Cours de Bioclimatologie -L3 PA - J D MEMEL
Cours de Bioclimatologie -L3 PA - J D MEMEL
Cours de Bioclimatologie -L3 PA - J D MEMEL
COURS DE
BIOCLIMATOLOGIE
Dr Jean-Didié MEMEL
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Introduction
Chapitre II : Quels sont les éléments du climat qui influencent la vie végétale ?
INTRODUCTION GENERALE
Définitions, champs d’étude et objet de la bioclimatologie
Les fondements de la bioclimatologie ont été formalisés par Wladimir Köppen au début de 20ème
siècle.
Le bioclimat est l’ensemble des facteurs climatiques conditionnant les organismes vivants ou leurs
communautés.
La bioclimatologie se définit comme une branche de l'écologie qui étudie les relations entre les
êtres vivants et les caractéristiques physiques du milieu ambiant. Ces caractéristiques sont liées
à des phénomènes énergétiques de nature climatique tels que les facteurs radiatifs, thermiques,
hydriques.
Elle s’intéresse aux effets du climat sur la croissance et le développement de l’ensemble des êtres
vivants et en particulier la végétation.
Le champ d’étude de la Bioclimatologie regroupe de nombreuses disciplines scientifiques.
Le milieu physique qui nous environne influence le comportement biologique des êtres qui y
vivent et inversement, ces derniers, à leur tour, peuvent modifier certains paramètres de leur
environnement.
Un des objectifs de la Bioclimatologie est d'établir les diverses relations qui caractérisent les
interactions entre l'organisme vivant et les paramètres du milieu en considérant les valeurs
moyennes, en déterminant les fréquences et les probabilités, tout comme cela se fait en
climatologie sur des données de plusieurs années successives.
Considérons un organisme vivant animal ou végétal ; il aura une aire de dispersion
géographique naturelle où les paramètres du milieu lui permettent de se développer et de se
multiplier. Dans cette aire, les interactions entre les facteurs climatiques mêmes déterminent un
état d’équilibre représentant un climat qui évolue dans le temps (journée, mois, cycle) et qui
permet à cet organisme de passer du stade "grain" au stade reproducteur, c'est-à-dire de grandir
et procréer. Il s'établit donc au cours du cycle une succession d'interactions représentée par les
différents états d'équilibre entre l'organisme et le climat appelé le bioclimat. Cette zone
bioclimatique se caractérise par certains paramètres physiques du milieu (rayonnement solaire,
pluie, température et humidité de l'air etc. et par les caractéristiques de ces communautés
végétales et animales qui s'y développent.
Introduction
La végétation naturelle est le reflet des conditions climatiques auxquelles elle doit s’adapter.
Les limites des climats du monde se superposent avec les limites des biomes sur la Terre.
Les Biomes : Ensemble de milieux semblables à l’échelle de la planète. C’est une entité
écologique dominée par un type de formation végétale qui correspond à une aire biocliamtique
(ex : savane, forêts tempérée, désert chaud, toundra, etc.). (Dalage A. et al., 2000, Dictionnaire
de la biogéographie végétale)
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a- Le rayonnement solaire
b- La nébulosité
Au cours de la journée et en contact avec une masse nuageuse, le rayonnement solaire (S) est
réparti en rayonnement réfléchi (R), rayonnement diffus (D) et rayonnement absorbé (A) et
donc seule une partie de l'énergie solaire atteint la surface du sol. Ainsi, au cours de la journée,
un ciel nuageux permet la diminution du réchauffement de la surface terrestre.
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Au cours de la nuit, un ciel nuageux permet la réduction de la perte d'énergie de la Terre par
rayonnement infra-rouge et donc diminution du refroidissement de la Terre.
c- La température de l'air
La température de l'air usuelle est la température de l'air mesurée à l'ombre, dans un abri
météorologique, à une altitude de 1m50. Le choix de ce niveau d'altitude revient au fait que l'air
s'échauffe en contact direct avec le sol. Ainsi, la température de l'air est maximale près du sol;
elle s'affaiblit en altitude avec un gradient fort près du sol. Ce gradient devient nul près de 1m50.
Dans les premières couches d'air au-dessus du sol, la température du sol est supérieure à celle
de l'air pendant le jour et inférieure pendant la nuit.
