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PROGRAMME DE COURS D’SVT TLE A4

I- La cellule et quelques aspects de la biologie cellulaire.

1- Organisation de la cellule.
2- Biologie cellulaire.
3- Les divisions cellulaires (mitose et méiose).

II- Reproduction des êtres vivants.

1- Gamétogenèse et fécondation.
2- Reproduction chez les mammifères.

III- Génétique.

1- Introduction à la génétique.
2- Les lois de la transmission des caractères héréditaires.
3- L’hérédité humaine.

IV- Physiologie.

1- Organisation générale du système nerveux des mammifères.


2- Tissu nerveux et ses propriétés.
3- Rôle du système nerveux dans le comportement moteur d’un animal.
4- L’activité cardiaque.

ORGANISATION DE LA CELLULE

Les objectifs pédagogiques


A la fin de ce cours, l’élève doit être capable de :
1- Définir une cellule.
2- Comparer un microscope optique et un microscope électronique.
3- Identifier les organites cellulaires, réaliser le schéma de leur ultrastructure et dire
leurs rôles.
4- Comparer une cellule animale et ne cellule végétale vues aux microscopes optiques
et électroniques.
5- Localiser les acides nucléiques dans la cellule.
6- Comparer l’ADN et l’ARN.
7- Réaliser une corrélation fonctionnelle entre les organites cellulaires.

Introduction
Une cellule est une unité fondamentale constitutive des êtres vivants.

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La cytologie est la science qui étudie les cellules. Cette étude nécessite des techniques appropriées.
I- Méthodes d’étude de la cellule.
Pour étudier les cellules, on utilise trois méthodes :
- La microscopie optique ou photonique ;
- La microscopie électronique ;
- L’autoradiographie : elle consiste à traiter un tissu avec une substance marquée par un élément
radioactif et à suivre l’évolution de la radioactivité dans ce tissu en faisant des microphotographies.

Microscope optique Microscope électronique


Source d’énergie Photons de la lumière Electrons
Grossissements 4 à 1500X 1000 à 1 000 000 X
- Observation des cellules vivantes et Observation des détails des
Avantages entières. structures vivantes.
- utilisation des colorants.
- Observation faite sur des cellules
tuées par les électrons.
Inconvénients Observation limitée de la cellule. - apparition des structures
artificielles

II- Observation des cellules au microscope optique.


Cette observation s’effectue aussi bien sur les cellules animales que sur les cellules végétales.
A- Observation des cellules végétales.
1°) Les cellules épidermiques d’un bulbe d’oignon.
On détache des fragments d’épiderme d’un bulbe d’oignon sur la face interne d’une écaille. Chaque
fragment est monté entre lame et lamelle dans une solution après coloration ou non.
- Au faible grossissement dans une solution de Ringer et sans coloration, on observe au microscope, de
petites cellules polyédriques, plus longues que larges et accolées les unes aux autres. A l’intérieur de chaque
cellule, on trouve une zone réfringente : c’est le noyau.
- Au fort grossissement sans coloration et dans une solution de Ringer, chaque cellule est entourée par
une paroi pectocellulosique. Cette paroi délimite un cytoplasme. Le noyau est délimité par une membrane
nucléaire et contient un ou des nucléoles.
- Au fort grossissement après coloration au rouge neutre, on observe au centre de chaque cellule, de
grosses vacuoles colorées en rouge. Le cytoplasme périphérique contient de nombreuses granulations.
- Au fort grossissement après coloration à l’eau iodée, on observe dans le cytoplasme de chaque
cellule des mitochondries et des gouttelettes d’huile.
- Au fort grossissement et après séjour dans une solution hypertonique (solution de saccharose à 40%)
et dans une solution de rouge neutre, les vacuoles des cellules se rétrécissent ce qui provoque le
décollement de la membrane plasmique de la paroi.
NB : Le rouge neutre est un colorant spécifique à la vacuole. Il est appelé un colorant vital car il ne tue les
cellules qu’il colore. Par contre, un colorant qui tue les cellules est appelé un fixateur (cas de l’eau iodée).

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2°) les cellules d’une jeune feuille d’élodée.
On monte un fragment d’une jeune feuille d’élodée entre lame et lamelle dans une solution de rouge neutre.
Au microscope, on observe dans le cytoplasme des cellules, des corpuscules ovoïdes colorés en vert : ce sont
des chloroplastes. Ces derniers sont animés d’un mouvement de cyclose dans le cytoplasme.

3°) Les cellules de la pulpe de banane mure.


Un fragment de pulpe de banane mure est monté entre lame et lamelle dans une goutte d’eau iodée. Au
microscope, on observe dans les cellules de gros grains allongés colorés en bleu violet : ce sont des
amyloplastes contenant des grains d’amidon.
4°) Les cellules de la pulpe de tomate.
Un fragment de pulpe de tomate mure est monté entre lame et lamelle au microscope dans une goutte
d’eau. On observe dans le cytoplasme des cellules, de petites sphères incolores : ce sont des chromoplastes.
Chaque chromoplaste renferme des aiguilles rouges de lycopène.

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5°) Observation de chlamydomonas.
Chlamydomonas est une algue verte unicellulaire base des centrioles) et au règne végétal (à cause
qui vit dans les eaux douces où il nage grâce à ces de la paroi et du chloroplaste).
flagelles. Son observation au microscope montre :
une membrane plasmique délimitant un
cytoplasme dans
lequel on trouve des chloroplastes, un
cinétosome, les vacuoles digestives et pulsatiles,
des dictyosomes. Le noyau contient un ou des
nucléoles. La membrane plasmique porte des
flagelles qui permettent à l’algue de se déplacer
NB :Le chlamydomonas appartient à la fois au
règne animale (à cause de ses flagelles élaborés à

B : Observation des cellules animales.Un chlamydomonas


1°) les cellules de l’épithélium buccale.
On racle doucement la face interne de la joue avec de l’ongle propre. Le produit obtenu est monté entre
lame et lamelle dans une goutte d’eau au microscope.
-Sans coloration, on observe des éléments incolores, isolés ou groupés. Chaque élément est une cellule
renfermant une membrane plasmique, un cytoplasme et un noyau.
-Après coloration au bleu de méthylène, on distingue dans le noyau un ou des nucléoles et le cytoplasme
contient de nombreuses granulations

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Cellules de l’épithélium buccal sans coloration . Cellule de l’épithélium buccal
Colorée au bleu de méthylène
2°) Les cellules sanguines.
Pour observer les cellules du sang, on réalise un frottis sanguin.
a- Réalisation d’un frottis sanguin.
Pour réaliser un frottis sanguin, on dépose une goutte de sang sur une lame puis on l’étale à l’aide d’une
lamelle et enfin on la laisse sécher.
b- Observation du frottis sanguin d’un mammifère.

Après avoir traité le frottis sanguin par un mélange de fixateur et colorant (bleu de méthylène), son
observation au microscope montre :
- Des hématies ou globules rouges : ce sont des cellules biconcaves, anucléées et à cytoplasme
imprégné d’hémoglobine.
Les hématies assurent le transport des gaz respiratoires.
- Les leucocytes ou globules blancs : ce sont des cellules claires, peu nombreuses et comprenant :
 Les lymphocytes : ils ont un noyau arrondi et un cytoplasme réduit.
 Les monocytes : ils un noyau incurvé et un cytoplasme clair.
 Les polynucléaires : ils ont un noyau lobé et un cytoplasme granuleux. Il existe trois types de
polynucléaires : les polynucléaires neutrophiles, éosinophiles et basophiles.
Les leucocytes interviennent dans la défense de l’organisme contre la pénétration des microbes.
- Les plaquettes sanguines ou globulins : ce sont des cellules anucléées, très petites et souvent
rassemblées en amas.
Les globulins interviennent dans la coagulation du sang.
Remarque : L’observation du sang des batraciens montre les mêmes cellules sanguines que celle des
mammifères sauf que les hématies des batraciens sont nucléées.

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Les cellules sanguines.
3°) Observation d’une unicellulaire animale : La paramécie.
On dépose une goutte d’eau d’infusion de débris végétaux entre lame et lamelle qu’on monte au
microscope.
- Sans coloration, on observe des cellules ovoïdes qui se déplacent dans le milieu. Chaque cellule est
une paramécie. Au fort grossissement, chaque paramécie comporte une membrane plasmique qui présente
une dépression latérale appelée entonnoir buccal. Cette membrane délimite un cytoplasme renfermant deux
types de vacuoles : les vacuoles digestives et les vacuoles pulsatiles.
- Après coloration au rouge neutre, les vacuoles digestives se colorent en rouge et sont animés d’un
mouvement de cyclose.
Les vacuoles digestives assurent la digestion tandis que les vacuoles pulsatiles jouent un rôle
osmorégulateur.
- Après coloration à l’eau iodée, on observe des cils vibratiles au tour de la membrane plasmique et
des réserves de glycogène colorées en brun acajou dans le cytoplasme.
- Après coloration au vert de méthyle acétique, on observe deux noyaux colorés en vert : un plus petit
appelé micronucleus et l’autre plus gros appelé macronucléus.

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La paramécie

4°) Autres constituants cellulaires.


Des techniques particulières ont permis d’observer dans les cellules animales d’autres constituants tels que :
les mitochondries, le centrosome (spécifique aux cellules animales) et les dictyosomes.
C : Comparaison entre cellule animale et végétale vues au microscope optique.
Cette comparaison est contenue dans le tableau suivant :
Cellule animale Cellule végétale
Points communs Membrane plasmique, cytoplasme,
mitochondries,
Paroi Absente Présente

Vacuoles Petites et nombreuses Grosses et peu


Particularités

nombreuses
Plastes Absentes Présentes

Centrosome Présente Absente

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Comparaison entre une cellule animale et une cellule végétale toutes vues au microscope optique.

III- Observation des cellules au microscope électronique.


Le microscope électronique donne une structure détaillée des cellules et de ces constituants. Cette structure
détaillée obtenue est appelée une ultrastructure. L’image obtenue à l’aide d’un microscope électronique
s’appelle une électronographie.
En plus des constituants révélés par le microscope optique, s’ajoutent deux autres : les ribosomes et les
réticulums qui ne sont visibles qu’au microscope électronique.
A- Ultrastructure et rôle des constituants cellulaires.
1°) La membrane plasmique.
a- Ultrastructure.
La membrane plasmique apparait au microscope électronique constituée de trois couches : deux couches
sombres séparées par une couche claire. Il existe deux structures d’interprétation de la membrane
plasmique : la structure lamellaire et la structure en mosaïque fluide.

a1- La structure lamellaire.


Elle est proposée par Davson et Danielli. Selon ces auteurs, la membrane plasmique est de nature
lipoprotéique. Les lipides de la membrane plasmique sont des phospholipides dont chacun a deux pôles : un
pôle hydrophile (qui a de l’affinité pour l’eau) et un pôle hydrophobe (qui n’a pas de l’affinité pour l’eau). Ces
phospholipides sont disposés en deux couches. Les pôles hydrophiles forment avec les protéines les deux
couches sombres et les pôles hydrophobes forment la couche claire.
Cette structure n’est pas en accord avec le rôle de la membrane plasmique.
a2- Structure en mosaïque fluide.
Elle est l’œuvre de Singer et Nicolson. Selon ces auteurs, la membrane plasmique est constituée de
lipoprotéines dont les phospholipides sont disposés en deux couches. Dans ces deux couches, on trouve des
protéines qui peuvent se déformer, ce qui donne une fluidité à la membrane. Les protéines de la membrane
plasmique sont des glycoprotéines qui sont soit intégrées, soit situées à la périphérie de la double couche
lipidique.

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Ultrastructure et architecture moléculaire de la membrane plasmique d’après Davson et Danielli.

Ultrastructure et architecture moléculaire de la membrane plasmique d’après Singer et Nicolson.

b- Rôle de la membrane plasmique.


Le rôle essentiel de la membrane plasmique est le contrôle des échanges cellulaires. Elle intervient aussi dans
l’élaboration du sillon de division lors des divisions cellulaires chez les cellules animales. Elle participe aux
liaisons intercellulaires et à l’élaboration de réticulum endoplasmique.
2°) La paroi pecto-cellulosique.
a- Ultrastructure.
Elle est spécifique aux cellules végétales et est constituée de pectine et de cellulose d’où le nom pecto-
cellulosique. Cette paroi est percée de fins canaux nommés plasmodesmes par lesquels deux cellules voisines
sont en continuité.

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Ultrastructure de la paroi pecto-cellulosique.
b- Rôle.
La paroi protège les cellules végétales contre l’éclatement. Elle assure la liaison entre deux cellules voisines.
Elle intervient dans l’élaboration du phragmoplaste lors des divisions cellulairs.
3°) Le cytoplasme.
Il est formé d’une substance fondamentale appelée hyaloplasme dans lequel baignent les organites
cellulaires. Cytoplasme = hyaloplasme + organite cellulaires.
a- Les réticulums endoplasmiques.
a1 – Ultrastructure.
Ils sont formés de saccules anastomosés. Certains saccules peuvent être isolés. Il existe deux sortes de
réticulums endoplasmiques :
- Le réticulum endoplasmique granuleux ou réticulum endoplasmique rugueux ou ergastoplasme : Il
porte des ribosomes à la surface des saccules. Il est souvent en relation avec la membrane nucléaire.
- Le réticulum endoplasmique lisse ou réticulum endoplasmique agranulaire : il ne prote pas de
ribosomes à la surface des saccules.
a2- Rôle.
L’ergastoplasme est le siège de la synthèse des protéines et de leur transport.
Le réticulum endoplasmique lisse participe à la synthèse des stérols et du glycogène.
b- Les ribosomes.
b1- Ultrastructure.
Ce sont des granules denses constituées d’ARN ribosomial et de protéines. Un ribosome est formé de deux
sous-unités : une petite sous-unité et une grosse sous-unité.
b2- Rôle.
Les ribosomes assurent la protéosynthèse.
c- L’appareil de golgi.
c1 : Ultrastructure.
C’est l’ensemble des dictyosomes d’une cellule. Un dictyosome est un empilement de saccules lisses à bords
épais. Ces bords bourgeonnent des vésicules de sécrétions ou grains de zymogène.
c2 : Rôle.
L’appareil de golgi est le lieu de stockage, d’emballage et de transport des produits de synthèse.

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Dictyosome et ErgastoplameUltrastructure d’une mitochondrie.

d- Les mitochondries.
d1 : Ultrastructure.
Une mitochondrie est un organite sphérique entouré de deux membranes : une membrane externe et une
membrane interne. La membrane interne émet des crêtes qui sont plus ou moins perpendiculaires au grand
axe de l’organite. L’intérieur de la mitochondrie encore appelé matrice mitochondriale contient un fragment
d’ADN, des cristaux protéiques, des mitoribosomes et des granules interstitielles.
d2 : Rôle.
Les mitochondries sont le siège des oxydations cellulaires. Elles fournissent de l’énergie à la cellule sous
forme d’ATP.
e- Les plastes.
e1 : Ultrastructure. e2 : Rôle.
Ce sont des organites spécifiques aux cellules Les chloroplastes assurent la photosynthèse.
végétales. Parmi les plastes on note les f- Le centrosome.
chloroplastes.
Les chloroplastes sont des organites sphériques
entourés de deux membranes : une membrane
interne et une membrane externe. La membrane
interne délimite un stroma dans lequel on trouve
des lamelles ou thylacoïdes qui sont plus ou moins
parallèles au grand axe de l’organite. Entre deux
lamelles consécutives, on trouve un empilement de
saccules formant un granum. Le stroma renferme
également des ribosomes, l’ADN chloroplastique et
des grains d’amidon. Ultrastructure d’un chloroplaste

f1 : Ultrastructure.
Il est spécifique aux cellules animales et aux végétaux inférieurs. Il est constitué de deux centrioles disposés
perpendiculairement entre eux. Chaque centriole est un cylindre formé de neuf microtubules triples. Les cils
et les flagelles ont une structure comparable à celle des centrioles mais ils ont neuf microtubules doubles
auxquelles s’ajoutent deux microtubules centraux.
f2 : Rôle.
Les centrioles forment les asters au cours des divisions cellulaires. Ils sont également à l’origine des cils et des
flagelles qui assurent la locomotion des cellules.

g- Les vacuoles.
Ce sont des poches délimitées par une membrane simple et contenant de l’eau et des substances dissoutes.
Elles proviennent de la dilatation des réticulums lisses.
Rôle : Les vacuoles sont responsables de la turgescence et de la plasmolyse cellulaire.
h- Les lysosomes.

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Ce sont des vacuoles renfermant des enzymes et des substances à digérer.
Rôle : Les lysosomes assurent la digestion des substances ingérées par phagocytose, par pinocytose de même
que les organites usés.

4°) Le noyau.
a- Ultrastructure.
Le noyau est entouré par une membrane nucléaire qui est interrompue à des endroits par des pores
nucléaires. Cette membrane est formée de deux feuillets : le feuillet interne et le feuillet externe. Le feuillet
externe est souvent en relation avec l’ergastoplasme. Le feuillet interne délimite un nucléoplasme contenant
de la chromatine et du (ou des) nucléole(s).

b- Rôle du noyau.
Le noyau joue deux rôles : un rôle morphogénétique et un rôle trophique.
Le nucléole élabore les ARN.
b1 : Rôle trophique du noyau.
- Expérience de mérotomie et de transplantation.
On sectionne une amibe en deux portions : une portion nucléée et une portion anucléée. La portion nucléée
survie et est capable de régénérer la partie manquante. La portion anucléée dégénère.
Lorsqu’on introduit dans la portion anucléée le noyau d’une autre amibe, cette portion régénère aussi une
autre amibe.
- Interprétation : La régénération de la partie manquante est due à la synthèse des substances
indispensables à l’élaboration de la partie manquante grâce au noyau. Le noyau joue donc un rôle trophique.
b2 : Rôle morphogénétique du noyau.
- Expérience sur les acétabulaires.
Les acétabulaires sont des algues marines unicellulaires. Il existe deux types d’acétabulaires :
acétabulariaméditerranéa qui a un chapeau lisse et acétabulariacrénulataqui a un chapeau crénelé.
 On sectionne le pédicelle de chaque type d’acétabulaire. On obtient ainsi deux portions : une portion
nucléée (les pieds), et une portion anucléée. On constate que les portions nucléées régénèrent les chapeaux
correspondants. Les portions anucléées dégénèrent. Ceci confirme encore le rôle trophique du noyau.

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 On transfert le noyau d’un pied méditerranea dans un pied crénulata. De même, le noyau du pied
crénulata est transféré dans un pied méditerranea. On constate que le pied méditerranea contenant un
noyau crénulata élabore un chapeau crénulata. De même, le pied crénulata contenant un noyau
méditerranea élabore un chapeau méditerranea. L’information nécessaire à l’élaboration du chapeau est
contenue dans le noyau. Le noyau détient donc des informations indispensables à l’élaboration du chapeau :
il joue ainsi un rôle morphogénétique.

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B- Etude de la cellule du point de vue biochimique.
La cellule renferme des constituants importants appelés des nucléoprotéines. Ces derniers sont formés
d’acides nucléiques associés aux protéines.
Il existe deux types d’acides nucléiques :
- L’ADN : Acide Désoxyribonucléique.
- L’ARN : Acide Ribonucléique.
1°) Localisation des acides nucléiques.
Pour localiser les acides nucléiques dans une cellule, on utilise deux techniques de coloration : la technique
de Feulgen et la technique de Brachet.
a- La technique de Feulgen.
Elle permet de localiser l’ADN seul dans la cellule.
Elle consiste à hydrolyser partiellement la molécule d’ADN d’une cellule en traitant cette dernière avec de
l’acide chlorhydrique dilué. La cellule ainsi traitée est placée dans le réactif de schiff (fusine décolorée par le
dioxyde de soufre). On constate que le nucléoplasme de la cellule se colore en rouge. Comme le réactif de
schiff se colore en rouge en présence des fonctions aldéhydiques d’un désoxyribose, alors on conclut que
l’ADN est localisé dans le nucléoplasme plus précisément dans la chromatine du noyau.

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b- La technique de Brachet.
Elle permet de localiser l’ADN et l’ARN dans une cellule.
On traite un tissu avec un mélange de deux colorants : le vert de méthyle et la pyronine. Ce mélange de
colorant est encore appelé colorant de unna pappenhein. Deux autres tissus de la même espèce sont
préalablement traités l’un à l’ADN ase (enzyme qui hydrolyse l’ADN) et l’autre à la RNA ase (enzyme qui
hydrolyse l’ARN) avant d’être soumis à l’action du mélange de deux colorants.
On observe les colorations suivantes :

Sachant que le vert de méthyle colore l’ADN en vert et que la pyronine colore l’ARN en rouge, alors on
conclut que : l’ADN est localisée dans la chromatine et que l’ARN est localisé dans le cytoplasme et dans le
nucléole.
2°) Composition chimique des acides nucléiques.
a- L’ADN. a- L’ARN.
Les constituants chimiques de l’ADN sont : Les constituants de l’ARN sont :
- L’acide phosphorique (H3PO4). - L’acide phosphorique (H3PO4).
- Le désoxyribose qui est un pentose (C5H10O4). - Le ribose qui est un pentose (C5H10O5).
- Les bases azotées qui sont de deux types : - Les bases azotées qui sont de deux types :
 Les bases puriques : Adénine (A) et Guanine (G). * Les bases puriques : Adénine (A) et Guanine (G).
 Les bases pyrimidiques : Thymine (T) et Cytosine (C). * Les bases pyrimidiques : Uracile (U) et Cytosine (C).

Remarque : La thymine est une base azotée spécifique à l’ADN alors que l’uracile est spécifique à l’ARN.
L’ensemble formé par une base azotée et un sucre s’appelle un nucléoside. Exemple :
A + sucre = adénosine ; guanosine ; cytidine ; uridine ; thymidine.
L’ensemble formé par une base azotée, un sucre et l’acide phosphorique s’appelle un nucléotide. Exemple : A
+ sucre + acide phosphorique = adénosine monophosphate.
A + sucre + 3 acides phosphoriques = adénosine triphosphate (ATP).
3°) Structure des acides nucléiques.
a- Structure de l’ADN.

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La molécule d’ADN est formée de deux chaînes : c’est une molécule bicaténaire. Elle a une structure en
hélice double. Chaque chaîne est formée d’une suite ordonnée de nucléotides. Les deux chaînes sont reliées
entre elles par les liaisons hydrogènes qui s’effectuent entre les bases azotéesdes deux chaînes. Ces liaisons
hydrogènes s’établissent entre des bases azotées qui sont complémentaires entre elles. Ainsi, dans une
molécule d’ADN, la thymine est toujours liée à l’adénine par une double liaison hydrogène ; de même, la
guanine est toujours liée à la cytosine par une triple liaison hydrogène.

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Schéma de l’ADN Structure de l’ADN.

b- Structure de l’ARN.
La molécule d’ARN est formée d’une seule chaîne : c’est une molécule monocaténaire. Elle a une structure
en hélice simple.
L’ARN se forme à partir de la transcription du brin codant de l’ADN.
Il existe trois types d’ARN : l’ARNm(ARN méssager) , l’ARNt(ARN de transfert) et l’ARNr(ARN ribosomien).
4°) Comparaison entre l’ADN et l’ARN.

Composition chimique Mise en


Acide Sucres Bases évidence Structure Localisation Rôles
azotées
Techniques de Transmission
ADN Désoxyribose A T Feulgen et de Hélice Chromatine des caractères
Phosphorique

G C Brachet double héréditaires.


ARN Ribose A U Technique de Hélice Nucléole et Synthèse des
G C Brachet simple cytoplasme protéines

Tableau comparatif entre l’ADN et l’ARN.


IV- Unité d’organisation cellulaire.
Toutes les cellules présentent un même plan d’organisation à savoir : une membrane plasmique délimitant
un cytoplasme dans lequel on trouve des organites cellulaires et un noyau. Il existe donc une unité de plan
d’organisation de la cellule. Néanmoins, il existe des exceptions comme :
- Les procaryotes qui n’ont pas une membrane nucléaire. L’appareil nucléaire est résumé à un
filament d’ADN accroché à la membrane plasmique. C’est le cas des bactéries.
- Les virus qui sont constitués d’acides nucléiques et de protéines.

