COURS L3 P CRYO CHAPITRE 3
COURS L3 P CRYO CHAPITRE 3
COURS L3 P CRYO CHAPITRE 3
1
Chapitre 3 Procédés de liquéfaction des gaz
permanents
double compression ;
On appelle fluides frigorigènes les composes facilement liquéfiables. Ces fluides ont
pour formule générale :
Cx Hy Fz Clk
Avec : y + z + k = 2 x + 2
Ils s'appellent :
1. CFC : Chlorofluorocarbures (fréons) si y = 0
2. HCFC : Hydrochlorofluorocarbures si y > 0
3. HFC : Hydrofluorocarbures si k = 0
4
Composes organiques
arbitraire.
Composes inorganiques
Ex : R717→ NH3
Ex : R764 →S O2
5
L'effet de serre est un phénomène naturel provoquant une élévation de la
température à la surface de notre planète. Indispensable à notre survie, ce fragile
équilibre est menacé. Les activités humaines affectent la composition chimique de
l'atmosphère et entraînent l'apparition d'un effet de serre additionnel, responsable en
grande partie du changement climatique actuel. 6
Pour que la température du système terre-atmosphère soit stable, il faut que le bilan
énergétique au sommet de l'atmosphère et en surface soit nul.
Les gaz à effet de serre (vapeur d'eau, gaz carbonique, méthane…) sont pratiquement
transparents au rayonnement solaire (longueur d'onde du visible) et opaques au
rayonnement infrarouge émis par la Terre. La chaleur est piégée.
Un phénomène naturel
Les deux tiers de l'énergie en provenance du soleil sont absorbés par l'atmosphère,
les sols et l'océan.
Le tiers restant est directement réfléchi vers l'espace par les nuages, les aérosols,
l'atmosphère et la surface terrestre.
Atmosphère et surface terrestre émettent en retour un rayonnement infrarouge que
les nuages et les gaz à effet de serre (vapeur d'eau, dioxyde de carbone, ozone et
méthane pour les plus importants) absorbent et réémettent en grande partie vers le
sol. 7
Un phénomène naturel
Les gaz à effet de serre ont en effet la particularité d'être pratiquement transparents
au rayonnement solaire et opaques au rayonnement infrarouge émis par la terre.
L'énergie est piégée. Ce phénomène a été baptisé « effet de serre » par analogie avec
la serre du jardinier. On estime que sans cet effet de serre de l'atmosphère, la
température moyenne à la surface de la terre serait au plus de - 19°C au lieu des 15°C
que nous connaissons.
- La vapeur d'eau est responsable à elle seule de la grande majorité de l'effet de serre
naturel. Elle a également un effet de rétroaction important sur le changement
climatique : lorsque la température augmente, l'évaporation augmente et la quantité
de vapeur d'eau relâchée dans l'atmosphère aussi, accélérant encore le
réchauffement.
- Le méthane est un gaz à effet de serre bien plus puissant que le CO2, mais moins
concentré. Il est souvent lié aux processus de fermentation (marécages, décharges,
digestion des ruminants, etc.). L'agriculture intensive est ainsi l'un des responsables de
l'augmentation des concentrations de méthane dans l'atmosphère au cours des
derniers siècles.
- Le protoxyde d'azote, appelé également « gaz hilarant », est émis naturellement par
10
les sols et provient notamment de l'utilisation d'engrais azotés.
Cycles cryogéniques
Les cycles de réfrigération et de liquéfaction cryogéniques mettent en jeu des
cryogéniques :
11
Cycle frigorifique simple
13
Exemples de fluides frigorigènes utilisables:
Température de Pression de
Température
Fluide vaporisation condensation
critique
à P atm à T ambiante
AMMONIAC 132°C -33°C 8,6 atm
PROPANE 97°C -42°C 8,4 atm
R134a 101°C -26°C 5,7 atm
ISOBUTANE 135°C -12°C 3 atm
14
Diagrammes frigorifiques
frigoristes sont :
1. Le diagramme température-entropie T - S
2. Le diagramme pression-enthalpie
15
1. Les isothermes sont horizontales,
Propriétés du diagramme T - S
2. Les adiabatiques réversibles sont verticales,
Ce diagramme est également appelé diagramme de Mollier des frigoristes. Il est surtout utilisé
pour l'étude des cycles de réfrigération.
Diagramme P - H
On choisit de prendre une échelle linéaire
des températures dans la zone liquide-
vapeur
Remarque :
Les fluides frigorigènes sont toujours utilisés
Figure Diagramme des frigoristes
loin du point critique, et au voisinage de la
courbe de saturation
17
Liquéfaction des gaz
La liquéfaction d'un gaz permet de l'emmagasiner, de le transporter...L'opération la plus simple a
réalisé pour liquéfier un gaz est la compression isotherme. Cette opération ne peut être réalisée
que si la température initiale du gaz est inférieure à la température critique.
18
Historique
Historiquement, vers 1790 Van Marum fut le premier à liquéfier de l'ammoniac en le
comprimant sous 6 atmosphères. Différents gaz furent ainsi liquéfier : SO2, Cl2,
H2S...Ces gaz présentent tous une température critique supérieure à la température
ambiante : la liquéfaction de ces gaz s'effectue par une simple compression (ex :
compression isotherme)
Principe :
Pour les gaz dont la température critique est inférieure à la température ambiante les
premiers essais de liquéfaction furent réalisés par Cailletet (France) et Pictet (Suisse)
en 1877. En 1895, Linde réussit à fabriquer pour la première fois de grandes
quantités d'air liquide. La machine de Linde sera perfectionnée par Claude en 1905.
