Cours Psychiatrie Licence Ide Sf 2023

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

COURS DE PSYCHIATRIE
ECOLES DE FORMATION SANITAIRE CYCLE LICENCE
(INFIRMIERS D’ETAT ET SAGES FEMMES)
Chargé de cours : Mr Lassana COULIBALY
Master en Santé mentale
Maitrise en psychologie
Tel: 76163780 / 66163780

Université BAZO : Santé, Gestion, Economie, Environnement, Humannitaire, Nutrition Tel : 62718888-72718888-77777673

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

SEMIOLOGIE PSYCHIATRIQUE

I. Les troubles de la vie émotionnelle :

1. Trouble de l’expression des affects :


 Les émotions : représentent l’ensemble des sentiments éprouvés par un individu,
et surviennent en général en réaction à une situation donnée ;
 L’affect : est défini comme la tonalité du sentiment (agréable ou désagréable) qui
accompagne une idée ;

 Hyperémotivité : réactions émotionnelles exagérées (états de stress post-


traumatique, état maniaque, syndrome démentiel) ;
 Défaut d’émotivité : retrouvé dans la froideur schizophrénique, l’émoussement
affectif du dément, contention des émotions de l’obsessionnel, patient déprimé ;
 Inadéquation de l’émotivité : décalage entre l’affect exprimé et le contenu du
discours qui caractérise la discordance du schizophrène.

2. Troubles anxieux :

 Anxiété : désigne une vigilance douloureuse concernant une crainte plus ou


moins nette avec un sentiment d’alarme, d’attente, d’appréhension d’un danger
plus ou moins vague ;
 Angoisse : désigne une peur sans objet, subjective, qui induit un état
d’hypervigilance douloureuse avec des manifestations somatiques ;

 Peur : réaction émotionnelle induite par un danger réel et objectif qui permet la
fuite du danger ou son affrontement ;
 Phobie : crainte irrationnelle et angoissante, jugée comme excessive ou absurde
par le patient, déclenchée par la présence d’un objet, d’une personne, d’une
situation ne présentant pas de caractère objectivement dangereux :
o Panphobie : peur de tout ;
o Phobie spécifique : couteaux, poussière, excréments, microbes, des espaces
publics (agoraphobie), des lieux clos (claustrophobie), de l’eau, du feu, des
hommes, des animaux (zoophobie), des araignées (arachnophobie), des chiens,
de rougir en public (éreutophobie), des maladies (nosophobie)… ;
o Phobie sociale : peur de parler en public, d’être observé ou jugé par les autres.
 Obsession : intrusion dans la pensée du sujet d’une idée, d’une image, d’un mot
ou d’une représentation, dont le patient reconnaît jusqu’à un certain point la
nature morbide et l’origine en lui-même.

3. Colère :

 Colère : réaction émotive paroxystique à une contrariété (menace, frustration) qui


se traduit par une excitation verbale et gestuelle accompagnée de manifestations
neurovégétatives (troubles vasomoteurs, augmentation de la fréquence
cardiaque) ;
 La fureur : forme extrême de colère, souvent accompagnée de troubles de la
vigilance (obtusion) et d’une amnésie lacunaire portant sur la durée de l’accès
furieux ;

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 Crise clastique : situation de violence extrême avec activité de destruction sans


intention précise ;
 Timidité : réaction émotive aux contacts sociaux traduite par un manque
d’aisance et un sentiment d’inconfort en société, surtout en présence d’une
personne du sexe opposé ou lorsque le sujet se sent évalué par une autorité.

II. Troubles de l’humeur :


1. La dépression :
 La dépression : est un état pathologique de l’humeur qui associe plusieurs
éléments appartenant à trois registres de troubles : la dépression de l’humeur, le
ralentissement psychomoteur, et des symptômes somatiques ;
 La tristesse : est une variation normale de l’humeur, dans la mesure où elle n’est
pas associée à d’autres symptômes de dépression, et quand elle survient dans un
contexte de perte, de frustration, de séparation, d’insatisfaction ;
 Ralentissement psychomoteur :
o Monoïdéisme : incapacité à penser à plusieurs choses en même temps, fixation sur
une idée ;
o Bradypsychie : lenteur d’idéation ;
o Bradyphémie : ralentissement du débit verbal, mutisme : absence de paroles ;
o Clinophilie : reste de nombreuses heures ou toute la journée au lit ;
o Prostration : immobile sans communication, éventuellement en position fœtale ;
o Contact hyposynthone : contact peu présent, peu chaleureux ;
o Perte de l’élan vital : perte du dynamisme.
 Mélancolie : intensité des signes de dépression associés éventuellement à des
idées délirantes.
2. L’état maniaque :
 L’euphorie : est une variation normale de l’humeur en réaction à un événement
heureux et positif pour l’individu, qui associe un sentiment intime et profond de
bien-être, de plénitude psychique et physique et qui s’exprime par des attitudes
(gestes vifs, amples, parler haut, rires) et une mimique exprimant la joie ;
 L’euphorie niaise : se caractérise par une joie improductive avec un
ralentissement psychique, un sujet qui se satisfait de tout et est facilement
admiratif (démence frontale) ;
 L’euphorie expansive : survient dans un contexte d’hyperactivité psychomotrice ;
 L’état maniaque : est un état pathologique de l’humeur dont les symptômes sont
opposés à ceux de la dépression. Le caractère pathologique est lié à l’intensité
des symptômes, leur permanence dans le temps (différent d’un état émotionnel
transitoire réactionnel à un évènement heureux), et l’absence corrélation avec un
événement positif :
o Hyperhédonie : plaisir accru dans toute activité ;
o Mégalomanie : idées de grandeur, se sent capable de tout entreprendre, de tout
réussir ;
o Hypermimie : (faciès très expressif et très mobile) ;
o Maniérisme : (élégance exagérée) ;
o Tachypsychie : accélération du cours de la pensée ;
o Fuite des idées (commence une phrase, perd le fil, enchaîne sur une autre idée) ;
o Coqs à l’âne (changements inattendus de thèmes au cours du discours) ;
o Logorrhée (parle beaucoup) voire graphorrhée (écrit beaucoup) ;
o Déshinibition : se déshabille sur la voie publique, comportement
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d’hyperséduction ;
o Potomanie (exagération de la consommation d’eau), dipsomanie (d’alcool).

III. Les troubles psychomoteurs :

1. La présentation et le contact :
 La tenue : qui peut aller de l’hyperconformisme à l’extravagance, en passant par
une originalité calculée et limitée. On s’attachera à repérer la plus ou moins bonne
adaptation de la tenue à l’âge, au sexe, aux impératifs sociaux ou climatiques ;
 Incurie : Défaut de soin, négligence ;
 La syntonie : (inventée par E Bleuler) est la « fusion harmonieuse (c à d conforme
au moment, aux usages locaux, à la situation…) du sujet dans l’ambiance » ;
 La mimique : traduit en principe les états affectifs et émotionnels du sujet en
cohérence avec ses propos. L’interprétation de la mimique doit tenir compte du
contexte culturel.

2. Les excès du comportement moteur :


 L’Agitation : est une expression motrice désordonnée et plus ou moins explosive
qui réalise des actes hors d’un plan élaboré ;
 Une Impulsion : est la tendance irrésistible à l’accomplissement d’un geste, un
acte, à caractère dangereux ou incongru, et dont l’exécution échappe au contrôle
de la volonté ;
 Le Raptus : est une « réponse à l’instant dans l’instant » c’est à dire un acte à la
limite entre le réflexe et la volonté, réponse immédiate (sans la médiation de la
parole) à un vécu actuel ou à une émotion intense ;
 Le Tic : est un mouvement bref, en éclair, souvent répété, involontaire, intempestif
et sans nécessité objective ;
 Les stéréotypies gestuelles : sont des répétitions inadaptées, sans signification
actuelle, quasi automatiques, d’un geste, d’une attitude ou d’une expression
verbale. Cela peut concerner des automatismes simples, comme le geste de se
frictionner les mains, se lisser les cheveux, se frotter le nez, mais aussi des
gestes plus complexes comme les salutations, mouvements expressifs
d’impatience, de douleur ou de satisfaction ;
 Le maniérisme : caractéristique de la schizophrénie, il se traduit par un ensemble
de manifestations motrices donnant l’impression d’un comportement artificiel,
obséquieux, alambiqué, théâtral, voire baroque : style gestuel (et oral).

3. Les déficits psychomoteurs :


 L’inhibition : est la suspension ou l’entrave involontaire d’une fonction psychique
ou d’un comportement ;
 Aboulie : l’inhibition de la volonté ;
 La réticence : Il s’agit d’une attitude de méfiance souvent excessive qui se traduit
par un refus systématique et volontaire d’exprimer sa pensée ou ses idées, et
d’expliquer les raisons de ses difficultés. Le patient défend son intimité avec des
réponses typiques « vous le savez mieux que le moi », « je n’ai rien à vous dire », «
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vous le savez puisque vous avez mon dossier »… ;


 La Stupeur : est la suspension de toute activité motrice (mimique, geste, langage)
avec souvent persistance du cours actif de la pensée. Le sujet paraît engourdi,
figé dans une immobilité totale, sans réaction aux stimuli externes ;
 Le syndrome catatonique : Il s’agit d’un syndrome psychomoteur, rencontré dans
la schizophrénie, caractérisé par une passivité psychomotrice, une catalepsie, une
perte de l’initiative motrice, un négativisme et parfois des accès paroxystiques ;
 Le négativisme : est un trouble du comportement marqué par des attitudes
d’oppositions actives paradoxales. Cela peut aller du refus de la main tendue, du
refus de s’asseoir, de s’exprimer, jusqu’à un oppositionnisme systématique qui
peut inclure un refus de nourriture, le refus systématique volontaire et délibéré de
toutes les consignes ;
 La catalepsie : est une perte de l’initiative motrice avec rigidité musculaire
particulière ;
4. Les troubles des conduites sociales :
 Passage à l’acte : action à caractère plus ou moins impulsif et relativement en
rupture avec les motivations habituelles du sujet ;
 Conduite à risque : consiste à s’engager de façon plus ou moins répétitive mais
délibérée (quoique souvent sans véritable conscience du risque réel) dans une
activité sans caractère pathologique ou déviant mais comportant un risque
important mésestimé et inadapté à la personnalité ou aux performances
physiques ou psychiques actuelles du sujet (rouler trop vite sur une petite route,
multiplier les rencontres sexuelles sans préservatif, investir tout son patrimoine
dans les nouvelles technologies, être colocataire d’un loft télévisuel).

IV. Les troubles des conduites intellectuelles :

1. Troubles des conduites alimentaires :


 Les restrictions alimentaires : elles peuvent être liées à une psychose :
oppositionnisme schizophrénique, syndrome de Cotard dans la mélancolie
délirante (le patient se perçoit comme bouché, sans orifice, avec un blocage
complet du fonctionnement interne), refus de toute nourriture par le paranoïaque
convaincu que l’on cherche à l’empoisonner….. ;
 L’anorexie mentale essentielle de la jeune fille : c’est un syndrome qui concerne
principalement des jeunes filles entre 12 et 20 ans et qui se traduit par une triade
amaigrissement, aménorrhée, anorexie ;
 Une conduite boulimique : est un épisode d’ingestion impulsive et incoercible
d’une quantité importante de nourriture souvent hypercalorique, en général avec
un sentiment de culpabilité important et parfois des vomissements provoqués ;
 La gloutonnerie ou voracité : est, pour le patient arriéré ou dément, l’avidité à
manger avec rapidité et excès tout ce qui lui passe sous la main ;
2. Les troubles du contrôle sphinctérien :
 L’énurésie : est une miction complète active et involontaire dans des conditions
inadéquates. Elle est souvent nocturne et primaire (et dans ce cas fréquente chez
le garçon, peu grave, multifactorielle, et disparaissant spontanément à la
puberté) ;
 L’encoprésie : est une élimination fécale involontaire dans des conditions
inadéquates, souvent diurne, chez un enfant de plus de 4 ans.
3. Les troubles des conduites sexuelles :
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 Des troubles du désir : par excès (satyriasis chez l’homme, nymphomanie chez la
femme) ou par défaut (absence de désir avec ou sans aversion pour l’activité
sexuelle, frigidité, anhédonie) ;
 Des troubles des moyens : impuissance, vaginisme, éjaculation précoce,
dyspareunie ;
 Des troubles du comportement : ce sont les perversions (encore nommées
paraphilies)
o soit perversions quant-à l’objet (pedo ou geronto-philie, nécrophilie,
zoophilie.),
o soit perversions quant-au but où la recherche de plaisir n’est plus purement
du registre génital mais visuel (voyeurisme, exhibitionnisme), digestif
(ondinisme, urolagnie…), douloureux (sadisme, masochisme).

V. Troubles de la pensée :

1. Troubles du cours de la pensée :


 Le cours de la pensée : n’est ni la production ni le contenu, mais le déroulement,
le développement, la progression de la pensée (rythme, continuité, organisation) ;
 Le barrage : est une brusque interruption du discours (et souvent de l’ensemble
de l’activité psychomotrice) pendant quelques instants puis une reprise tout aussi
inexplicable, il est typique de la psychose ;
 Le fading : est un arrêt progressif du cours de la pensée ;
 La fuite des idées : désigne un enchaînement exagérément rapide des idées, sans
lien apparent, caractéristique de l’excitation maniaque ;
 La diffluence : est la dispersion anarchique de la pensée et du discours, ne
respectant plus ni logique ni cohérence ni même objet clairement perceptible.

2. Troubles des contenus de la pensée :


 Idées fixes : idée parasite acceptée par la conscience comme conforme à la
personnalité (donc non reconnue par le sujet comme pathologique), qui tend
naturellement à envahir le champ de la conscience et à orienter le cours de la
pensée à son profit. Le sujet est incapable de l'inhiber ;
 L’obsession : pensée, le plus souvent pénible, qui s'impose à l’esprit sur le mode
d'un parasitage quasi-automatique et dont le contenu est jugé par le sujet comme
absurde, ridicule, dérisoire ;
 La compulsion : besoin impérieux de penser à une certaine idée ou d'accomplir
une action ; idée ou action jugée absurde (se toucher le nez quand on croise une
auto rouge, penser au chapeau de la reine mère), ridicule (compulsion de lavage
alors que le sujet se sait propre), inutile (vérifier que l'on vient bien de fermer le
gaz, ou de tirer le frein à main) ... avec émergence d'une angoisse importante en
cas de non-réalisation de cette action ;
 Les rituels : ils constituent classiquement le mode évolutif des précédents (on
parle même de rituels compulsifs) ;
 La fabulation : est une production imaginaire non conforme à la réalité vécue par
le sujet ;

3. Les productions délirantes :


a. Définition : "construction intellectuelle non conforme à la réalité et à laquelle le
sujet apporte une croyance inébranlable" (Porot A in manuel de psychiatrie 1969)
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en y ajoutant qu'il n'y a pas d'idée délirante en soi mais uniquement des sujets
délirants marqués par leur conviction inébranlable (noyau d'inertie dialectique) en
la vérité de leurs productions (qualifiées par nous d'imaginaires et pathologiques)
et leur certitude du caractère xénopathique (qui vient du dehors d'eux-mêmes) de
ce qu'ils ressentent. L'analyse d'un délire se décline selon quatre axes : les
mécanismes, les thèmes, le vécu et la systématisation.

b. Les mécanismes à l’œuvre dans le délire :


 Les interprétations : "inférence logique d'une perception exacte à une conception
erronée". Elles sont souvent très logiques et peu extravagantes donc souvent
facilement crédibles pour un observateur extérieur :
o Interprétation exogènes : si elles portent sur des données prélevées sur le monde
extérieur (si M. X avait une voiture rouge au mariage de ma sœur, c'est pour
critiquer mes opinions politiques) ;
o Interprétation endogènes : si elles portent sur des sensations corporelles (si j'ai
mal digéré le plat de jeudi c'est qu'on l'avait trafiqué…). C'est le mécanisme
privilégié de la paranoïa.
 Les intuitions : idées éprouvées par le sujet comme totalement nouvelles mais
incontournables et ayant la clarté d'une évidence explicative accompagnées d'un
sentiment de révélation. (je suis née d'un viol...j'ai une mission...) ;
 Les fabulations : productions imaginaires plus ou moins élaborées et
extravagantes, concernant la réalité vécue par le sujet. (j'ai été enlevé par une
soucoupe et utilisé à des fins d'expérience...) ;
 Les illusions et les hallucinations.

c. Les thèmes délirants : on observe souvent un thème privilégié, dominant, associé


à d'autres thèmes dérivés avec des liens logiques plus ou moins lâches entre eux.
On peut noter des thèmes de persécution (le sujet est l'objet d'une vengeance,
d'un complot...), de grandeur souvent dérivés du premier (il est un illustre
méconnu, enfant d'un grand de ce monde, inventeur ignoré mais génial...),
d'influence (il est téléguidé, manipulé, envoûté, influencé...la xénopathie est ici au
premier plan..), hypochondriaques ( son corps est parasité, transformé, rendu
malade...), de négation (son organisme est bouché, il est inexistant ou déjà mort,
le monde n'est qu'illusion...).

d. Le vécu délirant : c'est la plus ou moins grande adhérence au délire, la façon plus
ou moins sthénique pour le malade de vivre sa situation. Un délirant qui déclare
être fils de dieu en prenant sans problème le bus pour aller au travail sera déclaré
peu sthénique, peu adhérent à son délire. A contrario s'il refuse tout contact,
agresse ceux qui ne le saluent pas "comme il faudrait", écrit au pape et manifeste
à l'église sera décrit comme ayant un vécu délirant plutôt sthénique.

e. La systématisation du délire : c'est la plus ou moins grande cohérence logique du


délire, la solidité de l'enchaînement des thèmes entre eux. Plus un délire est
systématisé, plus il est convainquant. Souvent, en tout cas, plus il est descriptible,
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transmissible, et moins le patient sera angoissé (comme dans la paranoïa).

VI. Troubles du langage et de la perception :

1. Troubles du langage :
a. Modifications du débit verbal :
 Tachyphémie : accélération du rythme verbal ;
 Logorrhée : flux de parole incoercible, intarissable, infatigable ;
 Bradyphémie : lenteur du rythme verbal.

b. Suspension du discours : à type de barrage, de fading mental, ou différent des


faux barrages.

c. Absence de parole :
 Mutisme : se caractérise par l’intégrité des centres du langage et de l’appareil
vocal, ce qui le différencie de la mutité ;
 Mutacisme : le patient choisit de répondre ou non ;
 La mussitation : le patient prononce de façon marmonnée quelques phrases à
voix basse, ou remue les lèvres sans prononcer de paroles.
d. Productions supplémentaires du langage :
 Stéréotypies verbales : répétition de mots et/ou de phrases hors de propos et
sans signification actuelle, qui reviennent de façon mécanique et invariable dans
le discours ;

 Echolalie : répétition des derniers mots entendus par le patient ;

 Palilalie : répétition itérative de mots ou syllabes ;

 Parasitage : par un son, un mot, une phrase sans rapport avec le sujet du
discours, très évocateur d’un délire. Cas particulier de paroles obscènes :
coprolalie ;
 Impulsions verbales : émission incoercible de mots souvent grossiers
correspondant à des hallucinations verbales motrices ;
 Persévération : répétition d’une réponse qui était adaptée à une question
antérieure en réponse aux questions qui suivent au cours d’un même entretien.

e. Troubles sémantiques :
 Paralogisme : utilisation de mots existants dans un sens personnel, inhabituel,
par ex : « une discussion à bateau rompu » ;
 Néologisme : fabrication et emploi d’un mot nouveau inexistant, ex : « c’est
ignominable» ;
 Glossolalie : emploi d’un langage inventé avec son vocabulaire et des éléments
de syntaxe ;
 Verbigérations : répétition anarchique de mots dénués de sens, de façon
incompréhensible, rendant le langage incohérent ;
 Schizophasies : langage hermétique caractéristique du syndrome dissociatif se
manifestant par l’incohérence liée aux troubles du cours de la pensée.

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f. Troubles de la syntaxe :
 Ellipse syntaxique : suppression de mots essentiels pour comprendre une phrase ;
 Paragrammatisme : utilisation de formes syntaxiques anormales (ordre des mots
inversé par rapport à l’usage) et utilisation de néologismes avec des racines
correctes mais des compositions erronées ;
 Agrammatisme : désorganisation du langage, qui ressemble alors au style
télégraphique avec suppression des adjectifs, et utilisation de verbes à l’infinitif.

g. Styles particuliers de langage :


 Maniérisme : langage artificiel et compliqué avec des mots recherchés et
contournés ;
 Puérilisme : langage pauvre et enfantin.

