Cours de probabilités version finale (1)
Cours de probabilités version finale (1)
Cours de probabilités version finale (1)
Semestre 3
Groupes : A et B
Probabilité
2
I. La théorie des ensembles
La théorie des ensembles a été élaborée par le mathématicien Georg Cantor (1845-1918) et
développée par d’autres mathématiciens. Elle est d’une importance fondamentale dans l’étude
des probabilités et en général dans toutes les branches des mathématiques.
Ce chapitre a pour objet de présenter les principaux éléments de cette théorie nécessaires au
calcul des probabilités.
1. Ensembles – éléments
1.1 Notion d’un ensemble – élément d’un ensemble
Définition :
Un ensemble est une collection d’objets, appelés éléments.
Si un élément x appartient à l’ensemble E , on écrit x E .
Si un élément y n’appartient pas à l’ensemble E , on écrit y E .
Exemple :
Soit l’ensemble A a, b, c .
En compréhension : A x /x 5
3
1.3 Diagramme de Venn
Définition :
Le diagramme de Venn permet de représenter graphiquement un ou plusieurs ensembles.
Un ensemble est représenté par une ligne fermée contenant les éléments de l’ensemble à son
intérieure.
Exemple :
Soit l’ensemble A 0,1, 2,3, 4 .
On peut représenter graphiquement cet ensemble à l’aide d’un diagramme de Venn comme
suit :
A
.0 .1
.2 .3 .4
Exemple :
- A x / x 2 0
- B x / x 2 4
Exemple :
A 15,30,60,90,100 est un ensemble fini et card A 5 .
4
1.7 Inclusion-ensemble des parties
Définition 1 :
On dit que l’ensemble A est inclus dans l’ensemble E si tous les éléments de A appartiennent
à E et on écrit A E .
On dit aussi que A est un sous ensemble de E .
Définition 2 :
L’ensemble de tous les sous-ensembles d’un ensemble E est un ensemble appelé l’ensemble
des parties de E, et est noté P( E ) .
Exemple :
Soit E a, b, c un ensemble.
L’ensemble des parties de E est Ƥ ( E ) , a , b , c , a, b , a, c , b, c , a, b, c .
Définitions :
Soient A et B deux sous-ensembles d’un ensemble E .
La réunion de A et B est l’ensemble des éléments qui appartiennent à A ou à B . On note
A B et on écrit A B x E / x A ou x B .
L’intersection de A et B est l’ensemble des éléments qui appartiennent à la fois à A et à
B . On note A B et on écrit A B x E / x A et x B .
Si A B , c’est-à-dire s’il n’existe aucun élément commun à A et à B , on dit alors que
A et B sont disjoints.
Le complémentaire de A dans E est l’ensemble des éléments de E qui n’appartiennent pas
à A . On note A ou CE A et on écrit A x E; x A .
5
Exemple :
Soient A 0, 2, 4,6,8 et B 0,3,6,9 sont deux sous-ensembles de l’ensemble
Propriétés :
Loi idempotente A A A et A A A
Loi associative A B C A B C et A B C A B C
Loi commutative A B B A et A B B A
Loi de distributivité A B C A B A C et
A B C A B A C
Loi d’identité A A, A E E, A et A E A
Loi de complémentarité A A E, A A , A A, E et E
Loi de Morgane A B A B et A B A B
Exemple :
x A B x A B x A ou x B x A B .
x A B x A B x A et x B x A et x B x A B
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II. Analyse combinatoire
L’analyse combinatoire est une branche des mathématiques qui a pour but de dénombrer un
ensemble fini. Elle a des implications importantes dans plusieurs domaines et plus
particulièrement dans le domaine des probabilités.
1. Principe de multiplication
Définition :
Exemple 1 :
On lance une pièce de monnaie quatre fois de suite. Combien y a-t-il d’issues possibles ?
Exemple 2 :
Exemple 3 :
Dans un pays, les plaques d’immatriculation des voitures se composent d’une lettre et de quatre
chiffres dont le premier est différent de 0. Combien y-a-t-il de plaques possibles ?
Il y 26 manières différentes d’imprimer la lettre, 9 manières différentes d’imprimer le premier
chiffre et 10 manières différentes d’imprimer les trois derniers chiffres. Alors le nombre de
plaques possibles est de 26 9 10 10 10 234000 .
2. Le principe de l’addition
Définition :
Soit A une expérience qui peut être réalisée de n façons différentes et B une expérience qui
peut être réalisée de m manières distinctes.
7
Si les deux expériences A et B ne se réalisent pas simultanément, alors il y a m n manières
différentes de réaliser A ou B .
Si les deux expériences A et B se réalisent simultanément, alors il y a m n p façons
distinctes de réaliser A ou B , avec p le nombre de réalisations communes.
Exemple :
Dans une bibliothèque, on a 50 livres de mathématiques, 40 livres d’économie et 20 livres de
sociologie. Combien y a-t-il de façon différente de choisir un livre de cette bibliothèque ?
On peut choisir soit un livre de mathématiques, soit un livre d’économie, soit un livre de
sociologie. Alors selon le principe d’addition on peut choisir un livre parmi les livres de la
bibliothèque de 50+40+20 = 110 façons différentes.
3. Notation factoriel
Définition :
Soit n *
. On définit n factoriel, noté n ! , par n! n n 1 n 2 ...3.2.1
On a aussi n! n n 1!
Exemple :
- 2! 2 1 2
- 3! 3 2 1 6
- 4! 4 3! 4 6 24
6! 6 5 4!
- 30
4! 4!
9! 9 8 7!
- 72
7! 7!
4. Arrangements
8
4.1 Arrangements sans répétition
Définition :
Le nombre d’arrangements sans répétition de deux éléments choisis parmi les trois éléments de
3!
l’ensemble E est : A32 6
3 2 !
Les arrangements possibles sont alors : a, b , b, a , a, c , c, a , b, c et c, b .
Exemple 2 :
Une association regroupant 40 adhérents décide d’élire un bureau qui se compose d’un
président, d’un secrétaire et d’un trésorier.
Définition :
Exemple 1 :
9
Le nombre d’arrangements avec répétition de deux éléments choisis parmi les trois éléments de
l’ensemble E est : 32 9 .
et c, c .