Une bactérie

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EXERCICES D’APPLICATION
Exercice1 :
Le document ci-dessous représente une cellule.
1°) Déterminer le règne auquel appartient cette cellule. Justifier la réponse.
2°) Légender ce document à l’aide des chiffres.
3°) Quel est le rôle des constituants 4 ; 6 ; 3 et 2 ?
4°) Réaliser un schéma annoté de l’ultrastructure de l’organite 6.

Exercice 2.
Le document ci-après représente un fragment de tissu vu au microscope électronique.

1°) Mettre une légende précise à chacun des éléments représentés à partir des chiffres.
2°) S’agit-il d’un tissu animal ou végétal ? Justifier le choix.
3°) Préciser l’ultrastructure de l’organite encadré.
Exercice 3.
- Un organisme vivant dans la mare a été observé au microscope ce qui a permis de réaliser le schéma
d’interprétation du document 2.

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Document 2
1°) Quel est le microscope utilisé ? Justifier la réponse.
2°) Légender ce schéma à l’aide des lettres sans le reproduire.
3°) Représenter schématiquement l’élément m vue au microscope électronique.
4°)
a- Quels sont les constituants essentiels présents dans les structures a et b ?
b- A l’aide d’un tableau, comparer ces deux constituants sur le plan : composition chimique, mise en
évidence et rôle.
Exercice 4 :
Le tableau ci-après indique les proportions relatives des bases azotées. On a pris comme référence, l’adénine à qui on
a attribué arbitrairement la valeur 10.

Provenance de l’ADN Adénine Guanine Cytosine Thymine


Homme : rate 10 7,2 7,0 10,1
Porc : thymus 10 6,8 6,9 9,8
Oursin : sperme 10 5,4 5,4 9,3
Blé : germe 10 8,9 8,7 10,2
1°) Quelle relation simple existe-t-elle entre les différents nombres de ce tableau ?
2°) Quelle hypothèse concernant la structure de l’ADN peut-on déduire de cette relation ?
Exercice 5 :
On essaie de définir le cheminement d’une substance dans la cellule et de préciser son influence sur le
métabolisme cellulaire. Pour ce faire, on procède sur un Rat à des injections de cette substance rendue
radioactive, deux heures avant de sacrifier l’animal : on analyse alors la radioactivité des différents
éléments cellulaires et l’on obtient les renseignements suivants :

Noyau 60% de radioactivité

Mitochondrie 8% de radioactivité

Ribosomes 9% de radioactivité

Le pourcentage est donné par rapport à la quantité de substance radioactive injectée. Des
expériences réalisées chez le Lapin et le Veau donnent des chiffres sensiblement analogues.

1. Où s’est fixée cette substance ? (0,5pt)

2. On compare ensuite l’activité cellulaire de ces animaux traités à celle des animaux témoins non traités.
On s’occupe en particulier des masses d’ADN et d’ARN cytoplasmique, de protéines formées, et l’on obtient
les résultats suivants :

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Témoins Traités

8 heures 48 heures après l’injection

ADN nucléaire + + +
ARN cytoplasmique + ++ +++
protéines + ++ +++

a) La substance agit-elle sur les divisions ou sur le pouvoir de synthèse de la cellule ? (1pt)
b- la fixation de la substance dans la cellule au départ vous parait- elle compatible avec ce rôle ? (0,5pt)
3) Pour améliorer les connaissances des mécanismes mis en jeu, on réalise des conditions acellulaires en
employant les techniques suivantes : le tissu étudié est broyé puis l’ensemble est centrifugé pour isoler les
différents constituants cellulaires et regrouper les éléments de même nature. On constitue alors quatre
systèmes formés par un nombre plus ou moins grand de constituants et on leur incorpore un acide aminé
radioactif (leucine) : on mesure dans chaque cas la radioactif des protéines et l’on obtient les résultats
suivants :
- Système 1 (ribosomes + ATP + enzymes) 406
- Système 2 (ATP + enzymes) 17
- Systèmes3 (enzymes + ribosomes) 62
- Systèmes4 (ATP + ribosomes) 28
a) Quel, renseignement pouvez- vous tirer de la plus ou moins grande radioactivité des protéines ? (1pt)
b) Que pouvez-vous déduire des capacités métaboliques des quatre systèmes ? (1pt)
c) Avez- vous une idée du rôle de chacun des constituants des quatre systèmes ?(1pt)
Exercice 6 :
A- Le tableau suivant résume la préparation microscopique ayant subie ou non un traitement enzymatique préalable puis
coloré par un double colorant (vert de méthyle-pyronine)
Lames Traitement avant Résultats à l’observation
Série n° coloration Chromatine Nucléole Cytoplasme
1 ADNase Incolore Rouge Rouge
2 ARNase Verte Incolore Incolore
3 Aucun Verte Rouge Rouge
Interpréter ces résultats.
Exercice 7 :
Après avoir incorporé un acide aminé radioactif dans les protéines membranaires du réticulum des cellules hépatiques
de rats, on prélève ensuite le foie de ces animaux à intervalle de temps réguliers et on mesure la radioactivité : des
protéines totales du foie, des protéines de la membrane plasmique, des protéines du réticulum débarrassé des
ribosomes. Les résultats sont représentés graphiquement sur le document ci-dessous.
1°) Expliquer ces résultats.
2°) Interpréter ces résultats à l’aide d’un schéma fonctionnel

20
.

LES ECHANGES CELLULAIRES


Les objectifs pédagogiques

A la fin de ce cours, l’élève doit être capable de :


1- Connaître les principes de l’osmose et de la dialyse.
2- Faire la différence entre l’osmose et la dialyse.
3- Connaître les différents types de perméabilités.
4- Connaître les principes de plasmolyse et de déplasmolyses.
5- Dégager les types de transport de l’eau et des solutés.

Un échange cellulaire est le passage de l’eau et des substances dissoutes à travers une membrane
plasmique. Le passage d’eau à travers une membrane est l’osmose. Le passage de soluté à travers une
membrane perméable s’appelle la dialyse.

I- Les échanges d’eau : l’osmose.


1°) Expérience de Dutrochet.

Osmomètre de Dutrochet

La montée du niveau du liquide dans l’osmomètre est due à l’entrée d’eau dans l’osmomètre : c’est
l’endosmose. La baisse du niveau du liquide dans l’osmomètre est due à deux phénomènes successifs : sortie
du soluté (glucose) de l’osmomètre appelée dialyse, suivie d’une sortie d’eau de l’osmomètre appelée
l’exosmose. La stabilisation du niveau du liquide dans l’osmomètre est due à une égale pression osmotique
des solutions de part et d’autre de la membrane perméable : c’est l’isotonie.
2°) Echange d’eau chez les végétaux.
a- Observation à l’œil nu.
- Expériences :
On découpe dans une pomme de terre cinq cylindres c1, c2, c3, c4 et c5 de mêmes tailles qu’on immerge
respectivement dans : de l’eau distillée, une solution de saccharose à 10%, une solution de saccharose à 20%,
une solution de saccharose à 30% et une solution de saccharose à 40%. Après quelques heures de séjour
dans les solutions, on mesure la taille de chaque cylindre.
- Observations :
Les résultats de mesures permettent de construire l’histogramme ci- après :

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Histogramme de la taille des cylindres en fonction de la concentration externe.

 Le cylindre placé dans l’eau distillée de même que celle placée dans la solution de saccharose à 10% ont
augmenté de taille.
 Le cylindre placé dans la solution de saccharose à 20% n’a pas changé de taille.
 Les cylindres placés dans les solutions de saccharose à 30 et à 40% ont diminué de taille.
- Interprétation :
 L’augmentation de la taille des cylindres est due à l’absorption d’eau par les cellules de pomme de terre :
c’est la turgescence. L’eau ainsi que la solution de saccharose à 10% sont des solutions hypotoniques par rapport au
contenu des cellules.
 Le cylindre placé dans la solution de saccharose à 20% n’a pas changé de taille car les cellules n’ont ni
absorbé ni gagné de l’eau : c’est l’isotonie. La solution de saccharose à 20% est donc isotonique au contenu des
cellules.
 La diminution de la taille des cylindres dans les solutions de saccharose à 30 et 40% est due à une perte d’eau
par les cellules : c’est la plasmolyse. Ces solutions sont donc hypertoniques par rapport au contenu des cellules.
- Conclusion : Les cellules végétales échangent de l’eau avec leur milieu extérieur.
b- Observation au microscope.
- Expérience :
On dispose de trois fragments de choux rouge (F1, F2 et F3)qu’on place respectivement dans l’eau distillée, une
solution de saccharose à 20% et une solution de saccharose à 40%. Ces trois fragments sont ensuite montés entre
lame et lamelle au microscope.
- Observations :

F1 F2 F3
Eau distillée sacch. à 20% sacch. à 40%

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Les cellules du fragment placé dans l’eau distillée montrent de grosses vacuoles. Les cellules du fragment placé dans
la solution de saccharose à 20% présentent des vacuoles normales. Celles du fragment placé dans la solution de
saccharose à 40% ont des vacuoles petites et fortement colorées.
- Interprétation :
Les cellules du fragment placé dans l’eau distillée ont absorbé de l’eau et sont turgescentes. Les cellules du fragment placé dans
la solution de saccharose à 20% n’ont ni absorbé ni gagné de l’eau : c’est l’isotonie. Les cellules du fragment placé dans la
solution de saccharose à 40% ont perdu de l’eau et sont donc plasmolysées.
c- Notions de plasmolyse et de déplasmolyse.
Si on place des cellules turgescentes dans un milieu hypertonique, elles se plasmolysent.
Si ces cellules plasmolysées sont transférées dans un milieu hypotonique, elles redeviennent turgescentes : c’est la déplasmolyse
provoquée.
Si des cellules plasmolysées plasmolysées sont maintenues dans le même milieu hypertonique pendant un certains temps, elles
redeviennent turgescentes : c’est la déplasmolyse spontanée.
- La plasmolyse est le phénomène au cours duquel une cellule perd de l’eau lorsqu’elle est placée dans un milieu
hypertonique.
- La déplasmolyse est le phénomène au cours du quel une cellule plasmolysées redeviennent turgescente.
- La déplasmolyse provoquée est le phénomène au cours duquel une cellule plasmolysée redevient turgescente
lorsqu’elle est transférée dans un milieu hypotonique. La déplasmolyse provoquée est due à une réabsorption d’eau par les
cellules plasmolysées.
- La déplasmolyse spontanée est un phénomène au cours du quel une cellule plasmolysée redevient turgescente dans
son milieu de plasmolyse. La déplasmolyse spontanée est due soit à l’entrée du soluté dans la cellule, soit à la synthèse d’une
substance par la cellule, soit à l’hydrolyse d’une substance présente dans la cellule et tout ceci pour rendre le milieu
intracellulaire hypertonique, ce qui entraine une réabsorption d’eau.
3°) Echange d’eau chez les animaux.
- Expérience :
On dispose de trois tubes à essais T1, T2 et T3 contenant respectivement de l’eau distillée, une solution de NaCl à9g/l et une
solution de NaCl à 15g/l. On ajoute au contenu de chaque tube, une goutte de sang oxalaté de mammifère(pour empêcher la
coagulation du sang).
- Observation :

Eau distillée Eau + NaCl à 9g/l Eau + NaCl à 20g/l

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T1 T2 T3
Aspects après agitation

Aspects au repos

Invisible Normal crénelé


Aspects des hématies au microscope
NB : L= limpide ; T = trouble.

- Interprétation : les hématies contenues dans l’eau distillée sont invisibles car elles ont absorbé de l’eau
jusqu’à s’éclater en libérant leur hémoglobine : c’est l’hémolyse. Les hématies contenues dans la solution de NaCl à
9g/l ont un aspect normal car elles n’ont ni absorbé ni gagné de l’eau. Cette solution est donc isotonique au contenu
des hématies : c’est l’isotonie. Les hématies placées dans la solution de NaCl à 15g/l ont un aspect crénelé car elles
ont perdu de l’eau : c’est la plasmolyse. La solution de NaCl à 15g/l est hypertonique par rapport au contenu des
hématies.
- Conclusion : Les cellules animales échangent de l’eau avec leur milieu extérieur.
II- Echange de substances dissoutes : la dialyse.
La dialyse est le passage des solutés à travers une membrane perméable.
1°) Les perméabilités.
Il existe quatre types de perméabilités : perméabilités orientée, sélective, différentielle et l’hémi-perméabilité.
a- La perméabilité orientée.
Elle est encore appelée perméabilité à sens unique. C’est le passage d’un soluté à travers une membrane plasmique dans un seul
sens.
Exemple : On monte un fragment d’épiderme d’oignon dans une solution de rouge neutre à 0,5g/l. les vacuoles des cellules se
colorent en rouge. Lorsqu’on transfert ce fragment dans un milieu ne contenant pas du rouge neutre, on constate que les
vacuoles des cellules ne se décolorent jamais. Donc le rouge neutre rentre dans la cellule et ne ressort plus : c’est une
perméabilité orientée.
b- La perméabilité différentielle.
C’est le passage de plusieurs solutés de même masse molaire à travers une membrane perméable à des vitesses différentes.
Exemple : Lorsqu’on place des cellules dans une solution formée de glucose et de fructose, on constate que le glucose entre
dans la cellule plus vite que le fructose pourtant les deux solutés ont la même masse molaire.
c- La perméabilité sélective.
C’est le passage de certains solutés à travers une membrane plasmique et l’impossibilité d’autres solutés à traverser la même
membrane.

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Exemple : Lorsqu’on place des cellules dans une solution formée de glucose et de saccharose, on constate que seul le glucose
traverse la membrane perméable.
d- L’hémi-perméabilité.
C’est le passage de l’eau seule à travers une membrane semi-perméable.
2°) Les modes de transports de solutés.
Le transport des solutés à travers la membrane plasmique s’effectue selon cinq modes : Le transport passif, le transport facilité,
le transport actif, l’endocytose et l’exocytose.
a- Le transport passif.
C’est un transport de soluté d’un milieu hypertonique vers un milieu hypotonique. Ce transport s’effectue donc suivant le sens
du gradient de concentration. Il ne nécessite ni de dépenses en énergie ni de transporteurs.
b- Le transport facilité.
C’est un transport qui s’effectue dans le sens du gradient de concentration mais le soluté se fixe sur un transporteur
membranaire appelé perméase. Ce transport ne nécessite aucune dépense en énergie.
c- Le transport actif.
C’est un transport qui s’effectue dans le sens contraire du gradient de concentration c'est-à-dire le soluté est transporté d’un
milieu hypotonique vers un milieu hypertonique. Ce transport nécessite un transporteur et une dépense en énergie sous forme
d’ATP.
Le transport actif permet aux cellules de s’adapter à leur milieu de vie et de d’absorber des substances indispensables à leur
métabolisme ou d’accumuler des substances de réserve dans les organes.
d- L’endocytose.
C’est la déformation de la membrane plasmique et du cytoplasme cellulaire pour faire rentrer une substance dans la cellule.
Selon le type de substance ingérée, on distingue deux types d’endocytose :
- la phagocytose : la substance à ingérer est solide.
- la pinocytose : la substance à ingérer est un liquide.
L’endocytose débute par une invagination de la membrane plasmique et se termine par une vacuole d’endocytose.

Les étapesd'endocytose

e- L’exocytose.
C’est la déformation de la membrane plasmique et du cytoplasme cellulaire pour faire ressortir une substance de la
cellule.
La substance contenue dans une vacuole se positionne contre la membrane cellulaire. On assiste ensuite à une
fusion de la vacuole avec la membrane plasmique et un rejet de la substance en dehors de la cellule

Les étapes d'exocytose

EXERCICES D’APPLICATION
Exercice 1 :
On fait séjourner des cylindres de 30 mm de longueur découpés dans la chair de pomme de terre dans huit milieux
de concentrations différentes pendant douze heures et à la température constante de 17°C. Les cylindres contenus
dans chacun des milieux sont alors examinés et mesurés avec précision (cf. tableau ci-après).

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Concentration (mol/L) 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
Longueur (mm) 31,6 30,5 30,2 29,2 28,5 28,4 28,4 28,4

1°) Construire la courbe exprimant, en fonction de la pression osmotique du milieu, la variation de la longueur des
cylindres par rapport à la longueur initiale. Commentez cette courbe.
2°) Déterminez graphiquement la pression osmotique de la solution qui se trouve isotonique de celle des tissus de la
pomme de terre et calculer sa concentration ; sachant que la solution en question est du saccharose.
On donne : R = 0,082 ; O = 16 ; H = 1.
Exercice 2 :
Trois fragments d’épiderme d’un pétale dont les vacuoles colorées en violet par les pigments anthocyaniques sont
trois solutions différentes dont les solutés non ionisables sont X pour le premier fragment, Y pour le deuxième
fragment et Z pour le troisième fragment. On évalue les rapports entre les dimensions d’une cellule et les dimensions
de sa vacuole. Les mesures effectuées ont permis de réaliser le tableau suivant :
To = 0 T1 = 7 T2 = 10 T3 = 13 T4 = 27 T5 = 32 T6 = 39 T7 = 44 T8 = 47 T9 = 49 T10 =5
TV/TC
Temps
X 0,89 0,54 0,43 0,36 0,64 0,75 0,89 0,89 0,89 0,93 0,93
Y 0,89 0,71 0,68 0,64 0,82 0,85 0,89 0,89
Z 0,89 0,25 0,2 0,19 0,19 0,19 0,19 0,19
TV = taille de vacuole TC = taille de cellule
1°) En utilisant des couleurs ou des figurés différents, construire sur le même système d’axe, les courbes de variation
du rapport TV/TC en fonction de temps dans chaque solution.
2°) Interpréter chaque dans l’intervalle de temps To à T8. Que peut-on en déduire ?
3°) Quels caractères de la perméabilité cellulaire l’étude de ces trois courbes permet-elle de mettre en évidence ?
Justifier chaque réponse.
4°) Au moment T9, on remplace le liquide de montage par un autre liquide (m) et on continue les observations.
Interpréter cette partie de la courbe et déduire la nature du liquide (m).
5°) Schématiser l’aspect d’une cellule aux temps To ; T3 dans la solution Y et au moment To dans le liquide (m).
Exercice 3 :
Dans huit tubes à essais contenant 1 cm3 d’une solution de chlorure de sodium de concentration croissante, on
ajoute 1 cm3 de sang de mouton. Après agitation, on centrifuge et l’on mesure avec précision le volume du culot qui
se dépose au fond de chaque tube. Les résultats obtenus sont consignés dans le tableau suivant :

Tube n° 1 2 3 4 5 6 7 8
Concentration en g/l 6 7 8 12 25 35 45 60
Volume du culot en mm3 300 500 520 48 360 340 335 330
0

1°) Tracer la courbe de la variation du volume du culot en fonction de la concentration molaire.


2°) Interpréter cette courbe.
3°) Dessiner l’aspect microscopique d’une hématie dans le tube 3 ; dans le tube 8.
NB : On donne : Na = 23 ; Cl = 35,5.

LES DIVISIONS CELLULAIRES


Les objectifs pédagogiques

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A la fin de ce cours, l’élève doit être capable de :
8- Définir les deux types de division (mitose et méiose).
9- Connaître les différentes phases des divisions cellulaires.
10- Décrire les caractéristiques de chaque phase des divisions cellulaires.
11- Décrire le mécanisme de la réplication de l’ADN.
12- Construire, analyser et interpréter les graphes d’évolution de la quantité d’ADN au cours
du temps pour chaque type de division.
13- Définir et analyser un caryotype.
14- Comparer la mitose et la méiose.
15- Connaître l’importance de chaque division cellulaire.

Une division cellulaire est un processus par lequel on obtient des cellules filles à partir d’une cellule mère. Il existe
deux sortes de divisions cellulaires : la mitose et la méiose.
I- La mitose.

La mitose est une division cellulaire au cours de laquelle une cellule mère se divise pour donner deux cellules filles
ayant chacune le même nombre de chromosome que la cellule mère.
A- Etude microscopique de la mitose.
Pour observer la mitose au microscope, on utilise comme matériels biologiques les cellules œufs (mitose animale) ou
les méristèmes ou les extrémités des racines ou des bourgeons (mitose végétale). L’observation de l’un de ces
matériels biologiques au microscope montre des cellules dont les noyaux présentent deux aspects :
- Certains noyaux sont moins volumineux et sphériques : ce sont des noyaux au repos ou noyaux quiescents.
- D’autre noyaux sont plus volumineux et montrent des filaments enchevêtrés dans leur nucléoplasme : ces
noyaux sont en division.
B- Les phases de la mitose.
La mitose se déroule en quatre phases : la prophase, la métaphase, l’anaphase et la télophase.
1°) La prophase.
C’est la première phase de la mitose. Au début de la prophase, on observe le gonflement du noyau de la cellule, la
disparition des nucléoles, le dédoublement des centrioles (s’il s’agit d’une mitose animale) et surtout la condensation
des nucléo filaments pour donner des chromosomes à deux chromatides. A la fin de la prophase, on note l’apparition
des asters formés à partir des centrioles de même que la formation d’un fuseau de division. S’il s’agit d’une cellule
végétale, à la place des asters, on a des calottes polaires. Chaque chromosome se fixe sur un filament du fuseau par
l’intermédiaire de son centromère et les chromosomes sont disposés en désordre dans le fuseau de division.
2°) La métaphase.
C’est la deuxième phase de la division cellulaire au cours de laquelle les chromosomes se positionnent dans le plan
équatorial du fuseau avec leurs centromères alignés dans ce plan équatorial. Ils forment ainsi une plaque équatoriale
en vue de profil ou une couronne équatoriale en vue face.
NB : c’est à cette phase que les chromosomes sont bien visibles, bien fissurés et bien observables.
3°) L’anaphase.
C’est la troisième phase de la division cellulaire au cours de la quelle il ya clivage de centromères et migration des
chromatides ou chromosomes à une chromatide vers les pôles du fuseau. Cette migration des chromosomes est
encore appelée une ascension polaire des chromosomes.

4°) La télophase.
C’est la dernière phase de la division cellulaire au cours de laquelle on obtient deux cellules filles ayant des noyaux
habituels. Il ya une décondensation des chromosomes pour former les nucléo filaments, reconstitution de la
membrane nucléaire, réapparition des nucléoles. Enfin on assiste à une division du cytoplasme de la cellule en deux :

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c’est la cytodiérèse. Cette cytodiérèse s’effectue grâce au sillon de division chez les cellules animales ou grâce à par
élaboration d’un phragmoplaste (pro-paroi) chez les cellules végétales..

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C- Etude des chromosomes.
Les chromosomes sont des éléments du noyau constitués d’une chaîne d’ADN associée aux protéines basiques
(histones).
1°) Obtention des chromosomes.
Pour obtenir les chromosomes, on ajoute sur un tissu en activité intense, de la colchicine qui bloque la mitose à la
métaphase en empêchant la formation du fuseau de division et le clivage de centromère. Ce tissu ainsi traité est
placé dans un milieu hypotonique. Les cellules de ce tissu gonflent et leur écrasement provoque la libération des
chromosomes.
2°) Nombre de chromosomes.
L’ensemble des chromosomes d’une cellule constitue la garniture de cette cellule et par conséquent la garniture
chromosomique de l’espèce à la quelle la cellule est issue. Certaines cellules ont des nombres paires de chromosome
et que ces chromosomes sont identiques deux à deux de point de vue forme et taille : ces cellules sont appelées des
cellules à 2n chromosomes ou des cellules diploïdes. Exemples : Homme : 2n = 46 chr ; chien : 2n = 78 Chr ;
drosophile : 2n = 8 Chr.
D’autres cellules par contre ont des chromosomes qui ne sont pas identiques deux à deux : ceux sont des cellules à n
chromosomes ou des cellules haploïdes. Exemples : spermatozoïdes : n = 23 chromosomes, ovule : n= 23 Chr.
3°) Notion de caryotype.
Le caryotype est le nombre de chromosomes d’une cellule regroupé par paire et par ordre décroissant.

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a- Réalisation d’un caryotype.

On traite un tissu animal ou végétal en activité intense à l’aide de la colchicine et le tissu est transféré dans un milieu
hypotonique puis écrasé. Après coloration il est monté au microscope. Pour passer de l’observation à l’obtention du
caryotype, on photographie les chromosomes dans le champ du microscope, on les découpe puis on les range par
paires et par ordre décroissant.
b- Analyse d’un caryotype.