2. Troubles des perceptions :


a. Troubles des perceptions :
 Perception accrue : syndrome maniaque, méfiance avec hypervigilance, état
anxieux avec hypervigilance, syndrome confusionnel (perception vive d’une
couleur ou d’un son) ;
 Perception diminuée : syndrome dépressif avec atonie des perceptions ;
 Perception abolie : agnosie (trouble de l’identification des perceptions) ;
 Fausses perceptions :
 Illusion : perception déformée d’un objet réel ;
 Hallucination : perception sans objet à percevoir :
 Psychosensorielles : objectivées par les cinq sens, (visuelle, auditive, tactile,
olfactive, gustative, cénesthésique), caractérisées par leur spatialité ;
 Psychiques : absence de sensorialité et de spatialité.
 Imagerie hallucinatoire non psychiatrique :
 Hallucinose (alcoolisme, état confuso-onirique, épilepsie) ;
 Hallucinations hypnagogiques qui surviennent à l’endormissement ;
 Hallucinations hypnopompiques précédant l’éveil ;
 Phosphènes : taches lumineuse ou points scintillants pouvant apparaître à
la pression des globes oculaires.
b. Hallucinations psychosensorielles :
 Auditives : élémentaires (bruits, souvent rythmés), musicales (rythme ou mélodie,
voire voix chantées) ;
 Visuelles : simples ou élémentaires (lumière, halo coloré, flash), complexes
(personnages figés ou en mouvement, micropsies ou macropsies) ;
 Olfactives et gustatives ;
 Tactiles : superficielles (froid, chaud, eau qui coule, prurit, picotement,
fourmillement), hypodermique (grouillement sous-cutané localisé dans un espace
ou généralisé)
 Cénesthésiques : touchant un membre (transformation, disparition), touchant un
organe ou viscère (sensation de rat dans le ventre, sensation d’un serpent à la
place du cerveau, etc…), touchant les organes génitaux (caresses, attouchements,
pénétration anale ou vaginale, orgasme halluciné).

c. Hallucinations psychiques :
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 Psychoverbales : perception d’une voix intérieure en l’absence de toute


sensorialité, avec impression de ne pas être l’auteur des pensées, « ça parle en
moi » ;
 Psychomotrices verbales : sensation de mouvements imposés aboutissant à des
mouvements des lèvres, à des sons ou des mots.

3. Troubles de la conscience de soi et de l’environnement :

a. Troubles de la vigilance :
 Obnubilation : difficulté de compréhension, de concentration, ralentissement de la
pensée, trouble de l’orientation spatio-temporelle. Le sujet peut sortir
transitoirement de cet état par un effort soutenu ;
 Hébétude : atteinte plus massive de la lucidité, des activités intellectuelles
(pensée, mémoire, attention). Le patient paraît absent ;
 Confusion : état de dissolution de la conscience fluctuant entre obnubilation et
stupeur avec désorientation temporo-spatiale, troubles mnésiques et des
fonctions intellectuelles ;
 Coma.

b. Trouble de l’attention :
 Hyperprosexie : augmentation de l’attention ;
 Aprosexie : perte de l’attention.

c. Troubles de la conscience de soi et du vécu corporel :


 Dépersonnalisation : sentiment de n’être plus soi-même, concernant l’intégrité
psychique, ou physique, avec perte du sentiment de réalité ;
 Hypocondrie : conviction de l’atteinte de l’intégrité et/ou de l’état de santé du
corps, qui peut prendre la forme de préoccupations obsédantes, anxieuses voire
délirantes ;
 Dysmorphophobie : préoccupation obsédante portant concernant l’apparence
corporelle, qui peut toucher la taille, la pilosité, la forme du nez, des oreilles, la
peau ;
 Vécu dissociatif : sensation de perte de l’unité de soi, le Moi s’éprouvant comme
scindé, divisé, disloqué, et pouvant s’accompagner d’angoisses de morcellement.

d. Dépersonnalisation :
 La dépression : Syndrome clinique complexe lié au sentiment éprouvé par
certains sujets de n’être plus eux-mêmes. On distingue trois types de
dépersonnalisation ;
 La déréalisation : sentiment d’étrangeté, perte de sentiment de réalité et de
familiarité, modifications de la perception du temps et de l’espace ;
 La désanimation : sentiment d’étrangeté de soi, de ne plus être soi-même, de
perdre sa personnalité, son identité, de se transformer en autre que soi ;
 La désincarnation : sentiment d’atteinte de l’intégrité corporelle, de pesanteur du
corps, de modifications de la densité, du volume du corps.

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MODÈLE DE REPRÉSENTATION EN PSYCHIATRIE

I – GENERALITE

La psychiatrie est une branche de la médecine qui a pour objet la maladie


mentale .

La psychiatrie c’est la pathologie de la vie de relation. Elle est différente de la


psychologie qui traite des motivations et qui a pour objet l’organisation et le système
relationnel de l’individu normal avec son milieu.

Elle est différente de la neurologie qui traite des innervations et a pour objet
la pathologie de la vie de relation instrumentale c’est-à-dire celle des voix et des
centres de la psychomotricité.

II – DEFINITION DE LA MALADIE MENTALE

Une des définitions que l’on peut retenir d’emblée c’est que la psychiatrie a pour objet
la maladie mentale.

Il est difficile de définir la maladie mentale quand on se réfère à des


maladies organiques comme : la tuberculose, l’hépatite virale, le paludisme, qui
obéissent à un schéma linaire qui est un schéma médical classique.

Etiologie mécanisme physiopathologique lésion Symptômes maladie.

Dans la psychiatrie la difficulté vient du fait que c’est la personne elle-même qui est
malade. Il faut donc comprendre la notion de personne, comment elle
s’organise et pourquoi elle ne s’adapte plus à un moment donné de son histoire.

Ce-ci implique une connaissance des sciences humaines, en d’autres termes, il


faut envisager toutes les valeurs du milieu de la personne, c’est ainsi qu’on a à faire à
un schéma circulaire renvoyant à des causes multi-factorielles.

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III – PLACE DE LA MALADIE MENTALE

Dans les pays développés comme les USA, la moitié des lits d’hôpitaux est réservée
aux malades mentaux. Le 1/10è de la population fait un séjour dans un
hôpital psychiatrique ; 60 à 70 % des malades consultent en psychiatrie.

Dans le tiers monde le problème est certes différent, mais n’en est pas moins
important.

IV – NOTIONS DE MODELE

Nous parlerons essentiellement de 2 modèles :

 Le modèle occidental
 Le modèle traditionnel Africain.
1. LE MODELE OCCIDENTAL

Les modèles occidentaux sont orienté vers l’individu, le biologique, le psychique,


l’autonomie personnelle, le rationalisable.

2. LE MODELE AFRICAIN

Face à la psychiatrie importée, il existe une autre psychiatrie beaucoup plus


importante parce qu’elle concerne la presque totalité des malades mentaux, parce
qu’elle est secrète par le milieu socio-culturel. Il s’agit de la psychiatrie
traditionnelle Africaine. Elle repose sur l’ensemble de concepts ou de
représentations qui rendent la maladie mentale compréhensible par tous.

Sur un ensemble de procédé thérapeutique plus ou moins complexe en


rapport avec des représentations, un ensemble d’attitude et de comportement de la
part de la famille et de la société à l’égard du malade mental.

Notion de personne dans la culture africaine

La personne africaine est pluri composite. L’individu est sous la pression du


groupe dont il est parti constitutive.

Dans l’imaginaire sociologique le sujet africain se définit suivant 3 axes :

a) L’axe vertical : (ancêtres) c’est la loi ancestrale ascendance.

b) L’axe horizontal : (les égaux ou articulation du sujet dans sa communauté).

c) L’axe existentiel : c’est ce qui est propre à l’individualité au soi, au sentiment


immédiat d’exister et d’être en même temps solidaire en tant que membre de la
lignée.

Dans l’imaginaire intra-suggestif, la personne se compose de corps ou


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enveloppe corporelle, de principes vitaux, de principes spirituels.

S’agissant des modèles explicatifs de la maladie, il peut y avoir des causes


matérielles apparentes, immédiates. Elles sont reconnues, mais les causes
médicales lointaines sont toujours le fait d’une agression externe par un
homme vivant ou un esprit.

Un homme attaque un autre homme soit directement sans intermédiaire, soit


indirectement par l’intermédiaire d’un tiers capable d’agir par des procédés
magiques à la demande du client sur la victime.

* Le système de sorcellerie anthropophagique

Il s’agit d’un repas imaginaire, la victime éprouve dans son corps l’impression de
mort imminente, de destruction d’organe. Il s’agit d’un imaginaire collectif qui est
perçu comme réalité. *Le système de maraboutage.

Il s’agit d’une action maléfique ou bénéfique selon sa direction exercée par


l’intermédiaire du marabout. En effet, dans la vie de tous les jours il est fait appel aux
marabouts pour toute action importante. Ici il y a diminution d’un des composants
ou des attributs de la personne (force physique, force intellectuelle, puissance,
puissance intellectuelle, puissance sexuelle, puissance sociale.)

*L’attaque des esprits

Renvoie au système religieux, aux ancêtres et aux religions traditionnelles ou aux


religions importées. L’esprit est posé comme garant de la loi sociale.

Ex. Au Mali nous pouvons peut être parler de « Fâ chou » (esprit des ancêtres)

Les techniques thérapeutiques sont variées, complexes et fonction des


catégories étiologiques c’est-à-dire de la nature de l’agresseur.

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V – LES BENEFICES TIRES DES REPRESENTATIONS TRADITIONNELLES

Le malade n’est pas responsable, il est agressé de l’extérieur, il n’est donc pas
culpabilisé et sa famille non plus.

Si le désordre est la conséquence d’une agression par un individu ou un esprit,


l’action thérapeutique visera l’agresseur, le lieu thérapeutique n’est pas le malade, il
est en dehors de ce dernier

Il y a une participation effective ou symbolique de l’ensemble du groupe à la


récupération du malade :

 l’absence de rejet
 la large utilisation des langages commune que sont :
- musique
- danse
- mythes fondateurs.
Malheureusement, le démantèlement progressif des grands systèmes de valeurs
socioculturelles, religieuses et symboliques qui marque la mutation des
sociétés d’Afrique noire vers les types de sociétés complexes que le tradipraticien
devient de plus en plus inefficace et tend à disparaître.

Actuellement la psychiatrie telle qu’elle est pratiquée dans nos pays allie
tradition, islam et modernisme.

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CHAPITRE I LA NOTION DE MALADIES MENTALES

Objectifs du cours

- Définir la psychose

- Citer les critères de différences entre psychose et névrose

- Citer et définir les caractéristiques du syndrome délirant

- Décrire le syndrome de désorganisation

- Citer 2 Psychoses aiguës et 2 Psychoses chroniques

- Définir cliniquement la névrose


- Citer 4 névroses actuelles
- Décrire 5 symptômes névrotiques
PLAN

INTRODUCTION
I- PSYCHOSES OU ETAT PSYCHOTIQUE
1.1. Généralités
1.1.1. Définitions
1.1.2. Critères permettant de différencier les psychoses et les névroses
1.2. Signes spécifiques d’un état psychotiques
1.2.1. Syndrome délirant
1.2.2. Syndrome de désorganisation
1.3. Grandes affections psychiatriques
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1.3.1. Psychoses aiguës


1.3.2. Psychoses chroniques
II- NEVROSES OU ETAT NEVROTIQUE
2.1. Généralités
2.1.1. Définition
2.1.2. Classification des névroses
2.2. Sémiologies des névroses
2.2.1. Anxiété
2.2.2. Angoisse
2.2.3. Inhibition intellectuelle
2.2.4. Phobie
2.2.5. Obsession
2.2.6. Compulsion
2.2.7. Conversion
2.2.8. Autres manifestations
Conclusion

INTRODUCTION
La maladie mentale apparaît comme un désordre de l’articulation avec la loi du
groupe. On parle de maladie mentale quand la relation de la personne n’est plus
adaptée avec son entourage sur le plan social, professionnel et environnemental.

L’ensemble des maladies mentales se répartit en deux grands groupes qui sont : les
psychoses et les névroses.

I. LES PSYCHOSES OU ETAT PSYCHOTIQUE

1. GENERALITES

1.1. Définition

La psychose est une maladie majeure affectant la vie psychique dans son intimité au
niveau de la conscience de soi et de la perception du monde extérieur. Elle perturbe
plus ou moins gravement les relations du malade avec autrui.

1.2. Les critères permettant de différencier les psychoses des névroses

- La perte de contact avec la réalité : elle existe toujours dans les psychoses, elle
peut être totale (comme dans la schizophrénie) ou partielle (comme dans les délires
chroniques) ; elle est absente dans les névroses.

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- La méconnaissance de l’état morbide : Elle est classiquement associée à la


psychose. Ce critère n’est pas absolu ; en effet certains débuts de psychose
s’accompagnent d’une relative conscience de l’état morbide.

- L’étiologie : elle est classiquement génétique et biologique dans la psychose alors


qu’elle est psychologique dans la névrose.

- La gravité : Elle n’a qu’une valeur relative ; généralement le pronostic de psychose


est beaucoup plus sombre que celui de névrose.

1.2. SIGNES SPECIFIQUES DES ETATS PSYCHOTIQUES :

L’ensemble des états psychotiques peuvent être regroupés en 2 catégories


syndromiques :

 le syndrome délirant et

 le syndrome dissociatif (désorganisation).

1.2.1. Le syndrome délirant

1.2.1.1. Définition :

Le délire est une production pathologique de la vie mentale qui substitue (remplace)
ou fait coexister une réalité subjective à la réalité commune.

Cette réalité subjective est composée d’idées, de conceptions, de croyances qui ne


correspondent pas aux critères habituels du groupe social et dont le sujet ne perçoit
pas le caractère pathologique.

Le délire s’accompagne d’une conviction inébranlable, d’une forte adhésion et de


troubles du comportement.

Pour le patient le délire est une réalité qu’il est inutile de chercher à contre carrer par
la démonstration, le raisonnement ou l’ironie.

1.2.1.2. Caractéristiques du délire

Le délire est caractérisé par son thème, son mécanisme et sa structure.

 LE THEME : C’est la nature des idées délirantes. Il existe plusieurs thèmes de


délire. Il peut s’agir de thème :

- De persécution ou de préjudice

- De grandeur ou mégalomaniaque (le malade se croit supérieur, riche, puissant,


investi d’une mission importante ; il peut avoir des idées mystiques
(messianisme, prophétie)
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- D’influence : le patient a le sentiment « d’être commandé, téléguidé » par une


force extérieure à sa volonté

- De référence : le patient a la conviction que l’attention ou les conversations


des autres se rapportent à lui avec une connotation péjorative

- A connotation dépressive : le patient a des idées de culpabilité, d’indignité, de


ruine, d’impuissance, d’incurabilité, de damnation

- Passionnel se rapportant à la jalousie ou à l’érotomanie.

- Hypochondriaque : le patient a la conviction d’être atteint d’une maladie grave

- De dépersonnalisation, de déréalisation.

 LES MECANISMES : Ce sont les différents modes de perception ou de pensée par


lesquels le sujet construit ses convictions délirantes.

Il existe 5 types de mécanismes délirants :

- Mécanisme hallucinatoire : C’est une perception sans objet à percevoir. On


distingue :

o Les hallucinations psycho-sensorielles, dites « hallucinations vraies ». Toutes


les facultés sensorielles peuvent être incriminées : audition, vision, olfaction,
goût, sensibilité corporelle.

o Les hallucinations psychiques ou « fausses hallucinations ». L’expérience est


non sensorielle et ne fait intervenir que les pensées.

- Mécanisme interprétatif : C’est l’explication erronée d’un fait réel : « on me


surveille car j’ai vu une voiture s’arrêter dans ma rue ».

- Mécanisme d’illusion : C’est la perception déformée d’un fait réel. L’illusion


délirante n’est pas reconnue comme une erreur : illusions olfactive, visuelle,
auditive, cénesthésique.

- Mécanisme intuitif : il s’agit d’une idée fausse admise par le malade : « il se


sait être le fils de Dieu ».

- Mécanisme imaginatif : caractérise les délires paraphréniques : « je suis le


chevalier du château, je navigue dans les étoiles ».

 LA STRUCTURE : Il s’agit de l’enchainement des idées, leur cohérence ou non. Il


existe deux types de structure :

- Le délire systématisé qui a un déroulement cohérent, ordonné, l’exemple type est le


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délire paranoïaque.

- Le délire non systématisé ou délire polymorphe ou délire flou ; il est incohérent,


l’exemple type est le délire paranoïde.

1.2.2. Le syndrome de désorganisation ou dissociatif

Il s’agit d’un processus interne désorganisant de l’activité mentale du sujet. Il se


révèle à l’observateur par la discordance qui se manifeste :

 DANS LE DOMAINE INTELLECTUEL PAR :

 Le barrage : arrêt brusque du discours avec reprise après un silence sans que
le sujet prenne conscience de cette rupture.

 Le fading : ralentissement progressif du discours et reprise spontanée du


rythme ; au cours du fading, le sujet paraît absent.

 Le néologisme : mots nouveaux employés par le malade dans son discours.

 Les paralogismes : mauvaise utilisation des mots (nouveau sens).

 L’agrammatisme : mauvaise utilisation de la syntaxe.

Ces altérations du langage entrainent une incohérence verbale pouvant aboutir à un


langage incompréhensible appelé « Schizophasie ».

 Altération du système logique (illogisme), caractérisée par une pensée


diffluente, une ambivalence des propos (bien et mal attribué à la même chose).

 DANS LE DOMAINE AFFECTIF, on note une dysharmonie émotionnelle, une


discordance affective :

 Affects discordants à la situation, à la pensée, le malade émet avec sourire


des propos tristes et avec indifférence ses préoccupations,

 Affects discordants à la mimique (sourire et rire immotivés)

 Ambivalence affective : (coexistence simultanée de 2 sentiments contraires


sans perplexité de la part du malade (aimer et détester à la fois),

 Conduites affectives paradoxales (ruptures dans les comportements,


impulsions immotivées, actes auto ou hétéro agressifs subits,
incompréhensibles imprévisibles.

 DANS LE DOMAINE PSYCHOMOTEUR (comportementale), on retrouvera :

 Des maniérismes (mauvaise coordination, dysharmonie des mouvements


donnant impression de maladresse, de surcharge),

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 Des parakinésies (stéréotypies et phénomènes en écho : écholalie, échopraxie,


échomimie),

 Syndrome catatonique : il associe dans sa forme complète : Négativisme,


Catalepsie et Hyperkinésie (stéréotypie, impulsion gestuelle ou verbale,
décharges motrices souvent clastiques.

1.3. Les grandes affections psychotiques

1.3.1. Psychoses chroniques


Ce sont :
- Les schizophrénies
- Les délires chroniques ou psychoses chroniques non schizophréniques. Il s’agit :
 Psychose Paranoïaque ou Paranoïa,
 Psychose Hallucinatoire Chronique ou PHC,
 Paraphrénie.
1.3.2. Psychoses aiguës
Il s’agit :
 Bouffées Délirantes (BD),
 Psychose puerpérale,
 Troubles bipolaires
II. LES NEVROSES

2.1. Généralités
2.1.1. Définitions
C’est « une affection psychogène où les symptômes sont l’expression symbolique
d’un conflit psychique trouvant ses racines dans l’histoire infantile du sujet et
constituant des compromis entre le désir et la défense ».

Cliniquement, on peut définir les névroses comme un exemple d’affections


psychiques qui présentent en commun une série de caractères qui les opposent aux
psychoses :
- Absence de perte de contact avec la réalité,
- Conservation de la conscience de l’état morbide,
- Continuité entre le trouble et la personnalité pré morbide. (Le trouble est
compréhensible psychologiquement),
- Rôle important des facteurs psychologiques dans leur genèse,
- Gravité. ???
2.1.2. Classification des névroses ou névroses actuelles
- la névrose d’Angoisse,
- la névrose Hystérique,
- la névrose Phobique,
- la névrose Obsessionnelle,
2.2. SEMIOLOGIE DES NEVROSES :

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Les symptômes névrotiques sont des troubles de conduite, des sentiments ou des
idées qui manifestent une défense contre l’angoisse et qui constituent à l’égard de ce
conflit interne un compromis dont le sujet tire (en tant que malade névrotique) un
certain profit (bénéfice secondaire de la névrose).
Il existe une multitude de symptômes névrotiques :
- Les uns sont communs à toutes les névroses voire ils existent dans d’autres
pathologies ; il s’agit par exemple : de l’asthénie, de l’insomnie, des troubles
sexuels…. Ils n’ont pas de spécificité clinique.
- Les autres, lorsqu’ils prédominent, déterminent le type clinique de la névrose.
2.2.1. Anxiété
C’est une réaction émotionnelle fréquente qui s’éprouve comme un sentiment
indescriptible d’insécurité, d’inquiétude, de drame imminent. Le danger ne peut
être identifié, il reste inconnu, sans représentation mentale, mais il parait inévitable.
C’est la composante psychologique du sentiment.
2.2.2. Angoisse
C’est la composante somatique de l’anxiété ; elle peut concerner toutes les
sphères de l’organisme (digestive, cardiaque…) ce sont des symptômes
fonctionnels.
2.2.3. Inhibition intellectuelle
Symptôme essentiel et quasi constant dans toutes les névroses. Elle se traduit par
une difficulté d’attention, de concentration, de mémoire et l’impossibilité de
réaliser un effort intellectuel.
2.2.4. Phobie
C’est une crainte angoissante déclenchée par un objet ou une situation n’ayant pas
en lui-même un caractère objectivement dangereux (objet phobogène). Le malade
lui-même reconnait le caractère absurde du phénomène, mais la crainte reste
incoercible.
2.2.5. Obsession
Elle est caractérisée par l’irruption dans la conscience du sujet d’un sentiment,
d’une idée, d’une tendance qui s’impose de façon incoercible. Elle se définit par 4
caractères :
- La contrainte : le phénomène obsédant s’impose à la conscience du sujet qui
se sent assiégé, dominé, incapable de chasser la pensée importune.
- La lutte. elle est toujours présente prenant souvent la voie indirecte de rite
(rite de lavage) pour chasser le phénomène de la pensée.
- Angoisse et anxiété toujours présentes verbalisées ou non.
- Conscience du caractère morbide, étranger au fonctionnement normal de sa
vie psychologique.
L’obsession se différencie donc de la phobie car la phobie nécessite la présence
de l’objet pour être angoissa
nte, alors que l’obsession ne nécessite pas la présence de l’objet ou de la
situation, mais simplement la représentation mentale.
2.2.6. Compulsion
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Il s’agit d’un type de conduite que le sujet est poussé à accomplir par une
contrainte interne pour fuir l’angoisse (ex. vérification). Elle se définit comme
l’obsession par les 4 caractères :
- La contrainte
- La lutte
- L’angoisse
- La conscience du caractère morbide.
Elle se différencie de l’obsession par le fait que l’obsession est une pensée qui
assiège alors que la compulsion est une conduite.
2.2.7. Conversion
C’est le mécanisme fondamental de la névrose hystérique ; elle constitue
l’expression somatique de l’angoisse psychique. Dans l’hystérie les conversions
ont la particularité d’imiter plus ou moins fidèlement des symptômes de
maladies organiques connues. Ex. la grande attaque de Charcot rappelant
l’attaque grand mal épileptique.
2.2.8. Autres manifestations :
- Troubles de la mémoire qualifiés de psychogène et ayant valeur de défense.
- Troubles alimentaires : boulimies, anorexies.
- Certaines formes d’énurésie.
- Certaines formes de bégaiement
- Certains tics.
CONCLUSION
Il existe plusieurs maladies mentales. La distinction psychose et névrose permet
d’orienter les différentes stratégies thérapeutiques.

