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Évaluation prospective de
l’impact radiologique sur
l’environnement pour les
installations et les activités
Coparrainé par
$
NORMES DE SÛRETÉ DE L’AIEA
ET PUBLICATIONS CONNEXES
NORMES DE SÛRETÉ
En vertu de l’article III de son Statut, l’AIEA a pour attributions d’établir ou d’adopter
des normes de sûreté destinées à protéger la santé et à réduire au minimum les dangers auxquels
sont exposés les personnes et les biens et de prendre des dispositions pour l’application de ces
normes.
Les publications par lesquelles l’AIEA établit des normes paraissent dans la
collection Normes de sûreté de l’AIEA. Cette collection couvre la sûreté nucléaire, la sûreté
radiologique, la sûreté du transport et la sûreté des déchets, et comporte les catégories suivantes :
fondements de sûreté, prescriptions de sûreté et guides de sûreté.
Des informations sur le programme de normes de sûreté de l’AIEA sont disponibles sur
le site web de l’AIEA :
www.iaea.org/fr/ressources/normes-de-surete
Le site donne accès aux textes en anglais des normes publiées et en projet. Les textes des
normes publiées en arabe, chinois, espagnol, français et russe, le Glossaire de sûreté de l’AIEA
et un rapport d’étape sur les normes de sûreté en préparation sont aussi disponibles. Pour d’autres
informations, il convient de contacter l’AIEA à l’adresse suivante : Centre international de
Vienne, B.P. 100, 1400 Vienne (Autriche).
Tous les utilisateurs des normes de sûreté sont invités à faire connaître à l’AIEA
l’expérience qu’ils ont de cette utilisation (c’est-à-dire comme base de la réglementation
nationale, pour des examens de la sûreté, pour des cours) afin que les normes continuent de
répondre aux besoins des utilisateurs. Les informations peuvent être données sur le site web de
l’AIEA, par courrier (à l’adresse ci-dessus) ou par courriel ([email protected]).
PUBLICATIONS CONNEXES
L’AIEA prend des dispositions pour l’application des normes et, en vertu des articles III
et VIII.C de son Statut, elle favorise l’échange d’informations sur les activités nucléaires
pacifiques et sert d’intermédiaire entre ses États Membres à cette fin.
Les rapports sur la sûreté dans le cadre des activités nucléaires sont publiés dans la
collection Rapports de sûreté. Ces rapports donnent des exemples concrets et proposent des
méthodes détaillées à l’appui des normes de sûreté.
Les autres publications de l’AIEA concernant la sûreté paraissent dans les collections
Préparation et conduite des interventions d’urgence, Radiological Assessment Reports,
INSAG Reports (Groupe international pour la sûreté nucléaire), Rapports techniques
et TECDOC. L’AIEA édite aussi des rapports sur les accidents radiologiques, des manuels de
formation et des manuels pratiques, ainsi que d’autres publications spéciales concernant la
sûreté.
Les publications ayant trait à la sécurité paraissent dans la collection Sécurité nucléaire
de l’AIEA.
La collection Énergie nucléaire de l’AIEA est constituée de publications informatives
dont le but est d’encourager et de faciliter le développement et l’utilisation pratique de l’énergie
nucléaire à des fins pacifiques, ainsi que la recherche dans ce domaine. Elle comprend des
rapports et des guides sur l’état de la technologie et sur ses avancées, ainsi que sur des données
d’expérience, des bonnes pratiques et des exemples concrets dans les domaines de
l’électronucléaire, du cycle du combustible nucléaire, de la gestion des déchets radioactifs et du
déclassement.
ÉVALUATION PROSPECTIVE DE
L’IMPACT RADIOLOGIQUE SUR
L’ENVIRONNEMENT POUR LES
INSTALLATIONS ET LES ACTIVITÉS
Les États ci-après sont Membres de l’Agence internationale de l’énergie atomique :
AFGHANISTAN GÉORGIE PAYS-BAS, ROYAUME DES
AFRIQUE DU SUD GHANA PÉROU
ALBANIE GRÈCE PHILIPPINES
ALGÉRIE GRENADE POLOGNE
ALLEMAGNE GUATEMALA PORTUGAL
ANGOLA GUINÉE
QATAR
ANTIGUA-ET-BARBUDA GUYANA
RÉPUBLIQUE ARABE SYRIENNE
ARABIE SAOUDITE HAÏTI
ARGENTINE HONDURAS RÉPUBLIQUE
ARMÉNIE HONGRIE CENTRAFRICAINE
AUSTRALIE ÎLES MARSHALL RÉPUBLIQUE DE MOLDOVA
AUTRICHE INDE RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE
AZERBAÏDJAN INDONÉSIE DU CONGO
BAHAMAS IRAN, RÉP. ISLAMIQUE D’ RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE
BAHREÏN IRAQ POPULAIRE LAO
BANGLADESH IRLANDE RÉPUBLIQUE DOMINICAINE
BARBADE ISLANDE RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
BÉLARUS ISRAËL RÉPUBLIQUE-UNIE
BELGIQUE ITALIE
DE TANZANIE
BELIZE JAMAÏQUE
BÉNIN JAPON ROUMANIE
BOLIVIE, ÉTAT JORDANIE ROYAUME-UNI
PLURINATIONAL DE KAZAKHSTAN DE GRANDE-BRETAGNE
BOSNIE-HERZÉGOVINE KENYA ET D’IRLANDE DU NORD
BOTSWANA KIRGHIZISTAN RWANDA
BRÉSIL KOWEÏT SAINTE-LUCIE
BRUNÉI DARUSSALAM LESOTHO SAINT-KITTS-ET-NEVIS
BULGARIE LETTONIE SAINT-MARIN
BURKINA FASO LIBAN SAINT-SIÈGE
BURUNDI LIBÉRIA SAINT-VINCENT-ET-LES-
CABO VERDE LIBYE GRENADINES
CAMBODGE LIECHTENSTEIN
SAMOA
CAMEROUN LITUANIE
CANADA LUXEMBOURG SÉNÉGAL
CHILI MACÉDOINE DU NORD SERBIE
CHINE MADAGASCAR SEYCHELLES
CHYPRE MALAISIE SIERRA LEONE
COLOMBIE MALAWI SINGAPOUR
COMORES MALI SLOVAQUIE
CONGO MALTE SLOVÉNIE
CORÉE, RÉPUBLIQUE DE MAROC SOUDAN
COSTA RICA MAURICE SRI LANKA
CÔTE D’IVOIRE MAURITANIE SUÈDE
CROATIE MEXIQUE
SUISSE
CUBA MONACO
TADJIKISTAN
DANEMARK MONGOLIE
DJIBOUTI MONTÉNÉGRO TCHAD
DOMINIQUE MOZAMBIQUE THAÏLANDE
ÉGYPTE MYANMAR TOGO
EL SALVADOR NAMIBIE TONGA
ÉMIRATS ARABES UNIS NÉPAL TRINITÉ-ET-TOBAGO
ÉQUATEUR NICARAGUA TUNISIE
ÉRYTHRÉE NIGER TÜRKİYE
ESPAGNE NIGÉRIA TURKMÉNISTAN
ESTONIE NORVÈGE UKRAINE
ESWATINI NOUVELLE-ZÉLANDE URUGUAY
ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE OMAN
VANUATU
ÉTHIOPIE OUGANDA
FÉDÉRATION DE RUSSIE OUZBÉKISTAN VENEZUELA,
FIDJI PAKISTAN RÉP. BOLIVARIENNE DU
FINLANDE PALAOS VIET NAM
FRANCE PANAMA YÉMEN
GABON PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE ZAMBIE
GAMBIE PARAGUAY ZIMBABWE
Le Statut de l’Agence a été approuvé le 23 octobre 1956 par la Conférence sur le Statut de l’AIEA,
tenue au Siège de l’Organisation des Nations Unies, à New York ; il est entré en vigueur le 29 juillet 1957.
L’Agence a son Siège à Vienne. Son principal objectif est « de hâter et d’accroître la contribution de l’énergie
atomique à la paix, la santé et la prospérité dans le monde entier ».
COLLECTION
NORMES DE SÛRETÉ DE L’AIEA Nº GSG-10
ÉVALUATION PROSPECTIVE DE
L’IMPACT RADIOLOGIQUE SUR
L’ENVIRONNEMENT POUR LES
INSTALLATIONS ET LES ACTIVITÉS
GUIDE GÉNÉRAL DE SÛRETÉ
COPARRAINÉ PAR :
AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE ATOMIQUE
ET PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR L’ENVIRONNEMENT
Section d’édition
Agence internationale de l’énergie atomique
Centre international de Vienne
B.P. 100
1400 Vienne (Autriche)
Téléphone : +43 1 2600 22529 ou 22530
Courriel : [email protected]
www.iaea.org/publications
© AIEA, 2024
De par son Statut, l’AIEA est habilitée à établir des « normes de sûreté
destinées à protéger la santé et à réduire au minimum les dangers auxquels sont
exposés les personnes et les biens ». Il s’agit de normes qu’elle doit appliquer à
ses propres opérations et que les États peuvent mettre en œuvre par l’intermédiaire
de leurs règlements nationaux.
Depuis le lancement du programme de normes de sûreté en 1958 par
l’AIEA, de nombreux changements sont intervenus. En tant que Directeur
général, j’entends veiller à ce que l’AIEA entretienne et améliore cet ensemble
intégré, complet et cohérent de normes de grande qualité adaptées à l’utilisateur,
aux réalités de l’époque et aux besoins en matière de sûreté. Leur utilisation
adéquate dans le cadre des applications de la science et de la technologie
nucléaires devrait permettre d’assurer un niveau élevé de protection des
populations et de l’environnement à travers le monde et établir la confiance
nécessaire à l’utilisation continue de la technologie nucléaire pour le bien de tous.
C’est aux pays qu’il appartient de garantir la sûreté en s’appuyant sur un
certain nombre de conventions internationales. Les normes de l’AIEA dans ce
domaine constituent la base de ces instruments juridiques et servent de référence
mondiale pour aider les parties à s’acquitter de leurs obligations. Bien qu’elles
ne soient pas juridiquement contraignantes pour les États Membres, elles sont
largement appliquées. Elles sont devenues une référence indispensable et
un dénominateur commun pour la grande majorité des États Membres qui les
appliquent dans leur réglementation nationale pour améliorer la sûreté des
centrales nucléaires, des réacteurs de recherche et des installations du cycle du
combustible ainsi que des applications nucléaires en médecine, dans l’industrie,
l’agriculture et la recherche.
Les normes de sûreté de l’AIEA sont fondées sur l’expérience pratique des
États Membres et font l’objet d’un consensus international. La participation des
membres des comités des normes de sûreté, du Comité des orientations sur la
sécurité nucléaire et de la Commission des normes de sûreté est particulièrement
importante, et je suis reconnaissant à tous ceux qui, par leurs connaissances et
leurs compétences, contribuent à leur élaboration.
L’AIEA utilise également ces normes de sûreté lorsqu’elle apporte une
assistance aux États Membres dans le cadre de missions d’examen et de services
consultatifs, aidant ainsi ces derniers à les appliquer et facilitant l’échange de
données d’expérience et d’idées utiles. Les informations en retour sur ces
missions et services, de même que les enseignements tirés des événements et
l’expérience relative à l’utilisation et à l’application des normes de sûreté, sont
pris en compte lors de la révision périodique de ces dernières.
Je suis convaincu que les normes de sûreté de l’AIEA et leur application
contribuent de manière inestimable à assurer un niveau élevé de sûreté dans
le cadre de l’utilisation de la technologie nucléaire. J’encourage tous les États
Membres à les promouvoir et à les appliquer, et à collaborer avec l’AIEA pour en
maintenir la qualité, aujourd’hui comme demain.
PRÉFACE
Des prescriptions visant à protéger les personnes contre les effets nocifs
de l’exposition aux rayonnements ionisants, à assurer la sûreté des sources de
rayonnements et à protéger l’environnement sont définies dans la publication
de l’AIEA intitulée « Radioprotection et sûreté des sources de rayonnements :
Normes fondamentales internationales de sûreté » (collection Normes de sûreté
de l’AIEA no GSR Part 3). La publication no GSR Part 3 est coparrainée les
organismes suivants : Agence de l’OCDE pour l’énergie nucléaire, AIEA,
Commission européenne, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture, Organisation internationale du Travail, Organisation mondiale de
la Santé, Organisation panaméricaine de la Santé, Programme des Nations Unies
pour l’environnement.
Trois guides de sûreté connexes fournissent des orientations génériques sur
la mise en œuvre des prescriptions de la publication no GSR Part 3 concernant la
protection du public et de l’environnement :
CONTEXTE
Fondements de sûreté
Les fondements de sûreté présentent les objectifs et les principes de
protection et de sûreté qui constituent la base des prescriptions de sûreté.
Prescriptions de sûreté
Un ensemble intégré et cohérent de prescriptions de sûreté établit les
prescriptions qui doivent être respectées pour assurer la protection des personnes
et de l’environnement, actuellement et à l’avenir. Les prescriptions sont régies
par l’objectif et les principes énoncés dans les Fondements de sûreté. S’il n’y
est pas satisfait, des mesures doivent être prises pour atteindre ou rétablir le
niveau de sûreté requis. La présentation et le style des prescriptions facilitent
leur utilisation pour l’établissement, de manière harmonisée, d’un cadre
1
Voir aussi les publications parues dans la collection Sécurité nucléaire de l’AIEA.
Fondements de sûreté
Principes fondamentaux de sûreté
Guides de sûreté
Les guides de sûreté contiennent des recommandations et des orientations
sur la façon de se conformer aux prescriptions de sûreté, traduisant un consensus
international selon lequel il est nécessaire de prendre les mesures recommandées
(ou des mesures équivalentes). Ils présentent les bonnes pratiques internationales
et reflètent de plus en plus les meilleures d’entre elles pour aider les utilisateurs à
atteindre des niveaux de sûreté élevés. Les recommandations qu’ils contiennent
sont énoncées au conditionnel.
APPLICATION DES NORMES DE SÛRETÉ DE L’AIEA
Les principaux utilisateurs des normes de sûreté dans les États Membres
de l’AIEA sont les organismes de réglementation et d’autres autorités
nationales pertinentes. Les normes de sûreté de l’AIEA sont aussi utilisées par
les organisations parrainantes et par de nombreux organismes qui conçoivent,
construisent et exploitent des installations nucléaires, ainsi que par les utilisateurs
de rayonnements et de sources radioactives.
