Bac Blanc Séries F Et G 2024

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EXAMEN BLANC DEPARTEMENTAL DU BORGOU

Année scolaire : 2023 - 2024


Matière : Français Niveau : BAC
Série : F & G Durée : heures

Sujet 1 : Contraction de texte

Texte :

Au moment où l’Occident entre dans l’ère des « auto-route de l’information », on dénombre encore
dans le monde 600 000 établissements humains sans électricité. Alors que dans les pays du Nord
industrialisé, c’est par millions qu’on compte les hommes et les femmes qu’une formation universitaire
n’a pas mis à l’abri du chômage, les pays du Sud comptent 900 millions d’analphabètes, obligés de
travailler dans des conditions déplorables.

Tant que la brèche s’élargissant, l’équilibre de note société planétaire deviendra de plus en plus
précaire. Car le même progrès scientifique et technologique qui a permis au Nord industrialisé d’accéder
à l’opulence a dramatiquement accru l’interdépendance des nations. Aujourd’hui plus que jamais le
monde est un tout.

L’exode provoqué par la sécheresse ou la guerre dans un pays d’Afrique ne peut laisser indifférents ses
voisins européens, qui voient là un facteur d’aggravation de la crise structurelle de leur économie et
constatent que le problème du chômage est rendu encore plus aigu par une immigration massive et
incontrôlée. Et la relation inverse est tout aussi vraie : la fermeture d’une usine ruinée par la crise en
Amérique du Nord ou en Australie peut signifier la perte de ses moyens de subsistance pour un paysan
d’Amérique du Sud ou un mineur d’Asie centrale.

Rien n’illustre mieux cette interdépendance que les problèmes d’environnement. L’abus des engrais
chimiques, l’accumulation des déchets nucléaires, la pollution de l’atmosphère, de l’eau, du sol, la perte
de la biodiversité, l’épuisement de certaines ressources non renouvelables, autant de périls qui menacent
la planète tout entière, parce que la détérioration du milieu naturel ne connait pas de frontières.

C’est la conception même du progrès et du développement qui a prévalu jusqu’à une date très récente
qui doit être révisée de fond en comble. C’est que le développement se résume à la croissance
économique et qu’il suffit d’améliorer les indices de la production industrielle et la consommation
d’électricité pour qu’un pays se modernise et que ses habitants vivent mieux. Cette idée fausse revient à
imposer partout des formules de développement qui ne tiennent pas compte des particularités historiques,
culturelles ou psychologiques des peuples auxquels on les applique.

L’une des conséquences de cette aberration est le pris moral et matériel, extrêmement économique,
imposées par les institutions financières internationales.

Surtout ne nous laissons pas séduire par le chant des sirènes de la consommation illimitée. Après le
communisme, c’est du consumérisme que nous devons nous libérer aujourd’hui. L’idée que la
consommation peut augmenter indéfiniment est tout simplement indéfendable. Le risque d’épuisement
des ressources non renouvelables, la nécessité d’éviter la pollution et la dégradation de l’environnement,
les menaces qui pèsent sur la couche d’ozone et le bien-être des générations futures, ainsi que sur notre
patrimoine naturel et culturel, nous interdisent absolument d’ériger une telle conception de la croissance
en idéal pour le siècle à venir.

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A cette illusion, nous devons opposer le concept d’un développement intégré, soutenu et respectueux
de l’environnement, d’une consommation axée sur la quantité, d’une réhabilitation des valeurs de l’esprit
afin de redéfinir les priorités de notre société, de privilégier les notions de frugalité humaine et de
discipline écologique. Dans les décennies à venir, le concept de qualité de la vie sera de plus en plus lié à
l’idée d’austérité et de respect de l’environnement.

Le rêve de Nabuchonodosor s’achève ainsi : « Sans qu’une main l’ait lancée, une pierre vint frapper la
statue aux pieds d’argile et la détruisit ». Notre civilisation- cette mécanique aux rouages
extraordinairement complexes qui a obtenu d’étonnants résultats dans les domaines les plus divers de l’art
et de la science, de l’industrie et de la culture, ressemble au colosse biblique.

Si nous ne corrigeons pas de manière radicale les déséquilibres qui la menacent, si nous ne parvenons
pas à une cohabitation pacifique de tous les hommes et de tous les peuples dans la justice et la dignité, si
nous ne sommes pas capables de léguer aux générations à venir une planète habitable, nous ressemblerons
chaque jour davantage à cette statue aux pieds d’argile à la merci du moindre projectile que le hasard
aveugle lancera contre nous.

Federico MAYOR, Le courrier de l’UNESCO, avril 1995.