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CHAPITRE II LES BOUFFEES DELIRANTES AIGUES (BDA)


Objectifs du cours
• Définir la BDA
• Citer les facteurs étiologiques
• Citer et définir les caractéristiques du délire dans la BDA
• Citer 2 formes étiologiques et 2 formes symptomatiques
• Citer 2 diagnostics différentiels des BDA
• Citer les éléments de bon et de mauvais pronostic
• Citer 2 médicaments utilisés dans le traitement de la BDA

PLAN

I- Généralités

I- Définition
II- Facteurs étiologiques

II- Etude clinique

2-1- Forme typique

2-1-1- Début

2-1-2- Période d’état

2-2- Formes cliniques

2-2-1- Formes étiologiques

2-2-2- Formes symptomatiques

2-3- Diagnostic différentiel

2-4- Evolution

2-5- Pronostic

2-5-1- Eléments de bon pronostic

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2-5-2- Eléments de mauvais pronostic

III- Traitement

I. Généralités
1.1. Définition
La BDA est un état psychotique aigu (c'est-à-dire d’installation brutale),
caractérisé par un délire polymorphe dans ses thèmes et ses mécanismes, et
par la brièveté de l’épisode.
1.2. Facteurs étiologiques
- Dans la majorité des cas, les bouffées délirantes apparaissent chez les adultes
jeunes (20-30 ans).
- On note une légère prédominance féminine.
- Les bouffées délirantes surviennent plus fréquemment sur des personnalités
pathologiques (schizoïde, psychopathique, immature, débile ---).
- On peut retrouver un facteur déclenchant manifeste tel qu’un trauma affectif, ou une
situation dans laquelle le sujet perd ses repères habituels. Dans ce cas la bouffée
délirante apparait rapidement après l’évènement déclenchant.
- On retrouve parfois des facteurs psycho-réactionnels (pharmaco-psychose c'est-à-
dire bouffée délirante induite par la drogue) ou organique : bouffée délirante par
épilepsie.
II. Etude Clinique :
2.1. Forme typique : La bouffée délirante polymorphe
2.1.1. Le début : Il est brutal, soudain, très souvent sans prodrome. On dit que « la
bouffée délirante éclate comme un coup de tonnerre dans un ciel serein ».
Parfois il existe des prodromes non spécifiques : trouble du sommeil, tristesse,
parfois euphorique (gaieté), bizarrerie des conduites etc. --- mais ces signes sont
minimisés par l’importance des troubles à la période d’état. L’apparition soudaine du
délire, d’un bouleversement psychique total, d’emblée le tableau de la bouffée
délirante est constituée.
2.1.2. Période d’état : On retrouve :
a. Le délire : Il est constitué par des sensations, des perceptions, des convictions qui
sont inhabituelles au sujet, qui l’envahissent et le submergent. Le patient adhère
totalement à son délire. Ce délire est polymorphe dans ses thèmes et ses
mécanismes.
 Les thèmes délirants : (nature des idées délirantes)
Dans la bouffée délirante, les idées délirantes sont polymorphes c'est-à-dire multiples,
disparates et s’intriquent. Il peut s’agir :
 De thème de persécution : Le malade se sent poursuivi, épié, menacé, agressé
ou sur le point de l’être.
 De thème de grandeur ou mégalomaniaque : Le malade est convaincu qu’il est
grand, qu’il a des pouvoirs, qu’il a des dons magiques, qu’il est entrain
d’accomplir des missions fantastiques.
 De thème mystique : il a le sentiment d’une révélation, la conviction d’être le
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messie, le prophète.
 De thème d’influence : il se sent possédé par une force mystérieuse, on devine
ou on vole ses pensées.
 De thème de jalousie
 De thème érotomaniaque
 De thème de dépersonnalisation
 De thème de déréalisation.
 Les mécanismes délirants : Ce sont les différents modes de perception ou de
pensée par lesquels le sujet construit ses convictions délirantes. Dans la
bouffée délirante, les mécanismes délirants sont aussi multiples :
 Interprétation délirante : le patient attribue un sens, une signification
particulière à certains gestes, paroles ou évènements auxquels il est
confronté.
 Intuitions délirantes : révélations soudaines intérieures inexpliquées.
 Imagination délirante : convictions délirantes trouvant leur origine dans les
productions imaginatives du sujet.
 Hallucinations (perception sans objet à percevoir). Les hallucinations
peuvent être :
-Psycho-sensorielles : ici les organes de sens sont incriminés, il s’agit
d’hallucinations auditives, visuelles, olfactives, gustatives, tactiles ou
cénesthésiques. Ce sont les Vraies Hallucinations.
-Psychiques : Les organes de sens ne sont pas incriminés, le malade dit
entendre des voix intérieures par exemple : ce sont les Fausses
Hallucinations.
 Organisation ou structure du délire : Dans la bouffée délirante, le délire est
non systématisé c'est-à-dire non organisé, flou.
b. Les troubles somatiques ou signes physiques :
- L’insomnie est constante.
- Il y a une fébricule, une déshydratation, une anorexie, une constipation.
c. Les troubles thymiques (troubles de l’humeur) : Dans la bouffée délirante l’humeur
est instable ; le sujet peut passer sans transition de la gaieté à la tristesse la plus
profonde.
d. Angoisse : Elle est retrouvée de façon constante dans les bouffées délirantes ; son
intensité est variable selon les moments ; quand elle est intense, elle entraîne une
agitation.
e. Trouble de la conscience : Il n’y a pas de véritable confusion, mais on note une
distraction, un air absent, le patient est à côté de la réalité.
2.2. Formes cliniques
2.2.1. Formes étiologiques
a. Certaines bouffées délirantes sont sans causes.
b. Les bouffées délirantes peuvent être dues à l’intoxication, l’infection, au trauma
crânien. Dans ces formes, on note une note confusionnelle.

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c. Les bouffées délirantes peuvent être causées par la puerpéralité ; dans ces cas,
elles surviennent dans la semaine qui suit l’accouchement.
d. Les bouffées délirantes peuvent être induites par l’épilepsie.
2.2.2. Formes symptomatiques : Il y en a 4 :
a. La forme paranoïaque : il y a un délire avec tendance à la systématisation (délire
organisé pseudo-logique).
b. La forme bipolaire : C’est une forme délirante de trouble bipolaire.
c. La forme hystérique : C’est une forme délirante avec surcharge névrotique.
d. La forme schizophrénique. Présence de signes de désorganisation.
2.3. Diagnostic différentiel
- Un mode d’entrée dans la schizophrénie.
- Une manie délirante dans le cadre de trouble bipolaire, dans laquelle on retrouve :
hyper familiarité, fuite des idées, jeu de mots.
- La confusion mentale où il y a une désorientation temporo-spatiale.
- Une crise épileptique : on note une amnésie post critique.
- Une ivresse pathologique.
- Psychoses toxiques.

2.4. Evolution :
- L’évolution spontanée se fait vers la guérison en quelques jours, en quelques
semaines.
- Avec un traitement adéquat, la guérison est plus rapide et le plus souvent complète.
- L’évolution ultérieure peut se résumer ainsi :
 Dans 1/3 des cas, l’épisode restera unique.
 Dans 1/3 des cas, la bouffée délirante va se reproduire, on parlera de bouffée
délirante à répétition.
 Dans 1/3 des cas, l’évolution sera de type schizophrénique, chez les sujets
âgés, l’évolution peut se faire vers un délire chronique non schizophrénique
(PHC ou paranoïa).
2.5. Pronostic :
2.5.1. Eléments de bon pronostic
- Début brutal avec la notion de facteur déclenchant.
- Absence de personnalité pré morbide pathologique.
- Participation thymique.
- Polymorphisme des thèmes et des mécanismes.
Brièveté de l’accès.
2.5.2. Eléments de mauvais pronostic :
- Début subaigu, précédé de manifestations insidieuses.
- Existence de personnalité pré morbide pathologique.
- Symptomatologie schizophrénique.
- Résolution incomplète.
- Critique imparfaite (persistance des délires).
III. TRAITEMENT
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C’est une urgence psychiatrique nécessitant une hospitalisation. Il faut :


Instaurer sans délai et par voie IM un traitement neuroleptique avec un seul ou une
association de deux neuroleptiques de famille différente.
 NOZINAN ou LARGACTIL (injection) : 2 à 3 amp en 2 ou 3 injections par jour.
 HALDOL injectable : 2 à 3 amp en 2 ou 3 injections par jour.
En cas de besoin, corriger les effets secondaires par :
 ARTANE si dyskinésie, l’ampoule en IM le matin.
 HEPT-A-MYL ou EFFORTIL si hypotension : 2 à 4 amp/j.
- Surveillance pluriquotidienne de : l’état de vigilance, pouls, TA, température,
hydratation, sommeil, alimentation, tolérance aux neuroleptiques, état thymique (si
dépression : antidépresseurs).
- Passer dès que possible le traitement par voie per os.
- Un NAP (Neuroleptique à Action Prolongée) peut être proposé pour la poursuite au
long cours du traitement.
- Psychothérapie de soutien

CHAPITRE III CONDUITE A TENIR DEVANT L’AGITATION

Objectifs : au sortir de ce cours l’élève doit être capable de :

1. Définir une agitation

2. Décrire les manifestations cliniques de l’agitation

3. Citer quatre causes organiques de l’agitation

4. Citer quatre causes psychiatriques auxquelles l’agitation est inhérente

5. Décrire la conduite thérapeutique devant une agitation

PLAN Introduction

I. Définition
II. Signes cliniques
2.1. Manifestations motrices
2.2. Manifestations verbales
2.3. Fureur
2.4. Formes mineures de l’agitation motrice
III. ETIOLOGIE
3.1. Causes toxiques

3.2. Causes métaboliques et endocriniennes

3.3. Causes neuro-méningées


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3.4. Causes psychiatriques

IV. Conduite thérapeutique

4.1. Avant l’hôpital.

4.2. A l’hôpital

Conclusion

Introduction
L’agitation est l’expression d’un conflit ou d’une pathologie organique sous-jacente.
Mal tolérés en raison du caractère « bruyant » et des désordres entraînés, les états
d’agitation sont souvent générateurs d’une anxiété dans l’entourage familial, mais
aussi parmi le personnel soignant sollicité, anxiété qui peut entraîner un
renforcement de l’agitation. L’agitation est une urgence médico-psychiatrique.

I. Définition : L’agitation est un trouble du comportement psychomoteur avec


hyperactivité motrice associée à une perte de contrôle des actes, de la parole
et de la pensée (violence verbale et comportementale)

La crise d’agitation est caractérisée par son aspect contrôlable ou non :

 L’agitation contrôlable : c’est un trouble de conduite marqué habituellement par


son aspect réactionnel à une situation et donc compréhensible. Il se manifeste
de façon brillante et théâtrale mais toujours contrôlable (crises hystériques).
 L’agitation incontrôlable : par le sujet lui-même concerné le plus souvent.

II. Signes

2.1. Manifestations motrices : déambulation, mouvements intenses et brusques,


auto ou hétéro agressivité, crises clastiques.

2.2. Manifestations verbales : élévation de la voix, tendance logorrhéique, cris.

2.3. Fureur : désigne une forme d’agitation extrême, incoercible caractérisée par la
violence des manifestations motrices à tendance destructrice. Le déplacement
de force du malade est le plus souvent très supérieur à ces possibilités
habituelles et cela d’une manière quasi automatique.

2.4. Les formes mineures de l’agitation motrice

a- L’irritabilité ou énervement : le sujet ne peut pas rester sur place, il est instable. Il
reconnaît l’anomalie de son état mais ne peut s’empêcher d’aller et venir, ne
supporte pas la moindre contrariété, perd la tolérance habituelle aux sollicitations
externes, s’emporte facilement sur le plan verbal avec des remontrances
agressives, ou sur le plan comportemental avec des attitudes de réprobation.

Le paroxysme de l’énervement est la crise avec cris, gesticulations expressives

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

pathétiques, rires, larmes, sanglots, parfois contractions hypertoniques avec


chute sans perte réelle de connaissances.

b- La turbulence est constituée par une impossibilité de repos. Le sujet ne peut


rester en place, il marche à grand pas, s’assoit, se lève, exécute des mouvements
vifs et brusques avec des contractions toniques des muscles de la main et des
avant-bras, casse les objets par sa brusquerie maladroite.

III. Etiologies : Les états d’agitations se retrouvent dans plusieurs pathologies.


Les principales causes des états d’agitation sont :

3.1. Causes toxiques

 Intoxications aigue à l’alcool ; sevrage à l’alcool …

 Toxicomanies : amphétamines ; cocaïne ; héroïne ; crack, ectasy, LSD…

 Absorption des médicaments comme isoniazide ; corticoïdes ; psychotropes ;


aux posologies usuelles ou en cas de surdosage par intoxication volontaire…

 Monoxyde de carbone (CO).

 Autres : plomb, atropine…

3.2. Causes métaboliques et endocriniennes

 Hypoglycémie

 Acidocétose diabétique.

 Déshydratation importante.

 Insuffisance rénale aiguë.

 Hypo et hypernatrémie.

 Hypercalciurie.

 Hypercapnie et hypoxémie.

 Hyperthyroïdie, hypercorticisme.

3.3. Causes neuro-méningées

 Syndrome démentiel.

 Hématomes sous- duraux.

 Crise épileptique temporale.

 Confusion post-critique.

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

 Méningite.

 Tumeurs cérébrales frontales.

 Encéphalites.

 Hypertension intracrânienne.

 Sida (Cryptococcose).

3.4. Causes psychiatriques

L’agitation se voit dans beaucoup de pathologies psychiatriques, dans les


psychoses comme dans les névroses. Elle est inhérente à certaines maladies
psychiatriques : l’accès maniaque, l’épilepsie, la schizophrénie catatonique et l’état
confuso-onirique.
3.4.1. L’accès maniaque

L’agitation s’associe à une exaltation de l’humeur et à une excitation psychomotrice.


On retrouve l’insomnie sans fatigue, une logorrhée. Il y’a une notion d’antécédents
identiques ou antécédents dépressifs. Elle se manifeste au maximum par un tableau
de fureur maniaque

3.4.2. L’épilepsie

Le tableau comporte une violence incontrôlée avec confusion et amnésie


consécutive. Il faut chercher un antécédent personnel ou familial d’épilepsie.

3.4.3. La schizophrénie catatonique

Chez le schizophrène l’agitation est particulière. Le désordre est marqué par le


seau de la désorganisation (ou dissociation).
On retrouve un syndrome délirant, une bizarrerie du comportement.
Il existe un risque de passage à l’acte, de violences auto ou hétéro-agressive.
3.5. L’agitation confuso-onirique

Elle s’accompagne de trouble de conscience. Il faut penser à une pathologie


alcoolique (Delirium Tremens). On retrouve des troubles de mémoire, une
désorientation temporospatiale, des troubles de la vigilance, un onirisme délirant,
une angoisse, des tremblements, une fébricule. Un bilan biologique et somatique
s’impose.
3.6. Autres syndromes psychiatriques

 Syndrome démentiel

 Bouffée délirante aigue

 Agitation anxieuse

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

 Psychopathie

 Addiction aux substances (Toxicomanie)

IV. Conduite thérapeutique

4.1. Avant l’hôpital.

4.1.1. Mesures non médicamenteuses.

 Intervention la plus précoce possible sur le lieu même

 Isoler le patient de son entourage.

 Médicaliser l’abord de l’agité : trousse médicale d’urgence.

 Eviter toute contention brutale.

 Assurer un nombre suffisant d’aides afin de prévenir une agression


supplémentaire et/ou dangereuse.

 Appel aux forces de l’ordre, si notion d’arme(s).

 Recours si besoin à l’hospitalisation à la demande d’un tiers.

 Prévoir un transport à l’hôpital dans une ambulance médicalisée.

4.1.2. Médication (tranquillisants)

 LYSANXIA 40 mg sous-lingual

 Voie intramusculaire si l’agitation ne permet pas une prise per os.

 Agitation modérée, surtout névrotique et anxieuse : TRANXENE 50 mg : 1


amp en IM, ou DIAZEPAM 10 mg : 1 à 2 amp en IM renouvelable après ½
heure

 Agitation plus importante : neuroleptiques sédatifs : LOXAPAC 50mg (2 à 3


amp. en IM) ou TIAPRIDAL (1 à 2 amp. en IM).

4.2. A l’hôpital

4.2.1. Traitement symptomatique

 Prévoir l’aménagement d’un espace d’écoute.

 Si nécessaire (malade armé) recours aux forces de l’ordre

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

 Maîtriser l’agitation :

 Contention manuelle (infirmiers).

 Allonger le patient avant l’injection.

 Psychothérapie de soutien (en pratique entretien régulier avec le patient).

4.2.2. Recherche étiologique

Prévoir un bilan paraclinique pour établir un diagnostic étiologique et apprécier


le retentissement somatique

4.2.3. Traitement étiologique


Dans les formes légères de l’agitation on peut donner les anxiolytiques
(tranquillisants) et dans les formes graves on a recours aux neuroleptiques.
4.2.4. Eléments de surveillance

 Surveiller : TA, pouls, T°, hydratation, monitorage cardiovasculaire.

 Rechercher des dyskinésies (Artane, Lepticur), une hypotension artérielle


(Effortil, Hept-a-myl)

 Apprécier l’état psychiatrique : diminution de l’excitation psychomotrice.

 Rechercher une complication (déshydratation, une automutilation) et la traiter.

 Surveiller le mode de contention

 Par la suite si nécessaire prescrire une chambre d’isolement en psychiatrie


(protocole de surveillance à respecter)

Conclusion

Les états d’agitation sont des urgences médico-psychiatriques. L’intensité de


l’agitation ne doit faire oublier la recherche en premier lieu d’une cause organique.