Les normes de sûreté de l’AIEA sont applicables, selon que de besoin,
pendant la durée de vie de toutes les installations et activités, existantes et
nouvelles, utilisées à des fins pacifiques ainsi qu’aux mesures de protection
visant à réduire les risques radiologiques existants. Les États peuvent les utiliser
comme référence pour la réglementation nationale concernant les installations et
les activités.
En vertu de son Statut, l’AIEA est tenue d’appliquer les normes de sûreté
à ses propres opérations et les États doivent les appliquer aux opérations pour
lesquelles l’AIEA fournit une assistance.
Les normes de sûreté sont aussi utilisées par l’AIEA comme référence
pour ses services d’examen de la sûreté, ainsi que pour le développement des
compétences, y compris l’élaboration de programmes de formation théorique et
de cours pratiques.
Les conventions internationales contiennent des prescriptions semblables à
celles des normes de sûreté qui sont juridiquement contraignantes pour les parties
contractantes. Les normes de sûreté de l’AIEA, complétées par les conventions
internationales, les normes industrielles et les prescriptions nationales
détaillées, constituent une base cohérente pour la protection des personnes et
de l’environnement. Il y a aussi des aspects particuliers de la sûreté qui doivent
être évalués à l’échelle nationale. Par exemple, de nombreuses normes de sûreté
de l’AIEA, en particulier celles portant sur les aspects de la sûreté relatifs à la
planification ou à la conception, sont surtout applicables aux installations et
activités nouvelles. Les prescriptions établies dans les normes de sûreté de
l’AIEA peuvent n’être pas pleinement satisfaites par certaines installations
existantes construites selon des normes antérieures. Il revient à chaque État de
déterminer le mode d’application des normes de sûreté de l’AIEA dans le cas de
telles installations.
Les considérations scientifiques qui sous-tendent les normes de sûreté de
l’AIEA constituent une base objective pour les décisions concernant la sûreté ;
cependant, les décideurs doivent également juger en connaissance de cause et
déterminer la meilleure manière d’équilibrer les avantages d’une mesure ou
d’une activité par rapport aux risques radiologiques et autres qui y sont associés
ainsi qu’à tout autre impact négatif qui en découle.
PROCESSUS D’ÉLABORATION DES NORMES DE SÛRETÉ DE
L’AIEA
Secrétariat et consultants :
rédaction de nouvelles
normes ou révision
des normes existantes
Projet
Projet final
Approbation
par la CSS
FIG. 2. Processus d’élaboration d’une nouvelle norme de sûreté ou de révision d’une norme
existante.
Directeur général et comprennent des responsables de la normalisation au niveau
national.
Un système de gestion a été mis en place pour la planification,
l’élaboration, le réexamen, la révision et l’établissement des normes de sûreté
de l’AIEA. Il structure le mandat de l’AIEA, la vision de l’application future
des normes, politiques et stratégies de sûreté, et les fonctions et responsabilités
correspondantes.
INTERPRÉTATION DU TEXTE
1. INTRODUCTION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Contexte (1.1–1.6). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Objectif (1.7–1.9) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Champ d’application (1.10–1.24). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Structure (1.25). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
RÉFÉRENCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
CONTEXTE
1.2. La publication n° GSR Part 3 [1] prescrit une évaluation prospective des
impacts radiologiques sur l’environnement dus aux rejets de radionucléides par
les installations et activités1. Le présent guide de sûreté donne des indications
sur le respect des prescriptions énoncées dans la publication n° GSR Part 3 [1]
relatives à l’exécution de telles évaluations pour certaines installations et activités
si l’organisme de réglementation l’exige et, en particulier, de la prescription
établie au paragraphe 3.9 e) de la publication n° GSR Part 3 [1], aux termes
duquel :
1
L’expression « installations et activités » est définie dans la publication intitulée
Principes fondamentaux de sûreté n° SF-1 [2], et dans le Glossaire de sûreté de l’AIEA [4]. Il
s’agit d’une expression générale englobant toutes les installations nucléaires et les utilisations de
toutes les sources de rayonnements ionisants. Les recommandations formulées dans le présent
guide de sûreté s’appliquent à certaines installations et activités décrites aux paragraphes 1.10
à 1.24.
1
1.3. L’objectif d’une évaluation prospective de l’impact radiologique sur
l’environnement consiste à déterminer si l’installation ou l’activité prévue
est conforme aux prescriptions législatives et réglementaires en vigueur
en matière de protection du public et de l’environnement dans toutes les
circonstances raisonnablement prévisibles. Une telle évaluation prospective
comprend notamment l’examen des expositions susceptibles de se produire en
fonctionnement normal et des expositions potentielles dues à des accidents qui
sont identifiés et caractérisés au moyen d’une analyse de la sûreté. L’évaluation
de l’impact radiologique sur l’environnement devrait être aussi simple que
possible, mais aussi complexe que nécessaire pour atteindre cet objectif.
2
Une explication de l’expression « processus décisionnel à l’échelon gouvernemental »
est donnée au paragraphe 2.3.
2
l’environnement [9]. Le présent guide de sûreté devrait être utilisé parallèlement
à ces autres normes de sûreté3.
1.6. On trouvera dans le présent guide de sûreté un cadre général qui est
conforme aux orientations fournies dans d’autres guides de sûreté et peut
compléter ces orientations qui encadrent l’évaluation de la sûreté des installations
et incluent le concept d’évaluation de l’impact radiologique sur l’environnement
(dans le cadre de l’évaluation de la sûreté), mais de manière moins détaillée que
ce qui est décrit dans le présent guide de sûreté. On peut citer à titre d’exemple
le guide no GSG-3 intitulé Argumentaire de sûreté et évaluation de la sûreté
pour la gestion des déchets radioactifs avant leur stockage définitif, paru dans la
collection Normes de sûreté de l’AIEA [13] et le guide intitulé Safety Assessment
for the Decommissioning of Facilities Using Radioactive Material (IAEA Safety
Standards Series No. WS-G-5.2) [14].
OBJECTIF
3
L’AIEA a également publié un rapport de sûreté sur les méthodes et modèles qui peuvent
être utilisés pour évaluer l’impact des rejets de matières radioactives dans l’environnement [10]
et des rapports techniques sur les paramètres de transfert dans l’environnement [11, 12]. Une
version révisée de la publication n° 19 de la collection Rapports de sûreté [10] est en cours
d’élaboration et portera sur les évaluations préalables de l’exposition du public, les modèles et
paramètres génériques permettant d’évaluer les conséquences des rejets radioactifs, ainsi que
les modèles et paramètres génériques permettant d’évaluer les expositions de la flore et de la
faune dues aux rejets radioactifs des installations et activités.
3
œuvre, afin d’aider les organismes nationaux de réglementation, les personnes
ou organisations responsables des installations et activités et les autres parties
intéressées4, notamment, mais non exclusivement, les personnes ou organisations
qui font une demande d’autorisation pour l’exploitation d’installations et la
conduite d’activités ou qui sont chargées de l’exploitation ou des activités. Il est
reconnu dans le présent guide de sûreté que différents États utilisent des approches
différentes pour certains aspects de l’évaluation de l’impact radiologique sur
l’environnement. Cela s’explique par la complexité et la diversité des possibilités
offertes en matière de gestion des questions environnementales, qui dépend
des caractéristiques des installations et activités elles-mêmes, des conditions
environnementales particulières et de la réglementation et des circonstances
nationales.
CHAMP D’APPLICATION
4
Le guide n° GSR Part 3 [1] utilise l’expression « partie intéressée » dans un sens
large pour désigner une personne ou un groupe ayant un intérêt dans le fonctionnement
d’une organisation. En règle générale, les parties intéressées sont notamment les clients, les
propriétaires, les exploitants, les salariés, les fournisseurs, les partenaires et les syndicats, les
secteurs ou professions réglementés, les organismes scientifiques et les organismes publics ou
les organismes de réglementation. Cette expression pourrait également inclure d’autres États
(par exemple, les États voisins inquiets d’éventuels impacts transfrontières).
4
risques radiologiques dus aux rejets radioactifs dans l’environnement provenant
d’installations et activités nouvelles ou existantes qui risqueraient d’exposer le
public et l’environnement aux rayonnements5. Pour certaines installations et
activités, l’exposition aux rayonnements et le risque radiologique pour le public
dus à l’irradiation externe directe sont pris en compte. Le présent guide de sûreté
décrit une évaluation de l’impact radiologique sur l’environnement à l’aide de
données et modèles génériques, de données et modèles propres au site et d’une
combinaison des deux, le cas échéant.
1.12. Les expositions aux rayonnements examinées peuvent être notamment les
expositions qui devraient se produire dans des conditions de fonctionnement
normal (c’est-à-dire en raison de rejets autorisés ou d’une irradiation externe
directe) et les expositions qui pourraient se produire mais ne sont pas certaines,
déterminées au moyen d’une analyse de la sûreté6 des événements et des
accidents7 définis dans le guide n° GSR Part 3 [1] (c’est-à-dire les expositions
potentielles).
1.13. Le présent guide de sûreté ne donne pas d’indications sur les évaluations
prospectives équivalentes des expositions « retardées » qui peuvent se produire
après la fermeture d’une installation de stockage définitif des déchets [15], des
expositions résultant du transport de matières radioactives et des expositions
5
Les installations et activités nécessitant une évaluation de l’impact radiologique sur
l’environnement sont celles dans lesquelles des matières radioactives sont produites, traitées,
utilisées, manipulées ou stockées sous une forme et à une échelle telles qu’il est nécessaire
d’examiner l’impact possible sur le public et l’environnement. Il s’agit par exemple d’installations
nucléaires (centrales nucléaires, réacteurs de recherche, installations de production de radio-
isotopes, installations de production de sources, installations d’entreposage du combustible
usé, installations de retraitement, installations d’enrichissement de l’uranium, installations
de fabrication de combustible nucléaire, installations de gestion des déchets radioactifs avant
stockage définitif, installations de stockage définitif pendant la durée de vie utile et installations
de recherche-développement liées au cycle du combustible nucléaire), de certaines installations
d’extraction minière et de traitement des matières premières, telles que les mines d’uranium à
ciel ouvert, et d’installations de préparation ou de traitement des minerais d’uranium. Parmi les
exemples d’activités, on peut citer l’utilisation de sources de rayonnement non scellées à des
fins industrielles, médicales et de recherche, ainsi que le déclassement de certaines installations.
6
L’« analyse de la sûreté » fait partie de l’évaluation de la sûreté des installations et
activités [5].
7
Le Glossaire de sûreté de l’AIEA définit un « accident » comme « Tout événement
involontaire, y compris les fausses manœuvres, les défaillances d’équipements ou d’autres
anomalies, dont les conséquences réelles ou potentielles ne sont pas négligeables du point de
vue de la protection et sûreté » (l’italique signale une entrée dans le Glossaire de sûreté de
l’AIEA) [4].
5
résultant de l’utilisation de sources radioactives mobiles. On trouvera des
orientations spécifiques sur l’évaluation des expositions pour le stockage définitif
et le transport, respectivement, dans la publication intitulée The Safety Case and
Safety Assessment for the Disposal of Radioactive Waste, IAEA Safety Standards
Series No. SSG-23 [16], et dans la publication intitulée Radiation Protection
Programmes for the Transport of Radioactive Material, IAEA Safety Standards
Series No. TS-G-1.3 [17].
6
ou activité répond à ces critères, cela n’exclut pas la nécessité d’une évaluation
des dangers en rapport avec la préparation et l’intervention en cas de situation
d’urgence nucléaire ou radiologique, conformément aux prescriptions énoncées
dans le guide no GSR Part 7 [6]. D’autres aspects des conséquences des rejets
accidentels importants dans l’environnement, tels que les effets sociétaux
et économiques et les effets non radiologiques sur l’environnement et les
écosystèmes, ne relèvent pas du champ d’application du présent guide de sûreté.
1.19. Le présent guide de sûreté définit un cadre général et décrit les aspects
généraux de la méthode d’évaluation prospective de l’impact radiologique
sur l’environnement ; il ne décrit pas en détail les modèles qui doivent être
utilisés ni le recueil et l’utilisation des données provenant des programmes de
contrôle radiologique de l’environnement, qui sont en principe entrepris lors
de la phase pré-opérationnelle et la phase opérationnelle8 d’une installation
ou activité. Aux fins du présent guide de sûreté, on suppose que le contrôle
radiologique de l’environnement et des sources est effectué, le cas échéant, lors
de la phase pré-opérationnelle et la phase opérationnelle, et qu’il fournit les
informations nécessaires pour estimer les doses adéquates et s’assurer que les
modèles et les hypothèses utilisés dans l’évaluation prospective sont appropriés.
L’évaluation prospective décrite dans le présent guide de sûreté peut également
servir à étayer la mise en place ou l’amélioration d’un programme de contrôle
radiologique de l’environnement propre au site. On trouvera dans la publication
intitulée Environmental and Source Monitoring for Purposes of Radiation
Protection [18] (IAEA Safety Standards Series No. RS-G-1.8) des orientations
concernant les programmes de contrôle radiologique de l’environnement
8
Les programmes de contrôle lors de la phase pré-opérationnelle sont définis,
par exemple, pour établir des concentrations d’activité « de référence » dans des milieux
environnementaux et pour fournir des informations et des données à des fins d’évaluation de la
dose [18]. Pendant l’exploitation de l’installation ou la conduite de l’activité, des programmes
de contrôle sont mis en place pour s’assurer du respect des limites de rejet, pour contrôler les
conditions d’exploitation, pour alerter en cas de conditions inhabituelles ou imprévues et pour
vérifier les prévisions des modèles environnementaux [18].
7
et des sources et d’autres informations dans la référence [19]. La nécessité et
les caractéristiques générales des programmes de contrôle radiologique de
l’environnement visant à démontrer le respect des limites de rejet autorisées sont
examinées dans la publication n° GSG-9 [9].
8
larges de l’optimisation de la protection et de la sûreté sont traités dans d’autres
normes de sûreté de l’AIEA, par exemple le guide no GSG-3 [13] sur la gestion
des déchets radioactifs avant stockage définitif. L’optimisation de la protection
de la population dans le cadre de l’établissement des limites de rejet radioactif
pour les installations et activités est décrite dans la publication no GSG-9 [9]. Le
résultat d’une évaluation de l’impact radiologique sur l’environnement décrite
dans le présent guide de sûreté est une contribution nécessaire pour le processus
d’optimisation qui doit être utilisé pour établir les limites de rejet.