L’aspect d’un caryotype tient compte : du nombre de chromosomes dans la cellule le nombre de paires de
chromosomes homologues ou autosomes et le nombre de chromosomes non homologues ou hétérochromosomes
ou chromosomes sexuels.
Par exemples :
- Le caryotype d’un homme montre 46 chromosomes dont 22paires d’autosomes et une paire de gonosomes
notée XY.
- Le caryotype d’une femme montre 46 chromosomes dont 23 paires d’autosomes car la dernière paire est
aussi constituée de chromosomes homologues et est notée XX.
- Le caryotype d’une drosophile mâle montre 8 chromosomes dont 3 paires d’autosomes et une paire de
gonosomes.
- Le caryotype d’une drosophile femelle montre 8 chromosomes dont toutes les quatre paires sont des
autosomes.

Exemples de caryotypes (caryotype des drosophiles)

4°) Description d’un chromosome.

Un chromosome est constitué de deux chromatides unies au niveau d’un centromère. Ou bien un chromosome est
constitué de deux bras unis au niveau d’un centromère.
5°) Les formes des chromosomes.

Selon la position du centromère, on distingue trois types de chromosomes : les chromosomes en bâtonnet, les
chromosomes en V et les chromosomes punctiformes.
6°) Ultrastructure d’un chromosome.

Un chromosome est un filament spiralé, le chromonéma enveloppé d’une gaine ou matrix et porteur de granulations
ou chromomères.
7°) Composition chimique des chromosomes.

Une chromatide d’un chromosome contient un filament d’ADN (fragment bicaténaire) replié sur lui-même et associé
aux protéines basiques ou histones et aux protéines non basiques.

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D- Notion de cycle cellulaire.

1°) Définition.
Un cycle cellulaire est un ensemble de phénomène comportant une interphase et une mitose suivante.
2°) L’interphase.

C’est une phase qui sépare deux divisions successives. C’est aussi une phase qui précède une division cellulaire.
L’interphase comporte trois phases :
- La phase G1 (vient du mot Gap qui signifie lacune): c’est une phase au cours de laquelle la cellule élabore ses
composés cytoplasmiques.
- La phase S : c’est la phase de synthèse d’ADN encore appelée réplication de l’ADN. A la fin de cette phase, la
quantité d’ADN double : c’est la duplication.

La phase G2 : c’est une nouvelle phase de synthèse des composés cytoplasmique.


3°) Evolution de la quantité d’ADN au cours d’un cycle cellulaire.

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Considérons une cellule diploïde dont la quantité d’ADN initiale dans son noyau est de 2Q. On suit l’évolution de
cette quantité d’ADN dans la cellule au cours du temps et lors d’un cycle cellulaire. Les données obtenues permettent
de tracer une courbe d’évolution de la quantité d’ADN au cours du temps.

a- Analyse de la courbe.
- A t = 0, la quantité d’ADN initiale est égale 2Q.
- Entre to et t1, cette quantité d’ADN reste contant et égale à 2Q.
- Entre t1 et t2, cette quantité d’ADN double en passant de 2Q à 4Q.
- Entre t2 et t3, la quantité d’ADN reste constante et égale à 4Q.
- Entre t3 et t4, la quantité d’ADN diminue de moitié en passant de 4Q à 2Q.
- A u delà de t4, cette quantité d’ADN reste constante et égale à 2Q.
b- Interprétation.
- A to, la quantité d’ADN 2Q correspond à la quantité d’ADN initiale.
- Entre to et t1, cette quantité d’ADN correspond à la phase G1 qui est la phase de synthèse des composés
cytoplasmiques. La cellule est à 2n chromosome à raison d’une chromatide par chromosome.
- Entre t1 et t2, on a la phase S qui est la phase de synthèse d’ADN. Pendant cette phase, chaque chromatide
élabore son homologue et à la fin chaque chromosome est à deux chromatides mais la cellule est toujours à 2n
chromosome.
- Entre t2 et t3, on a les phases : G2, phase de synthèse des composés cytoplasmiques ; la prophase et la
métaphase de la mitose. Durant ces trois phases, la cellule est toujours à 2n chromosomes à raison de deux
chromatides par chromosome.
- Entre t3 e t4, on a l’anaphase. La cellule est à 2x2n chromosomes à raison d’une chromatide par
chromosome.
- A t4, correspond la télophase. Chaque cellule fille est à 2n chromosomes à raison d’une chromatide par
chromosome.

4°) Régulation d’un cycle cellulaire.


Le cycle cellulaire est influencé par plusieurs facteurs aussi bien internes qu’externes.
a- Les facteurs internes.
- Les types de cellules : certaines cellules spécialisée, n’entre plus en division et elles sont appelée des cellules
spécialisées. C’est le cas de : spermatozoïdes, ovule, cellules nerveuses, hématies etc. Par contre, d’autres cellules
ont un pouvoir de division élevé. C’est le cas des cellules méristématiques, des cellules œufs.
- Le rapport nucléo plasmatique (RNP) : c’est le volume du noyau par rapport au volume du cytoplasme. RNP =
Vn / Vc avec Vn = volume du noyau et Vc = volume du cytoplasme. En effet, une cellule qui est régulièrement
amputée de son cytoplasme ne se met jamais en division. Lorsque RNP augmente, la cellule se met en division.
- Les facteurs cytoplasmiques : Il existe certains facteurs cytoplasmiques qui seraient à l’origine du
déclenchement de la division cellulaire. En effet, si on fusionne deux cellules dont les durées de cycle cellulaire sont
différentes, c’est la cellule à cycle court qui impose son rythme de division c'est-à-dire que lorsque la cellule à cycle
court se met en division, la deuxième cellule à cycle long entre aussi en division au même moment.

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b- Les facteurs externes.
- Les substances inhibitrices de la division cellulaire : c’est le cas de la colchicine qui bloque la mitose à la
métaphase en inhibant la formation du fuseau de division et le clivage des centromères. La mitomycine elle autre
inhibe la réplication de l’ADN à la phase S.
- Les substances activatrices de la mitose : c’est le cas des hormones sexuelles qui activent la réplication des
l’ADN.
E- La réplication de l’ADN.
La réplication de l’ADN est l’ensemble de mécanisme aboutissant à la synthèse des molécules d’ADN identiques à la
molécule parentale.
La molécule d’ADN a deux propriétés : l’autoreproduction et le support du matériel génétique.
L’autoreproduction ou la réplication de l’ADN a été mise en évidence grâce aux travaux de Taylor, de Méselson et
Stahl.
1°) Expérience de Méselson et Stahl.
- Expérience : On cultive des bactéries dans un milieu nutritif contenant de la thymidine radioactive, c'est-à-
dire de la thymidine renfermant de l’hydrogène radioactif pendant un temps suffisant pour sa pénétration dans le
cytoplasme. On transfert ces bactéries dans un milieu non radioactif c'est-à-dire un milieu contenant de la
thymidine non radioactive. On détermine la proportion des bactéries radioactives ou non dans les générations
successives.
La génération Go donne par division, sur ce milieu, une génération G1 dont tous les individus sont radioactifs.
La génération G1 donne, par une nouvelle division, une génération G2 pour moitié de bactéries radioactives et pour
moitié de bactéries non radioactives.
- Interprétation : la thymidine est un nucléotide spécifique à l’ADN. L’obtention des molécules d’ADN non
radioactives montre qu’il y a synthèse d’ADN. Cette synthèse se fait en conservant un brin d’ADN mère dans chaque
molécule d’ADN fille : on dit alors que la réplication de l’ADN se fait selon un mode semi conservatif. Le schéma
d’interprétation moléculaire du phénomène de la réplication est la suivante :

Schéma d’interprétation de la réplication de l’ADN

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2°) Mécanisme de la réplication de l’ADN.
La réplication de l’ADN débute par l’ouverture de la double chaîne d’ADN grâce à la rupture des liaisons hydrogènes.
Chaque brin synthétise son homologue par incorporation des nucléotides libres du noyau et sous l’action de l’ADN
polymérase et en présence des ions Mg2+. A la fin de la réplication de l’ADN, on obtient deux molécules d’ADN filles
semblables entre elles et identiques à la molécule mère.

Schéma montrant la réplication de l’ADN

F- Importance de la mitose.
La mitose assure :
- La multiplication des cellules chez les organismes pluricellulaires.
- La reproduction conforme des cellules.
- Le maintien de la garniture chromosomique des espèces.
- La croissance des organismes pluricellulaires.
- La pérennité des espèces.
G- Quelques cas particuliers de divisions cellulaires.
On distingue : les mitoses anormales et les multiplications végétatives.
1°) Les mitoses anormales.
Ces sont des divisions cellulaires qui affectent soit le nombre de chromosomes soit la qualité des chromosomes soit
la forme des chromosomes. Les plus courants de ces mitoses anormales sont : la polygénie et la polyploïdie.
a- La polyploïdie.
C’est une quantité excessive de chromosomes dans le noyau d’une cellule. Elle est due soit à la non séparation des
cellules filles à la télophase, soit au non disparition de la membrane nucléaire à la prophase. Les cellules polyploïdes
renferment soit 4n, 8n chromosomes etc.…
b- La poly génie.
C’est une quantité excessive de chromatides des chromosomes d’une cellule. Elle est due à l’absence du clivage de
centromère à l’anaphase. Les chromosomes polygéniques sont encore appelés des chromosomes géants. C’est le cas
des chromosomes contenus dans les glandes salivaires des drosophiles.
2°) Les multiplications végétatives.
La multiplication végétative ou l’amitose est une division directe de la masse cellulaire en deux cellules filles
semblables sans phénomènes chromosomiques préalables. Cette division s’effectue d’une façon transversale chez la
paramécie. Lors de cette division, les noyaux de la paramécie s’étirent, les vacuoles digestives disparaissent, une

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nouvelle vacuole pulsatile se forme de même qu’un nouvel entonnoir buccal. Il apparaît alors un étranglement
médian qui sépare la paramécie en deux cellules filles.
L’amitose s’effectue chez d’autres cellules comme : les hématies des batraciens, les cellules du placenta, les levures.
II- La méiose.
La méiose est une division cellulaire au cours de la quelle une cellule se divise pour donner quatre cellules filles ou
cellules sexuelles.
A- Les étapes de la méiose.
La méiose comporte deux types de divisions : la division réductionnelle et la division équationnelle.
1°) La division réductionnelle.
Elle se déroule en quatre phases qui sont : la prophase I, la métaphase I, l’anaphase I et la télophase I. c’est au cours
de cette division qu’il ya réduction de moitié du nombre de chromosomes.
a- La prophase I.
Au début de la prophase I, il ya gonflement du noyau, disparition des nucléoles, dédoublement des centrioles et
surtout appariement des chromosomes homologues pour former des tétrades de chromatides.
A la fin de la prophase I, on note la disparition de la membrane nucléaire, la formation du fuseau de division et la
disposition des tétrades au hasard dans le fuseau.
b- La métaphase I.
Les tétrades se disposent dans le plan équatorial du fuseau avec leur centromère disposé de part et d’autre du plan
équatorial du fuseau.
c- L’anaphase I.
Elle est caractérisée par une ascension polaire des chromosomes à deux chromatides vers les pôles du fuseau. Le
nombre de chromosomes 2n de la cellule mère se divise ainsi en deux lots identiques de n chromosomes par lot.
d- La télophase I.
Elle est caractérisée par la division du cytoplasme pour donner deux cellules filles à n chromosomes chacune.
2°) la division équationnelle.
Il s’agit d’une mitose normale sauf qu’on part des cellules à n chromosomes. Elle se déroule aussi en quatre phases :
la prophase II, la métaphase II, l’anaphase II et la télophase II.
a- La prophase II.
Elle est confondue à la télophase I car il ya pas d’interphase entre les deux divisions de la méiose.
A cette phase, on assiste à une disposition des chromosomes au hasard dans le fuseau à raison d’un chromosome par
fibre du fuseau.
b- La métaphase II.
Les chromosomes se disposent dans le plan équatorial du fuseau avec leur centromère aligné dans ce plan.
c- L’anaphase II.
On note un clivage des centromères et une migration des chromosomes à une chromatide vers les pôles du fuseau.
d- La télophase II.
Il y a division du cytoplasme et reconstitution des noyaux cellulaires.
Remarque : à la fin des deux divisions, on obtient quatre cellules à n chromosomes chacune à partir d’une cellule
mère à 2n chromosomes.

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B- Variation de la quantité d’ADN au cours de la méiose.
Considérons une cellule mère dont la quantité d’ADN initiale est égale à 2Q par noyau. On suit l’évolution de cette
quantité d’ADN au cours de la méiose. Les résultats permettent de tracer la courbe d’évolution de cette quantité
d’ADN en fonction du temps.

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Courbe de variation de la quantité d’ADN en fonction du temps au cours de la méiose.

Interprétation du graphe.
- A to, la quantité d’ADN est égale à 2Q, ce qui correspond à la quantité d’ADN initiale dans la cellule mère.
- Entre to et t1, cette quantité d’ADN reste constante et égale à 2Q, c’est la phase G1 de l’interphase qui est la
phase de synthèse des composés cytoplasmiques.
- Entre t1 et t2, la quantité d’ADN double en passant de 2Q à 4Q, ce qui correspond à la phase S qui est la phase
de synthèse d’ADN.
- Entre t2 et t3, la quantité d’ADN reste constante et égale à 4Q, ce qui correspond aux phases G2, à la prophase
I et la métaphase I.
- Entre t3 et t4, la quantité d’ADN diminue de moitié en passant de 4Q à 2Q : cela correspond à l’anaphase I et à
la télophase I.
- Entre t4 et t5, la quantité d’ADN reste constante et égale à 2Q, ce qui exprime la prophase II et la métaphase
II.
- Entre t5 et t6, la quantité d’ADN diminue encore de moitié en passant de 2Q à Q, ce qui correspond à
l’anaphase II et à la télophase II.

C- Importance de la méiose.
La méiose permet la réduction de moitié du nombre de chromosomes dans les cellules filles.
Elle assure un brassage chromosomique (inter et intra chromosomique).

***********************************************************************************************

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EXERCICES D’APPLICATION
Exercice 1 :
Le tableau ci-dessous présente le dosage de l’ADN au cours du cycle cellulaire.

Temps en heures 0 1 2 6 10 11 13 16 18 21 22 24 29
Quantité d’ADN 6,6 6,6 3,2 3,3 3,3 4 5,1 6,5 6,6 6,6 3,2 3,3 3,2
en U A

a- Tracer la courbe de variation de la quantité d’ADN en fonction du temps.


b- Déterminer la durée du cycle cellulaire et préciser les étapes caractéristiques de ce dernier.

Exercice 2 :
Dans le cadre de l’étude d’un phénomène biologique cellulaire .on distingue aux ‘lèves en travaux pratiques, des
documents représentés par les schémas A, B, C, D et E.
1/ Observez ces documents et donnez le nom du phénomène biologique étudié.
2/ Ces documents représentent chacun une étape du phénomène. Donnez le nom de chaque étape et le document
correspondant dans l’ordre chronologique du déroulement du phénomène.
3/ Représentez et annotez deux étapes successives de votre choix.
4/ Quelle est l’importance de ce phénomène chez les êtres vivants.

Exercice 3:

Le document ci-contre représente le caryotype


humain.
1/ A quel moment précis de la vie cellulaire a-t-on pu
obtenir ce document ?
Justifiez votre réponse.
2/ Décrivez un chromosome. Préciser sa structure.
3/ Quels sont les critères de classification choisis pour
obtenir ce document ?
4/ S’agit-il d’un caryotype masculin ou féminin,
normal ou non ? Justifiez vos réponses.
5/ a- Que devient ce caryotype à la formation des
gamètes ?
b- Prenez les paires chromosomiques 1, 21 et les
chromosomes sexuels de ce document et représentez
leur évolution au moyen de schéma précis.

Exercice 4 :
Le tableau ci-après indique les propositions relatives des bases puriques (adénine, guanine) et pyrimidiques
(thymine, cytosine) dans différents ADN. On a pris pour référence l’adénine à laquelle on a arbitrairement la valeur
10 (les mesures sont données avec une précision de + 0,2)

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Proven. de l’ADN Adénine Guanine Cytosine Thymine

Homme : rate 10 7,2 7,0 10,1

Porc : thymus 10 6,8 6,9 9,6

Oursin : sperme 10 5,4 5,4 9,7

Blé : germe 10 8,9 8,7 10,2

a- Quelle relation simple existe-t-il entre les différents nombres de ce tableau ?


b- Quelle hypothèse concernant la structure de l’ADN peut-on déduire de cette relation ?
Exercice 5 :
En utilisant la réaction de coloration de Feulgen, on peut doser la quantité d’ADN d’un noyau cellulaire. Chez
l’Homme, cette quantité d’ADN dans les noyaux des cellules en voies de croissance varie de 6,5 à 13.10 -12 g.
1°) Traduire graphiquement la variation de la quantité d’ADN dans un noyau en fonction du temps au cours de la
division cellulaire. Interpréter ce graphique.
2°) Chez l’homme, la quantité d’ADN est la même dans tous les noyaux des cellules des tissus en voies de croissance ; soit 6,5 .10-
12
g environ. Dans le foie, si on trouve une majorité de noyaux contenant 6,5.10-12 g d’ADN, on trouve aussi quelques uns en
contenir 13.10-12 g et même 26.10-12 g. Quant aux spermatozoïdes, ils en contiennent 3,3.10-12g.
Interpréter ces faits.
Exercice 6 :
1°) Identifier et classer les stades de la mitose représentés sur les schémas de la figure A du document ci-après
montrant des cellules provenant d’un individu pour lequel n = 2.
2°) Identifier et classer les stades de la méiose représentés sur les schémas de la figure B du document 7 pour des
cellules provenant d’un même individu.

Page 39
GAMETOGENESE ET FECONDATION

Les objectifs pédagogiques.


A la fin de ce cours, l’élève doit être capable de :
1- Identifier les gamètes mâles et les gamètes femelles.
2- Citer les caractères des gamètes et dire leurs rôles.
3- Réaliser les schémas des différents gamètes.
4- Décrire le mécanisme de la formation des gamètes.
5- Identifier les différentes phases de la fécondation.
6- Réaliser les cycles de reproduction et les qualifier.
7- Dire l’importance de la gamétogenèse et de la fécondation.

La gamétogenèse est un processus au cours duquel les gamètes ou cellules reproductrices sont élaborés.
La fécondation est l’union entre un gamète mâle et un gamète femelle pour donner un œuf ou zygote.
I- Les gamètes.
Les gamètes sont encore appelées les cellules reproductrices et sont de deux sortes : les gamètes mâles et les
gamètes femelles. Ces deux types de gamètes existent aussi bien chez les animaux que chez les végétaux.
A- Les gamètes chez les animaux.
1°) Les gamètes mâles.
Les gamètes mâles des animaux sont appelés les spermatozoïdes
a- Observation des spermatozoïdes.
L’observation d’une goutte de sperme au microscope optique montre des éléments en forme de têtards : ce sont les
spermatozoïdes.
b- Ultrastructure d’un spermatozoïde.
L’observation d’un spermatozoïde au microscope électronique montre qu’il est constitué de trois parties essentielles:
la tête, la pièce intermédiaire et la queue.
- La tête: Elle comprend vers l’avant une coiffe appelée l’acrosome en arrière duquel on trouve un noyau dense et un
centriole proximal. L’acrosome contient une enzyme appelée l’acrosime qui digère la membrane ovulaire lors de la
fécondation.
- La pièce intermédiaire : Elle débute par le centriole distal et se termine par un anneau. Entre le centriole distal et
l’anneau, on trouve une hélice de mitochondries.
- La queue: Elle est constituée par un flagelle qui assure la locomotion des spermatozoïdes. Elle contient beaucoup
de réservesnutritives.

Structure d’un spermatozoïde : 1 : tête 2 : acrosome 3 : noyau 4 : cytoplasme 5 : centriole proximal 6 : pièce
intermédiaire 7 : centriole distal 8 : mitochondrie 9 : anneau 10 : flagelle 11 : partie principale 12 : partie terminale.
2°) Les gamètes femelles.
Les gamètes femelles sont communément appelés les ovules.

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a- L’observation des ovules de l’oursin.
L’observation au microscope d’une gelée orange provenant de l’ovaire d’un oursin, montre des cellules arrondies de
100µm de diamètre : ce sont les ovules.
b- Ultrastructure des ovules.
Un ovule est une cellule arrondie entourée par une membrane plasmique et dont le cytoplasme est rempli de
réserves nutritives ou vitellus.
Chez la femme, le gamète femelle est un ovocyte II c'est-à-dire un ovocyte qui est bloqué à la métaphase II.

Ovule et spermatozoïde d’oursin : 1 : noyau de l’ovule 2 : cytoplasme, 3 : spermatozoïde.

B- Les gamètes chez les végétaux.


Les gamètes mâles des végétaux sont appelés des anthérozoïdes ou spermatozoïdes. Ils sont produits soit par les
gamétocytes, soit par les gamétophytes.
Les gamètes femelles des végétaux sont appelés oosphères et sont produits par les gamétophytes ou les
gamétocystes.
II- La gamétogenèse.
C’est un processus par lequel les gamètes sont élaborés.
La gamétogenèse regroupe : la spermatogenèse et l’ovogenèse.
A- La spermatogenèse.
C’est la formation des gamètes mâles. Elle a lieu dans les tubes séminifères des testicules. Elle se déroule en quatre
phases : les phases de multiplication, d’accroissement, de maturation et de différenciation.
1°) La phase de multiplication.
C’est une phase au cours de la quelle les cellules souches ou gonocytes à 2n chromosomes se multiplient par mitose
pour donner des spermatogonies à 2n chromosomes. Le phénomène essentiel qui a lieu à cette phase est la mitose.
2°) La phase d’accroissement.
Chaque spermatogonie à 2 n chromosomes accumule des réserves nutritives, augmente de taille et de vient un
spermatocyte I ou spermatocyte de premier ordre à 2 n chromosomes. Le phénomène essentiel qui a lieu à cette
phase est l’augmentation de tailles.
3°) La phase de maturation.
Chaque spermatocyte I subit une division réductionnelle pour donner deux spermatocytes II à n chromosomes
chacun. Chaque spermatocyte II subiet une division équationnelle pour donner deux spermatides haploïdes. Le
phénomène essentiel qui a lieu à cette phase est la méiose.
4°) La phase de différenciation.

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C’est une phase au cours de laquelle les spermatides subissent une transformation morphologique pour devenir les
spermatozoïdes : c’est la spermiogenèse. Elle estcaractériséepar :
- La formation de l’acrosome à partir de la fusion des vésicules golgiennes.
- La condensation du noyau ;
- Le regroupement des mitochondries en hélice pour former la pièce intermédiaire.
- La séparation des centrioles du centrosome pour former un centriole proximal et un centriole distal.
- La formation du flagelle à partir du centriole distal.
- L’élimination d’une bonne partie du cytoplasme de la cellule pour former le spermatozoïde.
Le phénomène essentiel qui a lieu à cette phase est la spermiogenèse.

Testicule de souris : coupe partielle de trois tubes séminifères. En a, les spermatozoïdes sont jeunes.
En b, la transformation est amorcée. En c, les spermatozoïdes sont rassemblés en « bouquet ».

B- L’ovogenèse.
C’est la formation des gamètes femelles. Elle a lieu dans les ovaires et se déroule en quatre phases comme la
spermatogenèse.
1°) La phase de multiplication.
Les cellules mères des ovules appelées les ovogonies ou gonocytes à 2n chromosomes se multiplient par mitose pour
donner d’autres ovogonies à 2 n chromosomes. Le phénomène essentiel qui à lieu à cette phase est la mitose.
2°) La phase d’accroissement.
Chaque ovogonie à 2 n chromosomes accumule de réserves, augmente de taille et devient un spermatocyte I à 2 n
chromosomes. Le phénomène essentiel qui a lieu à cette phase est l’augmentation de taille.
3°) La phase de maturation.
Chaque ovocyte I subit une division réductionnelle pour donner deux cellules filles de taille inégale : une grosse
cellule qui est l’ovocyte II à n chromosomes et une cellule de petite taille appelées premier globule polaire (GP 1)
aussi à n chromosomes. Cette différence de taille est due à une inégale répartition du cytoplasme entre les deux
cellules filles et à un fuseau de division excentrique.
L’ovocyte II subit une division équationnelle pour un ovotide et un deuxième globule polaire (GP 2). Le phénomène
essentiel qui a lieu à cette phase est la méiose.

