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Expose Ohada

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UNIVERSITE MOHAMMED V DE RABAT

Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales – Souissi

Master spécialisé juriste d’affaires (M2) Semestre 1

Module : Droit de l’OHADA

Travail de recherche sous le thème :

Le droit commercial de l’OHADA

Sous l’appréciation de :

Pr GUENBOUR Saida

Réalisé par :

Mme. BOUTY Fatima Zohra


Mme. BAROUDI Aya

Année Universitaire 2024 – 2025

SOMMAIRE :

PREMIERE PARTIE : Les conditions d’accès à la profession commerciale

CHAPITRE 1 : Les conditions d’accès liées à la personne

Section 1 : les conditions de protection du commerçant.

Section 2 : les conditions de régulation de la profession commerciale.

CHAPITRE 2 : Les conditions relatives à l’activité commerciale

Section 1 : la nécessité d’accomplissement des actes de commerce

Section 2 : les modes d’accomplissement des dites actes

DEUXIEME PARTIE : L’exercice de la profession commerciale.

CHAPITRE 1 : Les droits accordés aux commerçants.

Section 1 : Les droits facilitant l’exercice de l’activité commerciale.

Section 2 : Les droits liés à la protection des commerçants.

CHAPITRE 2 : Les obligations imposées aux commerçants.

Section 1 : Les obligations comptable.

Section 2 : Les exigences relatives à l’inscription au registre de commerce.


Introduction :

L’adoption d’une nouvelle législation est toujours redoutée aussi bien par les praticiens et les
théoriciens qui craignent un bouleversement des habitudes acquises.

L’entrée en vigueur des Actes Uniformes pris en application de l’art 10 du traité relatif à
l’harmonisation du droit des affaires en Afrique n’a pas échappé à la règle.

La législation de l’Ohada paraît être la première à constituer le droit communautaire 1 dans le


domaine des affaires en Afrique francophone.

Comme d’autres pays du monde qui ont entrepris des regroupements politiques et économiques pour
faire face à la mondialisation des réalités économiques, les États de la Zone Franc CFA, rejoints par
les Comores et la Guinée, ont décidé d’harmoniser leur droit des affaires pour offrir aux opérateurs
économiques, étrangers et locaux, une législation moderne, adaptée aux nouveaux défis de
l’économie. Ils ont pour ce faire créer par le Traité de Port-Louis du 17 octobre 1993 (révisé le 17
octobre 2008 à Québec, Canada), l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des
affaires (OHADA)2.

Le système juridique et judiciaire de l’Ohada vise à garantir la sécurité juridique des affaires en
adoptant un droit commun des affaires dont l’interprétation est confiée à une seule instance
juridictionnelle, la Cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA).

Dans l’espace Ohada l’activité d’affaires comprend, principalement :

 L’activité du commerçant ;

 L’activité de l’entreprenant ;

 L’activité des sociétés commerciales et des groupements d’intérêt économique.


1
l’article 5 de l’AUDCG
2
Il s’agit de l’acte uniforme portant droit commercial général, datant du 17, entré en vigueur le
1er janvier 1998, révisé en 2010 ; V. également l’art. 1er AUDCG.
La lecture de l’Acte Uniforme sur le Droit Commercial Général révèle un certain nombre

d’innovations.

Dans la forme d’abord ; il y a un effort de simplification car les règles qui étaient fixées dans des

textes différents et de valeur juridique inégale retrouvent désormais dans un document unique.

Dans le fond ensuite ; certaines règles solidement acquises ont été modifiées, si elles n’ont pas été

purement et simplement abrogées. (Par ex les règles sur le fonds de commerce).

L’activité des affaires obéit à une forme juridique nommée, connue du public par son nom ou par sa

raison sociale.

L’on distingue le commerçant de l’entreprenant d’abord :

 L’activité dite du commerce est celle qui se propose de mettre les produits naturels ou

fabriqués à la disposition de ceux qui en ont besoin.

Le commerçant se propose de faire arriver un produit, étape par étape, aux endroits où il sera

recherché, pour sa mise en œuvre, pour sa mise en marché ou pour sa consommation .

 L’entreprenant en revanche est une personne physique, qui sur simple déclaration, exerce une

activité professionnelle, civile, commerciale ou agricole3.

En droit positif, le domaine de l’harmonisation suppose non seulement l’ensemble des matières

auxquelles s’applique le droit harmonisé, mais aussi des limites territoriales à l’intérieur desquelles le

droit OHADA4 est applicable.

Le droit commercial est un droit spécial, qui s’applique aux actes de commerce et aux commerçants.

Il est actuellement régi par l’acte uniforme de l’OHADA portant sur le droit commercial général

(AUDCG) dont l’initial a été adopté 17 avril 1997 à Cotonou au Benin. Il a été ainsi abrogé et

remplacé par l’acte uniforme du 15 décembre 2010 adopté à Lomé au Togo. En effet, ce dernier

3
Historique de l’OHADA – OHADA
4
article 15 de l’AUDCG
outre l’institution du statut de l’entreprenant, ses innovations les plus significatives comprennent la

redéfinition du commerçant, la prise en compte des procédures électroniques et l’informatisation du

Registre du Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM). Nous verrons ainsi le champ d’application, la

structuration ainsi que le contenu de l’AUDCG.

L’acte uniforme relatif au droit commercial général est composé en effet de 09 livres, respectivement

consacrés à des questions aussi fondamentales que le statut du commerçant et de l’entreprenant, le

registre du commerce et du crédit mobilier, le fichier national, le fichier régional, l’informatisation

du RCCM, le bail à usage professionnel et fonds de commerce, les intermédiaires de commerce, la

vente commerciale, et enfin les dispositions transitoires. C’est en tout 307 articles.

Depuis sa création, l’OHADA compte à son actif neuf Actes uniformes déjà entrés en vigueur dans
les États parties, qui créent un cadre juridique sécurisé que réclament les investisseurs
internationaux.

Ces actes uniformes portent sur le droit commercial général, les sûretés, les sociétés commerciales et
les groupements d’intérêt économique, l’organisation et l’harmonisation de la comptabilité des
entreprises, les procédures simplifiées de recouvrement et les voies d’exécution, la procédure
collective d’apurement du passif, le droit de l’arbitrage, les contrats de transport de marchandises par
route et le droit des sociétés coopératives.

Deux actes uniformes ont été récemment révisés, ceux sur les sûretés et le droit commercial général.

Parmi les innovations apportées, figurent l’introduction du gage sans dépossession et la création du
statut d’entreprenant, inspiré de notre statut d’auto-entrepreneur.

Une harmonisation sur le droit international propice à rassurer les entrepreneurs et qui a permis de
multiplier par six l’investissement étranger direct, au cours de la dernière décennie.

Ces innovations ne doivent pas surprendre dans des pays qui se sont inscrits dans la perspective
d’une modernisation de la vie des affaires.
Tous ceux qui s’intéressent au monde des affaires s’accordent pour dire que la législation applicable
dans la plupart des pays qui sont aujourd’hui signataires du traité relatif à l’Harmonisation du Droit
des Affaires était archaïque et inadaptée, car remontant le plus souvent à la période coloniale 5.

Par ailleurs il y avait une diversité des législations qui était peu compatible avec la tendance à la
réalisation de l’intégration économique par la constitution d’ensembles régionaux et sous régionaux.

L’Acte Uniforme portant sur le Droit Commercial Général constitue la première étape dans cette
œuvre.

Il existe désormais des règles communes dont l’examen révèle qu’il y a d’importantes innovations. Il
suffit pour s’en convaincre d’analyser les règles qui régissent les deux aspects de la vie des affaires :
l’accès à la profession commerciale et l’exercice cette profession.

L'OHADA a été créée dans un contexte de crise économique aigüe et de chute drastique du niveau
des investissements en Afrique, l'insécurité juridique et judiciaire étant alors identifiée comme cause
majeure de défiance des investisseurs. Vétusté, disparité et inaccessibilité des règles régissant les
opérations économiques généraient l'insécurité juridique se traduisant par une incertitude sur la règle
en vigueur, tandis que le dénuement des tribunaux, l'insuffisance du personnel judiciaire, la
formation déficitaire de celui-ci en droit économique, les lenteurs judiciaires et des problèmes de
déontologie constituaient le ferment d'une insécurité judiciaire se traduisant par une certaine
imprévisibilité des décisions de justice6.

Afin d'y remédier, l'OHADA a reçu pour mission de rationaliser l'environnement juridique des
entreprises afin de garantir la sécurité juridique et judiciaire des activités économiques, dans la
perspective de stimuler l'investissement et de créer un nouveau pôle de développement en Afrique.

A cet égard, la question qui se pose d’ores et déjà est entre précarité et sécurité, comment le

droit commercial d’OHADA contribue-t-il à l’harmonisation et l’uniformisation des


pratiques commerciales entre les Etats membres ?