1.24. Les impacts non radiologiques possibles des installations et activités, qui
sont généralement inclus dans une évaluation de l’impact sur l’environnement
dans le cadre d’un processus décisionnel à l’échelon gouvernemental, comme les
impacts sur les personnes et l’environnement dus aux rejets d’autres substances
dangereuses (c’est-à-dire les produits chimiques et l’eau chauffée), les impacts de
la construction d’une installation, les impacts sur les lieux ayant une importance
sociétale (c’est-à-dire les monuments historiques et les lieux culturels), les
impacts sur les espèces menacées et les impacts sur le paysage, ainsi que d’autres
facteurs sociétaux et économiques, ne sont pas pris en compte dans le présent
guide de sûreté, mais devraient être pris en compte par les États conformément
à la réglementation nationale ou internationale applicable au moment de prendre
les décisions pertinentes.
STRUCTURE
9
considérations touchant au risque d’effets sur la santé et à l’évaluation de
l’exposition potentielle du public.
10
au stade de déclassement pour décider de l’opportunité d’entreprendre, de
poursuivre, de modifier ou d’arrêter un projet d’installation ou d’activité.
L’expression peut également s’appliquer à des domaines de la politique nationale,
tels que le lancement ou non d’un programme électronucléaire [22].
PROCESSUS D’AUTORISATION
2.5. La publication no GSR Part 3 [1] définit l’« autorisation » comme étant
la « Délivrance par un organisme de réglementation ou un autre organisme
gouvernemental d’un document écrit autorisant une personne ou un organisme
(l’exploitant) à exécuter des activités spécifiées ».
9
L’expression « processus décisionnel à l’échelon gouvernemental » recouvre ou se
rapporte à différents termes utilisés dans certains États avec des significations similaires ou
équivalentes, comme « décision de principe », « déclaration d’impact environnemental » et,
dans certains cas, « justification ».
11
d’une activité ou installation particulière proposée sur des aspects de l’importance
environnementale10.
2.8. En règle générale, les effets des rejets de matières radioactives provenant
des installations et activités dans l’environnement susceptibles d’être pris en
compte dans une évaluation de l’impact environnemental sont notamment les
effets radiologiques sur la santé humaine et, si les États l’exigent, les effets
radiologiques sur la flore et la faune. Les impacts non radiologiques inclus dans
une évaluation de l’impact environnemental ne sont pas pris en compte dans
le présent guide de sûreté, mais sont soumis à la réglementation nationale ou
internationale applicable.
2.10. La publication no GSR Part 3 [1] définit l’« environnement » comme les
« Conditions dans lesquelles les êtres humains, les animaux et les plantes vivent
ou se développent et qui sont indispensables à toute vie et à tout développement ;
plus spécialement, ces conditions telles qu’elles sont affectées par les activités
humaines. » En général, l’environnement inclut les écosystèmes comprenant des
composantes biotiques et abiotiques.
10
La référence [31] fournit des informations sur les évaluations de l’impact
environnemental dans le cadre du développement d’un nouveau programme électronucléaire.
12
2.12. De plus, le paragraphe 1.35 de la publication no GSR Part 3 [1] dispose ce
qui suit :
2.13. Aux fins du présent guide de sûreté, une évaluation de l’impact radiologique
sur l’environnement est une évaluation prospective des impacts radiologiques
attendus et analytiquement concevables, qui est quantifiée en termes de
dose efficace pour les personnes du public et qui est réalisée dans le cadre du
processus d’autorisation. Les résultats d’une évaluation de l’impact radiologique
sur l’environnement sont comparés aux critères radiologiques prédéfinis dans
la publication no GSR Part 3 [1]. Une évaluation de l’impact radiologique sur
l’environnement peut être considérée comme l’une des composantes d’une
évaluation de l’impact environnemental (décrite aux paragraphes 2.7 à 2.9) dans
le contexte de la planification pour une installation ou activité particulière.
PERSONNES DU PUBLIC
2.14. Dans la publication no GSR Part 3 [1], une « personne du public » est définie
comme « [d]ans un sens général,... tout individu de la population, sauf lorsqu’il
est soumis à une exposition professionnelle ou à une exposition médicale. » Le
paragraphe 3.27 de la publication SF-1 (Principe 7 : Protection des générations
actuelles et futures) [2] stipule que « [l]es normes de sûreté s’appliquent non
seulement aux populations locales, mais aussi aux populations vivant loin des
installations et activités » et que « [q]uand les effets peuvent concerner plusieurs
générations, les générations suivantes doivent être suffisamment bien protégées
pour ne pas avoir à mettre en œuvre des actions protectrices importantes ».
13
3. PRESCRIPTIONS DE SÛRETÉ RELATIVES À
L’ÉVALUATION PROSPECTIVE DE L’IMPACT
RADIOLOGIQUE SUR L’ENVIRONNEMENT
3.1. La présente section contient des extraits des publications no SF-1 [2],
no GSR Part 3 [1] et no GSR Part 4 (Rev. 1) [5] qui énoncent les prescriptions
de sûreté pertinentes au regard de la protection du public et de l’environnement
qui doivent être prises en compte dans la conduite des évaluations radiologiques
prospectives de l’environnement pour les situations d’exposition planifiée. On
trouvera des recommandations sur la manière de satisfaire à ces prescriptions
dans les sections 4 et 5 et dans l’annexe du présent guide de sûreté.
3.2. La publication no SF-1 [2] établit des principes pour assurer la protection
du public et de l’environnement, aujourd’hui et à l’avenir, contre les effets nocifs
des rayonnements ionisants et dispose au paragraphe 3.25 (Principe 6 : Limitation
des risques pour les personnes) ce qui suit :« les doses et les risques radiologiques
doivent être contrôlés dans des limites précises. » Ces principes s’appliquent aux
situations d’exposition aux rayonnements ionisants ou à l’exposition possible
aux rayonnements ionisants11.
3.3. La publication no GSR Part 3 [1] dispose que, pour les situations
d’exposition planifiée, les expositions et les risques pour les membres du
public doivent faire l’objet d’un contrôle [paragraphes 2.11, 3.26, 3.27, 3.120 c)
et 3.123 b)].
3.5. Le paragraphe 3.120 de la publication n° GSR Part 3 [1], qui porte sur
les responsabilités particulières pour l’exposition du public dispose que « [l]
e gouvernement ou l’organisme de réglementation établit ou approuve des
11
Le principe de limite de dose et de limitation des risques ne s’applique pas aux
situations d’exposition d’urgence et aux situations d’exposition existante, pour lesquelles on
utilise des niveaux de référence.
14
contraintes de dose et de risque destinées à l’optimisation de la protection et de
la sûreté des personnes du public. » Aux termes du paragraphe 3.123 e) de la
publication no GSR Part 3 [1] :
La section 4 du présent guide de sûreté donne des indications sur le contexte dans
lequel une évaluation est effectuée, et la section 5 décrit la méthode permettant
d’évaluer le niveau de protection du public et de l’environnement.
15
3.9. Le paragraphe 3.15 d) de la publication no GSR Part 3 [1] énonce les
responsabilités des titulaires d’enregistrements et de licences dans les situations
d’exposition planifiée. Il dispose ce qui suit :
3.12. Le paragraphe 3.24 de la publication no GSR Part 3 [1] dispose ce qui suit :
16
l’optimisation de la protection et de la sûreté pour contribuer à atteindre les
objectifs suivants :
3.14. Le paragraphe 3.31 de la publication no GSR Part 3 [1] dispose ce qui suit :
APPROCHE GRADUÉE
17
3.16. Le paragraphe 3.1 de la publication n° GSR Part 4 (Rev. 1) [5] dispose
que pour appliquer le principe 5 (optimisation de la protection) des Principes
fondamentaux de sûreté [2], « une approche graduée est adoptée pour l’exécution
des évaluations de la sûreté des installations et activités... en raison des niveaux
très différents des risques radiologiques possibles qui y sont associés. »
IMPACTS TRANSFRONTIÈRES
12
Il convient également d’examiner la protection du public et de l’environnement contre
d’éventuels impacts transfrontières et les obligations concernant l’évaluation des impacts et le
partage des informations entre les États dans le contexte plus large des conventions et accords
internationaux pertinents (par exemple la Convention Espoo de 1991 [23], la Convention sur
le droit de la mer de 1982 [24], la Convention d’Aarhus de 1998 [25] et l’article 37 du traité
EURATOM [32]).
18
juridiction ou le contrôle de l’État où se trouve la source, le gouvernement
ou l’organisme de réglementation :
c) Prévoit des dispositions avec l’État affecté pour ce qui est de l’échange
d’informations et des consultations, selon qu’il convient. »
13
Le concept d’exemption et les critères généraux d’exemption des pratiques sont
énoncés dans l’appendice I de la publication n° GSR Part 3 [1].
19
même si une évaluation générique de l’impact sur le public et l’environnement
peut avoir été réalisée pour conclure que l’exemption a été accordée. Lorsque
l’exemption est accordée sous conditions, la nécessité d’une évaluation de
l’impact radiologique sur l’environnement devrait être envisagée.
14
Le « terme source » est « Le volume et la composition isotopique des rejets (ou rejets
postulés) de matière radioactive d’une installation » [4]. Ce concept est utilisé pour modéliser
les rejets de radionucléides dans l’environnement. Il est également applicable à certaines
activités et, parallèlement aux propriétés physiques et chimiques des rejets, il peut être utile
pour modéliser la dispersion dans l’environnement.
20
Pour certaines installations et activités, le niveau de détail de l’évaluation peut
être défini a priori par l’organisme de réglementation.
4.5. Les facteurs et les éléments présentés dans le tableau 1 devraient être
utilisés comme règles générales pour déterminer s’il est approprié de réaliser une
évaluation simple ou complexe de l’impact radiologique sur l’environnement.
En général, une évaluation à l’appui de l’autorisation d’une installation nucléaire
nécessitera un degré élevé de complexité, tandis que pour une activité ou
installation fonctionnant avec un faible stock de radionucléides, une analyse plus
simple peut être justifiée.
4.6. Pour les installations ou les activités dont les pratiques sont relativement
normalisées, de petits stocks de radionucléides et un faible potentiel de rejets
accidentels dans l’environnement, mais qui pourraient néanmoins avoir un
certain impact sur le public et l’environnement, par exemple un hôpital ayant
un service de médecine nucléaire, l’organisme de réglementation peut donner
des orientations génériques permettant d’identifier les éléments nécessaires
qui devraient être inclus dans l’évaluation de l’impact radiologique sur
l’environnement.
4.7. Pour les installations nucléaires, par exemple les centrales nucléaires
et les installations de retraitement du combustible nucléaire, il est probable
que le processus d’autorisation se déroule en plusieurs étapes [33]. Au cours
de ces étapes, l’évaluation de l’impact radiologique sur l’environnement peut
être actualisée au fur et à mesure de l’obtention de données plus spécifiques ;
le demandeur ou l’organisme d’exploitation de l’installation devrait veiller à
ce que les mises à jour des résultats de l’évaluation de l’impact radiologique
sur l’environnement soient communiquées à chaque étape, pour examen par
l’organisme de réglementation.
21
TABLEAU 1. EXEMPLES DE FACTEURS AYANT UNE INCIDENCE
SUR LE NIVEAU DE COMPLEXITÉ PRESCRIT POUR UNE
ÉVALUATION PROSPECTIVE DE L’IMPACT RADIOLOGIQUE SUR
L’ENVIRONNEMENT a
Facteur Élément
a
La liste fournie ici n’est pas exhaustive et l’appréciation de l’importance de ces facteurs lors
de la sélection du type d’évaluation devra être faite par des experts en sûreté nucléaire et
radiologique de l’organisation du demandeur et par l’organisme national de réglementation.
22
discussion et, enfin, pour approbation, avant le début de l’exploitation de
l’installation ou le début du déclassement. Les flèches verticales en pointillé
indiquent quand une évaluation actualisée peut être soumise à l’organisme de
réglementation en cas de changements notables dans le niveau postulé des rejets
ou dans les scénarios d’exposition potentielle au cours de la phase opérationnelle.
La flèche horizontale indique l’évolution dans le temps.
Choix du site et
évaluation du site
Conception
Construction
Mise en service
Exploitation
Déclassement
Levée du
contrôle
réglementaire
FIG. 1. Étapes de la durée de vie d’une installation nucléaire au cours desquelles une
évaluation prospective de l’impact radiologique sur l’environnement pourrait contribuer au
processus d’autorisation (adapté de la publication n° SSG-12 [33]).
23
4.10. Une fois qu’un site ou un certain nombre de sites ont été retenus et que la
conception de l’installation est plus clairement définie, une évaluation préliminaire
de l’impact radiologique sur l’environnement pour le ou les emplacement(s)
particulier(s) devrait être réalisée à l’aide des données disponibles propres au site.
En général, pendant la période de construction, il convient de recueillir davantage
d’informations pertinentes au regard de l’évaluation, y compris, lorsque cela
est jugé nécessaire, les résultats des mesures environnementales et les résultats
des enquêtes sur les habitudes et les conditions de vie menées sur le site et aux
alentours. L’évaluation devrait être affinée au fur et à mesure que le projet évolue
et que de nouvelles informations sont disponibles, afin de pouvoir produire un
rapport final d’évaluation de l’impact radiologique sur l’environnement bien
étayé à un moment donné de la phase de mise en service, avant que l’organisme
d’exploitation ne soumette sa demande finale d’autorisation à l’organisme de
réglementation. La publication intitulée Mise en place de l’infrastructure de
sûreté pour un programme électronucléaire [no SSG-16 (Rev. 1) de la collection
Normes de sûreté de l’AIEA] [22] contient des orientations sur la soumission
et l’actualisation d’une évaluation de l’impact radiologique sur l’environnement
dans le cadre de la mise en place de l’infrastructure de sûreté d’un programme
électronucléaire.
4.12. Pour les installations déjà en service et les activités en cours, l’évaluation
de la sûreté devrait faire l’objet d’un réexamen et d’une mise à jour périodiques
à des intervalles prédéfinis, conformément aux prescriptions réglementaires [5] ;
ce réexamen devrait tenir compte des modifications éventuelles des hypothèses
utilisées pour réaliser l’évaluation de l’impact radiologique sur l’environnement et
des résultats du contrôle radiologique des sources et des programmes de contrôle
radiologique de l’environnement exécutés pendant l’exploitation. L’évaluation
de l’impact radiologique sur l’environnement peut devoir être révisée en cas de
changements importants dans les caractéristiques de l’installation ou l’activité ou
dans les caractéristiques de l’emplacement (voir le tableau 1).
24
l’exposition du public d’autres installations déjà en service ou dont la construction
est prévue sur le site considéré ou à proximité de celui-ci.
