Memoire PME- A Soumettre-bon

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THÈME : Le statut juridique et le financement des PME en Côte d’Ivoire : défis et

opportunités

I.CONTEXTE

Pour tout le monde, la PME, c’est la belle entreprise. Dans


l’imaginaire collectif, la PME symbolisera la souplesse du roseau
face à la rigidité du chêne, le petit patronat incarnera David face à
Goliath, représentant le grand capital.
Olivier TORRES, Les PME, Dominos Flammarion, 1999.

« La PME a le vent en poupe » 1. C’est avec cette expression que Pierre-André


JULIEN, Michel MARCHESNAY et Robert WTTERWULGHE inaugurent en 1988 la toute
première revue internationale francophone dans le domaine des PME et de l’entrepreneuriat 2.
Cette métaphore maritime appuyait astucieusement un double constat, qui reste encore
d’actualité. Sur le plan empirique, les PME représentent plus de 95 % des entreprises dans la
plupart des économies et demeurent la principale source de nouveaux emplois et sur plan
académique, les PME connaissent un engouement croissant de la part des chercheurs3.
L’histoire de la Petite et Moyenne Entreprise remonte au XIX ème siècle en Europe. À
cette époque, l’exploitation agricole individuelle était le produit principal de
commercialisation et du travail dans plusieurs entreprises et leurs filiales4.
À cette période les établissements de taille modeste sont nombreux car ils sont
appropriés pour l’exploitation des abondantes ressources naturelles montagnardes.
L’entreprise sous la forme PME arrive en Afrique en grande partie comme filiale des
multinationales de la métropole5. C’est ainsi que les premières PME en Côte d’Ivoire sont
étrangères. La formalisation des PME dans les anciennes colonies françaises en général et en

1
Au sens littéral, cette expression signifie, pour un bateau à voile, qu’un vent venant de l’arrière favorise sa
navigation.
2
RENAUD (A.) et MAUCUER (R.), « 35 ans de recherche sur les PME et l’entrepreneuriat : fondations et
contributions de la RIPME », Revue internationale P.M.E, 35(2), 2022, p. 50, pp. 49-72.
3
Ibidem.
4
YETA (B.), L’apport des petites et moyennes entreprises au développement économique de la RDC, mémoire
de Licence, Université de Kinshasa, 2008, p. 8.
5
MARTORY (B.), Diagnostic et gestion de la PME Africaine, ENS, Cachan, 1986, p. 27. 257 pages.

1
Côte d’ivoire en particulier est surtout une réaction à l’expansion galopante du secteur
informel, qui représente un énorme pourvoyeur d’emplois6.
Longtemps considéré comme un phénomène passager, le secteur informel n’a pas
disparu avec l’industrialisation comme le prévoyait le courant dualiste, mais il s’est
développé sous l’effet conjugué de la croissance démographique et de l’exode rural 7. À
l’instar de la plupart des pays africains, le secteur informel continue son bonhomme de
chemin en Côte d’Ivoire. Il offre 89,4 %8 des emplois contre 4,9 % dans le secteur privé
formel et 3,9 % dans le secteur public en 20129. Au regard de son expansion rapide, ses
potentialités de création d’emplois, mais aussi de ses limites 10, des actions ont été menées par
les pouvoirs publics en vue de formaliser ou d’inciter à la formalisation de ce secteur.
L’instauration des PME s’est révélée comme un moyen pour résorber le secteur
informel en pleine expansion, avec plus ou moins de succès. Les PME sont présentent dans
des activités très diverses et existent sous plusieurs formes, d’abord sous forme d’atelier
d’origine artisanale, mécanisés, agrandis tant par les investissements que par l’embauche
d’une main d’œuvre de plus en plus qualifiée, hiérarchisée et planifiée. Les PME contribuent
dès lors massivement à la création des richesses et de l’emploi. Selon des observations
récentes, les PME génèrent: plus de 55 % du PIB et plus de 65 % du nombre total d’emplois
dans les pays à revenu élevé; plus de 60 % du PIB et plus de 70 % du nombre total d’emplois
dans les pays à faible revenu; et plus de 95 % du nombre total d’emplois et environ 70 % du
PIB dans les pays à revenu intermédiaire11.
Depuis l’indépendance jusqu’en 1995, l’État de Côte d’Ivoire a entrepris un certain
nombre d’actions pour les Petites et Moyennes Entreprises 12. Cette politique de
développement sectoriel avait pour finalité: la création et le développement de cette catégorie

6
TRAORÉ (N.), « Les déterminants de la disposition des managers à formaliser les PME informelles en Côte
d’Ivoire », Études caribéennes, n° 35, décembre 2016, p.1,
www.journals.openedition.org/etudescaribeennes/10358, consulté le 28 août 2024 à 10 heures 20 minutes,
7
LEWIS (A.W.), «Economic Development with Unlimited Supplies of Labour», Manchester, School of
Economic and Social Studies, n° 2, 1954, pp. 139-191.
8
Hors emplois domestiques offerts par les ménages, mais les emplois agricoles y compris.
9
AGEPE (Agence d’Etudes et de Promotion d’Emploi), « Situation de l’Emploi en Côte d’Ivoire en 2012,
Rapport d’Enquête Emploi auprès des ménages en Côte d’Ivoire en 2012 », URL :
http://www.agepe.ci/etudes-publications/176/enquete-nationale-sur-la-situation-de-l-emploi-et-du-travail-des-
enfants-ensete-2013, consulté le 27 août 2024 à 17 heures 30 minutes.
10
Malgré les exploits de l’informel en termes de création d’emploi, il compromettrait les perspectives
d’émergence du pays à l’horizon 2020 en raison de la précarité des emplois crées, les pertes fiscales qu’il
fait subir aux pouvoirs publics, sa relativement faible contribution au PIB et sa faible productivité (PND, 2012-
2015).
11
12
KOMENAN (H. J-F.), Le monde des Petites et Moyennes Entreprises en Côte d’Ivoire, Éditions Universitaires
Européennes, Sarrebruck, 2014, p. 10.

2
d’entreprises13. Pour preuve, dans son programme économique de 1991, l’État s’est
engagé à promouvoir le développement des microentreprises du secteur informel et à
développer les liens entre elles, les PME et les grandes entreprises14.
Cette politique de soutien aux microentreprises s’est soldée par la mise en place en
1992 du Programme d’appui au secteur informel (PASI) en liaison avec les partenaires
au développement. Le Programme de Compétitivité de l’Economie nationale (PASCO),
institué de 1992-1995, visait l’assainissement de l’environnement des affaires à travers la
facilitation des formalités de constitution d’entreprises, la réduction des coûts de production
(coûts des facteurs, fiscalité, douane), l’instauration de la concurrence, la libéralisation de
l’économie y compris le marché du travail, l’accès au crédit et l’assainissement du cadre
juridique. Subséquemment, en 1997 et 1999, il a été respectivement créé l’Institut national
de l’entreprise (INE) en vue d’impulser la création de PME performantes à l’échelle
nationale et le Fonds ivoirien pour le développement de l’entreprise nationale (FIDEN).
D’autres initiatives ont été prises en faveur de la promotion de la petite entreprise
en période de crise (2000-2011) avec les créations du Fonds d’appui à la promotion du
secteur de l’artisanat (FAPA) et du Projet d’appui à la revitalisation et à la gouvernance de la
petite et moyenne entreprise (PARE-PME), respectivement en 2007 et 2010. Après la crise
postélectorale, la création du Fonds national de la jeunesse (FNJ) en octobre 2012, la création
du Guichet unique des formalités d’entreprises (GUFE) en décembre 2012, les exonérations
fiscales contenues dans le nouveau code des investissements de 2012 et la création du tribunal
de commerce en juillet 2012 sont autant d’initiatives en faveur de la création d’emplois
formels et de la formalisation des entreprises informelles.
La Côte d’Ivoire s’est également dotée de trois textes majeurs concernant les PME qui
témoignent de l’intérêt indéniable des autorités pour les PME. Ces textes sont le décret n°
2012 -05 du 11 janvier 2012 portant définition de la Petite et Moyenne Entreprise, la loi n°
2014-140 du 24 mars 2014 portant orientation de la politique nationale de promotion des
petites et moyennes entreprises et le décret n° 2016-112 du 24 février 2016 portant modalités
d’acquisition et de perte de la qualité de PME.
En Afrique subsaharienne comme ailleurs, les Micro, Petites et Moyennes Entreprises
(MPME) jouent un rôle crucial pour le développement économique et la création d’emplois.
Néanmoins, le secteur peine à atteindre pleinement son potentiel en raison de toute une série
de difficultés parmi lesquels l’accès limité aux services financiers, mais également parce qu’il
13
Car, le constat était que les PME étaient majoritairement dominées par les non-nationaux.
14
TRAORÉ (N.), « Les déterminants de la disposition des managers à formaliser les PME informelles en Côte
d’Ivoire », op. cit., p. 3.

3
existe un manque plus général de connaissance et de compréhension de ce segment de
l’économie. Face à toutes les crises financières et économiques mondiales, les Petites et
Moyennes Entreprises (PME) apparaissent comme le soutien majeur à l'activité économique.
En effet, elles ont démontré leur capacité à résister aux crises compte tenu de la
souplesse de leur surface financière et leurs placements financiers modestes favorisant une
faible implication au système financier international interdépendant 15. Cependant, pour jouer
pleinement leur rôle de vecteur de croissance économique et de création d’emplois, les PME
doivent susciter plus d’intérêt pour les gouvernants. Ceux-ci doivent mettre en place des
mécanismes et mesures adéquats pour faciliter non seulement la création mais également la
survie et la prospérité des PME en Côte d’Ivoire. Tel n’est malheureusement pas toujours le
cas, car les PME ne semblent pas avoir obtenu une redistribution de la croissance
proportionnelle à ce qu’a connu le pays ces dernières années. De fait, les PME ivoiriennes
font face à des problématiques qui rendent souvent difficiles leur subsistance, leur croissance
et leur apport au développement de la Côte d’Ivoire 16. Elles font face à de nombreux défis
malgré les nombreuses opportunités qu’offre l’économie ivoirienne.

II. DÉFINITIONS DES TERMES CLÉS

Pour une complète compréhension du sujet sur lequel porte notre réflexion, des
précisions conceptuelles sont incontournables. Trois notions seront examinées ici. Statut
juridique, financement et PME.
Le statut juridique est selon le vocabulaire juridique Gérard CORNU, l’ensemble
cohérent des règles applicables à une catégorie de personnes ou d’agents ou à une institution
et qui en déterminent, pour l’essentiel, la condition et le régime juridique 17. Autrement
dit le statut juridique est un ensemble de textes juridiques qui règlent la situation d’une
personne, d’un groupe de personnes, d’un regroupement de personnes ou d’une institution, en
précisant leurs droits, leurs obligations ou encore leur fonctionnement.
Le financement, désigne l’action de financer18. Par financement, il faut entendre
l’ensemble des ressources financières tant internes qu’externes, à disposition d’une entreprise.
15
BENTABET (E.), Très petites, petites et moyennes entreprises : entre tradition et innovation, Notes emploi et
formation 37, Octobre 2008, p. 10. 70 pages.
16
DJIMADJA (F.), « 80 % des PME ferment au bout de 3 ans », média Comprendre.Média Les grands enjeux à
la loupe, https://comprendre.media/cote-divoire-80-des-pme-ferment-au-bout-de-3-ans/, consulté le 19 août
2024.
17
CORNU (G.) (dir.), Vocabulaire juridique, association Henri CAPITANT, Quadrige, Paris, P.U.F., 11 ème
édition, 2016, p. 990.
18
LAMBRECHTS (C.), Dictionnaire de français compact, , Paris, Larousse, 2005, p. 574.

4
Et lui permettant d’avoir les moyens d’action nécessaires pour réaliser son activité. Plus
spécialement, l’action de procurer des capitaux aux entreprises et aux particuliers sous
forme de prêts, d’ouvertures de crédit ou autre montage financier, surtout pratiquée, à titre
professionnel, par des organismes spécialisés (sociétés de financement)19.
La Petite et Moyenne Entreprise (PME) a une conception qui diffère suivant les pays.
L’appellation PME recouvre un large éventail de définitions. Selon l’OIT, est considérée
comme une PME toute entreprise de moins de 250 salariés, quel que soit son statut juridique
(entreprise familiale, individuelle ou coopérative) et qu’elle soit formelle ou informelle 20.
Mais les définitions plus récentes vont au de la du critère du nombre d’employés.
La loi sénégalaise d’orientation n° 2020-02 du 07 janvier 2020 relative aux Petites et
Moyennes Entreprise définit la PME à son article 3 « comme toute personne physique ou
morale autonome, commerçante ou productrice de biens et/ou services marchands, et dont le
chiffre d’affaires hors taxes annuel n’excède pas deux milliards (2 000 000 000) de FCFA21.
Le législateur ivoirien consacre tout un Décret à la définition des PME. Le décret n°
2012 -05 du 11 janvier 2012 portant définition de la Petite et Moyenne entreprise définit la
PME à comme une entité indépendamment de sa forme juridique qui exerce une activité
économique à titre individuel ou familial, est en règle avec les loi, qui emploie en
permanence moins de deux personnes et qui réalise un chiffre d’affaires annuel hors taxes
inférieur ou égal à un milliard de francs CFA22.

III. INTÉRÊT
Comme le souligne CASSIN René, l’intérêt dans le cadre d’une étude consiste à
« démontrer que le sujet est important du point de vue théorique que pratique »23. La
détermination de l’intérêt de l’étude tient à la justification de l’importance qui s’est présentée
de la réaliser24. Le thème que nous proposons d’étudier revêt à la fois un intérêt théorique et
pratique.
Sur un angle théorique, l’étude d’un tel sujet permet d’approfondir la compréhension
sur les défis auxquels sont confrontées les PME en Côte d’Ivoire en offrant ainsi des
19
CORNU (G.) (dir.), Vocabulaire juridique, association Henri CAPITANT, op. cit., p. 462.
20
RAPPORT IV, « Les petites et moyennes entreprises et la création d’emplois décents et productifs Rapport
IV », Conférence internationale du Travail, 104ème session, 2015.
21
Toute PME plus de 25% du capital est directement détenue par une entreprise privée ou publique perd cette
qualité au sens de la présente loi, à l’expiration des sociétés de capital-risque et des investisseurs institutionnels.
22
Article du décret n° 2012 -05 du 11 janvier 2012 portant définition de la Petite et Moyenne entreprise.
23
CASSIN (R.), « Méthodologie de la thèse de Doctorat en droit », RRJ cahier de méthodologie juridique, n° 11,
1996, p. 42.
24
ABANE ENGOLO (P. E.), L’application de la légalité par l’administration au Cameroun, Thèse de Doctorat,
Université de Yaoundé II, SOA, 2004, p. 25.

5
perspectives sur les moyens d’améliorer leur inclusion financière. Le sujet est en outre
l’opportunité d’approfondir l’efficacité des politiques publiques actuelles en matière de
soutien eu PME.
Sur un angle pratique, l’étude du présent sujet peut aider à identifier les obstacles
juridiques et financiers auxquels sont confrontées les PME, permettant ainsi aux décideurs
politiques de mettre en place des réformes ciblées pour améliorer l’environnement des affaires
en Côte d’Ivoire.

IV. PROBLÉMATIQUE ET HYPOTHÈSE


Selon BEAUD Michel, « la problématique, c’est l’ensemble construit, autour d’une
question principale, des hypothèses de recherche et des lignes d’analyse qui permettront de
traiter le sujet choisi »25. La problématique dans un travail scientifique est la question à
laquelle le chercheur va essayer de répondre. Elle est ainsi fondamentale et déterminante dans
un travail de recherche, et s’articule autour de la question centrale (A) et de l’hypothèse de
recherche (B).

A. PROBLÉMATIQUE
Le statut juridique étant intimement lié au financement la problématique qui se dégage
est la suivante : est ce que le statut juridique actuel des PME en droit ivoirien garantit leur
accès au financement ?

B. HYPOTHÈSE
L’hypothèse de travail de recherche vise à donner une esquisse de réponse à la
question posée qui peut être modifiée ou adaptée tout au long du travail. Elle se fait en une
phrase affirmative et permet de convaincre et non de persuader le lecteur ou l’auditeur.
L’hypothèse avancée comme point de départ de la réflexion est la suivante : le statut juridique
permet certes aux PME de bénéficier des financements mais ce statut juridique ne résorbe pas
les difficultés aux financements qui persistent.

V. MÉTHODOLOGIE
Le Professeur KONTCHOU KOUEMEGNI Augustin explique que la méthode
s’entend « comme des stratégies de recherche ou des ensembles organisés de concepts ou

25
BEAUD (M.), L’art de la thèse, comment préparer et rédiger un mémoire de master, une thèse de doctorat ou
tout autre travail universitaire à l’ère du Net, Editions La Découverte, Paris, 2006, p. 55.

6
d’opérations intellectuelles et naturelles pour cerner la vérité scientifique » 26, et le Professeur
KAMTO Maurice de souligner que « la démarche méthodologique conditionne le travail
scientifique, car la méthode éclaire les hypothèses et détermine les conclusions » 27, même s’il
« ne suffit pas d'avoir une méthode pour aider à la compréhension du sujet ; encore faut-il
trouver la bonne méthode »28. Il y a lieu de recourir à la méthode juridique, car comme le
souligne BERGEL Jean-Louis, la méthode « est un cheminement. Elle est conçue comme un
enchaînement raisonné de moyens en vue d’une fin, plus précisément comme la voie à suivre
pour parvenir à un résultat »29.
La méthode juridique s’appuie sur le droit, et est subdivisée en deux principales
variantes : la casuistique et l’exégèse. L’exégèse sera prise en compte dans ce travail, car elle
permet d’interpréter les différents textes juridiques et d’en extraire les termes ou notions qui
contribuent à l’élaboration des systèmes inviolables en restant focus sur le droit positif. C’est
une méthode juridique fondée sur l'étude des textes et l'interprétation des textes. Elle postule
la détermination et la restitution du droit en vigueur appréhendé à travers les seuls textes
juridiques. Il faut donc d'abord s'assurer que tous les textes traitant de cette question (la
question du thème de recherche) de manière directe ou indirecte ont été consultés et traités.
Comme l’a rappelé GRAWITZ Madeleine, « le droit est entièrement contenu dans la loi et le
juriste doit seulement l’en extraire en recherchant la volonté du législateur » 30. Elle postule la
détermination et la restitution du droit en vigueur à travers les seuls textes juridiques
consacrés aux PME.
La méthode comparative nous a permis de faire des rapprochements entre les
législations. Appliquée au domaine juridique, la méthode comparative a une fonction
heuristique qui consiste en la découverte d’une façon de répondre à un besoin ou de résoudre
un problème juridique par comparaison, en y apportant une justification à la solution retenue
selon un contexte précis.

26
KONTCHOU KOUEMEGNI (A.), « Méthodes de recherches et domaines nouveaux en relations
internationales », Revue Camerounaise des Relations Internationales, n°01, octobre décembre, 1983, p. 56.
27
KAMTO (M.), Pouvoir et droit en Afrique : Essai sur les fondements du constitutionalisme dans les Etats
d’Afrique noire francophone, Paris, LGDJ, 1987, p. 41.
28
AMBEU AKOUA (V. P.), La fonction administrative contentieuse en Côte d'ivoire, Thèse de Doctorat,
Université Jean Moulin Lyon III, 12 septembre 2011, p. 26.
29
BERGEL (J.L.), « Esquisse d’une approche méthodologique de la recherche juridique », Revue de la
Recherche Juridique, Droit Prospectif, Presses Universitaires d’Aix-Marseille, 1996-4, pp. 1073-1081.
30
GRAWITZ (M.), Méthodes des Sciences Sociales, Paris, Dalloz, 9ème éd, 1993, p. 34.

7
VI. ANNONCE DE PLAN
L’analyse révèle que la mise en place d’un statut juridique pour les PME est un gage
certain d’accès au financement (PARTIE 1). Ce gage reste restreint par des nombreux
obstacles persistant mais surmontables (PARTIE 2).

8
PLAN DÉTAILLÉ
PREMIÈRE PARTIE : LA MISE EN PLACE D’UN STATUT DES PME, GAGE
INDÉNIABLE D’ACCES AU FINANCEMENT

Dans un paysage économique en constante évolution, les PME jouent un rôle crucial
dans le développement et l’expansion de l’économie d’un pays.
L’existence dans de nombreux pays d’un statut clair et éclairé permet de favoriser l'accès au
financement pour ces entreprises, en rassurant les investisseurs. En créant des conditions
favorables à l'émergence et à la pérennité des PME, ce cadre permet non seulement de
stimuler l'innovation, mais également renforcer la compétitivité des acteurs économiques
locaux.
Cependant, en Côte d’Ivoire, les PME se heurtent souvent à des défis majeurs,
notamment en matière de financement. Face à cette réalité, la mise en place d'un statut
spécifique pour les PME apparaît comme une réponse pertinente voire cruciale aux enjeux
actuels, permettant de leur offrir un cadre juridique et financier adapté.
Ainsi, le statut juridique actuel des PME est un handicap au développement de celles-
ci par un accès notamment à des moyens de financement.
L’étude ce statut passe notamment par une revue de son contenu notamment en Côte
d’Ivoire (Chapitre 1) ainsi que les implications de ce statut (Chapitre 2).

9
CHAPITRE 1 : LE CONTENU DU STATUT DES PME EN CÔTE D’IVOIRE

Le statut juridique est défini comme étant un ensemble cohérent de règles applicables
à une catégorie de personnes ou d'agents, ou une institution et qui déterminent pour l'essentiel,
la condition et le régime juridique31.
Il peut également être perçu comme un ensemble de dispositions législatives,
réglementaires, contractuelles, coutumières qui fixent les droits et les obligations applicables à
une collectivité, à un groupe particulier de personnes, à des individus ou à des biens etc.. Les
droits qui en découlent sont dits statutaires.
Il faut relever que les PME jouent plusieurs rôles importants dans les économies des
pays développés comme dans celles des pays en développement. S’agissant du contexte
ivoirien, l’analyse du contenu des PME consiste à analyser l’établissement de leur statut
(Section 1) et le recours à d’autres droits notamment le droit communautaire dans la
construction du statut des PME ivoiriennes (Section 2).

