Neuro-Anatomie

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NEURO-ANATOMIE FONCTIONNELLE

Professeur Outrequin

" Les hiérarchies fonctionnelles du Système Nerveux Central


sont fondées sur la Phylogenèse "

___________________________
Préface

Ce cours est le résultat d'un enseignement de la neuro-anatomie effectué pendant de très longues
années. Il s'agit d'une pédagogie concentrée, synthétique et orientée principalement vers la fonction et la
physio-pathologie - "savoir pour comprendre" - dans les délais les plus brefs. Cette contrainte fut très
enrichissante pour l'enseignant, tout autant que les questions inopinées qui surgissent dans des esprits
neufs et non préparés.
Merci à mes auditeurs qui m'ont ainsi imposé une gymnastique intellectuelle allant des
développements minutieusement détaillés, aux analogies les plus audacieuses. Ce jeu, fut un excellent
entraînement de musculation cérébrale, pour l'enseignant et les enseignés. Dans le feu de l'action et de
l'inspiration, cet outil a été forgé et taillé sur mesure, pour un enseignement rapide, qui se voulait efficace.

Le plan adopté ici ( Généralités, Cerveau , Moelle épinière; Tronc cérébral, Cervelet ) n'est pas classique. Il
répond aux nécessités de précéder ou d'accompagner, au plus près, l'enseignement clinique et les stages
hospitaliers. Mais il répond aussi à une logique pédagogique, car c'est dans le cervelet que se déroulent
les boucles essentielles de la fonction motrice. C'est le niveau des grandes synthèses, en fin de cours.

Il me plait d'évoquer ici mes Maîtres dans cette discipline, les Profe sseurs Villemin, Dufour et
Rigaud à Bordeaux, le Professeur A.Delmas à Paris, ainsi que mes collègues les Professeurs A.Gouazé et
M.Caix, pour leur dire ma gratitude.
Les ouvrages de références ( traités, monographies, articles ) consultés au cours de ces longues années,
sont trop nombreux pour être cités ici, mais je garde un culte particulier pour les livres de Bossy, Gouazé,
Wilkinson, Eccles, Godeaux et, très spécialement, De Meyer.
__________________________________________

Bossy J. ( 1990 ) Neuro - anatomie Springer - Verlag France ed. Paris


Delmas A; ( 1975 ) Voies et centres nerveux Masson et Cie ed. Paris
De Meyer W. ( 1974 ) Technique of the neurological examination. A programmed
text. 2nd. ed. McGraw - Hill Book Company New – York
Duus P. ( 1998 ) Diagnostic neurologique – Les bases anatomiques.
De Boeck Université - Thième
Eccles J.C. ( 1992 ) Evolution du cerveau et création de la conscience
Fayard ( le temps des sciences ) ed. Paris
Godaux E., Chéron G. ( 1989 ) Le mouvement Medsi/McGraw - Hill ed. Paris
Gouazé A. ( 1983 ) L'examen neurologique et ses bases anatomiques
Expansion scientifique française. Paris
Wilkinson J.L. ( 1992 ) Neuroanatomy for Medical Students Butterworth - Heinemann Ltd ed. London

Internet : www.remede.org/neuroanat
www.anatomie-humaine.com
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NEURO-ANATOMIE FONCTIONNELLE

1. PRESENTATION

1.1.- Introduction

Pour se mouvoir et survivre, les animaux et l'homme doivent être informés de l'état du
milieu extérieur dans lequel ils sont situés et dans lequel ils doivent organiser leur comportement (
couple fonctionnel: information - action ).

1.2.- Subdivisions du système nerveux

Les appareils anatomiques responsables de ces fonctions essentielles sont les appareils de la vie
de relation qui se composent de :

a) - l'appareil de la locomotion (squelette, articulations, muscles) étudié ailleurs,


b) - l'appareil de l'innervation
c) - l'appareil sensoriel (organes du toucher, du goût, de l'olfaction, de la vue et de l'audition).

Ces appareils sont sous la dépendance du système nerveux cérébro-spinal qui comprend le
système nerveux central et le système nerveux périphérique.

