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BURKINA FASO

Unité-Progrès-Justice

CONVENTION SUR LA DIVERSITE


BIOLOGIQUE
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL

LA CONFERENCE DES PARTIES

Juillet 2010
SOMMAIRE
SIGLES ET ABREVIATIONS ..................................................................................................................................3
LISTE DES TABLEAUX, CARTE ET ANNEXES.................................................................................................5
RESUME ANALYTIQUE..........................................................................................................................................7
CHAPITRE I - APERÇU DE L’ETAT ET DES TENDANCES DE LA DIVERSITE
BIOLOGIQUE, AINSI QUE DES MENACES QUI PESENT SUR ELLE ............................17
1.1. Les écosystèmes et habitats............................................................................................17
1.2. Les espèces .....................................................................................................................29
1.3 Menaces sur la diversité biologique ................................................................................54
CHAPITRE II - ETAT D’AVANCEMENT DES STRATEGIES ET PLANS D’ACTION
NATIONAUX SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE ............................................................63
2.1. Rappel de la stratégie nationale et du plan d’action du Burkina Faso ...........................63
2.2. Etat de la mise en œuvre des activités prioritaires du plan d’action ..............................65
2.3. Ressources financières affectées aux activités prioritaires du SN/PA ...........................74
2.4. Efficacité de la stratégie et du plan d'action national .....................................................78
CHAPITRE III - INTEGRATION OU DEMARGINALISATION SECTORIELLES ET
INTERSECTORIELLES DES CONSIDERATIONS SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE...79
3.1. Mesures juridiques .........................................................................................................79
3.2. Les Politiques .................................................................................................................80
3.3. Programmes et Projets des secteurs autres que l'environnement ...................................81
3.4. Organisations de la société civile et du privé.................................................................82
3.5. Médias ............................................................................................................................84
CHAPITRE IV - CONCLUSION: PROGRÈS ACCOMPLIS DANS LA POURSUITE DE
L’OBJECTIF DE 2010 ET DANS LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN STRATEGIQUE .....85
APPENDICE I : RENSEIGNEMENTS SUR LA PARTIE PRESENTANT LE RAPPORT ET SUR LE
PROCESSUS UTILISE POUR LA PREPARATION DU RAPPORT ................................................................92
A - PARTIE PRESENTANT LE RAPPORT .........................................................................................................92
B – PROCESSUS DE PREPARATION DU RAPPORT .......................................................................................93
APPENDICE II : AUTRES SOURCES D’INFORMATION .............................................................................100
APPENDICE III – PROGRES ACCOMPLIS POUR ATTEINDRE LES OBJECTIFS DE LA STRATEGIE
MONDIALE POUR LA CONSERVATION DES PLANTES ET DU PROGRAMME DE TRAVAIL SUR
LES AIRES PROTEGEES.....................................................................................................................................101
ANNEXES ...............................................................................................................................................................107
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

SIGLES ET ABREVIATIONS

ABS: African Biofortified Sorghum


ADAP : Association pour le Développement des Aires Protégées
AGEREF: Association inter villageoise de Gestion des Ressources Naturelles et de la Faune
ANB: Agence Nationale de Biosécurité
CDB: Convention sur la Diversité Biologique
CGCT: Code Général des Collectivités Territoriales
CIRAD: Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement
CIRDES: Centre International de Recherche Développement sur l’Elevage en zone Sub-
humide
CNRST: Centre National de Recherche Scientifique et Technologique
CNSF: Centre National de Semences Forestières
CPF : Confédération Paysanne du Faso
CT: Collectivité Territoriale
CVGT : Comité Villageois de Gestion de la Faune
DAFor: Direction des Aménagements Forestiers
DEA: Diplôme d’Etudes Approfondies
DFC : Direction de la Faune et des Chasses
DGCN: Direction Générale de la Conservation de la Nature
DIFOR : Direction des Forêts
DRRA : Direction Régionale des Ressources Animales
DSES: Direction du Suivi Ecologique et des Statistiques
FAO: Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
FNUGGF: Fédération Nationale des Unions de Groupements de Gestion Forestière
GGF : Groupement de Gestion Forestière
GIRE : Gestion Intégrée des Ressources en Eau
ICRISAT : Centre International de Recherche sur les Cultures des Zones Tropicales
Semi Arides
IDR : Institut du Développement Rural
INERA : Institut de l’Environnement et de Recherches Agricoles
IRBET: Institut de Recherche en Biologie et Ecologie Tropicales
JICA: Agence Japonaise de Coopération Internationale
LPDRD: Lettre de Politique de Développement Rural Décentralisé
MECV: Ministère de l’Environnement et du Cadre de Vie
MED : Ministère de l’Economie et du Développement
OFINAP: Office National des Aires Protégées
OGM: Organisme Génétiquement Modifié
PAG : Plan d’Aménagement et de Gestion
PAGEN: Projet de Partenariat pour l’Amélioration de la Gestion des Ecosystèmes Naturels
PAGREN: Projet d’Appui à la Gestion Participative des Ressources Naturelles
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QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

PASE: Projet d’Accès aux Services Energétiques


PASE Ω : Projet d’Appui au Secteur de l’Energie, phase de sortie
PAUCOF : Projet d’Appui aux Unités de Conservation de la Faune
PFNL: Produits Forestiers Non Ligneux
PNGT: Programme National de Gestion des Terroirs
PNIA: Programme National d’Investissements Agricoles
PNKT: Parc National de Pô dit Kaboré Tambi
PRECAGEME: Programme de Renforcement des Capacités en Gestion Minière et de
l’Environnement
PRIA: Programme Régional d’Investissements Agricoles
PROGEPAF: Projet de Gestion Participative et Durable des Forêts
PROGEREF: Projet de Gestion Durable des Ressources Forestières
RGA : Recensement Général de l’Agriculture
RPTES : Regional Program for Traditional Energy Sector
SDR: Stratégie de Développement Rural
SILEM : Sahel Integrated Lowland Ecosystem Management program
SNEE : Stratégie Nationale d’Education Environnementale
SNGFMR: Stratégie Nationale de Gestion des Feux en Milieu Rural
SN/PA : Stratégie Nationale et Plan d’Action en matière de Diversité Biologique
SP/CONAGESE : Secrétariat Permanent du Conseil National pour la Gestion de
l’Environnement
SP/CONEDD: Secrétariat Permanent du Conseil national pour l’Environnement et le
Développement Durable
UC/RPTES : Unité de Coordination du RPTES
UFR/SVT : Unité de Formation et de Recherche en Science de la Vie et de la Terre
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature
UNPCB : Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina
ZOVIC : Zone Villageoise d’Intérêt Cynégétique
ZICO : Zone d’Importance pour la Conservation des Oiseaux

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QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

LISTE DES TABLEAUX, CARTE ET ANNEXES

TABLEAUX

Tableau 1 : Situation de la production des plants et des reboisements au Burkina Faso de 2000 à 2009
Tableau 2 : Récapitulatif des tendances évolutives des surfaces et leur destination (ha)
Tableau 3 : Evolution des superficies (ha) consacrées à la culture du coton : cas de la Région
Est du Burkina Faso
Tableau 4: Répartition des agro-businessmen selon la superficie des exploitations en 2002 et
en 2009
Tableau 5 : Evaluation des taux de réussite des plantations période 2006-2008
Tableau 6 : Espèces prolifiques signalées au Burkina Faso
Tableau 7 : Production halieutique nationale au cours des 5 dernières années (2005-2009)
Tableau 8: Genres et Espèces de poisson à bonne valeur commerciale
Tableau 9: Production de poissons du lac Kompienga
Tableau 10: Inventaires taxinomiques de la diversité biologique,
Tableau 11: Inventaire taxinomique de la flore herbacée aquatique
Tableau 12: Situation des recouvrements des recettes de services du Ministère de
l’environnement et du Cadre de vie de 2004 a 2008
Tableau 13: Recettes issues de la faune tirées par les populations
Tableau 14 : Evolution des productions agricoles de 1995 à 2003
Tableau 15 : Statistiques des exportations (en tonnes) de fruits et légumes du Burkina Faso
vers l’Union Européenne et vers la sous région de 1995 à 2002
Tableau 16: Evolution des exportations de bétail sur pied de 1993 à 2002
Tableau 17 : Nombre actualisé des ressources phytogénétiques du Burkina
Tableau 18 : Nombre d’observations, d’individus et densité (individus/km²) d’éléphants par
aire faunique de la région de l’Est.
Tableau 19: Nombre d’observations, d’individus et densité d’éléphants par aire faunique de
la région du Centre-Sud
Tableau 20 : Nombre d’observations, d’individus et densité d’éléphant par aire faunique de la
région de l’Ouest.
Tableau 21 : Acquis variétaux au cours des 4 dernières années et aussi pour les années à
venir
Tableau 22 : Appréciation des menaces sur la diversité biologique au Burkina Faso
Tableau 23 : Evolution de la consommation de charbon (en tonnes) dans les principales villes
du Burkina Faso
Tableau 24: Espèces végétales en péril dans les parties nord et centre-nord du Burkina Faso
Tableau 25: Situation des espèces ligneuses menacées du Burkina Faso
Tableau 26: Espèces de mammifères et de reptiles disparues, en voie de disparition,
menacées et vulnérables sur le plan national
Tableau 27: Espèces d’oiseaux menacées du Burkina Faso

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QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Tableau 28 : Liste des Projets du Burkina Faso financés par le FEM pour la période 1991 –
2010
Tableau 29 : Liste des Projets sous – régionaux et mondiaux financés par le FEM et dont a
bénéficié le Burkina Faso pour la période 1991 – 2010
Tableau 30: Progrès accomplis dans la poursuite de l’objectif de 2010 et dans la mise en
œuvre du Plan stratégique

CARTE

Carte1 : Situation des aires protégées du Burkina Faso

ANNEXES

Annexe 1 : Zones pastorales fonctionnelles ou actives


Annexe 2 : Liste des sites Ramsar du Burkina Faso
Annexe 3 : Distribution des principales espèces de mammifères au Burkina Faso
Annexe 4: Actions et activités prioritaires par objectif spécifique de la SN/PA sur la Diversité
Biologique
Annexe 5 : Situation des forêts en aménagement au Burkina Faso
Annexe 6 : Aires fauniques en aménagement

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QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

RESUME ANALYTIQUE
Pays Sahélien de 274 200 km2 et enclavé au cœur de l’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso
a son économie essentiellement basée sur l’agriculture et l’élevage. Ces deux secteurs
occupent au moins 85% de sa population d’où l’importance de l’agro-biodiversité pour la
survie de cette dernière. En majorité rurale, la population burkinabè dépend à 97 % des
ressources forestières (bois et charbon de bois) pour la satisfaction de ses besoins énergétique.
Les produits forestiers non-ligneux, les ressources fauniques, pastorales et halieutiques jouent
un rôle important dans l’alimentation, la pharmacopée et la constitution des revenues de cette
population. Par exemple, la gestion participative des ressources forestières à travers la
responsabilisation des Groupements de Gestion Forestière (hommes & femmes) sur les
chantiers d’aménagement forestier, accroit les revenus de 40% pour les femmes et 36% pour
les hommes. En matière d’aménagement faunique on peut noter l’augmentation croissante des
revenus des populations enregistrée entre 1996 et 2007 qui sont passés de 3 515 440 FCFA à
66 265 100 FCFA respectivement. En moyenne, pour la période sus-évoquée, les
aménagements fauniques ont rapporté annuellement à la population locale organisée, plus de
33 millions FCFA. Ces revenus tirés des ressources biologiques contribuent à la réduction de
la pauvreté des populations et renforce leur engagement pour la conservation de la Diversité
Biologique et les écosystèmes et habitats. Par ailleurs on note un accroissement des
contributions des recettes de service du Ministère de l’Environnement et du cadre de vie au
budget national. Ces recettes sont passées de 606 149 935 FCFA en 2004 à 915 764 475
FCFA en 2009 avec une contribution moyenne annuelle de 741 080 069 FCFA pour la
période 2004-2009.

Au Burkina Faso, comme écosystèmes, on distingue les formations forestières, les


écosystèmes agricoles, les écosystèmes pastoraux, les zones humides, les écosystèmes
urbains, les montagnes et collines et les aires de conservation communautaire (ou bois sacrés).
Ces écosystèmes abritent, outre les microorganismes (84 genres de virus, 413 genres de
bactéries, 113 genres de champignons et moisissures), 128 espèces de mammifères, 516
espèces d’oiseaux, 60 espèces de reptiles et amphibiens, 121 espèces de faunes
ichtyologiques, 1515 espèces d’insectes et 1915 espèces végétales connues et de nombreuses
variétés et écotypes de cultures annuelles (céréales, légumes, tubercules, oléagineux, cultures
maraichères, cultures fourragères). Ces statistiques sont appelées à évoluer avec les
prospections en cours et à venir.

L’analyse de la dynamique des espèces et écosystèmes conduit à distinguer deux types de


tendances évolutives : une tendance positive et une tendance négative.
Ainsi, pour les écosystèmes, on note les évolutions positives suivantes : (a) une réhabilitation
et une restauration des aires classées et des zones pastorales grâce à une volonté politique, (b)
une augmentation du nombre de zones forestières, fauniques et pastorales sous aménagement,
(c) la création de forêts communautaires et de zones de pâture par les collectivités

7
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

territoriales, (d) une structuration et une responsabilisation des populations pour la prise en
main de la gestion des ressources biologiques, (e) la reforestation à travers les plantations
d’arbres, (f) la protection des cours d’eau contre l’ensablement à travers la mise en œuvre
d’un programme sous-régional, (g) la mise en application de la gestion intégrée des ressources
en Eau, (h) les créations variétales adaptées aux nouvelles exigences climatiques et de
résistance aux pathologies, etc.
Toutefois, ces évolutions positives des écosystèmes sont contrariées par des tendances
évolutives négatives dont quelques unes sont : (a) poursuite de la déforestation (4% par an
selon la FAO) ; (b) la réduction des superficies exploitables des plans d’eau et zones humides
(c) la baisse des rendements des écosystèmes agricoles.

En ce qui concerne l’évolution des espèces, des tendances positives ont été notées dont :
(a) une augmentation progressive du nombre d’espèces recensées (ex : 1350 espèces végétales
en 1999, 1650 en 2006 et 1915 en 2010 soit près de 600 nouvelles espèces végétales
recensées entre 1999 et 2010), (b) enrichissement de l’agro-biodiversité grâce à la création par
les sélectionneurs de trente (30) variétés de cultures ces quatre (4) dernières années au niveau
des différents programmes de recherche de l’INERA, (c) sécurisation des ressources
biologiques notamment des variétés de céréales du Burkina dans des banques de gènes à
l’étranger (Canada, Usa, Inde, France) grâce à la mise en œuvre d’accords, (d), le métissage
de bovins entre Zébu du Nord (vulnérables à la trypanosomiase) et Taurins du Sud (plus
résistantes à la Trypanosomiase).
Cependant, tout comme les écosystèmes, les espèces subissent des évolutions négatives qui se
manifestent par : (a) la perte d’espèces surexploitées dans le domaine alimentaire, médicinal,
pastoral, (b) la perte de l’agro-biodiversité suite à l’abandon des morphotypes par les paysans
pour diverses raisons dont la non adaptation à l’évolution environnementale ou commerciale
des zones de production, (c) la perte de collections de matériels biologiques suite aux
défaillance des systèmes de conservation.
Aussi bien pour les écosystèmes que pour les espèces, globalement les tendances évolutives
négatives sont prédominantes. On constate en plus, que diverses menaces pèsent sur les
ressources biologiques et les écosystèmes qui les abritent.

Depuis quelques décennies on assiste à une baisse de la pluviométrie et à sa mauvaise


répartition spatio-temporelle avec pour conséquences, entre autres, la désertification des
milieux, la réduction des potentialités hydriques, la baisse des productions agro-sylvo-
pastorales. Ces déficits pluviométriques sont attribuables aux changements climatiques.
Les systèmes de production agro-sylvo-pastoraux du pays sont toujours fortement dominés
par la production extensive menée par une population dont l’essor démographique n’est pas
maîtrisé, ce qui se traduit par la pression croissante sur les écosystèmes naturels, notamment
forestiers, à travers les défrichements. Cette prédominance des systèmes de production
extensive est liée au faible niveau d’équipement des producteurs, à la faiblesse du niveau
d’adoption des innovations techniques de production, au faible niveau organisationnel des
producteurs et à une insuffisance d’encadrement technique de proximité. En illustration, dans
8
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

la région de l’Est un accroissement des surfaces cultivables de près de 500% a été enregistré
entre 1999 et 2006 du fait de la promotion de la culture du coton et des activités d’Agro-
business.
L’essor de la population s’accompagne également d’un accroissement de la demande en
produits forestiers. A cela s’ajoute la surexploitation des milieux et des ressources biologiques
(surpâturage, surexploitation des ressources halieutiques, exploitation incontrôlée ou
inadaptée des ressources forestières ligneuses et non-ligneuses). La surexploitation des
ressources biologique est quant à elle due à la méconnaissance du potentiel, à l’inexistence ou
à la faible mise en œuvre de plan d’aménagement et de gestion de ces ressources. La pauvreté
des populations est également un facteur favorisant l’exploitation anarchique des ressources
biologiques.
La dégradation des bassins versants des cours et plan d’eau expose ces derniers à
l’ensablement, réduisant ainsi la ressource en eau et la diversité biologique y associée. Cette
dégradation qui est liée à l’absence d’application de mesures d’aménagement et de gestion
durable dans les systèmes de production au niveau des bassins versants des plans et cours
d’eau, favorise le phénomène d’érosion qui conduit à l’ensablement de ce derniers. A cela
s’ajouter la prolifération de nombreuses espèces envahissantes aquatiques (Eichornia
crassipes, Azolla africana, Mimosa pigra, Typha domingensis, etc.) et terrestres (Hyptis
suaviolens, Senna occidentalis, Lippia chevalieri, Senna obtusifolia, Striga hermontheca
etc.), ayant pour conséquences l'appauvrissement de la diversité biologique de nombreux
écosystèmes.
Les phénomènes de pollution inhérents à l’utilisation des pesticides et engrais chimiques dans
l’agriculture, et aux activités industrielles contribuent aux menaces sur les ressources biologiques.
En cause, la faible adoption de la fumure organique et les insuffisances dans la gestion des
déchets industriels.
Dans la partie soudanienne du pays, la pratique des feux de brousse non contrôlés, contribue à
la dégradation de la végétation naturelle. Les causes de cette pratique sont multiples dont les
feux de défrichement incontrôlés, le non respect des consignes techniques etc.
Dans le domaine des activités minières, des études d’impacts environnementaux sont menées,
mais les insuffisances dans l’application des plans d’atténuations des impacts négatifs des
activités d’exploitation minière accentuent les risques de dégradation de l’environnement
autour des zones d’exploitation minière. Ces insuffisances sont liées à des faiblesses dans les
mécanismes de suivi mais parfois à une inadéquation entre les mesures de réparation
proposées et l'ampleur réelle de l'impact constaté.
Enfin il convient de signaler le développement des conflits Homme-faune, le braconnage ainsi
que la fragmentation et la réduction de l’habitat, toute chose qui menace les ressources
fauniques. Ces menaces renvoient aux problèmes d’aménagement du territoire, de mode de
gestion durable de la faune, de lutte anti braconnage et de contrôle des défrichements
agricoles anarchiques etc.
Au vu de la dépendance de la population burkinabè vis à vis des ressources biologiques, les
menaces sus évoquées constituent des préoccupations majeures pour la survie et le bien être
de cette population. De ce fait, il importe de cerner les causes sous-jacentes et d’y remédier de
9
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

manière durable. La stratégie nationale et le plan d’action devraient permettre de trouver des
réponses efficaces aux menaces pesant sur la diversité biologique.

Conformément à ses engagements internationaux en matière de diversité biologique, le


Burkina Faso s'est doté depuis 2001 d'une stratégie nationale et d’un plan d'action (SN/PA)
qu'il s'efforce de mettre en œuvre par des moyens divers. Partant des trois objectifs énoncés à
l’article 1er de la convention sur la diversité biologique, la SN/PA du Burkina se décline en 29
actions et 65 activités. En appréciation globale on peut dire que dans l’ensemble, les actions et
activités prévues par la SN/PA du Burkina ont été abordées par les différents acteurs mais le niveau
de réalisation est parfois insuffisant.
Au titre de la mise en œuvre de toutes les conventions ratifiées par le Burkina Faso, au plan
institutionnel, il y eu la création de plusieurs programmes et services spécialisés dont les
actions concourent à la réalisation des objectifs de la CDB. Au nombre de ces services et
programmes spécialisés figurent le Conseil National pour l’Environnement et le
Développement Durable doté d’un Secrétariat Permanant (SP/CONEDD) avec son
Programme National de Gestion de l'information sur le Milieu (PNGIM). Les données des
structures membres du PNGIM sont utilisées pour l’alimentation du Centre d'Echange
d'informations sur la Diversité Biologique du Burkina. On note également la création de la
Direction Générale de la Conservation de la Nature (DGCN) avec le programme national de
gestion durable des forêts et la faune, de l’Office National des Aires protégées (OFINAP) chargés
de l’exécution de projets et de directives en matière de gestion durable de la biodiversité, la mise
en œuvre du PAGREN, du PROGEREF, du SILEM, etc.

On peut également citer entre autres structures et dispositifs, l'Agence Nationale de


Biosécurité (ANB), le Système National d'Information sur l'Environnement (SNIE), le site web
du Centre d’Echange d’Information sur la diversité biologique : http://bf.chm-cbd.net, le site web
du SP/CONEDD : www.spconedd.bf.

L’état de la diversité biologique et sa dynamique sont de plus en plus connus à travers


les inventaires effectués aussi bien par les universités, les centres de recherche, les services
techniques du ministère, les projets ainsi que par les ONG (La Fondation NATURAMA par
exemple) et associations (AGEREF, ADAP). Ainsi depuis la réalisation de l’état des lieux sur
la diversité biologique du Burkina Faso, une avancée significative a été faite en matière de
connaissance tant des espèces que de leur milieu de vie. Par exemple le nombre d’espèces
végétales qui se chiffrait à 1350 en 1999 est passé à 1650 en 2006 puis à 1915 en 2010. Le
domaine animal n’est pas moins dynamique. La connaissance des espèces aviaires y compris
leur habitat et leur dynamique s’est beaucoup améliorée, il en est de même de la faune
mammalogique grâce à la mise en œuvre de projets tels que GEPRENAF, PAGEN,
ECOPAS, etc. Les sites Ramsar tels que la Mare d’Oursi, le Parc du W, la Mare aux
Hippopotames Réserve de la Biosphère connaissent une gestion rationnelle avec une
contribution remarquable de la population, qui voit plus d’intérêt dans la conservation de ces
zones pour des buts touristiques que cynégétiques. Le braconnage qui était fréquent dans ces
10
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

zones semble de plus en plus contrôlé grâce à la participation des populations. Une autre
initiative entrant dans la connaissance de la diversité biologique est l'inventaire forestier
national prévu pour 2010-2012. Cet inventaire contribuera sans nul doute à une meilleure
connaissance de l’état du potentiel biologique et floristique du pays et permettra de tirer une
conséquence sur la dynamique de ces formations par comparaison avec les inventaires
réalisés par PARKAN en 1989, FONTES et GUINKO en 1994.

La conservation de la biodiversité passe par la protection et la gestion durable des


réservoirs que constituent les formations forestières classées ou protégées. Le Burkina Faso,
avec l'appui de ses partenaires financiers et techniques a pu accroître ces dernières années la
superficie des formations forestières sous aménagement à tavers la mise en œuvre de projets
tels que : PAGEN, PAGREN, PROGEREF, PROGEPAF. Les différentes évaluations partielles
ou finales de ces projets montrent des acquis certains, en matière de restauration des écosystèmes
d’une part, mais surtout en renforcement des capacités humaines des populations bénéficiaires de
ces projets d’autre part.

Parmi les nouvelles initiatives, il convient de noter l'implication de plus en plus accrue
des ONG et associations (NATURAMA, New Tree, Tree Aid, AGEREF…) dans les questions
de la diversité biologique. La promotion des mises en défens menée par l'ONG New Tree participe
à la conservation de la diversité biologique dans des milieux où les menaces anthropiques
sont réelles. NATURAMA et l’AGEREF Comoé-Léraba, à travers la gestion du Parc
National de Pô dit KABORE Tambi, de la Forêt classée et Réserve Partielle de Faune de la
Comoé-Léraba et le suivi des Zones d'Importance pour la Conservation des Oiseaux (ZICO),
participent à la préservation de la diversité biologique et à l'utilisation durable des ressources
biologiques.

Dans le but de permettre une plus grande implication de la population à la base dans
la gestion des ressources biologiques du Burkina Faso, le Code Général des Collectivités
Territoriales indique que le transfert effectif des compétences et des ressources doit être
progressif et négocié entre l'Etat et les collectivités sur la base de leurs capacités réelles à
assumer ces nouvelles compétences. Un guide méthodologique pour la création et la gestion
des espaces de conservation par les collectivités territoriales a été élaboré et est en phase de
validation. Ce guide qui permettra aux collectivités territoriales d'organiser leurs espaces,
donne des directives pour la conservation de la flore et de la faune.

Du point du vue de l'accès équitable aux ressources biologiques du Burkina Faso,


plusieurs Groupements de Gestion Forestière aussi bien féminins que masculins assurent
l'exécution des activités. Ces groupements formés aux techniques d'exploitation et de
restauration entretiennent leurs massifs forestiers. Les chantiers d'aménagement forestier au
Burkina sont une illustration des retombées bénéfiques de la gestion participative des
ressources pour les populations. Le bilan de quelques années d'exploitation forestière dans

11
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

le Centre Ouest du Burkina Faso fait ressortir une contribution de 40,17% au revenu global
des femmes et 35,63% à celui des hommes. La majeure partie de ce revenu étant tirée de la
vente du bois énergie. Les produits forestiers non-ligneux représentent 43,96% et 26,02%
respectivement pour les femmes et pour les hommes. Ces chantiers d'aménagement ont
donc un impact très positif sur les populations qui en retour sont durablement engagées dans
la préservation de ces massifs forestiers.

En plus des financements spécifiques, la stratégie et le plan d'action national sur la


diversité biologique ont vu leurs activités prises en charge de manière importante et efficace
dans les programmes et projets exécutés par les différents acteurs nationaux impliqués dans la
gestion de la biodiversité. L'impact de l'application des activités consignées dans la stratégie
et le plan d'action national se ressent à travers les résultats des efforts développés pour une
meilleure connaissance de la biodiversité, son utilisation durable et le partage équitable des
bénéfices tirés de son exploitation.

La SN/PA du Burkina Faso en matière de diversité biologique a montré une relative


efficacité à juguler les menaces identifiées tels pesant sur la diversité biologique au moment
de son élaboration. Cependant, l’évolution des contextes physiques et socioéconomiques de
même que l’apparition de nouvelles menaces tels que la prolifération des espèces
envahissantes, le développement incontrôlé de l’agrobusiness, le développement de conflits
homme-faune, la fragmentation des habitats de la faune, etc. interpellent les acteurs à une
mise à jour du SN/PA.

Au Burkina Faso, les efforts d’intégration ou de démarginalisation sectorielle et


intersectorielle des considérations sur la diversité biologique se sont traduits en premier lieu
dans l'approche utilisée pour élaborer la stratégie nationale et plan d'action du Burkina Faso en
matière de diversité biologique. Cette approche a intégré tous les secteurs d’activité
susceptible d’avoir un impact quelconque sur la diversité biologique, ce qui a abouti à une
large concertation autour du SN/PA. En outre, diverses lois et politiques ont été adoptées par
le gouvernement du Burkina Faso dans l'optique de favoriser directement ou indirectement
l'atteinte des objectifs de la CDB. Des secteurs autres que l'environnement ont pu intégrer
la dimension environnementale dans leurs projets et programmes. Il s'agit des secteurs
miniers, agricoles, pastoraux et de l'éducation. Les organisations de la société civile et les
médias ont aussi pris conscience de la question environnementale et s'efforcent de l'intégrer dans
leurs activités. Chaque année, de nombreuses actions de reboisement sont menées.

Pour ce qui est de la démarginalisation, la Région de l’Est peut être citée en exemple dans
le domaine de la faune. En effet la faune est considérée comme l’une des principales
spécificités de la Région de l’Est en termes de potentialité valorisable pour contribuer au
développement local. La chasse est assez bien organisée. En effet, elle se pratique
essentiellement dans les Zones de Chasses et dans les Zones Villageoises d’Intérêt
Cynégétiques (ZOVIC).
12
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Le Burkina Faso compte vingt (24) concessions de chasse dont onze (11) dans la Région de
l’EST qui sont : six (06) concessions dans la Kompienga (Pama Sud, Pama centre sud, Pama
centre nord, Pama nord et Komkonbori, Singou), une ( 01) concession dans le Gourma
(Wamou) et 04 concessions Tapoa (Kourtiagou, Koakrana, Pagou-Tandougou Piéni et Tapoa
Djerma).
Quant aux ZOVIC, on en dénombre au total 75 ZOVIC dans la région dont seulement 32 ont
été délimitées (Bationo et al. 2006). L’institution des ZOVIC ainsi que leur promotion autour
des aires protégées contribuent à maintenir un potentiel faunique important dans les aires
fauniques. Les membres des CVGF, principaux animateurs des ZOVIC sont aujourd’hui des
interlocuteurs incontournables à la base, favorables au plaidoyer en faveur de la faune et de
son habitat.
Cependant de nombreuses difficultés et insuffisances sont rencontrées dans le domaine de la faune.
Il s’agit notamment de l’insuffisance de suivi continu des espèces exploitées et d’aménagement des
aires fauniques (qui sont aujourd’hui à un peu plus de 50% de leurs capacités de charges), de la
poursuite du braconnage et le développement du braconnage transfrontalier ainsi que la
fragmentation des habitats et leur empiètement continu.

En 1994, a été lancé, le projet 8000 villages 8000 forêts qui encourageait chaque village du
Burkina à réaliser une formation forestière. Suite à ce mot d’ordre soutenu dans certains cas par
des financements, des forêts villageoises ont été réalisées et font aujourd’hui la fierté de ces
villages. On peut citer également le projet de la Croix Rouge Burkinabè « Un espoir dans le
désert », le Projet PFIE, qui, tous visaient l’inculcation d’une éducation environnementale aux
élèves du primaire. L’initiative « une école un bosquet » toujours en cours, s’inscrit dans la même
dynamique d’éducation environnementale. Les résultats dans certains cas sont assez éloquents. En
effet, certaines de ces écoles primaires sont entourées par de «véritables forêts». Selon les
données recueillies à la Direction des forêts, sur la période 2000-2008, on a recensé en moyenne,
par an, 1186 pépinières fonctionnelles, 5 715 291 plants produits, 4 856 622 plants mis en terre et
10 533 ha reboisés sur l’ensemble du pays. Cela traduit un effort remarquable des pouvoirs publics
et de la société civile dans la restauration du couvert végétal. L’ensemble de ces efforts entrent en
droite ligne des actions de mise en œuvre des actes et recommandations de la convention sur la
Biodiversité, à savoir restaurer les ressources naturelles et les gérer de manière durable.

Des facteurs nouveaux sont apparus. En effet on note la promotion de nouveaux acteurs
dans les domaines des productions agricoles et pastorales, en l’occurrence les agro-
businessmen. Malheureusement, ces acteurs soustraient de grands espaces à l’utilisation
communautaire ce qui pourrait accentuer la pression sur les formations forestières. De plus, si
l’intensification de la production agricole recherchée dans l’agro-business rythme avec
l’utilisation accrue de produits chimiques, il est à craindre que leur concentration dans les
écosystèmes entraîne une perturbation des équilibres.

13
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

On observe que des réformes sont amorcées dans le domaine agraire pour sécuriser les producteurs
et les rendre plus responsables en matière de gestion des ressources. Les communautés locales sont
de plus en plus intéressées à s’impliquer dans la gestion des ressources naturelles. De nombreuses
associations et ONG locales sont de plus en plus impliquées dans la mise en œuvre des politiques
de développement, essentiellement axées sur la lutte contre la pauvreté. De telles initiatives sont
judicieuses et peuvent concourir à une meilleure gestion des ressources naturelles. Cette
dynamique interpelle le Burkina Faso à un approfondissement de la réflexion sur l’orientation
de son développement socio-économique en prenant appui sur la recherche scientifique seule
gage d’une préservation des ressources naturelles et de leur exploitation durable. Cela requiert
un apport de moyen pour réactiver le plan stratégique de la recherche qui peut garantir les
créations variétales adaptées au milieu, offrir des options pour une agriculture intensive et non
extensive, et des technologies adaptées pour la gestion de l’environnement et la valorisation
des ressources du milieu telle que l’énergie solaire qui est inépuisable au Sahel, etc.

L’année 2010 a été déclarée l’année de la diversité biologique et des objectifs Dans la
poursuite de l’objectif 2010, des progrès ont été enregistrés par le Burkina Faso mais ils
restent dans l’ensemble insuffisants. Pour chacun des sept (7) thèmes, quelques constats
peuvent être faits.
Pour le thème protection des éléments constitutifs de la diversité biologique, on note que les
aires protégées du Burkina Faso couvrent à présent 15,19% du territoire, les sites Ramsar
passent de 3 à 15, la promotion de la gestion participative des ressources forestières et
fauniques est effective. De même des travaux sont menés sur l’agro-biodiversité en vue de la
préservation de la diversité génétique.
Concernant le thème de la promotion de l’utilisation durable, il y a lieu d’évoquer les
exemples heureux des chantiers d’aménagement forestier, des zones pastorales et des aires
fauniques aménagées. Il convient cependant, d’indiquer que les écosystèmes sont de plus en
plus pollués par les intrants agricoles et qu’il y a une prolifération des plantes invasives.
En ce qui concerne les mesures prises pour s’attaquer aux menaces pesant sur la diversité
biologique, on peut noter qu’il y a des efforts mais qui n’ont pas encore permis de stabiliser et
d’inverser les tendances de dégradation
Dans le domaine de la préservation des biens et services fournis par la diversité biologique à
l’appui du bien être humain, on note des progrès mais la préservation de la capacité des
écosystèmes à fournir ces bien et services et celle des ressources biologique restent une quête
permanente.
En ce qui concerne la protection des connaissances, innovations et pratiques traditionnelles,
des efforts sont fait au niveau de la recherche et on note même la création en 2009 par un
particulier (un député), d’un Institut de recherche sur les savoirs traditionnels.
Pour le thème relatif à la garantie de partage juste et équitable des avantages résultant de
l’utilisation des ressources génétiques on note des efforts à travers la responsabilisation des
producteurs dans la gestion des ressources et la mise en œuvre de la décentralisation mais le
manque d’information ne permet pas une évaluation du progrès.

14
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Enfin concernant la garantie de fourniture de ressource adéquate, il y a toujours d’énormes


efforts à faire. En 2006, une évaluation des sources de financement faisait état de 74% pour la
contribution nationale contre 26% pour les financements extérieurs. Il n’a pas été signalé de
transfert de technologie au Burkina en vue de lui permettre de s’acquitter effectivement de la
mise en œuvre de ses engagements au titre de la convention, conformément au paragraphe 4.

Dans la poursuite des buts et objectifs du plan stratégique de la convention sur la diversité
biologique, des progrès notables ont été enregistrés par le Burkina Faso dans les domaines
couvrant les quatre (4) buts définis par le plan. Ainsi le pays a abrité en 2009 le sommet
préparatoire de la rencontre de Copenhague sur les changements climatiques. Il y a des efforts
de participation aux initiatives sous régionales touchant la diversité biologique. Le Burkina
Faso a mis en place un dispositif juridique et institutionnel pour gérer les questions de
biosécurité conformément au protocole de Cartagena sur la prévention des risques
biotechnologiques. Les études d’impacts environnementaux sont devenues des passages
obligés pour les projets de développement. Il met en œuvre des plans et programmes de
gestion des aires protégées et des formations naturelles ainsi qu’un plan d’éducation
environnementale. La responsabilisation des populations par rapport à la gestion des
ressources naturelles se manifestent à travers la création les groupements spécifiques à chaque
type de ressources.
Malgré ces efforts des faiblesses demeurent. Ainsi on note une absence de mise en œuvre
systématique de programmes d’inventaire botanique et zoologique. De même un plan
stratégique de la recherche scientifique et des programmes spécifiques de recherches sur la
diversité biologique existent mais manquent de financement. Pourtant ce sont ces programmes
qui auraient permis de mettre régulièrement à jour les connaissances sur les ressources
biologiques.

