Cours Chimie Generale

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Université de Ndjamena UE : Chimie générale

FSSH Chargé d’UE : Dr Idriss Mht Yaya


Niveau : 1ere année

CHAPITRE I – ATOMISTIQUE :
Vers le IVème siècle avant J.C, Démocrite disait « on distingue le doux et l’amer, le chaud et le
froid, on admet qu’il existe un ordre. En vérité, il y a des atomes et le vide ». Pour lui la matière
ne pouvait pas être subdivisée au-delà de certaines limites et ces limites sont les atomes.
Pour Dalton (1766 -1844), on n’interprète les lois de Lavoisier, de Proust (loi de proportions
définies) que si l’on admet que toute la matière est constituée des petites particules appelées
atomes. Et ces atomes conservent leurs identités i.e. indivisibles et ne peuvent être crées, ni
détruits. Ainsi il a proposé comme un travail d’hypothèse une théorie atomique qui a formé la
base pour tous le développement moderne en chimie. Cette théorie de Dalton peut se résumer
comme suit :
- Toute matière est composée des atomes qui sont des particules indivisibles extrêmement
petites.
- Tous les atomes d’un élément donné sont identiques, à la fois en masse et en propriétés
chimiques. Cependant les atomes des éléments différents ont des masses et propriétés
chimiques différentes.
- Dans une réaction chimique les atomes ne sont ni créés, ni détruits.
- Les atomes se combinent en simple nombre entier.
I – 1- Structure de l’atome :
Au début de la période 1875-1910 des expériences, ont montré que l’atome, la plus petite
particule de la matière, est constitué d’autres éléments qui sont les constituants fondamentaux
de l’atome tels que le noyau, composé des protons et neutrons, et les électrons. Comme le noyau
referme deux types de particules massives, il contient la plus grande de masse de l’atome. Quant
à l’électron, qui existe autour du noyau, a une charge négative (-1,6.10-19 C) et une masse de
9,11.10-31 Kg.
Tableau 1 : Les particules d’atome et leurs masses
Particules Masse (Kg) Charge (C) Masse (Uma)
Electron 9,10999.10-31 -1,60218.10-19 0,00055
Proton 1,67262.10-27 1,60218.10-19 1,00728
Neutron 1,67493.10-27 0 1,00866

Uma : Unité de masse atomique qui est égale à 1/12 de la masse du nucléide de carbone 12.

I-1-1- la découverte de l’électron :

a - Expérience de Millikan : Mesure de la charge e


En 1909 l’Américain (U.S) Robert Millikan a pu déterminer la valeur de la charge de l’électron
en étudiant les mouvements des gouttelettes d’huile électrisées entre les armatures d’un
condensateur horizontal. La valeur absolue de cette charge représente la plus petite charge
électrique qui puisse exister. Le mouvement naturel de chute libre de la gouttelette d’huile est
modifié (accéléré, ralenti, stoppé ou inversé) selon la valeur et le signe de la charge qu’elle
porte et selon le sens et l’intensité du champ électrique.

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Ainsi un brouillard de gouttelettes d’huile est introduit entre les armatures d’un condensateur.
L’ensemble est placé dans une enceinte thermostatée où règne une pression constante. La chute
des gouttelettes est suivie au moyen d’un microscope.

Figure : Expérience de Millikan

q=ne (4)
b- Expérience de Thomson : Calcul du rapport e/m
En 1897, le physicien britannique J.J. Thomson, après une série des expériences, a mis en
évidence l’existence de l’électron à partir d’un appareil (voir fig.2) constitué de deux électrodes
scellées dans une ampoule de verre contenant un gaz inerte. La pression peut être réduite
progressivement.

Fig 2 Schéma tiré de General Chemistry de Chang

Et lorsqu’on applique une forte différence de potentiel (environ 1000 V), les électrons des
rayons cathodiques sont accélérés et viennent frapper le verre de l’ampoule dans la zone
anodique et provoquent un phénomène de fluorescence.
Ainsi Thomson a montré que les caractéristiques des rayons cathodiques sont les même quel
que soit le métal de la cathode. De cette expérience, il a conclu que le rayon cathodique est

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constitué d’un faisceau des particules chargées négativement appelées aujourd’hui électrons et
que les électrons sont constituants universel de la matière.
D’autre part, en mesurant la déviation du faisceau d’électrons dans un champ magnétique, il a
calculé le rapport charge d’électrons – masse (e/m = - 1 ,759.1011 C/Kg).
Avec e : la charge d’un électron en coulomb (C) et m : la masse d’un électron en kilogramme
(Kg).

I-1-2- la découverte de noyau :


Depuis la découverte de l’électron par J .J. Thomson, les questions de savoir où se loge la masse
l’atome, quelle est l’opposée de la charge négative des électrons ne cessaient de revenir dans le
débat scientifique de l’époque.
C’est ainsi en 1906 Lord Ernest Rutherford (1871 – 1937 : Prix Nobel 1908) découvrit le noyau
atomique. Il constata qu’en bombardant une mince feuille d’un métal avec des particules α (ions
He+), la plupart des particules traversaient la feuille en ne subissant qu’une très faible déviation
de leur trajectoire initiale. Trois ans plus tard sur proposition de Rutherford, H. Geiger et E.
Marsden tentèrent une expérience afin d’observer si certaines particules ne subissaient pas une
déviation importante en traversant une mince feuille d’or. Ils constatèrent, effectivement, que :
 La feuille d’or n’est pas endommagée
 La plupart des particules traversent la feuille sans dévier ou avec une déviation très
faible de l’ordre de 1 degré.
 Une particule sur 100 environ subit une déviation importante
 Seulement une particule sur 20.000 est renvoyée en arrière.
Rutherford trouva rapidement une explication aux résultats de ses travaux et de ceux de ses
collaborateurs. Il suggéra que la plupart de la masse de l’atome doit être concentrée dans un
cœur chargé positivement appelé noyau ou il suggéra que dans la matière (en l’occurrence, dans
la feuille de l’or) la masse est concentrée dans des particules très distantes les unes des autres
par rapport à leurs dimensions, et chargées positivement : les noyaux des atomes.
En résumé l’atome est constitué de noyau, le noyau est composé de deux particules à savoir les
protons portant une charge positive et de masse sensiblement égale à 1 dans l’échelle des masses
atomiques relatives , et des neutrons , non chargés électriquement et de masse très voisine de
celle des protons .Le proton et neutrons sont des nucléons. Donc c’est dans le noyau que presque
toute la masse de l’atome est concentrée.

Fig. 3 Schéma tiré de General Chemistry de Chang

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En résumé : Ces trois particules élémentaires sont les constituants de différents atomes. Un
atome est une entité électriquement neutre, renfermant un nombre donné de protons et de
neutrons, appelés aussi nucléons, entourés d’électrons.
La neutralité électrique des atomes impose l’égalité du nombre des charges nucléaires (protons)
et des électrons. Ce nombre appelé numéro atomique est désigné par Z.
Ainsi on détermine simultanément la charge nucléaire et le nombre d’électrons. Mais pour les
neutrons, il n’existe aucune relation entre leur nombre et le Z. Par conséquent les atomes d’un
élément naturel peuvent différer par le nombre de neutrons. On dit alors que l’élément présente
des isotopes.
Les isotopes sont les atomes d’un même élément, dont les noyaux, présentent le même nombre
de protons et un nombre différent de neutrons. A titre d’exemple l’hydrogène naturel est
constitué de trois isotopes.
I-1-3- Symbole de l’atome :
L’atome est présenté par les valeurs du numéro atomique Z et du nombre de masse A.
Avec A= Z + N
𝐴
𝑍𝑋
Le numéro atomique Z qui est le nombre de protons et désigne également le nombre
d’électrons autour du noyau puisque l’atome est électriquement neutre.
Moseley a déterminé indirectement le numéro atomique Z en mesurant la fréquence v des
rayons x « caractéristiques », émis lorsque des atomes sont bombardés par des électrons
d’énergie convenable. La loi de Moseley, énoncée en 1913, dit que la racine carrée de la
fréquence v est proportionnelle au numéro atomique Z de l’élément.
√𝝂 = 𝒂(𝒁 − 𝒃) (5)
a et b sont des constantes.
Signalons que la loi de Moseley a permis, à partir des fréquences observées, de découvrir
des nouveaux éléments.
I-1-4- Isotopes.
On appelle isotopes d’un élément ce sont des atomes dont les noyaux possèdent le même
nombre de protons, mais un nombre diffèrent de neutrons donc un nombre de masse A
différent.
Par exemple les carbones 126𝐶 , 136𝐶 𝑒𝑡 146𝐶 sont des isotopes.

Et les isotopes d’hydrogène sont :


1 2
1𝐻 , 1𝐻 𝑒𝑡 31𝐻

Fig.4 Schéma tiré de General Chemistry de Chang

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I-1-4- a- Masse isotopique :
Pour un isotope i, la masse isotopique relative Ai est définie dans le système où l’atome de
carbone 12 a été pris comme référence : Par définition, l’unité de masse atomique (Uma) est le
1/12 de la masse d’un atome de carbone 12.
𝑴𝒂𝒔𝒔𝒆 𝒅𝒆 𝒍′ 𝒊𝒔𝒕𝒐𝒑𝒆 𝒊
𝑨𝒊 = 𝟏 (6)
(𝑴𝒂𝒔𝒔𝒆 𝒅𝒆 𝒍′ 𝒂𝒕𝒐𝒎𝒆𝒅𝒆 𝒄𝒂𝒓𝒃𝒐𝒏𝒆 𝟏𝟐)
𝟏𝟐

I-1-4- b- Masse atomique relative A d’un élément :


La masse atomique relative d’un élément est la moyenne des masses isotopiques relatives Ai
de cet élément par leur abondance naturelle Xi :
𝑨𝒊 = ∑ 𝑿𝒊 𝒎𝒊 (7)
Xi : abondance isotopique
mi : masse de l’isotope i
I-1-5- Cohésion du noyau :
Les nucléons sont liés par une force très puissante qui assure la cohésion des noyaux. L’énergie
correspondant à cette cohésion s’exprime par le défaut de masse (Δm) qui est une grandeur
positive. La masse d’un noyau atomique est inférieure à la somme des masses de nucléons qui
la compose : 𝑴(𝒏𝒐𝒚𝒂𝒖) = 𝒁 × 𝒎( 𝒑𝒓𝒐𝒕𝒐𝒏) + (𝑨 − 𝒁) × 𝒎𝒂𝒔𝒔𝒆 (𝒏𝒆𝒖𝒕𝒓𝒐𝒏) − ∆𝒎

Cette perte de masse (Δm) se trouve sous forme d’énergie ΔE.


La relation d’Einstein relie la masse et l’énergie qui sont deux grandeurs équivalentes :
𝑬 = 𝒎 × 𝑪𝟐 (8)
C : Célérité de la lumière
Δm est équivalent à l’énergie ∆𝑬 = 𝑪𝟐 × ∆𝒎

En considérant la formation d’un hélium à partir de ses nucléons :

𝟐𝟏
+ 𝟐 𝟎𝟏𝒏 → 𝟒𝟐𝑯𝒆
𝟏𝑷
La réaction nucléaire s’accompagne d’une perte de masse Δm, encore appelée défaut de masse,
de 0,030389 Uma, qui vaut la différence entre la somme des masses des protons et des neutrons
et la masse du noyau d’hélium.
Δm = 4,0311886 - 4,001503 = 0,030383 Uma, or 1 Uma = 1,6605x10-27 Kg
La formation d’un noyau d’hélium dégage 4,450 x10-12 joules.
4,540.10−12 ×6,02.1023
La formation d’une mole de noyaux dégage : = 6,54x108 Kcal.
4,18.103
I- 2- La Radioactivité :
La radioactivité naturelle est l’émission spontanée des particules élémentaires ou de quanta
d’énergie par certains noyaux d’éléments dits radioactifs. Cette émission s’accompagne d’une
transformation de l’élément radioactif en un autre élément.
I- 2- 1 – Nature du rayonnement radioactif :
L’action d’un champ électrique ou magnétique sur un faisceau de radiation permet de
distinguer trois types de rayonnements : α, β et γ (Fig.5).

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Fig.5 Schéma tiré de General Chemistry de Chang

a) Rayonnement alpha α :
C’est un flux de particules α qui sont les noyaux d’hélium ou appelés hélions 42𝐻𝑒 2+
émis essentiellement par les noyaux lourds. La charge d’une particule α est (+2) , et sa
masse est de 4 u.m.a. Lors d’une émission α, le numéro atomique de l’atome diminue
de deux unités, le nombre de masse de quatre.
𝐴 𝐴−4 4
𝑍𝑁1 → 𝑍−2𝑁2 + 2𝐻𝑒
Exemple :
238 234
92𝑈 → 90𝑇ℎ + 42𝐻𝑒
(Uranium) (Thorium) (Particule α)
b) Rayonnement Beta β :
Les particules β peuvent être des éléments négatifs (négatons) ou positifs (positons). Au
point de vue de la structure protonique et neutronique du noyau atomique, l’émission de négaton
et de positon résulte de transformation intranucléaires neutron –proton selon les mécanismes :
 Le négaton est formé lors de la transformation dans le noyau, d’un neutron en
un proton :
1 1 0 − 0
0𝑛 → 1𝑝 + −1𝑒 (𝛽 ) + 0𝜈
(neutron) (proton) (négaton) (neutrino)
 Le positon, lors de la transformation d’un proton en un neutron :
1 1 0 + 0
1𝑝 → 0𝑛 + +1𝑒 (𝛽 ) + 0𝜈

Dans l’émission 𝛽 , le numéro atomique de l’atome augmente d’une unité, il diminue
d’autant dans l’émission 𝛽 + :
0
𝐴
𝑍𝑁1 → 𝐴
𝑍+1𝑁2 + −1𝑒 + 00𝜈

𝐴 𝐴 0 0
𝑍𝑁1 → 𝑍−1𝑁2 + +1𝑒 + 0𝜈

La masse d’un positon et d’un négaton étant faible devant celle d’un nucléon , cette émission
n’aura pratiquement aucun effet sur la masse d’un atome, alors que la charge variera d’une
unité.
Emission de négaton :
𝐴 𝐴 0
𝑍𝑋 → 𝑍+1𝑌 + −1𝑒
Exemple :
40 40 0 −
19𝐾 → 20𝐶𝑎 + −1𝑒 (𝛽 )
Emission de positon :
𝐴 𝐴 0
𝑍𝑋 → 𝑍−1𝑌 + 1𝑒
Exemple :
22 22 0 +
11𝑁𝑎 → 10𝑁𝑒 + 1𝑒 (𝛽 )
Exemples :
214 214 0
82𝑃𝑏 → 83𝐵𝑖 + 𝛽− + 0𝜈

22 22 0
11𝑁𝑎 → 10𝑁𝑒 + 𝛽+ + 0𝜈
c) Rayonnement gamma γ :