Exemple 2 :
5. Permutations
5.1 Permutations sans répétition
Définition :
On appelle permutations sans répétition de n éléments distincts toute suite ordonnée de ces
n éléments. Le nombre de permutations de n éléments distincts est donné par : Ann n !
Exemple 1 :
Le nombre de permutations sans répétition de 3 éléments choisis parmi les trois éléments de
l’ensemble E est : 3! 6 .
Les permutations possibles sont alors : abc , acb , bac , bca , cab et cba
Exemple 2 :
Les cinq personnes peuvent s’asseoir sur le banc de 5! 120 manières différentes.
10
5.2 Permutations avec répétition
Définition :
Exemple :
7!
- Le nombre de mots différents formés avec les lettres du mot monnaie est égal à 2520
2!
11!
- Le nombre d'anagrammes du mot philosophie est égal à 2494800
2! 2! 2! 2!
6. Combinaisons
Une combinaison de p éléments choisis parmi n éléments d’un ensemble est une disposition
non ordonnée de ces p éléments. On distingue les combinaisons sans répétition et les
combinaisons avec répétition.
Définition :
n
l’ensemble E . Le nombre de ces combinaisons se note CnP ou et il est donné par :
p
n Ap n!
C nP n .
p p ! p !(n p)!
Exemple 1 :
6! 6! 6 5
- C 62 15 .
2!(6 2)! 2!4! 2!
11
9! 9! 9 8 7
- C 93 84 .
3!(9 3)! 3!6! 3!
12! 12! 12 1110 9 8
- C127 792 .
7!(12 7)! 7!5! 5!
Exemple 2 :
De combien de manières différentes peut-on constituer une équipe de 4 joueurs choisis parmi
un groupe de dix élèves.
Le nombre d’équipes de 4 joueurs qu’on peut constituer à partir d’un groupe de dix élèves
correspond à une combinaison de 4 éléments choisis parmi 10 éléments. Ainsi, il est égal à
10!
C104 210
4!(10 4)!
Propriétés :
1. Cn Cn 1 .
0 n
n p
2. C n C n .
p
p 1
3. Cn Cn1 Cn1 . Cette relation permet de construire le triangle de Pascal.
p p
Exemple 3 :
1. De combien de manière peut-on former un jury de trois hommes et deux femmes parmi les
personnes de ce groupe ?
2. De combien de manière peut-on former cette fois ci un jury de cinq hommes et quatre
femmes parmi les personnes de ce groupe ?
Solution :
3
1. Les trois hommes peuvent être choisis parmi les 8 hommes de C 8 façons, et les deux
2
femmes parmi les 6 femmes de C 6 façons.
8! 6!
Alors le jury peut être formé de C 83 C 62 840 façons différentes.
3!5! 2!4!
12
2. Les cinq hommes peuvent être choisis parmi les 8 hommes de C 85 façons, et les quatre
n
Pour tout n , on a : x y C np x n p y p
n
p 0
Exemple 4 :
Développons x y :
3
3
x y Cnp x n p y p
3
On a
p 0
x y 1 x3 1 3 x 2 y1 3x1 y 2 11 y 3
3
x y x3 3x 2 y 3xy 2 y 3
3
Définition :
P
Le nombre de combinaisons avec répétition se note K n et il est donné par :
n p 1 n p 1!
K nP CnP p 1 .
p p !(n 1)!
Exemple :
13
Le nombre de combinaisons avec répétition de deux éléments choisis parmi les éléments de
5!
l’ensemble E est : K 42 C42 21 C52 10 .
2!3!
Les combinaisons sont : 1, 2 ,1,3 ,1, 4 ,2,3 ,2, 4 ,3, 4 ,1,1 ,2, 2 ,3,3 ,4, 4 .
On peut résumer les différents éléments de l’analyse combinatoire dans le tableau suivant :
répétitions.
Combinaison sans Non Non n Ap n!
CnP n
répétition p p ! p !(n p)!
Combinaison avec Non Oui n p 1 n p 1!
K nP CnP p 1
répétition p p !(n 1)!
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III. Calcul des probabilités
La probabilité est une branche des mathématiques qui a pour objectif d’étudier les phénomènes
ou les expériences aléatoires. Elle est appliquée dans de nombreux domaines de la science et
plus particulièrement dans les sciences sociales. Les premiers fondements des probabilités ont
été établis au XVIIe siècle par Pascal et Fermat. D’autres mathématiciens, tels que Huyghens,
Bernoulli, de Moivre, Bayes, Laplace et Borel, vont contribuer par la suite à l’émergence et au
développement de la théorie des probabilités.
L’objectif de ce chapitre est de présenter d’une part les notions fondamentales des probabilités
et d’autre part, d’évaluer la probabilité d’un événement.
1. Concepts et définitions
1.1 Expérience aléatoire
Définition :
Une expérience ou épreuve est dite aléatoire si on ne peut pas prévoir d’avance son résultat et
si, répétée dans des conditions identiques, elle peut conduire à des résultats différents.
Exemple :
Exemples de certaines expériences aléatoires :
- Lancer un dé.
- Lancer une pièce de monnaie.
- Tirer une boule d’une urne.
- Tirer une carte d’un jeu de 52 cartes.
1.2 Univers
Définition :
L’univers ou l’univers des possibles est l’ensemble des résultats (des issues, des éventualités,
des réalisations) possibles d’une expérience aléatoire. Il est noté .
Exemple :
- Quand on jette un dé à six faces, on obtient les résultats suivants : 1, 2, 3, 4,5 et 6. Alors
1, 2,3, 4,5,6 .
- Quand on lance une pièce de monnaie, on obtient les résultats suivants : Pile ou face. Alors
P, F .
15
- Quand on tire au hasard une boule d’une urne contenant deux boules vertes, une boule
blanche et une boule rouge, on obtient les résultats suivants : boule verte, boule blanche
ou boule rouge. Alors V , B, R .
1.3 Evénement
Définition :
Un événement est un sous ensemble de l’ensemble des résultats possibles, c’est-à-dire, un sous
ensemble de .