Remarque :
De nombreux facteurs agissent sur la variation diurne de la température ; on peut citer
la nébulosité, l'altitude, la latitude, la saison, la nature du sol, le relief avec toutes ses
caractéristiques (forme, exposition, orientation), le degré de continentalité, l'état de
l'atmosphère.
d- Les précipitations
Les précipitations constituent avec la température les éléments les plus importants qui
définissent le climat d’un lieu donné. Ils ont une grande influence sur la vie de l'homme et des
animaux ainsi que sur les économies des pays.
D'après certains auteurs, rien qu'avec le cumul annuel des précipitations on peut classer
les climats.
- Climat désertique : P < 120 mm
- Climat aride :120 mm < P < 250 mm
- Climat semi-aride : 250 mm < P < 500 mm
- Climat modérément humide : 500 mm < P < 1000 mm
- Climat humide : 1000 mm < P < 2000 mm
- Climat excessivement humide : P > 2000 mm
Les précipitations sont caractérisées non seulement par leur quantité, mais aussi par leur nature
physique (pluie, neige, grêle, grésil (pluie congelée), leur fréquence (une fois par an ou 100 fois
par an), leur durée de chute (10 minutes ou 24 heures), leur intensité, leur répartition dans le
temps (jours successifs) et dans l'espace. Cet ensemble de caractéristiques influence sur
l'absorption du sol, le drainage, les crues des cours d'eau, l'utilité agricole, la sécurité humaine,
etc.
Remarque : (en général)
□ Les quantités des précipitations augmentent en se rapprochant de la mer (à latitude égale)
□ Elles augmentent avec l'altitude : les cartes des précipitations coïncident avec celles
hypsométriques (cartes d'altitude).
e- Evaporation
L'évaporation concerne aussi bien les précipitations qui arrivent au sol que l'eau contenu dans
le sol. Elle a un rôle biologique puisqu'elle influence la respiration et la transpiration. Elle est
liée à différents facteurs tels que la température (même sens de variation), humidité relative,
pression, mouvement de l'air (vent, turbulence), forme et dimension de la surface d'évaporation,
épaisseur de la lame d'eau.
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L'évaporation peut être estimée à partir de la vitesse du vent, la radiation solaire, la tension de
vapeur d'eau, etc.
Remarque:
□ L'évaporation augmente si l'air est peu humide et plus agité.
□ L'évaporation provoque la formation du brouillard et des nuages.
f- L'humidité de l'air
g- La pression atmosphérique
La pression est le poids de la colonne d'air qui surmonte l'unité de surface sur laquelle elle
s'exerce. Sa variation temporelle est liée à celle de la température et son gradient génère le vent
(force et direction).
h- Le vent
Le vent est le résultat de la différence de pression entre deux zones voisines. Il provoque le
déplacement des masses d'air et transporte ainsi les caractères climatiques.
On rappelle par exemple les moussons indiennes qui sont de deux sortes : les moussons humides
et pluvieuses dont l'air circule de l'océan vers le continent et les moussons sèches dont l'air
circule du continent vers l'océan.
Elle change en fonction de l'humidité de l'air, sa pureté et sa stabilité. Ainsi une diminution
de la visibilité est produite par l'absorption et la diffusion de la lumière (par les constituants de
l'atmosphère).
En météorologie, on parle de brouillard lorsque la visibilité est inférieure à 1000 m et de brume
lorsqu'elle est comprise entre 1000m et 5000m. Dans la pratique, la Brume et synonyme de
Brouillard léger.
La stabilité de l'atmosphère, en présence d'un air humide ou impure, favorise une mauvaise
visibilité.
Les facteurs géographiques : qui regroupent l’effet d’altitude, de la position par rapport à la
mer, etc. les facteurs anthropogéniques parmi lesquels le rejet de gaz carbonique dans
l’atmosphère tient un rôle important.
On peut citer :
a- Composition de l'air :
- L’air sec
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- La vapeur d'eau
- Les impuretés (pollution atmosphérique)
Remarque:
• La distinction entre les éléments du climat et les facteurs du climat est assez
artificielle. Elle n’est d’ailleurs pas toujours bien nette.
• Ceux sont les facteurs climatiques relativement constants qui permettent de
déterminer la partie prévisible des variations atmosphériques.