Pour répondre à notre problématique, il sera judicieux de repartir notre sujet en deux parties la
première portera sur les conditions relatives à l’accès à la profession commerciale et la deuxième
sera consacrée l’exercice de ladite profession.

5
Art 95 l’AUDCG
6
Hygin Didace Amboulou Le droit des affaires dans l’espace Ohada 1re édition
LA PREMIERE PARTIE : Les conditions d’accès à la profession commerciale :

Les commerçants sont visés dans le premier Acte uniforme de l’OHADA, qui règlemente entre
autres, la qualité́ de commerçant et les incompatibilités7.

Le statut de commerçant emporte un certain nombre de droits et d’obligations qui sont parfois
inconnus des simples particuliers. Il est, par conséquent, important de savoir qui est commerçant ou
plus exactement comment on accède à̀ la profession commerciale.

En lisant l'article 2 de l'acte uniforme relatif au droit commercial général, on pourrait penser qu'il
suffit d'effectuer des actes de commerce pour être reconnu comme commerçant 8. Toutefois, l'examen
des articles 6 et suivants montre que, bien que cette condition soit nécessaire, elle n'est pas suffisante.
En effet, en plus des exigences liées à l'activité, il existe également des conditions relatives à la
personne.

CHAPITRE 1 : Les conditions d’accès liées à la personne.

Ces conditions découlent de deux préoccupations distinctes. D'une part, elles visent à protéger ceux
qui souhaitent accéder à la profession commerciale, et d'autre part, elles ont pour but de sauvegarder
l'intérêt général.

SECTION 1 : les conditions de protection du commerçant.

Il est nécessaire de protéger certaines personnes contre leur inexpérience ou la défaillance de leurs
facultés mentales ou corporelles. C’est ce qui explique que le législateur OHADA exige la capacité
d’exercer le commerce.

C’est l’activité́ professionnelle commerciale qui confère à son auteur la qualité́ de commerçant,
l’immatriculation au RCCM n’étant qu’une conséquence de la qualité́ de commerçant et ne jouant
qu’un rôle de preuve. Deux conditions doivent en principe être observées : l’exercice d’actes de
commerce à titre indépendant9, et la profession habituelle10. Ainsi, les gérants salariés travaillant pour
le compte du commerçant, qui est leur employeur, les artisans ne peuvent acquérir la qualité́ de
commerçant.

 Le mineur
7
Art. 6 -11 AUDCG
8
l'article 2 de l’acte uniforme OHADA du 15 décembre 2010 portant sur le droit commercial
général.
9
IBID
10
Le droit communautaire originaire est constitué par l’ensemble des traités de base et les actes assimilés
Tirant toutes les conséquences de l’émancipation, les rédacteurs de l’acte uniforme admettent la
possibilité pour le mineur qui en bénéficie de devenir un commerçant. L’article 7 de l’AUDG énonce
en effet que « Le mineur, sauf s’il est émancipé, ne peut avoir la qualité de commerçant ni effectuer
des actes de commerce ».

Le majeur incapable

Si la situation du mineur émancipé est aujourd’hui clarifiée, il n’en est pas de même de celle du
majeur incapable. Rien n’est prévu en ce qui le concerne. Il convient donc de se tourner vers les
législations nationales sur ce point. Au Mali, par exemple, le majeur incapable est le majeur chez
lequel il y a une perturbation des facultés mentales ou chez lequel l’altération des facultés corporelles
est telle qu’elle empêche l’expression de la volonté.

La femme mariée

Cela s’explique certainement par le fait que dans la plupart des Etats signataires du Traité de
L’OHADA, la femme mariée a retrouvé́ sa pleine capacité civile. Il convient juste de noter que la
femme qui ne fait que détailler le commerce de son mari n’a pas la qualité de commerçant. Cette
règle résulte de l’art 7 al 2 de l’AUDG propre à la femme. Selon ce texte « le conjoint du
commerçant n’a la qualité de commerçant que s’il accomplit les actes visés aux articles 3 et 4 ci-
dessus, à titre de profession et séparément de ceux de l’autre conjoint ».

SECTION 2 : les conditions de régulation de la profession commerciale.

Le commerçant personne physique doit être majeur et capable. Il ne doit pas souffrir
d’incompatibilité́ pour l’exercice cumulé de certaines autres professions.

Pour l’essentiel ces conditions cherchent, à assainir les professions commerciales. Il existe deux
conditions négatives, il ne faut pas exercer une profession incompatible avec la profession
commerciale et il ne faut pas avoir fait l’objet d’une mesure d’interdiction.

Les incompatibilités avec la profession de commerçant

Après avoir posé́ comme principe qu’il n’y a d’incompatibilité sans texte, l’Acte Uniforme portant
sur le Droit Commercial Général prévoit que l’exercice de la profession commerciale est
incompatible avec l’exercice des professions dont la liste est fixée par l’article 9 de l’AUDG.

L’article 9 AUDCG énonce que l’exercice d’une activité commerciale est incompatible avec
l’exercice des professions ou fonction suivantes :
— fonctionnaires et personnels des collectivités publiques et des entreprises à participation
publique ;

— officiers ministériels et auxiliaires de justice : avocat, huissier de justice, commissaire-priseur,


notaire, greffier ; agent de change, administrateur et liquidateur judiciaires ;

— experts comptables agrées et comptables agréés, commissaires aux comptes et aux apports,
conseils juridiques, courtiers maritimes ;

— plus généralement, de toute profession dont l’exercice fait l’objet d’une réglementation interdisant
le cumul de cette activité avec l’exercice d’une profession commerciale.

Toutes ces raisons font que l’interdiction de l’art. 9 AUDCG n’est pas toujours respectée. Cependant,
en la violant, les personnes visées par cet article n’acquièrent pas la qualité de commerçant. Bien au
contraire, comme l’affirment Messieurs AKUETE Pedro Santos et Jean YADO TOE, ils s’exposent
aux sanctions d’ordre disciplinaire ou professionnel : selon les cas, il s’agira de révoquer le
fonctionnaire, de destituer l’officier ministériel, de radier l’avocat ou l’expert-comptable de l’ordre,
etc.

Ce qui n’est pas toujours évident dans tous les Etats parties qui ne disposent pas toujours des moyens
de contrôles et de répression efficaces.

L’interdiction d’exercice

Il résulte de l’article 10 de l’Acte Uniforme que la profession commerciale ne peut être exercée par
les personnes qui ont été frappées de sanctions pour avoir été reconnues coupables de certains
agissements.

Il s’agit des personnes qui ont fait l’objet :

D’une interdiction générale définitive ou temporaire prononcée par une juridiction de l’un des Etats
parties (et il n’y a lieu de distinguer selon que l’interdiction est prononcée comme peine principale
ou peine complémentaire) ou d’une interdiction prononcée par une juridiction professionnelle.

Il s’agit également des personnes à l’égard desquelles a été prononcée une condamnation définitive à
une peine privative de liberté pour un crime de droit commun ou à une peine d’au moins trois mois
non assortie de sursis pour une infraction en relation avec les affaires (délit contre les biens ou délit
en matière économique ou financière).
CHAPITRE 2 : Les conditions relatives à l’activité commerciale.

À la vue de l’article 2 de l’acte uniforme sur le Droit Commercial Général, on se rend compte que
pour devenir commerçant, il faut nécessairement accomplir des actes de commerce. Cela ne suffit
pas cependant. L’utilisation de l’expression « à titre de profession habituelle » révèle que les
rédacteurs de l’acte uniforme se réfèrent aussi au mode d’accomplissement des actes.

SECTION 1 : la nécessité d’accomplissement des actes de commerce

Dans cette partie, il est question d’une part, de la détermination des actes de commerce et d’autre
part, du régime juridique qui leur est applicable.

La détermination des actes de commerce

Les actes de commerce par la forme

Les actes de commerce prévus par l’article 4 de l’AUDCG

Selon l’article 4 de l’AUDCG « ont le caractère d’actes de commerce, et ce par leur forme, les lettres
de change et le billet à ordre, et le warrant ».

- La lettre de change est un écrit par lequel une personne, créancier d'origine, dénommée tireur,
donne à un débiteur, appelé tiré, l'ordre de payer à l'échéance fixée, une certaine somme à une
troisième personne appelée bénéficiaire ou porteur.

- Le "billet à ordre" est un document par lequel le tireur dit aussi le souscripteur, se reconnaît
débiteur du bénéficiaire auquel il promet de payer une certaine somme d'argent à un certain terme
spécifiés sur le titre.