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NB : Chez la femme, l’ovocyte II entre en division équationnelle mais reste bloqué à la métaphase II, jusqu’à la
ponte : c’est pourquoi le gamète de la femme est l’ovocyte II.
4°) La phase de différenciation.
Elle est caractérisée par la transformation de l’ovotide en ovule. Cette phase estinexistante chez la femme.

Schéma des différents stades évolutifs du follicule ovarien. A; B ; C ; D ; E : phase folliculaire, F : ovulation, G :
phase lutéinique.
C- Comparaison entre la spermatogenèse et l’ovogenèse.
Points communs : Les deux phénomènes se déroulent dans les gonades en quatre phases. Ils conduisent tous à la
formation des gamètes haploïdes.
Différences : la spermatogenèse conduit à la formation de quatre spermatozoïdes à partir d’une spermatogonie alors
que l’ovogenèse conduit à la formation d’un ovule à partir d’une ovogonie. L’ors de l’ovogenèse, il ya formation des
globules polaires, ce qui n’est pas le cas en spermatogenèse. La spermatogenèse est un phénomène continu alors
que l’ovogenèse est un phénomène discontinu. La spermatogenèse débute dès la puberté alors que l’ovogenèse
débute dès la vie embryonnaire.

Page 43
Schémas comparatifs entre spermatogenèse et ovogenèse.

D- Evolution de la quantité d’ADN au cours de la gamétogenèse.


On considère une cellule mère des gamètes dont la quantité d’ADN initiale est égale à 2Q. On suit l’évolution de cette
quantité d’ADN au cours temps et lors de la gamétogenèse. On obtient le graphesuivant :

Courbe d’évolution de la quantité d’ADN en fonction du temps.

III- La fécondation.
La fécondation est l’union entre un gamète mâle et un gamète femelle pour donner un œuf ou zygote. La
fécondationpeut-être interne ouexterne.
A- Les étapes de la fécondation.
La fécondation se déroule en six phases : phases d’attraction, de la danse des gamètes, de pénétration et d’activation
de l’ovule, de formation des pronucléus, de rapprochement des pronucléus et de caryogamie.
1°) La phase d’attraction des spermatozoïdes par l’ovule.
L’ovule élabore une substance appelée fertilisine ou gamone qui attire les spermatozoïdes dans leur déplacement :
on parle d’un chimiotactisme positif.
2°) Phase de la danse des gamètes.

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Les spermatozoïdes arrivent au contacte de l’ovule et tourbillonnent au tour de ce dernier : c’est la danse des
gamètes.
3°) Phases de pénétration d’un spermatozoïde dans l’ovule et d’activation de l’ovule.
Le cytoplasme ovulaire se soulève en un point pour former un cône d’attraction ou cône de fécondation. L’acrosome
du spermatozoïde s’ouvre et libère son enzyme qui digère la membrane de l’ovule. Il ya fusion entre la membrane du
spermatozoïde et celle de l’ovule pour former un tube de pénétration. Le noyau du spermatozoïde ainsi que son
centriole proximal passe à travers ce tube et tombe dans le cytoplasme de l’ovule.
Cette pénétration d’un spermatozoïde dans l’ovule entraine une activation de cette dernière caractérisée par :
- Une formation de la membrane de fécondation ;
- Formation d’un liquide péri ovulaire ou périvitellin entre les deux membranes. Ce liquide ainsi que la
membrane de fécondation permet d’empêcher une pénétration ultérieure d’autres spermatozoïdes dans l’ovule
fécondé.
- Augmentation de l’intensitérespiratoire.
4°) Phase de formation des pronucléus.
Les noyaux des spermatozoïdes et de l’ovule gonflent et prennent respectivement les noms de pronucléus mâle et
pronucléus femelle.
5°) Phases de rapprochement des pronucléus.
Le pronucléus mâle ainsi que son centriole proximal subit une rotation de 180°, ce qui permet le rapprochement des
deux pronucléus.
6°) Phase de caryogamie.
Le centriole proximal du spermatozoïde se transforme en aster spermatique qui se dédouble. Il se forme un fuseau
de division entre ces deux asters. C’est alors qu’on assiste à une fusion des deux pronucléus : c’est la caryogamie ou
amphimixie. A la suite de cette fusion, on obtient une cellule œuf qui subit immédiatement sa première division
mitotique pour donner deux cellules filles. Cette division se poursuitjusqu’àl’obtention d’un individu nouveau.

Principales étapes de la fécondation chez l’oursin.

B- Facteurs agissant sur la fécondation.


La rencontre entre un gamète mâle et un gamète femelle dépend de plusieurs facteurs aussi bien internes
qu’externes. Parmi ces facteurs, on a : la durée de vie des gamètes, la mobilité des gamètes et la concentration du
sperme.
1°) La durée de vie des gamètes.

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Chez les mammifères, la durée de vie des spermatozoïdes varie de quelques heures à quelques jours lorsqu’ils sont
libérés dans les voies génitales femelles. Par exemple elle est de trois à quatre jours chez l’homme et de six heures
chez la souris.
Le gamète femelle a aussi une durée de vie limitée après l’ovulation. Par exemple, elle est de 24h chez la femme et
de 3 à 4h chez la jument.
2°) La mobilité des gamètes.
Les gamètes mâles sont en général mobiles et flagellés alors que les gamètes femelles sont en général immobiles et
non flagellés mais il peut y avoir des exceptions. Chez l’homme, lorsque les spermatozoïdes sont peu mobiles,
l’individu souffre d’asthénospermie.
3°) La concentration du sperme.
Pour que la fécondation ait lieu, il faut que la concentration du sperme c'est-à-dire le taux de spermatozoïde dans le
sperme atteint une certaine valeur seuil. Chez l’homme, cette valeur seuil est comprise entre 30 et 120 millions par
centimètre cube (cm3).
Lorsqu’une concentration est en dessous du seuil, l’individu souffre d’oligospermie. Lorsquecette concentration
estnulle, on parled’azoospermie.
C- Les formes de fécondation.
Il existe quatre formes de fécondation :
- L’oogamie : c’est une forme de fécondation caractérisée par des gamètes mâles plus petits et plus
mobiles et des gamètes femelles plus gros et immobiles.
- L’isogamie : les gamètes mâles et femelles sont mobiles et de même formes.
- L’anisogamie ou hétérogamie : les deux gamètes sont tous mobiles mais n’ont pas la même forme.
Les gamètes mâles sont petits alors que les gamètes femelles sont gros.
- La cystogamie : il n’y a pas de gamètes différenciés mais le rôle du gamète est joué par des
organismes vivants. C’est le cas de la spirogyre.

D- Importance de la fécondation.
La fécondation permet de rétablir le nombre de chromosomes à 2n dans les cellules œufs. Elle assure la pérennité de
l’espèce. Elle permet l’apparition des individus nouveaux et uniques.
IV- Cycle de reproduction.
A- Généralités.
Le cycle de reproduction regroupe le cycle de développement et le cycle chromosomique. Le cycle de
reproduction est une série de formes qui se succèdent dans la vie d’un être vivant depuis qu’il est œuf et
jusqu’à ce qu’il donne lui-même un œuf.
Le cycle chromosomique est la variation du nombre de chromosomes des formes d’un être vivant au cours
de son cycle de développement. Dans un cycle chromosomique, on note deux phénomènes essentiels : la
méiose et la fécondation. En fonction du nombre d’organismes vivants présents dans un cycle de même que
leurs garnitures chromosomiques, on distingue trois qualificatifs de cycles chromosomiques :
- Cycle diplophasique ou diplobiontique : c’est un cycle dans lequel on ne trouve qu’un ou des
organismes vivants à 2n chromosomes.

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- Cycle haplophasique : c’est un cycle dans lequel on ne trouve qu’un ou des organismes vivants à n
chromosomes.
- Haplodiplophasique : c’est un cycle dans lequel on trouve à la fois des organismes vivants à 2n
chromosomes et des organismes vivants à n chromosomes.
B- Quelques termes liés à la reproduction chez les végétaux.
Il s’agit : des gamétophytes, les gamétocystes, les sporophytes et les sporocystes.
- Un gamétophyte est un organisme qui produit les gamètes mâles et femelles. Si cet organisme ne
produit que des gamètes mâles il est appelé un gamétophyte mâle. S’il ne produit que des gamètes femelles,
il est appelé un gamétophyte femelle.
- Un gamétocyte est organe ou une cellule qui produit les gamètes. On distingue le
gamétocytemâleetgamétocytefemelle.
- Un sporophyte est organisme qui produit les spores.
- Un sporocyste est une cellule ou un organe qui produit les spores.
NB : Les spores sont toujours à n chromosomes.
C- Quelques exemples de cycle de reproduction.
1°) Cycle de reproduction de l’oursin.
Lorsqu’ils arrivent à l’âge adulte, l’oursin mâle produit des gamètes spermatozoïdes et l’oursin femelle
produit des ovules. Ces deux gamètes sont libérés dans l’eau de mer. Les spermatozoïdes nagent vers les
ovules. Un spermatozoïde s’unit avec un ovule pour donner un œuf. Ce dernier évoluera par division
successive pour donner un nouvel oursin.

Cycle de reproduction chez l'oursin


Dans ce cycle, il n’existe qu’un seul organisme vivant à 2n chromosomes qui est l’oursin. Donc le cycle est
diplophasique.
2°) Cycle de reproduction chez fucus vésiculeux.
Fucus est une algue brune. A maturité, son thalle porte des renflements dont la coupe montre des cavités ou
conceptacles. Ces derniers sont de deux types : les conceptacles mâles renfermant les anthéridies, et les
conceptacles femelles contenant des oogones. Chaque anthéridie subit deux divisions successives pour

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donner des anthérozoïdes. Il en est de même pour l’oogone qui des oosphères. L’union entre un
spermatozoïde et une oosphère conduit à un œuf qui évoluera en nouvel fucus.

Cycle de reproduction chez fucus vésiculeux


Dans ce cycle, il n’existe qu’un seul organisme vivant à 2n chromosomes et qui est le fucus : donc le cycle
est diplophasique.
Remarque : le fucus est un gamétophyte car il produit les gamètes mâle et femelle. L’anthéridie est un
gamétocyste mâle. L’oogone est un gamétocyste femelle.
3°) Cycle de reproduction chez le polypode.
Sur la face inférieure des feuilles du polypode, on trouve des sporanges. Les cellules des sporanges subissent
deux divisions successives pour donner des spores. Dans un milieu favorable, la spore germe et donne un
prothalle qui est un autotrophe. Ce prothalle porte des anthéridies et des archégones. Les anthéridies libèrent
à maturité des anthérozoïdes. Il en est de même pour l’archégone qui libère des oosphères. Un anthérozoïde
s’unit à une oosphère pour donner un zygote qui évoluera en un nouvel polypode.

Cycle de reproduction chez le polypode .Cycle de reproduction chez la spirogyre


Dans ce cycle, on a deux organismes vivants : un gamétophyte (le prothalle) à n chromosomes et un
sporophyte (le polypode) à 2n chromosomes : donc le cycle est haplodiplophasique.
4°) Cycle de reproduction chez la spirogyre.

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Dans des conditions défavorables, deux filaments de spirogyre se rapprochent. Il s’établit alors un pont de
conjugaison entre ces deux filaments. Le noyau d’une cellule d’un filament passe à travers ce pont et
fusionne avec le noyau d’une cellule de l’autre filament. Il se forme alors un œuf dont le noyau subit
immédiatement deux divisions successives pour donner quatre noyaux. Parmi ces quatre noyaux, trois
dégénèrent. L’œuf à un noyau évoluera pour donner une autre spirogyre lorsque les conditions deviendront
favorables.
Ce cycle comporte deux éléments vivants tous à n chromosomes (filaments de spirogyre) : doc le cycle est
haplophasique. La particularité au niveau de ce cycle est que les organismes se comportent comme des
gamètes.

EXERCICES D’APPLICATION
Exercice 1:
Les figures du document ci-dessous traduisent un phénomène chez un être vivant
1/ De quel phénomène s’agit-il?
2/ Classez dans l’ordre normal de déroulement en justifiant les critères.
3/Le phénomène ci-dessous en question est observé chez les animaux. De quel groupe d’animaux s’agit-il ? Justifiez
votre réponse.
4/Reprenez et annotez les figures G et E.
b- Donnez sous forme d’une comparaison, les traits généraux qui ont conduit à la formation deG1 et G2.

Exercice 2:
Le point de départ du cycle des sélaginelles est un pied feuillé (A) ayant l’aspect de petites fougères. Les sommets
fertiles de ces pieds sont des épis, dont les feuilles supérieures portent des organes (B) d’où s’échappent des cellules
(C), tandis que les feuilles inférieures portent des organes (D) d’où s’échappent des cellules E. L’élément (C) protégé
par une membrane épaisse tombe sur le sol, germe en donnant des organes (F) d’où s’échappement des cellules
flagellées (G). L’élément E protégé par une membrane épaisse tombe sur le sol, germe en donnant des organes (H)
renfermant chacun une volumineuse cellule (I). Une cellule (G) nageant dans la rosée, pénètre dans le col de (H) et
s’unit à (I). La cellule (J) résultant de cette union se multiplie sur place en donnant une jeune sélaginelle (K). (Voir
cycle de reproduction de la sélaginelle).

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a- Recopiez le tableau suivant puis remplacez la colonne réservée aux termes en choisissant parmi les mots suivant : Zygote, spore,
archégone, oosphère, anthérozoïde, sporange ; chaque terme pouvant être suivi s’il y a lieu d’épithète mâle ou femelle.
b- Sachant que (B) et (D) sont diploïdes, (C) et (E) haploïdes, quel type de division devrait être à la base de la formation des organes (F)
et (H).
c- Tracez le cycle chromosomique de la sélaginelle et caractérisez-le.
Exercice 3 :
Les schémas ci-dessous représentent le cycle de développement de l’Ulve (laitue de mer), algue verte formant des lames (thalles) minces à
bords ondulés. Les cellules marginales de ces lames donnent naissances à des cellules flagellées qui s’échappent par une performation de la
paroi cellulaire ; les cellules à quatre flagelles formées par division d’une cellule en quatre ou en huit, se développement en un thalle ayant
deux fois moins de chromosomes que celui qui leur a donné naissance. Ces thalle sont de deux types et reconnaissables à maturité à la couleur
de leur marge : - les cellules a deux flagelles sont plus nombreuses et plus petites.

a- retrouvez dans ce cycle, lorsque c’est possible, les éléments qui correspondent aux termes suivants : Zygote, spore, gamétophyte
femelle, gamétophyte mâle, sporogone, gamétocyte mâle, gamétocyte femelle, archégone, anthéridie, gamète mâle, gamète femelle et
sporophyte.
b- Schématisez le cycle chromosomique de l’Ulve ; quelle est la nature de ce cycle.

Une espèce d’algue se présente sous forme de mince lanière ramifiée. Dans un lot de plantes morphologiquement semblables, un examen
microscopique approfondi a permis de distinguer trois types de pieds A, B et C, caractérisés chacun par des fructifications différentes, toutes
situées à la surface des lanières. Celles des plantes A libèrent à maturité des grandes cellules ovoïdes inertes, a. Les fructifications des plantes B
sont à l’origine de petites cellules flagellées mobiles, b. Les plantes C, quant à elles, portent de grosses cellules sphériques qui subissent la
réduction chromatique et donnent des cellules filles c. Mise en présence, les cellules a et b fusionnent et forment une grosse cellule X,
immobile qui se développera pour donner naissance à une plante de type C. Une fois libérée, chaque cellule c se développe en donnant une
plante de type A ou une plante de type B.
1. Sachant que le nombre de chromosomes des plantes A et B est égal à 14 et celui de la plante C est égal à 28, identifiez les cellules a, b, c et z.
indiquez le nombre de chromosomes qu’elles contiennent. Situez et nommez les deux événements fondamentaux du cycle. Que représentent
les plantes, B et C ?
2. En choisissant par commodité l’exemple d’une cellule où le nombre de chromosomes est 2n = 4, représentez par des schémas clairs, la
succession des événements cytologiques qui permettent le passage d’une lignée cellulaire haploïde à une lignée cellulaire diploïde.

Page 50
3. Il est possible de rendre compte graphiquement de ce phénomène en exprimant l’évolution de la quantité d’ADN par cellule en fonction du
temps. Tracez et indiquez sur cette courbe les différentes phases, les interpréter tout en expliquant à quoi elles correspondent en les reliant
lorsque cela est possible aux schémas que vous avez fournis pour illustrer la question précédente.

4. Une autre algue brune très commune également, porte des organes reproducteurs contenant à la fois des cellules de type a et des cellules
de type b. (document 7). Celles-ci proviennent respectivement des cellules mères aoet bo qui possèdent 64 chromosomes. Chaque cellule mère
ao donne 8 cellules a à 32 chromosomes. Chaque cellule mère bodonne 64 cellules b à 32 chromosomes. Sachant que la cellule de type z qui
résulte de l’union d’une cellule a avec une cellule b, redonne directement, en se développant une nouvelle algue, représentez le cycle du
document7 et indiquez le nombre de chromosomes qui correspond à chaque étape.
5. comparez les cycles de deux algues. Quelles différences importantes constate-on ?

Page 51
6. Sachant que la deuxième est considérée comme algue parvenue à un degré d’évolution plus évoluée que la première, que peut-on conclure

LA GENETIQUE
Les objectifs pédagogiques
A la fin de ce cours, l’élève doit être capable de :
8- Connaître les notions de base en génétique.
9- Maîtriser les conventions d’écriture en génétique.
10- Connaître les lois statistiques de la transmission des caractères héréditaire ainsi que leurs applications.
11- Connaître le mode de transmission des allèles des gènes.
12- Savoir écrire les génotypes et les phénotypes des individus.
13- Donner une interprétation chromosomique des croisements.

La génétique est la science de l’hérédité. L’hérédité est l’étude de transmission des caractères parentaux aux
descendants.
Le fondateur de la génétique est le moine Gregor Mendel. Ses travaux ont été poursuivis et améliorés par l’Américain
Thomas Morgan.
I- Définition de quelques termes utilisés en génétique.
- Une espèce : c’est une collection d’individus qui se ressemblent entre eux et qui sont interféconds.
- Une race ou la lignée : c’est une variation de groupes d’individus au sein d’une même espèce. Exemples :
race noire, race blanche.
Un individu est considéré comme appartenant à la race pure pour un caractère, si ce caractère se transmet à ces
descendants sans modifications de génération en génération.
- Un gène : c’est une séquence de nucléotides consécutifs de l’ADN ou de l’ARN et qui est capable de faire
apparaître un caractère chez l’individu qui le porte.
- Un locus : c’est l’emplacement d’un gène sur un chromosome.
- Un allèle : c’est une forme sous laquelle un gène peut se présenter. Un allele peut être dominant, récessif,
ou codominant.
Un allèle est dit dominant lorsqu’il s’exprime chez les descendants. Un allèle est dit récessif, lorsqu’il ne s’exprime
que chez les individus homozygotes ou de race pure. Des allèles sont dit codominants lorsqu’ils s’expriment tous à la
fois dans une descendance.
- Un génotype : c’est la combinaison des allèles représentant un ou plusieurs gènes.
- Un phénotype : c’est l’ensemble des caractères visibles, palpables d’un individu et qui résulte de l’expression
d’un génotype.
- Un homozygote : c’est un individu qui porte des allèles identiques d’un même gène. Un homozygote est aussi
un individu de race pure.
- Un hétérozygote : c’est un individu qui porte des allèles différents d’un même gène. Cet individu n’est pas de
race pure.
- Un test-cross : c’est un croisement entre un individu de génotype inconnu avec un parent homozygote
récessif.
- Un back-cross : c’est un croisement entre un hybride et l’un de ces parents homozygote récessifs. Il est
encore appelé un croisement en retour.
II- Les méthodes d’études en génétique.
Les études en génétiques sont basées soit sur des croisements soit sur l’analyse des anomalies dans les familles
(hérédité humaine). Le croisement tient compte de trois conditions :
- Les parents doivent être de race pure pour le ou les caractères à étudier.
- L’espèce étudiée doit-être prolifique en vue d’une meilleure interprétation. C’est le cas des drosophiles, des
pois.
- La durée de reproduction de l’espèce doit être courte.
Page 52
III- Les lois statistiques de la transmission des caractères héréditaires.
Selon le nombre de couple de caractères étudiés, on distingue :
- Le monohybridisme : c’est l’étude de la transmission d’un couple de caractères.
- Le polyhybridisme : c’est l’étude de la transmission de plusieurs couples de caractère. S’il s’agit de la
transmission de deux couples de caractère, on parle du dihybridisme.
A- Le mono hybridisme.
C’est l’étude de la transmission d’un couple de caractère.
Le monohybridisme regroupe deux types d’hérédité : l’hérédité autosomale et l’hérédité gonosomale ou liée au
sexe.
1°) L’hérédité autosomale.
C’est une hérédité dont le gène est porté par une paire de chromosomes homologue ou autosomes.
Elle regroupe trois cas : cas de dominance absolue ; cas de codominance et cas d’un gène létal.
a- Cas de dominance absolue.
C’est le cas où un allèle d’un gène est dominant et l’autre allèle du même gène est récessif.
a1 : caractéristiques de la dominance absolue.
Elle est caractérisée par :
- Une homogénéité de la F1 issue des parents de race pure ;
- Des proportions phénotypiques ¾ et ¼ obtenues en F1 x F1 (F2) ;
- Des proportions phénotypiques ½ ; ½ obtenues en test-cross.
a2 : Exemple de dominance absolue.
On croise une plante à graines lisses avec une plante à graines ridées. On obtient des plantes à graines lisse.
Les graines lisses obtenues sont semées et après autofécondation, on obtient 7324 graines réparties comme suit :
5474 graines lisses et 1850 graines ridées.
a3 : Interprétation :
Les individus obtenus à l’issu du premier croisement sont appelés des individus de la première génération ou de la F 1.
Les individus obtenus à l’issu du deuxième croisement sont les individus de la deuxième génération ou F2.
- Analyse du premier croisement :
 Homogénéité de la F1 : tous les individus de la F1 sont semblables entre eux (lisse). Donc la F1esthomogène.
 Dominance : l’allèle parental « lisse » qui apparait en F1 est dit « dominant » et l’allèle parental « ridée » qui
disparait en F1 est dit récessif.
 Choix des symboles : l’allèle dominant est symbolisé par une lettre majuscule et l’allèle récessif est symbolisé
par une lettre minuscule. Lisse : L ; ridée : r.
- Analyse du deuxième croisement.
 Calcul des proportions et pourcentages de la F2 :
5474 3 1850 1
Lisse : =3 soit ou 75% ridée : =1 soit ou 25%
1850 4 1850 4
Ces proportions phénotypiques ¾, ¼ sont celles d’un monohybridisme avec dominance absolue et à gène
autosomale. La proportion ¾ désigne les caractères du parent portant l’allèle dominant et de l’hybride de la F 1. La
proportion ¼ désigne le caractère du parent portant l’allèle récessif.
 Génotypes et phénotypes des parents : les génotypes sont symbolisés par deux allèles séparés par une
double barre. Les phenotypes sont désignés par un allèle entre crochets.
Génotypes des parents Phénotypes parentaux
Lisse L [ L]
L
Ridée r [r]
r
 Génotypes et phénotypes de la F1 et de la F2.
L r
Parents : P1 : x P2 :
L r
Gamètes des parents : P1 : L P2 : r
Les gamètes des parents sont regroupés dans un tableau à double entrée appelé échiquier de croisement pour
obtenir la descendance.
Génotype et phénotype de la F1.

Page 53
Gamètes L
P1
P2
r L
[L]
r
Génotypes et phénotypes de la F2 :
L L
F1 x F1 : x
r r
Gamètes de la F1 : L et r.
Gamètes ½L ½r
F1
F1
½L L L
[L] [L]
L r
½r L r
[l ] [r]
L r

Les proportions phénotypiques sont : [ L ] = 3 [ r ] = 1 . Ces proportions phénotypiques sont conforment aux
4 4
résultats expérimentaux.
a4Les lois de Mendel.
Première loi de Mendel : c’est la loi de l’uniformité des hybrides de la F1. Cette loi dit que les individus de la F1 sont
semblables entre eux si les parents sont de race pure.
Deuxième loi de Mendel : c’est la loi de pureté des gamètes. Elle montre qu’un gamète ne contient qu’un seul
caractère.
a5 Interprétation chromosomique de Morgan.
Morgan suppose qu’un gène est localisé sur des chromosomes homologues.
Parents : LL

Gamètes des parents :


Génotype et phénotype de la F1 :
Gamètes
P1
P2

F1 x F 1 :
Gamètes de la F1 :
Génotypes et phénotypes de la F2 :
Gamètes
F1
F1

Les résultats de Morgan sont conforment à ceux de Mendel : donc un gène est localisé sur des chromosomes homologues ou
autosomes.
a6 : Le test-cross.
C’est un croisement entre un individu de génotype inconnu avec un parent ayant des allèles récessifs.
Si le résultat du test-cross donne 100% d’un phénotype, alors l’individu testé est homozygote.
Si les résultats du test-cross donnent : 50% d’un phénotype et 50% d’un autre phénotype ; alors l’individu testé est hétérozygote.
Le test-cross permet donc de savoir si un individu est homozygote ou hétérozygote.

