Cours de Bioclimatologie -L3 PA - J D MEMEL

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République de Côte d’Ivoire


Ministère de l’Enseignement Supérieur
Union - Discipline - Travail
et de la Recherche Scientifique

COURS DE
BIOCLIMATOLOGIE

Licence 3 - Production Animale


(2023-2024)

Dr Jean-Didié MEMEL
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Table des matières


INTRODUCTION GENERALE

Définitions, champs d’étude et objet de la Bioclimatologie

Introduction

Chapitre I : Les fondements de la Bioclimatologie


I. Climatologie, Temps et Climat
I.1. Définitions
La Climatologie
Le Temps
Le Climat
I.2. Les éléments du climat
Le rayonnement solaire
La nébulosité
La température de l'air
Les précipitations
Evaporation
L'humidité de l'air
La pression atmosphérique
Le vent
La transparence de l'air (ou la visibilité horizontale)
I.3. Les facteurs du climat
-les facteurs astronomiques
-les facteurs météorologiques
-les facteurs géographiques
a-Composition de l'air
b- La latitude et l'énergie solaire
c- Le bilan général de la radiation solaire
d- La nature de la surface du sol et de son revêtement
e- Le facteur "évolution de l'eau dans l'atmosphère"
f- Le facteur "relief"
g- Le facteur "circulation générale atmosphérique"

I.4. Le système climatique


-l’atmosphère
-l’hydrosphère
-la cryosphère
-la lithosphère
-la biosphère

Chapitre II : Quels sont les éléments du climat qui influencent la vie végétale ?

I- L’atmosphère terrestre : Généralités – Epaisseur de l’atmosphère


L’atmosphère neutre
L’atmosphère ionisée
1- Structure de l’atmosphère neutre
Division en fonction de la température
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Division en fonction de la composition de l’air


Homosphère
Hétérosphère
2- Composition de l’atmosphère
Notion de puits de carbone
II- Bilan énergétique et transfert d’énergie
a- Bilan d’énergie
b- Transfert de l’énergie
1- Température
a- Définition
b- Mesures de la température
c- Quelques paramètres thermo-
climatiques
2- L’eau dans l’atmosphère
a- L'évaporation
b- La condensation
c- Quelques paramètres ombro-climatiques

Chapitre III : Comment les relations climat-végétation s’établissent-elles?


I-Les relations climat-végétation
A-Relation lumière-végétation
L’assimilation chlorophyllienne:
La végétation vue par les satellites:
B-La température
C-L’eau
D-Le vent
II- Le microclimat forestier
a- L’intensité lumineuse
b- La température
c- Les précipitations
d- L’humidité relative de l’air
e- Le vent
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INTRODUCTION GENERALE
Définitions, champs d’étude et objet de la bioclimatologie

Les fondements de la bioclimatologie ont été formalisés par Wladimir Köppen au début de 20ème
siècle.

Le bioclimat est l’ensemble des facteurs climatiques conditionnant les organismes vivants ou leurs
communautés.

La bioclimatologie se définit comme une branche de l'écologie qui étudie les relations entre les
êtres vivants et les caractéristiques physiques du milieu ambiant. Ces caractéristiques sont liées
à des phénomènes énergétiques de nature climatique tels que les facteurs radiatifs, thermiques,
hydriques.

Elle s’intéresse aux effets du climat sur la croissance et le développement de l’ensemble des êtres
vivants et en particulier la végétation.
Le champ d’étude de la Bioclimatologie regroupe de nombreuses disciplines scientifiques.

La Bioclimatologie est souvent divisée en bioclimatologie humaine, bioclimatologie végétale


(agricole et forestière) et en bioclimatologie animale. Autres subdivisions comprennent
l’aérobiologie (le comportement du matériau vivant aéroportée), la phénologie (étude des
variations des phénomènes périodiques de la vie animale et végétale en fonction du climat),
bioclimatologie urbaine, bioclimatologie des montagnes, bioclimatologie électromagnétique, les
rythmes bioclimatologiques, etc.
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Le milieu physique qui nous environne influence le comportement biologique des êtres qui y
vivent et inversement, ces derniers, à leur tour, peuvent modifier certains paramètres de leur
environnement.

