Cours études économiques_chap1
Cours études économiques_chap1
Cours études économiques_chap1
Les économistes étudient la rareté, c’est-à-dire qu’ils examinent comment les sociétés font des
choix afin d’utiliser au mieux des ressources limitées. Cela les conduit à s’intéresser à quatre
questions économiques fondamentales :
• Quels biens et service produire ?
• Comment les produire ?
• Pour qui les produire ?
• Comment prend-on les décisions ?
En répondant à ces questions, l’analyse économique s’efforce d’expliquer la manière selon laquelle
la société doit décider afin de rendre compatibles les désirs quasi illimités de demander des biens
et service et la capacité d’offre limitée par la rareté des ressources productives.
L’analyse économique est la partie de l’économie qui étudie les relations fonctionnelles, les
relations causales des phénomènes. L’analyse économique peut être menée à plusieurs niveaux et
selon plusieurs méthodes.
Les différents niveaux de l’analyse économique sont :
- L’analyse microéconomique concerne les comportements individuels, les décisions des
unités économiques fondamentales ;
- L’analyse méso-économique porte sur l’activité d’un secteur ou d’une branche ;
- L’analyse macroéconomique concerne les ensembles statistiques.
Les différentes méthodes de l’analyse économique sont :
- L’analyse est statique lorsque les relations sont étudiées à l’intérieur d’une période,
finalement hors du temps ;
- L’analyse est dynamique lorsqu’elle prend en compte le temps. Elle se rapporte à plusieurs
périodes continues.
I. Fondamentaux Économiques
Comprendre les fondamentaux économiques permettra non seulement d’analyser les
dynamiques de marché, mais aussi de saisir les implications des politiques économiques et des
décisions des agents économiques.
1. Concepts clés
a. Offre et Demande
• Demande : désigne la quantité d’un bien ou d’un service que les consommateurs
sont prêts à acheter à un prix donné. La loi de la demande stipule qu’à mesure que
le prix d’un bien diminue, la quantité demandée augmente, et vice versa.
• Offre : représente la quantité d’un bien ou d’un service que les producteurs sont
disposés à vendre à un prix donné. La loi de l’offre indique qu'à mesure que le prix
augmente, la quantité offerte augmente également.
• Équilibre du Marché : l’interaction entre l’offre et la demande détermine le prix
d’équilibre et la quantité d’équilibre sur le marché. À ce point, la quantité demandée
est égale à la quantité offerte.
b. Élasticité
a. Marché Concurrentiel
b. Monopole
c. Oligopole
d. Marché Monopolistique
Prix Facteurs Influençant le Prix: Facteurs Influençant le Facteurs Influençant les Facteurs Influençant les Salaires:
Taux d'Intérêt: Prix des Actifs:
• Coût de Production : • Politique • Performance des • Offre et Demande de
Comprend les matières Monétaire : Les Entreprises : Les Travail : Un marché du
premières, le travail et les frais banques centrales bénéfices et la travail tendu (forte demande
généraux. ajustent les taux croissance prévus pour les travailleurs) peut
• Concurrence : La présence de d'intérêt pour influencent le prix faire monter les salaires.
nombreux fournisseurs peut contrôler l'inflation des actions. • Compétences et
faire baisser les prix. et stabiliser • Conditions Qualifications : Les
• Préférences des l'économie. Économiques : Un emplois nécessitant des
Consommateurs : Les • Offre et Demande environnement compétences spécifiques ou
changements dans les goûts et de Monnaie : Une économique stable de l'expérience peuvent
les préférences peuvent demande accrue de tend à accroître la offrir des salaires plus
influencer la demande et, par liquidités peut faire confiance des élevés.
conséquent, les prix. monter les taux investisseurs, ce qui • Conditions Économiques
d'intérêt. peut faire monter Générales : En période de
• Risque de Crédit : les prix. croissance économique, les
Les emprunteurs • Taux d'Intérêt : salaires ont tendance à
jugés plus risqués Des taux d'intérêt augmenter, tandis qu'en
peuvent se voir plus élevés peuvent période de récession, ils
imposer des taux rendre d'autres peuvent stagner ou
d'intérêt plus élevés. investissements diminuer.
plus attractifs, ce
qui peut faire
baisser les prix des
actions.
