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I

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


ENSEGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
INSTITUT SUPERIEUR TECHNIQUE DE LUBUMBASHI
I.S.T.L
LUBUMBASHI
Arrêté Ministériel N°178/MINESU/CAB.MIN/TLL/JRM/SB/2020

DEPARTEMENT DES SCIENCES ET TECHNIQUE APPLIQUEES

Impact socio-économique et environnemental de


l’exploitation minière
(Cas de KCC)

Par : MALUMBA MBANTSHI Riva

Mémoire présenté et défendu en vue de l’obtention du


grade de bachelier en sciences appliquées

Option : Géomines

Octobre 2021
II

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


ENSEGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
INSTITUT SUPERIEUR TECHNIQUE DE LUBUMBASHI
I.S.T.L
LUBUMBASHI
Arrété Ministériel N°178/MINESU/CAB.MIN/TLL/JRM/SB/2020

DEPARTEMENT DES SCIENCES ET TECHNIQUE APPLIQUEES

Impact socio-économique et environnemental de


l’exploitation minière
(Cas de KCC)
Par : MALUMBA MBANTSHI Riva

Mémoire présenté et défendu en vue de l’obtention du


grade de bachelier en sciences appliquées

Option : Géomines

Directeur : P.O NDABAR TUNG Loris Honoré

Codirecteur : Ass. MALUNDU MALULA Doudou

Année académique 2020-2021


III

EPIGRAPHE

« L’exploitation des ressources


naturelles doit répondre à l’équilibre
judiciaire sous l’angle de la lutte contre
le changement climatique en favorisant
la croissance verte ».

« Un espoir différé rend le cœur malade,


mais un désir accompli est un arbre de
vie ».
NELSON MANDELA
IV

DEDICACE

L’artisan n’a-t-il pas de valeur que l’œuvre qu’il réalise ; puis lui seul pouvait

annuler sa réalisation, et même au final décider de sa destruction ? Ayant conscience et

reconnaissance envers mon créateur le Dieu tout puissant qui m’a fait grâce afin que je sois, il

m’a aussi fait grâce en me donnant ce souffre de vie et en mettant sur mon chemin les

personnes qui ont fait que les études soient effectives.

JE dédie ce modeste travail à :


Dieu, le père tout puissant, créateur du ciel et de la terre, de l’univers visibles et
invisibles qui m’a créé à son image ;
A mon père, MBANTSHI KWETE Albert, pour son sens de responsabilités, de
rigueur et votre soutien inconditionnel dans mes études et vos encouragements ;
A ma mère, NOPA NGOLOSHANGA Bernadette, pour son affection, amour
inébranlable et ses nombreux sacrifices consentis en ma faveur ;
A mes frères et sœurs : ALBERT MBANTSHI, REBECCA MBAWOTA,
MONIQUE MBANTSHI, NOPA MBANTSHI ET VICTOR BWIKA MBANTSHI merci
pour votre soutien ;
A mon défunt frère MINGASHANGA MBANTSHI DIDIER, toi qui est parti
si tôt et qui a laissé un vide dans nos cœurs, que la terre de nos ancêtres te sois agréable et je
t’aime ;
A mes oncles et tantes : Marie PELENGE, Didier MINGA, Anny PIEMA,
martin, Hilos NGOLOSHANGA, Rose MBOKASHANGA,
A tous ceux qui de loin ou de près n’ont cessé de m’apporter soutien et
réconfort pendant mes études ;
A toi qui consulteras cette œuvre pour te recherches.
Je dédie ce travail, fruit de tant de sacrifice, des privations et retombé de mes
efforts et de ma détermination.
A vous toutes et tous nous dédions ce travail.

MALUMBA-MBANTSHI Riva
V

REMERCIEMENTS
Le présent travail sanctionnant la fin de notre étude d’ingénieur en Géomines,
n’est pas le fruit du hasard mais il est l’accomplissement du dur labeur mené chaque jour
depuis longtemps, certes un long périple où il nous a était facile d’embarquer mais sans savoir
la certitude d’y arriver, nous y sommes parvenus quand même après les multiples efforts
sanctionnant ainsi l’obtention de notre diplôme d’ingénieur civil des mines.

Nous ne revendiquerons seul la réalisation finale de ce présent travail, car il est


le fruit d’une ferme volonté dans l’acquisition du savoir, du savoir-faire et du savoir-être de
plusieurs personnes.

Ainsi dit, avant de finir ce travail, je rends grâce à Dieu par Jésus Christ, maitre
de mon être, pour m’avoir fait faveur du souffle de vie et le peu d’intelligence avec lesquels
nous avons pu tenir durant ce périple.

A ce propos, nous remercions le Professeur Loris Honore NDABAR-TUNG, et


l’assistant MALUNDU MALULA Doudou, Directeur et Co-directeur de ce présent travail
pour leurs encadrements qui, malgré leurs multiples préoccupations.

Nos remerciements s’adressent également au Directeur Général Académique


professeur Jeannot MPANYA, a madame Noëlla TSHIYANYI, au chef de section Mr Loris
et a tous les enseignants de l’ISTL, sans eux nous ne serions pas au milieu de vous, nous
disons merci pour vos exemples et vos diligences dans la responsabilité diverses que vous
aviez eu durant notre parcours, sentez-vous honorés par ce travail.

Nos remercions de tout cœur tous les membres de la famille : Norton


MBENGELE, James MBENGELE, jeanne MBONGATA, Angel MBOKASHANGA,
Ernestine MBULAMINGA, gracia KAMBULA, Pitshune MALENGE, la vie
TSHIESHANGA, Guylain BOPE, oscar PIDI, rose PELENGE, Johan leader KWETE, John
NTUMBA, merci pour vos encouragements et vos conseils qui nous ont été d’une aide
capitale.

En fin à vous mes compagnons de lutte avec qui nous avons connu les moments
agréables et désagréables d’incident malheureux sur le site universitaire et nos collègues
collaborateurs avec qui nous avons partagé des moments de vie scientifique et sociale, nous citons,
proches victoire NGOY LUBA, MASENGO Aaron, Emmanuel, Luka SAMALENGE, MALENGELE
Héritier, MUKANYA BUKASA Chris, Cecilia, trésor, Liévin et autres personnes qui nous sont
chères.
VI

A tous les Hommes de bonnes volontés, je confie ce message : ce travail est le fruit de
la ténacité, voudriez-vous jeter un regard de bienveillance et profitez tous de cette expression qui
témoigne notre gratitude à votre égard.

MALUMBA-MBANTSHI Riva
VII

LISTE DE FIGURES

Figure 1 L’ORGANIGRAMME 1 : CI-DESSOUS MONTRE UNE REPRESENTATION DES


ELEMENTS DE BASE DE BONNES PRATIQUES DE L’EIE: ............................................................ 15
Figure 2: vue aérien de la mine à ciel ouvert de KOV (iPAD RDC) .................................................... 21
Figure 3 : vue aérien de la mine Tilwezembe (iPAD RDC) ) .......................................... 22
Figure 4 : vue de la mine de Kananga (iPAD RDC

Figure 5 : le concentrateur de Kolwezi (iPAD RDC) ........................................................................... 22


Figure 6 : entrée de principale de la mine souterraine de Kamoto (iPAD RDC) ................................. 22
Figure 7 : mine à ciel ouvert de T17 (iPAD RDC)................................................................................ 23
Figure 8 : le concentrateur de Kamoto (iPAD RDC)............................................................................ 23
Figure 9 : usine de Luilu (iPAD RDC) .................................................................................................. 23
Figure 10 L’organigramme 2 : ci-dessous montre tous les actionnaires de la KCC et leurs parts dans
l’entreprise. (3Rapport annuel Katanga Mining du 31/03/2015,p.4) ................................................... 24
Figure 11 : l’arc Lufilien (Carte de localisation des districts cuprifères NW (Shaba) et SE (SE Shaba
et Zambie). ............................................................................................................................................. 27
Figure 12: stratigraphie et répartition de la minéralisation (doc. gisement KCC) .............................. 30
Figure 13 Figure 11 et 12 : La technique d’exploitation par chambres et piliers (modifié d’après Atlas
Copco Rock Drills à gauche et à droite la foration horizontale dans la mine de sel de Varangéville
exploitée en chambres et piliers, en France (tome 6)............................................................................ 34
Figure 14: dégagement de CO2 par usine de Luilu (Cordaid/Jeff Mbiya) ........................................... 44
Figure 15 : ces 2 images illustrent le manque d’eau à Musonoi ou la population doit parcourir
plusieurs kilomètres pour avoir de l’eau potable (Cordaid/Jeff Mbiya) ............................................... 48
Figure 16 : illustrant l’usine de Luilu, le canal Albert et la rivière Pingiri (Google earth &M.
butticaz/PPP)......................................................................................................................................... 49
Figure 17 : photo montrant la pollution de l’eau et du sol juste avant le déversement dans la rivière
Luilu et contamination du cuivre à gauche et berge dont le sol n’est plus fertile a droit (IPAD RDC)
............................................................................................................................................................... 50
Figure 18 : vue du ciel de la cité de Musonoi (Google earth) ............................................................. 54
Figure 19 : démontrent le terrain et les maisons fissurées (Cordaid/Jeff MBIYA) .............................. 55
VIII

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 englobe les spécificités de droits miniers et titres miniers selon la CAMI ........................... 11
Tableau 2 représentant la procédure d’octroi des droits miniers ......................................................... 12
Tableau 3 : liste des permis d’exploitation, gisements et carrés miniers de KCC SA (analyse fiscale
KCC)...................................................................................................................................................... 25
Tableau 4: stratigraphie du Katanga modifiée par Cailteux et Al (2005a, 2005b, 2007 et Batu Mike
2007)...................................................................................................................................................... 29
Tableau 5 montrant les différents résultats des échantillons prélevés ................................................. 49
Tableau 6 : récapitulatif des problèmes, attentes et préoccupations prioritaires des communautés par
thématique selon CORDAID ................................................................................................................. 56
Tableau 7 : Liste de Permis de KCC ..................................................................................................... 60
Tableau 8 : Estimation des droits superficiels ...................................................................................... 61
Tableau 9 : vérification des Droits superficiels .................................................................................... 61
Tableau 10 : projection des recettes du secteur des Mines à fin décembre 2020 ................................ 63
Tableau 11 : Calcul et modalités de répartition de la redevance minière ............................................ 65
Tableau 12 : Etat compilé des paiements et recettes par flux et par Exercice ..................................... 65
Tableau 13 : Statistiques des entreprises ayant effectué les paiements de la redevance minière suivant
les différentes quotités ........................................................................................................................... 66
Tableau 14 : Production minière et métallurgique en 2018 et 2019.................................................... 67
Tableau 15 : Contribution du secteur extractif à l’emploi ................................................................... 67
Tableau 16 : Etat des recettes de la quotité de 15% de la redevance minière par ETD et par exercice
(en $US)................................................................................................................................................. 68
Tableau 17: Etat des recettes de la redevance Minière attendues et réalisées ..................................... 68
IX

LISTE DES ABREVIATIONS


Abréviations Significations
RDC République Démocratique du Congo
GCM Général des carrières et des mines
KCC Kamoto Copper Company
KML Katanga Mining Limited
KFL Kinross Forrest Limited
KOL Kamoto operating Limited
KMFL Katanga Mining Finance Limited
KMHL Katanga Mining Holding Limited
KOL Kamoto Operating Limited
KOV Kamoto Olivera Virgule
DCP DRC Copper and Cobalt Project
SOMIKA société minière du Katanga
CAMI Cadastre minier
SIMCO Société Immobilière du Congo
GEC Global Enterprise Corporate
EIE Etude d’impact environnemental
EIES Etude d’impact environnemental et social
EIC Etat indépendant du Congo
RC République du Congo
PE Permis D’exploitation
ITIE Initiative Pour la Transparence des Industries
Extractives
PEM : Permis d’Exploitation des petites Mines
BCC Banque centrale du Congo
PR Permis de Recherche
PER Permis d’Exploitation des Rejets
SARL Société à Responsabilité Limité
CPP Contrats de partage de production
RM Redevance minière
FOMIN
ETD Entités territoriales décentralisés
EP Entreprise Publique
X

K$US Milliers de dollars américains


M$US Millions de dollars américains
JV Joint-Venture (Contrat d'association/ de
partenariat)
OMS Organisation Mondiale de la Santé
PDD Plan de Développement Durable
SA Société Anonyme
PLC Public Limited Company
Cu Cuivre
Co Cobalt
ONG Organisation Non Gouvernementale
Cordaid est une organisation catholique qui œuvre
pour le développement des communautés
locales et dont le siège est basé à la Haye,
aux Pays-Bas
MUMI Mutanda Mining
SEK SOCIÉTÉ D'EXPLOITATION DE KIPOI

CMN calcaire à minéraux moins


SDS shale dolomitiques supérieur
BOMZ black ore mineral zone
SDB shale dolomitique de base
RSC roche siliceuse cellulaire
RSF roche siliceuse feuilletée
DSTRAT dolomite stratifiée
RAT grise roche argilo talqueuse grise
DGI Direction générale des impôts
DGE Direction des grandes entreprises
DGRAD Direction générales de recettes
administratives
CDF Franc congolais
US Dollar américain
OHADA l’Organisation pour l’Harmonisation du Droit
des Affaires en Afrique
XI

TABLE DES MATIERES


EPIGRAPHE ............................................................................................................................................ I
DEDICACE ........................................................................................................................................... IV
REMERCIEMENTS .............................................................................................................................. V
LISTE DE FIGURES ........................................................................................................................... VII
LISTE DES TABLEAUX .................................................................................................................. VIII
LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................................................. IX
TABLE DES MATIERES..................................................................................................................... XI
INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................................. 1
1. CHOIX ET INTERET DU SUJET.............................................................................................. 1
1.1.1. CHOIX DU SUJET .............................................................................................................. 1
1.1.2. INTERET DU SUJET ........................................................................................................... 2
2. ETAT DE LA QUESTION ......................................................................................................... 2
3. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESE ..................................................................................... 3
3.1 PROBLEMATIQUE....................................................................................................................... 3
3.2 HYPOTHESE ................................................................................................................................ 3
4. METHODES ET TECHNIQUES ............................................................................................... 4
0.4.1. METHODES ............................................................................................................................ 4
0.4.2. TECHNIQUES .......................................................................................................................... 5
5. DELIMITATION DU SUJET ..................................................................................................... 7
6. SUBDIVISION DU TRAVAIL .................................................................................................. 7
CHAPITRE Ⅰ : GENERALITES .......................................................................................................... 8
Section 1 : législations et règlementations en RDC ............................................................................. 8
0.1 Introduction ............................................................................................................................... 8
0.2 La réforme du code minier ......................................................................................................... 8
1.1.2 Le titre minier ....................................................................................................................... 11
1.1.0 Le droit minier....................................................................................................................... 12
1.1.1 Les travaux miniers et la police de mine............................................................................... 13
Section 2 : les généralités sur les processus de l’eie ......................................................................... 13
2.1 Introduction ............................................................................................................................. 13
2.2. Quel est le but du processus de l’eie ....................................................................................... 13
2.3. Qui prépare les eie .................................................................................................................. 14
2.4. Les étapes de l’eie ................................................................................................................... 14
GÉNÉRALEMENT LES TERMES DE RÉFÉRENCE COMPRENDRONT LES POINTS SUIVANTS: ............... 16
CHAPITRE Ⅱ : PRESENTATION DE LA MINE DE KCC ............................................................. 20
XII

II.1. LOCALISATION DU SITE ............................................................................................................ 20

Ⅱ.2.HISTORIQUE ................................................................................................................................ 20

Ⅱ.3.CADRE GEOGRAPHIQUE .......................................................................................................... 26


Ⅱ.3.Climat et Végétation .............................................................................................................. 26
Ⅱ.4.ASPECT GEOLOGIQUE DU KATANGA ............................................................................................. 26
Ⅱ.4.1.Géologie régionale.............................................................................................................. 26
a. Le Kundelungu ................................................................................................................... 27
b. Le Nguba ............................................................................................................................ 28
c. Le Roan .............................................................................................................................. 28
Ⅱ.4.2.Géologie locale ....................................................................................................................... 30
Ⅱ.5.Travaux d’exploitation à la mine de KCC ................................................................................. 32
2.4.1. Introduction ......................................................................................................................... 32
Ⅱ.6. Accès à la mine......................................................................................................................... 36
CHAPITRE Ⅲ : ANALYSE DES IMPACTS SOCIAUX- ECONOMIQUES ET
ENVIRONNEMENTAUX .................................................................................................................... 37
Ⅲ.1. INTRODUCTION PARTIELLE ................................................................................................ 37
SECTION 1: IMPACTS SOCIAUX-ECONOMIQUES ...................................................................... 38
1. Impacts sur la santé publique ................................................................................................ 38
2. Impacts sur les changements climatiques mondiaux ............................................................ 41
1. Impacts sur les moyens d’existence .................................................................................. 44
2. Impacts des projets miniers sur les valeurs sociales ......................................................... 45
3. Impacts sur la migration .................................................................................................... 45
4. Impacts sur les ressources culturelles et esthétiques ....................................................... 45
SECTION 2 : IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX....................................................................... 47
 Impacts des projets miniers sur les ressources en eau ..................................................... 47
 impacts des projets miniers sur la qualité du sol .............................................................. 51
 Impacts des projets miniers sur les processus écologique................................................ 52
 Impacts des projets miniers sur les paysages.................................................................... 53
 Impact de la police de mine à la KCC ................................................................................. 53
 Impacts de bruit et vibration ............................................................................................. 54
 Impacts de sur la liberté de circulation ............................................................................. 55
 Impacts du trafic ................................................................................................................ 56
 Développement durable.................................................................................................... 57
CHAPITRE Ⅳ : PRESENTATION ET TRAITEMENT DES DONNEES ET ANALYSE DES
RESULTATS ........................................................................................................................................ 60
XIII

Ⅳ.1. Présentation des données .......................................................................................................... 60


Ⅳ.2. Traitement des données ................................................................................................... 64
Ⅳ.3. Analyse des résultats ..................................................................................................... 68
La redevance minière..................................................................................................................... 68
Ⅳ.4. Suggestions ......................................................................................................................... 68
a. Suggestions sociaux-économiques ........................................................................................ 68
b. Suggestions environnementales ............................................................................................ 69
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................... 71
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 73
 OUVRAGES ............................................................................................................................. 73
 MEMOIRE ET TFC ................................................................................................................... 74
 WEBOGRAPHIE ...................................................................................................................... 74
 COURS.................................................................................................................................... 74
 AUTRES DOCUMENTS ............................................................................................................ 75
1

INTRODUCTION GENERALE
1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
1.1.1. CHOIX DU SUJET

Le choix de ce sujet est le fruit d’une minutieuse et longue réflexion faite sur notre
environnement et surtout notre milieu de stage. Les entreprises minières constituent une machine
économique puissante et dynamique dont les effets rejaillissent sur l’économie de la province et du
pays dans laquelle elles produisissent les biens et services qui répondent aux besoins et à la demande
de sa clientèle. Elles offrent à la population particulièrement en milieu rural l’opportunité de travailler.
Le pouvoir d’achat qu’elles leur confèrent à travers les revenus qu’elles leur procurent permet d’élever
et de maintenir leur niveau de vie. Les conséquences de la contamination de l’eau par ces métaux
lourds sont visibles à l’œil nu: le long du canal Albert les plantes sont littéralement calcinées et le sol
est couvert de poudre blanche ou bleue. Cette pollution de la rivière de Luilu, à laquelle contribue
GlencoreXstrata, sont nombreuses. Premièrement, la pollution détruit la faune et la flore de la rivière
Luilu. Sur plusieurs kilomètres, les berges de la rivière ressemblent à une terre brulée. Des restes de
plantes calcinées témoignent de la toxicité de l’eau et le sol aride et chargé en métaux ne permet plus à
l’herbe de pousser. Dans l’eau, de la mousse bleue trahit les traces de cuivre et sur les berges des sels
blancs révèlent des concentrés toxiques.

Le programme des études supérieures et universitaires en République Démocratique du


Congo prévoit, qu’à la fin du cycle, l’étudiant écrive un tfc ou un mémoire. Pour notre part, notre
travail porte sur le thème intitulé « impacts sociaux-économiques et environnementaux de
l’exploitation minière cas de KCC», nous avons porté notre choix sur ce sujet parce que nous avons
constaté qu’il y a des controverses entre les estimations de l’exploitant minier et celle de la
communauté environnante. En effet, les exploitants miniers pensent avoir contribué considérablement
au développement de la communauté environnante alors que cette dernière estime que la contribution
est encore insuffisante et qu’il faut encore fournir d’autres efforts. Par l’apport de ces industries bien
que bénéfique laisse les impacts négatifs innombrables sur le plan tant social, économique et
environnemental dans la population avec des effets lointains.

En milieu rural et urbain, ces derniers sont devenus la principale source d’emploi pour les
populations locales. Elles se substituent aux grandes entreprises décadentes et assurent la production et
la distribution sur le plan économique et social ne sont plus à démontrer, mais elles sont confrontées à
des multiple problèmes liés au financement comptant parmi les plus cruciaux.
2

1.1.2. INTERET DU SUJET


La présente étude s’avère intéressante dans la mesure où elle a trait au secteur minier qui
cadre avec notre domaine d’étude, et c’est l’un de secteur clés de l’économie en République
Démocratique du Congo. Vu de cette façon, le secteur minier intéresse plus d’une personne qu’il
s’agisse des dirigeants étatiques, de la population, des investisseurs (locaux et étrangers), voire de la
communauté internationale. Mais malheureusement quelques effets collatéraux sautent aux yeux et
méritent d’être analysés.

