introduction fiscalité

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CHAPITRE UNIQUE : Introduction générale à l’étude de la

fiscalité
Introduction :
La fiscalité est l’ensemble des lois, règlements, procédures et pratiques
administratives relatifs à l’impôt Le parlement dispose seul du pouvoir de fixer les
règles concernant l’assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impôts
Dans le cadre de la loi, le gouvernement en définit l’application par voie
réglementaire

Le système fiscal constitue l’ensemble des impôts existant à un moment donné


dans un système politique déterminé ; par exemple le système fiscal malien.

La fiscalité occupe une place primordiale dans l’existence d’un Etat à plusieurs
égards, dans la mesure où les impôts constituent d’une part la principale ressource
publique et d’autre part c’est par l’impôt que les citoyens sont en contact avec
l’Etat.

L’impôt est omniprésent dans la vie des particuliers et des entreprises, il est de nos
jours impossible de prendre une décision économique, autrement dit conclure un
contrat, créer ou restructurer une entreprise sans connaître toutes les implications
fiscales des différents choix possibles.
Avant d’aborder l’extrême diversité des principes, règles et procédures de la
fiscalité, nous allons étudier la notion d’impôt. Notre étude portera sur les impôts
émis par la Direction Générale des Impôts.

SECTION I : La notion d’impôt


Dans un sens large, l’impôt peut se définir comme une forme spécifique de
prélèvement obligatoire auquel sont soumis les contribuables. En effet, l’impôt n’est
plus aujourd’hui la seule forme de prélèvement obligatoire dans les sociétés
contemporaines. Il importe donc en premier lieu de pouvoir distinguer ce qui
différencie l’impôt des autres prélèvements à caractère non fiscal, de cerner en
somme la nature de l’impôt.
Une fois cette clarification faite, la notion d’impôt peut ensuite être approfondie par
l’étude des grandes classifications fiscales, des caractères et sources du droit fiscal
et des mécanismes généraux de l’imposition.

Paragraphe I :Définition de l’impôt


La définition classique de l’impôt et la plus connue est celle donnée par Gaston
Jèze dans son cours de finances publiques. Pour cet auteur, l’impôt est : « une
prestation pécuniaire requise des particuliers, par voie d’autorité, à titre
définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges
publiques ».
Dans cette définition, l’idée essentielle est que l’impôt est un prélèvement
obligatoire, sans contrepartie immédiate, visant à couvrir les charges publiques.
Cette définition est incomplète par rapport aux fonctions modernes de l’impôt
*Limites de la définition classique de l’impôt
La définition classique de l’impôt ne tient pas compte de certaines notions et
fonctions apparues récemment. Il en est ainsi des notions de progressivité, de
capacité contributive du contribuable, de justice et d’équité fiscale et même des
fonctions de politique économique et sociale.
Les limites de la définition tiennent aussi au fait que la notion de prélèvement
obligatoire qui occupe une place centrale dans l’approche classique de l’impôt
englobe aujourd’hui d’autres prélèvements que l’impôt.
L’impôt n’est donc plus le seul prélèvement obligatoire. Le caractère obligatoire ne
permet plus à lui seul de distinguer la nature juridique du prélèvement en cause.
Il en résulte que la définition ci-après tient mieux compte de l’approche moderne de
l’impôt.
-Définition moderne de l’impôt
L’ impôt est : « une prestation pécuniaire requise autoritairement des
assujettis selon leurs capacités contributives par l’Etat, les collectivités
territoriales et certains établissements publics, à titre définitif et sans
contrepartie identifiable, en vue de couvrir les charges publiques ou
d’intervenir dans le domaine économique et social ».
Paragraphe II : Caractères de l’impôt
a) L’impôt : un prélèvement pécuniaire
Dans ses modalités, l’impôt est bien en principe un prélèvement sous forme
pécuniaire et ce contrairement aux modalités de règlement en nature qui ont pu
exister dans un passé lointain