SECTION 1 : LA FIXATION DU STATUT DES PME EN DROIT INTERNE

En Côte d'Ivoire comme dans les autres pays, les PME se définissent par le biais de
critères dit quantitatifs. En 2012, l'Etat ivoirien, dans un souci de réorganisation du secteur de
la PME, a cherché à la redéfinir.
Cette définition est née à la signature du décret n° 2012-05 du 11 janvier 2012 qui fait
mention déjà dans son article 1er qu'il a pour objet de définir la PME. Ce décret a eu le mérite
entre autres de préciser le statut juridique des PME.
Depuis les années 70, un regain est observé au niveau des PME mais cette notion
peine encore à s’imposer.
Ainsi, faudrait-il s’attarder à la définition de la PME en Côte d’Ivoire (Paragraphe 1)
ainsi que la qualité celle-ci (Paragraphe 2).

31
CORNU (G.), Vocabulaire juridique, 12eme édition.

10
PARAGRAPHE 1 : LA DÉFINITION DE LA PME EN CÔTE D’IVOIRE

La définition de la PME implique s’intéresser à ces caractéristiques (A) ainsi qu’aux


secteurs d’activité des PME (B).

A-Les Caractéristiques de la PME

L'article 2 de du décret de 2012 sur les PME 32 mentionne que la PME est une
entreprise qui emploie en permanence moins de deux cents (200) personnes et qui réalise un
chiffre d'affaires annuel hors taxes inférieur ou égal à un (1) milliard de francs CFA.
L'entreprise est une entité qui, indépendamment de sa forme juridique, exerce une activité
économique, est légalement constituée et tient régulièrement une comptabilité.
Elle peut être également une entité exerçant une activité économique à titre individuel
ou familial, une société de personnes ou de capitaux. Il est clair qu'on entend par critères
quantitatifs, la taille définie par l'investissement, le capital social, la capacité de production,
l'effectif du personnel, les performances mesurées par la production, le chiffre d'affaires.
La capacité économique des PME concerne essentiellement le chiffre d'affaires des
PME, il est un élément déterminant de celles-ci, car grâce au chiffre d'affaires, il est possible
de savoir précisément la nature de la PME.
Dans la loi n°2014 et comme dans le décret précédant portant définition des PME, il
en ressort que les PME sont définies comme étant une entreprise qui emploie en permanence
moins de deux cents personnes et qui réalise un chiffre d'affaires annuel hors taxes inférieur
ou égal à un milliard de francs CFA33. Pour être considérée comme PME l'entreprise doit être
légalement constituée et tenir une comptabilité. Par ce même décret il est énoncé les
conditions pour avoir la qualité de PME. La qualité de PME est reconnue sur demande
d'identification adressée au Ministre chargé de la Promotion des PME34.
De plus, le chiffre d'affaires permet de déterminer la rentabilité de la PME. En effet, la
rentabilité montre combien une entreprise gagne par rapport à ce qu'elle dépense ou investit.
C'est un moyen de voir si une entreprise utilise bien ses ressources pour faire du profit. Ainsi,

32
Décret de 2012 ayant laissé place à la loi de n° 2014-148 du 24 mars 2014 portant
orientation de la politique nationale de promotions des PME.
33
AKA AFFOUE (M.), Contrôle de gestion dans la PME ivoirienne : Etat des lieux et perspectives, mémoire en
Sciences de Gestion/ Contrôle de Gestion, Université Alassane Ouattara 2015
34
Art 6 de la loi n°2014-140 du 24 mars 2014 portant orientation de la politique nationale de promotion des PME

11
en comparant le chiffre d'affaires avec les coûts et les dépenses, il est possible de calculer la
marge bénéficiaire et d'évaluer si l'entreprise est capable de générer des bénéfices 35.
S'accentuer uniquement sur le Chiffre d'Affaire pour essayer de définir et de classifier
les PME n'étant pas suffisant, l'effectif du personnel c'est -à -dire la capacité en termes de
composants humains de l'entreprise est un critère d'appui pour définir les PME. L'entreprise
tout comme la société doit obéir à un certain nombre de règles, il en est de même pour
l'entrepreneuriat qui est une notion qui répond à des règles précises.
Mais en CI, étant donné que la plupart des entrepreneurs se tournent vers
l'entrepreneuriat pour pallier aux besoins du quotidien, ils ont un fonctionnement propre
quand il s'agit de l'organisation de la PME.
La PME fonctionne donc sous une forme familiale. Le fonctionnement familial des
PME est un grand moyen de développement des PME ivoiriennes, ce qui a d'énormes
conséquences sur l'aspect juridique du fonctionnement des PME ivoiriennes.
Ce fonctionnement familial peut être considéré comme un grand moyen de
développement pour les PME, en effet la famille peut constituer la clientèle, la famille peut
être considérée comme un investisseur. Cette façon d'inclure la famille dans le
fonctionnement et la gestion des PME peut être considérée comme un excellent moyen
d'assurer la pérennité de celles-ci36.
Ce genre de fonctionnement rappelle la SNC, une des raisons pour laquelle on fait
toujours une assimilation entre l'entreprise et la société.
La SNC est adaptée aux petites entreprises de type familial mises en œuvre par des
personnes physiques acceptant de courir le risque ensemble et de se consacrer à l'entreprise en
elle-même. Il est nécessaire dans une SNC de déposer des comptes sociaux au greffe du
tribunal de commerce.
Les nombreux attraits fiscaux favorisent sa viabilité juridique, et ont séduit bon
nombre de groupes de sociétés, car elle permet aux filiales structurellement déficitaires, de
faire remonter leur déficit jusqu'à la société mère37.
La définition ainsi que la qualification des PME fait appel aussi à des critères qu'on
pourrait qualifier de critères qualitatifs. Ceux-ci sont dits qualitatifs parce qu'ils font référence
au mode de gestion et d’organisation ainsi que la performance de la PME.
Les PME interviennent dans un secteur d’activités déterminé.

35
CAMARA (J.-E), Les Petites et Moyennes Entreprises en Côte d’Ivoire, Mémoire de Master en Professions
Judiciaires, Université Catholique d’Afrique de l’Ouest, 2024, p.15.
36
KOMENAN (H. J-F.), op cit, p.16.
37
CAMARA (J.-E), op cit, p.11.

12
B. Les secteurs d’activité des PME

Au sens du décret de 2012 les activités qui sont concernées par les PME sont celles du
secteur primaire, secondaire et tertiaire, elles peuvent donc être par exemple dans le domaine
du commerce tout comme dans l'agriculture.
Toutefois, il faut noter que les PME opèrent encore pour certaines d’entre elles dans
l’informel. Alors qu'en général les PME africaines, publiques ou privées, connaissent de
grandes difficultés, celles relevant du secteur informel résistent à la crise et se multiplient.
Aussi, en milieu urbain, le secteur informel est souvent perçu comme étant devenu la
principale source d'emplois pour les populations locales. L'ensemble des systèmes et des
processus économiques et sociaux du secteur informel sont en phase avec la réalité des
populations ivoiriennes.
Ainsi, l'informel en Côte d'Ivoire est un phénomène répandu et joue un rôle important
dans l'économie du pays. Selon une étude de la Banque mondiale (2017), environ 70% de
l'emploi en Côte d'Ivoire est généré par le secteur informel, et ce secteur contribue de manière
significative à la production nationale.
Les PME ivoiriennes préfèrent généralement opérer dans l'informel pour éviter les
lourdeurs administratives, les coûts élevés de conformité et les formalités bureaucratiques
associées au secteur formel38.
L'autonomie que les PME ivoiriennes peuvent trouver dans l'informel peut être due à
plusieurs facteurs. Tout d'abord, l'informel offre une plus grande flexibilité pour les horaires
de travail et l'adaptation aux besoins du marché local 39. Les PME informelles peuvent plus
facilement s'ajuster aux fluctuations de la demande et réagir rapidement aux opportunités
commerciales.
Deuxièmement, l'informel peut réduire les coûts pour les PME en termes de main-
d'œuvre et de taxes en ce sens qu’elles arrivent à échapper à des taxes faramineuses. Les
entreprises informelles échappent souvent aux réglementations fiscales et aux cotisations
sociales, ce qui leur permet de réduire leurs coûts de fonctionnement.
Néanmoins, il y a des conséquences économiques et juridiques à prendre en compte.
Du point de vue économique, les PME informelles peuvent être confrontées à des difficultés
pour accéder aux financements formels et aux opportunités d'expansion40.
38
CAMARA (J.-E), op cit, p.19.
39
Ibid.
40
KOMENAN (H. J-F.), op cit, p.17.

13
Les acteurs informels ont souvent des difficultés à obtenir des crédits bancaires en
raison de l'absence de garanties. Cette situation peut limiter leur capacité de croissance et
d'innovation41.
D'un point de vue juridique, les PME informelles peuvent également faire face à des
risques tels que l'absence de protections sociales, l'absence de structures légales pour régler
les litiges commerciaux ou l'absence de réglementations pour garantir la qualité des produits
ou services fournis. Ces entreprises peuvent également être plus vulnérables à la corruption,
aux extorsions et à d'autres comportements illégaux.
Qu’ils exercent dans l’informel ou non, les PME intervient toutes dans les mêmes
secteurs d’activités précités, tels que mentionnés dans le décret relatif aux PME notamment
primaire, secondaire et tertiaire.
Outre, sa définition, la qualité de PME est régie par certaines règles.

PARAGRAPHE 2 : LA QUALITÉ DE PME


La qualité de PME s’acquiert généralement et cette acquisition est soumise à certaines règles
(A). De plus, il est possible de changer de catégorie de PME (B).

A. L’acquisition de la qualité de PME

Etant généralement assimilé à un statut entrepreneurial, la qualité de PME est


reconnue sur demande d'identification adressée au Ministre chargé de la Promotion des PME.
Cette acquisition n’est pas soumise à un formalisme rigoureux.
La constitution d'une PME peut, dans certains contextes, être assimilée à celle de
l'entrepreneur individuel, ce qui implique que les règles et réglementations qui s'appliquent à
l'entrepreneur individuel s'étendent également à celle-ci.
Cette assimilation repose sur des critères tels que la taille de l'entreprise, le chiffre
d'affaires, ou encore le nombre d'employés, permettant ainsi à ces entités de bénéficier d'une
certaine flexibilité administrative et fiscale. En effet, les PME sont souvent confrontées à des
ressources limitées, et l'application des règles réservées aux entrepreneurs individuels leur
permet de réduire la charge bureaucratique, d'accéder plus facilement à des financements, et
de se concentrer sur leur développement sans être submergées par des obligations légales
complexes. La création ne nécessite pas de capital social et il n’y a pas de statuts à rédiger,
étant donné qu'aucune personne morale n'est créée.
41
Ibid.

14
La responsabilité de l'entrepreneur envers ses créanciers professionnels est en principe
totale et indéfinie. L'entrepreneur individuel apporte librement des fonds pour son activité et
peut à tout moment piocher dans la trésorerie de l'entreprise car son patrimoine privé est
confondu avec son patrimoine professionnel, il n'y a pas de notion de rémunération en
entreprise individuelle, les sommes perçues par l'exploitant individuel constituent de simples
retraits.
Concernant le fonctionnement, l'entrepreneur dispose des pleins pouvoirs et peut prendre
toutes les décisions sans formalisme particulier. En France, l’entreprise individuelle est
particulièrement attrayante pour les entrepreneurs en raison de la simplicité et de la flexibilité
qu'offrent le régime des micro-entreprises et le statut d'auto-entrepreneur.
Ces dispositifs permettent aux créateurs d'entreprise de démarrer rapidement leur activité avec
des démarches administratives allégées et des obligations fiscales réduites.
Par exemple, le régime de la micro-entreprise permet de bénéficier d'un plafond de chiffre
d'affaires élevé tout en profitant d'un régime fiscal simplifié basé sur un pourcentage de
chiffre d'affaires, ce qui facilite la gestion comptable.
Ce cadre encourage les initiatives entrepreneuriales en rendant l'accès à l'entrepreneuriat
moins contraignant et plus accessible, notamment pour ceux qui souhaitent tester une idée ou
développer une activité à temps partiel.
De plus, l'option de l'Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée constitue un atout
majeur pour les entrepreneurs qui souhaitent protéger leur patrimoine personnel. En
choisissant ce statut, ils peuvent séparer leur patrimoine personnel de celui de leur activité
professionnelle, limitant ainsi leur responsabilité en cas de difficultés financières. Cette
protection rassure de nombreux entrepreneurs, en leur offrant une sécurité juridique qui leur
permet de se concentrer sur le développement de leur entreprise. En combinant les avantages
des régimes simplifiés avec la possibilité de protéger son patrimoine, la France crée un
environnement propice à l’entrepreneuriat, favorisant l’émergence de nouvelles entreprises et
l’innovation.
.
Par ailleurs, les PME revêtent une certaine importance.

B. L’importance des PME

15
L'importance de la PME réside particulièrement dans des avantages politiques,
économiques, sociaux et fiscaux qui offrent son importance au regard de sa contribution au
développement.
L'importance des PME dans le développement économique s'explique par les
nombreux avantages qu'elles procurent sur les plans politique, économique, social et fiscal.
Sur le plan économique, les PME représentent une part significative de l'emploi et de la
création de valeur dans de nombreux pays. Elles encouragent l'innovation en offrant un
terreau fertile pour les idées novatrices, tout en stimulant la concurrence sur le marché.
De plus, en diversifiant l'économie, elles réduisent la dépendance à des secteurs
spécifiques, ce qui contribue à une plus grande résilience face aux crises économiques. Les
gouvernements, en reconnaissant ces contributions, mettent souvent en place des politiques
favorables aux PME, telles que des subventions, des allégements fiscaux et des programmes
de soutien à l’innovation.
L'existante des PME dans les pays favorise la naissance d'une génération des
entrepreneurs nationaux. Elle permet aussi de lancer et de consolider le tissu économique
adapté aux besoins du pays.
Cette importance, pour ne pas la restreindre au plan politique, s'étend aussi au plan
économique et au plan social42.
Par ailleurs, sur le plan économique, les PME exercent des effets d'entrainement en ce
sens qu'elles contribuent à la valorisation des ressources nationales par la création d’autres
activités telles que l'agriculture pour le commerce alimentaire, l'intégration du secteur
artisanal pour une entreprise manufacturière, etc43.
En aval, elles contribuent au développement du secteur tertiaire de même, elles
concourent à l'accroissement de produit national brut.
La création des PME joue un rôle essentiel dans la diversification de la structure
industrielle d'un pays. En permettant à de nombreux entrepreneurs de développer des activités
variées, les PME enrichissent le paysage économique en introduisant des produits et services
innovants. Cette diversité stimule la concurrence et favorise l’émergence de nouveaux
secteurs d’activité, rendant l’économie plus résiliente face aux fluctuations du marché.

42
YETA BALUTIDI (P.), L'apport des petites et moyennes entreprises au développement économique de la
RDC, www.memoireonline.com/04/12/5780/m_Lapport-des-petites-et-moyennes-entreprises-au-developpement-
economique-de-la-RDC3, consulté le 03 Septembre 2024 à 21H27.
43
Ibid.

16
En outre, les PME contribuent à l’épanouissement des savoir-faire locaux et à la
valorisation des ressources régionales, participant ainsi à un développement économique
équilibré et durable.
En effet, lorsque la demande d'un produit déterminé est restreinte à la production des
petites quantités, est souvent la seule solution de rechange à l'importation. La petite et
moyenne entreprise facilite par conséquent la substitution de fabrication locale aux
importations.
Les PME orientées vers la production des éléments ou des pièces détachées favorisent
la croissance d'autres secteurs entrainant un développement rapide et intègre de l'économie 44.
Les PME favorisent une répartition des richesses entre différentes couches de la population
par l'accès de celle-ci aux revenus du travail.
Ainsi, les PME sont les centres de développement de la main d'œuvre et de l'esprit
d'entreprises locales indispensables à l'industrialisation.
Les PME jouent un rôle crucial dans la lutte contre l'inflation en offrant des biens et
services essentiels à des prix compétitifs. Dans un contexte économique marqué par la hausse
des prix, ces entreprises, souvent plus agiles et réactives que les grandes firmes, peuvent
adapter rapidement leurs offres pour répondre aux besoins de la population45.
En se concentrant sur des produits de première nécessité, les PME permettent aux
consommateurs d'accéder à des alternatives abordables, contribuant ainsi à stabiliser le
pouvoir d'achat.
De plus, les PME ont la possibilité d’innover dans leurs processus de production et de
distribution, ce qui leur permet de réduire les coûts tout en maintenant la qualité. En
optimisant leur chaîne d'approvisionnement et en adoptant des pratiques durables, elles
peuvent minimiser les impacts des fluctuations économiques. Cette approche non seulement
favorise la compétitivité des prix, mais elle crée également une dynamique de proximité avec
les consommateurs, qui privilégient souvent les entreprises locales en période d'incertitude
économique.
Par ailleurs, le droit communautaire joue un rôle important dans la construction du
statut des PME en Côte d’Ivoire.

44
YETA BALUTIDI (P.), op cit.
45
Ibid.

17
SECTION 2: L’APPORT DU DROIT COMMUNAUTAIRE À LA
CONSTRUCTION DU STATUT DES PME EN CÔTE D’IVOIRE

L’arsenal juridique du législateur dans l’espace OHADA encourage la création, la


promotion des petites et moyennes entreprises, par la simplification des procédures de
constitution, de fonctionnement, à travers la mise en place d’un cadre adapté au
développement de celles-ci.
Le législateur OHADA, dans un souci d’inclusion participe à la précision du cadre
juridique des PME à travers un apport qui peut être observée de façon formelle (Paragraphe 1)
et un cadre de traitement des difficultés (Paragraphe 2).

PARAGRAPHE 1 : L’APPORT FORMEL DE L’OHADA

L’apport formel s’observe à travers les différentes formes sociales instituées par le
législateur OHADA (A) et adaptées au statut des PME. De plus, l’institution d’un régime de
l’entreprenant (B) encourage cette mesure.

A. Les formes sociales

Dans sa mission d'harmonisation du droit des affaires, le législateur de l'Organisation


46
pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires a prévu plusieurs Actes uniformes
dont l'Acte Uniforme portant organisation des Sociétés Commerciales et du Groupement
d'Intérêt Economique.
Cet Acte Uniforme traite des règles relatives aux différentes formes de sociétés
commerciales.
La « société » est définie comme une création « de deux ou plusieurs personnes qui
conviennent par un contrat, d'affecter à une activité des biens en numéraire ou en nature, ou
de l'industrie, dans le but de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui peut en
résulter »47.

46
Le Traité relatif à l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) fut signé à
Port-Louis (Ile Maurice) le 17 octobre 1993. Il est entré en vigueur le 18 septembre 1995. Le Traité a été révisé
au Québec le 17 octobre 2008 puis entré en vigueur le 21 mars 2010. Depuis le 31 décembre 2014, dix-sept (17)
États composent désormais l'espace OHADA.
47
Art. 4 de l’AUSCGIE.

18
Le législateur reconnait la possibilité pour une seule personne de créer une société
commerciale obéissant à l'une des formes prévues48.
Le législateur français l'appréhende comme « une entité instituée par deux ou
plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d'affecter à une entreprise commune des
biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra
en résulter »49.
Elle « peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l'acte de volonté d'une
seule personne »50.
La classification de sociétés peut s’opérer entre sociétés pluripersonnelles et
unipersonnelle. Cette classification en regroupe une autre notamment celle entre les sociétés
de capitaux et de personne.
La société en nom collectif est celle dans laquelle tous les associés sont commerçants
et répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales. Sans capital minimum, cette
forme de société est rarement utilisée car elle a pour caractéristique de ne pas protéger le
patrimoine des associés.
Ces sociétés peuvent désigner un ou plusieurs gérants, associés ou non, personnes
physiques ou morales, ou en prévoir la désignation dans un acte ultérieur. À défaut
d'organisation de la gérance par les statuts, tous les associés sont réputés être gérants51.
La société en commandite simple est celle dans laquelle coexistent un ou plusieurs
associés indéfiniment et solidairement responsables des dettes sociales dénommés « associés
commandités », avec un ou plusieurs associés responsables des dettes sociales dans la limite
de leurs apports dénommés « associés commanditaires » ou « associés en commandite », et
dont le capital est divisé en parts sociales52.
Sans capital minimum, et ayant presque le même régime juridique que la SNC, cette
forme de société est aussi rarement utilisée à cause de la complexité des règles qui
l’encadrent.
Quant à la société à responsabilité limitée, il s’agit d’une société dans laquelle les
associés ne sont responsables des dettes sociales qu'à concurrence de leurs apports et dont les
droits sont représentés par des parts sociales.

48
Art. 5 AUSCGIE.
49
C. civ. français, art. 1832, al. 1 et 2.
50
CHAMPAUD (C.) « Le contrat de société existe-t-il encore ? » in Le Droit contemporain des
contrats, Economica, 1987, p. 125.
51
JURISAO, Les formes de sociétés commerciales en droit OHADA, www.legavox.fr/blog/jurisao/formes-
societes-commerciales-droit-ohada, consulté le 06 Septembre 2024.
52
Ibid.