Outre cette démonstration, dans ce travail, ce sujet à un triple intérêt, c’est notamment :

A. Intérêt personnel : tout d’abord c’est la mise en pratique des théories apprises à
travers une analyse scientifique ;
B. Intérêt social : l’exploitation minière, dans le cadre de ce travail est faite par les
entreprises à proximité des hommes (communauté environnante), ayant des droits sur
le site minier ou exploité, qui malheureusement ne sont pas prises en compte, mais ce
travail constitue un plaidoyer pour le sans voix ;
C. Intérêt scientifique : en abordant cette thématique, nous avons le souci d’approfondir nos
connaissances en droit minier, en environnement et en Géomines en y mettant beaucoup des
recherches car telle est notre préférence pour la spécialisation. Ce travail servira de
document de référence pour les générations futures.

2. ETAT DE LA QUESTION
Dans ce travail il sera donc question pour nous de se renseigner, prendre les
reconnaissances antérieurs et aussi d’entretenir notre environnement et/ ou refaire le bilan de
l’exploitation minière sur l’environnement enfin d’améliorer et de sauvegarder la biodiversité. Pour ce
faire nous devons revoir notre façon de gérer, et se renseigner sur les problèmes qui sont dus où causés
par l’exploitation minière.

- NGIRABWIZA BINTU LUNGWE, L’analyse de l’impact socio-économique de


l’exploitation minière dans la ville de Lubumbashi cas de Ruashi Mining. L’auteur
démontre que l’exploitation minière ne tient pas compte de générations futures et par
conséquent à une influence négative sur la vie sociales et économique dans la ville de
Lubumbashi.1
- NKULU MWANABUTE, « La gestion des déchets industriels e son impact sur
l’environnement cas de SOMIKA ». selon l’auteur, les déchets industriels produits de
l’extraction minière par l’entreprise SOMIKA détruisent l’environnement en polluant

1
NGIRABWIZA BINTU LUNGWE, analyse de l’impact socio-économique de l’exploitation minière dans la ville de
Lubumbashi, TFC ISES/Lubumbashi, 2014
3

l’eau, le sol, et cela nécessite les mesures de lutte contre la pollution de


l’environnement.2
Après analyse de nos prédécesseurs il convient de noter que lors de l’extraction minière
une partie de l’uranium est entrainé par ruissellement et infiltration et elle fait que contaminer les
rivières et la nappe phréatique. Cette étude se propose d’évaluer les effets nocifs dus aux eaux usées
sur l’environnement et à la santé de la population environnante qui se voit être exposée à ce risque
sans mesure d’encadrement de la part des autorités locales et provinciales.

La particularité pour notre étude par rapport à nos prédécesseurs est que nous voulons
évaluer les impacts sociaux-économiques et environnementaux dans ces milieux et proposer les
mesures palliatives pouvant atténuer les risques de la destruction de l’écosystème ou la biosphère et de
l’environnement social, économique voir son équilibre, et le bien-être de la population environnante.

3. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESE
3.1 PROBLEMATIQUE
La problématique d’un travail scientifique est l’ensemble de problèmes qui se posent et
afférent à ce travail dans un domaine précis qui nécessitent des questions que l’on se pose dont les
propositions des réponses constituent une affirmation, soit une nuance bien agencé3.

C’est pourquoi, nous sommes obligés de nous poser certaines questions principales à
savoir :

0 Quels sont les impacts sociaux-économiques et environnementaux qui sont à la base de la


dégradation de l’écosystème ?
1 quelles seraient les causes de la satisfaction des exploitations miniers et de l’insatisfaction
de la communauté environnantes au regard de l’apport de ce premier ?
2 est-ce que le droit des communautés environnantes sont-ils réellement considéré comme
un devoir des exploitants miniers ?

3.2 HYPOTHESE
L’hypothèse est définie comme une série de réponses supposées et provisoires mais
vraisemblables au regard des questions soulevées par la problématique.

Cependant, la problématique une fois établit avant de procéder à la recherche, on tente


d’abord d’annoncer des réponses en vertu des connaissances théoriques ou empiriques dont on dispose
déjà sur des questions.

2
NKULU MWANABUTE, La gestion des déchets industriels et son impact sur l’environnement cas de la SOMIKA,
TFC, ISES/Lubumbashi, 2014.
3
NOPA NGOLOSHANGA Nono, l’impact du Fonds de Promotion de l’Industrie dans la promotion de P.M.E.
industrielles dans la ville de Kananga, ISP/Kananga, 2016
4

La recherche consistera à conformer ou à rejeter les réponses anticipées qu’on appelle


hypothèse de travail de recherche.

• Les impacts sociaux-économiques et environnementaux qui sont à la base de la


dégradation de l’écosystème nous avons plusieurs mais nous tenterons d’en citer
quelqu’un tels que : l’érosion du sol ; la perte des espaces verts ; la perte de l’habitat ;
la pollution des eaux surfaces et souterraines ; la perte des espèces animales, la
pollution de l’air et du sol etc.
• Dans le deuxième cas, la satisfaction des exploitants miniers (ou mieux les entreprises
minières) résulte dans le fait qu’ils se sentent libre de toute obligation. Ceci revient à
dire qu’en payant l’impôt, la taxe et en répondant à toute autre obligation. Ces derniers
sont convaincus qu’ils n’ont aucun à régler à l’égard de la communauté environnante.
Par ailleurs, l’insatisfaction résulte de l’histoire. En effet, à l’époque la Gécamines a
nourrit des milieux des familles congolaises ?c’est dans ce sens que la communauté
environnante pense que les entreprises minières. Nombreuses qu’elles sont devenues,
elles doivent faire comme la Gécamines.
• Enfin, le troisième cas, les exploitants miniers parviennent à répondre à leurs
exigences, mais la manière qu’ils y répondent n’est pas à l’abri des critiques. D’autres
estiment que certes, les entreprises minières construisent des hôpitaux, des écoles, des
robinets,... non pas dans les intérêts de la communauté environnante mais
premièrement pour répondre aux besoins de l’entreprises elle-même et puis la
communauté environnante « bénéfice d’une faveur » pour utiliser ces installations.
Ces interventions des entreprises minières ne répondent pas comme il se doit aux
besoins liés aux renouvellements de l’écosystème.

4. METHODES ET TECHNIQUES
0.4.1. METHODES
Selon Roger PINTO, et Madeleine GRAWITZ, M. (1971, 2001), la méthode d’analyse
est un ensemble d’opérations intellectuelles par lesquelles une discipline donnée cherche à atteindre
des vérités qu’elle poursuit, les démontre et les vérifie. Les méthodes sont surtout utilisées lors de
l’analyse des données et de l’interprétation des résultats de recherche.4

a) Méthode d’observation

C’est une méthode qui consiste à observer les phénomènes étudié dans son ensemble sans
l’intermédiaire d’une autre personne.

4
PINTO, R. et GRAITZ, M., méthodes de recherche en science sociale, Paris, édition Dalloz, 1971, p.201
5

b) Méthode descriptive

Elle consiste à décrire le phénomène étudié dans son ensemble et dans ses aspects
particuliers. Appelée parfois méthode qualitative, elle cherche à démontrer un phénomène par le biais
des descriptions, de classifications ou des typologies. Elle fait davantage appel au jugement, à la
finesse de l’observation ou à la compréhension des phénomènes.

d) Méthode expérimentale

La méthode expérimentale vise à établir un rapport de cause à effet entre des phénomènes
ou des variables. Pour établir un rapport de cause à effet, le chercheur procède à une expérience au
cours de laquelle il manipule une variable (ou plus) nommée variable indépendante, qu’il fait varier à
volonté. Cette manipulation lui permet d’étudier les effets de la variable indépendante sur la variable
qui la subit (variable dépendante). Ces variables doivent être mesurables.

e) Méthode historique

Elle consiste à faire recours aux faits écoulés et aux événements passés. Elle permet de
considérer l’évolution dans le temps et de percevoir les changements quantitatifs dans le temps et dans
l’espace.

f) Méthode comparative

Elle consiste à confronter les différents résultats trouvés avec ceux trouvés ailleurs ou au
même endroit par d’autres chercheurs.

0.4.2. TECHNIQUES
La technique est l’ensemble des procédés exploités par le chercheur dans la phase de
collecte des données qui intéressent son étude.

GOODE, J. (1952) définit les techniques comme étant des outils utilisés dans la collecte
des informations chiffrées ou non qui devront plus tard être soumises à l’interprétation et à
l’explication grâce aux méthodes.5

Concernant la typologie des techniques, on distingue les techniques non vivantes et les
techniques vivantes.

Les techniques non vivantes ou techniques documentaires sont celles utilisées lorsque les
informations dont un chercheur a besoin peuvent être déjà disponibles et stockées dans divers

4
GOODE, J.W. (1952). Methods in social research. Mc Graw-Hell Book Company, New-York.
6

documents. Ainsi, il appartient au chercheur d’exploiter ces éléments en vue d’extraire les données
nécessaires.6

Par contre, les techniques vivantes sont celles utilisées lorsque les données ne sont pas
encore enregistrées et conservées quelque part. Il revient alors au chercheur de susciter la libération
des informations auprès des personnes susceptibles de les détenir.

A) TECHNIQUES DOCUMENTAIRES ET TECHNOLOGIQUES

Ces techniques sont ainsi désignées parce qu’elles mettent en présence le chercheur d’une
part et des documents supposés contenir les informations recherchées d’autre part. Elles s’appellent
aussi techniques non vivantes ou techniques d’observation indirecte. L’observation sur la réalité
transite par la lecture des œuvres aussi bien matérielles qu’immatérielles produites par l’homme vivant
en société.7

Par documents technologiques, il faut entendre ceux qui relèvent de la culture matérielle
d’un peuple. Il s’agit de tous les objets fabriqués et utilisés par l’homme et dont l’examen minutieux
permet de se faire une idée sur le niveau de vie atteint par un peuple ou sur leurs usages pratiques.

Ces objets se recrutent dans les immobiliers, dans le secteur de divertissement, dans le
paysage politique, dans les domaines économiques, religieux, etc. Pour illustration, on peut citer les
temples, les maisons, les instruments musicaux, les costumes, les ustensiles de cuisine, les emblèmes,
les drapeaux, les symboles, les amulettes, les œuvres d’art plastique, les armes, …

C) LA TECHNIQUE D’INTERVIEW

La notion d’interview désigne un tête-à-tête au cours duquel l’enquêté donne oralement


des informations à l’enquêteur.

Pour PINTO, R. et GRAWITZ, M. (1971), l’interview signifie une forme de


communication établie entre deux personnes qui ne se connaissent pas et a pour but de recueillir
certaines informations concernant un objet précis. C’est donc un procédé de collecte de données qui
s’appuie sur la communication verbale permettant au chercheur d’obtenir des informations dont il a
besoin de la part des personnes supposées renseignées.8

D) LES TECHNIQUES D’ECHANTILLONNAGE

Une fois les grands objectifs et la technique d’observation arrêtés, il faut passer à la
détermination de l’effectif de la population à soumettre à l’enquête. Le plus souvent si l’effectif de la

6
IPANGA TSHIBWILA, Cours de méthodologie de la recherche scientifique, BAC 2 Environnement, UNILU, 2019-
2020
7
MELESI, J., La pratique de la recherche opérationnelle, cinq ans de gestion, Dunod, Paris, 1967 ; p.5
8
PINTO, R. et GRAWITZ, M., méthodes de recherches en science sociale, Paris, édition Dalloz, 1971, p.201
7

population est faible, on l’enquêtera dans son ensemble et le procédé utilisé est exhaustif. Au
contraire, si la population est nombreuse et qu’on ne peut l’enquêter dans son ensemble, on procédera
par échantillonnage.

Un échantillon est donc une portion de terre, de la population totale qui sera réellement
enquêtée et qui permettra par extension de dégager les caractéristiques de l’ensemble de la population.
Le problème qui va se poser est celui de la représentativité de l’échantillon par rapport à la population-
mère (13).

5. DELIMITATION DU SUJET
Les initiatives de la République Démocratique du Congo de se doter d’une administration
parfaite dans le domaine minier ne datent pas d’aujourd’hui. Voilà ce qui justifie les votes, les
adoptions, et la publication des plusieurs lois y relatives. Notre travail porte sur les impacts sociaux-
économiques et environnementaux de l’exploitation minière à KCC dans la province du Lualaba.

Le choix porté sur cette période a été motivé par le fait qu’il nous a aidés à mieux faire
nos recherches approfondies pour avoir les données récentes et fiables reflétant la réalité
d’exploitation.

Dans le temps, notre étude se situe sur une période de 2018 à 2020.

6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Hormis l’introduction et la conclusion générale, notre travail que nous avons le réel
plaisir de présenter comprend quatre chapitres.
Ainsi, dans le premier chapitre, nous avons abordé des généralités générales. Il est
subdivisé en deux sections dont la première porte sur les généralités sur les processus de l’EIE. Vue
d’ensemble du processus de l’EIE, décrit les différentes étapes du processus de l’EIE et identifie les
opportunités susceptibles d’influencer les décisions concernant les projets miniers proposés et le
second est axé sur la législation et la règlementation minière dans notre pays ;
Le deuxième chapitre est axé sur la présentation de la société ;
Le troisième chapitre porte sur les impacts socio-économiques et environnementaux, dans
ce chapitre nous allons nous focaliser sur l’environnement et tous ce qui nuisent à l’environnement qui
sont du l’exploitation minière en République Démocratique du Congo précisément dans la province du
Lualaba et particulièrement à KCC ;
Enfin, le quatrième chapitre et dernier chapitre est purement pratique, il nous introduit dans l’approche
pratique de notre sujet, les critiques et suggestions viendront clore cette partie de notre travail.
8

CHAPITRE Ⅰ : GENERALITES
Section 1 : législations et règlementations en RDC
0.1 Introduction
Le code minier est un outil au service d’une politique industrielle de valorisation du sous-
sol. Il permet à cet égard d’accéder aux ressources du sous-sol jugé d’intérêt général et de les exploiter
dans des conditions techniquement et économiquement rentables, sans que les propriétaires de la
surface puissent s'y opposer. L’article L. 161-2 dispose que « tout exploitant de mines est tenu
d'appliquer à l'exploitation des gisements les méthodes confirmées les plus propres à porter au
maximum compatible avec les conditions économiques le rendement final de ces gisements, sous
réserve de la préservation des intérêts » énumérés à l'article L161-1, parmi lesquels figurent la santé et
la sécurité au travail, la sécurité et la salubrité publique, ou encore une longue liste de caractéristiques
essentielles du milieu environnant.9

0.2 La réforme du code minier


En République Démocratique du Congo, l’exploitation minière ne date pas d’aujourd’hui
le droit qui règlemente a connu plusieurs temps forts correspondant généralement à la situation socio-
économique. Et avant d’avoir cette législation ou règlementation minière que nous avons aujourd’hui,
les pays a connu plusieurs législations que nous allons vous énonçait dans les lignes qui suivent.

Pendant l’époque coloniale (1885-1960), l’industrie minière congolaise avait été règle par
trois série de disposition : celle de l’état indépendant du Congo (1885-1908), la réglementation
minière katangaise, et enfin, la législation générale sur les mines. Notons que cette dernière disposition
était applicable sur toute l’étendue du territoire du Congo-Belge et Ruanda et Urundi.

a) La législation minière léopoldienne


Comme nous savons tous, l’époque Léopoldienne correspond à la période allant de 1885
à 1908. Dans cette législation nous avons connus plusieurs textes à savoir :10

 Le décret du 8 juillet 1885 : ce décret pose les principes fondamentaux qui manquent à la
législation minière Congolaise à travers les âges. Il s’agit de la propriété minière de l’état et
de son corollaire qui est le système des concessions. A ce point, signalons que le titre foncier
ne peut en aucun cas fonder son titulaire à exploiter les ressources enfouies sous ses fonds.
C’est ce qui ressortait de l’article du décret précité.11 Cette disposition énonçait que « nul ne
peut exploiter une mine si ce n’est en vertu d’une concession spéciale accordée par nous ou en

9
Article L 161-1 code minier guyanais 2011
10
GALIN R., MORAS, J.-F., Guillon D., LIGER, A. (2017) – Législation et réglementation minière. Collection « La
mine en France ». Tome 2, p7.
11
KALUNGA TSHIKALA Victor, op cit, p72, p74, p75.
9

vertu des dispositions générales qui seront prises ultérieurement en matière d’exploitation
minière ».
 Le décret du 20 mars 1893 : ce décret fut considéré comme l’instrument juridique le plus
élaboré. Il a le mérite d’avoir séparé le régime minier du régime foncier. C’est dans cette veine
que certains auteurs le considèrent comme le premier véritable acte commençant l’édification
pouvant être concédés ainsi que les titres qui le constatent ; les relations entre l’exploitant
minier et l’occupant du sol n’étaient pas en reste.
 Le décret 22 juillet 1904 sur le trafic des substances minérales : par ce décret, il n’était pas
question d’apporter les modifications au régime minier du 20 mars 1893. Les dispositions du
décret du 22 juillet 1904 concernaient principalement les commerces des substances
minérales, leurs exploitations, leurs détentions ainsi que leurs transports.
b) La législation du Congo-Belge
L’histoire de la République Démocratique du Congo nous apprend qu’en 1908 le pays a
connu une nouvelle ère politique. IL S’agit ici de la fin du dirigisme léopoldien c’est-à-dire la fin de
l’état indépendant du Congo et le début du Congo-Belge. Cette mutation politique a généré des
impacts significatifs dans le domaine légal et ce, spécifiquement dans le domaine minier.

c) le droit minier katangais


Durant un temps important de la colonisation, le district du Katanga est demeuré la
circonscription minière de la colonie. A ce temps-là le reste de la colonie était voué soit à l’agriculture,
soit à la pèche soit à l’élevage ou soit à la foresterie. LA nécessité de mettre sur pied des normes pour
réguler l’industrie minière se fait donc ressentir d’abord au Katanga et plu tard ailleurs. Ainsi donc
l’histoire du droit minier du Congo-Belge évolué en deux phases c.-à-d.12 des lois sont prises
spécialement pour le Katanga avant d’autres s’ajoutent pour s’appliquer dans l’ensemble de la colonie.
Le droit minier katangais présente des particularités en rapport avec les propriétés minières.13

En effet, d’après le décret du 8 juin 1888, les indigènes pouvaient conserver leurs droits
miniers tout en respectant la coutume.14

d) Le régime de l’état indépendant du Congo


Quelques années après l’accession du Congo à l’indépendance, les textes légaux mis à
pied par le législateur colonial furent par la suite abrogées par les nouvelles lois qui, depuis lors, se
sont succédé. Ainsi il s’agit du code minier de 1967, du code minier de 1981 et le code minier de 2002
dont le projet de révision était à l’assemblée nationale et a été votée.

