Irrigation Isep 2024

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REPUBLIQUE DU SENEGAL

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Un Peuple – Un But – Une Foi Institut Supérieur d’Enseignement Professionnel (ISEP) Bignona
Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de Tenghory Bande Villa No 93 – Bignona-Sénégal
l’innovation

COURS D’IRRIGATION

A l’intention des apprenants de la 1ère année de l’ISEP

M. Sény SAMBOU
Ingénieur agronome
Formateur au CNFMETP de Guérina
Tel : 775164838
E-mail : [email protected]

Octobre 2023
Table des matières
Introduction.................................................................................................................................2
1. Clarification conceptuelle...................................................................................................3
1.1. Densité apparente.........................................................................................................3
3.1. Porosité.........................................................................................................................3
3.2. Perméabilité..................................................................................................................3
1.2. Les humidités remarquables d’un sol (humidités pondérales).....................................4
1.3. La réserve utile (RU)....................................................................................................4
2. Dose d’irrigation ou dose d’arrosage..................................................................................6
2.1. Définition.........................................................................................................................6
2.2. Détermination de la dose d’irrigation..............................................................................6
3. Détermination des besoins en eau des plantes....................................................................6
3.1. Besoins théoriques...........................................................................................................6
3.2. Besoins pratiques (BP) et dose pratique d’arrosage (DPA).............................................7
3.3. La périodicité de l’arrosage.............................................................................................7
3.4. Durée réelle d’arrosage....................................................................................................8
4. Méthodes d'irrigation..........................................................................................................8
4.1. Méthodes gravitaires....................................................................................................8
4.1.1. La submersion...........................................................................................................8
4.1.2. L’irrigation à la raie..................................................................................................9
4.2. Méthodes sous pression................................................................................................9
4.2.1. Irrigation par aspersion.............................................................................................9
4.2.2. Micro-irrigation......................................................................................................10
Introduction
L’irrigation est l’action humaine par laquelle on apporte de l’eau à une culture. Cet apport
vise essentiellement à prévenir les effets de la sécheresse. Dans la plupart des cas, l’irrigation
se présente comme un régulateur qui permet de pallier à l’inconstance de la production
agricole provoqué par l’irrégularité du régime des pluies. Elle regroupe toutes les techniques
et technologies pouvant assurer l’apport d’eau à la plante.
Cela nécessite des connaissances pratiques et théoriques des paramètres physiques du sol, du
climat, de la culture et du système d’irrigation. Il est aussi indispensable d’avoir des notions
sur les relations « eau-sol-plante ».
Ce cours a pour objectif général de contribuer à une utilisation rationnelle et efficace de l’eau
par les apprenants lors des irrigations.
Cet objectif se démultiplie en trois objectifs spécifiques :
1) Comprendre les bases de calcul des doses d’irrigation et l’estimation des besoins des
cultures ;
2) Caractériser les modes d’irrigation;
3) Comprendre le fonctionnement des systèmes d’irrigation.
4) Disposer de notion sur la planification d’un réseau d’irrigation.

1. Clarification conceptuelle
1.1. Densité apparente
La densité apparente (da) est le rapport entre le poids d’un volume de sol séché à 105°c
pendant 24H et le poids du même volume d’eau.
NB : Des principes complètement différents sont employés quand la densité apparente du sol
est déterminée avec la méthode ayant recourt aux radiations (densimètre nucléaire) ou estimée
par la méthode de la résistance du sol (pénétromètre). Ces méthodes impliquent la mesure des
radiations gamma transmises ou dispersées et la détermination de la résistance du sol à la
pénétration verticale d'une sonde ou d'un cône. Alors que les densimètres nucléaires
permettent la conversion directe des relevés en valeurs de densité apparente du sol sec (et de
sa teneur en humidité), les pénétromètres fournissent une mesure relative de la densité du sol
(index du cône de sol) qui ne peut être directement convertie en valeurs absolues de densité
du sol.
1.2. Porosité
La porosité correspond au volume relatif des vides présents dans la roche c'est-à-dire les
espaces lacunaires du sol remplis d’eau et d’air. On distingue la porosité totale
qui peut être décomposée en:
 macroporosité (pores de grosse taille occupés par l’air lorsque le sol est ressuyé) ;
 mésoporosité (pores de moindre taille retenant l’eau utilisable par les plantes) ;
 microporosité (pores de petite taille retenant énergiquement l’eau du sol).
La porosité est une notion globale et ne peut renseigner sur la vitesse d’infiltration de l’eau.
Pour cela, on fait recourt à la perméabilité.
1.3. Perméabilité
La perméabilité mesure l’aptitude d’'une roche ou d’un sol à se laisser traverser par l’eau. Elle
correspond à la vitesse à laquelle l'eau circule dans le sol.
Très simplement il est possible de comparer la perméabilité de deux roches sédimentaires. Il
s'agit de mettre dans deux entonnoirs de mêmes volumes de roche et de verser le même
volume d'eau, enfin de comparer après un temps donné le volume d'eau ayant traversé ces
roches.
Tableau 2: Valeurs indicatives du coefficient de perméabilité selon le type de sol