Exemple :
Dans le lancer simultané de deux dés à six faces numérotées de 1 à 6, on s'intéresse aux chiffres
inscrits sur les faces supérieures et on peut par exemple considérer les événements suivants :
- Evénements A : Les deux chiffres sont identiques.
Ainsi A 1,1 , 2, 2 , 3,3 , 4, 4 , 5,5 , 6,6
Définitions :
Exemple :
16
- L’événement C : « le numéro obtenu est strictement inférieur à 1 » est un événement
impossible. C .
2.2 Opérations sur les événements
Définitions :
Exemple :
On lance un dé à 6 faces et on considère les événements suivants :
- L’événement A : « le numéro obtenu est strictement inférieur à 4 ». Ainsi, A 1, 2,3 .
- L’événement contraire B est donc : « obtenir un numéro pair ». Ainsi, B 2, 4,6 .
Définition :
17
- T
- A T , A T
- Pour tout suite An d’éléments de T , on a n An T
Exemple :
- Si a, b, c et T , , a, b , a, c , c , alors T n’est pas une tribu sur , car
b T .
4. Espace probabilisable
Définition :
On appelle espace probabilisable lié à une expérience aléatoire, le couple ,T où est
l’ensemble des issues possibles et T la tribu des événements liés à cette expérience.
Remarque :
Définition :
- P 1
incompatible, on a : P U Ai P Ai .
i
i
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Propriétés :
- P 0
- P A 1 P A .
- 0 P A 1 .
- Si A B , alors P A P B .
n n
P A i P Ai 1 P Ai1 Ai 2 Aik 1 P A1 A2 An
k 1 n 1
i 1 i 1 1i1i 2 ik n
Définition :
La probabilité p est dite uniforme ou une équiprobabilité, si tous les évènements élémentaires
ont la même probabilité d’être réalisés. On a alors :
p wï
1 1
-
card n
19
Exemple 1 :
card A 1
- p A
card 6
card B 3 1
- p B
card 6 2
card C 2 1
- p C
card 6 3
Exemple 2 :
On jette trois fois de suite une pièce de monnaie et on note le nombre de piles obtenu. Le nombre
des issues (résultats) possibles est égal à 23 8 .
1
- La probabilité d’obtenir 0 pile est de .
8
3
- La probabilité d’obtenir pile est de .
8
3
- La probabilité d’obtenir 2 piles est de .
8
1
- La probabilité d’obtenir 3 piles est de .
8
Exemple 3 :
20
salaire effectif
0;4000 45
4000;6000 35
6000;10000 20
Total 100
On interroge au hasard un des salariés de cette entreprise.
45
- La probabilité pour qu’un salarié gagne moins de 4000 est de p S 4000 0, 45 .
100
- La probabilité pour qu’un salarié gagne un salaire supérieur ou égal à 6000 est de
20
p S 6000 0, 2 .
100
- La probabilité pour qu’un salarié gagne un salaire inférieur à 6000 est de
45 35
pS 6000 p 0 S 4000 p 4000 S 6000 0.8 .
100 100
Exemple 4 :
On considère un jeu de cartes contenant 4 couleurs : trèfle, carreau, cœur et pique. Dans chaque
couleur, on a 13 cartes : as, roi, dame, valet, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2. On tire au hasard une carte.
21
7. Probabilité conditionnelle
Définition :
P A B
, définie par : A P , P( A / B) .
P B
Remarque :
Propriétés :
- Si P( A) 0 et P( B) 0 , alors : P( A B) P( B / A) P( A) P( A / B) P( B) .
- P( A / B ) 1 P ( A / B ) .
- P(B C/ A) P( B / A) P(C / A) P(B C / A)
Exemple 1 :
- La probabilité de A sachant B .
- La probabilité de B sachant A .
Et on a :
- A 1,3 , 2, 2 , 3,1 .
22
- B 1,1 , 1,3 , 1,5 , 3,1 , 3,3 , 3,5 , 5,1 , 5,3 , 5,5 .
- A B 1,3 , 3,1 .
Alors :
card ( A) 3 1
- p A .
card () 36 12
card ( B) 9 1
- p B .
card () 36 4
card ( A B) 2 1
- p A B .
card () 36 18
1
p( A B) 18 4 2
p A / B ,
p( B) 1 18 9
4
1
p( A B) 18 12 2
p B / A
p(A) 1 18 3
12
Exemple 2 :
Deux usines produisent des pièces. La production de l’usine A est défectueuse à 7%. La
production de l’usine B est défectueuse à 5%. L’usine A réalise 35% de la production totale.
On tire au hasard une pièce fabriquée par les deux usines :
Solution:
23
- Evénement D : la pièce est défectueuse.
0.07 D
0.35 A
0.93 D
0.05 D
0.65 B
0.95
D
On a : p A 0.35 , p B 0.65 , p D / A 0.07 et p D / B 0.05
Alors, la probabilité qu'une pièce soit fabriquée par l’usine A et soit défectueuse est :
p( A D) p(D/ A) p( A)
0.07 0.35
0.0245
Et la probabilité qu'une pièce soit fabriquée par l’usine B et soit défectueuse est :
p( B D) p(D/ B) p( B)
0.05 0.65
0.0325
p( D) p( A D) p( B D)
0.0245 0.0325
0.057
2. On calcule la probabilité que la pièce est produite par l’usine A sachant qu’elle est
défectueuse.
p A D
p( A / D)
p D
0.0245
0.057
0.429
24
8. Indépendance
Définition :
Propriété :
p A / B p A ou p B / A p B
Indépendance mutuelle :
partie I de l’ensemble 1, 2,...., n : P Ai P Ai
iI iI
Exemple :
On jette trois fois de suite une pièce de monnaie et on définit les événements suivants :
On a : l’ensemble des issues possibles est FFF , FFP, FPF , FPP, PFF , PFP, PPF , PPP
, A PFF , PFP, PPF , PPP , B FPF , FPP, PPF , PPP et A B PPF , PPP
Donc :
card A 4 1
- p A
card 8 2
card B 4 1
- p B
card 8 2
card A B 2 1
- p A B
card 8 4
25
9. Formule des probabilités totales
Définition :
Théorème :
P( A B) P( B / A) P( A) P( A / B) P( B)
P( A / B) P( B)
P( B / A)
P( A)
P A P A Bi P A / Bi P Bi
i i
P( A / Bi ) P( Bi )
P( Bi / A)
P A / Bk P Bk
k
Exemple :
Dans une usine, trois machine automatiques M 1 , M 2 et M 3 fabriquent des pièces de moteurs
machine M 3 produit 15 %. En moyenne, les pourcentages des pièces défectueuses sont de 0,3%
26
2. Quelle est la probabilité qu’elle ait été produite par la machine M 2 ?
Solution :
1. On calcule la probabilité que la pièce soit produite par la machine M 1 sachant qu’elle est
défectueuse.