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Les rayons γ sont des radiations électromagnétiques ou de photons de très courte
longueur d’onde (1 Å à 10-4 Å), émises lors du passage d’un noyau d’un état excité à un
état moins excité.
L’émission γ ne modifie ni le numéro atomique, ni le nombre de masse, seule la masse
atomique diminue d’une quantité équivalente à l’énergie hν du rayonnement émis.
𝐴 ∗ 𝐴
𝑍𝑋 → 𝑍𝑋 + 𝛾
Exemple :
137 ∗ 137
56𝐵𝑎 → 56𝐵𝑎 + 𝛾
(Baryum instable) (Baryum stable)
 Les rayons γ ont un pouvoir de pénétration bien plus important que celui des
particules α et β, mais ils sont beaucoup moins ionisants.
 Les rayons γ, non chargés, ne sont déviés ni par un champ électrique un champ
magnétique. Leur pouvoir pénétrant est très grand, ce qui nécessite une importante
couche de plomb pour s’y protéger (= 10 cm d’épaisseur). Ils transportent une
grande quantité d’énergie supérieure à celle des rayons β, elle- même supérieure à
celle des particules α.
I-2 - 2 – Lois de l’émission radioactive :
La radioactivité est un phénomène purement nucléaire. Par conséquent, elle est
indépendante de l’environnement chimique de l’atome et des conditions extérieures.
Etant donné qu’une quantité de substance radioactive contenant N atomes à l’instant t, le
nombre moyen dN d’atomes désintégrés pendant le temps dt est :
𝒅𝑵 = −𝝀𝑵𝒅𝒕 (12)
Où λ est la constante radioactive de l’élément considéré.
Par intégration :
𝑵 = 𝑵𝟎 𝒆−𝝀𝒕 (13)
Où N0 est le nombre d’atomes radioactifs à l’instant t = 0 .
N décroit exponentiellement avec le temps.
La moitié du nombre initial N0 d’atomes se sera désintégrée au bout d’un intervalle de temps
T, appelé période du radioélément.
𝑵 𝟏
= 𝟐 = 𝒆−𝝀𝒕 (14)
𝑵𝟎
D’où la valeur de la période :
𝐥𝐨𝐠 𝟐
𝑻= (15)
𝝀
Exemples :
- Le 187 12
75𝑅𝑒 (rhénium) a une période T = 3.10 années
- Le 213 84𝑃𝑜 (polonium) a une période T = 4,2.10 s.
-6

I-2- 4 - Radioactivité artificielle :


Découverte en 1934 par Irène et Frédéric Joliot –Curie.
Les radioéléments artificiels sont obtenus en bombardant des éléments stables par des
projectiles divers (neutrons, protons, tritons, hélions …).
Exemples :
Interaction qui a permis la découverte de la radioactivité artificielle :
4 27 30 ∗ 1
2𝐻𝑒 + 13𝐴𝑙 → 15𝑃 + 0𝑛
Le radiophosphore se désintègre ensuite :
30 ∗ 30 0
15𝑃 → 14𝑆𝑖 + +1𝑒 + 00𝜈
Remarque :

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Les positons sont émis essentiellement par les radioéléments artificiels.

I-2- 5 – Applications des radioéléments :


- Médecine (traitement de cancer)
- Biologie (étude du métabolisme des éléments par l’organisme)
- Industrie (mesures d’épaisseur, de densité, de niveau…)
- Chimie (analyse ; mécanisme réactionnels)
- Géologie (étude du déplacement des cours d’eau).
I-2- 6 - Précautions pour l’utilisation des radioéléments :
 Les dangers présentés par l’utilisation des radioéléments ne doivent ni être
surestimés ni sous-estimés.
 La manipulation et le stockage des produits radioactifs doivent être effectués de
façon à réduire au minimum l’irradiation subie par l’organisme. Certains normes de
sécurité seront toujours respectées : port des gants, l’utilisation d’écrans protecteurs,
des télémanipulateurs.

I-2- 7 - Fission et Fusion :


I-2- 7 -1 - Fission :
C’est la rupture des certains noyaux lourds en deux fragments (noyaux) stables, de masses
comparables, sous l’impact d’un projectile (neutron en général) et libération d’une grande
énergie.
Exemple :
1 235 87 146 1
0𝑛 + 92𝑈 → 35𝐵𝑟 + 57𝐿𝑎 + 3 0𝑛 + 𝐸
Neutron Uranium Brome Lanthane Energie
En même temps que deux fragments de fission, il y a émission de deux ou trois neutrons ;
chacun d’eux réagit à son tour sur un nouvel atome, provoquant sa fission. Si le processus
ne cesse pas, il donne lieu à une réaction en chaine au cours de laquelle se produit un
dégagement considérable d’énergie.
NB : la fission est contrôlée dans les réacteurs nucléaires, elle ne l’est pas dans l’explosion
de la bombe A (atomique).
I-2- 7 -2 – Fusion :
C’est la réunion de deux noyaux légers en un noyau plus lourd avec expulsion d’un neutron
ou d’un proton et libération d’une très grande énergie.
Exemple : Réaction de fusion utilisée dans la bombe H (à hydrogène).

2 + 3 + 4 2+ 1
1𝐻 + 1𝐻 → 2𝐻𝑒 + 0𝑛 + 𝐸
Deutéron triton hélion 4 neutron énergie

NB : On n’a pas encore réussi à contrôler la fusion.

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I-3- La stœchiométrie des réactions chimiques :


I 3-1-Les Lois pondérales :
1- Loi de conservation de la masse (ou de la matière) :
En 1785, Antoine Laurent de Lavoisier (1743 – 1794) a été le premier a montré avec rigueur
qu’au cours d’une réaction chimique la matière se conserve. La masse totale des produits est
égale à la masse des réactifs consommés. Il démontra ainsi que « rien ne se perd, rien ne se crée
», lors d’une réaction chimique la masse n’est ni perdue, ni gagnée, mais elle se conserve. .
Exemple :
𝐶𝐻4 (𝑔) + 2𝑂2 (𝑔) → 𝐶𝑂2 (𝑔) + 𝐻2 𝑂(𝑙)
16,05 g 64,00 g 44,01 g 36,04 g
2- Loi de proportions définies (finies) :
Le français Joseph Proust (1794-1826) montra qu’un « composé donné contient toujours les
même éléments combinés dans les même proportions en masse » ou « La quantité relative de
chaque élément dans un composé est toujours la même quelle que soit l’origine du composé ou
la matière dont il a été préparée ».
Exemple : Dans la nature, on trouve du carbonate de cuivre(II) sous différents aspects :
- Un minéral appelé communément malachite – Cu2(CO3)(OH)2 ;
- Un dépôt verdâtre (CuCO3) appelé « vert-gris »
- Un solide vert synthétisé au laboratoire.
Néanmoins, quelle que soit sa provenance, la composition est toujours la même : CuCO3 est
composé d’un atome de cuivre, d’un atome de carbone et de trois atomes d’oxygène.
3- Loi de proportion multiple :
Selon John Dalton (1766-1844), « Quand deux éléments se combinaient pour former une série
de composés, les rapports entre les masses du second élément qui s’associent à un gramme du
premier élément peuvent toujours être réduits à de petits nombre entiers ».
Un atome de A pour un atome de B soit AB, deux atomes de A pour un atome de B soit A 2B,
etc.
Exemple : Dans le dioxyde de carbone, CO2, le rapport entre les masses d’oxygène et de
carbone est le double du rapport qui existe entre ces mêmes éléments dans le monoxyde de
carbone CO.
I-3-2- Le nombre de mole et la masse molaire :
La masse d’un atome joue un rôle important dans les aspects quantitatifs (réactivité =
Stœchiométrie des réactions) et également dans certains cas l’aspect qualitatifs.
- Une quantité de matière :
La quantité de la matière peut se mesurer en masse (g, Kg, t) ou en volume (cm3, litre,
m3…). L’unité de quantité de matière permettant de calculer certain nombre de
molécules ; d’atomes ou d’ions est la mole.
Cependant une mole est une quantité de matière contenant autant de particules qu’il y a
d’atomes dans 12 g de carbone 12 ( 126𝐶 ). Ce nombre vaut 6,022. 1023 mol-1 et notée
NA est appelé nombre d’Avogadro. Son symbole est « mol ».
- La masse molaire d’un atome est la masse d’une mole d’un nucléide et notée M(A). Par
exemple : La masse molaire A (ou M) d’oxygène ( 168𝑂) est égale 16 g. Ceci veut dire
16 g d’oxygène contiennent une mole d’atome d’oxygène.

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On définit également la masse molaire d’une molécule (masse moléculaire ou masse
molaire moléculaire) M. la masse moléculaire (ou masse molaire) est la somme des
masses molaire atomique de tous les atomes entrant dans la formule d’un composé.
Exemple : CH4, M = 16 g/mol
 Cas de gaz : le volume molaire
Une mole représente aussi des masses différentes selon le gaz dont il s’agit :
Dans les conditions données de température (00 C) et de pression, quel que soit
le gaz, une mole d’un gaz occupe toujours le même volume, ce volume vaut
22,414. Et réciproquement, des volumes égaux de gaz différents, pris dans les
même conditions de température et de pression contiennent le même nombre de
moles (et de molécules). C’est la loi d’Avogadro.
 Densité des gaz :
La masse de 1 litre d’air étant 1,233 g,
𝒎𝒂𝒔𝒔𝒆 𝒎𝒐𝒍𝒂𝒊𝒓𝒆 𝒅𝒖 𝒈𝒂𝒛 𝑴 𝑴
on a : 𝒅= = = 𝟐𝟗 (9)
𝟐𝟐,𝟒𝟏𝟒 𝒙𝟏,𝟐𝟗𝟑 𝟐𝟖,𝟗𝟖
Inversement, la mesure expérimentale de la densité d’un gaz constitue un moyen de
déterminer sa masse molaire : 𝑴 = 𝟐𝟗𝒙𝒅
I-3-3- Concentration :
La concentration d’une solution, en corps dissous (soluté), peut-être définie de
plusieurs façons :
 La concentration peut être exprimée en Kg/m3 ou (g/l) : Masse de soluté par
𝒎
unité de volume de solution. 𝝆 = 𝑽 (10)
 La concentration est désignée sous le nom de la molarité si elle est exprimée en
moles de soluté par unité de volume de solution. Elle est notée : MA (soluté est
A), CA ou [A].
𝒏𝑨
[𝑨] = (11)
𝑽 𝒔𝒐𝒍𝒗𝒂𝒏𝒕
[A] : mol/m3 ou mol/l
 Elle est appelée molalité quand elle s’exprime en moles de soluté par unité
de masse de solvant (mol/Kg). Son symbole est noté m. Une concentration
molaire dépend du volume de la solution qui est sensible à la température.
Une molalité dépend de la masse du solvant qui, elle, est insensible à la
température..
Exemple : La molalité d’une solution formée par le mélange de 0,30 mol
méthanol (CH3OH) dans 600,0 g d’eau vaut :
0,30 𝑚𝑜𝑙
𝑀= = 0,50 𝑚𝑜𝑙/𝐾𝑔
0,600𝐾𝑔
 Les pourcentages volumique et massique :
La concentration d’une solution peut être exprimée en pourcentage .Dans ce
cas, on exprime la quantité d’un soluté par rapport à une masse ou à un
volume de solution. Dans un problème stéochiométrique, lorsque le
pourcentage est exprimé sans aucune précision, il s’agit toujours d’un
pourcentage en masse.
Exemples : Une solution aqueuse de H2SO4 à 35,7% signifie que, dans 100,0
g de solution, on trouve 35,7 de l’acide et 64,3 g de solvant (H20).
Une solution aqueuse d’éthanol (C2H5OH) à 95,0 % en volume signifie que
100,0 ml de solution contiennent 95,0 ml d’éthanol et 5, 0 ml d’eau.

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 Les fractions molaire et massique :
La fraction molaire (x) est utilisée lorsqu’on est en face des mélanges de
composés gazeux ou autres.
𝒏𝒊
𝒙𝒊 =
𝒏𝑻
Ni : Le nombre de mol du constituant i ; nT : C’est le nombre de mol total
C‘est une grandeur sans dimension et la somme de fractions molaires de tous les constituants
du mélange est égale à 1.
Fraction massique :La fraction massique d’un composant du mélange est
définie par :
𝒎𝒊
𝒘𝒊 = × 𝟏𝟎𝟎
∑𝒊 𝒎𝒊
La somme de fractions massiques vaut 100%.
 La dilution :
On peut, dans certaines situations, être amené à devoir préparer une solution
diluée à partir d’une autre solution plus concentrée, appelée solution « mère »,
contenant le même soluté.
La dilution repose sur un principe essentiel « L’addition de solvant à une
solution ne modifie pas la (les) quantité(s) de matière de soluté(s) que contenait
la solution au départ ».
Comme la quantité de soluté ne change pas, lorsqu’on dilue une solution, on
peut poser l’équation simple suivante :

𝑪𝒎𝒆𝒓𝒆 × 𝑽𝒎𝒆𝒓𝒆 = 𝒒𝒖𝒂𝒏𝒕𝒊𝒕é 𝒅𝒆 𝒎𝒂𝒕𝒊é𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒔𝒐𝒍𝒖𝒕é = 𝑪𝒅𝒊𝒍𝒖é𝒆 × 𝑽𝒅𝒊𝒍𝒖é𝒆

Le facteur de dilution est défini :

𝑽𝒐𝒍𝒖𝒎𝒆 𝒇𝒊𝒏𝒂𝒍 𝒅𝒆 𝒔𝒐𝒍𝒖𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒊𝒍𝒖é𝒆(𝑳)


𝑭𝑫 =
𝑽𝒐𝒍𝒖𝒎𝒆 𝒅𝒆 𝒔𝒐𝒍𝒖𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒄𝒐𝒏𝒄𝒆𝒏𝒕𝒓é𝒆 𝒑𝒓é𝒍𝒆𝒗é(𝑳)
Par exemple :
100,0 𝑚𝑙 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑙𝑢𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑖𝑙𝑢é𝑒
𝐹𝐷 = =5
20 𝑚𝑙 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑙𝑢𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑐𝑜𝑛𝑐𝑒𝑛𝑡𝑟é𝑒

Le rapport entre 100 et 20 est de 5. On dit que la solution a été diluée d’un facteur de 5.Une solution de
concentration 0,250 mol/L, qu’on dilue d’un facteur 5 en respectant les étapes ci-dessus, mène à une
solution de concentration 0,050 mol/L.

I-3-4- Equation chimique :


Une réaction est une transformation des réactifs en produits et les produits
obtenus auront des propriétés physiques et chimiques différentes de celles
de réactifs. Cependant à chaque réaction chimique est associée une
« équation » qui la décrit :
𝝊𝑨 𝑨 + 𝝊𝑩 𝑩 + ⋯ → 𝝊𝑪 𝑪 + 𝝊𝑫 𝑫 + ⋯

Exemple : 2𝑁𝑎(𝑠) + 𝐶𝑙2 (𝑔) → 2𝑁𝑎𝐶𝑙 (𝑠)

Cette équation exprime le bilan de la réaction.