Type de sol Coefficient de perméabilité


Très argileux <1mm/h
Argileux 1 à 5mm/h
Limoneux 5 à 20mm/h
Terre franche 20 à50mm/h
Limoneux-sableux 50 à 100mm/h
Sableux 100 à 200mm/h
Très sableux > 200mm/h

1.4. Humidités remarquables d’un sol (humidités pondérales)


- Humidité de saturation : c’est l’humidité du sol lorsque l’eau occupe les pores les plus
gros. Le sol ne contient plus d’air.
- Humidité à la capacité de rétention (HCR) (ou à la capacité au champ) : c’est
l’humidité d’un sol ressuyé c'est-à-dire après disparition de l’eau de gravité.
Les valeurs estimatives de l’humidité à la capacité de rétention sont :
Argile……………35%
Limon……………22%
Sable fin ………….9%
Sable grossier……6%
Humidité équivalente (Heq ou He) : c’est l’humidité à la capacité de rétention mesurée au
laboratoire sur un échantillon de sol saturé passé à la centrifugeuse pendant 30mn à
1000fois l’accélération de la pesanteur. On peut écrire Heq ≈ HCR
- Humidité de rupture du lien capillaire : c’est l’humidité du sol en dessous de laquelle
la plante commence à souffrir du déficit hydrique. Elle correspond à la limite
inférieure de la réserve facilement utilisable;
- Humidité au point de flétrissement permanent (Cf): c’est l’humidité du sol en dessous
de laquelle la plante subit des dommages irréversibles à cause de la sécheresse. Elle
peut varier selon la nature du sol et de la plante. On retiendra qu’elle correspond
environ à 55% de l’Heq mais peut descendre jusqu’à 30% de l’Heq en sol très sableux.