De plus, les régulations du milieu intérieur, qu'elles soient humorales, sécrétoires, vaso-
motrices ou viscérales dépendent d'un système nerveux particulier, appelé système nerveux
végétatif ou autonome, comprenant lui-même deux parties :

* le système nerveux orthosympathique, ( en nouvelle nomenclature : partie sympathique )


* le système nerveux parasympathique.( en nouvelle nomenclature : partie parasympathique
)

En résumé, les différentes parties du système nerveux peuvent être disposées


dans le tableau portant le numéro 1.2.
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2. - GENERALITES :

2.1.- LE TISSU NERVEUX: Le tissu qui constitue le substratum du système nerveux


est très spécialisé dans sa morphologie et dans ses fonctions.
Il est hautement spécialisé dans la réception des excitations (ou stimuli) venant du milieu
extérieur. Ces stimulations sont transmises sous la forme d'influx nerveux aux centres
fonctionnels chargés d'élaborer une réponse qui est adressée aux organes effecteurs (voir
schéma de l'organisation générale du système nerveux). De plus, une multitude d'informations
parviennent au niveau des centres nerveux qui en font la synthèse et construisent une réponse
adaptée, immédiate ou différée (stockée en mémoire). Cette assimilation d'informations diverses
s'appelle INTEGRATION. [S.02]
L'intégration concerne les fonctions très supérieures comme la conscience, le langage, la
mémoire et l'apprentissage.

2.2.- LA CELLULE NERVEUSE

2.2.1.- Caractères généraux :


La cellule nerveuse s'appelle neurone. Le neurone dérive d'une cellule souche embryonnaire
appelée neuroblaste. Notre capital de neurones étant fixé dès la naissance ; aucune autre division
de la cellule souche ne pourra donner de nouveaux neurones. Toute destruction de neurones
après la naissance est définitive. Le neurone est une unité fonctionnelle traversée par l'influx
nerveux dans un seul sens : il est donc polarisé. C'est aussi une unité trophique car tout segment
du neurone qui est séparé du corps cellulaire dégénère et disparaît.
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2.2.2. - Morphologie des neurones [S.03]

Il convient de distinguer le corps cellulaire et ses expansions.

a) - le corps cellulaire ou périkaryone entoure un gros noyau. Le corps cellulaire a


souvent une forme étoilée.
Sa membrane est formée de deux couches de molécules de phospho-lipides présentant des
orifices ou canaux, permettant les échanges ioniques (Na+), (K+) et (Cl-) avec l'extérieur de la
cellule. Le cytoplasme contient des inclusions: des mitochondries, petits organes intra-cellulaires
qui fournissent l'énergie nécessaire au métabolisme cellulaire et des inclusions sécrétoires
appelées corps de Nissl ou substance tigroïde. Ces inclusions disparaissent avec la fatigue
nerveuse et au cours de la dégénérescence.
Le cytoplasme contient aussi de la mélanine sous forme de pigments jaunâtres et noirs. Il existe
enfin des inclusions spécifiques qui sont les neurofibrilles. Elles sont libres ou anastomosées entre
elles. On a pensé qu'elles jouaient un rôle dans la conduction et la transmission de l'influx
nerveux à l'intérieur du corps cellulaire.
.

b) - Les expansions sont de deux sortes et elles partent du corps cellulaire. Ce sont :
- les dendrites, prolongements protoplasmiques ramifiés.
- l'axone, prolongement unique qui possède des branches collatérales et se termine par une
arborisation de fibres dont chacune des branches aboutit à la plaque motrice d'une fibre
musculaire, dans le cas d'un axone moteur. L'ensemble du corps cellulaire, de l'axone et des
fibres musculaires qui en dépendent , constitue l'UNITE MOTRICE. Recouvert de ses
gaines, l'axone prend le nom de cylindraxe ou fibre nerveuse. Les nerfs sont donc formés
d'une multitude de fibres nerveuses groupées en faisceaux.
- On peut se faire une idée des dimensions réciproques des différentes parties d'un neurone en
multipliant leur dimension réelle par mille. Ainsi un gros motoneurone lombaire aurait les
dimensions suivantes :

* - Le corps cellulaire aurait le volume d'un pamplemousse.


* - Les dendrites auraient 2 à 5 mètres de long
* - Le cylindraxe serait un câble d'un kilomètre de long et de deux centimètres de diamètre.
C'est le cylindraxe ou axone qui a pour fonction de conduire l'influx nerveux.

2.2.3. - Variétés de neurones [S.04]

a) - Les neurones multipolaires. Ce sont les plus nombreux et les plus typiques. Ils
sont de forme étoilée. Ils ressemblent au neurone pris pour type de description. Ils ont un seul
axone mais plusieurs dendrites. Les influx nerveux parviennent au corps cellulaire par les
multiples pôles dendritiques pour se diriger vers l'axone.

b) - Les neurones bipolaires. Ils possèdent un seul dendrite et un seul axone. Le sens
de la propagation de l'influx nerveux se fait toujours du dendrite vers l'axone.
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c) - Les neurones en T semblent être unipolaires. En fait, leur forme spéciale résulte
d'un accolement partiel entre le dendrite et l'axone. Ces cellules en T existent dans les ganglions
spinaux. Ce sont les corps cellulaires des premiers neurones sensitifs.