3. Théories Économiques
3.1 Théories économiques classiques et néoclassiques
Les théories économiques classiques ont jeté les bases de l'économie
moderne et continuent d’influencer les réflexions économiques
contemporaines, mais elles ont évolué avec l’émergence de la pensée
néoclassique à la fin du XIXe siècle.
a. Économie classique
• Main invisible : introduit par Adam Smith, il décrit comment les
actions individuelles peuvent conduire à des résultats bénéfiques
pour la société dans son ensemble.
• Théorie de la Valeur-Travail : Proposée par des économistes comme
David Ricardo, elle stipule que la valeur d’un bien est déterminée par la
quantité de travail nécessaire pour le produire.
b. Économie néoclassique
• Principes Fondateurs
général, qui montre comment tous les marchés d'une économie sont
interconnectés et comment les prix s'ajustent pour atteindre un équilibre
global.
• Demande et Offre
comme mesure de la valeur, les néoclassiques ont mis l'accent sur l'utilité
et les préférences des consommateurs.
ü Rôle du Gouvernement : Les classiques prônaient généralement un faible
Les théories économiques contemporaines s’appuient sur les bases posées par
les économistes classiques et néoclassiques, tout en intégrant des perspectives
modernes qui prennent en compte des facteurs psychologiques, institutionnels
et environnementaux.
a. Keynésianisme
• Principes Fondamentaux
b. Théorie institutionnelle
• Principes Fondamentaux
P O
P
*
D
Q
Q*
Fig1 : Modèle d’offre et de demande
Le modèle peut être utilisé pour montrer comment un changement dans l'une des variables
exogènes affecte les deux variables endogènes. Par exemple, si le revenu global augmente, la
demande de pain augmente. Le modèle montre que le prix et la quantité d'équilibre de pain
augmentent. De même, si le prix des matières premières augmente, l'offre de pain diminue. Le
modèle montre que dans ce cas, le prix d'équilibre du pain augmente et la quantité d'équilibre
du pain diminue. Ainsi, le modèle montre comment les changements dans le revenu global ou
dans le prix des matières premières affectent le prix et la quantité sur le marché du pain.
L’économiste étudie de nombreuses facettes de l'économie. Par exemple, ils examinent le rôle
de l'épargne dans la croissance économique, l'impact des syndicats sur le chômage, l'effet de
l'inflation sur les taux d'intérêt et l'influence de la politique commerciale sur la balance
commerciale et les taux de change. Bien que les économistes utilisent des modèles pour traiter
toutes ces questions, aucun modèle ne peut répondre à toutes les questions. Tout comme les
charpentiers utilisent différents outils pour différentes tâches, les économistes utilisent
différents modèles pour expliquer différents phénomènes économiques.
Ainsi, La démarche de la macroéconomie peut être résumée en quatre étapes :
a. La recherche des principales variables déterminants les agrégats
macroéconomiques.
b. L’étude des relations entre les variables.
c. L’analyse des causes et des origines des principaux déséquilibres
macroéconomiques : Le chômage, l’inflation.
d. L’apport des solutions à ces problèmes par la mise en œuvre des politiques
économiques efficaces.
3. Raisonnement critique : Les économistes examinent les hypothèses sous-jacentes des
théories et des modèles, remettant en question les idées reçues et cherchant des preuves
empiriques.
4. Coût d'opportunité : Ils prennent en compte les coûts d’opportunité dans leurs
analyses, c’est-à-dire ce à quoi on renonce pour choisir une option plutôt qu'une autre.
5. Interdisciplinarité : Ils intègrent souvent des concepts issus d'autres disciplines,
comme la psychologie, la sociologie ou la science politique, pour enrichir leur
compréhension des phénomènes économiques.
6. Approche historique : Les économistes examinent les événements passés pour mieux
comprendre les cycles économiques et les crises, cherchant des leçons pour l'avenir.
III. Les grandes questions macroéconomiques
La macroéconomie traite essentiellement de quatre (4) questions fondamentales ainsi que de
leur interdépendance. Il s’agit de :
1. La Croissance Économique et le Développement Durable
Comment encourager une croissance économique qui soit à la fois durable et équitable ?