Un des objectifs de la Bioclimatologie est d'établir les diverses relations qui caractérisent les
interactions entre l'organisme vivant et les paramètres du milieu en considérant les valeurs
moyennes, en déterminant les fréquences et les probabilités, tout comme cela se fait en
climatologie sur des données de plusieurs années successives.
Considérons un organisme vivant animal ou végétal ; il aura une aire de dispersion
géographique naturelle où les paramètres du milieu lui permettent de se développer et de se
multiplier. Dans cette aire, les interactions entre les facteurs climatiques mêmes déterminent un
état d’équilibre représentant un climat qui évolue dans le temps (journée, mois, cycle) et qui
permet à cet organisme de passer du stade "grain" au stade reproducteur, c'est-à-dire de grandir
et procréer. Il s'établit donc au cours du cycle une succession d'interactions représentée par les
différents états d'équilibre entre l'organisme et le climat appelé le bioclimat. Cette zone
bioclimatique se caractérise par certains paramètres physiques du milieu (rayonnement solaire,
pluie, température et humidité de l'air etc. et par les caractéristiques de ces communautés
végétales et animales qui s'y développent.

Science de synthèse, la bioclimatologie fait appel entre autre à :

 pour l'étude de L'ATMOSPHERE


La météorologie : étude du temps qu'il fait
Mesure des valeurs instantanées, à un moment précis, en un lieu
déterminé, ce qui permet de caractériser l'état de l'atmosphère.
La climatologie : étude du temps qu'il a fait
Etude du climat par les valeurs moyennes et cumulées dans le temps en
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un lieu déterminé pour une période donnée.


La physique : nous intéresse pour les différentes lois auxquelles obéissent les phénomènes
régissant la dynamique du climat.
Du point de vue instrumental, connaissance des propriétés des appareils.
La statistique : nécessaire à la description des phénomènes expérimentaux, relations entre les
différents facteurs analysés. Lois de probabilité, analyse répétitive d'un même
phénomène, notion d'échantillonnage.

 Pour l'étude de la PLANTE ou de la COMMUNAUTE VEGETALE


L'écologie botanique : distribution des plantes, analyse des groupements et relations avec les
paramètres du milieu.
Exemple : distribution graminéenne dans le Sahel liée non seulement à la
répartition des pluies mais aussi à leur possibilité concurrentielle pour une
meilleure utilisation de l'eau.
L’agrophénologie : concerne l'évolution des différents stades de croissance et de
développement des plantes.
La physiologie : (anatomie, morphologie et biochimie) concerne principalement l'étude du
fonctionnement des plantes tant du point de vue structure que du métabolisme
(photosynthèse, systèmes hormonaux)
La génétique : amélioration des génomes se traduisant par des modifications de certains
caractères phénologiques qui interviennent dans la productivité du couvert.
Exemple : travaux sur le maïs, sur l'architecture foliaire du palmier.

 Pour l’étude du SOL

La Pédologie : étude de la structure et de la texture des sols ; importance de leurs


caractéristiques pour l'alimentation des plantes.
L’hygrologie : étude de tout ce qui concerne l'eau soit en surface, soit en profondeur.
S'intéresse aux problèmes d'érosion, de drainage, d'écoulement, pour permettre une
estimation du bilan hydrique au niveau d'une région.
Inversement, ces sciences sont intéressées aux résultats de la bioclimatologie tout comme celles
qui s'occupent de la défense des cultures (entomologie, phytopathologie, virologie,
hématologie, etc.)

La Bioclimatologie végétale s'intéresse aux échanges qui se produisent entre la plante ou la


communauté végétale et son environnement, ce qui implique une connaissance de l'état
physique du milieu en contact avec l'organisme vivant et sa biologie. Parallèlement, la présence
de l'organisme dans le milieu influencera certains de ces paramètres physiques. Ceci est défini
par les différentes interactions dont la résultante correspond à un état d'équilibre.
Les objectifs de la bioclimatologie végétale doivent répondre aux préoccupations des
agronomes et donc être axés principalement sur l'amélioration de la production agricole :
1- en déterminant les mécanismes régissant les interactions plante-climat pour une meilleure
compréhension des re1ations plante-énergie / plante-eau
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2- en permettant des prises de décision à caractères opérationnels :