Dans le domaine de la stratégie mondiale pour la conservation des plantes, des progrès
notables ont été accomplis par le Burkina, pour la réalisation des objectifs malgré quelques
insuffisances. Les connaissances sur les espèces se sont améliorées grâce aux inventaires.
Trois grands herbiers sont fonctionnels et en cours de numérisation. Des efforts de protection
des zones les plus importantes pour la diversité biologique sont déployés par différents
acteurs etc.
En somme, sur les seize (16) objectifs de la stratégie mondiale, douze (12) font l’objet
d’activités importantes. Parmi les quatre (4) objectifs restants, il manque des données pour
évaluer deux (Objectifs 11 et 12) tandis que les deux autres (objectifs 8 et 10) n’ont pas
encore fait l’objet d’activités d’envergure nationale.

Sur le plan des progrès accomplis par le Burkina Faso pour parvenir aux objectifs de
travail sur les aires protégées, on peut retenir, la création d’aires de protection sous régionales
tel que le parc W, la participation aux initiatives sous régionales (Burkina Faso, Benin, Niger)
de conservations des aires protégées telles que l’exécution du projet ECOPAS (Ecosystèmes
Protégés en Afrique Soudano-Sahélienne), la conduite avec la Côte d’ivoire du projet
15
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

GEPRENAF intégrant des parc nationaux des deux pays, la promotion du système de
concessions d’aires classées, la création de zones villageoises d’intérêt cynégétiques
(ZOVIC). On peut ajouter également l’organisation et la responsabilisation des populations
autour de la gestion des aires protégées avec une promotion de l’équité et du partage des
avantages. La création d’un environnement favorable à la promotion des aires protégées,
renforcée par l’éducation, la sensibilisation, la communication à travers les média, ce qui
participe fortement au programme de travail sur les aires protégées.
Il convient de relever l’absence dans le pays, de mécanisme d’évaluation de l’efficacité de la
gestion des aires protégées.

Pour une amélioration des connaissances sur le potentiel biologique du pays, les efforts de
prospection doivent être poursuivis surtout pour les écosystèmes encore mal connus. De
manière plus générale, une mise à jour de la monographie nationale est à envisager pour
actualiser les informations sur la diversité biologique dans son ensemble. De même une mise
à jour de la SN/PA en matière de diversité biologique est rendue nécessaire par l’évolution
des différents contextes et l’apparition de nouvelles menaces.

16
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

CHAPITRE I - APERÇU DE L’ETAT ET DES TENDANCES DE LA DIVERSITE


BIOLOGIQUE, AINSI QUE DES MENACES QUI PESENT SUR ELLE

1.1. Les écosystèmes et habitats

1.1.1. Etat des lieux


Dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention sur la Diversité Biologique, les
formations forestières, les écosystèmes agricoles, les zones humides, les montagnes et les
collines, ont été identifiées comme écosystèmes et habitats abritant l'essentiel des espèces
végétales et animales qui constituent les ressources biologiques du Burkina Faso. On peut
aussi y adjoindre les centres urbains qui sont des milieux où prolifèrent de plus en plus des
plantes exotiques ornementales dont la taxinomie reste mal connue et les lieux de culte (bois
sacrés,) qui sont souvent des reliques boisées.

1.1.1.1. Formations forestières


Les formations forestières comprennent les forêts galeries, les forêts claires, les
savanes arborées, les savanes arbustives, les steppes et les brousses tigrées qu'on regroupe en
domaine classé (25%) et en domaine protégé (75%) (SP/CONEDD, 2002).
Selon la Direction des Forêts (DIFOR, 2007), le domaine forestier classé de l’Etat couvre une
superficie totale estimée à 3,9 millions d’hectares, soit environ 14 % de l’étendue du territoire
national. Il est composé de soixante dix sept (77) aires classées dont soixante cinq (65) forêts
classées.
Un nombre important de forêts classées se situe le long des principaux cours d’eau du pays.
De ce fait, les régions les plus arrosées du pays, disposent d’un nombre élevé de forêts
classées. Il s’agit des Hauts – Bassins (15 forêts classées), des Cascades (13 forêts classées)
et de la Boucle du Mouhoun (12 forêts classées). Globalement, le Centre et le Nord du pays
disposent d’un nombre très restreint de forêts classées. Ces aires classées comportent deux
(2) parcs nationaux de quatorze (14) réserves de faune. Ces entités constituent des
écosystèmes favorables au développement de la faune et de la flore.
La carte 1 ci-dessous montre l’ensemble des aires protégées du pays.

17
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Carte 1: Situation des aires protégées du Burkina Faso

18
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

1.1.1.2. Ecosystèmes agricoles

On estime à 8 970 000 ha la superficie des écosystèmes agricoles que sont les parcs
agroforestiers, les jachères et les plantations (MECV, 2006). Les écosystèmes agricoles
sont ces milieux où les producteurs éliminent la plupart des espèces végétales des forêts
naturelles pour n'en laisser que quelques ligneux qui accompagnent les cultures annuelles.
Entre 43 et 106 espèces d'arbres ont été recensées dans ces écosystèmes selon qu'on est au
nord ou au sud du Burkina Faso (Gijsbers et al., 1994 ; Boffa, 1995 ; Ouadba, 2003 ; Bayala
et al., 2000, Bayala et al., 2009 ; Yaméogo, 2009 ).

Des 106 espèces dénombrées, 13 (Azadirachta indica, Carica papaya, Cassia siamea,
Delonix regia, Eucalyptus camaldulensis, Jatropha curcas, Jatropha gossypifolia, Mangifera
indica, Parkinsonia aculeata, Psidium guajava, Tectona grandis, Gmelina arborea, Citrus
aurantifolia, etc.) sont exotiques. Du point de vue des espèces alimentaires cultivées en
association avec ces ligneux, le MECV (2006) dénombre une quarantaine d'espèces.

1.1.1.3. Ecosystèmes pastoraux

Les écosystèmes pastoraux sont constitués par les espaces ouverts à la pâture et les
espaces affectés à la pâture. La première catégorie d’espaces, c’est-à-dire les espaces
ouverts à la pâture, comprend des espaces dont la vocation première est autre que pastorale
mais qui supportent des droits d’usages pastoraux. Ce sont des champs de cultures après
récolte, des terres agricoles en jachère et des espaces forestiers ouverts à la pâture. Dans ce
paragraphe, nous traitons donc des espaces affectés à la pâture dont la vocation première est
pastorale. Ils comprennent les espaces pastoraux d’aménagement spécial ou zones
pastorales, les espaces de terroirs réservés à la pâture des animaux et les espaces de cultures
fourragères destinés à la pâture directe des animaux.
Aujourd’hui, le Burkina Faso compte vingt sept (27) zones pastorales fonctionnelles ou
actives qui couvrent une superficie totale d’environ 732 121ha (cf. annexe 1). Il faut y
ajouter également plus d’une centaine de zones ou aires de pâture réparties sur tout le
territoire national. Leur superficie totale peut être estimée à plus de 200 000ha. La
délimitation de ces espaces pastoraux se fait suivant une approche participative avec une
forte implication des populations locales. Ils constituent des espaces protégés reconnus ou
non par les schémas (national, régional ou provincial) d’aménagement du territoire et font
l’objet d’une gestion durable des ressources naturelles (eau, terres et ressources
biologiques) à travers l’élaboration et la mise en œuvre de cahiers de charges spécifiques ou
de conventions locales de gestion des ressources naturelles. A ce titre, ce sont des

19
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

écosystèmes qui jouent un rôle important dans la sauvegarde de la diversité biologique,


notamment la conservation des espèces fourragères ligneuses et herbacées et de certaines
essences médicinales. La richesse spécifique de ces espaces est variable selon les
conditions agro-climatiques. On peut dénombrer un peu moins d’une centaine d’espèces
herbacées ou ligneuses dans la zone sahélienne et plus de 200 espèces herbacées et environ
une centaine d’espèces ligneuses dans la zone soudanienne. Par exemple, dans la zone
pastorale de Sondré Est située dans la région du Centre-Sud, on a dénombré en 2009, 221
espèces herbacées dont les principales sont Tephrosia pedicellata, Pennisetum pedicellatum,
Brachiaria lata, Acroceras amplectens, Brachiaria jubata, Andropogon pseudapricus, Zornia
glochidiata, Schoenefeldia gracilis et Setaria parviflora, et 90 espèces ligneuses dont les
principales sont Acacia gourmaensis, Balanites aegyptiaca, Piliostigma thonningii,
Combretum glutinosum, Piliostigma reticulatum, Detarium microcarpum, Anogeissus
leiocarpus, Feretia apodanthera, Acacia dudgeoni, Combretum aculeatum, Acacia seyal et
Sclerocarya birrea (MRA, 2009).
Cependant, à l’instar des autres écosystèmes, les écosystèmes pastoraux subissent des
pressions diverses qui nécessitent une attention permanente dans la protection et la
sauvegarde de ces derniers.

1.1.1.4. Les zones humides

Dans le contexte d’un pays sahélien comme le Burkina, les zones humides représentent
« les zones naturelles ou artificielles où l’eau est stagnante ou courante, permanente ou
temporaire : ce sont les mares, marigots, lacs, barrages, cours d’eau, sources, plaines
inondées » (Bognounou et al, 1994)

Le Burkina Faso dispose de plus de 1 347 plans d'eau comprenant des barrages, des mares,
des lacs des seuils des boulis (Fondation 2iE, 2009). Environ 400 retenues sont pérennes
(Zerbo et al. 2001) et sont constituées principalement des lacs de barrages de Bagré, de
Moussodougou, de Ziga, du Sourou, de la Kompienga, de Oumarou Kanazoé, de Dem, de
Bam, de Loumbila, de Douna, etc. Ces retenues d'eau totalisent près de 40% des
superficies en eau pérenne. A ces retenues s'ajoutent les fleuves et rivières dont le
Mouhoun, la Pendjari, l'Oti, la Comoé, la Kompienga, le Béli, la Faga, la Tapoa, la Léraba,
la Sirba, le Goroual, le Nakambé et le Nazinon. Ces grands ensembles qui couvrent près de
200.000 hectares de superficies (soit près de 80% de la capacité de stockage d'eau du pays),
constituent des lieux favorables au développement des ressources halieutiques, d’espèces
animales comme les crocodiles, les hippopotames, etc. et une importante flore aquatique.
Pour une meilleure conservation de ses zones humides, le Burkina a adhéré depuis 1990 à la

20
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

convention de Ramsar (qui est relative aux zones humides d’importance internationale,
particulièrement comme habitat des oiseaux d’eau). Cette convention fait obligation aux
pays membres de tenir compte de la conservation des zones humides dans leurs plans
d’aménagement des sols et de formuler et d’appliquer ces plans de façon à promouvoir, dans
la mesure du possible, l’utilisation rationnelle des zones humides se trouvant sur leur
territoire.
En tant que partie contractante à la convention de Ramsar, le Burkina Faso s’est engagé à
promouvoir autant que possible une utilisation rationnelle des zones humides, leur
conservation par l’établissement de réserves naturelles ainsi que la coopération pour la
gestion des zones humides contigües et des espèces dans ces zones (Sally et al. 1994). C’est
ainsi que, de trois zones humides classifiées en 1990 comme zones humides d’importance
internationale (Sites Ramsar) à savoir la Mare d’Oursi, la Mare aux hippopotames et le parc
National W, le Burkina Faso en compte actuellement quinze (15) selon le Point Focal de la
convention Ramsar. Des informations plus détaillées (date de reconnaissance, superficie,
localisation) des quinze sites Ramsar sont données en annexe 2.

On estime le potentiel productif en poisson de l’ordre de plus de 100 espèces


réparties dans environ 24 familles et 59 genres. Neuf (9) familles sont principalement
exploitées : Cichlidae, Centropomidae, Mochokidae, Clariidae, Bagridae, Claroteidae,
Characidae, Mormyridae, Osteoglossidae (CONAGESE, 1999).
Une compilation des plantes aquatiques fait état de 191 algues et 185 espèces de flore
aquatique et semi-aquatique composées à majorité d'angiospermes et de cryptogames de
grande taille. Ces chiffres établis à partir d'un nombre réduit de plans d'eau explorés incitent
à croire que le Burkina Faso peut être un champ à grande potentialité de diversité biologique
aquatique qu'il faut découvrir (SP/CNAGESE, 1999).

1.1.1.5. Montagnes et collines


Ces écosystèmes sont les moins explorés du point de vue de la connaissance de leur
potentiel floristique et faunique, probablement à cause des difficultés d’accès à ces zones.
Néanmoins, des travaux visant à connaître ce potentiel ont été entrepris au cours de ces
dernières années et la communauté scientifique pourrait en savoir davantage dans un proche
avenir avec la publication de ces travaux. Les résultats préliminaires de ces travaux font état
de nouvelles espèces qui viendraient renforcer la liste des espèces végétales du Burkina Faso
(com. pers. Louis Ouédraogo et Sébastien Kiéma, 2009). C’est le cas par exemple de
Sphenoclea geniculata .

1.1.1.6. Centres urbains

A la différence des écosystèmes classiques, il est rarement fait mention de la flore des
centres urbains qui est entretenue à des fins ornementales et d'ombrage. Pourtant, il est
aujourd'hui établi qu'il y a une intense dynamique de la flore des centres urbains à la faveur
des introductions d'espèces exotiques et de la création de nouvelles variétés d'espèces issues
21
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

des manipulations des fleuristes. Toutefois, des espèces locales y interviennent et la


monographie sur la diversité biologique (SP/CONAGESE, 1999) mentionne les espèces
suivantes : Acacia spp., Cassia sieberiana, Heeria insignis, Stereospermum kunthianum,
Bauhinia rufescens, Erythrina senegalensis, Feretia apodanthera, Securidaca
longepedunculata, Strophanthus sarmentosus, et Cocos nucifera.
Une étude menée en 2005 sur les plantes exotiques ligneuses introduites dans la ville de
Ouagadougou (Ouédraogo 2005), a révélé que la ville renfermait 130 espèces réparties entre
96 genres et 42 familles.
Par ailleurs, concernant les plantes ornementales, 494 espèces et variétés existeraient au
Burkina Faso (Sia, 2009 ; Belem, 2009, Com. Pers.).

1.1.1.7. Aires de conservation communautaire

Les aires de conservation communautaire ou bois sacrés sont des aires protégées sur
le plan coutumier pour des rites sacrés. Ils constituent souvent de "véritables sanctuaires
de la nature". Guinko (1985), par une analyse phytosociologique et phytogéographique
des reliques boisées, a identifié trois principaux groupements:
- groupement à Antiaris africana et Chlorophora excelsa (dans
les districts phytogéographiques de l'ouest Volta Noire et de la
Comoé);
- groupement à Anogeissus leiocarpus et Pterocarpus
erinaceus (le plus étendu, et situé dans le domaine
phytogéographique soudanien septentrional);
- groupement à Anogeissus leiocarpus et Combretum nigricans
variété elliotii.

Sur les espèces ligneuses et herbacées recensées dans ces différents groupements,
77,6 % sont des éléments de la flore soudano-zambézienne, et 3,5 % de la flore guinéo-
congolaise, plus d'autres éléments phytogéographiques.
Lors des inventaires effectués dans le cadre de la caractérisation de la végétation des
milieux anthropisés de la province du Bazèga, Ouadba (2003) a recensé dans les bois
sacrés, 70 espèces ligneuses réparties dans 54 genres et 25 familles contre 51 espèces
réparties dans 42 genres et 24 familles pour les zones agraires alentours. Les espèces
herbacées recensées dans ces bois sacrés étaient composées de 59 espèces réparties dans 43
genres et 18 familles.
En termes de conservation de la biodiversité, le système de bois sacré représente
une des meilleures formes de conservation par les sociétés traditionnelles.

1.1.2. Tendances évolutives des écosystèmes

1.1.2.1. Tendances positives


La tendance positive au niveau des écosystèmes et habitats qui abritent l'essentiel des
22
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

ressources biologiques du Burkina Faso est qu'il y a une volonté politique affichée pour la
défense, la conservation des écosystèmes et la reconstitution des milieux dégradés. Des
mesures de délocalisation de populations sont engagées par le MECV dans les forêts
classées et autres réserves forestières illégalement occupées et par le Ministère des
Ressources Animales dans certaines zones pastorales. De ce point de vue, un privilège est
accordé au dialogue avec les populations pour des solutions consensuelles. Toutefois, des
mesures fermes sont parfois nécessaires pour faire respecter l’intégrité des aires classées face
aux velléités d’empiétement ou d’occupation. Des exemples récents d’apurement réussi, sont
ceux menés ces derniers temps dans plusieurs aires de protection telles que la forêt classée
du Tuy et plus récemment dans les forêts classées de Dindéresso, du Kou, de Koulbi.

Pour soutenir les programmes d’action, des projets d'aménagement et de gestion


participative des aires de protection sont planifiés et négociés par le gouvernement du
Burkina Faso avec ses partenaires. Ces projets sont mis en œuvre dans l'optique d'inverser
les tendances à la dégradation de la biodiversité de ces milieux, tout en procurant des
moyens d'existence aux populations riveraines de ces aires de protection. C’est le cas des
exemples suivants: (1) Projet de Partenariat pour l'Amélioration de la Gestion des
Ecosystèmes Naturels du Burkina Faso (PAGEN); (2) Projet d'Appui à la Gestion
Participative des Ressources Naturelles dans la région des Hauts Bassins (PAGREN) ; (3)
Projet de Gestion Durable des Ressources Forestières dans les Régions Sud- Ouest, Centre-
Est et Est (PROGEREF), le Programme National de Gestion des Terroirs (PNGT) et le
SILEM.

Dans la même optique, certaines aires ont fait l'objet de concession à des particuliers,
ONG et associations avec des cahiers de charge visant à inverser les tendances de
dégradation de la diversité biologique de ces milieux, tout en procurant des revenus aux
acteurs et à la population riveraine. Sur le plan de la conservation de la faune, le
Gouvernement a concédé 24 zones de chasse et créé une centaine de Zones villageoises
d'Intérêt Cynégétique (ZOVIC).

Il a été créé également par les autorités du Ministère de l’Environnement et du Cadre de Vie,
une Brigade Mobile Forestière chargée de la police forestière, tandis qu'au niveau local, des
Groupements de Gestion Forestière (GGF) et des surveillants villageois sont formés et
équipés en matériel pour la gestion et la surveillance de certaines aires protégées, c'est le cas
de l'AGEREF. Dans la plupart des formations naturelles soumises à des aménagements
participatifs, les GGF ont poursuivi la structuration et se sont regroupés pour former la
Fédération Nationale des Unions des Groupes de Gestion Forestières (FNUGGF). A travers
ces dispositifs, l'exploitation rationnelle de la faune et des forêts est en train de prendre le
dessus sur le braconnage et les exploitations irrégulières du bois
Une nouvelle tendance positive est la création de forêts communautaires et de zones de
pâtures, à la faveur de la décentralisation, par les collectivités locales qui ont pris conscience
de l’importance de la conservation et de la gestion durable des ressources naturelles. Ces
23
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

initiatives locales sont souvent soutenues par des associations et des ONG ainsi que par
certains partenaires au développement tels que la SNV et la Coopération italienne à travers le
Fonds Italie-CILSS de lutte contre la désertification et de réduction de la pauvreté au Sahel.

Pour améliorer le couvert végétal, le gouvernement du Burkina mène une politique


de reboisement intensif depuis les années 1970. Ainsi, chaque année, la saison pluvieuse est
mise à profit pour des actions de plantation d'arbres, toutes espèces confondues avec
néanmoins un accent plus accru pour les essences locales, et avec la participation des
décideurs politiques, et des collectivités territoriales. Ces actions sont accompagnées de
vastes campagnes médiatiques à travers les différents canaux de communication.
La FAO (2000) estimait les superficies reboisées (reboisements industriels, individuels,
familiaux collectifs et périurbains) à 52.650 ha sur l'ensemble du territoire du Burkina Faso
réparties comme suit :
- plantations à grande échelle (de 1973 à 1986) : 17 442 ha
- plantations périurbaines (de 1981 à 1988) : 593 ha
- plantations collectives, familiales et individuelles (1979-1999) : 34.615 ha
Ces plantations sont constituées pour la plupart d'espèces exotiques à croissance rapide
(Eucalyptus camaldulensis, Senna siamea, Gmelina arborea, Azadirachta indica) et autres.
L’évaluation faite récemment (MECV, 2007) indique que l’ensemble des plantations réalisées
atteindrait aujourd’hui plus de 100 000 ha.

En 1994, a été lancé, le projet 8000 villages 8000 forêts qui encourageait les populations de
tous les villages du Burkina à réaliser une formation forestière. Suite à ce mot d’ordre soutenu
dans certains cas par des financements, des forêts villageoises ont été réalisées et font aujourd’hui
la fierté de ces villages. On peut citer également le projet de la Croix Rouge Burkinabè « Un
espoir dans le désert », le Projet PFIE, qui tous visaient l’inculcation d’une éducation
environnementale aux élèves du primaire. Les résultats dans certains cas sont assez éloquents. En
termes de résultats, certaines de ces écoles primaires sont entourées par de « véritables forêts ».

Les efforts de restauration du couvert végétal se manifestent à travers les reboisements, les
mises en défens, la création de forêts villageoises ou départementales, les défrichements contrôlés,
la régénération naturelle assistée ainsi que la récupération des terres dégradées par labour. Le
tableau 1 suivant fait le point sur les 10 ans (2000-2009) de la production des plants et des
reboisements au niveau national. On constate un dynamisme remarquable ces dernières années
pour ces activités de restauration du couvert végétal avec une grande implication du secteur privé.
En outre, les services techniques intègrent de plus en plus l’évaluation des taux de survie de ces
plantations dans la planification de ces activités de reforestation.

24
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Tableau 1 : Situation de la production des plants et des reboisements au Burkina de 2000 à 2009
(Source : Direction des Forêts, 2010)
Années Nbre de Production totale Nombre total de Superficie totale
pépinières des plants plants mis en terre plantée (ha)
fonctionnelles
2000 1 051 4 897 715 4131141 5 670,0
2001 641 3 904 207 3273208 2 919,0
2002 1 051 3 612 621 2812485 4 736,0
2003 857 3 536 996 3194889 5 952,0
2004 1 015 5 584 109 4956668 6 382,0
2005 1 155 7 848 407 6132433 9 582,0
2006 1 147 8 056 610 6837811 13 026,4
2007 1 322 8 969 781 7514820 14 306,0
2008 1 755 10 742 459 9712762 20 105,5
2009 1 862 11 050 000 10 678 655 22 651
Totaux 11 856 57 152 905 48 566 217 105 330
Moyenne 1 186 5 715 291 4 856 622 10 533

Avec la péjoration climatique et les exigences du marché de certains produits, la


tendance de l'agro biodiversité est à la hausse avec la création et l'introduction de nouvelles
variétés de culture plus résistantes à la sécheresse, à certaines pathologies et ayant des cycles
biologiques de plus en plus courts. La pratique traditionnelle de sélection et de conservation
des espèces ligneuses utilitaires se maintient avec une tendance au renforcement, avec
l'introduction de nouvelles espèces et variétés. Au niveau des laboratoires de l’INERA, au
moins une nouvelle variété est créée tous les deux ou trois ans, au niveau des programmes Riz,
Protéagineux et Céréales Traditionnelles. Ainsi, on trouve des variétés comme la Sariasso14,
du Kapelga pour le Sorgho, du Wari et Barka pour le maïs etc.

Pour atténuer la péjoration climatique, l’Etat du Burkina Faso a mis en place « le


Programme Saaga » d’ensemencement de nuages. Selon les évaluations, ce programme
influencerait de manière positive la pluviométrie dans le pays.

Concernant la protection des cours d'eau contre l'ensablement, des initiatives ont été
entreprises et se poursuivent par ailleurs à travers les nombreux projets de gestion des
terroirs. Dans les années 80, des expériences de stabilisation des dunes vives autour de la
mare d'Oursi ont été conduites en collaboration avec la FAO notamment. Toutes ces
initiatives ont permis d'enregistrer des résultats encourageants. On note avec satisfaction, la
mise en œuvre d'un programme sous-régional de lutte contre l'ensablement dans le bassin du
fleuve Niger, (PLCE). Un programme intégré dans ce sens est entrain d’être mis en place au
niveau de l’Autorité du Bassin de la Volta.
Des tendances positives pourraient s'afficher avec la mise en œuvre de la politique et les
stratégies en matière d'eau que le gouvernement du Burkina Faso a adoptées depuis 1998.
Dans ce document, le concept de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) y est défini
comme : «un processus qui favorise le développement et la gestion coordonnée de l'eau, des

25
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

terres et de ressources connexes en vue de maximiser de manière équitable le bien être


économique et social qui en découle sans pour autant compromettre la pérennité des
écosystèmes vitaux». En attendant la mise en œuvre intégrale de cette politique du
gouvernement, on peut noter quelques actions limitées dans le temps et dans l'espace tels que
la lutte contre l'ensablement ou l'envasement des plans d'eau par la protection des berges et
l'empoissonnement des plans d'eau artificiels qui concourent à freiner les tendances à la
dégradations de ces milieux.

D’une façon générale, de grands efforts sont déployés aussi bien dans le
domaine de la conservation, de la restauration ainsi que de la gestion durable de la
diversité biologique. Cependant des tendances négatives sont souvent observées.

1.1.2.2 Tendances négatives

Malgré une volonté politique affichée qui se traduit dans les discours et la négociation
de projets de développement, les tendances à la dégradation des écosystèmes se maintiennent
en raison de la péjoration climatique et de la pression démographique de plus en plus forte
sur les ressources naturelles. On estime à 110 500 ha, soit 4% en moyenne, le niveau de
régression des formations forestières (FAO, 2000). Le tableau 2 suivant illustre les tendances
évolutives des milieux. On note une progression des milieux agricoles et artificialisés au
détriment des formations forestières et assimilée de même que les zones humides autres que
les plans d’eau. Les surfaces en eau sont quant à elles en croissance du fait des implantations
de nouveaux plans d’eau.

Tableau 2 : Récapitulatif des tendances évolutives des surfaces et leur destination (ha) (Source
des données : Bombiri, 2008)
Territoires Territoires Forêts et Zones Surfaces en
artificialisés agricoles milieux semi- humides (sans eau
naturels les plans
d’eau)
Surfaces en 1992 64 767 12 568 861 14 447 077 93 207 122 018
Surfaces en 2002 67 673 13 626 311 13 364 358 89 406 148 183
Ecart (2002-1992) 2 906 1 057 449 - 1 082 719 - 3 801 26 165

Selon le Rapport Diagnostic du Programme de Spécialisation de la Région de l'Est (Bationo et


al., 2006), la Région de l'Est du Burkina Faso, par exemple, a connu un accroissement rapide
(478% entre 1998 et 2006) des superficies emblavées en coton comme illustré dans le tableau 3
suivant. Cet accroissement s’explique par l’augmentation des superficies dans les provinces
pratiquant déjà l’activité (par exemple province de la Tapoa depuis 1999), mais également par
l’implication de nouvelles provinces.

26
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Tableau 3 - Evolution des superficies (ha) consacrées à la culture du coton : cas de la Région
Est du Burkina Faso (Source Bationo et al. 2006)
Années
Provinces
98/99 99/00 00/01 01/02 02/03 03/04 04/05 05/06
Gnagna 0 0 35,0 31,00 0 0 10,00 56,00
Gourma 0 0 2 837,0 4 790,0 6 849,0 9 880,0 17 881,0 23 346,0
Komondjari 0 0 0 0 0 0 77 100,0
Kompienga 0 0 1 198,0 2 265,0 2 520,0 2 402,0 4 242,0 7 567,0
Tapoa 11 557,0 8 385,0 11 304,0 18 163,0 21 363,0 33 145,0 36 514,0 35 757,0
Région 11 557,0 8 385,0 15374,0 25 249,0 30 732,0 45 425,0 58 724,0 66 826,0

En effet, l'agriculture extensive continue de prédominer dans les pratiques culturales de


la majorité des agriculteurs malgré des efforts pour une large vulgarisation des techniques de
production de fumure organique et de l'utilisation de semences améliorées pour favoriser une
intensification de l'agriculture. Ainsi, certaines aires protégées continuent d'être agressées par les
populations riveraines ou des migrants notamment à l'Est, au Centre et à l'Ouest du Burkina
Faso.

Par ailleurs on note l’apparition de nouveaux acteurs dans le domaine agro-pastorale à la


faveur d’une politique de promotion de l'agro-business initiée par le gouvernement (en vue de
promouvoir la production). Les exploitations de ces acteurs se caractérisent par leur grande
taille. Dans une étude récente dans la province du Ziro, l’une des plus concernées, Zongo M.
(2010) a constaté une grande variabilité dans la taille des exploitations (tableau 4). Ainsi, en
2009, 62% des exploitations de ces acteurs étaient compris entre 10 et 49 ha tandis que 8%
des exploitations couvraient entre 100 et 200 ha. L’étude a également mis en relief la
diversité des catégories d’acteurs concernés. C’est ainsi que sur les 258 acteurs recensés en
2009, 52% étaient des salariés, 19% des opérateurs économiques, 14% des hommes
politiques, 7% d’autres catégories et 8% dont la catégorie n’avait pas pu être déterminée lors
des enquêtes.
Les nouveaux acteurs soustraient de grands espaces à l’utilisation communautaire ce qui
pourrait accentuer la pression sur les formations forestières. De plus, si l’intensification de la
production agricole recherchée dans l’agro-business rythme avec une utilisation accrue de
produits chimiques, il est à craindre que leur concentration dans les écosystèmes puisse
entraîner, à terme, une perturbation des équilibres. Enfin la perte de couverture végétale
importante peut avoir un impact sur le micro climat et les sols.

Tableau 4: Répartition des agro-businessmen selon la superficie des exploitations en 2002 et


en 2009. (Source: Zongo, 2010)
Superficie 2002 2009
Moins de 10 ha 27% 15%
De 10 à 19 ha 28% 28%
De 20 à 49 ha 22% 34%

27
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

De 50 à 99 ha 9% 11%
De 100 à 200 ha 5% 8%
Non déterminée 8% 4%

Un autre facteur contribuant aux évolutions négatives des écosystèmes est le


surpâturage. Le déséquilibre entre charge animale et capacité de charge des formations
végétales, constitue un des grands facteurs de dégradation de la diversité biologique au
Burkina Faso. Parmi les causes on peut citer :
- La réduction continue de l’espace pastoral due à une extension permanente du
front agricole ;
- L’augmentation numérique du cheptel national, notamment bovin ;
- l’insuffisance d’aires de pâture et de zones pastorales ;
- la faible récupération des terres dégradées à des fins pastorales ;
On assiste donc à une réduction continue des espaces pastoraux.

Les efforts de reforestation se trouvent souvent contrariés par les faibles taux de
réussite des reboisements. En effet une évaluation effectuée dans quatre zones du pays (le
Soum au Sahel, la Kompienga à l’Est, le Kouritenga au Centre-Est et le Sanemantenga au
Centre-Nord) sur la période 2006-2008 (Kouda. 2009) a mis en relief des taux de réussite
faible allant de 23% à 52% comme le témoigne la situation présentée dans le tableau 5
suivant. Plusieurs facteurs expliquent ces faibles taux de réussite parmi lesquels la
divagation des animaux, le non respect des normes techniques, la péjoration climatique etc.

Tableau 5 : Evaluation des taux de réussite des plantations période 2006-2008 (Source :
Kouda, 2009)
Zones Plants évalués Plants survivants Taux de survie (%)
Kompienga 46459 20849 44,9
Kouritenda 8163 4293 52,6
Sanamatenga 8163 3159 38,7
Soum 22846 5387 23,6

Les plans d'eau connaissent de plus en plus un envasement accru à cause des
défrichements incontrôlés des bassins versants des cours d'eau. Dans de nombreuses
situations, les producteurs défrichent en ignorant la bande de protection, ce qui prive le sol de
sa couverture de protection et active grandement l’érosion. La stérilisation de ces zones
provoque alors la disparition de nombreuses espèces du milieu.

Une contrainte majeure dans la valorisation des eaux de surface du Burkina et


particulièrement dans la région du centre, de l’Est et de l’Ouest est leur invasion par des
plantes infestantes. Des prospections réalisées dans ces régions indiquent que la plupart des
28
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

plans d’eau sont infestés de plantes prolifiques et envahissantes. Le tableau 6 donne une liste
non exhaustive des espèces envahissantes ou prolifiques parmi celles inventoriées dans les
régions de l’Est, du Centre Ouest, de l’Ouest et du Centre Sud.

Tableau 6 : Espèces prolifiques signalées au Burkina Faso


N° Taxon Ecologie Distribution Observations
1 Azolla africana aquatique moyenne Méthode de lutte biologique
et physique
2 Cassia obtusifolia terrestre Très large Large repartition
3 Cassia occidentalis terrestre Très large Large repartition

4 Eichhornia crassipes aquatique Moyenne Possibilité de lutte


biologique
5 Hyptis suaveolens terrestre Très large Méthode de lutte connue :
physique et mécanique
6 Lippia chevalieri terrestre moyenne Lutte mécanique
7 Mimosa pigra Semi-aquatique Large Kompienga et Bazèga

8 Najas spp. Aquatique Limitée Kompienga et Sissili


9 Polygonum spp Semi-aquatique Limitée Plan d’eau de l’Est
10 Typha australis Semi-aquatique Assez large Présent à la Tapoa, Gnagna,
Gourma, Comoé, Houet,
Kadiogo

Ces différentes espèces envahissantes sont présentes dans les plans d’eau des
provinces des Régions indiquées, voire dans tout le pays. Ces espèces entravent énormément
les différentes activités socio-économiques qui y sont menées (difficulté pour la capture du
poisson, forte sédimentation, gène de la navigation, etc.), forte évapo-transpiration et
eutrophisation du milieu, etc.)
La prolifération et la propagation de ces végétaux constituent un véritable
problème de développement qui méritent qu’on s’y penche dessus par le biais de la
recherche pour trouver des technologies adaptées pour les contrôler, voir les éradiquer.

Au niveau des exploitations agronomiques, la prolifération d’espèces parasites tels que le


Striga hermontheca est également signalé parmi les problèmes.

1.2. Les espèces

1.2.1. Etat des lieux

29
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

1.2.1.1. Les micro-organismes

Selon la monographie (1999), les grands groupes des micro-organismes connus à


ce jour, même si leur étude n'a pas systématiquement été menée au Burkina Faso, sont les
virus (33 familles et 84 genres), les bactéries (83 familles et 413 genres), et les
champignons et moisissures (18 familles et 113 genres). Des prospections sont nécessaires
pour la mise à jour de ces données
.
1.2.1.2. Le règne animal

A l'état actuel des connaissances, le capital faunique Burkinabé compte 128 espèces
de mammifères, 477 espèces d'oiseaux et 60 espèces de reptiles et amphibiens, 121
espèces de faune ichtyologique, 1515 d’espèces d’insectes (CONAGESE, 1999). Des
études récentes conduites par la Fondation NATURAMA et ses partenaires
(Vogelbescherming Nederlands et BirdLife International) indiquent la présence de 516
espèces d’oiseaux (Oueda, 2008) soit 39 nouvelles espèces identifiées en 10 ans. On
compte quelques espèces emblématiques comme l'éléphant (Loxodonta africana), le lion
(Panthera leo), le buffle (Syncerus caffer nanus) ou l'hippotrague (Hippotragus equinus),
le phacochère, (Phacochoerus africanus) qui sont bien représentées dans le pays. Parmi les
espèces rares, on peut citer : la gazelle à front roux (Gazella rufifrons), le guépard
(Acinonyx jubatus), la hyene tachetée (Crocuta crocuta), le léopard (Panthera pardus) le
lycaon (Lycaon pictus) et le damalisque (Damaliscus lunatus korrigum) . Les espèces en
voie d’extinction sont l’autruche (Struthio camelus), la gazelle damah (Gazella damah).
Le pays regorge d’un potentiel faunique important disséminé aussi bien dans la zone
sahélienne que dans la zone soudanienne. La répartition des principales espèces de
mammifères à travers le pays est donnée en annexe 3.