b) L’impôt : un prélèvement obligatoire effectué par voie d’autorité


Quelles que soient ses modalités de paiement, le prélèvement fiscal a
fondamentalement le caractère d’un prélèvement obligatoire, dès lors qu’il est
effectué par voie d’autorité par l’administration sur le fondement des
prérogatives de la puissance publique. En conséquence, le contribuable n’a ni le
droit de prétendre se soustraire à dette d’impôt, ni celui de vouloir fixer
librement ou négocier le montant de sa contribution.
Et s’il s’avérait récalcitrant, l’administration serait en droit de recourir aux
procédures d’exécution forcée pour le contraindre à satisfaire à ses obligations.
c) L’impôt : un prélèvement effectué à titre définitif
L’impôt est définitivement acquis au profit du trésor public. Contrairement à
l’emprunt, il n’a pas à être restitué (sauf en cas de remboursement consécutif à
un dégrèvement ou de restitution expressément prévue dans le cadre de
politiques spécifiques).
d) L’impôt : un prélèvement sans contrepartie immédiate qui sert à
couvrir les charges publiques mais sans affectation particulière
L’impôt ne constitue pas le prix d’un service rendu. Aussi le contribuable ne peut
pas contester la dette fiscale en arguant de la mauvaise utilisation des deniers
publics. Il ne peut non plus exiger que l’impôt qu’il paie soit affecté à tel ou tel
service public ou au financement de telle ou telle opération. De même, il ne peut
refuser de payer l’impôt au motif que celui-ci financerait des dépenses contraires
à ses principes.
L’impôt est prélevé par l’Etat parce que ce dernier est responsable de la bonne
marche des services généraux ( justice, administration générale ) de la sécurité
intérieure, les relations internationales, de la défense nationale, de la monnaie,
de l’éducation, la culture, la recherche etc.
Cependant, la notion de charges publiques ne doit plus être perçue de manière
restrictive, c’est-à-dire limitée aux dépenses concernant les fonctions régaliennes
de l’Etat. De nos jours, l’Etat assure des fonctions économiques et sociales.
L’impôt a donc deux fonctions essentielles :
 La fonction traditionnelle d’instrument de couverture des dépenses publiques
c’est-à-dire fournit l’essentiel des recettes de l’Etat ;

 La fonction plus récente d’instrument de l’interventionnisme de l’Etat.


En effet de par cette fonction, l’Etat intervient dans le domaine économique pour
soutenir les secteurs ou entreprises en difficulté, les entreprises à promouvoir
pour réguler la croissance économique et les disparités de développement entre
les régions
Sur le plan social, il effectue des dépenses de plus en plus importantes d’entraide
et de solidarité, de régulation des disparités sociales par les abattements, les
déductions et réductions pour charges de famille.
Il prend des mesures de justice fiscale par des taux d’imposition progressifs, des
exonérations etc.
Paragraphe III : Les prélèvements obligatoires autres que les impôts
( Les variantes de l’impôt )
a) Les taxes et redevances :
D’un point de vue strict, la taxe s’entend d’une somme perçue lors de la
fourniture d’un service, il y a rétribution. C’est là, la différence essentielle avec
l’impôt qui est perçu sans contrepartie, il y a contribution.
Les redevances contrairement à l’impôt s’apparente à un prix. Ainsi, elles doivent
faire l’objet d’une contrepartie telle que l’utilisation d’un ouvrage ou la prestation
fournie par un service public à l’usager en supportant la charge. Par ailleurs le
montant de la redevance et la valeur du service rendu doivent être équivalents.
Enfin son produit doit être affecté au service qui a fourni la prestation. Parmi les
redevances, on peut citer : le péage des routes, la redevance éclairage public, la
redevance eau…
Les taxes ressemblent d’un autre point aux redevances, puisqu’elles sont
comme ces dernières liées à l’offre d’une prestation. Elles s’en distinguent
cependant sur deux points : d’une part la taxe peut être exigée non seulement
des usagers effectifs, mais également des usagers potentiels, tel est le cas par
exemple de la taxe voirie, d’enlèvement des ordures ménagères, d’autre part
l’équivalence entre service rendu et prix à payer n’a pas à être nécessairement
absolue.
b) Les taxes parafiscales
Alors que les prélèvements fiscaux sont versés dans les caisses de l’Etat, les
prélèvements parafiscaux reviennent à des organismes publics ou privés ayant
une autonomie financière et un caractère économique, social ou professionnel.
L’adhésion à certains organismes est obligatoire et entraîne pour les adhérents
des prélèvements obligatoires qui s’apparentent à des taxes : c’est la
parafiscalité. Ces prélèvements sont tantôt appelés des taxes parafiscales,
tantôt des cotisations parafiscales.
Les taxes parafiscales sont des prélèvements obligatoires, recevant une
affectation déterminée, instituée par voie d’autorité, généralement dans un but
d’ordre économique, professionnel ou social et échappant en totalité ou en partie
aux règles de la législation budgétaire et fiscale.
Remarque terminologique :
Les termes impôt, taxe, contribution, redevance, cotisation sont en pratique
utilisés pour désigner le prélèvement fiscal.
Le mot Taxe peut avoir quatre sens différents :
- Il est synonyme d’impôt. Ex : TVA, TAF.
- Il est synonyme de prix payé par le citoyen d’une collectivité territoriale en
contrepartie des services rendus à l’ensemble de cette collectivité.
Ex : Taxe voirie
- Il est synonyme de rémunération du service rendu que Maurice Duverger
appelle taxe administrative.
- Ex : Taxe de l’O.N.T , Droit d’inscription à l’université.
- Il est synonyme de taxe parafiscale
Ex : Taxe logement, taxe touristique, taxe emploi jeunes etc.