Quelles politiques et stratégies peuvent être mises en œuvre pour favoriser le développement
durable tout en réduisant les inégalités sociales et économiques ?
2. La Stabilité des Prix
Comment assurer la stabilité des prix dans une économie tout en intégrant les coûts
environnementaux ? Quelles mesures doivent être prises pour maîtriser l'inflation et éviter la
déflation, tout en soutenant une croissance respectueuse de l'environnement ?
3. Le Plein Emploi et la Question du Chômage
Quelles sont les causes structurelles et conjoncturelles du chômage, et comment les politiques
de l'emploi peuvent-elles intégrer des objectifs de durabilité ? Quelles initiatives peuvent être
mises en place pour promouvoir des emplois verts tout en atteignant le plein emploi ?
4. Les Équilibres Externes et la Durabilité
Comment gérer les déséquilibres dans la balance des paiements en tenant compte des impacts
environnementaux des échanges internationaux ? Quelles stratégies doivent être adoptées pour
garantir la stabilité économique tout en respectant les engagements de durabilité et d'équité
sociale ?
Ces questions fondamentales, intégrant le développement durable, constituent les piliers de
l'analyse macroéconomique moderne. Elles sont essentielles pour comprendre les défis
complexes auxquels font face les économies contemporaines et orientent à la fois la recherche
académique et les décisions politiques.
Dans ce cours, notre étude portera sur l’inflation, la production potentielle, la politique
budgétaire et monétaire. Nous aborderons également les indicateurs de solidité et de risque du
secteur financier, la dette publique et l’analyse des perspectives économiques.
Chapitre 1 : Inflation
La récente poussée de l'inflation a ravivé les interrogations sur ses causes, sur les raisons pour
lesquelles elle est jugée si coûteuse par les ménages, les investisseurs et les décideurs
politiques, ainsi que sur ses implications pour la capacité de financement des gouvernements
et des entreprises, et pour la protection des portefeuilles de retraite des ménages.
Depuis les années 1970, nous avons assisté à une augmentation et à une persistance de
l'inflation, un phénomène qui a des effets à la fois négatifs et positifs sur l’activité économique.
L’inflation a des effets complexes sur l’activité économique. Bien qu’elle puisse avoir des
conséquences négatives, notamment sur le pouvoir d’achat et l’incertitude économique, elle
peut également stimuler les investissements et réduire le fardeau de la dette. La clé réside dans
la gestion de l’inflation pour en maximiser les bénéfices tout en minimisant ses impacts
indésirables. Une inflation modérée est souvent considérée comme un signe de santé
économique, mais son contrôle est essentiel pour éviter des dérives potentiellement
dommageables.
L’inflation peut réduire le pouvoir d’achat des ménages et accroître le coût de la dette. En
Guinée, l’évolution de l’inflation au cours des deux dernières décennies illustre bien cette
problématique. En 2000, l’inflation était relativement modérée, oscillant autour de 3,5 %.
Cependant, au fil des ans, des facteurs économiques variés, y compris des tensions politiques
et des crises économiques, ont conduit à une augmentation progressive des prix.
À partir de 2010, l’inflation a commencé à s’accélérer, atteignant 8,5 % en 2015. Cette tendance
s’est intensifiée dans les années suivantes, notamment en raison de la hausse des prix mondiaux
des matières premières et des impacts de la pandémie de COVID-19. En 2022, l’inflation a
atteint 15,8 %, selon les données de la Banque centrale, et les prévisions pour 2023 indiquent
une poursuite de cette tendance, avec des estimations autour de 12 %.
Ces chiffres soulignent à quel point les guinéens deviennent de plus en plus conscients des
pressions inflationnistes qui s’exercent sur les prix, un phénomène qui n'est pas isolé mais qui
s'inscrit dans un contexte mondial. La hausse des prix des denrées alimentaires, de l’énergie et
d’autres biens essentiels a exacerbé les défis économiques auxquels font face les ménages.
Ainsi, l’évolution de l’inflation en Guinée, qui est passée de niveaux modérés à des taux
significativement plus élevés, reflète non seulement les conditions internes, mais également les
dynamiques économiques globales.