 LE REGIME REVOLUTIONNAIRE DU CODE DE 1967

12
KALUNGA TSHIKALA Victor, op cit, p.16.
13
IDEM, Notes de cours de droit minier, UNILU, G3 DROIT, 2012-2013, p.14, inédit.
14
Article 3 et 4 du décret de 1893
10

L’ordonnance-loi n° 67-231 du 11 mai 1967 portant législation générale sur les mines et
les hydrocarbures se veut révolutionnaire dans la gestion des domaines fonciers et miniers. Il avait
créé une rupture totale avec la conception colonialiste des régimes fonciers et miniers pour donner
ainsi à l’état l’opportunité de gérer ses ressources naturelles et générer ses propres recettes. Cette
ordonnance-loi, tout en marquant la rupture avec l’ordre juridique colonial, brandit les principes de :

 La souveraineté, et l’indépendance économique de l’état ;


 La séparation de la propriété foncière et de la propriété minière ;
 La participation des nationaux aux bénéfices des richesses minières.
 LE CODE MINIER DE 1981
Appelée également régime traditionnel du code minier de 1981, l’ordonnance-loi n° 81-
013 du 2 avril 1981 portant législation générale sur les mines et les hydrocarbures ne s’écarte pas
totalement du code minier de 1967. Comme le dit Mr. MUKENDI Emery, « le code minier de 1981, à
l’instar de celui de1967, se caractérise encore sur l’affirmation de la souveraineté de l’état sur les
ressources minières. Ainsi deux textes ne se distinguent pas du tout sur leurs principes de bases. Leurs
démarcations se trouvent essentiellement dans leurs régimes fiscaux respectifs ».15

 LE CODE MINIER DE 2002


Certains le considèrent comme étant le régime libéral dans le domaine minier congolais.
Cette loi n°007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier essaie de couvrir jusque les détails de
toute les facettes de l’activité minière, même celle jusque-là étaient ignorées du droit minier classique
et ce, à travers ses 344 articles. En outre, le principe de la propriété de l’état sur les mines qui existent
depuis toujours du droit minier congolais.16

 LE CODE MINIER DE 2018 REVISE


Il est à noter que depuis 2013 la RDC a lancé le processus de révision du code minier de
2002 dans la perspective de l’adapter et de redresser certaines de ses faiblesses. Le processus de
révision du code minier offre une bonne opportunité pour le gouvernement d’intégrer des
amendements sur les lacunes ci-dessus afin de rendre le secteur plus profitable aux populations vivant
dans les zones extractives.17

Loi n° 007/2002 du 11 juillet 2002 portant Code minier, telle que modifiée et complétée
par la Loi n°18/001 du 09 mars 2018 portant code minier. Le processus s’est étendu sur plusieurs
années avec la participation de toutes les parties prenantes, à savoir le Gouvernement, la Société Civile
et les partenaires au développement.18 Il a abouti à la promulgation, en 2018, d’un nouveau texte qui
modifie l’ancien dans un certain nombre des principes et introduit des innovations. A l’aube de son

16
KALUNGA TSHIKALA Victor, op cit, p.75.
17
L’article 83 du décret de 1937 proclamé à ce propos la « prédominance du secteur minier sur les autres ».
18
Article 5 du décret de 1937.
11

application, il s’est avéré indispensable de vulgariser cette loi pour sa bonne compréhension et son
administration efficiente en vue de faciliter l’accomplissement de ses objectifs.19 Notre Gouvernement
a fait de cette vulgarisation une action prioritaire lancée le 06 novembre 2019 au Pullman Hôtel de
Kinshasa avec un discours axé sur l’objectif primordial visé lors de la révision de ce texte de la loi
minière de la RDC :

 Revoir au mieux les intérêts de l’Etat et des entreprises, le régime fiscal, douanier
et de change ;
 Accroître le niveau de contrôle de la gestion des titres miniers et du domaine
minier ;
 Repréciser les éléments relatifs à la responsabilité sociétale des entreprises
minières vis-à-vis des communautés locales affectées par les projets miniers ;20
 Assurer l’émergence de la RDC et son développement durable, à partir de la
valorisation des ressources de sol et sous-sol ;
 soumission des titres miniers à une évaluation environnementale de type «
stratégique » ;
 limitation de la procédure de mise en concurrence aux substances énergétiques, et
règlement de la concurrence en début de processus, avant l’évaluation
environnementale et l’instruction locale ;
 recours possible à une procédure renforcée d’information et de concertation21 ;
 création d’un haut conseil des mines, d’une politique des usages miniers et d’un
registre des décisions prises au titre du code minier ;
 possibilité d’un recours « procédural », pour purger les décisions sur les titres
d’éventuels recours pour vice de procédure ;
 création d'une « mission d'indemnisation de l'après mine » et renforcement de la
responsabilité des sociétés mères et grands-mères en matière de dégâts miniers ;
 Se conformer à la Constitution de 2006 telle que modifiée et complétée à ce jour.

1.1.2 Le titre minier


Tableau 1 englobe les spécificités de droits miniers et titres miniers selon la CAMI

ACRONYMES
Le droit minier Le titre minier
Permis de Recherches (PR) Certificat de Recherches (CR)

19
Les mines appartiennent à l’Etat. La population (ou les nationaux) est l’une de composante de l’Etat.
12
MUKENDI WA FWANA Emery, op cit, p.42
21
BAMBI KABASHI Adolph, op cit, p.173
12

Permis d’Exploitation (PE) Certificat d’Exploitation (CE)

Permis d’Exploitation des Petites Mines (PEPM) Certificat d’Exploitation des Petites Mines (CEPM)

Permis d’Exploitation des Rejets (PER) Certificat d’Exploitation des Rejets (CER)

Autorisation des Carrières (PC) Certificat des Carrières (CC)


22

1.1.0 Le droit minier


Sont éligibles aux droits miniers et de carrières :

 toute personne physique majeure de nationalité congolaise ainsi que toute personne
morale de droit congolais qui a son siège social et administratif dans le Territoire
National et dont l’objet social porte sur les activités minières ;
 toute personne physique majeure de nationalité étrangère ainsi que toute personne
morale de droit étranger ;
 tout organisme à vocation scientifique ;
 les personnes physiques et morales de droit étranger doivent agir par
l’intermédiaire d’un mandataire en mines et carrières.

Un dossier recevable devra contenir :

 Le formulaire de la demande dûment rempli et signé ;


 Les pièces d’identité du requérant ou les statuts, pour les personnes morales ;
 Le certificat de capacité financière délivré par le CAMI ou à défaut, fournir des
preuves de la capacité financière ;
 Les coordonnées géographiques du périmètre sollicité ;
 La preuve de paiement des frais de dépôt de la demande ;
 Tout autre document requis selon le type de droit postulé ;

Tableau 2 représentant la procédure d’octroi des droits miniers

Instruction cadastrale Circuit du dossier

Instruction technique

Instruction Environnementale

22
Cadastre minier « Bref aperçu des procédures cadastrales »
13

Arrêté Ministériel
23

1.1.1 Les travaux miniers et la police de mine


Le Après l’obtention du titre minier, la possibilité de procéder à la réalisation des

travaux requiert soit le dépôt d’une déclaration d’ouverture des travaux miniers auprès du préfet, qu’il
peut subordonner au respect de prescriptions techniques particulières, soit le bénéfice d’une
autorisation d’ouverture des travaux miniers qui se matérialise par un arrêté préfectoral détaillant un
ensemble de prescriptions techniques à respecter, suivant la gravité des dangers ou des inconvénients
qu'ils peuvent présenter. Les procédures relatives aux travaux miniers font l’objet d’informations et de
consultations, adaptées en fonction du régime dont ils relèvent. La déclaration est adressée pour
information aux maires des communes, qui en informent le public par voie d’affichage. La demande
d’autorisation d’ouverture des travaux miniers est soumise pour avis aux maires des communes et aux
services administratifs, à avis de l’autorité environnementale sur l’étude d’impact et à enquête
publique.24

La police des mines est une police spéciale confiée par la loi au ministre chargé des mines
et a tous les organismes qui composent le ministère des mines tels que le cadastre minier, la division
des mines etc. Cette police comporte deux volets, l’un relatif à la gestion du domaine minier
(attribution des titres et gestion correspondante) exercé par le ministre, l’autre relatif aux installations,
ouvrages, travaux et aménagements miniers (encadrement des travaux) exercé par le préfet. Elle est
indépendante et complémentaire de la réglementation relative aux installations classées pour la
protection de l’environnement, issue du code de l’environnement. En effet des installations classées
peuvent être présentes sur les sites miniers.

Section 2 : les généralités sur les processus de l’eie


2.1 Introduction
La plupart des pays exige une étude d’impacts environnementaux (EIE) avant de donner
le feu vert à un projet minier. La mise en place de l’EIE fournit aux citoyens une bonne opportunité de
participer aux décisions relatives aux projets miniers. Le problème est que les promoteurs de projets
soumettent souvent des documents complexes et longs qui sont incompréhensibles aux profanes.25

2.2. Quel est le but du processus de l’eie


Le processus de l’Etude d’Impact Environnemental (EIE) est une procédure
interdisciplinaire et en plusieurs étapes pour s’assurer que les considérations environnementales sont

23
CAMI, « bref aperçu des procédures cadastrales »
24
Galin R., Moras, J.-F., Guillon D., Liger, A. (2017) – Législation et réglementation minière. Collection « La mine
en France ». Tome 2, 19 p., 1 tabl.p13
25
Keith Vincent, (2010), les guides pour l’évaluation des eie des projets minier, ELAW, USA, p.21
14

prises en compte dans les décisions concernant les projets qui peuvent avoir un impact sur
l’environnement. En termes simples, le processus EIE permet d’identifier les possibles effets
environnementaux d’une activité proposée et la manière d’atténuer ces effets.

Il est important de noter que le processus de l’EIE ne garantit pas qu’un projet sera
modifié ou rejeté si le processus révèle qu’il y aura des impacts environnementaux graves. Dans
certains pays, un décideur peut, en effet, choisir l’alternative la plus nuisible pour l’environnement,
tant que les conséquences sont indiquées dans l’EIE. En d’autres termes, le processus EIE garantit une
décision éclairée, mais pas nécessairement une décision écologiquement bénéfique.

2.3. Qui prépare les eie

Selon le système d’EIE, la responsabilité de produire une EIE sera assignée à l’une des
deux parties: (1) l’agence gouvernementale ou ministère; ou (2) le promoteur du projet. Si les lois de
l’EIE le permettent, n’importe quelle partie peut choisir d’embaucher un consultant pour préparer
l’EIE ou gérer des portions spécifiques du processus de l’EIE, tels que la participation du public ou
des études techniques. 26

2.4. Les étapes de l’eie

Bien qu’il ne soit pas uniforme d’un pays à un autre, le processus de l’EIE,
comprend généralement un ensemble d’étapes procédurales qui aboutissent à un rapport écrit
d’évaluation d’impact qui informera le décideur si un projet proposé peut être approuvé ou rejeté.

26
Keith Vincent, (2010), les guides pour l’évaluation des eie des projets minier, ELAW, USA, p.22
15

Figure 1 L’ORGANIGRAMME 1 : CI-DESSOUS MONTRE UNE REPRESENTATION DES


ELEMENTS DE BASE DE BONNES PRATIQUES DE L’EIE:

 identification et définition du projet ou activité: Bien que cette étape puisse paraître
relativement simple, définir un “projet” pour les besoins d’une EIE peut devenir complexe et
même controversé lorsqu’il s’agit d’un grand projet d’exploitation minière, comprenant
plusieurs phases, ou impliquant plusieurs sites. L’objectif de cette étape consiste à définir le
projet avec suffisamment de spécificité pour déterminer avec précision la zone des impacts
possibles et pour inclure des activités qui sont étroitement liées à la proposition de projet de
sorte que la totalité des impacts environnementaux soit évaluée.
 tri préliminaire: Le processus de sélection détermine si un projet particulier justifie la

préparation d’une EIE. Le seuil des exigences pour une EIE varie d’un pays à l’autre -
certaines lois fournissent une liste des types d’activités ou de projets qui nécessitent une EIE,
d’autres requièrent une EIE pour tout projet qui peut avoir un impact significatif sur
l’environnement ou pour des projets qui dépassent une certaine valeur monétaire. dans
certains cas, particulièrement si les impacts possibles d’un projet ne sont pas connus, une
16

évaluation environnementale préliminaire sera préparée pour déterminer si le projet justifie


une EIE.
 définition du champ de l’étude d’impact: L’étude de champ est une étape, habituellement
impliquant le public et d’autres parties intéressées, qui identifient les enjeux
environnementaux clés qui devraient être abordés dans une EIE. Cette étape fournit une des
premières opportunités pour les membres du public ou des ONG pour entendre parler du
projet proposé et pour exprimer leurs opinions.
 préparation des termes de référence: Les Termes de Référence servent comme une carte
routière pour la préparation de l’EIE et devraient englober idéalement les enjeux et les impacts
qui ont été identifiés au cours du processus de définition de l’étendue du projet.
Un brouillon des Termes de Référence peut être mis à la disposition du public pour examen et
commentaires. Une révision critique du public à ce stade précoce du processus constitue une
occasion clé pour s’assurer que l’EIE est correctement formulée et abordera les sujets qui
intéressent la communauté.

 préparation d’un avant-projet d’eie: Un avant-projet d’EIE est préparé en conformité avec les
termes de référence et l’éventail des sujets identifiés au cours du processus de cadrage.
L’avant-projet d’EIE doit également satisfaire les exigences de contenu des lois et
réglementations globales de l’EIE. Cette étape fera appel idéalement à un large éventail de
spécialistes techniques pour évaluer les conditions de référence, prévoir les impacts probables
du projet et concevoir des mesures d’atténuation.
 participation du public: Les meilleures pratiques d’EIE sont celles qui impliquent et engagent
le public à différentes étapes d’un bout à l’autre du processus par un échange bilatéral
d’informations et d’opinions. La participation du public peut consister en des réunions
d’information, des audiences publiques et des opportunités de fournir des commentaires écrits
sur un projet proposé. Toutefois, il n’existe pas de règles cohérentes pour la participation du
public.

GÉNÉRALEMENT LES TERMES DE RÉFÉRENCE COMPRENDRONT LES POINTS


SUIVANTS:
 Une description du projet ;
 Une liste des agences ou ministères responsables pour la supervision du processus
de l’EIE et la prise de décision ;
 La zone géographique à étudier (appelée aussi la “zone d’impact”) ;
 Les exigences de l’EIE dans les lois et règlements applicables ;
 Les impacts et sujets à étudier ;
 Les mesures d’atténuation et/ou systèmes de suivi à concevoir ;
 Les provisions pour l’implication du public ;
17

 Les principales parties intéressées ;


 Le Calendrier pour l’achèvement du processus de l’EIE ;
 Les résultats attendus et les produits livrables ;
 Budget de l’EIE dans les systèmes actuels d’EIE.

 préparation de l’eie final: Cette étape produit un rapport final d’évaluation d’impacts qui
aborde les points de vue et les commentaires des parties qui ont passé en revue l’avant-projet
de l’EIE.27 Ces commentaires peuvent entraîner des modifications ou des ajouts au texte de
l’avant-projet de l’EIE. dans certains cas, l’EIE finale contiendra une annexe récapitulant tous
les commentaires reçus du public et d’autres parties intéressées et fournissant des réponses à
ces commentaires.
 La décision: Une décision d’approuver ou de rejeter un projet minier est généralement basée
sur l’EIE finale, mais dans certains cas, une autorisation environnementale peut être tout
simplement une étape dans le processus d’autorisation de la mine. La décision peut également
être accompagnée de certaines conditions qui doivent être remplies, telles que le dépôt d’une
garantie de réhabilitation de l’environnement ou la soumission d’un plan de gestion
environnementale.
 révision administrative ou judiciaire: En fonction de la compétence juridictionnelle, il peut y
avoir des occasions pour une partie de demander un réexamen administratif ou judiciaire de la
décision finale et du processus de l’EIE. Un recours peut aborder les failles procédurales dans
le processus de l’EIE, comme par exemple le fait de ne pas tenir des audiences publiques
requises, ou peut indiquer les questions de fond que le décideur a omis de prendre en
considération. La loi procédurale de révision judiciaire ou administrative d’un pays, ou
parfois la loi de l’EIE elle-même, identifiera généralement les types de questions qui peuvent
être soulevées dans un recours et le type d’allègement qui peut être accordée.
 mise en œuvre du projet: Pourvu que toutes les exigences réglementaires soient réunies et tous
les permis obtenus, le développement de la mine se poursuivra après la prise de décision sur
l’opportunité du projet et une fois épuisées les nécessités de révisions administratives ou
judiciaires.
 monitoring: Le Monitoring est une composante importante de la mise en œuvre du projet. Le
monitoring vise trois objectifs: (1) s’assurer que des mesures d’atténuation sont mises en
œuvre; (2) évaluer si les mesures d’atténuation fonctionnent efficacement; et (3) valider
l’exactitude des modèles ou des projections qui ont été utilisées pendant le processus
d’évaluation des impacts.

27
Keith Vincent, (2010), les guides pour l’évaluation des eie des projets minier, ELAW, USA, p.23
18

En RD Congo, la base légale concernant la protection environnementale dans le cadre


d’activités minières est fondée par différents textes, dont le Code minier, établi en 2002,2020.
Ce code minier a conditionné l’octroi d’un permis d’exploitation à l’élaboration et la
réalisation préalable d’une EIE, ainsi que de divers plans

- de gestion environnementale, de développement durable, etc.

Dans la réalité de l’extraction minière en RD Congo, que se passe-t-il ? On l’a vu,


le cadre légal congolais est clair :

une EIE doit être réalisée préalablement à l’octroi des permis d’exploitation, selon un
canevas présenté dans le Règlement minier. On doit y retrouver des informations de base sur
l’entreprise, ses statuts, son plan de développement durable, etc.

Il est, par ailleurs, prévu que les populations locales affectées par le projet participent
activement à l’élaboration de l’Etude d’impact environnemental, tel que l’énonce l’article 451
du Règlement minier. On observe toutefois, en pratique, que les documents concernant les
risques et impacts environnementaux sont en général très rarement accessibles, voire
inexistants. Ce constat est notamment celui relayé par les chercheurs de l’étude Qui cherche
ne trouve pas. Transparence des projets miniers en République Démocratique du Congo (2015), fruit
d’une collaboration entre diverses organisations de la société civile28

“Ainsi, conclut l’étude, on se retrouve face à un labyrinthe kafkaïen entre les


différents niveaux de l’administration

- nationale, provinciale, locale

- et les pratiques d’entreprises réticentes à divulguer cette information. L’obligation


légale de publier n’est pas très contraignante

- seul un résumé doit être disponible

- or même celle-ci est souvent ignorée en pratique.»29

La consultation des populations locales comme préalable à l’octroi de permis


d’exploitation semble, elle aussi, poser de nombreux problèmes. Pour l’organisation Action
Contre l’Impunité pour les Droits Humains (ACIDH), qui a enquêté sur l’impact des activités
extractives de cinq entreprises au Katanga en 2011 : “(…) de manière générale, ces dernières
(les populations locales) ne sont pas effectivement associées lors de la prise des décisions
qui ont des effets sur elles.” Cette étude conclut, en outre,que ces populations subissent de
28
Article 451 portant réglementation minière
29
LAURE MALCHAIR, Les études d’impact environnemental en République Démocratique du Congo :
outil pour qui, pour quoi ?
19

nombreuses violations de leurs droits suite aux activités de ces multinationales sur leur
territoire - délocalisations non compensées, pollutions des rivières et de l’air, etc. - et que ces
violations ont mené, dans certains cas, à de sévères conflits sociaux. 30

Si les EIE sont, dans la plupart des cas, effectivement réalisées, elles présentent de
sérieuses lacunes tant au niveau de leur élaboration

- manque de consultation des populations concernées, par exemple - que de leur


suivi par les autorités

- elles sont souvent laissées sans suite. Or le respect du principe de prévention et


de protection de l’environnement, en ce qui concerne toutes les décisions publiques et
privées, sont une exigence fondamentale pour garantir le développement durable du pays.

30
Article 17 de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement.
20

CHAPITRE Ⅱ : PRESENTATION DE LA MINE DE KCC

II.1. LOCALISATION DU SITE


Kamoto Copper Company, est une société de droit congolais opérant à Kolwezi dans la
province de Lualaba et située au Sud-Est de celle-ci à 300km de la ville de Lubumbashi.

La KCC est l’une des nombreuses entreprises minières que l’on trouve au Lualaba. Le
Lualaba est une Province issue du démembrement de l’ancienne province du Katanga intervenu en
novembre 2015 en République Démocratique du Congo (RDC). Il est composé de cinq territoires dont
Mutshatsha, Lubudi, Dilolo, Sandoa et Kapanga, et son chef-lieu est Kolwezi. Il abrite en son sein les
plus grands gisements de cuivre et de cobalt de la RDC, parmi les plus riches du monde, qui font
d’elle une province à vocation économiquement minière.

Ⅱ.2.HISTORIQUE
KCC est l’émanation de deux entités (KCC et DCP), ayant fusionnée depuis Janvier 2008
et dont le Décret Présidentiel sanctionnant cette fusion a été signée en date du27 Avril2010. DCP créé
en 2006, était un partenariat entre Global Enterprise Corporate(GEC) et la Gécamines. KCC créé aussi
en 2006, était un partenariat entre le groupe Kinross Forest et la Gécamines.31

Le 25 juillet 2009, une convention de joint-venture amendée, consolidée et reformulée


(JVACR) fut signée entre la Gécamines, KFL et la GEC contrôlée par Katanga Mining Limited. Selon
cette dernière, KCC et DCP ont été fusionnées, et de cette fusion est née l’ Le 24 juin 2003,
GECAMINES et KINROSS-FORREST LIMITED « KFL » ont signé un accord préliminaire pour
l’exploitation et la transformation des minerais localisés dans le groupe ouest de la GECAMINES et
une convention de confidentialité y relatif.

Aux termes de cet accord préliminaire, les parties ont convenu de la création, par elles,
d’une société par action à responsabilité limitée dénommées « KAMOTO COPPER COMPANY » en
abrégé « KCC », en vue de la réalisation du projet.

La convention de joint-venture susvisée a repris les dispositions de l’accord préliminaire


qui prévoyaient entre autres à la création de KCC SARL. C’est ainsi que les parties ont signé, au mois
de novembre 2005, les statuts de KCC SARL, la Gécamines a été représentée par son PCA Monsieur
TWITE KABAMBA par son ADG Monsieur NZENGA KONGOLO conformément aux prescrits de
l’article 20 de l’ordonnance-loi n°78-002du 06 janvier 1978 et KINROSS FORREST LIMITED a été
représentée par son Président monsieur DITTO Arthur et son Administrateur monsieur Malta David

31
Rapport IPAD RDC 2010, Kinshasa, RDC
21

FORREST. Il convient cependant, de relever que la création de KCC SARL a été faite avant l’étude de
faisabilité qui n’a été déposée qu’au mois de mai 2006. 32

Il convient cependant, de relever que la création de KCC SARL a été faite en violation
des dispositions des articles 4.2 et 3 et de l’article 5.1 qui conditionnaient sa création par le dépôt de
l’étude de faisabilité.

Le 07 Février 2008, un autre accord a été signé entre la Gécamines, Kinross Forrest
Limited et KCC SARL pour libérer les gisements de Dikuluwe et de Mashamba Ouest des contraintes
du contrat d’amodiation sous lequel étaient ces deux gisements et en vue d’organiser les modalités de
leur compensation actuelle entreprise Kamoto Copper Compagny avec comme conséquence la
détention des usines et autres biens dont il est question dans cette convention portant création de la
nouvelle entreprise.