Selon les informations recueillies, la région de l’Est serait bien représentative et donnerait
un aperçu de la situation au Burkina Faso. La faune est considérée comme étant l’une des
principales spécificités de la région de l’Est en termes de potentialité valorisable pour
contribuer au développement local. La chasse est assez bien organisée et donne une idée
de la mise en œuvre des réformes allant dans le sens du plan stratégique et plan d’action
relatif à une gestion durable de la biodiversité. Ici la chasse se pratique essentiellement
dans les Zones de Chasses et dans les Zones Villageoises d’Intérêt Cynégétiques (ZOVIC).
Les premières sont des zones concédées par l’Etat à des opérateurs privés suivant un cahier
des charges définissant les droits et devoirs des deux parties concernées (Opérateurs privés
et Etat). Le système de concession des zones de chasse a consisté à la cession par l’Etat de
son droit de gestion d’une zone délimitée du domaine foncier national classé ou non à
vocation faunique, halieutique et touristique à une personne physique ou morale de droit
privé burkinabè la possibilité de mettre en valeur et d’exploiter les ressources de cette
zone. L’attributaire d’un droit de gestion d’une concession ou concessionnaire a le devoir
de préservation et le monopole de l’exploitation des ressources fauniques, halieutiques et
30
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

touristiques. L’action du concessionnaire se situe essentiellement à deux niveaux :


l’aménagement des aires fauniques dans le but d’améliorer le milieu et les populations de
faune et de faire la promotion touristique et commerciale des zones concédées dans le
cadre de leur exploitation cynégétique. Ce système tout en impliquant le secteur privé dans
la gestion du patrimoine faunique, le responsabilise également et exige de lui des
investissements concrets d’aménagement (création de quiétude, de disponibilité d’eau et
de ressources alimentaires en quantité et en qualité) en faveur de la faune.
On dénombre en tout onze (11) concessions de chasse dans la région reparties comme suit par
province :
− Kompienga : 06 concessions (Pama Sud, Pama centre sud, Pama centre nord, Pama nord
et Komkonbori, Singou) ;
− Gourma : 01 concession (Wamou)
− Tapoa : 04 concessions (, Kourtiagou, Koakrana, Pagou-Tandougou et Tapoa Djerma).

Quant aux ZOVIC, ce sont des espaces délimités par les populations locales sur leurs
terroirs villageois pour y réaliser une exploitation rationnelle de la faune. Les profits réalisés
sont gérés par les Comités Villageois de Gestion de la Faune (CVGF) et investis dans la
réalisation des infrastructures de développement communautaire. Ces profits sont constitués
essentiellement par les taxes de location des ZOVIC. On dénombre au total 75 ZOVIC dans la
région dont seulement 32 ont été délimitées. IL y en aurait une centaine au total dans le pays,
c’est dire combien cette région est bien représentative en hébergeant 75% des ZOVIC du
pays.

L’institution des ZOVIC ainsi que leur promotion autour des aires protégées contribuent à
maintenir un potentiel faunique important dans les aires de concessions. Les ZOVIC qui sont
des aires périphériques jouxtant les aires concédées de faune, instituées par la réforme de la
gestion de la faune au Burkina intervenue en 1996, constituent des zones tampons qui
renforcent et protègent la faune et son habitat contre l’avancée du front agricole. Elles sont
également un moyen efficace d’intégration des populations riveraines à la gestion de la faune
en fournissant un espace de dialogue pour la collaboration entre les populations riveraines des
aires de faunes, les concessionnaires et l’Etat sur la base de leurs intérêts communs.

Les membres des CVGF, principaux animateurs des ZOVIC sont aujourd’hui des
interlocuteurs incontournables à la base, favorables au plaidoyer en faveur de la faune et de
son habitat.

Au cours des cinq (5) dernières années, les zones concédées de la Région de l’Est ont
reçu en moyenne 564 chasseurs expatriés par an, toutes nationalités confondues. En moyenne,
396 animaux appartenant à 17 espèces ont été abattus par an. Les espèces concernées par ces
abattages sont : le lion, le buffle, l’hippotrague, le bubale, le cob Defassa, le cob de Buffon, le
redunca, le guib harnaché, le phacochère, l’ourébi, le céphalophe de Grimm, le céphalophe à
31
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

flanc roux, le cynocéphale, le patas, la civette, le lièvre et les outardes. Les statistiques
montrent que les espèces les plus chassées sont le buffle et l’hippotrague. Sur un quota total
de 4 277 bêtes allouées aux concessions pour la période allant de 2000 à 2005, 1 980 animaux
ont été abattus soit une réalisation de 46,29 % du quota total des 11 zones concédées de la
région. Cette situation s’expliquerait, selon la DRECV/Est, par une prise de conscience des
concessionnaires quant à la nécessité d’une gestion rigoureuse des quotas qui leur sont
alloués, mais aussi par une recherche par les guides de chasse de trophées répondant aux
normes prescrites. Il convient de signaler également que le manque de client peut constituer
une des raisons du non respect des quotas.

Cependant de nombreuses difficultés et insuffisances sont rencontrées. Il s’agit notamment


de :
- l’insuffisance de suivi continu des espèces exploitées ;
- l’insuffisance d’aménagement des aires fauniques qui sont aujourd’hui à un peu plus de
50% de leurs capacités de charges ;
- la poursuite du braconnage et le développement du braconnage transfrontalier ;
- la fragmentation des habitats et leurs empiètements continus.

1.2.1.2.1. La faune aviaire

Le Burkina Faso dispose d'une densité élevée d'espèces d'oiseaux, et avec environ
516 espèces présentes, dont 191 espèces (37,9%) ont une signification particulière
comme espèces à protéger (Ouéda, 2008). Cela est en partie dû à sa position
géographique. Localisé sur les bords Sud du Sahara, le pays reçoit près de 260 espèces
migratrices saisonnières avec environ 120 espèces du paléarctique occidental et 123
espèces migratrices afro-tropicales.

Pendant l'hiver européen, environ 127 espèces voient leur nombre s'accroître dans les
plans d’eau du Burkina Faso avec l'arrivée de nouveaux individus de leurs espèces. Le
Burkina Faso est un pays qui est à cheval entre deux (02) biomes principaux, notamment les
biomes du Sahel et de la Savane soudano-guinéenne. Dans le biome des savanes sahéliennes,
onze espèces sont reconnues avoir une importance internationale, parmi celles-ci, quatre (04)
(Ardeotis arabs, Streptopelia roseogrisea, Mirafra cordofanica, Passer luteus) voient le
nombre de leurs individus s'augmenter en hiver avec l'arrivée d'individus venant d’autres régions
d'Afrique. Les sept (07) autres (Eupodotis savilei, Caprimulgus eximius, Trachyphonus
purpuratus, Cercotrichas podobe, Spiloptila clamans, Anthoscopus punctifrons,
Lamprotornis pulcher) sont dites espèces purement résidentes.

Dans le biome des savanes soudano-guinéennes quarante et quatre sont reconnues


32
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

avoir une importance internationale en terme de conservation. Parmi celles-ci une seule
espèce (Coracias cyanogaster) voit le nombre de ces individus s'accroître en hiver avec
l'arrivée des migrateurs intra-africains. Le reste des espèces inféodées au biome des savanes
soudano guinéennes sont dites des résidents purs.

Selon BirdLife International, et en se basant sur les critères de la Liste rouge de


l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), il existe vingt (20) espèces
menacées au Burkina Faso, dont une en danger (EN), cinq (05) vulnérables (VU) et quatorze
(14) quasi menacées (NT), toutes les autres sont classées dans la catégorie dite de
préoccupante (LC). Nik Borrow & Roon Demey , ajoutent à cette liste le râle des genêts
(Crex crex) considéré comme vulnérable (VU) selon les critères de la Liste rouge de l'Union
Internationale pour la conservation de la Nature (UICN), amenant ainsi le nombre des
espèces menacées du Burkina Faso à vingt et une.

Statuts des oiseaux du Burkina Faso

A titre indicatif, il faut retenir qu'il existe dans le monde 99 familles et environ 9 040
espèces. Il faut aussi noter que l'ordre des Struthioniformes peut être considéré comme étant
éteint au Burkina Faso.

Du point de vue des habitats, les oiseaux du Burkina Faso peuvent se subdiviser en
deux grands groupes relativement faciles à décrire. Il s'agit de ceux inféodés aux zones
humides communément appelés oiseaux d'eau et ceux couramment rencontrés dans les savanes
et forêts que l'on nomme oiseaux terrestres ou savanicoles

Vu sous l'angle du statut reproducteur, les différentes espèces d'oiseaux présentes au


Burkina Faso sont classées en résidents, migrateurs intra-africains, migrateurs du paléarctique
et en errants. En considérant les oiseaux sous l'angle des mouvements saisonniers ou
migrations, on peut classer les oiseaux du Burkina Faso dans les grands groupes suivants :
- les espèces afro-tropicales nomades: leurs déplacements dans la région sont irréguliers.
Ils peuvent s'effectuer à mesure que les points d'eau s'assèchent et que les disponibilités en
nourriture changent;
- les migrateurs intra-tropicaux: ces espèces afro-tropicales entreprennent des
migrations sur le continent africain de part et d'autre de l'équateur en fonction de la
saison des pluies;
- les migrateurs paléarctiques: plus d'un quart des oiseaux du Paléarctique hivernent en
Afrique. Ils se reproduisent au Nord du Sahara, jusque dans la région arctique, pendant
l'été européen et viennent ensuite passer l'hiver dans les régions tropicales et sub-tropicales.

Les résidents

33
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Au Burkina Faso, on dénombre environ 373 espèces d'oiseaux que l'on peut qualifier de
résidents. Parmi celles-ci, on peut distinguer : (1) les résidents purs, (2) les résidents dont le
nombre d'individus s'accroît avec l'arrivée uniquement des migrateurs intra africains, (3) les
résidents dont le nombre s'accroît avec l'arrivée uniquement des migrateurs du Paléarctique
occidental, (4) les résidents dont le nombre s'accroît avec l'arrivée des migrateurs intra-
africains et du Paléarctique occidental, (5) les résidents dont le nombre d'individus peut varier
avec la combinaison de plusieurs facteurs.

Les migrateurs intra-tropicaux

Ce sont en général des oiseaux qui entreprennent des migrations sur le continent africain de
part et d'autre de l'équateur en fonction de la saison des pluies (exemple: Ixobrychus sturmii,
Ciconia abdimii, Sakidiornis melanotos, etc.). Au Burkina Faso, on en dénombre
environ 21 espèces purement migratrices intra-africaines. Le nombre d'individus de
certaines de ces espèces s'accroît en hiver avec l'arrivée des migrateurs du paléarctique
occidental.

Les migrateurs paléarctiques

Parmi les espèces d'oiseau qui hivernent au Burkina Faso, environ 73 peuvent être qualifiées
de purs migrateurs du Paléarctique occidental. Ce sont entre autres Anas crecca, Anas acuta,
Anas querquedula, Anas penelope, Anas clypeata, Circus marourus, Circus pygargus, Circus
aeruginosus, Calidris minuta, Calidris temmninckii, Calidris ferruginea, Calidris alpina,
Calidris alba, Pjiloamchus pugnax, Lymoncryptes minumus, Gallinago gallinago, Gallinago
media, Limosa limosa, Numenius phaeopus, Numenius arquata, Tringa erythropus, Tringa
totanus, Tringa stagnatilis, Tringa nebularia, Tringa ochropus, Tringa glareola, Actitis
hypoleucos, Arenaria interpres, etc.

Les errants

Au Burkina Faso, on en rencontre quelques espèces. Parmi ces oiseaux on note les purs
errants (Podicepts cristatus, Grus grus), et ceux qui sont soit migrateurs du Paléarctique
ou intra-africains et dont certains individus effectuent un erratisme (Phalacrocorax carbo,
Botaurus stellaris, Ciconia nigra, Plegadis falcinellus, Alopochen aegyptiacus, Aythia
ferina, Lymnocryptes minimus, Arenaria interpres, Larus cirrocephalus, Larus ridibundus,
Riparia cincta et Lusceinia svecica.

1.2.1.2.2. Les ressources halieutiques

La faune aquatique regroupe un ensemble de communautés vivantes constituées de


nombreuses espèces dont les poissons. Le potentiel de production halieutique de l’ensemble

34
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

du pays était évalué à 12.500 tonnes en 1999. Il serait de 14 000 tonnes en 2009. Selon la
DGRH, la production halieutique nationale est passée de 9 006 tonnes en 2005 à 12 000
tonnes en 2009 (tableau 7) soit une production moyenne annuelle de 10 540 tonnes. La
DGRH estime que les plans d’eau du pays peuvent produire plus, aussi bien par la pêche de
capture, que par l’aquaculture.

Tableau 7 : Production halieutique nationale au cours des 5 drenières années (2005-


2009) (Source : Direction Générale des Ressources Halieutique, 2009)

Années 2005 2006 2007 2008 2009


Production 9 006 9 700 10 500 11 493 12 000
(tonnes)

La faune ichtyologique du Burkina Faso est assez riche. Elle est composée de plus de
121 espèces regroupées dans 57 genres, 24 familles. Elles sont réparties à travers les différents
plans d’eau du pays. Les espèces plus couramment rencontrées sur le marché appartiennent
aux genres suivants : Tilapia, Heterotis, Clarias, Mormyrus, Alestes, Distichodus, Citharinus,
Heterobranchus, Schilbe, Bagrus, Chrysichthys, Clarotes, Auchenoglanis, Synodontis, Lates,
Parophiocephalus et Protopterus (Traoré, 1999). Toutes ces espèces sont pêchées et bon
nombre présentent une bonne valeur commerciale (Tableau 8).

Tableau 8: Genres et Espèces de poisson à bonne valeur commerciale (Source : UICN, 1994, TRAORE,
1999)
Genre Genre Genre
Protopterus annectens Gymnarcus niloticus Barbus macrops
Polypterus senegalus Hepsetus sp. Clarias gariepinus
Heterotis niloticus Hydrocynus forskalii Heterobranchus bidorsalis
Mormyrus rume Alestes baremoz Schilbe intermedius
Mormyrops sp. Micralestes sp. Bagrus bajad
Gnathonemus sp. Distichodus niloticus Chrysichthys sp.
Petrocephalus bovei Citharinus sp. Clarotes sp.
Marcusenius senegalensis Labeo coubie Auchenoglanis occidentalis
Hemichromis fasciatus Lates niloticus Synodontis schall
Oreochromis niloticus Parophiocephalus sp. Malapterurus sp.

35
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

L'objectif des pouvoirs publics énoncé dans la stratégie nationale et programme prioritaire
de développement et de gestion des ressources halieutiques au Burkina Faso, adoptés en 2003 est
de redynamiser le secteur de la pêche afin de mieux contribuer à la sécurité alimentaire et la
réduction de la pauvreté par une exploitation optimale et durable des ressources halieutiques.
Cette stratégie et programme devraient permettre de renforcer la production actuelle qui est très
en deçà des potentialités halieutiques naturelles des plans d'eau et de réduire l'importation de
poissons qui avoisine 44 402 tonnes en 2009 pour environ 45 milliards de CFA (selon les
statistiques de la DGRH 2009).
La pêche présente pour les populations rurales une importance socio-économique appréciable
tenant au fait que l'exploitation piscicole est une activité de contre saison qui se concilie
parfaitement avec les tâches agricoles tout en procurant aux producteurs des revenus et un
complément alimentaire de bonne qualité.
Cependant, quelques exemples de surexploitation de ces ressources halieutiques montrent qu’un
grand effort reste à fournir en matière de sensibilisation et de gestion des écosystèmes pour une
bonne productivité de ces ressources. C’est le cas de l’exploitation des ressources halieutiques
dans la zone Est du Burkina qui connaît une baisse drastique de la production, notamment dans
le lac du Barrage de la Kompienga (tableau 9). Ce cas pourrait certainement être extrapolé à
d’autres sites du pays.

Tableau 9: Production de poissons du lac Kompienga (Source : Bationo et al. 2006)


Année Production contrôlée (T) Production corrigée (T)
1993 1054 1370
1995 1207 1570
1996 1370 1780
1997 1370 1780
1998 1540 2000
1999 1020 1300
2000 750 970
2001 439 570
2002 - 200
1er trimestre 2003 - 32,8

La pêche est donc couramment pratiquée dans la région, sur les plans d’eau naturels de
toutes tailles et sur les barrages existants même si ces derniers n’ont pas une première
vocation piscicole. On dénombre à l’Est environs 78 sites de pêche (sur 689 au niveau
national selon RGA, 2007) répartis dans les terroirs villageois et dans les aires classées, dont
les principaux sont :
− le lac de barrage de la Kompienga, d’une superficie variant entre 18 000 ha et 24 000 ha
en fonction des saisons ;
− le barrage de la Tapoa ;

36
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

− la Sirba dans les provinces de la Gnagna et de la Komandjari.

La pêche constitue également une spécificité majeure de la région en termes de potentialité


valorisable. Cependant il convient de noter qu’il manque des données statistiques fiables sur
les productions, ce qui ne rend pas facile une analyse de la contribution de ce sous secteur à
l’économie locale.
Les pêcheurs sont de diverses nationalités : burkinabé, malienne, nigérienne et autres.
Le nombre des pêcheurs qui était évalué à 600 en 1998 a beaucoup diminué du fait de la
baisse de la production. Il serait au nombre de 400 de nos jours.
Les statistiques recueillies au niveau de la province permettent de suivre l’évolution des
productions de la pêche du lac Kompienga sur une dizaine d’années :

Comme on peut le constater sur le tableau 9 précédent, à partir de l’année 2000, il y a une
chute brutale de la production du poisson qui passe de 2000 tonnes en 1998 à 970 tonnes, puis
à 200 tonnes en 2002. Il y a manifestement des problèmes. Il est noté une invasion des
façades Est et Ouest du lac du barrage par un important peuplement de Mimosa pigra et
Vetiveria nigritana qui constitue un obstacle majeur à la capture du poisson. Il semble
également que la majorité des pêcheurs ont seulement comme souci de s’organiser et de
s’équiper pour mieux prélever les ressources halieutiques sans se rendre à l’évidence que la
ressource s’épuise rapidement. Les actions de sensibilisation et de responsabilisation des
principaux acteurs pour une gestion durable et pour la préservation de la ressource
commencent à peine. En fait, des pratiques prohibées de pêches ont cours dans la zone et
peut être ailleurs, mais rien n’y est fait de manière vigoureuse pour arrêter ces actes. De telles
pratiques sont causes de perte de diversité biologique et de productivité. A cela s’ajoute le
développement sur de grandes superficies de plantes envahissantes comme Mimosa pigra
réduisant ainsi les superficies des zones exploitables.

1.2.1.2.3. Les insectes

Eu égard à la place importante qu'occupent les insectes dans la vie de l'homme, ces
derniers ont également bénéficié d'une certaine attention. En effet, de nombreuses espèces
d'insectes sont utiles tandis que d'autres sont nuisibles. Aussi, plusieurs institutions dont les
activités portent en d'autres termes, sur les insectes, ont pu réaliser des collections
spécifiques. Ainsi, il est fait état de 1515 espèces d'insectes appartenant à 250 genres et 151
familles (SP/CONAGESE, 1999). Les principales structures abritant des collections de ces
genres se trouvent dans les villes de Bobo-Dioulasso et de Ouagadougou (le Centre
MURAZ ; le Laboratoire d’Histoire Naturelle du CNRST, le Laboratoire d’Entomologie
appliquée de L’INERA/Kamboinsé, la station Farako-ba de l'INERA, le Programme Coton,
le Laboratoire de protection des végétaux, la station de Saria, le C.I.R.D.E.S, le programme
ONCHOCERCOSE; le Département de Production Forestière de l'INERA, l'Institut
Français de Recherche Scientifique pour le Développement en Coopération ; le C.I.R.A.D.;
le C.N S.F.; le Laboratoire d'Entomologie Appliquée de l'Université de Ouagadougou).
37
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

1.2.1.2.4. Autres faunes

En ce qui concerne les vertébrés, peu de collections ont été réalisées. Seul le
Laboratoire d'Histoire Naturelle du CNRST dispose d'une collection de faune
domestique et sauvage à l'intérieur de laquelle on dénombre quelques 6 000 exemplaires de
serpents et une importante collection de poissons.

1.2.1.3 Règne végétal

Selon les données publiées (tableau 10), la flore forestière ligneuse (arbres, arbustes
et lianes) locale comprend 55 familles, 214 genres et 376 espèces (dont 95 exotiques). Au
sein de cette flore, les familles monogénériques sont plus nombreuses que les familles
multigénériques qui comprennent les Caesalpiniaceae, les Apocynaceae, les
Euphorbiaceae, les Papilionaceae, les Rubiaceae, les Anacardiaceae, les Ampelidaceae, les
Mimosaceae, les Asclepiadaceae, les Meliaceae, les Palmae, les Sapindaceae, les
Capparidaceae, les Combretaceae et les Sapotaceae.

Tableau 10: Inventaires taxinomiques de la diversité biologique (Source : SP/CONAGESE


1999 ; Ouéda, 2008)
Règne Végétal Composantes Familles Genres Espèces
Champignons supérieurs 8 13 28
Algues 32 88 191
Flore herbacée aquatique et inféodée 76 118 185
Flore herbacée terrestre 87 333 627
Flore ligneuse 55 214 376
Total 258 766 1407

Les inventaires taxinomiques réalisés dans l'ensemble des localités du pays sur les
plantes herbacées terrestres ont permis de recenser 87 familles 333 genres et 627 espèces
Les données recueillies font état de la prédominance des espèces de certaines familles telles
que : les légumineuses (145 espèces) et les graminées (145 espèces). Par ailleurs, d'autres
familles sont considérées fréquentes sur le terrain, notamment les Acanthaceae (26 espèces),
les Amaranthaceae (21 espèces), les Asclepiadaceae (27 espèces), les Convolvulaceae (27
espèces), les Euphorbiaceae (12 espèces) et les Solanaceae (12 espèces).

Les inventaires taxinomiques des champignons supérieurs du Burkina Faso ne sont


pas aussi poussés que ceux des plantes supérieures. Selon Sanou et Ba (1996) et Sougoti-
Guissou (2005), 8 familles, 13 genres et 28 espèces de champignons supérieurs sont
actuellement connus au Burkina Faso.

38
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Sur les 1 347 plans d'eau que comptait le pays, seuls 5% avaient fait l'objet d'un
inventaire taxinomique de microflore et une cinquantaine ont été étudiés du point de vue de la
flore herbacée des milieux aquatiques par Ouédraogo (1996) cité dans SP/CONAGESE
(1999). Ainsi, 191 espèces, appartenant à 88 genres et 32 familles ont été déterminées. La
macroflore herbacée aquatique inventoriée figure dans le tableau 11.

Tableau 11: Inventaire taxinomique de la flore herbacée aquatique (Source : SP/CONAGESE


1999)
Taxons-Sous groupes de flore Familles Genres Espèces

Macrophytes aquatiques 23 28 46
Macrophytes semi-aquatiques 20 36 69
Macrophytes des zones saturées d'eau 10 17 24

Macrophytes hygrophiles 23 37 46
Total 76 118 185

Dans le cadre de l’élaboration de l’Atlas de la Biodiversité du Burkina Faso et de la


mise à jour du catalogue des plantes vasculaires du pays, l’UFR/SVT de l’université
de Ouagadougou a révisé à la hausse le nombre d’espèces végétales qui est maintenant
de 1915.

1.3.1.3.1. Conservation des semences

Les semences des plantes ligneuses sont conservées par le CNSF dans trois milieux
différents : température ambiante, une salle climatisée et deux chambres froides. Le
matériel conservé est surtout fonction des priorités de la demande vis-à-vis des espèces. En
ce qui concerne la conservation des semences des plantes cultivées, chaque programme de
l'INERA gère son germplasm de travail selon les objectifs d'amélioration, Mais en réalité,
il n'existe ni de banque de gènes à vocation nationale, avec une équipe bien structurée ni de
programme national bien défini.

1.2.1.3.2. Les collections céréalières

Pour ce qui est des plantes cultivées, la monographie nationale (1999) donnait la
situation des collectes suivantes. (Pour la conservation ex-situ des plantes agricoles, l'INERA
dispose de deux chambres climatisées (maintenant hors d'usage), une à la station de
Kamboinsé et l'autre à la Station de Farako-Bâ.

Le sorgho (Sorghum bicolor)

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QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Un premier regroupement de formes locales de Sorgho de type "Guinensia" a été


réalisé par l'IRAT, dès 1959 à Saria et s'est élargi par la suite à d'autres échantillons
maintenus à Farako Bâ et à 37 formes non "Guinensia" collectées en 1967 (Le Conte J.,
1967 cité dans Monographie nationale 1999). Des prospections de l'IRAT/CIRAD, il reste
actuellement à la disposition de l'INERA :
- 247 écotypes de sorgho moyen cycle à Saria (BALMA D., 1985) ;
- 127 écotypes de sorgho long cycle à Farako-Bâ, provenant des premières collectes
de l'ICRISAT datant de 1979. Au cours de celles-ci, environ 800 variétés locales ont
été rassemblées du Burkina Faso, du Niger et du Sénégal (ICRISAT, 1980). Au cours
de cette période la division des Ressources Phytogénétiques de l'ICRISAT à
Hydérabad (Inde), a reçu une collection de 210 écotypes de sorgho du Burkina Faso
(SP/CONAGESE, 1999) ;
- 89 écotypes de Sorgho ont été rassemblés des régions Nord, Est et Centre du pays
par le CIRP en 1981 ; cette collecte s'est poursuivie en 1982 avec la DSA par le
regroupement de 197 écotypes du Sud-Ouest. En 1984, 1985, 1986,
l'U.O./IDR/CIRP a rassemblé environ 870 formes cultivées de sorgho et une dizaine
de formes spontanées à travers le Burkina Faso.

Des essais d'évaluation ont été menés sur le terrain avec ce matériel. Ainsi, en tenant compte
des conditions écologiques d'origine des échantillons, la plupart des expérimentations ont été
conduites sur des sites proches de ces conditions. Les objectifs visés par ces évaluations, ont
généralement pour but, une caractérisation morphologique basée sur un certain nombre de
critères et une prise en compte de certaines maladies et de parasites. Malgré ces collectes et
évaluations, la variabilité de la diversité biologique, implique une poursuite des efforts par la
Recherche, afin d’améliorer la représentativité des échantillons collectés. Il convient de
souligner des difficultés liées aux conditions de conservation défavorables qui entrainent
parfois des pertes de ressources génétiques de plusieurs variétés.

Le mil (Pennisetum americanum)

L'ICRISAT a rassemblé un grand nombre de cultivars traditionnels entre 1977 et


1981 :
- 551 numéros d'une collecte ORSTOM/FAO/ICRISAT, au Burkina
Faso et au Niger ont été évalués en 1977;
- 1 112 épis échantillonnés dans 108 champs du plateau Mossi en
1980 et 1981;
- collecte de matériel précoce (Iniadi) dans le Sud-Est du pays en
1981.

Une couverture des régions Nord, Est, Centre en 1981 et Sud-Ouest en 1982, a
permis de rassembler respectivement 211 écotypes (dont trois formes spontanées)
et 76 écotypes.
40
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

De nouvelles séries de prospection à travers tout le pays, ont permis à


l'U.O./IDR/CIRP de rassembler quelques 333 écotypes.

Les différents résultats montrent que les écotypes du Burkina Faso présentent une
grande variabilité génotypique (cycle, longueur, largeur et forme d'épi, couleur de grain...),
caractéristique des zones climatiques, correspondant en gros à la latitude. On distingue ainsi :
- au Nord (zone sahélienne), des variétés précoces (cycle de 90 à 100 jours), aux épis
généralement longs et minces de forme cylindrique, de couleur de grain jaune roux
(Gaouri Baleri) ou jaune clair (Gaouri Daneri). Ces formes seraient proches des Mils
"Haïni" de l'Ouest du Niger;
- au Sud (zone sud-soudanienne), des variétés à cycle tardif (120-150 jours), aux
épis courts à moyens (20 à 80 cm). Dans la partie Sud et Est de cette zone (Pô,
Diapaga), se rencontrent des formes très précoces de 90 jours (Mil Iniadi) aux épis
courts (30 à 30 cm) généralement de forme conique et aux grains gris;
- au Centre (zone nord-soudanienne), des variétés semi-tardives (100 à 120 jours), aux
épis courts (30 à 40 cm) et minces, fusiformes, coniques ou cylindriques. Ces épis
deviennent de plus en plus longs au Nord du plateau Mossi. La couleur du grain peut
être jaune (Kapelga) ou gris (Kassabelga). Dans la partie Ouest de cette zone
(Nouna), se rencontrent des variétés plus tardives proches des mils "Sanio" (130 à
150 jours).

La taille des écotypes observés à Gampéla (Centre), montre une variation de 124 à
386 cm (ZONGO J. D. et al. 1988 cités dans Monographie nationale 1999). En général c'est au
sud-ouest du pays qu'on rencontre les plus grands écotypes.

L'exploitation de la variabilité des écotypes locaux des différentes prospections a


permis de mettre à la disposition de la vulgarisation du matériel performant sous forme de
variétés de populations.

Compte tenu de l'allogamie du mil, le maintien des collections s'avère difficile et se


fait sous forme de lignées (collections vivantes), la conservation à moyen terme se fait dans
les mêmes conditions que celle du sorgho. Certains Instituts comme l'IRAT pensaient à une
collecte permanente auprès des paysans pour conserver la variabilité. Dès 1962, l'IRAT a
rassemblé un certain nombre d'écotypes locaux à majorité précoces en provenance de l'Ouest et
une population du Centre. Il reste de ces prospections des variétés améliorées dont certaines
sont passées à la vulgarisation et d'autres conservées en collections vivantes (BALMA D.,
1985 cité dans Monographie nationale 1999).

Les prospections de 1981 (CIRP- DSA), ont permis aussi le regroupement de 8 écotypes
du Nord, Centre et Est du Burkina Faso et de 153 écotypes du sud- ouest. Toute cette collection,
soit 201 écotypes, a été remise à l'INERA. Les résultats de l'évaluation de ces collections indiquent
41
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

que :
- les variétés du Burkina diffèrent par la couleur du grain (jaune, blanc, roux) et la
longueur de leur cycle;
- il y a prédominance au Centre et à l'Est, des écotypes à grains jaunes qui sont plus
précoces;
- au Sud-Ouest on trouve un mélange de variétés blanches et jaunes avec bonne
fréquence du type blanc denté;
- il n'apparaît pas de gradient marqué entre la longueur du cycle et la latitude.

Il convient de souligner que pour ce matériel génétique un problème de conservation à


moyen et long terme sur place se pose comme pour les autres céréales car la capacité des
congélateurs reste limitée.

Le riz (Oryza sativa, Oryza glaberrima)

Un total de 527 échantillons a été collecté avec une prédominance de O. sativa


(90 %) sur O. glaberrima (10 %). L'abandon de O glaberrima est général dans tout le pays et
semble provenir de plusieurs facteurs, notamment la longueur du cycle, l'égrenage sur pied et
la présence de variétés sativa plus performantes. Ces prospections ont révélé également une
répartition inégale de la riziculture de même que des échantillons (60 % ont été collectés dans le
sud-ouest) due sans doute à la répartition actuelle des pluies au Burkina Faso.

La variété la plus populaire demeure le Sintane diofor cultivée partout. On remarque


une bonne prédominance des variétés améliorées dans le CRPA des Hauts-Bassins et une
persistance du Konsourou et de la série des alkam dans les CRPA du Centre et centre-sud.

La prospection n'a pas permis de collecter les espèces sauvages du type Oryza
barthii et O. longistaminata en raison de l'assèchement de leur site, de même la période
(novembre 1983 à février 1984) n'a pas été favorable pour toutes les régions. Néanmoins, ces
espèces existent dans la collection de l'Herbier National de DPF du CNRST. Une seconde
prospection serait nécessaire. Les résultats des évaluations, avec la prise en compte des caractères
agronomiques, morphologiques et du polymorphisme enzymatique, sont attendus.

Le fonio (Digitaria exilis)

Des activités de recherche sont menées sur le fonio et un certain nombre


de variétés et d’écotype sont disponibles.

1.2.1.3.3. Les collectes de légumineuses alimentaires : Niébé et Voandzou

Les prospections Niébé ont débuté en 1977 au Burkina Faso par la collecte d'environ
40 écotypes locaux (BALMA, 1985 cité dans Monographie nationale 1999).
42
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

En 1981 et 1982, accessoirement aux prospections des céréales, respectivement 40


écotypes du Nord et 90 écotypes environ de l'Ouest, ont été rassemblés. A l'époque le
programme disposait d'une collection de 161 écotypes locaux nommé KVu (Kamboinsé
Vigna unguiculata). 109 entrées de cette collection ont été évaluées à Kamboinsé en 1982 sur
quelques caractères agronomiques en 2 dates de semis.
Les écotypes ont présenté les caractéristiques suivantes :
- 18 entrées photosensibles généralement tardives, à grosses graines
(15-63 g/100 graines) blanches et rugueuses, au port couchant;
- 45 entrées non photosensibles au port rampant, précoces et 4 petites
(10-11 g/100 graines);
- une légumineuse autre que Vigna, de l'espèce Kerstingiella geocarpa,
avec un cycle total de 110 jours;
- 45 entrées non fleuries.

Tout le matériel a été testé pour la résistance aux aphides, aux bruches, au
Striga, à la sécheresse et pour la production de graines de bonne qualité. Quelques variétés
ayant présenté de bonnes caractéristiques sont utilisées dans les programmes de croisement :
- Ouahigouya locale résistante à la sécheresse croisée avec KN-1
(Kamboinsé Niébé1);
- Kaya locale avec une bonne qualité de grain croisée avec Gorom-
locale pour la résistance au Striga;
- Kaya locale croisée avec TVu 2027 pour la résistance aux bruches;
- Kamboinsé locale résistante au Maruca, croisée avec TVu 2027 pour la
résistance aux bruches.

Les entrées KVu-2 et KVu 20-2 semblent les meilleures, la variété Gorom locale est
passée depuis à la vulgarisation. Les variétés considérées intéressantes sont maintenues en
collections vivantes et régénérées tous les 2 ans.

Les premières prospections de Voandzou ont été menées accessoirement aux prospections
céréales de 1982 et 59 variétés locales ont pu être collectées (Sud- Ouest). Pour démarrer le
programme, on a réalisé également 67 introductions du Mali (22), du Nigéria (33), du
Sénégal(2) et de MITA/Ibadan (10). Un total de 45 entrées comprenant du matériel local et
exotique, a été évalué pour quelques caractères agronomiques. La plupart des entrées ont été
attaquées par les maladies. Après les évaluations le programme de sélection a réalisé un
certain nombre de tests de rendement qui se poursuivent actuellement. La collection de
Voandzou (KVs = Kamboinsé Voandzea subterranea) est maintenue en collections
vivantes renouvelées tous les deux ans.

1.2.1.3.4. Les collectes de tubercules

43
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Cinq cultures : l'igname, la patate douce, le manioc, les Aracées (Taro et Macabo), le
fabirama et le Souchet ont été prospectées. Les évaluations ont concerné un nombre
important de caractères morphologiques prenant en compte, l'appareil végétatif et le
tubercule.

Dans chaque région prospectée 10 échantillons ont été recueillis par cultivar soit environ
300 échantillons d'igname cultivée. Des noms locaux ont été donnés à ces cultivars, tandis
que les ignames sauvages ont seulement été numérotées. Du fait de recoupement de
certains échantillons, le nombre de cultivars est réduit à environ 50.

Les variétés cultivées répertoriées proviennent de 4 espèces : Dioscorea


cayenensis (80 %); Dioscorea alata; Dioscorea bulbifera; Dioscorea esculenta;

On rencontre 3 groupes au niveau des ignames sauvages : Dioscorea togoyensis,


D. dumeterum , D. Abyssinica. Les échantillons collectés ont donné 6 clones repartis
comme suit : 2 clones à peau blanche- clair blanche, 2 clones à peau rouge-claire
blanche, 1 clone à peau jaune, et 1 clone à peau blanche-claire jaune.

Deux clones manioc (Manihot esculenta) ont été identifiés, un à peau rouge et un autre à
peau blanche. Une seule variété de taro (Colocasia esculentus) a été prospectée. Les
échantillons ont donné une variété pluviale de macabo (Xanthosoma sagittifolium) et une
variété aquatique. Deux variétés Souchet ou pois sucré (Cyperus esculentus)ont été répertoriées,
l'une à peau noire et l'autre à peau jaune.

1.2.1.3.5. Les collectes plantes fourragères

Une prospection de plantes fourragères a été réalisée en 1984 dans le Nord du Burkina
(Abou et Fournier, 1984 cités dans Monographie nationale 1999) et a permis de récolter 40
taxons comprenant : 23 Gramineae annuelles, 9 Gramineae pérennes, 3 Papilionaceae annuelles,
3 Papilionaceae pérennes et 2 Cypéraceae pérennes. Les prélèvements ont concernés 148
semences (graines) et 106 échantillons végétatifs. Une évaluation initiale du potentiel de
production des écotypes collectés a été réalisée en 1986. Les résultats suivants sur 24
écotypes, ont été enregistrés :
- la matière verte locale varie de 0,130 T.M.S./ha (pour Chloris pilosa ),
à 18,7250 T.M. S./ha (pour Pennisetum pedicellatum);
- la matière sèche totale varie de 0.047 (même espèce) à 5.805 (même
espèce) T.M.S./ha ;
- Panicum laetum et Echinochloa sp. supportent jusqu'à 4 coupes.