1- Résumé :

Ce texte comporte environ 700 mots ; résume-le en 175 mots avec une marge de tolérance de 10% en
plus ou en moins. Tu préciseras à la fin de ton travail le nombre exact de mots utilisés.

2- Vocabulaire

En te fondant sur le contexte de leur emploi, explique chacune des deux expressions soulignées dans le
texte.

- le chant des sirènes de la consommation

-développement intégré.

3-Discussion

Dans son article, Fédérico Mayor écrit : «…le même progrès scientifique et technologique qui a permis
au Nord d’accéder à l’opulence a dramatiquement accru l’interdépendance des nations. »

Commente cette réflexion.

Sujet 2 : Commentaire composé

Texte :

Ainsi pour que la barrière du métro tourne et vous laisse passer, il lui faut ses dix ou vingt francs ; pour
que le jus de fruit ou le quart de poulet sorte de sa cage vitrée, il lu faut la pièce exigée. Le citoyen
américain est mis en face de la machine qui ne raisonne pas. Il lui est montré par ce biais me vidage qu’il
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est en train de se donne. Vos pleurs, vos soifs, votre faim ne la touchent pas. Elle est la machine.
Gardienne vigilante des victuailles, elle obéit aux consignes données. Sentinelle avancée du mur. Sourde
et pas charitable. Aveugle au surplus, et parlant un langage incompréhensif. Avez-vous la pièce exigée ?
Alors avec une indifférence révoltante, d’un geste hautain, elle pousse devant vous, on dirait du pied, le
jus de fruit ou le quart de poulet. Au prochain client ! On ne lui a pas encore appris à plaisanter, à sourire,
à discuter. Ce serait perdre de temps. Une machine ne sourit pas, elle accomplit sa tâche, gagne sa journée
tout comme la bonne qui essuie les tables. Nul n’a le sourire. Même nomenclature. Tous des machines.

Bernard B. Dadié, Patron de New-York

Tu feras de ce texte un commentaire composé que tu organiseras à ton gré. Tu pourras montrer par
exemple comment Bernard B.Dadié fait la satire du machinisme.

Sujet 3 : Dissertation

Dans son ouvrage Le planificateur de l’apprenant et la morale du jour, Babatundé Rasaki


OLLOFINDJI écrit : « La plus belle décoration, la meilleure croix de mérite est celle que donnent une
conscience morale propre et le zèle pour la cause de la justice »

A la lumière de tes lectures et sur la base de tes observations de l’actualité nationale et internationale,
commente puis discute cette réflexion.

Proposition des corrigé-type

Sujet 1 : contraction de texte

1- Résumé du texte.

Idées développées

Paragraphes 1-2 : L’écart considérable observable entre les pays riches et les pays pauvres dans presque
tous les domaines lie paradoxalement leur destin.

Paragraphes 3-4 : Le malheur dans un pays pauvre a un effet boomerang sur les pays riches et vice-versa,
quel que soit l’endroit où l’on se situe. Cette interaction s’observe principalement dans les domaines de
l’écosystème qui ne connaissent nullement des frontières.

Paragraphes 5-6-7 : La définition du développement servie par les magnas financiers, fondée sur la
production et la consommation continues des biens, nuit à tout point de vue. Elle doit donc être revue
pour intégrer les spécificités propres à chaque peuple.

Paragraphes 8-9-10 : Le progrès adapté à l’environnement et aux valeurs éthiques et sociales fondées sur
la mesure sera la prochaine bataille. La fragilité de notre flatteur univers hyper-mécanisé est manifeste et
risque de donner raison à la prophétie de Nabuchodonosor si nous ne travaillons pas à préserver une
nature saine et à instaurer un climat sécuritaire serein pour la postérité.

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2- Vocabulaire :

Le chant des sirènes de la consommation illimitée : la publicité tapageuse sur les bienfaits de l’abondance
et du gaspillage

Développement intégré : progrès ou avancée qui tient compte des spécificités de chaque milieu humain,
de son histoire, de ses valeurs et objectifs.

3- Discussion :

Compréhension du sujet

Le sujet pose le problème de la communauté de destins qui est désormais celle des pays riches et des
pays pauvres à cause des avancées technologiques.

Quelques idées.

- Si on parle aujourd’hui de « village planétaire », c’est à cause du développement de la science qui a un


caractère universel, intemporel et anti-racial. La pandémie de la COVID n’a pas fait cas d’une race ou
d’une région dans ses actions funestes.

- Pays riches et pays pauvres ne peuvent plus se passer l’un de l’autre : sans les ressources minières des
pays pauvres, les découvertes des pays riches resteraient de « belles pièces de musée ».

- Les pays du sud constituent un vaste marché d’écoulement des productions industrielles des pays riches
qui n’arrivent pas à consommer leurs surplus de production. Ces productions sont bien estimées par les
populations bénéficiaires car améliorant de bien des manières leurs conditions de vie.