1.5. Réserve utile (RU)


La fraction utile de l’eau stocké dans le sol correspond à la différence entre l’eau de rétention
et l’eau résiduaire au flétrissement.
Dans la pratique de l’irrigation, le taux d’humidité du sol doit demeurer entre ces 2 valeurs.
Au maximum il y’a risque d’asphyxie des plantes et au minimum on atteint le point de
flétrissement. C’est la raison pour laquelle, afin d’éviter tout traumatisme à la plante, on
admet que seul les 2/3 de la RU seront utilisés. Cette fraction est appelée réserve facilement
utilisable (RFU=2/3RU). Cette RFU correspond en pratique à la quantité qu’il faut apporter
au maximum à chaque irrigation.
Il existe une méthode de détermination de la RU en fonction des résultats de l’analyse
granulométrique.
Le diagramme ci-contre présente des valeurs indicatives de RU en mm d’eau par cm de sol
selon la texture.
2. Dose d’irrigation ou dose d’arrosage
2.1. Définition
La dose d’irrigation est la quantité d’eau qu’il est nécessaire d’apporter à chaque irrigation ou
à chaque tour d’eau pour compenser l’évapotranspiration. Cette dose est variable et dépend de
la nature du sol (densité apparente et capacité de rétention), de la profondeur d’enracinement
(épaisseur de la tranche de sol à humecter), …
Théoriquement, la dose d’arrosage correspond à l’eau qu’il faut apporter à un sol pour
ramener son humidité à 100% de la capacité de rétention.
2.2. Détermination de la dose d’irrigation
Cette dose (D) correspond en pleine campagne à la RFU. Elle est estimée à 2/3 de la RU
3. Détermination des besoins en eau des plantes
5) Calcul des besoins en eau des plantes
L’absorption de l’eau par la plante se fait par les poils absorbants du système radiculaire. Elle
pénètre dans la cellule grâce à la pression osmotique, force qui est opposée à une autre
pression : la turgescence.
La différence entre ces 2 pressions constitue la force de succion de la plante.
L’eau absorbée est transportée en même temps que les éléments minéraux vers les vaisseaux
et les tubes criblés. Une partie est utilisée pour la constitution des cellules vivantes (eau de
constitution) et l’autre éliminé par la transpiration au niveau des stomates.
Les mouvements d’ouverture et de fermeture des stomates sont influencés par :
- L’intensité lumineuse, la chaleur et l’hygrométrie ambiante ;
- La quantité d’eau contenue dans les cellules.
5.1. Notion d’ETP
5.1.1. Définition
Les consommations en eau des cultures (besoins) ont une double origine :
 D’une part, l’évaporation à la surface du sol sous l’influence de sa surface, de son
degré d’humectation et des divers agents atmosphériques (radiations solaires et du
vent, etc.) ;
 D’autre part, la transpiration qui est l’évacuation de vapeur d’eau par les stomates
de la partie aérienne des plantes.
Ces 2 sources constituent l’évapotranspiration. Cette dernière varie suivant la plante (espèce,
stade de développement) et les conditions climatiques (température, lumière, humidité, vent).
C’est pourquoi, il est mieux indiqué de parler plutôt de « besoin en eau d’arrosage ou eau
d’irrigation » que besoins en eau des cultures.
L’Evapotranspiration Potentielle (ETP) est donc la consommation idéale d’une plante
couvrant bien le sol, alimentée d’une façon optimale et en pleine végétation.
5.1.2. Calcul de l’ETP
L’ETP est une mesure climatique effectuée à partir de relevés météorologiques. Les mesures
de l’ETP nécessitent la mise en place d’installations lourdes et couteuses. Les chercheurs ont
essayé de trouver les relations qui existent entre l’ETP mesurée d’une part, les conditions
climatiques et la plante d’autre part.
Ainsi, plusieurs formules ont été établies par divers auteurs. Ces formules sont testées sous
différents climats et durant de nombreuses années. On peut retenir les formules de :
- Turc : ETP (mm) = 0,40t (Ig+50)/(t+15) pour l’ETP mensuelle
Si l’ETP est décadaire remplacer 0,40 par 0,30
t=température moyenne de l’air de la zone ou région
Ig= valeur moyenne (mensuelle ou décadaire) de la radiation solaire globale en
cal/cm2/j
- Blaney&Criddle (USA 1964). Mesure des ETP mensuelles
ETP (mm/mois)=Kt (0,46T+8,13) P
Kt=coefficient climatique
T=température moyenne mensuelle de la localité en °c
P=pourcentage d’heures diurne et est fonction de la localité et du mois
D’autres auteurs ont aussi travaillé sur les mesures d’ETP comme : PENMAN (GB1948-
1956) ; Brochet et Gerbier, Bouchet,…
Le rapport des quantités d’ETP sur la quantité d’évaporation a permis d’obtenir le coefficient
cultural Kc ; l’instrument utilisé pour cette étude est le lysimètre.
5.2. L’évapotranspiration maximale (ETM)
L’ETP est une notion globale. Dans la réalité, face à la demande climatique, chaque plante
réagit différemment en fonction de ses caractéristiques morphologiques et physiologiques
mais aussi en fonction de son cycle végétal.
L’ETM est la valeur maximale de l’évapotranspiration d’une culture donnée à un stade
végétatif donné et dans des conditions climatiques données.
La formule qui a été adoptée et corrigée par la FAO est celle de Blaney –Criddle. Cette
correction de la formule a été possible en se servant de la formule de Penman-Monteith qui
est analytique parce que tenant compte de tous les facteurs météorologiques (radiations dues à
l’insolation, humidité relative de l’air et vitesse du vent, …). On a alors :
ETM= ETc = kC .ETo
ETc= évapotranspiration de la culture
Kc= coefficient cultural
ETo représente le taux d'évapotranspiration d'une surface de référence. L’ETo est
considérée comme une donnée climatique, ne dépend que des conditions atmosphériques, de
l'énergie disponible à la surface évaporante et la résistance aérodynamique de couvert végétal.
Un grand terrain gazonné uniforme est considéré dans le monde entier comme surface de
référence. La culture de référence couvre complètement le sol, est courte, bien arrosée et se
développe activement dans des conditions agronomiques optimales.
ETo = a + bf
f = (0,46 t + 8 ,13) p
Où a et b sont les 2 facteurs de régression linéaire.
t : la température moyenne quotidienne (en °C).
p : est le pourcentage d’ensoleillement ; celui- ci dépend de la période de l’année et de
la position géographique (latitude).
La correction a abouti à un tableau ci-dessous issu de la régression linéaire que voici.
Tableau : Régression linéaire