44
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

1.2.1.3.6. Les Oléagineux

l’Arachide (Arachis hypogaea) et le Sésame (Sesamum indicum)

Pour l’arachide, plus d’une dizaine de variétés serait disponible. Comme exemple on
peut citer :
-Cycle long : RMP 12 ; RMP 91
-Cycle moyen : KH 149A ; KH 241D ; SH 470P
-Cycle court: TE 3; CN 94C; TS 321; QH 243C.
Pour le sésame on peut citer les 5 variétés suivantes: S 42, 38-1-7, 32-15, YENDEV 55,
CROSS-3

Le coton (Gossypium barbadense)

Plus de 15 variétés conventionnelles seraient en collection et deux nouvelles variétés de


coton transgénique. A ces variétés s’ajoutent de nombreuses autres dans les zones non
cotonnières.

1.2.1.3.7. Les Cultures maraichères

Selon des enquêtes menées dans le cadre d’un inventaire de l’agro biodiversité du
Burkina Faso (Zongo, 2002), il ressort que les espèces maraîchères non traditionnelles
(d’introduction relativement récente) sont cultivées à partir de semences achetées sur le
marché ou fournies par des organismes de développement. Ces semences sont produites par
des maisons spécialisées en production de semences sélectionnées et les paysans se les
procurent régulièrement. L’étude a recensé trente trois (33) espèces maraichères totalisant 191
variétés qui sont commercialisées par des maisons de semences. En dehors de l’oignon, il y a
très peu de production de semences par les paysans. On ne peut donc pas parler d'érosion
génétique en ce qui les concerne.
Pour les espèces maraichères traditionnelles, l’étude a permis de recenser, par province
échantillon, les différents morphotypes aussi bien cultivés qu’abandonnés ainsi que leur statut
(état de menace).

1.2.1.4. Aspects socio-économiques de la Diversité biologique

1.2.1.4.1. Diversité des espèces végétales, fauniques et halieutiques des forêts

Les fonctions des ressources forestières, fauniques et halieutiques sont multiples dans le
développement économique et dans la réduction de la pauvreté (Sawadogo et Ouédraogo,
2004). Ces fonctions peuvent être directes ou indirectes. Certains rôles du secteur sont
quantifiables et peuvent être évalués financièrement. D’autres rôles, bien qu’évidents,
demeurent abstraits si bien que leur contribution à l’économie nationale et à la lutte contre la
45
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

pauvreté, quoique très importante, demeure virtuelle. Parmi les rôles des ressources
forestières, fauniques et halieutiques les plus importants, on retiendra :

 Le rôle de sécurité alimentaire : Les ressources forestières, fauniques et halieutiques


en tant que secteur de production contribuent à la sécurité alimentaire par des apports nutritifs
divers que sont les protéines végétales et animales. Au Burkina Faso, des produits forestiers
de nombreuses espèces d’arbres rentrent dans l’alimentation de l’homme : feuilles, fleurs,
fruits notamment.

 Le rôle de soutien à la production : Le secteur forestier joue un rôle irremplaçable de


soutien à la production agricole (protection des terres contre l’érosion hydrique et éolienne,
amélioration de l’infiltration des eaux, stabilisation des sols et purification des milieux,
recyclage des éléments nutritifs des sols, etc). Ce rôle est bien perçu particulièrement au
Burkina Faso où les terres sont rendues peu productives dû en grande partie à la disparition du
couvert végétal. Malheureusement ce rôle n’est pas monétairement évalué pour laisser
comprendre l’importance du secteur forestier dans le développement économique du pays.

 L’élevage au Burkina Faso est totalement dépendant des ressources forestières pour la
satisfaction des besoins en fourrage ligneux et herbacé. En effet, Sawadogo et Ouédraogo
(2004), dans une étude sur la contribution du secteur forestier à l’économie nationale et à la
lutte contre la pauvreté, indiquent que 35 % de la phytomasse consommée par les animaux
dans l’année proviennent des forêts. Dans la même étude, cette consommation est estimée à
4.853.868 tonnes de fourrage par an, soit une valeur virtuelle de 72,808 millions FCFA par
an. Les ressources forestières jouent à la fois un rôle alimentaire (consommation directe par
les animaux) et un rôle de soutien à la production pastorale.
On note un intérêt grandissant des producteurs pour la production fourragère. Selon le rapport
d’activités 2009 du MRA, la production fourragère s’élevait en 2009, à 64 848 tonnes. Cette
production comprend aussi bien de fourrage naturel fauché (parfois dans des forêts classées et
réserves) que le fourrage cultivé par les producteurs.

 Le rôle dans la santé : Vu l’état actuel de la pauvreté au Burkina Faso (le seuil de
pauvreté établi en 2003 est de 82.672 FCFA par an et par adulte ; l’accès aux produits
pharmaceutiques est de fait rendu difficile), de nombreux ménages ne peuvent pas accéder
aux produits pharmaceutiques. Cette situation oblige la plupart des ménages, notamment ceux
vivant en milieu rural, à recourir aux produits de la pharmacopée, constitués essentiellement
de produits forestiers (feuilles, racines, écorces, etc.) et aux sous produits de la faune (parties
d’animaux sauvages ou de poisson) pour se soigner. Certaines espèces de poisson rentrent
dans la préparation de produits de santé (médecine traditionnelle).

 Le rôle culturel et religieux: Au Burkina Faso, il est rare de rencontrer un village au


Burkina où il n’existe pas de « bois sacré ». De façon générale, dans la tradition, le
bois sacré est l’habitat privilégié des âmes des ancêtres ou des fétiches protecteurs des
46
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

populations qui y attachent une valeur spirituelle ou culturelle irremplaçable et non


évaluable monétairement. Au Burkina Faso, il y a des ethnies qui ne consomment pas
la viande de certaines espèces animales (le python, le crocodile par exemple), qui dit-
on représentent les âmes de leurs ancêtres et ont un rôle protecteur de la population.

 Le rôle économique : Du fait de leur importance indéniable dans la vie de l’homme et


dans ses activités de développement, les ressources forestières, fauniques et halieutiques
jouent aujourd’hui un rôle économique non négligeable. En effet, il est à remarquer que les
produits forestiers, fauniques et halieutiques sont rentrés dans les circuits commerciaux aussi
bien en milieu rural qu’urbain. Certains produits font l’objet d’un commerce florissant à
l’extérieur du pays (les amandes et le beurre de karité par exemple). La commercialisation des
produits forestiers (bois de feu, bois de service, charbon de bois, bois d’œuvre, objets d’art,
parties de ligneux comestibles, produits de la pharmacopée), fauniques (viande, peaux,
trophées, produits de la pharmacopée) et halieutiques (poisson, produits de la pharmacopée)
procurent des revenus substantiels à l’Etat et aux acteurs privés, contribuant ainsi à la
formation du PIB (3 % par an), à la création d’emplois (résorption du chômage) et à la
réduction de la pauvreté. A titre d’illustration, le tableau 12 présente la situation des
recouvrements des recettes de service du MECV pour la période 2004 à 2008 et le tableau 13,
présente les recettes que tirent les populations de l’aménagement et de la gestion des
ressources fauniques.

Tableau 12: Situation des recouvrements des recettes de service du Ministère de


l’environnement et du Cadre de vie de 2004 a 2008 (Source : Perception spécialisée du
MECV, 2010)
Nature des
Montant (FCFA) des recettes par année
recettes
2004 2005 2006 2007 2008
Recettes en
331 819 105 344 504 405 378 285 110 457 729 335 541 180 175
matière de forêt
Recettes en
233 354 710 242 354 150 231 238 675 293 100 760 257 262 250
matière de faune
Recettes
40 976 120 63 674 650 78 656 000 93 942 850 117 322 050
contentieuses
TOTAL 606 149 935 650 533 205 688 179 785 844 772 945 915 764 475

Tableau 13: Recettes issues de la faune tirées par des populations (Direction de la Faune et
des Chasses, 2010)
Permis de Frais de Taxe de Vente de
Ans/nature Location de
chasse pistage gestion viande de Autres Total
recettes ZOVIC
villageoise (50%) (50%) gibier
1996-1997 6 098 300 764 190 - - 604 450 6 048 500 13 515 440
1997-1998 6 242 000 4 802 600 2 191 600 8 331 150 473 000 1 238 700 23 279 050
1998-1999 8 379 500 3 699 500 2 915 000 10 213 650 623 600 1 211 125 27 042 375
1999-2000 7 438 500 74 500 - 10 202 000 - 6 100 000 23 815 000
2000-2001 10 171 000 2 773 050 4 188 000 4 682 055 1 223 150 2 464 700 25 501 955

47
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

2001-2002 5 933 400 1 348 000 5 247 000 9 322 650 1 132 000 852 000 23 835 050
2002-2003 5 674 750 1 487 000 4 247 500 9 548 650 2 265 600 - 23 223 500
2003-2004 9 504 500 2 808 150 4 336 000 14 768 250 1 899 445 3 931 450 37 247 795
2004-2005 9 173 000 1 527 300 7 957 400 12 943 650 1 908 450 14 302 500 47 812 300
2005-2006 15 035 377 606 600 4 719 000 12 948 650 2 866 950 16 000 900 52 177 477
2006-2007 12 374 750 1 687 800 7 104 500 12 883 650 1 911 000 30 303 400 66 265 100
Total 96 025 077 21 578 690 42 906 000 105 844 355 14 907 645 82 453 275 363 715 042

On note une croissance des recettes de l’Etat pour la période 2004 à 2008 (tableau 12). En
moyenne, les recettes annuelles de service du MECV se chiffraient à 741 080 069 FCFA.
Entre 1996 et 2007, la population des zones d’aménagement faunique, a tiré des recettes
moyennes annuelles de 33 065 004 FCFA. Ces recettes contribuent substantiellement à la
réduction de la pauvreté des populations dans le contexte de ces zones d’aménagement.

1.2.1.4.2. Agro biodiversité

L’agro biodiversité ou diversité des plantes cultivées constitue l’élément essentiel pour la
sécurité alimentaire. C’est dans cette diversité que les producteurs trouvent leurs cultures pour
s’adapter aux variations des écosystèmes et du climat. L'ethnopluralité du Burkina Faso (une
soixantaine d'ethnies) s'accompagne d'une grande diversité dans la végétation domestiquée.
Ainsi, pour les plantes cultivées, la production agricole est assurée par des cultivars
traditionnels issus pour la plupart de domestication sur place, à partir des formes sauvages
encore présentes sur certaines aires de cultures. C'est le cas du sorgho, du mil, du riz, du
fonio, de l'igname,... Il est dénombré au Burkina Faso au moins une soixantaine de plantes
cultivées, considérées comme les plus vulgarisées.

De nos jours, l'économie du Burkina Faso est essentiellement basée sur l'agriculture et
l'élevage pratiqués par plus de 85 % de la population. Les populations de la partie sahélienne
du pays (le Nord) pratiquent surtout l'élevage, tandis que celles du reste du pays sont en
majorité des agriculteurs (Balma et al, 2004). Cependant, on assiste de plus en plus à la
pratique de ces deux activités sur l'ensemble du territoire.

Les bilans céréaliers de la période 1993-2003 indiquent que la production nationale a couvert
les besoins de la population durant 9 années sur 11 (Burkina, 2004). Toutefois, cette situation
est encore précaire, avec une disponibilité en céréales (différence entre la production et les
besoins de consommation) très variable, qui fluctue chaque année entre –250.000 et +1
000.000 tonnes. L’instabilité de la pluviométrie (fluctuations inter-annuelles et variabilité de
la répartition géographique), les difficultés d’ajustement du marché, et la pauvreté persistante
des populations rurales expliquent les difficultés alimentaires récurrentes dans certaines zones
vulnérables. Les tableaux 14, 15 et 16 illustrent respectivement, l’évolution de la production
agricole et les exportations de fruits et légumes et d’animaux sur la période 1993-2003.

48
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Les activités anthropiques destructrices des ressources naturelles, aggravées par les conditions
climatiques drastiques, ont entraîné l'appauvrissement des terres agricoles et des espaces de
pâturages dans les zones plus peuplées et/ou sèches, d'où la contrainte pour les agriculteurs et
les éleveurs de pratiquer des migrations de terroirs vers les zones les plus favorables à leurs
activités, notamment à l'Est, au Centre-Sud, au Sud et à l'Ouest. En plus de ces migrations, on
assiste à l'exode rural vers les centres urbains et les pays voisins où la main d'œuvre est
recherchée.

Tableau 14 : Evolution des productions agricoles de 1995 à 2003 (Sources : Burkina 2004)
Taux de
Production 1 995 1 996 1 997 1 998 1 999 2 000 2 001 2 002 2 003* croissance
annuel moyen
Céréales ('000 T) 2 308 2 482 2 274 2 657 2 670 2 287 3 101 3 119 3 651 5,0%
dont maïs 212 293 366 378 469 424 606 653 801 17,2%
autres céréales 2 096 2 189 1 908 2 279 2 201 1 863 2 495 2 466 2 849 3,2%
Autres cultures ('000 T) 497 576 424 668 709 412 927 770 nd 6,4%
dont arachide 181 220 113 214 208 169 301 324 340 9,0%
dont niébé 195 254 183 338 309 128 376 330 nd 5,3%
dont patates 13 3 16 13 17 27 42 37 39 6,4%
dont sésame 8 13 6 13 9 7 31 14 nd 11,5%
Coton ('000 T) 151 214 338 285 254 276 378 406 500 11,5%
Prod. végétales (Mds
220 314 317 348 374 361 493 542 491 9,6%
FCFA courants)

Tableau 15 : Statistiques des exportations (en tonnes) de fruits et légumes du Burkina Faso
vers l’Union Européenne et vers la sous région de 1995 à 2002 (Source: : Douane du Burkina.
Cabinet Judicome/ Jexco, Janvier 2004 citée par Ouédraogo, 2004)
Années Haricots Mangues Légumes Mangues Noix de cajou Total produits
verts vers fraîches frais sous fraîches sous toutes frais exportés
l’UE vers l’UE région région destinations
1995 3 328 491 1 978 1 364 1 169 8 330

1996 2 062 293 935 1 017 1 576 5 883


1997 3 193 862 1 216 3 215 4 429 12 915
1998 2 631 161 1 289 902 315 5 298
1999 2 598 189 802 5 815 3 090 12 494
2000 2 438 179 1 046 5 649 3 286 12 598
2001 1 583 318 3 838 3 222 2 521 11 539

49
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

2002 1 350 444 2 439 5 332 2 263 11 828


Évolution -59,43% -9,57% 23,30% 290,90% 93,58% 41,99%
(1995-2002)

Tableau 16: Evolution des exportations de bétail sur pied de 1993 à 2002 (unité = tête)
(Source: Burkina 2004)

Espèces 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Bovins 101 558 173 023 147 929 150 351 147 467 134 320 131 895 174 160 241 576 203 542
Ovins 131 465 162 638 171 403 161 353 178 366 215 819 187 219 223 202 244 441 213 302
Caprins 62 605 81 696 77 762 85 407 100 177 217 865 122 744 146 557 232 038 165 497

1.2.3 Tendances évolutives des espèces

1.2.3.1 Tendances Positives

Les tendances positives de conservation de la diversité biologique du Burkina Faso se


manifestent à travers une amélioration des connaissances sur les ressources biologiques et
un apport additionnel de nouvelles variétés par création ou introduction.

Du point de vue de l'amélioration des connaissances, une compilation de travaux de thèses et


de DEA (Thiombiano, 2005 ; Ouédraogo 2006, Mbayngone, 2008 ; Ouédraogo 2009,
Belem, 2008 etc.) à l'Université de Ouagadougou en collaboration avec « Senckenberg
Museum de Frankfurt », Allemagne et d'autres travaux d'inventaire de la flore du Burkina
aboutira dans un proche avenir à un atlas de la biodiversité du Burkina comportant les
données dans le tableau 17 (Thiombiano Adjima, 2010 Com. Pers.). Du point de vue des
plantes ornementales, Sia M. et Belem B. annoncent, dans un document non encore publié,
près de 494 espèces et variétés qui pourraient exister au Burkina Faso (Belem Bassirou, 2009
Com. Pers.). Le point fait dans le cadre de la préparation de l’Atlas sur la phytodiversité du
Burkina, révèle que le nombre d’espèces végétales qui était passé de 1350 (SP/CONAGESE,
1999) à 1650 (Schmitt, 2006) lors des évaluations antérieures est maintenant de 1915, soit un
accroissement de près de 600 espèces ce qui est la preuve que le potentiel restant serait
encore important. Il convient de signaler que ces apports sont intervenus dans le cadre
d’études sectorielles, d’où l’interpellation sur la nécessité d’un programme d’inventaire
national couvrant l’ensemble des écosystèmes et particulièrement ceux insuffisamment
explorés jusque là.

Tableau 17 : Nombre actualisé des ressources phytogénétiques du Burkina (Thiombiano,


2010, Com pers.)

50
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Avec les plantes Sans les plantes


cultivées cultivées
Familles 159 152
Genres 750 725
Espèces 1915 1857

Dans le même ordre, des travaux conduits dans les galeries forestières, les
montagnes, les collines, les plans d'eau naturels et artificiels par Jean César et Kiéma
Sébatien du CIRDES (2009) et Ouédraogo Louis et collaborateurs (2009) de l'INERA ont
donné lieu à des listes additionnelles dont la publication viendra en amélioration des
connaissances sur la flore du Burkina Faso. D’ores et déjà, Ouédraogo et collaborateurs
annoncent une centaine d'espèces qui viendront étoffer la liste actuelle des plantes
vasculaires du Burkina.

Dans le domaine de la faune, le manque de données des années antérieures, ne


permet pas de dégager des tendances sur l'ensemble des aires protégées et des Zones
d'Importance pour la Conservation des Oiseaux (AP/ZICO). Cependant, une étude récente
(Galat et Galat-Luong, 2006) révèle la présence du Mangabey enfumé à Lunul (Cercocebus
atys lunulatus) au Burkina Faso. Pour le cas spécifique des éléphants, les tableaux 18, 19 et
20 donnent des chiffres respectivement dans l’est, le centre-sud et l’ouest.

Tableau 18 : Nombre d’observations, d’individus et densité (individus/km²) d’éléphant par


aire faunique de la région de l’Est. (Source : NAMOANO 2009)
Aires fauniques Nbre observations Nbre d’individus Densité %
PNW 54 740 0.31 22.60
Tapoa Djerma 0 0 - -
Kondio 0 0 - -
PN Arly 45 422 0.34 12.89
Koakrana 0 0 - -
Pagou-Tandougou 8 169 0.42 5.16
Konkombouri 24 282 0.43 8.61
Pama Nord 19 95 0.12 2.90
Pama Sud 20 181 0.30 5.53
Pama C Nord 35 337 0.40 10.29
Pama C Sud 30 170 0.32 5.19
R G Singou 97 660 0.36 20.16
Ougarou 17 218 0.33 6.66
Enclave Madjoari 0 0 - -
Enclave de Pama 0 0 - -
Total 349 3 274 3.33 100.00

51
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Tableau 19: Nombre d’observations, d’individus et densité d’éléphant par aire faunique de la
région du Centre-Sud (Source : NAMOANO 2009)
Aires fauniques Nbre obs. Nbre ind. Densité %
Ranch de Gibier de Nazinga + 71 548 0,35 90.88
extension
Parc National de Pô dit Kaboré 2 24 0,03 3.98
Tambi
Zone de Chasse de la Sissili 6 17 0,05 2.82
Zones Villageoises de Chasse 2 14 0.05 2.32
Total 81 603 0.19 100.00

Tableau 20 : Nombre d’observations, d’individus et densité d’éléphant par aire faunique de la


région de l’Ouest (Source : NAMOANO 2009).
Aires fauniques Nbre obs. Nbre individus Densité %
Réserve de la Biosphère de la
Mare aux Hippopotames 2 46 0.24 93.88
FCRPF de Comoé-Léraba 3 3 0.002 6.12
FC Boulon-Koflandé 0 0 0 0.00
Total 5 49 0.242 100.00

Néanmoins Sanou et Ouèda (2009) rapporte que sur des sites comme celui de la mare
d’oursi où des données ont pu être générées sur 10 ans, la tendance du nombre d’oiseaux
semble être à la hausse

Des études spécifiques ont aussi abouti à la description de nouvelles espèces


végétales et animales. C’est le cas Bayton et al. (2006) qui ont décrit une nouvelle espèce
du genre Borassus dans la partie sud-ouest du Burkina. Il s’agit de Borassus akeassii.
Bayton, Ouédraogo, Guinko. Sia (2003) ont recensé 15 cultivars de palmiers dattiers dans
le sahel burkinabè

Legrand et al. (2006) ont décrit une nouvelle espèce de Coléoptère sous le nom de
Dicronorhina kouensis Hope au Burkina Faso. Toujours dans le domaine des insectes,
Lamien et al. (2008) ont trouvé que les avortements de fleurs et de jeunes fruits du karité
sont causés par un papillon du genre Salebria. Des travaux sont en cours pour une
détermination de l’espèce.

De point de vue de la création variétale, les sélectionneurs de l’INERA ont créé au


cours des 4 dernières années 30 variétés de cultures (Tableau 21) pour répondre aux
impératifs du moment que sont : la tolérance à la sécheresse et à la toxicité du fer dans les
bas-fonds aménagés, des variétés à cycles biologiques courts, la résistance à certaines

52
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

pathologies tels que le striga et à des ravageurs. Dix et huit nouvelles variétés seront
également fixées dans les 2 à 3 prochaines années.

Tableau 21 : Acquis variétaux au cours des 4 dernières années et aussi pour les années à venir
(Source : Enquête auprès des programmes de recherche de l’INERA, 2010)
Spéculations Nombre de variétés Nombre de variétés
crées prochainement disponible
Maïs 2 3
Blé 2
Riz 7 3
Coton 3
Mil 5
Niébé 6 10
Fruitiers locaux (Jujubier) 7
Total 30 18

Grace à des conventions entre Bioversity International et le projet ABS (African


Biofortified Sorghum) et l'INERA, des prospections pour une meilleure connaissance de
l'agro biodiversité du Burkina Faso sont en cours. Pour des besoins de sélection, des
introductions sont également faites à partir des pays de la sous région ou de l'Afrique. Ainsi
l'lNERA a récemment introduit 450 lignées de blé de l'Amérique centrale et du Maroc. Des
introductions de variétés de mil ont été également effectuées à partir de l'Inde et des pays de
la sous-région pour évaluation.

A la faveur d'accords antérieurs, un nombre important de ressources biologiques, notamment


les variétés de céréales (sorgho et mil) du Burkina Faso sont conservées dans des banques de
gènes étrangères (Canada, USA, Inde, France).

Du point de vue des ressources animales, le déplacement du front de l'élevage du


Nord vers le Sud du Burkina a favorisé le croisement des zébus du Nord (vulnérables à
trypanosomiase) avec les taurins du Sud (plus résistants à la trypanosomiase), ce qui a
donné lieu à une race métisse de résistance intermédiaire à la trypanosomiase. Le même
phénomène s'est produit ou pourrait se produire pour les autres espèces animales
domestiques.

1.2.3.2 - Tendances Négatives

Les tendances négatives se manifestent en termes de destruction des écosystèmes et


habitats des espèces qui résultent en un rétrécissement continu de ces milieux qui, à terme,
conduira à l'extinction de certaines espèces et une perte insidieuse d'espèces surexploitées
dans le domaine alimentaire, médicinal ou pastoral. Avec 4% de perte annuelle des aires des
formations forestières, c'est autant de ressources biologiques qui disparaissent chaque
53
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

année. Par ailleurs, les aménagements hydro-agricoles en amont des plans d’eau ne
respectent pas souvent la bande de protection réglementaire. De plus, l’utilisation
intensive des intrants chimiques est aussi un des facteurs de dégradation de la diversité
biologique au Burkina Faso.

Les tendances négatives se manifestent également en termes de difficultés de


conservation in situ et ex situ des ressources génétiques du Burkina Faso. A tous les
niveaux, il est apparu une difficulté de maintien des infrastructures de conservation ex situ
que sont les chambres froides et congélateurs. La station de recherche de Farako-Bâ a
récemment perdu près de 65% de ses échantillons de céréales collectées par suite de panne
intervenue au niveau du système de refroidissement (INERA, 2008). L'ingéniosité des
sélectionneurs consistait alors à régénérer régulièrement les semences des collections en
les reproduisant. Même à ce niveau, ils rencontrent des difficultés financières à mettre en
place les cultures. Le même problème des finances empêche l'entretien des installations de
conservation in situ des espèces ligneuses que sont les peuplements semenciers du CNSF, les
banques de gènes, les essais de provenances et les vergers à graines. Il faut néanmoins
signaler que certaines ressources biologiques du Burkina Faso sont conservées à l'étranger et
pourraient faire l'objet de rapatriement conformément aux règlementations en la matière.

1.3 Menaces sur la diversité biologique

Au Burkina Faso, la diversité biologique fait l'objet de diverses menaces d'ordres


anthropique et climatique. L’appréciation globale des principales menaces est donnée dans
le tableau 22.
Les forêts couvraient en 2002 une superficie de 13 305 238 ha, soit 48,75% du territoire
national (Bombiri, 2008). Ce couvert végétal (forêt claire, forêt galerie, savane arbustive,
savane arborée) aurait subi une diminution annuelle de 110 500 ha, soit 4,04% en moyenne
par an entre 1992 et 2002 (Bombiri, 2008). La tendance observée reste la dégradation
accélérée des ressources forestières avec pour conséquences un important déséquilibre
entre l'offre et la demande en produits forestiers. Cette tendance s'explique par les facteurs
suivants :
- la baisse de la pluviométrie que connaît le pays depuis quelques décennies ;
- la pratique des feux de brousse dans la partie soudanienne;
- l'augmentation de la demande en produits forestiers (bois, charbon de bois et PFNL, le bois
et le charbon de bois étant les principales sources d'énergie pour 97% de Burkinabé) ;
- les défrichements agricoles et l'exploitation incontrôlée des ressources ligneuses,
consécutifs à l'accroissement de la population et au développement de l'agro-business ;
- le développement du surpâturage dans les zones à forte concentration de cheptel ;
- l'exploitation à but commercial et de manière systématique des fruits immatures ;
- l'inadaptation des modes d'exploitation de la pharmacopée qui peuvent entraîner l'augmentation
du taux de mortalité des arbres, voire une extinction de certaines espèces vulnérables ou rares
54
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

(MECV, 2006).
- la pauvreté conduisant à l'exploitation anarchique des ressources forestières;
- le développement de nombreuses espèces envahissantes aquatiques (Eichornia crassipes,
Azolla africana, Mimosa pigra, Typha domingensis, etc.) et terrestres (Hyptis suaviolens,
Senna occidentalis, Lippia chevalieri, Senna obtusifolia, etc.), ayant pour conséquences
l'appauvrissement de la diversité biologique de nombreux écosystèmes.
- développement des conflits Homme-faune.
Des interactions négatives entre Homme et faune sont de plus en plus constatées dans les
périphéries lointaines ou proches des aires fauniques. Ces conflits ont des impacts à deux
niveaux : un impact socio-économique et un impact biologique. Aussi plusieurs questions
sont aujourd’hui soulevées et sont généralement liées aux aspects ci-après :
• l’aménagement du territoire ;
• les systèmes de productions agricoles ;
• la valorisation des zones humides ;
• l’exploitation commune des pâturages ;
• la surabondance locale de certaines espèces.
- la fragmentation et la réduction de l’habitat de la faune provoquées, entre autres, par les
défrichements anarchiques ;
- le développement de l’exploitation illégale de la faune.
Tableau 22 Appréciation des Menaces sur la Diversité biologique au Burkina Faso

Il convient de signaler également le cas du charbon de bois dont l’exploitation prend


de l’ampleur et nécessite une meilleure organisation. A cause des commodités offertes par son
utilisation et des changements d’habitudes culinaires, le charbon de bois est de plus en plus
consommé par les ménages surtout dans les grands centres urbains du pays. Dans le cas
spécifique de la ville de Ouagadougou, des études montrent que la demande en charbon de
bois est en croissance exponentielle (UC/RPTES-DAFor, 2004). Le tableau 23 illustre cette
55
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

croissance rapide de la consommation du charbon de bois dans les principales villes du pays.
L’analyse de ce tableau montre que, selon les projections, le taux d’accroissement de la
consommation du charbon entre 2000 et 2010 sera de 95%

Tableau 23 : Evolution de la consommation de charbon (en tonnes) dans les principales villes
du Burkina Faso (Source : RPTES/CEEF, 2002)
Localités 2000 2002 2004 2006 2008 2010
Ouagadougou 16105 19871 23141 26945 31372 36523
Bobo-Dioulasso 10252 11294 12442 13707 15100 16636
Ouahigouya 624 1083 1143 1205 1272 1342
Koudougou 1296 1767 1878 1995 2120 2253
Banfora 1466 1679 1922 2201 2519 2884
Kaya 1100 1211 1333 1467 1615 1778
Fada N'Gourma 2643 2909 3203 3525 3881 4272
Koupèla 1050 1156 1272 1400 1542 1697
Kongoussi 550 605 667 734 807 889
Orodara 363 415 475 544 623 714
Houndé 688 787 901 1032 1181 1353
Niangoloko 421 482 551 631 723 827
Diébougou 352 403 462 529 605 693
Gaoua 589 675 772 884 1012 1159
Total 37499 44337 50162 56799 64372 73020

A cette augmentation de la consommation s’ajoute des difficultés de suivi de la


production nationale. Des investigations menées en 2004 dans la région de l’Est (l’une des
plus grandes zones de production de charbon) par la Direction des Aménagements Forestiers,
ont révélé une production annuelle estimée à environ 15 200 tonnes mais dont seulement 9
405,9 tonnes étaient officiellement enregistrées par les services forestiers (MECV, 2004) soit
38% qui échappe à tout contrôle ou suivi.
Toutes les provinces, même celles dont les écosystèmes semblent plus fragiles sont
concernées par la production de charbon. Le charbon alimente les marchés locaux, de
Ouagadougou et même ceux de certains pays voisins comme le Niger.
Les acteurs les plus importants du secteur sont le plus souvent extérieurs aux Régions. Ce
sont généralement de grands opérateurs résidants à Ouagadougou qui organisent la
production. Ils recrutent et déplacent des équipes d’ouvriers sur les sites pendant des périodes
plus ou moins longues dans l’année pour faire la production et le conditionnement de
charbon. Ils se chargent ensuite de l’enlèvement et de la commercialisation dans les centres
urbains. Ce type d’exploitation est peu soucieux de la préservation des ressources naturelles.
A côté de cette catégorie d’exploitants, il y a des exploitants individuels. Ces exploitants
individuels sont généralement d’anciens ouvriers reconvertis et des locaux. Ils écoulent
directement leurs productions au bord des routes et sur les marchés locaux. Ces derniers sont
56
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

peu soucieux de l’état des ressources.

Les conséquences immédiates de ces facteurs sont des pertes massives et insidieuses de la
diversité biologique (tableaux 24-26) et la dégradation des écosystèmes.

Tableau 24: Espèces végétales en péril dans la partie nord et centre-nord du Burkina Faso
(source : SP/CONAGESE, 1999).
Espèces rares autour Espèces rares en Espèces alimentaires
des centres urbains voie de disparition vulnérables
Daniella oliveri Acacia erythrocalyx Adansonia digitata
Diospyros mespiliformis Annona senegalensis Bombax costatum
Entada africana Brachystelma simplex subsp. Vitellaria paradoxa subsp.
banforae Parkii
Zanthoxylum xanthoxyloides Gossypium anomalium Detarium microcarpum
Sarcocephalus latifolius Guibourtia copallifera Lannea microcarpa
Rauvolfia vomitora Hibiscus gourmassia Sclerocarya birrea.
Securidaca longepedunculata Landolphia heudolotti Spondias mombin
Trichilia roka (= T. emetica) Saba senegalensis variété
glabriflora
Vitex doniana Parkia biglobosa
Ximenia americana Tamarindus indica

Tableau 25: Situation des espèces ligneuses menacées du Burkina Faso (Thiombiano A 2010,
Com. Pers.)
Zone sahélienne Zone nord-soudanienne Zone sud-soudanienne
Acacia macrostachya Adansonia digitata Adansonia digitata
Adansonia digitata Anogeissus leiocarpus Afzelia africana
Adenium obesum Bombax costatum Anogeissus leiocarpus
Anogeissus leiocarpus Bombax costatum Borassus ake assii
Bombax costatum Borassus aethiopum Canarium schweinfurthii
Boswellia dalzielii Celtis integrifolia Ceiba pentandra
Combretum nigricans Daniellia oliveri Celtis integrifolia
Dalbergia melanoxylon Detarium microcarpum Fagara xanthoxyloides
Lannea microcarpa Diospyros mespiliformis Guibourtia copallifera
Pterocarpus lucens Parkia biglobosa Khaya senegalensis
Saba senegalensis Prosopis africana Landolphia heudelotii
Sclerocarya birrea Pterocarpus erinaceus Parkia biglobosa
Sterculia setigera Securidaca longepedunculata Pentadesma butyracea
Tamarindus indica Tamarindus indica Spondias mombin
Terminalia macroptera Vitellaria paradoxa

57
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Vitellaria paradoxa
Vitex doniana
Ximenia americana

Tableau 26: Espèces de mammifères, d’oiseaux et de reptiles disparues, en voie de


disparition, menacées et vulnérables sur le plan national en milieu naturel (Source : Direction
de la Faune et des Chasses, 2010).
Catégorie Disparues de la nature En voie de Menacées Vulnérables Total
disparition
Mammifères Oryx Damalisque Eléphant 8
Gazelle dorcas Gazelle rufifrons
Guépard
Léopard
Lycaon
Oiseaux Autruche à cou rouge 1
Reptiles Crocodiles à museau court 2
Crocodile à museau long

Tableau 27: Espèces d’oiseaux menacées du Burkina Faso (Source : Ouéda 2008)
Familles Nonm scientifique Nom français Nom anglais Statut
Struthionidae Struthio camelus Autruche d’Afrique Ostrich Ew
Marmaronetta angustirostris Marmaronette marbrée Marbled Teal VU
Anatidae
Aythya nyroca Fuligule nyroca Ferruginous Duck NT
Necrosyrtes monachus Vautour percnoptère Egyptian Vulture EN
Gyps africanus Vautour africain White-backed Vulture NT
Gyps rueppellii Vautour de Rüppell Rueppell's Vulture NT
Trigonoceps occipitalis Vautour à tête blanche White-headed Vulture VU
Accipitridae
Torgos tracheliotus Vautour oricou Lappet-faced Vulture VU
Circus macrourus Busard pâle Pallid Harrier NT
Polemaetus bellicosus Aigle martial Martial Eagle NT
Terathopius ecaudatus Bateleur des savanes Bateleur NT
Falco naumanni Faucon crécerellette Lesser Kestrel VU
Falconidae
Falco vespertinus Faucon de kobez Red-footed Falcon NT
Neotis denhami Outarde de Denham Denham's Bustard NT
Otidae
Neotis nuba Outarde nubienne Nubian Bustard NT
Gruidae Balearica pavonina Grue couronnée Black Crowned-crane VU
Gallinago media Bécassine double Great Snipe NT
Scolopacidae Limosa limosa Barge à queue noire Black-tailed Godwit NT
Numenius arquata Courlis cendré Eurasian Curlew NT
Ryncopidae Rynchops flavirostris Bec-en-ciseaux d’Afrique African Skimmer NT
Coraciidae Coracias garrulus Rollier d’Europe European Roller NT
Lexique: Ew = espèces éteintes à l’état sauvage / En = espèces en danger / Vu= espèces vulnérables
Nt = espèces quasi menacées ou Near-threatened /

Concernant l’agro biodiversité, Zongo (2002) signale une perte de diversité par
abandon des morpho-types par les paysans pour diverses raisons dont:

58
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

- la baisse de la pluviométrie
- l'appauvrissement des sols
- l'introduction de variétés nouvelles plus rentables
- la sensibilité à la verse et aux maladies
- le calendrier cultural très strict
- la mauvaise qualité du produit
- la faible productivité ;
- la concurrence des produits manufacturés
- le travail très pénible et très prenant
- la difficulté à trouver des semences.
Selon le même auteur, la perte est surtout importante pour les céréales (sorgho, mil) dont les
morpho-types à cycle long sont abandonnés depuis le début des sécheresses.
De même les morpho-types traditionnels de niébé, d'arachide, de coton, de tabac et de riz ont
fortement régressé partout, non pas à cause de leurs qualités mais surtout à cause de la
longueur de leurs cycles.

