Cours de Fiscalite Et Cooperation Internationale Bon
Cours de Fiscalite Et Cooperation Internationale Bon
Cours de Fiscalite Et Cooperation Internationale Bon
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Fiscalité et coopération internationale : ISC LUBUMBASHI 2024
PLAN DU COURS
CHAPITRE I. GENERALITES
CHAPITRE 2. LA DOUBLE IMPOSITION INTERNATIONALE
CHAPITRE 3 : DOMAINE D’APPLICATION DES CONVENTIONS DE NON DOUBLE
IMPOSITION
CHAPITRE 4 : LA NOTION DE RESIDENCE
CHAPITRE 5. LES CONVENTIONS FISCALES INTERNATIONALES PREVENTIVE
DE LA DOUBLE IMPOSITION
CHAPITRE 6. L’EVASION FISCALE ET LES PARADIS FISCAUX
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Fiscalité et coopération internationale : ISC LUBUMBASHI 2024
INTRODUCTION GENERALE
Le présent cours est intitulé « Fiscalité et coopération Internationale » et est
destiné aux étudiants en Troisième Bachelier en Sciences Commerciales et financières,
Mention : Fiscalité, Douanes et Accises
La matière tel que développée dans ce syllabus de cours est adaptée à la formation
de ces étudiants futurs fiscalistes et douaniers qui sont appelés à avoir des notions de base en
fiscalité et coopération internationale.
C’est ainsi que différents chapitres seront relativement développés dans cette
actuelle version, qui, du reste subira des corrections de version en version au cours de
différentes années académiques, afin que la recherche scientifique ait réellement sa raison
d’être.
Ceci étant, l’objectif général de ce cours est d’apporter à nos étudiants ainsi qu’à
nos autres lecteurs une connaissance générale et diversifiée sur la fiscalité et coopération
internationale en vue de pouvoir entrer en contact professionnel avec les milieux fiscaux ;
mais aussi et surtout, savoir déterminer les règles fiscales applicables à une situation
patrimoniale transfrontalière.
Partant de cet objectif général et du plan de ce cours, voici les objectifs
spécifiques que nous envisageons atteindre au terme de ce cours de fiscalité et coopération
internationale, pour tout étudiant qui l’aura bien assimilé ;
1°) Etre capable de définir la fiscalité et coopération internationale et maîtriser son historique
ainsi que sa raison d’être, bref, avoir la maîtrise sur les généralités du droit fiscal
international ;
2°) Avoir une connaissance sur la conception et la source de la fiscalité et coopération
international ;
3°) Avoir des notions sur la double imposition international ;
4°) Acquérir des notions sur les conventions internationales préventives de la double
imposition ;
5°) Acquérir des notions des aspects internationaux de l’évasion et des dérobé fiscales
Lors de notre exposé / apprentissage dans l’auditoire, nous allons opter pour la
méthodologie participative (expéditive et interrogative); appuyé par le partage d’expériences
(travaux dirigés) et par de travaux pratiques sur le terrain.
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CHAPITRE I. GENERALITES
La fiscalité internationale est un ensemble de règles dont les limites sont
incertaines. Selon le point de vue que l’on veut adopter, elle peut renfermer une matière
énorme, quasi illimitée, ou au contraire elle peut être réduite, si l’on aborde que certains
aspects d’une fiscalité locale dans les rapports qu’elle peut avoir avec la notion d’extranéité.
Il n’y a pas de « Code Fiscalité Internationale ». Ni dans notre pays ni ailleurs
dans le monde, même si dans certaines législations étrangères les dispositions relatives aux
aspects internationaux de la fiscalité sont, tout au plus, regroupées dans une section spéciale
de la loi fiscale.
La notion de «Fiscalité International » est relativement récente, elle a fait son
apparition à l’époque où sont conclus entre les Etats les premières conventions fiscales
bilatérales contre le risque de la double imposition. Mais les règles juridiques applicables aux
rapports internationaux en matière fiscale ne procèdent pas toutes des traités internationaux
qui sont les conventions fiscales. Elles étaient d’abord, et fondamentalement, issue des
législations nationales.
Le droit fiscal international s’alimente tout d’abord aux sources du droit fiscal
interne, mais il tend de plus en plus à devenir un droit conventionnel. Cette dualité des
sources ne doit pas faire oublier qu’une convention internationale contre la double imposition
est comme un pont jeté entre deux systèmes fiscaux. Elle n’est pas elle-même un système
fiscal complet. Généralement, la convention se trouve à la fois superposée à une partie du
droit interne et juxtaposée à l’autre partie. Les relations entre la convention et le droit interne
posent des problèmes délicats ; le recours au droit interne est le plus souvent indispensable
pour l’interprétation et l’application des conventions.
Le champ d’application de tout impôt se définit classiquement de quatre points de
vue, à savoir ceux de la matière imposable, de la personne du contribuable, du temps et de
l’espace. L’application dans l’espace suppose qu’au préalable un territoire ait été
géographiquement délimité et qu’aient été posées des règles dites de rattachement. Celles-ci
précisent le seuil à partir duquel les liens unissant à ce territoire avec une matière ou une
personne déterminée sont suffisamment étroits pour que cette matière ou cette personne y
tombe sous le coup de l’impôt.
Généralement, l’impôt sur le revenu est établi par le foyer fiscal. Mais son champ
d’application territorial est déterminé par rapport au domicile fiscal de chaque personne. Il
convient donc d’examiner la situation de chacune des personnes qui composent le foyer fiscal
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au regard des critères du domicile. Ainsi, les revenus de source étrangère du conjoint et des
enfants à charge d’un redevable domicilié par exemple en RDC ne sont compris dans
l’assiette de l’impôt que pour autant que le conjoint et les enfants sont eux-mêmes
personnellement considérés comme fiscalement domiciliés en RDC.
I.1. Définition des concepts
a) Fiscalité
La fiscalité est une affaire des personnes physiques, administratives et
particulières. Elle se définit comme étant l’ensemble des lois, des moyens permettant à l’Etat
d’alimenter la trésorerie par la perception des impôts.
En d’autre terme, la fiscalité est l’ensemble des lois, règlements et pratiques
relatifs à l’impôt.
Il est donc nécessaire de comprendre que la fiscalité est un terme générique
regroupant les impôts, les taxes et les prélèvements parafiscaux. Et la masse la plus
importante de ces ressources provient de la fiscalité. (Bernard et Al., Dictionnaire économique
et financier, éd. Seuil, Paris, 1978)
b) Politique fiscale
Elle se rapporte à l’élaboration d’un système ou d’un projet de réforme et suppose
la détermination du volume et de la structure du prélèvement obligatoire, la répartition de
leurs charges entre les agents et la catégorie sociale, la définition de leur mode de calcul et de
perception.
C’est donc cette manière disciplinaire et détaillée de directive à suivre qui
constitue la politique fiscale.
c) Réforme fiscale
Elle est la mise en œuvre des modifications ayant pour tout, d’améliorer l’activité
de recherche et de perception des ressources fiscales d’un Etat pour une meilleure rentabilité
du système qui est donc un impératif pour produire des ressources budgétaires substantielles
collectées et apportées à ces derniers.
On peut illustrer cela par la nouvelle procédure fiscale visée dans l’exposé de la
loi n°004/2003 du 13 mars 2003 portant réforme des procédures fiscale et de la loi
n°066/2003 de la même date fixant les modalités de calcul et de perceptions des acomptes et
précomptes de l’impôt sur les bénéfices et l’impôt. (Bernard et Al., Dictionnaire économique
et financier, éd. Seuil, Paris, 1978)
d) Evasion fiscale
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C’est l’action du contribuable dont le but exclusif est de se placer dans les
conditions les plus avantageuses au regard de la loi fiscale. Cet ensemble de procédure est non
réprimé par la loi.
