LE TOURISME DURABLE
LE TOURISME DURABLE
LE TOURISME DURABLE
2Une des destinations touristiques principales de la rive sud de la Méditerranée, le Maroc, séduit
par ses merveilles naturelles, ses villes impériales, son climat, l’accueil et la générosité de ses
habitants… Autant d’atouts pour que le Maroc devienne l’une des destinations méditerranéennes
prisées des touristes étrangers.
3Le secteur touristique occupe une place importante dans l’économie marocaine. Une analyse du
rapport annuel de la Banque centrale du Maroc publié en 2004 montre que sa part est trois fois
supérieure à celle des produits de la mer, du textile ou de l’agriculture. Ainsi, un des secteurs les
plus importants pour ce qui est de la croissance économique, des devises, des investissements et
de la création d’emplois se révèle être le tourisme. En effet, en 2003, selon ce même rapport, le
tourisme a représenté 6,9 % du PIB, créé 600 000 emplois directs, généré 5,9 milliards de dirhams
de flux d’investissement, avec une capacité de 97 000 lits classés. Tout cela explique cette étroite
corrélation qu’on suppose souvent entre tourisme et développement.
4L’apport économique de l’activité touristique au Maroc est certes important. Il est de plus en plus
considéré par les hauts responsables comme un secteur stratégique pour accompagner le
développement économique. Mais qu’en est-il des coûts pour l’environnement et le social ainsi que
pour le développement durable ? L’objectif principal de cet article est d’explorer les aspects qui
feront du tourisme une activité motrice du développement durable au Maroc.
5Nous commençons par traiter du tourisme au Maroc et surtout de la vision 2010, pour nous arrêter
sur quelques problèmes qui handicapent sa réalisation. Comment conjuguer cette stratégie
ambitieuse de développer et d’accroître quantitativement l’activité touristique avec celle de vouloir
faire du tourisme une activité aux retombés durables et sans perte de son potentiel touristique
diversifié ? Telle sera la question dont nous traiterons par la suite.
Le tourisme au Maroc
6Le Maroc a accordé, dans sa politique de développement, une place de choix à l’activité
touristique dès la fin des années 1960. Pourtant, il n’a très souvent adopté que des politiques
ponctuelles pour développer le secteur du tourisme. En effet, depuis son indépendance, les
gouvernements successifs ont cherché à encourager le secteur sans y apporter la volonté politique
nécessaire. Ce n’est qu’à partir de l’année 2001 que la décision fut prise au plus haut niveau de
l’État de tracer une nouvelle stratégie impliquant les secteurs à la fois public et privé avec une
nouvelle vision appelée « Vision 2010 ».
7Conscients que les paysages attrayants et la richesse d’un patrimoine ne suffisent pas à assurer le
succès du secteur touristique, en l’absence d’une politique véritable et adaptée aux besoins du
marché, les professionnels insistaient sur l’importance de considérer ce secteur comme un «
secteur exportateur », une industrie motrice permettant de déclencher la profonde dynamique de
croissance économique et sociale que le Maroc recherche toujours après plusieurs années
d’ajustements et de réformes structurelles.
8En effet, les potentialités à conquérir des marchés touristiques ont poussé les responsables
marocains à élaborer, à l’intérieur d’un accord-cadre signé en janvier 2001 entre l’État et les
opérateurs du secteur, une stratégie touristique ambitieuse permettant, à l’horizon 2010 : l’accueil
de 10 millions de touristes, la réalisation de 160 000 nouveaux lits, la création de 600 000
nouveaux emplois, l’augmentation des recettes annuelles en devises de 20 à 80 milliards de
dirhams et une contribution au PIB de l’ordre de 2 à 3 points par an. Le Maroc ambitionne donc de
passer, en l’espace de dix ans, de la 39e à l’une des 20 premières destinations mondiales.
9Sous l’impulsion de cet accord-cadre le plan Azur a donc été lancé. Il s’agit de développer six
nouvelles zones à haut potentiel, situées à proximité des aéroports : Khmis Sahel à Larache,
Mogador à Essaouira, Saïda Ras El Ma dans la région d’Oujda, El Haouzia à El Jadida, Taghazout à
Agadir et enfin la Plage blanche à Guelmim. La réalisation de ces sites permettra de doubler la
capacité d’hébergement, pour aider à accueillir les 10 millions de touristes.
10Pourtant, et même si en effet le Maroc dispose d’atouts non négligeables qui peuvent favoriser la
réalisation de cette vision 2010, il est avéré que ce pays n’est pas encore doté des infrastructures à
la hauteur de ses ambitions et que ce secteur reste lourdement pénalisé par des problèmes tels
que le foncier, la fiscalité, le financement et la formation professionnelle.
13La problématique du financement des projets touristiques est complexe. Plusieurs volets restent
liés notamment à la complexité du secteur, au risque de surcapacité, au risque lié à
l’environnement, à l’intensité capitalistique, ainsi qu’au financement bancaire. Le principe de
développement de ces zones adopté par l’État marocain consiste à confier à un organisme privé la
charge d’aménager puis de vendre des zones foncières prêtes à l’emploi. L’État, pour sa part, se
charge des infrastructures hors site, par exemple l’eau, l’électricité…, pour que, par la suite, «
l’aménageur-développeur » se charge de la gestion de certains services communs. Pour le Maroc, «
l’aménageur- développeur » est donc une idée nouvelle. L’aménageur-développeur idéal est un
consortium qui réunit des investisseurs internationaux et un groupe local. Mais, apparemment, ce
n’est pas une condition sine qua non, car l’important est de trouver l’aménageur-développeur qui
doit investir, parfois, jusqu’à un milliard de dirhams pour préparer une zone selon un cahier de
charges précis. La sélection de ces aménageurs- développeurs a débuté au premier trimestre 2003.