Pour résoudre le problème, on va définir d’abord les événements :
- Evénement M 1 : la pièce est produite par la machine M 1 .
0.003 D
M1
0.5 0.997 D
0.008 D
0.35 M2
0.992 D
0.15 0.01 D
M3
0.99 D
Ainsi, on a :
D’après le théorème de Bayes, la probabilité que la pièce soit produite par la machine M 1
sachant qu’elle est défectueuse est de :
27
p D / M1 p M1
p M1 / D 3
pD / M pM
1
i i
p D / M1 p M1
p D / M1 p M1 p D / M 2 p M 2 p D / M 3 p M 3
0.003 0.5
0.003 0.5 0.008 0.35 0.01 0.15
0.258
2. On calcule la probabilité que la pièce soit produite par la machine M 2 sachant qu’elle est
défectueuse.
D’après le théorème de Bayes, la probabilité que la pièce soit produite par la machine M 2
sachant qu’elle est défectueuse est de :
pD / M2 p M2
p M 2 / D 3
pD / M pM
1
i i
pD / M2 p M2
p D / M1 p M1 p D / M 2 p M 2 p D / M 3 p M 3
0.008 0.35
0.003 0.5 0.008 0.35 0.01 0.15
0.482
3. On calcule la probabilité que la pièce soit produite par la machine M 3 sachant qu’elle est
défectueuse.
D’après le théorème de Bayes, la probabilité que la pièce soit produite par la machine M 3
sachant qu’elle est défectueuse est de :
p D / M3 p M3
p M 3 / D 3
pD / M p M
1
i i
p D / M3 p M3
p D / M1 p M1 p D / M 2 p M 2 p D / M 3 p M 3
0.01 0.15
0.003 0.5 0.008 0.35 0.01 0.15
0.258
28
IV. Variables aléatoires
Définition:
Une variable aléatoire X est une fonction définie sur l’ensemble , qui associé une valeur
numérique à chaque résultat de l’expérience aléatoire. Autrement dit, elle est une application
de l’ensemble dans .
Notation :
Exemple :
Définition:
On dit que X est une variable aléatoire discrète si X est fini ou dénombrable.
Exemple :
On lance deux dés à six faces parfaitement équilibrés. On note X la variable aléatoire
représentant la somme des deux chiffres obtenus.
Comme X est la variable aléatoire correspondant à la somme des deux chiffres obtenus, elle
peut prendre les valeurs suivantes : 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12.
29
Donc, X 2,3, 4,5,6,7,8,9,10,11,12 .
Définition:
La loi de probabilité ou distribution de la variable aléatoire X est définie par l’application qui
fait correspondre xi X sa probabilité P X xi .
Exemple :
Pour déterminer la loi de probabilité de la variable aléatoire X représentant la somme des deux
chiffres obtenus après avoir lancé deux dès parfaitement équilibrés, il faut calculer P X xi
pour tout xi X .
Ainsi, la loi de probabilité de cette variable aléatoire est donnée par le tableau suivant:
xi 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Total
P X xi 1 2 3 4 5 6 5 4 3 2 1 1
36 36 36 36 36 36 36 36 36 36 36
0,18
P(X=X)
0,16
0,14
0,12
0,1
0,08
0,06
0,04
0,02
0
2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
X
30
2.3 Fonction de répartition
Définition :
FX x P X x , x .
Propriétés :
- x , 0 FX x 1 .
Exemple :
xi 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
FX xi 1 3 6 10 15 21 26 30 33 35 36
36 36 36 36 36 36 36 36 36 36 36
21
0 si x 2 36 si 7 x 8
1
si 2 x 3 26
36 si 8 x 9
36
3
si 3 x 4 30
36 si 9 x 10
36
Ainsi, F ( x) 6 et F ( x)
36 si 4 x 5 33 si 10 x 11
36
10 si 5 x 6 35
36 si 11 x 12
36
15 si 6 x 7 36
36 si x 12
36
31
Cette fonction de répartition peut être représentée par une courbe cumulative en escalier.
Définition 1:
Soit X une variable aléatoire discrète. L’espérance de la variable X est donnée par :
n
E X pi xi .
i 1
Propriétés 1 :
- E a a
- E aX b aE X b
- E X Y E X E Y .
- E X Y E X E Y .
- E XY E X E Y .
32
Exemple 1 :
On jette trois fois de suite une pièce de monnaie et on note X la variable aléatoire représentant
le nombre de faces obtenues.
Puisque X est le nombre de faces obtenues, elle peut prendre les valeurs suivantes : 0, 1, 2, 3.
Ainsi, X 0,1, 2,3 .
x 0 1 2 3 Total
P X x 1 3 3 1 1
8 8 8 8
n
E X pi xi
i 1
1 3 3 1
0 1 2 3
8 8 8 8
3
2
Définition 2:
n 2
Propriétés 1 :
33
V X E X 2 E X (Formule de Koenig-Huyghens).
2
-
- V a 0
- V aX b a 2V X .
- aX b a X
Exemple 2 :
1 3
On a, E X 2 02 12 22 32
8 8
3
8
1
8
2
1 3 3 1 3 3
Donc, V X 0 12 22 32
2
8 8 8 8 2 4
3
Alors, l’écart type de cette variable est : X .
2
Définition:
Une variable aléatoire est dite continue lorsqu’elle peut prendre ses valeurs dans un intervalle
I de .