19
Elle est le premier choix des créateurs d’entreprise car elle offre l’avantage de limiter
la responsabilité des associés à la hauteur de leurs apports.
La société anonyme est un type d'entreprise où les actionnaires ne sont responsables
des dettes de la société que dans la limite de leurs apports, et où leurs droits sont matérialisés
par des actions. Ce type de société est adapté aux projets de grande envergure.
Le capital social minimum requis est de dix millions (10.000.000) de Francs CFA, et
elle doit compter au moins trois actionnaires. Ce type de société est caractérisé par des
procédures formelles complexes nécessitant une grande rigueur et expertise de la part des
associés, ce qui peut en faire un choix moins fréquent parmi les entrepreneurs.
En revanche, la société en participation est un arrangement dans lequel les associés
choisissent de ne pas immatriculer l'entreprise au registre du commerce et du crédit mobilier.
Cette forme juridique n'a pas de personnalité morale et n'est pas soumise à des obligations de
publicité. Son existence peut être démontrée par tous moyens.
Cette forme de société est libre et ne pose pas de formalisme particulier pour sa
formation. Chaque associé contracte en son nom et est seul engagé à l'égard des tiers. La
société par actions simplifiée, notamment citée par l'article 6 de l'acte uniforme relatif aux
sociétés commerciales comme étant une société commerciale par la forme.
Son régime juridique est prévu par le livre 4-2 de l'AUSCGI 53. C'est une société créée
par un ou plusieurs associés et qui se caractérise par la liberté quant à son organisation et son
fonctionnement sous réserve des règles impératives telles que l'obligation d'avoir un
Président54.
L'entreprise n'étant pas une notion purement juridique mais plutôt une notion
économique, le droit des sociétés commerciales est la tenue que les entreprises doivent revêtir
pour être encadrées juridiquement.
Mais tous ces types de société ne sont pas forcément adaptés aux PME. Les praticiens
et les opérateurs économiques avaient besoin d'une société plus souple pour leur évolution, la
SA55 n'était pas la première société vers laquelle on se tournait pour ce genre de
caractéristique.
Alors la société par actions simplifiées (SAS) dont le fonctionnement et l'organisation
sont librement prévu dans les statuts semblait idoine car elle permet aux PME de se doter d'un
statut juridique peu contraignant56.

53
Art. 854-1 et s.
54
JURISAO, op cit.
55
CAMARA (J.-E), op cit, p.19.

20
Cette société a fait l'objet d'un énorme succès en France 57 . La SARL de par sa
souplesse est la forme sociale privilégiée en Côte d’Ivoire.
De plus, il est institué par le législateur OHADA le statut de l’entreprenant, qui est
favorable au développement des PME.

B. Le statut de l’entreprenant

C’est en s’inspirant du statut de l’auto-entrepreneur français que le législateur


communautaire a mis sur pied celui de l’entreprenant 58. Cependant, il importe de faire une
précision importante. C'est qu’à la différence du micro-entrepreneur français, le statut de
l’entreprenant n’a pas pour but d’inciter plus de monde à entreprendre. Il s’adresse, en
premier plan, à des personnes qui sont déjà en activité, et plus précisément aux opérateurs du
secteur informel59.
Pour présenter l’objectif principal qui a justifié son adoption, Lionel YONDO BLACK
affirmait qu’il a été mis sur pied afin de « faciliter le passage des opérateurs du secteur
informel vers le secteur formel et, par contrecoup, réduire progressivement la taille des
circuits économiques dits de survie »60.
C’est donc pour lutter contre l’informalité qui gangrène l’économie de ses Etats
membres que l’OHADA a créé le statut de l’entreprenant.
Grâce celui-ci, il espère inciter les entrepreneurs qui évoluent en marge du cadre
réglementaire à se formaliser.
A l’article 30 de l’AUDCG, l’entreprenant est présenté comme un entrepreneur
individuel qui exerce une activité professionnelle civile, commerciale, artisanale ou agricole.
Le statut est donc ouvert à ceux qui exercent une activité commerciale autant qu’à ceux qui
exercent une activité civile61.
En cela, il se distingue du statut commerçant qui était, jusqu’avant la révision de 2010,
le seul acteur dont les activités étaient encadrées par les dispositions de l’AUDCG.

56
MERLE (P.), « Une grande nouveauté : L'introduction de la SAS dans l'espace OHADA », Droit et patrimoine,
2014, p. 239
57
MERLE (P.), op cit, p.239.
58
POUGOUE (P.-G.), « Les quatre piliers cardinaux de la sagesse du droit OHADA », in Les horizons du droit
OHADA, Mélanges en l’honneur du Professeur Filiga Michel SAWADOGO, CREDIJ, 2018, p. 399.
59
ONGONO BIKOE ( D.B.), L’entreprenant en droit OHADA, thèse de doctorat en droit privé, Université
Panthéon-Sorbonne, Paris I, 2020, p.1.
60
YONDO BLACK (L.), « Les enjeux de la réforme : une volonté de favoriser la création d'entreprises, les
échanges commerciaux et la confiance dans la zone OHADA », in Droit et Patrimoine, (mars 2011), n°201, p.45
61
ONGONO BIKOE ( D.B.), op cit, p.4.

21
On reprochait alors aux règles de l’OHADA de ne pas être adaptées aux opérateurs du
secteur informel62. Non seulement, elles concernaient essentiellement les activités
commerciales, mais elles étaient jugées trop contraignantes pour de très petits entrepreneurs.
Le statut de l’entreprenant est censé apporter à ces derniers des facilités qui leur permettront
de se formaliser.
Par le biais du statut de l’entreprenant, le législateur offre aux entrepreneurs qui
disposent de faibles moyens financiers, la possibilité de se régulariser rapidement et avec
facilité. Il « … a été conçu afin de stimuler la création sans complications ni tracasseries
d'entreprises »63.
Dans le même ordre d’idées, Cheikh Abdou Wakhab NDIAYE, affirmait que « par un
allègement des conditions d’accès, la loi offre ainsi le statut d’entreprenant aux
professionnels afin qu’ils quittent la précarité d’une activité non déclarée pour entrer dans le
circuit économique officiel »64.
Par ailleurs, le législateur entend également accorder à ceux qui opteraient pour le
statut de l’entreprenant un certain nombre de prérogatives, visant à alléger leurs obligations,
notamment sur les plans comptable, fiscal et social.
Bien que ce ne soit pas sa vocation première, le statut de l’entreprenant pourra
intéresser de nouveaux entrepreneurs, autrement dit les personnes qui souhaitent débuter une
activité entrepreneuriale65. Comme le disait Félix ONANA ETOUNDI, il «…permet aux gens
qui entendent se lancer dans les affaires d'effectuer en quelque sorte un essai (…) de ne
poursuivre l'exploitation de celle-ci que dans l'hypothèse où un minimum de certitude est
acquis au sujet de sa prospérité... »66.
Pour cette catégorie de personnes, ce serait le moyen de commencer une activité avec
beaucoup de facilités et sans courir trop de risques. Pour certains ce serait la formule idéale
pour tester une idée ou développer une activité secondaire qui les passionne sans avoir à faire
de gros investissements.
Pour d’autres, porteurs de projets plus sérieux et animés d’une forte ambition
entrepreneuriale, le statut pourrait servir de tremplin.

62
S. KWEMO et P. DELEBECQUE, L’OHADA et le secteur informel, l’exemple du Cameroun, Bruxelles, Ed.
Larcier, 2012, p. 44.
63
YONDO BLACK (L.), op cit ;
64
ONGONO BIKOE ( D.B.), op cit.
65
Ibid.
66
Propos de Félix ONANA ETOUNDI dans la préface du livre des professeurs POUGOUE (P.G.) et KUATE
TAMEGHE (S.S.), L'entreprenant OHADA, PUA, 2013, p. 5-6.

22
Le statut d’entreprenant est un véritable statut professionnel 67. Comme les autres
statuts d’entrepreneurs individuels, il va s’adresser à une cible précise. A priori, on sait que le
statut est destiné à des personnes qui disposent de faibles moyens et qui souhaitent exercer de
manière formelle.
En affirmant que « l’entreprenant est un entrepreneur individuel », le législateur
communautaire fait clairement savoir, qu’opter pour le statut d’entreprenant, oblige à exercer
son activité professionnelle en son nom propre et pour son compte personnel68.
Ce statut est de plus en plus privilégié par des dirigeants des PME. En outre, un cadre
de traitement des difficultés est également prévu par le législateur OHADA.

PARAGRAPHE 2 : LE CADRE DE TRAITEMENT DES DIFFICULTÉS


INSTITUÉES PAR L’OHADA

Ce cadre prend en compte les mesures de traitement de difficultés adaptées aux petites
entreprises. Il s’agit notamment des procédures collectives notamment les procédures
préventives qui ont été simplifiées (A) ainsi que les mesures curatives.

A. Les procédures collectives préventives simplifiées

« Les procédures simplifiées », telle que leur appellation même l'indique, ne sont pas
des procédures autonomes. Ce sont des procédures qui existaient déjà et que le législateur
OHADA a jugé bon de simplifier dans la mesure du possible.
En ce qui concerne les procédures préventives, il s’agit notamment du règlement
préventif simplifié. Le règlement préventif est une procédure judiciaire et collective qui, à
l’instar de la procédure de sauvegarde de droit français, est destinée à éviter la cessation des
paiements de l’entreprise ou la cessation d’activité au moyen d’un concordat préventif 69.
L’institution du règlement préventif simplifié est la preuve de la prise en compte de la
dimension informelle de l’entreprenariat dans l’espace Ohada70.
L’ancien règlement préventif de droit Ohada ne permettait pas à toutes les entreprises
de bénéficier de cette procédure. Autrement dit, le règlement préventif n’était pas adapté à

67
FOKO (A.), « La consécration d’un nouveau statut professionnel dans l’espace OHADA : le cas de
l’entreprenant », in Cahiers Juridiques et Politiques, 2010, p. 51
68
POUGOUE (P.-G.), p.16.
69
Art. 2 AUPCAP.
70
TOH (A.), La prévention des difficultés des entreprises : étude comparée de droit français et droit OHADA,
thèse de doctorat, Université de Bordeaux, 2015, p.429.

23
toutes les catégories socioprofessionnelles de l’espace Ohada. Ainsi la création de la nouvelle
procédure de règlement préventif simplifiée rend les petites entreprises éligibles à cette
procédure puisqu’elle est leur destinée.
La procédure de règlement préventif simplifiée concerne les toutes petites entreprises
qui n’emploient pas ou presque pas de salariés711541 peu importe quelles réalisent un chiffre
d’affaire très faible ou important72.
Cette procédure simplifiée constitue une véritable opportunité pour le secteur informel
de l’espace Ohada qui regorge beaucoup d’entreprise de taille TPE 73. Son institution peut être
perçue comme une réponse aux exigences particulières de traitement des dossiers
impécunieux74.
Son caractère simplifié évite sa longueur. Elle est donc économique pour les plus
petites entreprises qui ne disposent pas toujours suffisamment de moyens pour supporter les
frais des procédures.
Par ailleurs, la durée du règlement préventif simplifié est plus brève que celle du
règlement préventif de droit commun. Alors que le règlement préventif de droit commun est
de trois mois plus un, le règlement préventif simplifié est d’une durée inférieure soit deux
mois quinze jours75. Le caractère court de la durée devrait se justifier par la rapidité de la
procédure, l’une de ses vocations premières.
Ensuite, cette brièveté devrait suffire à réduire si possible l’instrumentalisation de la
procédure76.
L’avant-projet d’amendement préconisait une durée de 2 mois et demie soit 45 jours.
La nouvelle n’a donc pas retenu le délai initial tel que voulu par les initiateurs du projet de
réforme. Quoi qu’il en soit, comme nous l’avons démontré à propos de la procédure de
conciliation de droit français, il est tout à fait maladroit de subordonner le règlement des
difficultés d’une entreprise à des questions de délai puisque les entreprises présentent des
difficultés de nature diverse77.

71
Article 1-3 du nouvel AUPCAP. Ce texte définit la petite entreprise comme celle « toute entreprise
individuelle, société ou autre personne morale de droit privé dont le nombre de travailleurs est inférieur ou égal à
vingt (20), et dont le chiffre d’affaires est n’excède pas cinquante millions (50. 000. 000) de francs CFA, hors
taxes, au cour des douzes derniers mois précédant la saisine de la juridiction compétente ».
72
SAINT-ALARY-HOUIN (C.), Droit des entreprises en difficulté, 9è éd. LGDJ 2104, n°1364, p. 858.
73
TOH (A.), op cit.
74
MARTIN-SERF (A.), « La liquidation judiciaire simplifiée : encore plus simplifiée mais en concurrence avec
le rétablissement professionnel ? », Gaz. Pal., 03 janv. 2015 n° 3 P. 23.
75
Article 24-4 nouveau AUPCAP.
76
TOH (A.), op cit, p.430.
77
TOH (A.), op cit, p.430.

24
Par ailleurs, le règlement préventif simplifié ne s'impose pas au débiteur et revêt de ce
fait un caractère facultatif78. Si le débiteur répond à la définition de petite entreprise, elle peut
saisir la juridiction compétente par requête ou par requête conjointe avec un ou plusieurs de
ses créanciers, déposée au greffe contre récépissé79.
Dans cette requête, le débiteur expose ses difficultés financières ou économiques et les
perspectives de redressement de l'entreprise et d'apurement du passif. Parmi les documents
qui doivent accompagner la requête, le projet de concordat préventif qui devait, en droit
commun, être déposé en même temps que la requête, peut faire l'objet d'un dépôt ultérieur
lorsque le débiteur demande l'ouverture d'un règlement préventif simplifié.
L'acceptation d'un dépôt ultérieur du projet de concordat préventif participe toujours à
faciliter aux petites entreprises l'accès au règlement préventif 80. La qualité de l'offre de
concordat requiert le recours à des compétences telles que celles des experts-comptables 81,
etc.
En plus, le demandeur de l'ouverture ou de l'application de cette procédure simplifiée
doit conjointement avec sa requête produire une attestation sur l'honneur attestant qu'il remplit
les conditions d'application exigées82.
A côté, il existe des procédures curatives également pensées pour les PME.

B. Les procédures collectives curatives simplifiées

Les procédures curatives incluent le redressement judiciaire et la liquidation des biens.


Le redressement judiciaire est une procédure collective visant à sauver une entreprise en
cessation de paiements dont la situation peut encore être redressée. Cette procédure cherche à
résorber les dettes de l'entreprise par le biais d'un concordat de redressement.
La liquidation des biens qui est également une procédure collective à l’endroit des
entreprises en difficultés dont la situation irrémédiablement compromise, pour apurer son
passif.
Il est également prévu une procédure simplifiée concernant ces deux mesures. En ce
qui concerne le redressement judiciaire et la liquidation des biens, le débiteur remplissant les
78
BOUSSARI (G.), Les créanciers face aux impératifs de sauvetage des entreprises en difficulté en droit
OHADA, Mémoire de Master 2 en droit privé et sciences criminelles, Université Cheick Anta Diop de Dakar,
2022, p.25.
79
Ibid.
80
NDONGO (C.), La prévention des difficultés des entreprises dans l'AUPC révisé, éd. LGDJ, 2018, n° 125,
p.57.
81
Ibid.
82
BOUSSARI (G.),op cit, p.25.

25
conditions d'application de la procédure simplifiée, saisit la juridiction compétente à travers
une déclaration prévue aux articles 25 et 26 AUPC révisé en tenant compte des dérogations
accordées aux petites entreprises83.
En effet, l'article 25 alinéas 3 de l’AUPC dispose que « le débiteur qui est en cessation
des paiements doit faire une déclaration aux fins de l'ouverture d'une procédure de
redressement judiciaire ou de liquidation des biens quelle que soit la nature de ses dettes ».
Cette déclaration qui était quasi exclusivement utilisée comme mode de saisine dans le
cadre de procédure de sauvetage, est devenue de plus en plus celui utilisé par les débiteurs
pour demander la liquidation des biens84.
La fréquence de l'usage de la déclaration de cessation des paiements comme mode de
saisine de la juridiction compétente pour demander plus la liquidation des biens plutôt que le
redressement judiciaire apparait clairement dans la jurisprudence des Etats parties de
l'OHADA85. En effet, dans un jugement du 9 février 2022, le Tribunal de commerce de Lomé,
saisi par une entreprise, a déclarée celle-ci en cessation des paiements par jugement n°
0113/20 du 24 févier 2020 et fixé la date de la cessation des paiements au 19 décembre
202086.
Se fondant sur l'article 145 AUPC révisé relatif au redressement judiciaire simplifié,
les juges du fond ont déclaré recevable la requête pour prononcer la clôture de la liquidation
des biens de la Société SINEQUANON SARL pour insuffisance d'actif87.
Un autre jugement rendu par la même juridiction prononce la liquidation des biens de
la Société GMT SHIPPING SA après avoir constaté la cessation des paiements de celle-ci,
alors que la requête a été introduite sur le fondement de l'article 145 relatif au redressement
judiciaire simplifié88. En l'espèce, la Société GMT SHIPPING semble répondre à la
qualification de « petite entreprise » car il peut être déduit du jugement en cause qui vise
l'article 145 AUPC révisé, lequel dispose que « La procédure de redressement judiciaire
simplifiée est soumise aux règles applicables au redressement judiciaire sous réserve des
dispositions de la présente sous-section »89.

83
Art. 145-2 et 179-2 AUPC révisé.
84
BOUSSARI (G.),op cit, p.26.
85
Ibid.
86
T. Com. de Lomé, jugement n° 0084/2022 du 9 février 2022, Société SINEQUANON SARL, inédit.
87
BOUSSARI (G.),op cit, p.26.
88
Ibid.
89
Com de Lomé, jugement n°0691/2021 du 17 novembre 2021, Société GMT SHIPPING SA, inédit.

26
Le caractère simplifié de la procédure en cause se manifeste aussi dans les documents
qui ont accompagné la requête du débiteur car le nombre de ceux-ci est réduit au minimum
nécessaire.
Cette simplification évite des démarches complexes et souvent décourageantes, ce qui
est particulièrement bénéfique pour les entrepreneurs ou les individus confrontés à des
situations financières difficiles. En allégeant les formalités, la procédure favorise une prise de
décision rapide et efficace, permettant aux débiteurs de se concentrer sur la régularisation de
leur situation

CHAPITRE 2 : LES IMPLICATIONS DU STATUT DE PME EN CÔTE D’IVOIRE

On constate que les PME prennent une grande place dans l'économie ivoirienne bien
que celles-ci sont plus souvent concernées par les défaillances que les grandes entreprises. Le
rôle qu'elles jouent est par conséquent décisif pour maintenir une croissance dynamique de la
nation, occuper une population active de plus en plus nombreuse et réduire la pauvreté de plus
en plus rampante.
Au sortir de la colonisation et conscient du rôle primordial de ces petites entités, la
Côte d'ivoire, va mettre en place une politique de soutien à la création et à la promotion des
PME. C'est ainsi qu'un certain nombre de structures d'aide à la promotion des PME a été
créée, mais au fil des années celles-ci ont fait l'objet d'un relâchement.
Toutefois, un regain de dynamisme est observé notamment à travers des actions visant
à soutenir leur fonctionnement et permettant d'assurer leur pérennité.
Plusieurs mesures ont été mises en place en faveur des PME. Il s’agit notamment des
mesures d’aide et de soutien général aux PME (Section 1) ainsi que des mesures spécifiques
(Section 2).

SECTION 1 : LA MISE EN ŒUVRE DES MESURES D’AIDE ET DE SOUTIEN


GÉNÉRALES AUX PME

Les PME jouent un rôle crucial dans le dynamisme économique et la création


d'emplois. Pour encourager leur croissance et leur résilience, divers dispositifs d'aide et de
soutien ont été mis en place.

27
Ces mesures visent à alléger les charges administratives, à faciliter l'accès aux
financements et à promouvoir des environnements propices à l'innovation et à la
compétitivité.
Ces mesures générales mises en place en faveur des PME regroupent d’une part les
mesures d’aide au financement ainsi que les allègements financiers (Paragraphe 1).
Ces mesures ont pendant longtemps été mises à mal à cause de la prééminence du
secteur informel dans l’environnement des PME (Paragraphe 2).

Paragraphe 1: La prééminence de l'informel dans l'environnement des PME


ivoiriennes.

Dans la plupart des cas, la notion de secteur informel ramène à des entités de petite
taille et n'ayant pas de grand moyens. Une entité informelle se définit comme étant une entité
qui n'est pas soumise à des règles strictes ou officielles. En CI le domaine des PME est
dominé par une forte présence de l'informel se justifie par le besoin des PME de se sentir
indépendantes ou autonomes en face de l'Etat (A), cette forte présence de l'informel peut avoir
un impact qui peut être soit avantageux soit désavantageux sur les PME ivoiriennes (B).

A- L'affirmation d'autonomie des PME ivoiriennes par le biais de l'informel.

Alors qu'en général les PME africaines, publiques ou privées, connaissent de grandes
difficultés, celles relevant du secteur informel résistent à la crise et se multiplient. Cette
dynamique s'explique en partie par la flexibilité et l’adaptabilité inhérentes à ces structures.
Souvent moins contraintes par les lourdeurs administratives et réglementaires, les entreprises
informelles peuvent rapidement ajuster leurs offres en fonction des fluctuations du marché et
des besoins des consommateurs90.
Cette capacité à pivoter rapidement leur permet de saisir des opportunités, même dans
des environnements économiques instables, ce qui leur confère un avantage concurrentiel
important91.