L’entreprise est en phase de production de métaux de Cuivre et de Cobalt provenant des


mines à ciel ouvert de T17 et KOV ainsi que de la mine souterraine de Kamoto. Le projet KCC
procure des biens et des services qui à leur tour suscitent des opportunités aux industries et entreprises
locales.

KCC a commencé sa première production en 2007. D’après les rapports de l’Initiative


pour la Transparence des Industries Extractives de la République Démocratique du Congo (ITIE-
RDC) de 2007 à 2014, KCC est parmi les grandes entreprises productrices de cuivre et de cobalt en
RDC. En respectant la réglementation en matière fiscale, KCC SA pourrait contribuer efficacement au
budget de l’Etat et au développement des communautés impactées par son projet.

KCC: Les Concessions de DCP

 La mine exceptionnelle de KOV avec ses filons: Kamoto, Oliveira, Virgule

Figure 2: vue aérien de la mine à ciel ouvert de KOV (iPAD RDC)

 Les mines : Kananga et Tilwezembe

32
Article 20 de l’ordonnance-loi n°78-002
22

Figure 3 : vue aérien de la mine Tilwezembe (iPAD RDC) Figure 4 : vue de la mine de Kananga (iPAD RDC)

 Le Concentrateur de Kolwezi(KZC) pour le traitement des minerais provenant de ces


deux mines

Figure 5 : le concentrateur de Kolwezi (iPAD RDC)

 172 Millions de tonnes de ressources en minerais, avec une moyenne de 5.1% en Cu


et 0.5% en Co
Les Concessions de KCC

 Mine souterraine de Kamoto

Figure 6 : entrée de principale de la mine souterraine de Kamoto (iPAD RDC)

 Mine à ciel ouvert de T17


23

Figure 7 : mine à ciel ouvert de T17 (iPAD RDC)

 Le concentrateur de Kamoto

Figure 8 : le concentrateur de Kamoto (iPAD RDC)

 L’usine d’électro-raffinage de Luilu

Figure 9 : usine de Luilu (iPAD RDC)

i. Actionnaires directes
KCC SA appartient directement à sept sociétés dont Gécamines (20%) SIMCO (5%) et
GEC (20%), KFL (14,11%), KMFL (20%), KMHL (20%), KML Holdco Ltd (0,89%).33

ii. Actionnaires indirectes

33
Point de presse du Président du conseil d’administration de KCC S.A lu devant la presse locale de Kolwezi, en
date du 08/03/2016.
24

Les cinq derniers actionnaires évoqués ci-haut, sont des actionnaires directs qui
appartiennent à Katanga Mining Ltd, qui détient 75% des parts sociales du projet, et qui dépend à
100% de Glencore. La Gécamines et sa filiale Simco détiennent les 25% des parts restantes, et sont
détenues à 100% par l’État congolais. Les actionnaires indirects de KCC sont donc Katanga Mining et
l’État congolais.

iii. Structure des actionnaires

Figure 10 L’organigramme 2 : ci-dessous montre tous les actionnaires de la KCC et leurs parts dans l’entreprise. (3Rapport
annuel Katanga Mining du 31/03/2015,p.4)

a) Licence ou permis
C’est par ce dernier mode que KCC SA a pu obtenir trois permis d’exploitation à
savoir Kamoto, Dima et T17 que détenaient la Gécamines à la suite de la signature du contrat de joint-
venture entre cette dernière et Kinross Forrest Limited portant création de Kamoto Copper Company,
tandis que les mines de KOV, Kananga et Tilwezembe lui sont revenues par la fusion avec la DRC
Copper And Cobalt Project SARL (DCP).34

34
Rapport annuel Katanga Mining du 31/03/2015,p.4
25

Tableau 3 : liste des permis d’exploitation, gisements et carrés miniers de KCC SA (analyse fiscale KCC)

N° Permis d’exploitation Gisement Carré Minier


1 525 KAMOTO et MASHAMBA 13
EST
2 4960 KANANGA 13
3 4961 KOV 10
4 4963 TILWEZEMBE 9
5 11601 PROLONGEMENT 1
KANANGA
6 11602 T17 2

Comme présenté dans le tableau ci-dessus, les droits d’exploitation de KCC SA couvrent
six gisements différents de cuivre et de cobalt : les mines de Mashamba Est, de Tilwezembe et de
Kananga. Ces gisements sont repartis sur un territoire de quarante kilomètres8 en six permis
correspondant à six gisements différents, ayant chacun un nombre des carrés miniers tels que détaillés
de la manière suivante : les permis d’exploitations N° 525, 4960, 4961, 4963, 11601, 11602
correspondant respectivement aux gisements de Kamoto et Mashamba Est, Kananga, Prolongement
Kananga, Kov, Tilwezembe, et T17. Ces gisements contiennent, selon leur ordre de présentation ; 13,
13, 10, 9, 1 et 2 carrés miniers.35
b) Objectifs
Elle poursuit également comme objectifs spécifiques :
 KCC entend promouvoir et supporter un programme de développement soutenu
avec comme objectif la contribution à la résolution des risques potentiels en
adressant les impacts affectant les communautés environnantes ;36
 La promotion d’un plan de développement durable avec comme but de créer à long
terme de la valeur à travers une éthique responsable de production des ressources
minérales extraites ;
 KCC entend à travers toutes ses activités, travailler avec les parties prenantes en
toute transparence et responsabilité ;37
 La bonne gouvernance, la santé, la sécurité, le respect de l’environnement, la
création de l’emploi, le respect des droits humains, la collaboration avec les
communautés locales et la transparence sont les principes moteurs de KCC ;
c) Durée du contrat

35
Loi de programmation N°15/004 du 28/02/2015 déterminant les modalités d’installation de nouvelles
provinces en RDC.
36
Communiqué de Presse KCC du 11/09/2016.
37
Pain pour le prochain et Action de carême ; Glencore en République Démocratique : le profit au détriment
des droits humains et de l’environnement, page 8 et 9
26

La convention de joint-venture est conclue pour une durée de vingt (20) ans renouvelable
par deux périodes chacune de dix (10) ans.

Ⅱ.3.CADRE GEOGRAPHIQUE
Ⅱ.3.Climat et Végétation
Ⅱ.3.1.Climat

Le climat tropical sec caractérise le site minier de KCC avec une alternance des saisons,
la saison des pluies (du mois de novembre au mois d’avril) avec une précipitation moyenne de
1230mm d’eau et la saison sèche (du mois d’avril au mois d’octobre) qui se caractérise par une baisse
de température pouvant atteindre 10°C.

Ⅱ.3.2Végétation

Le couvert végétal dans la ville de Kolwezi est dominé par une forêt claire (type
MIOMBO) couvrant au moins 80% du paysage environnant et qui entamée par l’action anthropique et
à une savane dominé par l’arbuste et l’herbes, par endroits nous observons une forêt dense (type :
MUHULU) et une forêt galerie le long des certains cours d’eau et le type MUSHILU, le sol pauvre est
souvent occupé par des formes plutôt herbacées qu’arborescentes.

La végétation de la province du Lualaba est constituée principalement de :

 la savane herbeuse ou boisées, denses sèches, de forêt dense rupicole ;


 la forêt claire ;
 la steppe sur les hauteurs et végétations marécageuses dans les zones
dépressionnaires.

Ⅱ.4.ASPECT GEOLOGIQUE DU KATANGA


Ⅱ.4.1.Géologie régionale
Le sous-sol du Katanga se compose d'un soubassement protérozoïque et d'une couverture
tabulaire phanérozoïque. Le terme «soubassement» est utilisé dans la littérature géologique du Shaba
pour désigner le Protérozoïque dans son ensemble. Le terme «socle» est réservé pour les Méso- et
Paléo-protérozoïques.

Le soubassement Katangais peut être subdivisé en trois ensembles respectivement d'âge


néo, méso et paléo-protérozoïque. Cette subdivision est essentiellement basée sur les évènements
orogéniques majeurs qui l'affectent (Cahen et al, 1984).

La majorité des gisements cupro-cobaltifères du Katanga appartiennent à l’arc Lufilien ou


Katanguien.
27

Le katanguien

On appelle Katanguien (d'âge néo protérozoïque), toutes les formations plissées entre 950
Ma et 600 Ma et non affectées par les plissements antérieurs à 950 Ma. Elles ont donc été plissées vers
950 Ma par l’orogenèse Lomamienne, vers 850 Ma par l'orogenèse Lusakienne et vers 600 Ma par
l'orogenèse Lufilienne. La dernière orogenèse est la plus importante. Elle a imprimé aux roches du
Protérozoïque supérieur de la province cuprifère la configuration en arc que nous observons
actuellement (fig.). En outre, elle est enregistrée dans d'autres parties de l'Afrique. On la dénomme
aussi «orogenèse panafricaine»;

Figure 11 : l’arc Lufilien (Carte de localisation des districts cuprifères NW (Shaba) et SE (SE Shaba et Zambie).

Il se compose des formations subtabulaires des plateaux des Biano et du Kundelungu


ainsi que des formations plissées de l'arc cuprifère Congo Lo-zambien ou «Arc lufilien». Ces
formations reposent en discordance sur des roches d'âges différents : à l'W sur le Méso protérozoïque,
au NE sur le Paléo protérozoïque et au SE sur les Méso- et Paléo protérozoïque.

On subdivise le Katanguien en trois super groupes à savoir :

 le Kundelungu supérieur ;
 le Kundelungu inférieur ou le Nguba;
 le Roan.

a. Le Kundelungu
Ce super-groupe est caractérisé par des roches détritiques débutant par une mixtite, le
petit conglomérat. Dépose en milieu marin, il indique une transgression modéré par rapport au Nguba.
Il est constitué des roches précieuses et des Shales, la sédimentation n’a pas dépassé le toit du super-
groupe de Kiubo(Ku22) dont le niveau supérieur est présent dans la brèche de Kipushi. Et au sein du
synclinal de la Kafubu et de celui de Lubumbashi. Il a une puissance d’environ 3000m d’épaisseur, le
Kundelungu est composé de haut en base de :
28

 Le sous-groupe des plateaux qui comprennent les schistes et les arkoses de Kilungu
Lupili ;
 Le sous-groupe de Kiubo(Ku22) représenté par les grès de Kiubo (grès quartzites),
des Shales, des arkoses et des grès fins plus ou moins carbonatés ;
 Le sous-groupe de Kalule (Ku1), former des calcaires roses (et/ou dolomitique) des
calcaires roses oolithiques, des Shales, des grès fins et des Maquignons (grès
chloreux).

b. Le Nguba
Le Nguba repose sur le Roan par l’intermédiaire d’une diamictite connue sous le nom du
grand conglomérat constitué d’éléments non granulaire et polygénique quartzites, quartz, Neisse,
dolomie siliceuses,...issus probablement du Roan et du Kibarien. Notons que la machine de ce
conglomérat est argilo-gréseuse, légèrement carbonée, parfois légèrement carbonatée, il convient de
noter que le grand conglomérat une puissance qui varie entre 1000 et 3000m d’épaisseur est subdivisé
en sous-groupe ci-après :

 Le sous-groupe de Monwezi Ng2


 Le sous-groupe de Likasi ou Muombo Ng1
Seule la base du Kundelungu inférieur, c'est-à-dire la mixtite du Grand Conglomérat, a
été observée à l'extrémité E du Dôme de la Luina. C'est une diamictite à galets de diverses natures
(quartz, quartzites, arkoses, schistes, granites, dolomies ...), très mal classés. On observe des galets
bien arrondis ou subanguleux de toutes tailles (blocaux, débris grossiers ou non), dispersés dans une
matrice schisto-gréseuse très compacte. Cette formation riche en pyrite présente une couleur gris vert.

c. Le Roan
Elle débute par des arkoses fines bien stratifiées à la base, qui passent progressivement à
un matériau plus grossier (2-5 cm), avec intercalation des lits d'arkoses ou de grès arkosiques argileux.
Ces roches sont surmontées par un conglomérat très mal classé, à éléments généralement anguleux à
subarrondis (taille variant de 1 à 120 cm), empruntés au socle (granite, quartzite, feldspath ...). Au
sommet, le matériau grossier décroît aussi bien en taille qu'en quantité. Cette formation est épaisse de
plus de 250 m.

Le Roan est caractérisé par une succession des roches dolomitico-siliceuses. Ces
intercalations indiquent un climat chaud et un lagunaire. La puissance de ce super-groupe est
d’environ 1500m d’épaisseur et il est subdivisé suivant les sous-groupes ci-après :

 Le sous-groupe de Mwashya R4 ;
 Le sous-groupe de la Dipata R3 ;
 Le sous-groupe des mines R2 ;
 Le sous-groupe de Mindola ou des RAT (Roches argilo-Talqueuses) R1.
29

Tableau 4: stratigraphie du Katanga modifiée par Cailteux et Al (2005a, 2005b, 2007 et Batu Mike 2007)

Super- Groupe Sous-groupe Formation Lithologie


groupe
Kundelungu Biano Ku3 Grès et arkose du plateau : arkoses rouges ; poudingues,

K Ngule Ku2 Sampwe-Ku2.3


Kiubo-Ku2.2
grès argileux et shales.
Petites dolomitiques, argileux à gréseux
Grès, microgrès dolomitique shale, horizon calcaire.
Mongwe-Ku2.1 Grès fins et shales avec quelque fins lits de feldspath

A Gambela Ku1 Lubidi-Ku1.4


Kinanga-Ku1.3

Lusele-Ku1.2
Silts dolomitique et shales, calcaire oolithique rose et gris
Calcaire dolomitique rose à gris

Shales et grès micacés fins


Kiandamu Mixtite (petit conglomérat) 565Ma
Bunkeya-Ng2 Momwezi-Ng2.3 Dolomies grises, pourpre et beige altérant avec récurrente,

T
Nguba

shales, grès fins roses


Katete-Ng2.2 Silts dolomitiques et shales
Kakotwe-Ng2.1 Dolomies laminaire et massive
Muombo-Ng1 Kaponda-Ng1.2 Shales et dolomies stromatolitique

A Mwashya-R4
Mwale-Ng1.1
Kanzadi-R4.3
Mixtite (grand conglomérat) 760Ma
Alternance de petites et shales à Cu
Roan

Kafubu-R4.2 Shales, shales carbonés, grès arkosique


Kamoya-R4.1 Shales dolomitiques, grès avec l’intérieur des lits de

N Dipeta-R3 Kansuki-R3.4
Mofya-R3.3
conglomérats
Dolomie avec intercalation de bandes volcanique et Cu-Co
Dolomie avec intercalation de grès et de grès feldspathique
R-3.2 Dolomie argileuse avec alternance en banc des grès
dolomitiques, intrusion de gabbros

G R-3.1 Shales avec grès feldspathique grossiers et fins ou dolomie


argileux RGS
Mines-R2 Kambove- Dolomies laminaire, stromatolitique et talqueuses, silts
R.2.3(CMN) dolomitique à Cu-Co

U Shale dolomitique-
R2.2
Kamoto-R2.1
Shales dolomitiques, shales
occasionnelles, grès et arkose (SDS)
carbonés,

Dolomie stromatolitique avec shales intercalés (RSC)


dolomies

Dolomie siliceuse filtrés et laminés (RSF)

I RAT-R1 R 1.3
R 1.2
Microgrès ou silts dolomitique (RAT gris)
Microgrès ou silts massifs dolomitiques chlorito-hématique
Microgrès ou silts chlorito-hématique rose à gris pourpre
stromatolitique au sommet
30

R 1.1 Microgrès ou silts hémolytique légèrement dolomitique

E rouge lilas

Ⅱ.4.2.Géologie locale
Les formations qui encaissant les gisements de la KCC, faisant l’objet de notre étude
appartiennent au Roan.
Stratigraphie du gisement
Les différentes prospections faites ont conduit à dire que la morphologie des gisements de
la KCC est stratiforme du type synclinal renversé en majorité. Cependant les couches ont un pendage
variable : dressant à semi dressant et subhorizontal.
Les sondages ont montré de haut en bas, la succession suivant les terres rouges dues à
l’altération superficielle des roches.
L’échelle stratigraphique de la KCC se présente du sommet en bas de la manière suivante
: Brèches, CMN, SDS, BOMZ, SDB, RSC, RSF, DStrat, RAT gris, RAT.

Figure 12: stratigraphie et répartition de la minéralisation (doc. gisement KCC)

 BRECHE
31

 CMN (calcaire à minéraux noirs) :


 SDS (Shale Dolomitique Supérieur)
 BOMZ (BLACK ARE MINERAL ZONE) :
 SDB (shale dolomitique de base) :
 RSC (Roche Siliceuse Cellulaire) :
 RSF (Roche Siliceuse Feuilletée) :
 DStrat (Dolomie Stratifiée) :
 RAT gris (Roches Argilo-Talqueuse)
 RAT Lilas (Roches Argilo-Talqueuse)
Minéralisation et pétrographie
Les minéralisations de la KCC appartiennent au type stratiforme à cuivre-cobalt. Au sud
du Katanga, ce type de minéralisation se localise dans une bande qui s’allonge depuis l’étoile jusqu’à
Kolwezi en passant par Ruashi, Lwishishi. Les gisements cupro-cobaltifères du Groupe des Mines
sont les plus importants tant du point de vue du tonnage que de la teneur. Ce sont des minéralisations
stratiformes de cuivre comprises essentiellement dans des séries carbonatées.
La métallogénie des gisements et son encaissant. Il y a deux types de minéralisation dans
les gisements de la KCC qui sont : les minéraux oxydés et les minéraux sulfurés. Ceux-ci sont
accompagnés par des minéraux de gangue parmi lesquels le quartz, les carbonates (dolomie,
magnésite) et le chlorite forment l’essentiel de l’encaissement.
Ces minéralisations se localisent dans les deux « ores bodies » séparés par une courbe
stérile de type récifale appelée roche siliceuse cellulaire.
 LES MINERAUX DE LA GANGUE
a. Le quartz : Si2O ;
b. La dolomie : CaMg(CO3)2 ;
c. Argileuse (talc) CaCo3 ; Al2Si2O3 (OH) 4
 LES OXYDES
Elle est repartie en deux : les oxydes siliceux et les oxydes dolomitiques. Cette zone a une
puissance ou (épaisseur) de 50m de profondeur. Elle comprend :
 Les oxydes siliceux qui occupent la partie superficielle de la zone superficielle des gisements
de la KCC, et, est caractérisée par une altération interne de certains minéraux de la gangue,
dont la dolomie par exemple. Dans cette zone les roches à grande quantité de la silice finissent
par avoir un aspect soit poreux, caverneux (exemple de la RSC) ou siliceux (exemple RSF
tandis que celle à grande quantité d’argile deviennent par aération tendres. Exemple le BOMZ
et SDB.
 Les oxydes dolomitiques quant à eux occupent la partie inférieure de la zone oxydée. A ce
niveau on note également l’apparition de silicates dont la chrysocolle et les sels roses de
cobalt.
La minéralisation de la zone des oxydes sont :
32

a. La malachite : CuCo3.Cu(OH) 2 ;
b. Cuprite : Cu20 ;
c. Azurite : Cu3(Co3)2(OH) 2 ;
d. La pseudo-malachite : Cu5-(OH) 4(PO4)2H2O ;
e. La chrysocolle : CuSiO3.2H2O ;
f. L’hétérogénéité : (Co2O3CuO) H2O ;
g. Sels roses de cobalt : CoSO3.
 LES SULFURES
a. Chalcopyrite : CuFeS2 ;
b. Bornite : Cu5FeS4 ;
c. Covelline : CuS ;
d. Pyrite : FeS2 ;
e. Chalcosine : Cu2S.

Ⅱ.5.Travaux d’exploitation à la mine de KCC


2.4.1. Introduction
A. exploitation minière a KCC
a) MODE D’EXPLOITATION
Les modes d’exploitation sont dictés par la nature de la roche, par la configuration spatiale du
gisement et par sa forme. La KCC utilise deux modes d’exploitation à savoir :

 Mode à ciel ouvert ;


KCC exploite en mode à ciel ouvert du faite que c’est un gisement stratiforme du type
synclinal renversé qui estime à une minéralisation de 200m de profondeur.

L’exploitation d’une mine à ciel ouvert (MCO ou « open pit » en anglais) consiste à
exploiter le minerai depuis une excavation créée en surface après avoir enlevé les matériaux stériles
qui le surmontent. Les MCO concernent l’exploitation de parties de gisement situées proches de la
surface topographique (typiquement entre 0 et 400 m de profondeur).

On distingue classiquement, selon la disposition des zones minéralisées :

et s'étend sur une grande surface horizontale) ;

-sol avec
une extension latérale réduite).

 Mode souterraine
KCC exploite aussi en souterraine, L’exploitation d’une mine souterraine consiste à
exploiter le minerai depuis une excavation créée sous la surface du sol, en souterrain, sans avoir à
33

enlever l’intégralité des matériaux stériles qui le surmontent. Pour une exploitation souterraine, une
quantité minimale de morts terrains est donc enlevée pour accéder au gisement, elle correspond aux
travaux d’ossature (ex. rampes, descenderies, galeries, puits). Ces derniers permettent d’accéder au
minerai et de mettre en place toutes les infrastructures afin d’assurer l’aération, l’exhaure, l’accès du
personnel et l’évacuation du minerai.