- Le "warrant" est le titre représentant un lot de marchandises placées dans un entrepôt public dit
"magasin général". Cette opération est destinée à permettre la mise en gage de marchandises dans le
cadre d'un contrat de crédit. Le dépôt dans un magasin général, donne lieu à la délivrance d'un
récépissé qui est remis au déposant et d'un "warrant". Les récépissés et les warrants sont des
documents commerciaux endossables. A l'échéance du crédit, à défaut de paiement de la créance
gagée, le porteur du warrant peut faire réaliser son gage.

Les sociétés commerciales par la forme

Il s’agit des sociétés commerciales par leur forme :


la Société en Non Collectif (SNC), la Société en Commandite Simple (SCS), la Société à
Responsabilité Limité (SARL) et la Société Anonyme (SA) et la Société par Action Simplifier (SAS)
(article 6 de l’Acte uniforme relatif au Droit des Sociétés Commerciales et GIE).

N.B : Certains actes, qui ne seraient pas commerciaux s’ils étaient passés à titre isolé, deviennent des
actes commerciaux lorsqu’ils sont passés dans le cadre d’une entreprise établie. C’est le cas des actes
passés par des entreprises de manufacture (impliquant une spéculation sur le travail d’autrui,
indépendamment de l’achat pour la revente), de commission, de transport, de fourniture d’agence, de
bureau d’affaires, de vente à l’encan et de spectacles publics.

Les actes de commerce par nature ou par objet

Aux termes de l’article 3 de l’AUDCG sont des actes par nature :

-L’achat de biens meubles ou immeubles, en vue de leur revente

l’article 3 de l’AUDCG vise aussi l’achat pour revendre des immeubles. Cet acte que constitue
l’achat pour revendre implique la réunion de deux éléments : d’une part, un achat ; ce qui fait que les
ventes non précédées d’achat ne sont pas en principe des actes de commerce. Et, d’autre part,
l’intention de revendre. Cela explique pourquoi les achats de produits destinés à être consommés ne
sont pas des actes de commerce.

-Les opérations de banque, de bourse, de change de courtage, d’assurance et detransit

-L’exploitation industrielle des usines, carrières et de tout gisement de ressources naturelles. Des
opérations qui étaient jusque-là civiles sont désormais commercialisées.

-Les opérations de location de meubles ;

-Les opérations de manufacture, de transport et de télécommunications;

-Les opérations des intermédiaires : deux catégories d’intermédiaires sont visées : les intermédiaires
de commerce (courtiers, commissionnaires et agents commerciaux) et ceux qui n’ont pas pour
activité la conclusion de contrat de vente commerciale.

Arrêt n° 112/2013, Pourvoi n° 051/2011/PC du 31/05/2011 : Société Trading et d'Exploitation du


Pétrole Brut et de Produits Pétroliers (TRADEX CENTRAFRIQUE SA) c/ L'Agence de Stabilisation
et de Régulation des Prix des Produits Pétroliers dite ASRP de Cour Commune de Justice et
d'Arbitrage (CCJA) Acte De Commerce - Redevance Recouvrées Par Les Sociétés Pétrolières Et
Devant être Reversées - Obligation Nées à L'occasion Du Commerce Et Entrainant La Compétence
Du Tribunal De Commerce

Les redevances recouvrées par les entreprises pétrolières au cours de leurs ventes et qui doivent être
reversées à l'ASRP étant des obligations nées à l'occasion du commerce, relèvent, en cas de
contestation, de la compétence du tribunal de commerce.

b- Les actes de commerce non prévus par loi

L’adverbe « notamment » utilisé par l’article 3 de l’AUDCG pour énumérer les actes de commerce
prouve que la citation n’est pas limitative mais indicative. Dans ce cas, comment savoir si un acte qui
ne figure pas sur cette liste est ou non un acte de commerce ? Cette recherche a été menée par la
jurisprudence et la doctrine, qui ont mis en évidence des critères pour déterminer un acte de
commerce. Il s’agit notamment du critère d’entremise entre le producteur et le consommateur, du
critère d’entreprise et du critère de spéculation

Le critère de spéculation La théorie de Lyon CAEN et Renault

Pour ces auteurs, on reconnait un acte de commerce à travers le but recherché par son auteur. L’acte
de commerce serait essentiellement un acte inspiré par une idée de lucre, le désir de réaliser un
bénéfice.

La jurisprudence semble avoir largement appliqué ce critère pour distinguer les sociétés
commerciales dont le but est de faire des bénéfices et de les partager à des associations qui, elles
n’en recherchent et n’en distribuent point.

En effet les professions libérales qui sont pourtant orientées vers la recherche d’un profit ne sont pas
soumises aux règles commerciales.

Le critère de l’entremise entre producteur et consommateur Théorie de Thalers

Selon cette théorie, sont considérés comme activité commerciale celle qui se caractérise par
l’entremise dans la circulation des richesses entre producteur et consommateur. Donc accomplissent
les actes de commerce tous ceux qui s’entremettent dans la circulation des richesses et non ceux qui
sont aux deux bouts de la chaine. Toutefois, il y aurait entremise même entre activités purement
civile.
Le critère de l’existence d’entreprise Il a été retenu par J. Escara

Pour Escara l’entreprise au sens économique du terme se définit comme une unité de production et
de distribution impliquant la mise en œuvre de moyen humain et matériel.

Cette conception est intéressante au point de vue législative pour certains actes pour lesquels la loi
exige précisément une entreprise. Ce critère est insuffisant car certaines activités sont exercées dans
le cadre d’une entreprise et ne sont pas pourtant commerciales, exemple : entreprise agricoles et
profession libérales.

Face aux insuffisances relevées à travers les différents critères une dernière théorie celle de Paul
DIDIER se propose de fusionner le critère de la spéculation avec celui de l’entremise pour arrêter un
critère consistant.

En effet même si le critère de l’entremise de Thalers parait beaucoup plus proche de la réalité, il
mérite d’être complété par celui de la spéculation.

En définitive c’est le critère de P.DIDIER qui caractérise à l’heure actuelle l’acte de commerce.
Ainsi pourrait-on définir l’activité commerciale comme toute activité lucrative qui se caractérise par
l’entremise dans la circulation des richesses.

Les actes de commerce par « accessoire »

Il s’agit en réalité d’actes civils, mais qui sont considérés comme commerciaux en raison du fait
qu’ils sont effectués par un commerçant à l’occasion de son commerce. C’est l’application de
l’adage : « l’accessoire suit le principal. »

Arrêt n° 176/CC rendu par la cour d'Appel du Littoral Arrêt du 05/11/2012 Contrat De Réparation
De Véhicule Entre Un Commerçant Et Un Non Commerçant - Activité Accessoire à L'activité
Principale De Vente De Véhicule - Acte De Commerce Par Accessoire (oui) - Application De
L'AUDCG (oui) - Prescription Extinctive (oui) - Action Prescrite (oui)

Il s’agit d’un contrat De Réparation De Véhicule Entre Un Commerçant Et Un Non Commerçant -


Activité Accessoire à L'activité Principale De Vente De Véhicule - Acte De Commerce Par
Accessoire (oui) - Application De L'AUDCG (oui) - Prescription Extinctive (oui) - Action Prescrite
(oui).
La jurisprudence a généralisé la portée d’application de cette disposition. C’est ainsi que tous les
actes civils effectués par le commerçant sont présumés être faits dans l’intérêt de son commerce
(sauf preuve contraire) et sont réputés actes de commerce par accessoire.

Cependant, les actes juridiques accomplis par un commerçant sans aucun rapport avec son commerce
et pour son usage strictement personnel demeurent des actes civils.

les actes de commerce mixtes

Il s’agit des actes accomplis par un commerçant et un non commerçant. L’acte est réputé commercial
pour le commerçant et civil pour le non commerçant.

Exemple : un commerçant qui vend de l’engrais à un agriculteur.

Les actes mixtes sont soumis en général au régime dualiste et souvent au régime unitaire.

Le régime unitaire

- C’est l’application ou la non-application d’une même règle au commerçant et au non-commerçant


lors des actes mixtes.

- C’est le cas de la prescription extinctive commerciale (quinquennale : 5 ans) qui s’applique au


commerçant et au non-commerçant si l’acte est mixte et la loi ne prévoit pas une prescription
spéciale plus courte.

- C’est le cas aussi de la clause compromissoire qui ne s’applique pas aux actes mixtes (ni au
commerçant ni au non-Commerçant). Cependant la clause compromissoire est valable si l’acte est
commercial à l’égard des deux parties, même si l’une d’entre elles n’a pas le statut de commerçant
(par exemple la signature d’une lettre de change par un non commerçant).

Le régime dualiste

Selon le régime dualiste, on applique les règles civiles à celui à l’égard de qui l’acte est civil et les
règles commerciales à celui à l’égard qui l’acte est commercial.

