Exposé conduction-1-1-1

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REPUBLIQUE DU BENIN

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT UNIVERSITE NATIONALE DES
SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENCE, TECHNOLOGIES, INGENIERIE
SCIENTIFIQUE (MESRS) ET MATHEMATIQUE (UNSTIM)

*****************

INSTITUT NATIONAL SUPERIEUR DES CLASSE PREPARATOIRE AUX


ETUDES D’INGENIEURS (INSPEI)

UNITE D’ENSEIGNEMENT : THERMODYNAMIQUE TECHNIQUE

CYCLE : CLASSE PREPARATOIRE 1ére ANNEE

THEME : TRANSFERT DE CHALEUR PAR CONDUCTION

MEMBRE DU GROUPE Sous la supervision de :


DJIKPE Orphée Dr HOUNGAN Aristide
ETCHOUDINAN Elisée Maître conférence en
FANOU Festus génie énergétique industriel
GBEDAN Jacques
GBEDE Fini

ANNEE ACADEMIQUE 2018-2019

1
PLAN
Introduction
I- Définition

II- Loi de Fourier

III- Champs de ligne isothermes

IV- La conductivité thermique


IV.1- Généralités
IV.2- Matériaux anisotropes

V- Equation de chaleur en conduction

V.1- Démonstration

V.2- Conditions aux limites

V.3- Conductivité et diffusivité thermique

V.4- Equation de la chaleur en régime permanent

Conclusion

Bibliographie

-1-
INTRODUCTION

L
es transferts thermiques ont longtemps fait l’objet de nombreuses
études. En effet, un transfert thermique est un échange de chaleur
entre deux corps ayant des températures différentes. Il existe trois
types de transferts thermiques que sont la convection, le rayonnement et la
conduction qui fait l’objet du présent document. Qu’est-ce que la
conduction ? Quelles sont ses différentes manifestations ? Quelles
grandeurs traduisent la capacité d’une matière à conduire de la chaleur par
conduction ? Quelles sont les équations relatives à ce mode de transfert
thermique ?

-2-
I- Définitions
Conduction :
C’est un mode de transfert thermique dû à la différence de température entre deux
régions d’un même milieu ou entre deux milieux mis en contact. C’est un transfert
s’effectuant du milieu chaud vers le milieu froid sans déplacement de la matière. En effet,
la chaleur passe d’un milieu à un autre par le biais des électrons pour les conducteurs ou
des phonons pour les isolants. L’agitation moléculaire élevée de la zone chaude
communiquera de l’énergie cinétique aux zones plus froides. La conduction est donc un
phénomène de diffusion qui permet à la chaleur de se propager à l’intérieur d’un corps
solide.
Ce transfert thermique induit un flux.
Flux de chaleur :
C’est la quantité de chaleur qui traverse une surface S par unité de temps
dQ
Φ =
𝑑𝑡
[ϕ]=W(Watt)
• Densité de flux 𝞿
⃗⃗⃗ :
Elle représente la puissance qui traverse l’unité de surface. Pour une surface
perpendiculaire au flux de chaleur :
𝑑𝜙
𝜑
⃗ =
𝑑𝑆
Si le flux est homogène en tout point de la surface alors :
𝜙
𝜑
⃗ =
𝑆
𝜑
⃗ S’exprime en W.m−2. Pour une surface dont la normale 𝑛⃗ est orientée de manière
quelconque par rapport au flux (cf. figure 2.1) alors :
dΦ = 𝜑
⃗ .𝑛
⃗⃗⃗ dS =𝞿.Scosα
Le flux à travers une surface quelconque s’écrira donc : Φ =∫𝑆 𝜑
⃗ . 𝑛⃗ × 𝐅 ⋅ 𝑑𝐒

I- Loi de Fourier

-3-
Dans cette barre métallique chauffée en son extrémité A, on observe une variation de
température. Or la température T est une fonction des trois variabes de l’espace x, y et z.
La variation de la température est donc la somme des trois variations. On a
𝝏𝑻 𝝏𝑻 𝝏𝑻
𝒅𝑻 = 𝒅𝒙 + 𝒅𝒚 + 𝒅𝒛
𝝏𝒙 𝝏𝒚 𝝏𝒛

Il existe donc un gradient de température (grad ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑇) et la variation totale de température


⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑻. ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
est égal au produit scalaire : dT= 𝒈𝒓𝒂𝒅 𝒅𝑴
La variation locale de température provoque une densité de flux locale.*
La loi de Fourier stipule que l’effet produit est proportionnel à sa cause.