L’atmosphère neutre
Elle est régie par la force d’attraction terrestre ou pesanteur. Cette force lie les gaz
atmosphériques à la terre, les empêchant ainsi de s’échapper. Elle décroît en raison inverse du
carré de la distance :
k k
F= =
d2 [R +Z]2
avec : f = force s’exerçant sur une matière atmosphérique donnée ;
k = cte (dépendant des masses de la terre et de la matière atmosphérique) ;
d = distance entre le centre de la terre et la matière atmosphérique ;
R = rayon de la terre ;
Z = altitude de la matière atmosphérique.
La limite supérieure de l’atmosphère terrestre est constituée par une zone appelée frange
terrestre. Elle semble se situer aux environs de 1000 km d’altitude.
L’atmosphère ionisée
Les particules ionisées qui la constituent ont deux origines : une origine extra-terrestre
(essentiellement solaire) et une origine terrestre.
Etant chargées, ces particules ionisées sont soumises au champ magnétique terrestre B. La force
magnétique (dite de Lorentz) s’exerçant sur une particule ionisée de charge électrique q et
animée d’une vitesse v, s’écrit :
F=qvʌB
De bas en haut :
La troposphère : la température décroît avec l'altitude (de la surface du globe à 8-15 km
d'altitude) ; l'épaisseur de cette couche varie entre 13 et 16 km à l'équateur, mais entre 7 et 8 km
aux pôles. Elle contient 80 à 90 % de la masse totale de l'air et la quasi-totalité de la vapeur
d’eau. C'est la couche où se produisent les phénomènes météorologiques (nuages, pluies, etc.)
et les mouvements atmosphériques horizontaux et verticaux (convection thermique, vents) ;
Les phénomènes qui intéressent le temps (et donc le climat) d'une manière directe siègent dans
les 10 premiers kilomètres de l'atmosphère à partir du niveau sol. L'ensemble des phénomènes
qui influencent le climat directement ou indirectement se manifeste dans les 40 premiers
kilomètres.
A cause de l'effet de la pesanteur, 50% du poids de l'atmosphère se trouve dans les 5 premiers
kilomètres qui englobent 90% de la vapeur d'eau existante dans l'atmosphère.
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Altitude
(Km)
Exosphère
1000
Hétérosphère
85
Homosphère
0
Sol
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Homosphère :
Hétérosphère :
2- COMPOSITION DE L’ATMOSPHERE
Parmi les constituants de l’air, certains présentent des proportions sensiblement fixes dans
l’homosphère, c'est-à-dire jusqu'à une altitude d’environ 85km. Ce sont par ordre
d’importance : l’azote, l’oxygène, l’argon, le néon, l’hélium, le méthane, le krypton,
l’hydrogène, le peroxyde d’azote et le xénon.
D’autres présentent des proportions variables, ils ont une plus faible importance pondérale et
volumique ; ils jouent néanmoins un grand rôle dans certains phénomènes radiatifs,
thermodynamiques et de radioactivité. Ce sont le radon, l’anhydride carbonique (CO2).
L’ozone, la vapeur d’eau et les aérosols.
Toutes les sources de gaz carbonique sont terrestres. Les principales sont les océans, les
combustions naturelles accompagnant la vie des plantes et des animaux et l’évolution des
roches, les combustions artificielles (foyers domestiques, foyers des centres industriels,
incendies…). Les océans contiennent 99% de l’anhydride carboniques terrestre (en poids).
Les combustions artificielles ont beaucoup crû au cours du dernier siècle avec l’apparition des
grands centres industriels. En outre, généralisé de la planète diminue l’absorption de
l’anhydride carbonique par les plantes. Ainsi, a pu apparaître au cours des dernières années
une augmentation de la concentration de CO2 dans l’air. Cette augmentation de la
teneur en CO2 peut expliquer en partie l’élévation de la température de l’air observée depuis
un siècle.
Malgré sa faible quantité l’ozone a une très grande importance du fait de son pouvoir absorbant
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élevé pour les courtes longueurs d’onde de lumière solaire. L’ozone l’ultraviolet lointain qui
est très nocif pour les organismes vivants et détruirait la vie à la surface de la terre s’il y
parvenait.
La concentration d’ozone au niveau du sol est plus grande aux pôles qu’à l’équateur. Cela
s’explique par le fait que la tropopause st plus basse aux pôles et les descentes d’ozone
stratosphérique dans la troposphère plus faciles.
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