C’est le cas notamment en matière de compétence des tribunaux, de preuve, de mise en demeure et
de solidarité.
-Ainsi en matière de compétence des tribunaux, le commerçant ne peut assigner le non- commerçant
que devant le tribunal civil. Le non-commerçant lui a le choix entre le tribunal civil et le tribunal de
commerce. Toutefois dans les cas où le contrat contient une clause attribuant compétence au tribunal
de commerce, cette clause est valable (Clause d’Attribution de Compétence).

Exceptionnellement, le tribunal de commerce ou le tribunal civil selon le cas est compétent


nonobstant (malgré, sans égard à) la qualité des parties toutes les fois que la loi exige cela.

Exemple : Les litiges entre un commerçant et son salarié sont de la compétence du tribunal de travail.

- En matière de preuve, elle est libre pour le civil à l’encontre du commerçant (même devant le
Tribunal de Grande Instance : Tribunal siégeant en Principe au Chef lieu de Région).

- En ce qui concerne la mise en demeure, la solidarité, etc., les règles du droit commercial sont
appliquées au débiteur commerçant et les règles du droit civil au débiteur civil.

Le régime juridique des actes de commerce

Les règles de compétence

Le tribunal de commerce est compétent pour trancher les litiges entre commerçants, les litiges
relatifs aux actes de commerce entre toutes personnes, les faillites, les redressements judiciaires, les
liquidations de biens. Toutefois, il n’est pas compétent pour connaître les actions intentées contre un
Commerçant pour paiement des denrées (exécution d’une obligation alimentaire). En plus, ne sont
pas également de la compétence des tribunaux de commerce, les actions intentées contre un
exploitant agricole ou éleveur pour la vente de leurs produits.

Cependant, si l’acte est commercial à l’égard des deux parties, c’est le tribunal de commerce qui est
compétent, même si l’une des parties n’a pas le statut de commerçant.

En matière de compétence, certains auteurs, notamment Glasson, ont soutenus qu’en présence d’un
acte mixte, le commerçant doit être cité devant le tribunal de commerce. Mais la position de la
jurisprudence varie suivant la qualité du demandeur à l’action. Le demandeur non commerçant a
l’option entre le tribunal de commerce et le tribunal civil (Com., 6 juin 1960). Par contre, le
demandeur commerçant ne peut citer le non-commerçant que devant le tribunal civil (civ., 22 juin
1943).

Les règles de preuve


L’article 5 de l’AUDCG dispose que les actes de commerce se prouvent par tous moyens même par
voie électronique à l'égard des commerçants. Cette disposition pose le principe de la liberté de
preuves en matière commerciale.

Faut-il le rappeler, en matière commerciale, la preuve des actes est libre c’est-à-dire, quelle peut être
faite par tous les moyens, par témoignage comme par écrit alors qu’en droit civil, la preuve des actes
doit être apportée par écrit dès lors que le litige porte sur une somme supérieure ou égale à 50.000 F
CFA. Est également admise, le serment, l’aveu, la présomption (raisonnement qui consiste à tenir
pour vrai ce qui n’est que probable ou qui part d’un fait connu pour conclure à un fait inconnu). En
plus, la preuve peut être apportée par les procédés modernes de reproduction (micro-film,
photocopie) et de télécommunication (fax, internet).

Cependant pour les actes mixtes, la preuve est soumise aux règles du droit civil si l’action est dirigée
par le commerçant contre le non commerçant.

La prescription

La prescription est un mode de libération du débiteur résultant de l’inaction du créancier pendant


durant un laps de temps.

Le délai de prescription est plus court en matière commerciale qu’en matière civile. En effet, en
matière civil, la prescription est de 20 ans alors qu’en matière commerciale, elle est de 5 ans si la loi
ne prévoit pas une prescription spéciale plus courte.

Arrêt n° 008/2016, Pourvoi n° 042/2013/PC du 12/04/2013: BIAO-Côte d'Ivoire - Commerçant -


Acte De Commerce - Pharmacien - Actes Accomplis à L'occasion De L'activité De Pharmacien :
Prescription Quinquennale

Un pharmacien et une banque ont tous les deux la qualité de commerçant ; les actes accomplis par
eux et les obligations qu'ils assument entre eux ou à l'égard d'autres personnes entrent bien dans le
champ de l'article 18 [devenu 16] de l'AUDCG. S'agissant d'une action en justice pour avoir
paiement d'une somme objet de leurs transactions, peu importe la forme en laquelle l'obligation a été
constatée, elle tombe sous le coup de la prescription quinquennale et le pourvoi doit être rejeté.

Il faut en outre, souligner que la prescription commerciale s’applique aux actes mixtes, et que le
défaut d’immatriculation d’un commerçant ne le prive pas du bénéfice de cette prescription si l’autre
partie est commerçante.
Cependant, un commerçant non immatriculé ne peut pas évoquer la prescription commerciale contre
une personne à l’égard de laquelle l’acte est civil.

SECTION 2 : les modes d’accomplissement des dites actes

Un simple particulier peut accomplir occasionnellement des actes de commerce ; il n’en acquiert pas
pour autant la qualité de commerçant. C’est qu’il faut tenir compte aussi du mode
d’accomplissement des actes. Les actes doivent en effet être accomplis à titre de profession
habituelle (1) et de manière indépendante et personnelle (2).

L’accomplissement d’actes de commerce à titre de profession habituelle

En utilisant cette expression, le législateur OHADA veut simplement dire que l’accomplissement
d’actes de commerce ne confère la qualité de commerçant que si l’intéressé en tire l’essentiel de ses
revenus. Il faut déduire de cette exigence deux conséquences :

- d’une part lorsque la personne accomplit des actes de commerce isolés, elle n’acquiert pas de ce
seul fait la qualité de commerçant ;

- d’autre part, la personne qui accomplit des actes de commerce n’acquiert pas la qualité de
commerçant dès lors que l’accomplissement des actes ne lui procure pas de revenus. Ainsi
l’accomplissement d’actes de commerce par la forme, même de manière répétée, ne confère pas la
qualité de commerçant.

L’accomplissement d’actes de commerce de manière indépendante

Même si l’Acte Uniforme ne le prévoit pas expressément, on est obligé de considérer que pour
accéder à la profession commerciale, il faut justifier d’une certaine indépendance.

C’est ce qui explique que seuls ont la qualité de commerçants, selon l’Acte Uniforme sur le Droit
commercial général les intermédiaires qui exercent leurs activités en toute indépendance. Les
intermédiaires visés sont ceux qui interviennent dans les relations commerciales pour faciliter la
circulation des produits.
DEUXIEME PARTIE : L’exercice de la profession commerciale :

Même s’il n’est pas possible d’affirmer de manière absolue que le Droit commercial est devenu le
droit des commerçants, on est obligé d’admettre qu’il existe un corps de règles applicables aux seuls
commerçants11.

11
En droit OHADA, le Groupement d’Intérêt Economique (GIE) est une personne morale ayant
pour but exclusif de mettre en œuvre, pour une durée déterminée, tous les moyens propres à
Cet ensemble de textes donne aux commerçants un statut particulier. Cette particularité apparaît
lorsque l’on examine la condition (CHAPITRE 1) et les biens du commerçant (CHAPITRE 2)
CHAPITRE 1 : Les droits accordés aux commerçants :

La qualité de commerçant emporte des droits et des obligations ignorés des simples particuliers
même lorsqu’ils ont recours aux techniques propres au commerce, conformément à l’article 2 ; sont
commerçants ceux qui accomplissent des actes de commerce, et en font leur profession habituelle 12.

Toutefois, la distinction du commerçant et du non-commerçant a de nombreuses incidences :


transmission de la commercialité aux actes passés, existence de divers droits et devoirs
professionnels attachés à la qualité de commerçant, régime juridique particulier concernant la
capacité, la compétence des tribunaux et la procédure, institutions juridique particulier concernant la
capacité, la compétence des tribunaux et la procédure, institutions juridiques propres aux
commerçants (règlement judiciaire, liquidation des biens et faillite personnelle) et régime fiscal
particulier13.

Dans ce sens, un Jugement n° 229 du Tribunal de Première Instance d'Abidjan qui date du
13/12/2001, NOGBOU N'Guessan c/ TEXACO prévoit que l'exploitation d'une station d'essence
est une activité commerciale par nature qui demeure soumise à l'article 189 bis du Code de
Commerce, lequel prévoit que les obligations nées entre commerçants se prescrivent par dix ans,
si elles ne sont pas soumises à des prescriptions spéciales plus courtes.

Section 1 : Les droits facilitant l’exercice de l’activité commerciale :

Ces droits sont de deux ordres, certains de ces droits sont accordés aux commerçants pour faciliter
l’exercice de leur activité.