INSOLATION HUMIDITE VITESS DU


RELATIVE Min VENT (m/s) a b
Forte Basse Faible 0-2 -2,60 1,55
> 80% < 20 % Moyenne 2-5 -2,30 1,82
Forte > 5 -2,00 2,06
Moyenne Faible 0-2 -2,40 1,37
20 – 50 % Moyenne 2-5 -2,50 1,61
Forte > 5 -2,55 1,82
Elevée Faible 0-2 -2,15 1,14
> 50 % Moyenne 2-5 -1,95 1,22
Forte > 5 -1,70 1,31
Moyenne Basse Faible 0-2 -2,30 1,35
60 % < 20 % Moyenne 2-5 -2,05 1,55
à Forte > 5 -1,80 1,73
80 % Moyenne Faible 0-2 -2,20 1,20
20 – 50 % Moyenne 2-5 -2,15 1,38
Forte > 5 -2,10 1,52
Elevée Faible 0-2 -1,80 0,97
> 50 % Moyenne 2-5 -1,75 1,06
Forte > 5 -1,70 1,16
Faible Basse Faible 0-2 -2,00 1,15
30 % < 20 % Moyenne 2-5 -1,80 1,28
à Forte > 5 -1,60 1,40
60 % Moyenne Faible 0-2 -2,00 1,05
20 – 50 % Moyenne 2-5 -1,85 1,15
Forte > 5 -1,70 1,25
Elevée Faible 0-2 -1,45 0,80
> 50 % Moyenne 2-5 -1,55 0,88
Forte > 5 -1,65 0,98

Par exemple : Pour une journée semi- ensoleillée avec des vents moyens et une humidité
relative faible. La température moyenne est de 36°C et le pourcentage d’ensoleillement est de
30%. Quel est le taux d’évaporation ?
f= (0,46x36+8,13) 0,30 = 7,407mm/jour
a= - 2,05 b=1,55r
ETo=-2,05+1,55x7,407= 9,43mm/jour
Pour un coefficient cultural de 0,6 en culture maraîchères, nous avons :
ETc = 0,6x 9,43 = 5,66mm/ jour soit une consommation quotidienne de :
ETc = 56,58 m3 / ha
Actuellement les données météorologiques sur toutes les localités sont disponibles dans des
sites web. De même, les coefficients culturaux des différentes spéculations sont calculés. Ce
qui permet à chaque instant de pouvoir calculer l’ETc.
5.3. L’évapotranspiration réelle (ETR)
C’est l’évapotranspiration d’un couvert végétal dans les conditions réelles données.
L’alimentation en eau de la plante peut être limitée par différentes contraintes et la
transpiration alors diminue.
En principe on a ETR˂ETM˂ETP
5.4. Besoins théoriques
Pour le calcul de ces besoins théoriques d’une culture, il est nécessaire de connaître la
demande évaporative, les coefficients culturaux et la pluviométrie utile de la zone de culture.
On parle de pluie utile (PU) quand elle peut être disponible à la végétation. Cette PU est, en
général, inférieure à la pluie tombée car il faut éliminer les pluies inférieures à 5mm, perdues
par ruissellement et celles de longue durée dépassant la RU.
Le déficit pluviométrique (Dp) est : Dp=Bt=ETM-PU
5.5. Besoins pratiques (BP) et dose pratique d’arrosage (DPA)
Les systèmes d’irrigation ne sont pas efficients à 100%. Donc pour des besoins théoriques Q1,
il faut injecter une quantité d’eau Q2˃Q1 de façon à avoir Q1 au niveau de la plante. Ces
besoins sont déterminés par la formule BP=DP/efficience. L’efficience est fonction du
système d’irrigation mais aussi de la nature du sol pour les systèmes d’irrigation qui ne sont
pas sous conduites.
Pour l’irrigation goutte à goutte, on y inclut le coefficient d’uniformité.
Donc BP= DP / (efficience x coefficient d’uniformité).
La dose pratique d’arrosage sera donc DPA= RFU / efficience ou DPA= RFU / (eff. X CU).
Exercice d’application
Soit une culture d’oignon repiqué le 1er décembre 2019 à Ziguinchor.
Calculer les besoins théoriques et pratiques de cette culture pour février 2020.
On donne : efficience du système d’arrosage 80%.
Décades PU Ziguinchor (mm) Dp (mm)
1-10 0
11-20 0
21-30 0