90
CAMARA (E-B.), op cit, p.60.
91
Ibid.

28
Aussi, en milieu urbain, le secteur informel est souvent perçu comme étant devenu la
principale source d'emplois pour les populations locales. Dans ces environnements, où les
opportunités d'emploi formel sont souvent limitées et où les marchés du travail sont saturés, le
secteur informel offre une alternative indispensable.
L'ensemble des systèmes et des processus économiques et sociaux du secteur informel
sont en phase avec la réalité des populations ivoiriennes. Ainsi, l'informel en Côte d'Ivoire est
un phénomène répandu et joue un rôle important dans l'économie du pays. Selon une étude de
la Banque mondiale, environ 70% de l'emploi en Côte d'Ivoire est généré par le secteur
informel, et ce secteur contribue de manière significative à la production nationale.
Du point de vue juridique, il existe des réglementations en place qui exigent
l'enregistrement des entreprises et le respect de certaines normes pour opérer dans le secteur
formel en Côte d'Ivoire.
Cependant, les PME ivoiriennes préfèrent généralement opérer dans l'informel pour
éviter les lourdeurs administratives, les coûts élevés de conformité et les formalités
bureaucratiques associées au secteur formel. L'autonomie que les PME ivoiriennes peuvent
trouver dans l'informel peut être due à plusieurs facteurs.
Tout d'abord, l'informel offre une plus grande flexibilité pour les horaires de travail et
l'adaptation aux besoins du marché local. Les PME informelles peuvent plus facilement
s'ajuster aux fluctuations de la demande et réagir rapidement aux opportunités commerciales.
Deuxièmement, l'informel peut réduire les coûts pour les PME en termes de main-
d'œuvre et de taxes en ce sens qu’elles arrivent à échapper à des taxes faramineuses. Les
entreprises informelles échappent souvent aux réglementations fiscales et aux cotisations
sociales, ce qui leur permet de réduire leurs coûts de fonctionnement.
D'un point de vue juridique, les PME informelles peuvent également faire face à des
risques tels que l'absence de protections sociales, l'absence de structures légales pour régler
les litiges commerciaux ou l'absence de réglementations pour garantir la qualité des produits
ou services fournis. Ces entreprises peuvent également être plus vulnérables à la corruption,
aux extorsions et à d'autres comportements illégaux. Il est important de noter que le
gouvernement ivoirien reconnaît les défis et les opportunités liés à l'informel et a mis en place
des initiatives pour encourager la formalisation des PME. Par exemple, il existe des
programmes de soutien qui offrent des incitations financières et des formations pour faciliter
la transition vers le secteur formel92.
92
Sous l'impulsion de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), il a été mis en place un
Dispositif de soutien au financement des Petites et Moyennes Entreprises/Petites et Moyennes Industries
(PME/PMI) ou Dispositif PME dans l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).

29
Pour finir, il convient de retenir que l'affirmation de l'autonomie des PME ivoiriennes
par le biais de l'informel est une réalité assez importante en Côte d'Ivoire. Ces PME
informelles jouent un rôle crucial en fournissant des emplois et en stimulant l'activité
économique. Elles offrent souvent des produits et services adaptés aux besoins locaux,
répondant à des demandes spécifiques que les grandes entreprises ne sauraient satisfaire.
Cependant, il est essentiel d'équilibrer cette autonomie avec les défis économiques et
juridiques auxquels les entreprises informelles sont confrontées.

B- L’impact de l’informel sur la productivité des PME ivoiriennes.

Le secteur informel exerce un impact assez profond sur la productivité des PME
ivoiriennes, et cet impact revêt une double casquette en ce sens qu'il peut être à la fois positif
et négatif.
De prime abord , pour ce qui concerne l’impact négatif il est important d'évoquer le
manque d'accès aux financements formels qui se crée .En effet , Les PME informelles ont
souvent du mal à accéder aux financements bancaires et aux investissements en raison de
l'absence de comptes bancaires vérifiables, de bilans financiers structurés et de garanties
pouvant témoigner du flux financier qui se déroule en leur sein ; or ces éléments sont
indéniables pour faciliter l’accroissement de leurs capacités d'investissement, de croissance et
d'innovation, ce qui impacte négativement leur productivité93.

Par ailleurs, l’on peut relever l'évitement des réglementations du travail et l'absence de
protection sociale. Les PME informelles peuvent être moins enclines à offrir des avantages
sociaux à leurs employés, telles que des assurances santé, des régimes de retraite, et des
conditions de travail décentes94.
De tels aspects entachent inéluctablement la productivité de leurs employés et les
niveaux d'engagement de chacun d’eux au sein de l'entreprise. Aussi, nous pouvons citer
comme autre impact négatif l’informalité des circuits d'approvisionnement.
Les PME informelles sont celles qui peuvent être plus susceptibles d'opérer dans des
circuits d'approvisionnement informels qui peuvent manquer de transparence, de qualité, et de
réglementation. Cela peut affecter négativement la qualité et la fiabilité des matériaux,
équipements, et services, impactant ainsi la productivité des PME.

93
CAMARA (E-B), op cit, p.15.
94
Ibid.

30
En ce qui concerne l’impact positif, il convient d’une part de savoir que les PME
informelles peuvent bénéficier d'une plus grande flexibilité dans les décisions opérationnelles,
de marché, et commerciales, ce qui peut les aider à s'adapter rapidement aux changements du
marché et à répondre plus efficacement à la demande.
Également, en opérant dans le secteur informel, les PME peuvent économiser sur les
coûts associés à la conformité réglementaire, tels que les taxes, les licences, et les conformités
administratives qui peuvent être élevées dans le secteur formel.
Ce secteur informel empêchait la mise en œuvre des mesures d’aide, toutefois, ces
mesures existent.

PARAGRAPHE 2 : LES MESURES D’AIDE AU FINANCEMENT

Les mesures d’aide au financement comportent les mesures d’appui (A) et les mesures
incitatives (B).

A. Les mesures d’appui au financement

L'appui aux petites entreprises constitue un champ d'opération et d'investigation au


croisement de l'entreprise, de l'entrepreneur et du trinôme État/bailleur/opérateur.
La petite entreprise s'insère dans un champ de relations interactives avec un environnement
peu favorable caractérisé par un marché souvent étroit, une forte concurrence, des systèmes
d'approvisionnement incertains et un cadre législatif et fiscal inadapté 95.
L'entrepreneur apporte son savoir-faire, généralement acquis sur le tas, son itinéraire
entrepreneurial et ses références sociales intériorisées. Sur ce terreau et face à ces contraintes
structurelles, les dispositifs d'appui visent à lever les hypothèques pesant sur l'environnement
de l'entreprise96.
De façon générale, les PME ont largement recours à l'autofinancement. Dans son
analyse de l'entrepreneuriat grassfîelds au Cameroun, Warnier souligne la similarité du
comportement d'accumulation de tous les entrepreneurs, caractérisé par le rôle central de
l'épargne individuelle, de l'investissement de l'épargne et des bénéfices dans l'entreprise, au
moins dans la phase de décollage97.

95
BOTZUNG (M.), Dispositifs d'appui et financement de la petite entreprise, www.persee.fr/doc/tiers_0040-
7356_1996_num, consulté le 06 Septembre 2024 à 17H40.
96
Ibid.
97
WARNIER (J.-P.), L'esprit d'entreprise au Cameroun, Paris, Karthala, 1993

31
L'emprunt bancaire est inexistant. Les banques, en général, adoptent une approche
prudente et risquent d'hésiter à prêter à des PME, perçues comme des investissements à haut
risque.
Ces entreprises, qui disposent souvent de bilans fragiles et d'un historique de crédit
limité, peinent à fournir les garanties exigées par les établissements financiers. Cette situation
est exacerbée par le manque de transparence financière et de formalisation qui caractérise de
nombreuses PME, notamment dans les secteurs informels. Par conséquent, de nombreuses
PME se retrouvent exclues du système bancaire traditionnel, limitant ainsi leur capacité à
financer leur croissance et à investir dans de nouveaux projets98.
L’une des mesures d’appui au profit des PME est la facilitation de l’accès au crédit
bancaire aux PME. En plus de leurs sources internes, les PME peuvent se financer également
en recourant à la banque. Cependant, le recours à l’emprunt bancaire est en forte relation avec
la capacité du remboursement et d’endettement et le risque encouru par le prêteur.
Ainsi, par l’allègement des mesures d’accès au financement, les autorités appuieraient
le financement des PME à travers notamment la révision des modalités de remboursement ou
des sommes allouées.
Toutefois, le cadre actuel est encore insuffisant. Du point de vue économique, les PME
informelles peuvent être confrontées à des difficultés pour accéder aux financements formels
et aux opportunités d'expansion.
Les acteurs informels ont souvent des difficultés à obtenir des crédits bancaires en
raison de l'absence de garanties. Cette situation peut limiter leur capacité de croissance et
d'innovation.
Face à ces problèmes de financement, l’autorité de régulation en matière bancaire a mis en
place des mesures d’appui aux PME99.
La BCEAO a élaboré un dispositif de soutien au financement des PME/PMI dans
l'UEMOA pour palier aux problèmes d’accès des PME au financement.
Ce mécanisme vise à créer un écosystème favorable à la PME, notamment à son financement,
à travers un meilleur accompagnement. L'objectif recherché est de promouvoir une masse
critique de PME performantes, en vue d'augmenter la contribution de cette catégorie
d'entreprises à la création de richesse et à la lutte contre le chômage. Ce Dispositif a été
adopté par le Conseil des Ministres de l'UMOA, lors de sa session ordinaire tenue le 29
septembre 2015 à Dakar.

98
BOTZUNG (M.), op cit.
99
Ibid.

32
En outre, en décembre 2016, le Comité de Politique Monétaire de la BCEAO a
autorisé l'admissibilité au refinancement de la Banque Centrale des créances détenues par les
établissements de crédit sur les PME éligibles au Dispositif.
Il existe également de mesures incitatives au financement.

B. Les mesures incitatives au financement

Au sein de certains états notamment en Côte d’Ivoire, il est mis en place différentes
mesures en faveur des PME. Il s'agit de l'adoption de mesures d'incitation et de simplification
pour favoriser l'émergence des PME. Ces initiatives doivent se concentrer sur la réduction des
obstacles administratifs qui freinent souvent les entrepreneurs. En simplifiant les démarches
administratives et en offrant des délais de traitement réduits pour les autorisations nécessaires,
les gouvernements peuvent créer un environnement plus propice à la création d'entreprises.
Les structures d'appui et d'encadrement ont pour missions, en ce qui les concerne,
d'accompagner en amont les PME à satisfaire les conditions d'éligibilité et de faire un suivi
après l'obtention du financement. Elles doivent ainsi veiller en aval à une bonne utilisation des
crédits bancaires, au bon déroulement des plans d'affaires et au respect des échéances,
permettant de réduire le risque de défaut de paiement.
Quant aux établissements de crédit, ils financeront les PME, soit directement ou en
relation avec les structures d'appui et d'encadrement de ces entreprises. Pour permettre à la
PME de disposer des moyens de financement dont elle a besoin, les pouvoirs publics ont mis
en place des dispositifs de soutien créé des fonds de garantie et même incité les banques, à
travers des campagnes de sensibilisation, à simplifier les procédures d’octroi de crédit à cette
catégorie d’entreprises100.
Toutes ces pratiques n’ont pas permis de résoudre le problème du financement des
PME, ce qui a poussé les pouvoirs publics à revoir leur façon d’aider ces entreprises en
cherchent, cette fois-ci, non pas à les privilégier, mais plutôt à les responsabiliser
davantage101.
A travers la mise en place de la notation interne, l’élaboration du code de bonnes
pratiques de gouvernance de la PME ainsi que l’instauration de nouveaux compartiments au

100
BENTHAMI (A.), Les mesures incitatives au financement de la petite et moyenne entreprise (PME)
marocaine: quelle efficacité ?, www.revueecca.com, consulté le 06 Septembre 2024 à 21H27.
101
Ibid.

33
sein du marché boursier, les pouvoirs publics visent à améliorer la relation de la PME avec les
différents organismes de financement102.
De toutes les formules de financement qui existent, l’emprunt bancaire demeure le
plus privilégié par les PME. Sous cet angle, l’Etat ivoirien a toujours incité les banques, à
travers de nombreuses campagnes de sensibilisation, à favoriser l’accès des PME au crédit 103.

SECTION 2 : LES MESURES SPECIFIQUES D’AIDE ET DE SOUTIEN AUX PME

En Côte d’Ivoire, les statistiques actuelles indiquent que les PME représentent plus de
98% du tissu des entreprises formellement constituées et pourtant leur contribution à la
formation du PIB n’est que de 20%.
C’est pourquoi, le Gouvernement a entrepris depuis quelques années, de créer les
conditions de leur éclosion. Dans ce cadre, plusieurs mesures ont été prises et des dispositifs
mis en place afin d’améliorer les conditions du développement des PME.
Il s’agit notamment des mesures de formalisation (Paragraphe 1) et des mesures
inclusives spécifiques (Paragraphe 2).

PARAGRAPHE 1 : LES MESURES DE FORMALISATION


Les mesures de formalisation concernent les allègements fiscaux (A) ainsi que les
procédures de constitution qui ont été facilitées (B).

A. Les allègements fiscaux

L’allègement fiscal est observable à travers notamment la mise en place du statut fiscal
de micro-entreprise. Le régime fiscal des micro-entreprises en Côte d'Ivoire est conçu pour
simplifier les obligations fiscales et encourager l'entrepreneuriat en facilitant la création et le
fonctionnement des petites entreprises104.
En Côte d'Ivoire, une micro-entreprise est généralement définie comme une entreprise
individuelle ou une petite société dont le chiffre d'affaires annuel ne dépasse pas un certain
102
BOTZUNG (M.), op cit.
103
BENTHAMI (A.), op cit.
104
BENTHAMI (A.), op cit.

34
seuil déterminé par la loi. Par exemple, selon l'article 87 du Code général des impôts (CGI) de
la Côte d'Ivoire, une micro-entreprise est une entreprise dont le chiffre d'affaires annuel
n'excède pas 30 millions de francs CFA.
De prime abord, les micro-entreprises bénéficient d'un régime fiscal simplifié qui
allège les obligations déclaratives et le paiement des impôts.
Par exemple, elles peuvent bénéficier du régime simplifié d'imposition , qui simplifie
le calcul et le paiement de l'impôt sur le revenu ou de l'impôt sur les bénéfices 105, en fonction
du régime fiscal choisi.
Certaines micro-entreprises peuvent bénéficier d'exonérations fiscales ou de réductions
d'impôt pour encourager leur développement. Par exemple, l'article 70 du CGI prévoit des
exonérations fiscales pour les micro-entreprises nouvellement créées pendant les premières
années de leur activité.
Le régime fiscal des micro-entreprises en Côte d'Ivoire offre un cadre favorable à
l'entrepreneuriat en simplifiant les obligations fiscales et administratives. Cette approche vise
à stimuler la création d'entreprises, à encourager la formalisation de l'économie et à favoriser
le développement économique du pays106.
Le régime de la micro entreprise permet tout d’abord de bénéficier d’obligations
comptables ultra-simplifiées. Le micro entrepreneur peut se concentrer pleinement sur le
développement de son activité. Sous ce régime d’imposition, les obligations comptables de
l’entreprise se limitent à la tenue d'un livre des recettes et d’un registre des achats.
Il n’est pas nécessaire de tenir un livre-journal, un grand livre et d'établir des comptes
annuels.
Compte tenu des obligations comptables ultra-simplifiées, l'entrepreneur qui bénéficie
du régime de la micro-entreprise n'a pas besoin de recourir aux services d'un expert-
comptable. Également, il n'aura pas besoin d’adhérer à un centre de gestion agréé car son
bénéfice ne sera pas majoré en l'absence d'adhésion. Le régime micro-entreprise permet de
réaliser, chaque année, une économie non négligeable sur ces dépenses.
Par ailleurs, les PME détiennent une fiscalité propre qui leur a été reconnue. Les PME
ne sont plus imposables du fait de leur affiliation à la société mais uniquement pour leur
propres caractéristiques et réalités.
Contrairement aux grandes entreprises, qui sont souvent soumises à des impositions
basées sur des normes standardisées, les PME sont évaluées en fonction de leur taille, de leur

105
CAMARA (E-B.), op cit.
106
CAMARA (E-B.), op cit.

35
chiffre d'affaires et de leur secteur d'activité. Cette approche permet de mieux adapter la
fiscalité aux réalités économiques des PME, qui jouent un rôle crucial dans la création
d'emplois et la dynamisation des territoires107.
Cette fiscalité propre permet également de soutenir le développement des PME en
allégeant leur charge fiscale, ce qui leur donne plus de marge de manœuvre pour investir et
innover. En les exonérant de certaines taxes et en leur offrant des crédits d'impôt spécifiques,
les gouvernements visent à encourager la croissance de ces entreprises.
De plus, on observe également un allègement des procédures de constitution.

B. Le bénéfice des procédures rapide de constitution

Peu importe la forme choisie par la PME, il existe un allègement des modalités de
constitution. Différents formes de sociétés peuvent être choisies par la PME.
La nouvelle politique juridique adoptée en droit des entreprises présente d'indéniables
avantages pour les petits et moyens entrepreneurs souhaitant se doter d'un statut juridique peu
contraignant, les entreprises qui cherchent à organiser leur coopération sans engager leur
responsabilité indéfinie et solidaire, les groupes de sociétés soumis à des règles, pour
l'essentiel, obligatoires et laissant peu de place à la liberté contractuelle 108 et celles privilégiant
la liberté contractuelle dans les statuts109 .
Le législateur OHADA, à travers l’instauration de la SARL, a facilité la formalisation
des PME. Les entrepreneurs des PME, ils ont trouvé par leur biais, une clarté et une sécurité
juridique.
Les SARL sont réservées aux activités de petite taille, particulièrement pour les PME.
L'objectif du législateur OHADA en instaurant la SARL a démontré sa volonté de faciliter un
accès au financement notamment à travers le capital investissement 110.
Cette facilité de financement fait d'elle, la structure par excellence des PME. La SARL
est une structure à caractère commerciales, comme la SA, c'est une structure où les associés
ne sont responsables des dettes sociales qu'à concurrence de leurs apports.
Les dispositions spécifiques régissant la SARL sont contenues aux articles 309 à 384
de l'acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales. La SARL est une structure
107
Ibid.
108
SNC, SCS, SARL, EURL, SA, SAU.
109
MERLE (P.), « Une grande nouveauté : L'introduction de la SAS dans l'espace OHADA », Droit et
patrimoine, 2014, p. 239
110
CAMARA (J.-E), op cit, p.24.

36
réglementée en matière d'entrée et de sortie au sein de la société 111 . La SARL est considérée
comme l'une des sociétés les plus répandues en Afrique, en raison de nombreux avantages
qu'elle offre.
C'est la société préférée des PME ivoiriennes, l'admission des apports en industrie,
l'absence de capital minimum constituent l'une des raisons principales de sa forte
attractivité112.
Les entrepreneurs en début d'activité sont à la recherche d'un modèle de gestion peu
contraignant, et mieux adapté à leurs besoins.
Les parts des associés de la SARL peuvent être considérées comme une garantie
suffisante pour les banquiers. Cette situation permet de renforcer la crédibilité des PME, dans
leur relation avec les investisseurs locaux et étrangers. Cette structure connaît un
développement considérable car elle est adaptée aux réalités des PME ivoiriennes.
De plus, il existe des mesures inclusives spécifiques.

PARAGRAPHE 2 : LES MESURES INCLUSIVES SPÉCIFIQUES

Les mesures inclusives spécifiques impliquent les mesures d’accès au crédit à des taux
réduit (A) ainsi qu’une incitation à l’adhésion des CGA.

A. Les mesures d’accès aux crédits à des taux réduit

Le financement externe est une solution à laquelle les PME recourent lorsque les fonds
mis en réserve ne suffisent pas à financer des projets d'investissement113.
La question de l'accès au crédit des PME est fréquemment reprise comme une difficulté
spécifique qui peine le créateur d'entreprise.
La banque est un partenaire nécessaire pour l'entreprise. Elle intervient à tous les
moments clés, depuis la création jusqu'au financement des investissements importants, en

111
Lorsque l'autorisation des trois quarts du capital social n'est pas obtenue, l'acte uniforme relatif au droit des
sociétés commerciales et du groupement d'intérêt économique prévoit que la cession des parts se fera à un prix
fixé par un expert. Cette vente se fera par les soins de la société ou leur rachat par cette dernière avec une
diminution de leur capital.
112
CAMARA (J.-E), op cit.
113
BAALI ( A.), Le financement bancaire des petites et moyennes entreprises,
www.memoireonline.com, consulté le 07 Septembre 2024 à 14H43.

37
passant par les facilités de trésorerie ou l'accompagnement de programmes de développement
à l'exploitation114.
Avant de financer un projet d'investissement, les banques exigent une étude de la
rentabilité du projet et du niveau d'endettement de l'entreprise. L'existante de fonds propres
suffisants conditionne l'octroi d'un prêt, et les conditions dans lesquelles il est accordé.
Le crédit aux PME est une opération d'investissement à risques contre les quels la
banque doit prendre des précautions pour s'en prémunir les méthodes d'analyse de risque
utilisées par des banques sont toutes souvent rigides et reposent sur des informations
standardisées tels que des grilles de « scoring » devant permettre de probabiliser les risques115.
Son accord est déterminé par une relation partenariale susceptible de résoudre le
problème d'opacité informationnelle qui le caractérise. Cette manière d'agir facilite la collecte
des informations propres à la configuration de l'entreprise, nécessaire pour la prise de décision
bancaire.
Dans cette négociation commerciale, la position de la PME n'est pas toujours
favorable. Les contraintes de financement sont plus grandes pour les entreprises de petites
taille. En raison de leur taille et de leur historique limité, les petites entreprises sont perçues
comme des investissements à risque plus élevé par les banques et les investisseurs.
Cela se traduit par des conditions de prêt plus strictes, des taux d'intérêt plus élevés, et
parfois même un accès limité aux sources de financement traditionnelles.
En outre, le manque de garanties solides ou d’actifs tangibles rend difficile la
négociation de financements suffisants pour répondre à leurs besoins en capital de travail ou à
des projets d'expansion. 116.
En théorie, cette inefficacité de marché se manifeste lorsque les banques ne
parviennent pas à saisir les caractéristiques de leurs clients et à évaluer les risques associés.
En conséquence, l'accès au crédit pour les PME peut se réduire en raison de ces imperfections
du marché.
Pour atténuer ces effets et faciliter l'accès à des prêts bancaires à moindre coût, l'État
intervient. Les mesures étatiques incitent les banques à réserver des ressources spécifiques
pour le financement ou à offrir des conditions de crédit plus avantageuses que celles
disponibles sur le marché.