Jusqu’à présent, l’effort du gouvernement marocain a surtout porté sur le soutien du plan Azur en
participant et en soutenant les acquisitions des 3000hectares indispensables aux implantations des
cités balnéaires et aux mesures d’accompagnement nécessaires.
14Le gouvernement marocain n’entend pas alourdir la charge de la dette extérieure du pays. En
conséquence de quoi, l’appel à des fonds privés locaux est indispensable. La mobilisation de
l’épargne et son orientation vers le secteur touristique par les institutions financières et le système
bancaire sont devenues la clé de la réussite de toute la vision 2010.
15Les Marocains sont ainsi appelés à investir dans le développement touristique de leur pays. Pour
mobiliser l’épargne publique, il faut d’abord modifier et adapter les réglementations locales en la
matière.
17Outre ces différents problèmes, le tourisme au Maroc pose fortement la question de ses effets
sur l’environnement et le social. En effet, au Maroc, pour plusieurs analystes, cette ambition
d’atteindre l’objectif de 10 millions de touristes en 2010 s’inscrit dans le développement d’un
tourisme de masse. Ils se demandent si le Maroc, avec son plan Azur, ne sera pas amené à
pratiquer avec un certain retard une politique déjà expérimentée ailleurs, laquelle aujourd’hui pose
de graves problèmes de toutes sortes, en particulier environnementaux et sociaux. Aujourd’hui, la
réalité impose de promouvoir un développement durable du tourisme.
20Le tourisme est-il un facteur de développement durable ? Cette activité n’en demeure pas moins
« à double visage, structurante et déstructurante, productive et dégradante, facteur de liberté et
instrument de différence » (Bensahel et Donsimoni, 2000). Que faut-il alors pour que le tourisme
joue le rôle essentiel qu’on lui accorde pour constituer un atout durable du développement au
Maroc ? Comment intégrer la question de durabilité dans la vision globale apportée par le contrat-
programme 2010 ? Tel sera l’objet de la deuxième partie de notre article.
Stratégie de développement du
tourisme durable au Maroc
21La notion de « développement durable » a été officiellement introduite en 1987 dans le rapport
Brundtland pour les Nations unies, lequel définit que, pour être durable, le développement doit «
répondre aux besoins du présent, sans compromettre la capacité des générations futures à
répondre à leurs propres besoins », une des plus célèbres définitions, publiée en 1987 dans le
rapport de la Commission des Nations unies sur l’Environnement et le Développement,
communément appelé « rapport Bruntland ».
24Le Maroc peut fort probablement tirer profit du tourisme pour son développement pas
uniquement économique, mais durable. La prise de conscience de ce fait est un préalable
indispensable. Cependant, l’une des questions qui se posent fréquemment est de savoir comment
trouver des réponses au développement du tourisme durable.
25Cela suppose d’abord que les notions de développement et de progrès ne soient pas seulement
évaluées dans une logique économique et professionnelle ; elles méritent d’être redéfinies en
relativisant les indicateurs quantitatifs traditionnels de l’économie du tourisme. On pourrait
éventuellement introduire des éléments tels que : le nombre de visiteurs, le multiplicateur de
dépenses, les emplois créés, les recettes en devises, la rentabilité… en essayant de prendre en
compte l’ensemble des coûts (environnementaux, culturels et sociaux) de l’activité touristique sur
le long terme, la répartition des richesses induites, la qualité de vie des populations concernées…
un ensemble d’objectifs auxquels le tourisme n’a pas toujours l’habitude de se confronter.
26Une autre condition primordiale pour relever le défi du développement au Maroc est l’implication
de la majorité des acteurs, aux intérêts sûrement contradictoires, dans l’élaboration de stratégies
réalisables de développement durable du tourisme. Travailler avec la diversité des acteurs, c’est
reconnaître qu’il existe des logiques différentes. La prise en compte des logiques territoriales d’une
part, des logiques entreprenariales d’autre part, est également fondamentale. Le processus est
certes long, car il demande un important travail de mobilisation et d’animation des acteurs pris
dans leur diversité.
27Le tourisme, secteur générateur d’emplois et de devises, pourrait aussi offrir l’occasion au Maroc
de se doter d’une ressource clé pour son développement et pour la lutte contre la pauvreté.
Pourtant, les acteurs touristiques au Maroc semblent encore peu mobilisés sur des projets concrets
de tourisme durable. En effet, la durabilité économique l’emporte encore. Il est vrai qu’un certain
nombre de responsables et d’acteurs du tourisme s’efforcent de proposer des produits plus
respectueux de l’homme et de son environnement. Cependant, le fossé entre le discours et la
réalité reste énorme ; le combler est d’une importance fondamentale.
28Le tourisme, priorité nationale au Maroc, ne peut devenir « une stratégie gagnante » que si
l’option « Tourisme Durable » est choisie et poursuivie largement et par tous. Toute la stratégie qui
gère les investissements, les professions et la promotion doit se fonder sur une approche
systémique durable adaptée aux réalités. Les tarifications et la mise en place d’un label de qualité
doivent aboutir au meilleur rapport qualité/prix. Pour toutes les branches de l’activité touristique,
un suivi régulier, une surveillance et un contrôle doivent se mettre rapidement en place.