Page 54
a7 Le backcross.
C’est un croisement entre un hybride et l’un de ces parents portant les allèles récessifs d’un ou des gènes. Il est encore appelé le
croisement en retours.
b- Cas de codominance.
Il y a codominance lorsqu’aucun allèle d’un gène ne domine l’autre.
b1 : Caractéristiques de la codominance.
La codominance est caractérisée par :
- Une homogénéité des individus de la F1 venant des parents de race pure avec soit un caractère qui est le mélange entre
ceux des deux parents (cas de dominance intermédiaire) en F1 soit apparition des deux caractères parentaux en F1 (cas de
codominance).
- Des proportions phénotypiques : ¼ ; ¼ ; ½ obtenues en F1 x F1.
b2 : Exemples de codominances.
Exemple 1 : On croise deux variétés de « belle de nuit », l’une à fleur rouge et l’autre à fleur blanche. On obtient des plantes à
fleur rose.
Le croisement des individus obtenus entre eux donne : 49 plantes à fleur rouge ; 100 plantes à fleur rose ; 48 plantes à fleur
blanche.
Interprétation :
La F1 est homogène donc la première loi de Mendel est vérifiée et les parents sont de race pure. Les hybrides de la F1 ont un
caractère intermédiaire entre ceux des parents.
Il y a dominance intermédiaire entre les allèles rouge et blanc. Dans le cas de la codominance, les deux allèles peuvent êtres
symbolisés par des lettres majuscules ou par des lettres minuscules. Choix des symboles : rouge : R ou r ; blancs : B ou b.
Calcul des proportions de la F2 : rouge : ¼ ; blanc : ¼ ; rose : ½. Ces proportions sont celles d’un monohybridisme avec
codominance. Les proportions ¼ ; ¼ ; sont celles des phénotypes parentaux et la proportion ½ est celle des hybrides et du
caractère intermédiaire.
Génotypes et phénotypes :
R r B b
Parents : P1: ou x P2 : ou
R r B b
Gamètes des parents : P1 : r P2 : u
b
F1 : [ rb ].
r
b b
F1 x F1 : x
r r
Gamètes de la F1 : ½ r et½ b.
Génotypes et phénotypes de la F1.

Gamètes ½r ½b
F1
F1
r b
[r] [ rb ]
½r r r
½b b
b
[b ]
[ rb ] b
r
[ rb ] = 1 ; [ r ] = 1 ; [ b ] =1/4.
2 4
Les résultats théoriques sont conforment aux résultats expérimentaux.
Exemple 2 : on croise deux plantes, l’une à fruits jaunes et l’autre à fruits verts. On obtient des plantes à fruits jaunes
rayés de verts. On effectue une autofécondation entre les plantes obtenues et on obtient : 29 plantes à fruits verts ;
60 plantes à fruits jaune rayés de vert et 30 plantes à fruits jaunes.
Interprétation :
La F1 est homogène, première loi de Mendel est vérifiée, les parents sont de race pure. Les caractères parentaux sont
apparus simultanément en F1 : donc il y a codominance entre les allèles rouge et vert. Rouge : R ; vert : V.
Calcul des proportions de la F2 : on a ¼ ; ½ ; ¼. Ces proportions sont celles d’un monohybridisme avec codominance.
R V
Parents : P1 : x P2 :
R V

Page 55
Gamètes des parents : P1 : R P2 : V
V
F1: [ RV ]
R
V V
F1 x F1: x
R R
Gamètes de la F1 : R et V.

Gamètes ½V ½R
F1
F1
V R
[V ] [ RV ]
½V V V
½R R
R
[ R]
[ RV ] R
V
1 1
Proportions phénotypiques : [ V ] = ¼ ; [ R ] = ; [ RV ]= . ces proportions sont conformes à celles obtenues
4 2
expérimentalement.
c- Cas de gene létal.
Un gène létal est un gène mortel. Certains œufs portant un certains phénotypes ne survivent pas.
Il est caractérisé par des proportions 2/3 ; 1/3 (au lieu de ¾ ; ¼) car ¼ d’œufs ne sont pas viables.
2°) L’hérédité liée au sexe.
Dans le cas de l’hérédité liée au sexe les gènes sont portés par les chromosomes sexuels ou gonosomes. Chez les
mammifères, les mâles sont hétérogamétiques et sont notés XY et les femelles sont homogamétiques et sont notées
XX.
a- Caractéristiques de l’hérédité liée au sexe.
Elle estcaractériséepar :
- Des croisementsréciproques ;
- Une répartition des phénotypes suivant le sexe selon le sens de croisement en F 1 ;
- Une hétérogénéité de la F1 obtenue à partir des parents de race pure.
NB : la dominance des allèles se fait dans le cas de l’hérédité liée au sexe à partir des femelles de la F 1 qui est
hétérogène. La localisation chromosomique se détermine à partir des mâles de cette F 1 et le gène est toujours porté
par le chromosome X.
b- Exemple d’hérédité liée au sexe.
On croise une drosophile mâle aux yeux blancs avec une drosophile femelle aux yeux rouges toutes de race pure. On
obtient en des drosophiles aux yeux rouges. On croise une drosophile mâle aux yeux rouges avec une drosophile
femelle aux yeux blancs toutes de race pure. On obtient des drosophiles femelles aux yeux rouges et des drosophiles
mâles aux yeux blancs.
Interprétation :
La F1 du premier croisement est homogène ; donc la première loi de Mendel est vérifiée et les parents sont de race
pure. L’allèle « rouge » domine l’allèle « blanc ». Choix des symboles : rouge : R ; blanc : b.
La F1 du deuxième croisement est hétérogène pourtant les parents sont de race pure ; donc le gène est porté par le
chromosome X.
Génotypes.
Premier croisement :
X X
Parents : x
Y X
Gamètes mâles : X ; Y. gamètes femelles : X.

F1 :
Gamètes X Y
mâle
femelle

Page 56
X X
X [R] [R]
X Y
Deuxième croisement :
X X
Parents : x
Y X
Gamètes mâles : X ; Y. gamètes femelles : X.

F1 :
Gamètes X Y
mâle
femelle
X X
X [R] [b]
X Y
Interprétation chromosomique de Morgan.
Premier croisement :
Parents : x

Gamètes mâles :

Gamètes femelles :

F1 :
Gamètes
mâle
femelle
[ R] [ R]
Deuxième croisement :
Parents : x

Gamètes mâles :

Gamètefemelle :
F1 :
Gamètes
mâle
femelle
[ R] [b]
B- Le dihybridisme.
Le dihybridisme est l’étude de la transmission de deux couples de caractères.
1°) Le dihybridisme à ségrégation indépendantes des couples d’allèles.
a- Caractéristiques :
Il estcaractérisépar :
- Une uniformité des hybrides de la F1 venant des parents de race pure.
- Des proportions phénotypiques : 9/16 ; 3/16 ; 3/16 ; 1/16 ; obtenues suite au croisement des individus de la F1 entre eux
(F2).
- Des proportions phénotypiques : ¼ ; ¼ ; ¼ ; ¼ obtenues suite à un croisement entre un individu double hétérozygote et
un parent double récessif homozygote (back- cross).
b- Exemple de dihybridisme à gènes indépendants.
On croise un lot de cobaye à pelage court et noir avec un lot de cobaye à pelage long et blanc. On obtient des cobayes à pelage
court et noir. On croise les individus obtenus entre eux et on obtient une descendance comprenant : 1118 cobayes à pelage
court et noir ; 374 cobayes à pelage court et blanc ; 128 cobayes à pelage long et blanc ; 376 cobayes à pelage long et noir.
Interprétation :

Page 57
La F1 du premier croisement est homogène. Donc la première loi de Mendel est vérifiée et les parents sont de race pure. Les
allèles « court » et « noir » dominent respectivement les allèles « long » et « blanc ».
Choix des symboles : court : C ; noir : N ; long : l ; blanc : b.
1118 374 376 126
Calcul des proportions du deuxième croisement : [CN] : =9.[Cb] : =3 [l N] : =3 [l b] : =1
126 126 126 126
Ces proportions 9/16 ; 3/16 ; 3/16 ; 1/16 sont celles d’un dihybridisme à gènes indépendants et liés aux autosomes.
Génotypes : Gamètes des parents : P1 : CN ; P2 : lb
CN lb Génotype et phénotype de la F1 :
Parents : P1 : xP 2 :
CN lb

Page 58
Gamètes CN
P1
P2
C N
lb [C N ]
l b
CN C N
F1 x F 1 : x
l b l b
Gamètes de la F1 : ¼CN ; ¼ Cb ; ¼ l N et ¼l b.

Page 59
Génotypes et phénotypes de la F2 :
Gamètes ¼ CN ¼Cb ¼l N ¼l b
F1
F1
C N C N CN CN
¼CN [C N ] [C N ] [C N ] [C N ]
C N C b l N l b
¼Cb C N C b CN Cb
[C N ] [C b ] [C N ] [C b ]
C b C b l b l b
¼l N C N C N lN lN
[C N ] [C N ] [l N ] [l N ]
l N l b lN l b
¼l b C N C b lN lb
[C N ] [C b ] [l N ] [l b]
l b l b l b lb

[C N] : 9/16 ; [C b] : 3/16 ; [l N] : 3/16 ; [l b] : 1/16. Ces proportions théoriques sont conformes aux proportions expérimentales.
Remarques : il apparait en F2, quatre phénotypes dont deux parentaux [C N] ; [l b] et deux recombinés [Cb] et [l N].
Les individus doubles homozygotes sont situés sur l’une des diagonales de l’échiquier.
2°) La troisième loi de Mendel.
C’est la loi de disjonction indépendante des couples d’allèles lors de la formation des gamètes. Elle est encore appelée la loi de
ségrégation indépendante des couples d’allèles.
3°) Le test- cross en dihybridisme.
C’est le croisement entre un individu de génotype inconnu avec un parent double homozygote.
- Si les résultats du test- cross donnent 100% d’un phénotype ; alors l’individu testé est homozygote.
- Si les résultats du test-cross donnent : ¼ ; ¼ ; ¼ ; ¼ (25% ; 25% ; 25% ; 25%) alors l’individu testé est hétérozygote.
4°) Interprétation chromosomique de Morgan.
Morgan admet que les deux couples d’allèles sont portés par deux paires de chromosomes différents.
Génotypes des parents : P1 : P2 :
Gamètes produits par les parents : P1 : P2 :
Génotype et phénotype de la F1 :
Gamètes
P1
P2

F1 x F1 :
Gamètes de la F1 :
Génotypes et phénotypes de la F2 :
Gamètes
F1
F1

L’HEREDITE HUMAINE
Les objectifs pédagogiques
A la fin de ce cours, l’élève doit être capable de :
1- Connaître les symboles de base en hérédité humaine.

Page 60
2- Savoir analyser un arbre généalogique.
3- Savoir réaliser un arbre généalogique.

L’hérédité humaine est l’étude de la transmission des caractères héréditaires dans l’espèce humaine.
Cette étude est difficile à réaliser pour plusieurs raisons :
- Les croisements sont impossible.
- L’équipement chromosomique de l’Homme est très élevé (46 chromosomes).
- Un faible taux de fécondité.
- Les tares et les malformations sont souvent cachées.
L’étude de l’hérédité humaine est basée sur la recherche dans les familles, la transmission des anomalies sur
plusieurs générations. Ces recherches permettront d’établir pour chaque anomalie un schéma appelé l’arbre
généalogique ou pédigrée.
I- Le pédigrée.
1°) Les symbols du pedigree.
Pour établir un arbre généalogique, on utilise des symboles conventionnels qui sont :
: Homme sain : femme saine homme malade femme malade.

Mort à la naissance.

Faux jumeaux vrais jumeaux vraies jumelles.

Ou mariage. Mariage consanguin.

Exemple de pédigrée :

I 1 2

II 3 4 5

Un arbre généalogique comporte plusieurs générations notées I ; II ; III etc. les individus de chaque génération porte
des numéros spécifiques. Les individus issus de mêmes parents sont des fratries.
2°) Méthodes d’analyse et de réalisation d’un pédigrée.
Pour analyser un pédigrée, on procède comme suit :
- On recherche la dominance ou la récessivité de l’allèle responsable de la maladie ;
 Récessivité de l’allèle : si un ou des couples apparemment sains donnent dans leur descendance un ou des
enfants malades ; ou si un ou des couples malades (ou l’un des couples) donnent des enfants sains, alors on conclut
que l’allèle responsable de la maladie est récessif.
 Dominance de l’allèle : si chaque enfant malade à au moins un des parents malade, alors on conclut que
l’allèle responsable de la maladie est dominant.
- On cherche la localisation chromosomique du gène responsable de la maladie.
 On vérifie d’abord si le gène est porté par le gonosome Y : Si le gène est porté par le chromosome Y, chaque
garçon malade a obligatoirement son père malade et chaque garçon sain a obligatoirement son père sain. De plus, la
maladie n’apparait que chez les garçons.
 On vérifie ensuite si le gène est porté par le chromosome X : si le gène est porté par le chromosome X, la
maladie atteint aussi bien les hommes que les femmes ou la maladie atteint spécialement un sexe donné. Dans ce
cas, on suppose que le gène est porté par le chromosome X, on attribue des génotypes possibles à tous les couples et
vérifie leurs descendances.
 Si le gène n’est pas porté par un gonosome, alors on déduit que le gène est porté par les autosomes.

II- Quelques cas d’hérédité autosomale.

Page 61
A- Cas de dominance :l’albinisme.
L’albinisme est une maladie héréditaire due à une absence de synthèse de la mélanine qui est à l’origine de la
pigmentation de la peau.
1°) L’arbre généalogique.

2°) Analyse du pédigrée.


Dominance : Le couple II3 et II4 sain donne des enfants III1 et III3 albinos. Donc l’allèle de l’albinisme est récessif.
Localisation du gène :
- L’albinisme atteint aussi bien les garçons que les filles : donc le gène de l’albinisme n’est pas porté par le
gonosome Y.
- Si le gène de l’albinisme était porté par le gonosome X, la fille III3 ne serait pas albinos. Or elle l’est : donc le
gène de l’albinisme n’est pas porté par le gonosome X.
- Comme le gène n’est pas porté par les gonosomes, alors le gène de l’albinisme est porté par les autosomes.
Choix de symboles : soient A, l’allèle normal et a, l’allèle de l’albinisme.
Génotypes :
A A A
I1; I4; II4; II1; II2: ou I2; I3; II3:
a A a
B- Cas de codominance.
1°) La drépanocytose.
La drépanocytose ou anémie falciforme est une maladie héréditaire caractérisée par la présence dans le sang des
hématies en forme de faucilles ou en forme de croissant de lune. Ces hématies anormales sont notées HbS par
rapport aux hématies normales qui sont notées HbA. La synthèse de l’hémoglobine HbA est gouvernée par l’allèle A
et celle de HbS est gouvernée par l’allèle S. il y a codominance entre les allèles A et S.
Génotypes
Homozygote sain A
A
Homozygote drépanocytaire a
a
Hétérozygotedrépanocytaire A
a
2°) Les groupes sanguins.
Elles regroupent le système ABO et le facteur rhésus.
a- Le système ABO.
Le système ABO est défini par trois gènes : A ; B et O. ces trois gènes permettent l’apparition de quatre groupes
sanguins : A ; B ; AB et O. chaque groupe sanguin est déterminé par la présence ou non sur la membrane des
hématies d’une protéine spécifique appelée agglutinogène ou antigène. Il existe deux types d’antigènes : A et B. ces
deux antigènes peuvent être présents individuellement ou simultanément ou absents à la surface des hématies. Si
l’antigène A est présent à la surface d’une hématie d’un individu, cet individu est du groupe A. Si l’antigène B est
présent à la surface d’une hématie d’un individu, cet individu est du groupe B. Si les antigènes A et B sont présents à
la surface d’une hématie d’un individu, cet individu est du groupe AB. Si aucune antigène n’est présent sur la surface
des hématies, l’individu est du groupe O.
Dans le plasma, on trouve une autre protéine spécifique appelée agglutinine ou antigène. Il existe deux types
d’antigènes : anti A et anti B. si un antigène A entre en contact avec un anticorps anti A, il se produit une
agglutination des hématies. Il en est de même entre l’antigène B et l’anticorps anti B.

Page 62
Groupessanguins AgglutinogèneouAntigènes Agglutinineouanticorps
(hématies) (plasma)
A A Anti B

B B Anti A

AB AB Néant

O O Anti A et anti B

A partir de ce tableau, on réalise le schéma de possibilité de transfusion sanguine comme suit :

Donneur universel O AB receveur

B
Schéma de transfusion sanguine.
L’allèle A contrôle la synthèse de l’antigène A. l’allèle B contrôle la synthèse de l’antigène B. l’allèle O ne gouverne
aucune synthèse et est dit l’allèle amorphe. Il y a codominance entre les allèles A et B mais ces deux allèles dominent
l’allèle O. On a les génotypes possibles et certains suivants :

Groupessanguins A B AB O
Homozygotes A B Néant O
A B O
Hétérozygotes A B A Néant
O O B
Exercice 1 : On donne le pédigrée portant le groupe sanguin d’une famille.

Analyser ce pédigrée et donner les génotypes des membres de cette famille.


Solution :
Analyse : Le couple I1 ; I2 donne un enfant II1 du groupe AB ; donc il y a codominance entre les allèles A et B. le même
O
couple donne un enfant II2 du groupe O ( ¿. Cet enfant a reçu un allèle venant de son père et un allèle O venant
O
de sa mère. Donc les parent sont hétérozygotes pour le système A B O.
Le gène du système A B O n’est pas porté par le gonosome Y car il existe aussi bien chez les filles que les garçons. S’il
était porté par le chromosome X, le garçon II2 ne serait pas du groupe O, or il l’est : donc le gène n’est pas porté par
le chromosome X.
Comme le gène n’est pas porté par les gonosomes, alors, il est porté par les autosomes.
A B A O A A
Génotypes des membres de la famille : I1 et II3 : I2 et II4 : II1 et II1 : II2 : II5 : ou .
O O B O O A

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Exercice 2 : monsieur X pense que son enfant Y n’est pas de lui et qu’il aurait été échangé à la maternité avec
l’enfant Z attribué à monsieur W. un examen de sang a été effectué et on constate que : Monsieur X est du groupe
AB, sa femme du groupe B et l’enfant Y est du groupe O. monsieur W est du groupe B, sa femme du groupe O et
l’enfant Z du groupe AB.
Pensez- vous que Monsieur X a raison ? Expliquez.
b- Les facteursRhésus.
a1 : Caractéristiques.
Il est caractérisé par la présence d’une protéine spécifique sur la membrane des hématies. Si cette protéine est
présente, l’individu est du rhésus positif et est noté Rh+ ou +. Si elle est absente, l’individu est du rhésus négatif, noté
Rh- ou -. L’allèle + dominel’allèle -.
Les génotypespossiblessont :
Rh+ Rh-
Homozygotes Rh+ ¿ ¿ Rh− ¿ ¿
Rh+¿ ¿ Rh−¿ ¿
Hétérozygotes Rh+ ¿ ¿ N’existe pas
Rh−¿ ¿
a2 : Conséquences des facteurs Rhésus dans le mariage.
Si on introduit des hématies Rh+ dans le sang d’un individu Rh-, ce dernier élabore un anticorps anti-Rh+, ce qui
entraine une agglutination des hématies Rh+. Ce phénomène entraine des conséquences néfastes dans certains
mariages.
Par exemple, si une femme de Rhésus négatif épouse un homme de Rhésus positif et homozygote, tous leurs
enfants seront de Rhésus positif. Leur premier enfant nait sans problème. Mais c’est au cours de son accouchement
que ces hématies Rh+ se mélangent au sang Rh- de la mère lors de la coupure du cordon ombilical.
Ce mélange va déclencher la production des anticorps anti-Rh+ par l’organisme maternel. Au cours d’une deuxième
grossesse, l’anticorps anti-Rh+ produit par la mère va passer dans le sang du fœtus à travers le placenta pour
provoquer l’agglutination des hématies du fœtus. Cette agglutination va entrainer chez le fœtus, une jaunisse ou un
ictère hémolytique responsable de l’avortement spontané ou d’accouchement de mort-né.
Pour éviter l’agglutination des hématies, la mère doit subir une injection d’un sérum spécifique dans les 72 heures
qui suivent l’accouchement du premier enfant et ceci après chaque accouchement en vue d’éviter la production des
anticorps par la mère.
Si une femme de Rhésus négatif, épouse un homme de Rhésus positif hétérozygote et si la femme n’a pas reçu une
injection de sérum, tous les enfants qui naitront sains et sauf après le premier accouchement seront obligatoirement
de rhésus négatif et toutes les fausses-couches seraient dues aux enfants de rhésus positifs.
a3 : Exemple de facteur Rhésus.
Voici l’arbre généalogique d’une famille portant les gènes du groupe sanguin.

Analyser ce pédigrée et écrire les génotypes de tous les membres de cette famille.

Solution.
Analyse du pédigrée :
- Système A B O : Le couple I1, I2 respectivement du groupe B et A donne un enfant II5 du groupe O ; donc ce
B A
couple est hétérozygote pour ce gène. Génotypesprovisoires : I1 : I2 :
O O
- Facteur Rhésus : le même couple de Rhésus positif donne un enfant II3 de Rhésus négatif : donc les parents
¿ ¿ Rh+ ¿ ¿
sont également hétérozygotes pour ce gène. Génotypespartiels : I1 : Rh+
Rh−¿ ¿ I2 : Rh−¿ ¿

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B A A A
Génotypes: I1: R h+ ¿ ¿ I2: R h+ ¿ ¿ II3: RR h− ¿ ¿ II4: R h+ ¿ ¿ ou
O R h−¿ ¿ O R h−¿ ¿ O R h−¿ ¿ B R h+¿ ¿
A ¿ O O
R h+ ¿ II5: R h+ ¿ ¿ ou R h+ ¿ ¿
B R h−¿ ¿ O R h+¿ ¿ O R h−¿ ¿
III- L’héréditéliée au sexe.
1°) L’hémophilie.
L’hémophilie est une maladie héréditaire due à une absence de coagulation du sang à la suit d’une hémorragie.
a- Le pédigrée.

b- Analyse du pédigrée.
Dominance : Des couples sains donnent des enfants hémophiles. Donc le gène responsable de l’hémophilie est
récessif.
Choix de symboles : soit h, l’allèle de l’hémophilie et soit H, l’allèle normal.
Localisation chromosomique du gène :
Le gène de l’hémophilie n’est pas porté par le chromosome Y, car les garçons malades n’ont pas leurs pères malades
et tous les garçons d’une même famille ne sont pas malades.
La maladie apparaît uniquement chez les garçons : donc le gène de l’hémophilie est porté par chromosome X.
X Xh Xh Xh X
Genotypes: I1; II3; II8; II10: II5; III11; III12: I2; II7; II9: II4; II6; III13: ou
Y Y X X X
2°) Le daltonisme.
Le daltonisme est maladie héréditaire caractérisée par une confusion entre les couleurs rouge et verte.
Exemple de daltonisme : Kouagou est atteint du daltonisme comme son père et une de ses sœurs Zénabou. La mère
de Kouagou et son autre sœur Fatima ont une vision normale. Kouagou épouse une femme normale et a deux
garçons et une fille tous normaux. Zénabou épouse un homme normal et le couple a deux garçons atteints et deux
filles à vision normale. Représentez le pédigrée de cette famille puis interprétez-le.
L‘arbre généalogique de cette famille est la suivante :

Interprétation : Kouagou malade donne des enfants sains : donc le gène responsable du daltonisme est récessif.
L’allèle n’est pas porté par le chromosome Y car le daltonisme atteint aussi bien les garçons que les filles. L’allèle du
daltonisme est porté par le chromosome X car la maladie apparaît aussi bien chez les filles que chez les garçons.
Génotypes : soit d, l’allèle du daltonisme et D, l’allèle normal.
Xd Xd Xd Xd Xd
Père de Kouagou : mère deKouagou : Kouagou : Zénabou : Fatima :
Y X Y Xd X
IV- Les aberrations chromosomiques.
Les aberrations chromosomiques sont des anomalies génétiques qui affectent la garniture chromosomique des
individus.
1°) La trisomie 21 ou le Mongolisme.