Pour ce qui est du secteur des ressources halieutiques, on peut retenir que du point de
vue environnemental, c'est l'absence de normes d'hygiène applicables en termes de polluant
des eaux qui constitue le problème majeur de la conservation des ressources halieutiques.
A cela s'ajoutent les constats suivants:
- depuis l’inventaire exhaustif de la faune ichtyologique des fleuves Volta du
Burkina par Roman en 1966, aucun inventaire piscicole d'envergure nationale
n'a encore été réalisé ;
- peu de pêcheries bénéficient de plans d'aménagement et certaines d'entre elles,
à l'évidence, connaissent une surexploitation ;
- on assiste au cours de ces dernières années à l'aggravation de la dégradation et
de l'envasement des cours d'eau et plans d'eau et à la prolifération des plantes envahissantes
ayant entraîné une modification des écosystèmes et par conséquent les variables quantitatives
et qualitatives de la faune aquatique ;
- l'usage d'intrants agricoles (engrais chimiques, pesticides) dans l'agriculture
contribue à polluer les plans d'eau, rendant ces écosystèmes chimiquement impropres à la vie
de la faune qu'ils abritent, d'où la perte de nombreux spécimens et la diminution du nombre
des espèces fauniques et herbacées ; il en est de même des pollutions d'origine industrielle, à
la périphérie des villes et des zones industrielles.

Le sous-secteur minier quant à lui, a bénéficié du Programme de Renforcement des


Capacités en Gestion Minière et de l'Environnement (PRECAGEME) qui a permis, entre
autres, de réaliser des formations au bénéfice de multiples acteurs et d'élaborer la Stratégie
Nationale d'Education Environnementale (SNEE).
Nonobstant ces acquis, le risque d'une dégradation importante et profonde des
ressources naturelles et du sous-sol, consécutive à l'activité d'exploitation minière, demeure
majeur. En effet, les études d'impacts environnementaux exigées par la réglementation
59
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

servent souvent de faire-valoir et rares sont celles dont les plans d'atténuation des impacts
négatifs sont mis en application. Il apparaît également une certaine inadéquation entre les
mesures de réparation proposées et l'ampleur réelle de l'impact constaté. Si cette situation
n'était pas corrigée au plus tôt, il est à craindre une aggravation sévère de la dégradation de
l'environnement autour des sites miniers.

Au regard de la tendance qui se dégage, l'ambition du Ministère en charge des forêts


à l'horizon 2015 est d'inverser cette tendance à la dégradation continue des ressources
forestières et d'instaurer, en lieu et place, une gestion qui repose sur des bases durables
(MECV, 2006).

Pour la réalisation de cette ambition, les défis majeurs auxquels le Ministère en charge
des forêts devra faire face, sont de :
- disposer de données fiables sur les ressources forestières et
fauniques ;
- disposer de données exhaustives sur tout le potentiel de la
diversité biologique du pays par des inventaires systématiques
organisés et planifiés pour trois à cinq (5) années ;
- maîtriser les filières d'exploitation à des fins commerciales des produits forestiers
et fauniques ;
- asseoir l'exploitation forestière à des fins domestiques sur des bases durables ;
- accroître le potentiel forestier afin de renforcer la contribution du sous-secteur à la
lutte contre la pauvreté, au maintien de l'équilibre écologique, à la séquestration des
gaz à effets de serre et à la conservation de la diversité biologique ;
- accélérer la professionnalisation des filières des produits forestiers en général, et
en particulier le bois énergie, les Produits Forestiers Non Ligneux et
les semences forestières ;
- optimiser la contribution du sous-secteur au développement économique local et
national.

Dans le domaine de la faune, le Burkina Faso a adopté en 1996, une réforme de la


gestion de la faune dont l'objectif global a été d'asseoir une gestion durable de la faune à
travers un partenariat tripartite entre l'Etat, les opérateurs privés et les communautés
locales. Cette réforme, en vigueur actuellement, a introduit le système de concession de
zone de chasse avec deux types d'opérateurs. Les évaluations intervenues successivement
en 2000 et 2005 ont fait le constat unanime que la réforme était stratégiquement une bonne
option pour une gestion durable de la faune, mais qu'elle devait être approfondie et
améliorée grâce à un plus grand engagement des différents acteurs à jouer pleinement leurs
rôles respectifs. Outre les acquis déjà cités, de nombreuses potentialités s'offrent au
développement de la faune.

Ces potentialités sont :


60
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

- la diversité spécifique appréciable de la faune du pays, avec la présence d'espèces phares;


- les caractéristiques écologiques favorables au développement de la faune ;
- le professionnalisme croissant des concessionnaires et guides
- le partenariat tripartite instauré par la réforme entre l'Etat, le secteur privé et les
communautés locales ;
- l'existence des Unités de Conservation de la Faune (UCF) qui constituent des lieux
de rencontres et d'échanges entre acteurs de la gestion de la faune au niveau local ;
- la décentralisation qui responsabilise les Collectivités Territoriales dans
l'appropriation de la gestion locale de la faune.
L'ambition pour les vingt ans à venir est de renforcer le partenariat tripartite (Etat-Privé-
Collectivités), d’améliorer la gestion et la gouvernance des ressources fauniques

Pour y parvenir, il faudra :


- sécuriser la faune et son habitat ;
- impliquer tous les acteurs et en particulier les nouveaux acteurs que sont les
collectivités territoriales, dans la gestion de la faune ;
- rationaliser l'exploitation de la faune sur la base d'inventaires et de réajustements
périodiques des plans de tir ;
- améliorer et sécuriser l'activité des opérateurs de la filière, notamment celles des
Concessionnaires et Guides de chasse et des CVGF ;
- optimiser la contribution de la faune à l'économie nationale et à la lutte contre la
pauvreté; diversifier et promouvoir l'émergence de petites unités de productions
fauniques du type ranch de Nazinga, ferme de Wedbila, etc. ;

En matière de gestion durable des ressources phytogénétiques du Burkina Faso, la


monographie nationale (1999) a dégagé les options suivantes et qui demeurent d'actualité.
Il s'agit:
- de faire l'inventaire du matériel déjà disponible;
- de définir les priorités en matière de ressources génétiques;
- d'identifier les zones écologiques où la diversité génétique est menacée de disparition;
- de définir des programmes de prospection et de collecte;
- de promouvoir la création d'une banque nationale de gènes (ex-situ et in-situ) à vocation
pluridisciplinaire;
- d'encourager et d'harmoniser des échanges techniques et scientifiques avec les banques
de gènes régionales, inter-régionales et internationales;
- de susciter et valoriser les interventions des partenaires scientifiques et financiers;
- d'encourager le développement de l'utilisation du patrimoine génétique local au sein des
communautés scientifiques autochtones;
- d'évaluer la diversité génétique afin de mettre à la disposition du sélectionneur un matériel
dont les caractères utiles sont immédiatement exploitables;
- de gérer dans le cadre global de la préservation de l'environnement, des réserves naturelles
où végètent les communautés sauvages et les espèces cultivées;
61
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

- de sensibiliser les populations urbaines et villageoises sur les risques fortement


déplorables d'érosion génétique que peuvent provoquer toutes activités excessives et
incontrôlées de l'homme, de l'animal et de la nature elle-même;
- d'étudier les mesures législatives à prendre pour assurer un sain développement de la
diffusion du germplasm entre les utilisateurs nationaux et les partenaires internationaux
pour assurer le partage équitable des bénéfices;
- d'élaborer une politique générale de gestion des ressources génétiques par la diffusion,
l'importation et l'exploitation de formes de matériel génétique;
- d’œuvrer à la formation des chercheurs, des techniciens et de paysans désirant travailler
dans le domaine de la conservation et de l'utilisation des ressources phytogénétiques.

62
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

CHAPITRE II - ETAT D’AVANCEMENT DES STRATEGIES ET PLANS


D’ACTION NATIONAUX SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE

2.1. Rappel de la stratégie nationale et du plan d’action du Burkina Faso

Conformément à ses engagements internationaux en matière de diversité biologique, le


Burkina Faso s'est doté depuis 2001 d'une stratégie nationale et d’un plan d'action. Ce
document rappelle d'abord le contexte d'élaboration de la stratégie et du plan, puis donne un
aperçu sur l'état des lieux avec la mise en relief des atouts et contraintes, des tendances
négatives, des solutions préconisées et des résultats atteints au niveau des principaux secteurs
d'activités concernés par la préservation de la diversité biologique, notamment l'agriculture,
l'élevage, la foresterie, la faune sauvage, l'hydraulique, la pêche et l'aquaculture, le tourisme,
l'artisanat et l'industrie. Ensuite une stratégie visant l'atteinte des trois principaux objectifs évoqués
à l'article premier de la convention a été dégagée. En rappel ces trois objectifs sont :
- la conservation de la diversité biologique ;
- l'utilisation durable des éléments de la diversité biologique;
- le partage juste et équitable des bénéfices découlant de l'exploitation des ressources
génétiques ; en ce qui concerne le 3ème objectif, le Burkina Faso a opté d'étendre la
question de partage juste et équitable à toutes les ressources biologiques, et non aux
ressources génétiques seulement.

L'article 7 de la convention traitant de l'identification et de la surveillance à son alinéa


a), invite les parties à identifier les éléments constitutifs de la diversité biologique,
importantes pour sa conservation et son utilisation durable. Ainsi, en ce qui concerne
l'objectif de conservation de la diversité biologique, la stratégie nationale du Burkina Faso a
identifié les composantes suivantes comme devant bénéficier d'une priorité dans la
conservation : les écosystèmes et les habitats, les espèces, les ressources génétiques. Pour les
écosystèmes, et les habitats, l'accent sera mis sur les formations végétales, les plans d'eau
naturels ou artificiels et les zones humides en général, les montagnes les collines, les zones
sèches naturelles.
.
Pour les espèces, l'accent portera prioritairement sur celles qui sont endémiques, menacées,
vulnérables et d'intérêt économique prononcé.

Les ressources génétiques à conserver en priorité devront être celles d'espèces


animales et végétales menacées, et celles dont on peut tirer des produits de forte valeur
connue ou potentielle sur les plans économique, socio-économique et socio-culturel. La
réalisation de cette option devra passer par:
i) la conservation (in-situ et ex-situ) de la diversité zoogénétique des animaux
d'élevage, de la faune sauvage, de l'entomofaune et de la microfaune terrestres et

63
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

aquatiques;
ii) la conservation (in-situ et ex-situ) de la diversité végétale agricole, forestière et
aquatique.

Pour ce qui est de l'objectif d'utilisation durable des éléments constitutifs de la diversité
biologique, vu la dégradation actuelle des ressources naturelles, les composantes de la diversité
biologique ci-après décrites peuvent être retenues pour entreprendre des
actions allant dans le sens de leur utilisation durable :
i) Les écosystèmes terrestres et aquatiques sont les zones humides dont les plans d'eau
naturels et artificiels, les sols et les formations naturelles classées et protégées,
riveraines et/ou proches des agglomérations urbaines, qui subissent les pressions liées à
l'activité de l'homme.
ii) Les espèces qui devront faire l'objet d'utilisation durable sont, en priorité, celles qui
sont les plus exploitées par les hommes et les animaux, celles en voie de disparition,
celles qui sont menacées ou endémiques.
iii) Concernant les ressources génétiques, on constate actuellement une érosion
génétique qui porte préjudice au développement d’où la nécessité d’une meilleure
connaissance sur les potentialités génétiques des espèces animales et végétales pour
leur valorisation et leur utilisation durable.

Pour ce qui est de l'objectif de partage des bénéfices il a été retenu qu'au Burkina
Faso, la notion de partage des bénéfices peut s'appliquer à l'ensemble des richesses
en diversité biologique du pays. Parmi ces richesses, on peut citer les produits de la
flore, de la faune et des écosystèmes naturels. Les bénéfices à partager peuvent être
monétaires et non monétaires (tels que les biens de services, par exemple la technologie, le
matériel technique, l'information et le partenariat).

Au Burkina Faso, un cadre législatif et réglementaire adapté au contexte socio-


économique a été mis en place pour permettre la mise en œuvre effective de la
stratégie nationale. Cependant, il a été relevé la nécessité des mesures correctives suivantes :
- réaménager la loi sur la RAF, de manière à inciter les producteurs à faire des
investissements (sur le long terme) ;
- adopter des textes juridiques qui responsabilisent effectivement les organisations
jusqu'au niveau villageois;
- élaborer, les textes propres au Burkina Faso pour la mise en œuvre de la législation
environnementale en tenant compte du contexte culturel, et veiller à leur large
diffusion et à leur application;
- élaborer et appliquer les textes indispensables au partage juste et équitable des
avantages découlant de l'exploitation des ressources biologiques, surtout génétiques;
- prévoir des instruments juridiques pour protéger les connaissances des
tradipraticiens;
- protéger le patrimoine génétique national par l'adoption de textes juridiques y afférents
64
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

et créer un muséum national.

Faisant suite à la stratégie nationale en matière de diversité biologique, un plan d'action


national a été adopté pour une durée de 25 ans (2001-2025). Il vise comme objectif global de
réaliser, dans un délai déterminé, des actions réalistes et réalisables de préservation et de
restauration des espèces et de leur milieu, ainsi qu'une gestion dynamique et une utilisation
durable des ressources naturelles en responsabilisant davantage les populations. Trois sous-
objectifs ont été dégagés pour le plan d'action du Burkina Faso. Ils s'inspirent des objectifs
de la convention. Pour chacun de ces sous-objectifs les actions et activités prioritaires ont été
identifiées et synthétisées en annexe 4 .

2.2. Etat de la mise en œuvre des activités prioritaires du plan d’action

Bien que la stratégie nationale et le plan d'action du Burkina Faso en matière de diversité
biologique n'aient pas bénéficié de financement spécifique, si l'on considère l'ensemble des
acteurs concernés par la mise en œuvre de la convention à l'échelle du pays, force est de
constater que les structures publiques comme privées impliquées dans la problématique de la
biodiversité ont, par les initiatives sectorielles, concouru à la mise en œuvre des actions
prioritaires du plan au niveau des trois objectifs retenus par la convention. Les actions
développées depuis la dernière évaluation couvrent plusieurs domaines allant des aspects
institutionnels aux aspects stratégiques et opérationnels.

2.2.1. Aspects Institutionnels

Le cadre institutionnel dans un secteur d'activité donné, constitue l'expression du niveau


d'engament politique pour ce secteur. La conservation de la biodiversité a bénéficié ces
dernières années de mesures d’ordre institutionnel prises par les autorités.

On peut signaler la création en 2005 d'une Direction du suivi écologique et des Statistiques
(DSES) au sein de la Direction Générale de la Conservation de la Nature (DGCN). Cette
structure s'est attelée à la production du document de critères et indicateurs de gestion
durable des forêts et cordonne techniquement les efforts de mise en place d'un système
national de suivi écologique.

La création de l'Office National des Aires Protégées (OFINAP) en 2008 répond au souci de
disposer d'une structure pouvant s'occuper de manière opérationnelle de la préservation et de la
protection des aires protégées. Ainsi, cinq (5) aires ont été confiées à l'OFINAP pour gestion.
Ce sont : Arly, Nazinga, Deux (2) ballés, Mare aux Hippopotames et Maro. Suite à la prise de
conscience grandissante au sujet de l'importance des produits forestiers non ligneux (PFNL),
le Burkina Faso a créé l’Agence Nationale de promotion des PFNL. La Valorisation des
PFNL, en plus du renforcement des revenus des populations, permettra une meilleure
65
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

préservation des ressources naturelles dont elles sont issues.

La création en 2008 de la direction des affaires juridiques et du contentieux (DAJC) afin de


renforcer le traitement des dossiers relatifs à la protection des espèces et des écocystèmes

Le Burkina Faso s'est doté depuis 2006 d'une Agence Nationale de Biosécurité (ANB) dont les
missions sont les suivantes :
- examiner les demandes d'importation d'Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) et
des produits dérivés ;
- délivrer des autorisations de mise sur le marché des produits alimentaires contenant des
OGM ;
- réaliser des inspections et audites techniques des structures faisant de la recherche sur les
OGM et les produits dérivés ;
- garantir la conformité des travaux en laboratoire et sur le terrain réalisés sur les OGM et les
produits dérivés aux règles en usage au plan national en matière de biosécurité.

2.2.2. Aspect Décentralisation

Dans le cadre du développement du processus de décentralisation, des initiatives ont


été prises en vue de faciliter la gestion durable des ressources forestières dans ce nouveau
contexte. Ces initiatives dont certaines sont listées à la suite, vont renforcer la conservation de
la diversité biologique.

C'est ainsi qu'en 2006 il a été adopté un plan d'action de mise en œuvre des réformes
institutionnelles et juridiques pour la décentralisation dans le secteur forestier. L'objectif de
ce plan est de coordonner les actions et de mobiliser les moyens nécessaires à la mise en
œuvre des réformes proposées en vue de la décentralisation dans le secteur forestier. En
rappel, le Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT), objet de la loi N°55/AN du 21
décembre 2004, consacre la décentralisation intégrale à travers l'organisation du pays en
Collectivités Territoriales (CT) dont la Région et la Commune (rurale et urbaine). L'année
2006 a vu la mise en place effective des Communes rurales (celles urbaines existant depuis
1998). Le CGCT divise le territoire de la CT en espace d’habitation, espace de production et
espace de conservation, énonce clairement les compétences des CT et indique que le
transfert effectif des compétences et des ressources doit être progressif et négocié entre l'Etat
et ces mêmes collectivités sur la base de leurs capacités réelles à assumer ces nouvelles
compétences.
Un guide méthodologique pour la création et la gestion des espaces de conservation par
les collectivités territoriales a été élaboré et est en phase de validation. Ce guide qui permettra
aux collectivités territoriales d'organiser leur espace donne des directives pour la conservation
de la flore et de la faune. Par ailleurs, l’élaboration d’un « Guide de l’environnement et du
développement durable » est entamé, ce qui, à terme constituera un outil de référence pour la
gestion des ressources naturelles au niveau communal. Des rencontres régionales sont
66
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

organisées entre le ministère en charge de l’environnement et les collectivités territoriales en


vue de dégager les voies et moyens pour le transfert de compétences de certaines activités du
ministère en direction de ces collectivités pour les rendre plus opérationnelles et plus
responsables.

Une étude sur la fiscalité forestière liée aux chantiers d'aménagement


forestiers dans le contexte de la décentralisation a été réalisée en 2009 Des massifs forestiers,
objet des chantiers d'aménagement actuels, font partie des territoires des collectivités. La prise
en compte de ces collectivités dans le mécanisme de gestion des ressources forestières est
devenue incontournable dans le contexte actuel de la décentralisation. D'ailleurs dans certaines
collectivités territoriales des taxes liées aux chantiers d'aménagement sont appliquées. C'est
le cas des taxes de stationnement des véhicules assurant l'enlèvement des produits du chantier.

2.2.3. Aspect Aménagement

La conservation de la biodiversité passe par la protection et la gestion durable de ses


réservoirs que constituent les formations forestières classées ou protégées. L'aménagement
de ces formations, en assurant une gestion durable des ressources forestières fauniques et
pastorales, participe donc à l'objectif de conservation. Conscient de cela, le Burkina Faso a
poursuivi ses efforts dans ce sens. Ainsi, depuis 2006 le pays, avec l'appui de ses partenaires,
a pu accroitre le nombre des formations forestières sous aménagement ou en projet d'être
aménagées. Ce sont :
- les forêts classées (FC) de Koa, et Koulima dans le cadre du PAGREN financé par la
coopération luxembourgeoise ;
- les forêts classées du Kou et de Dindéresso
- les FC de Bounouna, de Kongougo, de Guandougou, de Toumousséni et de Dida dans le
cadre du PROGEPAF de la coopération japonaise (JICA) ;
- les forêts classées de Koulbi, les Réserves totale et partielle de faune de Bontioli, les
forêts villageoises de Gaoua nord et Gaoua Sud, Forêt de Matiakouali qui sont dans un
processus d'aménagement avec l'élaboration de leur plan d'aménagement dans le cadre
du PROGEREF. Cependant un accent particulier devrait être accordé au respect des
cahiers de charge au niveau des chantiers d’aménagement.
Une situation détaillée des forêts en aménagement est présentée en annexe 5
Au Burkina Faso, les ressources ligneuses constituent l'essentiel des sources
d'énergie des ménages d'où la pression croissante avec la démographie. Pour répondre à ce
besoin, de nouvelles initiatives d'aménagement de forêts ont été prises :
- 100 000 ha de forêts seront aménagés au Centre-Nord (37 000 ha) et au
Centre-Ouest (63 000 ha) dans le cadre du projet d'appui au secteur de
l'énergie (PASE Ω) sur financement DANIDA ;
- le Projet d'Accès aux Services Energétiques (PASE) / Composante « Biomasse
énergie » qui est financé avec le concours de la Banque Mondiale et l'IDA prévoit
l'aménagement de 441 000 ha de forêt pour la production de bois énergie. Cette prévision
67
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

comprend 271 000 ha de forêt ayant déjà bénéficié de plan d'aménagement dans le cadre de
projets antérieurs tels que le RPTES et 270 000 ha de forêt dans les domaines protégés en
accord avec les collectivités territoriales. Ce projet couvrira 9 régions du pays à savoir les
Haut bassins, le Centre - Ouest, la Boucle du Mouhoun, Nord, le Centre - Nord, le Plateau
Central, l'Est, le Centre-Est et le Centre-Sud.

Dans le domaine de la faune, 26 aires fauniques sont en aménagement (cf. annexe 6). Les
régimes d’exploitation de ces aires fauniques sont variables. Ainsi 12 sont sous régime
d’exploitation « Grande chasse », 4 sous régime « Petite chasse », 2 sous régime
« Ranching », 2 sous régime « Tourisme de vision » et 7 sous autres régimes
d’exploitation.Ces aménagements couvrent 8 des 13 régions du pays. On distingue 3 types
d’acteurs principaux au niveau de ces aires aménagées : l’Etat (38%), les opérateurs privés
(54%) et les Associations (8%).

Concernant la gestion des ressources pastorales, on note une dynamique positive à travers la
création et l’aménagement de zones pastorales. Selon les statistiques de la Direction Générale
des Espaces et Aménagements Pastoraux, le Burkina compte 27 zones pastorales (Annexe 1).
Sur ces 27 zones pastorales, 20 ont fait l’objet de sécurisation à travers un arrêté
interministériel de délimitation, 12 disposent d’un plan de gestion, 9 disposent de cahiers de
charge spécifique et 8 ont fait l’objet de bornage et balisage. Ces actions qui participent à la
rationalisation de la gestion des espaces de production agro-sylvo-pastoraux, concourent à
limiter les risques de dégradation des écosystèmes et protègent de ce fait la diversité
biologique.

Au niveau de la recherche, des efforts sont déployés pour comprendre et maîtriser la


dynamique des écosystèmes, surtout forestiers, en relation avec les facteurs anthropiques (feu,
coupe de bois, pâture) et climatiques ; ceci afin de développer les outils techniques efficaces
et adaptés pour l’aménagement durable des forêts naturelles. Des dispositifs de recherche sont
ainsi implantés et suivi dans plusieurs forêts du pays. Comme exemple on peut citer les
dispositifs de recherche sur l’aménagement des forêts naturelles mis en place et suivi depuis
1992 dans les forêts classées de Tiogo et de Laba, d’où sont déjà tirées de nombreuses
publications scientifiques dont des thèses de doctorat (Nygård, 1995, Savadogo, 2007 ; Zida
2007 ; Sawadogo, 2009…).

2.2.4. Autres aspects stratégiques

L'urbanisation croissante entraine une modification des profils énergétiques des villes. Il
ressort d'une étude menée en 2002 que 16,5 % des ménages urbains consommaient le charbon
contre 1% des ménages ruraux (MCE et CILSS ; 2004). Pour réduire la pression sur les
ressources forestières qui menace la diversité biologique, le Burkina Faso a élaboré en 2005
un document d'orientation de la filière charbon de bois. Ce document fait le point de la
situation des ressources forestières du pays, aborde la problématique de la filière charbon de
68
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

bois, évoque les défis à relever avant de donner les orientations pour la filière charbon de
bois. Enfin il propose un plan d'action.

Au Burkina Faso la population surtout rurale, est toujours fortement dépendante des
ressources forestières pour ses besoins énergétiques. Afin de réduire la pression sur les
formations forestières, le Burkina Faso s'est actuellement engagé dans la recherche d'une
diversification des sources d'énergie. C’est ainsi qu’une stratégie sur les biocarburants est en
cours d'élaboration et on assiste à une promotion des espèces telles que le Jatropha curcas à
travers la création de plantations industrielles.

Le Burkina Faso s'est doté en 2009 d'une stratégie nationale pour la production de plants.
Cette stratégie donne des indications sur les productions adaptées pour chaque zone
phytogéographique. Dans la même logique un cadre directeur pour les campagnes de
reboisement au Burkina Faso est en préparation.
De plus le pays s’est doté d’une Stratégie nationale d’aménagement paysager et d’un plan
d’action.

Parmi les menaces qui pèsent sur la diversité biologique il y a les feux de brousse
incontrôlés. C'est pourquoi, après s'être doté en 2006 d'une Stratégie Nationale de Gestion
des Feux en Milieu Rural (SNGFMR), le Burkina Faso a élaboré un plan d'action de la
stratégie nationale de gestion des feux en milieu rural. Le plan vise la réalisation des
objectifs de la SNGFMR dans au moins 50 % du territoire national d'ici 2010 et de passer
de 30% des superficies brûlées à 15% selon la Stratégie de Développement Rural (SDR).

L'une des menaces les plus sérieuses sur les formations forestières est constituée par
le front agricole avec les défrichements incontrôlés. Selon le rapport de l'étude Diagnostic
du Programme de Spécialisation de la Région de l'Est, (Bationo et al. 2006), la Région de
l'Est du Burkina Faso a connu un accroissement des superficies emblavées en coton de
l'ordre de 500% entre 1999 et 2005. Ce même développement de la culture du coton est
observé dans d'autres régions du pays. Le Burkina Faso a pris un Arrêté conjoint en 2009
pour règlementer les défrichements agricoles. Le texte retient des défrichements d'au plus
3ha comme relevant des besoins de consommation familiale. Au-delà, des
conditionnalités des contraintes croissantes seront appliquées. Cette réglementation va
contribuer à rationaliser surtout les interventions des nouveaux acteurs agricoles qui se
lancent dans « l'agro-business ».

Un autre phénomène qui menace les écosystèmes aquatiques et sa diversité


biologique est la prolifération des plantes envahissantes telle que la Jacinthe d'eau. Face à
cette menace, le Burkina Faso a pris des initiatives pour renforcer les capacités des
laboratoires pour le développement des méthodes de luttes intégrées contre ces plantes
infestantes.

69
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Conformément aux recommandations de la CEDEAO, le Burkina Faso a élaboré en


2009 son Programme National d'Investissement Agricole (PNIA) qui découle du
Programme Régional d'Investissement Agricole (PRIA/ECOWAP). Ce PNIA comporte un
sous-programme « Gestion améliorée des autres ressources partagées » qui présente une grande
importance pour le Burkina Faso en matière de diversité biologique. En effet avec sa
situation de pays enclavé avec 6 frontières, la gestion durable des ressources naturelles
partagées constitue une préoccupation pour le Burkina Faso. Un certain nombre de réserves
de faune, de forêts classées sont contiguës aux frontières des Etats voisins. En outre, la
mobilité de la faune, le développement de certains fléaux transfrontaliers liés aux ressources
forestières notamment le braconnage, les feux de brousse ainsi que l'exploitation et le
commerce illicite de produits forestiers (menaçant la diversité biologique) dénotent de la
complexité de la gestion des ressources forestières et fauniques partagées.
Il convient de signaler également que le PRIA a également une composante qui s’intéresse aux
végétaux aquatiques envahissants.

La sécurisation du foncier rural est un élément important pour la gestion durable des
ressources naturelles. Aussi, après de larges concertations entre les acteurs du monde rural, le
Burkina Faso s'est-il doté en 2009 d'une loi sur le régime foncier rural qui détermine le régime
domanial et foncier applicable aux terres rurales ainsi que les principes de sécurisation
foncière de l'ensemble des acteurs du foncier rural. Cette loi vise à :
- assurer un accès équitable aux terres rurales pour l'ensemble des acteurs ruraux,
personnes physiques et morales de droit public et de droit privé ;
- promouvoir les investissements, accroître la productivité dans le secteur agro-sylvo-
pastoral et favoriser la réduction de la pauvreté en milieu rural ;
- favoriser la gestion rationnelle et durable des ressources naturelles ;
- contribuer à la préservation et à la consolidation de la paix sociale.

Certaines aires classées du Burkina Faso, ont fait l'objet d'occupation irrégulière par des
populations. Cette situation a été favorisée par l’absence de l'administration forestière (faiblesse
des ressources) mais surtout par la non matérialisation des limites des aires et la non
immatriculation de ces entités. Conscient que cette situation menace la survie des aires
classées (meilleurs réservoirs de la diversité biologique), le Burkina Faso a élaboré un plan
d'action pour la réhabilitation des aires protégées qui est en cours de finalisation. Ce plan
traite des questions d'assainissement des aires avec les procédures pour délocaliser la
population ainsi que des questions de sécurisation des domaines par le bornage et
l'immatriculation au service des domaines.

Parmi les initiatives novatrices il convient de signaler le programme du Centre


National de Semences Forestiers (CNSF), sur la législation traditionnelle en matière de
gestion des ressources naturelles dans les zones de Séguénéga et de Péni. Ce programme
ambitionne d'aider les populations locales à formaliser en leur sein les règles reconnues
pertinentes pour la gestion durable des ressources naturelles.
70
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Le Burkina Faso a élaboré un document relatif aux critères et indicateurs de gestion


durable des forêts. Dans la même lancée, l'élaboration de critères et indicateurs relatifs à la
gestion durable de la faune et de son habitat est en cours. Ces documents constituent des
outils précieux à la mise en œuvre d'une gestion durable des ressources forestières et fauniques.

Avec l'appui de l'UICN, le Burkina Faso est engagé actuellement dans un processus
d'élaboration d'un programme national de suivi des écosystèmes et de la dynamique de la
désertification. Ce processus devrait aboutir à la mise en place d'un système national de suivi
écologique. En attendant le document de ce plan, des dispositifs de suivi écologique ont été
implantés dans trois forêts aménagées pour mesurer les indicateurs écologiques et les
indicateurs socio-économiques.

Le Burkina Faso dispose d’un réserve de Biosphère (Mare aux Hippopotames) et d’une
Réserve de Biosphère Transfrontalière (Parc W) avec trois frontières à savoir, Benin, Burkina et
Niger. Une autre Réserve de Biosphère Transfrontalière (Arly) avec deux frontières est en cours
de proposition.
Selon les recommandations sur les Réserves de Biosphère, ces dernières sont régulièrement
évaluées (avec l’aval du pays) par rapport aux objectifs de conservation de la diversité
biologique. Le Burkina Faso, pour sa part, a toujours subi avec succès ces évaluations, preuve
que les objectifs de conservation de la diversité biologique sont atteints au niveau des Réserves
de Biosphère du pays.

Parmi les nouvelles initiatives il convient de noter l'implication plus accrue des ONG et
associations (NATURAMA, New Tree, Tree Aid, AGEREF…). La promotion des mises en
défens menée à travers le pays par l'ONG New Tree participe à la conservation de la
diversité biologique dans des milieux où les menaces anthropiques sont réelles. L’ONG
NATURAMA, à travers la gestion des aires protégées et le suivi des zones d’importance pour
la conservation des oiseaux (ZICO) participe à la préservation de la diversité biologique et à
l'utilisation durable des ressources biologiques. Il en est de même pour l'AGEREF dans les
cascades dont l'objectif principal est de renverser les tendances de dégradation de la biodiversité
dans les aires de protection de la faune.

2.2.5. Aspect participatif

Des expériences visant la conservation participative des peuplements forestiers sont


menées avec succès par le CNSF. Il s'agit pour l'administration de passer des contrats
d'entretien et de récolte de semences avec les populations riveraines des peuplements
semenciers moyennant un renforcement de capacité préalable. A ce jour on dénombre une
vingtaine d'organisations paysannes et des propriétaires privés. Ce partenariat accroit
l'intérêt des populations pour la préservation par leurs soins des peuplements qui deviennent
des sources de revenus.
71
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Le Burkina Faso compte une trentaine de forêts en aménagement couvrant une


superficie totale de 592 543 ha. Au niveau de ces chantiers d'aménagement, plusieurs
groupements de gestion forestière aussi bien féminins que masculins assurent l'exécution
des activités. Ces groupements formés aux techniques d'exploitation et de restauration
entretiennent leurs massifs forestiers.

Les chantiers d'aménagement forestier au Burkina Faso sont une illustration des
retombés bénéfiques de la gestion participative des ressources pour les populations. Selon
l'UICN, le bilan de quelques années d'exploitation forestière dans le Centre Ouest du Burkina
Faso fait ressortir une contribution de 40,17% au revenu global des femmes et 35,63% à celui
des hommes. La majeure partie de ce revenu étant tirée de la vente du bois énergie. Les
produits forestiers non-ligneux représentent 43,96% pour les femmes et 26,02% pour les
hommes. Ces chantiers d'aménagement ont donc un impact très positif sur les populations qui
en retour sont durablement engagées dans la préservation de ces massifs forestiers, sources de
revenus.

Par ailleurs, dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d'appui à la gestion des
ressources naturelles dans la Région des Hauts-Bassins (PAGREN), les populations féminines
riveraines de la Forêt Classée de Dindéresso ont été organisées en association (YANTA)
pour participer à la préservation de la forêt et développer des activités rémunératrices.

Un autre type d'expérience est donné par NATURAMA qui, grâce aux sensibilisations
et formations, a suscité chez les populations la mise en place d'associations avec lesquelles
des protocoles de suivi écologique sont signés. Ces populations sensibilisées et formées à
l'identification des oiseaux contribuent aux observations dans le cadre du programme de suivi
écologique.

2.2.6. Aspect capitalisation et diffusion des informations sur la diversité biologique

L'état de la diversité biologique et sa dynamique sont suivis à travers les inventaires


effectués régulièrement aussi bien par les universités, les centres de recherche, les services
techniques des ministères que par les ONG (NATURAMA) et associations (AGEREF, ADAP).
Ce dernier conduit un programme de suivi de la faune dans la PNKT, un programme de suivi
annuel des oiseaux d'eau douce sur 12 sites du pays. A partir de 2009 ce programme est
étendu aux oiseaux de savane.

Dans le domaine de la connaissance de la diversité biologique, plusieurs initiatives en


matière de recherche ont été enregistrées. Les publications académiques des universités et
des centres de recherche sont très appréciables. Ainsi de nombreux travaux dont des thèses
(Thiombiano, 2005 ; Ouédraogo 2006, Belem, 2008 ; Mbayngone, 2008 ; Ouédraogo 2009,
etc.) ont été menés sur la flore et la végétation des aires de protection, sur des espèces ciblées
72
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

d'usage multiple (Bombax costatum, Vitellaria paradoxa, Tamarindus indica, Parkia


biglobosa, Lannea microcarpa, Borassus aethiopium, etc.) et sur des écosystèmes (forêt, forêt
galerie, Réserve de biosphère, parc agroforestier). Ces travaux ont concerné les aspects de
diversité génétique, comportement, régénération, multiplication végétative, adaptation,
production, etc.
En marge de ces travaux de thèse, de nouveaux projets de recherche concourant à générer des
connaissances sur la diversité biologique ont été exécutés. C'est le cas de l'étude sur la
biodiversité des parcs agroforestiers (Bayala et al. 2009), le projet sahelian fruit (SAFRUIT), le
projet Fruitier sauvage au Burkina Faso pour ne citer que ceux là.

Plusieurs herbiers existent dans le pays et servent de collection de référence pour


l’identification des espèces végétales. C’est le cas de l’herbier du CNRST qui représente
l’Herbier National, reconnu sur le plan mondial sous le code HNBU de l’Index of Herbarium
et dont les collections font actuellement l’objet de numérisation. Le CNSF dispose également
d’un herbier dont les collections seront bientôt numérisées. L’UFR/SVT dispose également
d’un herbier. Il convient de signaler l’existence du laboratoire d'histoire naturelle du CNRST
dont les collections d’animaux participent à la connaissance de la diversité biologique. Dans le
même registre, on peut également noter le jardin botanique des sœurs de Dindéresso.
Parmi les initiatives novatrices en cours, il convient d'évoquer au compte de l'UFR/SVT de
l'Université de Ouagadougou :
- l'élaboration du catalogue des plantes vasculaire du Burkina Faso (en cours de
finalisation) ;
- l'Atlas sur la biodiversité du Burkina Faso (en cours de finalisation) ;
- la mise en ligne d'une clé d'identification des espèces avec
illustration photographique :
WW.WESTAFRICANPLANTS.SENCKENBERG.DE ;
- l'existence d'une base de données pour gérer les taxons qui comprend près de 15000
entrées et avec des liens à d'autres bases en Europe.
On peut également relever les efforts menés par le laboratoire de génétique de l’Université de
Ouagadougou dans le cadre de la connaissance et la préservation des ressources phytogénétiques à
travers les évaluations agronomiques, morphologiques, enzymatiques et biomoléculaires.