Il y a évasion fiscale au sens propre du terme quand celui qui devrait payer un
impôt ne le paie pas, sans que la charge de celui-ci soit supportée par un tiers. Elle consiste en
outre à échapper à l’impôt en s’appuyant sur les lois. La notion d’évasion fiscale est plsus
large que celle de la fraude fiscale car cette dernière n’est qu’un cas particulier de l’évasion
fiscale.
Ceux qui la pratique agissent dans un but de détournement de la législation et
comme conséquence néfaste sur le plan fiscal, elle crée l’injustice sociale entre les
contribuables qui ont l’habitude de payer normalement leurs impôts, et rend le pays pauvre
car, il y a la diminution des recettes fiscales, la soustraction des capitaux importants à
l’économie du pays. (Bernard et Al., Dictionnaire économique et financier, éd. Seuil, Paris,
1978)
e) Fraude fiscal
La fraude fiscale est l’expression d’une insurrection de la personne physique ou
morale contre l’Etat. C’est le fait d’échapper à l’impôt en violant les lois. D’après Lucien et
Pierre Bel trame, la fraude fiscale est une infraction ayant pour but d’échapper à l’impôt ou
d’en réduire les bases. Cette volonté d’éluder l’impôt est d’autant plus grave que le préjudice
au sein de l’ensemble de la collectivité.
f) L’impôt et la fiscalité
Compte tenu de l’importance croissante du prélèvement que la fiscalité opère sur
les contribuables et les redevables, celle-ci occupe une place essentielle dans la vie
économique d’un pays.
On ne peut aujourd’hui parler de la politique économique sans faire allusion à la
fiscalité. Elle constitue la principale ressource publique, celle qui couvre plus de la moitié des
dépenses publiques.
La fiscalité joue un rôle capital dans la vie d’une société, l’analyse de son impôt
porte essentiellement sur trois points à savoir : l’allocation des ressources, la répartition des
revenus, la stabilité et la croissance économique.
g) Le droit public
Le droit public est constitué par l’ensemble, de règles régissant les rapports de
droit dans lesquels interviennent des personnes morales comme l’Etat, les collectivités local,
des institutions ou groupement spécifiquement rattaché au droit public ou des banques
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nationales. Le droit public défend l’intérêt générale avec des prérogatives liées à la puissance
publique. Il concerne les rapports entre les personnes publiques mais également entre une
personne publique et une personne privée. Il regroupe :
- Le droit constitutionnel qui organise les pouvoirs de l’Etat : parlement, gouvernement,
justice,
- Le droit administratif, qui réglemente la structure de l’administration et ses rapports
avec les particuliers ;
- Le droit fiscal, qui détermine les conditions et le montant de la participation des sujets
aux budgets de l’Etat et des collectivités publiques ;
- Le droit international public qui concerne les rapports entre les Etats et les
organisations internationales
h) Le droit privée :
C’est l’ensemble des règles juridiques applicables aux statuts des personnes
privées et aux relations qu’elles entretiennent entre elles. Il comprend :
1. Le droit civil : Branche fondamentale du droit couvrant les rapports entre les personnes
privées, ce qui regroupe l’étude des personnes, des biens, des familles, des obligations.
Le droit commun : l’ensemble des règles juridiques applicables à tous les éléments
d’une catégorie par opposition aux règles spécifiques instaurées pour chacun de ces
éléments ;
Le droit des personnes : cette matière est justifiée par le fait que les personnes
jouissent de droits particuliers, qui sont attachés à leur personne propre : ce sont les
droits de la personnalité. Il s’agit des droits au nom, du domicile, à l’image, à la
protection de la vie privée, etc. ainsi que toutes les règles juridiques que régissent la
majorité légale et les incapacités.
Le droit de la famille : le droit de la famille regroupe l’ensemble des règles de droit
qui régissent les mariages, l’union libre (vie maritale), les divers formes de désunions
(séparation, annulation, divorce) la filiation, l’autorité parentale, tutelle.
Le droit du bien : Le droit des biens s’intéresse aux relations entre personnes et biens.
Les biens sont un ensemble qui comporte tant des choses matérielles (voiture) que des
choses immatérielles (droit d’auteur) tant des choses meubles (action de société) que
des choses immeubles (appartement).
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2. Le droit commercial : C’est le droit qui s’applique aux commerçants, aux professionnelles
en relation entre eux. Le droit du commerce est moins formaliste mais plus rapide.
L’intervention du droit civil (une loi spécial déroche à une loi générale).
3. Le droit du travail : c’est l’ensemble des règles juridiques applicables en relation
individuelle et collective entre les employeurs et leurs salariés.
4. Le droit pénal : c’est l’ensemble des règles définissant les infractions et leurs sanctions.
C’est l’ensemble des règles, droit et ont pour objet la sanction des faits… Le droit pénal est
rattaché au droit privé.
i) Le droit international privé regroupe l'ensemble des lois et textes juridiques et s'occupe
des situations, relations entre des personnes privées ne vivant pas dans le même pays. Le
problème du droit international privé, c'est qu'il est souvent confronté à un conflit des lois ou
un conflit des juridictions. Il est en effet difficile de décider quel est le pays qui pourra juger
un litige.
j) Le droit international public a pour objectif de gérer les relations entre les États et les
organisations internationales en ayant pour sources écrites : les différents traités et
conventions. Il s'inspire également des principes généraux du droit, la jurisprudence et la
coutume internationale pour les sources non écrites.
k) Droit fiscal
Le droit fiscal est l’ensemble des règles de droit en vertu des quelles un Etat
prélève des impôts, c’est-à-dire impose des contributions qui ne sont pas la rémunération
d’une prestation déterminée, tandis que le droit fiscal international présente un rapport
renforcé avec le concept de souveraineté nationale s’exerçant sur un territoire (Pour une
vision politique : Ruding, « Fiscal Sovereignty in the Internal Market », Intertax, 1991, p.
249.).
Les situations génératrices de la dette d’impôt présenteront souvent un aspect
d’extranéité. Les Etats pourront ignorer celle-ci et prélever l’impôt. Ils réaliseront souvent
qu’ils ont avantage à limiter cette perception, soit unilatéralement, souvent à charge de
réciprocité, soit conventionnellement, en vertu de traités bilatéraux, voire multilatéraux.
o) Droit fiscal international
Le droit fiscal international est défini comme étant la branche du droit fiscal qui
s’intéresse aux aspects internationaux de l’impôt, ou qui traite du régime fiscal applicable aux
situations présentant un caractère d’extranéité, c’est-à-dire un rapport avec l’étranger. Cela
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veut dire également que, lorsqu’il s’agit des opérations mettant une relation deux ou plusieurs
pays (commerce international, investissement étrangers, placement à l’étranger…).
Le droit fiscal international peut encore être défini comme étant l’ensemble des
règles de droit interne ou international régissant la perception de l’impôt en rapport avec des
faits générateurs comportant au moins un élément d’extranéité.
Dans une perspective plus large, voire comparatiste, le droit fiscal international
sera l’étude des techniques juridiques appliquées à l’imposition de situations transfrontalières.
(Rép. intern.,vo « Impôts », p. 138, no 5. Cfr G. Joseph,L. Hinnekens,J. Mal herbe,J. van
Hoorn Jr., Het Belgisch internationaal belastingrecht in ontwikkeling. Nieuwe wegen voor het
Belgisch internationaal belastingrecht ?, 1993, spéc. L. Hinnekens, « De territorialiteit van de
inkomstenbelastingen op nieuwe wegen en grondslagen », pp. 3 et s).