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

CHAPITRE IV LA CONFUSION MENTALE

Objectifs du cours : à la fin de ce cours l’étudiant doit être capable de :


- Définir la confusion mentale
- Citer 5 causes de la confusion mentale
- Citer et décrire les éléments de la triade symptomatique de la confusion
mentale
- Décrire le traitement de la confusion mentale
PLAN I Définition
II Etude clinique
2-1 Début
2-2- Période d’état
2-2-1- Présentation
2-2-2- Confusion proprement dite
2-2-3- Délire onirique
2-2-4- Signes de souffrance organique

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

2-3- Formes cliniques


2-3-1- Formes symptomatiques
2-2-2- Formes étiologiques
2-4- Diagnostic
2-4-1- Diagnostic positif
2-4-2- Diagnostic différentiel
III- Traitement

I. DEFINITION :
La confusion mentale est un tableau clinique psychotique aigu, transitoire, non
spécifique traduisant le plus souvent une souffrance cérébrale.
II. ETUDE CLINIQUE
La clinique de la confusion mentale est caractérisée par une triade
symptomatique :
- Le syndrome confusionnel proprement dit.
- Le délire onirique
- Les signes de souffrance organique
2.1. Début
Le début de la maladie est en général progressif, il est rarement brutal. Il est
annoncé, par un prodrome à recrudescence vespérale ou nocturne à types de
turbulence, d’insomnie, d’anorexie et d’irritabilité.
2.2. La période d’Etat (triade symptomatique)
2.2.1. Présentation
Le patient à une tenue débraillée, la mimique est figée, démarche hésitante, l’air
hébété, égaré, anxieux.
‟Le confus a des yeux mais ne voit pas’’ selon DELASIAUVE
Le patient peut être inerte, mutique : c’est la stupeur confusionnelle.
Il peut être agité, agressif avec la répétition des gestes professionnels et tentative
de fuite s’il se sent menacé.
La voix est chuchotée, des bavardages succédant souvent à un mutisme, parfois il
présente une écholalie.
2.2.2. La confusion proprement dite
Elle est caractérisée par la perturbation des opérations mentales :
- La désorientation temporo – spatiale.
- Les troubles de la mémoire.
- Les troubles de la vigilance et de la conscience.
a) La désorientation temporo-spatiale
Le sujet n’arrive pas à se repérer, il ne connait pas la date, le mois, l’année, les lieux
où il se trouve ou sa chambre.
b) Les troubles de la mémoire
On note chez le patient une amnésie d’évocation (ne se rappelle pas des faits
anciens) et une amnésie de fixation (oublie des faits récents).
Parfois aussi il y a des fausses reconnaissances, un ralentissement des idées

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

c’est la bradypsychie.
c) Les troubles de la vigilance et de la reconnaissance
Il y a une grande distractibilité, le patient égaré essaie de mettre de l’ordre dans ses
idées, il pose des questions à l’entourage : c’est la perplexité anxieuse (mélange
d’anxiété, de stupeur, d’étonnement et d’inquiétude). L’état de conscience va de
l’obnubilation à la stupeur.
2.2.3. Le délire onirique
Il s’agit d’une expérience hallucinatoire qui s’apparente au rêve ; c’est le ‟Délire de
rêve agit’’. Les hallucinations visuelles d’animaux féroces ou d’épouvantes sont
fréquentes parfois c’est l’imitation des scènes professionnelles, le malade mime les
actes de son travail, Ces hallucinations peuvent aboutir à des réactions dangereuses
comme une fuite, une défénestration.

2.2.4. Les signes de souffrance organiques


Ces signes sont souvent constants et sont dus à l’agitation, le refus
alimentaire et à la cause de la confusion. On retrouve l’insomnie, la fièvre,
l’oligurie, la tachycardie, l’hypotension artérielle, la déshydratation, la
constipation et l’altération de l’état général.
2.3. Les formes cliniques
2.3.1. Les formes symptomatiques
Selon la prédominance des symptômes, on retrouve les formes stuporeuses, les
formes agitées, les formes hallucinatoires et les formes frustes.
2.3.2. Les formes étiologiques :
Les confusions mentales ont une cause habituellement organique.
- Les causes infectieuses et parasitaires : La fièvre typhoïde, la brucellose, le
paludisme, les méningites, les encéphalites peuvent donner un tableau de
confusion mentale.
- Les causes toxiques : L’intoxication à certains produits peut conduire à la
confusion mentale parmi eux on peut citer l’alcool, les drogues, certains
médicaments, l’oxyde de carbone (CO).
- Les causes neurologiques : Nous pouvons incriminer dans l’étiologie de la
confusion mentale le traumatisme de crâne, les tumeurs du cerveau,
l’épilepsie et les accidents vasculaires cérébraux.
- Les causes métaboliques et endocriniennes : Elles sont dues au diabète, à
l’insuffisance rénale, les maladies thyroïdiennes et surrénaliennes.
- Causes cardiorespiratoires : Etat de choc (infarctus, péricardite…),
insuffisance respiratoire, anémies…
- Les causes psychiatriques : les schizophrénies, la psychose puerpérale, la
sismothérapie et les complications du traitement aux neuroleptiques, l’accès
maniaque prolongé, les grandes catastrophes (confusion post-émotionnelle).
2.4. Diagnostic
2.4.1. Diagnostic positif :
Le diagnostic de la confusion repose sur la clinique qui associe :
- Baisse de la vigilance avec désorientation temporo-spatiale.

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

- Troubles de la mémoire,

- Perplexité anxieuse

- Délire onirique

- Les symptômes somatiques


2.4.2. Diagnostic différentiel
Devant une confusion mentale il faut éliminer.
a) La bouffée délirante : Les hallucinations ici sont auditives surtout et les
perturbations intellectuelles sont absentes.
b) La mélancolie : Les fonctions intellectuelles sont ralenties mais non
perturbées ; il n’existe pas de perplexité anxieuse.
c) La démence : L’évolution de la maladie est chronique et l’affection frappe le
sujet âgé, il n’existe pas ici aussi de perplexité anxieuse.
d) Le syndrome de Korsakoff : La différence réside ici à l’association de
polynévrite des membres inférieurs.
III. TRAITEMENT
L’hospitalisation urgente est indispensable.
Traitement de l’affection causale dès que possible. En attendant les résultats
des examens complémentaires, on fait :
Un traitement symptomatique :
Sédation de l’agitation et de l’activité onirique avec :
 Tranquillisants (tranxène, ou Diazépam)
 Neuroleptique si agitation est grave ou l’onirisme important (Largactil, Haldol,
Tiapridal…)
 Réhydratation et apport calorique
 Vitaminothérapie B intensive surtout chez l’alcoolique
Soins généraux : surveillance attentive, isolement en chambre éclairée, éviter
la contention physique, prévenir les escarres.

CHAPITRE V LES ETATS DEPRESSIFS

Objectifs du cours : à la fin du cours l’étudiant doit être capable de :

- Définir la dépression, l’humeur

- Donner l’épidémiologie de la dépression

- Décrire la triade symptomatique de la dépression

- Citer et décrire trois formes cliniques de la dépression

- Citer les médicaments utilisés dans le traitement des états dépressifs.

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

I- GENERALITE

1-1- Définitions

1-2- Epidémiologie

II- ETIOLOGIE

2-1- Les situations dépressogènes

2-2- Les évènements traumatisant

2-3- Les causes génétique et biologique

III- SIGNES : triade symptomatique

3-1- L’humeur dépressive

3-2- Le ralentissement psychomoteur ‘’perte de l’élan vital’’

3-3-Le cortège somatique et l’anxiété

IV- FORMES CLINIQUES

4-1- « Dépression psychogène » (réactionnelle)

4-2- Dépression mélancolique

4-3- Dépression anxieuse

4-4- Dépression délirante

4-5- Dépression de l’enfant et de l’adolescent

4-6- Dépression du sujet âgé

4-7- Dépression masquée

V- DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

5-1- La tristesse normale

5-2- La schizophrénie

VI- TRAITEMENT

6-1- Objectifs

6-2- Moyens

I. GENERALITES

1.1. Définition La dépression est une perturbation de l’humeur dans le sens négatif ;

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

celui de la tristesse, de la souffrance intérieure.

La dépression se définit cliniquement par l’association

- De la tristesse de l’humeur
- Du ralentissement psychomoteur
- Du cortège somatique
L’humeur est cette « disposition affective fondamentale, riche de toutes les
instances émotionnelles et instinctives qui donne à chacun de nos états d’âme une
tonalité agréable ou désagréable oscillant entre les 2 pôles extrêmes du plaisir et de
la douleur » (J. Delay).

Il y a une vision péjorative, pessimiste de soi-même, de l’avenir et du monde (tirade


de Beck).

1.2. Epidémiologie

- La morbidité est importante : 3% chez les hommes et 6 % chez les femmes


(dans la population générale), 10 % des consultations de médecine générale.
- La mortalité est élevée : 15% des déprimés décèdent par suicide
- Invalidé sur le plan socioprofessionnel important : arrêts de travail répétés.
II. Etiologie

2.1. Les situations dépressogènes

Ce sont les circonstances de survenue des troubles où se conjuguent les effets


de la personnalité, certaines étapes biographiques et certains événements
accidentels :

- La personnalité.

- Les étapes biographiques : ce sont les étapes qui marquent les grandes
crises de la vie humaine mais qui sont des crises prévisibles : celles du
complexe d’Œdipe, la puberté, la ménopause, la progression professionnelle,
les changements familiaux.

2.2. Les événements traumatisants

Le deuil, les difficultés professionnelles, les péripéties amoureuses, la maladie.


Toutes ces situations posent le problème du changement de soi-même dont le
déprimé se révèle incapable.

2.3. Génétique et Biologique

Trouble bipolaire, la puerpéralité

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

III. SIGNES : La triade symptomatique

L’effondrement dépressif se manifeste par une triade symptomatique classique :

- L’humeur dépressive.

- Le ralentissement psychomoteur ‘’la perte de l’élan vital’’.

- Le cortège somatique et l’anxiété.

3.1. L’humeur dépressive

C’est un éprouvé pénible, appelé douleur morale que l’on reconnaît aux signes
objectifs du découragement, l’humeur sombre, la perte d’espoir, la perte du sourire.

Elle se lit sur le visage. Le noyau de cette souffrance est la perte l’estime de soi, le
pessimisme, le désespoir. Autour de ce noyau se développent 3 grands thèmes :

- La faute : remorde et culpabilité.

- L’échec : infériorité et insuffisance.

- L’isolement : impression de ne pouvoir être aidé. Ces idées ‘’noires’’ qui sont
l’objet de ruminations voire d’obsessions, accompagnent les affects sombres
jusqu’à la perte des sentiments et le développement d’idées suicidaires.

3.2. Le ralentissement psychomoteur ‘’perte de l’élan vital’’ ou l’inhibition


psychomotrice

- Inhibition, indécision : le patient a des difficultés à se concentrer, à rassembler


ses idées, à soutenir son attention ni pour la lecture, conversation.

- Le comportement moteur évoque l’abattement, l’apathie, la lenteur motrice :


pauvreté et lenteur gestuelle, la mimique est inexpressive, le regard est terne, la
voie est basse et monotone, la parole est ralentie, il y a un vieillissement apparent.
Les doléances expriment la lassitude, le manque d’entrain, la lenteur de
démarrage.

Le sujet et surtout son entourage décrivent la perte des intérêts habituels pour le
travail, la vie familiale, le détail des activités de vie quotidienne.

3.3. Le cortège somatique et l’anxiété

L’accompagnement symptomatique est varié : l’anxiété est fréquemment associée,


quasi corporelle à type de striction cervicale ou d’oppression thoracique.

Autres symptômes somatiques :

- Tachycardie, palpitations, précordialgies.

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

- Vertiges, céphalées.

- Sécheresse de la bouche.

- Constipation.

- Anorexie avec amaigrissement ou hyperphagie avec prise de poids

- Surtout insomnie de gravité croissante et il s’agit d’une insomnie du petit matin.

- L’hypersomnie peut être observée

- Baisse de la libido (pas de désir, pas de plaisir)

- Frigidité chez la femme et impuissance chez l’homme

IV. Formes cliniques

4.1. « Dépression psychogène » (réactionnelle)

Existence d’une cause déclenchante (deuil, rupture, échec, professionnel).


L’anxiété est souvent au premier plan (insomnie d’endormissement). Le
ralentissement psychomoteur est absent ou peu présent.

4.2. Dépression mélancolique


Il s’agit d’un syndrome dépressif majeur avec une douleur morale intense.
Anhédonie et anesthésie affective sont prépondérants. Le ralentissement
psychomoteur est majeur. Il existe un haut risque suicidaire.
Cette dépression mélancolique est caractérisée par la triade mélancolique :
- Indignité (ne mérite plus de vivre, d’être soigné).
- Culpabilité, auto dévalorisation.
- Incurabilité et désespoir.
4.3. Dépression anxieuse

L’anxiété est au premier plan (angoisse, palpitations, sueurs, « tension interne »).
Des crises d’angoisses aiguës peuvent survenir. Le ralentissement
psychomoteur fait place à une agitation anxieuse. Le risque suicidaire est
important

4.4. Dépression délirante

Les propos du déprimé sont en désaccord avec la réalité. Le délire ici est
systématisé avec des thèmes dépressifs de culpabilité, de dévalorisation, de
vision pessimiste du futur, idée de ruine, qui sont congruents à l’humeur. Au
maximum apparaît un syndrome de Cotard avec :

- Négation de l’individu (« je n’ai plus d’enfant »).


- Négation d’organes.

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

- Négation du monde extérieur.


- Idées d’immortalité (« je suis condamné à errer dans les ténèbres »).
- Idées de damnation
4.5. Dépression de l’enfant et de l’adolescent

Rupture par rapport à l’état habituel de l’enfant. Baisse du rendement scolaire,


fugues, alcoolisation. Humeur triste avec crises de larmes ou irritabilité avec un
comportement caractériel (agressivité, impulsivité). Insomnie, hyperphagie,
angoisses, éléments phobiques.

4.6. Dépression du sujet âgé

La symptomatologie de type démentielle constitue un tableau clinique de pseudo


-démence

4.7. Dépression masquée

On parle de dépression masquée lorsque les symptômes psychiques sont au second


plan, masqués par une symptomatologie somatique prédominante voire par des
troubles des conduites ou tout autre aspect psychiatrique.

V. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

5.1. La tristesse normale : elle survient après un facteur causal. Elle n’associe
pas les éléments du syndrome dépressif.

5.2. La schizophrénie : on note ici les éléments du syndrome dissociatif

VI. TRAITEMENT

6.1. Objectifs

- Rendre la vie du déprimé meilleure c’est la faire moins mauvaise, moins


douloureuse.

- Conserver la vie en cas de risque suicidaire.

6.2. Moyens

6.2.1. Hospitalisation

- En cas de risque suicidaire important.

- Accès mélancolique aigu.

- Retentissement somatique important.

- Contexte socio-familial incompatible avec une bonne observance du traitement.

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

6.2.2. Médications antidépressives

Il s’agit d’antidépresseurs :

- Tricycliques : Anafranil 25 mg cp 50 mg/j ou Laroxyl 25 ou 50 mg pour atteindre


150 mg/j

- Inhibiteurs de la Recapture de la Sérotonine : Fluoxétine 20mg/j ou Paroxétine


20mg/j

Les anxiolytiques peuvent être utilisés à courte durée (12 semaines maximum) en
cas d’anxiété ou angoisse associée. Les neuroleptiques sont associés aux
antidépresseurs en cas d’idées délirantes.

6.2.3. Psychothérapie

Prise en charge par une psychothérapie de soutien.

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

CHAPITRE VI L’ACCES MANIAQUE

Objectifs du cours
- Définir l’accès maniaque

- Décrire le tableau clinique à la période d’état

- Citer 4 étiologies de l’accès maniaque

- Citer 3diagnostics différentiels de l’accès maniaque

- Citer 2 neuroleptiques et 2 thymorégulateurs utilisés dans le traitement de


l’accès maniaque

- Citer 2 éléments de surveillance du traitement de l’accès maniaque.

I- DEFINITION

II- ETUDE CLINIQUE

2-1- Le début

2-2- La Phase d’état

III- FORMES CLINIQUES

3-1- Les formes sémiologiques

3-2- Les formes étiologiques

IV- DIAGNOSTIC

4-1- Diagnostic positif

4-2- Diagnostic différentiel

V- EVOLUTION

VI- TRAITEMENT

6-1- Hospitalisation

6-2- Chimiothérapie

I. DEFINITION :

C’est un état de surexcitation des fonctions psychiques avec exaltation de l’humeur

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

et élation de la pensée ainsi qu’un déchainement des pulsions instinctivo-affectives.

II. ETUDE CLINIQUE

2.1. Le début :

Il peut être brutal sans aura, il y a agitation, scandale, grossièreté, tapage, actes
médico-légaux.

Parfois il est progressif avec un prodrome : le sujet est triste, morose, inquiet,
méfiant faisant de démarches exagérées, des dépenses inconsidérées avec des
idées de grandeur.

2.2. La période d’état

2.2.1. La présentation : La tenue est débraillée ou extravagante, le malade s’habille


de façon fantaisiste. Il y a un clownisme ‘’fait le korodouga’’, le visage est très
mobile, c’est l’hypermimie.

2.2.2. Le contact : Il est très facile, familier, ludique.

2.2.3. L’humeur : Le sujet est euphorique l’humeur est exaltée, expansive. Le sujet se
sent admirablement bien, heureux et infatigable. Il croit tout entreprendre et
tout réussir. En fait l’humeur est versatile, le sujet passe facilement bien du rire
aux larmes lors de l’évocation d’évènement pénible du fait de son
hyperémotivité.

2.2.4. Troubles intellectuels :

a) Tachypsychie ou fuites des idées : elle est caractéristique de la manie. Tous


les processus intellectuels sont accélérés.

b) L’orientation est normale.

c) L’attention : l’attention spontanée est vive et l’attention volontaire est


dispersée. Le patient est incapable d’effort intellectuel soutenu et le
raisonnement est impossible.

d) Les représentations mentales : elles sont accélérées, il y a des jeux de mots,


des formules stéréotypées, l’association des idées par assonance.

e) La mémoire : la mémoire de fixation est fortement altérée, la mémoire


d’évocation est accrue avec des souvenirs parfois faux et des fausses
reconnaissances.

f) L’imagination : elle est débordante avec des productions sub-délirantes, des


thèmes de grandeur, érotiques et prophétiques. Il s’agit de jeu fabulatoire dans
la forme typique. C’est dans la manie hallucinatoire qu’on peut observer un
délire vrai.

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

2.2.5. Troubles psychomoteurs

Il y a surtout une excitation psychomotrice. L’agitation motrice est constante


dominée par le jeu, le théâtralisme, la dénudation, le ludisme. L’agitation peut
aller à la fureur.

2.2.6. Le langage

C’est le flot de mots difficile à interrompre (la logorrhée). Le cours de la parole


est rapide : c’est la tachyphémie. Le patient fait des plaisanteries, des actes
antisociaux comme les chèques sans provision, une grivèlerie (vol,
maraudage), des disputes.

2.2.7. Le syndrome organique

L’insomnie est totale, sa sédation signe la fin de la crise ; l’amaigrissement est


présente malgré la boulimie et la potomanie, la faim et la soif sont
augmentées. Le sujet est infatigable, il y a une aménorrhée chez la femme, la
température est de 37°5 à 38°c, le pouls est accéléré, la TA est normale.

III. LES FORMES CLINIQUES

3.1. Les formes sémiologiques

3.1.1. L’hypomanie : c’est un accès dont les symptômes sont à minima

3.1.2. La manie délirante : c’est un accès maniaque avec un délire constitué

3.1.3. La manie confuse : c’est un tableau maniaque avec des éléments


confusionnels comme la désorientation temporo-spatiale, la perplexité
anxieuse

3.1.4. L’état mixte : il s’agit d’une alternance rapide d’un moment à l’autre de
l’exaltation et de la tristesse

3.2. Les formes étiologiques

Les étiologies de l’accès maniaque sont variées. Il peut s’observé dans :

- Les troubles bipolaires : La manie est retrouvée dans 80 % des cas

- Le traumatisme du crâne ou la démence : La manie peut être secondaire

- Certains médicaments peuvent entrainer l’accès maniaque : les corticoïdes à


fortes doses, les amphétamines

- Les substances psychoactives : l’alcool et autres drogues.

- Les maladies infectieuses comme le paludisme, les encéphalites virales, le


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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

SIDA, la syphilis : la PG.

- Les désordres endocriniens comme le basedow et cushing.

- La schizophrénie : ici est associé, un syndrome dissociatif, une bizarrerie.

- Les carences en vitamines B12, folates et thiamines (Vit B6).

- Les causes neurologiques : la sclérose en plaque, la chorée.

IV. DIAGNOSTIC

4.1. Diagnostic positif

Il repose sur la sémiologie :

- L’hyper thymie euphorique.

- La tachypsychie ou la fuite des idées.

- L’excitation motrice avec insomnie.

- La présentation particulière : le contact facile, familier, les troubles alimentaires


(boulimie) ;

- Les troubles sexuels avec une hypergénésie des actes antisociaux, le bon état
général avec une infatigabilité.

4.2. Diagnostics différentiels

4.2.1. La bouffée délirante

Ici le délire prédomine, l’exaltation thymique avec polymorphisme des thèmes


et des mécanismes délirants, le tableau est variable, le début est soudain.

4.2.2. L’agitation épileptique

On retrouve dans les Antécédents (ATCD) la notion de crise. L’amnésie


postcritique, l’automatisme moteur au niveau de la bouche.

4.2.3. L’agitation chez le psychopathe

Elle est favorisée par l’alcool et les autres drogues sur une personnalité
psychopathique.

4.2.4. Les autres agitations

- Encéphalites dans les méningites, le neuropaludisme.

- Les Accidents Vasculo Cérébral (AVC).

- Les maladies métapolitiques, l’hypoglycémie.


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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

V. EVOLUTION

L’évolution spontanée se fait par des successions d’épisodes de 6-8 mois,


séparée par des intervalles libres avec une guérison complète.

L’évolution peut aller vers la chronicité avec une certaine détérioration mentale.

Sous traitement les intervalles de lucidité sont grands et il y a espacement


important des accès.

VI. TRAITEMENT DE L’ACCES MANIAQUE

6.1. Hospitalisation en milieu spécialisé

Dans la majorité des cas le traitement de l’accès maniaque, nécessite


l’hospitalisation en urgence.

Parfois l’hospitalisation se fait à la demande d’un tiers. Il faut des mesures de


protection de ses biens (sauvegarde de justice).

6.2. Médication

6.2.1. Les neuroleptiques (NL)

Dans un premier temps on utilisera des neuroleptiques sédatifs comme le Nozinan


25mg ou le Largactil injectable 25mg (2amp ou 50 mg IM matin et soir) associé à
l’Haldol 5 mg IM matin et soir par jour.