Bien que chaque mine soit un cas particulier, toutes ont en commun la recherche de la
rentabilité et de la sécurité à travers un ensemble de techniques pour procéder à l’abattage du minerai
dans le respect de l’environnement.

L’exploitation par chambres et piliers (« room and pillar » en anglais) (Figure 11)
s’applique pour tous les types de gisements mais principalement aux formations d’origine
sédimentaire (ex. potasse, sel, fer, bauxite, cuivre etc....), dont le pendage ne dépasse pas une vingtaine
de degrés. L’abattage du minerai se fait le plus souvent par foration puis tirs de mine pour fragmenter
et ébouler la partie qui va être extraite (Figure 12).

Des vides (ou chambres) sont ainsi créés et séparés par des piliers de minerai laissés en
place qui supportent, au moins temporairement, le poids des terrains sus-jacents et assurent la stabilité
globale de la mine. Les chambres servent ensuite de voies de roulage pour le transport du minerai par
camions ou par bande transporteuse. La mécanisation est très importante dans ce type d’exploitation et
les volumes créés permettent l’utilisation d’engins de chantier classiques (camions à benne basculante,
jumbos, chargeuses).38

Dans le cas de galeries de faible hauteur (3 m), des chargeuses et des camions
spécialement adaptés seront utilisés. Le taux de défruitement (rapport entre la quantité de minerai
laissée en place et celle extraite) d’une exploitation par chambres et piliers varie généralement entre 40
et 75% mais reste dépendant de la compétence du minerai vis-à-vis de la profondeur : le taux
diminuant lorsque le minerai est peu résistant (piliers plus importants) et/ou lorsque la mine
s’approfondit. En outre, le toit des chambres et des galeries peut être boulonné si la stabilité locale
n’est pas assurée.

38
Poulard F., Daupley X., Didier C., Pokryska Z., D’Hugues P., Charles N., Dupuy J.-J., Save M. (2017) –
Exploitation minière et traitement des minerais. Collection « La mine en France ». Tome 6, P.12, 13, 14
34

Figure 13 Figure 11 et 12 : La technique d’exploitation par chambres et piliers (modifié d’après Atlas Copco Rock Drills à
gauche et à droite la foration horizontale dans la mine de sel de Varangéville exploitée en chambres et piliers, en France
(tome 6).

b) METHODE D’EXPLOITATION
La mine à ciel ouvert de KCC utilise la méthode par fosse emboitées vue que
l’exploitation se développe verticalement en contre bas par fosses successives comportant du minerai
et du stérile que l’on est obligé d’excaver, et de déplacer au fur et à mesure de l’approfondissement des
travaux d’exploitation.

B. opération technologique de base dans la mine de KCC


L’exploitation minière de la mine à ciel ouvert de Lupoto est assurée par Les quatre
opérations qui sont principalement :

 l’abattage de la roche ;
 les chargements de produits abattus ;
 le transport des produits ;
 la constitution des terrils.
a. Abattage de la roche
Deux méthodes sont utilisées pour abattre la roche à l’entreprise KCC à savoir :

 Abattage mécanique ;
 Abattage à l’explosif ou minage
ABATTAGE MECANIQUE
L’abattage mécanique s’effectue au moyen des pelles retro-caveuses, des excavateurs et
au marteau piqueur dans la roche tendre ou semi dure.
35

Dans le cas de massifs « tendres », des pelles spécifiques extraient de manière continue
les roches (pelles à câbles, pelles hydrauliques, pelles en butte, décapeuses ou « scrapers », roues
pelles, etc.) ;

ABATTAGE A L’EXPLOSIF
Abattage à l’explosif et se compose dans ce cas :

 D’une phase de foration : à l’aide de sondeuses à percussion, marteau fond de trou,


sondeuses rotatives. Le matériel est choisi en fonction de la nature du minerai à
extraire, ainsi que de la vitesse et de la profondeur de foration nécessaires pour
atteindre la production quotidienne visée. Cette opération doit se faire
suffisamment à l’avance pour permettre la préparation du chantier en vue de
l’évacuation des produits abattus ;
 D’une phase de tir de mine : l’explosif le plus utilisé est le nitrate-fuel (ANFO)
mais l’utilisation d’unités mobiles de fabrication d’explosif (UMFE) se
développent, ces dernières peuvent éventuellement constituer une alternative à la
manipulation de cartouches d'explosifs et à leur transport depuis le lieu de
fabrication au site de tir (Figure). Sont distingués les tirs d’abattage (pour disloquer
le massif rocheux) des tirs de découpage (pour dessiner les gradins).

b. Le chargement des produits abattus (excavation)


Le chargement est une opération liée directement au transport des produits abattus
(minerais ou stérile). La hauteur max de gradin étant de 5m, la pelle peut excaver en deux passes pour
arriver à atteindre la hauteur max parce que la hauteur max de creusement de ces excavateurs est de
2,5m.

c. Le transport des produits


Il s’agit de transporter les diverses roches déblayées vers la zone de traitement (primaire
ou secondaire). Les activités d’exploitation minière ont repris dans la mine de Kamoto, avec
l’extraction des minerais qui sont transportés par des nouvelles bennes acquises par l’Opérateur minier
« KOL » jusqu’au concassage primaire. Les minerais concassés sont ensuite acheminés par camion
benne jusqu’au concentrateur de Kamoto.

d. La constitution des remblais


En ce qui concerne la constitution on commence par un soubassement sur laquelle on va
faire un déversement à la mine. Le remblayage se fait selon les minerais, les riches, les moyens et les
pauvres.

 Les remblais de super grade ou super teneur (+4,5% Cu) ;


 Les remblais de high grade ou teneur élevée (3.5-4.5% Cu) ;
36

 Les remblais de medium grade ou teneur moyenne (2.5-3,5% Cu) ;


 Les remblais de low grade ou faible teneur (0.9-2.5% Cu) ;
 Les remblais de stériles (0,3-0,9% Cu).
C. opération de la fragmentation
Dans le domaine d’abattage à l’explosif, nous avons deux grandes opérations ci-dessous :

1. le forage
Le forage est une opération qui consiste à exécuter mécaniquement les un massif rocheux
ou dans un terrain donné pour y loger les explosifs afin de miner la roche. L’engin utilisé pour cette
opération est appelé Foreuse ou Sondeuse.

o Paramètre de forage
Les principaux paramètres de Forage dans l’opération de fragmentation sont :

 Maille de forage
 Le diamètre des trous
 La profondeur des trous
2. le minage
Le minage est un ensemble d’opérations minières permettant d’arracher une roche de son
massif. Cela au moyen d’explosifs.

o Paramètres de minage
Les principaux paramètres de minage sont entre autres :

 La charge spécifique d’explosifs ;


 La hauteur de bourrage Hb ;
 Le Mode de raccordement ;
 La Mode d’initiation
 Le retardateur
 La mise à feu

Ⅱ.6. Accès à la mine


L’accès au site se fait par route.
37

CHAPITRE Ⅲ : ANALYSE DES IMPACTS SOCIAUX-


ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX

Ⅲ.1. INTRODUCTION PARTIELLE

En République Démocratique du Congo, la réalisation d’une étude d’impact


environnementale et sociale (EIES), tous les cinq ans, est exigée par la loi. Cette étude doit permettre
d’établir quelle est la situation initiale d’un projet et quels sont ses impacts sociaux et
environnementaux. Une entreprise devra savoir par exemple quel est le taux de pollution dégagé par
ses usines et savoir si cette pollution peut affecter la fertilité des sols ou la santé des habitants. Au
niveau social, l’entreprise devra connaître les traditions des villages, afin d’anticiper les effets négatifs
qu’une immigration importante de travailleurs peut avoir ou encore connaître leurs sources de revenus
pour comprendre les impacts que peuvent entraîner la mise en place des infrastructures minières
(fermeture de route d’accès aux villages, clôtures, etc…).39

L’observation courante de notre environnement au sens large et les éléments qui le


constituent (air, eau, sol), nous invitent à réfléchir sur son avenir et surtout sur le capital naturel que
nous léguerons aux générations futures : Des ressources hydrauliques surexploitées, de l’air pollué,
des zones rurales détruites par l’envahissement de l’urbanisation, des océans et des mers polluées, des
ressources minières et énergétiques maladroitement utilisées, de la faune et de la flore en voie de
d’extinction.40

La malnutrition est très répandue et la mortalité infantile est très élevée. Le taux de
pauvreté est très élevé au Lualaba (69,1%) même s’il est légèrement moins élevé que la moyenne
nationale (71,3%). Le secteur informel est très répandu, donnant du travail à 9 personnes sur 10. La
santé, l’éducation et l’assainissement posent problèmes au Lualaba.

La province présente un faible taux net de scolarisation du primaire (54,4% en 2005) par
rapport à la moyenne nationale de 55% et un taux de mortalité infantile assez élevé de 94‰ (en 2007)
légèrement élevé à la moyenne nationale de 92%. Les services de santé ne sont pas suffisants dans
cette province : 75 hôpitaux pour toute la province, 8 lits pour 100.000 habitants et on compte 1
médecin pour 26.396 habitants, près de 3 fois en dessous de la norme de l’OMS qui est de 1 médecin
pour 10.000 habitants”.

39
Les études d’impact environnemental en République Démocratique du Congo : outil pour qui, pour
quoi ?p44
40
Mouvement mondial pour les forêts tropicales, L’industrie minière : Impacts sur la société et
l’environnement, 2005, p.13. Voir en outre les analyses de Justice et Paix au sujet des impacts de
l’extraction minière sur le site www. justicepaix.be
38

SECTION 1: IMPACTS SOCIAUX-ECONOMIQUES


1. Impacts sur la santé publique
Etant une étude sociale globale de base, les résultats présentés dans ce chapitre se
rapportent à la perception communautaire aussi bien en termes d’impacts inhérents à l’exploitation des
mines qu’en termes de besoins communautaires en développement jugés prioritaires. Il ne s’agit donc
pas d’une étude approfondie tendant à dégager une perception systématique par sujet abordé

Comme nous l’avons vu plus haut, en l’absence de dispositions légales contraignantes sur
cette notion de responsabilité, les entreprises se limitent à présenter leur PDD et devraient donc se
référer à ceux-ci pour exécuter les projets de développement communautaire. Il n’a pas été aisé de
s’assurer que toutes les entreprises étudiées disposent de PDD vu qu’aucune d’elles n’a accepté de
mettre à la disposition des enquêteurs une seule copie de son plan de développement durable. La
réalité sur terrain démontre que même celles qui en disposent, les classent tout bonnement dans les
tiroirs une fois que le permis est accordé ; et par ricochet l’entreprise intervient de façon sporadique et
selon son bon vouloir par des actions ayant un caractère philanthropique dans la vie des communautés
environnantes.

Les leaders communautaires qui ont participé à l’étude soutiennent n’avoir pas été
formellement consultés à l’arrivée des entreprises ni détenir les copies de ces documents. Les autorités
gouvernementales au niveau local disent également ne pas disposer des PDD des entreprises opérant
dans leurs ressorts. Même les autorités au niveau central ne semblent pas assurer la régularité des
obligations des entreprises en cette matière.

Lors d’une conférence organisée à Kinshasa en 2014 par l’ambassade du Canada en RDC
sur ce thème, le chef du département juridique et des contentieux du Cadastre minier (CAMI), a
affirmé que « la responsabilité sociale des entreprises en RDC connaît des difficultés sur sa mise en
œuvre, du fait que la loi minière en vigueur appréhende laconiquement la notion de cette
responsabilité et que les mécanismes de contrôle et de suivi prévus par celle-ci ne sont pas appliqués
régulièrement, créant ainsi une inadéquation des rapports entre les besoins de la population locale et la
responsabilité des entreprises ».

En RDC, bien que la pauvreté touche la quasi-totalité de la population, les données


disponibles attestent que les femmes sont les plus affectées. Il a été démontré que 61,2% des femmes
vivent en dessous du seuil de pauvreté contre 59,3% des hommes. De même, 62,15% des ménages
dirigés par des femmes vivent en dessous du seuil de pauvreté, contre 54,32% des ménages dirigés par
des hommes. La discrimination est très évidente entre les hommes et les femmes au Katanga. Dans le
domaine de l'éducation, le taux d’analphabétisme y est de 49% pour les filles contre 22,5% pour les
garçons (soit deux fois plus d’analphabètes filles), 35% des filles n’ont jamais fréquenté l’école contre
28% de garçons.
39

L’équilibre social, économique et culturel peut également être significativement impacté


pendant la construction. L’espace initial naturel laisse place à une activité industrielle, qui perdurera
sur le long terme.

Le cadre et mode de vie des riverains se situant sur ou à proximité immédiate de la


nouvelle zone industrielle risque de subir des changements significatifs, incluant des délocalisations.
Une des spécificités du secteur minier est que la localisation de la ressource minérale est imposée par
la géologie. Si la localisation des installations de surfaces relatives au traitement du minerai, à la
gestion des stériles et résidus et des autres infrastructures peut se concevoir avec une certaine
flexibilité, le champ des possibilités est considérablement restreint pour les installations minières elles-
mêmes portant sur l’extraction de la ressource (c’est en particulier le cas pour les chantiers à ciel
ouvert).

Par ailleurs la période de construction voit affluer sur le site de nombreux intervenants
(ouvriers, techniciens, ingénieurs, consultants) dont le nombre peut facilement augmenter d’un ordre
de grandeur par rapport aux périodes de développement. Il est fréquent que leur nombre soit nettement
supérieur à celui du personnel requis en phase d’exploitation. De par leur spécialisation, une grande
part de ces intervenants vient de régions extérieures à la zone du projet (d’origine nationale et
internationale).

Ces travailleurs sont présents sur le terrain sur des durées plus longues, pendant la durée
du chantier qui peut prendre quelques années et prendront part, au moins partiellement, à l’activité
économique, sociale et culturelle de la région.

 impacts sociaux
Les grands projets miniers peuvent provoquer des impacts sociaux graves et même
permanents. Les modifications de l’environnement physique, la présence de plusieurs centaines de
travailleurs, la construction de nouvelles routes d’accès, l’augmentation de la demande sur les
services, les changements dans l’utilisation des terres, l’accès à l’eau et la contamination de
l’environnement peuvent affecter définitivement la vie de la population locale.

 Santé
L’accès aux soins de santé primaire est très limité, près de 80% des infrastructures
médicales se trouvent dans les centres urbains et 20% dans les milieux ruraux. Les centres de santé les
mieux équipés appartiennent aux entreprises et aux ONG et cela ne satisfait pas à la croissance
démographique.

L’exploitation minière industrielle a souvent des effets induits sur la santé des
communautés environnantes. Bien que des doléances communautaires liées aux impacts des activités
minières sur la santé aient été enregistrées lors des interviews, la présente analyse aborde la question
40

de la perception communautaire sur les besoins en infrastructure et leur accès aux services de santé
plutôt que sur l’impact direct de l’exploitation minière sur leur santé.

A l’instar de l’éducation, la disponibilité des infrastructures sanitaires et l’accès à ces


services restent un défi majeur pour les communautés locales. C’est pour cette raison que l’arrivée des
entreprises dans leurs milieux a suscité de fortes attentes dans la mesure où les communautés y ont
trouvé une grande opportunité pour l’amélioration des infrastructures sanitaires et des services y
afférents.

Toutefois, non seulement le besoin en infrastructures demeure immense, mais aussi et


surtout l’accès de certains membres des communautés locales à ces services reste très limité à cause
notamment du niveau faible des revenus des parents à couvrir les frais de santé. L’accès aux services
sanitaires demeure donc un défi non négligeable, y compris pour les communautés riveraines ayant
bénéficié des infrastructures ; la distance et le coût de la prise en charge restant des obstacles majeurs.

A la clinique de Musonoi, une infirmière nous a informés que les problèmes respiratoires
et les diarrhées sont très fréquents dans le village. Selon elle, cela est dû aux activités minières de
KCC.

 Education
L’éducation et l’emploi des membres sont deux questions extrêmement liées et sont au
top des priorités des communautés cibles de l’étude.

Bien que les attentes des communautés soient parfois élevées et mal dirigées, la
perception des communautés illustre très clairement l’écart constaté sur le terrain entre les priorités des
communautés, leurs attentes et les réalisations sociales des entreprises visitées dans le domaine de
l’éducation, de l’emploi et de la santé.

 impacts économiques
En dépit de l’essor des investissements miniers et d’énormes opportunités de
développement subséquentes, nombreux analystes parlent de “la pauvreté derrière les mines” en raison
du paradoxe entre le développement de l’industrie minière et la pauvreté qui caractérise le niveau de
vie des communautés locales. Ainsi, même si les conditions de vie sont meilleures au Lualaba que
dans la plupart des provinces de la RDC, elles restent très précaires au regard des différents indicateurs
socio-économiques (pauvreté, éducation, santé, habitat, eau, électricité, etc.).

Le niveau de la pauvreté est pratiquement le même que pour l’ensemble de la RDC et les
conditions de vie y sont loin d’être acceptables. Le programme des Nations Unies pour le
développement décrit la situation de la province comme suit : « Plus de deux tiers des ménages
Lualabais vivent dans la pauvreté.... Le chômage y est relativement important ».
41

L’emploi des membres de la communauté par les entreprises minières reste la grande
priorité des communautés locales rencontrées par les enquêteurs à cause de ses effets multiplicateurs
sur l’économie locale, notamment la consommation des biens et services locaux.

La préoccupation majeure des communautés est l’accès à l’emploi. On leur offre très peu
de poste suivant leur profil : souvent en qualité de journalier, ou temporaire juste pour 3 mois.
Cependant leur niveau scolaire est insuffisant pour travailler dans la mine. A ce jour la KCC compte à
peu près 49 personnes permanentes via les contractants locaux. Les communautés devraient
comprendre qu’il est impossible de recruter tout le monde ; elles estiment que puisque nous exploitons
leur terre, nous devons engager tout le monde.

Certes, le développement des projets miniers a créé d’énormes opportunités pour l’emploi
direct et indirect des communautés. La quasi-totalité des emplois direct et indirect créés par les
entreprises requiert des compétences (qualifications). Cependant, les compétences recherchées
(plombier, conducteur, cartographe, électricien, topographe, géographe, ingénieur, métallurgiste,
chimiste, géologue, mineur, etc.) Par les entreprises sont inexistantes dans les communautés. La
majorité des membres de la communauté locale sont analphabètes ou détiennent, à la limite, une
instruction scolaire minimale par manque d’infrastructures scolaires. C’est dans ce cadre qu’il faut
placer la question de l’éducation et de l’emploi des membres des communautés.

En plus de cette situation, les responsables de l’entreprise regrettent le fait que les
quelques membres qui ont pu être recrutés localement, finissent par quitter le village pour aller
s’installer avec leur famille dans les zones urbaines. Ce qui, d’après les entreprises, occasionne une
fuite de circulation de la monnaie du village vers la ville.

Cette fuite est aggravée par le fait que tous les employés viennent de la ville avec comme
conséquence que la communauté ne peut se développer économiquement. Les membres de la
communauté, cependant, ne partagent pas la perception des entreprises. Elles estiment que les
entreprises recourent à la main d’œuvre extérieure même pour les emplois ne requérant pas une
quelconque qualification. C’est le cas de certains services d’exécution tel que le nettoyage des
bureaux, la cuisine, etc. Et que les quelques emplois qui leur sont offerts restent très précaires.

La Commune de Dilala à Kolwezi est celle qui est la plus affectée par les activités
minières de KCC, en particulier les cités-satellites de Luilu, Musonoi et Kapata, construites à l’origine
pour abriter les travailleurs de la Gécamines [La Générale des Carrières et des Mines, société minière
publique]. Ces cités connaissent toutes des niveaux élevés de chômage et de pauvreté.