Il s’agit là d’une problématique essentielle, notamment pour l’aménagement des
systèmes d’imposition des sociétés dans une perspective d’efficacité et d’élimination des
distorsions. (Voy. O.C.D.E., L’imposition des bénéfices dans une économie globale,
Questions nationales et internationales, Paris, 1991).
La source — loi interne ou traité international importera peu, puisque les sources de droit
proprement internationales n’ont d’effet dans les systèmes étatiques que par la réception de la
règle internationale en droit positif interne.
En revanche, certaines règles supranationales peuvent avoir un effet direct en droit interne.
Section 1. Les problèmes posés par le droit fiscal international
Il existe des tâches internationales qui devraient, en principe, être financées par
des impôts internationaux. Mais plusieurs facteurs s’opposent à leur développement tel que
nous le verrons ci-dessous.
a) La conception antérieure et originale du droit fiscal international
Les impôts internationaux pourraient se concevoir dans deux cas. D’abord pour
financer le fonctionnement des organismes internationaux tels que l’ONU et ses institutions
spécialisées (PAM, OCHA, UHCR...).
Dans cette hypothèse, il s’agirait d’appliquer, mutandis, à l’échelon international
les conceptions classiques modernes des finances publiques, en assurant par ces impôts non
seulement la couverture des charges résultant du fonctionnement des services publics
internationaux mais aussi d’aider les pays en voie de développement à se moderniser (idée
interventionniste des finances publiques).
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L’obstacle majeur à l’établissement des impôts internationaux est le refus des états
de laisser porter atteinte à leur souveraineté, le droit de lever l’impôt étant un des attributs de
la souveraineté.
Par ailleurs, l’existence d’un impôt international supposerait, pour son
recouvrement, la mise en œuvre des procédures de contraintes à l’instar de ce qui existe en
droit interne. Ici encore, l’atteinte à la souveraineté serait trop directe et trop forte.
Aussi, les états acceptent-ils seulement que le financement des organisations
internationales soit uniquement assuré par les contributions versées par les états membres,
souvent proportionnelles à l’importance de ceux-ci. Il en est de même de ce qui est
communément appelé aide au développement des états pauvres. L’assistance internationale se
matérialise sous forme de contributions ou de dons des états soit aux organismes
internationaux spécialisés dans les différentes formes d’assistance internationales, soit
directement aux pays pauvres eux-mêmes.
Le deuxième obstacle à signaler est d’ordre technique.
En effet, en droit international public, les sujets de droit sont des organismes
internationaux, des Etats ou collectivités publiques territoriales. Or, en droit fiscal
international, les contribuables sont des personnes physiques ou morales (résidents), les Etats
n’en sont que des collecteurs d’impôts.
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Le droit fiscal ignore les conflits de lois et les conflits de juridictions. Cette
règle a double signification :
a) Si une juridiction est appelée à statuer sur un litige d’ordre fiscal, elle ne peut appliquer que
la loi fiscal de son pays : inversement, une juridiction étrangère ne peut appliquer sa loi dans
un pays étranger ;
b) Une juridiction ne peut pas connaître un litige opposant un contribuable à une
administration fiscale étrangère et réciproquement.
Le droit fiscal, en revanche résout certains problèmes très importants
notamment :
a) Le problème de la jouissance des droits en matière fiscale et ; plus particulièrement la
question de l’influence et de la nationalité sur le statut fiscal des personnes physiques ou
morales ;
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1. Le droit interne :
C’est l’ensemble de règles qui, dans un état donné, préside à son organisation et
gouverne ses rapports avec les personnes physiques ou morales (ex : les collectivités
territoriales). Ce droit qui émane du processus législatif d’un pays, du gouvernement ainsi que
du parlement.
Les traités internationaux ont une autorité qui est toujours supérieure à celle des
lois internes. Cependant, ce principe de supériorité s’applique dans des conditions très
particulières en matière conventionnelle. On peut distinguer 3 grandes situations sur le plan
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3. Le droit communautaire :
Le droit communautaire est le droit qui émane des organes législatifs des
communautés.
Le Traité de Rome n’a certes donné que peu de pouvoirs à la commission des
Communautés européennes en matière d’impôts directs (principes de subsidiarité et de
l’unanimité). Mais depuis de nombreuses années – et principalement dans la perspective de la
préparation du Marché Unique et de l’introduction de l’Euro –, l’influence du droit
communautaire est devenue de plus en plus perceptible dans les relations fiscales
internationales. Le droit communautaire (notamment par le biais des règlements et des
directives communautaires) ne constituait pas, jusqu’au début des années 90, une importante
source de droit en matière d’impôt sur les revenus.
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L’approche territoriale consiste à appréhender seulement les revenus et bénéfices réalisés sur
le territoire national, l’approche territoriale permet, de par le droit interne des Etats, d’éviter
unilatéralement la double imposition internationale,
L’approche globale consiste à soumettre à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés,
le revenu ou le bénéfice mondial. L’approche globale aboutit inévitablement, dans la plupart
des cas, à une double imposition des revenus ou bénéfices, dans le sens où le même revenu ou
bénéfice est soumis, deux fois au moins, à la même nature d’impôt, une première fois dans
l’Etat de la source du revenu ou du bénéfice et une deuxième fois dans l’Etat de la résidence
du bénéficiaire.
En matière de droit commun RDCn, le législateur a opté pour l’approche globale en ce qui
concerne les personnes physiques avec un certains correctifs, et pour l’approche territoriale
pour les personnes morale.
Ainsi, une personne qui est un résident d’un état « A » et tire ses revenus, en totalité ou en
partie, dans un état « B » sera soumise à l’impôt sur le revenu dans l’état « B » a raison des
revenus réalisés dans cet état et dans l’état « A » a raison des revenus cumulés réalisés dans
les états « A » et « B ».
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Par contre, si cette personne est considérée comme un résident de chacun des deux états, en
vertu de leur législation interne respective, elle sera soumise à l’impôt sur le revenu dans
chacun d’entre eux sur la base des revenus cumulés réalisés dans l’état « A » et « B ».
Exemple :
Ils seront tous considérés comme imposables en RDC, la ou dispose de son domicile
fiscal ou de sa résidence habituelle.
ses revenus fonciers seront également imposables en France dés lorsque la source des
revenus est située en France (lieu de l’immeuble).
ses revenus d’obligation (intérêts) seront également imposable au Royaume Unis car
ils proviennent d’une source anglaise, la source des revenus est considéré comme
située dans l’état du domicile du débiteur de ces revenus.
2- Les doubles impositions économiques
Exemple :
Une société congolaise, filiale d’une société Française verse des redevances pour l’utilisation
d’un brevet concédé par la société mère Française, les redevances sont calculées par
application d’un pourcentage de 20% du chiffre d’affaire réalisé par la société congolaise au
titre de l’exploitation au Congo de ce brevet.
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A l’occasion d’un contrôle fiscale, les vérificateurs des services fiscaux congolais ont estimés
que le taux de 20% est excessif et que, eu égard aux conditions d’exploitation et au marque
d’originalité du brevet, le taux de redevance devrait être fixé à 5%. Les vérificateurs estiment
donc que le taux pratiqué est excessif et que cette situation est source d’un transfert de
bénéfices de la RDC vers la France.
Le redressement en RDC est donc source d’une double imposition économique dés lorsque les
redevances sont excessives (15%) :
Sont rejetés des charges déductibles en RDC, ce qui signifie qu’un impôt sur les
sociétés doit être payé sur ce qui est considéré en fait comme distribution de bénéfices.