Il a en effet été observé une vive accélération de l’inflation dans les économies avancées,
émergentes et moins avancées ces derniers mois. Par exemple, selon les données de 2023,
l’inflation a atteint 8,1 % dans la zone euro, tandis qu’aux États-Unis, le taux a été estimé à 6,5
%. Dans les économies émergentes, des pays comme le Brésil ont enregistré un taux d’inflation
d’environ 6,3 %, alors que l’Inde a vu son inflation grimper à 5,7 %. Dans les pays moins
avancés, la situation est encore plus préoccupante, des pays comme le Soudan ont vu des taux
d’inflation dépasser 100 %.
Cette hausse généralisée des prix découle principalement de l'augmentation des coûts
mondiaux du pétrole, du gaz naturel, de nombreux minéraux et des aliments, exacerbée par
l'éclatement de la guerre en Ukraine. Ce contexte international a des répercussions
considérables sur le pouvoir d'achat des ménages et sur la stabilité économique des nations,
qu'elles soient avancées, émergentes ou moins avancées. Ce chapitre aborde les mesures de
l’inflation ainsi que ses causes et conséquences.
Section 1 : définition et mesures de l’inflation
L’inflation est définie comme une augmentation du prix moyen des biens et des services en
termes monétaires. Selon Romer (2012), elle représente une hausse tendancielle du coût de la
vie. Le taux d’inflation est la variation en pourcentage du niveau général des prix, et il varie
substantiellement dans le temps et d’un pays à l’autre. Par exemple en Guinée, au cours des 17
dernières années, le taux d’inflation des biens de consommation a oscillé entre 4,7% et 34, 7%.
Aux États unis, le taux d’inflation est passé de 9,1% en Juin 2022 à 3,7% en Août 2023. Cette
inflation aux États unis peut être qualifiée de modérée (entre 2 % et 5 % par an). Contrairement
à l’hyperinflation et l’inflation galopante (au-dessus de 10 % par an), l’inflation modérée a des
effets positifs sur l’économie d’un pays. Les entreprises peuvent anticiper les hausses de prix,
prendre facilement des décisions d’investissement et être rassurée sur leur niveau de rentabilité.
Quant aux ménages, ils sont incités à placer leur liquidité excédentaire, finançant de nouveaux
projets. Le niveau élevé du taux d’intérêt résultant, inciteront les ménages et les entreprises à
emprunter.
Philip Cagan (1956) a défini un épisode d’hyperinflation comme une période durant laquelle
le taux d’inflation dépasse 50 % en rythme mensuel. Les prix augmentent si rapidement que la
monnaie perd toute valeur. Les gens peuvent être amenés à utiliser des devises étrangères ou
des biens tangibles comme moyen d'échange. Les ménages voient leur pouvoir d'achat
s'effondrer, et les économies s'effondrent, menant à des pénuries de biens essentiels.
L’Allemagne a connu une hyperinflation extrême en 1923, elle a été estimée à plus de 1 000
000 %. En novembre 2008, le taux d'inflation mensuel du Zimbabwe a été estimé à environ
79,6 milliards %.
L’inflation est étroitement liée à la politique monétaire, car celle-ci joue un rôle crucial dans la
régulation des niveaux de prix dans une économie. L’objectif principal des banques centrales
est de maintenir l’inflation à un niveau bas, stable et prévisible à moyen terme. Pour ce faire,
elles utilisent divers outils, tels que les taux d’intérêt et les opérations sur le marché ouvert,
pour influencer la masse monétaire et les conditions de crédit. En période de forte inflation, par
exemple, les banques centrales peuvent augmenter les taux d’intérêt pour freiner la demande
et stabiliser les prix. À l’inverse, en période de faible inflation ou de déflation, elles peuvent
réduire les taux d’intérêt pour stimuler l’activité économique.
Comprendre les facteurs sous-jacents à l’inflation, tels que les chocs d’offre ou la demande
agrégée, est essentiel pour anticiper son évolution et adapter les politiques économiques en
conséquence. En visant une cible d’inflation explicite, les autorités monétaires peuvent non
seulement stabiliser les prix, mais aussi influencer la production réelle et l'emploi, favorisant
ainsi une croissance économique durable. Ce lien dynamique entre inflation et politique
monétaire est fondamental pour le maintien de la stabilité économique.