SECTION II : La classification des impôts


La diversité des impôts et leurs mécanismes n’exclut pas leur classement
possible par grandes catégories. L’intérêt de la démarche de la classification
est qu’elle s’efforce de restituer une approche d’ensemble et ordonnée des
structures fiscales.
Paragraphe I : La classification budgétaire ( Impots nationaux-Impots
locaux )
Cette classification est utilisée par la comptabilité nationale. Elle consiste à
classer les impôts selon la collectivité bénéficiaire
On distingue ainsi les impôts revenant à l’Etat ( ITS , IBIC , TVA…) de ceux
dévolus aux collectivités locales ( Patente, licence,TDRL…).
Paragraphe II : La classification économique
Les impôts sont classés ici selon trois grands critères, à savoir les éléments
économiques taxés, les acteurs économiques supportant la taxation et l’objet
ou la catégorie socio-économique visé par l’impôt.
a) Classification en fonction des éléments économiques taxés :
On distingue ici les impôts sur le revenu ( ITS, IBIC,IRF…) , les impôts sur la
dépense ( TVA, TAF, la Taxe touristique…) et les impôts sur le capital ou le
patrimoine ( droit de mutation, les droits d’enregistrement, les droits de
succession…)
b) Classification en fonction des acteurs économiques :
On distingue ici les impositions sur les ménages, les impositions sur les
entreprises et les impositions grevant les produits ( TVA, autres droits
indirects).
c) Classification en fonction des secteurs économiques :
Selon ce critère, les impôts sont classés suivant les secteurs affectés.
On distingue ainsi la fiscalité de l’épargne, la fiscalité des assurances, la
fiscalité immobilière…
Paragraphe III : Les classifications techniques :
Ces classifications prennent pour critères les techniques et modalités
administratives de la taxation. Ce sont les classifications les plus classiques et
les plus utilisées.
a) Impôt direct et impôt indirect :
La distinction entre impôt direct et impôt indirect est la plus ancienne et la
plus communément employée.
L’impôt direct est défini comme un prélèvement directement opéré sur les
biens ou revenus du contribuable par voie de rôle. Il est supporté directement
par le contribuable qui n’a pas la possibilité de le reporter sur les autres
contribuables. L’impôt direct est considéré comme juste parce que
personnalisable.
L’impôt indirect est celui qui est prélevé indirectement sur le contribuable à
l’occasion de ses actes de consommation et de production. Il ne donne pas
lieu à l’établissement d’un rôle. Il n’est pas personnalisable et est injuste. Alors
pourquoi le garder ? Parce qu’il est invisible, indolore et très rentable. C’est le
phénomène d’anesthésie fiscale.
Cette distinction repose sur trois critères à savoir l’incidence de l’impôt,
l’établissement d’un rôle et le recouvrement.
-L’incidence de l’impôt :
L’incidence de l’impôt est le fait d’atteindre une personne ou une série de
personnes déterminées. Elle vise exclusivement la personne qui paye, il s’agit
donc de déterminer si l’impôt est bien supporté par celui qui est assujetti ou si
celui-ci en fait reposer la charge sur les tiers.
Pour ce qui est de l’impôt direct, il est supporté à titre définitif par le
contribuable. Quant à l’impôt indirect, il peut être répercuté sur d’autres
contribuables, c’est là qu’on parle de redevable légal et de redevable réel.
-L’établissement d’un rôle :
L’impôt direct est perçu par voie de rôle nominatif (c’est-à-dire un document
établi par l’administration au nom de chaque contribuable et portant mention
de la matière imposable et de la somme due).
L’impôt indirect est perçu sans rôle et liquidé par le contribuable lui même.
Cette distinction n’est pas cependant de portée générale, puisque certains
impôts directs sont perçus sans qu’il y ait émission d’un rôle.
-Le mode de recouvrement :
L’impôt direct étant assis sur des données constantes, ce qui en la perception
à intervalles réguliers, une fois l’an en principe.
L’impôt indirect portant au contraire sur des faits intermittents, les dépenses
essentiellement, sa perception se poursuit tout au long de l’année.