Ont été soumises à l’impôt sur les sociétés en France puisque pour la société mère
comme pour l’administration Française, ces sommes sont des produits d’exploitation à
inclure dans les produits imposables.
Il ya bien double imposition, a hauteur de la quotte – part des redevances jugées
excessives et cette double imposition est économique ceci qu’elle résulte de
l’imposition de deux contribuables distincts, la société filiale RDCnne et la société
mère Française, dans deux états différentes, la RDC et la France.
1.1. Origine de la double imposition
Les raisons de la double imposition internationale doivent se trouver dans
l’application simultanée par deux ou plusieurs Etats des facteurs de rattachement personnes
ou réels évoqués ci-dessus. Dans une situation transnationale impliquant au moins deux Etats,
les deux Etats invoqueront en principe un critère de rattachement personnel ou réel dès lors
qu’un contribuable résident de l’un des Etats perçoit des revenus d’une source située dans
l’autre Etat, ou dès lors que chacun des deux Etats considère le contribuable comme étant
résident de leur Etat ou comme percevant un même revenu en provenance de son propre Etat.
On peut schématiser les situations où l’on rencontrera une double imposition de la façon
suivante (3cas) :(1) une personne (physique ou morale) résidente d’un Etat A perçoit des
revenus d’un Etat B.L’Etat A impose la personne sur son revenu mondial (y compris sur son
revenu provenant de l’Etat B), tandis que l’Etat B impose le revenu perçu par cette personne
qui trouve sa source sur son territoire(2) une personne (physique ou morale) est considérée
comme résidente de l’Etat A et de l’Etat B, en raison des critères d’assujettissement
personnels différents utilisés dans chacun de ces Etats. A titre d’exemple, l’on peut citer le cas
de l’Etat A utilise le critère du domicile, tandis que l’Etat B impose cette personne en fonction
du critère de nationalité ; les deux Etats cherchent dans cet exemple à imposer la personne est
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imposée 2 fois sur son revenu d’origine mondiale(3) la double imposition peut avoir pour
origine l’appréciation différente (ou une définition différente)d’un des 2 critères de
rattachement, soit personnel, soit réel. Ainsi une interprétation différente du critère de la
résidence fiscale peut aboutir à une situation de double imposition si cette divergence n’est
pas tranchée par une CPDI d’une façon quelconque. De même, une interprétation divergente
du critère réel pourrait se produire sur le principe de la territorialité dans 2 Etats (si chacun
considère que le revenu est produit sur sont territoire) si l’Etat A prétend taxer une situation se
produisant sur son territoire, alors que l’Etat B prétend taxer la même situation sur son propre
territoire en utilisant un autre facteur de rattachement réel. On peut souligner que si les
situations de création d’une double imposition sont les plus nombreuses à se produire dans la
réalité, il est possible que des divergences de définition ou d’interprétation aboutissent à des
situations de non imposition. Ce bref aperçu des cas de double imposition dues à des
situations transnationales montre à l’évidence que des mesures doivent être prises afin
d’éliminer ces doubles impositions. Les mesures unilatérales prises par un Etat se révèlent
souvent insuffisantes pour régler ces situations, en outre, l’Etat en question n’a souvent pas
beaucoup de raisons de prendre des dispositions de droit interne pour régler ces situations de
double imposition, considérant que le sacrifice qu’il consent est unilatéral et non réciproque.
Pour ces raisons, la solution aux problèmes de la double imposition trouve souvent sa source
dans les conventions de double imposition auxquelles les différents Etats son parties. Ces
conventions contiennent, pour la plupart, des dispositions destinées à éviter la double
imposition économique ou juridique et en vertu des CPDI chacun des Etats liés par la
convention consent à limiter la sphère de sa souveraineté fiscale et abandonne une partie de
son pouvoir d’imposition au profit de l’autre ou des autres Etats.
Exemple d’une double imposition
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général les sociétés étrangères ne le sont que pour les revenus qui ont leur source aux Etats-
Unis d’Amérique ou qui sont effectivement liés à une activité commerciale qu’elles y
exercent.
1.2. Notion de double imposition internationale
L’application concomitante de régimes fiscaux reposant à des degrés variable sur
les règles de la source, de la résidence et de la nationalité donne lieu inévitablement à des
assertions concurrentes de compétence fiscale qui entraine ce qu’il est convenu d’appeler la
double imposition internationale. La double imposition internationale a été définie comme le
résultat d’un chevauchement d’impôts réclamés par deux Etats au moins. Les raisons
suivantes ont été avancées pour justifier le cumul des impôts :
1. Deux Etats peuvent assujettir une personne (physique ou morale) à l’impôt sur le revenu ou
la fortune qu’elle possède dans le monde en raison de ses liens personnels avec ces Etats
(domicile, résidence, nationalité, lieu d’enregistrement ou siège de direction)
l’assujettissement concourent à l’impôt est dit total ;
2. Un Etat assujettit une personne à l’impôt sur le revenu ou la fortune qu’elle possède dans le
monde parce qu’elle réside dans cet Etat (assujettissement total à l’impôt) et l’autre Etat
impose la même personne pour le revenu qu’elle tire de cet Etat ou pour la fortune qu’elle
y possède (assujettissement dit limité à l’impôt) ; il y a conflit entre la résidence et la
source ou le SITUS ;
3. L’assujettissement d’une personne à l’impôt est limité dans deux Etats ; exemple le plus
fréquent : entreprise d’un Etat A ayant dans un Etat B un établissement stable qui tire un
revenu d’un Etat C ; l’assujettissement concurrent à l’impôt dans les Etats B et C est limité.
La double imposition internationale a généralement des effets défavorables, non
seulement pour le contribuable en cause, mais aussi pour les mouvements internationaux de
capitaux privés. Elle peut entraîner une répartition inéquitable de la charge fiscale selon que
les contribuables investissent ou non à l’étranger. Etant donné les taux actuellement appliqués
à l’impôt sur le revenu, l’imposition d’un même revenu par deux Etats risque de faire peser un
fardeau prohibitif sur le contribuable et de provoquer le déclin des placements étrangers. A
l’opposé, le manque de coordination risque d’entrainer, pour les revenus des investissements,
des avantages fiscaux qui n’étaient nullement prévus. Dans les deux cas, le résultat est une
distorsion d’origine fiscale dans la répartition internationale des capitaux et probablement une
perte d’efficacité dans leur utilisation à l’échelle mondiale.
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réduire l’impôt sur le revenu pour stimuler les investissements étrangers. Des clauses ont été
incluses à cet effet dans nombre de conventions bilatérales conclues par la plupart des pays
exportateurs de capitaux (notamment le Canada, la France, le Japon, la République Fédérale
d’Allemagne et le Royaume Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord) avec des pays en
développement. Cependant, les conventions signées par les Etats-Unis ne prévoient pas de
crédits d’impôts assortis de dégrèvements « doit s’appliquer aux impôts qui frappent les
investissements à effectuer dans des pays en développement seront mieux encouragés par des
subventions directes que par des stimulants fiscaux dont l’effet est indirect.
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Les non résidents sont soumis en RDC à une obligation fiscale dite limitée. Ils
sont imposables en RDC uniquement sur leur revenu de source congolaise, généralement sous
la forme de retenue à la source libératoire.