4.15. Avant que le contrôle réglementaire puisse être levé sur un site après
le déclassement, un réexamen de l’évaluation de l’impact radiologique sur
l’environnement pourrait être nécessaire, en fonction des conditions radiologiques
finales de l’ancienne installation. Toutefois, pour la plupart des installations
et activités après le déclassement, les expositions attendues et les expositions
potentielles seront négligeables ou inexistantes, et les méthodes employées pour
estimer ces expositions et déterminer les critères radiologiques associés seront
différentes. Par exemple, dans l’estimation des expositions, il conviendrait
d’accorder plus d’importance aux résultats d’une étude environnementale finale,
et les critères radiologiques pourraient être les critères de rejet pour une utilisation
inconditionnelle après le déclassement, tels qu’ils sont fixés par l’organisme de
réglementation [35].
25
ÉVALUATION DANS LE CADRE D’UN PROCESSUS DÉCISIONNEL À
L’ÉCHELON GOUVERNEMENTAL
15
Certaines directives internationales, telles que la Convention sur l’évaluation de
l’impact sur l’environnement dans un contexte transfrontière [23] et la Directive 2011/92/UE
concernant l’évaluation des incidences de certains projets publics et privés sur l’environnement
[26], précisent les types d’installations et activités pour lesquels une évaluation de l’impact
environnemental est nécessaire.
26
d’autorisation ; cependant, les deux évaluations de l’impact radiologique sur
l’environnement doivent être cohérentes.
27
COMMUNICATION DES RÉSULTATS
28
et activités devraient être incluses, ainsi que les résultats spécifiques de
l’évaluation.
4.26. Lorsque les résultats d’une évaluation indiquent que les informations sont
pertinentes au-delà des frontières nationales, ces informations devraient être
partagées avec les États concernés. L’État dans lequel l’installation ou activité
est située devrait organiser avec les États concernés les moyens d’échange
d’informations et de consultation, le cas échéant.
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES
29
scénarios d’accident ainsi qu’une réponse à la question de savoir si la protection
de l’environnement peut être prise en compte dans l’évaluation et de quelle
manière elle peut l’être.
5.3. Lorsque cela est possible, les modèles retenus devraient être validés
en comparant les résultats des calculs effectués à l’aide des modèles avec les
données réelles résultant des mesures pour des scénarios d’exposition analogues
ou, si cela n’est pas possible, dans le cadre de procédures de référenciation par
rapport à d’autres modèles adéquats. Les programmes de contrôle radiologique
de l’environnement pendant la phase opérationnelle d’une installation ou activité
peuvent être utilisés non seulement pour s’assurer du respect des limites de rejet et
des limites de dose, mais aussi pour confirmer que les modèles environnementaux
utilisés dans l’évaluation prospective étaient adéquats.
16
Les milieux environnementaux sont, par exemple, l’air, l’eau, les sédiments et le biote.
17
Il existe un certain nombre de modèles « de pointe » applicables à l’évaluation de
l’impact radiologique sur l’environnement qui ont été mis au point et utilisés par différents États
et, dans certains cas, fournis par des sociétés commerciales. L’AIEA exécute régulièrement des
projets internationaux pour la validation des modèles et des données, dans le cadre desquels
certains de ces modèles sont utilisés dans des tests et pour l’étalonnage. On trouvera dans la réf.
[38] des informations sur les modèles appliqués dans le cadre du programme de modélisation
de l’environnement pour la sûreté radiologique (EMRAS) de l’AIEA ; des rapports sur les
modèles appliqués dans le cadre des programmes EMRAS II et Modélisation et données pour
les évaluations de l’impact radiologique (MODARIA) sont en préparation.
30
fonction des caractéristiques de l’installation ou activité et de l’emplacement
(voir le tableau 1). Le demandeur est chargé de sélectionner les méthodes les
plus appropriées, conformément aux orientations fournies par l’organisme de
réglementation. L’organisme national de réglementation devrait déterminer, en
concertation avec le demandeur et les autres parties intéressées, la méthode la
mieux adaptée pour effectuer une évaluation particulière et devrait convenir que
la méthode adoptée est adéquate pour l’objectif proposé.
5.5. L’un des éléments à prendre en considération lors du choix des méthodes
d’évaluation de l’impact radiologique sur l’environnement est l’équilibre entre
le niveau d’effort réalisable et le niveau de détail requis. Par exemple, pour
une installation ou activité dont les niveaux de rejets sont faibles, entraînant
des doses proches des critères d’exemption, et dont le risque d’accident ayant
des conséquences pour le public et l’environnement est faible, il ne serait
généralement pas nécessaire d’employer des méthodes détaillées. Pour ces types
d’installations ou activités, l’organisme de réglementation, les vendeurs ou les
associations professionnelles peuvent élaborer des orientations génériques
définissant des méthodes simples et prudentes que les demandeurs peuvent
employer pour leurs évaluations. Ces méthodes devraient être adaptées à la tâche
et tenir compte de manière appropriée de tous les aspects liés au transfert dans
l’environnement, tels que la bioaccumulation.
5.6. Pour les installations pour lesquelles des évaluations complexes sont
justifiées, le niveau de détail des modèles et les données utilisées pour l’évaluation
peuvent évoluer au cours du processus décisionnel à l’échelon gouvernemental
ou du processus d’autorisation.
5.7. Les installations et activités qui utilisent ou traitent des sources ou des
matières radioactives sont conçues, construites, mises en service, exploitées
ou conduites, maintenues en état et déclassées et sont réglementées à toutes
ces étapes, afin de prévenir ou de réduire au minimum les rejets de matières
radioactives dans l’environnement. Toutefois, de très faibles quantités de résidus
de radionucléides peuvent être trouvées dans certains des effluents gazeux ou
liquides résultant du fonctionnement normal. En raison des volumes importants, il
pourrait être techniquement difficile d’entreposer toutes ces matières résiduelles
sur le site et, compte tenu des faibles concentrations d’activité, le coût d’un
tel entreposage serait probablement excessif et injustifié du point de vue de la
31
protection contre les rayonnements. Dans certains cas, une installation ou activité
peut également être à l’origine d’une exposition à une irradiation directe. Afin
de contrôler les doses au public, conformément aux prescriptions de sûreté de
la publication n° GSR Part 3 [1], il conviendrait de procéder à une évaluation
prospective de la dose qui pourrait être reçue par les personnes du public du fait
des rejets gazeux et liquides et de l’irradiation directe, et de comparer les résultats
à des critères définis.
Approche de l’évaluation
Modélisation de l’irradiation
directe, de la dispersion et du
transfert dans l’environnement
Évaluation de la dose à la
personne représentative
32
le premier élément de l’évaluation devrait consister à caractériser la source
de rayonnement par rapport à l’exposition du public. Ensuite, il conviendrait
d’examiner la dispersion dans l’environnement et le transfert des radionucléides
dans les milieux de l’environnement pertinents au regard des voies d’exposition
identifiées et de l’emplacement. Les concentrations d’activité estimées dans un
certain nombre de milieux environnementaux devraient ensuite être combinées
avec des données pertinentes sur les habitudes et conditions de vie (par exemple,
les taux de respiration, la consommation d’eau, la consommation alimentaire)
et les facteurs liés à la profession dans le temps (par exemple, le temps passé
dans un lieu particulier ou à l’intérieur ou à l’extérieur des bâtiments) pour
calculer l’incorporation de radionucléides (exposition interne) ou l’irradiation
externe (exposition externe) pour la personne représentative18. L’incorporation de
radionucléides et l’irradiation externe devraient être combinées avec des données
dosimétriques pour calculer les doses à la personne représentative, afin de les
comparer aux critères pertinents (par exemple, les contraintes de dose). Les
différentes composantes de l’évaluation présentée à la figure 2 sont décrites aux
paragraphes 5.9 à 5.42.
5.10. Dans certains cas, par exemple une évaluation de l’impact radiologique
sur l’environnement pour un processus décisionnel à l’échelon gouvernemental
ou les étapes initiales d’un processus d’autorisation, il serait possible d’utiliser
un terme source générique pour l’installation ou activité proposée, fondé sur des
estimations préliminaires, des données publiées ou des données d’expérience
provenant d’installations ou activités similaires. On trouvera des informations
sur les termes sources génériques pour le fonctionnement normal des centrales
nucléaires et d’autres installations et activités dans les rapports publiés par
18
Le concept et les caractéristiques de la personne représentative pour un fonctionnement
normal sont exposés aux paragraphes 5.32 à 5.35.
33
le Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements
ionisants [39, 40]. Plus tard, lorsque l’on en saura plus sur la conception et
le fonctionnement de l’installation ou activité, le terme source devrait être
caractérisé avec plus de précision au moyen d’une analyse technique appropriée.
5.11. La quantité totale des rejets pour chaque radionucléide devrait être
intégrée au cours de la période requise par l’organisme de réglementation ;
les rejets sont généralement exprimés en termes d’activité libérée par année
d’exploitation. Pour la plupart des installations et activités, une évaluation de
l’impact radiologique sur l’environnement part généralement du principe que les
rejets sont continus et constants pendant la durée de vie utile, par exemple 30
à 50 ans. Cette hypothèse n’est pas toujours valable, car il faut s’attendre à des
variations importantes des rejets sur une courte période ; par exemple, dans le
cas de schémas de rejets pulsés provenant d’installations ou activités, tels que les
rejets de 131I dans le réseau d’égouts des hôpitaux et les rejets des installations
de retraitement et de traitement des matières, qui fonctionnent généralement par
lots. Si les effets de ces schémas de rejets pulsés sont importants, ils devraient
être pris en considération dans l’évaluation. Il conviendrait également de tenir
compte du fait que les rejets dans l’environnement pourraient continuer après
l’arrêt de l’exploitation en raison de la présence de radionucléides résiduels dans
l’installation.
34
l’estimation de la dose devraient être identifiés et un modèle conceptuel devrait
être élaboré sous la forme d’une représentation qui prend en considération les
éléments ou composantes clefs d’un système complexe, tel que le comportement
des radionucléides rejetés dans l’environnement. Le modèle conceptuel devrait
représenter les voies de dispersion et de transfert pertinentes identifiées.
5.15. Il existe deux méthodes possibles pour utiliser les modèles et les données
en vue de l’évaluation, à savoir a) une méthode générique et plus simple,
qui tient compte de la dilution, de la dispersion et du transfert de matières
radioactives dans l’environnement, assortie d’hypothèses prudentes, et b) une
méthode spécifique et plus détaillée utilisant partiellement ou totalement des
données propres au site pour estimer les concentrations d’activité dans différents
milieux environnementaux, assorties d’hypothèses plus réalistes. Dans certaines
situations, une combinaison de modèles génériques et de données propres au
site pourrait également être appropriée pour l’évaluation. Dans tous les cas, les
modèles sélectionnés devraient permettre d’estimer la distribution spatiale et la
variation dans le temps des concentrations d’activité dans l’environnement. La
complexité du modèle utilisé devrait être proportionnelle au niveau probable
d’impact environnemental de l’installation ou activité et devait être proposée et
justifiée par le demandeur et agréée par l’organisme de réglementation.
35
e) Le transfert des radionucléides vers les plantes et les animaux de la chaîne
alimentaire humaine et leur accumulation dans les plantes et les animaux de
la chaîne alimentaire humaine.
5.17. Les modèles utilisés pour estimer les concentrations d’activité dans les
milieux naturels devraient tenir compte des propriétés physico-chimiques
des rejets. Par exemple, il conviendrait d’estimer la hauteur de rejet effective,
les effets des bâtiments voisins sur la dispersion des effluents ou les effets de
la bathymétrie locale (pour les masses d’eau). Les mécanismes d’élimination
ou d’accumulation, tels que la décroissance des radionucléides parents et
la croissance des descendants radioactifs, les dépôts humides et secs et la
sédimentation devraient également être pris en compte.
36
5.20. Les radionucléides peuvent être rejetés en eau douce, dans les estuaires
ou en mer. Les radionucléides rejetés dans les masses d’eau sont dispersés ou
concentrés par des processus environnementaux tels que le mouvement de l’eau
et la sédimentation. Tout dépend des caractéristiques locales du milieu aquatique
et il n’est donc pas possible de disposer d’un modèle totalement générique pour
les rejets en milieu aquatique. Par exemple, les informations utilisées dans la
modélisation de la dispersion aquatique par une rivière devraient comprendre
au moins les dimensions de la rivière et son débit [10]. Les modèles devraient
permettre d’estimer les concentrations d’activité dans la colonne d’eau et
dans les sédiments. Ces estimations permettent de calculer les concentrations
d’activité dans les aliments aquatiques, tels que les poissons, les mollusques
et les crustacés, selon le cas, ainsi que l’irradiation externe due aux sédiments
présents sur le littoral ou sur les rives des rivières.
5.21. Pour certaines installations et activités, il peut y avoir des rejets d’effluents
liquides radioactifs dans le réseau d’égouts, les eaux usées étant ensuite
acheminées vers des stations d’épuration. Lors de l’évaluation des doses dues à ces
rejets, les modèles devraient permettre d’estimer le transfert des radionucléides
à travers le réseau d’égouts et leur rejet ultérieur dans l’environnement (p. ex.
à l’aide de modèles compartimentaux19). Les radionucléides pourraient être
rejetés avec les effluents traités dans les rivières ou les eaux côtières, auquel cas
il conviendrait d’utiliser les modèles présentant les caractéristiques indiquées au
paragraphe 5.20. En outre, les radionucléides peuvent être associés aux boues
d’épuration, qui sont gérées de diverses manières, y compris leur réutilisation
comme régénérateur du sol et engrais sur les terres agricoles, leur traitement ou
leur évacuation par incinération ou leur transfert vers une décharge accueillant
les déchets municipaux. Il conviendrait d’utiliser des modèles adéquats pour
estimer le transfert des radionucléides présents dans les boues d’épuration vers
les chaînes alimentaires terrestres et dans l’atmosphère à la suite de la remise
en suspension, le cas échéant. Il peut également être nécessaire d’évaluer
l’exposition des travailleurs jouant un rôle dans le fonctionnement des systèmes
d’assainissement et des stations d’épuration.
19
Les modèles compartimentaux sont des modèles utilisés pour représenter les différents
processus de transfert entre les compartiments d’un système, chaque compartiment étant
supposé être une entité homogène.
37
concentrations d’activité dans les milieux environnementaux qui sont utilisées
pour estimer les doses devraient être représentatives des conditions dans
lesquelles on peut supposer que l’accumulation est maximale. Par exemple, si une
installation est censée être opérationnelle pendant 30 ou 40 ans, la dose devrait
être évaluée pour la 30e ou la 40e année afin de tenir compte de l’accumulation
maximale dans l’environnement. Pour les installations ou activités qui rejettent
des radionucléides à longue période, les expositions maximales peuvent se
produire bien après l’arrêt de l’exploitation, par exemple en raison des processus
de migration lente des radionucléides dans l’environnement au-delà de la période
d’exploitation. L’évaluation devrait tenir compte de cette possibilité.