Cela permettra de raccourcir la durée de l’accès et le risque de récidive.

La voie parentérale est maintenue pendant 7 à dix (10) j jusqu’à l’obtention d’une
sédation nette et durable.

En cas d’observation des effets secondaires donner un correcteur comme l’Artane 2


mg ou 5 mg en cp ou 10 mg injectable, de préférence le matin.

La surveillance du traitement repose sur des critères :

- Physiques : pouls, TA, t°, hydratation.

- Comportementaux : l’agitation, l’insomnie, le débit verbal.

- Psychiques : fuites des idées, excitation, mégalomanie.

Le traitement de relais après 7 à 10 jours d’injection en fonction des éléments


cliniques ; les neuroleptiques per os à la même posologie pendant 3 semaines
environ avant de commencer une réduction des doses.

6.2.2. Les thymorégulateurs

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

- Le lithium : La tendance actuelle est l’association du lithium qui, poursuivie après


l’arrêt des neuroleptiques constitue ultérieurement la meilleure prophylaxie
surtout s’il s’agit de trouble bipolaire.

- La carbamazépine (Tégrétol) : 400mg à 800mg/jr

- Le valproate (Dépakine) à éviter chez les femmes en âge de procréer

CHAP VII TROUBLES PSYCHIQUES DE LA GROSSESSE ET DU

POST-PARTUM

Objectifs du cours : à la fin de ce cours l’étudiant doit être capable de

- Définir les psychoses puerpérales ou troubles psychiques de la grossesse et


du post-partum

- Citer 5 facteurs étiologiques des psychoses puerpérales

- Décrire la psychose puerpérale proprement dite

- Citer les troubles psychiques pendant la grossesse

- Citer 2 diagnostics différentiels des psychoses puerpérales

- Citer les moyens thérapeutiques utilisés dans le traitement des psychoses


puerpérales.

PLAN Introduction

1. Définition

2. Facteurs étio-pathogéniques

3. Description clinique

4. Diagnostic différentiel

5. Pronostic et évolution des psychoses puerpérales

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

6. Traitement

Conclusion
Introduction
Les troubles psychiques de la grossesse et du post-partum constituent la pathologie
psychiatrique de la puerpéralité. Il existe un remaniement psychologique normal lié à
la puerpéralité appelé aussi ‘’maternalité’’ dont l’élément essentiel est une crise
d’identité chez la femme enceinte. La maternalité, notamment lors de la première
maternité, est une étape maturante qui aboutit à un épanouissement de la féminité.
Cependant la maternité n’est pas toujours une expérience heureuse comme en
témoigne la survenue d’éventuels troubles psychiques.

1- Définition

Les psychoses puerpérales regroupent l’ensemble des troubles psychiatriques qui


surviennent pendant la grossesse, après l’accouchement, pendant l’allaitement et
parfois après l’avortement.

2- Facteurs étio-pathogéniques

2-1- Facteurs de risques :

La primipare très jeune ou âgée, la césarienne, l’éclampsie, les infections puerpérales


favoriseraient la survenue des psychoses puerpérales.

2-3- Facteurs étiologiques :

- Facteurs héréditaires et constitutionnels : la prédisposition génétique, les


antécédents personnels de psychose aiguë avant la puerpéralité, la présence
de personnalité pathologique

- Facteurs psychosociaux et culturels : l’isolement de la mère (sans conjoint),


une situation vitale difficile, une précarité sociale, des dissensions conjugales,
un enfant mort ou gravement malade, la mort d’un ou plusieurs proches
parents ou substituts parentaux de la mère.

Les interdits culturels

- Facteurs Endocriniens : tous les métabolismes sont modifiés pendant la


grossesse. Mais ce sont surtout les modifications endocriniennes qui sont en
corrélation avec les troubles mentaux (hypophyse, surrénale, thyroïde).

3- Description clinique

3-1- Les troubles pendant la grossesse ou les accidents gravidiques

3-1-1- Les troubles caractériels mineurs et les symptômes névrotiques

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

Ils sont fréquents surtout les premiers mois. Peuvent être observés :

- Des angoisses à expression somatique comme des vertiges, des spasmes,


des oppressions, des palpitations, ou des cauchemars, des ruminations
anxieuses dont les thèmes sont la peur de mourir au cours de l’accouchement,
la peur d’avoir un enfant anormal, la crainte d’être « une mauvaise mère »

- Des symptômes phobiques : les dégoûts

- Des symptômes obsessionnels de même que des envies caractéristiques des


femmes enceintes, ces envies souvent sont compulsives ou aberrantes (Pica :
manger des choses non nutritive comme l’argile, chiffon etc).

Dans les manifestations névrotiques banales, le rôle favorisant de l’entourage


familial et culturel semble indéniable.

3-1-2- Les manifestations hystériques

Elles sont souvent au premier plan ; il peut s’agir de : l’asthénie, plaintes somatiques,
comportements régressifs et infantiles d’exigence affective.

3-1-3- Les symptômes psychosomatiques de la sphère digestive

Ils sont presque toujours habituels au cours de la grossesse et sont à type :


d’hypersalivation, nausées, boulimie, ou de vomissements incoercibles qui expriment
en général un rejet de la grossesse.

3-1-4- Les épisodes psychotiques

Ils sont rares et apparaissent électivement dans la deuxième moitié de la grossesse.

3-2- Les manifestations du post-partum

Classiquement, 3 moments sont critiques pour leur éclosion : la montée laiteuse, le


retour des couches, le sevrage.

3-2-1- Les psychoses précoces ou psychose puerpérale proprement dite

Il s’agit le plus souvent de psychose confuso-délirante aiguë survenant entre le 5ème


et le 25ème jour de l’accouchement.

- Début : Après une courte phase prodromique faite de pleurs, de plaintes


somatiques et surtout d’insomnie, apparait brutalement un état de confusion
mentale caractérisée par de grandes fluctuations du niveau de la conscience.

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

- Phase d’état : s’ajoutent des hallucinations visuelles qui, par leur ampleur,
s’organisent parfois en un véritable délire onirique, mal structuré mais
habituellement persécutoire terrifiant, centré sur la relation de la mère avec son
enfant (négation de la maternité, conviction que l’enfant n’est pas né, qu’il a été
échangé, que l’on veut le tuer, etc.…). Ces idées funèbres s’accompagnent de
troubles thymiques qui passent rapidement d’un extrême (dépression profonde) à
l’autre (excitation inquiétante) faisant parler d’états « confuso-onirique ».

- Signes somatiques : Dans ce tableau de psychose puerpérale proprement dite on


ne retrouve pas de fièvre. Si elle existe, elle est à mettre au compte de la
déshydratation, l’agitation et des perturbations centrales.

3-2-2- Le syndrome du 3ème jour ou « Post-partum blue »

Classique et banal, il est connu depuis longtemps et se situe au carrefour entre les
réactions psychologiques « normales » de l’accouchement, les accidents névrotiques
et les épisodes psychotiques aigus déjà décrits.

Il est contemporain de la montée laiteuse, et associe anxiété relative au nouveau-né,


plaintes somatiques, agressivité envers l’entourage, confusion à minima.

Le sommeil est rarement perturbé et généralement tout rentre dans l’ordre en


quelques jours.

3-2-3- Les états dépressifs du post-partum

Il peut s’agir d’état mélancolique ou de dépression névrotique. La symptomatologie


peut associer des sentiments d’incapacité, une culpabilité, des auto-accusations en
relation avec des mauvais soins apportés à l’enfant… L’anxiété est souvent
importante. S’en suivent un appauvrissement des contacts dans les soins, une
diminution des moments d’échanges entre la mère et son bébé, une disparition des
moments ludiques. Des idées suicidaires peuvent être associées.

Parfois cette symptomatologie peut être aussi atypique et n’être repérable qu’à
travers des craintes excessives sur la santé de l’enfant, la multiplication de
consultations pédiatriques (plus ou moins en urgence) de réassurance, des phobies
d’impulsion, des obsessions.

4- Diagnostic différentiel

La psychose puerpérale pose le problème de diagnostic différentiel avec une


psychose aiguë organique fréquemment confusionnelle dont l’origine peut être :

- Infectieuse (ancienne et classique ‘’encéphalite psychotique puerpérale’’


aujourd’hui rarissime)

- Vasculaire en particulier thrombophlébite cérébrale avec céphalées, crise


comitiale, signes neurologiques en foyer à rechercher systématiquement.

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

- Toxique notamment les confusions secondaires à la prise de bromocriptine


(Parlodel*)

5- Pronostic et évolution des psychoses puerpérales

5-1- Pronostic

- Eléments de bon pronostic : début aigu, survenu plus précocement, absence


d’antécédent psychiatrique notable.

- Eléments de mauvais pronostic : survenue tardive, début subaigu ou insidieux,


des antécédents de troubles personnels ou familiaux de troubles
psychiatriques

5-2- Evolution

Sur le plan évolutif, le risque de récidive lors d’une grossesse ultérieure est difficile à
établir ; mais l’obtention rapide d’une guérison stable lors du 1er épisode est possible.

6- Traitement

6-1- Pour les névroses gravidiques ou puerpérales

il faut une conduite psychothérapique destinée à obtenir le plus rapidement possible,


un rassurement efficace. Dans certains cas, on peut appuyer cette psychothérapie
par des méthodes suggestives : l’isolement suffit généralement à calmer les
vomissements. Toute fois utiliser le minimum possible les médicaments surtout au
début de la grossesse.

6-2- Devant une psychose gravidique

L’électrochoc est mieux indiqué ici, car il ne comporte aucun risque ni pour la femme,
ni pour l’enfant. Neuroleptique et Antidépresseurs selon le tableau, peuvent être
utilisés sans danger à la fin de la grossesse.

6-3- Pour les psychoses du post-partum

On utilisera pour les états confuso-oniriques soit l’électrochoc qui agit à la fois sur la
composante anxieuse et sur la composante délirante du syndrome ; soit les
neuroleptiques usuels (Halopéridol 5mg inj. 10mg en IM/jr associé à Chlorpromazine
25mg inj 50mg en IM/jr ; Trihexyphenidyl 10mg inj. 10mg en IM/jr si effets
secondaires). On peut combiner les deux méthodes.

Dans tous les cas, la psychothérapie de la maternité sera l’axe central du traitement
et permet de renforcer la relation mère-enfant. Les questions de parentalité seront
travaillées, en tentant de maintenir un lien de qualité avec l’enfant lors de visites

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Lassana COULIBALY.

organisées avec le père ou un membre de l’entourage. Ce travail psychothérapique


inclut aussi le père.

6-4- Prévention

Elle nécessite la mise en place de la planification, un espacement des naissances.

Conclusion

Les troubles psychiques de la gravido-puerpéralités sont fréquents. Le diagnostic est


clinique et la prise en charge précoce est gage d’un bon pronostic.

CHAPITRE VIII LA NEVROSE HYSTERIQUE ou TROUBLE CONVERSIF

Objectifs de cours

- Définir l’hystérie

- Décrire la grande attaque de Charcot

- Citer 2symptômes organiques et 2 symptômes psychiques de l’hystérie

- Citer 4 traits de la personnalité hystérique

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Dr TOURE Mahamadou A.

- Citer 2diagnostics différentiels de l’hystérie

- Citer les principes du traitement de l’hystérie

PLAN Introduction
I) Définition
II) Etude clinique
A) Symptômes de conversion
1-Symptômes d’expression corporelle

1-1- Les crises actuelles


1-2- Les douleurs

1-3- Troubles d’allure neurologique

2- Symptômes d’expression psychique


2-1- Troubles intellectuels

2-2- Troubles de la conscience


2-3- Troubles caractériels

2-4- Troubles sexuels

2-5- Tendances dépressives

2-6- Tentative de suicide ayant fonction d’appel, mais Attention !!!

2-7- Autres symptômes


B) Personnalité hystérique
III) Diagnostic différentiel
3-1- Certaines affections organiques
3-2- Les autres névroses
3-3- La schizophrénie
3-4- La simulation (syndrome de Ganser)
IV) Principe de traitement
4-1- Psychothérapie
4-2- Médication
4-3- Hospitalisation
Conclusion

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Dr TOURE Mahamadou A.

Introduction

Affection psychique mettant le plus souvent en cause le corps, l’hystérie est une
névrose très fréquente mais beaucoup plus fréquente chez la femme que chez
l’homme (un homme sur trois femmes).

I- Définition

L’évolution de l’hystérie, le polymorphisme de ses symptômes et sa variabilité en


fonction des cultures, rendent toute définition illusoire. Néanmoins il faut retenir deux
éléments fondamentaux qui la caractérisent : les Symptômes de Conversion et la
Personnalité Hystérique ou histrionique.

II- Etude clinique

Les manifestations cliniques de l’hystérie sont protéiformes pouvant imiter toute la


pathologie somatique ou psychiatrique.

A-Symptômes de conversion

1-Symptômes d’expression corporelle

1-1- Les crises actuelles

 La grande Attaque de Charcot (crise hystérique classique)

Elle est rare de nos jours dans les pays occidentaux avec 5 phases :

 Début : annoncé par un prodrome à type de douleur pelvienne, d’illusion, de


boule œsophagienne aboutissant à une pseudo-perte de connaissance,
une chute non brutale, sans morsure de la langue ni émission d’urine.

 Une phase épileptoïde tonique avec respiration stertoreuse

 Une phase de contorsions clownesques avec des mouvements


désordonnés et cris.

 Une phase des attitudes passionnelles qui est une période de transe où
sont mimées des scènes érotiques et ou violentes.

 Enfin le retour progressif à la conscience avec contractures résiduelles et


propos décousus.

 Les grandes paralysies, les fugues hystériques, elles sont rares en


occidents, mais peuvent se rencontrer encore sous nos cieux.

 Les formes mineures de crises : beaucoup plus habituelles sont:

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Dr TOURE Mahamadou A.

 « crises de nerf »

 Crises syncopales

 Crises tétaniformes auxquelles le terme de spasmophilie donne un halo


médical souvent honorable en supposant une organicité.

Ces crises hystériques surviennent presque toujours en public, elles sont entretenues
par l’intérêt et la compassion de l’entourage et elles cèdent généralement assez vite
à l’isolement.

1-2- Les douleurs

Elles sont de loin les maîtres symptômes des manifestations hystériques. Il


peut s’agir de :

- Céphalée

- Douleurs abdominales

- Douleurs pelviennes

- Douleurs lombaires etc.…

Elles peuvent être fixes ou erratiques, temporaires ou persistantes. Dans tous les cas
elles entrainent une impotence fonctionnelle disproportionnée.

Ces douleurs sont souvent décrites avec un luxe de détail, leur expression peut
prendre une allure dramatique. Elles sont généralement rebelles aux antalgiques et
font souvent l’objet de consultation et de bilans organiques multiples, répétés et
dans certains cas d’actes médicaux inutiles (appendicectomie, PL).

1-3- Troubles d’allure neurologique

Il peut s’agir :

 D’atteintes motrices à type de :

 Paralysies fonctionnelles : atteinte d’un mouvement

 Paralysies systématisées : atteinte d’un ensemble de mouvements


coordonnés

 Paralysie localisée à un segment de membre

 Hémiplégie, paraplégie

 Contracture réalisant des tics, des torticolis, des mouvements anormaux

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Dr TOURE Mahamadou A.

 Aphonie

 Astasie-abasie

Elles ne respectent pas les lois de la systématisation anatomique, ne


s’accompagnent pas de signes objectifs d’atteinte lésionnelles des voies ou centres
nerveux.

 D’atteintes sensitives

 Anesthésie ou hypoesthésie à distribution fantaisiste

 Hyperesthésie (clou hystérique, ancienne cicatrice)

 De troubles sensoriels

 Cécité

 Surdité

 Fatigabilité visuelle qui va de pair avec les céphalées.

 De troubles neurovégétatifs : spasme de la musculature lisse pouvant entrainer :

 Des boules œsophagiennes

 Vomissements

 Hoquets

 Toux spasmodiques

 Vaginisme.

D’une manière générale, les syndromes d’expression corporelle ou accidents


somatiques se reconnaissent aux caractères suivants :

- Ils affectent surtout la vie de relation

- N’obéissent pas aux lois de la physiologie, de l’anatomie pathologie. La


topographie est plus psychologique qu’anatomique. On dit que le patient se fait
des maladies du fonctionnement de son corps.

- Ne sont pas sous le contrôle de la volonté et tire leur origine d’un conflit
émotionnel.

2- Symptômes d’expression psychique

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Dr TOURE Mahamadou A.

Ils réalisent :

2-1- Troubles intellectuels

- Fatigabilité intellectuelle

- Inhibition intellectuelle à la base d’échec scolaire ou servant d’alibis à des


arrêts de travail intempestifs

- Difficultés de concentration

- Amnésie lacunaire ou oubli sélectif

2-2- Troubles de la conscience

- Etat crépusculaire (obnubilation sans réelle confusion)

- Etat secondaire (onirisme, dépersonnalisation, baisse de la vigilance)

2-3- Troubles caractériels

- Trop d’histoire

- Bouderies

- Caprices

2-4- Troubles sexuels

- Frigidité

- Impuissance

- Ejaculation précoce

2-5- Tendances dépressives

2-6- Tentative de suicide ayant fonction d’appel, mais Attention !!!

2-7- Autres symptômes

- Asthénie

- Trouble du sommeil

- Somnambulisme

- Fugue hystérique

- Troubles des conduites alimentaires.

B – Personnalité hystérique

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Dr TOURE Mahamadou A.

La symptomatologie hystérique se développe souvent, mais ce n’est ni général, ni


constant, sur un type particulier de personnalité sous – jacente caractérisée par :

- Egocentrisme avec indulgence vis-à-vis de soi même

- Théâtralisme ou histrionisme (sensation émotionnelle exprimée de manière


exagérée, cherche à attirer l’attention de l’autre).

- Dépendance affective pouvant aller à l’avidité affective (attend de l’entourage


une attention soutenue, une disponibilité constante et sans limite pour écouter
ses plaintes, pour le rassurer, lui donner des marques d’intérêt et d’affection).

- Suggestibilité : influençable, versatile, s’adapte à son interlocuteur. On parle


de psychoplasticité.

- Séduction avec coquetterie, provocation, érotisation des rapports sociaux


(Donjuanisme chez le garçon).

- Mythomanie : enjolive la réalité, falsifie ses rapports avec autrui. (vantardise,


fanfaronnades, troubles psychopathiques chez le garçon)

- Relation particulière au monde médical : somatisation, surconsommation de


médicaments, demande d’intervention ou d’examens spécialisés.

III – DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

3-1- Certaines affections organiques :

- Epilepsie

- Pathologie cérébrale organique (sclérose en plaque)

Les symptômes purement organiques n’ont ni finalité inconsciente, ni utilisation


secondaire.

3-2- Les autres névroses

3-3- La schizophrénie

3-4- La simulation (syndrome de Ganser) qui a un caractère volontaire, conscient, les


symptômes ont un but identifiable.

IV – PRINCIPE DE TRAITEMENT

Le véritable traitement de l’hystérie est la psychothérapie, mais à certains moments


on est obligé de recourir à la médication voire l’hospitalisation.

4-1- Psychothérapie

Véritable traitement. Il s’agit surtout :

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Dr TOURE Mahamadou A.

- De la psychanalyse (cure type ou Psychothérapie Inter Personnelle)

- De la psychothérapie de soutien qui consiste à accompagner pour l’amener à


admettre les symptômes.

4-2- Médication

Elle n’a pas un grand intérêt. Elle est à visée symptomatique, elle a une valeur
d’appoint, de gratification et de médiation des rapports (anxiolytique, antidépresseurs,
neuroleptiques, hypnotiques). Attention risque d’assuétude.

4-3- Hospitalisation

Elle est parfois nécessaire afin d’éloigner de l’entourage le sujet pour supprimer les
interférences socio – familiales renforçatrices.

Conclusion

L’hystérie est une pathologie névrotique dont l’expression est très polymorphe

CHAPITRE IX LA NEVROSE D’ANGOISSE OU

TROUBLE ANXIETE GENERALISEE

Objectifs du cours
- Définir : névrose d’angoisse, anxiété, angoisse, trouble panique

- Citer 4 étiologies psychiatriques et 4 étiologies organiques de la crise


d’angoisse aigue

- Citer 3 manifestations psychiques, 3 manifestations somatiques, 3


manifestations comportementales de la crise d’angoisse aigue

- Citer 2 diagnostics différentiels

- Citer 2 moyens thérapeutiques de l’attaque de panique, du trouble panique et


du trouble anxiété généralisée.

PLAN

I- GENERALITES
1-1- Définitions
1-2- Epidémiologie
II- ETIOLOGIE
2-1- Pathologies psychiatriques

2-2- Origine iatrogène

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Dr TOURE Mahamadou A.

2-3- Origine organique

2-4- Situations extrêmes

III- DIAGNOSTIC
A. FORME TYPIQUE : l’attaque de panique ou crise d’angoisse aiguë
1. Les manifestations psychiques
2. Les manifestations somatiques
3. Les manifestations comportementales
B. Anxiété chronique
C. Evolution
D. Complications
E. Diagnostic différentiel
IV- TRAITEMENT
4-1- Attaque de panique

4-2- Trouble panique

4-3- Trouble anxiété généralisée

4-4- Anxiété de performance

I. GENERALITES

1.1. DEFINITION

- La névrose d’angoisse est qualifiée par les signes généraux de névrose et


des symptômes spécifiques. Les symptômes spécifiques comprennent les
crises d’angoisse aigue (attaque de panique) et l’anxiété chronique.