29Nous pensons qu’il faut tout d’abord que « l’environnement et le social » s’inscrivent parmi les
fondements de tous les produits touristiques «Maroc ». Il est urgent d’entreprendre une véritable
réflexion sur les produits pour introduire dans les produits « traditionnels » balnéaires et « culturels
» la touche « d’émotions » et « d’authenticité » qui leur manque très souvent. La recherche d’une
véritable adéquation entre l’offre et la demande est essentielle. Il faut savoir que le touriste
souhaite aujourd’hui se tourner vers de nouvelles formes de tourisme davantage interactives et
authentiques.
30Le Maroc dispose d’atouts touristiques très variés liés à la diversité de ses climats, de son relief,
de ses sols, de ses cultures… On remarque que, malgré cette diversité des possibilités, la
répartition est inégale ; la concentration de la fréquentation induit une concentration des impacts
sur des territoires dont il importe d’apprécier la fragilité ; la structure économique n’est pas
suffisamment diversifiée pour absorber les crises…
31Aujourd’hui, il y a un décalage important entre une demande forte qui émane tant de touristes
étrangers et de populations urbaines nationales que de marocains qui résident à l’étranger et, en
contrepartie, une offre inorganisée. Il s’agit donc de valoriser et de structurer cette offre pour
qu’elle réponde aux attentes, ce qui nécessite d’associer à la volonté nationale, déjà affirmée dans
le contrat-programme 2010, toutes les initiatives locales qui sont certes nombreuses, mais qui ne
sont pas bien mises en valeur. L’évaluation des effets positifs de l’existant dans les activités
touristiques, mais également la prévision et l’anticipation des effets négatifs et leur gestion
s’imposent. Le rôle de chaque intervenant, qu’il soit public, privé, collectivité locale, association,
université… se doit d’être clairement identifié et les synergies doivent se définir soigneusement et
rapidement. Nous pensons également que les filières de l’éducation doivent créer et renforcer les
formations liées aux métiers du tourisme durable.
32Au Maroc et lors des quatrièmes assises de tourisme tenues à Casablanca en février 2004, on a
envisagé d’ouvrir davantage les régions rurales au tourisme. Avant de le faire, il est indispensable
de se préoccuper de la capacité de charge des milieux, de la mise en place d’une réglementation
de zonage pour l’occupation des sols, de prévoir des campagnes de sensibilisation, de
réglementation et de surveillance, d’accepter l’éventuelle décision d’orienter les visiteurs vers
d’autres zones ou centres d’intérêts si les caractéristiques d’un espace exigent de trop forts
investissements par rapport aux retombées possibles de l’activité touristique…
33Au sein des organisations professionnelles, il est nécessaire d’envisager la mise en place de «
fonds spéciaux » destinés à garantir la pérennité des produits et à créer les moyens de protection
et de préservation des sites et du patrimoine naturel et culturel et ce, dans l’immédiat. Des
formules spéciales de financement pour la création des aménagements et des hébergements
spécifiques devront aussi être mises en oeuvre.
34Une des questions posées – surtout par les professionnels – est celle de la rentabilité. Le calcul
de rentabilité de toute activité économique ne peut se faire uniquement en termes monétaires et
financiers. Forcément, il prend en considération l’ensemble des gains et des coûts à long terme
(réduction de coûts liés aux économies d’énergie par exemple) et touche ainsi l’ensemble de la
société (impacts sur les autres secteurs économiques, sur la qualité de vie des habitants…). Le
tourisme durable pourrait probablement être surtout le gage d’une rentabilité durable, de
reproduction de l’activité elle-même, car il pourrait permettre de préserver l’attractivité et donc le
succès d’une destination.
35Dès lors, l’application des critères du tourisme durable constituerait vraisemblablement une
occasion de conserver une proportion accrue des recettes. Celles-ci pourraient être réinvesties
dans le tourisme et la protection des sites et l’amélioration de ceux-ci pour les générations futures,
facilitant ainsi la création de petites entreprises et d’emplois. Le tourisme durable peut également
constituer un levier pour la diffusion des techniques, l’artisanat, le développement du réseau
d’adduction et de traitement de l’eau, des communications, de l’agriculture et des services publics
de santé et d’éducation. De plus, il constitue une occasion de promotion d’un processus participatif
de la communauté dans son propre développement humain et d’une conscience collective du
respect.
36Quand on aborde la question de développement durable et, en ce qui nous intéresse ici, de
tourisme durable, un élément s’impose : l’innovation. Pour l’ensemble des acteurs du secteur
touristique et face à la nouvelle configuration de la demande touristique mondiale, l’innovation
apparaît en effet comme un des éléments moteurs du développement du tourisme durable. Cela
revient à innover, tout en maîtrisant le développement de nouvelles prestations par l’exploitation
de nouveaux marchés, en veillant au maintien du produit offert, au respect de l’environnement et
des populations… aux principes du développement durable du tourisme.
37« Dans les dix années à venir, le monde du tourisme changera plus qu’au cours des dernières
décennies. » Cette citation empruntée au président de Microsoft, Bill Gates, traduit parfaitement
l’ampleur des changements qui s’annoncent dans le secteur touristique. L’innovation est donc
l’unique et le plus important moteur de la compétitivité, de la croissance et de l’emploi à long
terme.