5.25. Pour les installations nécessitant une évaluation complexe, une estimation
préliminaire de la dispersion et du transfert dans l’environnement lors des étapes
38
initiales d’une procédure d’autorisation peut être réalisée à l’aide de modèles
prudents simples et de données météorologiques et hydrologiques génériques
pour la région (p. ex. à partir de données publiées ou de relevés provenant des
stations météorologiques ou hydrologiques les plus proches, qui peuvent parfois
être situées à des dizaines, voire à quelques centaines de kilomètres des sites).
Aux stades ultérieurs du processus d’autorisation, il conviendrait d’utiliser les
données météorologiques et hydrologiques provenant de mesures effectuées sur
le site ou à proximité immédiate de l’emplacement de l’installation, à mesure
qu’elles deviendront disponibles. Ces mesures locales sont généralement
effectuées lors des étapes de l’étude de site et de la construction. On trouvera
les prescriptions et les recommandations sur le type et le détail des données qui
devraient être disponibles aux stades ultérieurs de la procédure d’autorisation
dans la publication intitulée Évaluation des sites d’installations nucléaires
[n° NS-R-3 (Rev. 1) de la collection Normes de sûreté de l’AIEA] [41] ; dans la
publication intitulée Meteorological and Hydrological Hazards in Site Evaluation
for Nuclear Installations (IAEA Safety Standards Series No. SSG-18) [42] et
dans la publication intitulée Dispersion of Radioactive Material in Air and Water
and Consideration of Population Distribution in Site Evaluation for Nuclear
Power Plants (IAEA Safety Standards Series No. NS-G-3.2) [43].
5.26. Les doses devraient être calculées pour un certain nombre de voies
d’exposition considérées comme pertinentes pour les rejets dans l’environnement
dans certains scénarios. Les voies d’exposition possibles, tant pour l’exposition
interne que pour l’exposition externe, qui pourraient être envisagées sont
indiquées dans les paragraphes suivants.
5.27. Les voies d’exposition possibles pour les rejets de radionucléides dans
l’atmosphère et les eaux de surface en fonctionnement normal (en règle générale,
pour les installations nucléaires telles que les centrales nucléaires) sont, par
exemple, les suivantes :
39
g) L’ingestion de produits alimentaires issus de la forêt (champignons
sauvages, baies sauvages, gibier) ;
h) L’ingestion de lait maternel ou d’aliments préparés localement pour les
nourrissons ;
i) L’ingestion involontaire de sol et de sédiments ;
j) L’exposition externe aux radionucléides présents dans un panache
atmosphérique (rayonnement du nuage) ;
k) L’exposition externe aux radionucléides déposés sur le sol (rayonnement du
sol) et sur les surfaces ;
l) L’exposition externe aux radionucléides présents dans l’eau et les sédiments
(c’est-à-dire lors d’activités sur le littoral, de la baignade et de la pêche).
5.28. Les voies d’exposition possibles pour les rejets dans le réseau d’égouts en
fonctionnement normal (en règle générale, pour les hôpitaux dotés de services de
médecine nucléaire) sont les suivantes :
20
Les travailleurs exposés à des rayonnements émis par des sources qui ne sont pas
directement liées à leur travail doivent bénéficier du même niveau de protection que les personnes
du public (voir le paragraphe 3.78 de la publication GSR no Part 3 [1]). Par conséquent, aux fins
de l’évaluation de l’impact radiologique sur l’environnement, ces travailleurs sur le site sont
considérés comme des personnes du public.
40
des composants secondaires tels que les déchets entreposés, les systèmes de
refroidissement ou les systèmes de vapeur).
5.31. Dans certaines circonstances, il peut être possible d’utiliser des valeurs
génériques pour calculer les doses par ingestion pour des catégories très générales
d’aliments uniquement. Par exemple, les doses ne peuvent généralement être
calculées que pour l’ingestion de cultures, sans qu’il soit possible de préciser
quels types de cultures sont susceptibles d’être consommés. Toutefois, si des
enquêtes ont été réalisées à proximité du site, il peut être judicieux d’utiliser des
valeurs propres au site pour ce qui est effectivement cultivé dans la région.
21
La notion de personne représentative est définie par la CIPR à des fins de radioprotection.
Dans la publication no GSR Part 3 [1], une personne représentative est définie comme une
« [p]ersonne recevant une dose qui est représentative des doses aux personnes les plus exposées
au sein de la population ». La personne représentative n’est pas un membre réel de la population,
mais plutôt une personne de référence définie à l’aide de modèles dosimétriques et de données
sur les habitudes de vie qui caractérisent les personnes les plus exposées, et elle est utilisée
dans les déterminations de la conformité ou dans les évaluations prospectives. La personne
représentative à laquelle faire appel aux fins de l’évaluation et du contrôle des expositions
dues aux rejets en fonctionnement normal est définie dans la législation ou la réglementation
nationale de certains États.
41
l’organisme de réglementation. Par exemple, l’organisme de réglementation peut
exiger l’utilisation de données plus détaillées sur les habitudes de vie et propres
au site pour les évaluations réalisées pour certains types d’installations ou à des
stades ultérieurs du processus d’autorisation.
5.35. Il convient de tenir compte des facteurs qui réduisent le niveau d’exposition
aux rayonnements là où les gens vivent, tels que le degré de blindage ou de
filtrage offert par les bâtiments supposés habités.
22
La « dose engagée » est la dose-vie qui devrait résulter d’une incorporation. On
trouvera des informations supplémentaires dans les orientations antérieures de l’AIEA
intitulées : INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, Principles for Limiting Releases
of Radioactive Effluents into the Environment, IAEA Safety Series No. 77, IAEA, Vienna
(1986).
42
(c’est-à-dire de l’exposition interne par ingestion et inhalation) et de la dose
efficace résultant de l’exposition externe [1, 3]. Les doses par exposition interne
sont calculées à l’aide de coefficients de dose résultant de l’incorporation de
radionucléides par ingestion et inhalation, qui fournissent la dose efficace
engagée par unité d’activité d’incorporation, exprimée en sieverts par becquerel
(Sv/Bq). Les valeurs tabulées des coefficients de dose applicables aux personnes
du public sont disponibles dans un certain nombre de publications [1, 45]. La
période d’engagement présumée par la CIPR pour calculer les coefficients de
dose présentés dans les références [1, 45] est de 50 ans pour les incorporations
par les adultes et de 70 ans pour les incorporations par les enfants. Il existe des
modèles standard pour calculer la dose effective résultant de l’exposition externe,
ainsi que des compilations de coefficients de dose [1, 46].
5.37. Des coefficients de dose pour l’exposition interne sont fournis pour
différents groupes d’âge [1, 45]. S’il existe des circonstances susceptibles
d’entraîner une exposition plus importante d’un groupe d’âge particulier,
ce groupe d’âge devrait alors être pris en considération dans l’évaluation.
L’application de coefficients de dose différents pour des groupes d’âge différents
devrait être évaluée en fonction de la capacité de prévoir les concentrations
de radionucléides dans l’environnement à partir d’une source et de la capacité
de tenir compte des incertitudes dans les données sur les habitudes de vie des
personnes exposées. Les incertitudes dans les estimations de dose, en particulier
pour les calculs prospectifs, ne sont généralement pas réduites de manière
notable en augmentant le nombre de groupes d’âge pour lesquels des coefficients
de dose sont fournis [44]. La spécification des groupes d’âge devrait être basée
sur les scénarios d’exposition pour l’installation et l’activité sur le site considéré.
Le calcul des doses pour deux à quatre groupes d’âge devrait suffire dans la
plupart des cas (par exemple, nourrissons de 1 an, enfants de 10 ans, adultes).
Les expositions de l’embryon ou du fœtus et des nourrissons allaités peuvent
devoir être examinées séparément, en particulier en cas de rejets d’iode radioactif
importants.
Comparaison des doses estimées avec les contraintes et les limites de dose
43
5.39. La publication n° GSR Part 3 [1] prévoit que la limite de dose efficace
annuelle soit fixée à 1 mSv pour les personnes du public dans des situations
d’exposition planifiée. Dans des circonstances particulières, une dose efficace
plus élevée pourrait être autorisée en une seule année, à condition que la dose
efficace moyenne sur cinq années consécutives ne dépasse pas 1 mSv. Les
contraintes de dose devraient être choisies pour se situer dans une fourchette
de 0,1 à <1 mSv par an et pourraient être différentes selon les installations, les
activités ou les scénarios d’exposition [7]. Le gouvernement ou l’organisme de
réglementation peut définir une valeur générique pour la contrainte de dose pour
certains types d’installations ou activités et une contrainte de dose spécifique
(supérieure ou inférieure à la contrainte générique) pour un cas particulier [9].
5.40. Étant donné que les contraintes de dose se rapportent à une source unique,
l’organisme de réglementation, lorsqu’il fixe la contrainte de dose spécifique
pour une installation ou activité, devrait tenir compte de la contribution possible
à la dose à la personne représentative d’autres installations ou activités situées à
proximité ou sur le même site.
5.42. Lors de l’examen des impacts transfrontières, les critères utilisés pour
l’évaluation du niveau de protection dans d’autres États devraient être conformes
aux critères énoncés dans le présent guide de sûreté et devraient être les mêmes
que ceux qui sont utilisés pour l’État dans lequel l’installation ou activité est
située.
44
et, partant, d’éviter ou de réduire au minimum le risque de conséquences
radiologiques importantes pour le public, telles que les effets déterministes
et l’augmentation des effets stochastiques, ainsi que les effets néfastes sur
l’environnement et sur les biens [1, 2, 47, 48].
5.44. Dans le cadre de l’évaluation de la sûreté qui doit être effectuée pour
les installations et activités [1, 5], on prend pour hypothèse différents types
d’accidents afin d’identifier les dispositifs de sauvegarde et les actions
opérationnelles visant à réduire leur probabilité et en cas d’accident d’en atténuer
les conséquences. Cette évaluation de la sûreté permet d’analyser si une défense
en profondeur adéquate a été mise en place et donne un aperçu de la probabilité
de divers accidents et des termes sources potentiels (le cas échéant) pour ces
scénarios d’accident, en tenant compte des mesures de sûreté en place et de leur
efficacité. Afin d’évaluer de manière prospective les expositions potentielles des
personnes du public, conformément aux prescriptions de la publication n° GSR
Part 3 [1], des Principes fondamentaux de sûreté SF-1 [2] et de la publication
intitulée Sûreté des centrales nucléaires : conception [47] [n° SSR-2/1 (Rev. 1)
de la collection de normes de sûreté de l’AIEA], ces scénarios d’accident, avec la
probabilité qu’ils se produisent, devraient être pris en considération.
Approche de l’évaluation
23
Le concept de « mesure du risque d’effets sur la santé » dû à l’exposition aux
rayonnements résultant d’accidents postulés est expliqué plus en détail à l’annexe II.
24
Dans le présent guide de sûreté, l’expression « scénarios d’exposition potentielle »
comprend les caractéristiques de tous les événements ou séquences d’événements susceptibles
d’être à l’origine d’un accident, y compris les caractéristiques de leur terme source et, le cas
échéant, leur fréquence ou leur probabilité.
45
Identification et sélection des scénarios
d’exposition potentielle
Identification de la personne
représentative pour
les expositions potentielles
Évaluation de la dose à la
personne représentative pour
les expositions potentielles
46
Identification et sélection des scénarios d’exposition potentielle
5.48. Les types et les quantités de radionucléides ainsi que les caractéristiques
physiques et chimiques des radionucléides rejetés lors d’un accident peuvent être
très différents de ceux qui sont rejetés en fonctionnement normal. L’estimation du
terme source caractéristique d’un accident25 devrait tenir compte des événements
ou de la séquence d’événements entraînant l’accident et des mesures de sûreté de
l’installation ou activité visant à limiter l’ampleur du terme source.
25
Les « termes sources caractéristiques d’un accident » sont des termes sources qui
peuvent être considérés comme une représentation complète des caractéristiques de l’installation
ou activité spécifique dans des conditions accidentelles. Les termes sources d’accidents
identifiés comme caractéristiques de l’installation ou de l’activité peuvent être divisés en
différentes catégories en fonction de leur fréquence annuelle ou de leur probabilité et de leur
ampleur. Les termes sources d’accidents caractéristiques n’incluent pas nécessairement le pire
des scénarios, qui est d’ordinaire une hypothèse très prudente prévoyant des estimations de
conséquences potentielles irréalistes. Des informations complémentaires figurent à l’annexe II.
47
être évaluée à l’aide de techniques d’analyse de la sûreté prudentes ou simples
afin de déterminer les termes sources associés.
5.53. Un accident dans une installation ou au cours d’une activité peut entraîner
une perte de blindage ou un blindage inadéquat et, dans certains cas, une
exposition externe importante des personnes vivant à proximité immédiate
des locaux. En général, les grandes installations sont situées à une distance
considérable des zones d’habitation et, par conséquent, la probabilité que les
personnes du public soient exposées à une irradiation directe, même en cas
d’accident, est faible. En revanche, les installations telles que les hôpitaux ou les
48
petites zones industrielles sont généralement plus proches des zones d’habitation
ou peuvent être occupées par des personnes du public de manière transitoire, bien
que les sources de rayonnement situées dans ces installations soient plus petites.
La contribution de l’irradiation directe aux expositions potentielles des personnes
du public dues à des scénarios d’accident dans toutes les installations concernées
devrait être prise en compte et analysée à l’aide de modèles d’évaluation de
l’exposition externe.
5.55. Si les doses ou les risques estimés sont supérieurs aux critères sélectionnés
en raison de l’utilisation d’hypothèses dans lesquelles la dose est largement
surestimée, l’évaluation devrait être affinée en utilisant, dans la mesure du
possible, des modèles et des données plus réalistes. Par exemple, les paramètres
météorologiques, hydrologiques et autres applicables devraient être basés
sur des mesures ou des études locales afin de réduire le niveau d’incertitude.
L’utilisation de données météorologiques et hydrologiques dans la modélisation
de l’environnement est décrite plus en détail aux paragraphes 5.18 à 5.25.