Toutefois, le revenu de source RDCnne peut échapper à l’impôt dans les cas suivants :
Il faut que cette dispense de l'impôt soit prévue par une disposition légale de droit
interne (exonération par le droit commun : Exemple l’indemnité de licenciement pour
l’étranger est un revenu non imposable selon le droit interne) ou que son imposition ne
soit pas prévue par la convention fiscale de non double imposition conclue avec le
pays de résidence du bénéficiaire ;
En présence d'une convention fiscale internationale, pour qu'un revenu de source
congolaise soit imposable en RDC, il faut que son imposition ne soit pas écartée par
une disposition de droit interne et que son imposition dans le pays de la source soit
explicitement prévue par la convention fiscale de non double imposition. la CNDI
signé entre la RDC et l’Etat de résidence d’un bénéficiaire de revenu empêche la RDC
d’imposer (donne le droit à l’Etat de résidence) ;
Pour savoir si un revenu de source congolaise versé à un non résident est imposable en RDC,
il faut suivre la démarche suivante :
S'assurer que ledit revenu est imposé par une disposition de droit interne.
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Personnes physiques : L'article 3 du code des impôts traitant des revenus des personnes
physiques dispose que l'impôt est dû par les personnes physiques non résidentes qui réalisent
des revenus de source congolaise ou qui réalisent une plus-value immobilière mais à raison
des seuls revenus ou plus-value.
Personnes morales : Les personnes morales non résidentes sont soumises, aux termes du
paragraphe Il de l'article 45 du code des impôts, à l'impôt sur les sociétés lorsqu'elles
perçoivent des rémunérations ou réalisent des revenus de source congolaise ou une plus-value
provenant de la cession d'immeubles sis en RDC.
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Aux termes de l'article 27 de la constitution, les conventions fiscales dûment ratifiées ont une
autorité supérieure à celle des lois internes sous réserve, dispose la constitution, de leur
application par l'autre partie.
En effet, la primauté des conventions internationales sur le droit interne n'est réellement
opérante que lorsqu'elle est effectivement respectée par les deux parties contractantes.
Après sa ratification, une convention fiscale internationale acquiert une autorité supérieure à
celle des lois internes dès lors qu'elle est appliquée réciproquement.
La règle de non aggravation implique que les dispositions d'une convention fiscale de non
double imposition ne doivent pas faire obstacle à l'application des dispositions fiscales de
droit commun, qui peuvent être des dispositions de droit interne spécifiques à l'imposition des
non-résidents, lorsqu'elles sont plus favorables au contribuable.
Ce principe signifie que l'impôt appliqué aux nationaux et aux étrangers se trouvant dans une
situation identique doit revêtir la même forme, que ses modalités d'assiette et de liquidation
doivent être semblables, son taux égal et, enfin, que les formalités relatives à l'imposition
(déclaration, paiements, délais, etc...) ne peuvent être plus onéreuses pour les étrangers que
pour les nationaux.
La règle de non discrimination n'interdit toutefois pas par principe qu'il soit établi une
distinction entre les résidents pour l'octroi d'avantages relatifs à leurs charges familiales
et les non résidents en réservant les déductions pour charges de famille aux seuls
résidents, quoique, une telle discrimination reste sans conséquence signifiante, dans le
contexte congolais, eu égard au caractère modique des déductions pour charges de
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famille. les non résidents ne bénéficient pas des avantages relatifs à leurs charges
familiales.
le principe de non discrimination s'applique pour les avantages fiscaux applicables aux
personnes morales de droit public exploitant des entreprises à caractère économique dès
lors qu'elles sont assimilables à des entreprises industrielles et commerciales de droit
privé.
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La personne doit disposer en RDC, à titre onéreux ou gratuit, d’une habitation principale,
c'est-à-dire elle occupe un logement en tant que propriétaire, locataire, usufruitier ou en tant
qu’occupant un logement mis a sa disposition. C’est le lieu ou le contribuable habite
normalement, c'est-à-dire le lieu de la résidence habituelle à condition que cette résidence en
RDC ait un caractère permanent.
Cette situation vise les personnes qui disposent normalement de leur lieu d’habitation
principale a l’étranger mais qui séjourne en RDC, d’une manière continue ou discontinu,
pendant une période ou des périodes dont la durée totale est égale ou supérieure à 183 jours
par année civile, c'est-à-dire du 1er janvier au 31 décembre d’une même année.
A ce titre, une personne physique qui n’a pas son habitation principale en RDC et qui séjourne
moins de 183 jours pendant une année civile alors que son séjour en RDC se prolonge l’année
suivante pour une période supérieure à 183 jours, ne sera considérée comme disposant d’une
résidence habituelle en RDC qu’au titre de la deuxième année. Au cas où son séjour en RDC
n’atteindrait pas 183 jours au cours de la deuxième année, elle ne sera pas considérée comme
disposant d’une résidence habituelle en RDC au titre de chacune des deux années, même si le
séjour en RDC dépasse, dans son ensemble, 183 jours.
Exemple :
Soit une personne physique ayant séjourné en RDC durant les périodes suivantes :
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Elle doit exercer ses fonctions ou être chargée de mission dans un pays étranger,
Elle n’est pas soumise, dans ce pays, a un impôt personnel frappant l’ensemble de ses
revenus, c'est-à-dire qu’elle est exonérée de l’impôt sur le revenu ou imposée sur une
partie de ses revenus dans le pays ou elle exerce,
2- Le critère de la résidence en droit conventionnel (Critères de rattachement)
Lorsque par application simultanée des législations internes respectives de la RDC et d’un
autre état signataire d’une convention de non double imposition, une personne physique est
considérée a la fois comme un résident des deux états, les conventions de non double
imposition posent des critères de rattachement de façon a ce que l’intéressée soit un résident
d’un seul état.
Lorsque, comme exposé ci haut, une personne est considérée comme un résident des deux
états en application de leur législation interne respective, les conventions de non double
imposition attribuent la qualité d’état de la résidence seulement a celui ou la personne
concernée dispose de son foyer d’habitation permanent.
La notion de foyer d’habitation permanent s’entend de tout lieu choisi par la personne
physique pour sa résidence habituelle et exclut donc les résidences utilisées, même
durablement, pour des considérations d’affaires ou de travail. Il s’agit en somme d’une
définition qui se recoupe avec celle donnée par la législation interne congolaise.
Aussi et dans le cas d’une personne physique qui est considérée comme un résident de la
RDC du fait simplement d’un séjour égale ou supérieure a 183 jours par année civile et qui
dispose de son foyer d’habitation permanent dans un autre état ayant conclu une convention
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de non double imposition avec la RDC, l’intéressée sera considérée comme un résident
seulement de cet autre état.
Il en est de même d’une personne physique dont le foyer d’habitation permanent est située a
l’étranger, qui exploite personnellement en RDC, d’une manière durable soit il, un commerce
ou une industrie mais qui garde son foyer d’habitation permanent dans l’état d’origine, qui ne
sera pas considérée, eu égard a une convention de non double imposition, comme un résident
de RDC, quand bien même elle ne sera considérée comme un résident eu égard a la législation
interne congolaise.
Au cas ou le critère du foyer d’habitation permanent ne peut être opérant pour déterminer
l’état de la résidence, dans la mesure ou une personne peut disposer d’un foyer d’habitation
permanent dans chacun des deux états ou ne dispose d’un foyer d’habitation permanent dans
aucun des deux états, elle sera considérée comme un résident seulement de l’état ou se trouve
le centre de ses intérêts vitaux, c'est-à-dire l’état ou sont situés ses liens personnels et
économiques.
Si la personne physique dispose d’un frayer d’habitation permanent dans les deux états ou si
elle ne dispose d’un foyer d’habitation permanent dans aucun d’entre eux ou que l’état ou est
situé le centre des intérêts vitaux ne peut être déterminé, la personne physique sera considérée
comme un résident seulement de l’état ou elle séjourne habituellement, c'est-à-dire l’état ou
elle séjourne le plus, même dans des endroits différents.