114
Ibid.
115
BAALI ( A.), op cit.
116
BAALI ( A.), op cit.

38
De plus, l'État peut réduire le risque pris en charge par les banques en cas de prêts à
des entreprises à risque, en absorbant une partie des pertes engendrées en cas de défaut de
paiement.
En outre, une autre mesure spécifique peut être mise en œuvre à travers l’adhésion des
PME aux CGA.

B. L’incitation à l’adhésion des CGA

Les CGA sont institué par Décret N° 2002-146 du 11 mars 2002 abrogeant le Décret

99-51 du 20 janvier 1999. Ce Décret constitue une application de l’Annexe fiscale à la loi N°
2001-388 du 14 juin 2001, portant loi des finances pour l’année 2001 qui accorde des
avantages aux adhérents des CGA.
Les CGA sont des sociétés d’encadrement des Petites et Moyennes Entreprises
éligibles à la Taxe d’Etat de l’Entreprenant et au Régime des Micro entreprises 117. Ils ont
pour missions, d’apporter à leurs adhérents, sous la supervision et la responsabilité technique
de l’associé ou de l’actionnaire du CGA membre de l’Ordre des Expert Comptables, une
assistance en matière de gestion et de formation dans le domaine financier, comptable,
juridique et fiscal.
Les CGA instaurent au sein des PME un climat de confiance au plan des compétences
professionnelles et des garanties de probité, il est exigé que les professionnels de la
comptabilité notamment les experts comptables et les comptables agrées inscrits au tableau de
l'ordre fassent obligatoirement partis des membres fondateurs du CGA118.
Le fait que le gouvernement exige que les professionnels de la comptabilité fassent
partir des membres fondateurs, atteste de la crédibilité et du professionnalisme au sein des
CGA. Aussi, ces professionnels de la comptabilité avec leurs différentes expériences acquises
lors de leurs diverses activités pourront guider les CGA dans l'exercice de leurs activités et
perfectionner leurs différentes missions119.

117
cf Art 33 de l’Annexe Fiscale à la loi des finances pour la gestion 2021.
118
DIARRASSOUBA (S.M), L'assistance comptable d'une entreprise dans un centre de gestion agréé( CGA ):
cas de l'entreprise Kouadio kan Julien, www.memoireonline.com/11/13/7843/m_L-assistance-comptable-d-une-
entreprise-dans-un-centre-de-gestion-agree-CGA--cas-de-l-entrepris18, consulté le 07 Septembre 2024 à 15H04.
119
Ibid.

39
Parlant des CGA, dans le but de promouvoir leur création, une exonération des droits
d'enregistrement est faite à la création, ainsi qu'une exonération de l'impôt BIC et patente qui
se fait pendant trois(3) ans.
Par ailleurs, pour un meilleur suivi des CGA, une convention est obligatoirement
conclue avec la direction Générale des Impôts en vue de leur apporter une assistance
technique.
A cette fin, un ou plusieurs agents seront désignés avec pour mission de participer aux
réunions d'informations organisées par le CGA et de répondre aux questions qui lui seront
posées sur la législation fiscale.
Cet instrument se veut un système fiscal pro-entrepreneurial spécifique, qui permette aux
micro-entreprises et aux Petites et moyennes de bénéficier d’avantages fiscaux aux fins
d’impulser leur croissance. En offrant un cadre spécifique, les CGA permettent à ces
entreprises de bénéficier d'avantages fiscaux tels que des exonérations de certaines taxes et
des facilités de déclaration. Cela allège la charge fiscale et administrative qui pèse sur ces
structures, leur permettant de concentrer davantage de ressources sur leur activité principale,
que ce soit l'innovation, le développement de nouveaux produits ou l'amélioration de leur
service client. Grâce à cette approche, les CGA jouent un rôle clé dans la dynamisation du
tissu économique local.
De plus, les CGA encouragent une meilleure gestion des entreprises en proposant des
services d'accompagnement et de conseil, ce qui aide les micro-entreprises et PME à
optimiser leur fonctionnement. En leur offrant une visibilité sur leur situation financière et en
leur permettant d'adopter des pratiques de gestion efficaces, les CGA favorisent la pérennité et
la croissance de ces structures.
En fin de compte, cet environnement fiscal et d'accompagnement promeut une culture
entrepreneuriale dynamique, essentielle pour stimuler l'innovation et l'emploi, tout en
renforçant la compétitivité des petites entreprises face aux grands acteurs du marché 120.
Les entreprises, suivies par les CGA bénéficient de mesures d’exonération fiscale,
notamment un abattement de 50% du BIC (Bénéfices industriels et commerciaux) pendant
trois ans pour les contribuables relevant du régime du réel simplifié. Cet abattement est
ramené à 20% dès la 4ème année121.

120
DIARRASSOUBA (S.M), op cit.
121
Ibid.

40
Les TPE et les PME bénéficient également d’un abattement de 50% sur la cotisation
annuelle pour les contribuables relevant du régime de l’Impôt Synthétique avec la possibilité
d’accès aux crédits bancaires et d’être éligibles au Fonds national de solidarité.

SECONDE PARTIE : LA MISE EN PLACE D’UN STATUT DES PME GAGE


INSUFFISANT D’ACCÈS AU FINANCEMENT

Reconnaître la place des PME en tant qu'entreprise particulière nécessitant des règles
spécifiques et adaptées à leur réalité est fondamental et constitue une piste qu'il faudrait
explorer plus en profondeur.

41
Un recadrage au niveau du concept est essentiel pour pouvoir ensuite envisager la
reconnaissance d'un droit spécifique des PME avec les caractéristiques avantageuses de la
firme entrepreneuriale. Actuellement, les PME sont souvent perçues à travers le prisme des
grandes entreprises, ce qui peut conduire à une homogénéisation de la réglementation et des
politiques fiscales. En réévaluant les caractéristiques propres aux PME, comme leur
flexibilité, leur capacité d'innovation et leur ancrage local, il devient possible de construire un
cadre qui reconnaît leurs besoins spécifiques.
Ce recadrage permettrait de mettre en avant les défis uniques auxquels ces entreprises
font face, tout en soulignant leur contribution significative à la création d'emplois et à la
croissance économique.
Après, analyse, on se rend compte que l'encadrement juridique ivoirien des PME a été
mis en place pour en tirer des avantages fiscaux et sociaux comme on peut l'apercevoir avec le
statut de l'entreprenant qui en apparence avait été fait pour aider les PME à entrer dans un
certain formalisme mais qui au final est juste un moyen de répondre aux impôts.
Toutefois, le statut juridique des PME n’étant pas encore précisé, il est de plus en plus
difficile pour ces dernières d’accéder au financement. Ainsi, le manque de précision du statut
juridique entraine la persistance des entraves au financement des PME (Chapitre 1) ainsi que
les mesures d’amélioration de l’accès des PME au financement (Chapitre 2).

CHAPITRE 1 : LA PERSISTANCE DES ENTRAVES AUX FINANCEMENTS DES


PME

Les PME constituent un vecteur incontestable de croissance économique. Malgré leur


poids dans la richesse nationale des différents pays, les PME en Afrique ont encore un accès
très limité au marché des financements. Selon une récente analyse de la Banque Mondiale, les
difficultés d’accès aux financements sont le premier obstacle au développement des PME en
Afrique.

42
De nombreuses activités de PME sont lancées sans définition réelle d’une vision
stratégique claire. Elles avancent dans le flou sans maîtrise, ni visibilité de leurs activités. En
somme, un fonctionnement de type « au petit bonheur, la chance ». Cette situation n’est pas
favorable à l’accès aux capitaux. En effet, l’activité bancaire est friande de modèle sûr bien
élaboré qui lui permette de mitiger ses risques.
Les PME n’inspirent donc pas généralement confiance aux investisseurs. Ainsi, il
existe deux sortes d’entraves. Il s’agit notamment des entraves externes (Section 1) et des
entraves externes (Section 2).

SECTION 1 : LES ENTRAVES EXTERNE AUX FINANCEMENTS DES PME

Les Petites et Moyennes Entreprises (PME) jouent un rôle crucial dans le


développement économique des pays, notamment en termes de création d'emplois et de
dynamisation du tissu industriel. Cependant, leur accès aux financements reste un défi majeur,
souvent limité par des facteurs externes qui freinent leur croissance.
Ces obstacles, liés à l'environnement économique mondial, à la rigueur des institutions
financières, ou encore à la volatilité des marchés internationaux, rendent difficile l'obtention
des ressources nécessaires à leur développement. L'analyse de ces entraves externes permet de
mieux comprendre les dynamiques qui entourent le financement des PME.
Il s’agit notamment de l’inflation persistance (Paragraphe 1) et de la réticence des
institutions financières aux financements des PME (Paragraphe 2).

PARAGRAPHE 1 : L’INFLATION PERISTANTE

L’inflation s’observe par la faiblesse institutionnelle (A) ainsi que la rareté des
investissements (B).

A. La faiblesse institutionnelle

43
Ces deux dernières décennies, l’argument le plus souvent avancé pour expliquer les
contraintes du financement des entreprises est celui de faiblesse institutionnelle généralisée en
Afrique122 . En effet, plusieurs analystes considèrent que les problèmes de financement des
entreprises dans ce continent trouvent leur origine dans la faiblesse des systèmes financiers et
des institutions légales et demandent leur renforcement123.
Cette faiblesse compliquerait l’accès aux ressources financières externes. Le fait de
vouloir instituer des normes comptables communes par l’OHADA et de promouvoir les
systèmes d’information sur le crédit, peut être interprété comme une reconnaissance que la
faiblesse des institutions est l’une des causes importantes des contraintes financières des
PME124.
Parmi les faiblesses institutionnelles susceptibles d’entraver particulièrement l’accès
des PME au financement, on peut mentionner l’opacité en matière de comptabilité des
entreprises et de publication des états financiers , et l’inadaptation des services connexes à la
gestion du risque de crédit125.
Ces faiblesses, qui peuvent conduire à de graves problèmes d’information sur le crédit,
sont renforcées par les PME.opérant en afrique subsaharienne sont plus petites, pauvres et
fonctionnent dans un environnement où le niveau d’informalité est plus élevé. Le fait qu’elles
soient généralement plus petites et disposent de peu de capitaux les empêchent souvent
d’avoir des états financiers acceptables pour les prêteurs, de disposer d’actifs pouvant servir
de collatéral, et de figurer dans les registres de propriété.
De plus, le fait qu’elles fonctionnent dans un environnement où le niveau d’informalité
est plus élevé tend à réduire la confiance des prêteurs dans les renseignements individuels
fournis par les entreprises et dans la valeur des engagements pris par celles-ci.
Dans un tel environnement, les asymétries de l’information inhérentes peuvent être
difficiles à surmonter, car il en résulte des coûts de transaction élevés pour les institutions
financières et les PME, une incapacité pour les banques à gérer les risques de crédit, et des
préjugés envers le segment du marché formé par ce type d’entreprises126.

122
FAURÉ, (Y.-A.) , « Le monde des entreprises en Côte-d’Ivoire, sources statistiques et données de
structure », UREFIAUPELF, Notes de recherche du Réseau entrepreneuriat, no 89-1.
123
Ibid.
124
ZARROUR (A.), La problématique du financement des PME/ PMI en Côte d'Ivoire,
www.memoireonline.com/11/12/6449/m_La-problematique-du-financement-des-PME-PMI-en-Cte-dIvoire
consulté le 09 Septembre 2024 à 17H59.
125
Ibid.
126
ZARROUR (A.), op cit.

44
Une telle situation rend les prêteurs méfiants et les découragent à investir dans la
recherche d’informations rares et coûteuses, ou les incite tout simplement à cesser de viser les
PME.
Cette faiblesse entraine une rareté des investissements.

B. La rareté des investissements

Cette rareté des investissements s’expliquent par la prépondérance du secteur informel


dans le domaine des PME. Dans de nombreux pays, une proportion significative des PME
opère en dehors des cadres réglementaires, ce qui les rend moins visibles pour les
investisseurs.
Cette informalité entraîne souvent un manque de transparence, des difficultés à
accéder au crédit et une incapacité à se conformer aux exigences fiscales, ce qui limite leur
attractivité aux yeux des bailleurs de fonds. Par conséquent, les investisseurs hésitent à
s'engager dans un secteur où les risques sont perçus comme plus élevés en raison de
l'instabilité et de l'incertitude qui y prévalent.
De manière générale, le secteur informel est perçu comme l’ensemble des activités à
petite échelle, génératrices de faibles revenus qui sont menées hors du cadre réglementaire
officiel et qui utilisent ordinairement peu de capitaux, de technologie, de compétences et
offrant un emploi instable127.
On mettra alors l’accent sur divers critères se rapportant notamment à la taille des
unités de production informelles, à la faiblesse des capitaux qu’on y affecte et des revenus
qu’on en tire, à leur mode de gestion et à leur absence d’enregistrement.
En ce qui concerne la taille et les revenus, il est reconnu que la majorité des entreprises
qui relèvent du secteur informel sont de très petite taille et pratiquent des activités de
subsistance128. Au sujet de leur mode de gestion, il a été remarqué que la plupart des activités
du secteur informel ne sont pas structurées ou ont une organisation qui n’obéit pas aux règles
habituelles issues de la loi ou des usages.
Quant à l’enregistrement, il est admis que les activités qui relèvent du secteur informel
sont celles qui n’ont pas officiellement été enregistrées conformément aux exigences légales.

127
Sur cette définition du Bureau International du Travail (BIT) en 2011, voir CHALUS-SAUVANNET (M.-C.)
et F. NOGUERA (F.), « Étude empirique au sein d’une entreprise subsaharienne », in Revue française de
gestion, n° 204 (23 juillet 2010), vol. n° 5, p. 18.
128
KOUMBA. (E.M.), «Les enjeux: enjeux juridiques et économiques », in Revue de l’ERSUMA, (juin 2012), n°
1, p. 160.

45
Cela inclut un large éventail d'activités, allant des petits commerces et artisans aux
prestataires de services.
L'absence d'enregistrement empêche ces entreprises de bénéficier des droits et
protections qui leur seraient offerts par la législation, tels que l'accès à des financements
formels, la protection des travailleurs et la possibilité de participer à des marchés publics. De
ce fait, ces entreprises évoluent dans un environnement incertain, où elles sont vulnérables
aux risques de sanctions ou d'interventions arbitraires.
Le professeur MUBAKE dit qu’il s’agit d’activités « …qui échappent aux circuits
officiels ou qui ne sont pas saisies par les statistiques officielles » et il les qualifiait
d’économie souterraine »129. Cela signifie qu'elles ne sont pas comptabilisées dans les
indicateurs économiques classiques, ce qui peut fausser la compréhension de la santé
économique d'un pays et limiter l'accès de ces entreprises à des ressources essentielles telles
que le crédit, la protection sociale ou les programmes d'accompagnement.
Cette situation engendre des défis tant pour les entrepreneurs eux-mêmes que pour les
décideurs cherchant à promouvoir une croissance inclusive et durable.
S’agissant des PME, il faut noter que le secteur informel exerce un impact assez profond sur
la productivité des PME ivoiriennes, et cet impact revêt une double casquette en ce sens qu'il
peut être à la fois positif et négatif.
De prime abord, pour ce qui concerne l’impact négatif il est important d'évoquer le
manque d'accès aux financements formels qui se crée. En effet , Les PME informelles ont
souvent du mal à accéder aux financements aux modes externes de financement et aux
investissements en raison de l'absence de comptes bancaires vérifiables, de bilans financiers
structurés et de garanties pouvant témoigner du flux financier qui se déroule en leur sein ; or
ces éléments sont indéniables pour faciliter l’accroissement de leurs capacités
d'investissement, de croissance et d'innovation, ce qui impacte négativement leur productivité.
Cela augmente la réticence des institutions financières.

PARAGRAPHE 2 : LA RÉTICENCE DES INSTITUTIONS FINANCIÈRES AUX


FINANCEMENTS DES PME

On observe une réticence des institutions financières face au financement des PME.
Cette réticence s’explique par différentes causes (A). De plus, cette réticence a différentes
conséquences quant à l’accès au financement des PME (B).
129
Ibid, p.161.

46
A. Les causes de la réticence

Vu sa taille, son mode du management et les moyens dont elle dispose, la PME
n’arrive pas à dégager une capacité d’autofinancement, elle n’arrive pas non plus à accéder
commodément au financement bancaire. En effet, il s’est révélé qu’à cause de la dégradation
des perspectives économiques générales et du renchérissement des coûts des ressources, les
banques ont procédé au durcissement des conditions d’octroi de crédits aux PME.
La réticence des banques à octroyer du crédit aux PME se justifie principalement la
forte asymétrie d’information entre les firmes et les établissements bancaires. Les causes de
ces asymétries informationnelles et du rationnement du crédit sont diverses.
D’abord, le niveau élevé des asymétries d’information peut être lié à l’absence de
normes comptables dans certains contextes ou le niveau excessif des normes comptables et
financières comme dans le cas des normes OHADA130.
De plus, il n’existe pas suffisamment de cabinets comptables crédibles et facilement
accessibles pour les PME en vue de certifier la qualité des informations qu’elles transmettent
aux institutions financières131. Cela limite les possibilités de prêt par les banques sur la seule
base des états financiers ou du scoring de crédit des petites entreprises.
Ensuite, dans la plupart des PME africaines, il est souvent difficile de dissocier les
actifs de l’entreprise du patrimoine personnel du propriétaire rendant ainsi plus difficile
l’appréciation du niveau de solvabilité et du risque de crédit par les banquiers132.
Certaines PME tiennent à diffuser le moins d’information possible, tenant par
conséquent plusieurs comptabilités dans le but d’éviter l’impôt ou accéder au financement 133.
Aussi, il existe rarement dans les pays d’Afrique Sub-saharienne des centrales de risque ou
des centrales pour les incidents de paiements pouvant aider les banques à connaitre le profil
de leurs futurs emprunteurs134.
Enfin, en présence de ces asymétries d’information et l’inefficacité des canaux
traditionnels de due diligence bancaire, la réputation du promoteur et ses relations

130
DOSSO (I.), Développement des entreprises en Afrique subsaharienne face aux contraintes d’environnement,
thèse en Economies et finances, Université Clermont Auvergne, 2017-2020, p.14.
131
Ibid.
132
BENTABET (E.), Très petites, petites et moyennes entreprises : entre tradition et innovation, Notes emploi et
formation 37, Octobre 2008, p. 10.
133
Ibid.
134
DOSSO (I.), op cit.

47
interpersonnelles avec les banques sont tout autant importants que les états financiers de
l’entreprise135.
En outre, le dépôt de garantie qui est censée réduire le risque encouru par le créancier
n’est pas à la portée de la plupart des PME.
Enfin, le niveau de développement des marchés de capitaux et les marchés
relativement petits compliquent les opportunités de sortie pour les apporteurs de capitaux. Il
est parfois difficile pour les investisseurs de faire face aux risques de détournement de
dividendes en raison de la frilosité des organes de contrôle et la faiblesse du cadre légal.
En outre, les retards de paiements de l’Etat à destination des PME qui exécutent des
marchés publics freinent significativement la croissance de ces entreprises et accroit la
réticence des investisseurs vis-à-vis de cette typologie de firmes.
Toutes ces causes ont différentes conséquences sur l’accès au financement des PME.

B. Les conséquences de la réticence

La réticence des institutions financières se manifeste avec un taux de crédit élevé, dont
le but est de couvrir le risque probable encouru, inadapté aux spécificités de la PME et à sa
capacité financière et mène par conséquent à l’exclusion de ce type d’entreprise 136.
Contrairement à la sélection adverse, le problème de l’aléa moral se manifeste après la
signature des contrats entre la PME et les institutions financières intermédiaires à cause d’une
mauvaise fois du dirigeant de la PME qui prend plus de risque, mettant en péril, alors, son
entreprise ainsi que sa relation avec l’institution financière 137. L’ensemble de ces contraintes a
pour résultat l’exclusion des PME du champ d’activité des institutions financières en les
jugeant trop risquées.
Le rationnement des crédits peut se manifester pour les PME quand la demande des
crédits est supérieure à l’offre qu’il y a sur le marché. Dans ce cas les PME sont obligées de
s’aligner aux critères imposés par les établissements de crédit notamment le cout élevé du
financement ou dans les pires des cas, n’obtiennent pas une réponse favorable à leur demande,
donc le crédit est carrément rejeté 138. En effet, le problème du rationnement du crédit est lié
fortement à ce type d’entreprise à cause de sa structure et l’opacité informationnelle qui la
caractérise.
135
Ibid.
136
CAMARA (E-B), op cit, p.23.
137
Ibid.
138
GILLES (P.), Incertitude, risque et asymétrie d'information sur les marchés financiers, Revue française
d'économie, volume 7, n°2.

48
Par ailleurs, le très faible niveau de contribution financière par rapport au financement
demandé à la banque fait que celle-ci a tendance à surestimer le risque et à sous-estimer la
rentabilité du projet.
En réalité, très souvent, le petit entrepreneur qui réussit à obtenir un crédit auprès de sa
banque ne fait parfois que compromettre la rentabilité de son projet par un coût excessif du
crédit et du contrôle de son entreprise, par une importance des garanties qu'il doit céder à la
banque compte tenu du fait que la PME est considérée comme un secteur à haut risque139.
Néanmoins, l’expérience a fait que les banques perçoivent les PME comme des
entreprises sujettes à l’échec. Malheureusement, la plupart des banques ne disposent pas d'un
processus de financement adapté aux spécificités de la PME ou de produits capables de
répondre à leurs besoins de financement 140. De plus, ils ne disposent pas de personnel qualifié
pour ce type d’entreprise
Ces observations débouchent sur une autre conséquence notamment la recherche de
solutions alternatives de financement notamment le capital-risque. Les observations récentes
sur les difficultés d'accès au financement traditionnel poussent de nombreuses entreprises, en
particulier les startups et les PME, à explorer des solutions alternatives.
Le capital-risque émerge comme une réponse privilégiée, offrant non seulement des
ressources financières, mais également un accompagnement stratégique et un réseau de
contacts précieux. Cette forme de financement permet aux entrepreneurs de bénéficier d'une
flexibilité accrue et d'une opportunité de se concentrer sur l'innovation, sans les contraintes
souvent imposées par les banques et autres institutions financières141.
En outre, le capital-risque favorise un écosystème dynamique où les idées novatrices
peuvent prospérer. Les investisseurs en capital-risque, attirés par le potentiel de rendement
élevé, sont souvent prêts à prendre des risques calculés, ce qui stimule la créativité et
encourage les projets audacieux. Cette tendance ne se limite pas seulement à la technologie;
elle s'étend à divers secteurs, contribuant ainsi à la diversification de l'économie.
Le capital risque est un mode de financement pour des sociétés non cotées, à risque
élevé et à fort potentiel de croissance.
Les risques élevés auxquels font face les investisseurs seront compensés par des
rendements exceptionnels. Cette pratique constitue une alternative au financement bancaire
classique. C’est un apport en fonds propres sur un horizon à moyen et long terme.