38En effet, dans un environnement de plus en plus difficile, les acteurs du secteur touristique, au
Maroc et ailleurs, sont contraints à innover sans cesse. Innover revient à proposer de nouvelles
idées, de nouvelles méthodes, de nouveaux produits, pour aider le secteur du tourisme à mieux
résister aux différentes crises économiques, politiques, socioculturelles… Les nouveaux
mécanismes de promotion de l’innovation et de coopération dans le domaine touristique devraient
s’appuyer sur une stratégie clairement définie et être encadrés par des lignes directrices adaptées
pour faire en sorte qu’ils favorisent un marché concurrentiel, qui laisse jouer librement les forces en
présence, dans le respect des principes du développement durable du tourisme.
41En effet, le tourisme fait partie des activités de service par excellence qui requièrent, d’une part,
des structures des et infrastructures physiques adéquates (hôtels, restaurants, transporteurs…) et,
d’autre part, un traitement de l’information efficace. La place que doivent occuper les NTIC,
apparaît alors essentielle pour faire du tourisme un véritable levier de développement.
44Le tourisme n’est pas forcément le secteur le plus porteur de développement au Maroc, mais la
durabilité est certes une nécessité pour le tourisme, comme pour ce pays, ses différentes richesses
et son développement.
2 - Le tourisme durable
A- Définition du concept
Les représentations que se font aujourd’hui les personnes du tourisme durable sont
quelque peu floutées. Cela est dû au fait que le tourisme durable n’est qu’un terme
générique dans lequel on retrouve différents types de tourisme :
- L’écotourisme qui est une forme de voyage responsable, dans les espaces
naturels, qui contribue, à la protection de l'environnement (Lequin, 2002). Bien
souvent, il s‘agit de voyages en pleine nature, des treks organisés, des randonnées
à la montagne, etc…
- Le tourisme solidaire qui vise à apporter son aide en marge d’un simple voyage aux
populations locales.
- Le tourisme responsable appelé également tourisme éthique qui consiste à être
vigilant aux effets de notre voyage sur l’environnement et à favoriser les échanges
avec les locaux ainsi que leur développement.
- Le tourisme participatif qui permet aux populations d’accueil de participer aux
activités touristiques ou à l’inverse qui permet aux visiteurs de participer à la vie
locale.
Cette croissance peut s’expliquer par une prise de conscience des personnes que
l’environnement ainsi que les écosystèmes sont fragiles. De ce fait, la demande est
plus profonde, plus respectueuse aussi bien de la planète mais aussi de ceux qui la
peuplent. La nouvelle demande touristique est une "demande existentielle" (Zaoual,
2007).
La demande envers le tourisme durable est donc en pleine effervescence, loin d’être
une mode passagère, ce concept se veut le garant de la préservation de nos
ressources et des populations. Une étude (TNS SOFRES – SNCF – ROUTARD,
2009) a démontré qu’en France, sept personnes sur dix étaient prêtes à partir en
voyage responsable, ce qui laisse supposer qu’il y a un réel engouement pour les
pratiques alternatives de tourisme. Ces chiffres sont corroborés par ceux qui
résultent d’une autre étude (Harris Interactive, 2012) qui indique que 90% des
français déclarent de manière générale se montrer attentifs à respecter
l'environnement et la vie des populations lorsqu'ils partent en voyage.
Il y a donc une demande importante pour une pratique douce du tourisme, une
pratique à l’opposé de l’oppressant tourisme actuel, à savoir le tourisme de masse.
Cette demande est forte en France comme l’ont démontré certaines études. Ce
constat est plutôt une bonne chose étant donné que la France est en effet classée au
premier rang mondial par le nombre de touristes accueillis, en particulier pour les
destinations d'hiver (Boudiere et Marcelpoil, 2006).
Si la demande envers une pratique plus douce du tourisme s’est accrue depuis
plusieurs années voire décennies, c’est avant tout grâce à une prise de conscience
collective. En effet, depuis les prémices de la préservation de l’environnement dont
les membres du Club de Rome furent les pionniers, jusqu’au sommet de la terre de
Rio +20, en passant par Johannesburg en 2002 et Rio en 1992, la question
environnementale prise dans le sens large du terme est devenue omniprésente.
La durabilité a donc depuis les années 70 et surtout depuis la fin des années 90, pris
de plus en plus d’ampleur dans notre quotidien. Largement vantée par les médias, le
« consommer durable » est devenue bien plus qu’une mode éphémère. Aujourd’hui,
les notions de commerce équitable, d’efficacité énergétique sont connues de tous.
Transposée au tourisme, cette nouvelle manière de consommer a aussi connu son
écho. En effet, en parallèle de la croissance, s’était développé le tourisme de masse.
Ce tourisme, très peu soucieux de l’environnement a également provoqué de graves
préjudices aux populations et aux écosystèmes. L'essor fulgurant au niveau mondial
du tourisme dans les années 1970, a engendré des problèmes sociaux et
environnementaux et soulevé le problème du respect des communautés locales et
de l'environnement (Leroux, 2010).
A la vue de ces différents éléments, on peut en conclure qu’il y a une réelle demande
envers un tourisme alternatif, un tourisme qui serait gage de durabilité. Toutefois,
une demande engendre-t-elle une véritable pratique ? Quels pourraient être les
freins au développement de la pratique du tourisme durable ?