Toujours en matière de contribution à la connaissance de la diversité biologique, un nœud national


d’informations sur la diversité biologique (FasoBIF) est en phase finale de construction sous
l’égide du SP/CONEDD en partenariat avec GBIF (Système mondial d’information sur la
biodiversité).

Comme autres types d’initiatives entrant dans la connaissance de la diversité biologique on


peut citer le projet d'inventaire forestier national prévu pour 2010-2012 et celui d’inventaire de
la flore, état de la biodiversité et de la dynamique de la végétation des zones de montagne, des
milieux aquatiques et des sites protégés par la tradition du Burkina Faso (Projet extrait du
Plan Stratégique la Recherche Scientifique du Burkina Faso). Ces inventaires contribueront à
73
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

une meilleure connaissance des ressources biologiques végétales.

Pour bien gérer la diversité biologique, il conviendrait de la connaître de manière exhaustive.


Sur ce plan le Burkina Faso accuse une faiblesse majeure, malgré l’importance de
l’évolution des chiffres ces dernières années en matière de connaissance de la diversité
biologique. Les programmes d’inventaire exhaustif planifiés pour l’ensemble des
écosystèmes, surtout ceux accusant une faible prospection contenus dans le Plan Stratégique
de la Recherche Scientifique et Technologique n’ont pas encore trouvé un financement
conséquent. Les inventaires et études réalisés le sont dans le cadre d’initiatives individuelles
de portées assez limitées. Il conviendrait donc que ce programme d’exploration mis en place
trouve un financement avec l’appui de l’Etat pour des résultats plus percutants. En effet les
résultats obtenus à travers les études sectorielles sont indicateurs de l’existence d’un fort
potentiel de diversité biologique, dans le pays.

2.3. Ressources financières affectées aux activités prioritaires du SN/PA

Plusieurs projets et programmes du gouvernement et des Organisations Non


Gouvernementales (ONG) ont apporté leur contribution à l’accomplissement des objectifs de
la convention. Cependant, le manque de mécanisme de suivi des financements spécifiques à la
diversité biologique, rend difficile l’évaluation des ressources financières affectées aux
activités prioritaires du plan. Néanmoins à titre indicatif, les deux tableaux suivants donnent
les montants des financements FEM dont a bénéficié le Burkina Faso individuellement
(tableau 28) et partiellement avec d’autres pays de la sous région ou du monde (tableau 29)
pour la période1991 à 2010.

74
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Tableau 28 : Liste des Projets du Burkina Faso financés par le FEM pour la période 1991 - 2010 (Source : FEM )

GEF GEF Cofinancing


ID Project Name Focal Area Agency Project Type GEF Grant Total Project Status
Optimizing Biological Diversity within
Wildlife Ranching systems; A Pilot Biodiversity UNDP Full Size Project 2,500,000.0 1,000,000.0 IA Approved
359 Demonstration in A Semi-arid Zone
National Biodiversity Strategy, Action Plan
Biodiversity UNDP Enabling Activity 230,977.000 0.000 IA Approved
228 and Country Report to the CoP
Clearing House Mechanism Enabling
Biodiversity UNDP Enabling Activity 13,984.000 0.000 CEO Approved
545 Activity
Partnership for Natural Ecosystem
Biodiversity IBRD Full Size Project 18,500,000. 25,000,000. Project Closure
876 Management Program (PAGEN)
Capacity Needs Assessment for the
Implementation of the Burkina Faso's
National Biodiversity Strategy and Action Biodiversity UNDP Enabling Activity 205,100.000 0.000 CEO Approved
Plan and 2nd National Report to COP of
1072 CBD
Enabling Burkina Faso to Prepare its First
National Communication in Response to its Climate Change UNDP Enabling Activity 233,810.000 0.000 IA Approved
274 Commitments to UNFCCC
Climate Change Enabling Activity
(Additional Financing for Capacity Building Climate Change UNDP Enabling Activity 100,000.000 0.000 CEO Approved
888 in Priority Areas)
2156 National Adaptation Program of Action Climate Change UNDP Enabling Activity 200,000.000 20,000.000 IA Approved
Transformation of the Rural PV Market
Climate Change UNDP Full Size Project 1,700,000.0 4,130,000.0 Council Approved
2660 (prev. Energy Sector Reform)
Strengthening Adaptation Capacities and
Reducing the Vulnerability to Climate Climate Change UNDP Full Size Project 2,900,000.0 6,300,000.0 IA Approved
3684 Change in Burkina Faso
CPP Burkina Faso: Sub-programme of the
Northern Region-under Partnership Land
IFAD Full Size Project 2,016,233.0 27,818,000. IA Approved
Programme for Sustainable Land Degradation
3567 Management
Partnership Programme for Sustainable Land
UNDP Full Size Project 5,634,000.0 60,707,413. Council Approved
2710 Land Management (CPP), Phase 1 Degradation
National Subprogram for Coordination and
Land Medium Size
Institutional Development on Sustainable UNDP 1,000,000.0 8,615,000.0 CEO Approved
Degradation Project
3884 Land Management
Sahel Integrated Lowland Ecosystem
Multi Focal Area IBRD Full Size Project 4,500,000.0 20,520,000. IA Approved
1178 Management (SILEM), Phase I

75
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

National Capacity Needs Self-Assessment


Multi Focal Area UNDP Enabling Activity 200,000.000 50,000.000 IA Approved
1966 for Global Environmental Management
Enabling activity for the preparation of a
National Implementation Plan (NIP) on POPs UNDP Enabling Activity 471,899.000 18,285.000 IA Approved
1998 POPs for Burkina Faso
Sub totals 40,406,003. 154,178,698 16 Projects

Tableau 29 : Liste des Projets sous – régionaux et mondiaux financés par le FEM et dont a bénéficié pour la période 1991 - 2010
(Source : FEM)
GEF GEF Project Cofinancing Project
ID Country Project Name Focal Area Agency Type GEF Grant Total Status
Full Size IA
1242 Regional Desert Margin Programme, Phase 1 Biodiversity UNEP Project 4,987,134.0 10,232,000. Approved
West Africa Pilot Community-Based Natural Resource and Full Size Project
55 Regional Wildlife Management Biodiversity IBRD Project 7,000,000.0 6,190,000.0 Closure
Medium
Climate, Water and Agriculture: Impacts on and Adaptation of Multi Focal Size Project
1394 Regional Agro-Ecological Systems in Africa Area IBRD Project 700,000.000 540,000.000 Closure
African NGO-Government Partnership for Sustainable Full Size Project
406 Regional Biodiversity Action Biodiversity UNDP Project 4,330,000.0 7,120,000.0 Closure
SPWA-CC: GEF Strategic Program for West Africa: Energy Climate Full Size Council
3789 Regional Component (PROGRAM) Change UNIDO Project 0.000 0.000 Endorsed
Addressing Transboundary Concerns in the Volta River Basin International Full Size IA
1111 Regional and its Downstream Coastal Area Waters UNEP Project 5,347,380.0 10,374,400. Approved
Building Scientific and Technical Capacity for Effective
Management and Sustainable Use of Dryland Biodiversity in Full Size IA
1216 Regional West African Biosphere Reserves Biodiversity UNEP Project 2,400,000.0 3,829,000.0 Approved
AFLDC:Capacity Strengthening and Technical Assistance for
the Implementation of Stockholm Convention National
Implementation Plans (NIPs) in African Least Developed Full Size Council
3969 Regional Countries (LDCs) of the ECOWAS Subregion POPs UNEP Project 8,000,000.0 8,400,000.0 Approved
Medium
Community-based Management of On-farm Plant Genetic Size Project
981 Regional Resources in Arid and Semi-arid Areas of Sub-Saharan Africa Biodiversity UNEP Project 750,000.000 1,300,000.0 Closure
Full Size IA
2911 Regional West African Regional Biosafety Program Biodiversity IBRD Project 5,400,000.0 15,540,000. Approved
Enhancing the Effectiveness and Catalyzing the Sustainability Full Size IA
1197 Regional of the W-Arly-Pendjari (WAP) Protected Area System Biodiversity UNDP Project 5,154,741.0 18,590,000. Approved
76
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Demonstration of a Regional Approach to Environmentally


Sound Management of PCB Liquid Wastes and Transformers Full Size Council
2770 Regional and Capacitors Containing PCBs POPs UNEP Project 4,889,479.0 9,636,543.0 Approved
SIP PROGRAM: Strategic Investment Program for SLM in Land Full Size Council
2757 Regional Sub-Saharan Africa (SIP) Degradation IBRD Project 56,729,205. 978,426,000 Approved
Reversing Land and Water Degradation Trends in the Niger International Full Size IA
1093 Regional River Basin Waters IBRD Project 13,000,000. 16,902,000. Approved
Full Size Project
2344 Regional Desert Margins Programme (DMP) Tranche 2 Biodiversity UNEP Project 5,617,044.0 12,250,182. Closure
SPWA-BD: GEF Program in West Africa: Sub-component on Full Size Council
3785 Regional Biodiversity Biodiversity IBRD Project 0.000 0.000 Endorsed
Medium
Supporting Capacity Building for the Elaboration of National Land Size Project
2469 Regional Reports and Country Profiles by African Parties to the UNCCD Degradation IBRD Project 900,000.000 900,000.000 Closure
Medium
Dryland Livestock Wildlife Environment Interface Project Size Project
2396 Regional (DLWEIP) Biodiversity UNEP Project 975,000.000 2,356,000.0 Closure
Capacity-building for Improving Greenhouse Gas Inventories Climate Full Size IA
1193 Regional (West and Francophone Central Africa) Change UNDP Project 2,694,000.0 605,585.000 Approved
Medium
Technical Assistance to Francophone LDCs to Implement the Climate Size CEO
2190 Global UNFCCC8/CP8 Decision Change UNDP Project 211,126.000 38,000.000 Approved
Medium
Enabling Sustainable Dryland Management Through Mobile Land Size IA
2193 Global Pastoral Custodianship Degradation UNDP Project 950,000.000 1,875,000.0 Approved
Enabling Sustainable Dryland Management Through Mobile Medium
Pastoral Custodianship: World Initiative on Sustainable Land Size CEO
3660 Global Pastoralism (add on) Degradation UNDP Project 300,000.000 0.000 Approved
Enabling Project
144 Global Biodiversity Country Studies - Phase II Biodiversity UNEP Activity 2,000,000.0 100,000.000 Closure
Promoting Best Practices for Conservation and Sustainable Use Medium
of Biodiversity of Global Significance in Arid and Semi-arid Size Project
23 Global Zones Biodiversity UNEP Project 750,000.000 150,000.000 Closure
Medium
Harnessing Multi-Stakeholder Mechanisms to Promote Global Size CEO
616 Global Environmental Priorities Biodiversity UNDP Project 725,000.000 0.000 Approved
Sub totals 133,810,109 1,105,354,7 25 Projects

77
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

2.4. Efficacité de la stratégie et du plan d'action national

Bien que n'ayant pas bénéficié de financement spécifique, la stratégie et le plan


d'action national sur la biodiversité ont vu leurs activités prises en charge de manière
effective et efficace dans les programmes et projets exécutés par les différents acteurs
nationaux impliqués dans la gestion de la biodiversité. L'impact de l'application des
activités consignées dans la stratégie et le plan d'action national se ressent à travers les
efforts développés pour une meilleure connaissance de la biodiversité, son utilisation
durable et le partage équitable des bénéfices tirés de son exploitation. Ainsi, dans le
domaine de la connaissance de la biodiversité, les travaux d'inventaires divers ont permis :
- la mise en évidence de nouvelles espèces et la création de nouvelles variétés,
- de cerner le statut des espèces en les distinguant suivant le niveau de
menace dont elles ou leur habitat font l'objet.

Dans le domaine de l'utilisation durable et du partage équitable des bénéfices, on peut


noter
- les initiatives pour une meilleure régulation de l'accès et de la gestion des ressources
naturelles directement ou indirectement liées à la diversité biologique à travers la prise
de textes règlementaires, l'élaboration de stratégies, de plan d'actions et programmes dans
les différents secteurs ;
- l'extension des zones sous aménagement durable ;
- l'augmentation des revenus des populations organisées pour l'exploitation durable des
ressources forestières ;
- la responsabilisation croissante des populations et des collectivités locales dans la gestion
des ressources biologiques.

La nécessité de coordonner et d’harmoniser les interventions environnementales aux


fins du développement durable a conduit à la création en septembre 1995, du Conseil National
pour la Gestion de l’Environnement (CONAGESE), devenu Conseil National pour
l’Environnement et le Développement Durable (CONEDD) en 2002. Les textes réglementaires
relatifs aux attributions, à l'organisation, au fonctionnement et à la structuration du CONEDD
ont été pris par les plus hautes autorités de l'Etat en octobre 2002. Ainsi le CONEDD abrite les
conventions relatives à l’environnement que sont la convention sur les changements climatiques,
la convention sur la lutte contre la désertification et la convention de Ramsar. Il existe une
synergie d’action de l’ensemble de ces conventions autour de la préservation de la diversité
biologique.

78
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

CHAPITRE III - INTEGRATION OU DEMARGINALISATION SECTORIELLES ET


INTERSECTORIELLES DES CONSIDERATIONS SUR LA DIVERSITE
BIOLOGIQUE

Au Burkina Faso, l'effort d'intégration ou démarginalisation sectorielles et


intersectorielles des considérations sur la diversité biologique s'est traduit en premier lieu
dans l'approche utilisée pour élaborer la stratégie nationale et plan d'action du Burkina Faso
en matière de diversité biologique. Partie d'une large consultation des différents acteurs du
monde rural dans les différentes régions du pays, elle a abouti à un atelier national qui a
consacré le document. Cette approche a permis de sensibiliser l'ensemble des acteurs sur la
question. Il convient néanmoins de signaler qu'au Burkina Faso, l'expression ''ressources naturelles''
est la plus utilisée pour désigner tout ce qui a trait aux ressources biologiques. Ainsi dans la
majeure partie des textes juridiques, des documents de politique, programme et plan, il est
fait mention de la gestion durable des ressources naturelles, forestières, fauniques, pastorales
ou de la préservation de l'environnement. Etant donné que la mise en œuvre de ces politiques
et programmes concourt à la réalisation des objectifs de conservation de la diversité
biologique, les acquis sont donc comptabilisés dans la mise en œuvre de la CDB au Burkina.

3.1. Mesures juridiques

Les lois et décrets suivants ont été pris par le gouvernement du Burkina Faso dans l'optique
de favoriser directement ou indirectement l'atteinte des objectifs de la CDB :
- la loi n°005/97/ADP du 30 janvier 1997, portant Code de l'Environnement au Burkina
Faso et son décret n°2001-342/PRES/PM/MEE du 17 juillet 2001 ;
- la Loi n°006/97/ADP du 31 janvier 1997, portant code forestier au Burkina Faso
- la loi N° 034-2002/AN du 14 novembre 2002, portant loi d'orientation relative au
pastoralisme au Burkina Faso
- la Loi n° 002-2001/AN du 8 février 2001, portant Loi d’orientation relative à la gestion de
l'eau.
- Loi n° 023/97/II/ AN du 4 décembre 1997, portant code minier au Burkina Faso
- La loi sur le contrôle des pesticides, Loi n° 41/96/ADP du 08/11/1996 modifiée par
la Loi n° 006/98/AN du 26/03/1998 ;
- Loi n° 23/94/ADP du 19/05/1994, portant code de santé,;
- loi n°055/ AN du 21 Décembre 2004, portant code général des collectivités territoriales
au Burkina Faso.
- La loi n° 010-2006/AN du 31 mars 2006 , portant réglementation des semences végétales
au Burkina Faso
- Décret n°2004-262/PRES/PM//MECV/ MAHRH/MS du 18 juin 2004 portant
réglementation de la sécurité en biotechnologie moderne au Burkina Faso

79
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

- loi sur la Stratégie Nationale d’Amélioration Génétique au Burkina Faso (en cours d’adoption).
- Décret n°2001-342/PRES/PM/MEE du 17 juillet 2001, portant champ d’application,
contenu et procédure de l’étude et de la notice d’impact sur l’environnement.

3.2. Les Politiques

La constitution du Burkina Faso stipule en ses articles 14 et 29, respectivement que «


les richesses et les ressources naturelles appartiennent au peuple. Elles sont utilisées pour
l'amélioration de ses conditions de vie » ; « le droit à un environnement sain est reconnu ; la
protection, la défense et la promotion de l'environnement sont un devoir pour tous ».

Ainsi, le document de Stratégie de Développement Rural (SDR) rappelle que la gestion


des ressources naturelles constitue donc un des principaux enjeux majeurs qui interpellent la
communauté nationale dans toutes ses composantes. Aussi, les défis à relever se posent- ils
en termes de savoir comment assurer une gestion durable des terres, des ressources
pastorales, des ressources halieutiques, forestières et fauniques dans un contexte
caractérisé, d'une part, par une démographie galopante qui exerce une forte pression sur
lesdites ressources, et d'autre part, par des aléas climatiques récurrents (Burkina, 2004)

Dans le cadre de la protection et de la restauration des ressources naturelles, la Lettre de


Politique de Développement Rural Décentralisé (LPDRD) mentionne que les réformes et
actions porteront sur les aspects suivants : (i) mise en place d'un mécanisme de
sensibilisation et de financement des producteurs ruraux dans le domaine de l'agroforesterie ;
(ii) incitation des populations rurales aux activités de reforestation et de satisfaction de leurs
besoins en combustibles ligneux ; (iii) protection et promotion des essences végétales
d'intérêt économique; (iv) incitation et formation à la pratique des fosses fumières en vue de
la restauration des sols dégradés et la fertilisation des champs ; (v) sensibilisation et
formation des éleveurs à la culture des espèces fourragères pour les besoins de leurs animaux
; (vi) mise en place d'une stratégie IEC en matière de lutte contre les feux de brousse ; (vii)
encadrement des communautés villageoises pour une meilleure gestion des zones
cynégétiques et pour le développement d'un tourisme de vision et de chasse sportive ; (viii)
l'implication du secteur privé, des collectivités locales et des communautés de base au
processus de développement du secteur de l'énergie ; (ix) responsabilisation des communautés
locales à une gestion décentralisée des ressources forestières (MED, 2002).

Faisant le constat que l'exploitation effrénée des ressources naturelles tend à


compromettre les actions de développement, la gestion durable des ressources naturelles a
été inscrite comme un des principes de base de la stratégie de réduction de la pauvreté dans
toutes les régions administratives du Burkina Faso (MED, 2005).

Les engagements nationaux préconisant une école, un bosquet et 8 000 villages, 8 000
Forêts sont des actions politiques en cours qui concourent à l'éducation environnementale et à
80
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

la reconstitution des ressources biologiques.

3.3. Programmes et Projets des secteurs autres que l'environnement

Sur le plan environnemental, le sous-secteur minier a bénéficié du Programme de


Renforcement des Capacités enGestion Minière etde l'Environnement
(PRECAGEME) qui a permis, entre autres, de réaliser des formations au bénéfice de multiples
acteurs et d'élaborer la stratégie nationale d'éducation environnementale (SNEE) et le Plan
d'Action National d'Education Environnementale pour le Développement Durable
(PANEED).

L'ambition pour les dix ans à venir est de limiter l'impact négatif de l'exploitation
minière sur les ressources naturelles, les eaux souterraines et le cadre de vie dans et autour des
sites miniers, au moyen d'un système de gestion environnementale de
l'activité minière. Pour ce faire, les défis suivants doivent être relevés :
- faire respecter le principe de la notice et de l'étude d'impact environnemental
par tous les projets miniers ;
- veiller à la mise en œuvre effective des plans d'atténuation issus des notices
et études d'impact environnemental et s'assurer que les effets et impacts
attendus de ces plans sont réels ;
- mettre au point des mesures d'atténuation à la hauteur de la nature et de
l'ampleur des impacts causés.

Dans le sous-secteur de l'élevage, on note l'adoption en novembre 2002 de la loi


d'orientation relative au pastoralisme et de ses textes d'application dont, 17 arrêtés
interministériels portant délimitation de zones à vocation pastorale, un arrêté
interministériel portant cahier de charges pour l'exploitation des zones à vocation pastorale,
un Arrêté conjoint portant réglementation de l'utilisation des pâturages. L'ambition à l'horizon
2015 serait que l'impact de l'élevage sur la gestion durable de l'environnement en général et des
ressources naturelles en particulier, soit connu et un plan de gestion environnementale des
activités d'élevage soit mis en œuvre
(MRA, 2005). Pour ce faire, il est nécessaire:
- de conduire une étude d'impact environnemental de l'élevage au Burkina
Faso en vue de proposer un plan d'atténuation ;
- d'appuyer les différents acteurs et en particulier les CT à la mise en œuvre
dudit plan.

L'objectif global assigné au Plan d'Action de Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols
(PAGIFS) est : "assurer de manière continue la production agricole pour satisfaire les besoins
des populations tout en maintenant et en améliorant la qualité de la vie et de
l'environnement" (Ministère de l'Agriculture, 2000). Dans le processus de développement
81
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

local, le PNGT2 à travers son SILEM a mis un accent particulier sur la gestion des ressources
naturelles et la gestion intégrée des écosystèmes à l'échelle des micros bassins versants. C'est
ainsi qu'il travaille à faire prendre en compte la gestion des ressources naturelles dans la
planification du développement des communautés rurales où 20% du budget alloué est
chaque fois affecté à la gestion des ressources naturelles. En outre, il travaille au
renforcement des capacités des conseils municipaux en matière de gestion des ressources
naturelles, de gestion intégrée des écosystèmes, de protection des berges, de production de
fumure organique, de réalisation d'aménagements anti-érosifs et en confection de foyers
améliorés, toutes choses qui concourent à l'atteinte des objectifs de la CDB.

3.4. Organisations de la société civile et le privé

Les Organisations de la Société Civile et le Privé intervenant dans la gestion de


l'environnement sont nombreux et diversifiés. On peut les regrouper ainsi qu'il suit:

3.4.1. Les associations et groupements de producteurs des sous-secteurs forêts, faune et


pêches

En 2002, on a dénombré au niveau du monde rural environ 30 500 organisations


paysannes de base régies par la loi 014/AN/99 du 15 avril 1999 qui prend en
compte les activités forestières. Ces organisations sont regroupées dans les
structures fédératives suivantes :
- la Fédération Nationale des Jeunes Professionnels Agricoles du Faso
(FNJPA-F) ;
- la Fédération Nationale des Professionnels Agricoles du Burkina (FEPA - B) ;
- l'Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina (UNPC - B) ;
- la Fédération Nationale des Femmes Rurales du Burkina (FENAFER - B) ;
- la Fédération des Eleveurs du Burkina ;
- la Fédération Nationale des Groupements de Gestion Forestière
(FENUGGF) ;
- la Fédération Nationale des Exploitants du Bois (FNEB) ;
- la Fédération Nationale des Acteurs de la Filière Pêche (FNAFP) ;
- Tiis la viim
Le royaume du trophée
- la Confédération Paysanne du Faso (CPF)
- la Fédération Nationale des Organisations Paysannes (FENOP) ;
- l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina (UNPC-B)
- les chambres régionales d'agriculture qui regroupent tous les acteurs ruraux et
leurs partenaires.

82
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

L'état des lieux de la décentralisation dans le secteur forestier faisait ressortir le rôle
prépondérant de ces organisations dans la gestion du secteur à travers les activités telles que
l'exploitation forestière, la gestion des zones villageoises d'intérêt cynégétique (ZOVIC), la
pêche et la transformation des produits de pêche, l'exploitation etlacommercialisation des produits
forestiers non ligneux (pharmacopée et miel notamment).

3.4.2. Les opérateurs privés des sous-secteurs forêt, faune et pêche

Il s'agit des opérateurs suivants :


- les grossistes transporteurs et détaillants de bois et charbon de
bois ;
- les mareyeurs et les transformatrices de poisson ;
- les concessionnaires, les guides de chasses et –
Association d’éleveurs de faune (conservation ex
situ);
- Les restaurateurs et restauratrices de viande sauvage
- Jardins botaniques privés

3.4.3. Les opérateurs du sous-secteur amélioration du cadre de vie.

Ces dernières années ont vu l'émergence d'opérateurs privés dans les filières
suivantes :
- pépinières forestières et horticulture ;
- aménagements paysagers ;
- le recyclage des déchets plastiques.
Ces filières ont un fort potentiel de développement futur. Pour la filière ordures ménagères
les interventions du privé se limitent, pour l'instant à la collecte des ordures. Il existe encore
un potentiel de développement en ce qui concerne le recyclage. Mais l'environnement n'est
pas encore suffisamment perçu comme un secteur d'investissement rentable, d'où la timidité
observée dans le développement des filières environnementales, malgré les quelques progrès
constatés notamment dans le domaine des ordures ménagères et des aménagements paysagers.

Quant aux industriels, ils évoquent encore souvent les coûts élevés des technologies
propres pour ne pas intégrer effectivement la problématique environnementale dans la gestion
de leurs entreprises.
.
3.4.4. Les associations et ONG environnementales

La prolifération de nombreuses associations se réclamant de l'environnement ne


s'est pas toujours traduite par des actions ayant eu un impact significatif sur la situation
environnementale. Cela est dû essentiellement au manque de capacités de ces associations en
83
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

termes de ressources humaines, matérielles et logistiques ; mais aussi à l'absence de stratégies


claires.

3.5. Médias

La presse nationale (privée et publique) est en train de passer d’une phase de production de
reportages sporadiques sur les questions environnementales à des émissions et rubriques
permanentes et régulières.
Ainsi, la Radio Nationale du Burkina a instauré des émissions hebdomadaires et mensuelles
consacrées à l’environnement (Chronique environnement, Dialogue pour l’Environnement).
La Télévision Nationale du Burkina vient de créer « Vision Environnement » qui traite des
problématiques environnementales et du cadre de vie.
De même, plusieurs radios FM de la Capitale et en Régions, accordent de larges plages
(magasine, dossier, émission…) à l’environnement et aux questions émergentes et de
protection de la diversité biologique.
.

84
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

CHAPITRE IV - CONCLUSION: PROGRÈS ACCOMPLIS DANS LA POURSUITE


DE L’OBJECTIF DE 2010 ET DANS LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN
STRATEGIQUE

Pour mettre en œuvre la Convention sur la Diversité Biologique, le Burkina Faso dispose
d'une structure spécialisée chargée de la coordination, du suivi et de l'évaluation des actions. Il
s'agit du Conseil National pour l'Environnement et le Développement Durable (CONEDD).
Cette structure a travaillé à élaborer une monographie nationale sur la diversité biologique du
Burkina depuis 1999, doter le Burkina Faso d'une stratégie nationale et d’un plan d'action en
2001 et d'autres documents favorisant la mise en œuvre de cette stratégie nationale. Le
Burkina Faso a donc balisé le terrain pour la mise en œuvre de la CDB. Ce quatrième rapport
national à la Conférence des Parties fait le point sur les progrès accomplis jusque là et les
entraves à l'atteinte des objectifs de la convention en général et plus particulièrement l'objectif
de 2010 qui est la baisse significative du rythme d'appauvrissement de la diversité biologique en
tant que contribution à la diminution de la pauvreté et pour le bien de toutes formes de vie sur
terre. Le tableau 30 résume les progrès accomplis par le Burkina Faso dans la poursuite de
l’objectif de 2010 et dans la mise en œuvre du plan stratégique.

Tableau 30A : Progrès réalisés par le Burkina Faso dans la poursuite de l’objectif de 2010

Buts et objectifs Progrès realiés


Protéger les éléments constitutifs de la diversité biologique
But 1. Promouvoir la conservation de la diversité biologique des écosystèmes, des habitats et des biomes
Objectif 1.1: Au moins 10 % de chacune des -Les aires protégées du Burkina couvrent 15,19% du
régions écologiques de la planète sont territoire national
effectivement conservés. -12 nouveaux sites Ramsar créés en 2009;
3 Réserves de la Biosphère fonctionnent normalement
Objectif 1.2: Les zones revêtant une importance 15 Sites Ramsar,
particulière pour la diversité biologique sont Deux exemples de gestion participative de la faune ont
protégées. vu un retour massif de la diversité de la faune et
fonctionnent correctement (GEPRENAF, ECOPAS).
Les exemples de concessions privées viennent d’être
renouvelés pour 20 ans.
Couverture des aires protégées 15,19% du territoire
national

But 2. Promouvoir la conservation de la diversité des espèces


Objectif 2.1: Restaurer et préserver les - Pour la faune sauvage la protection de l’éléphant a
populations d’espèces de groupes taxonomiques donné des résultats satisfaisants : Population de cette
sélectionnés, ou freiner leur déclin. espèce en constante augmentation.

Objectif 2.2: L’état des espèces menacées Les informations recueillies n’ont pas permis de
amélioré. vérifier des mesures prises dans ce sens.
But 3. Promouvoir la conservation de la diversité génétique
Objectif 3.1: La diversité génétique des - De grands efforts sont en cours dans la préservation
cultures, du bétail, des espèces arboricoles de la diversité génétique. Des travaux sur l’agro-
récoltées, des espèces de poissons et des espèces biodiversité du Burkina sont en cours et livrent leurs
sauvages capturées et autres espèces à haute résultats qui sont dignes d’intérêts. Des orientations
valeur commerciale est conservée; les sont données dans le sens de la préservation de ce
connaissances autochtones et locales qui leur potentiel. La préservation de nos valeurs endogènes
sont associées sont préservées. traditionnelles est un fait d’actualité et commence à
85
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

entrer dans les mœurs. Cependant il faudrait sans


doute une évaluation pour permettre une appréciation
scientifique de la situation.
Promouvoir l’utilisation durable
Objectif 4.1: Les produits basés sur la diversité
- Il y a des efforts qui se manifestent à travers
biologique proviennent de sources gérées de
l’extension des zones d’aménagement durable avec
manière durable et les zones de production sont
responsabilisation des populations
gérées de manière compatible avec la
conservation de la diversité biologique. - Il convient cependant d’indiquer que nos
écosystèmes sont de plus en plus pollués par diverses
sources : Intrants agricoles, plantes invasives, etc.

Objectif 4.2: La consommation non durable des - Malgré les efforts, de nombreux actes de prédation
ressources biologiques ou celle qui a un impact sur les ressources tant végétales que fauniques existent
néfaste sur la diversité biologique sont réduites. à tel point que selon des données recueillies, les
tendances négatives demeurent supérieures à celles
positives.
Objectif 4.3: Aucune espèce de flore et de faune - Des informations collectées, aucune mesure spéciale
n’est menacée par le commerce international. n’a encore été envisagée pour la résolution de ces
questions.
S’attaquer aux menaces qui pèsent sur la diversité biologique
But 5. Réduire les pressions résultant de la perte d’habitats, de la dégradation et du changement
de l’affectation des sols, ainsi que de l’utilisation irrationnelle de l’eau.
Objectif 5.1. Le rythme d’appauvrissement et de - Les enquêtes réalisées dans le cadre de ce rapport
dégradation des habitats naturels est réduit indiquent que le milieu naturel du Burkina connaît de
sérieux problèmes. Les actions mises en œuvre n’ont
pas encore permis de créer la stabilité et d’inverser les
tendances à la dégradation.
But 6. Lutter contre les risques posés par les espèces exotiques envahissantes
Objectif 6.1. Les voies qui seront empruntées - Le nombre d’espèces envahissantes est en
par les espèces envahissantes exotiques progression au Burkina depuis quelque temps.
potentielles majeures sont contrôlées.
Objectif 6. 2. Les plans de gestion sont en place - Le Burkina connaît depuis une quinzaine d’années
pour les principales espèces envahissantes qui une prolifération des espèces envahissantes, une
menacent les écosystèmes, les habitats ou les douzaine d’espèces sont concernées. Aucun plan de
espèces. gestion n’existe pour ces espèces. Quelques projets de
recherche-développement existent mais n’ont pas
encore eu de financement conséquent.
But 7. Relever les défis posés à la diversité biologique par les changements climatiques et la
pollution
Objectif 7.1. Préserver et renforcer la résilience - Dans le cadre de la connectivité des écosystèmes des
des éléments constitutifs de la diversité corridors ont été créés afin de faciliter la préservation
biologique à s’adapter aux changements de la faune et des espèces végétales.
climatiques.
Objectif 7.2. Réduire la pollution et ses impacts - De nombreux plans d’eau du Burkina connaissent
sur la diversité biologique. une eutrophisation et sont objet des invasions
biologiques et par conséquent de menace de leur
diversité biologique. Aucun programme de
restauration des équilibres et de préservation de ces
milieux n’existe pour le moment
Préserver les biens et services fournis par la diversité biologique à l’appui du bien-être humain
But 8. Préserver la capacité des écosystèmes à fournir des biens et services et à procurer des moyens de
subsistance
Objectif 8.1. La capacité des écosystèmes à - Des informations recueillies, la qualité des eaux des
fournir des biens et services est préservée. écosystèmes aquatiques demeure précaire et est une
quête non encore satisfaite. Des efforts importants
restent à fournir dans ce sens.

86
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Objectif 8.2. Les ressources biologiques qui - l’équilibre dans le sens de l’exploitation durable, la
assurent des moyens d’existence durables, la sécurité alimentaire locale et les soins médicaux sont
sécurité alimentaire locale et les soins médicaux, une quête permanente non encore satisfaite.
en particulier au profit des pauvres, sont
préservées.
Protéger les connaissances, innovations et pratiques traditionnelles
But 9. Préserver la diversité socioculturelle des communautés autochtones et locales
Objectif 9.1. Protéger les connaissances, - Des efforts sont en cours au niveau des structures de
innovations et pratiques traditionnelles. recherche (importants travaux au niveau de l’Institut
de Recherche en Science des Sociétés, UFR/FLASH)
pour la prise en compte de ces valeurs dans les
processus de développent du pays.
Objectif 9.2. Protéger les droits des - Des informations collectées, des efforts restent à
communautés autochtones et locales sur leurs fournir dans ces sens par le Burkina Faso. Un institut
connaissances, innovations et pratiques de recherche sur les savoirs traditionnels vient de voir
traditionnelles, y compris leurs droits sur le le jour au cours de l’année 2009, à l’initiative d’un
partage des avantages. brave Député traditionnaliste. Un effort salué par tous.
Garantir le partage juste et équitable des avantages résultant de l’utilisation des ressources génétiques

But 10. Garantir le partage juste et équitable des avantages résultant de l’utilisation des ressources
génétiques
Objectif 10.1. L’accès aux ressources génétiques - Au stade actuel aucune source d’information ne
est conforme dans son ensemble à la Convention permet de l’affirmer. Une évaluation devrait être
sur la diversité biologique et à ses dispositions organisée pour faire le point de la situation à ce sujet.
pertinentes.

Objectif 10.2. Les avantages résultant de - Les investigations réalisées n’ont pas encore permis
l’utilisation commerciale et d’autres utilisations de mettre en lumière une disposition prise ou en projet
des ressources génétiques partagées de manière sur le sujet.
juste et équitable avec les pays d’où elles
proviennent conformément à la Convention sur la
diversité biologique et à ses dispositions
pertinentes

Garantir la fourniture de ressources adéquates


But 11: Les Parties ont accru leurs capacités financières, humaines, scientifiques, techniques et
technologiques à appliquer la Convention
Objectif 11.1. Des ressources financières - Financement national 74% en 2006
nouvelles et supplémentaires transférées aux - Financement extérieur 26 %, soit 6,5 milliards de
pays en développement Parties à la Convention, francs CFA en 2006.
pour leur permettre de s’acquitter effectivement
de la mise en œuvre de leurs obligations au titre
de la Convention, conformément à
l’article 20.
Objectif 11.2. Les technologies transférées vers Néant pour le moment
les pays en développement Parties à la
Convention pour leur permettre de s’acquitter
effectivement de la mise en œuvre de leurs
engagements au titre de la Convention,
conformément au paragraphe 4) de
l’article 20.