49
phase d’évaluation du site ; on trouvera des orientations détaillées sur le type et les
caractéristiques de ces données dans la publication n° NS-G-3.2 [43]. Des données
météorologiques et hydrologiques peuvent également être recueillies afin d’être
utilisées pour une évaluation prospective des expositions en fonctionnement
normal. Toutefois, ces informations peuvent ne pas être suffisamment complètes
pour être utilisées pour l’analyse des accidents ; par exemple, les données sur
le transport à longue distance des radionucléides dans l’atmosphère ou dans les
milieux aquatiques peuvent être manquantes ou n’être disponibles que sous la
forme de relevés mensuels. Dans ce cas, des données plus détaillées, telles que
des données horaires s’il y a lieu, devraient être obtenues auprès des registres
régionaux ou des centres météorologiques compétents. Les données peuvent
également être établies à partir de modèles numériques dynamiques de prévision
atmosphérique ou aquatique.
50
Identification des voies d’exposition
5.59. Les voies d’exposition qui contribuent largement à la dose due aux rejets
accidentels peuvent être très différentes de celles pour un fonctionnement normal.
Par exemple, la consommation de lait ou de légumes frais immédiatement après
un accident dans une centrale nucléaire pourrait constituer une voie d’exposition
importante aux radionucléides iodés à courte période. Il conviendrait donc de
veiller à identifier et à représenter de manière adéquate les voies d’exposition
pertinentes à l’aide de modèles.
5.60. On trouvera ci-dessous une liste des voies d’exposition possibles pertinentes
au regard de l’estimation des expositions potentielles dues à des rejets accidentels
de radionucléides qui devraient être prises en compte dans l’évaluation :
51
Identification de la personne représentative pour les expositions
potentielles
26
La CIPR emploie l’expression « personne représentative » pour l’examen des rejets
normaux et des rejets accidentels [44]. Malgré l’emploi de la même expression et l’applicabilité
de la définition générale aux deux situations, les caractéristiques particulières de la personne
représentative dans chaque cas, telles que l’emplacement où elle se trouve, ses habitudes de vie
et son groupe d’âge, peuvent être différentes.
27
Le Glossaire de sûreté de l’AIEA [4] définit le « paramètre ultime » comme suit : « En
protection ou en sûreté, indicateur radiologique ou autre qui est le résultat calculé d’une analyse
ou d’une évaluation . » Les paramètres ultimes communs comprennent les estimations de la
dose ou du risque et les concentrations prévues de radionucléides dans l’environnement.
52
sont prises en considération et que les États adoptent des approches différentes,
l’utilisation de paramètres ultimes et critères particuliers devrait être clairement
définie et justifiée dans la réglementation pertinente ou dans l’évaluation, afin
d’éviter tout malentendu et toute interprétation erronée des résultats.
5.66. Les doses devraient être calculées pour différents groupes d’âge en raison
des différentes conditions d’exposition et des différents effets des rayonnements
associés pour les différents groupes d’âge. L’expérience montre que les
nourrissons reçoivent des doses plus élevées par certaines voies d’exposition,
comme l’exposition de la glande thyroïde due à l’incorporation d’iode radioactif,
qui pourrait être rejeté lors d’un accident de réacteur nucléaire [50].
53
Comparaison des doses et des risques estimés avec les critères
28
Le paragraphe 3.15 de la publication n° GSR Part 3 [1] dispose en outre que le
nombre de personnes qui pourraient être touchées par des expositions potentielles devrait être
évalué ; toutefois, le champ d’application du présent guide de sûreté se limite aux effets sur les
personnes.
54
d’examen des expositions potentielles. Les contraintes de risque pourraient
être établies en s’appuyant sur des recommandations formulées par le Groupe
consultatif international pour la sûreté nucléaire [52] ou la CIPR [3, 51]. On
trouvera dans l’appendice des orientations pour l’établissement de critères de
risque en vue de l’examen des expositions potentielles. On trouvera à l’annexe
II des informations supplémentaires sur la définition d’une mesure du risque
et l’utilisation des contraintes de risque et des orientations dans la publication
n° GSG-8 [7].
5.74. Une autre option pourrait consister à exprimer les critères de manière
qualitative, portant sur le point de savoir si une certaine conséquence pour
le public serait inacceptable. Par exemple, un critère pourrait être que des
mesures de protection qui engendrent de très graves perturbations (évacuation
ou relogement important et prolongé, par exemple) résultant d’un scénario
55
d’accident potentiel spécifié pour l’installation ou activité, ne seraient pas
acceptables29. Bien qu’il s’agisse en principe d’un critère qualitatif, la nécessité
de telles mesures de protection devrait être déterminée à l’aide d’estimations des
doses projetées (ou des grandeurs opérationnelles connexes) et en comparant
ces estimations aux critères de décision en matière d’intervention d’urgence,
par exemple les niveaux de référence fournis dans la publication n° GSG-2 [8].
Si cette approche est utilisée, l’organisme de réglementation devrait définir les
critères de décision pour la mise en œuvre des mesures de protection permettant
d’évaluer les expositions potentielles conformément aux prescriptions établies
dans la publication n° GSR Part 7 [6].
5.75. Lorsque l’on étudie les impacts transfrontières, les critères utilisés aux
fins d’examen des expositions potentielles dans d’autres États devraient être
conformes aux critères énoncés dans le présent guide de sûreté et devraient
être en principe les mêmes que ceux qui sont utilisés pour l’État dans lequel
l’installation ou activité est située.
5.77. Les paragraphes 1.6 à 1.19 de la publication n° GSR Part 3 [1] décrivent
le système de protection et de sûreté qui a pour objet d’évaluer, de gérer et
de contrôler l’exposition des êtres humains aux rayonnements et qui assure
généralement une protection appropriée de l’environnement contre les effets
nocifs des rayonnements ionisants. Il est constaté dans les paragraphes 1.32 à
1.35 de la publication n° GSR Part 3 [1] sur la protection de l’environnement que
29
Cette approche est conforme aux prescriptions de l’AIEA relatives à la conception
des centrales nucléaires pour les accidents ayant des conséquences importantes hors du site,
pour lesquels seules des mesures de protection qui sont d’application restreinte dans le temps et
l’espace seraient acceptables et la contamination hors site serait évitée ou minimisée [47].
56
certaines réglementations nationales nécessitent de démontrer de façon explicite
(au lieu de supposer) que l’environnement est protégé. Le paragraphe 1.34 de la
publication n° GSR Part 3 [1] indique également qu’« il convient d’envisager
l’évaluation des impacts sur l’environnement de manière intégrée avec les autres
caractéristiques du système de protection et de sûreté » et que « l’approche de la
protection des personnes et de l’environnement ne se limite pas à la prévention
des effets radiologiques sur les humains et sur d’autres espèces ».
5.78. Certains États, s’appuyant sur des données d’expérience ou sur une
analyse simplifiée, peuvent estimer qu’une évaluation spécifique des effets sur
l’environnement n’est pas nécessaire. Dans ce cas, l’organisme de réglementation
peut décider que l’évaluation de l’impact radiologique sur l’environnement ne
doit pas tenir compte explicitement de l’exposition de la flore et de la faune.
5.79. D’autres États peuvent estimer qu’il est nécessaire d’inclure dans les
évaluations de l’impact radiologique sur l’environnement pour certaines
installations et activités l’estimation et le contrôle des expositions de la flore et
de la faune. Quoi qu’il en soit, la prescription relative à l’approche graduée [1]
devrait être appliquée pour que l’effort consacré à l’évaluation soit proportionnel
au niveau de risque attendu.
5.80. Étant donné que le risque radiologique pour les populations de flore et de
faune dû au fonctionnement normal des installations et à la conduite des activités
devrait être faible, les méthodes employées pour l’évaluation de l’impact sur la
flore et la faune devraient être pratiques et simples, fondées sur les connaissances
scientifiques relatives aux effets des rayonnements et ne devraient pas imposer
une charge inutile à l’exploitant ou à l’organisme de réglementation. La CIPR [53,
54] propose une approche pratique de l’évaluation et de la gestion des effets sur
la flore et la faune dus aux rejets radioactifs dans l’environnement.
30
Par exemple, la Convention sur la prévention de la pollution des mers résultant de
l’immersion de déchets et autres matières [55] nécessite l’évaluation explicite de l’impact
radiologique sur la flore et la faune marines résultant de l’immersion de matières contenant des
radionucléides. L’AIEA a mis au point une procédure d’évaluation radiologique à cette fin [56].
31
Il n’est pas tenu compte des expositions potentielles de la flore et de la faune, car elles
ne peuvent faire l’objet d’un contrôle réglementaire dans des conditions accidentelles.
57
l’approche de la CIPR pour la protection des différents écosystèmes dans
l’environnement [53, 54].
6.1. L’incertitude reflète l’état des connaissances sur le système étudié. Dans une
évaluation de l’impact radiologique sur l’environnement, l’incertitude a trait à la
précision avec laquelle les doses ou le risque peuvent être estimés. Les principales
sources d’incertitude proviennent de la connaissance incomplète des conditions
d’exposition de la personne représentative et de la variabilité des paramètres
du modèle. On citera des variations à la fois dans les processus de transport
des radionucléides dues à la dispersion atmosphérique et aquatique et dans le
transfert des radionucléides entre les différents milieux de l’environnement et,
dans le cas des êtres humains, des variations dans le lieu et les habitudes de vie
des personnes au sein d’un groupe (par exemple, la ration alimentaire, le temps
passé à différents endroits). D’autres sources d’incertitude peuvent être dans le
terme source et dans la démographie. Pour définir la méthodologie, y compris les
critères de décision, l’organisme de réglementation ou le demandeur devrait tenir
compte des aspects de la variabilité et de l’incertitude, le cas échéant.
58
des données sur les habitudes de vie pourraient être utilisés (par exemple, le
95e percentile), bien qu’il ne soit pas raisonnable de supposer qu’il existe des
données sur les habitudes de vie correspondant à un percentile élevé pour toutes
les voies d’exposition. Par défaut ou pour une évaluation initiale, des valeurs
uniques recommandées pour les paramètres de transfert dans l’environnement
peuvent être tirées des publications disponibles [10-12], ou des valeurs moyennes
mesurées, lorsqu’elles sont disponibles, peuvent être utilisées. La dose résultant
de l’application de cette approche devrait être comparée directement aux critères
radiologiques.
6.4. Une autre approche décrite dans la publication 101 de la CIPR [44]
consiste à utiliser des distributions de fréquences des paramètres du modèle
combinées à des méthodes statistiques, telles que la méthode de Monte Carlo,
comme données d’entrée pour l’évaluation de la dose, ce qui se traduira ensuite
par une distribution de la dose estimée. Pour les évaluations dans lesquelles
une distribution des données relatives aux habitudes de vie doit être utilisée,
l’approche devrait consister à comparer un percentile élevé (par exemple le 95e
percentile) de la distribution de dose résultante aux critères de dose établis par
l’organisme de réglementation. S’il n’y a pas de données sur la variabilité des
paramètres de transfert, l’utilisation de distributions de fréquences ne devrait pas
être systématique, car elle ne débouche pas toujours sur des résultats prudents.
59
6.7. Des études de sensibilité devraient être réalisées pour identifier les sources
d’incertitude les plus importantes et les processus qui contribuent le plus à
l’incertitude. Sur cette base, il est possible d’effectuer d’autres recherches ou
d’autres modélisations ou de recueillir des données expérimentales s’il est jugé
nécessaire de réduire le niveau d’incertitude.
a) Il se peut que les scénarios retenus pour l’évaluation, y compris les termes
sources et les conditions environnementales au moment de l’accident, ne
soient pas représentatifs de ce qui pourrait réellement se produire.
b) La probabilité ou la fréquence des scénarios d’accident supposés dans
l’évaluation peut être très incertaine. Une analyse déterministe prudente
s’efforce d’éviter ce problème en supposant que les événements
déclencheurs et les défaillances du système sont représentatifs de certaines
limites. Si, par exemple, des techniques d’analyse probabiliste de la sûreté
sont utilisées pour estimer les fréquences d’accidents, ces fréquences sont
déterminées en combinant de nombreux événements et/ou probabilités de
défaillance, chacun avec sa propre incertitude.
c) Contrairement aux estimations des expositions résultant des rejets en
fonctionnement normal, qui se produisent généralement de manière
plus ou moins continue et dont la moyenne peut être calculée sur une
année afin de lisser les fluctuations, les expositions potentielles seront
généralement variables dans le temps et l’impact dépendra des conditions
d’exposition effective au moment de l’accident (par exemple, les conditions
météorologiques et l’endroit où se trouvent les personnes du public).
d) Contrairement aux estimations des expositions résultant des rejets en
fonctionnement normal, qui peuvent être validées rétrospectivement au
moyen des programmes de contrôle radiologique de l’environnement
établis lors de la phase opérationnelle, il n’est pas possible d’évaluer
rétrospectivement les expositions potentielles.
60
APPENDICE
A.1. On trouvera dans le présent appendice des critères établis par les
organisations internationales concernées, qui devraient servir de base à
l’organisme de réglementation pour définir des critères nationaux. Les critères
énoncés dans le présent appendice concernent le risque d’effets sur la santé
pour différentes personnes du public dus aux expositions potentielles aux
rayonnements. Les autres types d’effets des accidents entraînant des rejets
importants dans l’environnement, tels que les effets sociaux, économiques et
environnementaux, n’entrent pas dans le champ d’application du présent guide
de sûreté. D’autres considérations et informations sur les définitions du risque et
l’évaluation des expositions potentielles sont présentées à l’annexe II.
61
principes de sûreté puisse conduire à un objectif amélioré ne dépassant pas 10-5
événements par an pour les nouvelles centrales nucléaires. La référence [57]
indique également que les mesures de gestion des accidents graves et les mesures
d’atténuation devraient réduire, par un facteur d’au moins dix, la probabilité de
rejets radioactifs importants hors du site nécessitant une intervention hors du site
à court terme. La référence [52] dispose que ces objectifs correspondraient à un
risque individuel de décès pour une personne du public nettement inférieur à 10-5
par année de fonctionnement de la centrale pour les centrales existantes ou à 10-6
par année de fonctionnement de la centrale pour les nouvelles centrales.
62
ce cas, les contraintes peuvent être considérées comme des limites supérieures.
La référence [51] souligne que ces contraintes renvoient à l’exposition potentielle
d’une personne, plutôt qu’à celle d’une population dans son ensemble.
63
RÉFÉRENCES
65
[7] AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE ATOMIQUE, PROGRAMME DES
NATIONS UNIES POUR L’ENVIRONNEMENT, Radioprotection du public et de
l’environnement, no GSG-8 de la collection Normes de sûreté de l’AIEA, AIEA,
Vienne (2023).
[8] AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE ATOMIQUE, BUREAU
INTERNATIONAL DU TRAVAIL, ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR
L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE, ORGANISATION MONDIALE DE LA
SANTÉ, ORGANISATION PANAMÉRICAINE DE LA SANTÉ, Critères à utiliser
pour la préparation et la conduite des interventions en cas d’urgence nucléaire ou
radiologique, no GSG-2 de la collection Normes de sûreté de l’AIEA, AIEA,
Vienne (2012).