- Le membre à gauche contient les formules de réactifs.
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- Le membre de droite représente les formules des produits.
- Le sens de la flèche → se lit ‘’donne’’.
Dans une réaction chimique, on doit indiquer les états ou les phases des substances. Par exemple
gaz (g), liquide (l) solide (s), solution aqueuse (aq). Et aussi les conditions dans lesquelles la
réaction a eu lieu, par exemple si la réaction est faite sous haute température alors elle est
représentée par le symbole Δ.

𝑁𝑎𝑁𝑂3 (𝑠) → 2𝑁𝑎𝑁𝑂2 (𝑠) + 𝑂2 (𝑔)
La décomposition de nitrate de sodium en nitrite de sodium pour donner l’oxygène (O2).
I-3-5- Quantités des substances dans une réaction chimique :
Une équation chimique équilibrée relie les quantités des substances dans une réaction. Les
coefficients stéochiométrique dans une équation chimique peuvent être exprimés en moles
et en utilisant ce nombre de mole par exemple, on peut calculer le nombre de moles des
produits obtenus par n’importe quel nombre de moles de réactifs.
Exemple : 𝑁2 (𝑔) + 3𝐻2 (𝑔) → 2𝑁𝐻3 (𝑔)
3 moles de H2 produit 2 moles de NH3. Alors on peut exprimer cette interprétation comme
2 𝑚𝑜𝑙 𝑑𝑒 𝑁𝐻3
un facteur de conversion : 3 𝑚𝑜𝑙 𝑑𝑒 𝐻2
Exemple : Calculer la quantité de NH3 produit par 4,8 moles de H2
Multiplions 4,8 mol de H2 par le facteur de conversion :
2 𝑚𝑜𝑙 𝑑𝑒 𝑁𝐻3
4,8 𝑚𝑜𝑙 𝑑𝑒 𝐻2 × = 3,2 𝑚𝑜𝑙 𝑁𝐻3 .
3𝑚𝑜𝑙 𝑑𝑒 𝐻2
3 𝑚𝑜𝑙 𝐻2
C’est le facteur de conversion de NH3 en H2
2 𝑚𝑜𝑙 𝑁𝐻3
On peut parler de la notion d’équivalence :
𝒂𝑨 + 𝒃𝑩 → 𝒄𝑪 + 𝒅𝑫

𝒏𝑨 𝒏𝑩 𝒏𝑪 𝒏𝑫
On écrit : = = =
𝒂 𝒃 𝒄 𝒅
Cette équation permet d’établir toutes les égalités nécessaires à la comparaison entre réactifs et
produits.
𝒂 𝒂
𝒏𝑨 = 𝒃 𝒏 𝑩 = 𝒅 𝒏𝑫

𝒄
𝒏𝑪 = 𝒏 =⋯
𝒃 𝑩
I-3-6- Le Réactif limitant :
Lorsqu' on fait réagir les réactifs en utilisant des quantités qui respectent le rapport des
coefficients stœchiométriques, on travaille dans des conditions dites stœchiométriques.
Cette approche n'est cependant pas la plus courante. Le plus souvent, un des réactifs est
présent en quantité limitée et on le fait réagir avec un autre réactif mis volontairement
en excès. Si le réactif en quantité limitée est entièrement consommé au cours de la réaction,
on dit qu’il est limitant. Donc un réactif limitant est un réactif qui est entièrement consommé
dans une réaction. Un réactif qui n’est pas complètement consommé est souvent appelé le
réactif en excès. Une fois qu’un réactif est fini, la réaction s’arrête : Le nombre des moles de
produits sont toujours déterminés par rapport au nombre de moles de réactif limitant.
Exemple : 2𝐻2 (𝑔) + 𝑂2 (𝑔) → 2𝐻2 𝑂(𝑔)
Supposons qu’on a 1 mol H2 pour 1 mol O2 combien de moles de l’eau peut – on produire ?
Solution :

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2 𝑚𝑜𝑙 𝐻2 𝑂
1 𝑚𝑜𝑙 𝐻2 × = 1 𝑚𝑜𝑙 𝑑𝑒 𝐻2 𝑂
2 𝑚𝑜𝑙 𝐻2
2 𝑚𝑜𝑙 𝐻2 𝑂
1 𝑚𝑜𝑙 𝑂2 × = 2 𝑚𝑜𝑙 𝑑𝑒 𝐻2 𝑂
1 𝑚𝑜𝑙 02
Le réactif limitant est l’hydrogène car pour 1mol de H2, 1 mol de H2O est produit. Comme
tout H2 est consommé, la réaction s’arrête. L’oxygène est le réactif en excès.
II : LES MODELES ATOMIQUES DE THOMSON, RUTHERFORD ET BOHR
On appelle modèle c’est le fait d’attribuer une description ou une représentation aux atomes (sous
forme des sphères, des boules ou des billes), bien qu’ils soient invisibles. Cependant des
scientifiques comme Thomson, Rutherford et Bohr, suite à des expériences, ont tenté, chacun de
donner un modèle atomique bien que des modèles fussent présentés, dans le grec antique, par
Démocrite et Aristote. Démocrite plaçait la matière dans le modèle de la discontinuité. Pour lui les
particules dans la matière étaient séparées par le vide. Et Aristote défendait le modèle de la
continuité de la matière. D’après Aristote la matière devait remplir l’espace qu’elle occupe. Il
affirmait qu’il était possible de diviser la matière une infinité de fois contrairement à Démocrite qui
pensait qu’on ne pouvait séparer une substance que jusqu’à ce qu’on arrive à la grosseur d’un atome.
Si à cette époque l’on croyait plus à la théorie d’Aristote, on sait maintenant que la matière ressemble
beaucoup plus à l’idée que présentait Démocrite.
II- 1 – Modèle atomique de Thomson :
En effectuant ses expériences avec des tubes à rayons cathodiques, Thomson, théoricien et
expérimentateur, cherchait surtout à comprendre la structure de l'atome. Selon lui, puisqu'on pouvait
produire des électrons à partir d'électrodes faites de différents types de métaux, tous les atomes
devaient contenir des électrons ; en outre, puisque les atomes étaient électriquement neutres, ils
devaient également être composés de charges positives.
Thomson avança, donc en 1898, la théorie « du pain aux raisins » pour expliquer la structure
atomique : un atome consiste en un nuage diffus de charges positives dans lequel sont dispersés au
hasard des électrons négatifs. Ce modèle (voir la figure III.1), est souvent appelé «modèle plum-
pudding» ou le modèle du pain aux raisins parce que les électrons sont dispersés dans le mélange
(nuage de charges positives) à la manière de raisins dans le plum-pudding ! Ou autrement dit l’atome
est comme une pate positive à l’intérieur duquel on trouve des petits grains négatifs : Les électrons.

Figure III.1 : Le modèle du pain aux raisins de Thomson.


II- 2 – Modèle atomique de Rutherford : Ou modèle planétaire de l’atome
Rutherford créa son modèle à partir de son expérience de la feuille d’or. Pour trois observations
effectuées, il conclut que l’atome est constitué en grande partie de vide et qu’au milieu de l’atome,
il y avait un noyau de faible diamètre .Ce noyau fait de protons déviait les particules α qui sont
positives et selon lui, les électrons (chargés négativement) découverts par Thomson gravitent, autour
de ce noyau (chargé positivement) comme un système solaire en miniature c’est-à-dire comme les
planètes autour du soleil. Ainsi ce modèle présenté par Rutherford est appelé le modèle planétaire
de Rutherford. La force électrostatique attractive remplaçant la force de gravitation.

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Figure III.2 : Le modèle planétaire de Rutherford.

II- 2-a- Détermination de la vitesse de l’électron :


L’électron tourne autour de noyau. Les forces s’exerçant sur l’électron sont : La force
d’attraction électrostatique (force de Coulomb), dirigée vers le noyau (force centrale)

(1)

Et la force centrifuge que tire l’électron vers l’extérieur. (Figure III.2).

(2)

Avec : m la masse de l’électron et γ son accélération qui est le carré de la vitesse V sur le rayon r.
À l’équilibre les deux forces s’annulent :

𝐹 + 𝐹𝑐𝑒𝑛 = 0 (3)

(4)

Tirons une relation entre v et r :

(5)

Or l’expression de l’énergie cinétique de l’électron est :

(6)

La vitesse de l’électron est :

(7)

II- 2- b - Détermination de l’énergie totale de l’électron :


L’énergie totale E de l’électron est égale à la somme de son énergie cinétique et de son énergie
potentielle. Calculons son énergie potentielle Ep : c’est l’énergie potentielle d’une charge dans un champ
électrique. La mécanique nous apprend que la variation dEp d’énergie potentielle d’un système est
l’opposée de la variation du travail dW effectué par la force (ici, la force de Coulomb) :

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(7)
Calculons l’énergie potentielle Ep(r) de l’électron à la distance r du noyau. Pour cela, on calcule le
travail W qu’il faut effectuer pour amener l’électron depuis l’infini (où l’on supposera que l’énergie
potentielle Ep(∞) est nulle) jusqu’à la distance r du noyau.
Connaissant la force F, l’énergie potentielle est calculée à partir de l’intégrale ci-dessous :

( (8)

(9)

(10)

Avec Ep(∞) = 0, on obtient :

(11)

Et l’énergie totale est de :


(12)

(13)

II- 2- c – Insuffisance du modèle de Rutherford :


Ce modèle, qui à cause de son approche purement classique n’était pas à mesure d’interpréter l’émission
discontinue des spectres atomiques. D’autre part, selon la théorie classique de l’émission
électromagnétique, toute charge accélérée émet un rayonnement c’est-à-dire qu’elle perd de l’énergie.
Vu qu’un électron qui tourne autour d’un noyau est une charge accélérée ; le système noyau- électron
devrait perdre continuellement de l’énergie ce qui signifie que l’électron devrait tôt ou tard finir sa
course dans le noyau. Mais en réalité ceci n’est pas le cas d’un atome.
Et d’après la formule :
(14)

Si r diminue constamment, l’électron se rapproche de plus en plus du noyau sur lequel finalement il
tombe en spirale en un temps très court, de l’ordre de 10-11 s : L’atome ainsi constitué est instable.
Un tel résultat est en complet désaccord avec les propriétés réelles des atomes qui sont de formations
stables capable d’exister pendant très longtemps sans se désagréger.
II- 3 – Modèle atomique de Bohr :
II- 3-a- Interprétation du spectre d’émission de l’atome d’hydrogène :
La spectroscopie, qui est l’étude des spectres, a vu jour au XIXe siècle, grâce à l’invention des
spectroscopes (à prisme et à réseau), permettant l’analyse d’un rayonnement polychromatique en ses
composantes monochromatiques.
On appelle spectre d’un rayonnement la répartition des intensités monochromatiques en fonction de la
longueur d’onde λ, ou de son inverse, le nombre d’ondes 1/λ, ou encore de la fréquence ν.

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Fig. III.3 : Allure d’un spectre d’émission.


Il est connu que les atomes ou leurs composés ioniques, soumis à une excitation électrique ou thermique,
émettent un rayonnement. Ce pendant l’analyse de la lumière émise permet d’observer un spectre
discontinu ou spectre de raies et en plus, éventuellement, un spectre continu. Les raies sont
caractéristiques des atomes ou ions monoatomiques. La partie continue du spectre (spectre de bandes)
est due aux liaisons entre atomes dans les molécules.
L’étude expérimentale du spectre d’émission de l’atome d’hydrogène a permis d’observer la formation
d’un spectre de raies comportant dans le domaine visible quatre radiations : Violet (410,17 nm) , indigo
(434,05 nm), bleu (486,13 nm) et le rouge (656,3 nm).
Pour l’atome H, on constate que les raies sont réparties par séries de façon régulière (séries spectrales).
Ces séries portent les noms de ceux qui les ont découvertes : la série de Lyman est entièrement dans
l’ultraviolet, la série de Balmer est en partie visible, puis, pour des longueurs d’onde de plus en plus
grandes, viennent successivement les séries de Paschen, de Brackett, et de Pfund (toutes entièrement
dans l’infrarouge).

Fig. III.4 : Les raies spectrales de l’atome d’hydrogène.

Les longueurs d’ondes des raies peuvent être calculées par une formule proposée par le suédois Johannes
Rydberg :
1 1 1
= 𝜈̅ = 𝑅𝐻 (4 − )
𝜆 𝑛2
Avec :
λ : la longueur d’onde (cm ou nm)
RH : Constante de Rydberg ; pour l’atome d’hydrogène RH = 1,09677.10-7 m-1.
𝜈̅ : nombre d’ondes ( cm-1).
Puis cette formule fut généralisée par Ritz en 1908 :
1 1 1
𝜈̅ = 𝜆1−2
= 𝑅𝐻 (𝑛 2 − 𝑛2 2
)
1

Avec : n1 et n2 sont des nombres entiers positifs (n1 < n2).

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Ainsi Théodore Lyman ; Johann Balmer et Friedrich Paschen ont, les premiers, mis en évidence les
séries de raies qui portent leurs noms.
n Série Domaine spectral
1 Lyman UV
2 Balmer Visible
3 Paschen IR
4 Brackett IR
5 Pfund IR

II- 3. b. Théorie de Bohr :


Pour interpréter les spectres discontinus de l’atome d’hydrogène et éviter la perte progressive de
l’énergie de l’électron dans le modèle classique de Rutherford et en utilisant les explications théoriques
d’Einstein et Planck, Bohr a construit, en avançant deux hypothèses, un modèle stable valable pour les
hydrogénoides (atomes ou ions à un seul électron).
- Première hypothèse : Est la quantification (signifie que les grandeurs considérées ne peuvent
pas varier que par « quanta » c’est-à-dire par quantité discrètes) du moment cinétique L de
l’électron. Les électrons ne peuvent graviter autour du noyau que sur certaines orbites permises.
Celles-ci sont déterminées par la condition de quantification : Le moment de la quantité de
mouvement ou le moment cinétique L, de l’électron par rapport au centre de l’orbite ne peut
prendre que des valeurs discrètes entières de h/2π.
𝐿⃗ = 𝑟⋀ 𝑝 (15)

𝐿 = 𝑚𝑒 𝑉𝑟 = 𝑛 2𝜋 (16)
-34
Avec : h = 6,626.10 J.S est la constante de Planck ; n : nombre quantique principal ; me :
masse de l’électron ; r : rayon de l’orbite de l’électron autour de noyau et V : la vitesse linéaire
de l’électron sur son orbite.
Les orbites ainsi définies, que Bohr a appelées « orbites stationnaires », sont les seules
compatibles avec la stabilité de l’atome.
- Deuxième hypothèse : A chaque orbite permise un niveau énergétique déterminé. Lorsque
l’électron est sur une orbite excitée (n > 1), il n’y reste pas. Il « saute » sur une orbite de n plus
petit (transition entre deux niveaux) en émettant un photon d’énergie égale à la différence
d’énergie entre les deux niveaux. Cette transition est accompagnée de l’émission ou l’absorption
d’un photon d’énergie :
ℎ𝜈 = 𝐸𝑛𝑖 − 𝐸𝑛𝑓 (17)
Avec : ni est le numéro de l’orbite initiale, et nf le numéro de l’orbite finale.