Le tourisme durable bien qu’élu par la conjoncture actuelle, n’en demeure pas moins
une forme de tourisme bien distincte avec certains aspects qui peuvent freiner son
développement.
Si le tourisme durable semble donc être de plus en plus plébiscité par les touristes, il
n’en reste pas moins que ce phénomène se heurte également au frein qu’est l’aspect
pécuniaire. En effet, cette pratique est en règle générale davantage coûteuse que le
tourisme classique le rendant ainsi peut être disponible seulement pour une certaine
élite sociale. Le prix à payer pour bénéficier des garanties d'un tourisme responsable
n'est-il l’affaire que des clients les plus aisés ? (Callot, 2010). Or, il est connu que le
prix est souvent décisif dans le choix du touriste (Maunier, 2007).
Pour contrecarrer ces freins, il convient d’analyser les motivations qu’auraient les
touristes pour une pratique durable durant leurs voyages. Une connaissance des
motivations, de la demande permettra sans doute de passer outre les freins et de
développer le tourisme durable.
Les motivations des personnes désirant effectuer du tourisme durable sont diverses
et variées. Certaines sont très sensibles à l’aspect nature, protection des ressources
naturelles et à l’inverse d’autres, espèrent avoir un impact positif sur l’économie
locale en favorisant
L’environnement étant donné son statut que l’on pourrait appeler de pilier
fondamental du développement durable dû notamment aux intenses campagnes de
greenwashing et des nombreux messages relayés par les médias est d’après
certains chercheurs la motivation principale des pratiquants du tourisme durable.
- La recherche de la nature.
- Le déplacement avec des moyens de transport peu polluants.
Ce désir de rencontre et d’échange est sans doute lié à une volonté de renouer les
contacts sociaux qui ont été peu à peu délaissés du fait de l’éclatement de la bulle
internet et donc d‘un monde virtuel. Il y a une recherche d'authenticité, un retour aux
sources et aux valeurs familiales (Maunier, 2007). Certains citadins veulent sortir de
l’engrenage quotidien et retrouver des valeurs qui sont aux antipodes du célèbre «
Métro, Boulot, Dodo »
Ces volontés traduisent avant tout un regain prononcé pour les notions d’entraide et
de partage qui sont si chères aux générations précédentes. On retrouve de
véritables valeurs humaines que notre société capitalistique avait peut-être laissé de
côté à un moment. Aujourd’hui, les consommateurs se préoccupent davantage des
conséquences de leurs achats, ils veulent savoir à qui revient l’argent et si celui-ci
est utilisé à bon escient. Dans le secteur du tourisme, cela se traduit par une
recherche de la simplicité des échanges, de la proximité avec les locaux. Les
touristes veulent être acteurs, responsables et solidaires dans leurs échanges avec
d'autres mondes (Zaoual, 2007).
L’aspect économique est l’aspect du développement durable qui est le moins abordé
dans la revue de la littérature relative au tourisme durable. Cela s’explique sans
doute par le fait qu’il s’agit du pilier ayant le moins de communication à son égard.
La motivation qu’aurait les touristes durables et qui aurait attrait au pilier économique
est le souhait de faire travailler la population locale, faire travailler une famille (Van
de Walle, 2011).
- Loger dans des hôtels traditionnels et non pas dans des chaines d’hôtels
multinationales dont les retombées économiques pour les locaux ne seraient que
minimes
- Acheter sa nourriture sur les marchés et ne pas passer par des réseaux de
distribution classique (supermarché, etc.)
- Utiliser les modes de transport locaux avec par exemple les pousse-pousse dans
les pays asiatiques
- Acheter des souvenirs à des artisans locaux dans les échoppes et non pas dans
des boutiques de souvenirs
La tendance serait donc à un retour vers les producteurs locaux, comme c’était le
cas auparavant. On s’éloignerait des grands circuits de distribution (supermarchés,
30 hypermarchés) avec leurs nombreux intermédiaires pour retrouver une certaine
proximité avec les producteurs.
Néanmoins, ce désir est à modérer au vue des résultats des différentes études,
notamment une dans laquelle seuls 4,15% des sondés affirme que la maximisation
des retombées économiques locales est pour eux le voyage durable par excellence
(François Lecompte et Prim Allaz, 2011).
Chapitre II : Les stratégies de développement
touristique au Maroc : visions « 2010 », « 2020 »
1. VISION « 2010 »
La vision 2010 est une stratégie touristique adopté par le Maroc qui vise à atteindre
des objectifs définit pour améliorer le secteur touristique au Maroc.
Le Maroc a atteint de ce fait 93% de l’objectif qu’il s’était fixé en 2001 dans le cadre
de la Vision 2010, confirmant ainsi sa capacité à changer durablement de rythme de
croissance.
Entre 2001 et 2010, les recettes touristiques (hors transfert des Marocains Résidents
à l’Etranger) sont passées de 29 à plus de 56 milliards de dirhams, soit un taux de
croissance de 7.5% par an. Les revenus issus du tourisme sont ainsi devenus la
première source de devises du pays, devant les transferts de MRE, et loin devant les
autres secteurs de l’économie (phosphate, textile, …)
Sur l’ensemble de la décennie, les recettes touristiques cumulées ont atteint 440
milliards de dirhams, soit 91% des montants programmés en 2001 par Vision 2010
(485 md).
Ainsi, la part du Tourisme dans le PIB national gagne deux points à 8% environ
contre 6% au début de la décennie.