D’autres leur sont donnés pour assurer leur protection ; les commerçants ont la possibilité de prouver
par tous moyens les opérations conclues avec leurs pairs. Cette règle dénommée liberté de la preuve
est consacrée par l’article 514 ainsi conçu : « Les actes de commerce peuvent se prouver par tous
moyens à l’égard des commerçants ».

faciliter ou à développer l’activité économique de ses membres, à améliorer ou à accroître les


résultats de cette activité1. Le GIE est un cadre créé pour instaurer une solidarité entre acteurs
12
Art. 16 AUDCG
13
art. 39 al 1
14
IBID
Cette règle ne s’applique certes que pour les contestations à propos d’actes de commerce ; mais il ne
faut pas perdre de vue que tous les actes accomplis par un commerçant pour les besoins de son
commerce sont considérés comme des actes de commerce, ce qui est de nature à étendre
considérablement son domaine.

Pour qu’une personne ait la qualité de commerçant, elle doit faire des actes de commerce sa
profession habituelle : il ne lui suffit donc pas d’en passer de manière répétée ; cette répétition doit
constituer la situation même, principale ou secondaire, de l’intéressé.

De plus, cette profession habituelle doit être exercée à titre indépendant, c’est-à-dire pour le compte

et au nom du commerçant lui-même.

Le simple mandataire (fondé de pouvoir d’une entreprise commerciale et agents commerciaux), ni la

personne qui accomplit des opérations boursières de manière répétée, ni le propriétaire d’un

immeuble qui, pour se faire payer, tirerait sur ses locataires des lettres de change. Le statut

entreprenant de l’artisan ne s’oppose pas à celui du commerçant, mais peut s’y superposer. Il repose

non pas sur une définition juridique différente, mais sur un ensemble de particularités

professionnelles, sociales et fiscales, qui ont été codifiées par la loi.

La qualité d’artisan se définit comme celle du chef d’entreprise qui ;

1. Participe personnellement au travail ;

2. Justifie d’un certificat, d’un diplôme, d’un apprentissage ou de l’exercice de son métier

pendant un certain nombre d’années (différent selon les branches d’artisanat) et d’un

minimum de qualification professionnelle ;

3. N’est frappé d’aucune condamnation au titre de la législation sur l’assainissement de la

profession commerciale.

Si l’intéressé justifie en outre d’un brevet de maîtrise ou d’un diplôme équivalent, délivré par une

commission de qualification siégeant à la chambre des métiers et qui atteste une habileté technique,

une qualification supérieure et une culture professionnelle, il a droit au titre de maître artisan. Tout
chef d’entreprise qui exerce dans ces conditions une activité de production, de transformation, de

réparation et de prestation de services (à l’exclusion d’une activité agricole, de négoce pur ou

intellectuel), et qui n’emploie pas plus de cinq salariés, est tenu de se faire immatriculer au répertoire

des métiers ne dispense pas de l’immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier si

l’artisan possède en outre la qualité de commerçant, c’est-à-dire s’il réunit les conditions requises par

la loi pour la posséder.

L’artisan échappe au règlement judiciaire, à la liquidation des biens et à la faillite personnelle ainsi

qu’à la compétence de la juridiction commerciale, tout en bénéficiant de certaines dispositions du

droit commercial qui lui sont favorables (baux commerciaux et location-gérance notamment)15.

Mais, hormis ces dispositions particulières, la distinction de l’artisan et du commerçant est affaire

d’appréciation de fait.

Le commerçant dans l’accomplissement d’actes de commerce

Section 2 : Les droits liés à la protection des commerçants :

Le commerçant doit être protégé contre ses concurrents tentés de lui prendre sa clientèle en utilisant
des méthodes déloyales. Il doit aussi être protégé contre son bailleur.

L’Acte Uniforme ne comporte aucune disposition destinée à protéger le commerçant contre ses
concurrents ; il comporte, en revanche, une série de textes ayant pour but de protéger le commerçant
contre son bailleur.

Les articles 91 à 102 de l’AUDCG consacrent, en effet au profit des commerçants, le droit au
renouvellement du bail commercial dont il faut préciser les conditions et la mise en œuvre 16.

Certaines conditions sont liées aux locaux, d’autres à la durée du bail.

15
Hygin Didace Ambillou Le droit des affaires dans l’espace Ohada 1re édition
16
V.J. NGUEBOU TOUKAM, Le droit commercial général dans l’acte uniforme OHADA, éd. PUA.
1998. p. 10 et suivants.
Les textes régissant le bail commercial, et donc le droit au renouvellement, ne s’appliquent qu’aux
baux portant sur les immeubles rentrant dans l’une des catégories visées à l’article 69, de l’Acte
Uniforme.

Il s’agit :

a. 1. des locaux à usage commercial, industriel, artisanal ou professionnel ;


b. 2. des locaux accessoires dépendant d’un local ou d’un immeuble à usage commercial,
industriel, artisanal ou professionnel ;
c. 3. des terrains nus sur lesquels ont été édités, avant ou après la conclusion du bail, des
constructions à usage commercial, industriel, artisanal ou professionnel, si ces constructions
ont été élevées ou exploitées avec le consentement du propriétaire ou à sa connaissance.

Ces locaux doivent être situés dans des villes de plus de 50000 habitants. A côté de ces conditions
liées à la nature des locaux, il y a des conditions liées à la durée du bail.

L’article 9117 qui accorde au preneur le droit au renouvellement du bail s’il justifie d’une exploitation
de son activité pendant une durée de deux ans, sans qu’il y ait à distinguer selon qu’il s’agit d’un
contrat à durée déterminée ou d’un contrat à durée indéterminée.

D’une originalité certaine, l’Acte Uniforme a minutieusement réglementé les rapports des parties à
l’expiration du bail, conformément aux termes des articles 92 et suivants précisent les initiatives que
doit prendre le locataire qui veut obtenir le renouvellement.

Il faut à cet égard faire une distinction.

S’il s’agit d’un bail à durée déterminée, le preneur qui a droit au renouvellement doit introduire une
demande. Celle-ci doit être faire par acte extrajudiciaire au plus tard trois mois avant la date
d’expiration du bail.

A défaut de demande, le preneur est déchu de son droit.

– S’il s’agit d’un bail à durée indéterminée, le preneur qui a reçu congé du bailleur (chaque partie
peut prendre l’initiative de la rupture en donnant congé par acte extrajudiciaire au moins 6 mois à
l’avance) peut exiger le renouvellement en notifiant au bailleur par acte extrajudiciaire, sa
contestation du congé. Cette notification doit avoir lieu au plus tard à la date d’effet du congé ; à
défaut il est mis fin au bail.

17
art. 112 al 1
– S’il s’agit d’un bail à durée indéterminée, le preneur qui a reçu congé du bailleur (chaque partie
peut prendre l’initiative de la rupture en donnant congé par acte extrajudiciaire au moins 6 mois à
l’avance) peut exiger le renouvellement en notifiant au bailleur par acte extrajudiciaire, sa
contestation du congé. Cette notification doit avoir lieu au plus tard à la date d’effet du congé ; à
défaut il est mis fin au bail.

Le bailleur saisi d’une demande de renouvellement a deux possibilités :

– Soit il accepte le renouvellement. Cette acceptation peut être expresse. Elle peut aussi être tacite :
tel est le cas lorsqu’ayant reçu une demande de renouvellement d’un bail à durée déterminée, il ne
fait pas connaître sa réponse au plus tard un mois avant l’expiration du bail.

En cas d’acceptation, qu’elle soit expresse ou tacite, la durée du nouveau bail est fixée à trois ans,
sauf convention contraire des parties18.

– Soit il refuse le renouvellement. Dans ce cas, il doit payer une indemnité d’éviction. L’Acte
Uniforme prévoit que c’est seulement à défaut d’accord entre les parties sur le montant de
l’indemnité que le recours au tribunal est nécessaire19.

Il est tenu compte pour la détermination du montant de l’indemnité, du montant du chiffre d’affaires,
des investissements réalisés par le preneur et de la situation géographique du local.