D- Le critère de la nationalité
Au cas où les critères précédant sont inopérant dans leur ensemble, les autorités compétentes
des états contractants tranchent la question d’un commun accord pour rattacher, du point de
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vue résidence, la personne physique à l’un seulement des deux états, dans le cadre d’un
accord amiable.
Exemple :
Soit une personne de nationalité congolaise travaillant en Belgique n’ayant pas une habitation
principale en RDC mais qui a réalisé en 2006 des revenus de source congolaise s’élevant à
30.000 USD.
Supposons que cette personne aurait réalisé également en 2007 des revenus nets de source
congolaise, provenant des fonds déposés dans une banque, et des revenus nets de source
Allemande provenant du loyer d’un immeuble situé en Allemagne qui s’élèvent
respectivement à 15.000 USD et 100.000 USD.
3 - Dans le cas où cette personne séjournerait en RDC pendant une période allant du 1er Avril
2006 jusqu’au 31 Mai 2007, déterminez le revenu net imposable au titre des deux années
2006 et 2007 ?
4 - Si le séjour s’étalait du 1er Avril 2006 jusqu’au 31 Octobre 2007, quel serait le revenu net
imposable au titre de 2007 ?
NB : La convention RDC Allemande de non double imposition prévoit que les revenus des
immeubles situés en Allemagne demeurent soumis à l’impôt dans ce pays.
Correction :
Année 2006 :
Revenus de source congolaise : 30.000 USD, donc les revenus imposables s’élèvent à 30.000
USD.
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3 – dans le cas où cette personne séjournerait en RDC pendant une période allant du 1er Avril
2006 jusqu’au 31 Mai 2007, l’imposition sera déterminé somme suit :
Année 2006 :
Année 2007 :
4 – dans le cas ou il séjourne en RDC pendant une période allant du 1er Avril 2006 jusqu’au
31 Octobre 2007, le revenu net imposable au titre de 2007, sera déterminé somme suit :
Normalement ses revenus imposables seront de 15.000 + 100.000 = 115.000 USD, Cependant
et conformément aux dispositions de la convention congolo - Allemande, les revenus de
l’immeuble demeurent soumis en Allemagne.
Cette expression désigne « tout local, matériel ou instalation utilisés pour l’exercice des
activités de l’entreprise » peu importe la situation juridique de l’entreprise (propriétaire,
locataire) des lorsqu’elle peut avoir la disposition de cette instalation.
Selon les commentaires de l’OCDE, une place sur le marché, ou un emplacement, sont des
installations, il peut s’agir également d’une instalation dans des locaux d’une autre entreprise.
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B- La fixité de l’instalation
L’instalation doit être établie en un lieu précis, avec un certain degré de permanence. Il
résulte de cette interprétation souple, l’exclusion de la catégorie des établissements stables des
installations d’affaires qui ont été créées à des fins purement temporaires. Seulement si leurs
durées d’activités seraient prolongées, elles pourront être considérées comme établissement
stable.
L’appréciation doit donc se faire en fonction des caractéristiques des activités en cause.
Selon le commentaire du modèle de l’OCDE « l’instalation fixe d’affaire » doit être utilisée
en totalité ou en partie pour l’exercice de l’activité de l’entreprise, cela veut dire en fait que
cette instalation doit contribuer à la réalisation de l’objet de l’entreprise de manière directe ou
même indirecte.
Ce la signifie dans la plupart des cas, que l’activité de l’entreprise est exercée, dans cette
instalation fixe d’affaires, par des personnes qui dépendent, d’une manière ou d’une autre, de
l’entreprise. Un atelier ou une usine désaffectée ne sont pas des lieux d’exercice d’activités :
ce ne sont donc pas des établissements stables.
Un siège de direction c'est-à-dire d’un lieu ou une entreprise prend certaine décision.
Une succursale : faute de définition conventionnelle de cette notion, il convient de se
reporter au droit interne des états, et d’appliquer la définition générale de
l’établissement stable.
Un bureau : c’est une notion vaste qui obéit aux mêmes régimes que les sièges de
direction ou succursales. D’où l’inclusion des bureaux de vente, et l’exclusion des
bureaux d’achat ou de simple bureaux de liaison.
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Une usine ou un atelier ne sont des établissements stables que s’ils sont en
exploitation.
Une mine, un puits de pétrole ou de gaz, une carrière ou tout autre lieu d’extraction de
ressources naturelles. L’expression « ressources naturelles » doit être entendue au sens
large : elle inclut par exemple les hydrocarbures (sur terre ou mère).
B- Les chantiers
Les opérations temporaires de montage ou les activités de surveillance s’y rattachant sont
imposables dans le pays dans le quel elles sont réalisées lorsque :
Toutes les conventions de non double imposition conclues par la RDC stipulent que « le
bénéfice d’un établissement stable est celui que cet établissement aurait pu réaliser s’il avait
constitué une entreprise distincte et séparée exerçant des activités identiques ou analogues
dans des conditions identiques ou analogues et traitant en toute indépendance avec
l’entreprise dont il constitue un établissement stable ».
Ce principe conduit à conclure que les conventions de non double imposition traitent
l’établissement stable comme une entité fiscale à part entière, même s’il est dépourvu de la
personnalité morale et ne dispose pas de patrimoine distinct de celui du siège central.
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A- Principe général
La plupart des conventions de non double imposition conclues par la RDC, stipulent que les
bénéfices d’une entreprise d’un Etat contractant réalisés dans l’autre Etat contractant sont
imposables dans cet autre Etat mais uniquement dans la mesure où ils sont imputables à un
établissement stable.
Dans le but d’éluder l’impôt, une entreprise résidente d’un Etat peut créer un établissement
stable dans un autre Etat, qui aura pour objet non pas de réaliser des bénéfices mais de
contrôler les intérêts économiques de l’entreprise dans cet autre Etat. La vente de
marchandises ou de services sera assurée directement à partir du siège central.
La force attractive partielle, prévue par le modèle de convention de non double imposition de
l’ONU, consiste à imputer à un établissement stable situé dans un Etat, les bénéfices réalisés
directement par son intermédiaire ainsi que ceux provenant des ventes, faites directement par
le siège central de l’entreprise, des produits de même nature que ceux vendus par
l’établissement stable ou ceux provenant de toutes autres activités commerciales réalisées
directement par le siège central de l’entreprise dans l’Etat où l’établissement stable est situé et
qui sont de même nature que les activités exercées par l’établissement stable.
Toutefois, les bénéfices réalisés directement par le siège central qui ne sont pas en rapport
avec l’objet de l’entreprise demeurent régis par le droit commun et les autres dispositions de
la convention tels que les dividendes, les intérêts, les redevances et les gains en capital.
La force attractive globale, consiste à rattacher à un établissement stable situé dans un Etat
tous les bénéfices réalisés dans cet Etat, directement par l’intermédiaire de cet établissement
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stable ou sous d’autres formes (Cette notion n’est pas prévue ni par le modèle de l’OCDE ni
par le modèle de l’ONU).
Toutes les conventions de non double imposition conclues par la RDC prévoient des
dispositions selon lesquelles, les dépenses engagées aux fins de l’activité exercée par
l’établissement stable, y compris les dépenses effectives de direction et les frais généraux
réels d’administration sont déductibles pour la détermination du bénéfice imposable qui
peuvent être réparties comme suit :
L’établissement stable peut passer parmi les charges déductibles, une quote–part des frais
généraux du siège (la rémunération de la direction générale, les frais généraux
d’administration …) qui peut être déterminée à partir du chiffre d’affaires de l’établissement
stable par rapport au chiffre d’affaires global de l’entreprise ou à partir du bénéfice net ou du
bénéfice brut de l’établissement stable par rapport au mêmes bénéfices de l’entreprise mère
ou à partir des immobilisations de l’établissement stable par rapport aux immobilisations
totales de l’entreprise mère. La quote-part peut être déterminé en appliquant la formule
suivante :
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des pays de résidence qu’ils appliquent des dégrèvements sous forme de crédit pour impôts
étrangers ou d’exonération d’impôt sur les revenus de source étrangère.