La croissance des capacités a été soutenue par une augmentation importante des
investissements nationaux et internationaux dans le secteur. En particulier, le
tourisme s’est hissé parmi les trois premiers secteurs en termes d’investissements
directs étrangers, preuve de l’attractivité du secteur touristique et de la confiance que
les grands opérateurs internationaux portent à son futur développement.
e) Premi ers jal ons d’une nouv ell e g ouv erna nce
Les profondes et rapides transformations du pays dans son ensemble depuis dix
ans, les solides fondations posées par la Vision 2010 et les opportunités offertes par
les nouvelles tendances du tourisme mondial, permettent de nourrir de grandes
ambitions pour la nouvelle décennie, fondées sur nos valeurs fondamentales et nos
points de différentiation :
B . Ambition
« En 2020, le Maroc fera partie des 20 plus grandes destinations mondiales et
s’imposera comme une référence du pourtour méditerranéen en matière de
développement durable »
C . Objectif
L'industrie touristique est une puissante locomotive de l'économie nationale qui crée
une valeur ajoutée indéniable pour le Maroc. Les performances de ce secteur durant
la dernière décennie, ont permis à notre pays de s'imposer comme l'une des étoiles
montantes du paysage touristique mondial grâce à une politique volontariste et
ambitieuse qu'est la Vision 2010. Au terme de l'année 2010, le Maroc a été placé au
25e rang mondial des performances touristiques sur le plan international et le
tourisme a compté comme 1e contributeur à la balance des paiements, 2e
contributeur au PIB national et 2e créateur d'emplois. A fin 2011, le tourisme
représente environ 7,7 % du produit intérieur brut marocain, emploie plus de 460 000
personnes et enregistre des recettes de voyage de 59 milliards de dirhams,
confortant ainsi sa position de priorité nationale. Compte tenu de ces acquis d'une
part, et de la richesse du patrimoine naturel et culturel du pays et des opportunités
offertes par les nouvelles tendances du tourisme mondial d'autre part, le Maroc
nourrit aujourd'hui de nouvelles ambitions pour le développement du secteur
touristique qui se voient formalisées dans la nouvelle stratégie décennale Vision
2020. Ambitieuse et responsable, la Vision 2020 a été élaborée selon une démarche
analytique exhaustive et rigoureuse prenant en considération les divers enjeux
environnementaux, sociaux et économiques qui sous-tendent l'implémentation de ce
dispositif de pilotage et d'accompagnement du secteur.
Terres d’Amanar offrent un espace de grand air, entouré de montagnes, qui vient
renforcer le produit touristique de la destination Marrakech et lui apporter une plus-
value particulière. Terres d’Amanar abrite le plus grand parc de parcours aérien en
Afriques, avec 1085 mètres de Tyroliennes. L’ensemble se compose d’un pont de
singe de 165 m ; une passerelle de 105 m et quatre tyroliennes : 200 m, 185 m,
135m et la plus longue tyrolienne d’Afrique avec 310 m suspendue à 120 m de
hauteur. Un parcours aérien des plus sensationnels, dans un cadre super
écologique, agréable et vivement tonifiant avec son air pur des montagnes de l’Atlas.
L’Accro-Park est une autre attraction qui complète, peut même précéder les activités
des tyroliennes, dans la mesure où c’est plus physique alors que les tyroliennes sont
plus sensationnelles. L’accro-Park est composé de trois parcours allant du bleu,
réservé aux enfants de 7 ans, au rouge pour les plus d’1,20m et le noir, plus
physique de tous, plus dure aussi, réservé aux plus de 12 ans et qui mesure plus de
1,45 m. Le tout est fait avec grand professionnalisme, du côté des équipements
comme du côté encadrement. Tous les parcours sont toujours supervisés, contrôlés
par des moniteurs bien formés et diplômés qui assistent les visiteurs dans toutes les
étapes.
Ce côté formation, est l’autre point positif du projet Terres d’Amanar, car il a permis à
de jeunes marocains d’apprendre un nouveau métier qui renforce à la fois le
développement du tourisme rural, tourisme des loisirs de plein air et le tourisme au
Maroc. Avec les moniteurs formateurs : Rabii Akka, Taoufiq Mnoute et Rabii Arif,
diplômés CQP, (diplôme agréé par le ministère français compétent en la matière),
une vingtaine de jeunes ont été formés sur place, par des marocains et travaillent
avec la compétence requise en la matière. C’est à la fois un grand acquis pour
Terres d’Amanar mais également un acquis en matière de savoir-faire spécialisé
nécessaire au développement de ce genre d’activités au Maroc. Terres d’Amanar
aura l’honneur d’être la bonne école et le noyau dur, la pépinière dont le
développement de notre tourisme en matière de loisirs de plein air a grandement
besoin. On ne dira jamais assez, mille fois merci, Jean Martin de cette participation et
de celle belle réalisation unique en son genre et à tout point de vue.
L’esprit d’équipe à Terres d’Amanar est une vraie composante du projet lui-même. à
l’accueil, dans les cuisines, dans les restaurants, dans l’hébergement, en terminant
par les loisirs et sports, l’esprit d’équipe domine à tel point qui s’est développé dans
un cadre familial formidable, dans une ambiance de travail décontractée qui participe
au bon séjour des visiteurs. L’ambiance à Terres d’Amanar est une vraie ambiance
anti-stress, dans un environnement naturel exceptionnel, aussi bien le jour que la
nuit, avec un bon bain de nuages et de silence parfait. Les neuf chefs d’équipe de
terres d’Amanar conduisent tous à la même vitesse, le même sérieux et la même
conscience professionnelle qui ne fait que renforcer le bonheur des visiteurs. Tous
les ingrédients sont présents et font la réussite indiscutable du projet.