L’Acte Uniforme ne règle pas les conséquences du refus par le bailleur de payer l’indemnité
d’éviction. Il cite en revanche les cas dans lesquels le bailleur n’est pas tenu de payer l’indemnité
d’éviction. Ces cas sont au nombre de trois :

 D’abord l’existence d’un motif légitime de non renouvellement (V. art. 95 qui donne comme
exemple l’inexécution par le preneur d’une obligation substantielle ou la cessation de
l’exploitation du fonds) ;
Dans ce sens, un Arrêt n° 029/2015 de Cour Commune de Justice et d'Arbitrage (CCJA)
du 09/04/2015, Pourvoi n° 038/2012/PC du 25/04/2012, Affaire : Monsieur RAYANE
CHAMS c/ Monsieur ABBAS ZORKHOT Mohamed.
Il résulte de l'article 124 de l'AUDCG que l'inobservation de la procédure d'obtention de
droit au renouvellement entraine la déchéance du droit. En l'espèce, le preneur qui a
bénéficié auprès du bailleur d'un contrat de bail d'une durée de trois ans dont l'expiration
était prévue au 31 juillet 2010 et s'est abstenu de solliciter le renouvellement du bail par
18
L’article 91 de l’AUDCG
19
V. art. 109 et les exceptions prévues par l’article 110
acte extrajudiciaire ou notification par tout moyen laissant trace de ce que le bailleur a
reçu ladite demande, ne peut prétendre à un renouvellement par tacite reconduction du
contrat sous le prétexte qu'il a continué à occuper les lieux durant une année après
expiration du contrat et a toujours payé les loyers acceptés par le bailleur ; il est dès lors
déchu de son droit au renouvellement et la cour d'appel qui a statué dans ce sens a fait une
bonne application de la loi.
 Ensuite le projet de démolition et de reconstruction de l’immeuble comprenant les lieux loués
20
;
 Enfin la reprise par le bailleur des locaux d’habitation accessoires des locaux principaux pour
y loger lui-même ou y loger ses proches21.

Mais même s’il n’a pas droit à une indemnité d’éviction, le preneur pourra obtenir remboursement
des coûts des aménagements et constructions qu’il a réalisés dans les locaux avec l’autorisation du
bailleur.

Le montant est fixé, à défaut d’accord, par la juridiction compétente à la requête du preneur.

CHAPITRE 2 : Les obligations imposées aux commerçants :

L’Acte Uniforme met deux types d’obligations à la charge des commerçants ; les obligations
comptables et l’obligation de se faire immatriculer au registre du commerce et du crédit mobilier 22.

SECTION 1 : Les exigences relatives à l’inscription au registre de commerce :

Tout commerçant est soumis à trois obligations particulières.

 Le fonctionnement du RCCM :

L’immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier. Organisé par le livre II de l’Acte


uniforme portant sur le droit commercial général, le registre du commerce et du crédit mobilier
comprend :

1° un registre local, tenu par le greffe du tribunal de commerce (ou du tribunal de grande instance
statuant commercialement) et constitué d’un registre chronologique des arrivées, d’un dossier
individuel et d’un fichier alphabétique ;

20
Cf-titre II art 30-33 de l’Acte uniforme portant sur le droit commercial général
21
Art. 44-48 AUDCG
22
art. 107 al 3 insertion sous forme d’extrait dans un journal d’annonces légales
Un second exemplaire, dit registre national de commerce, détenu par l’institut national de la
propriété industrielle dans un dessein de centralisation statistique et de contrôle juridique.
L’obligation d’immatriculation pèse sur toute personne, physique ou morale, possédant la qualité de
commerçant et exerçant son activité sur le territoire national d’un Etat partie au Traité, ne serait-ce
que par un simple établissement.

L’inscription doit mentionner tous les éléments de la situation juridique (état civil, capacité, pouvoirs
des mandataires de société, etc.) et de l’activité commerciale, dont la publicité est utile aux tiers ou à
l’intérêt général, ainsi que les modifications éventuelles de ces éléments.

L’inscription est toujours subordonnée à la présentation du titre juridique justifiant de la jouissance


privative des locaux où le commerçant ou la société exerce son activité.

Le greffier doit, dans un délai de huit jours à compter de l’immatriculation, adresser un avis à insérer
au Bulletin officiel des annonces commerciales23.

Selon l’article 16 du Code de Commerce, l’obligation d’immatriculation au Registre du Commerce et


du Crédit Mobilier (RCCM) s’impose :

 A tout commerçant personne - physique ou morale (sans préjudice le cas échéant de son
Immatriculation au Registre Des Métiers) ;
 A tout établissement public à caractère industriel et commercial doté de la personnalité civile
et de l’autonomie financière.
 À toute société d’Etat et Groupement d’Intérêt Economique. L’article 44 de l’AUDCG
ajoute que, toute personne physique dont l'immatriculation est requise par la loi doit dans le
premier mois de l'exercice de son activité, demander au greffe de la juridiction compétente ou
à l’organe compétent dans l’Etat Partie, dans le ressort de laquelle son activité se déroule, son
immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier.

Le RCCM a pour but de recevoir d’une part, les informations relatives à l’immatriculation des
personnes physiques commerçantes, des sociétés commerciales et GIE et permettre l’identification
de l’entreprise commerciale, de son activité et de ses dirigeants mais aussi, les informations relatives
aux événements marquant la vie de l’entreprise (modification, dissolution, cessation d’activité…)

23
Hygin Didace Amboulou Le droit des affaires dans l’espace Ohada 1re édition P 72
Le Registre du Commerce et du Crédit Mobilier est tenu par le greffier de chaque tribunal habilité à
statuer commercialement sous la surveillance du Président du tribunal ou d’un Juge commis à cet
effet.

L’immatriculation au registre du commerce entraîne trois conséquences juridiques :

a) elle fait présumer (sauf preuve contraire) la qualité de commerçant, avec toutes les incidences qui
en découlent ;

b) elle permet au commerçant d’invoquer sa qualité ainsi que de prétendre aux droits qui y sont
attachés (cependant les tribunaux ont la faculté d’appliquer au prétendu commerçant négligent les
sanctions qui frappent le commerçant, notamment la banqueroute) ; 24

c) elle rend opposable aux tiers les éléments mentionnés par le commerçant lors de son
immatriculation (à défaut d’une telle mention, le commerçant devrait prouver que les tiers ont eu
personnellement connaissance du fait en question au moment où ils ont contracté avec lui).

Le commerçant qui néglige de se faire immatriculer (dans le délai de deux mois à compter de la date
à laquelle l’activité commerciale a été entreprise) ou donne des renseignements incomplets ou
inexacts est puni d’amende ou de prison, ou encore de l’une et de l’autre de ces peines. Toute
personne peut demander copie des mentions relatives à un commerçant.

Ajoutons ici que les personnes physiques sont commerçantes à quatre conditions : avoir été émancipé
expressément ou par mariage ; être âgé de dix-huit ans au moins ; avoir été autorisé, par les
personnes qui disposent sur lui de l’autorité paternelle, à exercer un commerce déterminé ou le
commerce en général ; avoir mentionné cette autorisation au registre du commerce et du crédit
mobilier. A défaut d’habilitation régulière, ses actes peuvent être frappés de nullité.

Et cette nullité ne peut être invoquée que par l’intéressé lui-même à l’exclusion des tiers avec
lesquels il a contracté. Cependant, le mineur non habilité s’oblige par les délits et quasi-délits qu’il
commet.

La femme mariée. Elle peut exercer un commerce sans le consentement de son mari. Il convient de
ne pas confondre avec la femme commerçante l’épouse qui assiste seulement son mari commerçant :
n’étant pas commerçante elle-même, elle oblige le mari seul sans s’obliger personnellement.
L’interdit judiciaire ou légal. Il ne peut exercer aucun commerce, même par l’intermédiaire de son

24
Hygin Didace Amboulou Le droit des affaires dans l’espace Ohada 1re édition
tuteur ; Le prodigue et le faible d’esprit peuvent, cependant, avec l’assistance de leur conseil
judiciaire, faire des actes de commerce isolés.

L’étranger. Tout étranger peut se livrer dans le territoire d’un Etat partie au Traité au commerce s’il
possède une carte d’identité de commerçant octroyée, de manière discrétionnaire, par
l’Administration, mais moyennant deux réserves : certaines catégories de commerce lui sont
interdites, et, même dans celles où il peut exercer, il ne bénéficie pas de certains droits professionnels
attachés à la qualité de commerçant25.

La loi interdit l’accès au commerce à certaines personnes en vue de protéger leurs activités non
commerciales éventuelles ou dans l’intérêt même de la profession commerciale qu’il convient
d’assainir. Il en est ainsi :

 Des membres de professions libérales, des fonctionnaires publics et des officiers ministériels,
à l’exception de ceux qui ont la qualité de commerçants (agents de change et courtiers
maritimes) ;
 A titre temporaire ou définitif selon les cas, des personnes condamnées pour atteinte à la
probité et à la moralité, pour délits fiscaux, économiques et financiers, ou frappées de
déchéances commerciales.

En outre, la loi peut soumettre l’accès d’une profession commerciale déterminée à l’obtention d’un
diplôme (pharmacien) ou à l’achat d’une charge (agent de change, courtier).

Les inscriptions postérieures subordonnées au changement de situation de l’intéressé :

L’inscription initiale doit être mise à jour. C’est ce qui explique que tous les événements qui
jalonnent la vie professionnelle ou personnelle du commerçant doivent faire l’objet d’inscriptions.
Ainsi une immatriculation secondaire doit être faite dans le délai d’un mois à compter du début de
l’exploitation lorsque l’assujetti exploite les établissements commerciaux secondaires ou des
succursales dans le ressort d’autres juridictions.