b) Impôt réel-impôt personnel :


L’impôt réel est celui qui frappe les biens d’un contribuable sans considération
de sa situation personnelle. Ainsi, l’impôt réel ignore le contribuable.. Ex : IRF,
TVA.
L’impôt personnel au contraire est un impôt qui frappe le contribuable en
tenant compte de sa situation personnelle (situation matrimoniale et nombre
d’enfants à charge), il assure l’adaptation de la charge fiscale à la situation
individuelle de chaque contribuable.
Ex : ITS, Droits de succession
c ) Impôt proportionnel-impôt progressif :
L’impôt proportionnel consiste à appliquer à la base imposable un taux
d’imposition fixe quelque soit le montant de celui-ci. Tel est par exemple le
cas de la TVA ou encore de l’IBIC.
Au contraire, dans l’impôt progressif, le taux d’imposition croit en fonction de
la progression de la base d’imposition. Ex : ITS , droits de succession.
La progressivité peut fonctionner selon deux procédés :la progressivité globale
et la progressivité par tranche.
-Dans le système de progressivité globale, la totalité de la matière imposable
détenue par un contribuable est frappée d’un taux unique, ce taux étant plus
élevé que cette quantité est grande.
Par exemple : un revenu de 0 à 40.000 paiera 10 %
Un revenu de 40 000 à 80 000, 20 %
Un revenu de 80 000 à 100 000 , 25%
Au-delà de 100 000, 30%
L’inconvénient majeur de cette méthode est l’injustice qu’il fait naître aux
frontières de chaque palier. Ex : ITS.
- Dans le système de progressivité par tranche, la matière imposable est
décomposée en un certain nombre de tranche, dont chacune est frappée d’un
taux différent, les tranches supérieures étant soumises à un taux plus élevé.
- d) Impôt spécifiques et impôt ad valorem :
Les impôts spécifiques sont ceux qui sont calculés en multipliant un poids, un
volume, une surface de matière imposable par une somme donnée. Il existe
très peu d’impôt de ce type.
Ex : la taxe sur les emplacements publicitaires, la TIPP, la taxe superficielle
annuelle due par les entreprises minières.
Les impôts ad valorem sont calculés par application d’un tarif à la base
imposable. Ce procédé est le plus couramment utilisé.
d) Impôt analytique-impôt synthétique :
L’impôt analytique est un impôt assis sur les éléments d’un patrimoine ou sur
une opération isolée, ou encore sur une catégorie unique de revenu appelée
cédule ( IBIC , IRF , TVA…).
L’impôt synthétique consiste à appréhender un ensemble d’opération ou de
revenus et à taxer l’ensemble en une fois. Ex : les taxes synthétiques
instituées par la loi 99-011 du 01/04/ 1999, la TTR.
e) Impôt de répartition et impôt de quotité :
L’impôt de répartition est celui dont le produit total attendu est fixé à l’avance
puis réparti ensuite entre les contribuables. Dans ce système, c’est donc la
somme totale à percevoir ( appelée contingent ) qui est déterminée à priori,
non le taux d’imposition qui se dégage après répartition. Ce mode de
détermination n’est plus utilisé.
L’impôt de quotité procède de manière inverse et consiste à définir
initialement un taux d’imposition qui sera ensuite appliqué à la matière
imposable.
C’est cette technique qui est actuellement en vigueur dans tous les systèmes
fiscaux modernes.
Section III : La pression fiscale :
Au sens strict, elle exprime le rapport impôts et taxes perçus au niveau
national et local sur le PIB et au sens large le rapport ensemble des
prélèvements sur le PIB.
Elle varie suivant les pays et dépend beaucoup du système d’intervention de
l’Etat. Au Mali elle tend vers 17%.