139
Ibid.
140
CAMARA (E-B), op cit, p.20.
141
CAMARA (E-B), op cit, p.21.

49
Considéré comme une activité d’intermédiation financière à vocation
d’investissement, le capital risque est une source d’incitation à l’innovation et au
développement technologique qui permet à l’économie mondiale d’atteindre son plein
potentiel.
Le capital risque est un moyen de financement destiné aux sociétés non cotées en
bourse et qui trouvent du mal à se procurer du financement malgré leurs forts potentiels de
croissance pour cause du risque élevé 142. En effet, il consiste à acquérir des participations
minoritaires dans le capital d’une entreprise au cours de ses premières années d’existence ou
même à sa naissance.
Outre les entraves externes, il existe aussi des entraves externes empêchant le
financement des PME.

SECTION 2 : LES ENTRAVES INTERNES AUX FINANCEMENTS DES PME

Naviguer dans le monde du financement peut s'avérer complexe pour les petites et
moyennes entreprises (PME). Au-delà des défis externes, elles doivent faire face à des
entraves internes qui compliquent leurs démarches financières.
Ainsi, apparait-il nécessaire se pencher sur les principaux obstacles internes que
rencontrent ces entreprises dans leur quête de financement. Il s’agit notamment de la
mauvaise gestion des PME (Paragraphe 1) et l’absence de culture digitale.

PARAGRAPHE 1 : LA MAUVAISE GESTION DES PME

La mauvaise gestion des PME consiste notamment en un manque de visibilité des


PME (A) et une difficulté de sécurisation des fonds (B).

A. La mauvaise gestion

Un défi majeur auquel sont confrontées les entreprises de différentes régions du


monde est la mauvaise gestion. Cela s’explique par le fait que la plupart des exploitants de
PME ou leurs dirigeants manquent de compétences en matière de gestion143.

142
Ibid.
143
GILLES (P.), op cit.

50
Comme de nombreux propriétaires d’entreprise n’ont pas la formation et l’expérience
nécessaires pour exploiter leur entreprise, leur style de gestion est essentiellement fondé sur
des essais et des erreurs et est axé sur le rendement et les gains à court terme, et peu
d’attention est accordée à la planification stratégique144.
Il est à noter que certains entrepreneurs ont des idées réalisables et sont compétents
dans leurs domaines spécifiques mais n’ont pas de compétences en gestion ou de
connaissances sur la façon de gérer une entreprise145.
La rareté des gestionnaires compétents demeure un sérieux obstacle au succès des
PME et exige une attention particulière si ces entreprises veulent survivre. Les PME, par
nature, disposent de ressources limitées, ce qui les rend plus vulnérables aux décisions
stratégiques mal informées.
Une stratégie de gestion efficace peut faire la différence en termes de planification,
d'optimisation des opérations et de gestion des ressources humaines, mais le manque de
professionnels qualifiés peut conduire à des erreurs coûteuses et à une mauvaise allocation des
ressources, compromettant ainsi la pérennité de l’entreprise.
De plus, cette pénurie de gestionnaires compétents se traduit souvent par une
incapacité à innover et à s’adapter aux évolutions du marché. Les PME, qui doivent rivaliser
avec de plus grandes entreprises souvent mieux dotées en termes de savoir-faire et de capital,
risquent de stagner si elles ne peuvent pas mettre en œuvre des stratégies adaptées et
réactives.
Les compétences en gestion sont cruciales pour identifier des opportunités de
croissance, développer de nouveaux produits ou services et établir des relations solides avec
les clients et partenaires. Sans une équipe de gestion compétente, les PME peuvent facilement
être dépassées par des concurrents qui disposent des connaissances et des compétences
nécessaires pour s’adapter aux changements du marché.
En Afrique subsaharienne, les caractéristiques des propriétaires de petites et moyennes
entreprises ne peuvent pas être facilement séparées de leur activité. En effet, la plupart des
PME sont principalement constituées d’entreprises individuelles et de sociétés de personnes,
où la propriété est indissociable du contrôle.
Même dans le cas des sociétés à responsabilité limitée où il existe une entité juridique
distincte, la propriété peut rarement être séparée du contrôle. Plusieurs études soulignent que
plusieurs éléments de la gestion sont responsables des échecs. Ces éléments comprennent

144
CAMARA (E-B), op cit.
145
Ibid.

51
l’incapacité des PME à gérer notamment les finances, les lacunes en matière de connaissances
comptables, la gestion du crédit, la gestion des stocks, la gestion des flux de trésorerie, la
gestion du marketing et la gestion des ressources humain.
Selon King and Mcgrath, une bonne éducation et une bonne formation permettent aux
dirigeants de PME de réussir dans leurs entreprises 146. Des compétences et une formation
spécifique en matière de gestion et de technologie de l’information sont essentielles pour une
bonne pratique commerciale.
Une bonne gestion englobe la planification, l’organisation, la direction et le contrôle,
des fonctions qui sont essentielles au bon fonctionnement, à la survie, à la durabilité et à la
croissance des PME147.
Le processus de gestion ne sera pas non plus complet si un personnel compétent et
qualifié n’est pas mis en place.
On note également des difficultés de sécurisation des fonds.

B. Les difficultés de sécurisation des fonds

La difficulté de sécurisation réside dans l’absence de tenue d’une comptabilité par les
PME. Cela limite fortement leur capacité d’accès à des financements en raison de l’obligation
faite par le législateur communautaire.
D’entrée de jeu, l’entrepreneur qui choisit d’endosser le statut d’entreprenant doit
savoir que tenir une comptabilité est obligatoire. A l’égard des opérateurs du secteur informel
pour, qui tenir une comptabilité était facultatif, et vis-à-vis de ceux qui en tenaient une de
manière sporadique et désorganisée, ce ne sera plus une option mais une obligation à laquelle
ils devront se plier conformément à ce qui est prévu par la loi.
La loi communautaire oblige toute entreprise à tenir une comptabilité. A l’article 1er
de l’Acte uniforme relatif au Droit comptable et à l’information financière, il est dit que «
Toute entreprise (…) doit mettre en place une comptabilité destinée à l’information externe
comme à son propre usage ».
L’article 2 du même acte uniforme poursuit en ces termes : « Sont astreintes à la mise
en place d'une comptabilité, dite comptabilité financière, les entités soumises aux dispositions
de l'Acte uniforme portant sur le droit commercial général … ».

146
PAILLUSSEAU (J.), « L'acte uniforme sur le droit des sociétés», Ohada D-04-17, pp. 1-6.
147
Ibid.

52
Parmi les entités soumises aux dispositions de l’AUDCG figurent les entreprises
individuelles créées par des entreprenants. La tenue d’une comptabilité est donc une
obligation pour ces derniers. Il ne s’agit pas d’une formalité facultative qui dépend du bon
vouloir de l’entrepreneur, aussi petit soit-il.
Il faut cependant préciser que les exigences ne sont pas les mêmes pour toutes les
entreprises. Chaque entité économique sera soumise à un système précis de comptabilité en
fonction de sa taille148.
D’après l’article 13 de l’AUDCIF, les très petites entreprises aux rangs desquelles
figurent les entreprenants sont censées être assujetties au Système minimal de trésorerie . Il
s’agit d’un système de comptabilité simplifié et bien qu’il soit allégé, le fait de tenir une
comptabilité peut s’avérer contraignant pour de très petits entrepreneurs issus du secteur
informel. Contrairement à la liberté dont ils jouissaient dans le secteur informel, le choix ne
leur est plus laissé s’ils entendent se régulariser. En effet, eu égard à la petite taille de leur
activité, beaucoup d’entrepreneurs ne trouvent pas nécessaire de tenir une comptabilité 149.
D’autres encore n’en tiennent pas une, tout simplement parce qu’ils ne savent ni lire ni
écrire. Pour une troisième catégorie, l’absence de tenue d’une comptabilité est simplement
due à la négligence. Elle est d’abord utile à l’entrepreneur dans la gestion quotidienne de son
entreprise. Elle lui permet, par exemple, de connaître l’état de son actif et son passif.
Une bonne comptabilité permet une gestion financière claire et précise, offrant aux
dirigeants une vision d'ensemble de la santé économique de l'entreprise. En enregistrant
systématiquement les revenus et les dépenses, les PME peuvent mieux comprendre leurs flux
de trésorerie, identifier les domaines rentables et détecter les problèmes financiers avant qu'ils
ne deviennent critiques.
Cette visibilité est cruciale pour prendre des décisions éclairées concernant les
investissements, le développement et la stratégie à long terme.
De plus, une comptabilité bien tenue est indispensable pour se conformer aux obligations
légales et fiscales. Les PME doivent respecter diverses réglementations en matière de
déclaration et de paiement des impôts, et une comptabilité solide facilite cette conformité. En
cas d'audit fiscal ou de contrôle, une documentation comptable claire permet de justifier les
transactions et de réduire le risque de sanctions. En outre, une comptabilité organisée peut
également renforcer la crédibilité de l'entreprise auprès des partenaires, des investisseurs et
des établissements financiers

148
ONGONO, op cit, p.195.
149
Ibid.

53
PARAGRAPHE 2 : L’ABSENCE DE CULTURE DIGITALE

L’absence de culture digitale est due notamment à la faible maitrise de l’outil


numérique (A) et au manque de personnel qualifié dans ce domaine (B).

A. La faible maitrise de l’outil numérique

Il existe différents obstacles en termes de stratégie numérique pour les PME.


Premièrement, la déficience en ressources financières pour l’investissement numérique
constitue une difficulté majeure pour les PME150.
Les PME, souvent soumises à des contraintes budgétaires strictes, peinent à allouer les
fonds nécessaires pour intégrer des solutions numériques telles que des logiciels de gestion,
des plateformes de commerce électronique ou des outils de marketing digital. Cette situation
les place dans une position vulnérable, les empêchant de capitaliser sur les opportunités
offertes par la transformation numérique.
De plus, l'absence d'investissements numériques peut également avoir des
répercussions sur la productivité et l'efficacité opérationnelle des PME. Sans accès aux
technologies appropriées, ces entreprises peuvent se retrouver limitées dans leur capacité à
automatiser des processus, à analyser des données ou à offrir une expérience client améliorée.
Cela peut engendrer des coûts d'exploitation plus élevés et une incapacité à s'adapter aux
exigences du marché.
De plus, un retour sur investissement immédiat est une condition distinctive de
prospérité pour les PME, mais qui est difficile à mesurer à l’avance dans le cas des
technologies numériques.
Deuxièmement, une stratégie numérique est risquée pour les PME, car les
investissements technologiques impactent en profondeur la structure organisationnelle et
requièrent une maturité de l’infrastructure pour adopter les technologies numériques. 151
La transformation numérique peut être une tâche difficile à l’organisation interne des
PME. Les auteurs soulignent le manque de clarté des processus opérationnels, d’outils et de
ressources pratiques pour la transformation152. En effet, la mise en œuvre de la transformation
150
MARINE (L.), LE DAIN (M-A.), BENHAYOUN-SADAFIYINE (L.), MATTHEWS (J.), Obstacles et
opportunités de la servicisation numérique des PME, www.hal.science/hal-03251078/document, consulté le 11
Septembre 2024 à 16H03.
151
MARINE (L.), LE DAIN (M-A.), BENHAYOUN-SADAFIYINE (L.), MATTHEWS (J.),
152
CAMARA (E-B), op cit, p.45.

54
numérique requière du temps. Lorsque la technologie est partiellement implémentée, une
période de transition est nécessaire pour normaliser les procédures.
Par ailleurs, il est souvent difficile pour les PME d’ajuster leur fonctionnement de
base, notamment l’allocation des ressources et l’offre finale en termes de taille des lots et de
personnalisation afin de faire face à la complexité des nouveaux produits et aux tendances de
production suite à l’intégration du numérique153.
Toutefois, il est coûteux pour les PME de développer une structure informatique plus
solide. Par ailleurs, l’écosystème des PME est également composé de structures
institutionnelles et gouvernementales qui jouent un rôle majeur dans l’adoption des nouvelles
technologies en régissant les droits d’auteurs et les préoccupations fiscales et juridictionnelles.
Ce cadre réglementaire pourrait être considéré comme un obstacle lorsqu’il n’est pas
favorable à la transformation numérique des PME.
En outre, certains soulignent le manque de clarté des processus opérationnels, d’outils
et de ressources pratiques pour la transformation154. En effet, la mise en œuvre de la
transformation numérique requière du temps. Lorsque la technologie est partiellement
implémentée, une période de transition est nécessaire pour normaliser les procédures.
Il est souvent difficile pour les PME d’ajuster leur fonctionnement de base, notamment
l’allocation des ressources et l’offre finale en termes de taille des lots et de personnalisation
afin de faire face à la complexité des nouveaux produits et aux tendances de production suite
à l’intégration du numérique155.
Outre ces raisons, le développement du numérique dans les PME est rendu compliqué
par le manque de personnel qualifié.

B. Le manque de personnel qualifié

Il est important de rappeler que la technologie numérique modifie non seulement la


stratégie et la structure de l’entreprise, mais affecte également les partenaires, les clients et
l’écosystème de la firme156. Il est nécessaire de relever ces défis managériaux pour développer
une offre plus orientée service.
Les entreprises ont besoin de capacités humaines particulières pour tirer profit des
avantages de la transformation numérique. La transformation numérique nécessite une

153
MARINE (L.), LE DAIN (M-A.), BENHAYOUN-SADAFIYINE (L.), MATTHEWS (J.), op cit.
154
Ibid.
155
MARINE (L.), LE DAIN (M-A.), BENHAYOUN-SADAFIYINE (L.), MATTHEWS (J.), op cit.
156

55
compréhension approfondie des nouvelles technologies, mais également des compétences en
gestion du changement, en créativité et en pensée critique.
Les employés doivent être en mesure d'adapter leurs processus de travail, de collaborer
efficacement avec des outils numériques et d'innover dans un environnement en constante
évolution.
Cela implique également une culture d'apprentissage continu, où les employés sont
encouragés à se former régulièrement et à explorer de nouvelles idées, ce qui est essentiel
pour tirer parti des opportunités offertes par le numérique.
Dans ce sens, le manque de compétences et de connaissances en matière de
technologies numériques constitue un obstacle majeur pour les PME 157. Ces technologies
nécessitent des compétences et un langage spécialisé, ainsi que l’organisation des équipes en
fonction de ces nouvelles compétences158.
Il est souvent difficile pour les employés des PME d’intégrer de nouvelles
compétences numériques à leurs compétences de base.
La direction peut rencontrer des difficultés pour une telle conduite du changement
notamment pour s’assurer que son personnel développe les bonnes aptitudes d’apprentissage
autour des technologies numériques et pour établir une culture numérique propice au
changement159.
De plus, a réticence des employés des PME au changement induit par le numérique
pourrait résulter de l’inflexibilité et la rigidité de leur état d’esprit. Par exemple, Hardwig et
al. ont constaté que les employés n’adhèrent souvent pas à l’auto-organisation ni à la charge
de travail supplémentaire et nécessaire induites par le numérique160.
Les auteurs ont également noté que, comme le numérique permet de travailler à partir
de n’importe quelle interface, les gens sont plus souvent invités à être disponibles à tout
moment161. Ceci peut entraîner des frontières floues entre le temps privé et le temps de
travail, ce qui constitue un frein non négligeable à l’adhésion des employés à la
transformation numérique dans les PME.
Dans une organisation cloisonnée, où les équipes fonctionnent en silos, l'échange
d'informations et de savoir-faire devient difficile, ce qui entrave le développement
157
Ibid.
158
Ibidem.
159
Voir à titre de droit comparé, BAUER (W.), HÄMMERLE, (M.), SCHLUND, (S.), VOCKE, (C.),
Transforming to a hyper-connected society and economy – towards an “ndustry 4.0”, Procedia Manufacturing,
(mettre en français) 2015, vol.3, p. 417-424
160
MARINE (L.), LE DAIN (M-A.), BENHAYOUN-SADAFIYINE (L.), MATTHEWS (J.), op cit.
161
MARINE (L.), LE DAIN (M-A.), BENHAYOUN-SADAFIYINE (L.), MATTHEWS (J.), op cit.

56
professionnel. Les employés, isolés dans leurs départements respectifs, ont peu d'opportunités
pour collaborer, apprendre les uns des autres ou participer à des formations transversales.
Cette situation limite non seulement leur capacité à acquérir de nouvelles
compétences, mais elle contribue également à un climat de stagnation, où l'innovation et la
créativité sont étouffées.
En outre, cette rigidité organisationnelle peut créer un cercle vicieux, où le manque de
formation entraîne une résistance au changement. Les employés, ne se sentant pas soutenus
dans leur développement, peuvent devenir moins motivés et moins enclins à s’adapter aux
évolutions du marché.
Il semble assez compliqué de faire évoluer l’organisation d’une structure hiérarchisée
vers une nouvelle structure flexible propice au développement du numérique.
Toutes ces raisons constituent des obstacles à l’accès au financement des PME
toutefois, des mesures d’amélioration existent.

CHAPITRE 2 : LES MESURES D’AMÉLIORATION DE L’ACCÈS AU


FINANCEMENT DES PME

Dans un environnement économique en constante évolution, les PME jouent un rôle


crucial dans la croissance et l'innovation. Cependant, l'accès au financement demeure un défi
majeur pour bon nombre d'entre elles. La capacité à mobiliser des ressources financières est
essentielle pour assurer leur développement, leur compétitivité et leur pérennité sur le marché.
Face à cette problématique, divers acteurs, qu'ils soient publics ou privés, cherchent à
mettre en œuvre des mesures concrètes visant à faciliter l'accès au financement pour les PME.
Ces initiatives visent non seulement à réduire les obstacles financiers, mais aussi à encourager
l'investissement et la création d'emplois au sein de ce secteur dynamique.
L'analyse des mesures d'amélioration de l'accès au financement des PME passe par le
recours aux modes alternatifs de financement (Section 1) et l’accroissement des chances de
financement (Section 2).

SECTION 1 : LE RECOURS AUX SOURCES ALTERNATIVES DE


FINANCEMENT

57
Dans un contexte économique marqué par des défis croissants, les entreprises
cherchent des solutions novatrices pour financer leur développement. Le recours aux sources
alternatives de financement s'impose alors comme une réponse pertinente aux limitations des
canaux traditionnels, tels que les banques.
L'exploration de ces sources alternatives revêt une importance particulière, tant pour
les entrepreneurs que pour les investisseurs. En ouvrant la voie à des modèles de financement
diversifiés, elles permettent de renforcer la résilience des entreprises face aux fluctuations
économiques et de soutenir l'innovation dans différents secteurs.
Il est donc essentiel d'examiner comment ces mécanismes se développent et quels
bénéfices ils peuvent apporter. Il s’agit notamment de la microfinance (Paragraphe 1) et du
crowfunding (Paragraphe 2).

PARAGRAPHE 1 : LA MICROFINANCE

La microfinance joue un rôle essentiel dans la croissance des PME. Elle présente à ce
titre de nombreux avantages (A) mais aussi certains inconvénients (B).

A. Les avantages de la microfinance

La microfinance, notamment le microcrédit, n’a cessé de se développer au point d’être


reconnu sur la scène internationale comme un outil majeur de lutte contre la pauvreté 162.
L’ancien Secrétaire Général des Nations Unies, Koffi Annan, déclarait à son propos que «
dans bien des pays, le microfinancement s’est révélé être une arme efficace contre la misère et
la faim.
Il permet d’améliorer réellement le sort des gens, surtout de ceux qui en ont le plus
besoin. Un prêt d’un montant modeste, un compte d’épargne, une façon abordable d’envoyer
sa paie à sa famille, ce sont autant de moyens qui peuvent faire une grosse différence dans la
vie d’une famille pauvre ou à revenu faible. Ceux qui ont accès au microfinancement peuvent
gagner plus, acquérir des biens et mieux se prémunir contre des pertes ou des revers
éventuels. Au lieu de ne penser qu’à survivre au jour le jour, ils peuvent commencer à faire
des projets d’avenir. Ils peuvent investir dans leur alimentation, leur logement, leur santé,

162
KAMAHA ( M.), L’efficacité du microcrédit dans les pays industrialisés le cas de la France, Thèse de
doctorat en Sciences Economique, 2014, p.2.