1. Inflation globale
La hausse des prix à la consommation est mesurée par « l’indice des prix à la consommation
harmonisé » (IPCH). Le terme « harmonisé » signifie que la méthodologie adoptée permet de
comparer les pays. En Guinée, il s’agit de l’Indice national harmonisé des prix à la
consommation. L’indice des prix à la consommation (IPC) indicateur économique clé qui
mesure la variation des prix d’un panier fixe de biens et services consommés par les ménages.
Il est utilisé pour évaluer l’inflation et le coût de la vie dans une économie.
1.1 Caractéristiques de l’IPC
a. Composition du Panier
L’IPC est basé sur un panier de biens et services représentatif des habitudes de consommation
d’une population. Ce panier peut inclure des catégories telles que : l’alimentation, le logement,
les meubles, les vêtements, les transports, les loisirs et services (santé, éducation, etc.).
b. Méthodologie de calcul de l’IPCH
i) Relevés les prix
Chaque mois, des millions de prix sont relevés dans des points de vente physiques et en ligne,
de scanneurs de caisse et d’enquêtes. Ces prix sont recueillis dans toute la zone économique
d’un pays et couvrent plusieurs catégories de produits. Par exemple en Guinée, le panier
considéré, comprend 615 variétés suivies dans 5 619 points de vente au niveau national et 14
522 relevés sont effectués chaque mois. Le nombre exact de biens et services pris en compte
dans l’échantillon varie d’un pays à l’autre. Pour chaque produit, plusieurs prix sont relevés
dans différents points de vente et dans différentes régions.
ii) Pondérations des groupes de produits
Les biens et services dans le panier sont pondérés en fonction de leur importance dans le budget
des ménages. Ces pondérations sont mises à jour régulièrement pour refléter les changements
dans les habitudes de consommation. Elles sont établies à partir des résultats d’enquêtes
effectuées auprès des ménages en vue de connaître la répartition de leurs dépenses de
consommation. Les pondérations sont des moyennes nationales reflétant les dépenses de toutes
les catégories de consommateurs (riches et pauvres, jeunes et personnes âgées, etc.).
c. Calcul de l’IPC
L’IPC est calculé en comparant le coût du panier à un moment donné par rapport à un moment
de référence (appelé année de base).
#$û& () *+,-./ à 12+,,é. +4&).11. ∑7 8
𝐼𝑃𝐶 = #$û& () *+,-./ à 1! +,,é. (./é5é/.,4. 𝑥 100 = ∑ 7" 8# (1)
# #
d. Mesure de l’Inflation
𝐼𝑃𝐶;<9=>? − 𝐼𝑃𝐶@Aé<é!>B9
𝑇𝑎𝑢𝑥 𝑑 2 𝑖𝑛𝑓𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 = 𝑥 100
𝐼𝑃𝐶@Aé<é!>B9
1. 2 Importance de l’IPC
• Mesure de l’Inflation : L’IPC est l’un des principaux indicateurs utilisés pour mesurer
l’inflation et est souvent surveillé par les banques centrales pour orienter leur politique
monétaire.
• Ajustements Salariaux et Allocations : De nombreux contrats de travail et
programmes gouvernementaux utilisent l’IPC pour ajuster les salaires, les pensions et
d’autres prestations afin de compenser la perte de pouvoir d’achat due à l’inflation.
• Analyse Économique : Les économistes utilisent l’IPC pour analyser les tendances
économiques, évaluer le niveau de vie et prévoir les comportements futurs des
consommateurs.
• Panier Fixe : L’IPC est basé sur un panier fixe, ce qui peut ne pas refléter les
changements rapides dans les préférences des consommateurs ou l’apparition de
nouveaux produits.
• Exclusion de certains coûts : Certains coûts, comme ceux liés à l’immobilier (dans
certains pays), peuvent ne pas être intégrés dans l’IPC, ce qui peut donner une image
incomplète du coût de la vie.
• Effets de substitution : L’IPC ne prend pas toujours en compte le fait que les
consommateurs peuvent substituer des biens moins chers à des biens plus coûteux en
réponse à la variation des prix.