II- 3. c. Expression du rayon des orbites permises :


Bohr introduit ainsi une première fois la constante de Planck h dans l’atome. On avait déjà une relation
entre la vitesse v de l’électron et le rayon r de son orbite, qu’on peut réécrire :

𝑍𝑒 2
𝑚𝑒 𝑉 2 𝑟 = 4𝜋𝜀0
(18)

La condition imposée fournit une deuxième relation entre v et r. On peut alors éliminer r entre les deux
relations. En effet, faisons le rapport membre à membre (16)/(18) :

𝑍𝑒 2
𝑉= ℎ (19)
4𝜋𝜀0 𝑛
2𝜋

Remplaçons v dans (16) par l’expression qu’on vient de trouver, et tirons-en r :

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𝑍𝑒 2 ℎ
𝑚 ℎ 𝑟 = 𝑛 2𝜋
4𝜋𝜀0 𝑛
2𝜋

ℎ 2
4𝜋𝜀0 .( )
𝑟 = 𝑛2 2𝜋
2
(20)
𝑍𝑚𝑒

À l’exception de n et Z, toutes les quantités sont des constantes connues. On pose :

ℎ 2
4𝜋𝜀0 .( )
2𝜋
𝑎0 ≡ = 0,529 Å
𝑚𝑒 2
ε0 = 8,854.10-12
S.I.

L’expression des rayons rn des orbites stationnaires en fonction de n et Z est donc :

𝑎0
𝑟𝑛 = 𝑛2 (21)
𝑍

a0 est appelée rayon de la première orbite de Bohr de l’hydrogène.

Par exemple l’atome d’hydrogène (H où Z = 1), si n 5 = 1, on obtient r = a0. Le rayon de la deuxième


orbite de l’atome H est r = 4a0. On peut ainsi tracer toutes les orbites permises dans l’atome considéré.
II- 3. d. Expression de l’énergie correspondant aux orbites permises :
L’expression de l’énergie totale du modèle de Rutherford est :

−𝑍𝑒 2
𝐸𝑇 = (22)
8𝜋𝜀0 𝑟

Remplaçons r de la relation (21) par r de la relation (22), on obtient alors :


−𝑚𝑍 2 𝑒 4 1
𝐸𝑇 = × (23)
8𝜋𝜀02 ℎ2 𝑛2

L’énergie est donc quantifiée : Elle ne peut prendre que quelques valeurs particulières.
II- 3. e. Déduction de la formule de Rydberg de la théorie de Bohr :
La transition électronique est accompagnée de l’émission ou l’absorption d’un photon d’énergie.

∆𝐸 = 𝐸𝑛 − 𝐸𝑚 = ℎ𝜈

Avec n supérieur à m ou n = n2 supérieur à m = n1.

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ℎ𝐶 𝑚𝑒 𝑒 4 𝑚𝑒 𝑒 4
ℎ𝜈 = = − 2 2 2 − (− 2 2 2 )
𝜆𝑛−𝑚 8𝜀0 𝑛 ℎ 8𝜀0 𝑚 ℎ

ℎ𝐶 𝑚𝑒 𝑒 4 1 1
= 2 2 ( 2 − 2)
𝜆𝑛−𝑚 8𝜀0 ℎ 𝑚 𝑛

1 𝑚𝑒 𝑒 4 1 1
𝜈̅ = = ( − )
𝜆𝑛−𝑚 8𝜀02 ℎ3 𝐶 𝑚2 𝑛2
On voit qu’il y a une coïncidence entre la valeur expérimentale de la constante de Rydberg (R H) et la
𝒎 𝒆 𝒆𝟒
valeur calculée du terme = 𝑹∞
𝟖𝜺𝟐 𝟑
𝟎𝒉 𝑪
La valeur de la constante de Rydberg calculé d’ après la théorie de Bohr est : R∞ = 109737 cm-1 et la
valeur expérimentale de RH exactement connue est de 109677,58 cm-1.
Ainsi cet accord remarquable entre la théorie et l’expérience fut un grand succès pour la théorie de Bohr.

III - LE MODELE ONDULATOIRE DE L’ATOME


La mécanique classique, sur la base des plusieurs résultats expérimentaux, a montré ses limites dans le
domaine des objets infiniment petits comme les atomes. Elle ne permet pas d’expliquer le caractère
discret des valeurs du moment cinétique de Bohr. C’est ainsi qu’au début des années 1920, une nouvelle
mécanique, a vu jour grâce aux travaux des scientifiques comme ; Planck, Werner Heisenberg, Erwin
Schrödinger et louis de Broglie. Cette mécanique s’est avérée, ainsi, un outil efficace pour expliquer le
comportement des atomes et des molécules. Dans cette théorie, les particules se comportent tantôt
comme des particules, au sens classique du terme, et tantôt comme des ondes. L’équation de Schrödinger
permet d’accéder aux caractéristiques de ces ondes.
III-I- Les éléments de la mécanique quantique :
III-I-a- La nature ondulatoire des particules ou électrons :
Au début du XXème siècle, Planck et Einstein, en interprétant respectivement les phénomènes de
rayonnement de corps noir et de l’effet photo-électrique, ont montré qu’il y a nécessité de revoir les
idées affirmant que la lumière ne possède que des propriétés ondulatoires. Pour Planck et Einstein la
lumière doit également s’interpréter comme un flux de particules appelées photons (petites particules
ou quanta) d’énergie E.
- Rayonnement du corps noir
Un corps noir est un corps opaque ou un objet non réfléchissant qui émet de la lumière lorsqu'il est porté
à haute température. En pratique, un corps noir est une cavité munit d’un thermostat et percée d’un très
petit trou permettant l'émission de la lumière. Le rayonnement émis dans ce cas est dit ‘‘rayonnement
thermique’’. Un corps est dit absolument noir, s’il absorbe la totalité du rayonnement incident.
Pour expliquer le rayonnement thermique du corps noir, Max Planck fut le premier, vers 1900, à établir
une relation entre la fréquence et énergie. On peut, donc, à chaque couleur du spectre électromagnétique,
associer une valeur d’énergie :
𝑪
𝑬 = 𝒉. 𝝂 = 𝒉. 𝝀 (1)

Où h étant la constante de Planck calculée après plusieurs expériences et vaut : h = 6,6253.10-34 J. S


(Joules x secondes) = 4, 14 × 10- 15 eV. S.
On dit que l’énergie d’un rayonnement est absorbée uniquement par quanta, ou par multiples entiers
d’un quantum. Ainsi, dans un atome, l’énergie varie de façon discontinue. C’est de ce postulat que vient
le caractère particulaire des radiations. Planck (Prix Nobel 1918) a ainsi pu expliquer les changements
de couleurs du rouge vers le blanc lorsqu’on chauffe une barre de fer.
L’existence d’interférence lumineuse prouve le caractère ondulatoire de la lumière. Une onde est un
changement continuel répété ou une oscillation dans la matière ou dans un champ physique. La lumière
est ainsi une onde ; elle est une oscillation électromagnétique qui peut voyager à travers l’espace ou qui
se propage dans le vide avec une célérité C= 3.108m/s.

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La lumière visible, les rayons x et les ondes radios sont toutes formées d’une radiation
électromagnétique.
- Effet photon électrique :
L’effet photoélectrique est un phénomène découvert par Hertz (1887), étudié par Lenard (1899) et
Millikan (1902) et expliqué par Einstein (1905). Lorsque, sous certaines condition, de rayon lumineux
frappe la surface d’un métal, des électrons sortent du métal. Pour interpréter l’effet photoélectrique,
Einstein suppose que l’énergie, transportée par une onde lumineuse, ne s’écoule pas continument mais
se déplace par paquets ou quantum d’énergie, encore appelés photons. Ces quantums d’énergie sont
distincts les uns des autres.

Figure 2 : Illustration de l’effet photoélectrique

Si w est l’énergie d’un photon, ν la fréquence de la radiation lumineuse, W et ν sont lié par la relation :
𝑾 = 𝒉𝝂 (3)
Avec h : constante de Planck.
D’autre part, W et la célérité de la lumière c sont liés par la relation :
𝑾 = 𝒎𝒄𝟐 (4)
Où m est la masse équivalente à l’énergie W.
Soit m0 la masse au repos du photon, d’après la théorie de la relativité, ce photon aurait une masse infinie
quand sa vitesse est égale à c :
𝒎𝟎
𝒎= 𝟐
(5)
√𝟏−𝝂𝟐
𝒄

On peut lever cette difficulté en attribuant au photon une masse au repos nulle. La relation (4) prend
alors une forme indéterminée. La masse du photon n’est pas « une masse physique » mais une « masse
relativiste » m, égale à W/c2, soit hν/c2. Il est commode d’introduire cette masse pour comparer le flux
de photons et le flux d’électrons.
𝑚𝑐 2
Egalons alors les relations (1) et (3), et on obtient : 𝜈 =

Ou puisque λ= c/ν, λ étant la longueur d’onde de la radiation.
𝒉
𝝀 = 𝒎𝒄 (6)

Cette relation (6), où figurent à la fois masse et longueur d’onde, traduit le double aspect de la lumière
à savoir l’aspect ondulatoire et corpusculaire. Ces deux aspects ne sont pas observables simultanément,
ils ne s’opposent pas mais ils sont complémentaires.

III-I- b - La relation de De Broglie :


L’onde associée à l’électron :
Les électrons présentent aussi un double aspect corpusculaire et ondulatoire - En 1924 De Broglie
associe à toute particule de masse m, se déplaçant à la vitesse V, une onde monochromatique de longueur
d'onde λ telle que :

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𝒉
𝝀 = 𝒎𝝂 (7)
Entre la fréquence ν de l’onde associée et l’énergie E de la particule, existe la relation :
𝐸 = ℎ𝜈
Remarque :
1- L’onde de De Broglie n’est pas en général, une onde électromagnétique. elle n’est
électromagnétique que si la particule est un photon.
2- La particule peut être petite ou grande chargée ou non : un électron, proton, un noyau, un atome,
une molécule, une balle de ping-pong, un satellite …
Ordre de grandeur de la longueur d’onde de l’onde associée à l’électron, soumis à l’accélération d’une
1
différence de potentiel V volts, un électron possède une énergie : 2
𝑚𝑉 2 = 𝑒𝑉 en supposant que la
vitesse n’est pas relativiste.
La longueur d’onde λ de l’onde associée s’écrit :
𝒉 𝒉
𝝀= = (8)
𝒎𝝂 √𝟐𝒎𝒆𝑽

Cette longueur d’onde est de l’ordre de celle des rayons X. Comme les rayons X ont des longueurs
d’onde du même ordre de grandeur que celui des distances interatomiques, il est possible de les faire
diffracter par des cristaux. De la même façon, si l’hypothèse de De Broglie est valable, des corps
cristallisés doivent pouvoir diffracter des faisceaux électroniques.
L’existence de l’onde associée fut vérifiée en 1927, de manière éclatante, par la première expérience des
diffractions électroniques de Davisson et Germer.
III-1- c- Le principe d’incertitude d’Heisenberg :
 Mécanique classique et mécanique ondulatoire :
Considérons une particule de masse m= 1 g se déplaçant à la vitesse de 1 m par seconde. La longueur

d’onde associée vaut : 𝜆 = 𝑚𝜈 = 6,62 × 10−21 Å
Cette longueur d'onde est si petite que nous ne pouvons pas en apporter de preuve expérimentale. C'est
la raison pour laquelle la mécanique classique ignore les ondes de De Broglie.
Considérons maintenant un électron dans un atome d’hydrogène. L’électron se déplace à une vitesse V
de l’ordre de 106m/s. Pour ν = 106 m/s, la longueur d’onde de l’onde associée à l’électron est égale à
7,2Å.
Or assimilé à sphère, l’atome d’hydrogène a un diamètre de 1Å environ. La longueur d'onde associée et
les distances qui interviennent sont ici du même ordre de grandeur. Il faudra tenir compte du caractère
ondulatoire de l'électron. L’onde associée De Broglie joue ici un rôle prépondérant. Elle est à la base
de la mécanique ondulatoire (ou mécanique quantique).
 Le principe d'incertitude : son énoncé et sa portée
Établie sur un cas particulier, la relation, qui relie les incertitudes sur la position et sur l’impulsion d’une
particule, est en fait très générale et traduit un principe énoncé par Heisenberg et appelé principe
d’incertitude ou de l’indétermination :
Il n’est possible de connaître simultanément et avec précision la position et la quantité de mouvement
d’une Quantité de mouvement d’une particule.

Les relations d’incertitude :


Δ𝑥 × ∆𝑝𝑥 ≥ ℎ
ou
Δ𝑦 × ∆𝑝𝑦 ≥ ℎ
ou
Δ𝑧 × ∆𝑝𝑧 ≥ ℎ

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Tableau1 : Les opérateurs usuels de la mécanique quantique :


Mécanique classique Mécanique quantique
La position x, y, z xˆ= x ; ˆy =y ; zˆ = z

𝜕 𝜕 𝜕
La quantité de mouvement 𝑃⃗ = 𝑚𝑉
⃗ 𝑃̂ = −𝑖ℏ(𝜕𝑥 + 𝜕𝑦 + 𝜕𝑧) ou
𝑃̂ = −𝑖ℏ∇

L’énergie cinétique 1 𝑃̂2 (−𝑖ℏ∇) 2


: 𝐸𝑐 = 2 𝑚𝑉 2 𝑇̂ = 2𝑚 = 2𝑚
ou
ℏ2 2 ℏ2
𝑇̂ = − ∇ =− Δ
2𝑚 2𝑚

L’énergie potentielle 𝐸𝑝 𝑜𝑢 𝑉(𝑉𝑥 , 𝑉𝑦 , 𝑉𝑧 ) 𝑉̂𝑥 = 𝑉𝑥 ;𝑉̂𝑦 = 𝑉𝑦 ; 𝑉̂𝑧 = 𝑉𝑧


Ou 𝑉̂ = 𝑉
L’énergie totale 𝐸 = 𝐸𝑐 + 𝑉 ℏ2
̂ = 𝑇̂ + 𝑉̂ = −
𝐻 ∆+𝑉
2𝑚

ℏ2
Remarque : (− ∆ + V) Ψ = EΨ alors 𝐻 ̂ Ψ = 𝐸Ψ c’est l’equation simplifiée de Schrodinger et
2𝑚
̂ est l’Hamiltonien .
𝐻
III-I- d – L’équation de Schrödinger :
L’onde électrique photographiée à différent instant se présenterait sous différentes formes
comme indiquée sur la figure (6). La période T est le temps au bout duquel le vecteur vibrant
(champ électrique ou magnétique) retrouve même module, même direction et même sens.
Le tableau 2 suivant résume les grandeurs caractéristiques d'une onde monochromatique. Si ν
est la vitesse de propagation de l'onde dans un milieu quelconque et C la célérité de la lumière
𝐶
dans le vide, le rapport 𝑛 = est l'indice de réfraction du milieu.
𝜈
Tableau 2 :
Fréquence ν Longueur d’onde λ Nombre d’onde σ
1 𝜆 = 𝑣𝑇 1
𝜈= 𝜎=
𝑇 𝜆
Inverse de la période Distance parcourue par Inverse de la longueur
l’onde pendant une période d’onde
Unité : Seconde-1 (S-1) Angstrom (Å) Centimètre (cm-1)

