communicationorganisation-3616
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40 | 2011
Âges et générations : la communication revisite ses
publics
De la communication commerciale à la
communication publique : de la segmentation à la
catégorisation
Entretien réalisé par Agnès Pecolo
Agnès Pecolo
Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/communicationorganisation/3616
DOI : 10.4000/communicationorganisation.3616
ISSN : 1775-3546
Éditeur
Presses universitaires de Bordeaux
Édition imprimée
Date de publication : 1 décembre 2011
Pagination : 179-184
ISBN : 978-2-86781-745-8
ISSN : 1168-5549
Référence électronique
Agnès Pecolo, « De la communication commerciale à la communication publique : de la segmentation
à la catégorisation », Communication et organisation [En ligne], 40 | 2011, mis en ligne le 01 décembre
2014, consulté le 30 avril 2019. URL : http://journals.openedition.org/
communicationorganisation/3616 ; DOI : 10.4000/communicationorganisation.3616
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d’expression. Dès lors les collectivités ont compris que les jeunes avaient
aussi une opinion et surtout qu’ils constituaient un relais intéressant.
• Le renforcement de la démocratie locale, qui a fait émerger des
conseils générationnels représentatifs.
• La professionnalisation de l’approche communicationnelle.
Pouvez-vous nous parler rapidement de ces conseils générationnels ?
Il s’agit de conseils qui permettent aux équipes municipales de disposer de
groupes générationnels « représentatifs ». L’objectif initial est souvent de
renforcer la démocratie locale en soumettant à leur opinion des propositions,
des projets. Ces conseils peuvent également être sollicités pour conduire
des travaux territoriaux (ex. : mémoire de la ville).
Ainsi nous voyons émerger des conseils municipaux des jeunes, le conseil
des seniors…
Politiquement et stratégiquement ces conseils constituent de réelles
opportunités ; ils peuvent instaurer des panels disponibles et mobilisés. Ils
fondent dès lors de vrais leviers d’évaluation générationnelle de l’action
publique.
Vous avez évoqué l’adaptation, non de la promesse, mais du message et
du ton, en fonction du profil du destinataire. Y a-t-il un ton spécifique
développé en fonction d’un profil « âge » ?
En effet, cela semble évident même s’il ne faut pas tomber dans les excès
d’adaptation. On ne peut stéréotyper le ton, d’autant moins qu’il dépend
aussi fortement du thème de communication. On peut cependant dégager
de grandes lignes, repères plus que consignes strictes :
• Enfants : 4 à 12 ans ludique
• Adolescents : 12 à 17 ans fun
• Jeunes : 17 à 25 ans moderne
• Adultes : 25 à 55 ans familial
• Seniors : 55 à 70 ans professionnel et technique
• Anciens : 70 ans et plus factuel
Nous voyons apparaître ici des découpages précis. Quelles sont les entrées
générationnelles les plus sollicitées aujourd’hui dans le champ public et
politique ?
Les plus sollicités sont pour moi :
• Les enfants, adolescents : facilement accessibles par le biais de
la vie scolaire et périscolaire et pour lesquels on favorise des ateliers
participatifs (théâtre, vidéo), une déclinaison des messages de manière
ludique (BD, jeu de l’oie, jeu de sept familles…), même si les adolescents
sont moins réceptifs.
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remise en cause), mais plutôt en diffusant des messages sur des espaces ou
supports qui leur correspondent. En cela les réseaux sociaux constituent
une opportunité extraordinaire pour les collectivités. Encore faut-il qu’elles
y trouvent une place non intrusive et attractive. Mais on trouvera également
l’usage d’Id code ou autre alternative technologique.
Participation car la jeunesse construira son opinion dans l’action. La
jeunesse pour sa majorité est très peu disposée à construire son opinion
à partir de la seule réception d’un message ; il faut rendre cette catégorie
générationnelle actrice de cette communication.
Pour exemple si vous souhaitez communiquer sur la rénovation urbaine d’un
quartier ; rien de plus efficace que d’organiser un travail sur la mémoire de
quartier en faisant appel notamment à la contribution artistique des jeunes
(photos, dessins...) ; ce type d’actions est un prétexte idéal pour diffuser le
message par contournement.
Les entrées « familles » sont-elles toujours celles les plus sollicitées lorsqu’il
s’agit de toucher les enfants ?
Clairement non, je dirais même le contraire. C’est-à-dire que de mon point
de vue l’entrée enfant est utilisée pour toucher les familles. L’enfant devient
aujourd’hui prescripteur (d’ailleurs autant économique que social).
Pour exemple la sensibilisation au développement durable des adultes
réfractaires passera par le biais des enfants ou ne passera pas. Pour améliorer
les résultats d’une collecte sélective sur un territoire rien de tel qu’une bonne
sensibilisation en milieu scolaire pour voir les chiffres progresser. Une fois
l’enfant concerné par un sujet il se fait fort de véhiculer le message auprès
de ses parents.
Dans ce contexte c’est l’entrée « cadre scolaire et périscolaire » qui est
sollicitée.
Vous avez mentionné des adolescents « moins réceptifs ». Sont-ils l’objet
de politiques de communication spécifiques ?
Ils sont souvent une des catégories oubliées de la communication des
collectivités. Si on sait où les trouver (au collège et au lycée), on ne sait pas
encore trop les concerner et les intéresser. Pour compenser on trouve de
plus en plus les conseils territoriaux (municipaux, généraux, régionaux) de
la jeunesse pour garder contact avec cette catégorie de population.
Les services “seniors” semblent être d’actualité dans les collectivités.
Comment la communication se positionne-t-elle face à l’émergence de cet
intérêt pour cette population ?
Par l’édition de supports spécifiques type journal des seniors et la mise en
place d’instances participatives spécifiques.
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