En famille, comme dans un Team building, en groupe réduit ou non, les activités se
font dans le grand air, avec des innovations bien particulières, genre bowling berbère
ou polo à dos d’âne. Les petits avec leur parc de loisirs trouvent leur bonheur, les
parents celui de voir leur progéniture heureuse, décontractée dans un environnement
où l’oxygène pur envahit vos poumons, vous tonifie et vous entoure là ou vous allez,
tout le long du séjour. Avec les différents types de randonnées, les activités dans les
ateliers, la visite chez l’habitant dans les douars avoisinants, c’est alors la rencontre,
en partie, du Maroc profond, avec toute sa diversité culturelle, ethnique,
civilisationnelle, qui enrichit à la fois le produit touristique marocain et qui fait du
marocain un citoyen des plus ouverts, des plus accueillants, des plus sympathiques,
ce qui participe grandement à la satisfaction profonde du visiteur.
Il est à savoir en effet, que 90% de la clientèle des terres d’Amanar, est marocaine,
dans le segment individuel. Pour ce qui est des entreprises, 70% sont marocaines et
30% internationales ; voyages d’entreprises, team building, concentration d’équipe
etc… La demande marocaine exprime le grand besoin que vit notre tourisme et sa
disponibilité à consommer marocain, lorsque cela vaut le coup ; La tendance
marocaine se renforce d’ailleurs avec l’évolution du projet notamment en matière
d’hébergement : bivouacs, lodges en dur, tentes lodges, mariée à des activités de
loisirs en perpétuelle développement. C’est l’essence même du projet qui vise le
développement de plusieurs niches à la fois, dans le tourisme rural et de loisirs. Très
bonne continuation à Terres d’Amanar, l’une des fiertés touristiques de la belle
destination Marrakech, composante première du produit touristique national.
Dans la journée, les Terres d’Amanar offrent un large panel d’activités aux grands
comme aux petits : activités sportives, Culturelles ou tout simplement pauses
bienêtre. Tyroliennes, ponts suspendus, Accro-Park et parcours VTT permettent de
redécouvrir les éléments et de s’y confronter L'escalade, randonnées pédestres, à
dos d’âne ou à cheval offrent des moments de relaxation privilégiés tandis que les
ateliers de cuisine ou d’initiation à l’artisanat local permettent de dialoguer avec les
habitants et de partager des expériences fortes.
Les Terres d’Amanar offrent à leurs hôtes, qu’ils soient marocains ou étrangers, un
voyage au cœur de la culture marocaine, à la Découverte d’une nature généreuse et
préservée. Savourer un thé à l’ombre des amandiers face au sommet de
l’Oukaïmeden, rêver le temps d’une sieste, admirer les moutons qui paissent
tranquillement au loin et refaire le monde au coin du feu, avec en toile de fond les
mille et une lumières de Marrakech, les Terres d’Amanar invitent à l’essentiel.
Un séjour sur les Terres d’Amanar, c’est une envie de nature et de découverte,
l’occasion de faire un break, de profiter de l’air pur. C’est aussi prendre le temps de
découvrir ou de redécouvrir le Maroc différemment, que ce soit lors d’un séjour dans
cette région encore peu connue ou lors d’une escapade à partir de Marrakech.
DES ESP ACES INTÉ GRÉS ET INSPI RÉS P AR L’EN VIRON NEM ENT BER
BÈRE
Les trois villages du site ont chacun leur identité propre et, grâce à la topographie
exceptionnelle des lieux, sont totalement indépendants les uns des autres.
L’hébergement est idéalement conçu pour des voyages en solo ou à plusieurs – en
famille, entre amis ou en groupes – il se décline en :
- Lodges – composés d’une ou deux chambres, d’un patio ou d’un jardin, et d’un
vaste salon qui peut être utilisé en chambre supplémentaire, ils offrent toutes les
prestations de l’hôtellerie haut de gamme pour les voyageurs individuels.
- Bivouacs – pour les inconditionnels de la tente et des nuits à la belle étoile, à
destination des groupes & incentives
- Tentes lodges – dans un esprit d’hôtellerie de plein air, idéal pour les familles,
les écoles & les groupes
Dans la pure tradition berbère, les Terres d’Amanar accueillent leurs hôtes dans des
espaces offrant le plus grand des conforts sans artifices, ni superflu. La structure de
l’habitat traditionnel berbère – avec ses patios et ses terrasses – a été conservée,
permettant ainsi à chacun de profiter pleinement d la vue et des paysages. La
décoration des bivouacs, des lodges et des espaces d’accueil ou de restauration,
inspirée de l’esthétique et des savoir- faire de la région, a été réalisée en
collaboration avec les artisans de la vallée pour la ferronnerie, le travail du bois ou du
cuir.
Les motifs des tissus, les tapis en lainage, les couleurs pastel – ocre, rouge, beige –
et les matériaux naturels, sobres et nobles – bois, pierre et pisé – dessinent une
atmosphère conviviale, favorisant la détente et l’évasion. Chaque lodge est décoré
différemment et une attention particulière a été apportée aux moindres détails :
robinetterie en cuivre, éléments de salle de bains sculptés en bois brut, objets
anciens, etc.