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Elle est caractérisée par un caryotype présentant 47 chromosomes (au lieu de 46) dont la 21 ème paire est un triplet
(au lieu d’un doublet).
Le mongolisme s’explique par le non séparation des chromosomes de la 21ème paire lors de la formation des gamètes
à l’anaphase I ou II.

Trisomie 21syndrome de Turner


2°) Le syndrome de Turner.
Il est caractérisé par un caryotype présentant 45 chromosomes (au lieu de 46) dont un seul chromosome sexuel X.
Le syndrome de Turner s’explique par la non disjonction des chromosomes à l’anaphase I ou II et lors de
gamétogenèse.
3°) Le syndrome de Klinefelter.
Il est caractérisé par un caryotype montrant 47 chromosomes dont les chromosomes sexuels sont en triplet (XXY).
Le syndrome de Klinefelter s’explique par la non disjonction des chromosomes à l’anaphase I ou II et lors de
gamétogenèse.

EXERCICES D’APPLICATION
Exercice 1 :
On croise deux plants de tomates, l’un à tige grimpante et à fruits rouge, l’autre à tige naine et à fruits jaunes. Ces
deux plants sont respectivement désignés parP1 et P2. Les graines issues de ce croisement donnent naissance à des
plants F1 tous à tige grimpante et à fruits rouges. Un plant F1 croisé avec un plant Q1 de souche pure, engendre la
descendance suivante :
- 50 plants à tige grimpante et à fruits rouge.
- 49 plants à tige grimpante et à fruits jaunes.
- 48 plants à tige naine et à fruits rouges
- 49 plants à tige naine et à fruits jaunes
1/ s’agit-il de monohybridisme ou de polyhybridisme ? Précisez votre pensée.
2/ Les deux parents p1 et P2 sont-ils de souche pure pour le ou les caractères considérés ? Justifiez votre réponse.
3/ Y a-t-il dominance ou non ? Expliquez.
4/ Quel est le génotype de chacun des parents P1 et P2.
Exercice 2 :
Les drosophiles de type sauvage ont notamment le corps gris, les ailes longues et les yeux rouge sombre. On a croisé
une drosophile femelle de type sauvage avec une drosophile male au corps ébène et aux ailes vestigiales. Ces deux

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individus sont de race pure. On a obtenu à la première génération 182 drosophiles au corps gris et aux ailes longues.
On a croisé ensuite des drosophiles femelles en F1 avec les drosophiles males au corps ébène et aux ailes vestigiales.
On obtient les résultats suivants : 499 drosophiles au corps gris et ailes longues ; 502 drosophiles au corps ébène et
ailes longues ; 502 drosophiles au corps et vestigiales ; 500 drosophiles au corps ébène aux ailes vestigiales.
1/ Indiquez le génotype des parents et des individus de F1.
2/ Quels sont les types de gamètes produits par la femelle F1 et dans quelles proportions.
3/ Schématisez le comportement des chromosomes qui, au cours de la méiose permet d’expliquer le résultat obtenu
à la question 2.
Exercice 3 :
Un homme daltonien (A) épouse une femme normale (B). Ils ont quatre enfants dont un garçon et une fille normaux
et un garçon et une fille daltoniens. La femme B a eu trois frères dont un daltonien et cinq sœurs toutes normales.
Cependant, deux des sœurs ayant épousé des hommes non daltoniens ont eu, l’une deux fils daltoniens et deux filles
normales, l’autre trois fils dont un daltonien.
1/ Reconstituez l’arbre généalogique de cette famille.
2/ sachant que le caractère daltonien (anomalie de la vision des couleurs) est récessif et lié au sexe, est-il porté par le
chromosome X ou le chromosome Y ? Justifiez la réponse.
3/ Quel est le génotype de l’homme A et celui de la femme B ? Donnez une interprétation chromosomique de la
naissance de leurs quatre enfants. Quels peuvent être les génotypes des parents de la femme B ?
Exercice 4 :
L’arbre généalogique ci-dessous est celui d’une famille dont certains membres sont atteints d’une maladie rare,
entraînant une malformation des os des articulations et ongles.
1/ L’allèle responsable de transmission de cette anomalie est-il dominant ou récessif ?
2/ Le gène est-il porté par un chromosome sexuel ou par un autosome ? On a indiqué le groupe sanguin des parents
IV4 et IV5 et de leurs enfants sauf V7. On rappelle que le groupe sanguin dépend d’un système de trois allèles A, B et
O situés sur la paire de chromosomes 9.
3/ Quel renseignement tirez-vous de la comparaison de la transmission des groupes sanguins et de la maladie
étudiée dans cette famille.
4/ Précisez en les justifiant, les génotypes des individus et IV4 et IV5 de leur descendance sauf V7. Sachant que V7 est
du groupe B, comment expliquez-vous son phénotype ? Illustrezvotreréponse par des schémasappropriés.

Exercice 5 :
Il existe différents types de radis : longs, ronds ou ovales. Des croisements entre formes longue et ovale ont produit
159 radis longs et 156 radis ovales. D’autres croisements entre radis ronds et radis ovales ont donné 129 radis rond
et 133 radis ovales. Deux autres types de croisement ont été pratiqués : l’un entre radis longs et radis ronds a fourni
576 radis ovales. L’autre entre formes ovales a donné 121 longs, 243 ovales et 119 ronds. Interprétez cette série
d’essais et déduire le mode de transmission du caractère de la forme des radis.
Exercice 6 :
– un couple apparemment sain a trois enfants, deux garçons et une fille : l’un des deux garçons est touché par une
maladie génétique grave.

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1/ La transmission de l’allèle se fait-elle selon un mode gonosomique ? Autosomique ? Discutez brièvement.
2/ Ecrivez, en vous appuyant sur vos connaissances, les génotypes exactes ou possibles des membres de la famille, si
la maladie est l’hémophilie.
3/ Le garçon malade de la famille est du groupe O, sa sœur du groupe A et son père du groupe B. Ecrivez les
génotypes des membres de la famille en considérant les deux gènes, le gène du système ABO et le gène de
l’hémophilie.
4/ L’autre garçon est daltonien mais non hémophile. En considérant ces deux derniers gènes, écrivez le génotype des
parents.

ORGANISATION GENERALE DU SYSTEME NERVEUX CHEZ LES MAMMIFERES

Introduction
Le système nerveux est un tissu formé de cellules d’un type spécial (neurone) qui contribue à adapter l’organisme
au monde extérieur et à régler le fonctionnement interne. Il est formé de l’ensemble d’encéphale + moelle épinière +
nerfs périphériques + ganglions.
Du point de vue anatomique, on distingue :
- le système nerveux central ou axe cérébrospinal encore appelé névraxe formé de l’encéphale et de la moelle épinière ;
- le système nerveux périphérique fait de nerfs et de ganglions qui relient le système nerveux central à tout l’organisme.
Du point de vue physiologique, on distingue :
- le système nerveux de la vie de relation, l’organisme avec le monde extérieur (organe des sens) ;
- le système nerveux de la vie végétative qui préside à tous les phénomènes de la vie végétative c’est-à-dire aux fonctions
de nutrition, de sécrétion etc.
I. ANATOMIE DU SYSTME NERVEUX CENTRALE
A. Encéphale
1. Face ventrale
D’arrière en avant, on observe : le bulbe rachidien, la protubérance annulaire ou pont de varole, les pédoncules
cérébraux en forme de v vers l’avant, l’hypophyse, les lobes olfactifs de la région antérieure des hémisphères.
2. Face dorsale
La face dorsalemontre :
- le cerveau formé de deux hémisphères cérébraux séparés par une scissure inter-hémisphère.
Chaquehémisphèreestformé de replisappelécirconvolutioncérébrale ;
- le cervelet comprenant un lobe médian et étroit appelé vermis ;
- le bulbe rachidien dont le prolongement donne la moelle épinière
- les tubercules quadrijumeaux ou lobe optique
- épiphyse.
B. Moelleépinière
- la coupe transversale de la moelle épinière montre 2 régions distinctes au centre. On a la substance grise en forme de H
formé de 2 cornes, l’une antérieure, large et courte et l’autre postérieure longue et effilée.

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- à la périphérie, on a la substance blanche subdivisée en 2 moitiés symétriques par 2 sillions ou scissure, l’un postérieur
étroit et profond et l’autre antérieur large et peu profond.
- les lignes d’émergence des nerfs rachidiens subdivise chaque moitié en 3 cordons (cordons antérieur, latérale,
postérieur).
C. Méninges
L’encéphale et la moelle épinière sont protégés par 3 enveloppes appelées.
- La dure mère : c’est une enveloppe fibreuse et résistante en contact direct avec la face interne des os du crâne . Elle a
un rôle protecteur et constitue la membrane la plus externe.
- l’arachnoïde : elle est faite d’un réseau de fibres de toiles d’araignée. L’espace sous l’arachnoïde des remplis d’un
liquide céphalo-rachidiens qui permet à l’encéphale de flotter (amortissement des chocs). L’espace entre la dure-mère et
l’arachnoïde est appelée espace sous dural.
- La pie-mère : c’est la membrane intime à l’encéphale et à la moelle épinière. Elle a unrôlenourricier.

II. SYSTEME NERVEUX PERIPHERIQUE


A. Les nerfscrâniens
Ils innervent les parties de l’organisme non atteinte par les nerfs rachidiens. Ce sont des nerfs mixtes possédant à la fois des
fibres sensitives et des fibres motrices. Ilssont au nombre de 12 paires.
B. Les nerfsrachidiens
De chaque côté de la moelle épinière s’implante 2 racines nerveuses : l’une antérieure issue de la corne antérieure de la moelle ;
l’autre postérieure s’enfonce dans la corne postérieure. Ces 2 racines se réunissent pour former un nerf rachidien. Les nerfs
rachidiens sont donc des nerfs qui partent de la moelle épinière. Il existe 31 paires de nerfs rachidiens disposés symétriquement
des côtés de la moelle épinière. Les racines postérieures des nerfs rachidiens portent des renflements appelés ganglions
spinaux. Ces nerfs innervent de différentes parties du corps et sont formés des fibres sensitives et motrices (nerfs mixtes).

LE TISSU NERVEUX ET SES PROPRIETES


Les objectifs pédagogiques.
A la fin de ce cours, l’élève doit être capable de :

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14- Connaître la cellule nerveuse et ses différentes parties.
15- Identifier les types de synapses.
16- Connaitre les propriétés d’un nerf.
17- Connaitre l’origine et la mesure des potentiels d’action et de repos.
18- Reproduire et Interpréter les potentiels d’action.
19- Identifier les effets des excitations sur le Potentiels d’action.
20- Calculer la vitesse de conduction de l’influx nerveux.
21- Connaitre les modes de conduction de l’influx nerveux.

L’axe crébro- spinal est constitué de deux substances fondamentales: une substance blanche et une substance grise.
L’étude microscopique de ces deux substances permet de connaître les constituants du tissu nerveux et ses
propretés.
I- Structure du tissu nerveux.
1°) Etude microscopique de la substance grise.
Un prélèvement de la substance grise observé microscope montre au fort grossissement des corps cellulaires qui
sont de forme étoilée. Chaque cellulaire ou péricayon présenté deux type de prolongement :
- Des dendrites qui sont de petits prolongements.
- L’axone ou cylindraxe qui est un long prolongement.
Au microscope électronique on trouve dans le hyaloplasme d’un corps cellulaire, un noyau avec des nucléoles, le
dictyosome, les mitochondries les corps de nissl ou ergastoplasme, les neurofibrilles, les lysosomes les ribosomes.
2°) Etude microscopique de la substance blanche.
L’observation au microscope d’un prélèvement de substance blanche montre des fibres nerveuses. Chaque fibre
nerveuse présente un axone. Il existe deux types de fibres nerveuses : les fibres myélinisées et les fibres
amyélinisées.
Les fibres myélinisés sont entourées d’une gaine appelées gaine de myéline qui est aussi recouverte par une gaine de
Schwann. Le long de la fibre nerveuse, les deux gaines peuvent disparaître par endroits pour former des
étranglements de Ranvier.
Les fibres amyélinisées sont celles dont l’axone n’est pas recouvert de gaines (axones nus).

Observation microscopique d’une substance grise. Observation microscopique d’une substance blanche.

3°) Recherché de liens entre corps cellulaires et fibres nerveuses.


a- Expérience de dégénérescenceWallérienne.
Waller sectionne le nerf rachidien d’un animal. Il constate que la portion périphérique dégénère tandis que la portion
centrale survit et est même capable de régénérer la portion périphérique dans les conditions expérimentales.la
porion centrale renferme donc les corps cellulaires tandis que la portion périphérique renferme les fibres nerveuses.
Les corps cellulaires et les fibres nerveuses sont donc liés.

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Etapes de la dégénérescence et de la régénération d’une fibre nerveuse après section.
b- Observation médicale.
Le virus de la poliomyélite détruit les corps cellulaires situés au niveau des cornes antérieures de la moelle épinière
et cela entraine la dégénérescence des fibres nerveuses correspondantes et la paralysie des membres innervés par
ces fibres.
Un corps cellulaire et une fibre nerveuse font partie d’une même cellule appelée cellule nerveuse ou un neurone.
4°) Etude des neurones.
a- Définition.
Un neurone ou une cellule nerveuse est une cellule formée d’un corps cellulaire et d’une fibre nerveuse.

Structure schématisée d’un neurone :1 : corps cellulaire ; 2 : mitochondrie ; 3 : corps de Nissl ; 4 : neurofibrille ; 5 : appareil de golgi ; 6 : noyau ;
7 : cytoplasme ; 8 : prolongement cytoplasmique ; 9 : dendrite ; 10 : axone ; 11 : gaine de myéline ; 12 : gaine de schwann ; 13 : noyau de la gaine de
schwann ; 14 : étranglement de Ranvier ; 15 : gaine conjonctive ; 16 : membrane de la fibre musculaire ; 17 : arborisation terminale.

b- Les types de neurone.


Il existe cinq types de neurones :
- Les neurones multipolaires : ils sont contenus dans la corne antérieure de la moelle épinière.
- Les neurones pyramidaux : ils sont situés au niveau du cortex cérébral
- Les neurones pyriformes de Purkinje : ils sont contenus dans le cortex cérébelleux (cervelet)
- Les neurones bipolaires : ils sont situés au niveau de la rétine.
- Les neurones en T ou neurones unipolaires : ils sont contenus dans les ganglions spinaux.

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Les différentes formes de neurones : a : neurone multipolaire ; b : neurone pyramidal ; c : neurone pyriforme de Purkinje ; d : neurone
bipolaire ; e : neurone en T.
Remarque : les neurones sont des cellules spécialisées car ils sont incapables de se diviser dans l’organisme. Chaque
individu nait avec un stock de neurone qui ne peut renouveler.
5°) Notion de synapses.
a- Définition.
Une synapse est une zone de contact entre deux neurones ou entre un neurone et un autre organe (muscle par
exemple).
b- Les types de synapses.
Il existe deux types de synapses : les synapses neuromusculaires (ou plaque motrice) et les synapses neuro-
neuroniques.
b1 : La plaque motrice ou synapse neuromusculaire.
Une plaque motrice est une zone de contact entre un neurone et une fibre musculaire.
b2 : Synapses neuro-neuroniques (neuro-neuronales).
Une synapse neuro-neuronique est une zone de contact entre deux neurones.
Il existe trois sortes de synapses neuro-neuroniques :
- Synapse axo-dendritique : c’est une synapse entre l’axone d’un neurone et les dendrites d’un autre neurone.
- Synapse axo-somatique : c’est une synapse réalisée entre l’axone d’un neurone et le corps cellulaire d’un autre
neurone.
- Synapse axo-axonique : c’est une synapse entre deux axones de deux neurones.

Ultrastructure d’un neurone avec les différents types de synapses.

II-Propriétés d’un nerf.


A- Structure d’un nerf.
Une coupe transversale d’un nerf montre des faisceaux de fibres nerveuses. Chaque faisceau est entouré d’une gaine
conjonctive. Entre les faisceaux, on trouve un tissu conjonctif contenant des vaisseaux sanguins. Les fibres nerveuses
sont des structures fondamentales d’un nerf car elles confer au nerf ses propriétés fondamentales.

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Coupe transversale d’un nerf.
B- Mise en évidence des propriétés d’un nerf.
- Expérience et observation : On détruit l’encéphale d’une grenouille (grenouille spinale ou grenouille dont il ne
reste que la moelle épinière comme centre nerveux) puis on met à nu son nerf sciatique qui est relié au muscle
gastrocnémien. Lorsqu’on excite le nerf sciatique, on note la contraction du gastrocnémien.
- Interprétation : Le nerf répond à des excitations efficaces : Il est donc excitable. Le nerf a conduit l’influx nerveux
vers le muscle : il est conducteur d’influx.
- Conclusion : le nerf a deux propriétés fondamentales qui sont :
 L’excitabilité : le nerf répond à une excitation efficace
 La conductibilité : le nerf conduit l’influx nerveux jusqu’à un effecteur.
C- L’excitabilité du nerf.
L’excitabilité est la propriété qu’à une fibre nerveuse à répondre à une excitation efficace.
1°) Les excitants.
Un excitant est un corps ou une substance qui est capable de faire naitre l’influx nerveux sur une cellule.
Il existe trois types d’excitants :
- Les excitants physiques : c’est le cas du choc électrique
- Les excitants chimiques : c’est le cas des acides et des bases
- Les excitants mécaniques : c’est le cas des chocs élastiques, les piqures, les pincements.
2°) Le potentiel de repos.
a- Définition.
Le potentiel de repos ou potentiel transmembranaire est la différence de potentiel qui existe entre l’extérieur et
l’intérieur d’une fibre nerveuse non excitée.
b- Mesure du potentiel de repos.
Pour mesurer le potentiel de repos, on utilise deux électrodes réceptrices l’une placée à la surface et l’autre à
l’intérieur d’une fibre nerveuse. Cesdeuxélectrodessontreliées à unoscillographe.

Page 73
Dispositif d’enregistrement d’un potentiel de repos.
c- Origine du potentiel de repos.
Le potentiel de repos est dû à une inégale répartition des ions K+ et Na+ de part et d’autre de la membrane de la fibre
nerveuse.
L‘inégale répartition des ions est due au fait que la membrane des fibres nerveuses est plus perméables aux ions K +
qu’aux ions Na+ au repos comme le montre le tableau suivant :
Cations Milieu intracellulaire Milieu extracellulaire
K+ 155 milliosmol/l 5 milliosmol/l
+
Na 12 milliosmol/l 145 milliosmol/l
d- Polarité d’une fibre nerveuse au repos.
Une fibre nerveuse au repos est chargée positivement à sa surface et négativement à l’intérieur.

Polarité d’une fibre amyélinisée au repos. Polarité d’une fibre myélinisée au repos.
3°) Effets des excitations.
a- Notion de seuild’excitabilité.
Le seuil d’excitabilité est la plus petite valeur d’intensité de stimulation qui donne une réponse sur un nerf ou une
fibre nerveuse.
Pour déterminer le seuil d’excitabilité sur une fibre nerveuse, on porte sur cette fibre des intensités de stimulation
variables et on note pour chaque intensité la durée d’application. Les valeurs obtenues sont consignées dans un
tableau comme suit :

Temps (ms) 0,3 0,6 0,9 1,2 1,5 1,8 2,1 2,4
Intensité (V) 3,3 2,0 1,5 1,2 1,1 1,0 1,0 1,0
A partir des valeurs du tableau ci-dessus, on trace la courbe d’intensité de stimulation en fonction du temps ou
courbe d’intensité-durée ou courbe d’excitabilité nerveuse.

Page 74
Courbe d’intensité de stimulation en fonction du temps.
A partir de la courbe, on détermine les paramètres suivants :
- La rhéobase : c’est l’intensité minimale ou intensité seuil ou intensité liminaire. Sa valeursurcettecourbeest
Rh = 1V.
- Temps utile : c’est la durée minimale d’application de l’intensité rhéobasique. Sa valeurestTu = 1,8ms.
- La chronaxie : c’est une durée minimale d’application d’’une intensité doble de la rhéobase. Sa valeurestChr
= 0,6ms.
b- Les facteurs agissant sur l’excitabilité.
L’excitabilité d’un nerf ou d’une fibre nerveuse dépend e plusieurs facteurs tels que :
- La chronaxie : une fibre nerveuse est d’autant plus excitable lorsque sa chronaxie est d’autant plus faible. Si deux
fibres nerveuses ont la même chronaxie, la plus excitable est celle qui a lapus faible rhéobase.
- La rhéobase : une fibre nerveuse est d’autant plus excitable lorsque sa rhéobase est d’autant plus faible. Si deux
fibres nerveuses ont la même rhéobase, la plus excitable est celle qui a lapus faible chronaxie.
- L’éther est une substance qui augmente la chronaxie nerveuse.
- Le curare : c’est un poison d’origine végétale qui empêche la transmission de l’influx nerveux du nerf au muscle.
- La température : une température élevée entraine une augmentation de la chronaxie.
c- Potentield’action.
c1-Définition :
Le potentiel d’action est la réponse électrique d’un nerf ou d’une fibre suite è une excitation efficace.
c2- Origine du potentiel d’action (PA).
Le potentiel de repos est dû à une entrée massive des ions Na+ dans la fibre nerveuse et à une sortie des ions K+ de la
même fibre.
c3- Mesure du potentiel d’action.
Pour mesurer le potentiel d’action, on utilise deux électrodes excitatrices et deux électrodes réceptrices. Ces
dernières sont reliées à un oscillographe.
c4- Les types de potentiel d’action.
Il existe deux types de potentiel d’action : les potentiels d’action diphasiques et les potentiels d’action
monophasiques.
C4-1 Les potentiels d’action diphasiques.
α- Mesure des potentiels d’action diphasiques.

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Pour mesurer les potentiels d’action diphasiques, on utilise deux électrodes excitatrices et deux électrodes
réceptrices toutes placées à la surface de la fibre nerveuse.

PA diphasique et son dispositif d’enregistrement.


β- Les types de potentiels diphasiques.
Il excite deux types de PA diphasiques : le PA diphasique symétrique et le PA diphasique asymétrique.
β-1 : PA diphasique symétrique.
Le potentiel d’action diphasique symétrique s’obtient lorsque les deux électrodes réceptrices sont éloignées l’une de
l’autre. C’est un PA dont l’amplitude de la première dépolarisation est égale à celle de la deuxième dépolarisation.
- Le tracé d’un PA diphasique symétrique (électroneurogramme diphasique).
- Interprétation du tracé.
 OA : déférence de potentiel égale à zéro. Toutes les électrodes sont au même potentiel.
 A : c’est l’artefact de stimulation qui indique le moment où l’excitation atteint le nerf ou la fibre nerveuse.
 AB : c’est la phase de latence qui correspond au temps mis par l’influx nerveux pour atteindre la première
électrode réceptrice.
 BC : c’est la phase de dépolarisation sous la première électrode réceptrice. Elle est due à l’entrée massive des
+
ions Na dans l’axone.
 CD : c’est la phase de repolarisation sous la première électrode réceptrice. Elle est due à la sortie des ions K +
du même axone.
 DE : c’est la phase de dépolarisation sous la deuxième électrode réceptrice. Elle est toujours due à une
entrée massive des ions Na+ dans l’axone.
 EF : c’est la phase de repolarisation sous la deuxième électrode réceptrice, due à la sortie des ions K + de
l’axone.
 FG : c’est le retour à l’état initial grâce au transport actif des pompes sodiques.
β-2 : PA diphasique asymétrique.
Le potentiel d’action diphasique asymétrique s’obtient lorsque les deux électrodes réceptrices sont rapprochées
l’une de l’autre. C’est un PA dont les amplitudes de la première et de la deuxième dépolarisation sont différentes.
Son interprétation est identique à celle d’un PA diphasique symétrique.
C4-2 Potentiel d’action monophasique.
α -Enregistrement du potentiel d’action monophasique.
Pour enregistrer un PA monophasique, on utilise deux électrodes excitatrices et deux électrodes réceptrices dont
l’une est placée à la surface et l’autre à l’intérieur de l’axone(ou sur une portion lésée de l’axone).