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Figure 6 : L’onde électrique photographiée à différent instant

- Onde associée à une particule :


 Cas d’un corpuscule libre : fonction d’onde Ψ
Supposons que ce corpuscule se déplace dans l’espace à l’absence de champ. Son énergie totale
E reste constante. Si l'énergie est parfaitement déterminée, sa fréquence ν et sa longueur d’onde
λ les sont aussi. Par comparaison avec une onde électromagnétique, on dira que l’onde est
monochromatique.
Pour obtenir une onde stationnaire, il faut superposer au moins deux ondes se propageant en
sens inverse. L’onde résultante de deux ondes sinusoïdales aura les élongations Ψ telle que :
𝒙 𝒕 𝒙 𝒕
𝚿 = 𝝍𝟏 + 𝝍𝟐 = 𝒂 𝐬𝐢𝐧 𝟐𝝅(𝝀 − 𝑻) + 𝒂 𝐬𝐢𝐧 𝟐𝝅(𝝀 + 𝑻) (10)

Qui devient, après transformation trigonométrique :


𝟐𝝅𝒙 𝒕
𝚿 = 𝟐𝒂 𝐬𝐢𝐧 𝝀
𝐜𝐨𝐬 𝟐𝝅 𝑻 (11)
𝟐𝝅𝒙
𝚿(𝐱) = 𝟐𝒂 𝐬𝐢𝐧 : est l’amplitude de l'onde.
𝝀

Figure 7 :

Ψ(x) est nulle quand x= nλ/2 avec n = 1, 2,3,…


Nous supposons, pour représenter l’onde de la figure ci-dessous, que le corpuscule libre se
déplace parallèlement à l'axe Ox avec la vitesse V.
D’une manière générale, une onde stationnaire s’écrira :

𝒕
𝚿 = 𝚿(𝒙). 𝐜𝐨𝐬 𝟐𝝅 (12)
𝑻

En utilisant la notation complexe, on aura :


𝒊(𝟐𝝅𝒕)
𝚿 = 𝚿(𝒙). 𝒆− 𝑻 = 𝚿(𝒙). 𝒆−𝒊𝒘𝒕 (13)

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La fonction d’onde de Ψ s’appelle la fonction d'onde du corpuscule.
- Généralisation :
En général la fonction et son amplitude Ψ ont des expressions beaucoup plus compliquées. Il
n’y a pas d’inconvénient à ce que la Ψ soit une fonction imaginaire car aucune signification
physique n’est attachée à la fonction Ψ elle-même.
Par contre elle servira d’intermédiaire pour connaître le mouvement du corpuscule.
La fonction Ψ n'a pas signification physique mais nous admettrons que le carré de son module :
|𝚿|𝟐 = 𝚿 ∗ . 𝚿
Représente la probabilité de trouver le corpuscule en un point à un instant donné.
Si l’onde est stationnaire, cette probabilité ne dépend pas du temps. On dira que l'état du système
est un état stationnaire.
L’expression 𝒅𝑷 = 𝚿∗ . 𝚿𝒅𝝉 représente la probabilité de trouver le corpuscule dans l'élément
du volume dτ qui entoure le point x, y, z.
On représentera souvent la particule, en l'occurrence l'électron, à l'aide d'un nuage continu plus
ou moins dense, dont la densité en chaque point est proportionnelle à|𝚿|𝟐 .
Conditions à remplir par la fonction d’onde :
La fonction d’onde doit satisfaire à certaines conditions mathématiques.
- La particule se trouve nécessairement quelque part, autrement dit, la somme des probabilités
étendue à un volume infini est égal à l’unité :
∫∞ 𝒅𝑷 = ∫∞ 𝚿∗ . 𝚿𝒅𝝉 = 𝟏
Il faut donc que Ψ soit une fonction de carré sommable. Lorsque cette condition est réalisée, on
dit que la fonction est normalisée.
À cette condition de normalisation implique que la fonction tende vers 0 à l'infini.
- La fonction Ψ doit être régulière : Elle doit varier progressivement et ne pas présenter des
discontinuités.
- Ψ doit être uniforme : En un point donné de l'espace, il ne peut y avoir qu'une seule valeur de
Ψ. il serait absurde qu'il y ait plusieurs probabilités de présence de l'électron en un point.
- Ψ doit être finie en un point. S’il y avait une valeur infinie de la fonction d’onde en un point
de l’espace, il y aurait en ce point une probabilité, de trouver l’électron, infiniment plus grande
qu’en tout autre point, ce qui violerait le principe d’incertitude d’Heisenberg.
- Équation de Schrödinger :
En 1926, Schrödinger a postulé que la fonction Ψ(x, y, z, t) est solution de l'équation suivante :
ℎ2 𝜕2 Ψ 𝜕2 Ψ 𝜕2 Ψ ℎ ∂Ψ
− 8𝜋2 𝑚 [ 𝜕𝑥 2 + 𝜕𝑦2 + 𝜕𝑧 2
]+ 𝑉Ψ = − 2𝜋𝑖 𝜕𝑡
(14)

C’est une équation aux dérivées partielles où m est la masse de la particule et V son énergie
potentielle. Cette équation très générale admet des solutions particulières dans lesquelles les
variables de temps et d’espace se séparent. Ces solutions sont de la forme :
𝚿(𝒙, 𝒚, 𝒛) = 𝝍(𝒙, 𝒚, 𝒛). 𝒆−𝒊𝒘𝒕

Ces fonctions représentent des ondes stationnaires. Substituons une solution stationnaire dans
l’équation (14) :
ℎ2 𝜕 2 Ψ 𝜕 2 Ψ 𝜕 2 Ψ −𝒊𝒘𝒕 −𝒊𝒘𝒕

− 2 [ 2+ + ] . 𝒆 + 𝑉. 𝒆 = − 𝑤𝒆−𝒊𝒘𝒕
8𝜋 𝑚 𝜕𝑥 𝜕𝑦 2 𝜕𝑧 2 2𝜋
2𝜋𝐸 ℎ2 𝜕2 Ψ 𝜕2 Ψ 𝜕2 Ψ
Or 𝑤 = 2𝜋𝜈 = ℎ
donc − 8𝜋2 𝑚 [ 𝜕𝑥 2 + 𝜕𝑦2 + 𝜕𝑧 2
] + 𝑉Ψ = 𝐸𝜓
Cette équation peut s’écrire encore :
8𝜋2 𝑚
Δ𝜓 + ℎ2
(𝐸 − 𝑉)Ψ = 0 (15)
𝜕2 𝜕2 𝜕2
Où Δ est l’opérateur Laplacien : + +
𝜕𝑥 2 𝜕𝑦 2 𝜕𝑧 2

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Ψ est la partie de la fonction d’onde qui ne dépend que des coordonnées d’espace et l’équation
(2 15) est l’équation de Schrödinger, indépendante du temps pour une particule.
L’équation de Schrödinger se justifie par le fait que tout ce qu'on peut en déduire est vérifié
par l’expérience.
III-II- L’équation de Schrödinger d’un système monoélectronique :

Étant donné que structure interne du noyau n'intervient pas dans cette étude, nous assimilerons
le noyau à une masse ponctuelle. Un système atomique contient z+1 particule : Les Z électrons
et le noyau.
L’équation de Schrödinger pour un tel système s’écrit :

̂ 𝚿 = 𝑬𝚿 (27)
𝑯

̂ =𝑻
𝑯 ̂ 𝒏𝒐𝒚𝒂𝒖 + 𝑻
̂ é𝒍𝒆𝒄𝒕𝒓𝒐𝒏 + 𝑽(𝒓)

ℏ𝟐
̂ 𝒏𝒐𝒚𝒂𝒖 = −
𝑻 𝚫
𝟐𝑴 𝑵

ℏ𝟐
̂ é𝒍𝒆𝒄𝒕𝒓𝒐𝒏 = −
𝑻 𝚫
𝟐𝒎 𝒆

𝒌𝒒𝒒′ 𝒌𝒁𝒆𝟐
𝑽(𝒓) = =−
𝒓 𝒓

ℏ𝟐 ℏ𝟐 𝒌𝒁𝒆𝟐
̂ =−
𝑯 𝚫𝑵 − 𝚫𝒆 −
𝟐𝑴 𝟐𝒎 𝒓

III-II -a- L’équation de Schrödinger en coordonnées cartésiennes :

Ψ = Ψ(𝑥; 𝑦; 𝑧)

ℏ2 ℏ2 𝑘𝑍𝑒 2
(− 2𝑀 Δ𝑁 − 2𝑚 Δ𝑒 − 𝑟
) Ψ(𝑥, 𝑦, 𝑧) = 𝐸Ψ(𝑥, 𝑦, 𝑧) (28)

𝜕2 𝜕2 𝜕2
Δ𝑁 = 𝜕𝑋 2 + 𝜕𝑌 2 + 𝜕𝑍2 Laplacien du noyau

𝜕2 𝜕2 𝜕2
Δ𝑒 = + + Laplacien de l’électron
𝜕𝑋 2 𝜕𝑌 2 𝜕𝑍 2

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𝑟 = √𝑥 2 + 𝑦 2 + 𝑧 2

- III-II -b- Approximation de Born-Oppenheimer :


Le noyau est considéré fixe par rapport à l’électron à cause de sa plus grande masse.

ℏ2 ℏ2 𝑘𝑍𝑒 2
(− 2𝑀 Δ𝑁 − 2𝑚 Δ𝑒 − 𝑟
) Ψ(𝑥, 𝑦, 𝑧) = 𝐸Ψ(𝑥, 𝑦, 𝑧) (30)

Se transforme : M > > m alors |𝑇̂𝑁| << |𝑇̂𝑒|

ℏ2 𝑘𝑍𝑒 2
(− Δ𝑒 − ) Ψ(𝑥, 𝑦, 𝑧) = 𝐸Ψ(𝑥, 𝑦, 𝑧)
2𝑚 𝑟

∫ Ψ ∗ Ψ𝑑𝜏 = 1 Condition de normalisation

+∞
+∞ +∞ +∞
∭ Ψ 2 (𝑥,
𝑦, 𝑧)𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧 = 1 ⟹ ∫ Ψ12 (𝑥)𝑑𝑥 ∫ Ψ22 (𝑦)𝑑𝑦 ∫ Ψ32 (𝑧)𝑑𝑧 = 1
−∞ −∞ −∞
−∞
Fonction réelle

Cette intégration n’est possible que si les variables sont séparables, càd si la fonction d’onde
peut s’écrire :

Ψ(𝑥, 𝑦, 𝑧) = Ψ(𝑥). Ψ(𝑦). Ψ(𝑧)

Intégration impossible en coordonnées cartésiennes

III-II – c - L’équation de Schrödinger en coordonnées sphériques :

Figure 11 :

𝚿(𝒓, 𝜽, 𝝋)
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𝒙 = 𝒓 𝐬𝐢𝐧 𝜽 𝐜𝐨𝐬 𝝋
𝒚 = 𝒓 𝐬𝐢𝐧 𝜽 𝐬𝐢𝐧 𝝋
𝒙 = 𝒓 𝐜𝐨𝐬 𝜽

𝟎≤𝜽≤𝝅
𝟎 ≤ 𝝋 ≤ 𝟐𝝅
𝟎≤𝒓≤∞

Figure 12 :

𝑂𝑁
cos 𝜑 = ⟹ 𝑥 = 𝑂𝐻. cos 𝜑
𝑂𝐻
𝐾𝑀
sin 𝜃 = ⟹ 𝑂𝐻 = 𝑟. sin 𝜃
𝑂𝑀

𝒙 = 𝒓. 𝐬𝐢𝐧 𝜽 . 𝐜𝐨𝐬 𝝋

En coordonnées sphériques, l’élément de volume s’écrit :

𝒅𝝉 = 𝒓𝟐 𝒅𝒓. 𝐬𝐢𝐧 𝜽 𝒅𝜽. 𝒅𝝋 (31)

Variables séparables en coordonnées sphériques et la fonction d’onde totale est un produit de trois
fonctions :

Ψ(𝑟, 𝜃, 𝜑) = 𝑅(𝑟). Θ(𝜃). Φ(𝜑)


𝑅(𝑟) : Fonction radiale
Θ(𝜃). Φ(𝜑) : Fonctions angulaires

III-II – d - Les orbitales atomiques :


La résolution globale de l’équation de Schrödinger fait apparaître deux autres nombres quantiques n et
l.

𝚿𝒏𝒍𝒎 (𝒓, 𝜽, 𝝋) = 𝑹𝒏𝒍 (𝒓). 𝚯𝒍𝒎 (𝜽). 𝚽𝒎 (𝝋) = 𝑹𝒏𝒍 (𝒓). 𝒀𝒍𝒎 (𝜽, 𝝋)

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𝚿𝒏𝒍𝒎 : Fonction d’onde ou Orbitale Atomique (OA)

𝒀𝒍𝒎 : Harmonique sphérique ou fonction angulaire

- Signification des nombres quantiques :


n : nombre quantique principal, il détermine les couches ou les niveaux d'énergie. Il prend
des valeurs entières naturelles différentes de zéro. n= 1, 2, 3, …

l : nombre quantique secondaire ou azimutal serre à quantifier le moment cinétique de l'électron. il


désigne en quelque sorte la forme générale de l’orbitale c'est à dire la région dans laquelle l'électron se
déplace. Entier naturel tel que 0 ≤ l ≥ n-1
L’usage veut que les valeurs de l ne soient pas notées par des nombres mais des lettres minuscules qui,
à l'origine, sont les initiales de qualificatifs en anglais des raies d’émission des métaux d'alcalin :
l = 0 se note S <<sharp>>.
l=1 se note p <<principal>>
l =2 se note d <<diffus>>
I=3 se note f<< fundamental >>

Valeur de l 0 1 2 3 4
Type d’OA s p d f g

m : nombre quantique magnétique. Entier relatif tel que – l ≤ m ≤ + l


s : nombre quantique de spin. s = +1/2 ou s = -1/2

Ainsi ces trois Nombre quantique déterminent une orbitale atomique (OA) qui est une fonction
mathématique, solution de l'équation de Schrödinger. Elle définit à la fois un niveau d'énergie et la
géométrie de la région de l'espace dans lequel l'électron se trouve souvent. On ne peut pas interpréter
physiquement la fonction elle-même, par contre son carré désigne la probabilité de présence de
l’électron en un point ou la densité électronique.