Exemple :
34
3.2 Densité de probabilité
Définition 1:
On dit que X est une variable aléatoire à densité ou une variable aléatoire continue si, et
seulement si, il existe une fonction f satisfaisant les conditions suivantes :
- f t 0 t ;
- f t dt 1 .
Définition 2:
Soit f une densité de probabilité. La variable aléatoire X est une variable à densité ou variable
Exemple :
x
si 0 x 2
f x 2
0 sinon
Solution :
Pour montrer que f est une densité de probabilité d’une variable aléatoire X , il faut vérifier
qu’elle est une fonction positive et continue sur et que f x dx 1 .
- Positivité de f :
La fonction f est continue sur ,0 2, , puisqu’elle est nulle.
La fonction f est continue sur 0, 2 , car elle est une fonction polynôme.
35
En 0, on a lim f ( x) lim f ( x) f (0) 0 , donc f est continue en 0.
x 0 x 0
f x dx f x dx f x dx f x dx
0 2
0 0
f x dx
2
0
2 x
dx
0 2
2
x2
4 0
4 0
1
4 4
Définition :
par : F x P X x f t dt .
x
sur
Proposition :
- lim F x 0 et lim F x 1
x x
Propriétés:
36
P X a f t dt 0
a
-
a
P a X b f t dt F b F a .
b
-
a
P X b f t dt F b .
b
-
- P X a f t dt 1 P X a 1 F a .
a
Exemple:
3 2
x x si 0 x 2
f x 8
0 sinon
3. Calculer la probabilité P X 1 .
Solution :
On sait que la fonction de répartition d’une variable aléatoire est définie par :
x , F x f t dt .
x
Ainsi,
0 , on a F x 0 dt 0 .
x
- Si x
x
3t 2 t 3 t 2 x3 x 2
Si 0 x 2 , on a F x 0 dt
0 x
- t dt .
0
8 8 2 0 8 2
2
3t 2 t 3 t 2
2 , on a F x 0 dt
0 2 x 2
- Si x f (t ) dt 0 dt t dt 1.
0 2 0
8 8 2 0
En conclusion :
37
0 si x 0
3
x x2
x , F x si 0 x 2
8 2
1 si x 2
13 12 0.5 0.5 17
3 2
3. On calcule la probabilité P X 1 .
13 12 3
P X 1 F 1
8 2 8
1.53 1.52 19
P X 1.5 1 F 1.5 1
8 2 64
Définition
X admet une espérance si l’intégrale
f ( x) dx converge.
L’espérance de X , notée E X est définie alors par : E X x f ( x) dx
Propriétés
- E aX b aE X b .
- E X Y E X E Y .
- E X Y E X E Y .
38
Exemple :
Soit X une variable aléatoire de densité f donnée par :
12 x 2 1 x si 0 x 1
f x
0 sinon
Donc,
EX
0 1
x f ( x ) dx x f ( x ) dx x f ( x ) dx
0 1
x 0 dx 12 x 3 1 x dx
0 1
x 0 dx
0 1
12 x 12 x 4 dx 0
1
0 3
0
12 x 12 x 4 dx
1
3
0
1
12 x 4 12 x 5
4 5 0
12 3
3 0
5 5
Définition
Propriétés
Si X et Y sont deux variables à densité admettant une espérance et une variance, alors pour
tout a; b , on a :
- V aX b a 2V X .
- aX b a X .
39
Si X et Y sont deux variables aléatoires indépendantes, alors on a :
- V X Y V X V Y .
- V X Y V X V Y .
- V XY V X V Y .
Exemple :
1
1 x si 0 x 3
2
f x 12
0 sinon
Par définition, on a : V X E X 2 E X
2
2
x f ( x) dx
2
x f ( x) dx .
Ainsi,
EX x f ( x) dx
0 3
x f ( x) dx x f ( x) dx x f ( x) dx
0 3
0 1 3
x 0 dx
12 0 3 x 0 dx
x 1 x 2
dx
3
1 x2 x4
12 2 4 0
1 9 81 33
0
12 2 4 16
EX2
x 2 f ( x) dx
0 3
x 2 f ( x) dx x 2 f ( x) dx x 2 f ( x) dx
0 3
0 1 3 2
x 2 0 dx x 1 x 2
dx x 2 0 dx
12 0 3
3
1 x3 x5
12 3 5 0
1 27 243 24
0
12 3 5 5
40
2
24 33
En conclusion, V X 0.546 et X 0.546 0.738 .
5 16
Définition :
Une variable aléatoire est dite centrée si elle admet une espérance et si cette espérance est nulle.
Une variable aléatoire est dite réduite si elle admet une variance et si cette variance est égale à
1.
Une variable aléatoire est dite centrée réduite si son espérance est nulle et si sa variance est
égale à 1.
On définit une variable aléatoire U centrée réduite, associée à X , par la relation suivante:
X EX
U .
X
Si l’espérance d’une distribution est connue ainsi que sa variance, on peut utiliser l’inégalité de
Bienaymé-Tchebyschev pour borner la valeur de certaines probabilités.
Définition :
Soit X une variable aléatoire admettant une espérance et une variance. Alors, pour tout 0
, on a :
EX
- P X .
V X
-
P X EX 2
.
V X
-
P X EX 1
2
Exemple :
Soit X la variable aléatoire définie par le nombre de pièces produite par une entreprise pendant
une semaine d’espérance 40 et de variance 20.
41
- P( X 10) 4 .
P X 40 10
1
- .
5
P X 40 10
4
- .
5
42
V. Les lois de probabilités discrètes
Pour étudier un phénomène statistique, il sera nécessaire de le modéliser par une loi de
probabilité. Le choix de cette loi dépend de la nature de ce phénomène, de la forme de la
distribution de probabilité de la variable aléatoire, des caractéristiques de cette variable
(espérance, variance) et du nombre des paramètres de la loi.
Ainsi, l’objectif de ce chapitre est de présenter les lois de probabilités discrètes qui sont souvent
utilisées dans les modèles.
1. Loi uniforme
Définition :
Soit X une variable aléatoire prenant chaque valeur de l’ensemble x1 , x2 ,..., xn . On dit que
1
X suit la loi uniforme si : P X xi pour tout 1 i n .
n
Propriétés:
n 1
- EX .