Ces machines utilisent des cycles à détente.
19
On peut distinguer trois grandes familles de procédés
20
Cycle de Linde : diagramme P-V
1 → 2 : compression isotherme
3 →4 : détente isenthalpique
2 →3 : refroidissement isobare
5 →1 : réchauffement isobare
Rappel :
La détente isenthalpique ne diminue la température du gaz que si sa température avant la
détente est inférieure à la température d'inversion. 21
Cycle de Linde : diagramme T-S
1 → 2 : compression isotherme
3 → 4 : détente isenthalpique
2 → 3 : refroidissement isobare
5 →1 :réchauffement isobare du gaz non liquéfié
Après la détente on obtient une fraction y de liquide et une fraction (1-y) de vapeur.
Cette vapeur froide est envoyée dans un échangeur contre-courant qui refroidit le gaz
22
comprimé à température ambiante :
Cycle à détente isenthalpique de Joule-Thomson
Ce phénomène appelé depuis "Effet Joule-Thomson" a été mis à profit par Carl von
Linde en 1895 pour liquéfier l'air. Ce cycle frigorifique est depuis appelé "Cycle de
Linde".
Cycle à détente isenthalpique de Joule-Thomson
Dans un cycle de Linde (voir ci-dessous), on améliore le cycle précédent sur deux
points :
on recycle le méthane gazeux après détente isenthalpique
on introduit un échangeur de chaleur entre ce méthane gazeux et le méthane sortant
du refroidisseur, afin de refroidir le gaz comprimé.
Cycle de Linde
25
Cycle de liquéfaction simple
Cycle de Linde
26
Cycle de liquéfaction avec travail extérieur : cycle de Brayton inverse
• Si l'on veut se rapprocher d'un cycle idéal (amélioration du rendement), le gaz doit
être détendu dans une turbine idéalement réversible.
• On ne peut utiliser la turbine que dans une zone de température plus élevée
(détente sèche). On obtient alors le cycle de Brayton qui fournit du travail mais ne
génère pas de liquide.
27
Cycle de liquéfaction avec travail extérieur : Cycle De Brayton Inverse
30
Claude cherchant à perfectionner le
Cycle de Claude procédé de liquéfaction de l'air imaginé par
Carl von Linde, décida en 1905 de combiner
le cycle de Linde et le cycle de Brayton
inverse.
Le cycle de Linde utilise une détente isenthalpique qui présente deux inconvénients :
d'une part le travail de détente est perdu, et d'autre part le refroidissement ne peut
être obtenu que si l'état thermodynamique du fluide est tel que la détente de Joule-
Thomson conduit à un abaissement de la température.
Claude a quant à lui proposé un cycle qui met en jeu une turbine et un détendeur et
présente la particularité que l'installation fonctionne avec un seul fluide comprimé à
un seul niveau de pression.
Le cycle de Claude a été utilisé dans de nombreuses installations de liquéfaction de
l'air.
L’intérêt de ce cycle est que le rapport de compression peut être notablement plus
faible que dans le cas du cycle de Linde.
L’une des difficultés est que la machine de détente ne peut fonctionner avec un bon
rendement que si le fluide reste dans la zone vapeur ou conserve un titre élevé.
Schéma du
cycle de
Claude
33
Cycle de Claude
Ce cycle est l'association des cycles de Linde et de Brayton inverse.
Le début du cycle est le même que celui de Linde : compression du gaz à liquéfier, premier
refroidissement isobare. Le flux est alors divisé en deux :
_ 15 % est détendu dans la turbine
_ 85 % du fluide subit un second refroidissement, puis est envoyé dans la détente isenthalpique.
Les deux fluides froids passent dans l'échangeur refroidissant les gaz issus de la compression
isotherme.
34
Remarque :
35
Rappel sur la détente de Joule-Thomson
La détente étant isenthalpique, on démontre que pour un gaz parfait, il n'y a pas de variations
de la température. Or pour un gaz réel, on constate que T2 # T1.
Les courbes T = f(P) passent par un maximum nommé point d'inversion.
36
La courbe en pointillés réunissant les points de pente nulle est appelée la courbe
d'inversion.
A l'intérieur de la courbe
d'inversion, est positif : une
diminution de la pression entraîne
une diminution de la
température.
Conclusion :
Pour refroidir un gaz, il est nécessaire que sa température initiale soit inférieure à la
température du maximum de la courbe d'inversion TA. 37
Fonctionnement :
Nous illustrerons ce procédé par des exemples destinés à liquéfier du gaz naturel et
former du Gaz Naturel Liquéfié (GNL), considéré ici comme du méthane pur.
Pour liquéfier du gaz naturel, on comprime à 100 bars du méthane pris à 1 bar et
280 K, puis on le refroidit jusqu'à 210K (on suppose dans cet exemple que l'on
dispose d'un cycle de réfrigération permettant de le faire).
Le gaz refroidi à 210 K est détendu isenthalpiquement de 100 bars à 1 bar, et ses
phases liquide et gazeuse séparées. Comme le montre le schéma de l'installation de
la figure suivante, le méthane entre dans la partie supérieure gauche, et les
fractions liquide et gazeuse sortent en bas à droite. 39