58
l’instruction de leurs enfants. Autrement dit, ils peuvent échapper au cercle vicieux de la
misère »163.
La microfinance est considérée comme une innovation sociale de premier plan car
permettant d’apporter une réponse concrète aux problèmes de pauvreté et d’exclusion, tant
sociale que bancaire164. L’exclusion bancaire peut se définir comme un « processus par lequel
une personne rencontre de telles difficultés bancaires d’accès ou d’usage qu’elle ne peut plus
mener une vie sociale normale ».
Malgré ce rôle économique et social reconnu au crédit bancaire, y avoir accès n’est pas
aisé pour tout le monde. Il existe en effet une catégorie de la population qui se retrouve exclue
de ce mode de financement en raison de ses caractéristiques socio-économiques considérées
comme risquées aux yeux des établissements de crédit.
Il s’agit par exemple des micro-entrepreneurs en mal de financement qui ne justifient
pas de garanties suffisantes ; des chômeurs ou des allocataires de minima sociaux désirant
créer leur propre emploi ou financer une formation afin d’accéder à l’emploi ; des travailleurs
pauvres désirant satisfaire des besoins de mobilité afin de conserver leur emploi ; de tout
individu sans garantie financière ni matériel désirant faire face à un imprévu.
Pour tous ceux-là, l’accès au crédit bancaire est particulièrement difficile alors même
que ce sont précisément eux qui sont les plus susceptibles d’en avoir besoin pour éviter et/ou
surmonter les difficultés. Le microcrédit vient répondre à ce paradoxe. C’est en proposant
une solution de financement à ces « laissés-pour-compte de la finance » qu’il trouve sa
légitimité économique et sociale, et contribue à la croissance économique et à la lutte conte la
pauvreté et l’exclusion sociale.
En offrant des crédits de petite taille, des épargnes et des assurances adaptées aux
besoins des personnes marginalisées, la microfinance stimule l'entrepreneuriat local et la
création d'emplois. Cela aide non seulement les bénéficiaires à améliorer leur situation
économique, mais renforce également la résilience économique des communautés en créant
des opportunités de développement durable et en réduisant la pauvreté165.
Les microfinances favorisent aussi l’inclusion financière et renforcent la cohésion
sociale. En intégrant des personnes auparavant exclues dans le système financier formel, ces
institutions contribuent à la stabilité économique et à l’égalité des chances 166.

163
Ibid.
164
Ibidem.
165
KAMAHA ( M.),op cit, p.2.
166
Ibid.

59
S’agissant des PME, les microfinances leur offrent un soutien crucial en leur
fournissant un accès à des financements adaptés à leurs besoins spécifiques. Les PME,
souvent confrontées à des difficultés pour obtenir des crédits auprès des banques
traditionnelles en raison de leur taille ou de leur manque de garanties, peuvent bénéficier des
prêts et des services financiers proposés par les institutions de microfinance.
Ces financements permettent aux entreprises de démarrer, d'étendre leurs activités,
d'acheter du matériel, ou d'investir dans de nouvelles technologies 167. En facilitant l'accès à
des capitaux de petite taille, les microfinances aident les PME à croître, à créer des emplois
locaux, et à stimuler l'économie régionale168.
En outre, la microfinance présente des inconvénients.

B. Les inconvénients de la microfinance

La légitimité de la microfinance ne fait aucun doute : dans un contexte de


financiarisation croissante, les pauvres plus que quiconque ont besoins de services financiers.
En pratique toutefois, les effets sont beaucoup plus limités que ne le clament les discours
actuels sur la microfinance, pour deux raisons principales169.
La première est une vision naïve, simpliste et trop économique des problèmes de
pauvreté et d’inégalités170. La seconde vient de l’offre de microfinance, caractérisée par des
services encore peu adéquats, un nombre croissant d’acteurs non seulement inexpérimentés
mais dont les motivations sont parfois douteuses et des inégalités territoriales extrêmement
fortes171.
Par ailleurs, on observe bel et bien des effets positifs, mais ils sont souvent inattendus : les
services de microfinance ne sont pas consommés passivement par leurs clients, mais traduits,
interprétés et ensuite utilisés de manière souvent subtile et stratégique en empruntant des
voies parfois contradictoires avec les objectifs des promoteurs de ces services.
En dépit d’injonctions récurrentes en faveur de l’innovation et de la diversification des
services de microfinance, force est de constater aujourd’hui l’incapacité de nombreuses
organisations de microfinance à répondre de manière efficace à une demande qui paraît

167
CAMARA (E-B.), op cit, p.46.
168
Ibid.
169
GUERIN (I.), FOUILLET (C.), HILLENKAMP (I.), MARTINEZ (O.), MORVANT-ROUX
(S.) ET ROESCH (M.), Microfinance : effets mitigés sur la lutte contre la pauvreté,
www.journals.openedition.org/aspd/127, consulté le 16 Septembre 2024 à 19H30.
170
Ibid.
171
Ibidem.

60
multiple et complexe172. Si les impacts sont mitigés, c’est souvent parce que les services
répondent encore mal à la demande.
Du côté du microcrédit, les services sont souvent trop rigides, tant en termes de
montants et de modalités de remboursement que de durée ; les délais d’octroi sont souvent
trop longs pour répondre efficacement à l’urgence des besoins173.
Du côté de l’épargne, on sous-estime souvent la complexité des attentes et des besoins
des populations pauvres174. Les microfinances, bien qu'elles offrent des avantages significatifs,
présentent également plusieurs inconvénients notables. L'un des principaux défis est le coût
relativement élevé des crédits pour les bénéficiaires.
Les institutions de microfinance, souvent confrontées à des coûts opérationnels plus
élevés que les banques traditionnelles en raison de leur approche de prêt à petite échelle et de
leur engagement en faveur de l’inclusion financière, peuvent appliquer des taux d’intérêt plus
élevés175. Ces taux peuvent parfois être prohibitifs pour les emprunteurs, les plaçant dans une
situation de surendettement et limitant les bénéfices économiques des prêts accordés.
De plus, les microfinances peuvent présenter des lacunes en matière de gestion et de
suivi. Certaines institutions de microfinance, en raison de leur rapidité de croissance et de leur
modèle opérationnel, peuvent avoir des difficultés à assurer un suivi efficace et un
accompagnement adéquat des emprunteurs176.
Cette insuffisance de soutien peut mener à une mauvaise gestion des fonds prêtés et à
des taux de remboursement plus faibles. Les microfinances présentent plusieurs inconvénients
notables pour les petites et moyennes entreprises en particulier.
L’un des principaux problèmes est le coût élevé des crédits, souvent supérieur à celui
des prêts bancaires traditionnels. Les taux d'intérêt plus élevés pratiqués par certaines
institutions de microfinance peuvent peser lourdement sur les PME, particulièrement celles en
phase de démarrage ou en difficulté financière.
Ce surcoût peut réduire les marges bénéficiaires et limiter les capacités
d'investissement des entreprises, freinant ainsi leur croissance et leur compétitivité sur le
marché.
Le crowfunding constitue aussi une alternative.

172
MARTINEZ, (O.), Microfinance et territoires dans le Sud-Est béninois. Approche en termes de risque au
travers d’une vision discriminante de l’espace, LPED, Marseille, Université de Provence Aix-Marseille 2,, 13 p.
173
GUERIN (I.), FOUILLET (C.), HILLENKAMP (I.), MARTINEZ (O.), MORVANT-ROUX
(S.) ET ROESCH (M.), op cit.
174
Ibid.
175
MARTINEZ, (O.), op cit, p.7.
176
Ibid.

61
PARAGRAPHE 2 : LE CROWDFUNDING

Evoquer le crowfunding revient à analyser les facilités du crowfunding (A) ainsi que
son encadrement (B).

A. Les facilités du crowdfunding

Suivant les modalités de financement, le crowdfunding se décline en trois catégories à


savoir le crowdfunding, terme générique employé dont l'objet est de lever des fonds en faisant
appel aux dons, avec ou sans contreparties qui est à différencier du crowdlending ou du
crowdequity, dont la finalité de ces modes de financement se rapprochent de celle des
institutions bancaires177.
On parle de crowdlending lorsqu'une personne morale ou physique prête une somme
pour le financement d'un projet particulier, somme rendue avec ou sans intérêts selon les
modalités établies par le porteur de projet178.
Les instruments financiers couramment utilisés sont les Minibons ou les obligations.
En revanche, dans le cadre du crowdequity, il s'agit d'un investissement participatif, où les
fonds sont collectés par la souscription à des titres de capital, souvent au début de la création
d'une entreprise.
En échange, les investisseurs reçoivent une part du capital de l'entreprise ainsi que les
droits associés à l'actionnariat. Cela peut inclure une rémunération financière potentielle sous
forme de dividendes et/ou de plus-value éventuelle.
L’un des principaux avantages du crowdfunding pour les entreprises est l’accès
simplifié au capital. Contrairement aux méthodes traditionnelles de levée de fonds, telles que
les prêts bancaires ou le financement par des investisseurs institutionnels, le crowdfunding
permet aux entreprises de collecter des fonds directement auprès du public 179. Cela rend le
processus plus rapide et plus accessible tant pour les entreprises que pour les investisseurs.

177
THOMAS (A.), Enjeux et défis du financement participatif pour appuyer la transition énergétique dans la
filière des énergies renouvelables en France,www.memoireonline.com/02/22/12747/m_Enjeux-et-defis-du-
financement-participatif-pour-appuyer-la-transition-energetique-dans-la-filie2.html,
178
THOMAS (A.), op cit.
179
DAAN (T.), Quels sont les avantages du crowdfunding ?, www.daan.tech/fr/quels-sont-les-avantages-du-
crowdfunding/?srsltid=AfmBOordwCo0Zk51xNd4uTjonpd1qG_LVdeM46QyC0uh3a9hEl-o8s4k, consulté le
14 Septembre 2024 à 22H47.

62
Par ailleurs, le crowfunding permet aux entreprises de diversifier leurs sources de
financement et de réduire leur dépendance aux investisseurs traditionnels 180. Cela peut être
avantageux pour les startups qui rencontrent des difficultés à obtenir des financements
traditionnels.
Pour les investisseurs, le crowdfunding offre une opportunité unique de diversifier leur
portefeuille. Plutôt que de se limiter aux investissements traditionnels comme les actions, les
obligations ou l’immobilier, les investisseurs peuvent soutenir une variété de projets et
d’entreprises à différents stades de développement.
Cette diversification peut réduire le risque global du portefeuille et offrir des
opportunités de rendements attractifs. Le crowdfunding donne aux investisseurs l’accès à des
opportunités d’investissement qui ne seraient autrement pas disponibles pour eux.
Beaucoup de startups et de projets innovants utilisent le crowdfunding pour lever des
fonds, permettant aux investisseurs de participer dès les premiers stades de développement.
Ces opportunités peuvent potentiellement offrir des rendements élevés si l’entreprise réussit.
Pour toutes ces raisons, le crowfunding peut etre une alternative intressante de
financement des PME. En effet, le crowdfunding offre aux PME des avantages significatifs en
facilitant leur accès au financement.
Le crowdfunding, ou financement participatif, représente une alternative innovante
aux méthodes traditionnelles de financement comme les prêts bancaires ou les investissements
en capital-risque. Contrairement à ces dernières, qui exigent souvent des garanties importantes
et un processus d'évaluation rigoureux, le crowdfunding permet aux PME de mobiliser des
fonds directement auprès d'une communauté d'investisseurs.
Cela facilite l'accès à des ressources financières pour des projets qui pourraient
autrement être jugés trop risqués ou peu rentables par les institutions financières
conventionnelles. Les plateformes de crowdfunding offrent des modalités de financement
variées, allant des dons aux préventes de produits, permettant ainsi aux entrepreneurs de
choisir la forme de financement qui correspond le mieux à leurs besoins.
Un des principaux avantages du crowdfunding réside dans sa flexibilité. Les exigences
de financement sont généralement moins strictes que celles des prêts bancaires, ce qui permet
aux PME de lever des fonds sans devoir fournir des garanties substantielles ou démontrer une
rentabilité immédiate. Cela donne aux entrepreneurs une plus grande liberté pour explorer des
idées novatrices et des projets ambitieux.

180
Ibid.

63
En outre, le crowdfunding peut également servir de baromètre pour tester l'acceptation
du marché, car les projets qui attirent un intérêt significatif auprès des investisseurs peuvent
valider la viabilité de l'idée avant même son lancement.
Cette approche réduit les barrières à l'entrée pour les petites entreprises et les startups,
qui peuvent ainsi financer leurs projets ou leurs opérations sans devoir se conformer à des
critères stricts imposés par les institutions financières traditionnelles.
Le crowfunding bénéficie en outre d’un encadrement.

B. L’encadrement du crowdfunding

Le crowdfunding, qui a gagné en popularité dans le monde entier, trouve ses origines
dans les pays anglo-saxons, notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni. Dans ces régions,
des plateformes de financement participatif ont vu le jour pour permettre aux entrepreneurs de
lever des fonds auprès d'une large audience181.
Ce modèle a rapidement été adopté et adapté par de nombreux autres pays, qui ont
reconnu le potentiel du crowdfunding pour soutenir l'innovation et l'entrepreneuriat.
Toutefois, le cadre réglementaire qui entoure ce mode de financement varie considérablement
d'un pays à l'autre, influençant la manière dont il est pratiqué.
Pour garantir la sécurité des investisseurs et des entrepreneurs, plusieurs pays ont mis
en place des régulations spécifiques. Par exemple, aux États-Unis, la loi JOBS 182 de 2012 a
établi des règles pour le financement participatif, permettant aux PME de lever des fonds tout
en protégeant les investisseurs non accrédités.
De même, le Royaume-Uni a introduit des directives pour encadrer les plateformes de
crowdfunding, assurant la transparence des informations financières et la protection des
investisseurs. Ces régulations visent à créer un environnement de confiance, essentiel pour
inciter les particuliers à investir dans des projets qu'ils jugent prometteurs.
Ce phénomène tend à se démocratiser de manière importante en France, notamment
depuis la mise en place d'un cadre juridique et réglementaire en 2014. En effet, afin de lever
les freins au développement de ce mode de financement, l'ordonnance n°2014-559 du 30 mai
2014 relative au financement participatif définit un cadre réglementaire permettant une
sécurisation juridique des transactions et une protection des investisseurs.

181
LAMAY (S.), op cit.
182
Jumpstart Our Business Startups.
64
Le marché du crowdfunding existe bel et bien, c’est indéniable. D’autant que l’equity-
based crowdfunding répond à un besoin bien réel. En effet, les acteurs traditionnels du
financement des entreprises par prise de participation répondent à des besoins présents à des
stades de développement bien définis183.
Les Business angels interviennent dès les premiers tours de table du financement. Ces
fonds sont difficiles à lever et rares. Les fonds de private equity interviennent à un stade où la
société est déjà en croissance, après les premiers succès, car ils répondent à une logique de
placement à court terme en vue d’une sortie rapide184.
Après cela, interviennent les autres sociétés investissant dans une firme qui a une
valeur stratégique. In fine, c’est le marché coté qui intervient lorsque l’on observe une forte
croissance. La prise de participation passera alors par l’offre publique.
L’entreprise doit alors concrétiser les promesses et apporter aux investisseurs les
premières preuves de business. Cette phase permet par exemple de passer de la recherche à un
prototype en état de marche afin de démontrer la viabilité du modèle économique et la réalité
du business plan établi.
Toutefois, dans la zone UEMOA, il n’existe pas de cadre juridique précis encadrant ce
mode de financement malgré son importance ntoamment dans le finacement des PME. De
nombreuses initiatives d’implantation de plateforme de financement participatif sont à noter
en Afrique avec plus ou moins de succès185.
L’Afrique de l’Est, et plus particulièrement le Kenya, se distingue comme un pionnier
dans le domaine du crowdfunding, grâce à son dynamisme dans l'accès aux services financiers
mobiles. L’Afrique du Sud et le Nigéria se démarquent également, avec l’introduction
progressive de réglementations spécifiques au financement participatif. Néanmoins, les
entrepreneurs africains n’ont pas attendu l’arrivée de plateformes de crowdfunding locales
pour utiliser ce mode de financement.
En effet, certains opérateurs de plateforme basés en Europe adressent déjà des acteurs
africains dont l’intérêt est en continuelle croissance compte tenu des difficultés d’accès au
financement rencontrées via les moyens classiques186.

183
LAMAY (S.), Le nouveau régime juridique français du crowdfunding et la structuration des opérations de
financement participatif en capital des sociétés, Mémoire de Master 2 en Fiscalité, 2014, p.8.
184
Ibid.
185
BASSENE (A.), Quel avenir pour le crowdfunding dans la zone UEMOA,
www.amaranteconsulting.com/en/quel-avenir-pour-le-crowdfunding-dans-la-zone-uemoa/, consulté le 14
Septembre 2024 à 23H10.
186
BASSENE (A.), op cit.

65
La zone UEMOA n’échappe pas aux constats énoncés plus haut. Les populations de la
zone UEMOA ont recours au financement participatif par don essentiellement via des
plateformes basées le plus souvent en Europe . Il s’agit le plus souvent de cagnottes pour
financer des projets personnels, sociaux, humanitaires.
Les PME commencent également à avoir recours au crowdfunding pour lancer ou
développer une activité. Cependant, les modes d’investissement proposés sont le don et le
prêt, le crowdequity nécessitant un soubassement juridique et règlementaire solide et dédié 187.
Le manque de cadre juridique et réglementaire spécifique pousse les opérateurs à
chercher des solutions alternatives pour gérer la collecte de l’épargne et les crédits, dont la
gestion est normalement réservée aux institutions financières agréées par le régulateur, à
savoir la BCEAO. En général, ces solutions impliquent la formation de partenariats avec des
institutions financières établies.
Le financement participatif, à l’instar de ce qui est observé ailleurs, a cependant de
l’avenir en Afrique et dans la zone UEMOA en particulier. Le besoin est avéré surtout pour
certaines catégories de porteurs de projet à l’image des startups, des jeunes entrepreneurs ou
encore des agriculteurs qui ne sont, souvent, pas en mesure de fournir les garanties requises
pour bénéficier d’un crédit auprès des établissements bancaires ou des institutions de
microfinance188.
L'encadrement du crowdfunding pour les PME est crucial pour assurer une levée de
fonds transparente et sécurisée. Cela implique la mise en place de régulations spécifiques
garantissant la transparence et la divulgation d'informations claires sur les projets, tout en
protégeant les investisseurs contre les risques et les abus. Les autorités de régulation
surveillent les plateformes de crowdfunding pour s'assurer du respect des lois et des normes
en vigueur, renforçant ainsi la confiance des investisseurs.
Par ailleurs, des dispositions réglementaires peuvent être établies pour faciliter l'accès
des PME au financement tout en encourageant l'innovation, en offrant par exemple des
régimes simplifiés ou des exemptions. Ce cadre aide ainsi à maintenir l'intégrité du marché
tout en soutenant la croissance et l'innovation dans le secteur du financement participatif.

SECTION 2 : L’ACCROISSEMENT DES CHANCES DE FINANCEMENT

187
Ibid.
188
BASSENE (A.), op cit.

66
L’accès au financement reste un enjeu crucial qui peut freiner la croissance et le
développement des PME.
Il est donc essentiel d'explorer les diverses stratégies qui peuvent accroître les chances de
financement pour ces entreprises, leur permettant ainsi de réaliser leurs ambitions.
Face à cette problématique, de nombreuses initiatives émergent pour soutenir les PME dans
leur quête de ressources financières. Que ce soit par le biais de politiques publiques, de
nouveaux instruments financiers ou de partenariats avec des investisseurs privés, l'objectif est
de créer un environnement propice à l'essor des PME.
Analyser ces approches revient à analyser le renforcement des capacités financières
(Paragraphe 1) ainsi que les mesures d’amélioration du cadre de financement des PME
(Paragraphe 2).

PARAGRAPHE 1: LE RENFORCEMENT DES CAPACITÉS FINANCIÈRES

Le renforcement des modes de financement des PME passe par une formation du
personnel (A) et une vulgarisation des modes de financement (B).

A. La formation du personnel

La formation professionnelle est un outil clé pour l’amélioration de la productivité en


entreprise. En effet, en permettant aux employés d’acquérir de nouvelles compétences et de se
perfectionner dans leur domaine d’expertise, elle contribue à une meilleure performance de
l’entreprise dans son ensemble189.
En permettant aux employés d’acquérir de nouvelles compétences, la formation
professionnelle leur permet de mieux comprendre leur travail, d’acquérir des connaissances
théoriques et pratiques et d’être plus à l’aise dans l’exercice de leur métier 190.
La formation professionnelle joue un rôle crucial dans l’augmentation de la
productivité des salariés en leur fournissant les compétences et les connaissances nécessaires
pour exceller dans leurs tâches. En investissant dans la formation, les entreprises permettent à
leurs employés d’acquérir des compétences techniques spécifiques ainsi que des aptitudes
comportementales essentielles, telles que la gestion du temps et la communication. Cela se
189
PIERRE (P.), Impact de la formation professionnelle sur la productivité au travail,
www.cpformation.com/impact-de-la-formation-professionnelle-sur-la-productivite-au travail/#:~:text=La
%20formation%20professionnelle%20est%20un,l'entreprise%20dans%20son%20ensemble., consulté le 17
Septembre 2024 à 18H53.
190
Ibid.