à court terme : échelonnement et modalités des interventions culturales durant la
période de croissance des végétaux :
- élimination des adventices (mauvaises herbes) et binage (action de remuer la terre pour
l’ameublir et enlever les mauvaises herbes),
- épandage d'engrais ou d'insecticide,
- récolte des produits,
- estimation des déficits hydriques par les mesures des pluies et le calcul de
consommation en eau justifiant les apports d'eau par irrigation et leur rythme
d'application.
à moyen terme : l'information climatique doit devenir un critère de gestion
économique des activités agricoles :
- Estimation des dates de plantation les plus favorables à l'obtention d'une
production agricole la plus élevée,
- Préparation des sols,
- Choix des plantes convenant le mieux au climat de la région,
- Régularisation des récoltes.
La bioclimatologie doit également aider :
- Les écologistes concernés par l'impact d'une modification de la physionomie du couvert végétal
sur l'équilibre de l'écosystème (transformation de la forêt par ex.),
- Les hydrologues aux prises avec l'étude du bilan hydrique d'un bassin versant,
- Les physiciens de l'atmosphère intéressés à l'étude de la circulation générale dans l'atmosphère
(problèmes de recyclage de l'eau, évapotranspiration par ex.).
- Les entomologistes qui étudient les causes de la prolifération subite de certains insectes, soit
ravageurs des cultures, soit vecteurs de maladies.
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Les fondements de la Bioclimatologie : les éléments du climat, les


relations climat-végétation

Introduction
La végétation naturelle est le reflet des conditions climatiques auxquelles elle doit s’adapter.
Les limites des climats du monde se superposent avec les limites des biomes sur la Terre.

Les Biomes : Ensemble de milieux semblables à l’échelle de la planète. C’est une entité
écologique dominée par un type de formation végétale qui correspond à une aire biocliamtique
(ex : savane, forêts tempérée, désert chaud, toundra, etc.). (Dalage A. et al., 2000, Dictionnaire
de la biogéographie végétale)
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Chapitre I : Les fondements de la Bioclimatologie


I- Climatologie, Temps et Climat
I.1.Définitions
La climatologie est la science de l'atmosphère qui a pour objectif la description synthétique, le
classement et l'explication de la répartition des différents types de climats dans un cadre
géographique. Les observations météorologiques archivées sur le plus grand nombre possible
de sites géographiques (en surface et en altitude) et d'années pour chaque site, constituent le
matériel statistique grâce auquel la climatologie étudie l'état physique moyen de l'atmosphère
et ses variations dans le temps et l'espace.
Ainsi peut-elle examiner les caractéristiques et l'évolution du climat global mais aussi
discriminer et classifier à différentes échelles du climat divers types de climat, dont elle s'efforce
alors de préciser les localisations géographiques, les fluctuations à court et à long terme et,
pour finir, les causes de leur répartition dans l'espace et de leur évolution dans le temps. Jusqu'à
la fin des années 1950, les objectifs étaient essentiellement descriptifs ; après cette date, ils se
sont surtout orientés vers l'explication du temps et des phénomènes atmosphériques, et, depuis
le début des années 1980, vers l'analyse et la prévision des changements climatiques.
Le TEMPS est considéré comme l’état physique (dynamique) de l’atmosphère en un lieu donné
et à un moment donné. Il se décrit en fonction de divers éléments météorologiques exprimés en
valeurs instantanées (pression, température) ou en valeurs moyennes ou cumulées sur des
courtes périodes (moyenne du vent sur 10 minutes, durée d’insolation au cours d’une journée,
etc.).
Le CLIMAT est l’aspect du temps sur une longue période en un domaine spatial déterminé. Il
peut être défini comme la combinaison des états de l'atmosphère (précipitation, température,
vent, ensoleillement, etc.) en un lieu donné et sur une période définie (mois, année, décennie…).
Le terme climat du latin clima, inclinaison, emprunté du grec – désigne étymologiquement
l'angle entre les rayons solaires et la surface terrestre.