2.2.4. – Plasticité neuronale

Bien que hautement spécialisée chez l’adulte, la cellule nerveuse est capable
d’adaptations synaptiques pendant les périodes embryonnaire et fœtale, ainsi que dans la
première décade de la vie. Les circuits synaptiques, propres à un individu et supports de ses
fonctions cérébrales, se construisent pendant cette période. Ceci souligne l’importance des
facteurs nutritionnels et éducatifs, à ce moment là.
De plus, à l’age adulte, les réseaux synaptiques gardent une capacité relative
d’adaptation dans les circonstances suivantes :
En cas de déficit neuronal partiel, fonctionnel ou organique, les réseaux peuvent, si les lésions
locales le permettent, se réorganiser dans des circuits voisins assurant ainsi des récupérations
partielles ou des suppléances ( Ex : suppléances des déficits sensoriels ).
C’est le rôle thérapeutique de la Rééducation fonctionnelle.
Il semble exister, en plus, une sensibilité accrue aux neuro-médiateurs dans les neurones
actifs.

2.3.- LA FIBRE NERVEUSE ET SES GAINES [S.05]

La fibre nerveuse ou cylindraxe n'est autre que le prolongement d'un neurone (axone) entouré de
gaine. Il existe deux sortes de gaines isolée ou associée entourant la fibre nerveuse : la gaine de
myéline et la gaine SCHWANN ou neurilèmme.

Il existe donc quatre types de fibres nerveuses :

* les fibres sans myéline ni gaine de SCHWANN : ce sont les fibres nues qui existent pendant le
développement de l'embryon.

* les fibres sans myéline mais à gaine de SCHWANN : ce sont les fibres de REMAK. Elles
constituent les nerfs végétatifs (nerfs viscéraux). Elles sont de couleur grise.

* les fibres myélinisées sans gaine de SCHWANN : ce sont les fibres de la susbtance blanche
du système nerveux central et du nerf optique.

* les fibres myélinisées avec gaine de SCHWANN : elles sont abondantes dans
tous les nerfs périphériques. Ce sont les plus typiques et les plus perfectionnées.

La myéline est un mélange de lipides phosphorés. Elle donne à la fibre nerveuse une couleur
blanc mat caractéristique. Elle est considérée comme une réserve nutritive pour le cylindraxe et
elle joue le rôle d'un isolant électrique. Elle protège la fibre nerveuse des courants d'influx venant
des fibres voisines. La gaine de myéline présente des incisures (incisures de SCHMIDT-
LANTERMANN) et des étranglements appelés noeuds de RANVIER.
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La gaine de SCHWANN recouvre la gaine de myéline. Elle est formée de cellules


plates soudées entre elles (c'est un Syncitium). Il existe un noyau ovalaire entre chaque
étranglement de RANVIER.

2.4. - LES ORGANES NERVEUX : STRUCTURE ET REPARTITION DU


TISSU NERVEUX

2.4.1.- Structure des nerfs périphériques [S.06]

Ce sont des cordons blancs, cylindriques ou aplatis, plus ou moins volumineux, durs, résistants et
difficilement extensibles. Microscopiquement, ils sont formés de faisceaux de fibres nerveuses
appelés faisceau de KRAUSE, entourés d'une gaine conjonctive (le périnèvre) qui envoie des
cloisons appelées endonèvres. Il existe un tissu conjonctif appelé épinèvre autour du nerf. A
l'intérieur du nerf, entre les faisceaux de Krause, courent des vaisseaux sanguins et lymphatiques
(appelés vasa nervorum). Les nerfs en s'éloignant du lieu de leur naissance diminuent
progressivement de calibre en donnant des branches collatérales.

2.4.2.- Structure des organes du système nerveux central

Ils sont formés de deux substances : la substance grise et la substance blanche .

* la substance grise : périphérique et superficielle, au niveau du cerveau et du cervelet,


elle est centrale dans la moelle épinière. Elle est composée des corps cellulaires des neurones,
des dendrites et de la partie initiale des axones. Toutes les fibres qui pénètrent dans la substance
grise perdent leur gaine de myéline.