La radiation

En cas de cessation d’activité, la radiation doit être demandée :

La cessation peut être volontaire. Dans ce cas c’est l’intéressé lui-même qui demande la radiation
dans le délai d’un mois. Elle peut aussi résulter du décès de la personne physique. Dans ce cas, il

25
art. 12
appartient aux héritiers de demander, dans le délai de 3 mois, soit la radiation, soit la modification
s’ils entendent continuer l’exploitation. Il faut signaler qu’en cas de dissolution d’une personne
morale, c’est le liquidateur qui doit demander la radiation dans le délai d’un mois à compter de la
clôture des opérations de liquidation26.

A défaut de demande de radiation dans les délais prescrits le greffier procède à l’opération sur
décision de la juridiction compétente saisie à sa requête ou à celle de tout intéressé.

Dans ce sens, un Jugement n° 168, Jacques Trésor MBOUNI c/ Aimé MISSOUANGA, Tribunal de
Commerce de Pointe-Noire Jugement du 23/09/2009.

L'action en radiation du RCCM du requérant est dirigée contre un Etablissement et son directeur
gérant. Et il est constant qu'il n'a pas intenté cette action au nom et pour le compte dudit
Etablissement. Il a donc qualité pour agir.

Aux termes de l'article 36 alinéa 1er AUDCG, « toute personne physique immatriculée doit, dans
le délai d'un mois à compter de la cessation de son activité commerciale, demander sa radiation
du registre du commerce et du crédit mobilier ».

En l'espèce, aucune condition exigée par ledit article n'est établie pour justifier la radiation.

Les effets attachés à l’accomplissement ou au défaut d’accomplissement des formalités prescrites

 Les effets de l’immatriculation :


Toute personne immatriculée au RCCM est présumée avoir la qualité de commerçant. Cette
présomption est simple aussi bien pour les personnes physiques que pour les personnes
morales 27.
Cette présomption n’est pas attachée à l’inscription du groupement d’intérêt économique 28.
 Les effets du défaut d’immatriculation

La personne qui est assujettie à l’immatriculation et qui s’abstient d’y procéder ne peut se
prévaloir de la qualité de commerçant29 ; dans le même temps, elle supporte toutes les

26
article 2 de l’ ACTE UNIFORME OHADA SUR LE DROIT COMMERCIAL GENERAL
27
Hygin Didace Amboulou Le droit des affaires dans l’espace Ohada 1re édition
28
énumérés à l’article 105
29
art. 39 al 2
obligations du commerçant, car elle ne peut s’abriter derrière l’absence d’immatriculation
pour se soustraire aux obligations des commerçants30.
Le tribunal a toujours la possibilité de rendre soit d’office, soit la requête du greffe ou de tout
intéressé, une décision enjoignant à l’intéressé de demander son immatriculation.
 Les effets du défaut de mentions des faits ou actes intéressant
le commerçant
Pour les inscriptions postérieures, les rédacteurs de l’Acte Uniforme ne se préoccupent que
des effets de leur défaut d’accomplissement.
L’article 40 prévoit que les faits ou actes qui auraient dû être mentionnés et qui ne l’ont pas
été, ne peuvent pas être opposés par l’assujetti aux tiers et aux Administrations publiques,
sauf s’il est établi que ceux-ci en ont eu connaissance.
Le défaut d’inscription n’empêche pas en revanche les tiers et les administrations de s’en
prévaloir.
L’Acte Uniforme a prévu, à ce niveau aussi, la possibilité pour le tribunal de faire procéder
aux mentions complémentaires ou rectifications omises.
L’analyse des règles qui viennent d’être décrites révèle que le commerçant est soumis à un
statut particulier.
Ce particularisme apparaît aussi lorsque l’on examine les règles applicables aux biens des
commerçants.
 Les éléments du fonds de commerce :

Les rédacteurs de l’Acte Uniforme sur le Droit Commercial Général ont innové en donnant une

définition du fonds de commerce dans l’article 103 Ainsi conçu : « Le fonds de commerce est

constitué par un ensemble de moyens permettant à un commerçant d’attirer et de conserver une

clientèle ».

Cette entreprise n’est pas sans danger compte tenu des risques de contradiction. Cette contradiction

apparaît d’ailleurs lorsque l’on combine cet article 103 avec l’article 104. Alors que l’article 103

semble faire de la clientèle un élément extérieur au fonds de commerce, l’article 104 en fait un

élément obligatoire au même titre que l’enseigne ou le nom commercial.

30
art. 113
Cette contradiction traduit une certaine hésitation des rédacteurs de l’Acte Uniforme au moment de

faire les choix.

Cela dit, on peut observer qu’à côte des éléments obligatoires que constituent la clientèle et

l’enseigne ou le nom commercial désignés sous le nom « fonds commercial », il y a les éléments

facultatifs 31.

Ces éléments font partie du fonds de commerce s’ils sont nommément désignés.

Toutefois, Le fonds de commerce peut être exploité directement par le propriétaire commerçant

personne physique ou morale. Il peut aussi être exploité indirectement dans le cadre d’un, contrat de

location gérance. La formation d’un tel contrat est subordonnée à des conditions de fond 32 et de

publicité33.

Le contrat régulièrement formé produit un certain nombre d’effets.

Le locataire gérant acquiert la qualité de commerçant et supporte les obligations qui découlent de

cette qualité. Il doit indiquer en tête de ces documents sa qualité. Le propriétaire du fonds doit

modifier son inscription au RCCM.

Il est solidairement responsable avec le locataire gérant jusqu’à l’inscription du contrat 34. Les dettes

du loueur peuvent être déclarées immédiatement exigibles par la juridiction compétente lorsqu’elle

estime que le contrat met en péril leur recouvrement35.

Cependant, la cession de fonds suppose la réunion de certaines conditions, la cession de fonds de

commerce est avant tout un contrat de vente. De ce fait elle obéit aux règles générales sur la vente.

Elle obéit en outre aux règles spéciales prévues par l’Acte Uniforme.

31
Ibid
32
Cependant toute personne qui remplit cette condition n’est pas commerçante si elle ne
répond pas aux conditions légales. Par exemple l’artisan, les membres des professions libérales,
les agricultures. etc.
33
prévues par les articles 120 et 121. b
34
art. 94 de l’AUDCG
35
Hygin Didace Amboulou Le droit des affaires dans l’espace Ohada 1re édition
Dans ce sens, une Ordonnance du Tribunal de Première Instance de Ngaoundéré Ordonnance du

27/07/2012 n° 23/ORD, ADAMOU HAMAOUNDE c/ TAKENNE FOFOU DENIS.

Le bénéficiaire d'une cession de fonds de commerce est lié au bailleur de l'immeuble dans lequel

le fonds acquis est exploité par le contrat de bail conclu par le cédant. Il ne peut donc dénier au

bailleur la qualité pour agir en expulsion.

L'action en expulsion du locataire indélicat doit impérativement, conformément à la réforme de

l'AUDCG du 15 décembre 2010, être portée devant la juridiction statuant à bref délai en

l'occurrence le juge des référés territorialement compétent.

En matière de bail à usage professionnel, le locataire est tenu de respecter la destination du bail. Tout

changement d'activités entrepris par le locataire sans l'accord préalable et exprès du bailleur est un

motif de résiliation de son bail et légitime son expulsion de l'immeuble loué.

Il résulte de l’article 116 al 1er que la cession a obligatoirement pour objet le fonds

commercial, mais qu’elle peut porter aussi sur d’autres éléments du fonds. La cession peut être

réalisée soit par acte sous seing privé, soit par acte authentique.

Elle doit faire l’objet des mesures de publicité 36, les effets Il faut les étudier en examinant la

situation du vendeur, celle de l’acquéreur et celle des tiers. Le vendeur : Il est tenu de mettre le fonds

à la disposition de l’acheteur à la date prévue dans l’acte de cession. L’exécution de cette obligation

est cependant différée lorsque, le paiement étant prévu au comptant, l’acquéreur n’a pas entièrement

réglé le prix ; il n’en serait autrement que s’il y avait une convention contraire des parties 37.

Il doit s’abstenir de tout acte de nature à gêner l’acquéreur dans l’exploitation. Il doit garantir

la possession paisible du fonds.

36
Art 96 de l’AUDCG
37
art. 38 al 2 AUDCG
L’acquéreur a la possibilité de demander la résolution du contrat s’il se trouve dans les cas

prévus par l’article 24.

Toutefois, L’acquéreur a l’obligation de payer le prix au jour et au lieu fixés par l’acte de

vente entre les mains du notaire ou d’un établissement bancaire désigné d’un commun accord entre

les parties. Ce prix est tenu à la disposition du vendeur, lorsque dans le délai de 30 jours pendant

lequel le dépositaire (notaire ou établissement bancaire) conserve les fonds en qualité de séquestre,

aucune opposition n’a été notifiée.