On a : 𝜑 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ T
⃗ = −λgrad

Avec 𝞿 en W/m2 , 𝞴 la conductivité thermique en W/(m.°C) et ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


gradT en °C/m
Le flux thermique est l’analogue du courant électrique et la température est l’analogue
du potentiel électrique. Tout comme on définit la résistance d’un conducteur électrique
de longueur l et de section S, on définit la résistance thermique par :
𝟏 𝒍
𝐑𝐭𝐡 = .
𝝀 𝑺

II- Champ de lignes isothermes


Un champ de ligne isotherme est un champ dont tous les points ont la meme
température.
Soit (C) un champ de ligne isotherme. On a :
Pour tout point M appartenant à (C) on démontre que 𝜑 ⃗⃗⃗ = 0
⃗ . dM
Ce qui signifie que les vecteurs densités de flux sont orthogonaux aux lignes isothermes.

-4-
Figure 1 : Gradient de température
Ceci permet de définir la notion de tube de flux. Sur la figure suivante les courbes
fermées C1, C2, C3 appartiennent aux surfaces isothermes T1, T2 et T3 et sont liées
entre elles par une même ligne de flux. Les lignes de flux étant par définition des
surfaces adiabatiques (aucun flux ne les traverse), les surfaces C1, C2, C3 sont donc
traversées par le même flux. Le tube ainsi formé s’appelle un tube de flux. Il laisse passer
un flux Φ. On peut définir la résistance thermique Rth de ce tube entre les isothermes T1
et T2 par exemple, telle que : T1 − T2 = RthΦ

Figure 2 : Définition d’un tube de flux

Iv- La conductivité thermique


IV. 1- Généralités
Comme on le voit sur les tableaux 2.6 et 2.7 la conductivité thermique λ des solides varie
de 200 Wm−1K−1 pour le mercure à 0.03 Wm−1K−1 pour la laine de verre. En règle
générale, les métaux qui sont bons conducteurs de l’électricité sont bons conducteurs
thermiques.
Les liquides conduisent en général moins bien la chaleur que les solides, sauf lorsque ce
sont des métaux liquides (mercure, sodium liquide, etc). La conductivité thermique des
gaz dépend de la pression mais aussi fortement de la température et de la masse molaire
M du gaz. La relation suivante donne un bon ordre de grandeur :

𝐓
λ= 𝐀√𝑴

où A est une constante.

IV-2 Matériaux anisotropes


Certains matériaux ont une structure qui rend la conductivité thermique différente selon
la direction de propagation de la chaleur. C’est le cas des matériaux fibreux par exemple

-5-
(fibre de verre, fibre de carbone). Dans ces matériaux, qu’on appelle anisotropes, le flux
de chaleur aura donc une direction privilégiée.

V- équation de la chaleur en conduction


V-1 Démonstration
Rappelons d’abord la définition de la chaleur massique. Considérons un solide de masse
m. S’il reçoit une quantité de chaleur dQ sa température s’élève de dT telle que :
dQ = m.CdT
avec dQ en Joule, m en Kg, dT en K et où C désigne la chaleur massique du solide en
J.kg−1.K−1.
Cette grandeur est constante pour un liquide ou un solide tandis que pour un gaz elle
varie en fonction de la pression. On est alors amené à définir CP et CV selon que l’apport
de chaleur se fait à pression ou à volume constant. On s’intéresse ici à un solide dont on
isole un volume V dont la normale est orientée vers l’extérieur. Faisons un bilan de
l’énergie échangée par ce volume V par unité de temps. Puisque nous ne considérons
que la conduction comme mode de transfert, ce bilan traduira le fait que le flux conductif
qui est entré à travers la surface S n’a servi qu’à chauffer ou refroidir la masse de solide
contenue dans le volume V. En prévision de nombreuses situations que l’on verra
ultérieurement, envisageons également la possibilité que ce volume V contiennent des
sources internes de chaleur, q en W.m−3 comme par exemple une résistance électrique
libérant de la chaleur par effet Joule ou encore une source radioactive pour un problème
de conduction thermique dans un cœur de réacteur. On écrit donc :
𝝏𝑻
⃗⃗ . 𝒏
-∫𝑺 𝝋 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑻. ⃗⃗⃗⃗⃗
⃗ . 𝒅𝐒 + ∫𝑽 𝒒 𝒅𝒗 = ∫𝑺 𝝀𝒈𝒓𝒂𝒅 𝒅𝑺 + ∫𝑽 𝒒 𝒅𝒗 = ∫𝑽 𝝆𝑪 𝝏𝒕 𝒅𝒗