Tableau 30B – Progrès réalisés par le Burkina Faso pour atteindre les buts et objectifs du
Plan stratégique de la Convention

87
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Buts et objectifs stratégiques Progrès realisés


But 1: La Convention joue son rôle de chef de file pour les questions touchant à la diversité biologique au
niveau international.
1.1 La Convention établit le programme mondial en - Le Burkina Faso a abrité au cours de l’année 2009,
matière de diversité biologique un sommet africain préparatoire de la rencontre de
Copenhague sur les changements climatiques
1.2 La Convention promeut la coopération entre tous les - Les 26-30 avril s’est le Congrès de l’Association
instruments et processus internationaux pertinents afin pour l’Etude Taxonomique de la Flore d’Afrique
d’accroître la cohérence des politiques. Tropicale (AETFAT), dont la problématique de la
conservation de la biodiversité était une
préoccupation et largement traitée.
1.3 Les autres processus internationaux soutiennent - Il est ressorti que les différentes conventions
activement l’application de la Convention, d’une internationales se soutiennent pour la préservation
manière conforme à leurs cadres respectifs. des grands équilibres de l’environnement mondial
(La convention sur la lutte contre la désertification,
les gaz à effet de serre, les changements climatiques,
etc.).
1.4 Le Protocole de Cartagena sur la prévention des - La législation sur la biosécurité est disponible et elle
risques biotechnologiques est largement appliqué. est traduite dans trois langues nationales du Burkina
Faso à l’adresse des producteurs et des communautés.
Des séances d’information et de sensibilisation sont
mises en œuvre à l’intention des producteurs
1.5 Les questions touchant à la diversité biologique sont 2 programmes de gestion commune des aires de
intégrées dans les plans, programmes et politiques faunes Burkina Faso/Côte d’Ivoire (GEPRENAF,
sectoriels ou intersectoriels pertinents aux niveaux ECOPAS) ;
régional et mondial. 2 Programmes de gestion intégrée du Bassin de la
Volta (6 pays) et du Bassin du Niger (9 pays) ;
- Existence d’un programme communautaire
UEMOA (8 pays) et de la CEDEAO (16 pays),
CILSS (9 pays) sur l’environnement et la
conservation de la biodiversité en phase de mise en
œuvre.
- Aucun projet n’est de développement ne peut être
mis en œuvre au Burkina Faso et dans l’espace
UEMOA sans une étude d’impact environnementale
1.6 Les Parties collaborent au niveau régional et sous 2 programmes de gestion commune des aires de
régional pour appliquer la Convention. faunes Burkina Faso/Côte d’Ivoire (GEPRENAF,
ECOPAS) ;
2 Programmes de gestion intégrée de Bassins des
deux grands fleuve traversant le Burkina Faso
(Autorité du Bassin de la Volta : 6 pays) et Autorité
du Bassin du Niger 9 pays) ;
- Existence d’un programme communautaire
UEMOA (8 pays) et de la CEDEAO (16 pays),
CILSS (9 pays) sur l’environnement et la
conservation de la biodiversité en phase de mise en
œuvre.

But 2: Les Parties ont amélioré leurs capacités financières, humaines, scientifiques, techniques et
technologiques à l’appui de l’application de la Convention.
2.1 Toutes les Parties disposent de capacités Il est ressorti des enquêtes qu’en 2006 26 % du
appropriées pour mettre en œuvre les activités budget consacré aux activités relatives à
prioritaires prévues dans la stratégie et plans d’action l’environnement et à la conservation de la
nationaux sur la diversité biologique. biodiversité proviennent de la communauté
internationale, soit près de 6,5 milliards de FCFA.
2.2 Les pays en développement Parties à la - Dans les pays membres des PPTE, les ressources
Convention, en particulier les pays les moins tant financières qu’humaines constituent souvent
développés et les petits Etats insulaires en un véritable problème pour la mise en œuvre des
développement, ainsi que les autres Parties à programmes de développement. Les

88
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

économie en transition, disposent de ressources programmes sur la biodiversité n’en font pas
adéquates pour mettre en œuvre les trois objectifs de la exception.
Convention.
2.4 Toutes les Parties disposent de capacités - La législation sur la biosécurité est disponible et elle
adéquates pour appliquer le Protocole de Cartagena sur est traduite dans trois langues nationales du Burkina
la prévention des risques biotechnologiques. Faso à l’adresse des producteurs. Des séances
d’information et de sensibilisation sont mises en
œuvre à l’intention des producteurs.
2.5 La coopération technique et scientifique contribue - Grace à la coopération internationale, divers
beaucoup au renforcement des capacités. instituts de formation en science et génie de
l’environnement assurent la formation de nombreux
cadres pour le Burkina Faso et d’autres pays de la
sous-région Ouest africaine.
But 3: Les stratégies et plans d’action nationaux sur la diversité biologique et l’intégration des questions
touchant à la diversité biologique dans les secteurs pertinents servent de cadre efficace à la mise en œuvre
des objectifs de la Convention.
3.1 Chaque Partie a mis en place des stratégies, des - Un plan national sur la diversité biologique a été
plans et des programmes nationaux efficaces pour adopté par le Burkina depuis 2001 et ce plan est en
fournir un cadre national pour la mise en œuvre des trois phase de mise en œuvre progressive : Gestion
objectifs de la Convention et pour fixer des priorités participative, partage des bénéfices (Juste répartition
nationales claires. des bénéfices tirés de l’exploitation de la faune et les
autres ressources forestières ;
- Un maillon assez faible est sans doute l’absence de
mise en œuvre systématique des programmes
d’inventaires botaniques et zoologiques.
3.2 Chaque Partie au Protocole de Cartagena sur la - Le Burkina Faso dispose d’un dispositif législatif
prévention des risques biotechnologiques a mis en place très étoffé en matière de biosécurité. Les différentes
d’un cadre réglementaire et opérationnel pour lois ont été traduites dans trois des langues nationales
l’application du Protocole. du pays pour leur vulgarisation, c’est dire combien le
Burkina attache du prix à l’opérationnalisation de
l’application du protocole au niveau du pays
3.3 Les questions touchant à la diversité biologique sont - Il existe des plans et programmes de gestion des
intégrées dans les plans, programmes et politiques aires protégées et des formations naturelles, mis à
sectoriels et intersectoriels nationaux pertinents. travers les concessions forestières (24), et en œuvre la
participation des populations à la gestion à travers les
GGF, la FNUGGF, les ZOVIC (75), l’EE, etc.
3.4 Les priorités des stratégies et plans d’action - Il existe un plan stratégique de la recherche
nationaux sur la diversité biologique sont activement scientifique et des programmes de recherche sur la
appliquées, comme moyen d’assurer la mise en œuvre biodiversité et des programmes d’inventaires qui
de la Convention au niveau national, et en tant que n’attendent que des financements ;
contribution significative au programme mondial sur la - Un plan Stratégique d’Education Environnementale
diversité biologique. existe et est mis en œuvre à travers les systèmes
d’éducation formelle et informelle.
But 4: L’importance de la diversité biologique et de la Convention est mieux comprise, ce qui s’est traduit
par un engagement plus large de la société en termes de mise en œuvre.
4.1 Toutes les Parties ont mis en place une stratégie de - Un Plan Stratégique d’Education Environnementale
communication, d’éducation et de sensibilisation du existe. Il est mis en œuvre à travers les programmes
public et encouragent l’implication du public à des Enseignements Primaire et Secondaire ;
l’application de la Convention. - Pour le monde adulte et les jeunes à travers
différents projets comme : GEPRENAF, PAGEN,
PAGREN, PNGT, PROGEREF, les GGF, le
FNUGGF, des programmes de sensibilisation au
niveau des Réserves de la Biosphère et les Sites
Ramsar, etc.
- Des activités de sensibilisation sont organisées lors
d’évènements annuels comme la Journée mondiale de
l’Environnement,

89
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

4.2 Chaque Partie au Protocole de Cartagena sur la - Le Burkina Faso dispose d’un dispositif législatif
prévention des risques biotechnologiques promeut et très étoffé en matière de biosécurité, élaboré suite à
facilite la sensibilisation, l’éducation et la participation l’expérimentation et à l’adoption des organismes
du public à l’appui du protocole. génétiquement modifiés. Pour les producteurs et
leurs organisations devant adopter ces nouvelles
technologies des formations et sensibilisation sont
organisées à leur intention en cascade.
-
4.3 Les communautés autochtones et locales - Mise en place de Groupements de Gestion
participent effectivement à l’application et aux Forestière (GGF), des surveillants villageois formés
processus de la Convention aux niveaux national, et équipés en matériel pour la gestion et la
régional et international. surveillance de certaines aires protégées (cas de
l'AGEREF).
- Création de la Fédération Nationale des Unions des
Groupes de Gestion Forestières (FNUGGF).
4.4 Les Parties prenantes et acteurs-clés, y compris, le Le Burkina Faso compte 24 concessions d’Aires
secteur privé, collaborent ensemble pour appliquer la Classées ;
Convention et intègrent les questions touchant à la
diversité biologique dans leurs plans, programmes et - On dénombre au total 75 Zone Villageoise d’Intérêt
politiques sectoriels et intersectoriels pertinents. Cynégétique (ZOVIC), correspondant à des aires
fauniques protégées dont la gestion implique la
population. L’objectif à long terme est d’étendre ces
ZOVIC à l’ensemble du territoire.

Sur le plan législatif on peut noter qu'au Burkina Faso, la volonté politique est
maintenue à travers
les mesures de protection et de restauration des écosystèmes et habitats de la diversité et des
ressources biologiques. Les aires de protection sont maintenues dans leurs dimensions
originelles et là où il y a eu des empiètements des actions de déguerpissements et de bornage
sont entreprises. Une meilleure gestion des plans d'eau naturels et artificiels est en train de
voire le jour avec le PAGIRE et avec l’inscription de quatorze (12) nouveaux sites (Parc
national d’Arly, les barrages de la Kompienga de la Tapoa et de Bagré, les lacs Bam, Dem,
Higa, Tingréla, la Vallée du Sourou, la Forêt de Léra, la Forêt classée réserve partielle de
faune de la Comoé-Léraba et le Cône de d’épandage de Banh) au titre de la Convention de
Ramsar sur les Zones humides d’importance internationale. Des travaux pour une meilleure
connaissance du potentiel de ressources biologiques, la création de nouvelles variétés et
l'introduction de nouvelles espèces sont conduits dans diverses structures étatiques tels que le
CNRST, les Universités et les projets de développement, des ONG et associations
concessionnaires de certaines aires protégées (NATURAMA, AGEREF, etc.) et dans des
organisations régionales et internationales (CIRDES, IRD, etc.). Mais malheureusement, ces
structures se battent seules pour la mobilisation des ressources qui sont essentiellement
extérieures, car les moyens de l'Etat s'amenuisent.

Pour bien gérer la diversité biologique, il conviendrait de la connaître de manière


exhaustive. Sur ce plan le Burkina Faso accuse une faiblesse majeure, malgré l’importance
de l’évolution des chiffres ces dernières années en matière de connaissance de la diversité
biologique. Les programmes d’inventaire exhaustif planifiés pour l’ensemble des
écosystèmes, surtout ceux accusant une faible prospection contenus dans le Plan Stratégique

90
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

de la Recherche Scientifique et Technologique n’ont pas encore trouvé un financement


conséquent. Les inventaires et études réalisés le sont dans le cadre d’initiatives individuelles
de portées assez limitées. Il conviendrait donc que ce programme d’exploration mis en place
trouve un financement avec l’appui de l’Etat pour des résultats plus percutants. En effet les
résultats obtenus à travers les études sectorielles sont indicateurs de l’existence d’un fort
potentiel de diversité biologique, dans le pays.

Les progrès accomplis dans le sens de l'inversion des tendances d'appauvrissement de la


diversité biologique sont la plupart issus des projets de développement que le gouvernement
du Burkina Faso a négociés avec ses partenaires techniques et financiers. Sont de cet ordre :
(1) le Projet de Partenariat pour l'Amélioration de la Gestion des Ecosystèmes Naturels du
Burkina Faso (PAGEN); (2) le Projet d'Appui à la Gestion Participative des Ressources
Naturelles dans la région des Hauts Bassins (PAGREN), (3) le Projet de Gestion Durable
des Ressources Forestières dans les Régions Sud-Ouest, Centre-Est et Est (PROGEREF), le
Programme National de Gestion des Terroirs (PNGT) et diverses conventions conduites par
les structures de recherches et d'enseignements.

Néanmoins, il faut signaler que ces actions restent limitées dans le temps et dans
l'espace sans une réelle possibilité de compilation nationale. Le CONEDD qui rencontre
travaille pour l’intégration de la diversité biologique dans les politiques, programmes
sectoriels et intersectoriels des difficultés financières qui l’empêchent d’accomplir
correctement ses missions. De plus, la plupart des actions de la stratégie nationale
connaissent une timide mise en œuvre. Toutefois, en matière de centralisation des résultats
des travaux de recherches sur la diversité biologique, un projet de réalisation d'un nœud
national devant compiler toutes les données des structures détentrices est en cours de mise en
œuvre et son achèvement est pour avril-mai 2010.

La volonté politique induisant les efforts de mise en œuvre de la CDB au Burkina Faso
est manifeste et mesurable, mais force est de reconnaître que le gouvernement n'a pas
suffisamment de moyens pour sa politique. En face de la volonté politique, il y a une pression
croissante sur les ressources biologiques qu'exerce une population en expansion rapide, des
orientations de développement agricole parfois hasardeuses et sans étude d'impact, et une
péjoration climatique qui sont en passe de compromettre les efforts du gouvernement. Pour
inverser la tendance, le Burkina Faso a sans doute besoin de plus de moyens humains et
financiers pour mettre intégralement en œuvre sa stratégie et son plan d'action sur la diversité
biologique qu'il a élaborés et adoptés.

91
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

APPENDICE I : RENSEIGNEMENTS SUR LA PARTIE PRESENTANT LE RAPPORT ET


SUR LE PROCESSUS UTILISE POUR LA PREPARATION DU RAPPORT

A - PARTIE PRESENTANT LE RAPPORT

Partie contractante

CORRESPONDANT NATIONAL
Ministère de l’Environnement et du Cadre de Vie / Secrétariat
Nom complet de l’organisme Permanent du Conseil National pour l’Environnement et le
Développement Durable
Nom et fonction Mamadou HONADIA, Secrétaire Permanent du Conseil National
pour l’Environnement et le Développement Durable
du chargé de liaison

Adresse postale 01 BP 6486 Ouagadougou 01, Burkina Faso

Téléphone +226 50 31 24 64, +226 50 31 31 66

Fax +226 50 31 64 91

Courriel [email protected]; [email protected]

CHARGE DE LIAISON POUR LE RAPPORT NATIONAL (SI DIFFERENT DU PREMIER)

Nom complet de l’organisme

Nom et fonction du chargé de


liaison
Adresse postale

Téléphone

Fax

Courriel

REMISE DU RAPPORT

Signature de l’administrateur
chargé de la présentation du
rapport national

Date d’envoi

92
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

B – PROCESSUS DE PREPARATION DU RAPPORT

La convention sur la diversité biologique est un traité international adopté lors du


Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992. Entré en vigueur, le 29 décembre 1993, ce traité
est juridiquement contraignant pour les pays l’ayant ratifié au nombre desquels le Burkina
Faso (date de ratification 2 septembre 1993). Une des obligations de chacune des Parties
contractantes à la convention, est la soumission périodique d’un rapport national (article 26).
Les rapports nationaux constituent une source majeure d'informations pour les processus
d'examen et décisionnels relevant de la Convention. A ce titre, ils donnent un tableau complet de
la mise en œuvre de la convention au niveau national.

La convention sur la diversité biologique prend une importance particulière en 2010, qui a été
déclarée année internationale de la diversité biologique par les Nations Unies. C’est ainsi que
les Parties se sont engagées à parvenir, à l’horizon 2010, à une baisse significative du rythme
d’appauvrissement de la diversité biologique, aux niveaux mondial, régional, et national en
tant que contribution à la diminution de la pauvreté et pour le bien de toutes les formes de vie
sur terre. De plus, la 10ème Conférence des Parties est prévue pour se tenir au Japon en octobre
2010.

Aussi, en prélude à la 10ème Conférence des Parties, et conformément à l’article 26 de la


convention et à la décision VIII/14 de la Conférence des Parties, il est attendu de chaque
Partie, le quatrième rapport national sur la diversité biologique. Pour l’établissement de ce
rapport, de nouvelles directives ont été élaborées par le Secrétariat de la Convention sur la
Diversité Biologique. Ces directives se basent sur l’expérience acquise et les leçons tirées
des précédents processus d’établissement de rapports relevant de la Convention, en
particulier les deuxièmes et troisièmes rapports nationaux. En effet, selon le Secrétariat de la
Convention, le format de questionnaire à choix multiple, retenu dans ces rapports, s’est avéré
moins utile que prévu pour les processus d’examen et décisionnels relevant de la Convention
car ce format est axé de façon trop restrictive sur les décisions de la Conférence des Parties
s’adressant aux Parties, plutôt que de donner un tableau complet de la mise en œuvre
nationale.

C’est ainsi que les objectifs suivants ont été assignés au quatrième rapport national :

a) Permettre aux Parties d'évaluer et faciliter la mise en œuvre au niveau national des
objectifs de la Convention :
i) en donnant un aperçu sur les tendances de l'évolution de la diversité biologique au
niveau national et en identifiant les principales menaces pesant sur celles-ci,
ii) en évaluant la mise en œuvre de la stratégie et plans d'action nationaux sur la
diversité biologique,
iii) en donnant l'occasion d'examiner les progrès accomplis pour atteindre l'objectif de 2010,
et d'une manière générale les buts et objectifs du Plan stratégique,
93
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

iv) en identifiant les besoins et les priorités futurs pour la poursuite de la mise en
œuvre,
v) en communiquant avec les diverses parties prenantes et en les impliquant dans la
mise en œuvre de la stratégie et des plans d’action.

b) Donner la possibilité à la Conférence des Parties :


i) de faciliter les processus décisionnels de la Convention,
ii) d'identifier les lacunes et de définir les priorités futures du programme de travail de
la convention afin d'assurer la mise en œuvre complète de ses trois objectifs,
iii) de faciliter l'échange d'informations entre les Parties sur leurs expériences en
matière d'application de la Convention.

c) Contribuer à la préparation de la troisième édition du rapport intitulé « Global


Biodiversity Outlook » ou Perspectives mondiales en matière de diversité biologique
et de ses produits dérivés.

Le processus d’élaboration du quatrième rapport du Burkina Faso n’a pu


effectivement démarrer qu’en janvier 2010 avec la mise à disposition des financements par
le PNUD. Le Secrétariat Permanant du Conseil National pour l’Environnement et le
Développement Durable (SP/CONEDD) qui assure la tutelle de la convention, après avoir
élaboré les termes de références, a procédé au recrutement d’un consultant pour la
préparation du rapport. Une rencontre de cadrage s’est tenue entre le consultant et le
SP/CONEDD et a permis d’harmoniser les points de vue des deux parties sur le contenu de
l’étude, d’identifier les structures susceptibles de détenir des informations sur la diversité
biologique, de convenir de la démarche et d’un calendrier pour la conduite de l'étude. Le
Consultant a alors constitué une équipe de trois spécialistes pour la conduite de l’étude.
L’équipe était composée de :
- Dr OUEDRAOGO R. Louis, Phyto-écologue, Consultant principal
- Dr LAMIEN Niéyidouba, Ecologue, Agroforestier
- Dr ZIDA Didier, Forestier Aménagiste
Une recherche documentaire, suivie d’analyse, a d’abord été effectuée par le consultant. Il
s'est agi de collecter les informations en rapport avec l'objet de l'étude à travers l'exploitation de la
documentation existante au niveau du SP/CONEDD, de ses partenaires au niveau national et
de toutes les structures susceptibles de disposer d'informations permettant de donner un
éclairage sur le sujet. Les structures de recherches et de développement, aussi bien publiques
que privées, les ONGs, etc. ont constitué des sources de documentation pour ce rapport. Cette
revue documentaire a permis de faire l'état des lieux relatif à la connaissance des espèces et
des écosystèmes, à leurs tendances évolutives aux menaces dont ils font l’objet. Il a été
également recueilli, des informations et données sur la conservation de la diversité biologique
sur l'utilisation durable des ressources biologiques sur le partage des avantages découlant de
l'exploitation des ressources génétiques, etc. Cette analyse documentaire s'est étendue aux
différents cadres stratégique, institutionnel, législatif, réglementaire et organisationnel se
94
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

rapportant à la gestion de l'environnement et à celle des ressources naturelles.


A la suite de la compilation bibliographique, une enquête complémentaire a été réalisée
auprès des structures et des observations effectuées sur le terrain. Lors de l’enquête, un accent
particulier a été mis sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la stratégie nationale
et du plan d’action sur la diversité biologique. Les résultats positifs engrangés à travers les
activités entreprises et vérifiables sur le terrain ont été notés, de même que les contraintes
rencontrées et les suggestions pour améliorer la situation.

Le traitement et l’analyse des données ont permis au consultant de proposer une version
provisoire du rapport qui a fait l’objet d’une pré-évaluation le 10 mars 2010 par le
SP/CONEDD et ses principaux partenaires. Une version améliorée du rapport a été produite
après cette pré-évaluation et soumise à un atelier national de validation qui a regroupé le 04
mai 2010, l’ensemble des acteurs concernés par les données sur la diversité biologique. Une
autre version améliorée du rapport, intégrant les amendements de l’atelier a été produite et
soumise à l’examen d’un comité restreint de cinq personnes ressources issues de l’atelier
national. Le document issu de la concertation entre le consultant et ce comité restreint a été
soumis à l’atelier régional africain pour le 4ème rapport national sur la diversité biologique
tenu à Nairobi (Kenya) du 31 mai au 02 juin 2010. La version finale du quatrième Rapport
National du Burkina Faso sur la Diversité Biologique est donc le résultat de l’ensemble de ce
processus.

Au vu des difficultés rencontrées dans la production du présent document et dans la


perspective de la préparation des prochains rapports, il est suggéré qu’un mécanisme
permanent soit mis en place par le SP/CONEDD pour collecter régulièrement les
informations pertinentes pour les rapports de la CDB afin de faciliter leur production dans les
délais. De même la mise en place d’un comité de pilotage du rapport regroupant des
personnes ressources issues des principales structures détentrices de données sur la diversité
biologique pourrait améliorer le processus de production des rapports relevant de la
convention.

95
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

DOCUMENTS CONSULTES

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l’ouest : Situation actuelle, expériences et perspectives (FAO ed .). Documentation de
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Bationo B. Bama B., Ousmane A., 2006: Stratégie de développement rural à l’horizon 2015.
Programme de spécialisation de la région de l’EST. Résultats de la phase de diagnostic.
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MECV, 2005 : Rapport d’évaluation du Projet d’Appui aux Unités de Conservation de la
Faune (PAUCOF). MECV. Ouagadougou, Burkina Faso
MED, 2005 : Cadres stratégiques régionaux de lutte contre la pauvreté. Note de synthèse,
Ouagadougou, Burkina Faso.
MED, 2002 : Lettre de politique de développement rural décentralisé. Ouagadougou, Burkina
Faso, 32 p.
Ministère de l'agriculture, 2000 : Résumé actualisé du plan d'action de la gestion intégrée
de la fertilité des sols (PAGIFS).
MRA, 2005 : Plan d'action et programme d'investissement du secteur de l'élevage (PAPISE).
Version révisée à l'horizon 2015, Ouagadougou, Burkina Faso, 93 p.

Namoano Y., 2009 : Etude sur la problématique de cohabitation homme-faune : le cas de


l’éléphant dans l’enclave de Madjori à l’Est du Burkina Faso. Mémoire de fin d’étude pour
97
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

l’obtention du diplôme de Master Spécialisé en Gestion des Aires Protégées. Institut


International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2iE). Ouagadougou, Burkina Faso.
Nygård R., 2000 : Productivity of woody vegetation in savanna woodlands in Burkina Faso.
Doctoral thesis. Swedish University of Agricultural Sciences, Umeå, 23 p. + appendix.
Ouadba J. M., 2003 : Caractéristiques de la végétation des milieux anthropisés de la
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Laboratoire de Biologie et Ecologie Végétales, UFR/SVT, Unoversité de Ouagadougou,
Burkina Faso. 197p.
Ouéda G.H., 2008 : Etat des lieux des oiseaux migrateurs au Burkina Faso. Rapport final de
"Co-operative project between Vogelbescherming Nederlands, Naturama and BirdLife
International"
Ouédraogo A., 2006 : Diversité et dynamique de la végétation ligneuse de la partie orientale
du Burkina Faso. Thèse de Doctorat Unique, Université de Ouagadougou, Burkina Faso, 230
p.
Ouédraogo H., 2005 : Les plantes exotiques ligneuses introduites dans la ville de
Ouagadougou (Burkina Faso). Mémoire de DEA, Laboratoire de Biologie et Ecologie
végétale, Université de Ouagadougou. 67 p.
Ouédraogo O., 2009 : Phytosociologie, dynamique et productivité de la végétation du Parc
national d'Arly (Sud-Est du Burkina Faso). Thèse de Doctorat Unique, Université de
Ouagadougou, Burkina Faso, 188 p.
Ouédraogo P. C., 2004: Stratégie pour la redynamisation de la commercialisation des
produits de la filière fruits et légumes : Cas des mangues, des noix de Cajou, des haricots
verts et des tomates. Mémoire de Maîtrise Commerce Internationale. Université Libre du
Burkina Faso, Ouagadougou, Burkina Faso.
Ouédraogo R. L. et al. 2009 : Inventaire de la Flore, Etat de la biodiversité et de la
dynamique de la végétation des zones de Montagne et des milieux aquatiques du Burkina
Faso. Rapport 2009 Projet SEP
Ouédraogo R L., 1996: Monographie nationale sur la diversité biologique : Point sur la
microflore et la macroflore aquatiques et semi-aquatiques du Burkina Faso. Rapport de base
RPTES/CEEF, 2002 : Schéma directeur d’approvisionnement en charbon de bois de la ville
de Ouagadougou
Sally L. Kouda M. Beaumond N. 1994 : Zones humides du Burkina Faso. Compte rendu
d’un séminaire sur les zones humides du Burkina Faso. Programme Zones Humides de
l’UICN, Gland, Suisse 290 p.
Sanou Y. Ouéda G.H., 2009 : Zones d'importance pour la conservation des oiseaux au
Burkina Faso : statut et tendances 2008. Rapport NATURMA, Ouagadougou, Burkina Faso,
31 p.

Savadogo P. 2007. Dynamics of Sudanian Savanna-woodland Ecosystem in Response to


Disturbances. Swedish University of Agricultural Sciences, PhD Thesis. ISBN: 978-91-576-
7363-3. 53 p. + appendix
Sawadogo L., 2009 : Influence des facteurs anthropiques sur la dynamique de la végétation
98
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

des forêts classées de Laba et de Tiogo en zone soudanienne du Burkina Faso. Thèse de
doctorat d’Etat ès Sciences Naturelles. Université de Ouagadougou. 142 pages + annexes
Sawadogo P. et Ouédraogo G. J., 2004 : Contribution du secteur forestier à l’économie
nationale et à la lutte contre la pauvreté. Rapport final, MECV/SP/CONEDD. Ouagadougou,
Burkina Faso. 102 p.
Sia K.M., 2003: Inventaire des peuplements phoenicicoles en région sahélienne du Burkina
Faso. Mémoire de fin de cycle des contrôleurs des Eaux et Forêts, ENEF, Bobo-Dioulasso,
Burkina Faso, 60 p.
Sia K.M., 2009 : Contribution à l’amélioration de la production de plants dans la ville de
Ouagadougou : cas de la pépinière du Centre d’Education et de Formation Intégrée des Sourds et
des Entendants (CEFISE). Mémoire de fin d’étude IDR, UPB, Bobo-Dioulasso, Burkina Faso, 99
p.
Sougoti-Guissou K.M.L., 2005 : les macromycètes du Burkina Faso : inventaire;
ethnomycologie, étude de la valeur nutritionnelle et thérapeutique de quelques espèces.
Thèse unique, Université de Ouagadougou, Burkina Faso, 189 p.
SP/CONAGESE, 1999: Stratégie nationale et plan d’action du Burkina Faso en matière de
diversité biologique. 163 p
SP/CONAGESE, 1999 : Monographie nationale sur la diversité biologique au Burkina Faso.
MEE, Burkina Faso.180 p
SP/CONEDD, 2002 : State of Environment Report for Burkina Faso. Summary, 1rst edition
50 p.
Thiombinao A., 2005: Les Combretaceae du Burkina Faso : taxonomie, écologie,
dynamique et régénération des espèces. Thèse de Doctorat d'Etat, Université de
Ouagadougou, Burkina Faso, 290 p.
Thiombiano N. E, Ouédraogo R. L. et al., 2009: Dynamique de l’évolution et impact d’une
plante envahissante au Burkina Faso : Hyptis suaveolens (l.) poit. Symposium sous Régional
sur la numérisation et la valorisation des Herbiers d’Afrique. Uinv. Lomé.
UC/RPTES-DAFor, 2004 : Schema directeur d’approvisionnement En charbon de bois de la
ville de ouagadougou. MMCE, MECV. 79p
Yaméogo G., 2009 : Les ressources ligneuses et leur gestion dans le terroir Vipalgo, province
du Kadiogo, Burkina Faso. Thèse doctorat, Université de Cocody, Côte d’Ivoire.
Zampaligré I., 1995 : Etude sur la faune sauvage de la forêt classée de Maro. Rapport de
mission de consultation, 30 p + annexes
Zerbo H., Ouédraogo R., Ouédraogo S., 2001 : Rapport Statistique 2000. MECV/DGEF, 26p.
Zida D., 2007 : Impacts of forest management regimes on ligneous regeneration in the
Sudanian savanna of Burkina Faso. Swedish University of Agricultural Sciences. Umeå. PhD
thesis. ISBN 978-91-576-7365-7. 44p. + appendix
Zongo D., 2002 : Inventaire de l’agrobiodiversité du Burkina. Réalisé dans le cadre du Projet
SILEM. PNGT/SILEM. 113p+Annexes
Zongo M., 2010 : La dimension foncière de l'agrobusiness au Burkina Faso: Etude de cas
dans la province du Ziro. Cahier du CERLESHS Tome XXV, N° 35, pp. 127-159

99
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

APPENDICE II : AUTRES SOURCES D’INFORMATION

100
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

APPENDICE III – PROGRES ACCOMPLIS POUR ATTEINDRE LES OBJECTIFS DE


LA STRATEGIE MONDIALE POUR LA CONSERVATION DES PLANTES ET DU
PROGRAMME DE TRAVAIL SUR LES AIRES PROTEGEES

A – Progrès accomplis pour atteindre les objectifs de la Stratégie mondiale pour la conservation
des plantes

Objectifs Progrès accomplis


Objectif 1: Une liste de travail, largement accessible, des - Nombre d’espèces végétales du Burkina Faso 1350
espèces végétales connues, comme premier pas vers une (Monographie, 1999) ; Efforts d’inventaires continus ;
flore mondiale complète. - Nombre d’espèces en 2009 : 1915 (Thiombiano, 2009) ;
Progrès accomplis à travers les inventaires, 565 espèces
nouvelles découvertes. 3 herbiers fonctionnels,
Numérisation en cours, collaboration inters-
institutionnelle effective
Objectif 2 : Une évaluation préliminaire de l’état de - Selon la monographie réalisée en 1999, le nombre
conservation de toutes les espèces végétales connues, aux d’espèces menacées connues étaient de
niveaux national, régional et international.
Objectif 3 : L’élaboration de modèles, accompagnés de -Amélioration et conservation d’espèces comme :
protocoles, pour la conservation et l’utilisation durable Adansonia digitata, Acacia macrostachya, Vitellaria
des plantes, prenant appui sur la recherche et les paradoxum, Tamarindus indica, Ziziphus mauritiana,
expériences pratiques. Faidherbia albida, etc. Création d’une Agence de
Promotion de PFNL.
Objectif 4 : 10 % au moins de chacune des régions - La compilation bibliographique indique que 15,19% du
écologiques de la planète sont effectivement conservés. territoire Burkinabè est mis en réserve. Cependant ce
patrimoine est l’objet de diverses pressions.
Objectif 5 : La protection de 50 % des zones les plus -Sites Ramsar du BF en 1990 : 3
importantes pour la diversité végétale est - Sites Ramsar du BF en 2009 : 15
assurée. - Aires protégées anciennement occupées pour des
activités anthropiques et libérées en 2009 : 12/27
Objectif 6 : 30 % au moins des terres productives sont - Les intentions politiques sont manifestes ; des efforts de
gérés d’une manière compatible avec la conservation de sensibilisation et de formation à la bonne gestion des
la diversité végétale ressources sont réalisés, mais des évaluations statistiques
mesurant les avancées sont inexistantes.
Objectif 7 : 60 % des espèces menacées sont conservées - Jardin botanique des Sœurs de Nasso ;
in situ. - 3 jardins botaniques sont en projet où il y est prévu la
conservation in situ et la conservation des plantes
médicinales
Objectif 8 : 60 % des espèces végétales menacées sont
conservés dans des collections ex situ accessibles, de - Aucune action n’est encore envisagée dans ce sens
préférence dans leur pays d’origine, 10 % d’entre elles
étant inclus dans des programmes de récupération et de
restauration.
Objectif 9 : 70 % de la diversité génétique des plantes INERA structure de recherche sur la recherche agricole et
cultivées et des autres principales espèces végétales ayant l’Université de Ouagadougou travaillent sur l’Agro-
une valeur socio-économique sont conservés, et les biodiversité. Des efforts sont faits dans le domaine de la
connaissances locales et autochtones associées sont conservation des espèces collectées plus d’un millier de
préservées. variétés toutes spéculations confondues et les créations
variétales.