Section III : Les Eléments de la technique fiscale


La technique fiscale regroupe l’ensemble des règles par lesquelles l’impôt est
établi et perçu.
L’établissement de l’impôt se fait en plusieurs étapes, il faut préciser les
personnes et opérations imposables ainsi que les règles de territorialité : c’est
la définition du champ d’application.
Une fois le champ d’application défini, on détermine l’assiette de l’impôt
autrement dit la base imposable à laquelle sera appliqué soit un taux, soit un
tarif ou barème( calcul de l’impôt ou liquidation).
La dernière phase qui consiste à opérer l’encaissement réel de l’impôt est
appelée recouvrement.
Paragraphe I : Le champ d’application :
Définir le champ d’application d’un impôt revient à préciser :
- Les personnes imposables,
- Les opérations imposables,
- Les règles de territorialité.
a) Les personnes imposables :
Ce sont celles qui sont désignées comme contribuables ou assujettis par la loi.
Une personne (physique ou morale) est le plus souvent imposable en fonction
des opérations qu’elle réalise.
C’est le cas des commerçants qui, par nature, réalisent des actes de commerce
qui sont imposés dans le cadre de la fiscalité des entreprises.
b) Les opérations imposables :
Les opérations imposables sont les actes ou les évènements relatifs au revenu, à
la dépense ou au capital devant être soumis à l’impôt.
Selon les impôts et les taxes concernés, certaines opérations sont imposables par
leur nature, d’autres par option, d’autres enfin sont exonérées.
c) Les règles de territorialité :
Elles précisent les limites du territoire auquel s’applique la législation fiscale ainsi
que les règles applicables lorsqu’interviennent des personnes ou des opérations
mettant en jeu des pays autres que le Mali.
Paragraphe II : L’assiette de l’impôt
Asseoir l’impôt, c’est déterminé la base de l’imposition. La base peut se définir
elle-même comme la quantité d’éléments imposables.
Ainsi, la détermination de l’assiette consiste à cerner la matière imposable et à
fixer les règles d’évaluation correspondantes.