- Représentation des orbitales atomiques (OA) :


Forme des OA :
La forme des OA est donnée par Ylm (θ, φ). Dépend donc des nombres quantiques l et m.
l = 0 : une seule valeur de m = 0 donc une seule OA.

l = 1 : 3 valeurs de m (m= -1 ; 0 ; +1) donc 3 OA

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III-III - La fonction de distribution radiale :

III- III-1- La probabilité de présence de l’électron :


La probabilité élémentaire de présence de l’électron dans la portion de l’espace comprise entre
r et r + dr dépend des nombres quantiques n et l.

𝜋 2𝜋
𝑑𝑃𝑛𝑙 (𝑟) = ∫0 ∫0 |Ψ𝑛𝑙𝑚 (𝑟, 𝜃, 𝜑)|2 𝑟 2 sin 𝜃 . 𝑑𝑟. 𝑑𝜃. 𝑑𝜑 =
𝜋 2𝜋
[𝑅𝑛𝑙 (𝑟)]2 𝑟 2 𝑑𝑟 ∫0 ∫0 |Y𝑛𝑙 (𝜃, 𝜑)|2 sin 𝜃. 𝑑𝜃. 𝑑𝜑 (32)

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𝜋 2𝜋
∫0 ∫0 |Y𝑛𝑙 (𝜃, 𝜑)|2 sin 𝜃. 𝑑𝜃. 𝑑𝜑 = 1

𝑑𝑃𝑛𝑙 (𝑟) = [𝑅𝑛𝑙 (𝑟)]2 𝑟 2 𝑑𝑟 Pnl : Fonction de distribution radiale

- La densité de probabilité radiale :


𝑑𝑃𝑛𝑙 (𝑟)
𝐷(𝑟) = 𝑑𝑟
= [𝑅𝑛𝑙 (𝑟)]2 𝑟 2

Cas d’une fonction à symétrie sphérique (OA ns)


4 𝑑𝑃𝑛𝑙 (𝑟) 𝑑𝑃𝑛𝑙 (𝑟) 𝑑𝑃𝑛𝑙 (𝑟)
𝑉 = 𝜋𝑟 3 ⟹ 𝑑𝑉 = 4𝜋. 𝑟 2 𝑑𝑟 ⟹ = |Ψ𝑛𝑙𝑚 (𝑟, 𝜃, 𝜑)|2 = 2
⟹ 𝐷(𝑟) =
3 𝑑𝑉 4𝜋. 𝑟 𝑑𝑟 𝑑𝑟
= |Ψ𝑛𝑙𝑚 (𝑟, 𝜃, 𝜑)|. 4𝜋. 𝑟 2
III-III-2- Etude de l’orbitale atomique 1s de l’atome d’hydrogène :

Pour OA 1s, on a : n = 1, l=0, m = 0 , alors Ψ100 ou Ψ 1s

𝑟
̂ Ψ1𝑆 = 𝐸Ψ1𝑆 ⟹ Ψ1𝑆 = 𝑁. 𝑒 −𝑎0
𝐻
+∞ +∞ 2𝑟

∫ Ψ 2 𝑑𝑉 = 1 ⟹ ∫ N2. 𝑒 𝑎0 𝑑𝑉 = 1
0 0
2𝑟
+∞ 2 −
Or 𝑑𝑉 = 4𝜋. 𝑟 2 𝑑𝑟 ⟹ 4𝜋. 𝑁 2 ∫0 r .𝑒 𝑎0 𝑑𝑟 = 1

+∞
𝑛!
∫ x 𝑛 . 𝑒 −𝑎𝑥 𝑑𝑥 =
0 𝑎𝑛+1
+∞

2𝑟 2! 𝑎0 3
⟹∫ r2. 𝑒 𝑎0 𝑑𝑟 = =
0 2 3 4
(𝑎 )
0

1
⟹𝑁=
√𝜋. 𝑎0 3
1 𝑟

⟹ Ψ1𝑆 = .𝑒 𝑎0
√𝜋. 𝑎0 3

4𝑟 2 −2𝑟
𝐷(𝑟) = 4𝜋. 𝑟 2 . |Ψ1𝑆 |2 = . 𝑒 𝑎0
𝑎0 3
Cette densité est maximale si :
𝑑𝐷(𝑟)
=0
𝑑𝑟

𝑑𝐷(𝑟) 4 2𝑟 −2 2𝑟
− −
= 3 [2𝑟. 𝑒 𝑎0 + 𝑟 2 ( ) . 𝑒 𝑎0 ] = 0
𝑑𝑟 𝑎0 𝑎0

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⟹ 𝑟 = 𝑎0

On constate que la probabilité est maximale à la distance qui correspond justement au premier
rayon de Bohr de l’atome d’hydrogène.

Figure 13 : Variation de D(r) en fonction de la distance au noyau pour l’orbitale 1s de l’atome d’hydrogène.

III-III -3- La répartition des électrons dans les différentes sous-couches et orbitales
atomiques :
Pour repartir les électrons dans les différentes sous-couches et orbitales atomiques tout en précisant
le spin de chaque électron, il faut donner la configuration(ou structure) électronique d’un atome ou
d’un ion.

La configuration la plus stable est celle qui a l’énergie la plus basse possible (c’est-à-dire d’énergie la
plus négative). Un tel état est dit état fondamental. Les états d’énergie supérieure à l’énergie de l’état
fondamental sont dits états excités.

III-III – 4- Structure électronique d'un atome à l’état fondamental :


Un état énergétique est, d’une maniéré générale, représenté par : 𝒏𝒍𝒙

x : nombre d’électrons du niveau nl


n : nombre quantique principal indiqué par sa valeur numérique
l : nombre quantique azimutal indiqué par la lettre alphabétique correspondante

Exemple :

- Règle de Klechkowski :
« Les électrons occupent les couches et les sous-couches dans l’ordre croissant des niveaux d’énergie».

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Le remplissage des niveaux énergétiques caractérisés par des nombres quantiques n et l se fait dans
l’ordre croissant de la somme n + l. Pour deux niveaux énergétiques de même valeur de n + l, le niveau
qui sera occupé le premier est celui correspondant au plus petit nombre quantique principal n.
Tableau de Klechkowski

- Principe d'exclusion de Wolgang Pauli :


« Deux électrons d’un même atome ne peuvent pas avoir leurs quatre nombres quantiques n, l, m
et s identiques ».
Représentation d’une OA : Une OA peut être représentée par une case ou un trait.

ou

Représentation d’un électron : L’électron est représenté sous forme d’une flèche dirigée vers le
haut, appelé spin haut parallèle, et vers le bas spin bas antiparallèle.

↑ : s = + ½ Spin haut Parallèle et ↓ : s = - ½ Spin bas Antiparallèle

Une OA peut contenir au maximum deux électrons de spins opposés et un électron est identifié par un
quadruplet de quatre nombre quantiques (n, l, m, s).

↑↓ Ou ↑↓

Electrons appariés ou doublet électronique ou paire électronique.

↑ Ou ↑

Electron célibataire
Exemple :
K (Z=19) : 1S2 2S2 2P6 3S2 3P6 4S1

- Règle de Hund :

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« Dans une sous-couche multiple, les électrons occupent le maximum de cases à l’état d’électrons
célibataires à spins parallèles, avant de former des doublets ».

↑↓ ↑ ↑ ↑↓ ↑↓
La bonne représentation La fausse

III-IV - Modèle de Slater :


- L’effet d’écran :
Dans un atome polyélectronique, l’attraction du noyau sur un électron est diminuée du fait de la
répulsion entre électrons, et l’électron ne perçoit pas toute la force attractive du noyau : on dit que les
électrons internes, plus proches du noyau que l’électron considéré, font écran sur l’électron externe,
ou l’ « écrantent ».

John Slater propose, alors, de remplacer le numéro atomique réel Z par une autre grandeur, la charge
nucléaire effective Z* telle que Z > Z*.

- La charge nucléaire effective :

𝒁∗ = 𝒁 − 𝝈 (33)
σ : constante d’écran

- Règles empiriques de Slater pour le calcul de la constante d’écran :

1s / 2s 2p / 3s 3p / 3d / 4s 4p / 4d / 4f / 5s 5p / 5d / 5f / …

𝝈 = ∑𝒊 𝝈𝒊
Exemple d’un tableau de Slater :

état de l’électron j 1s 2s, 2p


état de l’électron i
1s 0,31 0
2s, 2p 0,85 0,35

- Orbitales atomiques de Slater :


Slater a proposé des fonctions analytiques pour lesquelles la partie radiale R(r) est déterminée par
des méthodes empiriques et la partie angulaire Ylm (θ, ϕ) reste identique à celle des atomes
hydrogénoïdes.

′ 𝒓
𝒓 𝒏 −𝟏 −𝝃
𝚿𝒏𝒍𝒎 (𝒓, 𝜽, 𝝋) = 𝑵𝒏𝒍 . (𝒂 ) .𝒆 𝒂𝟎
. 𝐘𝒍𝒎 (𝜽, 𝝋) (34)
𝟎

𝟏
(𝟐𝝃) 𝒏+𝟐
𝑵𝒏𝒍 =
√(𝟐𝒏)!

𝒁−𝝈 𝒁∗
𝝃= 𝒏′
= 𝒏′

𝜉 =exposant orbitalaire

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Le nombre quantique principal apparent :
n (Bohr) 1 2 3 4 5 6
n’(Slater) 1 2 3 3,7 4,0 4,2

- Rayon d’une orbitale selon Slater :

𝟐
(𝒏′ )
𝝆𝒏𝒍 = 𝒁∗𝒏𝒍
𝒂𝟎 Rayon atomique (Rayon de l’OA de valence)

Le rayon atomique est assimilé au rayon de l’OA de valence.

- Energie d'une orbitale selon Slater :

𝒁∗𝒏𝒍 𝟐
𝑬𝒏𝒍 = 𝑬𝟎 ( ) Energie orbitalaire (Formule de l’attraction monoélectronique de Slater)
𝒏′

Cette énergie est celle d’un électron d’un groupe donné de Slater défini par les valeurs de n et l.
Pour un Système polyélectronique l’énergie totale E d’un système multiélectronique sera la somme de
toutes les énergies Ei de tous les ni électrons dans chaque groupe i du système :

𝑬 = ∑𝒊 𝒏𝒊 𝑬𝒊 (35)

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IV : CLASSIFICATION PERIODIQUE DES ELEMENTS


Depuis l’antiquité, des éléments aujourd’hui considérés comme des corps simple sont déjà connus à
savoir : le carbone, le fer, le cuivre, l’argent, l’or et le mercure. Mais les alchimistes et leurs successeurs
immédiats, les premiers chimistes, ont ajouté 18 éléments supplémentaires vers 1800, l’époque où
l’on disposait de diverses techniques expérimentales pour transformer les oxydes et d’autres
composés en corps simple. Et la liste des éléments est accrue rapidement à la fin du 19 siècle. Cette
croissance est en partie le résultat du développement de la spectroscopie atomique.
IV-1 L’origine de la classification périodique.
Les chimistes très tôt constatèrent qu’il existe une analogie entre les propriétés de certains
éléments. Ainsi la première classification des éléments était de les diviser en métaux et non
métaux.
IV-1- a Classification de Dobereiner :
En 1829, le chimiste Allemand Johann Dobereiner observa que plusieurs triades d’éléments
possédaient propriétés chimiques semblables. Dans chaque cas, la masse atomique de
l’élément central de la triade est à peu près la moyenne de celle de deux autres. L’une de
triade est composée de chlore (Cl), de Brome (Br) et de l’Iode (I). Cette triade Cl Br I ont des
vapeurs colorés, sont composés de molécules diatomiques ou des ions oxygénés négatifs.
ClO- et IO3-.
IV-1- b- Classification de Newsland :
En 1865, Newsland s’attaqua au problème des propriétés périodiques des éléments. Il
proposa de classer les éléments connus de son époque selon un ordre croissant de leur masse
atomique. Il remarqua que le 8éme élément de sa classification ressemblait au premier et le
9éme au deuxième etc… C’est la loi des octaves de Newsland.
Exemple :
H Li Be B C N O
F Na Mg Al Si P S
Cl K Ca Cr Ti Mn Fe
Pour Newsland, le lithium, le sodium et le potassium avaient les mêmes propriétés chimiques.
La découverte de la famille de gaz rares transforma, par la suite, les octaves de Newsland en
nonaves.
IV-1-c – Classification de Dimitri Mendeleïev :
Le russe Dimitri Ivanovitch Mendeleïev (1834-1907), en 1869 grâce à ses travaux sur la
relation entre poids atomique et propriétés chimique, présenta dans un tableau à 16 colonnes
et des lignes, les 66 éléments connus à l’époque par ordre croissant de masse atomique en
laissant des places vides pour un nouvel élément qui serait découvert un jour. Et il avait même
prévu les propriétés qu’auraient ces éléments encore inconnus. Ces prévisions s’avèrent plus
tard parfaitement exacte. Par exemple la comparaison des propriétés prévues par Mendeleïev
de « l’Ekasilicium » et les propriétés observées pour l’élément qui occupe la case de
l’Ekasilicium qui est le germanium. Voir tableau 1. Plus tard Ramsay en 1894 ajouta la colonne
des gaz rares.
Quand Dimitri constata la répétition des propriétés des éléments, alors énonça la loi de la
classification périodique : ‘’ Les propriétés des éléments chimiques ne sont pas dues au
hasard, elles dépendent de la structures de l’atome et varient d’une manière
systématique avec la masse atomique.’’

Ainsi cette classification de Mendeleïev contribua notablement au développement de la chimie


moderne . Il plaça les éléments en lignes et en colonnes de telle sorte que :
- D’une ligne à l’autre et de gauche à droite les masses atomiques augmentent.

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- Les éléments d’une même colonne aient des propriétés chimiques en partie
semblables.

Propriétés Poids Aspect Densité Température (0 Formation chimique


atomiques (g/cm3) C)
(g/mol)
Propriétés de
Mendeleïev 72 Métal 5,5 Elevée EsO2
pour gris
Ekasilicium
Propriétés
observées 72,6 Métal 5,36 958 GeO2
par Winkler gris
pour
germanium

IV- II- La classification périodique moderne ou tableau périodique :


La représentation actuelle de la classification périodique dérive de celle de Mendeleïev. Mais
les éléments sont classés par ordre croissant du numéro atomique Z et non de masse
atomique qui peut varier (cas des isotopes). En effet c’est en 1912, que le physicien Henry
G.J.Moseley (1888-1915) observa que la fréquence des rayons X émis par les éléments
suivait le numéro atomique et non la masse atomique et il montra par la suite que Z fixait
essentiellement les propriétés des éléments chimiques : 𝝊 = 𝒌. 𝒁𝟐
k étant un coefficient de proportionnalité. Ainsi Moseley utilisa Z pour classer les éléments
actuels. Et elle est présentée sous forme d’un tableau appelé tableau périodique constitué des
18 colonnes ou groupes et de 7 lignes ou périodes (appelées aussi familles).