- L’angoisse et l’anxiété sont définies par une peur sans objet, l’angoisse serait
le versant somatique et l’anxiété le versant psychique.

L’angoisse est un processus psychique normal, elle ne devient pathologique


que lorsqu’elle entraine une gêne handicapante.

Les crises d’angoisse aiguës peuvent être symptomatiques de multiples


pathologies psychiatriques.

- Le trouble panique est la récurrence spontanée de crises d’angoisse aigue ou


d’attaque de panique

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Dr TOURE Mahamadou A.

- L’anxiété anticipatoire et l’agoraphobie sont souvent associées au trouble


panique.

1.2. EPIDEMIOLOGIE

- La prévalence de la névrose d’angoisse est de 5 à 10% de la population.

- Le trouble est plus fréquent chez la femme.

- Les troubles se manifestent à la fin de l’adolescence ou chez l’adulte jeune.

II. ETIOLOGIE :

2.1. Pathologies psychiatriques

- Les névroses structurées : phobie, hystérie ou obsessionnelle

- Le trouble stress post-traumatique.

- La confusion mentale, la bouffée délirante aigue, la mélancolie anxieuse, la


schizophrénie, l’alcoolisme chronique, la toxicomanie.

2.2. Origine iatrogène

- Les substances induisant des crises d’angoisse aigue : alcool, cocaïne, cannabis,
LSD.

- Le sevrage aux barbituriques, benzodiazépines, opiacés, alcool.

- Les amphétamines, antidépresseurs, corticoïdes, caféine.

2.3. Origine organique : certains troubles peuvent induire une réelle crise d’angoisse
aigue : crise d’asthme, hyperthyroïdie, hypoglycémie, HTA, trouble du rythme,
embolie pulmonaire, coronaropathie, insuffisance cardiaque, phéochromocytome.

2.4. Situations extrêmes : situations aigues déclenchant des réactions d’angoisse


dans la population générale ; agression physique ou psychique, accident, deuil.

III. DIAGNOSTIC :

A. FORME TYPE : l’attaque de panique ou crise d’angoisse aigue.

L’attaque de panique est une période bien délimitée de crainte ou de malaise


intense avec une symptomatologie anxieuse (psychique, physiologique et
comportementale).

Le début de la crise est brutal, sans facteur déclenchant dans le trouble panique.

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Dr TOURE Mahamadou A.

La durée de la crise est brève, en général quelques minutes à quelques heures.


On décrit trois grandes catégories de symptômes :

- Des manifestations psychiques ;

- Des manifestations somatiques ;

- Des manifestations comportementales ;

1. Les manifestations psychiques (interrogation) :

- Angoisse envahissante avec malaise vague ;

- Impression de catastrophe imminente (peur de mourir), de perte de contrôle ;

- Hypersensibilité au bruit, aux sources de lumière ;

- Difficultés attentionnelles avec flou de l’esprit ;

- Idées de dépersonnalisation (impression de transformation du corps ou de


l’esprit).

- Idées de déréalisation (impression d’irréalité des choses, de modification des


lieux).

2. Les manifestations somatiques (examen clinique) :

Les symptômes sont multiples et sont d’ordres :

- Respiratoires : dyspnée, hyperventilation, impression d’étouffement, oppression


thoracique ;

- Cardiovasculaires : tachycardie, palpitations,

- Digestifs : spasmes pharyngés (boule dans la gorge), crise de hoquet, douleurs


abdominales, diarrhée ;

- Neurologiques : céphalées, vertiges, fourmillement des extrémités ;

- Génito-urinaires : pollakiurie ;

- Musculaires : crampes, secousses musculaires, tremblements ;

- Neurovégétatifs : sueurs, mains moites, sécheresse de la bouche, bouffées de


chaleur ou de froid.

Les manifestations comportementales :

- Agitation ou stupeur (sidération anxieuse).

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- Fuite.

- Raptus anxieux : tentative de suicide, acte hétéro agressif.

B. ANXIETE CHRONIQUE

Elle est marquée par :

- L’existence de l’angoisse durable avec sensation d’insécurité

- Des ruminations anxieuses ;

- Des interrogations pessimistes ;

- Une tension motrice et psychique (hyperesthésie) ;

- Un état d’hyper vigilance ;

- Les troubles neuro-végétatifs : tachycardie, nausée …

- Troubles du sommeil avec insomnie d’endormissement ;

- Asthénie généralisée.

C. EVOLUTION
L’évolution est variable, marquée le plus souvent par l’alternance de phases de
rémission et de périodes d’exacerbation (espacement des crises, puis disparition,
puis répétition des crises).
La guérison est parfois obtenue en quelques années.

D. COMPLICATIONS

L’angoisse peut entrainer :

- Abus d’alcool, de drogues, de médicaments (anxiolytiques).

- les troubles psychosomatiques : ulcère gastroduodénal, hypertension


artérielle………

- Les complications psychiatriques : qui sont

 Une dépression

 Une tentative de suicide

 L’apparition d’une agoraphobie

 L’évolution vers une autre névrose plus structurée

 L’apparition de plaintes hypochondriaques

 L’instabilité sociale et professionnelle.

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E. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

Certaines maladies organiques peuvent être à l’origine de symptômes anxieux ou


mimer des troubles que l’on rencontre dans la crise d’angoisse, aigue : elles sont
généralement d’origine ;

- Cardiovasculaire : infarctus du myocarde, angor, ambolie pulmonaire, OAP, crise


d’asthme, poussée d’HTA.

- Neurologique : épilepsie temporale, crise migraineuse.

- Endocrinienne : hyperthyroïdie, hypoglycémie.

- Hémorragie interne.

Un examen clinique et des examens complémentaires pertinents sont à prévoir.

IV. TRAITEMENT : (conduite à tenir)

4.1. Attaque de panique

- Evaluation clinique avec réalisation d’examens complémentaires (ECG, bilan


sanguin de base, recherche de toxique si nécessaire).

- En urgence isoler le malade dans un lieu calme avec entretien avec patient et
l’entourage.

- Conduite rassurante de l’équipe médicale, expliquer la nature psychique de la


crise, l’absence de risque vital.

- Médication (lorsque la crise n’a pas cédé, lorsque les symptômes sont
importants).

- Patient allongé et relaxé (contrôle respiratoire) : Tranxène cp à 50 mg : ½ à 1CP à


renouveler si persistance de l’angoisse après 45 mn.

- Suivi ultérieur psychiatrique en fonction de l’origine du trouble.

- Indication de l’hospitalisation si :

 Il existe un doute sur une origine organique

 La crise ne cède pas malgré un traitement adapté

 La crise révèle une pathologie psychiatrique aiguë.

 Raptus suicidaire.

- Traitement dans le cas d’états psychotiques à l’origine de crises d’angoisse :


Tercian 100mg cp : ½ à 1cp à renouveler après 1h

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4.2. Trouble panique

Le traitement a pour but de limiter l’apparition des crises d’angoisse aigue et


leurs conséquences au long cours. Il existe un traitement préventif des crises
d’angoisse aiguës.

- DEROXAT Cp (20mg) : 1 à 1Cp. ½ par jour ou ANAFRANIL Cp (25mg) en


moyenne 75 mg par jour.

- Psychothérapie de soutien : adaptation de la médication, surveillance de la


tolérance.

- Relaxation et bonne hygiène de vie (sport, arrêt de l’alcool).

4.3. Trouble anxiété généralisée

Traitement d’antidépresseur au long cours :

- DEROXAT (1cp/jour ou EFFEXOR Lp (37.5 mg) : 1/jour.

- Psychothérapie de soutien voire psychothérapie comportementale (relaxation).

4.4. Anxiété de performance

C’est l’angoisse lors d’affrontement d’épreuves stressantes : traitement par


bêtabloquants : AVLOCARDYL 40mg : ½ à 1 cp avant l’épreuve.

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CHAPITRE X EPILEPSIE

Objectifs du cours
1- Définir une crise d’épilepsie, une épilepsie

2- Décrire les trois phases de la crise généralisée tonicoclonique épileptique

3- Citer 4 formes de crise généralisée épileptique

4- Citer 2 formes de crise partielle épileptique

5- Citer 3 diagnostics différentiels des crises épileptiques

6- Décrire le rôle de l’infirmier quand il assiste à la crise

PLAN

I- Définition

II- Signes

A- Crises

1- Crises généralisées

2- Crises partielles

B- Diagnostique différentiel

C- Complications

D- Etiologies

E- Explorations

III- Traitement

A- Produits

B- Principes du traitement

C- Rôle de l’infirmier

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Psychiatrie, LICENCE 3, revue et corrigée en 2023. Dr TOURE Mahamadou A.

I) Définition

Les crises d’épilepsie sont des manifestations cliniques paroxystiques (motrices,


sensitives, sensorielles ou psychiques) accompagnées ou non d’une perte de
connaissance liée à une décharge excessive des neurones du cortex cérébral.

L’épilepsie est définie par la répétition, chez un même sujet, de crises épileptiques
spontanées.

II) Signes

A) Crises

Sur le plan séméiologique on distingue 2 sortes de crises : les crises généralisées et


les crises partielles ou focales.

1) Les crises généralisées : la décharge paroxystique est étendue aux 2 hémisphères.


Elles sont au nombre de 6.

1.1) Crises tonico-cloniques « crises grand mal »

Elles se déroulent en trois phases :


a) La phase tonique : elle dure 10 à 20 secondes. Une contraction tonique soutenue
intéresse l’ensemble de la musculature squelettique, d’abord en flexion puis en
extension. La conscience est abolie d’emblée. On note des troubles végétatifs
importants (tachycardie, augmentation de la tension artérielle, mydriase, rougeur
du visage, hypersécrétion bronchique…), une morsure de la langue est possible.
Progressivement la tétanisation des muscles se fragmente, conduisant à la
phase clonique.

b) La phase clonique : elle dure environ 30 secondes. Le relâchement intermittent


de la contracture musculaire tonique entraînant des secousses bilatérales
brusques, intenses, s’espaçant progressivement pour s’interrompre brutalement.
La respiration est abolie dès le début de la crise. Le visage est cyanosé.

c) La phase post critique ou résolutive : dure de quelques minutes à quelques


heures. Immédiatement après la phase clonique, le sujet, hypotonique, immobile,
présente une obnubilation de la conscience et un relâchement musculaire
complet. Une perte d’urine inconstante, peut alors être constatée. La respiration
reprend, ample, bruyante, gênée par l’hypersécrétion bronchique et salivaire
(respiration stertoreuse). Le niveau de conscience s’améliore progressivement.

1.2)Les absences (Petit mal)


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Elles sont de durée brève caractérisées par une altération (atténuation ou


suspension) de la conscience. Elles comportent un début une fin brusques.

Pour les absences simples, le sujet généralement un enfant, s’immobilise, les


yeux dans le vague, interrompant son activité en cours pendant une période
variable comprise entre 5 secondes et 2 minutes. La crise terminée le sujet
reprend son activité, ne gardant aucun souvenir de l’épisode.

1.3) Crises myocloniques

Elles sont caractérisées par des secousses musculaires brèves en éclair,


bilatérales et symétriques de topographie et d’intensité variable ; pouvant entrainer
une chute lorsqu’elles sont intenses.
1.4) Crises cloniques

Elles surviennent électivement chez le jeune enfant, parfois dans le cadre d’une
convulsion fébrile. Il s’agit de secousses bilatérales progressivement ralenties, de
durée variable.
1.5) Crises toniques

Il s’agit d’une contraction musculaire soutenue, non vibratoire durant quelques


secondes à une minute, toujours associée à une altération de la conscience et à
des troubles végétatifs.
1.6) Crises atoniques

Elles sont marquées par une diminution ou une abolition du tonus postural
entraînant un affaissement du corps, parfois limité à une simple chute de la tête
en avant. Lorsqu’elles sont prolongées, le sujet reste au sol en état de résolution
musculaire complète.
2) Les crises partielles ou focales

La décharge paroxystique intéresse initialement un secteur limité des structures


corticales : le foyer épileptique.

Selon la classification internationale des crises épileptiques on distingue : les


crises partielles simples et les crises partielles complexes :

2.1) Les crises partielles simples : sans trouble de la conscience avec des
signes moteurs qui peuvent être focaux avec ou sans extension progressive
(marche jacksonienne), versifs, posturaux et phonatoires (vocalisation ou
interruption de la parole).

2.2) Les crises partielles complexes

Elles s’accompagnent de troubles de la conscience et peuvent parfois démarrer


par une symptomatologie « simple », sans trouble de la conscience.

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B) Le diagnostic différentiel :

1) Crises généralisées : devant une crise tonico-clonique doivent être évoquées :

1.1) La lipothymie : sensation de malaise général, faux vertiges, nausées,


sueurs ; l’obnubilation est très brève (2 à 3 secondes) ; le retour à la
conscience est immédiat.

1.2) Le syncope : perte de connaissance à début et fin brutal ; le diagnostic


différentiel est difficile.

1.3) Le spasme du sanglot : crise réactionnelle à une colère avec pleures que
les mères finissent par reconnaitre facilement.

1.4) L’hypoglycémie : pâleur, douleur épigastrique sensation de faim, sudation


abondante. Les signes disparaissent après injection de glucose. Une
hyperglycémie peut se compliquer d’une authentique crise épileptique.

1.5) L’hystérie : crise névrotique facilement évoquée lorsque les manifestations


motrices sont polymorphes, anarchiques de trop longue durée ; elle ne
s’organise selon aucune séquence logique.

2) Crises partielles : devant une crise partielle doivent être évoqués :

- Accidents ischémiques transitoires.

- Dyskinésies, dystonies, tics.

- Etat crépusculaire hystérique.

- Attaque de panique.

3) Devant une crise épileptique nocturne doivent être évoqués

- Un syndrome amnésic-automatisme après prise de benzodiazépines à demi


vie courte.

- Une pathologie du sommeil : somnambulisme, terreurs nocturnes, bruxisme….

- Dystonie paroxystique nocturne.

C) Complications : l’état de mal épileptique.

Elle est caractérisée par une crise épileptique qui persiste suffisamment
longtemps (crise prolongée) ou se répète avec des intervalles suffisamment
brefs pour créer une condition épileptique fixe et durable.

Toute crise épileptique peut s’organiser en état de mal.

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D) Etiologie des épilepsies

Toute crise épileptique résulte de la conjonction de facteurs génétiques et de


facteurs acquis. Selon les cas, l’un ou l’autre de ces facteurs est prépondérant.

De 0 à 10 ans :

- Asphyxie périnatale.

- Traumatisme périnatal.

- Infection du système Nerveux central (SNC).

- Malformations cérébrales.

- Hématome sous-dural.

- Hypocalcémie.

- Hypoglycémie.

- Convulsions fébriles.

- Séquelles d’une pathologie néonatale.

- Facteurs génétiques (épilepsie idiopathique).

- Intoxications.

De 10 à 20 ans

- Epilepsie généralisée idiopathique.

- Epilepsies post traumatique.

- Tumeur cérébrale.

- Malformation vasculaire.

De 20 à 50 ans

- Epilepsie tumorale.

- Epilepsie traumatique.

- Epilepsie alcoolique.

50 ans et plus

- Epilepsie vasculaire.

- Tumeurs primitives.

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- Alcool.

- Démence dégénérative primaire.

E) Les explorations complémentaires

Diverses explorations peuvent être pratiquées dans le bilan d’une épilepsie.

1) Electroencéphalographie : EEG est systématique.

2) Les explorations radiographiques :

 La tomodensitométrie encéphalique.

 L’imagerie par résonnance magnétique (IRM) a facilité l’exploration pré


chirurgicale des épilepsies partielles.

3) Autres examens :

 Bilan biologique : ionogramme plasmatique, bilan inflammatoire et


immunologique, dosage des acides organiques….

 Examen du fond œil (sclérose tuberculeuse, tache rouge….)

III) Traitement :

A) Produits :

1) Phénobarbital : PB (Gardenal,), comprimé de 50 et 100 mg.

Posologie : adulte 2 à 3 mg/kg/j. Enfant 3à4 mg/kg/j.

En une ou deux prises par jour.

Il est actif dans toutes les formes d’épilepsie à l’exception des absences
typiques. Il entraine une sédation chez l’adulte et une excitation chez l’enfant
en début de traitement. Risque de recrudescence des crises en cas de rupture
brusque.

2) Phenytoïne PHT : (Dihydan, Dilantin) est également actif dans toutes les
formes d’épilepsie à l’exception des absences typiques.

Peu sédatif, la posologie habituelle : 3 à 5 mg/kg/j chez l’adulte (250 à 350


mg/j dose de départ de 200 mg) ; 5 à 8 mg/kg/j chez l’enfant en 1 ou 2 prises
quotidiennes.

3) Carbamazepine CBZ (Tégretol) : active contre tous les types de crises à


l’exception des absences typiques.

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Posologie usuelle : 10 à 20 mg/kg/j chez l’adulte (600 à 800 mg/j dose de


départ 100 à 200 mg) ; 20 à 25 mg/kg/j chez l’enfant en 2 ou 4 prises
quotidiennes selon la forme galénique.

4) Valproate VAP (Dépakine) : actif sur tous les types de crises, tolérance
excellente.

Posologie : 15 à 20 mg/Kg/j chez l’adulte (1200 à 1500 mg, dose de départ


200 à 400mg) ; 35 mg/Kg/j chez l’enfant en 1 ou 3 prises quotidiennes selon
la forme galénique.

5) L’ethosuximide (ESM) Zarontin : actif dans les absences typiques. Il n’a


pratiquement aucun intérêt en dehors de cette indication.

La posologie est chez l’enfant de 20 à 25 mg/kg/j en prise unique.

B) Principes du traitement
Après un délai de 2 à 4 années sans crise une réduction puis un arrêt du
traitement peut être envisagé.
Ce programme d’arrêt du traitement doit être établi après information éclairée
du patient et jamais contre sa volonté.
La décroissance de la posologie doit être très progressive s’étalant sur 6 à 18
mois.
Actuellement, le traitement chirurgical des épilepsies connaît un regain
d’intérêt justifié.

C) Rôle de l’infirmier(e) en cas d’épilepsie généralisée.

1 - Si l’infirmier(e) assiste à la crise

 Allonger le malade
 Enlever tout ce qui pourrait le blesser pendant la crise convulsive.
 Observer le déroulement de la crise et noter les différents signes.
 Chiffrer la durée de la PC
 Observer et noter l’état du malade après la crise (obnubilation, confusion,
déficit…)
2 - Interrogatoire de la famille

En l’absence du médecin, l’infirmier(e) devra savoir interroger la famille ou les


personnes ayant assisté à la crise : description de la crise, durée, nombre de
crises, antécédents (naissance, trauma crânien etc…), le traitement et le mode
de vie.

3 - Le traitement

 Veiller à l’absorption des médicaments qui doit avoir lieu à des heures
régulières.

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 Signaler au médecin les différents signes d’intolérance médicamenteuse


(douleurs articulaires de l’épaule, gingivite, éruption cutanées, voix pâteuse,
nausées, somnolence…)
4 – Conduite sociale

Auprès du malade

 Lui expliquer la nécessité absolue de prendre régulièrement son traitement


tous les jours, sans aucune défaillance.
 Lui faire comprendre la nécessité d’une hygiène de vie régulière (pas de
privation de sommeil, pas d’abus d’alcool)
Auprès de la famille

 Savoir faire accepter le malade par la famille. Lui faire accepter l’épilepsie
comme une maladie et non comme une tare honteuse.
 Faire accepter et comprendre le mode de vie régulier, la prise
médicamenteuse continue.
 Lui demander de noter le nombre de crise ou d’absence, la durée, l’heure de
survenue afin d’en informer le médecin lors des consultations.

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CHAP XI LES ADDICTIONS (TOXICOMANIES)

Objectifs du cours

- Définir l’addiction ou la toxicomanie


- Citer et définir les caractéristiques de l’addiction ou toxicomanie
- Définir une drogue
- Donner la classification des drogues et citer 2 produits par classe
- Citer 2 facteurs de risque liés au mode de consommation, aux produits, à la
personne, à l’environnement
- Citer 2 complications somatiques, et 2 complications psychiatriques de
l’addiction
- Décrire le principe de traitement curatif des opiacés
- Décrire la prévention primaire des addictions

PLAN
INTRODUCTION

I) GENERALITES
1.1. Définitions
1.2. Classification des drogues
1.3. Epidémiologie
II) FACTEURS ETIOLOGIQUES OU FACTEURS DE RISQUE
2.1. Modalités de consommation à risque
2.2. Facteurs de risques liés au produit
2.3. Facteurs de risque individuels
2.4. Facteurs de risque environnementaux
III) DIAGNOSTIC
3.1. Circonstances dans lesquelles la consommation n’est pas dite

3.2. Certains éléments permettent de faire le diagnostic d’intoxication aiguë

3.3. Certains éléments se retrouvent lors du sevrage

IV) EVOLUTION et PRONOSTIC


4.1. L’évolution

4.2. Complications psychiatriques

4.3. Complications somatiques

4.4. Pronostic

V) PRINCIPES DU TRAITEMENT
5.1. Traitement curatif

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5.2. Traitement préventif

CONCLUSION

INTRODUCTION

Les toxicomanies regroupent un ensemble de comportements addictifs que l’on


retrouve dans toutes les sociétés, toutes les cultures et toutes les catégories
sociales. Ne devient pas toxicomane qui veut. La toxicomanie nait de la rencontre
d’un individu (avec son histoire et sa personnalité), d’un produit (avec ses propriétés
plus ou moins toxicomanogènes) et d’un contexte socio-environnemental.