2. Inflation fondamentale
Dans de nombreux pays, la banque centrale cible l’inflation. Cette cible est l’inflation mesurée
par l’IPC global et calculée à partir d’un panier de biens et services représentatifs des habitudes
de consommation de la population. Cependant, les prix de certaines composantes du panier de
l’IPC, comme l’essence ou les aliments, affichent parfois une très forte volatilité qui n’a pas de
lien avec des pressions inflationnistes accrues. Voilà pourquoi les autorités monétaires
préfèrent suivre l’évolution de ce qu’on appelle l’inflation « fondamentale » pour évaluer les
variations durables des prix. L’inflation fondamentale est une mesure de l’inflation qui se
concentre sur la tendance sous-jacente des prix en excluant les éléments les plus volatils, tels
que les prix des aliments et de l'énergie. Contrairement à l’Indice des Prix à la consommation
(IPC) global, qui peut être influencé par des fluctuations temporaires et des chocs d’offre,
l’inflation fondamentale vise à fournir une image plus stable et prévisible de l'évolution des
prix.
Bien que les opinions diffèrent parmi les banquiers centraux quant à l’utilité de ces mesures,
nombreuses sont les autorités monétaires qui les trouvent utiles, et ce, pour deux raisons
importantes. Premièrement, en mettant l’accent sur les composantes plus stables de l’IPC, les
décideurs peuvent se faire une idée plus précise de l’inflation tendancielle. Cet aspect est
important, parce que la transmission de la politique monétaire se caractérise par des délais
longs et variables. Il peut s’écouler jusqu’à deux ans avant que les effets d’une modification de
cette politique ne se fassent pleinement sentir sur l’inflation. La politique monétaire doit donc
être prospective et axée sur un horizon d’un à deux ans. Toute tentative pour contrôler des
mouvements à court terme de l’inflation se révélera sans doute contre-productive et contribuera
simplement à déstabiliser l’inflation et l’activité économique réelle. Une mesure de l’inflation
fondamentale peut donc constituer un bon guide pour la conduite de la politique monétaire, car
elle voit au-delà de ces variations à court terme des prix.
La deuxième raison pour laquelle les mesures de l’inflation fondamentale peuvent s’avérer
utiles est qu’elles peuvent aider à ancrer les attentes d’inflation des entreprises et des ménages.
• Mesures de l’inflation fondamentale
1. Méthode d’Exclusion :
o Cette méthode consiste à exclure les biens et services dont les prix affichent une
variabilité élevée, comme les aliments et l’énergie. Cela permet de se concentrer
sur les composants plus stables de l’IPC.
2. Méthode de Repondération :
o Au lieu d’exclure des catégories, cette méthode attribue à chaque composante
un poids qui est inversement proportionnel à sa variabilité. Les éléments plus
volatils obtiennent un poids plus faible dans le calcul de l’indice. Cela permet
de conserver tous les biens dans le calcul tout en atténuant l’impact des
fluctuations de prix extrêmes.
3. Utilisation de Modèles Économétriques :
o Certaines approches plus avancées utilisent des modèles économétriques pour
estimer l’inflation fondamentale en tenant compte de divers facteurs
économiques, tels que la demande, l’offre, et les anticipations d’inflation.
𝑝 = 𝑚 − 𝑦 (5)
𝑷𝒕 − 𝑷𝒕H𝟏
𝑻𝒂𝒖𝒙 𝒅2 𝒊𝒏𝒇𝒍𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 = 𝒙 𝟏𝟎𝟎
𝑷𝒕H𝟏
𝑃9 ∶ Niveau des prix à la période t, 𝑃9HJ : Niveau des prix à la période précédente
L’équation (5) montre qu’en contrôlant l’offre de monnaie, la banque centrale contrôle le taux
d’inflation. Si la banque centrale préserve la stabilité de l’offre de monnaie, le niveau des prix
sera également stable. Si la banque centrale accroît l’offre de monnaie, le niveau des prix
augmentera aussi. Donc, le contrôle des prix dépend du contrôle de l’offre de monnaie.
Comment une banque centrale contrôle la quantité de monnaie ?