2. Impacts sur les changements climatiques mondiaux


Les émissions atmosphériques se produisent à chaque étape du cycle de la mine, mais
surtout pendant l’exploration, le développement, la construction et les activités opérationnelles. Les
42

opérations minières mobilisent de grandes quantités de matières, et des déchets de piles contenant des
particules de petite taille sont facilement dispersés par le vent.
Les grandes exploitations minières comme la KCC ont le potentiel de contribuer de
manière significative à la pollution atmosphérique, en particulier dans la phase d’opération. Toutes les
activités pendant l’extraction de minerai, le traitement, la manutention et le transport dépendent des
équipements, des générateurs, des processus et des matériels qui génèrent des dangereux polluants
atmosphériques tels que les matières sous forme de particules, les métaux lourds, le monoxyde de
carbone, le dioxyde de soufre et les oxydes d’azote.
De par sa composition, le mélange gazeux présent dans les exploitations minières
présente souvent plusieurs risques parmi lesquels :
 Le risque d'asphyxie, du fait d'une trop faible teneur en oxygène ;
 Le risque d'intoxication, du fait de la présence de monoxyde de carbone et de
sulfure d'hydrogène et, dans une moindre mesure, de dioxyde de carbone ;
 Le risque d'inflammation ou d'explosion, du fait de la présence de méthane. Selon
leur nature et leur quantité, ces gaz constituent une source de danger plus ou moins
important, pouvant rendre très onéreuse voire remettre en cause une exploitation
minière. La thématique d’aérage relève donc principalement d’un objectif de
sécurité du personnel mineur et, dans une moindre mesure, des impacts sur
l’environnement du site : émissions de poussières, de gaz potentiellement
dangereux et/ou à effet de serre aux sorties du circuit d’aérage.
Les différentes activités exercées sur un site minier pendant, voire après l’exploitation,
peuvent être à l’origine de la pollution des sédiments et des sols. Elle se traduit par la présence, à des
concentrations anormales (différentes de celles naturellement présentes), en surface ou dans les
premiers mètres de sol, d’éléments indésirables et se présentant sous forme de particules solides. Un
sol ou des sédiments peuvent être contaminés via différents scénarios :

 contamination par des polluants issus de stériles ou de résidus miniers via les
circulations d’eaux ;
 contamination à la suite d’un événement accidentel de type rupture de digue,
épandage de sables présentant des teneurs en métaux non négligeables pour
l’environnement, etc. Dans un même ordre d’idée, des stockages d’hydrocarbures
ou d’autres produits chimiques utilisés pour le traitement de minerai, peuvent être à
l’origine de la pollution d’un sol, par imprégnation, à la suite de fuites ;
 dépôt de poussières par voie éolienne. L’envol de poussières, à partir d’un dépôt de
résidus miniers ou du minerai mis à nu dans une mine à ciel ouvert peut être à
l’origine de la contamination de sols après dépôt et accumulation des poussières.
43

Trois phases principales sont sujettes aux émissions de poussières lors de l’exploitation et
du traitement du minerai :

 foration et abattage du minerai. Les poussières générées peuvent nuire en premier


lieu à la santé des mineurs mais elles peuvent générer des nuisances sur
l’environnement extérieur à la mine. En souterrain, cet aspect est minime et se
concentre aux points de sortie d’air du circuit d’aérage. A ciel ouvert, des
poussières peuvent être émises sur des secteurs plus larges autour des fronts de
fosses en cours d’exploitation ;
 comminution (concassage et broyage). Ces étapes sont par nature génératrices de
poussières (réduction successive de la granulométrie), toutefois de nombreux
système d’abattage de poussières existent ;
 stockage de stériles et de résidus de traitement de minerai. Au moment du stockage
et du déversement des stériles des poussières, sont généralement créées. L’envol de
poussières depuis les zones de dépôts est également un impact possible.

Les grands projets d’exploitation minière ont la possibilité de modifier le budget global
de carbone au moins comme suit: (1) la perte d’absorption de CO2 par les forêts et la végétation qui
ont été abattus afin de permettre à l’exploitation minière de commencer; (2) les émissions de CO2 par
les machines consommant des combustibles fossiles qui sont impliquées dans l’extraction et le
transport de minerai (par ex., véhicules lourds fonctionnant au diesel); et (3) le CO2 émis par la
transformation du minerai en métal (par ex., les techniques pyro-métallurgiques versus des techniques
hydro-métallurgiques).
Une estimation quantitative de la première composante exigera une analyse spécifique au
site plus compliquée des taux d’absorption de CO2 par les forêts locales qui seront touchées par le
projet minier proposé. Cette analyse est indispensable, car pour de nombreux projets d’exploitation
proposés dans les régions tropicales, la perte d’absorption de CO2 par les forêts et la végétation serait
le plus grand facteur déterminant l’impact potentiel du projet sur le climat mondial.
La qualité de l’air a une incidence sur la santé humaine, la vie sauvage (plantes et
animaux) ainsi que la qualité de l’eau dans de grandes zones.
44

Figure 14: dégagement de CO2 par usine de Luilu (Cordaid/Jeff Mbiya)

Les projets miniers peuvent contaminer les sols sur une vaste zone et potentiellement
affecter les activités agricoles se trouvant à proximité. Les déversements et les fuites de matières
dangereuses ainsi que le dépôt de poussière contaminée fouettée par le vent peuvent conduire à la
contamination du sol. “des niveaux élevés d’arsenic, de plomb et de radionucléides dans la poussière
emportée par le vent posent généralement le plus grand risque.
CO2 émis par la transformation du minerai en métal (par exemple, techniques pyro-
métallurgiques versus hydro-métallurgiques). Un exemple est trouvé dans une évaluation réalisée par
CsIRO Minerals of Australia qui a utilisé la méthodologie de l’évaluation du cycle de vie pour estimer
les émissions de cycle de vie des gaz à effet de serre provenant de la production de cuivre et de nickel,
y compris l’exploitation de la mine. Cette évaluation a conclu que les émissions de gaz à effet de serre
du cycle de vie du cuivre et de la gamme de production de nickel vont de 3.3 kilogrammes (kg) de
CO2 par kg de métal pour le cuivre produit par fusion à 16,1 kg de CO2 par kg de métal pour le nickel
produit par lixiviation acide sous pression suivie d’extraction par solvant et extraction par voie
électrolytique.13 Le résultat important est que les mines métalliques génèrent plus de 1 kg de gaz à
effet de serre pour chaque 1 kg de métal qui est produit, et cela ne prend pas en compte la perte de
l’absorption de carbone par des forêts détruites.
CO2 émis par les machines (par exemple, véhicules lourds fonctionnant au diesel)
impliqués dans l’extraction et le transport de minerai. L’EIE doit inclure une estimation quantitative
des émissions de CO2 des machines et véhicules qui seront nécessaires pendant la durée totale du
projet minier. Ces estimations peuvent être basées sur le taux de consommation de carburant
(généralement le carburant diesel) multiplié par un facteur de conversion qui établit un rapport entre
les unités (généralement litres ou gallons) de carburant consommées et les unités (généralement
tonnes) de CO2 qui sont émises.

1. Impacts sur les moyens d’existence


Lorsque les activités minières ne sont pas gérées correctement, le résultat est la
dégradation des sols, de l’eau, de la biodiversité et des ressources forestières, qui sont essentiels à la
subsistance de la population locale. Lorsque la contamination n’est pas contrôlée, le coût de la
contamination est transféré à d’autres activités économiques, comme l’agriculture et la pêche. La
situation devient pire lorsque les activités minières ont lieu dans des zones habitées par des
populations historiquement marginalisées, victime de discrimination ou exclues.
Les promoteurs de projets miniers doivent donner l’assurance que les droits
fondamentaux des personnes et des communautés concernées sont respectés et ne sont pas violés.
Ceux-ci incluent des droits pour contrôler et utiliser des terres, le droit à l’eau potable et le droit aux
moyens d’existence. Ces droits peuvent être inscrits dans la législation nationale, basés sur et
exprimés à travers une gamme d’instruments internationaux. Tous les groupes sont égaux en vertu de
45

la loi, et les intérêts des groupes les plus vulnérables (groupes à faible revenu et marginalisés) doivent
être identifiés et protégés.

2. Impacts des projets miniers sur les valeurs sociales


Les impacts sociaux des grands projets miniers sont controversés et complexes. Le
développement des minéraux peut créer des richesses, mais il peut également provoquer des
perturbations considérables. Les projets miniers peuvent créer des emplois, des routes, des écoles et
augmenter la demande de biens et de services dans les régions éloignées et pauvres, mais les avantages
et les conséquences peuvent être inégalement partagées. Si les communautés estiment qu’elles sont
injustement traitées ou insuffisamment compensées, les projets miniers peuvent conduire à des
tensions sociales et à des conflits violents.

Les activités minières doivent s’assurer que les droits fondamentaux de l’individu et les
communautés affectées sont respectés et ne sont pas violés. Ceux-ci doivent inclure le droit de
contrôler et d’utiliser des terres; le droit d’accès à l’eau potable, à un environnement sûr et à des
moyens d’existence; le droit d’être protégés de l’intimidation et de la violence; et le droit d’être
équitablement indemnisé pour les pertes subies.

3. Impacts sur la migration


Les activités minières peuvent causer la migration de la communauté environnante
lorsque les activités de minage et abattages ont des effets néfastes sur la vie quotidienne de la
population avoisinante. Malgré tout ça KCC avait promis de relocaliser cette population en
construisant de pour eux les maisons mais cela n’a pas été faite la population est exposée à des bruits,
vibrations, pollutions de l’air due aux activités de minage et d’abattage effectuer par la KCC.

4. Impacts sur les ressources culturelles et esthétiques

Les activités minières peuvent causer des impacts directs et indirects sur les ressources
culturelles. Les impacts directs peuvent résulter de la construction de la mine et d’autres activités
minières. Les impacts indirects peuvent résulter de l’érosion des sols et des besoins d’accessibilité
accrue aux sites miniers actuels ou proposés. Les projets miniers peuvent affecter les terres sacrées,
les infrastructures historiques et les points de repère naturels. Les impacts potentiels comprennent:

 La destruction complète de la ressource par la perturbation de la surface ou


l’excavation;

 La dégradation ou la destruction, en raison de changements des structures


topographiques ou hydrologiques, ou du mouvement du sol (enlèvement, érosion et
sédimentation);

 Le déplacement non autorisée d’artefacts ou le vandalisme de ceux-ci par suite


d’augmentation d’accès aux zones auparavant inaccessibles; et
46

 Les impacts visuels dus à l’abattage de la végétation, aux grandes excavations, aux
poussières et à la présence de gros équipements et des véhicules.
47

SECTION 2 : IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX

Les enjeux environnementaux associés à la production minérale sont nombreux et


variables selon les méthodes d’extraction et la phase de chaque projet. Dans le cadre de ce rapport il
n’est pas possible d’en faire une analyse-description détaillée. Il existe une abondante documentation
sur l’impact des activités minières et sur l’environnement dans la région minière du Katanga.

De nombreux chercheurs indépendants, des professeurs d’universités et des ONG ont


écrit sur le sujet. En 2014, le cabinet Sofreco a réalisé une évaluation stratégique environnementale et
sociale du secteur minier en RDC. En ce qui concerne l’exploitation industrielle, l’étude a identifié des
impacts principaux, notamment la déforestation et la perte de la biodiversité, la dégradation des sols et
du paysage, la pollution des eaux superficielles et souterraines ainsi que la pollution de l’air.

Dans le même ordre, l’étude a documenté des préoccupations environnementales à travers


tous les sites miniers couverts par l’étude : Ruashi Mining, MMG, KCC, Kamoa, MUMI et SEK.

Les monticules de déchets provenant des mines sont, quant à eux, peu sécurisés. Des
éboulements se produisent régulièrement : les restes de terre et de résidus, qui peuvent contenir des
taux élevés de métaux lourds, se retrouvent alors sur les terres, dans les villages, les champs ou les
rivières environnantes. Les craintes des communautés s’étendent à l’ensemble de la région minière de
Kolwezi et concernent toutes les entreprises, en particulier, celles en phase de production telles que
KCC, MUMI et MMG.

 Impacts des projets miniers sur les ressources en eau


Rejet dans l’atmosphère des gaz émanant des fours sans traitement préalable.
Déversement dans la rivière Luilu via le canal Albert des effluents liquides et solides. Le point de
déversement est en aval de la dernière digue de retenue (Basse Kalemba). La contamination peut donc
se propager sur de très grandes distances.

Les effets sur la qualité de l’eau et de la disponibilité des ressources en eau dans la zone
du projet constituent peut-être l’impact le plus important d’un projet d’exploitation minière. Les
questions clés sont de savoir si les fournitures en eau de surface et en eaux souterraines resteront
appropriées à la consommation humaine, et si la qualité des eaux de surface dans la zone du projet
restera adéquate pour supporter la vie aquatique et la faune terrestre native.

S'agissant de l'accès à l'eau, l'obligation qu'a l'entreprise de respecter les droits humains
impose à cette dernière d'éviter d’avoir des incidences négatives sur le droit à l’eau dans le cadre de
ses activités. KCC est consciente de la gravité et de l'ampleur de la pénurie en eau qui sévit à Luilu et à
Musonoi, ses propres activités ayant par ailleurs contribué au problème. L'entreprise n'a toutefois
toujours pas pris de mesures efficaces pour corriger le tir et se contente d’attendre que les autorités
agissent.
48

Dans les années 80, la Gécamines fournissait de l'eau gratuitement à Musonoi. Une fois
les mines vendues, le transfert de responsabilités pour ce qui est des prestations de services et des
infrastructures de base n'a pas été clairement défini. Les autorités de Kolwezi et la REGIDESO,
l’entreprise responsable de la distribution d’eau, ne disposent que de ressources limitées pour
remplacer, moderniser ou entretenir les canalisations et investir dans de nouvelles pompes ou citernes.
Il est cependant difficile de comprendre que les besoins en eau à Musonoi, dont 80% de la population
n'a pas un accès adéquat à l'eau potable, n'aient pas été considérés comme une priorité par les autorités
et par Glencore/KCC.

En novembre 2011, la dernière pompe en service à Musonoi est tombée en panne. Des
habitantes de la cité ont alors érigé des barricades sur la route menant à la mine pour exiger que des
mesures soient prises. Leur mobilisation a débouché sur une réunion entre les autorités et KCC, suite à
laquelle une solution temporaire a pu être trouvée. Une pompe (P26) approvisionnant la ville de
Kolwezi a été détournée pour acheminer de l’eau à Musonoi dans la nuit, entre 18h et 6h du matin.

Figure 15 : ces 2 images illustrent le manque d’eau à Musonoi ou la population doit parcourir plusieurs kilomètres pour avoir
de l’eau potable (Cordaid/Jeff Mbiya)

Les habitants nous ont indiqué que si KCC trouvait un moyen de fournir de l'eau potable
dans le quartier proche de l'église de la paroisse de St Jean, cela règlerait un grand nombre de
difficultés car il se trouve loin du point d'eau. Le manque d'eau en journée est particulièrement
problématique pour l'école locale. Les enseignants doivent stocker de l'eau et remplir les bidons en
soirée, au seul moment où l'eau jaillit d'une canalisation située dans la cité.

Une étude récente effectuée sur la pollution des rivières Luilu et Musonoi confirme ce
diagnostic, à savoir que les effluents industriels entrainent une contamination majeure de ces cours
d’eau et que cette pollution risque d’avoir un impact dangereux sur la santé: «les résultats de cette
étude suggèrent que les effluents miniers qui sont déversés dans les rivières et l’accumulation de
polluants dans les sédiments peuvent représenter une source de toxicité pour les organismes
aquatiques et pourrait poser un risque significatif pour la santé humaine».
49

La problématique des conflits d’usage d’eau (et des sols) est généralement mise en avant
par les opposants au projet minier. En effet, les pompages nécessaires à l’exploitation minière
induisent un rabattement des nappes souterraines au droit et à proximité de la mine qui peut être
préjudiciable à leur intégrité, au moins localement. Des assèchements de sources ou de captages sont
envisageables et potentiellement dommageables relativement aux usages qui en sont fait (eau potable,
agriculture ou industriel). De plus, certaines techniques de traitement du minerai sont consommatrices
d’eau (la concentration et l’hydrométallurgie requièrent environ 3m3 d’eau par tonne de minerai
traité). Toutefois, ces besoins en eau ne sont pas cumulatifs, les procédés de traitement notamment
développent des solutions de recyclage interne pour minimiser les consommations d’eau.

Au coude du canal Albert, là où le cours d’eau a été détourné de son chemin (voir carte,
ligne en bleu: zones de prélèvements Albert Canal’s bend). D’autres échantillons ont été pris dans la
rivière Pingiri, juste à côté (voir carte, ligne en bleu: zones de prélèvements, Pingiri river). Comme le
montrent les images satellites, les eaux ainsi prélevées ne peuvent être contaminée que par l’usine de
Luilu puisqu’elles viennent directement de cette usine.

Figure 16 : illustrant l’usine de Luilu, le canal Albert et la rivière Pingiri (Google earth &M. butticaz/PPP)

En octobre 2013, La récolte et l'analyse des échantillons d’eau ont été supervisées par le
Professeur Célestin Banza LUALABA NKULU, professeur en toxicologie et environnement à
l’Université de Lubumbashi. Plusieurs prélèvements d’eau ont été faits sur chaque lieu d’analyse, afin
de pouvoir exclure des erreurs de mesure. Les échantillons ont été récoltés dans des flacons en
polystyrène, en évitant tout contact avec la main, ils ont été transférés à l’aide de micropipettes dans
des micros tubes, puis ils ont été envoyés en Belgique pour analyse dans un laboratoire spécialisé. 41

Les résultats de ces analyses sont les suivants (en milligrammes par litre d’eau)

Tableau 5 montrant les différents résultats des échantillons prélevés

Localisation PH Co Cu U Pb Cd As
Canal Albert (là où il 6.14 53.598 9.927 0.003 0.0033 0.00087 0.0037

41
BANZA LUBABA NKULU Célestin, Cours de toxicologie et environnement, Unilu,
50

Les résultats au niveau du PH se sont nettement améliorés depuis avril 2012. Toutefois,
dans la rivière Pingiri, le taux d’acide se situe encore au-dessus du seuil du code minier congolais pour
les effluents puisque le Ph est de 5.2 et que la loi exige un PH entre 6 et 9. Pour l’uranium, le plomb
et le cadmium, les analyses ne montrent pas de contamination importante. Par contre, les
concentrations de cuivre et de cobalt dans les échantillons d’eau sont extrêmement élevées. Pour le
cuivre, le résultat des prélèvements dans le canal Albert et la rivière Pingiri sont respectivement six
fois (9.927 mg/l) et quatre fois (6.403 mg/l) plus élevés que les seuils fixés dans le code minier
congolais pour les effluents.

Ils dépassent également les normes de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)


relatives à la qualité de l’eau potable. La concentration de cobalt est aussi préoccupante puisque les
résultats sont respectivement cinquante-trois fois (53.59 mg/l) et quatorze fois (14.37 mg/l) supérieurs
aux seuils de l'OMS.

Les conséquences de la contamination de l’eau par ces métaux lourds sont visibles à l’œil nu: le long
du canal Albert les plantes sont littéralement calcinées et le sol est couvert de poudre blanche ou
bleue.

Figure 17 : photo montrant la pollution de l’eau et du sol juste avant le déversement dans la rivière Luilu et contamination
du cuivre à gauche et berge dont le sol n’est plus fertile a droit (IPAD RDC)

Les conséquences de cette pollution de la rivière de Luilu, à laquelle contribue


GlencoreXstrata, sont nombreuses.
51

Premièrement, la pollution détruit la faune et la flore de la rivière Luilu. Sur plusieurs


kilomètres, les berges de la rivière ressemblent à une terre brulée. Des restes de plantes calcinées
témoignent de la toxicité de l’eau et le sol aride et chargé en métaux ne permet plus à l’herbe de
pousser. Dans l’eau, de la mousse bleue trahit les traces de cuivre et sur les berges des sels blancs
révèlent des concentrés toxiques.

Deuxièmement, la pollution à un impact négatif sur le droit et l’accès à l’eau des


populations environnantes. Dans la cité de Luilu, juste en dessous de l’usine, plus de 38'000 habitants
pourraient utiliser l’eau de la rivière pour leurs besoins quotidiens si celle-ci n’était pas aussi polluée,
contaminée par des métaux lourds.

Troisièmement, la pollution a un impact négatif sur les sources de revenus des habitants.
Aujourd’hui, vers Luilu ou Musonoi, il n’y a pratiquement plus de champs en raison de la forte
présence des entreprises minières, de la poussière et de la pollution. Arroser des champs avec l’eau de
la rivière reviendrait à contaminer les cultures avec des métaux lourds. La concentration élevée en
métaux constitue aussi une menace pour le bétail et les autres espèces sauvages. Quatrièmement, enfin,
la pollution pose des risques pour la santé des habitants. Il y a les risques directs, si l’eau est malgré
tout utilisée pour la consommation. Il y a aussi des risques indirects du fait de la bioconcentration dans
les organismes aquatiques et de la bioamplification dans la chaîne trophique.

En effet, les métaux se retrouvent par exemple dans l’organisme des poissons et la
consommation à long terme de ces poissons peut avoir des conséquences dangereuses pour la santé:
«Sur le plan de la santé publique, il faut s’attendre à long terme à l’apparition des phénomènes
morbides inhabituels chez les consommateurs des poissons de ces cours d’eau», souligne le professeur
de toxicologie Célestin Banza LUBABA NKULU. Comme déjà souligné dans l’introduction, des taux
élevés de cobalt dans l’organisme humain peuvent entraîner des problèmes de cœur, de typhoïde ou
encore des maladies pulmonaires.

 impacts des projets miniers sur la qualité du sol


Les opérations minières modifient régulièrement le paysage environnant en exposant des
sols qui étaient précédemment intacts. L’érosion des sols exposés, les minerais extraits, les terrils et
les matériaux fins dans les tas de déchets de roches peuvent entraîner des charges substantielles de
sédiments dans les eaux de surface et les voies de drainage des eaux. En outre, les déversements et
fuites de matières dangereuses et les dépôts de poussières contaminées fouettées par le vent peuvent
conduire à la contamination du sol.
CONTAMINATION DU SOL: Les risques sur la santé humaine et sur l’environnement
provenant de sols appartiennent généralement à deux catégories:
(1) sol contaminé provenant des poussières fouettés par le vent et
(2) les sols contaminés à partir de déversements de produits chimiques et de résidus. La
poussière fugitive peut poser des problèmes environnementaux significatifs dans certaines mines. La
52

toxicité inhérente de la poussière dépend de la proximité des récepteurs environnementaux et du type


de minerai exploité. Des niveaux élevés d’arsenic, de plomb et de radionucléides dans la poussière
fouettée par le vent constituent généralement le plus grand risque. Les sols contaminés à partir de
déversements de produits chimiques et des résidus sur les sites de la mine peuvent poser un risque de
contact direct lorsque ces matériaux sont utilisés abusivement comme matériaux de remblayage, pour
la création de zones vertes ornementales ou encore comme suppléments de sol.