67
traduit par une meilleure efficacité dans l'exécution des tâches quotidiennes, car les salariés
deviennent plus compétents et autonomes, réduisant ainsi les erreurs et les retards dans les
projets.
En outre, la formation professionnelle favorise l’adaptabilité des salariés face aux
évolutions technologiques et aux changements du marché. Dans un environnement
économique dynamique, où de nouvelles technologies et méthodes de travail émergent
régulièrement, il est essentiel que les employés soient en mesure de s’adapter rapidement.
Grâce à des programmes de formation continue, les travailleurs peuvent acquérir de
nouvelles compétences et mettre à jour celles déjà acquises, ce qui leur permet non seulement
de rester pertinents dans leur poste, mais aussi de contribuer à l'innovation au sein de
l'entreprise. Cette flexibilité et cette capacité d'adaptation se traduisent directement par une
productivité accrue.
En effet, les salariés formés sont plus efficaces, plus rapides et plus performants que
les salariés non formés. Ils maîtrisent mieux leur métier et sont donc en mesure de réaliser
leurs tâches plus rapidement et avec plus de précision191.
Par conséquent, la formation professionnelle permet aux entreprises d’optimiser leur
temps de production et d’améliorer la qualité de leurs produits ou services. La formation
professionnelle permet également aux entreprises de renforcer leur compétitivité. En effet, les
entreprises qui investissent dans la formation professionnelle de leurs salariés sont mieux
armées pour affronter la concurrence.
Elles disposent d’une main-d’œuvre qualifiée et performante, ce qui leur permet de
proposer des produits ou services de meilleure qualité.
De plus, la formation professionnelle permet aux entreprises de s’adapter aux
évolutions technologiques et aux nouveaux enjeux économiques. La formation
professionnelle est un enjeu majeur pour les entreprises et pour l’économie en général.
Elle permet aux salariés de développer leurs compétences et leur employabilité, ce qui
leur permet de progresser dans leur carrière. Elle permet également aux entreprises
d’augmenter leur productivité, de renforcer leur compétitivité et de réduire leur taux de
turnover192.
Enfin, elle contribue à la croissance économique en permettant aux entreprises de
s’adapter aux évolutions technologiques et aux nouveaux enjeux économiques. Aujourd'hui,
la gestion interne des PME exige un niveau élevé de professionnalisme et de compétences

191
Ibidem.
192
PIERRE (P.),op cit.

68
spécialisées. Les responsables de la direction d'entreprise ainsi que les salariés doivent être en
mesure de naviguer efficacement dans des domaines tels que la planification stratégique, le
contrôle de gestion, la gestion des ressources humaines, la gestion financière et bien d'autres
encore193.
De plus, ils doivent être capables d'anticiper les tendances futures et d'adapter
rapidement leurs stratégies pour rester compétitifs sur le marché. Cette évolution des besoins
est le résultat d'une combinaison de facteurs, notamment la mondialisation, la numérisation,
les changements réglementaires et les attentes accrues des parties prenantes, y compris les
clients, les investisseurs et les employés194.
Face à ces défis, il devient impératif pour les développeurs de PME de s'engager dans
la formation continue et le développement professionnel, afin de rester à la pointe de la
gestion moderne et de conduire leur entreprise vers la croissance et la prospérité.
Par ailleurs, la formation du personnel des PME joue un rôle crucial dans
l'amélioration de leur accès au financement. Tout d'abord, une équipe bien formée peut
élaborer des plans d'affaires plus solides et des prévisions financières plus précises, ce qui est
essentiel pour convaincre les investisseurs et les prêteurs de la viabilité du projet.

B. La vulgarisation des modes de financement

Dans un environnement extrêmement réglementé, où la plupart des institutions de


financement ont dû réduire leurs engagements et leur exposition au risque, nombre de PME
peinent à se procurer des financements externes, et en particulier les jeunes pousses de petite
taille, les PME innovantes et les sociétés cherchant à se développer ou à exporter 195.
Cependant, leur expansion est souvent freinée par des défis financiers. La
vulgarisation des modes de financement, c'est-à-dire la diffusion et la simplification des
informations concernant les diverses sources de financement, peut jouer un rôle déterminant
pour surmonter ces obstacles.
Cette vulgarisation permet aux entrepreneurs de mieux comprendre et accéder aux
différentes options disponibles, de l'emprunt bancaire traditionnel aux financements
alternatifs.

193
BAMDE (A.), Formation dirigeant de PME - Quand formation rime avec optimisation,
www.pairenne.com/blog/formation-dirigeant-pme, consulté le 17 Septembre 2024 à 17H57.
194
Ibid.
195
DEMANT (W.), Des financements pour les PME comme facteurs de croissance économique,
www.eib.org/attachments/thematic/financing_smes_fr.pdf, consulté le 17 Septembre 2024 à 20H35.

69
La connaissance approfondie des outils financiers, des techniques de gestion et des exigences
réglementaires permet également aux PME de présenter des dossiers de demande de
financement plus professionnels et complets. Ainsi, la formation aide non seulement à
améliorer la qualité des documents soumis, mais aussi à renforcer la crédibilité et la confiance
des financiers.
Par ailleurs, l’accès au financement est facilité par la vulgarisation des modes de
financement. Face à une diversité croissante de modes de financement, la vulgarisation de ces
options représente une stratégie importante pour faciliter l'accès des PME aux capitaux
nécessaires.
En simplifiant la compréhension des instruments financiers disponibles et en rendant
ces informations plus accessibles, la vulgarisation permet aux PME de faire des choix
financiers plus éclairés, d’optimiser leur accès aux fonds et de soutenir leur croissance
économique. Ce développement analyse comment la vulgarisation des modes de financement
peut être un levier efficace pour améliorer l’accès des PME aux financements, tout en
s’appuyant sur des sources doctrinales et des études pertinentes.
En outre, la vulgarisation aide à démystifier les processus souvent complexes liés à
chaque mode de financement. Les PME, qui peuvent être confrontées à des défis en matière
de préparation de dossiers financiers ou de négociation avec les investisseurs, bénéficient
grandement d'une compréhension plus claire des exigences et des opportunités.
Enfin, la vulgarisation des modes de financement contribue également à créer un
environnement plus compétitif et innovant. Lorsque les PME sont mieux informées, elles sont
plus susceptibles d'explorer des options de financement non conventionnelles telles que le
crowdfunding ou les prêts participatifs, ce qui peut conduire à de nouvelles opportunités de
marché et à des solutions novatrices.
De plus, une plus grande transparence dans le financement peut attirer des
investisseurs en offrant une vue plus précise des besoins et des potentiels des PME. En fin de
compte, une meilleure compréhension des options de financement favorise la croissance des
PME, stimule l'économie locale et encourage un écosystème entrepreneurial dynamique.

PARAGRAPHE 2 : L’AMÉLIORATION DU CADRE DE FINANCEMENT DES


PME
La facilitation de l’accès des PME au financement passe par l’amélioration du cadre de
financement des PME. Cette amélioration passe une création souhaitée d’une banque dédiée
exclusivement aux PME et un accompagnement dans le respect des normes (B).

70
A. La création souhaitée d’une banque des PME

La promotion d’un secteur des petites et moyennes entreprises dynamique est l’un des
objectifs prioritaires du développement économique dans les pays en développement et les
marchés émergents196.
Les PME sont l’un des moteurs de la création d’emplois et de la croissance du PIB.
Elles contribuent pour beaucoup à la diversification économique et à la stabilité sociale, et
jouent un rôle important dans le développement du secteur privé. Mais le développement des
PME représente aussi un enjeu de taille197.
Les PME ont généralement plus de difficultés à prospérer que les grandes entreprises,
leur accès aux marchés, à une main-d’œuvre qualifiée et aux capitaux étant limité par leur
taille.
Le manque d’accès au financement est régulièrement cité par les PME comme l’un des
principaux obstacles à leur croissance. Souvent considérées par les banques commerciales et
les institutions financières comme des clients coûteux et à risque, la plupart des PME ont
difficilement accès aux services financiers essentiels198.
N’ayant pas accès au financement, les PME ont du mal à réaliser les investissements
nécessaires pour accroître leur productivité et leur compétitivité, élargir leurs débouchés et
recruter du personnel.
Le secteur des services bancaires aux PME est en transition. Considéré jadis comme
un marché trop difficile à desservir, le segment des PME est aujourd’hui une cible stratégique
pour les banques du monde entier.
L’écart entre les PME et les grandes entreprises en matière d’accès aux services
financiers, appelé communément le « maillon manquant », se resserre. Les services bancaires
aux PME connaissent une croissance plus rapide dans les marchés émergents.
Pour desservir efficacement les PME, les banques ont du modifier la façon dont elles
opèrent, et leur gestion du risque, à toutes les étapes de la chaine de la valeur bancaire. La
première étape est de comprendre le segment de marché, et ce qui le distingue des segments
de la grande entreprise et du particulier.

196
DIOUF (I.), Création prochaine d'une banque dédiée aux PME au Sénégal,
www.mfw4a.org/fr/news/creation-prochaine-dune-banque-dediee-aux-pme-au-senegal, consulté le 17 Septembre
2024 à 23H37.
197
Ibid.
198
DIOUF (I.), op cit.

71
Ensuite, en développant leurs produits et services, les banques ont réalisé que les
services bancaires aux PME ne se limitent pas au crédit, loin s’en faut, et ont donc accordé la
priorité au développement de services à valeur ajoutée additionnels, dans le but de mieux
servir les besoins de leurs clients.
L’apport de capitaux pour financer le développement des PME est un nouveau type de
financement en fonds propres facilité par les banques, notamment en Afrique, où le marché du
capital-développement est embryonnaire.
Au Ghana, en 2009, une grande banque panafricaine a annoncé la création d‘une filiale
de capital-développement pour tirer parti de son succès auprès des PME.
C’est le cas aussi au Senegal où l'Etat, qui souhaite améliorer le financement des PME,
va mettre en place plusieurs structures telles que la caisse de dépôt et consignations et le
Fonds de promotion économique qui, en future banque, sera dédiée aux PME199.
L’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises
vient également de lancer un système de notation des PME au Sénégal. Son objectif est
d'améliorer l'accès des petites et moyennes entreprises au financement, en facilitant leur
relation avec les banques à travers le pays.
En Côte d’Ivoire, des initiatives de facilitation du financement sont prises par les
banques, mais il n’existe pas de banque spécialisée dédiée aux PME. La création d'une banque
dédiée aux PME en Côte d'Ivoire est cruciale pour stimuler la croissance économique et
favoriser le développement du secteur privé.
Les PME représentent une part significative de l'économie ivoirienne, mais elles font
souvent face à des défis importants en matière de financement et de gestion. Une banque
spécialisée pourrait offrir des produits financiers sur mesure, tels que des prêts à faible taux
d'intérêt, des solutions de gestion de trésorerie adaptées, et des services de conseil, répondant
ainsi aux besoins spécifiques de ces entreprises souvent négligées par les banques
traditionnelles. En fournissant un soutien financier et technique ciblé, cette banque
contribuerait à la consolidation et à l’expansion des PME.
En outre, une banque dédiée aux PME pourrait jouer un rôle clé dans la dynamisation
de l’économie locale en facilitant l'accès au crédit et en améliorant la compétitivité des petites
entreprises. En renforçant le soutien aux PME, cette institution financière favoriserait
l’émergence de nouvelles entreprises et l'extension des entreprises existantes, ce qui pourrait
avoir un effet multiplicateur positif sur l'économie ivoirienne.

199
Ibid.

72
Une telle initiative permettrait de diversifier les sources de financement disponibles
pour les PME, de soutenir leur croissance durable, et d'encourager un climat économique plus
dynamique et résilient.
Il est également nécessaire d’accompagner les PME dans le respect des normes.

B. L’accompagnement dans le respect des normes

Les entreprises, quelles que soient leur taille et leur activité, doivent se conformer à un
ensemble de règles légales et réglementaires. Le respect de ces normes juridiques est un enjeu
majeur pour assurer leur pérennité et leur réputation.
Dans un contexte de mondialisation et d’évolution rapide du cadre légal, il est crucial
pour les entreprises d’adopter une démarche proactive afin de maîtriser les risques juridiques
auxquels elles sont confrontées200.
Le respect des normes est un enjeu crucial pour les PME, notamment en matière de
gestion et d’organisation interne. En se conformant aux exigences légales et réglementaires,
les PME gagnent en crédibilité et en fiabilité auprès des partenaires financiers. Ces normes
concernent divers aspects, tels que la comptabilité, la fiscalité, l’environnement ou encore la
sécurité des employés201.
En respectant ces obligations, les PME se positionnent comme des acteurs sérieux et
professionnels, ce qui constitue un avantage considérable pour accéder à des financements.
Les organismes financiers, qu’il s’agisse des banques ou des institutions de microfinance,
exigent souvent un respect rigoureux des normes avant d’accorder des prêts. En effet, ces
institutions veulent s’assurer que les entreprises emprunteuses gèrent leurs activités de
manière responsable et durable.
Par conséquent, les PME qui ne respectent pas les normes en vigueur risquent de se
voir refuser l’accès aux financements, car elles sont perçues comme des investissements à
haut risque.
En outre, le respect des normes permet également aux PME de mieux structurer leurs
opérations et d’améliorer leur performance globale. Cette structuration peut inclure l’adoption
de bonnes pratiques en matière de gestion financière, de conformité légale et de gestion des
risques.

200
MARTIN (M.), Le respect des normes juridiques par les entreprises : un enjeu majeur et incontournable,
www.atelierjuridique.fr/le-respect-des-normes-juridiques-par-les-entreprises-un-enjeu-majeur-et-
incontournable/, consulté le 18 Septembre 2024 à 20H14.
201
MARTIN (M.), op cit.

73
En améliorant ces aspects, les PME deviennent plus attractives pour les investisseurs
et les institutions financières, car elles montrent une plus grande capacité à générer des
revenus stables et à rembourser leurs dettes202.
Enfin, le respect des normes peut ouvrir la voie à des opportunités de financement
supplémentaires, notamment par le biais de programmes gouvernementaux ou d’initiatives
internationales.
Ces programmes sont souvent conçus pour soutenir les entreprises qui respectent les
standards en matière de développement durable, de gouvernance ou de responsabilité sociale.
Ainsi, les PME qui intègrent ces pratiques dans leur modèle d’affaires peuvent non seulement
accéder plus facilement aux financements traditionnels, mais aussi bénéficier d’aides
spécifiques pour renforcer leur croissance.

Aux termes de notre analyse, il convient de retenir que cette étude a permis d’explorer en
profondeur le statut juridique des petites et moyennes entreprises en Côte d’Ivoire ainsi que
leur accès au financement, deux aspects essentiels pour leur développement et leur
contribution à l’économie nationale.
La première partie de cette analyse a révélé que le cadre juridique, bien qu’indispensable,
n’est pas encore totalement adapté aux besoins spécifiques des PME.
En analysant le cadre législatif en vigueur, , bien que des efforts aient été faits pour soutenir
les PME, des lacunes subsistent en matière de protection juridique et de reconnaissance
formelle.
Un statut juridique clairement défini est crucial non seulement pour renforcer la sécurité des
entrepreneurs, mais aussi pour favoriser un environnement propice à l'innovation et à la
croissance. Ce cadre juridique permettrait aux PME de naviguer plus aisément dans le
paysage économique, tout en établissant des relations de confiance avec les partenaires
financiers.
Par ailleurs, l’étude a montré que les PME en Côte d’Ivoire bénéficient de plusieurs mesures
incitatives de la part des pouvoirs publics, mais elles rencontrent encore des obstacles
considérables dans leur quête de financement. Le manque de confiance des institutions

202
Ibid.

74
financières envers ces entreprises, souvent perçues comme risquées, constitue une barrière
importante.
À cela s’ajoutent des défis internes liés à la gestion des PME elles-mêmes, notamment en
termes de transparence financière et de gouvernance, ce qui limite encore plus leur capacité à
accéder aux financements nécessaires .
Par ailleurs, il a été a mis en évidence que malgré l’existence de ce statut juridique, l’accès au
financement reste largement conditionné par la capacité des PME à se structurer efficacement
et à répondre aux attentes des bailleurs de fonds. La mauvaise gestion, le manque de maîtrise
des outils numériques et l’insuffisante préparation des entrepreneurs sont des obstacles
internes que les PME doivent impérativement surmonter pour attirer plus d’investissements.
Ces lacunes montrent bien que le seul cadre légal, même bien pensé, ne suffit pas à répondre
aux besoins croissants des PME en matière de financement.
Toutefois, plusieurs perspectives d’amélioration ont été identifiées. Parmi elles, l’essor des
financements alternatifs, comme la microfinance et le crowdfunding, qui se présentent comme
des solutions viables pour pallier les insuffisances des canaux de financement traditionnels.
De plus, la création d’institutions spécialisées, telles qu’une banque dédiée aux PME, pourrait
offrir des solutions de financement mieux adaptées à leurs particularités, leur assurant un
accompagnement financier plus flexible et plus accessible.
Pour le droit ivoirien, ces perspectives montrent qu’il est essentiel de continuer à adapter les
cadres réglementaires pour répondre aux besoins des PME.
Ces dernières années, la Côte d'Ivoire a progressivement mis en place une série de mesures
visant à soutenir les petites et moyennes entreprise, reconnues comme des moteurs clés de la
croissance économique. Parmi ces initiatives, la création d'organes spécialisés, tels que le
Guichet Unique de Développement des PME, se révèle particulièrement significative.
Ce dispositif a pour mission d'offrir un accompagnement adapté aux entrepreneurs, en
centralisant les informations et les ressources nécessaires pour faciliter leur développement.
En réunissant différents acteurs, le GUDE-PME contribue à la simplification des démarches
administratives, ce qui est crucial pour les PME souvent confrontées à des obstacles
bureaucratiques.
Des réformes législatives ciblées, combinées à une meilleure formation des entrepreneurs,
peuvent contribuer à renforcer le rôle des PME dans l’économie ivoirienne.
En favorisant un environnement propice à l’innovation, à la transparence et à la gestion
numérique, les pouvoirs publics peuvent permettre aux PME de surmonter les obstacles
actuels et de prospérer durablement.

75
Bien que la Côte d'Ivoire ait déjà instauré plusieurs mesures en faveur des petites et moyennes
entreprises, il est essentiel de reconnaître qu'un travail supplémentaire est nécessaire pour
assurer une réelle prise en compte de leurs intérêts. Actuellement, les initiatives existantes,
telles que le GUDE-PME, ne suffisent pas toujours à résoudre les problèmes structurels
auxquels les PME sont confrontées.
Cela inclut des défis tels que l'accès limité aux marchés, la complexité des réglementations
fiscales, et le manque de visibilité sur les opportunités de financement. Il est crucial que les
décideurs politiques s'engagent davantage avec les acteurs du secteur afin d'identifier et
d'adresser ces lacunes de manière systématique et proactive.

76
BIBLIOGRAPHIE
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décembre, 1983, pp. 44-69.
12. KUATE TAMEGHE (S.S.), « Interrogations sur l’entreprenant », Revue de la recherche
juridique. Droit Prospectif., Tome 2, 1er mars 2013, pp.1055-1091.
13. MARTIN-SERF (A.), « La liquidation judiciaire simplifiée : encore plus simplifiée mais en
concurrence avec le rétablissement professionnel ? », Gaz. Pal., 03 janv. 2015 n° 3, pp. 20-26.
14. MORRISSON (C.), « Quel cadre institutionnel pour le secteur informel ? », Cahier de
Politique Economique, n°10, 1995, pp.1-34.
15. RENAUD (A.) et MAUCUER (R.), « 35 ans de recherche sur les PME et l’entrepreneuriat :
fondations et contributions de la RIPME », Revue internationale P.M.E, 35(2), 2022, p. 50,
pp. 49-72.
16. TRICOT (D.), « Statut du commerçant et de l’entreprenant », Droit et Patrimoine, n°201,
mars 2011.
17. YONDO BLACK (L.), « Les enjeux de la réforme : une volonté de favoriser la création
d’entreprises, les échanges commerciaux et la confiance dans la zone OHADA », Droit et
Patrimoine, n°201, mars 2011.

80
18. MERLE (P.), « Une grande nouveauté : L'introduction de la SAS dans l'espace
OHADA », Droit et patrimoine, 2014, pp. 239-260.
19. POUGOUE (P.-G.), « Les quatre piliers cardinaux de la sagesse du droit OHADA »,
in Les horizons du droit OHADA, Mélanges en l’honneur du Professeur Filiga Michel
SAWADOGO, CREDIJ, 2018, pp. 370-399.

IV. LÉGISLATION

1. Arrêté n°112 mpmbpe/dgbf/dmp du 08 mars 2016 portant Procédures concurrentielles


simplifiées.
2. Charte de la sous-traitance et de la cotraitance en Côte d’Ivoire 12 août 2015.
3. Décision n° 16/2003/CM/UEMOA relative au Programme d’Actions pour la Promotion et le
Financement des PME dans l’UEMOA.
4. Décision n° 28 du 06/12/2016/CPM/BCEAO du 6 décembre 2016 autorisant l'admissibilité
au refinancement de la BCEAO des créances détenues par les établissements de crédit sur les
entreprises éligibles au dispositif de soutien au financement des PME/PMI dans les Etats
membres de l'UEMOA ;
5. Décision n° 29 du 29/09/2015/CM/UMOA du 29 septembre 2015 relative à la mise en place
d'un dispositif de soutien au financement des petites et moyennes entreprises et des petites et
moyennes industries (PME/PMI) dans les Etats membres de l'UEMOA ;
6. Décret n° 2012 -05 du 11 janvier 2012 portant définition de la Petite et Moyenne Entreprise
7. Décret n° 2015-525 du 15 juillet 2015 modifiant le code des Marchés publics, tel que modifié
par le décret n° 2014-306 du 27 Mai 2014.
8. Décret n° 2016-112 du 24 février 2016 portant modalités d’acquisition et de perte de la
qualité de PME.
9. Décret n° 2017-1109 du 21 juin 2017 portant modalités d’acquisition et de perte du statut de
l’entreprenant.
10. Décret n°2016-852 du 19 octobre 2016 déterminant les conditions de création et de
fonctionnement des structures d’accompagnement et d’aide aux porteurs de projets et aux
créateurs d’entreprises.
11. Instruction n°006-09/2017 du 1er octobre 2017 relative aux règles d'admissibilité au
refinancement de la BCEAO des créances des établissements de crédit sur les entreprises
éligibles au dispositif de soutien au financement des petites et moyennes entreprises et des
petites et moyennes industries (PME/PMI),

81
12. Loi n° 2014-140 du 24 mars 2014 portant orientation de la politique nationale de promotion
des petites et moyennes entreprises.
13. Ordonnance n° 2019-679 du 24 juillet 2019 portant Code des Marchés Publics.

Dictionnaire et Autres
1- CORNU (G.) , Vocabulaire juridique, Paris, association Henri CAPITANT, 1060 p.

2- LAMBRECHTS (C.), Dictionnaire de français compact, Paris, Larousse, 2005, 769 p.


3- RAPPORT IV, « Les petites et moyennes entreprises et la création d’emplois décents et productifs
Rapport IV », Conférence internationale du Travail, 104ème session, 2015.

V- Webographie

14. BAALI (A.), Le financement bancaire des petites et moyennes entreprises,


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énergétique dans la filière des énergies renouvelables en
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participatif-pour-appuyer-la-transition-energetique-dans-la-filie2.html, consulté le 17
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