La quantité de monnaie ou offre de monnaie regroupe l’ensemble des pièces de monnaie et les
billets de banque détenus par le public et les dépôts à vue. Ceci dénote que l’offre de monnaie
est déterminée non seulement par la politique monétaire de la banque centrale, mais également
par le comportement des ménages et des banques commerciales. L’offre de monnaie (𝑀) est
la somme des pièces et billets en circulation (𝐶) et les dépôts à vue (𝐷).
𝑀 = 𝐶 + 𝐷 (6)
La base monétaire (𝐵) est la somme des pièces et billets en circulation (𝐶) et des réserves
bancaires (𝑅) : 𝐵 = 𝐶 + 𝑅 (7). En divisant l’équation 6 par l’équation 7, nous obtenons :
𝑀 𝐶+𝐷 𝑀 𝐶[ + 1
= ≫ = 𝐷 (8)
𝐵 𝐶+𝑅 𝐵 𝐶[ + 𝑅[
𝐷 𝐷
𝑐 = 𝐶[𝐷 est le coefficient des encaisses (part des dépôts à vue que les gens souhaitent détenir
en espèces) ; 𝑟 = 𝑅[𝐷 est le coefficient de réserves (fraction des dépôts que les banques
conservent sous formes de réserves). En substituant ces deux termes et réarrangeant l’équation
<KJ <KJ
8, nous obtenons : 𝑀 = <KA 𝐵 (9). En posant 𝑚 = <KA , l’équation 9 devient 𝑀 = 𝑚𝐵 (10). 𝑚
L’équation 9 montre que toute variation des trois variables exogènes, 𝐵, 𝑐, et 𝑟 modifie l’offre
de monnaie.
ü Toute hausse de la base monétaire accroît l’offre de monnaie.
ü Une baisse du coefficient de réserves augmente la capacité de prêt des banques, ce qui
accroît le multiplicateur monétaire et l’offre de monnaie.
ü Toute baisse du coefficient d’encaisses induit une diminution de la quantité de monnaie
que les gens souhaitent détenir et un accroissement de la part de la base monétaire
détenue en réserves par les banques. Ce qui accroît le multiplicateur monétaire et l’offre
de monnaie.
NB : il y a également le lien entre inflation et taux d’intérêt, représenté par l’équation de
Fisher : 𝑖 = 𝑟 + 𝜋. Avec 𝑖, taux d’intérêt nominal (taux que les banques paient), 𝑟 taux d’intérêt
réel (accroissement du pouvoir d’achat induit par la possession d’un compte bancaire) et 𝜋,
taux d’inflation.
Pour les monétaristes, l’inflation ne peut relancer l’économie qu’à très court terme : quand les
agents économiques n’ont pas anticipé l’inflation et qu’ils n’ajustent pas tout de suite leurs
demandes et offres (phénomène d’illusion monétaire). Pour eux, il faut donc contenir
l’expansion monétaire à un taux constant et modéré qui devrait être le même que celui de la
croissance de la production réelle dans le long terme.
2.1.2 Inflation par la demande
Les phénomènes inflationnistes peuvent s’expliqués par un excès durable de la demande réelle
par rapport à l’offre réelle. Cette analyse d’excès de demande émane de Keynes.
L’augmentation de la demande peut provenir de l’accroissement des dépenses publiques ou de
l’entrée de revenus supplémentaires sur le territoire (excédent de balance commerciale, entrée
de capitaux). Elle peut également être due à l’accroissement des dépenses de consommation
des ménages, du fait de l’apparition de nouveaux produits, d’une modification du système de
prix relatifs, d’un enrichissement de certaines catégories sociales leur permettant d’avoir accès
à de nouveaux biens, d’un changement dans les anticipations (prix, revenus, rémunération de
l’épargne).
La hausse des prix ne survient que dans la mesure où l’appareil de production ne peut répondre
à cette augmentation de la demande et que l’ajustement offre/demande ne peut donc se faire
par les quantités. Dans ce cas, c’est la hausse des prix et non les quantités qui ajuste offre et
demande. La hausse des prix provient d’une saturation des capacités productives (hommes,
capital et matières premières), les stocks et les importations étant insuffisants.