Le lieu a été pensé en parfaite continuité avec le site naturel et les villages
avoisinants. L’architecture allie les méthodes de construction régionales – murs en
pisé, briques en terre comprimée – et les dernières méthodes de construction
écologiques, tout en favorisant l’utilisation de matériaux sains, issus de la région,
pour diminuer l’impact du transport. Dans chaque espace, les procédés de ventilation
traditionnelle, de chauffage et de climatisation passive ont été favorisés. Sur le site,
des moyens permettant d’économiser l’eau, de la stocker et de la canaliser ont été
mis en place. Un système de compost, de recyclage et de tri sélectif est en cours
d’installation.
Plus qu’un projet touristique classique, Terres d’Amanar c’est une aventure et un état
d’esprit partagé porté par ses créateurs, les personnes qui y travaillent et des
actionnaires dont l’engagement financier et éthique a permis la faisabilité sur une
charte environnementale et sociale loin des projets touristiques habituels et sur le
long terme car le temps est une composante essentielle pour le développement d’un
tel projet. Entre 25 et 80 ouvriers des villages voisins ont construit pendant 4 ans
l’ensemble des structures sur des méthodes de construction régionales en terre et
travaillent aujourd’hui sur les projets en cours (village artisanal, centre équestre). 55
personnes travaillent sur l’exploitation (hébergement/restauration/entretien), 25
personnes sur le parc d’activité. Des experts venus de différents horizons
interviennent régulièrement sur des points précis (traitement des eaux, décorations,
formations diverses, etc.).
L’implication sociale de Terres d’Amanar, qui fait vivre plus de 200 familles de la
région, passe également par la mise en place de formations spécifiques avec des
intervenants extérieurs ou à l’interne, de cours d’alphabétisation ou la prise en
charge d’une mutuelle pour les employés. Si l’équilibre est parfois ténu entre respect
des traditions, le développement touristique et l’ouverture que représente –
notamment pour les femmes – l’opportunité de travailler sur le site, les Terres
d’Amanar ont su convaincre et ont permis la mise en place d’un réseau valorisant
toute l’activité de la région.
Conclusion
Parvenus au terme de notre analyse sur l’apport social d’une politique de tourisme
durable sur les populations du Maroc, force est de constater que notion de tourisme
durable est très importante, autrement dit, elle est la plus adéquate pour le Maroc
comme pour la majeur partie des pays africains, car le principe de tourisme durable
implique de préserver, en vue d’en tirer parti non seulement aujourd’hui, mais encore
demain, les ressources naturelles, historiques et culturelles auxquelles le tourisme à
recours. Ces ressources peuvent être d’ailleurs bonifiées grâce à lui. La préservation
des ressources est très importante, pour le Maroc car en tant que pays pauvre, elle
lui permet de mieux gérer et économiser ces ressources et de les conserver à long
terme. En outre, le terme « tourisme durable » signifie que : la mise en valeur du
tourisme n’induit pas de problèmes écologiques ou socioculturels ; que la qualité
générale de l’environnement des lieux touristiques est conservée, voire améliorée.
Les différents acteurs du tourisme au sein du pays doivent donc travailler à
l’élaboration et l’adoption d’une politique de tourisme durable qui pour développer le
tourisme et améliorer les rendements de cette activité (sur le territoire Marocain)
perçue comme l’un des piliers du commerce international. A ce niveau la planification
et la formulation d’une politique de tourisme durable adaptée aux réalités du pays est
très importante et décisive pour la mise en œuvre des plans et projets adoptés.
Cependant, la politique de tourisme durable reste une idée générale qui doit être
appliquée à tous les niveaux de décisions, de production de bien et service et même
de rentabilité répondant à un souci global de longévité, et de conservation.
Les ressources naturelles, culturelles et humaines étant les principaux atouts du
Maroc, le tourisme durable s’avère bénéfique pour la dynamisation de l’activité dans
le pays, en effet, cette forme de tourisme qui se donne pour objectif de répondre aux
besoins des touristes et plus encore à ceux des communautés locales par
l’aménagement de meilleures conditions de vie (aménagement d’infrastructures,
augmentation de revenus, création d’emplois), s’intègre parfaitement au riche
paysage naturel marocain regroupé dans les zones rurales, souvent désenclavées et
pauvres. Cette situation de pauvreté peut être changée si à toutes les formes
d’activités touristiques pratiquées dans les provinces du pays, on applique les
principes de la durabilité, en mettant l’accent sur la création d’emplois,
l’augmentation des revenus et l’aménagement des infrastructures que nécessite
chaque région. La clé du succès pour le développement du tourisme durable est
donc l’implication des collectivités rurales ou locales, dont la collaboration est
capitale pour l’implantation de tout projet écotouristique.
Par ailleurs le tourisme marocain souffre de plusieurs maux généralement basés sur
l’inadéquation des structures et activités touristiques aux réalités du pays lié à un
manque de compétences des cadres et employés du secteur. Le tourisme durable à
travers la formation et la sensibilisation des employés, des professionnels, des
populations et des touristes veut combler cette lacune, en inculquant à chacun des
notions de communication interculturelle qui amènent à mieux se comprendre, et à
se conformer aux besoins et exigences des uns et des autres, pour un bénéfice
global de la société, et une préservation du patrimoine local.