IV- II-1- Les groupes ou colonnes :


Dans un tableau périodique les groupes se divisent en deux catégories de groupes A et B et
ces derniers se subdivisent en sous-groupes numérotés d’IA à VIIIA et puis d’IB à VIIIB. Ce
pendant les éléments définis par une colonne ou un sous-groupe possèdent une configuration
électronique identique de leurs couches externes.
Alors le sous-groupe A est constitué des éléments caractéristiques du groupe de
configuration électronique externe générale : nSXnPY et nSX.
Avec n : nombre quantique principal, x et y sont les nombres de électrons de chaque orbital
atomique. Et le nombre maximum de x est de 2 électrons et celui de y est de 6 électrons.
Quant au sous-groupe B, constitué des éléments dits de transition, a une configuration
électronique externe générale : (n-1) dZnsX.
Avec z est le nombre maximum d’électrons est de 10.
Donc une façon générale, le nombre total des électrons de la couche externe détermine le
groupe auquel appartient l’élément. Cette couche de valence est caractérisée par la valeur de
nombre quantique principal la plus élevée.
Exemple : 𝟏𝟒𝟕𝑵
La configuration électronique de cet élément est de 1S2 2S2 2P3, le nombre total d’électron sur
la couche externe est de 5. Ceci nous amène à conclure que l’élément azote appartient au
sous- groupe VA.

𝟐𝟑
: 1S2 2S2 2P63S1. Sur la couche externe ou de valence, on a un électron.
𝟏𝟏𝑵𝒂 de configuration
Donc le sodium appartient au sous-groupe IA.

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IV-II-2- Périodes ou lignes :
Les périodes ce sont des lignes horizontales dans lesquelles les éléments sont disposés de
gauche à droite selon l’ordre croissant du numéro atomique. Chaque période commence par
un alcalin et se termine par un gaz à l’exception de la première période qui commence par
hydrogène et se termine par un gaz qui est l’hélium. Ce pendant la caractérisation d’une
période se fait par la détermination du nombre quantique principal le plus élevé dans la
structure électronique des éléments qui la composent.
Exemple :
𝟐𝟑 2 2 6 1
𝟏𝟏𝑵𝒂 de configuration : 1S 2S 2P 3S . Le nombre quantique le plus élevé dans cette
structure est égal à 3. Donc le sodium appartient à la troisième période.

IV- II-3- Classe des éléments :


Toutefois, en fonction de la nature s, p, d et f du niveau électronique en cours de remplissage,
on délimite le tableau périodique en quatre(4) blocs : Le bloc s, bloc p, bloc d et bloc f comme
indiqué ci-dessous. Et selon les propriétés physique et chimique des éléments, une séparation
en trois (3) domaines du tableau périodique est aussi mise en place à savoir : les métaux, les
non métaux et les metalloïdes.

IV- II-3-1 Description du bloc S :

- Bloc S :
Le bloc S comprend la famille des alcalins de configuration externe ns1 : (Li, Na, K …) et des
alcalino-terreux de configuration externe ns2 : (Be, Mg, Ca, Sr, ..). Ces éléments ont un
caractère métallique très marqué, ils sont très électropositifs car ils ont une forte tendance à
céder facilement leurs électrons pour acquérir la configuration du gaz rare qui les précède et
donner un cation. D’où le caractère réducteur de ces familles et des états d’oxydation
respectivement +1 et +2.Ces caractères augmentent dans un tableau périodique en
descendant dans la colonne de haut en bas et de gauche à droite dans la période.
Les alcalins : sont situés à l'extrême gauche du tableau périodique, ils sont tous des métaux,
n'ont qu'un électron de valence (famille IA) , auront donc tendance à donner facilement cet
électron pour saturer le niveau d'énergie et à former un cation de charge +1 : Li+, Na+, K+, ...

M -------- M+ + 1e-

L’hydrogène (H) se trouve dans la première colonne (groupe IA) mais il n’est pas considéré
comme un alcalin, en effet ses propriétés chimiques diffèrent nettement d’un alcalin. C'est
l'élément le plus léger : il n'est formé que d'un proton et d'un électron. C'est l'élément le plus
commun dans l'univers. L'hydrogène est un cas particulier, il est tout seul, il n'appartient à
aucune de ces trois catégories. Il a tendance à se comporter comme un métal dans certaines
conditions et comme un non-métal dans d'autres conditions. Il peut-être donneur ou receveur
d'électrons, il existe sous la forme neutre H2, négative H- ou positive H+.
Les alcalino‐terreux : possèdent deux électrons de valence (famille IIA). Ils auront donc
tendance à donner facilement deux électrons pour saturer le niveau d'énergie et à former un
cation de charge +2 : Be2+, Mg2+, Ca2+, ...

M --------- M2+ + 2 e-

Ces éléments ne se trouvent jamais sous forme métallique libre dans la nature, car, comme
les alcalins, ils sont très réactifs et réagissent aisément avec de nombreux non-métaux. Ils
sont plus durs que les alcalins, de bons conducteurs, mais ils réagissent moins violemment

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que les alcalins. L ’Hélium : Bien qu’appartenant au bloc s (1s2), celui-ci est placé dans le
bloc p car il possède les propriétés des gaz rares.

- Bloc P :
Les éléments de ce bloc se caractérisent par une structure externe ns2np x avec 1≤ x ≤ 6. Le
bloc p est constitué des sous-groupes IIIA à VIIA et du groupe O et il regroupe les familles
suivantes :
Sous-groupes IIIA et IVA : Les éléments de ces deux familles ( ns 2np : B, Al … et ns 2np :C,
1 2

Si …) forment des composés covalents. Ils sont pour la plupart des « non-métaux », mais le
caractère métallique croit de droite à gauche et de haut en bas de la classification
périodique. Les terreux : constituent la famille du bore et comportent 3 électrons de valence
(famille IIIA). Ils auront tendance à donner facilement trois électrons pour saturer le niveau
d'énergie et à former un cation de charge +3 : B3+, Al3+, ... L’Indium (In), élément de cette
famille, appartient aux métalloïdes; les 4 autres sont des métaux. Les carbonides : C’est la
"famille du carbone". Ses éléments possèdent tous 4 électrons de valence (famille IVA) donc
ils peuvent en céder ou en attirer pour se saturer et former respectivement un cation de charge
+4 ou un anion de charge -4. Le carbone (C), le silicium (Si) et le germanium (Ge) sont des
métalloïdes. L'étain (Sn) et le plomb (Pb) sont des métaux.
• Les métaux donnent des Cations. Leurs oxydes sont basiques.
• Les non-métaux donnent des Anions. Leurs oxydes sont acides.
• Un élément est métallique si le nombre d’électrons de sa couche de n le plus élevé est
inférieur ou égal au numéro de sa période (sauf H et Ge).
Sous-groupe VA ou azotides: renferme la famille des Pnictogènes ( ns2np3 : N, P, As …). Ces éléments
forment, en général, des composés covalents de type AB3 tels que NH3, PCl3, …etc.

Les azotites : possèdent 5 électrons de valence (famille VA). Ils auront tendance à attirer 3 électrons
pour obéir à la règle de l'octet et à former un anion de charge -3 : N3-, p3-, … Les éléments les plus
importants sont l'azote et le phosphore, éléments essentiels à la vie des animaux et des végétaux et
dont nombreux de leurs composés ont des applications importantes.
Sous-groupes VIA et VIIA: constituent respectivement les familles des chalcogènes (ou sulfurides)
ns2np4 (0, S,……) et des halogènes ns 2np5 (F, Cl, Br …). Les halogènes réagissent violemment. Ils sont
des substances colorées qui forment des sels avec des bases et qui forment des acides avec de
l'hydrogène. Les éléments de ces deux familles ont tendance à former des anions par gain
respectivement de deux électrons et d’un électron. D’où leurs caractères oxydant et électronégatif.
Chalcogènes : X + 2 e- ------- X2-
Halogène : X + 1 e- ------- X-.

Ces caractères augmentent de bas en haut dans une colonne et de gauche à droite dans une
période du tableau périodique.
Les sulfurides: possèdent 6 électrons de valence (famille VIA). Ils auront tendance à attirer
2 électrons pour obéir à la règle de l'octet et à former un anion de charge -2 : O2-,
S2-, ...
Les sulfurides prennent 2 électrons à ceux qui s'y risquent. Ils font des liens ioniques avec les
autres familles de la région des métaux, aussi bien que des liens covalents avec les non
métaux.

Les halogènes: ont tous 7 électrons de valence, (famille VIIA) . Ils ont tendance à
attirer un électron pour obéir à la règle de l'octet et à former un anion de charge -1 : F-1, Cl-1,
...

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Groupe VIIIA : Il rassemble la famille des gaz rares (éléments ns2np6 : He, Ne, Ar ….). Ils
possèdent 8 électrons de valence, sauf l’Helium. Ils sont donc très stable dans la nature et
ont un degré d’oxydation nul et ne sont pas intéressés à donner ou à recevoir des électrons.
Les gaz rares présentent une grande inertie chimique, ils ne donnent pratiquement aucune
réaction. On les appelle parfois gaz nobles car ils refusent de se mêler aux autres éléments
dans des composés chimiques. Ils semblent même répugner à s’unir entre atome du même
élément puisqu’il s’agit de gaz monoatomiques. Mais on sait maintenant qu'ils peuvent
néanmoins réagir avec d'autres gaz. Ils ne se retrouvent jamais sous forme de composés. Ils
sont incolores naturellement. Dans un tube sous vide et traversé d'un courant électrique, ils
ont une couleur particulière. Ce sont les seuls gaz monoatomiques, tous les autres gaz ont
des molécules diatomiques c'est-à-dire qu'il y a deux atomes d'un même élément qui
composent la molécule. La source des gaz rares est l'air.
- Bloc d
Le bloc d rassemble les éléments des sous-groupes IIIB à IIB, appelés éléments de
transition : Ce sont des métaux. Ils ont une configuration de la couche externe ns2 (n
-1) d 1≤x≤10. Ils ne diffèrent que par le nombre d’électrons sur le niveau profond d. Ils
manifestent des degrés d’oxydation positifs et variables entre 0 et 7. Ils ont aussi,
pour la plupart, tendance à s'unir entre eux, ou encore avec des composés d'autres
familles pour former ce que l'on appelle des alliages.
• Les triades (éléments des sous-groupes VIIIB) font partis aussi des éléments de
transition.
• Les éléments des colonnes 6 et 10 admettent des exceptions à la règle de
Klechkowski et ont respectivement une structure électronique externe ns1 (n -1) d 5 et
ns1 (n -1) d 10.
• Les métaux donnent des Cations, leurs oxydes sont basiques.
Un métal est un corps :
• brillant (éclat métallique),
• bon conducteur de chaleur et d'électricité,
• malléable et ductile, donneur d'électrons, qui réagit avec les acides, solide à
température et pression habituelles (sauf le mercure (Hg)).
Un élément est métallique si le nombre d’électron de sa couche de n le plus
élevé est inférieur ou égal au numéro de sa période (sauf H et Ge).
• Les non-métaux donnent des Anions, leurs oxydes sont acides.
Les éléments non-métalliques sont des éléments qui :
• ont un aspect terne (sans éclat),
• mauvais conducteurs de chaleur et d’électricité,
• sont fréquemment des gaz ou des liquides.
• Les métalloïdes sont des éléments intermédiaires entre les métaux et les gaz rares.
Difficiles de les classer comme métal ou non-métal, ils sont à la frontière (ligne en escalier)
qui sépare les métaux des non-métaux. Ils ressemblent aux non-métaux par certaines
propriétés mais sont de faibles conducteurs d'électricité (semi-conducteur).
- Bloc f
Le bloc f comporte deux familles ou les éléments différent simplement par le
remplissage des sous-couches (n-2) f : les lanthanides de configuration (6s2 4 f
1≤x≤14 5d 1) et les transuraniens ou actinides (7s25 f 1≤x≤14 4d 1).
Les éléments 57 et 89 correspondant respectivement au lanthane et à l’actinium présentent
des exceptions à la règle de Klechkowski. Leurs structures réelles sont respectivement :
[Xe] 6s25d1, [Rn] 7s2 6d1. A ce titre, ils sont les premiers éléments des blocs 5d et 6d.
• Les éléments suivants, Z = 58 et Z = 90, font aussi partie des exceptions de la règle
Klechkowski et ont une structure électronique [Xe] 6s2 4 f 15d 1 et [Rn] 7s 25 f 0 6d 2 au lieu
de : [ ] Xe 6s 2 4 f 2 et [Rn] 7s 2 5 f 2

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• Comme la sous-couche 4f peut contenir 14 électrons au maximum on aura en tout 14
éléments à placer. Pour bien faire il aurait fallu imaginer une classification périodique avec,
non pas 18 colonnes, mais 32 colonnes. Pour des raisons de commodité, on a préféré
désolidariser ce bloc de 14 éléments (pour la sous-couche 4f seulement). C'est pour cette
raison qu'on rencontre le bloc f placé en dessous des trois blocs accolés s, p et d.
• Les lanthanides font partie, en chimie inorganique, des "terres rares". Les terres rares sont
utilisées dans les écrans de télévision couleur, afin de donner l'effet de couleur. On les
rencontre aussi dans... les pierres de briquets....

V – Modèle de Lewis et géométries des molécules


La formation d’une liaison est une redistribution des électrons externes entre deux atomes. Chaque
électron se trouve placé dans le champ électrostatique des deux noyaux. Les répartitions spatiales les
plus probables sont modifiées. La formation d’une liaison ou d’une structure n’est stable que lorsque
l’énergie des nouvelles répartitions électroniques est inférieure aux précédentes dans les atomes isolés.
Différents modèles ont été construits pour rendre compte de la formation des liaisons.
Dans ce chapitre, le modèle classique de Lewis (1916) et les géométries des molécules sont étudiés.
V-I- Modèle de Lewis :
Quand deux atomes se trouvent en contact, ils peuvent mettre en commun leurs électrons de valence et
former une molécule. Ainsi toute liaison qui s’obtient par mise en commun d’électron est appelée liaison
covalente. Il faut noter que les liaisons covalentes s’établissent entre atomes non ionisés et
d’électronégativités semblables.

Lewis a constaté que seuls les électrons de la couche périphérique des éléments intervenaient dans la
liaison chimique. Lewis présentait, ainsi, les configurations électroniques externes des atomes par des
points et de traits. Les points représentent les électrons célibataires et le trait une paire électronique
(paire libre).

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- Doublet de la valence :
Chacun des deux atomes fournit un des électrons célibataires de sa couche externe. Donc deux
électrons s’apparient pour constituer le doublet commun aux deux atomes.