2.1.3 Inflation par les coûts
L’inflation par les coûts peut venir d’une augmentation de la rémunération des facteurs de
production par rapport à la productivité, d’une hausse des prix des matières premières, etc.
L’augmentation de la rémunération des facteurs de production ou du coût des matières
premières conduit les entreprises à augmenter le prix des produits qu’ils vendent à d’autres
entreprises qui elles-mêmes élèveront leurs prix ; aux consommateurs qui revendiquent de
nouvelles hausses de rémunération.
L’augmentation excessive de la rémunération des facteurs peut provenir de la croissance des
salaires, des charges sociales, de la pression fiscale, de l’épuisement des matières premières,
du coût des importations (exemple type du choc pétrolier de 1973). Cela peut être illustrer par
la courbe de Phillips. A la fin des années 50, Phillips a établi une relation décroissante entre le
taux de variation des salaires nominaux et le taux de chômage en Grande-Bretagne sur la
période 1861- 1957.
Taux variation
salaires
nominaux
Taux de chômage
Après avoir testé la relation de Phillips sur l’économie américaine sur la période 1900-1958,
Samuelson et Solow choisissent de reformuler la relation de Phillips, en remplaçant la variation
du taux de salaire par l’augmentation annuelle des prix. Ainsi, la relation de Phillips devient
une relation décroissante entre le taux d’inflation et le taux de chômage.
πt = (μ +w) - aut
Avec πt : le taux d’inflation en période t ;
μ : le taux de marge des entreprises ;
w : Les autres facteurs affectant la formation des salaires (revendications salariales …) ;
ut : le taux de chômage de la période t ;
a : L’élasticité du taux d’inflation aux taux de chômage.
Cette relation montre qu’une baisse du taux de chômage induit un accroissement de la demande
relative de travail, ce qui induit une hausse des salaires ; cette hausse des salaires constitue une
hausse du coût de production des entreprises et se traduit par une hausse des prix des
entreprises.
La courbe indique la frontière des possibilités d’arbitrage entre inflation et chômage : il y a un
coût (en inflation) à payer pour garantir un taux de chômage faible. De même, il existe un coût
(en emploi) pour maintenir les prix à un niveau faiblement inflationniste. Cela représente le
dilemme inflation-chômage.
2.1.4 Phénomènes structurels et inflation
L’inflation peut surgir dans un secteur déterminé de l’économie nationale puis se propager dans
plusieurs secteurs. En effet, un accroissement de prix d’un bien dans un secteur déterminé va
affecter les coûts de productions des secteurs utilisant ce bien. Ces derniers connaîtront
également un processus inflationniste.
De même, les formes oligopolistiques voir monopolistiques des marchés peuvent engendrer
l’inflation. En effet les prix sont administrés et déterminés par les entrepreneurs en dehors de
toute considération tenant compte de l’offre ou de la demande.
2.2 Conséquences de l’inflation
Les conséquences de l’inflation sont considérables et ont un impact sur l’économie dans son
ensemble.
a. Baisse du pouvoir d’achat des ménages
La hausse des prix réduit le pouvoir d’achat des ménages. À long terme, l’inflation peut avoir
un effet cumulatif sur le pouvoir d’achat, ce qui rend alors difficile la planification financière.
b. Réduction de l’utilité de la monnaie dans le système économique
Les agents économiques vont être amenés à détenir des biens sous forme réelle (troupeaux,
bijoux...) plutôt que de la monnaie ; ce qui va nuire au mécanisme de la médiation financière
entre épargnant et investisseurs.
c. Dégradation de la monnaie nationale
Une forte inflation conduit inévitablement à la dégradation de la monnaie au plan international
et nuit à la balance de paiement.
d. Baisse des investissements
Si une inflation est non anticipée elle va procurer un gain aux endettés, mais avec le temps les
agents économiques vont prendre conscience de cette inflation et ils seront démotivés à
l’épargne. On assistera alors à un accroissement du taux d’intérêt qui engendrera une baisse de
l’investissement.
e. Injustice sociale
Les agents économiques ayant un revenu non indexé au coût de la vie (les agents qui reçoivent
des transferts sociaux de l’état : montants de retraite, les bourses...) seront lésés car leur pouvoir
d’achat va baisser suite à l’inflation.