I- GENERALITES
1-1- Définitions
Le terme toxicomanie (« folie du poison ») est abandonné depuis 1964 ; il a été
remplacé par la pharmacodépendance puis l’addiction qui est le terme actuellement
utilisé.

a) L’addiction est définie par le processus selon lequel un comportement, qui


permet à la fois l’éprouver d’un plaisir et le soulagement d’une tension interne,
est répété, malgré les efforts pour en réduire la fréquence, du fait de la perte de
contrôle au cours de sa réalisation, et poursuivi malgré ses conséquences
négatives. Autrement dit c’est l’impossibilité répétée de contrôler un
comportement et la poursuite de ce comportement en dépit de ses
conséquences négatives.
La toxicomanie est une maladie chronique et récurrente du cerveau qui se
caractérise par la quête et la consommation de substance compulsive en dépit
des conséquences nocives

Il existe deux groupes d’addiction :

- L’addiction aux substances psychoactives (toxicomanie)


- L’addiction comportementale qui regroupe l’addiction aux jeux d’argent, aux
jeux vidéo, à l’internet, au sport, au travail, au sexe ….
En pratique les toxicomanies ou les addictions sont caractérisées par :

 L’Accoutumance ou Tolérance : Phénomène qui se traduit par la nécessité


d’augmenter la dose pour obtenir le même effet
 Le Craving ou dépendance psychique : Désir ardent, appétit insatiable, besoin
compulsif de consommer une substance ou de pratiquer le comportement
addictif
 Le Manque ou dépendance physique : état clinique où sont présentes les
manifestations physiques et/ou psychiques du syndrome de sevrage à l’arrêt de
Université BAZO : Santé, Gestion, Economie, Environnement, Humannitaire, Nutrition Tel : 62718888-72718888-77777673

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l’intoxication (ou du comportement addictif)


 L’existence d’effets nocifs sur l’individu et la société.
b) Définition des drogues
Les drogues sont des substances médicamenteuses ou non dont les propriétés
essentielles sont de modifier le fonctionnement psychique c'est-à-dire la vigilance, la
qualité des sensations, le vécu affectif et émotionnel, l’idéation et l’imagination.

1-2- Classification des drogues


Selon leur effet, les drogues peuvent être classées comme suit :

 Les psycholeptiques : qui dépriment l’activité psychique : barbituriques,


benzodiazépines (bleu bleu, D10…), opiacés (morphine, héroïne encore appelé
off, tramadol …)
 Les psycho-analeptiques : qui stimulent l’activité psychique : amphétamine,
cocaïne, crack encore appelé cailloux ….
 Les psychodysleptiques : qui perturbent l’activité psychique : cannabis, L.S.D,
solvant organique (essence, colle forte), datura metel (Almu kaï kaï)
1-3- Epidémiologie
 Le nombre croissant des toxicomanes : 1 adulte sur 20 dans le monde a
expérimenté au moins une drogue soit 250 millions de personnes en 2014 ; 29,5
millions de personnes, souffraient de troubles liés à la consommation des
drogues soit 0,6% de la population adulte mondiale
 207 400 décès liés à l’usage des drogues
 L’abaissement de l’âge moyen (< 18 ans).
 La fréquence élevée des polytoxicomanies
 Le nombre croissant d’adolescents ou d’enfants de 10 à 12 ans qui utilisent les
vapeurs de colles ou de solvants.
II – FACTEURS ETIOLOGIQUES OU FACTEURS DE RISQUE

2-1- Modalités de consommation à risque


- Précocité des consommations
- Cumul des consommations
- Consommation auto thérapeutique
- Recherche d’excès
2-2- Facteurs de risques liés au produit
- Risque de dépendance : le niveau de dépendance varie selon les substances
psychoactives. Les trois substances ayant un pouvoir addictif puissant sont le
tabac, l’héroïne, la cocaïne, le crack
- Risque de complications somatiques, psychologiques et sociales
- Statut social du produit : le caractère licite ou illicite du produit et son
acceptation sociale peuvent plus ou moins faciliter et encourager sa
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consommation.
2-3- Facteurs de risque individuels
- Traits de personnalité, tempérament : faible estime de soi, timidité,
autodépréciation, réactions émotionnelles excessives ou l’inverse, difficultés à
réagir ou non face à certains événements, difficultés à avoir des relations
stables et à résoudre les problèmes interpersonnels.
- Evénements de vie : deuil, rupture, maltraitance, agressions sexuelles,
absence de domicile fixe, maladies somatiques graves
- Comorbidités psychiatriques : dans 70% des cas, ces troubles précèdent
l’apparition de l’abus de substances
2-4- Facteurs de risque environnementaux
- La famille : style d’éducation familial de type négligeant, rejetant ou permissif ;
tolérance familiale pour l’usage de produits, la transgression des règles
familiales, histoire familiale de dépendance à l’alcool ou à d’autres produits
psychoactifs
- Les amis ou pairs
- L’environnement : la perte des repères sociaux, certains milieux
professionnels (show-business) ou sociaux,
- Les couvents d’initiation et rites utilisant les hallucinogènes
III – DIAGNOSTIC

Savoir qu’on a affaire à un patient présentant une toxicomanie est habituellement


chose facile car la toxicomanie est le plus souvent reconnue par le sujet. Mais dans
certains cas le patient ne veut pas ou ne peut pas en parler.

3-1- circonstances dans lesquelles la consommation n’est pas dite

 De certaines intoxications aiguës au cours desquelles la communication est


difficile ou impossible car il peut s’agir :
- D’un coma
- D’une ivresse toxique (confusion mentale)
- D’une réaction psychotique
 De certains états de manque
 De pharmacodépendance
3-2- Certains éléments permettent de faire le diagnostic d’intoxication aiguë

 Somnolence, myosis : opiacés


 Somnolence, dysarthrie, ataxie : barbituriques
 Agitation, mydriase, logorrhée : amphétamines, cocaïne
3-3- Certains éléments se retrouvent lors du sevrage

 Anxiété, insomnie, douleurs diffuses, sueurs, agitation et en particulier


mydriase, diarrhée, fièvre : sevrage aux opiacés.
 Dépression, asthénie sevrage aux amphétamines.
 Confusion mentale, crises épileptiques : sevrage aux barbituriques
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IV - EVOLUTION et PRONOSTIC

4-1- L’évolution

Elle se fait par crises avec : surconsommation, tentative de suicide, violence, vol,
manque, demande de soins, sevrage …

Ces crises ont une fonction maturatrice et sont l’occasion d’instaurer une relation
thérapeutique.

Mais la survenue de complications est fréquente et la mortalité non négligeable.

4-2- Complications psychiatriques

 Réaction psychotique d’origine toxique : Il s’agit surtout d’angoisse psychotique


aiguë (« mauvais voyage des hallucinogènes) ou de tableau d’ivresse
pathologique. Elle dure 24 à 48 heures environ.
 Pharmaco psychoses : états psychotiques déclenchés par les toxiques évoluant
pour leur propre compte pendant quelques jours à quelques semaines. Il s’agit
surtout de psychose interprétative aiguë (amphétamine) de psychose
hallucinatoire (LSD).
 Syndrome déficitaire : avec apragmatisme, émoussement affectif,
appauvrissement de la pensée, psychose chronique surtout la schizophrénie.
4-3- Complications somatiques

 Coma toxique par surdosage (over dose).


 Complications infectieuses (hépatite virale, endocardite, abcès, SIDA)
 Crises épileptiques avec le tramadol et les barbituriques
4-4- Pronostic

Il dépend : du toxique utilisé, de la personnalité du patient, de l’ancienneté de la


toxicomanie, de la coopération de l’entourage, de la qualité du ou des traitements.

V – PRINCIPES DU TRAITEMENT

5-1- Traitement curatif

Le traitement des toxicomanies est difficile, ne pouvant se concevoir qu’à long terme.

a) Le sevrage des opiacés


 Il est important que la demande émane du patient.
 L’hospitalisation est souvent proposée mais n’est pas indispensable si le sujet
est motivé.
 Suppression immédiate et totale du ou des toxiques.
 Ne pas prescrire de produits de substitution ni proposer un sevrage progressif
(c’est inutile).
 Un traitement symptomatique est cependant nécessaire :

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- Anxiolytique en évitant les produits déjà utilisés par le patient


- Antalgiques périphériques
- Neuroleptiques sédatifs si nécessaire
- Certains utilisent la Clonidine (ou Catapressan) ou l’Estulic
 La cure de sevrage devra être précédée d’entretien (le sevrage à l’urgence
conduit souvent à l’échec) et comportera habituellement un contrat qui devra
être respecté.
b) Le sevrage des barbituriques
Il nécessite la prescription de phénobarbital ou de diazépam pour éviter un état
de mal comitial, une surveillance électro-encéphalographique nécessaire.

c) La postcure
Elle est indispensable en raison du risque élevé de rechute. Elle associe une
psychothérapie et des mesures sociales (insertion professionnelle).

5-2- Traitement préventif

a) Prévention primaire
 Eviter le contact avec la drogue.
 Eviter les médications abusives et l’automédication dans les familles
 Mesures sociales : principalement insertion socioprofessionnelle.
b) Prévention secondaire
 Eviter la survenue d’une pharmacodépendance chez l’usager occasionnel par
exemple chez les adolescents
 Favoriser la communication intrafamiliale
 Recourir aux centres de soins (dispensaire si nécessaire).
c) Prévention tertiaire
 Eviter l’aggravation d’une toxicomanie.
 Prévenir les rechutes.
CONCLUSION
Véritable problème de santé publique aux répercussions grave dépassant le
consommateur, la toxicomanie représente un phénomène planétaire.

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CHAP XII MOYENS THÉRAPEUTIQUES UTILISES EN PSYCHIATRIE

I.- LA CHIMIOTHÉRAPIE :
A.- Les anxiolytiques ou tranquillisants
B.- Les hypnotiques
C.- Les neuroleptiques
D.-. Les antidépresseurs
II.- LA THÉRAPIE DE CHOC
III. LA PSYCHOTHÉRAPIE
A.- individuelle
B.- groupe
IV.- SOCIOTHÉRAPIE
I.- LA CHIMIOTHÉRAPIE

A.- LES ANXIOLYTIQUES OU TRANQUILLISANTS

Indications en psychiatrie Indications en médecine


-Manifestations anxieuses, -Epilepsie et en particulier Etat
-Sevrage alcoolique et de Mal épileptique,
sevrage des toxicomanes, -Certaines maladies digestives
-Etats confusionnels (ulcère, colopathie),
Indications
-Insomnies -Tétanos,
-Contractures musculaires en
neurologie et en Rhumatologie
-Lumbago
-Prémédications,
Famille Benzodiazépines Carbamates Nouvelles
molécules
Exemples de - Lexomil - Valium - Equanil - Buspar
dénomination - Seresta - Lysanxia - Procalmedial - Atarax
commerciales - Lithium - Urbanyl - Atrium
- Veratran - Xanax -
Tranxène -Temesta
Les 5 effets Anticonvulsivant
essentiels des Anxiolytique
benzodiazépines : Hypnotique
Amnésiant
Myorelaxant
Formes Comprimés - gouttes buvables – injectables IM - IV - Suppo.
Contre -Insuffisance respiratoire sévère
Indications des -Myasthénie
anxiolytiques -Grossesse surtout 1er trimestre, -Allaitement
-Allergie au produit
-Insuffisance rénale, hépatique ou cardiaque de la personne
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âgée

Effets secondaires Somnolence


très rares Asthénie
Dépendance
Syndrome de sevrage
Anxiété
Insomnie
Irritabilité (prudence chez les sujets âgés)
Administration Préférable per os

Education du - Ne pas associer de l’alcool


patient et de la - Risque d’endormissement : véhicules, machine
famille - Grossesse et allaitement
- Eventuels troubles de la mémoire.
Cas particulier - Cas de tentative de suicide : faire un lavage gastrique
- Tentative de suicide médicamenteuse
- Interroger le patient
- Nom du médicament ingéré ?
- Dosage du médicament ingéré ?
- Quantité de comprimés ou de gouttes ingérés ?
- Heure de l’acte
- Prévenir le médecin
- Demander avis du pharmacien et du centre anti-poison -
Surveiller la TA et la fréquence respiratoire

B.- LES HYPNOTIQUES


Indications Insomnie,
Régularisation du sommeil,
Épilepsie,
Préanesthésie
Familles Barbituriques
- Phénobarbital (épilepsie)
- Phénothiazine
Non barbituriques
- Benzodiazépines (valium, diazèpam)
Contre-Indications -Insuffisance respiratoire
- grossesse
Effets Secondaires Somnolence
Asthénie
Dépendance
Syndrome de sevrage
Anxiété
Insomnie
Irritabilité (prudence chez les sujets âgés)
Administration Préférable per os

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Education du • Conseil d’hygiène : pour minimiser un traitement


patient et de la hypnotique lors des difficultés d’endormissement :
famille • repas du soir léger
• activité physique diurne
• suspension des excitants (café, thé, tabac)
• atmosphère calme
• éviter le travail de nuit
• literie confortable

C.- LES NEUROLEPTIQUES


Les 5 critères -Création d’un état d’indifférence psychomotrice,
d’activité reconnue -Efficacité dans les états d’excitation et d’agitation,
dans les -Action sur les troubles psychotiques aigus et chroniques,
neuroleptiques -Production de syndromes extrapyramidaux et végétatifs,
selon (Delay et -Effets sous-corticaux dominants.
Déniker).
Indications • Psychoses aigues,
• Psychoses chroniques
• Anxiété majeure
• Formes grave de névrose,
• Etat d’excitation psychomotrice
• Sevrage toxicomaniaque,
• Insomnie.
Familles Incisifs Sédatifs Spéciaux
. Anti productifs (en dernière
. Deshinhibiteurs intention)
Exemples de . Haldol . Largactil Leponex
dénominations .Halocap . Promacap
commerciales . Moditen . Nozinan
. Piportil . Tercian
. Orap . Droleptan
. Dogmatil . Neuleptil
. Fluanxol . Melleril
. Loxapac . Barnetil
. Solian . Theralène
Formes Comprimés - gouttes buvables - injectables IM
Injectables pour formes retards (action prolongée)
Haldol decanoas, Modecat, Piportil M2 ou L4 Fluanxol
Contre-indications -Les grandes tares viscérales (insuffisance cardio-
vasculaire, hépatique, rénale), à l’âge très avancé.
-Sclérose en plaque
-Maladie de Parkinson
-Glaucome à angle fermé,
-Antécédent de syndrome malin
-De façon plus relative : grossesse, syndrome fébrile.
-Coma toxique et ivresse aigue

Effets secondaires ● Somnolence ● Constipation


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● Augmentation du poids ● Rétention urinaire


● Hypotension orthostatique ● Photosensibilité
● Sécheresse de la bouche ● Nausée, vomissements
●Trouble de l’accommodation
● Gynécomastie (développement d’une poitrine chez
l’homme)
● Troubles sexuels: impuissance, éjaculation précoce -
tardive, anorgasmie, aménorrhée, galactorrhée,
SYNDROME EXTRA-PYRAMIDAL
o Dès l’administration du neuroleptique : Dyskinésie
aigue avec : Pseudo-Parkinson, mouvement
involontaires, répétitifs contractures et crampes
mâchonnement, mastication, balancement du tronc
Acathisie (impossibilité de rester assis), crise excito-
motrice, torticoli, crise oculogyre (plafonnement du
regard), protrusion de la langue, attitude guindée.
o A long terme : dyskinésie tardive.

Ces effets secondaires sont corrigés par les médicaments suivants qui sont des
antiparkinsoniens de synthèse:
 Artane (comprimé)
 Lepticur (comprimé)
 Akineton (comprimé)
 Ponalide. (injection IM)
Le syndrome malin se rencontre rarement : effet secondaire le plus grave ; le
pronostic vital est en jeu.
Les signes sont : hyperthermie, tachycardie, déshydratation, rigidité
Conduite à tenir
. Prévenir le médecin. - Transférer le malade en réanimation
. Surveillance des constantes. - Pose d’une voie d’abord
EDUCATION DU PATIENT ET DE LA FAMILLE
- Prévenir de la durée du traitement qui peut être long
- Informer des possibilités de renouvellement d’ordonnance
- Informer des effets secondaires et des possibilités d’y remédier
- Informer de l’incompatibilité du traitement avec l’alcool.

D. - LES ANTIDÉPRESSEURS

Indications - Etat dépressif


- Insomnie
- Terreurs nocturnes
- Attaque de panique (crises anxieuses aigues),
- Névroses obsessionnelles
- Énurésie de l’enfant
- Douleur

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Famille et Tricycliques IMAO Antidepresseurs Autres


exemple de .Anafranil . Humaril serotoninergiques . Athymil
dénominations .Laroxyl . Marsilid. Deroxat . Survector
commerciales .Surmontil . Hiamide . Effexor . Vivalan
.Tofranil. . Tyciprine
. Floxylfral
.Kinupril . Prozac
.Pertofran . Seropram
. Zoloft
Forme - Comprimés - gouttes buvables - injectable (iv lente)
Délai d’action Entre 7 jours et 4 semaines. Attendre 4 semaines avant de
proposer un changement d’antidépresseur.
Contre- IMAO : association avec les autres antidépresseurs
indications alimentaires : fromages fermentés - viandes faisandées, abats
– avocats - banane - chocolat - vin et bière.
Quand arrêter Deux à trois mois après la guérison du syndrome dépressif.
le traitement L’arrêt se fait progressivement sur 2 mois en surveillant les
signes de rechute.

Effets TRICYCLIQUES :
secondaires  sécheresse de la bouche
 constipation
 hypotension orthostatique (risque de chute)
 tachycardie,
 troubles de l’accommodation
 insomnie ou somnolence
 difficulté d’érection, retard d’éjaculation.
 agitation
 levée des inhibitions
IMAO :
o modification imprévisible de la TA
o nausée
o constipation
o vertiges
o céphalées
o trouble de l’accommodation,
o hépatite toxique,
o polynévrites carentielles.

CONDUITE A TENIR
Surveillance des constantes
Administration sur prescription de surlfarlem S 25 ou d’Hept-a-myl
Surveillance de la levée de l’inhibition, car il peut être craint un passage à l’acte
suicidaire après 1 semaine à 10 jours de traitement à la suite d’une brusque inversion
de l’humeur.
Surveillance clinique et biologique des antidépresseurs (disparition des signes
cliniques, pouls, TA, diurèse, qualité du sommeil )

II.- L’ELECTROCHOC
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L’électrochoc parfois appelé Sismothérapie, réalise une crise convulsive généralisée


à l’aide du passage transcérébral d’un courant électrique.
De nos jours cette technique n’est plus considérée comme dangereuse. Elle se
fait sous anesthésie générale avec courte curarisation toujours en présence
d’un réanimateur. Elle n’en reste pas moins une technique de choc avec sa
violence <<symbolique>> qui peut dans certains cas d’indications mal posée, être un
élément de iatrogénicité.

I - TECHNIQUE
1.- L’appareil le plus utilisé en France est le Sismothère de Lapipe et de Rondepierre.
Il utilise le courant du secteur, et permet de régler l’intensité du courant de 0 à 250
milli-ampères.

2.- Bilan préthérapeutique


- Eliminer les contre-indications
- Examen clinique et biologique
- ECG et EEG

3.- Anesthésie
- Barbiturique d’action brève (Penthotal 0,25g IV)
- Atropine (0,25 mg)
- Curarisant d’élimination rapide
- Oxygénation au masque

4.- Application bitemporale des électrodes


L’obtention d’une crise généralisée est nécessaire à l’effet thérapeutique.
L’efficacité des chocs unilatéraux appliqués sur l’hémisphère non dominant est
démontrée et réduit l’importance des troubles mnésiques consécutifs à
l’électrochoc.

5.- Fréquence
Le nombre varie de 6 à 15, le rythme est habituellement de 3 séance par
semaine.

II - LES INDICATIONS RECONNUES


- Mélancolie délirante
- Mélancolie stuporeuse
- Mélancolie agitée
- Schizophrénie catatonique
- Dépression résistantes aux autres thérapeutiques
- Dépression sévère du sujet âgé
- Certaines pathologies psychiatriques (BDA PP ….)

III - CONTRE -INDICATIONS DU CHOC


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a- Contre-Indications Psychiatriques :

- Dépressions psychogènes notamment l’hystérie

- Les troubles du caractère (psychopathie, paranoïa)

- Les psychoses chroniques stabilisées

- Les états limites.

b- Contre-Indications Organiques :

- Toutes contre-indications à l’anesthésie

- Cardiovasculaires : cardiaque, coronariennes, anévrysme, maladies


emboliques

- Emphysème grave

- Maladies rhumatoïdes

c. Contre-indications neurologiques :

- Malformations vasculaires cérébrales (anévrysme, angine)

- AVC récent

- Tumeurs cérébrales

- Hypertension intracrânienne

- Traitement par IMAO ou réserpines.