 Impacts des projets miniers sur les processus écologique


 faune
La faune est un terme général qui fait référence à toutes les plantes et tous les animaux
(ou d’autres organismes) qui ne sont pas domestiqués. L’exploitation minière a une incidence sur
l’environnement et les biotes associés par le biais de la suppression de la végétation ainsi que le sol de
couverture, le déplacement de la faune, le dégagement de polluants et la génération de bruit.

Les espèces de la faune vivent dans des communautés qui dépendent les unes des autres.
La survie de ces espèces peut dépendre des conditions du sol, du climat local, de l’altitude et d’autres
caractéristiques de l’habitat local. L’exploitation minière provoque des dommages directs et indirects
sur la faune. Les impacts proviennent principalement de la perturbation, du déplacement et de la
redistribution de la surface du sol. Certains impacts sont de court terme et sont limités au site de la
mine; d’autres peuvent avoir des répercussions profondes et des effets de long terme.42

L’effet le plus direct sur la faune est la destruction ou le déplacement des espèces dans les
zones d’excavation et d’accumulation des déchets miniers. Les espèces mobiles de la faune, comme le
gibier, les oiseaux et les prédateurs, quittent ces zones. Les animaux plus sédentaires, comme les
invertébrés, de nombreux reptiles, les rongeurs fouisseurs et les petits mammifères, peuvent être plus
sévèrement affectés.

Si les cours d’eau, les lacs, les étangs ou les marais sont comblés ou drainés, les poissons,
les invertébrés aquatiques et les amphibiens sont sévèrement touchés. L’approvisionnement en
nourriture des prédateurs est réduit par la disparition de ces espèces terrestres et aquatiques.

Les exigences de l’habitat de nombreuses espèces animales ne leur permettent pas de


s’adapter aux changements créés par la perturbation du terrain. Ces modifications réduisent l’espace
vital. Le degré auquel les animaux tolèrent la concurrence humaine pour l’espace varie. Certaines
espèces tolèrent très peu de perturbation. Dans le cas où un habitat particulièrement critique devient
limité, comme un lac, un étang ou une zone de reproduction primaire, une espèce pourrait disparaître.

42
Mineo Consortium (2000) “Review of potential environmental and social impact of mining”
http://www2.brgm.fr/ mineo/Userneed/IMPACTs.pdf
53

Les mines à ciel ouvert peuvent dégrader les habitats aquatiques avec des impacts
ressentis à de nombreux kilomètres du site minier. Par exemple, la contamination des sédiments de
rivières et de cours d’eau est courante avec l’exploitation à ciel ouvert.

 Flore
La perte et la dégradation de l’habitat de forêt est commune à de nombreux projets.
Tandis que les forêts ont été reconnues comme habitat pour les espèces sauvages, la valeur associée à
différents types de forêt n’a été considérée que récemment. Des communautés forestières spécifiques,
particulièrement celles qui supportent des espèces de très vielles croissances, hébergent des espèces
sensibles ainsi que des processus écologiques qui ne sauraient être maintenus dans d’autres types de
forêt.

Dans la plupart des cas, une seule activité comprendra plusieurs processus d’agent
d’agression qui affectent l’habitat. Par exemple, l’activité d’ouverture d’un puits de mine inclut la
suppression de la végétation, l’érosion et la sédimentation des cours d’eau environnants ainsi que des
perturbations provenant du bruit et des activités humaines. Les processus majeurs d’agent d’agression
affectant les habitats sont les suivants: la suppression de la végétation; l’érosion, la sédimentation et le
compactage du sol; l’acidification; la toxicité des contaminants; le bruit et les troubles visuels.

 Impacts des projets miniers sur les paysages


Dans la région de Kolwezi, la filiale de GlencoreXstrata Ŕ Kamoto Copper Company
(KCC) Ŕ est le plus grand exploitant minier industriel. Au cours des cinq dernières années, la
production des deux usines du site, le concentrateur de Kamoto et les usines hydro-métallurgiques de
Luilu, a été multipliée par deux pour atteindre le chiffre de plus de 136'000 tonnes de cuivre en 2013.
Pour fabriquer des plaques de cuivre (cathode) prêtes à l’exportation, les deux usines ont recours à un
processus industriel complexe qui nécessite l’utilisation de différents produits chimiques. Des tonnes
d’huile et d’acides sont utilisées pour la transformation de la roche en plaques de cuivre et des
centaines de milliers de litres d’eau chargés de métaux lourds constituent les effluents de ces usines.
La gestion de ces rejets par KCC représente donc un enjeu majeur pour l’environnement et pour la
santé publique de la région de Kolwezi.

 Impact de la police de mine à la KCC


Morts violentes sur les concessions de KCC et conflits avec les mineurs artisanaux.
Les agents de la Police des Mines déployés pour garder le site de KCC font souvent un usage
disproportionné de la force lorsqu’ils cherchent à prévenir les incursions de mineurs artisanaux (aussi
appelés creuseurs) dans les concessions. À diverses reprises, des policiers ont tiré à balles réelles en
poursuivant des mineurs artisanaux, tuant ou blessant grièvement certains d’entre eux. À KCC, la
sécurité est assurée par le personnel de sécurité interne, différentes firmes contractantes de sécurité
privée et des agents de la Police des Mines. En 2013, KCC a commencé à mettre en œuvre les
Principes volontaires sur la sécurité et les droits de l’homme dans le cadre d’un projet pilote.
54

Figure 18 : vue du ciel de la cité de Musonoi (Google earth)

De nombreux jeunes gens, et dans certains quartiers, les femmes et les enfants également,
cherchent à s’assurer une subsistance en collectant les minerais présents dans les anciennes décharges
de la Gécamines et dans les fosses et les bassins désaffectés qui entourent Kolwezi. Toutes les sociétés
minières de Kolwezi sont confrontées au problème d’incursions fréquentes de mineurs artisanaux dans
leurs concessions la nuit ou à l’aube. Il est courant que les mineurs artisanaux paient « un droit » aux
policiers et aux agents de sécurité pour avoir accès aux sites des entreprises minières.

Des mineurs artisanaux nous ont confirmé que les policiers leur indiquaient quand ils
peuvent entrer en toute sécurité et quand les inspections de sécurité auraient probablement lieu. Outre
le risque de blessures que présentent les glissements de terrain ou les chutes, ces arrangements
informels n’offrent aucune protection: une inspection de sécurité inopinée ou un différend à propos du
droit à payer aux policiers peut entraîner de graves blessures, voire la mort de creuseurs.

 Impacts de bruit et vibration


Les nuisances sonores et vibratoires (tirs de mines, circulation d’engins, etc.) sont parfois
mis en avant par les opposants locaux aux exploitations mais leur ressenti n’en demeure pas moins
local (ordre de grandeur kilométrique).

La pollution par le bruit associé à l’exploitation minière peut inclure les bruits en
provenance des moteurs de véhicules, le chargement et le déchargement de roches dans des
tombereaux en acier, les toboggans, la production électrique, et d’autres sources. Les impacts
cumulatifs des pelles mécaniques, du recarrage, du forage, de l’abattage par explosion, du transport, du
concassage, du broyage et du stockage en grandes quantités peuvent affecter de manière significative
la faune et les proches résidents. Les vibrations sont associées à de nombreux types d’équipements
utilisés dans l’exploitation minière, mais l’abattage par explosion est considéré comme la source la
plus importante.
55

La vibration affecte la stabilité des infrastructures, les bâtiments et les maisons des
personnes vivant à proximité des opérations des grandes mines à ciel ouvert.

A Musonoi, les personnes à qui nous avons parlé ont donné deux exemples montrant que
KCC ne répond pas à leurs préoccupations, même lorsque celles-ci résultent d’un impact négatif de la
firme. Le 20 septembre 2013, la population a été avertie par du personnel de KCC qu’à partir de
13h00 il y aurait une explosion majeure qui risquait d’entraîner des dommages dans la cité. Selon les
témoins, l’explosion a eu lieu vers 15h00: «La poussière a duré au moins dix minutes, c’était énorme.
Les gens dans la cité ont eu mal aux yeux, à la gorge. Le goût dans la bouche était détestable. Dans un
quartier, une partie du toit s’est effondré et la tôle est tombée dans la maison.» Pourtant, après
l’explosion, aucun représentant de KCC n’est venu faire un état des lieux de la situation et constater
d’éventuels dommages. Et aucun représentant de KCC n’est venu proposer une aide à la famille dont
le toit de la maison a été partiellement détruit par la violence des explosions

Figure 19 : démontrent le terrain et les maisons fissurées (Cordaid/Jeff MBIYA)

 Impacts de sur la liberté de circulation


La route qui traverse la concession de KCC et relie les cités de Kapata et de Luilu a été
construite par la Gécamines et est considérée par la population locale comme une route publique. À la
tombée de la nuit, les habitants de Musonoi, Luilu et Kapata se voient interdire l’utilisation de la route
qui ne reste ouverte qu’aux membres du personnel de KCC qui circulent en véhicule ou à pied. La
56

route est surveillée par des patrouilles de la police des mines, armés, et des agents de sécurité privés de
KCC. Les désagréments que cause la fermeture de la route pour les habitants sont source de tension
entre KCC et les communautés voisines. Les habitants se plaignent également de harcèlement par les
patrouilles de sécurité même lorsqu’ils passent par cette route pendant la journée. L’utilisation de la
route peut donner lieu à des arrestations pour circulation illicite ou, plus grave encore, pour tentative
de vol simple de substances minérales.

 Impacts du trafic
Les exploitations minières à grande échelle comme KCC impliquent le transport intensif
de quantités considérables de matériaux, de produits, d’équipements, de travailleurs, de fournitures,
etc. Toutefois, le transport de matériaux, des équipements et autres, dans les opérations minières
entraîne d’autres risques qui doivent être traités dans le Plan de Gestion Environnementale (PGE).

Les questions clés incluent:

 Le transport de matières dangereuses; le PGE devrait établir des itinéraires, des


quantités calculées et les responsabilités en cas d’imprévus ou d’accidents ;
 des mesures détaillées pour contrôler et réduire les accidents dans tous les types de
liaison prévisibles raisonnables de transport (train, route, port de transfert, voie
marine) ;
 Quelle est la conformité du projet par rapport aux exigences des réglementations
nationales.

Tableau 6 : récapitulatif des problèmes, attentes et préoccupations prioritaires des communautés par thématique selon
CORDAID

Thématiques Effectif(%) Problèmes Priorité Proposition


▪ Insuffisance des ▪ Construire des ▪ Mettre en place des
infrastructures infrastructures filières et des
scolaires et faible scolaires et programmes de formation
accès des enfants à améliorer les scolaire correspondant à
l’éducation scolaire conditions la demande du marché de
de qualité d’accès des l’emploi
Éducation 375 (50%)
enfants des
familles démunies
▪ Construire des
infrastructures
post-primaires
▪ Absence de Créer des centres ▪ Investir dans le
compétences locales d’apprentissage développement des

Emploi de la ▪ Faible emploi de la de métier compétences locales et


main d’œuvre locale /formation favoriser la création
57

main d’œuvre 180 (24%) professionnelle d’emplois


locale pour les adultes alternatifs/intermédiaires

▪ Faible existence ▪ Déterminer les ▪ Développer les


des infrastructures coûts d’accès en infrastructures sanitaires
sanitaires considération du ▪ Mettre un système de
▪ Inaccessibilité des niveau des monitoring tripartite,
infrastructures revenus des fonctionnel et transparent
sanitaires existantes familles pauvres
Environnement 112 (14%)
▪ Pollution de l’air,
des eaux et du sol
avec pour
conséquence des
problèmes de santé
publique
▪ Manque de ▪Appuyer ▪ Rendre publiques les
transparence et l’élaboration des études d’impacts
d’espaces de plans locaux de environnementaux et
dialogue conduisant Développement et autres documents
à une faible la signature annexes
Transparence
participation des d’accords en ▪ Créer des espaces de
et participation
communautés dans la développement dialogue tripartite à la
au dialogue 83 (11%
gouvernance du entre les base
secteur ▪ entreprises et les
Investissements communautés
sociaux inadéquats et
non durables

 Développement durable
Le terme de développement durable avait été créé par l’UICN (Union Internationale pour
la Conservation de la Nature et de ses Ressources) en 1980 dans sa stratégie mondiale pour désigner
une forme de développement qui respecte l’environnement et en fait un usage prudent, fondé sur une
exploitation rationnelle et modérée de la nature et de ses ressources, afin d’assurer le maintien indéfini
de la productivité biologique de la biosphère dans l’intérêt de générations futures.43

Le développement durable est une notion de réalisation de projets de différents types en


prenant en considération trois critères de base : l’équité sociale, l’efficacité économique et le respect
de l’environnement.

 Par l’équité sociale, les droits des travailleurs sont respectés, le


chômage diminue ce qui résout beaucoup d’autres problèmes sociaux

43
Antoine LUMU, Cours d’Environnement et Développement durable : Premier bachelier géologie/2017 – 2018,
p8, 13, p15.
58

et enraye les inégalités. L’être humain est respecté et ses droits


préservés. Les plus démunis sont protégés.
 Par l’efficacité économique, les projets aboutissent et sont rentables
pour le pays ou la région, et aussi pour les travailleurs.
 Par le respect de l’environnement, la pollution diminue et la planète
est préservée.

Le développement durable est basé sur une idée fondamentale qui consiste à être
conscient que les ressources de la planète ne sont pas illimitées, tandis que la population ne cesse
d’augmenter et les technologies de se développer. Le développement durable est donc bénéfique pour
les générations futures tout en profitant aux générations actuelles. C’est un développement à long
terme.

Actuellement, au niveau mondial, les ressources en matière première diminuent. La


pollution augmente et continue à avoir de plus en plus d’effets visibles sur la planète. D’autre part, des
problèmes d’ordre social et économique se font de plus en plus ressentir, comme le chômage, la
surpopulation, les problèmes de santé, d’éducation, d’exclusion, de pauvreté, de malnutrition…

Le développement durable vise à résoudre tous ces problèmes à la fois.

Le développement durable consiste à un développement économique accompagné d’un


développement social et écologique. Il ne consiste pas seulement en la croissance économique et de
consommation. Le mot durable signifie un développement qui vise à améliorer la condition humaine à
long terme, en même temps que l’économie et l’environnement. Ces trois éléments sont indissociables.
59

En effet, l’éradication de la pauvreté ne peut se faire sans développement économique


pour financer les programmes sociaux. D’un autre côté, il n’est pas possible de répondre aux besoins
de la population mondiale sans croissance économique. La protection de l’environnement doit
accompagner la croissance économique, sans cela, les ressources de la Terre s’épuiseront.

La protection de l’environnement doit accompagner la lutte contre la pauvreté car les


populations pauvres sont obligées d’avoir des actions non écologiques pour survivre, comme la
destruction des forêts, des cours d’eau, ou la pêche intensive.

Les participants aux projets de développement durable doivent assumer le coût des
mesures de prévention et de précaution. Les pollueurs doivent également couvrir les frais occasionnés
par la pollution qu’ils génèrent, ainsi que les frais de réduction et de lutte contre la pollution. Les prix
des biens et services sont fixés suivant les coûts qu’ils occasionnent tant au niveau de la production
que de la consommation. Ces prix doivent être proportionnels au taux de pollution généré, c’est-à-dire
que ceux qui polluent le plus doivent payer le plus. Un bon exemple est de faire payer des taxes aux
grands pollueurs industriels.

Le développement durable exige la participation de tous les partenaires sociaux,


politiques et économiques dans les projets. Les citoyens au même titre que les responsables des projets
et les gouvernants doivent s’impliquer pour assurer la réussite des projets durables. Des conseils
doivent être créés pour convaincre et sensibiliser les citoyens sur l’importance de tels projets pour la
société et l’avenir.
60

CHAPITRE Ⅳ : PRESENTATION ET TRAITEMENT DES DONNEES ET


ANALYSE DES RESULTATS
Ⅳ.1. Présentation des données
Dans la mutation profonde qu’elle est en train de connaitre, il faudra retenir que la
Gécamines est désormais une entreprise commerciale qui vise à rentabiliser ses intérêts en
mettant à profil tous ses actifs.44
Il a ensuite donné une brève historique de l’évolution des activités minières de
l’époque coloniale à ce jour, marquée essentiellement par :
 Des grandes productions ainsi qu’une forte contribution du secteur minier aux
recettes de l’Etat ;
 La récession du secteur minier industriel et la montée en flèche du secteur
artisanal depuis sa libéralisation ;

 La renaissance du secteur minier industriel depuis la promulgation du Code minier


en 2002 et du Règlement Minier en 2003 avec une grande production qui atteint
notamment 600.000 t/ Cu et 80.000 T/Co en 2012.
En dépit de l’augmentation de la production et des recettes provenant des mines,
des problèmes persistent et nécessitent des solutions.
Il s’agit entre autres :
a) Le niveau de contribution au budget de l’Etat qui reste inférieur aux attentes
en comparaison aux ressources disponibles ;
b) La cohabitation difficile entre les titulaires des droits miniers et les
exploitants artisanaux qui conduisent à des conflits et à l’écrémage des
gisements ;
c) La non adaptation de certains textes légaux ou réglementaires dont la loi
tarifaire et l’arrêté portant nomenclature des produits miniers marchands.
Le secteur minier est soutenu par d’autres secteurs dont celui de l’énergie à
travers principalement l’électricité.

Les valeurs et durées de chacun de ces PE utilisées dans nos estimations sont les
suivantes :

Tableau 7 : Liste de Permis de KCC

N° PE Nombre des Date d’octroi Date fin de

44
HORIZON MINES MAGAZINE - Mensuel N°004 - Décembre 2013, p21
61

carrés durée
1 PE 525 13 28 Janvier 2007 03 Avril 2024
2 PE 4960 13 03 Avril 2009 04 Avril 2024
3 PE 4960 10 16 Octobre 2009 07 Mai 2022
4 PE 4963 9 03 Avril 2009 03 Avril 2024
5 PE 11601 1 16 Octobre 2009 07 Mai 2022
6 PE 11 602 2 16 Octobre 2009 03 Avril 2024

Source : liste de CAMI 45

Tableau 8 : Estimation des droits superficiels

Année Nbre de carrés Valeur ajustée Nbre de Estimations


d'un carré mois
2009 48 511,43$ 5,91 12.103$
2010 48 511,43$ 12 24.548$
2011 48 511,43$ 12 $24.548
2012 48 511,43$ 12 $24.548
2013 48 511,43$ 12 $24.548
2014 48 511,43$ 12 $24.548
2015 48 511,43$ 12 $24.548

TOTAL - - - $159.391

*moyenne de la durée de la première année de chaque permis

Tableau 9 : vérification des Droits superficiels

Années Données ITIE Estimation Ecarts

2009 RAS $12.103 $(12.103)


2010 RAS $24.548 $(24.548)

2011 24.533 $24.548 $(15)


2012 24.533 $24.548 $(15)

2013 26.885 $24.548 $2.337


2014 26.902 $24.548 $ 2.354
2015 En cours $24.548 RAS

TOTAL 102.853 159.391 $(56.538)

Interprétation :

45
CAMI, bref aperçu des procédures cadastrales.pdf
62

De la lecture des données estimées et comparées dans le tableau ci-dessus, nous


avons relevé un écart négatif de 56.538USD.

*Ecart positif = Données ITIE supérieures aux estimations.

27

*Ecart négatif = Estimations supérieures aux données ITIE.

En vue de tenir compte des effets de la pandémie à Covid-19, notamment de la


sédentarisation des employés des entreprises et des agents du fisc, le Gouvernement a accéléré
la mise en œuvre de l’informatisation relative aux procédures de déclaration et de paiement, à
distance, des droits, impôts, taxes et redevances. Ainsi, le Gouvernement a décidé, pour le
début de l’Exercice fiscal 2021, de rendre fonctionnel, au sein de la DGI, le module de télé
procédure en ce qui concerne les déclarations fiscales des entreprises gérées par la Direction
des Grandes Entreprises, « DGE » en sigle. Pour ce qui est de la DGRAD, l’action à mener
en 2021 consiste à poursuivre l’implémentation du logiciel LOGIRAD en vue de relier tous
les services d’assiette, chargés de la constatation et de la liquidation, avec les services de la
DGRAD, compétent pour effectuer l’ordonnancement des recettes non fiscales. Dans les deux
cas, ces actions concernent directement les entreprises du secteur extractif qui sont,
considérant l’importance de leurs chiffres d’affaires, tous gérées par la DGE à la DGI.

L’impact de la crise sanitaire occasionnée par la pandémie à COVID-19 sur la


santé humaine n’étant plus à démontrer, il est intéressant d’intégrer les conséquences de cette
crise sur l’activité économique, en l’occurrence sur l’activité minière.

En effet, au regard des statistiques provisoires du 1er trimestre 2020, les


exportations de cuivre avaient augmenté de 12,75% par rapport au 1er trimestre 2019, bien
que l’augmentation n’ait été que de 4,02% et 9,95%, respectivement pour les mois de février
et mars 2020.

Les exportations de cobalt, par contre, avaient connu une baisse de 15,18% par
rapport à 2019 au cours du premier trimestre, bien qu’une légère augmentation ait été
observée au mois de mars 2020 par rapport à janvier et février 2020.