5.6. Nombre d’arrosage


La quantité d’eau à apporter à chaque irrigation doit combler le déficit tout en évitant toute
perte par ruissellement et par percolation. La dose à apporter correspond au maximum de la
RFU. De manière pratique, cela amène à fractionner les BP de la période et de déterminer le
nombre d’arrosage à réaliser cette période.
N=BP de la période/RFU
5.7. La périodicité de l’arrosage
Elle représente le temps en jours entre 2 arrosages successifs
P = nombre de jours de la période/nombre d’arrosages= D/B ou RFU/B
P : fréquence en jour
D : dose d’irrigation
B : besoins journaliers
Besoins approximatifs moyen en eau de quelques cultures
Banane…………………..100 mm/mois
Ananas……………………80 mm/mois
Papayer……………100 à 150mm/mois
Maïs……………......150 à 200mm/mois
Tomate……………..200 à 300mm/mois
Melon………………210 à 250mm/mois
Exemple : soit des besoins décadaires de 407mm ; quelle sera la fréquence des
irrigations si la dose est de 58,8mm ?

5.8. Durée minimale d’arrosage (DMA)


C’est le temps minimum qu’il faut pour apporter la quantité d’eau nécessaire à la plante (dose
pratique) sans perte par ruissellement. En effet, si la quantité d’eau apportée par unité de
temps est supérieure à la capacité d’infiltration du sol, il y aura perte par ruissellement.
DMA= DPA/k
K= coefficient de perméabilité
5.9. Durée réelle d’arrosage
C’est le rapport entre la DPA et le débit de l’eau envoyée dans le système.
DRA= DPA/Débit
4. Mode d’irrigation

5. Méthodes d'irrigation
Les méthodes d'arrosage sont nombreuses et diverses. Avec le développement de la science et
de la technologie, les méthodes d'arrosage se sont perfectionnées en termes de technique et de
matériel, et on assiste même à l'irrigation assistée par ordinateur.
Les méthodes d'arrosage peuvent être regroupées en 2 catégories : les méthodes gravitaires et
les méthodes sous pression.
Plusieurs facteurs entrent en jeu dans le choix d’un système d’irrigation :
- La pente de la parcelle à irriguer ;
- La nature du sol ;
- L’espèce ou la variété cultivée ;
- La superficie à irriguer ;
- La quantité d’eau disponible ;
- Le débit possible ;
- Le coût et la rentabilité.
5.1. Méthodes gravitaires
Elles sont souvent utilisés dans des sols limoneux, argilo-limoneux, argileux pour lesquels
l’infiltration est limitée. A l’intérieur de ce système, des sous-systèmes sont utilisés en
fonction de la spéculation.
5.1.1. La submersion
L’irrigation par submersion (cas des rizières), consiste à maintenir une lame d’eau plus ou
moins plane dans la parcelle. L’agriculteur connaît le point le plus haut et le plus bas de ses
parcelles et peut donc parfaitement surveiller l’état de la réserve en eau dans sa parcelle.