IV – CONTRE-INDICATIONS DE L’ANESTHÉSIE CURARISATION


- Insuffisance cardio-respiratoires
- Troubles du rythme cardiaque
- Myasthénie
- Traitement avec IMAO
V - PRÉCAUTION EN CAS DE :
- Traitement anticoagulant
- Hypertension artérielle
- Antécédents d’épilepsie
- Grossesse (arrivée à terme)

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III.- LA PSYCHOTHÉRAPIE

Malgré les nombreux progrès biologiques dans le domaine des psychotropes,


la psychothérapie reste l’instrument privilégié de la thérapeutique psychiatrique,
lui conférant sa spécificité.
Les techniques psychothérapiques peuvent utiliser différents supports, isolément
ou en association : la parole, une activité (bricolage, musicothérapie, peinture.....)
Le corps (relaxation).
Il peut s’agir de techniques individuelles ou collectives, chacune reposant sur
une base théorique précise, née d’un travail de recherche clinique,
psychologique (psychanalyse).

I - TECHNIQUES INDIVIDUELLES
1.- La psychanalyse : Cette technique utilise :
- Cure analytique type (basée sur l’analyse du transfert)
- Psychothérapie d’inspiration psychanalytique
- Psychodrame psychanalytique individuel (utilisation de l’expression du jeu
dramatique à partir d’un thème choisi par le groupe pour faciliter l’expression
immédiate des fantasmes individuels ou groupaux).
2.- Psychothérapie de soutien
- écoute, réassurance, conseil
3.- Comportementale (Behaviour therapy)
C’est la thérapie par :
 Inhibition réciproque
 Inhibition conditionnée
 Immersion
 Aversion
La thérapie cognitive
4.- La relaxation (méthode de Jacobson)
5.- L’hypnose
- Hypnothérapie (suggestion)
- Narco-analyse
- Rêve éveillé dirigé
II - TECHNIQUE COLLECTIVES
 Psychanalyse de groupe (l’analyse interprète le transfert du groupe)
 Psychodrame psychanalytique de groupe
 Psychothérapie de soutien de groupe
 Psychothérapies familiales
 Psychothérapies institutionnelles
 Réunions entre soignants
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 Réunions soignants-soignés
 Ergothérapie, musicothérapie
 Sociothérapie
 Séjours thérapeutiques
 Sorties en groupe
 Sport – ergothérapie

EPREUVE DE PSYCHIATRIE

ETUDE DE CAS N°1

Monsieur Bakayoko âgé de 36 ans célibataire de niveau d’instruction secondaire,


sans emploi, soudeur de formation

Il se présente aux urgences accompagné de son frère car il ne dort plus depuis une
semaine, il ne restait plus avec les membres de la famille, ne mangeait plus avec eux
en prétextant que ces derniers voulaient l’empoisonner .il aurait même cassé la
télévision et son téléphone car il se sent poursuivi depuis 2 semaines

Son frère vous rapporte que Monsieur Bakayoko est sans aucun antécédent médico
chirurgical et que son comportement a changé il y a un mois, il quitte son travail
brusquement car ses collègues préparent un complot contre lui, il s’énerve vite

Il s’est présente au commissariat afin de porter plainte à l’encontre de son voisin qui
l’espionnerait via (à travers) des satellites, il se dit super homme, qu’on lui
communique toutes ses informations. Parfois il parle seul comme s’il discute avec
des personnes

Question

1. Faites l’analyse sémiologiques à partir de cette observation ?

2. Quel diagnostic évoquez-vous ? argumentez

3. Donnez deux diagnostic différencies

4. Proposer une prise en charge adaptée à ce patient

5. Quel est votre pronostique

CAS CLINIQUE N°2 SEPTEMBRE 2001

Mme S âgée de 40 ans est Hospitalisée au CSRéf de OUSSOUBIDIAGNA 3 mois


après la naissance de sa fille

La symptomatologie qu’elle présente est dominée par des troubles d’allure


neurologique à type de trouble visuels (rétrécissement concentrique du champ visuel

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et regard fixe, absence de clignement spontané des paupières pouvant expliquer des
ulcérations cornéennes bilatérales constaté à l’examen ophtalmologique), pseudo
paralysie des membres supérieurs et inférieurs rendant compte de son incapacité à
utiliser ses membres supérieurs nécessitant une aide constante pour l’ensemble des
activités quotidiennes, et de sa démarche à petit pas trainant mais l’examen
neurologique est normale en dehors d’une faiblesse musculaire globale. L’EEG et
l’Electromyogramme sont normaux.

Le discours de Mme S est pauvre et répétitif « ce que j’ai est très grave, je ne peux
plus guérir, je n’ai aucune force, je n’ai plus envie de rien, j’ai peur de mourir, je n’ai
plus faim et je ne dors plus, » Mme S présente en effet des troubles du sommeil et ne
parvient à dormir que 1 heure 4heure du matin. En outre elle est amimique et pleure
des que l’on va la voir.

Il n’existe ni antécédents familiaux, ni antécédent personnels,

Question:

1. Relever sur votre copie d’examen les signes cliniques observés chez Mme S

2. Ces signes sont propres à quelle pathologie psychiatrique.

3. Proposer lui un traitement chimique

4. Quels autres traitements peut-on proposer à Mme

CAS CLINIQUE N°3 SEPTEMBRE 2003

Vous-êtes DTC au CSCom de DIALAN cercle de Bafoulabe, et on vous appelle


auprès de Monsieur CAMARA un homme de 40 ans, en consultation.
Consultation demandée par l’épouse de celui-ci, car Monsieur CAMARA se dit
en parfaite santé et refuse tout soin depuis quelques jours, il est agité parle
sans cesse, ses idées s’enchaînent sans lien logique et il accumule les jeux
de mots. Il rit beaucoup, annonce qu’il va se lancer dans de brillantes affaires. Il
s’est rendu, ce samedi matin, au marché et dit avoir acheté 3 voitures, 5 charrettes,
des habits, des chaussures. Il vous reçoit sur un ton amusé et familier. Il se moque
de votre teint qu’il trouve trop noir et votre allure qu’il trouve trop vieillotte.

Madame Camara vous apprend que son mari ne dort pas depuis 3 jours et qu’il lui
fait des avances obscènes, ce qui contraste avec son caractère timide et réservé
habituel. Il n’a pas pris de substance toxique ni alcool.

1. Devant un tel épisode de d’agitation quel est le diagnostic qui vous paraît le plus
probable ?

a. Agitation hystérique

b. Agitation maniaque
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c. Agitation délirante

d. Agitation dépressive

A l’aide d’une flèche faites la correspondance entre les médicaments suivants et les
affections dans lesquelles ils sont utilisés

A Gardenal 1. Bouffée délirante


B Nozinan 2. Dépression
C Modécate 3. Accès maniaque
D Laroxyl 4. Confusion mentale
E Diazépan
F Urbanyl 10
G Artane
5. Quelles sont parmi les chimiothérapies suivantes celle ou celles qui
pourraient être utilisées chez Monsieur Camara

a.Un antidépresseur sédatif : laroxyl b.Une benzodiazépine : valium


c.Une butyrophénone : halopéridol d.Une phénothiazine : chlorpromazine
e.Un barbiturique : gardenal
CAS CLINIQUE N°4 JUIN 2004

Monsieur Traoré a 65 ans se rend en consultation chez vous à OUATAGOUNA, cercle


d’ Ansongo accompagné par sa femme et deux de ces enfants. Il souffre d’une
hypertension artérielle depuis cinq ans, traitée. Il ne connaît pas d’antécédent
psychiatrique.

En l’absence de facteur déclenchant notable, Monsieur Traoré a depuis deux mois


réduit ses activités. Il a constamment des idées tristes, exprime des remords
concernant son passé, reprochant notamment de ne pas s’être occupé suffisamment
de ses enfants. On note une anorexie avec amaigrissement considérable en un mois,
une insomnie matinale.

A l’examen, le patient se présente comme extrêmement ralenti dans ses gestes et


son débit verbal (parle peu)

La pensée est pauvre et l’on constate des troubles modérés de l’orientation temporo-
spatiale, une baisse de l’attention, des troubles de mémoire de fixation. La vigilance
est normale

1. Cochez le ou les symptômes existant chez Monsieur Traore


A.- Ralentissement psychomoteur B- Insomnie matinale
C.- Auto accusation D- Tristesse normale
E.- Aucun de ces symptômes n’est présent chez Monsieur Traore´

2. Parmi les maladies suivantes laquelle existent chez Monsieur Traore


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A.- Hypertension Artérielle sévère B.- Confusion mentale


C.- Dépression D.- Bouffée délirante à début insidieux
E.- Démence sénile
3. A L’aide d’une flèche indiquez le psychotrope correspondant dans les traitements
des affections psychiatriques suivantes

A. Nozinan 1- Bouffée délirante


B. Tranxène 2- Accès maniaque
C. Vivalan 3- Dépression
D. Laroxyl 4- Confusion mentale
E. Haldol
F. Gardénal
4. Lequel de ces produits peut être utilisé dans le cas de Mr. Traore ?

5. Quelle est la principale réaction à redouter en cas d’utilisation de ce ou de ces


produits? Cochez la ou les bonnes réponses

A.- Crises convulsives B.- Etat confusionnel C.- Virage maniaque


D.- Bouffée délirante E.- Entrée dans les démences

CAS CLINIQUE N°5 SEPTEMBRE 2004

I.- Vous étés appelés en consultation auprès d’un jeune de 25 ans. Consultation
demandé par sa mère car lui-même ne se sent pas malade. Il serait venu de la
brousse la veille, tout en courant, parlant sans cesse. Ses idées s’enchaînent sans
lien logique. Tente de fuir, ne reste pas en place : brise tout sur son passage.
Dans son discours sans ligne directrice parle d’un « Djinn » qu’il aurait vu après une
lumière éblouissante. Ce dernier lui aurait transmis certains pouvoirs en brousse. Il
lui aurait annoncé l’arrivée de jésus qui lui donne des directives. La mère vous
apprend qu’il reconnaît les gens les traite de sorciers, renverse les plats qu’on lui
pressente en disant qu’ils contiennent du poison. Il ne dort pas, rit parfois sans motif,
déchire ses habits pire il a rassemblé tout ce qu’il a comme literies et papiers pour
tout brûler. Il est désemparé.

Il n’a pas de fièvre ni autre maladie organique. On n’a jamais soupçonné de maladie
chez lui.

Il ne consomme ni alcool, ni autre substance toxique.

Un oncle paternel, aujourd’hui décédé a présenté des troubles psychiatriques

1.- Cocher le ou les signes rencontrés chez ce jeune

A.- Hallucinations visuelles B.- Logorrhées


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C.- Auto-accusation D.- Angoisse


E.- Insomnie F.- Hallucination acoustico- verbale

2.- Quel diagnostique retenez-vous pour ce cas ?


3.- Traitez ce patient
4.- Les produits utilisés entraînent-ils des effets secondaires ?si oui citez 4

CAS CLINIQUE N°6

Vous recevez en consultation dans ton CSCom à N’KOURALA une femme de 32ans
mariée, trois (03) filles et qui vient de subir une césarienne à SIKASSO, il y a à peine
une semaine. Elle est très agitée le jour de la consultation, se dénude, crie, pleure et
se roule par terre. Elle refuse de s’alimenter, elle ne dort pas et rejette son nouvel
enfant parce c’est une fille. Le couple voulait un garçon cette fois ci au lieu d’une fille.

La mère de la femme aurait présenté dans le passé des crises similaires.

A l’examen somatique la femme ne présente aucune affection et les examens de


laboratoire sont normaux et elle ne consomme aucune drogue.

1. Donner le nom et la définition de la pathologie en cause

2. Quel traitement chimique à base de psychotrope proposez-vous à la patiente

3. Citer trois effets secondaires des produits chimiques à base de psychotrope,

4. Quelle mesure prophylactique peut-on envisager pour Madame. Justifier votre


réponse.

CAS CLINIQUE N°7

Vous recevez en consultation un jeune garçon de 27 ans chauffeur de remorque sur


l’axe BAMAKO - GARALO que les parents vous amènent pour les signes cliniques et
les comportements suivants :

o Des manifestations d’agressivité globale (verbales, physiques)


o Des mouvements intenses brusques et non coordonnées
o A l’interrogatoire les parents affirment qu’il a eu un choc violent à la tête au
cours d’un AVP il y a une année,
QUESTION

1. Quel est le diagnostic que vous soupçonné et donner la définition ?


2. Citer, en dehors des signes cliniques indiqués dans le texte trois autres
signes et manifestations cliniques qui sont en faveur de votre diagnostic
3. Citer pour le même type affection deux causes organiques et deux causes
toxiques et deux causes métaboliques qui peuvent provoquer les mêmes
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crises
4. Quelle est la conduite à tenir devant cette affection.
CAS CLINIQUE N°8

Mme DIARRA est une commerçante à DIEMA âgée de 28 ans. Ce jour de façon
brutale elle s’agite, chante et dance. Elle fait plusieurs activités à la fois sans
résultats. Elle est irritable au début, mais rapidement elle devient furieuse et menace
d’agresser celui qui s’oppose à elle. Les parents vous informent que depuis 3 jours,
elle ne dort pas. A l’examen elle a une TA à 120/80 mmHG, une température à 37,3 °c.
Elle ne consomme pas de drogues et ne boit pas d’alcool.
a. Quel type d’agitation présente Mme DIARRA, justifier votre réponse
b. Citer 3 mesures non médicamenteuses que vous jugez nécessaires à mettre
en place si vous êtes appelé à intervenir avant l’hôpital pour Mme DIARRA.
c. Citer deux (2) médicaments que vous allez utiliser dans le traitement de Mme
DIARRA.
d. Citer Quatre (4) éléments de surveillance de ce traitement.
1- Citer deux (2) causes neurologiques et deux (2) causes infectieuses de la
confusion mentale.
2- Citer dans l’ordre chronologique les différentes phases de la crise tonico-
clonique épileptique
3- Citer deux (2) complications somatiques et deux (2) complications
psychiatriques de la toxicomanie.
4- Citer deux effets secondaires des neuroleptiques et citer deux médicaments
pour corriger ces effets secondaires.
5- Quelle est la durée maximale conseillée de prescription des anxiolytiques ?
6- Parmi les propositions concernant les antidépresseurs, laquelle ou lesquelles est
ou sont juste(s) ?
A. Ils sont thymoanaleptiques
B. Ils peuvent provoquer une rétention d’urine
C. Ils sont indiqués dans la dépression mélancolique
D. Ils sont psycholeptiques
Relevez sur votre copie d’examen la ou les bonne(s) réponse(s).
CAS CLINIQUE N°9

Madame SD âgée de 25 ans a accouchée d’une fille il y a sept jours au CSCom de


TIAGALA. Le jour du Baptême de son enfant, elle s’est agitée, s’est mis à chanter, à
parler et par moment à pleurer, elle ne dort pas néglige son enfant, se lance dans
des activités diverses sans jamais en conclure. Au cours de l’entretien, elle vous dit
que son enfant a été échangé et que ce dernier se transforme en serpent.
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Sa mère a fait des épisodes similaires. Il est à noter que Madame SD ne consomme
ni drogues ni alcool.

1. Quel est le diagnostic probable de Madame SD

2. Proposer un traitement chimique

3. Il est à noter que ses produits présentent des effets secondaires citez
en au moins deux,

4. Citez au moins deux produits pour corriger ces effets secondaires,

5. Quelle prophylaxie (traitement préventif) proposez-vous pour Madame


SD

CAS CLINIQUE N°10

Vous recevez aux urgences au CSCom de FARAKALA une dame de 35 ans


accompagnés par son mari suite à l’expression des propos suicidaires

Le visage est triste et figé, elle se dit sans énergie, sans espoir et n’as plus de plaisir
pour ses activités sportives habituelles depuis un mois

Ses gestes sont lents, son débit verbale est également lent « ma vie est un
échec …défaut…je n’en vaux pas la peine…je ne sers plus à rien…je dois partir… »

Elle a du mal à se concentrer et se plaint de mémoire, elle a perdu du poids


récemment et dort mal

Vous ne trouvez pas d’élément délirant ni dissociatif dans son discours

L’examen clinique et somatique est normal

6. Quel diagnostic proposez-vous ?

7. Quel sont les éléments en faveur de votre diagnostic ?

8. Que traitement médical prescrivez-vous ?

CAS CLINIQUE N°11

Vous recevez en consultation un jeune commerçant de 18 Ans marchant de bétail à


Faladie SEMA à Bamako avec des symptômes ci-aprèss :

- Sensation de mal alaises intenses, des flashs de catastrophes imminentes

- Des tremblements accompagnés de sueurs plus ou moins abondantes

L’interrogatoire des parents vous apprend que le jeune vient de perdre tout son bétail
et ses économies pendant l’incendie du marché de Faladié Sema il ya de cela deux

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semaines environ,

Question :

1. Donner le nom et la définition de la pathologie en cause

2. Citez en dehors des signes cliniques énumères ci-dessus trois autres signes
de la pathologie préconisée

3. Décrivez l’évolution et les complications éventuelles de la maladie en cas de


traitement inadéquat

4. Quel est la conduite à tenir devant cette pathologie

ETUDE DE CAS N° 12
Vous recevez en consultation dans votre CSCom à GOUNDAM Monsieur MD âgée de
35 ans cultivateur de son état. Il fait des mouvements intenses et brusques, très
agressif a des discutions sa voix est élevée. Il parle sans cesse. Il ne reste pas sur
place il s’emporte facilement pendant la parole, il ne se repose pas, gesticule,
souvent il est avec les larmes aux yeux il marche à grand pas, s’assoit et se relève,
exécute des mouvements vif et brusques

Questions :

1. Quel est le diagnostic de MD

2. Quelle est la conduite à tenir ?

3. Définir la pathologie

ETUDE DE CAS N° 13
Vous êtes responsable de l’unité santé mentale de BOUGOUNI, on vous amène un
jeune commerçant de 24 ans MD pour changement de comportement, agitation,
propos incohérents ;

Il est vu en présence de ces parents tenue corporo vestimentaire négligé, porte un


long chapelet au cou, parle beaucoup, et refuse les soins sous prétexte qu’il n’a rien, il
vous signale qu’il n’est pas n’importe qui en riant, Qu’il communique avec Dieu ;Il
signale que les gens sont contre lui, même vous qui venez de lui recevoir, qu’il entend
des voix qui lui demande d’aller faire ses achats à l’au-delà dès qu’il reçoit son argent
avec OPEN AI.

Ses parents vous déclare que tout à commencer il y a moins d’une semaine lorsqu’il
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a appris le départ d’un certain ADAMA KANTE. Ses propos sont incohérents, il ne
part plus au marcher et refuse de manger, il ne dort pas depuis trois jours ; Sa mère
vous signale qu’effectivement il avait misé dans OPEN AI et avait fait un prêt
bancaire pour investir dans SENE INVEST. Feu son père soufrait de trouble bipolaire

1. Donner deux pathologies psychiatriques qui pourraient être diagnostiquée


chez le jeune commerçant, donner les arguments en faveur de chaque
pathologie (2Pt)
2. Proposer deux médicaments neuroleptiques comme traitement chimique de
cette affection (2Pt)
3. Les propositions suivantes sont-ils les effets secondaires provoqués par ces
neuroleptiques ? Dyskinésie aigue, Pseudo-Parkinson, Acathisie (impossibilité
de rester assis), crise excito-motrice, torticolis, crise oculogyre, protrusion de
la langue, attitude guindée.
Répondez par NON ou OUI (2Pt)
4. Parmi les médicaments suivants choisissez deux antiparkinsoniens de
synthèse qui peuvent corriger les effets secondaires des neuroleptiques :
PROMACAP® ARTANE® HALOCAP® LAROXYL® LEPTICUR ®ALPRAZ. (2Pt)

5. ETUDE DE CAS N° 14

Vous recevez en consultation à l’unité Psychiatrique du CSRéf de KORO, une jeune


écolière de 14 ans accompagnée de ses parents pour les signes cliniques suivants :

- le regard perplexe, malgré la confiance que les parents tentent de lui apporter ;
- un air hébété et une tenue mal soignée ;
- elle ne se rappelle ni du jour, du mois et même de l’endroit où elle se trouve.
A l’interrogatoire, les parents affirme que la maladie a commencé par des céphalées,
un trouble du sommeil avec parfois des agitations et un manque d’appétit qu’ils ont
essayé en vain de traiter traditionnellement.
QUESTIONS
1. Donner le nom et la définition de votre hypothèse diagnostic
2. Citer en dehors des signes cliniques évoqués dans le texte, deux (02) signes
sur le plan comportemental et deux (02) sur le plan verbal qui, vous
permettront de confirmer votre diagnostic
3. Décrire la triade symptomatique qui caractérise cette maladie
4. Décrire la conduite à tenir en termes de soins généraux devant cette maladie
QUESTION DE COURS

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1. Décrire les différentes techniques collectives de psychothérapie


2. Citer deux (02) indications et deux (02) contre-indications des hypnotiques
3. Citer trois (03) facteurs de risque de la psychose puerpérale

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