2
n2 1
- V X .
12
n2 1
- X V X
12
Domaine d’application:
La loi uniforme s’applique aux jeux du hasard tels que pile ou face, jeu de dés, jeu de cartes et
jeu de loterie. Elle intervient aussi dans les sondages.
Exemple :
43
La loi de probabilité de la variable X est définie par :
x 1 2 3 4 5 6 Total
P X x 1 1 1 1 1 1 1
6 6 6 6 6 6
n 1 6 1 7 n2 1 36 1 35
Alors, E X et V X .
2 2 2 12 12 12
2. Loi de Bernoulli
Définition :
C'est la loi d'une variable aléatoire X ne pouvant prendre que deux valeurs notées 1 en cas de
succès et 0 en cas d’échec. Soit p la probabilité que la variable aléatoire soit égale à 1 et
q 1 p est la probabilité que X soit égale à 0.
P X 1 p
La loi de probabilité de X est donnée par :
P X 0 1 p
On dit alors que la variable aléatoire X suit une loi de Bernoulli de paramètre p et on écrit :
X B p .
Propriétés:
- EX p.
- V X p 1 p pq .
- X V X pq
Domaine d’application:
La loi de Bernoulli intervient soit dans l’étude des jeux du hasard de type binaire tel que le jeu
de pile ou face, soit dans la modélisation des systèmes en fonction ou à l’arrêt.
44
Exemple:
Une entreprise fabrique des pièces dont 5% sont défectueuses. On considère la variable aléatoire
X prenant la valeur 1 si la pièce n’est pas défectueuse et 0 si elle est défectueuse.
3. Loi de Binomiale
Définition 1:
On définit alors la variable aléatoire X associée au nombre de succès obtenus sur les n
répétitions.
Définition 2:
Propriétés:
- E X np .
- V X np 1 p npq .
- X V X npq
Si la variable aléatoire X suit une loi B n, p , alors la variable Y n X suit une loi
B n,1 p .
45
Si X suit une loi B n1 , p et Y une loi B n2 , p , et si X et Y sont indépendantes, alors
X Y suit une B n1 n2 , p .
Domaine d’application:
La loi binomiale intervient lorsqu’on cherche à dénombrer les réussites lors de la répétition
d’expériences identiques et indépendantes. Elle est aussi utilisée en contrôle qualité pour
évaluer la probabilité de défaillance d’un matériel technique.
Exemple:
Une usine fabrique des articles. La probabilité pour qu’un article fabriqué soit défectueux est
égale 5%. Soit X la variable aléatoire représentant le nombre d’articles défectueux dans un
échantillon de 20 articles.
Solution :
1. La probabilité pour que dans l’échantillon, deux articles soient défectueux est de:
0.188
P( X 3) 1 P( X 3)
1 C20 0.05 0.95 C20 0.05 0.95 C202 0.05 0.95
0 0 20 1 1 19 2 18
0.075
4. Loi Hypergéométrique
Définition
46
On considère une population de taille N , soit p la proportion d’individus possédant une
CNk p est le nombre d’individus possédant la propriété P0 choisis parmi les N p individus de la
CNn kN p est le nombre des individus ne possédant pas la propriété P0 choisis parmi les N N p
n
est le taux de sondage.
N
Propriétés:
- E X np .
N n
- V X np 1 p .
N 1
N n
- X V X np 1 p
N 1
Domaine d’application:
47
Exemple:
Sur 40 pièces produites par une machine, 4 sont défectueuses. Le responsable qualité contrôle
30 pièces et accepte le lot que s’il ne contient aucune pièce défectueuse.
Soit X la variable aléatoire représentant le nombre de pièces défectueuses dans les 30 pièces
contrôlées.
4
La variable X suit alors une loi Hypergéométrique H 40,30, .
40
P X 1 1 P X 1
1 P X 0
30 .
C40 C36
1 30
C40
0.997
5. Loi de Poisson
Définition
On dit qu’une variable aléatoire X suit une loi de Poisson de paramètre 0 , noté P , si
k
et seulement si pour tout k : P X k e .
k!
Propriétés:
- EX .
- V X .
- X V X .
suit une P 1 2 .
48
Domaine d’application:
La loi de Poisson est dite loi des petites probabilités ou loi des événements rares. Elle est
appliquée dans les cas suivants :
- Nombre d’accidents.
- Nombre de fautes d’orthographe.
- Nombre d’appels reçus par un standard téléphonique.
- Nombre de pièces défectueuses dans une livraison importante.
- Les processus des files d’attente, ainsi que dans d’autres cas.
Exemple :
Une banque reçoit en moyenne dix chèques sans provision par jour.
1. Quelle est probabilité que la banque reçoit trois chèques sans provision par jour ?
2. Quelle est probabilité que la banque reçoit au moins trois chèques sans provision par jour?
Soit X la variable aléatoire correspondant au nombre de chèques sans provision reçu par la
banque par jour.
1. La probabilité que la banque reçoit trois chèques sans provision par jour est de :
103
P X 3 e10 0.007 .
3!
2. La probabilité que la banque reçoit au moins trois chèques sans provision par jour :
P X 3 1 P X 3
1 P X 0 P X 1 P X 2
10 100 10 10
1
10 10
2
1 e e e
0! 1! 2!
0,997
49
6. Approximation
6.1 Approximation d’une loi hypergéométrique par une binomiale
Théorème :
Soit X une variable aléatoire suivant une loi Hypergéométrique H N , n, p . Si N tend vers
Binomiale B n, p quand
n
0.1 .
N
Exemple :
Dans une entreprise de 300 salariés, 240 seulement bénéficient d’une couverture sociale. On
choisit au hasard un groupe de 8 salariés. Trouver la probabilité que cinq d'entre eux aient une
couverture sociale.
Soit X la variable aléatoire représentant le nombre des salariés bénéficiant d’une couverture
sociale.
240
La variable X suit alors une loi Hypergéométrique H 300,8, .
300
n 8
Puisque 0.1 , on peut approcher la loi de la variable X par la loi binomiale
N 300
240
B 8, .