101
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Objectif 10 : Les plans de gestion d’au moins 100 des - Des initiatives sont en cours, mais de manière
principales espèces exotiques envahissantes menaçant les sectorielle, mais aucune action d’envergure nationale
plantes, les communautés végétales, ainsi que les habitats
et écosystèmes associés sont mis en place.
Objectif 11: Aucune espèce de flore sauvage n’est - Aucune statistique n’est disponible qui puisse
menacée par le commerce international. renseigner sur le sujet
Objectif 12 : 30 % des produits d’origine végétale - Aucune statistique disponible permettant de faire une
proviennent de sources gérées de façon durable. appréciation
Objectif 13 : L’appauvrissement des ressources végétales - Dans le passé les connaissances et pratiques endogènes
et des connaissances, innovations et pratiques contribuaient à la protection des ressources naturelles et
autochtones et locales associées, sur lesquelles reposent de l’environnement. Aujourd’hui une grande partie de ces
les moyens de subsistances durables, la sécurité valeurs sont perdues. De timides tentatives sont amorcées
alimentaire et les soins médicaux, est stoppé. pour la prise en compte de ces valeurs mais les résultats
ne sont pas encore tangibles
Objectif 14 : L’importance de la diversité végétale et de Plan d’EIE/0 travers des actions d’Ecocitoyenneté,
la nécessité de la préserver est intégrée dans les programmes et modules dans les programmes scolaires,
programmes de communication, d’éducation et de PFIE, Emissions radio et télévisuelles
sensibilisation du public.
Objectif 15 : Le nombre de personnes formées travaillant - Implication d’associations et de personnes dans la mise
avec des moyens appropriés dans le en place de mise en défens et d’espaces de régénération,
domaine de la conservation des plantes est accru, selon de conservation de plantes utiles (Médicinales, Fruitières,
les besoins des pays, aux fins d’atteindre les objectifs de etc.)
la présente Stratégie.
Objectif 16 : De nouveaux réseaux pour la conservation - Un certain nombre de réseaux de promotion d’espèces
des plantes sont créés et les réseaux d’ores et déjà (Réseau Moringa, Réseau Karité..) commencent à voir le
existant sont améliorés, aux niveaux national, régional et jour. La création de jardins de plantes médicinales par
international. des Tradipraticiens commence à se faire. Au niveau
régional en Afrique de l’Ouest existe le WANPRESS
(Réseau de chercheurs sur les plantes médicinales)

102
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

B – Progrès accomplis pour parvenir aux objectifs du Programme de travail sur les Aires
Protégées (AP)

But du programme Objectifs du programme de Progrès accomplis par le


de travail sur les AP travail su les AP Burkina Faso
1.1. Créer et renforcer Mettre en place, dans les zones - Le Burkina, le Bénin et le Niger
les systèmes nationaux terrestres 2/, d’ici à 2010, et dans les sont engagés dans la réalisation du
et régionaux d’aires zones marines, d’ici à 2012, un Projet « Ecosystèmes Protégés en
protégées intégrées dans réseau mondial de systèmes Afrique Soudano-Sahélienne
un réseau mondial nationaux et régionaux de grande (ECOPAS) concernant le parc du W
comme contribution à la envergure, représentatifs et bien qui est commun aux trois pays ;
réalisation des objectifs gérés, à l’appui de la réalisation: i) - Le Burkina a réalisé en relation
adoptés au niveau du but du Plan stratégique pour la avec la Côte d’Ivoire le projet
mondial Convention et du Sommet mondial GEPRENAF intégrant les Parcs
pour le développement durable visant Nationaux frontaliers à la Côte
à parvenir à une réduction d’Ivoire et au Burkina Faso ;
significative du rythme - Le Burkina est membre de
d’appauvrissement de la diversité l’Autorité du bassin du Niger avec 8
biologique d’ici à 2010; ii) les autres pays et l’Autorité du Bassin de
Objectifs du Millénaire pour le la Volta avec 6 autres pays en vue
développement – en particulier d’une restauration des grands
l’objectif 7 sur l’environnement équilibres pour une gestion durable
durable, et iii) les objectifs de la des ressources et de l’environnement.
Stratégie mondiale pour la
conservation des plantes
1.2. Intégrer les aires Intégrer, d’ici à 2015, toutes les aires - Le Burkina, le Bénin et le Niger
protégées dans des protégées et les systèmes d’aires sont engagés dans la réalisation du
paysages terrestres et protégées dans des paysages Projet « Ecosystèmes Protégés en
marins plus grands et terrestres et marins plus grands, et Afrique Soudano-Sahélienne
plus dans les secteurs pertinents, par (ECOPAS) concernant le parc du W
de secteurs aux fins de l’application de l’approche par qui est commun aux trois pays ;
préserver leur structure écosystème, ainsi qu’en tenant - Le Burkina a réalisé en relation
et compte de la connectivité écologique avec la Côte d’Ivoire le projet
fonction écologiques. 5/ et, s’il y a lieu, du concept de GEPRENAF intégrant les Parcs
réseaux écologiques. Nationaux frontaliers à la Côte
d’Ivoire et au Burkina Faso ;

1.3. Créer et renforcer Mettre en place et renforcer, d’ici à - Avec une contribution appréciable
les 2010/2012 6/, les aires protégées de l’UICN, Wetlands International,
réseaux régionaux, les transfrontières, d’autres formes de une amorce de collaboration entre les
aires protégées collaboration entre les aires aires protégées transfrontalières est
transfrontières et la protégées avoisinantes, de part et faite et devrait se poursuivre et
collaboration entre les d’autre des frontières nationales, et s’approfondir et des modèles du
aires protégées les réseaux régionaux, afin genre sont partagés : Cas de
avoisinantes, situées de d’accroître la conservation et ECOPAS et GEPRENAF qui intègre
part et d’autre des l’utilisation durable de la diversité le Bénin, le Burkina et le Niger d’une
part et le Burkina et la Côte d’Ivoire
frontières nationales. biologique, par
d’autre part.
l’application de l’approche par
écosystème et le renforcement de la
coopération internationale.
1.4. Améliorer Mettre en place une gestion efficace Le Burkina Faso compte 24
sensiblement la de toutes les aires protégées, d’ici à concessions d’Aires Classées ;
planification et la 2012, par la mise en œuvre de
gestion des aires processus participatifs et - On dénombre au total 75
protégées à l’échelle des scientifiques de planification des
103
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

sites. sites comprenant des objectifs, des Zones Villageoises d’Intérêt


cibles, des stratégies de gestion et Cynégétique (ZOVIC),
des programmes de suivi
clairs en matière de diversité correspondant à des aires
biologique, fondés sur les fauniques protégées dont la
méthodologies existantes et un plan gestion implique la population.
de gestion à long terme associant
activement les parties prenantes. L’objectif à long terme est
d’étendre ces ZOVIC à
l’ensemble du territoire.

1.5. Prévenir et atténuer Mettre en place, d’ici à 2008, des - Création de Brigades mobiles
les impacts négatifs des mécanismes efficaces permettant forestières chargée de la police
principaux dangers qui d’identifier, de prévenir ou forestière (Lutte contre le
menacent les aires d’atténuer les impacts négatifs des braconnage, les coupes
protégées. principaux dangers qui menacent les abusives) ;
aires protégées.
- Mise en place de Groupements
de Gestion Forestière (GGF),
des surveillants villageois
formés et équipés en matériel
pour la gestion et la surveillance
de certaines aires protégées (cas
de l'AGEREF).
- Création de la Fédération
Nationale des Unions des
Groupes de Gestion Forestières
(FNUGGF).
2.1. Promouvoir Etablir, d’ici à 2008, des mécanismes Les retombées économiques pour les
l’équité et le partage des pour le partage équitable des coûts et populations et Etat se chiffrent à :
avantages. des avantages résultant de la création - Etat ensemble du pays : 741 08 069
et de la gestion des aires protégées. F/an
- Population des zones faunique
aménagées : 66 130 000F/an ;
- Population des zones forestières
aménagées : 560 714 284 F/an
2.2. Accroître et obtenir Parvenir, d’ici à 2008, à la - Mise en place de Groupements
la participation pleine et entière des de Gestion Forestière (GGF),
participation des communautés autochtones et locales, des surveillants villageois
communautés dans le plein respect de leurs droits et formés et équipés en matériel
autochtones et locales, la reconnaissance de leurs
pour la gestion et la surveillance
et parties prenantes responsabilités, en conformité avec
compétentes. les lois nationales et les obligations
de certaines aires protégées (cas
internationales, ainsi qu’à de l'AGEREF).
- Création de la Fédération Nationale
la participation des parties prenantes
des Unions des Groupes de Gestion
à la gestion des aires protégées Forestières (FNUGGF), de ZOVIC,
existantes, ainsi qu’à la création de etc.
nouvelles aires protégées et à leur
gestion.
3.1. Fournir un Examiner et réviser, s’il y a lieu, - L’environnement politique tout à
environnement d’ici à 2008, les politiques, y compris fait favorable. De nombreux textes
politique, par l’utilisation d’évaluations et législatifs ont été adoptés en la
institutionnel et d’incitations sociales et matière. Il reste à traduire cette
socioéconomique économiques, afin de fournir un volonté politique en acte concret.
104
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

propice environnement approprié à l’appui de - Aires protégées anciennement


aux aires protégées. la création et d’une gestion plus occupées pour des activités
efficaces des aires protégées et anthropiques et libérées en 2009 :
des systèmes d’aires protégées. 12/27 ;
-Sites Ramsar du BF en 1990 : 3
- Sites Ramsar du BF en 2009 : 15
3.2. Renforcer les Mettre en œuvre, d’ici à 2010, des - Il existe à travers les projets de
capacités de initiatives et programmes globaux de démarginalisation comme PNGT,
planification, de renforcement des capacités aux fins PAGEN, PAGREN, EE, PFIE, des
création et de gestion de développer les connaissances et formations en renforcement de
des aires protégées. les compétences au niveau capacités sont et ont été administrées
individuel, communautaire et aux différents acteurs, dont les
institutionnel, et d’accroître les populations cibles, les ZOVIC,
standards professionnels. cahiers de charge pour les
gestionnaires privés des Aires de
faune et d’Unités de gestion
forestières.
3.3. Elaborer, appliquer Améliorer sensiblement - Les recherches effectuées n’ont pas
et transférer les l’élaboration, la validation et le permis d’identifier des technologies
technologies transfert, d’ici à 2010, des issues de la recherche transférées
adaptées aux aires technologies adaptées et des dans ce sens. Cependant des cahiers
protégées. approches novatrices pour une de charge t relatifs à la gestion privée
gestion efficace des aires protégées, des Aires protégées de faune et les
en tenant compte des décisions de la ZOVIC existent.
Conférence des Parties sur le
transfert de
technologie et la coopération
technique.
3.4. Assurer la viabilité Garantir, d’ici à 2008, suffisamment - Le Burkina Faso compte 24
financière des aires de ressources financières, techniques concessions d’Aires Classées ;
protégées et des et autres ressources, y compris -Des ZOVIC ;
systèmes d’origine nationale et internationale, - Des efforts sont faits à travers
d’aires protégées pour couvrir les coûts relatifs à la des projets comme OFINAP ;
nationaux et régionaux. mise en œuvre et à la gestion
efficaces des systèmes nationaux et
DGCN ; PROGEREF, etc., pour
régionaux d’aires décentraliser et donner une
protégées, aux fins notamment de autonomie financière de gestion
répondre aux besoins des pays en aux Aires protégées et cela a été
développement, des pays à économie satisfaisant , parce que les
en transition et des petits Etats contrats viennent d’être
insulaires en développement. renouvelés pour 20 ans

3.5. Renforcer la Accroître considérablement, d’ici à - Sur ce plan de nombreuses


communication, 2008, la sensibilisation du public, les initiatives existent : Emissions radio
l’éducation et la connaissances et la compréhension à et télévisuelles, Formation et
sensibilisation du l’égard de l’importance et des sensibilisation à travers de nombreux
public. avantages fournis par les aires projets orientés vers la protection de
protégées. l’environnement et la gestion des
ressources naturelles. Cependant la
pauvreté dans nos pays est telle que
l’impact de cette sensibilisation au
niveau du public cible est difficile à
mesurer.

105
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

4.1 Elaborer et adopter Elaborer et adopter, d’ici à 2008, des - Les enquêtes réalisées n’ont pas
des normes minimales normes, critères et meilleures permis de constater l’existence de
et des meilleures pratiques aux fins de la planification, tels normes et critères de
pratiques pour le bien de la sélection, de la mise en place, planification et de gouvernance des
des systèmes nationaux de la gestion et de la gouvernance de aires protégées.
et régionaux d’aires systèmes nationaux et régionaux
protégées d’aires protégées.

4.2. Evaluer et Adopter et mettre en œuvre, d’ici à - Les informations recueillies n’ont
améliorer 2010, des cadres de pas révélé l’existence d’un tel cadre
l’efficacité de la gestion surveillance, d’évaluation et de surveillance, d’évaluation et
des aires protégées. d’établissement de rapports sur d’établissement de rapports sur
l’efficacité de la gestion des aires l’efficacité de la gestion des aires
protégées au niveau des sites, des protégées. Toutefois, la mise en
systèmes nationaux et régionaux et œuvre du projet ECOPAS au niveau
des aires protégées transfrontières. du parc frontalier du W par le
Burkina, le Bénin et le Niger est un
exemple qui peut faire école
4.3. Evaluer et suivre Etablir, d’ici à 2010, des systèmes - Il est rédigé de temps en temps
l’état et les tendances nationaux et régionaux aux fins de dans le cadre du PNGIM un état de
des aires protégées. pouvoir surveiller efficacement de la l’environnement du Burkina Faso, la
couverture, de l’état et des tendances dernière version date de 2006. Cet
des aires protégées à l’échelon exercice prend en compte l’évolution
national, régional et mondial et de la couverture de la flore et de la
d’aide à l’évaluation des progrès végétation y compris les aires
accomplis pour protégées.
réaliser les objectifs pour la diversité
biologique mondiale.
4.4. S’assurer que les Renforcer les connaissances - L’exécution de projets comme,
Connaissances scientifiques relatives aux aires ECOPAS et GEPRENAF implique
scientifiques protégées afin de favoriser leur fortement une communauté
contribuent à la création création et d’améliorer leur utilité ou scientifique pluridisciplaire et les
et à l’efficacité ou efficacité et leur gestion. connaissances engrangées sont très
utilité des aires importantes. Au niveau des structures
protégées et des de recherche des efforts sont réalisés
systèmes mais aussi à titre individuel et
d’aires protégées. sectoriel. Cependant les résultats
obtenus sont importants. Mais pour
plus d’efficience dans ce sens, il
conviendrait que le plan Stratégique
de la recherche Scientifique,
notamment, la partie concernant la
biodiversité trouve un financement
pour s’exécuter de manière
systématique.
2/ Les zones terrestres comprennent les écosystèmes des eaux intérieures.
5/ La notion de connectivité écologique peut ne pas concerner toutes les Parties.
6/ Les références aux réseaux d’aires marines protégées doivent être conformes à l’objectif du Plan
d’application du Sommet mondial pour le développement durable.

106
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

ANNEXES

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QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Annexe 1 : Zones pastorales fonctionnelles ou actives (Source : Direction Générale des Espaces et Aménagement Pastoraux, 2010)
N° Nom zone N° arrêté Plan de Cahier Bornage
pastorale Départements Provinces DRRA Superficie (ha) délimitation gestion charges Balises
Spécifique
01 BARANI Barani Kossi 48 924 2000-32 du 2008
Boucle Mouhoun 21/07/2000 -
02 TOENI Toeni Sourou 19 000 - 2004 2006 X
03 CEZIET Samorogouan 124 000 2000-40 du 2001 2009
21/07/2000
04 DIASSAGA/GO Kénédougou 600 2001-14 du
SSIAMANDAR 28/03/2002 -
A Hauts-Bassins
05 SAHO BONI Tuy 2 800 2001-16 du 2004
28/03/2002
06 GADEGHIN Mogtédo 6 000 2000-33 du 2004
21/07/2000
07 MANKARGA Boudry 6 270 2000-36 du 2004
V7 Ganzourgou Plateau Central 21/07/2000
08 SILMIOUGOU Zoungou 420 2000-42 du -
21/07/2000
09 GAONGHO- Kombissiri Bazèga 6 762 2000-34 du -
SUD 21/07/2000
10 LUILI- Béré 3 700 2000-35 du - 2006 X
NOMBERE 21/07/2000
11 NIASSA Gogo Centre Sud 19 000 2000-37 du 2005 2006 X
Zoundwéogo 21/07/2000
12 SONDRE-EST Bindé 16 459 2000-43 du - 2006 X
21/07/2000

108
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Annexe 1 : Zones pastorales fonctionnelles ou actives (Suite)


N° Nom zone N° arrêté Plan de Cahier Bornage
pastorale Départements Provinces DRRA Superficie (ha) délimitation gestion charges Balises
Spécifique
13 ZONE SUD Nobéré Zoundwéogo 32 000 - - X
OUEST
Centre Sud
14 GUIARO Guiaro Nahouri 9 500 2001-15 du 2004 2006 X
28/03/2002
15 GASSANAYE Banh Lorum Nord 30 000 - 2005
16 TAPOA-BOOPO Matiacoali Gourma 95 000 2003-59 du 2003 Balise
28/10/2003 partielle
17 KABONGA Kompienga/Ouar Kompienga / Est 41 000 2004-38 du 2003 Balise
gaye Koulpélogo 02/08/2004 partielle
18 NOUHAO Bittou/Ouargaye Boulgou 95 000 2000-38 du - X
Centre Est 21/07/2000
19 YARKANRE Gounghin Kouritenga 1 850 - 2003
20 SAMBONAYE 37 500 2000-39 du 2006
Dori Séno Sahel 21/07/2000
21 CEEKOL 30 507 - 2006
NAGGE
22 SIDERADOUGO Sidéradougou/ Comoé Cascades/ 51 000 2000-41 du 2006 2009 X
U Hauts-Bassins 21/07/2000
23 YALLE Bieha/Cassou Sissili/Ziro Centre Ouest 29 287 - 2005 -
24 DJIGOUE PONI Sud-Ouest 6 700 - -
25 LEKORO Solenzo / 9 192 En cours 2008 2009
26 MOARA Banwa Boucle du Mouhoun 450 En cours 2009 -
27 FELEWE 9 200 En cours 2009 -
Total 734 921

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QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Annexe 2 : Liste des sites Ramsar du Burkina Faso

Site Ramsar Année de Superficie Région Province


reconnaissance (ha)
1. Parc National du W 1990 235 000 Est Tapoa
2. Mare d’Oursi 1990 45 000 Sahel Oudalan
Hauts
3. Mare aux hippopotames 1990 19 200 Houët
Bassins
4. Lac Higa 2009 730 Sahel Yagha
5. Forêt classée et réserve
partielle de faune de la 2009 124 500 Cascades Comoé
Comoé-Léraba
Boucle du
6. Vallée du Sourou 2009 615 000 Sourou
Mouhoun
7. Lac Dem 2009 1 354 Centre Nord Sanmatenga
8. Cône d’épandage de
2009 150 000 Nord Yatenga
Banh
9. Lac de Bagré 2009 21 611 Centre Est Boulgou
10. Lac Bam 2009 2 693 Centre Nord Bam
11. Parc national d’Arly 2009 93 000 Est Tapoa
12. Lac de la Kompienga 2009 9 544 Est Kompienga
13. Barrage de la Tapo 2009 1 622 Est Tapoa
14. Lac de Tingrela 2009 364 Cascades Comoé
15. Mare aux roussettes de
2009 1 064 Cascades Comoé
Lera

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QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Annexe 3 : Distribution des principales espèces de Mammifères au Burkina Faso


(Source : Direction de la Faune et des Chasses. 2010)
Espèce (nom Nom scientifique Domaine sahélien Domaine Soudanien Totaux
français) Secteur Secteur Secteur (+)
Secteur nord
nord Sud sud
soudanien
sahélien sahélien soudanien
Eléphant Loxodonta africana + + + + 4
Oryctérope Orycteropus afer - + + + 3
Potamochère Potamochoerus porcus - - - - -
Hylochère Hylochoerus + 1
- - -
meinertzhageni
Phacochère Phacochoerus africanus + + + + 4
Hippopotame Hippopotamus 2
- - + +
amphibius
Bubale Alcelaphus buselaphus - + + + 3
Damalisque Damaliscus lunatus 1
- - + -
korigum
Gazelle dama Gazella dama + - - - 1
Gazelle dorcas Gazella dorcas + - - - 1
Gazelle rufifrons Gazella rufifrons + + + + 4
Ourébi Ourebia ourebi - + + + 3
Buffle Syncerus caffer nanus - + + + 3
Guib harnaché Tragelaphus scriptus - + + + 3
Céphalophe bleu Cephalophus maxwelli - - - +
Céphalophe à flancs Cephalophus rufilatus 2
- - + +
roux
Céphalophe à dos Cephalophus sylvicultor 1
- - - +
jaune
Céphalophe de Sylvicapra grimmia 3
- + + +
Grimm
Hippotrague Hippotragus equinus - + + + 3
Cob defassa Kobus ellipsiprymnus - - + + 2
Cob de Buffon Kobus kob - - + + 2
Redunca Redunca redunca - - + + 2
Lamantin Trichechus senegalensis - - - + 1
Pangolin géant Manis gigantea - - - + 1
Pangolin tétradactyle Manis tetradactyla - - - + 1
Pagolon à écailles Manis tricuspis 1
- - - +
tricuspides
Daman de Rocher Procavia capensis - - + + 2
Ecureuil fouisseur Xerus erythropus + + + + 4
Héliosciure de Heliosciurus gambianus + + + 4
+
Gambie
Anomalure Anomalurus beecrofti + + + + 4
Proc -épic Hystrix cristata + + + + 4
Rat géant de Gambie Cricetomys gambianus + + + + 4
Aulacode géant Thryonomis 2
- - + +
swinderianus

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QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Espèce (nom Nom scientifique Domaine sahélien Domaine Soudanien Totaux


français) Secteur Secteur Secteur (+)
Secteur nord
nord Sud sud
soudanien
sahélien sahélien soudanien
Lièvre du cap Lepus capensis + + + - 3
Renard pâle Vulpes pallida + + + - 3
Chacal à flancs rayés Canis adustus + + + - 3
Chat commun Canis aureus + + + + 4
Lycaon Lycaon pictus - - + - 1
Zorille Ictonyx striatus - - - + 1
Loutre Lutra maculicollis - - - + 1
Ratel Mellivora capensis - + + - 2
Nadinie Nandinia binotata - - - + 1
Civette Civettictiscivetta + + + + 4
Genette de Thierry Genetta thierrryi - - - + 1
Genette commune Genetta genetta + + + + 4
Genette tigrine Genetta tigrina - - - + 1
Genette pardine Genetta maculata - - - + 1
Mangouste Herpestes ichneumon 3
- + + +
ichneumon
Mangouste à queue Ichneumia albicauda 3
- + + +
blanche
Mangouste rouge Galerella sanguinea - + + + 3
Mangouste des Atilax palludinosus 3
- + + +
marais
Mangue rayée Mungos mungos - + + + 3
Mangue de Gambie Mungos gambianus - + + + 3
Mangouste brune Crossarchus obscurus + + + - 3
Hyène rayée Hyaena hyaena + + - + 3
Hyène tachetée Crocuta crocuta + + + + 4
Lion Panthera leo - - + + 2
Léopard Panthera pardus - - + + 2
Guépard Acinonyx jubatus - - + + 2
Caracal Caracal caracal - + + + 3
Serval Leptailurus serval - + + + 3
Chat de Libye Felis silvestris - + + + 3
Galaogo du Sénégal Galago senegalensis - + + + 3
Babouin Papio hamadryas - - + + 2
Singe rouge Erythrocebus patas - + + + 3
Singe vert Chlorocebus aethiops - - + + 2
Colobe blanc et noir Colobus polykomos 2
d’Afrique - - + +
Occidentale
Chimpanzé Pan troglodytes - - - + 1
Hérisson Atelerix albiventis + + + + 4
Crocidure Crocidura cinderella + + + + 4
Totaux (+) 21 38 52 60

112
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Annexe 4: Actions et activités prioritaires par objectif spécifique de la SN/PA sur la Diversité Biologique (Source :
SP/CONAGESE, 2001)
Sous-Objectifs Actions Activités
1. Objectif de la conservation 1.1.1 Bornage des formations classées ;
: Action 1.1 : Amélioration de la participation des populations locales aux 1.1.2 Création de forêts villageoises et protection des
assurer la conservation de actions de conservation; une attention particulière devrait être accordée à boisements culturels ;
la diversité biologique la participation des femmes en tant qu’utilisatrices principales des 1.1.3 Protection des sols fragiles ;
grâce à l'implication ressources biologiques mais surtout du fait de leur disponibilité habituelle 1.1.4 Aménagement des zones pastorales ;
des populations à s’engager dans les actions de développement local et leur rôle de canal 1.1.5 Amélioration de la couverture sanitaire du cheptel ;
préalablement privilégié dans le transfert des connaissances particulièrement au profit de 1.1.6 Protection et aménagement des espaces fauniques ;
responsabilisées la jeunesse 1.1.7 Protection et aménagement des plans d’eau piscicoles ;
1.1.8 Développement de l’agroforesterie ;
1.1.9 Meilleure valorisation des espèces végétales et animales
locales ;
1.1.10 Conscientisation des populations
Action 1.2 : Sensibilisation/information des bénéficiaires sur les enjeux de 1.2.1 Institutionnalisation de l’éducation environnementale à
la conservation de la diversité biologique afin de susciter leur adhésion tous les niveaux ;
permanente aux objectifs de la convention 1.2.2 Capitalisation et diffusion des informations sur la
diversité biologique ;
1.2.3 Prise en compte du savoir-faire traditionnel, des us et des
coutumes.
Action 1.3 : Amélioration de la capacité organisationnelle et augmentation 1.3.1 Renforcement des capacités organisationnelles ;
du taux d’alphabétisation des populations pour une meilleure prise en 1.3.2 Augmentation du taux d’alphabétisation de la population.
charge des actions de conservation
Action 1.4 : Intensification de la prospection et de la collecte des variétés 1.4.1 Conservation des espèces végétales en péril et
d’espèces agricoles et forestières pour leur conservation (in situ et ex situ) encouragement à la conservation in-situ des espèces agricoles ;
1.4.2 Capitalisation de l’information sur la diversité biologique ;
1.4.3 Amélioration de la connaissance (des ressources
biologique) de la diversité biologique ;
1.4.4 Conservation des ressources génétiques animales
(domestiques et sauvages).

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QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Annexe 4: Actions et activités prioritaires par objectif spécifique de la SN/PA sur la Diversité Biologique (Suite)
Sous-Objectifs Actions Activités
1. Objectif de la conservation 1.5.1 Restauration des formations végétales dégradées;
: 1.5.2 Fixation des berges des cours et retenues d’eau ;
assurer la conservation de Action 1.5 : Développement de l’agro-sylvo-pastoralisme 1.5.3 Renforcement de la gestion des feux ;
la diversité biologique 1.5.4 Vulgarisation des pratiques d’exploitation durable
grâce à l'implication 1.5.5 Amélioration de l’exploitation des parcours naturels
des populations Extension du processus de décentralisation à toutes les échelles de
préalablement Action 1.6 : Développement du processus de décentralisation développement (village, département, commune, province, région)
responsabilisées 1.7.1 Protection des écosystèmes d’intérêt mondial ;
1.7.2 Protection des écosystèmes fragiles
Action 1.7 : Préservation des écosystèmes fragiles ou menacés ou 1.7.3 Inventaire et caractérisation de l’ensemble des écosystèmes du
présentant un intérêt (mondial et/ou national) prononcé pays
1.7.4 Prévention de l’érosion et restauration des sols dégradés
1.7.5 Lutte contre les menaces de pollution des eaux
Action 1.8 : Renforcement du processus d’aménagement et de gestion Intensification du processus d’aménagement et de gestion du territoire
du territoire ainsi que de la planification ainsi que la planification des actions
Action 1.9 : Renforcement de la lutte contre la pauvreté Amélioration du niveau de vie des populations
Action 1.10 : Mise en place d’un cadre de prévention des risques liés à Prévention des risques biotechnologiques en vue de la préservation de
la biotechnologie la diversité biologique
2. Objectif de l'utilisation 2.1.1 Renforcement et accroissement de l’appui aux associations
durable: Action 2.1 : Renforcement de la participation des populations à la paysannes à travers les projets, programmes, ONGs et institutions
assurer une exploitation gestion responsable des ressources biologiques financières ;
rationnelle 2.1.2 Formation des responsables coutumiers, religieux et des
et une gestion durable, organisations de base.
dynamique 2.2.1 Valorisation des ressources forestières (floristiques et
et participative des fauniques) d’utilités connues ou potentielles;
ressources 2.2.2 Développement des activités de recherche sur les espèces et
naturelles Action 2.2 : Meilleure valorisation des ressources forestières (produits variétés ;
forestiers ligneux et non ligneux, espèces locales, peuplements 2.2.3 Développement des activités de recherche sur le rendement
semenciers…) des formations forestières ;
2.2.4 Meilleure organisation de l’exploitation des ressources
disponibles ;
114
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Annexe 4: Actions et activités prioritaires par objectif spécifique de la SN/PA sur la Diversité Biologique (Suite)
Sous-Objectifs Actions Activités
2. Objectif de l'utilisation Conscientisation des exploitants à travers la conception et la diffusion de
durable: messages d’information et de sensibilisation, la formation des associations
assurer une exploitation Action 2.3 : Développement de l’éducation environnementale d’exploitants et l’institution de l’enseignement de l’éducation
rationnelle environnemental dans tous les établissements
et une gestion durable, Action 2.4 : Renforcement de la pratique de l’agroforesterie et de 2.4.1 Intensification et rationalisation du reboisement ;
dynamique l’agro-sylvo-pastoralisme 2.4.2 Amélioration de l’exploitation des parcours naturels
et participative des 2.5.1 Meilleure gestion des feux précoces ;
ressources 2.5.2 Lutte contre les feux de brousse ;
naturelles 2.5.3 Lutte contre la divagation des animaux ;
Action 2.5 : Renforcement de la lutte contre les activités 2.5.4 Lutte contre la coupe anarchique du bois ;
anthropiques destructrices des ressources biologiques 2.5.5 Meilleure gestion des pâturages ;
Lutte contre la collecte abusive des plantes médicinales.
Action 2.6 : Meilleure connaissance des ressources biologiques 2.6.1 Renforcement des capacités en évaluation des ressources
floristiques et fauniques des zones terrestres et aquatique biologiques ;
2.6.2 Evaluation du potentiel biologique par secteur ou sous-secteur
d’activité
Action 2.7 : Meilleure exploitation des plans et cours d’eau 2.7.1 Renforcement des opérationnelles des exploitants des plans et
cours d’eau
2.7.2 Elaboration de plans d’aménagement adéquats
2.7.3 Suivi des productions et de la productivité
Action 2.8 : Intensification de la production agricole par une 2.8.1 Amélioration de la production agricole
amélioration de la gestion de la fertilité des sols et par la 2.8.2 Restauration du maximum de la superficie des terres agricoles
diversification
Action 2.9 : Augmentation de la productivité des espèces et races Elaboration d’une stratégie d’amélioration génétique des espèces et races
par l’amélioration génétique
Combinaison des méthodes traditionnelles pertinentes aux techniques
Action 2.10 : Intensification de l’élevage modernes d’élevage pour atteindre l’objectif d’utilisation durable des
ressources biologiques
Action 2.11 : Normalisation de l’exploitation de la faune Lutte contre l’exploitation non réglementaire de la faune
Action 2.12 : Développement de l’élevage des animaux sauvages Promotion du ranching et du petit élevage privé d’animaux sauvage

115
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Annexe 4: Actions et activités prioritaires par objectif spécifique de la SN/PA sur la Diversité Biologique (Suite)
Sous-Objectifs Actions Activités
2. Objectif de l'utilisation Action 2.13 : Développement de la pratique du Mise en valeur du patrimoine touristique
durable: tourisme cynégétique et de vision
assurer une exploitation Action 2.14 : Renforcement du cadre institutionnel à la Renforcement des capacités opérationnelles des producteurs à la
rationnelle base base
et une gestion durable, Action 2.15 : Diversification des sources d’énergie Développement d’actions d’économie du bois de feu à traves le
dynamique renforcement des efforts de subvention du gaz et la promotion de
et participative des ressources l’énergie renouvelable
naturelles

3. Objectif du partage équitable Action 3.1 : Amélioration de la connaissance sur les Evaluation précise des potentialités en ressources biologique,
des bénéfices: assurer aux potentialités en ressources biologiques, surtout surtout génétiques du pays dont les retombées peuvent être
populations et au pays un génétiques, à bénéfice partageables partagées
partage équitable des Action 3.2 : Renforcement des capacités Renforcement des capacités opérationnelles des populations à
bénéfices issus de l'exploitation opérationnelles des populations locales en matière de travers la création de commission villageoise de gestion des
des ressources biologiques, conservation et d’exploitation des ressources terroirs, la sensibilisation des partenaires, l’organisation des
surtout génétiques biologiques, surtout génétiques producteurs et des tradipraticiens, le dynamisation des cadres de
concertation, la formation du personnel la réalisation
d’infrastructure, l’équipement des services technique et la
coopération.
Action 3.3 : Accroissement de la contribution de Mise en place des dispositions nécessaires pour le partage des
l’expertise locale dans la définition des problématiques bénéfices
internationales, régionale en matière de partage des
avantages de la diversité biologique et dans
l’élaboration des scénarios y relatifs
Action 3.4 : Renforcement de la coopération régionale Promotion de la coopération régionale et internationale en matière
et internationale en matière de recherche scientifique de recherche scientifique et technique

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QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Annexe 5 : Situation des forêts en aménagement au Burkina Faso (Source : DIFOR, 2010)
Superficie Période de Bailleurs de fonds Année de
Régions Nom de la forêt aménagée Statut validité du ayant appuyé concession Observations
(ha) PAG proposé l’aménagement de la gestion
à l’UGGF
Cassou 29 515 Forêt protégée 1993 - 2007 PNUD 2001
Bougnounou - 24 914 Forêt protégée 1993 - 2007 PNUD 2002
Nébielianayou
Nazinon 24 899 23 699 ha classés 1988 - 2007 PNUD 2002
Centre – 1 200 ha non classés
Ouest Sapouy – Biéha 21 000 Forêt protégée 2000 - 2014 PNUD 2001
Sud – Ouest Sissili 55 145 Forêt protégée 2000 - 2014 FED 2001
Silly – Zawara – Pouni 52 550 17 500 ha classés
35 050 ha non classés 1999 - 2013 PNUD 2001
Tiogo 30 000 Forêt classée - Suède / UNSO, - Co – gestion DRECV et
Danemark /DANIDA UGGF
Centre – Nazinon – Nord / 21 424 Forêt protégée /Forêt 1998 - 2017 PNUD 2001
Sud Nakanbé Sud classée
Zone Sud-Ouest 36 000 Forêt protégée Pays-Bas
Zoundweogo
Dindéresso 8 500 Forêt classée En cours Coopération - Co – gestion DRECV et
d’élaboration Luxembourgeoise UGGF
Hauts – Kou 117 Forêt classée En cours Coopération - Co – gestion DRECV et
Bassins d’élaboration Luxembourgeoise UGGF
Maro 50 000 Forêt classée En cours Banque Mondiale - Co – gestion DRECV et
d’élaboration UGGF
Sud - Ouest Nabéré 36 500 Réserve partielle de faune - Banque Mondiale - Co – gestion DRECV et
UGGF
Yabo 3 416 1 000 ha classés En cours Coopération - Co – gestion DRECV et
Centre - 2 416 ha non classés d’élaboration Danoise UGGF
Nord Korko - Barsalogho 24 763 Forêt protégée En cours Coopération - Co – gestion DRECV et
d’élaboration Danoise UGGF

117
QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Annexe 5 : Situation des forêts en aménagement au Burkina Faso (suite)


Superficie Période de validité du Bailleurs de fonds Année de
Régions Nom de la forêt aménagée Statut PAG proposé ayant appuyé concession de la Observations
(ha) l’aménagement gestion à
l’UGGF
Centre - Est Moaga - Sablogo 17 000 Forêt protégée - Coopération - Co – gestion DRECV et UGGF
Danoise
Centre Gonsé 6 000 Forêt classée 2004 – 2018 Coopération - Co – gestion DRECV et UGGF
allemande
Nosébou 14 000 Forêt classée 2005 - 2019 Banque Mondiale - Co – gestion DRECV et UGGF
Sorobouli 5 800 Forêt classée 2005 – 2019 Banque Mondiale - Co – gestion DRECV et UGGF
Tissé 21 500 Forêt classée 2005 – 2019 Banque Mondiale - Co – gestion DRECV et UGGF
Boucle Ouoro 14 000 Forêt classée 2005 – 2019 Banque Mondiale - Co – gestion DRECV et UGGF
du Mouhoun Toroba 2 700 Forêt classée 2005 – 2019 Banque Mondiale - Co – gestion DRECV et UGGF
Kari 13 000 Forêt classée 2005 – 2019 Banque Mondiale - Co – gestion DRECV et UGGF
Gouandougou 1 800 Forêt classée - Coopération - Fin du projet d’études
Japonaise
Kongouko 27 000 Forêt classée - Coopération - Fin du projet d’études
Japonaise
Cascades Bounouna 9 500 Forêt classée - Coopération - Fin du projet d’études
Japonaise
Toumousséni 2 500 Forêt classée - Coopération - Fin du projet d’études
Japonaise
Dida 75 000 Forêt classée - Coopération - Fin du projet d’études
Japonaise
TOTAL 592 543

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QUATRIEME RAPPORT NATIONAL DU BURKINA FASO SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (2010)

Annexe 6 : Aires fauniques en aménagement (Source : Direction de la Faune et des Chasses, 2010)

Régime Aire faunique en Superficie Région Acteurs


d’exploitation aménagement (ha) principaux
1. Koakrana 25 000 Est Opérateur privé
2. Kourtiagou 51 000 Est Opérateur privé
3. Konkombouri 65 000 Est Opérateur privé
4. Ougarou 64 426 Est Opérateur privé
5. Pama centre Nord 81 452 Est Etat
La grande 6. Pama centre Sud 51 774 Est Opérateur privé
chasse 7. Pama Nord 81 486 Est Opérateur privé
8. Pama Sud 60 762 Est Opérateur privé
9. Sissili 32 700 Centre Ouest Opérateur privé
10. Tapoa Djerma 30 000 Est Opérateur privé
11. Comoé - Léraba 124 510 Cascades Association
12. Pagou Tandougou 35 000 Est Opérateur privé
13. Beli 55 000 Sahel Opérateur privé
14. La Mou 34 000 Hauts Bassins Opérateur privé
La petite 15. Pâ Boucle du
11 000 Opérateur privé
chasse Mouhoun
16. Sâ - Sourou Boucle du
20 000 Opérateur privé
Mouhoun
Le ranching 17. Singou 151 800 Est Etat
18. Nazinga 91 300 Centre Sud Etat
Le tourisme 19. Parc national de 155 500 Centre Sud Etat
de vision Pô
20. Parc du W 350 000 Est Etat
21. Parc d’Arly 93 000 Est Etat
22. Parc des Deux 115 000 Boucle du Etat
balé Mouhoun
Autres 23. Bontioli 42 200 Sud Ouest Etat
24. Koulbi 40 000 Sud Ouest Etat
25. Mare aux 19200 Hauts Bassins Etat
hippopotames
26. Boulon Koflandé 42 000 Cascades Association

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