a) La matière imposable :
C’est l’élément économique qui est à la base de l’impôt ; son évaluation permet
d’établir la base imposable c’est-à-dire le montant auquel s’applique le tarif de
l’impôt.
Ex : le bénéfice net professionnel constitue la matière imposable pour
l’imposition du revenu des exploitants individuels.
b) L’évaluation de la matière imposable :
Il s’agit de définir la base imposable et de l’évaluer.
On rencontre trois types d’évaluations :
 L’évaluation directe :
Elle appréhende directement la matière imposable. On opère de deux manières :
la déclaration par le contribuable lui-même et la déclaration par un tiers.
La déclaration par le contribuable est une sorte de « confession fiscale », le
contribuable lui-même déclare au fisc la quantité de la matière qu’il détient. Mais
cette confiance a pour contrepartie le droit de contrôle et de vérification que se
réservent les services fiscaux. C’est un mode d’évaluation très usité et qui
semble avoir de plus en plus les faveurs de l’administration ( TVA , IBIC ).
La déclaration par un tiers est celle que va faire une tierce personne au fisc de la
quantité de la matière imposable qui se trouve entre les mains du contribuable.
Ainsi, l’employeur peut déclarer les salaires de ses employés.
 L’évaluation indirecte :
Elle se définit soit par présomption, soit au forfait.
- L’évaluation par présomption ou méthode indiciaire se fait par référence à un
signe ou à une valeur connue, l’évaluation est faite automatiquement sur une
base moyenne sans qu’il y soit besoin de saisir la matière imposable elle-
même. Il s’agit par exemple de l’évaluation de la valeur locative des
bâtiments en matières d’impôts locaux. Dans cette évaluation, il n’y a pas
d’intervention du contribuable.
- L’évaluation au forfait est une évaluation à prix fait, déterminé sans tenir
compte de la valeur réelle des éléments. Le forfait peut donc être un gain ou
une perte.
C’est pourquoi, contrairement à la méthode indiciaire, elle se fait par une
collaboration entre le contribuable et le fisc.
 L’évaluation administrative :
Elle intervient s’il y a défaut de déclaration par le contribuable. Elle a donc un
caractère de sanction : il s’agit de la taxation d’office. Le fisc va lui-même procéder
à l’évaluation de la matière imposable, sans pour autant être autorisé à surévaluer
d’office. Une fois l’évaluation faite, si le contribuable la conteste, c’est à lui
d’apporter la preuve qu’il ne possède pas une matière imposable aussi élevée que
celle pour laquelle le fisc entend le taxer.
Paragraphe III : Fait générateur et exigibilité :
Le fait générateur peut être défini comme l’acte juridique, l’opération ou le fait
matériel qui déclenche l’assujettissement à l’impôt.
Il est donc variable selon le type d’impôt considéré.
Ex : Pour l’impôt sur les sociétés, c’est la date de clôture de l’exercice.
En matière de TVA, c’est la livraison des biens meubles corporels qui constituera le
fait générateur.
L’exigibilité est l’évènement, l’acte ou la situation qui rend une personne redevable
de l’impôt et qui donne naissance à la dette envers la collectivité bénéficiaire de
l’impôt.
Par exemple la TVA est exigible au titre du mois au cours duquel est intervenue la
livraison consécutive à la vente d’un bien soumise à la TVA .
Paragraphe IV : Liquidation de l’impôt ou calcul de l’impôt :
Liquider un impôt consiste simplement à en calculer le montant exigible une fois
que la base a été définie et évaluée.
En pratique, il s’agit d’appliquer un barème ( cas de l’ITS ) ou un tarif ( cas de la
vignette ) ou encore d’utiliser un taux ( cas de la TVA ).
La liquidation est effectuée par le contribuable lui-même ( cas de la TVA ) ou par
l’administration ( cas des impôts locaux ).
Paragraphe V : Le recouvrement de l’impôt
Recouvrer l’impôt consiste à faire passer le montant de l’impôt de la trésorerie du
contribuable à la caisse du trésor. Il s’agit de la dernière phase qui conduit à
l’encaissement réel de l’impôt. On distingue :
a) Le recouvrement ordonné :
Après rappel du montant de l’impôt par le fisc, le contribuable reçoit alors un extrait
du rôle d’imposition ou un avertissement à payer qui émane de la perception ou de
la recette chargée du recouvrement avec la date limite de paiement. Cette
procédure concerne surtout l’impôt sur le revenu ( IBIC, IS , IRF ) ou les impôts
locaux ( TDRL , taxe sur le bétail…).
b) Le recouvrement spontané :
Dans ce cas, le contribuable verse lui-même le montant de l’impôt dont il est
redevable sans recevoir de demande de l’administration fiscale. Ex : Cas de le TVA,
TAF…
b) Le recouvrement par stoppage :
Il s’agit de la retenue à la source. Le fisc pour des raisons de commodité exige le
paiement de l’impôt par une personne ( redevable légal ) autre que le contribuable
réel.
C’est le cas de la TVA retenue à la source par l’Etat et ses démembrements ainsi
que certaines grandes entreprises désignées par l’Etat. C’est aussi le cas de l’ITS.