300
Ainsi, la probabilité que cinq d'entre eux aient une couverture sociale est de :
5 8 5
240 240
P X 5 C
5
8 1
300 300
C85 0.8 0.2
5 3
0.146
50
Théorème :
Soit X une variable aléatoire suivant une loi binomiale B n, p . Si n tend vers , p est
np
k
Ainsi, P X k C p 1 p
k k nk np
n e .
k!
Exemple :
Une machine produit des pièces dont 2% sont défectueuses. On prélève au hasard un échantillon
de 100 pièces.
Quelle est la probabilité que quatre pièces dans l’échantillon soient défectueuses ?
Ainsi, la probabilité que quatre pièces dans l’échantillon soient défectueuses est de :
24
P X 4 e 2
0.09
4!
51
VI. Les lois de probabilités continues
Dans ce chapitre, on va présenter les principales lois de probabilités continues à savoir : la loi
uniforme, la loi exponentielle et la loi normale.
1. Loi uniforme
Définition :
On dit que la variable aléatoire X suit la loi uniforme sur a, b , notée U a, b , si elle admet
1
si x a, b
f ( x) b a
0 sinon
0 si x a
xa
F ( x) si a x b
b a
1 si x b
Propriétés:
ab
- EX .
2
b a
2
- V X .
12
- X
b a .
12
- La somme de deux variables suivant une loi uniforme sur a, b ne suit pas une loi uniforme
sur a, b .
- Soit X et Y deux variables suivant une loi uniforme sur a, b leur somme Z , si elles
sont indépendantes, est une variable de densité triangulaire.
52
Domaine d’application:
La loi uniforme permet de modéliser les situations où il y a des tirages au hasard dans un
intervalle a, b .
Exemple:
Le métro de certaines lignes circule toutes les demi-heures de 6h00 du matin à minuit. Quelle
est la probabilité pour qu’une personne qui arrive à une station doit attendre au moins 20
minutes ?
Ainsi, la probabilité pour qu’une personne doit attendre au moins 20 minutes est de :
P X 20 f ( x) dx
30
20
30 1
dx
20 30 0
1
x 20
30
30
1 1
30 20
30 3
P X 20 1 F 20
20 0
1
30 0
2
1
3
1
3
2. Loi exponentielle
Définition :
53
e si x 0
f ( x)
0 si x 0
0 si x 0
F ( x) x
1 e si x 0
Propriétés:
1
- EX .
1
- V X .
2
1
- L’espérance d’une variable exponentielle est égale à son écart-type. Ainsi, X .
- La somme de deux variables aléatoires indépendantes, suivant des lois exponentielles de
paramètres respectifs 1 et 2 , est une variable aléatoire suivant une loi exponentielle de
paramètre 1 2
Domaine d’application:
La loi exponentielle est utilisée en fiabilité. Elle permet de modéliser la durée de vie de circuits
électroniques ou de certains matériels subissant des défaillances brutales. Le paramètre
s’appelle le taux de défaillance et son inverse le taux moyen de bon fonctionnement.
Exemple:
Le temps d’attente exprimé en minutes à chaque caisse d’un supermarché est une variable
aléatoire suivant la loi exponentielle de paramètre 0.1 .
Comme X suit une loi exponentielle de paramètre 0.1 , la probabilité qu’un client attende
entre 10 et 15 minutes est de :
54
P 5 X 10 F 10 F 5
1 e0.110 1 e0.15
e0.15 e0.110
0.238
Définition :
( x )2
1
f ( x) e 2 2
2
( t )2
x 1 x
F ( x) f (t )dt e 2 2
dt
2
55
Propriétés:
Soit X une variable aléatoire suivant une loi normale de paramètres et , alors:
- EX .
- V (X ) 2 .
Domaine d’application:
La loi normale intervient dans la modélisation des phénomènes qui résultent d’un ensemble de
composantes aléatoires indépendantes.
Par exemple, les diamètres des pièces produites par une usine, peuvent résulter de nombreux
facteurs tels que la qualité des matières premières, le réglage de la machine, l'usure de l'outil ou
la température.
Définition 1 :
On dit que la variable aléatoire Z suit une loi normale centrée réduite N 0,1 lorsqu’elle
2
u
1
admet pour densité de probabilité la fonction f définie par : f (u) e 2 .
2
On note Z N 0,1 .
Remarque :
La courbe représentative de la fonction de densité de la loi normale centrée réduite N 0,1 est
Définition 2 :
Si Z est un variable aléatoire suivant une loi normale centrée réduite N 0,1 , alors sa fonction
Propriétés:
Soit Z est un variable aléatoire suivant une loi normale centrée réduite N 0,1 , alors :
56
- E Z 0
- V Z 1
Théorème :
X
Si une variable aléatoire X suit la loi normale N , , alors la variable aléatoire Z
suit la loi normale centrée réduite N 0,1 .
Proposition :
Soit Z une variable aléatoire suivant une loi normale centrée réduite, alors pour tout a et b
tels que a b , on a :
- P Z a a
- P a Z b b a .
- P Z a 1 a .
- P a Z a 2 a 1 .
Remarque :
X
- Par le changement de variable suivant Z , toutes les variables normales peuvent se
ramener à la loi normale réduite.
Exemple 1 :
57
1. Calculer les probabilités suivantes :
a. P X 1.65 . b. P 0.85 X 1.85
c. P X 2.5 d. P X 1.92
e. P 3 X 3
Solution :
e. P 3 X 3 2 3 1 2 0,99865 1 0.9973 .
On a : P X 0.9961
Donc, 0.9961 .
Par lecture inverse dans la table de la loi normale centrée réduite, on obtient : 2.66 0.9961
Alors, 2.66 .
Ainsi, 2.66 .
Il faut noter que les valeurs de a sont lues sur la table statistique de la loi normale centrée
réduite.
Par exemple, la valeur de 1.85 se lit à l’intersection de la ligne 1.8 et de la colonne 0.05.
Exemple 2 :
La taille des étudiants sont distribuées normalement avec une moyenne 168 cm et un écart-type
de 8 cm.