En ce qui concerne la production industrielle, l’activité minière de la RDC a


connu, au mois de mars 2020, un ralentissement comme partout dans le monde suite à la
baisse de la demande, surtout de la Chine, avec comme conséquence la diminution de cours
63

de principaux métaux de base dont le Cuivre, le Cobalt et l’étain produits en RDC. En réponse
aux mesures de distanciation physique, plusieurs entreprises avaient réduit les postes de
travail et multiplié les rotations du personnel.

Concernant la production artisanale, au regard de la situation sociale des


creuseurs et leurs dépendants, le Ministère des Mines avait préconisé la poursuite de l’activité
parce que le contraire entrainerait, dans les villes, des problèmes d’insécurité dus au retour en
masse des creuseurs sans moyens de subsistance. En revanche, le Ministère des Mines avait
pris contact avec des partenaires de bonne volonté pour assister les artisanaux miniers, via
leurs coopératives respectives, par une sensibilisation et une mise à disposition des moyens
devant leur permettre de respecter les mesures barrières.

Il est vrai qu’avec la diminution des cours des métaux avec le Cuivre qui est passé
de 6.200 USD/T Cu au mois de janvier 2020 et février 2020 à 5.200 USD/T Cu, soit une
diminution de 17 %, et le Cobalt qui est passé de 33.000 à 27.000 USD/T Co, soit une
diminution de 19 %, les recettes des mines en termes des redevances minières et de Fonds
minier (10 % de la redevance minière) ont diminué dans la même proportion.

Au regard de l’allure des statistiques de la production minière et des cours des


métaux, les projections des recettes à fin décembre 2020 se présentaient de la manière ci-après
:

Tableau 10 : projection des recettes du secteur des Mines à fin décembre 2020

Libelle Assignations Projections Fin Décembre Variation en %


2020/CDF 2020/CDF

Redevance minière (100 %) 1.104.417.611.103 883.534.089.322 -20 %


Redevance minière/Trésor Public (50%) 552.208.805.551 441.767.044.661 -20 %
Fonds Minier (10%) 59.674.754.102 88.353.408.932 +48 %
Droits superficiaires 18.618.430.496 17.514.505.015 -6%
Autres recettes 43.838.968.505 34.956.059.666 -20 %

En ce qui concerne les droits superficiaires, aucune variation considérable n’a été envisagée
puisque le taux par carré minier est fixé par la Loi.

En définitive, les exportations minières des métaux n’ont pas été fortement
impactées par la pandémie à Covid-19. Bien plus, on a observé un accroissement des
exportations du cuivre, du cobalt et zinc par rapport au cumul en fin juin 2019 qui se
64

chiffraient à 675.157,59 tonnes et 36.773,09 tonnes pour le cuivre et le cobalt, soit un


accroissement de 13.39% et 5,55%.

Avec 13.578,71 tonnes de cassitérite, les objectifs fixés en février 2020 sont
presque atteint et à terme, la production de 20.000 tonnes pourrait être atteinte. Quant aux
exportations de diamant, elles étaient stoppées suite à la fermeture des frontières.

Ⅳ.2. Traitement des données


Pour s’assurer de l’existence de tels revenus dans l’optique de les divulguer, le
Groupe Multipartite a abordé la question au travers le rapport sur la revue des états financiers
201646 et a constaté l’absence des revenus en nature dans le secteur minier et pétrolier du fait
que les différents Contrats de partage de production (CPP) valides pendant la période
n’étaient pas encore entrés en production. De même l’évaluation initiale47 effectuée par le
Secrétariat international de l’ITIE en 2018 a conclu que cette exigence n’était pas applicable.
Les transferts infranationaux dans le secteur minier étaient principalement
constitués par la Redevance Minière, qui ne l’est plus à la suite de la révision du Code minier.
La constitution du 18 février 2006, en son article 175 dispose que « Le budget des
recettes et des dépenses de l’Etat, à savoir celui du pouvoir central et des provinces, est arrêté
chaque année par une loi. La part des recettes à caractère national allouées aux provinces est
établie à 40%. Elle est retenue à la source ».
La loi fixe la nomenclature des autres recettes provinciales et locales ainsi que les modalités
de leur répartition.
La loi n°18/001 du 09 mars 2018 modifiant et complétant la loi n°007/2002 du 11
juillet 2002 portant Code minier prévoit en son article 242 que :
« La redevance minière est versée par le titulaire du titre minier d’exploitation à raison de :
- 50 % acquis au Pouvoir central ; - 25 % versés sur un compte désigné par
l’Administration de la province où se trouve le projet ; - 15 % sur un compte
désigné par l’entité territoriale décentralisée dans le ressort de laquelle
s’opère l’exploitation ; - 10 % au Fonds minier pour les générations futures
».

46
Comité Exécutif de l’ITIE-RDC : Rapport contextuel Informations complémentaires, Chapitre revue des états
financiers des entreprises publiques.
47
Secrétariat International de l’ITIE : Rapport sur la collecte initiale des données et la consultation des parties
prenantes, p. 127.
65

Tableau 11 : Calcul et modalités de répartition de la redevance minière


Type de Taux Redevable Quotité Entité publique
Redevance perceptrice

Redevance . 0% (pour les matériaux de 1. Le titulaire du 50% Acquis au


minière (Calculée construction d’usage courant) ; Permis Gouvernement
sur la base de la .1% (pour les minéraux d’exploitation, Central ;
valeur industriels, les hydrocarbures 2. Le titulaire du 25% La Province où se
commerciale solides et autres substances non Permis d’exploitation trouve le projet
brute) citées) ; des rejets, 15% Ville ou le
.1% (pour le fer et les métaux 3. Le titulaire du Territoire dans le
ferreux) ; Permis d’exploitation ressort duquel
.3,5% (pour les métaux non de petite mine, s’opère
ferreux et/ou de base) ; . 3,5% 4. Le titulaire de l’exploitation.
(pour les métaux précieux) ; l’Autorisation 10% Banque Centrale du
.6% (pour les pierres d’exploitation de Congo
précieuses et de couleur) ; carrières permanente, (Fond minier pour
.10% (pour les substances 5. L’entité de les générations
stratégiques). traitement et/ou de futures)
transformation agréée

Tableau 12 : Etat compilé des paiements et recettes par flux et par Exercice
Note : Les montants sont présentés en M$US pour ceux ≥ à 1Million de dollars et en K$US pour ceux < à Million de dollars.

Entités perceptives Paiements Recettes Total Total


paiements recettes
2018 2019 2020 2018 2019 2020
Direction des recettes de Lualaba 100,1M 124,8M$ 44,7M$ 139,1M 128,8M 32,2M$ 269,5M$ 300,2M$
$ $ $
Autorisation de transport de 0,0$ 0,0$ 0,0$

minerais
Autres Recettes (Uniquement pour 183,1K$ 183,1K$

les AFE)
Droits proportionnels sur la cession 0,0$ 0,0$

des parts ou actions des personnes


morales
Frais de Consultance 0,0$ 0,0$ 0,0$

Impôt sur la superficie des 24,0K$ 176,3K$ 250,4K$ 64,9K$ 170,8K$ 274,3K$ 450,7K$ 510,0K$

concessions Minières et des


hydrocarbures
Impôt sur le Véhicule (Vignette & 22,3K$ 146,6K$ 0,7$ 106,6$ 166,9K$ 168,9K$ 167,0K$

TCSR)
Redevance Minière: Quote-part 28,9M$ 72,5M$ 19,9M$ 35,0M$ 75,5M$ 5,9M$ 121,3M$ 116,5M$
66

Province (25%)
Taxe 1% sur la valeur réévaluée par 2,5M$ 0,0$ 48,7M$ 2,5M$ 48,7M$

le CEEC revenant à la province


Taxe 1% sur les produits de 0,0$ 0,0$ 0,0$

transaction des matières précieuses


d'exploitation artisanale
Taxe Concentrés 28,8M$ 29,8M$ 4,7M$ 30,5M$ 19,4M$ 9,1M$ 63,2M$ 59,0M$

Taxe pour exploitation des eaux 18,5K$ 49,7K$ 23,4K$ 91,6K$

naturelles et de surface
Taxe Voirie et Drainage 39,9M$ 22,1M$ 19,8M$ 24,6M$ 33,6M$ 16,9M$ 81,8M$ 75,1M

Tableau 13 : Statistiques des entreprises ayant effectué les paiements de la redevance minière suivant
les différentes quotités

Exercice Paiements Recettes


RM_50 RM_25 RM_ET FOMI RM_50 RM_25% RM_ET FOMI
% % D N % D N
2018 37 37 8 3 54 48 7
2019 35 37 34 17 51 55 28
2020 24 25 24 9 56 49 24
96 99 66 29 161 152 59 0

Note: Les données sur le FOMIN reçues de la BCC n‘étant pas désagrégées par entreprise, n’ont
pas été intégrées dans les tableaux ci-dessus. Par conséquent il a été impossible de les répartir
par périmètre de déclaration.

Contributions économiques des entreprises extractives

La Contribution du secteur extractif à la croissance économique est Considéré comme le


poumon de l’économie congolaise, le secteur extractif a enregistré une contreperformance en
2019. Sa valeur ajoutée n’a progressé que de 1,0 % contre 16,9 % une année auparavant. Sa
contribution à la croissance est de 0,3 point contre 4,4 une année plus tôt. La baisse de la
production de cobalt, consécutive à la contraction de la demande mondiale, explique
essentiellement cette évolution.48

Ci-dessous, la situation de principaux produits :

a. Le cuivre

48
BCC : Rapport annuel 2019, pp.8-11, Rapport non encore mis en ligne.
67

En 2019, la production du cuivre, chiffrée à 1.420,4 milliers de tonnes, a connu une augmentation de
15,9 %, comparativement à 2018. La part de la production de la Gécamines a représenté 1,5 % en
2019, atteignant 21,2 milliers de tonnes, soit une progression annuelle de 15,2 %. Le gros de la
production, soit 88,5 %, a été assuré par les autres sociétés. Leur production s’est située à 1.399,2
milliers de tonnes en 2019, enregistrant une augmentation de 15,9 % par rapport à 2018.

b. Le cobalt

Le volume de production du cobalt s’est contracté de 28,7 %, se fixant à 78,0 milliers de tonnes en
2019, en raison notamment de l’affaissement de la demande mondiale et de l’arrêt des activités d’une
grande société de la place.

Tableau 14 : Production minière et métallurgique en 2018 et 2019

PRODUITS UNITES 2018 2019


Cuivre Tonnes 1 225 227,0 1 420 386,0
Gécamines Tonnes 18,367.0 21 165,9
Partenaires de la Tonnes 1 206 860,0 1 399 220,0
Gécamines
Cobalt Tonnes 109 402,0 77 964,0
Partenaires de la Tonnes 36 777,0 34 657,4
Gécamines
Gécamines Tonnes 237,0 172,0 109 165,0
Or fin

Tableau 15 : Contribution du secteur extractif à l’emploi

Exercices Nationaux Étrangers Total


Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total Total En nombre En %

2017 110 430 14 497 124 927 6 972 112 7 084 132 011 25,40

2018 119 534 18 272 137 806 9 925 145 10 070 147 876 25,21

2019 132 464 20 652 153 116 9 976 145 10 121 163 237 24,79

2020 ND ND ND ND ND ND ND ND

Source : ONEM, déclaration à l’ITIE.

ND = Non déclaré
68

Ⅳ.3. Analyse des résultats


La redevance minière
La redevance minière est une obligation légale due à l’Etat conformément au Code minier
en ces articles 240, 241 et 242 qui détermine l’assiette, le taux et la répartition entre le gouvernement
central, provincial et l’ETD. Selon l’article 240, la redevance minière est calculée sur base de la valeur
des ventes réalisées, diminuées des « frais déductibles » comprenant les frais de transport, d’analyses,
d’assurance et de commercialisation.

Tableau 16 : Etat des recettes de la quotité de 15% de la redevance minière par ETD et par exercice (en $US)

PROVINCES /ETD Paiements Recettes Total Total


paiement recette
2018 2019 2020 2018 2019 2020
LUALABA 15,3M$ 36,7M$ 17,2M$ 12,7M$ 29,9M$ 17,5M$ 69,3M$ 60,2M$
CHEFFERIE DE 3,8M$ 13,8M$ 5,6M$ 23,1M$
BAYEKE
COMMUNE DE DILALA 3,7M$ 0,0$ 9,5M$ 3,7M$ 10,9M$ 7,3M$ 13,2M$ 21,9M$
COMMUNE DE 7,0M$ 14,9M$ 19,5K$ 21,9M$
MANIKA
Mairie de Kolwezi 229,1K$ 229,1K$

Secteur LUILU 684,7K$ 2,5M$ 9,0M$ 19,0M$ 10,2M$ 3,2M$ 38,2M$

(vide) 5,5M$ 2,1M$ 7,6M$

Tableau 17: Etat des recettes de la redevance Minière attendues et réalisées

Quotités Recettes attendues Recettes réalisées Ecarts


50 % Trésor public 589,5 M$US(*) 589,5 M$US -
25 % Provinces 294,75 M$US 225,1 M$US -69,65 M$US
15 % ETD 176,85 M$US 87,7 M$US -89,15 M$US
10 % FOMIN 117,90 M$US 23,1 M$US -94,8 M$US
Total 1 179,00 M$US 925,4 M$US -256,00 M$US
(*) Postulat : Faute de notes de débit permettant de déterminer les recettes attendues, les recettes
effectivement encaissées par la DGRAD au titre de 50% de la quotité de la redevance minière revenant
au Trésor Public ont été considérées comme base de calcul des autres quotités.

Ⅳ.4. Suggestions
a. Suggestions sociaux-économiques
Les facteurs qui doivent être inclus dans l’analyse de l’impact social sont:
69

•Les caractéristiques des populations locales dans les zones du projet et ses zones d’influence:
la localisation de la population, la répartition par âge, le taux de croissance démographique et
la composition ethnique du groupe
•Les informations pertinentes concernant l’accès à l’éducation et aux services de santé
•Les installations sanitaires
•Les tendances de développement (certaines collectivités ont des plans de vie communautaire
et des plans de développement locaux)
•L’emploi et le revenu
•La stratification socio-économique
•Le logement (infrastructure, nombre de maisons)
•L’utilisation des terres et la propriété de la terre
•La présence des communautés indigènes, utilisation coutumière des terres, droits fonciers
•Les données pertinentes de santé (les maladies les plus fréquentes, les causes de décès)
•L’accès à l’information et des connaissances sur le projet, les attitudes à l’égard du projet
•Les infrastructures (routes, transports)
•La Migration
•La distribution de la population Rurale/ urbaine
•Les tendances du développement urbain.

b. Suggestions environnementales
Il est essentiel de contrôler jusqu’à quel niveau la qualité de l’eau change dans le périmètre
consacré à l’exploitation de la mine pour la protection de la qualité de l’eau. Un programme
de contrôle adéquat de la qualité de l’eau peut assurer que la compagnie minière respecte les
promesses contenues dans son plan de suivi de l’environnement et répond aux problèmes de
qualité de l’eau avant qu’il soit trop tard. La KCC devrait inclure l’analyse des paramètres
suivants:
(a) pH; (b) conductivité; (c) matières en suspension; (d) matières solides dissoutes; (e)
alcalinité; (f) acidité; dureté (g); (h) cyanure; (i) ammonium; (j) sulfate; (k) aluminium (Al);
(l) arsenic (As); (m) calcium (Ca); (n) cuivre (Cu); (o) fer (Fe); etc.
La KCC doit avoir un plan de suivi de la qualité de l’air pour enregistrer les
émissions des polluants d’air les plus significatifs. Le choix et la localisation de l’appareil de
contrôle devraient se conformer aux évaluations techniques et aux spécifications.
Les conditions atmosphériques, la topographie, les zones résidentielles, et
l’habitat de la faune aident à déterminer le meilleur endroit pour localiser l’appareil de
contrôle de la qualité de l’air.
70

D’ordinaire, l’exploitation minière à grande échelle a lieu dans des régions de


pauvreté extrême avec un capital social faible, peu d’opportunités d’emploi, et des conditions
de dépression économique. La présence d’une grande compagnie offrant des emplois et
promettant d’améliorer les conditions de vie occasionne de grands espoirs ainsi que de
l’inquiétude parmi la population locale. Souvent, les locaux sont socialement ou
culturellement marginalisés avec une capacité limitée pour négocier avec des représentants de
gouvernement et de la compagnie. Toutes ces circonstances produisent de la méfiance et de
la tension.
71

CONCLUSION GENERALE

Tous les faits décrits ci-haut mettent en exergue l’interaction entre la protection de
l’environnement et le développement socio-économique d’une communauté. Il n’a pas été
possible pour l’équipe de ressortir la version de KCC puisque la compagnie n’a pas répondu
au questionnaire de l’étude, et ce, en dépit des multiples tentatives fournies, les autorités
locales, quant à elles, ont jugé fondées les inquiétudes des communautés tout en arguant que
KCC ne respecte pas ses propres engagements.

Les enjeux environnementaux associés à la production minérale sont nombreux et variables


selon les méthodes d’extraction et la phase de chaque projet. Dans le cadre de ce rapport il
n’est pas possible d’en faire une analyse-description détaillée. Il existe une abondante
documentation sur l’impact des activités minières et sur l’environnement dans la région
minière du Katanga.

De nombreux chercheurs indépendants, des professeurs d’universités et des ONG ont écrit sur
le sujet. En 2014 par exemple, le cabinet Sofreco a réalisé une évaluation stratégique
environnementale et sociale du secteur minier en RDC. En ce qui concerne l’exploitation
industrielle, l’étude a identifié des impacts principaux, notamment la déforestation et la perte
de la biodiversité, la dégradation des sols et du paysage, la pollution des eaux superficielles et
souterraines ainsi que la pollution de l’air.

Il est évident que l’exposition aux contaminants environnementaux contenus dans la


poussière, l’air, l’eau et le sol ou à la consommation de produits contaminés comme le
poisson, les animaux sauvages, les plantes et l’eau peut causer de graves pathologies telles
que la tuberculose, l’asthme, la bronchite chronique et les maladies gastro-intestinales.

Le personnel de santé interrogé sur place a confirmé que les craintes au sein de la population
pour les maladies suite à l’activité minière sont certaines. La plupart des communautés
visitées et surtout celles qui sont impactées par les eaux usées ou l’air pollué estiment qu’il
serait juste pour les entreprises de mettre à leur disposition des hôpitaux modernes dans leurs
milieux pour palier un tant soit peu à leur souffrance causée par elles.

En somme, le développement de la République Démocratique du Congo est tributaire d’une


bonne gestion du secteur minier car c’est le principal secteur économique qui a un effet
d’entrainement sur d’autres secteurs. C’est à travers le paiement des flux fiscaux et
parafiscaux que l’Etat congolais parvient à mobiliser les ressources financières pour booster le
72

développement à travers le pays mais aussi dans la circonscription où est installée l’Entreprise
minière en question.

KCC SA étant une entreprise minière implantée à Kolwezi, son impact sur l’économie
nationale et sur les communautés locales nécessite une attention particulière de tout le monde.
73

BIBLIOGRAPHIE

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urbain. (cas du quartier TSHAMALALE), TFC ISTAM/Lubumbashi, 2018 ;
7. NKULU MWANABUTE, La gestion des déchets industriels et son impact sur
l’environnement cas de la SOMIKA, TFC ISES/Lubumbashi, 2014.

 WEBOGRAPHIE
1. www. justicepaix.be ;
2. http://www2.brgm.fr;
3. www.wikipedia.com.
 COURS
1. AMISI MWANA, Cours d’écologie générale, BAC2 Environnement, Unilu, 2019 ;
2. Ilunga YANO Yannick, Cours d’ Introduction l’exploitation des mines, UNIKOL/Kolwezi,
2019 ;
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3. IPANGA TSHIBWILA, Cours de méthodologie de la recherche scientifique, BAC 2


Environnement, UNILU, 2019-2020 ;
4. KALUNGA TSHIKALA Victor, Notes de cours de droit minier, G3 DROIT, UNILU, 2012-
2013 ;

 AUTRES DOCUMENTS
1. Article 3 et 4 du décret de 1893 ;
2. Article 5 du décret de 1937 ;
3. Article 17 de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement.
4. Article 451 portant réglementation minière ;
5. L’article 83 du décret de 1937 proclamé à ce propos la « prédominance du secteur minier sur
les autres » ;
6. Article L 161-1 code minier guyanais 2011 ;
7. Article 20 de l’ordonnance-loi n°78-002 ;
8. Communiqué de Presse KCC du 11/09/2016 ;
9. Comité Exécutif de l’ITIE-RDC : Rapport contextuel Informations complémentaires,
Chapitre revue des états financiers des entreprises publiques ;
10. HORIZON MINES MAGAZINE - Mensuel N°004 - Décembre 2013, p21 ;
11. Loi de programmation N°15/004 du 28/02/2015 déterminant les modalités d’installation de
nouvelles provinces en RDC ;
12. loi n°007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier, in journal officiel de la République
Démocratique du Congo du 15 juillet 2002 ;
13. Point de presse du Président du conseil d’administration de KCC S.A lu devant la presse
locale de Kolwezi, en date du 08/03/2016 ;
14. Pain pour le prochain et Action de carême ; Glencore en République Démocratique : le profit
au détriment des droits humains et de l’environnement, page 8 et 9 ;
15. Secrétariat International de l’ITIE : Rapport sur la collecte initiale des données et la
consultation des parties prenantes, p. 127

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