Au départ, les conventions fiscales visaient presqu’exclusivement à résoudre le
problème de la double imposition. Les entreprises multinationales faisaient face à des risques
importants de double imposition, car rares étaient les pays qui accordaient unilatéralement un
dégrèvement pour double imposition, et les réseaux de conventions commençaient tout juste à
voir le jour. Les solutions qu’offrent les conventions à la plupart des principaux problèmes de
double imposition ont toutefois été formulées au milieu du XXe siècle et sont à présent
généralement acceptées par les États lorsqu’ils adhèrent aux conventions fiscales. L’exception
majeure est le problème de la double imposition découlant de l’absence de conformité dans
l’application par les pays du principe de pleine concurrence lorsqu’ils fixent les prix des
transferts pour les transactions entre personnes apparentées.
L’accent qui a traditionnellement été mis sur l’élimination de la double imposition
ne doit pas faire perdre de vue le fait que la plupart des conventions fiscales ont un autre
objectif opérationnel tout aussi important, à savoir la prévention de la fraude et de l’évasion
fiscales ou double non-imposition. Autrement dit, le principe fondamental est que les
conventions devraient s’appliquer de manière à ce que les revenus soient imposés une fois et
une seule fois. Cet objectif est la contrepartie de l’élimination de la double imposition. Tout
comme la double imposition constitue un obstacle injustifié au commerce international, la
tolérance de la fraude et de l’évasion fiscales introduit un élément d’incitation injustifié dans
les échanges internationaux. Si l’élimination de la fraude et de l’évasion fiscales constitue un
objectif de la plupart des conventions fiscales qui est reconnu aussi bien par l’Organisation
des Nations Unies que par l’OCDE, il n’y a pas beaucoup de dispositions dans les
conventions fiscales typiques qui sont de nature à réaliser cet objectif.
Outre les deux principaux objectifs opérationnels susmentionnés, les conventions
fiscales ont plusieurs autres objectifs subsidiaires. L’un de ces objectifs est l’élimination de la
discrimination à l’égard des nationaux étrangers et des non-résidents. Tout pays qui conclut
une convention veut s’assurer que ses résidents qui opèrent dans l’autre État contractant sont
traités de la même manière que les résidents de cet État qui exercent des activités similaires.
Un deuxième objectif subsidiaire est de faciliter la coopération administrative entre les États
contractants. Cette coopération administrative a trois principales dimensions, à savoir
l’échange de renseignements, l’assistance en matière de recouvrement des impôts et le
règlement des différends.
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s’appliquera également aux deux États contractants. Cette obligation réciproque s’applique
aux deux États, quel que soit l’importance des flux de dividendes entre ces États; en d’autres
termes, l’article 10 (et les autres dispositions distributives du traité) s’applique de la même
manière aux deux États, même lorsque la convention est conclue entre un pays développé et
un pays en développement et que les sociétés résidant dans le pays en développement payent
beaucoup plus de dividendes aux actionnaires résidant dans le pays développé que l’inverse.
De même, les dispositions administratives des conventions fiscales (celles qui concernent, par
exemple, l’échange de renseignements et l’assistance en matière de recouvrement des
impôts), sont elles aussi censées être d’application réciproque.
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modifié, même sur des points majeurs, pour autant que les États contractants y consentent. Il
arrive souvent qu’une convention fiscale
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relatifs aux articles du modèle de convention, les pays peuvent indiquer quelles dispositions
ils n’ont pas l’intention d’insérer dans leurs conventions fiscales. La plupart des pays ont
formulé des réserves sur telle ou telle disposition. Par exemple, plusieurs pays ont émis des
réserves sur l’article 12 relatif aux redevances en indiquant leur intention de les imposer à la
source. Les commentaires du modèle de convention de l’OCDE s’accompagnent également
d’observations formulées par les pays sur certaines dispositions.
Les observations servent à marquer un désaccord avec l’interprétation des
dispositions du traité donnée dans les commentaires. Le pays qui formule une observation ne
rejette pas la disposition du modèle (autrement dit, il ne formule pas de réserve). L’objet
d’une observation est d’indiquer que le pays insérera la disposition en question dans ses
conventions mais qu’il en fera une interprétation et une application différentes de celles
indiquées dans les commentaires.
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Pour y parvenir, trois grands groupes d’acteurs entrent en jeu avec une diversité
de mécanismes. Ces trois grands groupes d’acteurs sont à l’origine de l’évasion fiscale. Tout
part des sociétés multinationales, qui contactent des comptables, des juristes d’affaires, des
banquiers, qui les aident à éviter l’imposition, en transférant tout ou partie de leurs actifs vers
les pays dits paradis fiscaux, où sont convoyés les biens, matériels mais surtout immatériels
(du fait de la facilité de transfèrement), avec l’appui de sociétés dites «écran». Ainsi, ces
différents acteurs peuvent conserver de l'argent hors du circuit bancaire, en espèces ou en
métaux précieux, ne laissant pas de trace des transactions. Ils peuvent changer de nationalité,
en prenant celle d'un pays fiscalement plus attrayant, comme le Canada, le Belize, Malte,
Andorre, Saint-Kitts-et-Nevis, les Îles Caïman, la Suisse.
L’évasion fiscale peut également se faire à partir des capitaux d’assurance-vie,
avec les investissements détenus au nom de la compagnie d'assurance, ce qui libère le
contractant de l'obligation de déclarer le compte, tout en lui permettant de contrôler les actifs
et les placements. Nous pouvons aussi citer, la fiducie (trust ou holding internationale), qui
fonctionne selon le principe du paravent, via un don d'un constituant (settlor) qui se défait de
sa fortune, au profit d’un mandataire (trustee) qui la gère pour ses bénéficiaires, par exemple
des organismes de charité. Tout le travail des conseillers qui font ces «montages financiers»,
consiste à compliquer la circulation monétaire, par des trajets complexes, et à opacifier le
schéma global, de sorte qu’au final le mandataire ne soit plus qu'un «prête-nom», et le
constituant le véritable ayant droit.
A ce jour, l’évasion fiscale fait perdre aux Etats-Unis, environ 330 milliards de
dollars par an (16 % des impôts fédéraux), 40 à 50 milliards d'euros par an (3 % du PIB) pour
la France, environ 97 milliards de livres pour la Grande-Bretagne... Malheureusement,
l’Afrique quant à elle, reste sous-équipée pour pouvoir évaluer l’impact du phénomène, en
termes de manque à gagner. En attendant un éventuel secours, elle va continuer à subir.
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de l’absence ou de la faible imposition par le fait que les résidents ne perçoivent bien
souvent que très peu de revenus, il n’est donc administrativement et fiscalement pas
nécessaire d’exiger le paiement de l’imposition.
La stratégie commune en matière fiscale des paradis fiscaux, est de collecter plus
de revenus par le biais des droits de douane, des licences et des honoraires.
En outre, il se peut également que le territoire soit soumis à un impôt assez élevé,
mais que ce taux se voit largement diminué lorsque les revenus sont issus de source étrangère,
ou bien, le taux d’imposition peut être fixé à un faible niveau pour avantager certains types
d’opérations.