Section IV : Caractères et sources du droit fiscal


Paragraphe I : Caractères du droit fiscal
Les deux traits caractéristiques du droit fiscal sont son autonomie et son réalisme.
a) Autonomie du droit fiscal :
C’est le principe en vertu duquel, le législateur fiscal a la latitude d’utiliser des
concepts juridiques, de les façonner à sa guise et leur donner un contenu différent
de celui que retiennent les autres branches du droit.
En raison des finalités propres qu’il poursuit, le droit fiscal pourrait adapter, modeler
et même rejeter des notions empruntées des disciplines voisines.
Ainsi peut il être amené à considérer comme normal aux égards de l’application de
l’impôt aux situations que le droit considère comme contraire à l’ordre public ou aux
bonnes mœurs ou même des situations réprimées par la loi pénale. Ex : les revenus
de la prostitution.
Aussi, l’autonomie du droit fiscal apparaîtrait comme une arme précieuse pour le
fisc dans sa poursuite des contribuables, lorsque ceux-ci essaient de réduire leurs
contributions en invoquant les principes de droit civil ou de droit commercial, le fisc
aurait la possibilité d’écarter ces règles gênantes pour obliger le contribuable à
payer.
b) Réalisme du droit fiscal :
Ce principe a pour but essentiellement de permettre de lutter contre l’évasion
fiscale fondée sur des artifices juridiques, donc à faire triompher l’esprit de la loi sur
la lettre.
Autrement dit, le droit fiscal doit saisir la matière imposable là ou elle se trouve et
dans la forme où elle apparaît .Il vise des états de fait et non des situations de droit.
L’administration établit l’impôt en fonction de la situation réelle et non d’apparences
juridiques trompeuses créées par les contribuables.
Ex : La répression de l’abus de droit ( mensonge juridique, on présente au fisc un
acte apparent qui est mensonger, alors que l’acte réel demeure secret).
Section V : Les sources du droit fiscal
Le droit se crée et repose sur des textes d’origines variées. Pour des raisons de
légitimité et de consentement à l’impôt, la loi a été longtemps le moyen privilégié
de création du droit fiscal, renforçant ainsi la suprématie de la loi sur les sources
réglementaires.
Mais cette suprématie du pouvoir législatif a paradoxalement conduit au
développement du pouvoir réglementaire.
Le pouvoir judiciaire joue également son rôle dans l’interprétation des textes.
Parallèlement, le droit communautaire intervient maintenant dans le champ fiscal et
impose ses directives aux Etats membres.
Paragraphe I : La loi :
La loi constitue la source principale du droit fiscal. Cette suprématie est confirmée
par la constitution qui stipule que « la loi fixe les règles concernant l’assiette, le
taux et les modalités de recouvrement des impositions de toute nature ».
Ainsi pour les impôts déjà existants, la perception ne peut être opérée qu’après
l’autorisation de l’assemblée nationale à travers la loi des finances.
Paragraphe II : Les règlements :
Les lois sont complétées, en vue de leur mise en application, par les décrets et les
arrêtés ministériels, de niveau hiérarchiquement inférieur aux lois. Ce pouvoir
réglementaire dans l’exécution des lois fiscales est autonome. Il se traduit par une
prolifération des textes qui remet en cause, dans les faits, la hiérarchie des normes.
Les instructions et circulaires ministérielles viennent compléter l’ensemble et
constituent la doctrine administrative. Cette doctrine résultant de l’interprétation
des textes est opposable à l’administration par les administrés eux-mêmes, qui
peuvent en contester la validité auprès des tribunaux.
Paragraphe III : La jurisprudence :
Il s’agit des jugements rendus en matière fiscale par les juridictions contentieuses et
qui concernent le plus souvent la contestation par un contribuable d’une
interprétation de la loi par la doctrine administration (instruction, circulaire, etc.).
Le juge est ainsi conduit à préciser l’interprétation de la loi, non seulement dans le
litige et à l’égard du contribuable concerné par l’instance, mais aussi pour préciser
des notions que la loi n’a pas défini avec assez de précisions ( par exemple la notion
de rémunération excessive pour les dirigeants de sociétés).
En pratique, les tribunaux administratifs interviennent en matière d’impôts directs
et de TVA , alors que la compétence des tribunaux de l’ordre judiciaire concerne les
autres contributions indirectes, ainsi que les droits d’enregistrement.
Paragraphe IV : Les sources conventionnelles
Il s’agit donc ici surtout des conventions internationales et traités.
On peut distinguer principalement :

a) Les conventions internationales dites de « non double imposition »


Ces conventions sont passées entre deux Etats dans le but de régler la situation
fiscale des personnes susceptibles d’être imposées, du fait de leur activité, de leur
domicile ou leurs revenus, dans chacun des deux Etats concernés.
Ces conventions conduisent le plus souvent à l’imposition dans un Etat et à
l’exonération dans l’autre ou bien à l’imposition dans l’Etat de la résidence
principale ou de l’activité professionnelle, déduction faite de l’imposition subie dans
l’autre Etat au titre des activités qui y sont exercées.
Les traités et les conventions sont d’une force supérieure aux lois internes des pays
signataires.
b) Les conventions internationales destinées à lutter contre la fraude
fiscale au plan international, que l’on peut assimiler aux conventions
précédentes du point de vue de leur prééminence par rapport aux lois
internes.
c) Les dispositions communautaires
Dans le contexte malien, ces dispositions résultent du traité de l’UEMOA.
Ces dispositions ont d’importantes répercussions sur le plan du droit fiscal
interne.
La commission de l’UEMOA arrête des directives destinées à permettre
l’harmonisation des législations fiscales nationales.
Les dispositions communautaires s’imposent en principe aux Etats membres.
Toutefois, ces directives ne constituent pas un ordre législatif supérieur aux lois
internes.Les Etats concernés sont tenus d’appliquer les directives de l’union,
dans la mesure où ils sont dans l’obligation d’intégrer ces dispositions dans leur
législation.
Il faut noter que c’est la loi nationale conforme à la directive qui s’applique et non
la directive elle-même.

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