Le signe − dans le calcul du flux tient au fait que l’on fait un bilan dans le sens opposé à la
normale 𝒏⃗ . Par ailleurs, la dérivée partielle de la température est due au fait que T est
une fonction de plusieurs variables : T(x,y,z,t). L’utilisation du théorème d’Ostrogradski
permet d’écrire :
𝝏𝑻
∫𝑽 (𝒅𝒊𝒗 [𝞴 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝒈𝒓𝒂𝒅𝑻] + 𝒒)𝒅𝒗 = ∫𝑽 𝝆𝑪 𝝏𝒕 𝒅𝒗

Cette relation étant valable quel que soit le volume V, on obtient :


⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑻) + 𝒒= 𝝆𝑪 𝝏𝑻 𝒅𝒗
div (𝜆𝒈𝒓𝒂𝒅 𝝏𝒕

Plusieurs cas particuliers allègent cette équation :


𝝏𝑻
• Régime permanent: la température ne varie pas en fonction du temps. De ce fait 𝝏𝒕 = 𝟎

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑻) + 𝒒 = 𝟎
et l’équation de la chaleur devient : div (𝝀𝒈𝒓𝒂𝒅

-6-
Tableaux des valeurs physiques de la conductivité thermique de quelques
matériaux

-7-
Figure 3

 Absence de sources de chaleur : on a ici ” équilibre ” entre l’apport de chaleur par


conduction dans le solide et son échauffement :
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑻)= 𝝆𝑪 𝝏𝑻
div(λ𝒈𝒓𝒂𝒅 𝝏𝒕

• Conductivité λ constante : en dehors des solides anisotropes, λ est une


constante. On se limitera à ce cas dans ce cours. On peut donc le sortir de
l’opérateur div et la loi de Fourier devient
𝝏𝑻
λ∇2T + q = ρC 𝝏𝒕

où ∇2 désigne l’opérateur Laplacien.

V-2 Conditions aux limites


𝝏𝑻
Même dans un cas très simple sans sources et permanent ( 𝝏𝒕 = 𝒒 = 𝟎) la résolution de
l’équation de T, qui devient ∇2T = 0, nécessite l’adjonction de conditions aux limites aux
frontières du domaine étudié. Ces conditions peuvent être de trois types :
 Conditions aux limites isothermes
La température de la frontière est imposée. Elle peut dépendre du temps et même varier
le long de la frontière. Le cas le plus simple est T = T0 = Cste sur toute la frontière. Une
telle condition est expérimentalement difficile à réaliser sauf si le solide dans lequel on
cherche la distribution de température est en contact avec un milieu extrêmement
conducteur (cuivre par exemple) et que ce milieu est lui-même parcouru par un fluide
qui le maintien àT0.
 Conditions aux limites à flux constant
Une densité de flux de chaleur ϕ0 est imposée sur la frontière. Cette condition, de par loi
de Fourier, impose donc la valeur du gradient de température à la frontière du corps
𝝏𝒕 φ0
considéré (𝝏𝒏 = − ⃗⃗⃗ est la normale à la frontière. La réalisation expérimentale
) ou 𝒏
𝞴
d’un flux imposé peut se faire par exemple au moyen de résistances électriques. Un cas
particulier de flux imposé est ϕ0 = 0 : cela signifie que la paroi est isolée thermiquement

-8-
(on dit aussi adiabatique) ce qui se réalise en la calfeutrant avec un matériau isolant
(laine de verre, polystyrène). Toujours de par la loi de Fourier, on en déduit :
𝝏𝑻
[𝝏𝒏] p = 0

à la paroi (indice P). Ainsi les isothermes seront perpendiculaires à la frontière


considérée.