- Doublet dative ou liaison de coordination :


L’un de deux atomes (le donneur) fournit un doublet déjà constitué dans sa couche externe. L’autre
(l’accepteur) reçoit ce doublet dans une case vide de sa couche externe.
Par exemple la molécule de tri fluorure de bore BF3 a pour formule de Lewis :
Le doublet libre de NH3 peut – être au bore dans BF3 pour ainsi former la molécule de borazane NH3BF3
.V- II-1-1- Notation de Lewis :
Pour une molécule et un ion, il est nécessaire d’indiquer :
1- Les paires électroniques libres et liées autour de chaque atome.
2- Les électrons célibataires
3- Les charges formelles
4- Les lacunes électroniques éventuelles
Exemple : H2O, NH4+
V- II- 1-2 - Règle de l’octet :
Les liaisons de covalence sont obtenues par la mise en commun d’une ou des plusieurs paires
électroniques de telle sorte qu’après cette opération chaque atome acquiert une couche électronique
externe en nS2nP6 identique à celle du gaz rare qui le suit dans la classification périodique.
Par exemple : Cl2, chaque atome est entouré de huit électron.
NB : L’atome d’hydrogène sature sa couche externe à deux électrons comme l’hélium, gaz rare qui le
suit dans la classification périodique.
V- II- 1-3 – Insuffisances de la règle de l’octet :
- Certains éléments comme le bore(B), aluminium Al, gallium Ga ayant trois électrons externes,
effectuent un réarrangement de nS2nP1 en nS1nP2 pour former trois liaisons de covalence avec
trois atomes monovalents.
- Les éléments comme silicium Si, phosphore P, soufre S et tant d’autres ayant des orbitales ‘’d’’
libres font appel aux plus de quatre orbitales pour former des liaisons. Par exemple PCl5 pour
avoir une liaison pentavalente, il faut qu’un électron de la sous-couche 3S passe dans une sous-
couche 3d initialement vide. Ainsi l’atome de phosphore sera entouré des dix électrons
externes sous la forme de cinq paires liées.
En somme : le modèle de Lewis est intéressant par sa simplicité. Il permet d’interpréter d’une façon
satisfaisante les mécanismes fondamentaux de formation et rupture des liaisons, qui constituent les
bases de toute analyse de la réactivité. Ce modèle constitue une référence suffisante, largement
utilisée, pour une grande partie de la chimie « descriptive », minérale et organique. Mais il ne
s’intéresse qu’aux liaisons simples, doubles ou triples et s’avère mal adopté à la description de
structures d’un type intermédiaire, comme celle du benzène, par exemple.
Ces représentation de Lewis ne prévoient pas la géométrie des molécules ou ions et ne précisent pas
la localisation des électrons dans les liaisons.
V- II- 1-4 – Mésomérie ou liaison covalente délocalisé :
Définition :
La mésomérie c’est la possibilité d’écrire plusieurs formules de Lewis aussi plausibles les unes que les
autres chez un certain nombre des molécules ou ions.
Exemple : l’ion nitrite NO2- dont la formule de Lewis s’écrit :

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En fait on peut avoir ou écrire deux formules de Lewis : Mésomère (I) et mésomère (II)
Les flèches indiquent le transfert d’électrons de I à II.
La théorie de la mésomérie précise que la formule de l’ion nitrite n’est ni I, ni II mais un compromis
entre I et II traduit par le symbole .
Dans cet exemple (nitrite) : I et II ont le même poids, c’est-à-dire que la réalité se situe à mi-chemin
entre I et II (0,5 – 0,5).
NB : On emploie également le terme de résonnance au lieu de mésomérie.
Règles de la mésomérie :
Dans le cas de l’ion nitrite, les deux mésomères étaient identique, ceux-ci ont le même poids, mais il
n’en pas toujours ainsi.
- Règle de l’octet : Quand -il y a deux mésomères, celui qui a plus de poids, est celui qui vérifie
la règle de l’octet. Par exemple le monoxyde de carbone.

- Importance des structures neutres :


Un mésomère neutre a un poids plus important qu’un mésomère chargé sauf si la règle de l’octet n’est
pas vérifiée. Par exemple le méthanal H2CO.
- Charge liée à l’électronégativité :
La charge est préférentiellement portée par l’atome en accord avec son électronégativité. Ou les
charges sur les atomes doivent être en accord avec leur électronégativité.
V- II-2 – Géométrie des molécules :
La géométrie des molécules sera abordée par deux théories :
- La théorie de la répulsion des paires électroniques de la couche de valence (V.S. P.E.R.) ou règle de
Gillespie.
- La théorie de l’hybridation des orbitales atomiques.
Les deux théories conduisent à des résultats concordants.

V- II-2-1 - La théorie de la répulsion des paires électroniques de la couche de valence (V.S. P.E.R.) :
Cette théorie permet, à partir des structures de Lewis, de prévoir la géométrie de molécules ou
d'ions dans de nombreux cas simples.
Ainsi la géométrie d’une molécule ou d’un atome n’est pas imposée par le nombre des liaisons
échangées. Mais plutôt par la structure électronique de sa couche de valence.
Soit A, l’atome central entouré par n atomes X (identiques ou non) et il reste sur A p paires libres E.
On a : 𝑨𝑿𝒏 𝑬𝒑
Gillespie postule que ces doublets n et p vont s’éloigner au maximum les uns des autres de façon à
minimiser leur énergie de répulsion.
- Formes géométrique possibles :
On obtient plusieurs géométries selon le nombre de paires liées à l’atome X ou les paires libres sur A.
Il existe des formes : Linéaires, triangulaires, tétraédrique, bipyramide à base triangulaire, octaédrique
etc…
 Si n + p = 3, la géométrie serait de type : AX3, AX2E1, AXE2. Les doublets libres seront
représentés, soit par la lettre E, soit sous formes de lobes.

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 Si p = 4, la géométrie serait : tétraèdre, types moléculaires : AX4, AX3E1, AX2E2.

 Si p = 5, la géométrie serait : bi-pyramide à base triangulaire, types moléculaires : AX5, AX4E1,


AX3E2, AX2E3.

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Tableau récapitulatif : Structure des molécules et des ions selon la méthode VSEPR

V- II.2.2 Modifications des angles valenciels :


V- II.2.2.1 Influence du nombre p de paires libres.
Dans la série AX4 ; AX3E1 ; AX2E2, on constate une diminution de l’angle XAX en passant de p = 0 à p =
2.
CH4 : HCH = 109,5°
NH3 : HNH = 107,3°
H2O : HOH = 104,5°
Cette diminution régulière est due aux répulsions des paires libres qui occupent autour de l’atome A
un volume plus important que les paires liées essentiellement bloquées entre A et X.
V- II.2.2.2 Influence de l’électronégativité de l’atome central.
Dans la série AX3E1 : NH3, PH3, AsH3 ; SbH3, on détermine expérimentalement :
HNH = 107,3° ; HPH = 93,3 ° ; HAsH = 91,8°, HSbH = 91,3° .
Dans le groupe VA, l’électronégativité décroît de l’azote à l’antimoine, les paires liées sont plus attirées
vers l’atome d’azote dans NH3 que vers l’atome d’antimoine dans SbH3, donc leur répulsion est plus
forte et l’angle valenciel plus élevé.
V- II.2.2.3. Influence de l’électronégativité de X.

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Lorsque l’électronégativité χ de l’atome X augmente, A restant le même, les paires liées sont plus
attirées vers X et l’angle valenciel diminue :

V- II-2-3- La théorie de l’hybridation des orbitales atomiques :


V- II -2- 3- Théorie d’hybridation : SP, SP2 et SP3
Par définition le mot hybridation désigne un croisement entre deux individus présentant un patrimoine
héréditaire différent pour un ou plusieurs caractères afin d'engendrer de nouveaux caractères. Pour
les orbitales atomiques (OA) le caractère génétique être assimilé à la symétrie. Ainsi on peut définir
l’hybridation comme un croisement entre Orbitale Atomique pures des symétrie conduisant à des
orbitales atomiques hybrides de symétries et d'orientation bien déterminée permettant , après
formation des liaisons, une meilleure compréhension de la géométrie des molécules.
En se limitant dans un premier temps aux orbitales S et P on peut distinguer comme type
d'hybridation : SP, SP2 et SP3.
V- II-2- 3-1-Hybridation SP :
C’est un mélange d’une orbitale S de symétrie sphérique et d’une orbitale Pz (Px ou Py) en forme
d’haltère, donnant naissance à deux nouvelles orbitales atomiques hybrides SP. Ces dernières sont
équivalentes et même symétrie.
Schéma :

L'orientation des orbitales hybrides est telle que l'énergie de répulsion entre les électrons qui les
occupent soit minimale. L’espace étant 360°, il suffit d’y répartir uniformément les hybrides formées.
Dans le cas de l’hybridation SP, on obtient :
Angle = 360/2 = 180

….
…. Orientation des OA hybrides.
Les orbitales atomiques hybrides se recouvriront avec les OA S ou P des autre atomes. Le recouvrement
est toujours axial et les orbitales moléculaires formées sont donc de type σ.
Schéma :
Exemple : Molécule BeCl2
L’atome central est béryllium. Dans sa configuration fondamentale, Il ne peut pas former des liaisons
puisque son orbitale atomique 2S est saturée. Il doit passer nécessairement à l'état excité 2S1 2P1 et
subir Son hybridation SP.
Schéma :
Ainsi l’hybridation SP Permet d’expliquer la géométrie des molécule dont les angles des liaisons sont
de 180° : Molécules linéaires.
V- II-2- 3-2- Hybridation SP2 :

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C’est un mélange d'une orbital S et deux orbitales P pour former 3 orbitales hybrides équivalentes et
de même symétrie. Soient les orbitales PX et Py à hybrider ; l’orbitale PZ restera à l'état pur. Les orbitales
PY et Px sont situées dans le plan XOY, tandis que l'orbitale S est sphérique. Les 3 orbitales hybrides
seront automatiquement dans le plan XOY. Elles sont disposées à 120° l'une de l'autre.
Schéma : Disposition , dans le plan XOY, des OA hybrides SP2 .

Les fonction d'onde Ψ1 (SP2) sont exprimées par des combinaisons linéaires de fonctions atomiques
ϕS ϕPx ϕPy .
Exemple : BCl3
B : 2S2 2P1
Cl : 3S2 3P5

Comme précédemment l'atome de bore passe à l’état excité 2Pz 2Px 2Py pour que l’hybridation SP2
puisse avoir lieu. Par la suite les liaisons s’établissent par recouvrement axial entre chacune des
orbitales hybride SP2 et une OA 3P du chlore.

Schéma : Géométrie de la molécule BCl3

En somme l'hybridation SP2 permet d'interpréter la géométrie des molécules planes dont les angles de
liaison sont de l'ordre de 120°.
V- II- 2- 3-3-Hybridation SP3 :
C’est un mélange d'une orbitale S et de 3 orbitales P, conduisant à 4 orbitales atomiques hybrides.
Elles pointent vers les sommets d’un tétraèdre régulier. Les angles de liaison sont 1090, 28’.
Exemple : La molécule de méthane CH 4
Le carbone passe, également, à l’état excité ce qui permet d’être hybridé SP3. Les 4 orbitales hybrides
recouvrent axialement les orbitales S des atomes d'hydrogène.
Schéma :
Tableau :
V- II-2- 3-4- Autres types d’hybridation :
Les autres types d’hybridation compères rencontres sont : SP2d (dSP2), SP3d (dSP3), SP3d2 (d2SP3), d3SP3
et d5SP3. Ces hybridations permettent d’expliquer la géométrie des molécules ou des ions complexes
dont L’atome central est entouré de plus de 4 ligands.

V- II-2- 3-4-1- hybridation dSP2 : Molécule carrée plane


L’atome central est ici entouré des 4 ligands situés tous dans un même plan. Les 4 orbitales hybride
devront être coplanaires et former des angles de 90° ce qui les différencie de l’hybridation SP 3
caractérisée par un angle de 1090, 28’.

Exemple : PtCl42-

L’atome central se trouve au degré de Valence +II. Les Ligands sont des ions chlorures qui comportent
8 électrons sur la couche externe.
Pt2+ : ------5d8 6S0 6P0

L’ion Pt2+ passe à l'état excité pour libérer une orbitale d. les 4 orbitales à hybrider devront être choisi
de telle manière que les hybrides évoluent dans le même plan. si nous choisissons le plan XOY comme
précédemment, les orbitales seront 6S un 6PY 6PX et 5 dx2-y2 qui pointe le long des axes OX et OY.
Les hybrides sont décrits par les fonctions : 𝝍𝒊 (𝒅𝑺𝑷𝟐 ) = 𝒂𝒊 𝝋𝑺 + 𝒃𝒊 𝝋𝑷𝒙 + 𝒄𝒊 𝝋𝑷𝒚 + 𝒅𝒊 𝝋𝒅 𝟐 𝟐
𝒙 −𝒚

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Université de Ndjamena UE : Chimie générale
FSSH Chargé d’UE : Dr Idriss Mht Yaya
Niveau : 1ere année
Avec i = 1, 2,3 et 4.
Schéma : L’ion Pt2+ hybridé dSP2.
Les orbitaux hybrides sont vides alors que celles des ions chlorures Cl- sont saturées. Les liaisons seront
datives avec les ions chlorures donneurs et les ions Pt2+ accepteurs. La molécule de 𝑃𝑡𝐶𝑙42− est carrée
plane ou plan carré.
V- II-2- 3-4-2- Hybridation SP3d : Molécule bipyramide à base triangulaire.
Exemple : PCl5 P : --- 3S2 3P3 3d0
Le phosphore appartient au même groupe que l’azote avec l’avantage de posséder une couche externe
présentant des orbitales d. Ainsi peut-il passer à l’état excité ci-dessous et former le maximum de
liaison. S1 d1 état excité de phosphore
L’Hybridation SP3d est la résultante d’une part d’une Hybridation entre les orbitales dz2 et Pz ,
engendrant des orbitales atomiques hybrides axiales faisant un angle de 1800 , et d’autre part une
hybridation SP2 (S, Px et Py ) donnant naissance aux trois orbitales atomiques hybrides équatoriales
faisant un angle de 120 0 entre elles. De ce fait les cinq liaisons P-Cl ne sont pas tout à fait équivalentes
pour des raisons de symétrie.
Schéma : Forme de la molécule PCl5.
V- II-2- 3- 4- 3- Hybridation SP3d2 : Molécule octaédrique
Exemple : SF6
Le soufre passe à l’état excité 3S1 3P3 3d2 avec le maximum d’électrons célibataires.

Il y a formation de 6 O.A. hybrides pointant le long des axes d’un octaèdre régulier au centre duquel
se trouve le noyau du soufre.
Schéma : Géométrie de la molécule de SF6
Les molécules et les ions complexes de coordinations supérieures à 6 sont moins fréquents. Leurs
synthèses nécessitent un atome central de taille importante et des coordinats peu encombrants.
Exemple : Molécule d’IF7 hybridation d3 SP3.

Bibliographie :
1- Chimie Générale, Raymond Chang, Williams College, Kenneth A. Goldsby, Florida
State University, 4éme édition 1994.
2- Chimie minérale, Benjelloun
3- Chimie Physique de Paul Arnaud
4- Structure de la matière Atomes, liaisons chimiques et cristallographie Michel
GUYMONT, Edition BELIN.
5- Chimie Générale, STEVEN S. ZUMDAHL, 4éme édition DeBoeckUniversité.

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