I.2. Les éléments du climat


Ce sont des paramètres physiques et des observations visuelles qui caractérisent le climat. On
distingue :

a- Le rayonnement solaire

Le rayonnement solaire est caractérisé par la durée d'insolation et l'intensité de la radiation


globale. La durée d'insolation pour un jour donné est fonction de la latitude du lieu de mesure
et du jour de l'année. Elle peut être réduite par le relief, la nébulosité, la brume, le brouillard, la
fumée dense, etc.

b- La nébulosité

Au cours de la journée et en contact avec une masse nuageuse, le rayonnement solaire (S) est
réparti en rayonnement réfléchi (R), rayonnement diffus (D) et rayonnement absorbé (A) et
donc seule une partie de l'énergie solaire atteint la surface du sol. Ainsi, au cours de la journée,
un ciel nuageux permet la diminution du réchauffement de la surface terrestre.
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Au cours de la nuit, un ciel nuageux permet la réduction de la perte d'énergie de la Terre par
rayonnement infra-rouge et donc diminution du refroidissement de la Terre.

c- La température de l'air

La température de l'air usuelle est la température de l'air mesurée à l'ombre, dans un abri
météorologique, à une altitude de 1m50. Le choix de ce niveau d'altitude revient au fait que l'air
s'échauffe en contact direct avec le sol. Ainsi, la température de l'air est maximale près du sol;
elle s'affaiblit en altitude avec un gradient fort près du sol. Ce gradient devient nul près de 1m50.
Dans les premières couches d'air au-dessus du sol, la température du sol est supérieure à celle
de l'air pendant le jour et inférieure pendant la nuit.

Remarque :
De nombreux facteurs agissent sur la variation diurne de la température ; on peut citer
la nébulosité, l'altitude, la latitude, la saison, la nature du sol, le relief avec toutes ses
caractéristiques (forme, exposition, orientation), le degré de continentalité, l'état de
l'atmosphère.

d- Les précipitations
Les précipitations constituent avec la température les éléments les plus importants qui
définissent le climat d’un lieu donné. Ils ont une grande influence sur la vie de l'homme et des
animaux ainsi que sur les économies des pays.

D'après certains auteurs, rien qu'avec le cumul annuel des précipitations on peut classer
les climats.
- Climat désertique : P < 120 mm
- Climat aride :120 mm < P < 250 mm
- Climat semi-aride : 250 mm < P < 500 mm
- Climat modérément humide : 500 mm < P < 1000 mm
- Climat humide : 1000 mm < P < 2000 mm
- Climat excessivement humide : P > 2000 mm
Les précipitations sont caractérisées non seulement par leur quantité, mais aussi par leur nature
physique (pluie, neige, grêle, grésil (pluie congelée), leur fréquence (une fois par an ou 100 fois
par an), leur durée de chute (10 minutes ou 24 heures), leur intensité, leur répartition dans le
temps (jours successifs) et dans l'espace. Cet ensemble de caractéristiques influence sur
l'absorption du sol, le drainage, les crues des cours d'eau, l'utilité agricole, la sécurité humaine,
etc.
Remarque : (en général)
□ Les quantités des précipitations augmentent en se rapprochant de la mer (à latitude égale)
□ Elles augmentent avec l'altitude : les cartes des précipitations coïncident avec celles
hypsométriques (cartes d'altitude).

e- Evaporation

L'évaporation concerne aussi bien les précipitations qui arrivent au sol que l'eau contenu dans
le sol. Elle a un rôle biologique puisqu'elle influence la respiration et la transpiration. Elle est
liée à différents facteurs tels que la température (même sens de variation), humidité relative,
pression, mouvement de l'air (vent, turbulence), forme et dimension de la surface d'évaporation,
épaisseur de la lame d'eau.
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L'évaporation peut être estimée à partir de la vitesse du vent, la radiation solaire, la tension de
vapeur d'eau, etc.
Remarque:
□ L'évaporation augmente si l'air est peu humide et plus agité.
□ L'évaporation provoque la formation du brouillard et des nuages.

f- L'humidité de l'air

Elle provient de la quantité de vapeur d’eau présente dans l’air.

g- La pression atmosphérique

La pression est le poids de la colonne d'air qui surmonte l'unité de surface sur laquelle elle
s'exerce. Sa variation temporelle est liée à celle de la température et son gradient génère le vent
(force et direction).

h- Le vent

Le vent est le résultat de la différence de pression entre deux zones voisines. Il provoque le
déplacement des masses d'air et transporte ainsi les caractères climatiques.
On rappelle par exemple les moussons indiennes qui sont de deux sortes : les moussons humides
et pluvieuses dont l'air circule de l'océan vers le continent et les moussons sèches dont l'air
circule du continent vers l'océan.