5.1.2. L’irrigation à la raie


Pour la conduite des irrigations à la raie, le producteur sait d’expérience qu’au bout de 2, 3 ou
4 jours les fentes de retrait commenceront à apparaître et qu’il sera alors temps d’arroser. Le
problème de la conduite de ce mode d’irrigation est d’arriver à régler le débit en début de raie.
Un fort débit entraine une accumulation de l’eau en bout de raie et ne pénètre pas
suffisamment en début de raie. Un faible débit aboutit au contraire à une surdose en début de
raie.
5.2. Méthodes sous pression
Ce sont des systèmes d’irrigation où l’eau est mise en pression dans des tuyaux grâce à des
pompes. Cependant, en élevant mécaniquement l’eau et en le laissant s’écouler grâce à la
dénivelée, on obtient un système semi-gravitaire.
5.2.1. Irrigation par aspersion
L'irrigation par aspersion est une technique d’irrigation par laquelle l’eau est apportée aux
plantes sous la forme d’une pluie artificielle. Elle utilise des conduites souterraines où l'eau
circule sous forte pression. Ces conduites alimentent en eau des tuyaux « mobiles » auxquels
sont raccordés des systèmes d'aspersion (arroseurs, canons).
Les arroseurs rotatifs sont les dispositifs asperseurs les plus utilisés. Ils répartissent l’eau à
l’intérieur d’un cercle dont le rayon est égal à la portée du jet. Ces dispositifs sont placés
directement sur les conduites ou sur un support.

5.2.2. Micro-irrigation
Développée depuis plus d’une trentaine d'années, cette technique consiste à apporter de
l'eau sous faible pression dans le voisinage immédiat des racines, ce qui se réalise à l'aide
de fins tuyaux posés sur le sol ou enterrés.
Il existe plusieurs modèles choisies en fonction de la texture du sol, de l’écartement des
cultures, de la qualité de l’eau, etc.
 Texture
- En sols filtrants ou battants, utiliser des gouteurs à faible débit (1l/h ou même moins)
car les goutteurs à débit élevés entrainent des risques de percolation (limitant la
diffusion latérale) de même que la lixiviation des nutriments;
- En sol limono-argileux il y’a une bonne diffusion latérale tandis qu’en sol sableux la
diffusion latérale est faible.
 L’écartement des cultures permet de choisir des rampes à goutteurs incorporés plus ou
moins aux mêmes écartements que la culture ou des goutteurs externes
(arboriculture) ;
 La qualité de l’eau : les goutteurs à débits élevés sont moins sensibles au colmatage
que les goutteurs à débits faibles ;
La pluviométrie horaire théorique (mm/h)= débit (l/h)/maillage
Maillage=écartement entre les rampes (lignes) x écartement entre 2 goutteurs

La disposition des rampes peut se faire en simple rampe ou en double rampes.


 Avantage
- La consommation en eau est très réduite,
- Faible besoins en main d’œuvre ;
- Efficience du système relativement amélioré ;
- Possibilité d’utiliser les terres marginales qui présentent une pente forte, une texture
grossière
- Non mouillage des parties aériennes de la plante;
- Fertigation facilitée ;
- Adaptation aux conditions ventées ;
- Autonomisation possible.
 Inconvénients
- coût d’installation élevé ;
- demande une certaine technicité ;
- exige un régime de maintenance rigoureux (nettoyage des filtres, la purge des
goutteurs)
Plusieurs techniques existent : parmi elles celle des goutteurs, la micro-aspersion et
l’utilisation de canalisations poreuses.
a) Les goutteurs sont des dispositifs qui apportent de l’eau de façon ponctuelle à de faibles
débits (0,5 à 12 litres/h) sous une pression de l’ordre de 1 bar. Cet apport est fait soit par
des orifices de faible diamètre (1 à 1,5 mm), soit par le cheminement de l’eau dans des
tubes de section réduite (0,5 à 1,5 mm) sur une longueur importante. Les goutteurs sont
normalement réalisés en PVC. Les goutteurs à orifice présentent un risque élevé de
colmatage. Il existe des goutteurs autorégulés qui, à l’aide de ressorts ou d’autres
dispositifs, maintiennent le débit relativement constant dans une plage de pression donnée.
Les figures suivantes présentent un schéma de systèmes de micro-irrigation par goutteurs.