En revanche, Les créanciers du vendeur peuvent faire opposition dans les conditions prévues

par les articles 127 et s. De même les créanciers ayant inscrit un privilège ou un nantissement ainsi

que ceux qui ont régulièrement fait opposition peuvent former une surenchère du sixième du prix

global du fonds de commerce figurant à l’acte de vente.

SECTION 2 : Les obligations comptable :

L’une des innovations les plus remarquables de l’Acte uniforme portant sur le droit commercial

général c’est d’avoir créé le statut de l’entreprenant et d’avoir défini ses obligations comptables. Par

ces différentes dispositions, le droit des affaires OHADA s’engage dans une vaste conquête du

secteur informel de l’économie38.

L’article 30 de cet Acte, définit l’entreprenant comme un entrepreneur individuel, personne physique

qui, sur simple déclaration, exerce une activité professionnelle civile, commerciale, artisanale ou

agricole. L’entreprenant conserve son statut si son chiffre d’affaires annuel généré par son activité

pendant deux exercices successifs n’excède pas les seuils fixés dans l’Acte uniforme portant

Organisation et harmonisation des comptabilités des entreprises au titre du système minimal de

trésorerie.

38
Article 97 de l’AUDCG
Ce chiffre d’affaires annuel est, en ce qui concerne les commerçants et les artisans, d’une part, celui

de leurs activités de vente de marchandises, d’objets, de fournitures et denrées ou de fourniture de

logement et, d’autre part, celui de leurs activités de prestation de services, et en ce qui concerne les

agriculteurs, celui de leurs activités de production.

L’Acte Uniforme met deux types d’obligations à la charge des commerçants ; les obligations

comptables et l’obligation de se faire immatriculer au registre du commerce et du crédit mobilier.

Elles sont prévues par les articles 15 et suivants de l’AUDCG.

– Une obligation qui pèse sur tous les commerçants qu’ils soient personnes physiques ou morales.

C’est l’obligation de tenir les livres de commerce visés à l’article 15 :

– Le journal, enregistrant au jour le jour les opérations commerciales ;

– Le Grand livre avec balance générale récapitulative ;

– le livre d’inventaire.

C’est l’article 14 qui fixe les règles de tenue des livres, mais ce texte ne vise que le journal et le livre

d’inventaire qui doivent être côtés et paraphés par le président de la juridiction compétente ou le juge

délégué à cet effet et être tenus sans blanc, ni altération.

Dans ce sens, un Arrêt de la Cour Commune de Justice et d'Arbitrage (CCJA) du 27/04/2015n°

049/2015, Pourvoi n° 097/2011/PC du 04/11/2011, Affaire : Monsieur Haïdar FARROUKH c/

Monsieur Jamal WAYZANI.

Il résulte de l'article 15 de l'AUDCG que régulièrement tenus, les livres de commerce visés à

l'article 13 et qui sont le journal, le grand livre et le livre d'inventaire, peuvent servir de preuve au

juge entre les commerçants.


En l'espèce, le juge n'était pas appelé à apporter une preuve entre commerçants mais à savoir si la

comptabilité était régulièrement tenue ; en considérant que les déclarations fiscales ou sociales

destinées au fisc et aux institutions sociales ne sauraient tenir lieu de documents comptables en

l'absence d'états de synthèse, de journaux ou brouillards de caisse, le juge d'appel n'a nullement

violé l'article visé au moyen.

Ces livres doivent aussi mentionner le numéro d’immatriculation au registre du commerce et du

crédit mobilier. Il est important de veiller à la régularité de la tenue des livres. En effet si un livre

peut être produit en justice pour servir de preuve, c’est à la condition d’être régulièrement tenu.

Les rédacteurs de l’Acte Uniforme n’ont retenu qu’une seule technique d’utilisation des livres en

justice : la représentation. La communication est donc impossible39.

– A côté de l’obligation de tenue des livres qui pèse sur tous les commerçants, il y a une obligation

qui pèse sur les seules personnes morales commerçantes : c’est l’obligation d’établir tous les ans les

états financiers de synthèse.

Cependant, Lorsque, durant deux années consécutives, le chiffre d’affaires de l’entre prenant excède

les limites fixées pour ses activités par l’Etat partie sur le territoire duquel il exerce, il est tenu dès le

premier jour de l’année suivante et avant la fin du premier trimestre de cette année de respecter

toutes les charges et obligations applicables à l’entrepreneur individuel.

Dès lors, il perd sa qualité d’entreprenant et ne bénéficie plus de la législation spéciale applicable à

l’entreprenant. Il doit en conséquence se conformer à la réglementation applicable à ses activités.

L’entreprenant qui est dispensé d’immatriculation au Registre du commerce et du crédit mobilier, est

tenu de déclarer son activité tel qu’il est prévu par la loi.

39
L’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA), est une organisation
communautaire destinée à harmoniser le droit des affaires en Afrique et garantir la sécurité juridique et judiciaire. Elle se
propose de mettre en place un droit des affaires harmonisé, simple, moderne et adapté. Elle vise à encourager la création
d’entreprise.
Chaque Etat partie fixe les mesures incitatives pour l’activité de l’entreprenant notamment en

matière d’imposition fiscale et d’assujettissement aux charges sociales.

L’entreprenant est tenu d’établir, dans le cadre de son activité, au jour le jour, un livre mentionnant

chronologiquement l’origine et le montant de ses ressources en distinguant les règlements en espèces

des autres modes de règlement d’une part, la destination et le montant de ses emplois d’autre part. Ce

livre doit être conservé pendant cinq ans au moins.

En outre, l’entreprenant qui exerce des activités de vente de marchandises, d’objets, de fournitures et

denrées ou de fourniture de logement doit tenir un registre récapitulé par année, présentant le détail

des achats et précisant leur mode de règlement et les références des pièces justificatives, lesquelles

doivent être conservées.

La prescription.

Les obligations nées à l’occasion de leurs activités entre entreprenants, ou entreprenants et non

entreprenants, se prescrivent par cinq ans si elles ne sont pas soumises à des prescriptions plus

courtes. Cette prescription extinctive est soumise à la loi régissant le droit qu’elle affecte 40.

Dans ce sens, un Jugement n° 320 de Tribunal de Grande Instance de Bobo-Dioulasso qui du 11/09/2002,
Monsieur O.T. c/ Monsieur A.B prévoit que les obligations nées à l'occasion de leur commerce entre
commerçants ou entre commerçants et non commerçants, se prescrivent par cinq ans si elles ne
sont pas soumises à des prescriptions plus courtes ». En l'espèce, et pour cause de prescription
donc, le créancier est forclos à demander le remboursement de sa créance qui dure depuis sept
ans.

40
Art. 44-48 AUDCG
CONCLUSION

Le droit commercial de l’OHADA, conçu pour harmoniser et moderniser les législations


commerciales dans les États membres, constitue indéniablement un pas important vers l’intégration
juridique et économique en Afrique. Sa contribution à la sécurité des affaires, à la réduction des
incertitudes juridiques et à l’amélioration du climat des investissements est notable. En fournissant
un cadre juridique uniforme, l’OHADA a permis de faciliter les échanges commerciaux et de
renforcer l'attractivité des pays membres sur la scène internationale.

Cependant, malgré ces avancées, certaines limites doivent être soulignées. Tout d’abord, l’adaptation
de ce droit aux réalités économiques et culturelles locales reste un défi majeur. Le caractère souvent
formel et rigide des textes OHADA peut, dans certains cas, entrer en décalage avec les pratiques
commerciales traditionnelles et informelles qui perdurent dans plusieurs pays. Cette tension entre
modernité juridique et pragmatisme commercial rend l’application de certains Actes uniformes
difficile, notamment pour les petites entreprises et les acteurs du secteur informel.
Ensuite, le coût d’accès à la justice et les lenteurs judiciaires observées dans plusieurs juridictions
OHADA affaiblissent l’efficacité de ce droit. En dépit de la volonté de créer un environnement
juridique favorable aux affaires, la mauvaise application des règles dans certains pays, combinée à la
méconnaissance de ces règles par les acteurs locaux, limite considérablement les bénéfices
escomptés. Cela démontre qu'une harmonisation purement normative ne suffit pas sans une volonté
politique et des moyens effectifs pour en assurer la bonne mise en œuvre.

En somme, si le droit commercial OHADA représente une avancée précieuse, il doit impérativement
être repensé et réformé pour mieux correspondre aux réalités économiques, culturelles et
technologiques des États membres. Sans ces ajustements, son efficacité restera limitée, et son
ambition de constituer un outil moteur pour le développement économique de la région ne pourra
être pleinement atteinte.

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