L’absence de transparence : les législations fiscales ne sont pas faites de manière
ouverte de sorte que les autorités fiscales ne puissent pas avoir accès facilement aux
informations sur les contribuables (pratique stricte du secret bancaire).
Les lois, ou pratiques administratives empêchent un véritable échange de
renseignements avec les autres administrations en ce qui concerne les contribuables qui
bénéficient d'une imposition inexistante ou insignifiante : si un pays demande à un paradis
fiscal des informations concernant une situation fiscale, ce deuxième pays n’est pas dans
l’obligation de les fournir (secret bancaire).
L’acceptation d’absence d’activité substantielle : On peut y trouver uniquement des
investissements et des transactions. On peut également préciser qu’il est généralement
assez aisé de s’installer ou de créer une société dans un paradis fiscal.
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Suisse, le Luxembourg… Cette condition permet de maîtriser les différents risques que
peut rencontrer un investisseur.
La liberté des changes et des mouvements de capitaux : De nombreux paradis fiscaux
mettent en œuvre un double système de contrôle monétaire qui consiste à effectuer des
contrôles (monétaires) uniquement auprès des résidents. On retrouve ici l’intérêt des
paradis fiscaux dont le but est d’attirer les flux de capitaux étrangers. Par ailleurs, les
paradis fiscaux sont dans l’obligation de rattacher leur monnaie à paradis fiscal des
informations concernant une situation fiscale, ce deuxième pays n’est pas dans
l’obligation de les fournir (secret bancaire).
L’acceptation d’absence d’activité substantielle : On peut y trouver uniquement des
investissements et des transactions. On peut également préciser qu’il est généralement
assez aisé de s’installer ou de créer une société dans un paradis fiscal.
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Pays-Bas
0% 0%
France 5% Pologne
Concernant l’avoir fiscal, celui- ci est parfois transféré à des actionnaires non
résidents, si une convention fiscale le prévoit. Mais il n’est pas transféré, en principe, lorsque
l’actionnaire contrôle à plus de 10% le capital de la société française. Dès lors, des montages
peuvent être envisagés pour fractionner les participations afin de rester en deçà des seuils et
de bénéficier de l’avoir fiscal ( par l’apport de capital à une filiale par exemple). Sauf abus de
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droit, ce genre de montage n’est pas facile à critiquer si les conventions fiscales ne
contiennent pas elles-mêmes des dispositions anti-abus.
3. Sociétés écrans
Mécanisme qui consiste à établir une société écran ou une société relais dans un
paradis fiscal, la fonction de cette société est d’encaisser des revenus et de les mettre à l’abri
de la fiscalité applicable dans l’Etat de résidence du bénéficiaire. Le revenu est ainsi soustrait
à l’imposition dans le pays de résidence du bénéficiaire du simple fait de l’interposition d’une
société écran entre lui-même et le tiers qui verse les revenus. L’avantage fiscal n’existe
qu’aussi longtemps que le revenu n’est pas distribué (taxation au jour du rapatriement
seulement). Mais le contribuable peut ne pas se faire distribuer ce revenu et mettre en place
d’autres stratégies pour se constituer un avantage définitif et éviter l’imposition des revenus
distribués sous forme de dividendes.
Ex. de mécanismes de « dissimulation secondaire » : réinvestissement à l’étranger des
sommes mises à l’abri…
5. Manipulation de prix
On cherche à majorer ou diminuer les prix de ses importations pour transférer les
profits dans un pays où ils seront moins taxés.
Cette pratique relève d’un transfert irrégulier de bénéfices.
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7. Division du revenu
Division artificielle de son revenu par un contribuable, entre différents Etats, pour
échapper à l’impôt. Schémas mis en place pour faciliter la fraude et rendre plus difficiles les
contrôles fiscaux du fait de la multiplicité des sources.
Mais lorsque les Etats sont liés par une convention fiscale, il existe des mécanismes
d’échanges des renseignements qui permettent à l’Etat de la résidence de connaître les
revenus perçus dans l’autre Etat, ce n’est pas la cas avec les paradis fiscaux, mais il existe
beaucoup de situations où la division artificielle du revenu ne passe pas par un paradis fiscal.
8. Sur/sous capitalisation
Certaines filiales sous-capitalisées peuvent être utilisées à des fins de « tax
planning ». Il en est de même avec les sociétés surcapitalisées établies dans un pays à fiscalité
privilégiée.
Ex : une banque française qui surcapitalise une filiale installée dans un paradis fiscal, la filiale
est utilisée ensuite pour financer les activités de la banque française qui emprunte des fonds à
sa filiale et lui verse des intérêts déductibles. La banque française utilise ensuite ces fonds
d’emprunt pour les reprêter, en prenant une marge bénéficiaire, à un résident en Allemagne
(pas de retenue à la source). L’impôt global se réduit à ce qui est dû en France sur la marge
bénéficiaire prise par la banque française, pas de retenue à la source ni en France ni en
Allemagne et pas d’impôt ou presque pas sur les sociétés dans le paradis fiscal.
A. Dispositions générales
2. L’abus de droit,
Actes qui dissimulent la portée véritable d’un contrat ou d’une convention à l’aide
de clauses qui donnent ouverture à des droits d’enregistrement ou à une taxe de publicité
foncière moins élevés, ou qui déguisent soit une réalisation, soit un transfert de bénéfices ou
de revenus etc.
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L’administration fiscale doit soit démontrer que le contrat n’est pas réel (opération
fictive), soit démontrer que l’acte ou la structure a un but exclusivement fiscal. Ces opérations
sont constitutives d’abus de droit lourdement sanctionnable pénalement.
Ex. : le fait de transformer une société n’est pas sanctionnable, mais s’il y a une
retransformation après la cession, il peut s’agir d’une opération à but exclusivement fiscal
abus.
Section 3. L’optimisation fiscale
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- L’Etat de résidence
- Le mécanisme
3ème règle : la justification économique
Toute installation étrangère, toute utilisation d’un mécanisme international et d’une manière
générale toute intervention à l’international doivent être justifiées au plan économique afin de
réduire les risques de remise en cause.
4ème règle : la vraisemblance et le caractère raisonnable
L’expérience montre qu’en cas de conflit, les tribunaux sont sensibles au caractère
raisonnable et vraisemblable des situations et donc des dossiers. Cet exercice est d’autant plus
nécessaire que dans une situation transfrontalière chaque Etat est susceptible d’avoir des
différents.
5ème règle : s’assurer du dialogue fiscal international
Le juriste-fiscaliste dit international doit certes examiner un problème avec ses reflexes de
droit interne, mais immédiatement après en adoptant les reflexes d’une culture étrangère, celle
de l’Etat étranger.
6ème règle : la flexibilité alliée nécessaire de la pérennité
La mise en œuvre d’un investissement exige d’imaginer les modifications qui pourraient
intervenir dans les régimes fiscaux puisque le monde international est en perpétuel
mouvement. Cet exercice étant impossible par construction, il est essentiel que les modalités
de réalisation d’une opération soient simples pour permettre des amendements (principe de
KISS : Keep it simple and Stupid).
7ème règle : l’optimisation fiscal (tax planning)
Le juriste-fiscaliste doit être en mesure grâce à la connaissance des règles de son Etat, à la
culture supranationale, aux règles conventionnelles et aux règles des Etats étrangers
d’optimiser la situation fiscale des contribuables en leur permettant, grâce à la combinaison de
ces règles de supporter une charge fiscale minimum (le « tax planning » ou optimisation
fiscale). Ce reflexe doit être permanent mais pas forcément prioritaire car tout investissement
doit être justifié économiquement.
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BIBLIOGRAPHIE
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