i- La transparence de l'air (ou la visibilité horizontale)

Elle change en fonction de l'humidité de l'air, sa pureté et sa stabilité. Ainsi une diminution
de la visibilité est produite par l'absorption et la diffusion de la lumière (par les constituants de
l'atmosphère).
En météorologie, on parle de brouillard lorsque la visibilité est inférieure à 1000 m et de brume
lorsqu'elle est comprise entre 1000m et 5000m. Dans la pratique, la Brume et synonyme de
Brouillard léger.
La stabilité de l'atmosphère, en présence d'un air humide ou impure, favorise une mauvaise
visibilité.

I.3. Les facteurs du climat


Les facteurs du climat agissent sur la variabilité des éléments du climat. On distingue :
Les facteurs astronomiques : qui font intervenir la rotation de la Terre sur elle-même et autour
du soleil, entraînant une variation de la quantité d’énergie solaire reçue au niveau de la surface
terrestre au cours d’une journée et au cours de l’année.
Les facteurs météorologiques : qui tiennent compte de la circulation générale, de l’effet des
masses d’air, etc.

Les facteurs géographiques : qui regroupent l’effet d’altitude, de la position par rapport à la
mer, etc. les facteurs anthropogéniques parmi lesquels le rejet de gaz carbonique dans
l’atmosphère tient un rôle important.

On peut citer :

a- Composition de l'air :
- L’air sec
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- La vapeur d'eau
- Les impuretés (pollution atmosphérique)

b- La latitude et l'énergie solaire :


- une durée inégale des jours et des nuits:
- une incidence variable des rayons solaires: i
- une distance Terre - Soleil variable: (à cause de la forme elliptique de l'orbite de la
terre autour du soleil).

c- Le bilan général de la radiation solaire :


d- La nature de la surface du sol et de son revêtement
e- Le facteur "évolution de l'eau dans l'atmosphère"
f- Le facteur "relief"
g- Le facteur "circulation générale atmosphérique"

Remarque:
• La distinction entre les éléments du climat et les facteurs du climat est assez
artificielle. Elle n’est d’ailleurs pas toujours bien nette.
• Ceux sont les facteurs climatiques relativement constants qui permettent de
déterminer la partie prévisible des variations atmosphériques.

I.4. Le système climatique


Le système climatique comprend :
- l’atmosphère : constitué par l’enveloppe gazeuse (air sec, vapeur d’eau, impureté et autres
gaz : gaz carbonique, ozone, etc.)
- l’hydrosphère : comprend l’ensemble de toutes les étendues liquides (océans, mers, cours
d’eau, étendues lacustres, fleuves, etc.)
- la cryosphère : constituée par l’enveloppe glaciaire ou neigeuse (calottes glaciaires, polaires
ou montagneuses, banquises et glaces de mer, étendues neigeuses, etc.).
- la lithosphère : comprend les éléments de l’enveloppe corticale rocheuse (masses
continentales) et les aérosols (suspension des particules dans un gaz).
- la biosphère : constituée par l’ensemble des êtres vivants (couvert végétal, monde animal,
activités humaines, etc.)
Remarque : Ces différents éléments du système climatique ont été rangés par ordre d’importance
décroissante sur le climat à échelle globale de la planète. Mais, à échelle plus réduite, chacun
de ces éléments peut tenir un rôle déterminant.
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Chapitre II : Quels sont les éléments du climat qui influencent la


vie végétale ?
Les éléments à traiter dans ce chapitre sont :
- L’atmosphère : le cadre du climat
- Le bilan énergétique et transfert d’énergie
- La température
- L’eau dans l’atmosphère

I- L’ATMOSPHERE TERRESTRE : Généralités – Epaisseur de l’atmosphère


On appelle atmosphère l’enveloppe gazeuse qui entoure la terre et tourne avec elle, du moins
dans sa partie inférieure. Cette enveloppe contient deux types de particules : des particules
ionisées et des particules neutres. On peut donc distinguer une atmosphère ionisée et une
atmosphère neutre.
La détermination de l’épaisseur de l’atmosphère pose problème en ce sens que ses limites sont
imprécises et que l’air atmosphérique ne présente pas de discontinuité nette avec le milieu
intersidéral qui l’entoure, mais se confond progressivement avec lui.

