Séq. 2 - Séance n°4 - Corrigé DISSERT EGALITE
Séq. 2 - Séance n°4 - Corrigé DISSERT EGALITE
Séq. 2 - Séance n°4 - Corrigé DISSERT EGALITE
CORRIGÉ DISSERTATION
Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur votre connaissance de l’œuvre
d’Olympe de Gouges mais aussi sur les autres extraits proposés dans le parcours
“Écrire et combattre pour l’égalité”, ainsi que vos lectures et votre culture
personnelles.
Vous rédigerez l’introduction complète (annoncer toutes les grandes parties) ainsi
que la première partie complète. (trois sous-parties attendues)
« J'écris pour agir », aurait dit Voltaire, philosophe des Lumières, pour définir son combat
littéraire en faveur des victimes des injustices sociales. Il est vrai que les mots deviennent les armes
des écrivains lorsque ceux-ci ont à cœur de défendre des idées et de plaider en faveur des opprimés,
ou encore lorsqu'ils désirent dénoncer les oppresseurs responsables des malheurs des hommes. Le
sujet proposé à l’étude nous invite à nous demander de quelles manières la littérature d’idées
contribue efficacement à défendre l’égalité. Alors si la littérature d'idées a un impact sur la
conscience collective et si elle permet de faire évoluer les mentalités, notamment au sujet de
l'égalité entre les êtres humains, nous pouvons nous demander quels ressorts les écrivains ont alors
en leur possession. Nous montrerons, dans un premier temps, que les auteurs peuvent parler en leur
nom propre et exposer explicitement leurs idées à travers des argumentations directes. Puis, nous
soulignerons l'efficacité des argumentations indirectes qui, sous, sous couvert d'un récit divertissant,
sont tout aussi légitimes pour instruire le lecteur sur les inégalités existantes. Enfin, si la littérature
d'idées est efficace pour défendre l'égalité, il n'en reste pas moins que les circonstances dans
lesquelles les auteurs écrivent ne sont pas toujours favorables.
La littérature d'idées est efficace pour défendre l'égalité, notamment lorsque les auteurs
exposent leurs idées dans des argumentations directes. Ainsi, de nombreux auteurs ont plaidé en
faveur de l'égalité entre les hommes et les femmes à travers des textes argumentés, où leurs idées
étaient clairement identifiées. C'est le cas d'Olympe de Gouges, avec se Déclaration des droits de la
femme et de la citoyenne (1791), dans laquelle elle exhorte les femmes à prendre conscience de leur
situation et à agir afin de faire valoir leur droit à l'égalité avec leurs semblables masculins. Le
postambule commence d'ailleurs ainsi : « Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre
dans tout l'univers ; reconnais tes droits. » En outre, dans son préambule, elle présentait déjà son
projet d' « exposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels , inaliénables et sacrés de la
femme ». Puis, l'article premier de sa Déclaration commence par ces mots : « La femme nait libre
et demeure égale à l'homme en droits. » Olympe de Gouges se sent investie de cette mission de
défendre les droits de la femme, car cette dernière avait été oubliée dans la Déclaration des droits
de l'homme et du citoyen de 1789. L'efficacité de cette littérature d'idées réside dans le fait que
l'auteure donne clairement son avis sur l'inégalité existant entre les hommes et les femmes, et se
donne la liberté d'écrire un texte juridique.
Si Olympe de Gouges a défendu l'égalité entre les hommes et les femmes dans sa
Déclaration, elle a aussi prôné l'égalité entre les hommes et défendu l'idée que les hommes noirs
avaient les mêmes droits que les hommes blancs. Elle a d'ailleurs mené ce combat dans de
nombreux ouvrages et notamment dans Zamore et Mirza ou l'esclavage des noirs, drame en trois
actes dans lequel Olympe de Gouges décrit les conséquences de l'esclavage durant la colonisation.
Le combat pour dénoncer l'esclavage, et donc pour plaider en faveur d'une stricte égalité entre les
hommes, est une lutte chère aux auteurs et philosophes des Lumières. Ainsi, cette thèse s'est vue
vue défendue précédemment par Montesquieu en 1748 dans De l'Esprit des lois, Livre XV, chapitre
V, « De l'esclavage des nègres », qui, en ridiculisant les arguments en faveur de l'esclavagisme,
montrait la brutalité des Européens avec les Indiens, le racisme qui justifiait la traite des Noirs et
l'impiété de ceux qui se disaient chrétiens. Son réquisitoire contre l'esclavage prend,
paradoxalement, la forme d'une plaidoirie qu'il entame ainsi : Si j'avais à soutenir le droit que nous
avons eu de rendre les esclaves nègres, voici ce que je dirais. » En fait, ce philosophe des Lumières
utilise comme arme de défense l'ironie pour faire comprendre à son lecteur qu'il écrit finalement le
contraire de ce qu'il pense réellement.
Les auteurs qui veulent dénoncer les injustices et les inégalités entre les êtres humains
peuvent recourir à l'argumentation directe, par laquelle leurs idées sont clairement exposées, ou
avoir recours à l'ironie et rendre alors le lecteur complice de leurs propos. Mais la littérature d'idées
peut aussi être à la fois divertissante et instructive en faisant passer les idées de manière détournée.
C'est pourquoi certains écrivains privilégient l'argumentation indirecte.
II- La littérature d'idées trouve son efficacité dans des argumentations indirectes qui
permettent, sous couvert d'un récit fictif et de divertissement, d'instruire le lecteur en dénoncant
l'inégalité entre les hommes et aussi entre les hommes et les femmes.
III- La littérature d'idées, qu'elle repose sur une argumentation directe ou indirecte, se heurte
souvent aux limites de la liberté d'expression et à la censure exercée soit par l'autorité religieuse soit
par l'autorité politique, surtout au XVIIIème siècle.
→ L'Encyclopédie
→ L'affiche « Les trois urnes ou le salut de la patrie » = amènera O. de Gouges à monter sur
l'échafaud – 1793
→ La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne
La littérature d'idées, qu'elle repose sur une argumentation directe ou indirecte, reste la
meilleure arme des écrivains pour faire valoir le droit des hommes et des femmes à l'égalité.
Cependant, les œuvres les plus engagées ont été publiées à une époque où la censure faisait rage et
où la liberté d'expression n'était pas érigée en principe fondamental. Le combat mené par les
écrivains pour défendre l'égalité entre les hommes – et surtout les hommes et les femmes – n'a pas
toujours eu l'effet espéré à l'époque même de leur publication, mais c'était sans compter sur la
pugnacité de personnalités qui ont rendu plus tard leur prestige à ces hommes et ces femmes et à
leurs œuvres. Finalement, le combat pour l'égalité peut se mener à travers divers genres littéraires et
notamment la littérature d'idées. Cependant, ce qui importe est que les mots soient suivis d'actions.
Il reste donc aux hommes et aux femmes à mettre en pratique les revendications défendues pour que
l'égalité demeure réellement.