réalisation du point en « O »
— Lambeaux dont le décollement est peu important

— Rapprochement des berges après une extraction


— Avantages / inconvénients:
— Rapide et simple

— Tracter le lambeau
— Repositionner et maintenir les papilles dans la position
initiale.
— Interposition du fil entre les deux berges de la plaie Æ
contamination bactérienne et cicatrisation de 1ère
intention compromise
— Déconseillé pour suturer les incisions crestales et de
décharge
b- Sutures discontinues
— Point en « U » horizontal
— Indications:
— Crêtes édentées.

— Correction d’un déplacement de berges en prenant plus de tissu


d’un côté que de l’autre.

— Avantages et inconvénients:
— Simple.

— Permet de bien tracter le lambeau et d’obtenir une meilleure


coaptation des berges.
— Si le nœud est trop serré, une plicature des berges peut
apparaître.
— Point en « U » vertical
— Indications:
— Zones édentées

— Avantages et inconvénients:
— Nécessite une épaisseur suffisante des berges
— Point en « X »
— Points matelassiers:

— Objectif à tous les points matelassiers:


— Permettre une traction plus forte du lambeau
— Minimiser le risque de déchirure
— Avantage:
— Ancrage de la suture et le placage intime du
lambeau sur les structures sous-jacentes lambeau
stabilisé, résiste bien aux forces de tractions.
— Inconvénient:
— Difficulté de réalisation
— Point matelassier vertical
— Indications:
— Repositionner hermétiquement les papilles.
— Point matelassier horizontal
— Indications:

— Faible hauteur de gencive kératinisée

— Rapprochement des berges après extraction

— Espaces interdentaires larges


— Points suspendus
— Objectif :
— contourner la face linguale ou palatine d’une dent

— → éviter de traumatiser la muqueuse linguale ou

palatine.

— La tension du fil du côté lingual, sous la ligne de plus


grand contour → régler la position du lambeau
vestibulaire dans le sens vertical.
— Point suspendu simple
— Indications:

— Traction d’un lambeau vestibulaire en direction


coronaire
Techniques
Technique des sutures
-Point matelassier suspendu vertical

Indications :Repositionnement et placage du lambeau au niveau


du collet dentaire.
Techniques
Technique des sutures
-Point matelassier suspendu horizontal

Indications :Traction du lambeau


Techniques
Technique des sutures
-Suture en ancre

Indications : Zone édentée mésial ou distal à la dent → adaptation à la


dent
Techniques
Technique des sutures
Sutures continues
Ø Surjet passé
Techniques
Technique des sutures
Indications :

- Chirurgie de grande étendue.


- Chirurgie des crêtes.
- Extractions multiples.
- Incision de décharge étendue.

Avantages et inconvénients:

-Bon rapprochement des deux berges.


- Traction identique des deux côtés de la plaie, sans déformer la
plaie.
- Réalisation peut être délicate, notamment en présence d’une
faible hauteur de gencive.
Techniques
Technique des sutures

Ø Surjet simple
- La réussite de chaque étape lors d’une intervention chirurgicale →
résultat final de l’intervention → Utiliser un matériel approprié, efficace,
adapté à ses buts chirurgicaux.
- Pas de voie d’abord ni de technique de suture standard.
- Le tracé d’incision : → du secteur opératoire,
→ de la qualité des tissus environnants
→ du type d’intervention prévue.
Choix: - permettre une bonne visibilité de la zone opératoire ;
- faciliter la réalisation des sutures ;
- éviter les récessions gingivales postopératoires.

- Point de suture: Indications précise. Il doit :


- permettre un maintien stable du lambeau ;
- éviter la rétention de débris alimentaires ;
- être facile à déposer ;
- être suffisamment à distance des berges pour éviter un
déchirement
1- Brunel M. et Chavrier C. Noeuds, points et sutures en
implantologie. L’information Dentaire 2005, n° 31 : 1861-69
2- Davarpanah M. et al. La chirurgie buccale : nouveaux
concepts. Edition Cdp, paris 2005. P : 1-157
3- Gassner R. Wound closure materials. Oral Maxillofacial
Surg Clin N Am 14 (2002) 95– 104
4- Gaudy J.F., Bilweis C., lazaroo B., Tilotta F. Incisions
et sutures (Mémento). Editions CDP.Paris P 1-123
5- Jenkins W. S., Brandt M.T., Jeffrey B. Suturing
principles in dentoalveolar surgery. Oral Maxillofacial Surg
Clin N Am 14 (2002) 213–229
6- Manhès L. Incisions et sutures. Le fil dentaire 2010,
N°49 : 1-24
7-

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