[9] AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE ATOMIQUE, PROGRAMME DES
NATIONS UNIES POUR L’ENVIRONNEMENT, Contrôle réglementaire des rejets
radioactifs dans l’environnement, no GSG-9 de la collection Normes de sûreté de
l’AIEA, AIEA, Vienne (2023).
[10] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, Generic Models for Use in
Assessing the Impact of Discharges of Radioactive Substances to the Environment,
Safety Reports Series No. 19, IAEA, Vienna (2001) (une version révisée est en
préparation).
[11] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, Handbook of Parameter Values for
the Prediction of Radionuclide Transfer in Terrestrial and Freshwater Environments,
Technical Reports Series No. 472, IAEA, Vienna (2010).
[12] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, Sediment Distribution Coefficients
and Concentration Factors for Biota in the Marine Environment, Technical Reports
Series No. 422, IAEA, Vienna (2004).
[13] AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE ATOMIQUE, Argumentaire de sûreté
et évaluation de la sûreté pour la gestion des déchets radioactifs avant leur stockage
définitif, no GSG-3 de la collection Normes de sûreté de l’AIEA, AIEA, Vienne (2024).
[14] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, Safety Assessment for the
Decommissioning of Facilities Using Radioactive Material, IAEA Safety Standards
Series No. WS-G-5.2, IAEA, Vienna (2008).
[15] AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE ATOMIQUE, Stockage définitif des
déchets radioactifs, n° SSR-5 de la collection Normes de sûreté de l’AIEA, AIEA,
Vienne (2011).
[16] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, The Safety Case and Safety
Assessment for the Disposal of Radioactive Waste, IAEA Safety Standards Series
No. SSG-23, IAEA, Vienna (2012).
[17] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, Radiation Protection Programmes
for the Transport of Radioactive Material, IAEA Safety Standards Series No. TS-G-1.3,
IAEA, Vienna (2007).
[18] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, Environmental and Source
Monitoring for Purposes of Radiation Protection, IAEA Safety Standards Series
No. RSG-1.8, IAEA, Vienna (2005).
66
[19] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, Programmes and Systems for
Source and Environmental Radiation Monitoring, Safety Reports Series No. 64, IAEA,
Vienna (2010).
[20] AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE ATOMIQUE, BUREAU
INTERNATIONAL DU TRAVAIL, Radioprotection professionnelle, no GSG-7 de la
collection Normes de sûreté de l’AIEA, AIEA, Vienne (2022).
[21] AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE ATOMIQUE, BUREAU
INTERNATIONAL DU TRAVAIL, ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ,
ORGANISATION PANAMÉRICAINE DE LA SANTÉ, Radioprotection et sûreté
radiologique dans les applications médicales des rayonnements ionisants, no SSG-46 de
la collection Normes de sûreté de l’AIEA, AIEA, Vienne (2022).
[22] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, Establishing the Safety
Infrastructure for a Nuclear Power Programme, IAEA Safety Standards Series
No. SSG-16, IAEA, Vienna (2012) (une version révisée est en préparation).
[23] Convention sur l’évaluation de l’impact sur l’environnement dans un contexte
transfrontière (Convention d’Espoo), Commission économique pour l’Europe,
Genève (1991).
[24] Convention des Nations Unies sur le droit de la mer du 10 décembre 1982, ONU,
New York (1982).
[25] Convention sur l’accès à l’information, la participation du public au processus
décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement (convention d’Aarhus),
Commission économique des Nations Unies pour l’Europe, Genève (1998).
[26] Directive 2011/92/UE du Parlement européen et du Conseil du 13 décembre 2011
concernant l’évaluation des incidences de certains projets publics et privés sur
l’environnement, Commission européenne, Bruxelles (2011).
[27] Loi sur la politique nationale de protection de l’environnement, 42 U.S.C. § 4321,
Gouvernement des États-Unis d’Amérique, Washington, DC (1969).
[28] Loi de la République populaire de Chine sur l’évaluation de l’impact sur
l’environnement, décret n° 77 du président de la République populaire de Chine,
gouvernement chinois, Pékin (2003).
[29] Loi générale sur l’environnement, loi n° 25 675, gouvernement argentin, Buenos
Aires (2002).
[30] ANZECC WORKING GROUP ON NATIONAL ENVIRONMENTAL IMPACT
ASSESSMENT, Guidelines and Criteria for Determining the Need for and Level of
Environmental Impact Assessment, Australian and New Zealand Environment and
Conservation Council, Canberra (1996).
[31] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, Managing Environmental Impact
Assessment for Construction and Operation in New Nuclear Power Programmes, IAEA
Nuclear Energy Series No. NG-T-3.11, IAEA, Vienna (2014).
[32] Traité instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique (Traité Euratom)
Commission européenne, Bruxelles (1957).
[33] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, Licensing Process for Nuclear
Installations, IAEA Safety Standards Series No. SSG-12, IAEA, Vienna (2010).
67
[34] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, Decommissioning of Nuclear
Power Plants, Research Reactors and Other Nuclear Fuel Cycle Facilities, IAEA Safety
Standards Series No. SSG-47, IAEA, Vienna (2018).
[35] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, Release of Sites from Regulatory
Control on Termination of Practices, IAEA Safety Standards Series No. WSG-5.1,
IAEA, Vienna (2006).
[36] AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE ATOMIQUE, Cadre gouvernemental,
législatif et réglementaire de la sûreté, publication no GSR Part 1 (Rev.1) de la collection
Normes de sûreté de l’AIEA, AIEA, Vienne (2017).
[37] AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE ATOMIQUE, Information et
consultation des parties intéressées par l’organisme de réglementation, no GSG-6 de la
collection Normes de sûreté de l’AIEA, AIEA, Vienne (2023).
[38] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, Environmental Modelling
for Radiation Safety (EMRAS) — A Summary Report of the Results of the EMRAS
Programme (2003–2007), IAEA-TECDOC-1678, IAEA, Vienna (2012).
[39] UNITED NATIONS SCIENTIFIC COMMITTEE ON THE EFFECTS OF ATOMIC
RADIATION, Sources and Effects of Ionizing Radiation, UNSCEAR 1993 Report to
the General Assembly, with Scientific Annexes, Vol. I: Sources, United Nations,
New York (2016).
[40] UNITED NATIONS SCIENTIFIC COMMITTEE ON THE EFFECTS OF ATOMIC
RADIATION, Sources and Effects of Ionizing Radiation, UNSCEAR 2000 Report to
the General Assembly, with Scientific Annexes, Vol. I: Sources, United Nations,
New York (2000).
[41] AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE ATOMIQUE, Évaluation des sites
d’installations nucléaires, no NS-R-3 (Rev. 1) de la collection Normes de sûreté de
l’AIEA, AIEA, Vienne (2016) (une version révisée est en préparation).
[42] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, WORLD METEOROLOGICAL
ORGANIZATION, Meteorological and Hydrological Hazards in Site Evaluation for
Nuclear Installations, IAEA Safety Standards Series No. SSG-18, IAEA, Vienna (2011).
[43] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, Dispersion of Radioactive Material
in Air and Water and Consideration of Population Distribution in Site Evaluation for
Nuclear Power Plants, IAEA Safety Standards Series No. NS-G-3.2, IAEA,
Vienna (2002).
[44] INTERNATIONAL COMMISSION ON RADIOLOGICAL PROTECTION, Assessing
Dose of the Representative Person for the Purpose of Radiation Protection of the Public
and the Optimisation of Radiological Protection: Broadening the Process, Publication
101, Elsevier, Oxford (2006).
[45] INTERNATIONAL COMMISSION ON RADIOLOGICAL PROTECTION,
Compendium of Dose Coefficients based on ICRP Publication 60, Publication 119,
Elsevier, Oxford (2012).
[46] INTERNATIONAL COMMISSION ON RADIOLOGICAL PROTECTION,
Conversion Coefficients for Radiological Protection Quantities for External Radiation
Exposures, Publication 116, Elsevier, Oxford (2010).
68
[47] AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE ATOMIQUE, Sûreté des centrales
nucléaires : conception, publication no SSR-2/1 (Rev. 1) de la collection Normes de
sûreté de l’AIEA, AIEA, Vienne (2017).
[48] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, Derivation of the Source Term and
Analysis of the Radiological Consequences of Research Reactor Accidents, Safety
Reports Series No. 53, IAEA, Vienna (2008).
[49] NUCLEAR REGULATORY COMMISSION, Accident Source Terms for Light-Water
Nuclear Power Plants, Rep. NUREG-1465, NRC, Washington, DC (1995).
[50] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, Environmental Consequences of
the Chernobyl Accident and Their Remediation : Twenty Years of Experience, Report of
the Chernobyl Forum Expert Group ‘Environment’, Radiological Assessment Report
Series No. 8, IAEA, Vienna (2006).
[51] INTERNATIONAL COMMISSION ON RADIOLOGICAL PROTECTION, Protection
from Potential Exposure — A Conceptual Framework, Publication 64, Pergamon Press,
Oxford (1993).
[52] INTERNATIONAL NUCLEAR SAFETY ADVISORY GROUP, Potential Exposure in
Nuclear Safety : A Report by the International Nuclear Safety Advisory Group,
INSAG9, IAEA, Vienna (1995).
[53] INTERNATIONAL COMMISSION ON RADIOLOGICAL PROTECTION,
Environmental Protection: The Concept and Use of Reference Animals and Plants,
Publication 108, Elsevier, Oxford (2008).
[54] INTERNATIONAL COMMISSION ON RADIOLOGICAL PROTECTION, Protection
of the Environment under Different Exposure Situations, Publication 124, Sage
Publishing, London (2014).
[55] Convention sur la prévention de la pollution des mers résultant de l’immersion de
déchets et d’autres matières (Convention de Londres), Organisation maritime
internationale, Londres (1972).
[56] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, Determining the Suitability of
Materials for Disposal at Sea under the London Convention 1972 and London Protocol
1996: A Radiological Assessment Procedure, IAEA-TECDOC-1759, IAEA,
Vienna (2015).
[57] INTERNATIONAL NUCLEAR SAFETY ADVISORY GROUP, Basic Safety
Principles for Nuclear Power Plants, 75-INSAG-3 Rev. 1, INSAG-12, IAEA, Vienna
(1999). A Report by the International Nuclear Safety Advisory Group, INSAG-12,
IAEA, Vienna (1999).
69
ANNEXE I
I-3. Souvent pour les activités ou installations nécessitant une simple évaluation
de l’impact radiologique sur l’environnement, la prise en compte explicite
des expositions de la flore et de la faune n’est pas jugée nécessaire, au motif
qu’un impact radiologique important sur l’environnement ayant des effets sur
les populations de flore et de faune n’est pas attendu, en raison, par exemple,
du stock limité de radionucléides dans l’installation ou des caractéristiques
intrinsèquement sûres de l’installation ou activité.
I-4. Pour les installations et activités nécessitant une évaluation plus complexe
de l’impact radiologique sur l’environnement, par exemple pour les installations
nucléaires et pour l’extraction et le traitement de l’uranium, la prise en
compte explicite de la radioexposition de la flore et de la faune peut être jugée
nécessaire par le gouvernement ou l’organisme de réglementation, en fonction
de la réglementation nationale ou internationale applicable. Dans ces cas, il est
possible d’utiliser l’approche adoptée par la CIPR pour évaluer et contrôler les
effets des rayonnements sur la flore et la faune [I-1, I-2] ; l’approche de la CIPR
est cohérente et compatible avec des approches similaires utilisées dans certains
71
États [I-3 à I-5]. L’approche de la CIPR utilise les concepts d’« animaux et
plantes de référence », d’« organisme représentatif » et de critères sous la forme
de « niveaux de référence dérivés à considérer ». Ces concepts et critères sont
décrits ci-dessous.
72
I-8. En raison de la complexité des interactions entre les différentes espèces,
il est très difficile de modéliser et de prévoir les effets radiologiques sur les
écosystèmes exposés à de très faibles augmentations des niveaux de rayonnement
dans l’environnement. Cependant, les conclusions concernant les impacts
radiologiques sur les populations d’espèces et les écosystèmes, qui peuvent être
appliquées dans une optique prospective pour la gestion des sources radioactives
dans des situations d’exposition planifiée, pourraient être extrapolées à partir
de l’évaluation des expositions d’un nombre réduit d’organismes d’une espèce,
utilisés comme organismes de référence [I-6].
I-9. À cette fin, la CIPR a identifié des espèces qui peuvent être considérées
comme représentatives des écosystèmes marins, terrestres et dulçaquicoles32 et qui
présentent de grandes variations géographiques [I-1]. Ces espèces sont appelées
« animaux et plantes de référence »33. Pour sélectionner ces espèces, la CIPR
a adopté une approche pragmatique (par exemple, l’existence d’informations
suffisantes sur les espèces pour permettre leur utilisation comme animaux et
plantes de référence) et a examiné quelles espèces seraient les plus touchées
par l’exposition aux rayonnements présents dans les milieux environnementaux
[I-1]. L’approche adoptée par la CIPR pour protéger la flore et la faune tient
compte des effets des rayonnements au niveau individuel qui pourraient avoir un
impact sur la structure de la population d’une espèce (p. ex. mortalité précoce,
certaines formes de morbidité, effets sur la reproduction, induction de lésions
chromosomiques) [I-1, I-2].
32
En ce qui concerne la nécessité de disposer de modèles de référence pour représenter
les animaux d’élevage classiques, principalement les grands mammifères qui vivent
essentiellement dans l’environnement humain, aux fins de leur protection, la CIPR a estimé
que l’utilisation d’une évaluation de l’impact radiologique sur l’homme était suffisante pour de
telles situations environnementales ou écologiques gérées [I-1].
33
Un « animal ou plante de référence » est une entité hypothétique présentant les
caractéristiques biologiques de base supposées d’un type particulier d’animal ou de plante
décrit au niveau taxonomique à caractère général de la famille, avec des propriétés anatomiques,
physiologiques et biologiques définies, qui peuvent être utilisées pour établir une relation entre
l’exposition et la dose, et entre la dose et les effets, pour ce type d’organisme vivant [I-1, I-2].
73
ensemble de fourchettes pour le débit de dose34 à l’intérieur desquelles il n’existe
aucune preuve (pour la plupart des animaux et plantes de référence) ou seulement
quelques preuves d’effets délétères des rayonnements ionisants sur les individus
de l’espèce qui peuvent avoir des conséquences pour la structure de la population.