L’atmosphère neutre
Elle est régie par la force d’attraction terrestre ou pesanteur. Cette force lie les gaz
atmosphériques à la terre, les empêchant ainsi de s’échapper. Elle décroît en raison inverse du
carré de la distance :
k k
F= =
d2 [R +Z]2
avec : f = force s’exerçant sur une matière atmosphérique donnée ;
k = cte (dépendant des masses de la terre et de la matière atmosphérique) ;
d = distance entre le centre de la terre et la matière atmosphérique ;
R = rayon de la terre ;
Z = altitude de la matière atmosphérique.
La limite supérieure de l’atmosphère terrestre est constituée par une zone appelée frange
terrestre. Elle semble se situer aux environs de 1000 km d’altitude.

L’atmosphère ionisée
Les particules ionisées qui la constituent ont deux origines : une origine extra-terrestre
(essentiellement solaire) et une origine terrestre.
Etant chargées, ces particules ionisées sont soumises au champ magnétique terrestre B. La force
magnétique (dite de Lorentz) s’exerçant sur une particule ionisée de charge électrique q et
animée d’une vitesse v, s’écrit :
F=qvʌB

L’influence de cette force s’arrête là où le champ magnétique d’autres corps et particules


célestes deviennent prépondérant. Ce lieu est une surface appelée magnétopause (≈ 64000 km
d’altitude).
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1- Structure de l’atmosphère neutre

L’atmosphère a une structure feuilletée, divisée en plusieurs couches d'importance variable :


leurs limites ont été fixées selon les discontinuités dans les variations de la température, en
fonction de l'altitude (figure 1).

Division en fonction de la température

De bas en haut :
La troposphère : la température décroît avec l'altitude (de la surface du globe à 8-15 km
d'altitude) ; l'épaisseur de cette couche varie entre 13 et 16 km à l'équateur, mais entre 7 et 8 km
aux pôles. Elle contient 80 à 90 % de la masse totale de l'air et la quasi-totalité de la vapeur
d’eau. C'est la couche où se produisent les phénomènes météorologiques (nuages, pluies, etc.)
et les mouvements atmosphériques horizontaux et verticaux (convection thermique, vents) ;

La stratosphère : la température croît avec l'altitude jusqu'à 0 °C (de 8-15 km d'altitude à 50


km d'altitude) ; elle abrite une bonne partie de la couche d'ozone ;

La mésosphère : la température décroît avec l'altitude (de 50 km d'altitude à 80 km d'altitude)


jusqu'à -80 °C ;

La thermosphère : la température croît avec l'altitude (de 80 km d'altitude à 350-800


km d'altitude) ;

L’exosphère : de 350-800 km d'altitude à 50 000 km d'altitude.

Les phénomènes qui intéressent le temps (et donc le climat) d'une manière directe siègent dans
les 10 premiers kilomètres de l'atmosphère à partir du niveau sol. L'ensemble des phénomènes
qui influencent le climat directement ou indirectement se manifeste dans les 40 premiers
kilomètres.
A cause de l'effet de la pesanteur, 50% du poids de l'atmosphère se trouve dans les 5 premiers
kilomètres qui englobent 90% de la vapeur d'eau existante dans l'atmosphère.
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fig1 : coupe verticale de la température de


l´atmosphère terrestre. En ordonnées à
gauche : altitudes en km. En ordonnées à
droite : pourcentage de la masse de
l'atmosphère qui s´étend au-dessus de
chaque repère. En abscisses : températures
en degrés C.

Division en fonction de la composition de l’air

L’atmosphère peut être divisée en deux couches principales en fonction de ce paramètre :


l’homosphère et l’hétérosphère.

Altitude
(Km)
Exosphère

1000

Hétérosphère
85
Homosphère
0
Sol
16

Homosphère :

Elle est constituée par la couche d’atmosphère entre 0 et 85 km (c'est-à-dire jusqu'à la


mésopause) où l’oxygène et l’azote de l’air restent en générale sous forme moléculaire et où
par suite, la composition de l’air est suffisamment constante malgré les réactions qui peuvent
se produire (formation d’ozone, de nitrates de sulfate, etc.), pour que la masse molaire de l’air
reste sensiblement constante et égale à 28,97 g.