- La destruction de la couche d’ozone due aux effets de la science et de la technique a des impacts sur
l’ensemble de la planète : la montée de la chaleur et la fonte des glaciers dont les conséquences
immédiates sont la montée du niveau des mers et des océans touchent tous les pays du monde.

- Si la science et la technique sont judicieusement utilisées, l’univers entier en tirera un grand profit ; mais
si au contraire, elles sont mal utilisées, les conséquences toucheront aussi tout l’univers.

Vu tout ce qui précède, pays riches et pays pauvres sont interdépendants et ceci à cause d la science.

Sujet 2 : Commentaire composé

Compréhension globale du texte : Le narrateur en visite dans une ville américaine assiste aux manèges
savants des insensibles machines qui transforment aussi les comportements des hommes de ces milieux.

Centres d’intérêt possibles :

-la robotisation ;

-le mercantilisme effréné ;

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-les tares du machinisme ;

-la perte des valeurs humaines ;

-le temps ;

-l’absence de chaleur humaine ;

-un espace déshumanisé…

Quelques idées à titre illustratif :

Les tares du machinisme

La machine est intransigeante : « il lui faut… ». Ce verbe défectif a valeur d’obligation pour quiconque
recourt à elle ;

Elle est insensible : l’énumération des noms « pleurs, soifs, faim » dans cette phrase négative n’émeuvent
guère la machine programmée pour exécuter des actes prédéfinis. Ces noms précédés de possessifs de la
deuxième personne « vos, votre » expriment les difficultés de l’homme auxquelles la machine reste
sourde.

Elle est froide : la machine ne connait personne ; elle ne connait que ce qui la fait fonctionner : « la pièce
exigée ». Démunie de sang et de chair, la machine n’a pas les attributs humains d’empathie, de
convivialité : « une machine ne sourit pas ».

Le mercantilisme effréné :

En fait il s’agit beaucoup plus de la gestion du temps. Dans les milieux hautement mécanisés, le temps
semble ne plus suffire à l’homme devenu une machine à production : « Au prochain client ! » Cette
phrase nominale à valeur impérative justifie l’empressement qui caractérise ce milieu où le mot « client »
indique le type d’activité exercée. Le recours à la machine n’est que la manifestation d’un souci de
toujours gagner plus en dépensant moins. Il s’agit ici de l’expression du capitalisme sauvage.

Sujet 3 : Dissertation

Compréhension générale du sujet.

Cette pensée de Babatoundé Rasaki OLLOFINDJI stipule que la meilleure reconnaissance sociale est
celle qu’octroie un état d’esprit fait de probité et de justice.

Quelques idées :

I-explication et illustration de la pensée.

- Dans tous les pays et dans beaucoup d’institutions, des hommes prétendument méritants se voient
décernés de manière solennelle des « décorations » de différentes natures : chevalier, mérite, croix de
mérite, grand-croix, etc.

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- Si certaines décorations peuvent être dites méritées, beaucoup d’autres s’octroient par affinité régionale,
corporatiste, politique ou autres. Des criminels comme le roi Léopold II, Charles de Gaulle aux mains
gantées de sang sont considérés comme des héros dans leurs pays.

- Mais on constate que des gens calfeutrés dans leurs taudis ou mansardes, loin des centres de décision,
apportent beaucoup à la nation sans être reconnus par la nation malgré leurs contributions inouïes au
développement et ignorent même l’existence de ces éléments de reconnaissance. Le cultivateur, le tradi-
thérapeute, l’artiste musicien contribuent chacun à sa manière au développement de la nation mais sont
pour la plupart ignorés.

- Dès lors, si son état d’esprit ne connait aucun remords, si on défend ou se défend contre l’arbitraire,
l’injustice, si aucun délit ou crime n’est imputable à soi, alors on est déjà « décoré » de la plus belle
manière selon Ollofindji.

II- Réserves à la pensée de l’auteur.

-Mais si chacun à cause de ses actions personnelles se décerne la palme, alors il n’y a plus de palme en
réalité et il faut le cachet de l’état ou d’une institution pour l’authentifier ou la valoriser.

- Tout le monde sait ce qui est bien mais est-ce que tout le monde le fait ? Des pêcheurs à Porto-Novo
avaient refusé de venir en aide à des naufragés du fleuve Ouémé s’ils ne sont pas payés.

- Ces distinctions honorifiques méritent d’être entretenues pour déclencher l’émulation, pour faire croire
que tout le monde peut en bénéficier à condition de bien faire : le cas de Harouna Sakina qui a sauvé cinq
personnes de la noyade dans le fleuve Okpara en 2022.

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