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PA monophasique et son dispositif d’enregistrement.
β- interprétation du PA monophasique.
 OA : c’est le potentiel de repos qui est dû à une inégale répartition des ions Na+ et K+ le long de l’axone.
 A : c’est l’artéfact de stimulation qui est le moment précis où l’excitation est portée sur la fibre nerveuse.
 AB : c’est la phase de latence qui est le temps mis par l’influx nerveux pour atteindre la première électrode
réceptrice.
 BC : c’et phase de dépolarisation due à l’entrée des ions Na+ dans l’axone.
 CD : c’est la phase de repolarisation due à la sortie des ions K+de l’axone.
 DE : c’est la phase d’hyperpolarisation due à une sortie persistante des ions K+.
 EF : c’est le retour au potentiel de repos dû au transport actif de la pompe sodique.
d- Variation de l’intensité de stimulation.
d1- Cas d’une fibre isolée.
Lorsqu’on applique une série d’excitation successive d’intensité croissante sur une fibre nerveuse isolée on constate
que :
- Pour des excitations en dessous du seuil ; il n y a pas de réponse. La fibrenerveuseobéit à la loi de seul.
- Au seuil d’excitation, on obtient un PA d’’amplitude d’amblée maximale. La fibre nerveuse obéit à la loi de
tout ou rien.

Potentiel d’action dû à des stimulations d’intensité croissante sur une fibre nerveuse.
d2- Cas d’un nerf.
Lorsqu’on porte une série d’excitation d’intensité croissante sur un nerf, on constate que :
- Pour des excitations inférieures au seuil (I1), il n’y a pas de réponse. Le nerfobéitaussi à la loi de seuil.
- Au-delà du seuil d’excitabilité (d’I2 à I4), l’amplitude des PA augmente avec l’intensité de stimulation. Le nerf
obéit à la loi de recrutement. Le nerf étant formé de plusieurs fibres nerveuses, plus l’intensité de stimulation
augmente, plus le nombre de fibres nerveuses excité augmente.
- Lorsque l’on augmente toujours l’intensité de stimulation(I5), l’amplitude des PA ne varie plus. Dans ce cas,
toutes les fibres nerveuses contenues dans le nerf sont déjà recrutées.

Page 77
Potentiel d’action dû à des stimulations d’intensité croissante sur un nerf.

e- Notion de périodesréfractaires.
Une période réfractaire est une durée pendant laquelle une fibre nerveuse ou un nerf demeure inexcitable ou donne
de faible réponse par rapport à la normale.
Il existe deux sortes de périodes réfractaires :
- La période réfractaire absolue : c’est une durée pendant laquelle la fibre nerveuse demeure inexcitable et
ceci quelque soit l’intensité de stimulation.
- Période réfractaire relative : c’est une durée pendant laquelle une fibre nerveuse donne de faibles réponses
par rapport à la normale.

Périodes réfractaires.
B – La conductibilité nerveuse.
La conductibilité est la propagation de l’influx nerveux le long d’un nerf.
1°) Mécanisme de la conduction de l’influx nerveux.
La conduction de l’influx nerveux se fait de deux façons :
- La conduction par des courants locaux : Il s’agit d’une conduction de l’influx de proche en proche. Elle se fait
sur les fibresnerveusesamyélinisées.
- La conduction saltatoire : Il s’agit d’une conduction de l’influx d’un nœud de Ranvier à un autre. Elle
s’effectuesurune des fibresnerveusesmyélinisées.

Conduction de l’influx par des courants locaux.Conduction saltatoire.


2°) Sens de conduction de l’influx nerveux.
Sur une fibre nerveuse isolée, l’influx est conduit dans les deux sens. Dans l’organisme, la conduction de l’influx
nerveux se fait sur une fibre nerveuse en allant du corps cellulaire vers l’arborisation terminale.
Au niveau des synapses, l’influx nerveux se propage de l’arborisation terminale d’un neurone présynaptique vers le
corps cellulaire d’un neurone post synaptique ou vers une fibre musculaire (plaque motrice).

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3°) Vitesse de conduction de l’influx nerveux.
a- Mesure de la vitesse de conduction de l’influx.
Pour mesurer la vitesse de conduction de l’influx nerveux, on peut utiliser un dispositif d’enregistrement comprenant
deux électrodes excitatrices et quatre électrodes réceptrices toutes placées à la surface d’une fibre nerveuse isolée.
On obtient à l’aide de ce dispositif deux PA diphasiques. A l’aide du dispositif d’enregistrement, on détermine la
distance et à l’aide des deux PA, on détermine la durée.
V = d/Δt. La vitesse s’exprime en m/s.

Mesure de la vitesse de conduction de l’influx nerveux.

Remarque : si un nerf renferme des fibres nerveuses de vitesse de conduction différentes, la conduction de l’influx le
long de ce nerf se fait selon la vitesse de conduction des fibres. Ainsi les fibres nerveuses ayant une vitesse de
conduction élevée donnent leur PA. On obtient pour cemêmenerf, un PA plurimodal.
b- Facteurs agissant sur la vitesse de conduction nerveuse.
- La nature des fibres nerveuses : la vitesse de conduction est élevée au niveau des fibres nerveuses
myélinisées et faible au niveau des fibres nerveuses amyélinisées.
- Le diamètre des fibres nerveuses : la vitesse de conduction est élevée lorsque le diamètre de la fibre
nerveuse est aussi élevé.
- La température : la vitesse de conduction augmente avec la température.

Conclusion : Généralisation des manifestations électriques.


L’influx nerveux est un ensemble de phénomène électrique qui peut-être enregistré. Au niveau du cerveau, son
enregistrement constitue l’électroneurogramme. Les phénomènes électriques sont aussi décelables au niveau de
toutes les autres cellules de l’organisme car toute cellule vivante est chargée positivement à sa surface et
négativement à l’intérieur.

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EXERCICES D’APPLICATION
EXercice.1 - Pour étudier les propriétés du tissu nerveux, on choisit comme matériel le nerf constitué de fibres
nerveuses.
1/ Quelles sont les propriétés du nerf ?
2/ L’excitation du nerf par le courant électrique aux intensités (I) variées a donné en fonction du temps les résultats
suivants :

Intensité (volt) 3,5 2,0 1,5 1,2 1,1 1,0 1,0 1,0
Temps excitation (ms) 0,3 0,6 0,9 1,2 1,5 1,8 2,1 2,4

a-Tracez la courbe d’excitabilité f(t) = I de ce nerf et indiquez tous les paramètres.


b-Définissez chronaxie, rhéobase et temps utile.
c-Quel avantage a-t-on à utiliser le courant électrique comme excitant ?
3/ Le nerf excité est le siège d’un phénomène électrique.
a-Comment appelle-t-on ce phénomène ?
b-Faites le schéma du montage utilisé pour étudier ce phénomène sous une seule électrode active.
c-Reproduisez la réponse obtenue sur l’écran de l’oscilloscope et interprétez.
Exercice 2.
Le document 1 représente la coupe transversale d’une partie d’un neurone.
1/ Annotez-la soigneusement en utilisant les numéros.
2/ Représentez le même schéma mais en coupe longitudinale en y représentant les éléments visibles sur la coupe
transversale, puis annotez rigoureusement.
3/ Soit le montage du document 2 réalisé sur une fibre nerveuse isolée. On porte en C une excitation électrique à
l’aide des électrodes EE.
a-Qu’observe t-on sur les oscilloscopes No1 et No2 ? Expliquez.
b-Peut-on faire les mêmes observations sur la fibre « in situ » c'est-à-dire en place dans l’organisme ? Pourquoi ?
4/ Représentez le décours du phénomèneobservéetinterprétez.

E+ E-

Oscilloscope N°1 Oscilloscope N°2


2
4 3 C
Document 1 Document 2

Exercice .3
1/a- Qu’appelle t-on potentiel de repos d’une fibre nerveuse ? Quelle est son origine ? Donnez le principe du
montage expérimental permettant d’en faire une étude quantitative.
b-Qu’appelle t-on potentiel d’action ? Quelle est son origine ? Donnez le principe du montage expérimental
permettant d’en faire une étude quantitative.
2/a- A partit du montage du document 1, on a pu obtenir l’enregistrement du document 2 à l’aide d’une stimulation
efficace, les «électrodes de réception étant A et B (le point P indique l’artéfact de stimulation). Que représente le
décours du document 2. Calculez sa durée et son amplitude.

Page 80
Exercice 4.
Une grenouille spinale est suspendue à une potence par la mâchoire inférieure. On trempe l’extrémité de la patte
postérieure droite dans un récipient contenant des solutions de plus en plus concentrées d’acide acétique. Les
résultatsobtenussontregroupésdans le tableau suivant :

Concentration 1 1 1 1 1 1 1 Non diluée


de la solution
d’acide
300 200 100 50 30 20 10
acétique
Néant Néan Néant Contraction Contraction de Contraction des 2 Contraction Contraction de
Résultats t des orteils l’ensemble de la pattespostérieures des 4 pattes de l’ensemble des
patte excitée l’animal muscles de
l’animal
1. Quesignifiegrenouillespinale ?
2. Quels types de réactions ces résultats correspondent-ils ?
3. Quels sont les principaux éléments qui participent à ces réactions ?
4. Faire le schéma montrant le structures anatomiques impliquées dans la réaction qui correspond à la
1
concentration de . Quel est le titre qu’on peut donner à ce schéma ?
30
Exercice 5.
- Lorsqu’on délivre un choc électrique efficace sur la patte postérieure d’un chat, on remarque que l’animal exécute
un mouvement de retrait brusque de la patte.
1. Donner le nom et les caractéristiques de la réaction observée chez l’animal.
2. Est-il possible d’observer la même réaction chez un chat endormi ? Pourquoi ?
II- Cherchant à déterminer le support anatomique de cette réaction, on dégage les nerfs rachidiens puis on les
sectionne en différents points (voir tableau ci-après).

Sections Conséquencesimmédiates Conséquences à long terme


A Paralysie de l’animal Dégénérescence du bout
périphérique
B Perte de sensibilité Dégénérescence du bout central
C Paralysie et perte de sensibilité Dégénérescence du bout
périphérique
D Perte de sensibilité Dégénérescence du bout
périphérique

1. Qu’appelle-t-on nerf rachidien ?


2. En vous basant sur vos connaissances, réalisez un schéma annoté sur lequel vous situerez avec précision les 4
sections A, B, C et D.
3. Que mettent en évidence les conséquences immédiates des sections A, B et C ? Et les conséquences à long terme
des quatre sections ?
4. Complétez votre schéma en y indiquant les structures complémentaires qui interviennent dans l’accomplissement
de la réaction dont il est question en I n°1.
Exercice 6.
Les neurones et les hématies consomment du glucose pour assurer leur besoin énergétique.
1. Ces deux cellules sont représentées sur le document 1. Les schémas ont été réalisés à partir des observations au
microscope électronique. Annotez ce document.
2. Précisez la répartition des acides nucléiques dans l’élément B ; Dites en quoi consiste le test de Feulgen.
3. Comparez les deux schémas.
4. Les hématies ont hérité de diverses enzymes des cellules qui leur ont donné naissance. Ce stock enzymatique
s’épuise progressivement en quelques semaines et ne peut être renouvelé. Par contre, les neurones synthétisent
continuellement leurs enzymes. Expliquez cette différence d’aptitude aux synthèses.
5. Laquelle des deux types de cellules produira plus d’énergie ? Expliquez.

Page 81
Exercice 7.
Pour étudier les propriétés du tissu nerveux, on choisi comme matériel le nerf constitué de fibres nerveuses.
1. Quelles sont les propriétés du nerf ?
2. L’excitation du nerf par le courant électrique aux intensités (I) variées a donné en fonction du temps les résultats
suivants :
Intensité (Volt) 3,5 2, 1,5 1,2 1,1 1,0 1,0 1,0
0
Temps d’excitation (mv) 0,3 0, 0,9 1,2 1,5 1,8 2,1 2,4
6
1. Tracez la courbe d’excitabilité f(t) = I de ce nerf et indiquez tous les paramètres.
2. Définissez : chronaxie, rhéobase, temps utile.
3. Quel avantage a-t-on à utiliser le courant électrique comme excitant ?
4. Le nerf excité est le siège d’un phénomène électrique.
a- De quel phénomène s’agit-il ?
b- Faites le schéma de montage utilisé pour étudier ce phénomène sous une seule électrode active.
c- Reproduisez la réponse obtenue sur l’écran de l’oscilloscope et l’interpréter.

propriétés de la fibre ainsi mise en évidence ?


2°) Que représente P1 et P2 ?
3°) Analysez et interprétez P1 après l’avoir reproduit.
4°) Calculez la vitesse de l’influx.
Exercice 8.
On porte sur un axone géant de calmar deux stimulations
électriques distantes de 5 cm (la distance est calculée entre
les cathodes A et B des deux stimulateurs : voir document 1).

1°) Quelles sont les

Page 82
Exercice 9.
1) le document 1 représente les relations entre la moelle épinière et un muscle de mammifère .Le document 2
correspond à une structure présente dans la zone 1 de la moelle épinière.
a- Reproduire fidèlement et annoter le document 2.
b- Préciser en quelques mots le rôle des organites a et b. (0,5pt)
c- Faire le schéma ultrastructural de la zone II du document 1.

2) Afin de préciser l’un des fonctionnements des structures représentées sur le document 1, on réalise des
expériences de stimulation grâce à des électrodes stimulatrices disposées en E1, E2, E3. L’intensité de la stimulation
est telles que l’on obtient d’emblée des potentiels d’action d’amplitude maximale. L’enregistrement de ces
potentiels d’action est réalisé grâce à des électrodes réceptrices reliées à un oscillographe placées en A, B et C. Les
résultats obtenus sont consignés dans le tableau suivant :

Page 83
Stimulation en : Potentielsd’action

Recueilli en :

Expérience E1 A B C

Expérience E2 - - C

Expérience E3 - - C

a- Analysercesrésultats. (0,5pt)
b- Les interprétés en utilisant les informations précédemment fournies. (0,5pt)
3) On veut étudier la transmission de nerf au muscle. A cet effet on isole une préparation sciatique-gastrocnémien de
grenouille. Une stimulation électrique d’intensité suffisante portée sur le nerf sciatique provoque la contraction du
muscle gastrocnémien. La préparation est plongée dans une solution physiologique contenant du curare. Après
quelques minutes, une stimulation, même de forte intensité portée sur le nerf n’engage plus la contraction du
muscle. Cependant la stimulation du nerf provoque encore l’apparition d’un potentiel d’action du nerf et la
stimulation directe du muscle est suivie d’une contraction.
a- Interpréter ces résultats. (1pt)
b- À quel niveau agit le curare ? (0,5pt)

Page 84
LES ACTIVITES REFLEXES
Les objectifs pédagogiques.
A la fin de ce cours, l’élève doit être capable de :
22- Définir un réflexe
23- Identifier et définir les types de réflexes.
24- Connaitre les structures intervenant dans les réflexes.
25- Connaitre les caractères et l’importance des réflexes.
Introduction
La vie d’un animal est caractérisée par ses réactions vis-à-vis des facteurs du milieu extérieur. Certaines d’entre elles
sont effectuées à la suite des réflexions, d’autres échappent au contrôle de l’individu : ce sont des actes réflexes.
I. LES REFLEXES INNES
A. Observations de quelques réflexes chez l’homme
Chatouillons légèrement la plante du pied à un individu étendu sur le dos ; les orteils fléchissent et il peut même
retirer la jambe : c’est le réflexe plantaire.
Un sujet assis sur le bord d’une table jambe pendante reçoit un coup sec sur le tendon situé au dessous de la rotule ;
on observe une extension brusque de la jambe : c’est le réflexe rotulien.
Lorsque nous touchons un objet brûlant, nous retirons brusquement la main.
Dans les 3 cas, la réaction se produit à la suite d’une excitation ; elle est innée, involontaire, inéluctable, stéréotypée
et automatique : c’est un acte réflexe.
B. Etude des réflexes médullaire chez la grenouille
1. Préparation de l’animal
On se sert d’un animal spinal. On le suspend à une potence pattes pendantes ; on prépare des solutions d’acide de
différentes concentrations.
Lorsqu’on plonge l’extrémité d’une des deux pattes postérieures dans une solution d’acide concentrée, il y a retrait
de ladite patte ; il s’agit d’un stimulus chimique.
Lorsqu’on pince fortement un orteil (stimulus mécanique) ou on plonge la patte dans l’eau glacée (stimulus
thermique) ou même on lui applique un courant électrique (stimulus électrique) en faisant varier l’intensité, la
grenouille réagit toujours bien qu’absence de son encéphale : il s’agit d’un réflexe médullaire.
2. Mise en évidence des éléments intervenant dans un arc réflexe
Dans l’arc réflexe de notre expérience, les structures suivantes interviennent :
- les récepteurs : ce sont des terminaisons nerveuses de la patte qui élabore l’influx nerveux.
- un premier conducteur d’influx vers la molle épinière : c’est un conducteur centripète, sensitif, afférente.
- un centre nerveux (moelle épinière).
- un deuxième conducteur d’influx du centre vers l’organe rédacteur : c’est un conducteur centrifuge moteur
efférent.
- un effecteur qui réagit (muscle).
3. Réponses obtenues avec les différentes concentrations d’acide : les lois de pfugger
Plongeons la patte de notre grenouille dans une solution acide très diluée. Pas de réponse : la rhéobase n’est pas
atteinte. Pour des concentrations de plus en plus élevées :
- une réaction localisée limitée aux orteils : c’est la loi de la localisation
- une contraction de la patte entière : c’est la loi de l’unilatéralité
- une contraction des deux pattes postérieures : c’est la loi de la symétrie ou réflexe bilatéral
- contraction des quatre pattes : c’est la loi d’irradiation
- contraction du corps entier avec dépôt sur le dos des morceaux de coton imbibés d’acide concentré : c’est la
loi de généralisation.

85
Réflexes médullaires chez la grenouille : les lois de Pfluger.

C. Support histologique des réflexes


1. Schéma d’un arc réflexe simple

L’arcréflexemédullaire

2. Rôle des différentes racines : expérience de Magendie


Magendie dispose de 3 chiens. Sur le premier, il impose une section, la racine postérieure du nerf sciatique et il fait
des expériences suivantes :
- Excitation du nerf rachidien : pas de réponse
- Excitation du bout périphérique de la racine postérieure : pas de réponse
- Excitation du bout central : réponse du muscle.
Il conclut que la racine postérieure du nerf rachidien contient des fibres sensitives et centripètes.

Magendie dans un deuxième temps sectionne la racine antérieure sciatique du 2 ème chien et passe aux expériences
suivantes :
- Excitation du bout central : pas de réponse
- Excitation du bout périphérique : réponse du muscle
86
Il conclut que la racine antérieure contient des fibres motrices centrifuges.
Sur le 3ème chien, il sectionne le nerf rachidien : donc le nerf rachidien renferme des fibres sensitifs et les fibres
motrices : c’est un nerf mixte.
3. La dégénérescenceWallérienne
Wallèreeffectue 3 ou 4 sections :
1ère section : les fibres du bout périphérique dégénèrent : les péricaryons des fibres sensitifs sont situés du côté de la
moelle épinière.
2ème section : les fibres du bout central dégénèrent : les péricaryons des fibres sensitifs sont dans le ganglion spinal.
3ème section : les fibres du bout périphérique dégénèrent : les péricaryons des fibres motrices sont dans la substance
grise.
4ème section : les fibres du bout périphérique dégénèrent : les péricaryons sont situés du côté de la moelle épinière.
Compte tenu du sens de l’influx nerveux, on peut dire que les fibres du nerf rachidien atteintes par la
dégénérescence sont des dendrites, les neurones unipolaires ou en T alors que les fibres du tronçon central de la
racine postérieure en sont les axones.
De même, les fibres du tronçon périphérique de la racine antérieure sont des axones des neurones multipolaires des
cornes antérieures de la moelle épinière.

Expérience de Magendie et de la dégénérescence Wallerienne.

4. Le trajet de l’influx nerveux


- Cas du réflexeunilatéral
Les observations que nous venons de faire et d’autres expériences plus délicates conduisent à dire que le trajet suivi
par l’influx nerveux comporte des neurones unipolaires sensitifs, des neurones multipolaires moteurs, des neurones
d’association (arc réflexe).

87
- Cas du réflexebilatéral
Pour expliquer le passage de l’influx dans les neurones moteurs situés du côté opposé, on a admis l’existence des
neurones d’associations horizontaux dits commissuraux.
- Casd’irradiation
Il y a cette fois-ci transmission de l’influx nerveux à différents niveaux de la moelle épinière, ce qui conduit à
admettre l’existence de neurones verticaux.
D. Caractères des réflexesinnés
- Ils sont inéluctables et spécifiques à l’espèce
- Ilssonthéréditaires
- Ilssontadaptés
- Ilssontcoordonnés.
La contraction de certains muscles par réflexe entraîne l’inhibition ou relâchement d’autres ; ce sont des muscles
antagonistes.
Ils peuvent être influencés : le réflexe peut être plus ou moins fort selon l’état de veille ou de sommeil.
E. La diversité des réflexes innés
1. En fonction du Centre Nerveux
- les réflexes médullaires : réflexes rotulien, plantaire
- les réflexes bulbo-protubérantiel : battement de paupières, réflexe cardio-modulaire
- les réflexescérébelleux : locomotion, équilibration
- les réflexes cérébraux : réflexes provoqués par les 5 organes de sens.
2. En fonction de la localisation
a) Les réflexesextéroceptifs
Ce sont les réflexes dont les récepteurs sont situés à la surface du corps ; ils possèdent des neurones intermédiaires.
b) Les réflexesproprioceptifs
Ils ont leur point de départ dans les récepteurs situés dans l’organisme même qui réagit (muscle, articulation) Ex. :
réflexe de la vie de relation, réflexe achilléen ; ils n’ont pas de neurones intermédiaires.
c) Les réflexesintéroceptifs
Ce sont les réflexes dont les récepteurs se trouvent à l’intérieur de l’organisme. Les récepteurs reçoivent des
informations émanant de l’intérieur du corps. Cesont les réflexes de la fonction de nutrition.
II. LES REFLEXES CONDITIONNELS
A. Sécrétionsalivaire
La vue d’un repas appétissant fait venir la salive dans la bouche. Cette observation et beaucoup d’autres ont poussé
PAVLOV à entreprendre une série d’expériences dans le but d’expliquer ce fait. Il montre qu’il existe des réflexes
d’un type particulier : les réflexes conditionnés ; ils ont greffés sur un réflexe inné.
B. Mécanisme inné de la sécrétion salivaire
Lorsqu’on présente un morceau de viande à un chien, le contact de ce dernier avec les papilles gustatives de la
langue déclenche les sécrétions salivaires. On peut suivre la quantité sécrétée en pratiquant une incision sur le canal
de la glande salivaire et en y introduisant une canule pour le recueil de la salive
On constate que la sécrétion qui était régulière augmente pendant la mastication et devient plus importante pour un
aliment sec. Cette sécrétion ne dépend pas de la volonté et s’observe chez tous les chiens. C’est un
réflexeinnécomportant :
- un récepteursensoriel
- un conducteurcentripète
- un centrenerveux
- un conducteur centrifuge
- un effecteur (glandes salivaires)
C. Expérience de PAVLOV
Un chien porteur de fistule salivaire est enfermé dans un local clos isolé et insonorisé. Un système de Sangle le
maintient sur place. Depuis une pièce voisine des dispositifs permettent d’appliquer au chien des excitations visuelles
(lumière) auditives (production d’un son inhabituel), cutanée (courant électrique). De plus un système de passe plat
permet de donner à l’animal son repas.
- PAVLOV présente un morceau de viande au chien, il secrète abondamment la salive : c’est un réflexe inné.
- Un métronome en marche près de l’animal, ce dernier tourne la tête puis s’habitue sans secréter la salive :
c’est un réflexe d’investigation ; le métronome étant un stimulus neutre.