Les effets détectables chez certains individus d’une population n’auraient pas
nécessairement de conséquences pour l’ensemble de la population [I-1]. Pour les
très faibles augmentations de doses au niveau local, telles que celles qui résultent
du fonctionnement normal des installations et activités, il est difficile de pouvoir
observer les impacts au niveau de la population [I-1]. Les niveaux de référence
dérivés à considérer s’étendent sur un ordre de grandeur ; pour les débits de dose
inférieurs à la limite inférieure des fourchettes, aucun effet n’a été observé ou
aucune information sur les effets n’est disponible [I-1, I-2].
34
La combinaison des facteurs de pondération radiologique et des facteurs de pondération
tissulaire pour estimer les doses efficaces à l’homme, exprimées en sieverts (Sv), n’est pas
appliquée pour évaluer le risque d’effets dus à l’exposition du biote ; la grandeur principale
utilisée pour l’évaluation des effets de l’exposition du biote est la dose absorbée, qui est définie
comme la quantité d’énergie absorbée par une unité de masse de tissu d’un organe ou d’un
organisme, exprimée en joules par kilogramme ou en grays (Gy), et qui dépend de la quantité et
du type de rayonnements [I-1]. En raison de la prise en considération de différentes espèces de
flore et de faune ayant des durées de vie différentes, il est commode d’exprimer les critères en
termes de débit de dose, en grays par jour (Gy/j) ou ses sous-unités, par exemple en milligrays
par jour (mGy/j) [I-1, I-8].
74
I-13. Étant donné que les niveaux de référence dérivés à considérer ne sont
pas des limites, lorsque les doses estimées aux organismes représentatifs se
situent à l’intérieur de la fourchette ou sont proches de la limite supérieure de
la fourchette, la situation radiologique peut encore être considérée comme
acceptable. Toutefois, un tel résultat justifierait probablement un examen
plus approfondi des impacts possibles sur l’environnement, qui devrait tenir
compte d’un certain nombre de facteurs. Les facteurs qui peuvent être pris en
considération au moment de prendre des décisions en fonction des impacts sur la
flore et la faune quand les doses estimées sont au-dessus de la limite supérieure
de la fourchette sont notamment les suivants : la taille de la zone où on estime
que les débits de dose auront lieu, la période prévue pour ces débits de dose, la
nécessité de se conformer à la législation spécifique, la possibilité pour la flore ou
la faune d’être considérée comme une ressource pour la consommation humaine,
etc. (p.ex. dans la gestion des pêches et la gestion des produits alimentaires issus
de la forêt), la présence d’autres agresseurs environnementaux, la question de
savoir si l’évaluation se rapporte à une espèce donnée présente dans la zone ou
à des types généralisés de plantes et d’animaux et le degré de précaution jugé
nécessaire [I–1].
75
sont en principe observées dans un rayon de quelques kilomètres autour de la
source. Ce comportement typique des matières rejetées dans l’environnement
atmosphérique et aquatique à partir d’une source ponctuelle est illustré à la figure
I-1. L’augmentation de la concentration d’activité dans l’environnement résultant
des rejets, indiquée par les courbes en trait plein de la figure I-1, diminue de
manière notable avec la distance par rapport à l’endroit où les concentrations les
plus élevées sont mesurées. Après une certaine distance, seules les concentrations
d’activité de fond peuvent être détectées (p. ex. l’activité due aux retombées
mondiales passées, la radioactivité naturelle).
Contexte Contexte
76
I-18. La zone de référence autour de la source décrite au paragraphe I-17
est suffisamment grande pour que les effluents se mélangent aux milieux
environnementaux et que le nombre d’individus des espèces prises en compte
dans l’évaluation soit suffisamment important. Ces deux facteurs font en sorte
que les débits de dose estimés calculés dans les évaluations soient représentatifs
des débits de dose reçus par la fraction de la population la plus exposée, plutôt
que de ceux qui sont reçus par l’organisme le plus exposé de la population.
Approche de l’évaluation
I-19. On trouvera dans la figure I-2 un résumé des composantes d’une évaluation
générique de l’impact radiologique sur l’environnement pour la protection de
la flore et de la faune en fonctionnement normal. Premièrement, on estime les
concentrations d’activité dans un certain nombre de milieux environnementaux
pertinents au regard de la flore et la faune à l’aide du terme source estimé pour
le fonctionnement normal et des modèles de dispersion et de transfert dans
l’environnement ; on estime ensuite les débits de dose provenant de l’exposition
interne et externe des animaux et plantes de référence pertinents au regard des
écosystèmes considérés en combinant les concentrations d’activité avec des
données dosimétriques ainsi que des informations sur le temps passé par les
différentes espèces dans différents habitats (p. ex. sur le sol ou au-dessus du sol,
dans l’eau, dans les sédiments aquatiques). Enfin, les débits de dose en résultant
sont comparés aux niveaux de référence dérivés à considérer.
77
Sélection du terme source
Modélisation de la dispersion et du
transfert dans l’environnement
FIG. I-2. Éléments d’une évaluation générique pour la protection de la flore et de la faune en
fonctionnement normal (la figure n’est pas censée être une procédure détaillée étape par étape
et est présentée pour illustrer les éléments de l’évaluation et faciliter sa description).
35
Les paramètres de transfert utilisés pour estimer l’exposition des êtres humains due
à l’ingestion de biote dans le cadre de leur régime alimentaire, tels que les poissons, sont
différents des facteurs de transfert utilisés pour estimer l’exposition du biote, comme les
poissons eux-mêmes. Les premiers ne tiennent compte que de la concentration d’activité dans la
partie comestible du poisson, tandis que les seconds prennent en considération la concentration
d’activité dans le poisson entier, y compris dans les arêtes.
78
On trouvera dans les références [I-10, I-11] des paramètres de transfert pour les
radionucléides applicables pour la flore et la faune36.
I-21. Les voies d’exposition dont il convient de tenir compte lors de l’évaluation
des doses aux populations de flore et de faune sont les suivantes :
36
Une version révisée de la publication n° 19 de la collection Rapports de sûreté [I–9]
est en cours d’élaboration et portera sur les évaluations préalables de l’exposition du public, les
modèles génériques et les paramètres utilisés dans l’évaluation de l’impact des rejets radioactifs,
ainsi que sur les modèles génériques et les paramètres permettant d’évaluer les expositions de la
flore et de la faune dues aux rejets radioactifs des installations et activités.
37
Un ensemble différent mais équivalent d’organismes de référence est recommandé par
le projet intitulé Risque environnemental des contaminants ionisants : Gestion et évaluation
(ERICA) de la Commission européenne [I-4].
79
TABLEAU I-1. TYPES D’ANIMAUX ET DE PLANTES POUR TROIS
GRANDS ÉCOSYSTÈMES DEVANT ÊTRE UTILISÉS DANS LES
ÉVALUATIONS GÉNÉRIQUES DE L’IMPACT RADIOLOGIQUE SUR
LA FLORE ET LA FAUNE ET LES NIVEAUX DE RÉFÉRENCE
DÉRIVÉS PERTINENTS À CONSIDÉRER [I-1]
80
utilisée pour la plupart des scénarios d’exposition liés au fonctionnement normal
des activités ou installations38.
I-24. Les débits de dose dus à l’exposition par voie interne ou externe sont
calculés pour les animaux et plantes de référence sélectionnés situés dans la zone
de référence autour de la source décrite au paragraphe I-17. Le débit de dose
absorbée peut généralement être estimé à l’aide de modèles de transfert dans
l’environnement fondés sur des facteurs de concentration à partir d’un milieu
environnemental vers le biote et les facteurs dosimétriques correspondants pour
les expositions internes ou externes. On trouvera dans les références [I-10, I-11]
des taux de concentration des milieux environnementaux par rapport au biote
pour différentes espèces de flore et de faune et dans la réf. [I-1] des facteurs
dosimétriques pour l’estimation des débits de dose pour les animaux et plantes de
référence39.
38
Cette zone pourrait être soit un cercle d’environ 5 à 10 km de rayon, soit une boîte de
10 à 20 km de côté, tous deux centrés sur le point de rejet.
39
La version révisée en préparation de la réf. [I-9] proposera des méthodes pratiques
permettant d’estimer les débits de dose aux animaux et plantes représentatifs à l’aide de
scénarios génériques de dispersion dans l’environnement et les facteurs dosimétriques définis
dans la réf. [I-1].
40
Certains États ont défini et utilisé différentes approches pour évaluer l’impact
radiologique sur la flore et la faune, y compris leurs propres critères radiologiques, qui sont
généralement compatibles avec l’approche adoptée par la CIPR et les niveaux de référence
dérivés à considérer [I-3 à I-5].
81
à l’esprit que les niveaux de référence dérivés à considérer sont des points de
référence et non des limites. Si les débits de dose en résultant sont supérieurs à
la limite supérieure de la fourchette du niveau de référence dérivé à considérer,
l’organisme de réglementation devra décider s’il convient de renforcer le contrôle
de la source ou d’envisager d’autres mesures de protection.
82
[I–9] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, Generic Models for Use in
Assessing the Impact of Discharges of Radioactive Substances to the Environment,
Safety Reports Series No. 19, IAEA, Vienna (2001) (une version révisée est en
préparation).
[I–10] INTERNATIONAL ATOMIC ENERGY AGENCY, Handbook of Parameter Values
for the Prediction of Radionuclide Transfer to Wildlife, Technical Reports Series
No. 479, IAEA, Vienna (2014).
[I–11] INTERNATIONAL COMMISSION ON RADIOLOGICAL PROTECTION,
Environmental Protection: Transfer Parameters for Reference Animals and Plants,
Publication 114, Elsevier, Oxford (2009).
83
ANNEXE II
II-2. Une mesure du risque d’effets sur la santé dus au rejet non programmé
ou accidentel de radionucléides dans l’environnement par des installations et
activités est un indicateur utile dont il faut tenir compte lors de l’évaluation des
expositions potentielles. Le contrôle du risque d’effets sur la santé dus à des
expositions potentielles commence au stade de la conception des installations
et activités par l’adoption de dispositions concernant la protection et la sûreté
(par exemple, la défense en profondeur) qui sont proportionnelles à la probabilité
et à l’ampleur des expositions potentielles [II-2].
84
risque générique pour les effets stochastiques sur l’homme, qui peut être utilisé
dans les évaluations prospectives de l’impact radiologique sur l’environnement,
est de 5 × 10-2 Sv-1 [II-2].
Une confusion peut naître entre ce terme avec un sens défini et une définition
mathématique et le sens courant du mot « risque », qui est parfois considéré
comme synonyme de danger. Divers systèmes ont été mis au point pour quantifier
le risque associé à un événement ou à un scénario et, par conséquent, pour
permettre de comparer directement les risques associés à divers événements.
II-5. Comme il est expliqué aux paragraphes 5.43 à 5.75 du présent guide de
sûreté, lorsqu’on utilise une méthode d’évaluation prospective de l’impact des
expositions potentielles, pour chaque scénario d’accident, une conséquence
(par exemple, une dose à la personne représentative) et la probabilité associée de
cette conséquence sont déterminées.
41
Les définitions du terme « risque » figurant dans la présente annexe ne peuvent être
interprétées que comme une indication des risques, en raison des nombreuses incertitudes
liées à l’analyse probabiliste de la sûreté, à l’estimation des expositions possibles et à la
quantification des conséquences radiologiques associées. Voir également INTERNATIONAL
ATOMIC ENERGY AGENCY, Extension of the Principles of Radiation Protection to Sources
of Potential Exposure, Safety Series No. 104, IAEA, Vienna (1990).
85
être formulée comme une probabilité accrue d’effets sur la santé (p. ex. décès par
cancer)42, une indication du risque peut être obtenue en combinant la probabilité
pi d’un scénario d’accident i et la probabilité d’un effet sanitaire particulier en cas
de scénario d’accident i (Ci), à savoir
Ri = p i ´ C i (II–1)
tel que Ri est le risque d’un effet sanitaire particulier dû au scénario d’accident i.
R= å p ´C
i
i i (II–2)
II-8. Comme il est indiqué dans les paragraphes précédents, le risque estimé
dans le cadre d’une évaluation prospective de l’impact radiologique sur
l’environnement décrite dans le présent guide de sûreté s’applique pour
une personne (c’est-à-dire la personne représentative pour les expositions
potentielles). En ce qui concerne les grandes installations, telles que les centrales
nucléaires, qui peuvent potentiellement toucher de nombreuses personnes et qui
pourraient avoir d’autres impacts non radiologiques, comme le stress social dû
à l’évacuation et à la restriction de l’utilisation des terres dans de vastes zones,
le risque sociétal éventuel pourrait également être quantifié et évalué sur la base
d’un critère. La prise en considération du risque sociétal n’est pas incluse dans
les présentes orientations et fait l’objet d’approches nationales.
42
Pour être plus précis, la probabilité de l’effet sur la santé peut être estimée à l’aide de
la fonction relation dose-effet, f(D), qui change avec le niveau de la dose. Le risque d’effets
sanitaires précoces peut également être calculé à l’aide des fonctions danger, en tenant compte
de la variation du risque en fonction du taux d’accumulation de la dose sur une certaine période
(p. ex. le premier jour ou les quelques jours suivant l’accident). Le risque d’effets tardifs sur la
santé peut tenir compte non seulement des cancers mortels mais aussi des cancers non mortels
dans différents organes, la leucémie et les effets héréditaires. Les détails de ces considérations
n’entrent pas dans le champ d’application de la présente annexe.
86
II-9. Les critères qui pourraient être utilisés pour la comparaison avec
l’estimation du risque d’effets sur la santé résultant d’expositions potentielles
sont présentés dans l’appendice du présent guide de sûreté.
II-10. Comme il est indiqué dans la section 5 du présent guide de sûreté, pour
les installations qui comportent de nombreux dispositifs de sauvegarde et qui
nécessitent donc des évaluations complexes pour déterminer la probabilité
d’événements, l’ampleur des termes sources et les conséquences associées, des
techniques complexes d’évaluation de la sûreté peuvent être nécessaires, alliant
des méthodes déterministes et probabilistes et, dans certains cas, l’avis d’un
expert.
II-12. Le terme source de chaque séquence est ensuite calculé. Dans certains
cas, il est possible d’utiliser un ensemble réduit de termes sources englobant des
termes sources similaires pour un ensemble de séquences de défaillance en vue
de réduire l’effort de calcul nécessaire.
87
RÉFÉRENCES POUR L’ANNEXE II
88
PERSONNES AYANT CONTRIBUÉ À LA RÉDACTION
ET À L’EXAMEN DU TEXTE
89
Rochedo, E. Commission nationale de l’énergie nucléaire (Brésil)
90
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