Hétérosphère :

C’est la couche immédiatement au-dessus de l’homosphère. Elle s’étend de 85 à 1000 km.


Elle est caractérisée par une dissociation des molécules d’abord d’oxygène, ensuite d’azote en
atomes d’oxygène et atomes d’azote. Cette dissociation entraine une diminution progressive
de la masse molaire de l’air qui passe de 28,97 g dans l’homosphère à 15,79 g à 200km.

2- COMPOSITION DE L’ATMOSPHERE

Parmi les constituants de l’air, certains présentent des proportions sensiblement fixes dans
l’homosphère, c'est-à-dire jusqu'à une altitude d’environ 85km. Ce sont par ordre
d’importance : l’azote, l’oxygène, l’argon, le néon, l’hélium, le méthane, le krypton,
l’hydrogène, le peroxyde d’azote et le xénon.

D’autres présentent des proportions variables, ils ont une plus faible importance pondérale et
volumique ; ils jouent néanmoins un grand rôle dans certains phénomènes radiatifs,
thermodynamiques et de radioactivité. Ce sont le radon, l’anhydride carbonique (CO2).
L’ozone, la vapeur d’eau et les aérosols.

On considère souvent en météorologie l’air comme un mélange d’air sec invariable et de


vapeur d’eau, par suite du faible effet de radon de l’anhydre carbonique et de l’ozone dans les
phénomènes thermodynamiques.

La somme des pourcentages volumiques de l’azote (78,088%) et de l’oxygène (20,949%)


s’élève à 99,037%. Ces deux gaz constituent donc l’essentiel de l’air atmosphérique.

Toutes les sources de gaz carbonique sont terrestres. Les principales sont les océans, les
combustions naturelles accompagnant la vie des plantes et des animaux et l’évolution des
roches, les combustions artificielles (foyers domestiques, foyers des centres industriels,
incendies…). Les océans contiennent 99% de l’anhydride carboniques terrestre (en poids).

Les combustions artificielles ont beaucoup crû au cours du dernier siècle avec l’apparition des
grands centres industriels. En outre, généralisé de la planète diminue l’absorption de
l’anhydride carbonique par les plantes. Ainsi, a pu apparaître au cours des dernières années
une augmentation de la concentration de CO2 dans l’air. Cette augmentation de la
teneur en CO2 peut expliquer en partie l’élévation de la température de l’air observée depuis
un siècle.

Malgré sa faible quantité l’ozone a une très grande importance du fait de son pouvoir absorbant
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élevé pour les courtes longueurs d’onde de lumière solaire. L’ozone l’ultraviolet lointain qui
est très nocif pour les organismes vivants et détruirait la vie à la surface de la terre s’il y
parvenait.

Le CO2 contribue à accélérer le processus de serre ⇒ de la T° de l’air. La forêt d’amazone


est la dernière grande forêt qui nous reste pour la purification de l’air.

Presque tout l’ozone atmosphérique se trouve entre 15 et 45 km avec un maximum aigu à 25


km. Au-dessus de 45 km, la concentration d’ozone décroit très rapidement : elle est
pratiquement nulle vers 50 km.

La concentration d’ozone au niveau du sol est plus grande aux pôles qu’à l’équateur. Cela
s’explique par le fait que la tropopause st plus basse aux pôles et les descentes d’ozone
stratosphérique dans la troposphère plus faciles.
18
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Notion de puits de carbone


Un puits de carbone est un réservoir, naturel ou artificiel, de carbone qui absorbe le carbone de
l’atmosphère et contribue à diminuer sa quantité dans l’atmosphère.
Les océans, les sols et la végétation sont les principaux puits de carbone.
Les océans sont les principaux puits naturels de carbone. Ils absorberaient environ 50 % du
carbone émis dans l'air (sous forme de carbone dissous ou minéral).
Ce carbone est assimilé via le plancton, les coraux et les poissons, puis transformé en roche
sédimentaire.
Le piégeage du carbone ou la séquestration du carbone désigne les processus extrayant le
carbone ou le CO2 de l'atmosphère terrestre et le stockant dans un puits de carbone.
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