58
1. Calculer la probabilité qu’un étudiant choisi au hasard ait une taille inférieure à 164 cm.
2. Calculer la probabilité qu’un étudiant choisi au hasard ait une taille comprise entre 166 cm
et 170 cm.
Solution :
1. On calcule la probabilité qu’un étudiant choisi au hasard ait une taille inférieure à 164 cm.
Comme X est une variable aléatoire qui suit une loi N 168,8 , la variable Z définie par
X 168
Z suit une loi normale centrée réduite N 0,1 .
8
Ainsi, la probabilité qu’un étudiant choisi au hasard ait une taille inférieure à 164 cm est de :
2. La probabilité qu’un étudiant choisi au hasard ait une taille comprise entre 166 cm et 170
cm est de :
59
3.3 Somme de deux variables normales
Théorème :
Si X et Y sont des variables indépendantes suivant respectivement des lois normales N (1;1 )
et N (2 ; 2 ) , alors leur somme X Y est une variable aléatoire suivant une loi normale aussi
de paramètres 1 2 et 12 22 .
Exemple :
Pour se rendre à son travail un ouvrier prend deux bus. La durée en minutes du trajet du premier
bus suit une loi normale de paramètres 1 26 et 1 4 . Quant à celle du trajet du deuxième
Quelle est la probabilité que cet ouvrier n’arrive pas en retard s’il dispose d’une heure ?
Solution :
Si la variable aléatoire X représentant la durée du trajet du premier bus suit une loi N 26, 4
et la variable aléatoire Y correspondant à la durée du trajet du deuxième bus suit une loi
N 32,3 .
Alors, la variable aléatoire Z X Y qui représentent la durée des deux trajets suit également
Pour que l’ouvrier n’arrive pas en retard, il faut que la durée des deux trajets ne dépasse pas 60
minutes.
Z 58 60 58
P( Z 60) P( )
5 5
= P (U 0.4)
= 0.4
= 0, 6554
60
3.4 Théorème central limite
Théorème :
variance 2 . Notons Sn X1 X 2 Xn .
S n n
Alors, lorsque n tend vers l’infini, Z n converge en loi vers une variable aléatoire
n
normale centrée réduite.
Exemple :
Une caisse d’assurance maladie reçoit 144 personnes pour l’obtention de remboursements. On
suppose que la somme à rembourser à chaque personne est une variable aléatoire de moyenne
1000 dirhams et d’écart type 625 dirhams. La caisse dispose de 150000 dirhams. Quelle est le
risque que cette somme ne soit pas suffisante pour rembourser toutes les personnes ?
Solution :
Les variables aléatoires X1 , X 2 , , X n sont indépendantes de même loi, d’espérance 1000 HDS
et d’écart type 625 DHS.
X 144 1000
Puisque n 144 est grand, la variable Z suit une loi normale centrée
625 144
réduite N 0,1 .
Ainsi, le risque que la somme de 150000 DHS ne soit pas suffisante pour rembourser toutes les
personnes est de :
61
P X 150000 1 P X 150000
X 144 1000 150000 144 1000
=1 P
625 144 625 144
= 1 P( Z 0.8)
= 1 (0.8)
= 1- 0, 7881
= 0.2119
3.4 Approximation
3.4.1 Approximation d’une loi Binomiale par une loi Normale
Théorème :
Soit X une variable aléatoire suivant une loi Binomiale B n, p . Si n est assez grand alors
X suit approximativement une loi Normale N np, np 1 p .
En pratique, on fasse l’approximation de la loi Binomiale B n, p par la loi Normale
N np, np 1 p quand n 30 , np 5 et n 1 p 5.
Remarque :
Puisque, l’approximation ici est d’une loi discrète par une loi continue, on doit utiliser la
correction de la continuité. Par exemple, la probabilité P X K calculée avec la loi
binomiale sera estimée par la probabilité P K 0.5 X K 0.5 calculée avec la loi
Exemple :
Soit X une variable aléatoire suivant la loi binomiale de paramètres n 100 et p 0.2 .
par la loi Normale N 20, 16 .
62
En utilisant la loi Binomiale, on a : P( X 15) C100
15
0.215 0.885 0.048 .
Et en utilisant la loi N 20, 16 , on trouve :
Théorème :
Soit X une variable aléatoire suivant une loi de Poisson P . Si est assez grand alors X
Remarque :
Exemple :
Puisque
20 , on peut approcher la loi de la variable X par la loi Normale N 64, 64 .
Ainsi,
63
P 44.5 X 51.5 P 44 X 52
44 64 X 64 52 64
P
8 8 8
X 64
P 2.5 1.5
8
1.5 2.5
1 1.5 1 2.5
2.5 1.5
0,9938 0,9332
0, 0606
Le Schéma ci-dessous présente l’ensemble des approximations des lois de probabilités ainsi
que les conditions nécessaires à respecter.
P X k
CNn
p 0.1 et n 30 np 5 et n 1 p 5
X P X N ,
20
k
P X k e
k!
64
4. Lois dérivées de la loi normale
4.1 Loi du khi-deux
Définition :
Soient X1 , X 2 ,..., X n des variables aléatoires indépendantes distribuées selon une loi normale
n
centrée réduite N 0,1 . La variable Z n X i2 suit la loi du Khi-deux à n degrés de liberté,
i 1
notée 2 n .
Propriétés
n
Si une variable Z n X i2 suit une loi du Khi-deux à n degrés de liberté, alors :
i 1
- E Zn n .
- V Z n 2n .
Définition :
Propriétés
n
- V T , si n 2.
n2
- Si n 30 , alors T n peut être approchée par une loi normale centrée réduite.
65
4.3 La loi F de Fisher Snédécor
Définition :
Z1 n1
degrés de liberté respectivement, alors la variable F suit la loi de Fisher-Snédécor à
Z 2 n2
Propriétés
n2
- E ( F )= , pour tout n2 2.
n2 2
2n2 2 (n1 n2 )
- V ( F )= , pour tout n2 4.
n1 (n2 2)2 (n2 4)
66
Annexes :
67
Tableau 2 : Table de la loi de Student :
68
Tableau 3 : Table de la loi du Khi-deux :
69
Tableau 4 : Table de Fisher-Snedecor, α = 5%:
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