La micro-aspersion, procédé souvent appelé « goutte à goutte », consiste à utiliser des


microdiffuseurs installés sur les canalisations, donc très proches du sol. L’aspersion se limite
à la surface occupée par les cultures, avec une portée de 1 à 2,5 m. Les débits sont plus
importants qu’avec des goutteurs, variant de 10 à 60 l/h. Cette technique est très répandue
dans l’arboriculture.
Un tel dispositif se compose généralement d’un dispositif en tête de réseau permettant de
régler le débit d’eau et de filtrer l’eau, de plusieurs conduites d’eau en PVC ou en
polyéthylène de plus ou moins haute densité selon qu’il s’agit de conduites principales ou
secondaires et de microdiffuseurs, micro-tubes en polyéthylène basse densité destinés à
n’asperger qu’un arbre ou une plante.
b) Les canalisations poreuses qui diffusent l’eau vers le sol sur toute la longueur.
Néanmoins, le risque de colmatage, l’irrégularité des débits et le fait qu’au début du cycle
végétatif les racines ne sont pas assez profondes pour être alimentées par la canalisation
sont des inconvénients usuels. Dans tous les cas, l’eau utilisée pour la micro-irrigation doit
être filtrée pour minimiser les risques de colmatage.
c) La fertigation
La fertigation consiste en l’injection dans l’eau d’irrigation d’une solution mère concentrée
pour aboutir à une solution nutritive appelée solution fille absorbable par les plantes.
 Préparation de la solution mère destinée à la fertigation
La quantité de solution mère préparée est généralement pour satisfaire les besoins d’une
période donnée de fertigation (par exemple une dizaine de jours). Elle est préparée dans un ou
plusieurs bacs, sur la base de la connaissance des besoins en éléments nutritifs de la culture et
la compatibilité des engrais à utiliser (éviter de mélanger dans un même bac les engrais
phosphatés ou sulfatés avec les engrais à base de calcium). On doit également connaître le
degré de solubilité de l’engrais pour une température donnée.
Les engrais suivants peuvent être utilisés en fertigation : Le Ca(NO3)2 ; le (NH4)2SO4 ; le
NH4NO3 ; le CO(NH2)2 ; le MAP ; le DAP ; le KNO3 ; le KCl ; etc.
Exemple : Lors d’une fertigation, on veut apporter 10kg d’azote dans un secteur d’un quart
d’hectare. Les écartements entre les rampes sont de 1m et la distance entre deux goutteurs est
de 40cm. Les goutteurs émettent 1l/h. Vous disposez de l’urée (46%) dont la solubilité à 20°C
est de 1kg/l. L’injecteur peut émettre 1l/min.
Solution
- Quantité d’engrais nécessaire =10kg/46%=21,739kg environ donc 22kg ;
- Volume d’eau de la solution mère =22kg/1kg/l=22l.

On doit commencer l’injection quand tout le système est en marche (c'est-à-dire quand l’eau
envoyée arrive au dernier goutteur). Après l’injection, fermer les vannes de l’injecteur et
arroser à l’eau claire pendant quelques minutes (5 à 10min) pour rincer le réseau et éviter
ainsi les colmatages des goutteurs.
 Opération de contrôle, d’entretien et de nettoyage du réseau de goutte à goutte