88
- Puis à chaque fois qu’on veut présenter le repas à l’animal, on lui fait entendre le bruit. Au bout de quelques
jours, le bruit seul suffit pour déclencher la salivation.
Un circuit nerveux s’est substitué à un autre. Une nouvelle liaison s’est donc établie entre le centre auditif et le
centre salivaire. Le bruit qui était sans effet sur la sécrétion salivaire est devenu une excitation efficace. Ce nouveau
réflexeet le réflexeconditionnelouacquis.

Réflexes innée et conditionnel de salivation.

Trajets suivis par l’influx nerveux au cours des réflexes innés et conditionnels.

D. Caractère des réflexesconditionnels

89
- Ils se créent à partir des réflexes innés ; l’excitant conditionnel primitivement sans action est associé
plusieurs fois à l’excitant absolu.
- Il ne s’installe que si le stimulus conditionnel précède le stimulus absolu.
- L’excitant conditionnel doit être bien déterminé et ne doit pas être accompagné d’autres stimuli prêts à
détourner l’attention de l’animal.
- Pour se maintenir le réflexe conditionnel doit être entretenu par une association régulière des 2 stimuli
- Ilssontindividuels
- Ils exigent l’intégrité de l’encéphale
E. Importance des réflexesconditionnels
- Ils adaptent plus ou moins l’individu à son organise
- Le dressage des animaux, l’éducation
- Acquisition des actesautomatiques.
Conclusion

Dès la naissance, l’organisme humain s’adapte aux variations de son environnement. Ces variations de son
environnement. Ces variations perçues par l’un de nos récepteurs sensoriels sont capables de déclencher les
réponses dans de nombreuses parties de notre corps.
L’analyse qu’en fait notre système nerveux central conduit le plus souvent l’individu à réagir d’une manière complexe
mais organisée.
Les expériences que nous acquérons s’intègrent peu à peu et tendent modifier notre sensibilité initiale. C’est donc
par activité réflexe que, progressivement et par intégration successive, notre système comportemental se construit,
comportement déclenché par les stimuli externes mais aussi les stimuli ayant pour origine la physiologie de
l’organisme.

90
L’ACTIVITE CARDIAQUE
Les objectifs pédagogiques.
A la fin de ce cours, l’élève doit être capable de :
26- Mettre en évidence l’automatisme cardiaque
27- Mettre en évidence les sièges d’automatisme.
28- Analyser et interpréter les électrocardiogrammes.
29- Analyser et interpréter les effets des excitations sur l’activité cardiaque.
30- Connaitre l’action de certaines substances sur l’activité cardiaque.
31- Déterminer la fréquence cardiaque.

Le cœur est un muscle creux dont les contractions assurent la circulation du sang dans l’organisme. Les contractions
du cœur sont dues aux muscles cardiaques qui sont formés de fibres spécialisées dans la contraction involontaire et
ce qui permet au cœur de fonctionner de façon autonome.
I- L’automatismecardiaque.
L’automatisme est une réaction indépendante d’un organe vis-à-vis des autres organes.
Un organe autonome est un organe qui possède en lui-même les causes de son propre fonctionnement.
A- Mise en évidence de l’automatisme cardiaque.
Expériences et observations.
Lorsqu’on ouvre la cage thoracique d’une grenouille décérébrée et démédullée, on remarque que ce cœur continu à
battre. Si on isole ce cœur et qu’on le plonge dans un liquide physiologique de Ringer, ce cœur continu à battre
même en dehors de l’organisme. Lorsqu’on perfuse un cœur à l’aide du liquide de Ringer, ce cœur continu à battre
normalement.
Conclusions : Le cœur fonctionne d’une façon autonome. L’origine du fonctionnement du cœur se trouve dans le
cœur lui-même.
Remarque : si le cœur fonctionne d’une façon autonome, c’est qu’il possède des sièges d’automatisme.

Mise en évidence de l’automatisme cardiaque.

B- Mise en évidence des sièges d’automatisme cardiaque.


91
1°) Anatomie et histologie du cœur.
a- Le cœur des mammifères.
Le cœur des mammifères est constitué de muscles cardiaques appelés myocardes. Ce dernier est constitué de fibres
musculaires striées appelées fibres myocardiques et de tissus nodal.
Chaquefibremyocardiquerenferme :
- Des fibrilles qui sont en position périphérique et sont bifurquées (en forme d’Y) et anastomosées entre elles.
Ces fibres présentent des stries scalariformes qui sont des cloisons entourés d’éléments conjonctifs.
- Des noyauxcentraux.
Le tissu nodal est formé de fibres cardiaques pauvres en fibrilles et ayant l’aspect de cellules embryonnaires. Le tissu
nodal comprend :
- Le nœud sinusal ou nœud de Keith et Flack qui est un amas de tissu nodal situé dans la paroi de l’oreillette
droite au point d’arrivée des veines caves supérieures.
- Le nœud septal ou nœud auriculo-ventriculaire ou nœud de Tawara qui est un amas de tissu nodal situé au
niveau cloison auriculo-ventriculaire droite.
- Le faisceau de His formé de tissu nodal de grande taille et est issus du nœud septal. Il se subdivise en deux
branches et chaque branche va dans un ventricule. Chaque branche émet des ramifications dans le ventricule
correspondant formant ainsi le réseau de Purkinje.

Fibres musculaires du myocarde. Tissu nodal du cœur des mammifères.


1 : stries scalariformes 2 : fibres striées
3 : sarcoplasme 4 : noyau 5 : conjonctif.
Le cœur des batraciens.
Le cœur de grenouille est formé de deux oreillettes et d’un ventricule unique. Les veines caves s’associent au niveau
des oreillettes pour former le sinus veineux. Ce cœur renferme aussi un tissu nodal constitué de ganglions qui sont
des amas cellulaires embryonnaires. Ces ganglions sont localisés dans le sinus veineux, dans les oreillettes et dans le
ventricule.

Cœur de grenouille. 1 : veine cave supérieure 2 : sinus veineux 3 : oreillette droite 4 : ventricule 5 : oreillette gauche 6 : bulbe artériel 7 :
veines pulmonaires 8 : artères.

92
2°) Mise en évidence des sièges d’automatisme.
a- Expérience de ligature de Stannius.
Elle consiste à poser des ligatures à différents endroits des cœurs de grenouilles.
On pose une ligature entre les oreillettes et le sinus veineux d’un cœur de grenouille. On constate que les oreillettes
et le ventricule s’arrêtent de battre mais le sinus veineux continu à battre à un rythme normal. Il existe donc un siège
d’automatisme dans le sinus veineux.
On pose une deuxième ligature entre les oreillettes et le ventricule du même cœur. Le ventricule se remet à battre
mais à un rythme plus lent que celui du sinus veineux. Il existe donc un deuxième siège d’automatisme dans le
ventricule. Ce second siège est sous le contrôle du siège du sinus veineux.
Sur un deuxième cœur, on pose une ligature entre les oreillettes et le ventricule. Sinus et oreillettes battent
normalement. Le ventricule, après un temps d’arrêt, reprend ses contractions mais à un rythme très lent. Les
excitations qui sont à l’origine des battements du cœur naissent au niveau du sinus veineux, se propagent aux
oreillettes puis atteignent le ventricule.

Expérience de ligature de STANNIUS.

b- Expérience sur le cœur des mammifères.


La suppression du tissu nodal entraine un arrêt du cœur des mammifères : donc le siège d’automatisme du cœur des
mammifères se trouve dans le tissu nodal.
La destruction du nœud sinusal entraine le ralentissement du rythme cardiaque : donc le nœud sinusal est le siège
qui impose son rythme au cœur. Le nœudsinusalestl’entraineurcardiaqueou le pacemaker.
II- La cardiographie.
C’est l’étude du cœur au moyen d’un cardiographe. Le cardiographe est un appareil qui donne le tracé des
mouvements du cœur.
1°) Technique d’enregistrement.
a- Dispositifexpérimental.
Pour enregistrer les battements cardiaques chez la grenouille, on utilise un dispositif expérimental appelé le
cardiographe à balancier qui comprend :
- Un levier : il est mobile autour d’un axe. Une des extrémités du levier est reliée à la pointe du cœur par une
pince métallique. L’autre extrémité est munie d’un stylet inscripteur. Ce dernier permet d’enregistrer les battements
cardiaques sur un papier.
- Un cylindre enregistreur : il tourne à une vitesse très lente. Sur le tambour du cylindre est enroulé un papier
enregistreur.
- Un chronographe : il sert à enregistrer la durée des contractions cardiaques sur le papier.

93
Cardiographe à balancier.
b- Principe du cardiographe.
Le cardiographe à balancier est un simple levier mobile autour d’un axe dont un bras est relié à la pointe du cœur et
l’autre bras est muni d’un stylet inscripteur. Les battements cardiaques provoquent le déplacement du stylet qui
inscrit sur un papier.
2°) Etude du cardiogramme normal.
On distingue cardiogramme normal de grenouille et celui de l’Homme.
a- Cardiogramme normal de grenouilles.
a1 : Le tracé.

Cardiogramme normal de grenouille.

a2 :Analyse du tracé.
ABCD représente une révolution cardiaque. Sa durée est AE. Une révolution cardiaque comporte : l’activité des
oreillettes et l’activité du ventricule.
- ABC : c’est l’activité des oreillettes. Elle comportedeux phases :
 AB : la phase de contraction des oreillettes ou systole auriculaire. Son amplitude est BB’ et saduréeest AB’.
 BC : le début de la phase de relâchement des oreillettes ou diastole auriculaire. La phase de relâchement
correspond à BE et sa durée est B’E.
Remarques : Une phase de relâchement se termine quand commence une nouvelle phase de contraction. B’E est
supérieur à AB’ : donc les oreillettes se reposent plus qu’elles ne travaillent.
- CDE : c’est l’activité du ventricule. Elle comprenddeux phases :
 CD : la systole ventriculaire. Son amplitude est DD’ et sa durée est C’D’.
 DE : le début de la diastole ventriculaire. Toute la phase de diastole ventriculaire correspond à D’F’.

94
Remarques : C’D’ est inférieur à D’F’ : le ventricule se repose plus qu’il ne travaille. Les durées systoliques sont
inférieures aux durées diastoliques : le cœur se repose plus qu’il ne travaille et c’est la raison pour laquelle il est
infatigable. D’E correspond au repos général du cœur ou diastole générale.
a3 : Détermination de la fréquence cardiaque.
La fréquence cardiaque ou rythme cardiaque est le nombre de battements du cœur par minute.
Pour déterminer la fréquence cardiaque, on procède comme suit :
- On détermine la durée d’une révolution cardiaque (AE) en se référant au graphe et à l’échelle.
- On effectue la règle de trois comme suit :
1 battement cardiaque AE
F 60 secondes.
60 s x 1batt
F=
AE
b- Le cardiogramme et l’électrocardiogramme de l’Homme.
Le cardiogramme externe et l’électrocardiogramme (ECG) de l’Homme s’obtiennent à l’aide du cardiographe de
Marey. L’électrocardiogrammetraduitl’activitéélectrique (PA).
b1 : Les tracés.

Cardiogramme externe et électrocardiogramme de l’Homme.

b2 :Analyse des tracés.


- ABCDEF : c’est l’activité mécanique du cœur (cardiogramme externe).elle comprend :
 AB : L’activité des oreillettes comprenant la systole auriculaire et la diastole auriculaire
 BCDEF : l’activité des ventricules comprenant :
BC : la systole ventriculaire à forte pression.
CD : c’est le plateau systolique qui est une systole ventriculaire à pression constante.
DE : c’est la diastole ventriculaire.
EF : c’est la diastole générale du cœur. La légère oscillation observée après E correspond à la fermeture des valvules
sigmoïdes.
- PQRST correspond à l’électrocardiogramme. Elle est composée de trois types d’ondes :
 L’onde P : elle correspond à la dépolarisation des oreillettes.
 L’onde QRS : elle correspond à la dépolarisation des ventricules.
 L’onde ST : elle correspond à la repolarisation des ventricules.
III- Effets des excitations électriques sur l’activité cardiaque.
1°) Excitations du ventricule.
Lorsqu’on porte des excitations efficaces sur le cœur de grenouille on constate que :
- Si l’excitation atteint le cœur pendant la systole ventriculaire, on ne note aucune modification du rythme
cardiaque. Donc pendant la systole ventriculaire, le cœur est en période réfractaire absolue.
- Si l’excitation atteint le cœur pendant la diastole ventriculaire, on note une contraction anticipée appelée
une extrasystole non décadente suivie d’un repos compensateur.

95
Cardiogramme montrant les effets des excitations portées sur le ventricule.
2°) Excitation du sinus veineux.
- L’excitation du sinus veineux, d’un cœur en systole ne provoque aucune modification du rythme cardiaque.
Uncœur en systole est en périoderéfractaireabsolue.
- L’excitation du sinus veineux d’un cœur en diastole entraine extrasystole décadente qui n’est pas suivie d’un
repos compensateur.

Les extrasystoles : a : extrasystole décalante obtenue suite à l’excitation du sinus veineux ; b : extrasystole non décalante suivie d’un repos
compensateur obtenue suite à l’excitation du ventricule.

IV- Actions du système nerveux sur l’activité cardiaque.


1°) Innervation cardiaque.
Le cœur des mammifères est innervé par des nerfs provenant de deux systèmes nerveux : le système
orthosympathique et le système parasympathique.

96
Schéma de l’innervation cardiaque chez les mammifères.
1 : bulbe 2 : moelle épinière 3 : centre cardio- modérateur 4 : centre cardio- accélérateur 5 : nerf de Héring 6 : sinus carotidien 7 : nerf de
Cyon 8 : nerf pneumogastrique 9 : chaine ganglionnaire sympathique 10 : ganglion étoilé 11 : nerf orthosympathique sensitif 12 : plexus
cardiaque 13 : nerf orthosympathique moteur.

a- Le systèmeparasympathique.
Il est formé par trois nerfs dont deux sensitifs (nerfs de Héring et de Cyon) et un moteur.
- Le nerf de Héring : c’est le nerf qui relie le sinus carotidien au centre cardiomodérateur qui est situé dans le
bulbe rachidien. Le nerf de Héring est un nerf sensitif. Lorsqu’on sectionne le nerf de Héring et qu’on excite les deux
bouts, on constate que seul le bout central donne une réponse.
- Le nerf de Cyon ou nerf du cross aortique : c’est le nerf qui relie le cross aortique au centre
cardiomodérateur. Le nerf de Cyon est aussi un nerf sensitif car l’excitation de son bout central après section donne
une réponse de la part du cœur.
- Le nerf vague ou nerf X ou nerf pneumogastrique : c’est le nerf qui part du centre cardiomodérateur et fait
synapse avec le plexus cardiaque. Le nerf vague est un nerf moteur car seul l’excitation de son bout périphérique
donne une réponse.
b- Le systèmeorthosympathique.
Il est formé par les nerfs orthosympathiques sensitif et moteur qui font tous synapse au niveau ganglion étoilé.
- Le nerf orthosympathique sensitif : c’est le nerf qui relie les oreillettes au centre cardioaccélérateur qui est
situé dans la moelle épinière.
- Le nerf orthosympathique moteur : c’est le nerf qui relie le ventricule au centre cardioaccélérateur.
2°) Actions du système nerveux cardiaque.
a- Actions du système nerveux parasympathique.
- La section des deux nerfs vagues dans le cou d’un chien entraine une accélération permanente de son
rythme cardiaque : le nerf vague a une action modératrice sur le rythme cardiaque.
C’estdoncunnerfcardiomodérateur.
- La stimulation du bout périphérique d’un nerf vague sectionné entraine le ralentissement du rythme
cardiaque, une diminution des amplitudes des contractions puis l’arrêt du cœur en diastole : le vague est un nerf
cardiomodérateur moteur. Ce cœur reprend les contractions si l’excitation se poursuit : c’est le phénomène
d’échappement. L’échappement est dû aux contractions provenant des sièges d’automatisme du cœur.
- Des excitations rapprochées portées sur le nerf vague d’une tortue entrainent un ralentissement du rythme
cardiaque encore appelé bradycardie, une diminution des amplitudes de contraction suivie de l’arrêt du cœur en
diastole et d’un échappement.

97
Effets des excitations du vague sur le cœur de tortue.

- L’excitation du vague d’un chien entraine une baisse de la pression artérielle suivie de l’échappement : la
baisse de la pression artérielle est due au ralentissement du rythme cardiaque qui entraine la baisse du sang dans les
vaisseaux sanguins. La pression artérielle du chien montre deux types d’oscillations : les grandes oscillations et les
petites oscillations. Les grandes oscillations correspondent aux mouvements respiratoires et les petites oscillations
correspondent à la pression artérielle. Cette dernière varie entre deux valeurs : un minima et un maxima.
- La section des nerfs de Héring et de Cyon d’un chien entraine une accélération permanente de son rythme
cardiaque : les nerfs de Héring et de Cyon ont une action modératrice sur le rythme cardiaque. Cesontdes
nerfscardiomodérateurs.
- L’excitation du bout central de chacun des nefs de Héring et de Cyon entraine un ralentissement du rythme
cardiaque une diminution des amplitudes de contraction et un arrêt du cœur en diastole. Les nerfs de Héring et de
Cyon sont des nerfs cardiomodérateurs sensitifs.

Effets des excitations du pneumogastrique sur la pression artérielle chez le chien.

- L’excitation des nerfs de Cyon et de Héring entraîne aussi un ralentissement du rythme cardiaque et une
diminution des amplitudes de contraction. La section des deux nerfs entraine une accélération du rythme cardiaque :
les nerfs de Cyon et de Héring sont des nerfs cardiomodérateurs.
- L’excitation du bout central de ces deux nerfs entraine un ralentissement du rythme cardiaque : les nerfs de
Cyon et de Héring sont des nerfs sensitifs.
b- Actions du système nerveux orthosympathique.
- La stimulation du ganglion étoilé d’un chien entraine une accélération de son rythme cardiaque suivie
d’échappement : le système nerveux orthosympathique a donc une action accélératrice sur le rythme cardiaque
c'est-à-dire qu’il entraine une augmentation du rythme cardiaque et des amplitudes des contractions.

Effets des excitations du ganglion étoilé sur le rythme cardiaque du chien.

- La section des nerfs orthosympathiques entraine un ralentissement du rythme cardiaque et une diminution
de l’amplitude des contractions.
V- Actions de quelques substances sur l’activité cardiaque.
Pour étudier l’action des substances chimiques sur l’activité cardiaque, on utilise la technique du cœur perfusé. Cette
dernière consiste à perfuser un cœur isolé à l’aide de Ringer dans lequel on introduit des substances dont on veut
tester les effets sur le cœur.
98
1°) Action de l’Acétylcholine(ACH).
- Expérience : on perfuse un cœur de grenouille à l’aide du Ringer. On introduit dans ce liquide physiologique,
une solution d’acétylcholine et après on élimine la solution d’ACH du milieu.
- Observation : Avant l’introduction de l’ACH, on note un rythme cardiaque normal et une amplitude des
contractions normale du cœur. Après l’introduction de l’ACH dans le milieu, on observe un ralentissement du rythme
cardiaque et une diminution de l’amplitude des contractions et l’arrêt du cœur en diastole. Le retour au Ringer
entraineune reprise des contractions.
- Conclusion : L’ACH a une action modératrice sur le rythme cardiaque.
Remarques : l’action de l’ACH est comparable à celle obtenue lors de l’excitation du système nerveux
parasympathique. L’action le l’ACH est aussi semblable à celle d’une solution de KCl et de NaCl (5%).

Action de l’Acétylcholine sur le cœur de tortue.


2°) Action de l’Adrénaline (ADR).
- Expérience : on introduit une solution d’adrénaline dans le Ringer utilisé pour perfuser un cœur.
- Observation : on observe une accélération du rythme cardiaque, une augmentation des amplitudes de
contraction et un arrêt du cœur en systole.
- Conclusion : l’ADR a une action accélératrice du rythme cardiaque.
Remarques : L’action de l’ADR est comparable à celle obtenue lors de l’excitation du système orthosympathique. Elle
a la même action qu’une solution de CaCl2 à 9% sur le cœur.

Action de l’Adrénaline sur le cœur de grenouille.

VI- Notion de médiateurchimique.


1°) Expérience de LOEWI.
- Expérience : On dispose de deux cœurs de grenouille A et B reliés entre eux par un pont et chaque cœur est
relié à un système d’enregistrement grâce à un stylet inscripteur. Le cœur A est isolé avec son nerf vague. Les deux
cœurs sont perfusés à l’aide d’un liquide de Ringer qui passe du cœur A au cœur B et vice versa. On excite le vague
du cœur A.
- Observation : On obtient deux cardiogrammes A et B. le cardiogramme A montre un ralentissement du
rythme cardiaque, une diminution des amplitudes des contractions et un arrêt du cœur A en diastole suivi d’un
échappement. Le cœur B montre les mêmes phénomènes que ceux du cœur A mais avec un retard.

99
Expérience de LOEWI et les cardiogrammes donnés par les cœurs A et B.

- Interprétation : l’excitation du nerf vague du cœur A entraine la libération d’Acétylcholine dans le liquide de
perfusion. L’acétylcholine provoque d’abord le ralentissement du rythme cardiaque, la diminution des amplitudes de
contraction et l’arrêt du cœur A en diastole. Cette acétylcholine est véhiculée par le liquide de Ringer dans le cœur B
pour provoquer les mêmes phénomènes sur le cœur B. le retard des phénomènes observés sur le cœur B est dû au
temps mis par l’acétylcholine pour atteindre le cœur B. le phénomène d’échappement observé au niveau des deux
cœurs est dû à la destruction de l’Acétylcholine par la cholinestérase.
2°) Expérience sur les cœurs de crapaud.
Lorsqu’on réalise les mêmes expériences sue les cœurs de crapaud, on note plutôt une accélération du rythme
cardiaque, une augmentation des amplitudes de contractions et un arrêt des cœurs en systole. Dans ce cas, le
médiateur libéré par l’excitation du vague est la noradrénaline qui a une action accélératrice sur le rythme cardiaque.

100
EXERCICES D’APPLICATION
Exercice 1.
1/ Au cours d’une séance, de manipulation sur le cœur de grenouille on obtient l’enregistrement du document 1.
a-Expliquez les différentes phrases de la manipulation, indiquez les différents qui constituent le dispositif
expérimental et le nom de dispositif.
b-Analysez ce tracé en décrivant de manière précise les différentes phrases.
c-Calculez la durée de chaque phrase de même que la fréquence du battement.
d-Comparez la durée du travail musculaire cardiaque et durée du repos.
2/ Pour comprendre certains aspects du mécanisme de fonctionnement du muscle cardiaque, on opère avec deux
cœurs de grenouille. Le cœur A est perfusé avec du liquide physiologique. Le coeur B est relié au cœur A par une
canule qui permet de perfuser le cœur B avec le perfusât du cœur A. Le pneumogastrique qui contient les fibres
parasympathiques est dégagé au niveau du cœur A.
On enregistre simultanément l’activité des deux cœurs et le tracé du signal d’excitation du pneumogastrique de A
(document 2)
a-Décrivez et expliquez le tracé A ; Décrivez le tracé B.
b-Comparez les deux tracés et expliquez en fonction des données expérimentales.

Exercice 2.
On réalise sur des animaux anesthésiés (lapins) les expériences suivantes :
1/ la stimulation électrique de la zone bulbaire hachurée sur le schéma (document ci-contre) entraîne un
ralentissement du rythme cardiaque.
2/ La section bilatérale No1 des nerfs X déclenche une accélération cardiaque. La stimulation électrique du bout
central (BC) ne donne rien. La stimulation électrique du bout périphérique (BP) provoque un ralentissement du
rythme.
3/ La section bilatérale No2 des nerfs de HERING (sur un autre animal dont les nerfs X sont intacts) déclenche une
accélération cardiaque. La stimulation électrique du bout central (BC) donne un ralentissement du cœur. Celle du
bout périphérique (BP) ne donne rien.
4/ Il est possible de faire varier le pression du sang dans le sinus carotidien. Une pince hémostatique placée en C 1 (sur
un animal dont les nerfs sont intacts) fait augmenter la pression au niveau du sinus. Placée enC 2, la pression sanguine
carotidienne sinusale baisse et il y a accélération du rythme cardiaque. D’autre part, lorsque la pince est en C 1, la
fréquence des potentiels d’action du nerf de HERING augmente.

101
Interprétez cette série d’expériences. Quelles conclusions peut-on en tirer, qui permettent de comprendre le
mécanisme de la régulation cardiaque ?

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