Figure 4 : Réalisation expérimentale d’une condition aux limites isothermes à T0

Figure 5 : Réalisation expérimentale d’une condition de flux constant : Toutes


les faces du bloc de cuivre autres que frontière étudiée sont isolées thermiquement

-9-
 Condition de passage entre 2 solides
Si le problème étudié comporte deux milieux (ou plus) on devra écrire une condition aux
limites à chaque frontière entre deux solides en contact. La conservation de la chaleur de
part et d’autre de la frontière impose :
𝝏𝑻𝟏 𝝏𝑻𝟐
𝞴1 ( )paroi=𝞴2( )paroi
𝝏𝒏 𝝏𝒏

où 𝞴1 et λ2 sont les conductivités thermiques des solides 1 et 2 et T1 et T2 sont les


distributions de température dans ces solides.

V-3 Conductivité et diffusivité thermique


Considérons la résolution d’un problème de conduction permanent sans sources (q = 0)
dans un milieu homogène. On résoud donc :
∇2T = 0
Si les conditions aux limites sont isothermes, la conductivité thermique λ du solide
n’intervient pas dans la solution. Elle n’interviendra que si celles-ci prescrivent le flux
𝝏𝑻
qui, on l’a vu, impose la valeur de 𝞴 𝝏𝒏 a la frontière. Considérons maintenant un
problème non-permanent de conduction (toujours avec q = 0). On résoud donc:
𝝏𝑻
a ∇2T =
𝝏𝒏
𝞴
où a =𝞺𝑪𝒑 (en m2.s−1) désigne la diffusivité thermique du solide. Le tableau suivant donne
les valeurs comparées de λ et a pour quelques corps. Il est intéressant de comparer le fer
et l’air qui ont des λ totalement dissemblables mais une diffusivité thermique a presque
égale. On retiendra que la conductivité thermique λ est l’aptitude à transmettre un flux
sous l’effet d’une différence de température tandis que la diffusivité thermique a est
l’aptitude à égaler plus ou moins vite dans le temps les différences de température
présentes dans le corps étudié.
Sur la figure 6, c’est la conductivité thermique λ qui fixera la valeur du flux dans la
brique lorsqu’on la soumet à un écart de température ∆T. C’est par contre la diffusivité
thermique a qui fixera le temps nécessaire à ce que la face de droite ressente l’effet d’un
choc thermique imposé à t = 0 sur la face gauche.

- 10 -
Figure 6 : Brique en régime stationnaire (à gauche) et instationnaire (à droite)

V-4 Equation de la chaleur en régime permanent


En régime permanent et dans un matériau isotrope, l’équation de la chaleur est une
équation de Poisson :
𝒒
∇2T = −
𝞴

L’expression développée varie avec le système de coordonnées :


• cartésiennes :

• cylindriques :

- 11 -
• sphériques :

Les problèmes 1D peuvent souvent se résoudre analytiquement. Les problèmes 3D


nécessitent souvent l’emploi de méthodes numériques traitées par ordinateur. En 1D, les
équations ci-dessus deviennent:

En cartésien:

En cylindrique:

En sphérique :

Conclusion
Il est donc à retenir que la conduction est un mode de transfert thermique au cours
duquel la chaleur migre du milieu le plus chaud vers celui le plus froid. La variation de
température donne naissance à un flux de chaleur qui peut être déterminé grâce au la
conductivité thermique propres aux composantes du milieu. La plupart des exemples
traités dans cet exposé supposent le corps étudié solide. Il faut garder à l’esprit le fait
que la conduction existe aussi dans les fluides (liquides ou gaz) mais que, en général,
ceux-ci restent rarement immobiles et, de ce fait, transportent en se déplaçant un flux de
chaleur infiniment plus grand que celui qui circule par conduction seule. Ce mode de
transport est la Convection.

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Bibliographie
Transferts thermiques, transparents de cours, MP, Lycée Montesquieu (Le Mans),
Olivier Granier
©Hatier Livre H-Prépa/Mécanique, 1ère année, MPSI-PCSI-PTSI
LICENCE DE MECANIQUE 2EME ANNEE MODULE 2A101 TRANSFERTS T
HERMIQUES
 http://www.wikipédia.com

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