Contrôler l’état des filtres. Dans le cas d’eau chargée, un entretien fréquent doit être réalisé.
Contrôler la pression à l’entrée et à la sortie de la station de tête. Cela permet d’apprécier la
qualité de l’équipement d’exhaure (motopompe, pompe immergée + groupe électrogène ou
panneaux solaires, etc.).
Contrôler la pression à l’entrée et à la sortie des filtres. Si la différence est supérieurs à 0,3
bar, procéder au nettoyage des filtres. Cela est plus fréquent quand l’eau est chargée
Contrôle du débit de l’installation
Le débit de l’installation sous une pression donnée pourra être mesuré régulièrement à l’aide
d’un compteur monté en station de tête. Le volume d’eau délivré au secteur d’irrigation par
heur pourra nous permettre de s’apercevoir de la baisse des débits due au colmatage
progressif des distributeurs. Ce débit de l’installation pourra être estimé en mesurant le débit
d’un échantillon de goutteurs qui fonctionnent bien et le multiplier par le nombre de goutteur
par secteur. Cette mesure pourra se faire une à deux fois par an.
 Contrôle du bouchage des goutteurs et de l’homogénéité de leur débit
Il se fait quand on constate une hétérogénéité dans les irrigations ou obligatoirement en début
de campagne pour les goutteurs déjà utilisés.
Pour contrôler le débit des goutteurs ainsi que le coefficient d’uniformité de leurs débits, on
place un récipient sous le goutteur et à l’aide d’un chronomètre on pourra mesurer le volume
d’eau délivré par unité de temps. Ces mesures porteront sur 4 distributeurs par rampe sur au
moins 4 rampes. Les rampes choisies sont la 1 ère et la dernière rampe ainsi que les rampes
situées au 1/3 et au 2/3 de la longueur du porte-rampe. Sur une même rampe, on choisira le 1 er
et le dernier distributeur ainsi que les distributeurs situés au 1/3 et au 2/3 de la longueur de la
rampe. On calcule la moyenne (Qmin) des 4 mesures de débit les plus faibles et la moyenne
(Q) de l’ensemble des débits mesurés. Le coefficient d’uniformité (CU) : CU= Qmin/ Q x100
- Si CU > 90 il n’ya pas lieu d’intervenir ;
- Si 70 < CU < 90 on doit nettoyer le réseau ;
- Si CU < 70, on doit chercher les causes du colmatage et traiter.

Le risque de colmatage lié à la qualité de l’eau peut être déterminé par une analyse de l’eau. Il
existe trois types de colmatages : le colmatage biologique causé par les algues, les bactéries,
les champignons ; le colmatage physique dû à la présence de dépôt de particule fine, de sable,
de limon ou d’argile ainsi que des corps étrangers (plastiques,…) ; et le colmatage chimique
dû au problème de précipitation calcaire, ou cimentation de limon ou d’argile.
 Traitement chimique de l’eau d’irrigation
Le traitement chimique prévoie une injection de l’eau de javel et de l’acide dans l’eau
d’irrigation. Pour lutter contre le colmatage biologique, on injecte de l’eau de javel (1 à 5 ppm
c'est-à-dire 1 à 5g/m3 d’eau). Pour le colmatage chimique, on injecte de l’acide. Au cours de
la culture, on injecte de l’acide nitrique à raison de 300ml/m 3 d’eau pour traiter les eaux riches
en ions bicarbonates. En fin de culture, juste avant la fin des irrigations, on traite à l’acide à 2
pour mille en vue de nettoyer le réseau et surtout les distributeurs.
 Vidange et purge du réseau
Le vidange ou la purge du réseau doit se faire à son installation, en début et en fin de culture
et chaque fois qu’on intervient ou qu’on répare le réseau. A la première mise en eau et en fin
de saison, la purge du réseau se fait dans le but d’évacuer les sédiments qui se sont déposés.
En cours de campagne, la purge concerne le nettoyage des rampes et antennes en vue
d’assurer un bon fonctionnement des distributeurs. On doit purger les bouts de rampes 1 à 2
fois tous les deux mois.
Pour purger le réseau d’un secteur d’irrigation localisée, on ouvre les bouchons des porte-
rampes ainsi que les extrémités des rampes et ensuite la vanne. On augmente momentanément
la pression de l’eau dans le système lui-même ou à l’aide d’un compresseur (surpresseur). Le
mélange air-eau est efficace pour déboucher les goutteurs. On laisse couler l’eau jusqu’à ce
que celle-ci soit claire. Ce nettoyage du réseau se fait en vue d’éviter le bouchage des
distributeurs.
En cas de fuites dues à des perforations ou casses de conduites ou détérioration des vannes ou
autres pièces ou raccords, on doit les réparer ou remplacer les parties défectueuses pour éviter
les pertes d’eau et de pression et juste après purger le réseau.
A la fin de la campagne, après une première purge des antennes à l’eau claires ; on injecte
l’acide à forte dose (descendre jusqu’au ph=2) et on s’assure que le dernier goutteur du
secteur a bien reçu la solution acide. On laisse l’acide agir pendant 24 heures, on purge et on
rince avec une eau ramenée à ph=5,2.

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