* la substance blanche est profonde dans le cerveau et le cervelet. Elle est


superficielle au niveau de la moelle épinière. Elle est formée de fibres nerveuses myélinisées.
Elle est de ce fait plus ferme et plus résistante que la substance grise.

2.4.3. - La névroglie

A côté des neurones, cellules hautement spécialisées, on trouve dans les organes nerveux du
tissu de soutien, tissu de remplissage appelé névroglie. Elle forme une matière interstitielle. Elle
prend aussi l'aspect d'épithélium de revêtement dans les cavités du système nerveux, par
exemple le canal de l'épendyme dans la moelle ou les ventricules dans les hémisphères
cérébraux. En outre, c'est la névroglie qui est à l'origine des gaines de SCHWANN.
Contrairement aux apparences, ce tissu de soutien n'est pas un tissu conjonctif car il a la même
origine embryonnaire que les neurones. En bref, c'est un tissu nerveux de soutien, de liaison et de
revêtement. La névroglie joue un rôle trophique car elle est le milieu intermédiaire entre les
vaisseaux et les neurones. De plus elle joue un rôle sécrétoire, car elle forme des pelotons
épithéliaux appelés plexus choroïdes et elle intervient dans la sécrétion du liquide cérébro - spinal
( ou liquide céphalo-rachidien ).

2.5.- CLASSIFICATION NEUROPHYSIOLOGIQUE DES FIBRES


NERVEUSES
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Il convient de distinguer séparément les fibres sensitives et les fibres motrices.

2.5.1.- LES FIBRES SENSITIVES

Il existe 4 catégories différenciées selon leur calibre et leur vitesse de conduction nerveuse.

a) - Groupe I : ce sont des fibres myélinisées de gros calibre. Elles transportent


les influx de la sensibilité proprioceptive inconsciente. Elles proviennent des fuseaux neuro-
musculaires et des récepteurs neuro-tendineux de Golgi. Elles se continuent par les voies spino-
cérébelleuses.

b) - Groupe II : moins volumineuses, elles transmettent les influx de la


sensibilité tactile épicritique et proprioceptive consciente.
La sensibilité proprioceptive consciente ( ou sens articulaire ou sens des positions) est
aussi la sensibilité profonde des Cliniciens .

c) - Groupe III : moins volumineuses et à vitesse de conduction lente, elles


transmettent les influx des sensibilités thermiques.

d) - Groupe IV : fibres très minces, sans gaine de myéline, elles jouent un rôle
dans la transmission de la douleur. Il existe deux classifications classiques des fibres sensitives, la
classification de LLYOD et la classification de ERLANGER et GASSER.
(voir tableau).

2.5.1.CLASSIFICATION NEURO - PHYSIOLOGIQUE DES FIBRES


NERVEUSES PERIPHERIQUES SENSITIVES

Classification fonctionnelle Classification de Classification de


LLOYD ERLANGER- Calibre
GASSER

Système spino-cérebelleux Sensibilité Fuseaux N.M. : Ia


proprioceptive Aα ++++
inconsciente Organes NT : Ib 20µ
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Sensibilité tactile
épicritique
+
Sensibilité
Système lemniscal proprioceptive II Aβ +++
consciente
(sens articulaire ou
sens des
positions)

Sens. thermiques III Aγ ++


Système extra-lemniscal Sens. tactile
protopathique ------------------------
------------------------ ------------------------- ------------------------ +
Sensibilité Aδ
douloureuse IV
Fibres pré-
ganglionnaires B
SYSTEME NERVEUX VEGETATIF (myélinisées)
------------------------- ------------------------
Fibres post-
ganglionnaires C
(amyéliniques)

2.5.2.- LES FIBRES MOTRICES [S.07]

Il existe dans les nerfs périphériques deux sortes de fibres nerveuses motrices dont les
corps cellulaires sont dans la substance grise de la moelle. Les corps cellulaires sont appelés
motoneurones. On distingue :

a) - des motoneurones alpha (alphaphasique et alphatonique) dont l'axone


innerve les fibres musculaires squelettiques et sont responsables de l'activité musculaire et du
mouvement.

b) - des motoneurones gamma qui innervent la partie musculaire des fuseaux


neuro-musculaires qui sont responsables de la régulation du tonus musculaire.

2.6.- LA BIOLOGIE DU NEURONE

2.6.1.- METABOLISME DU NEURONE

Le métabolisme du neurone est semblable à celui des autres cellules. Mais étant très
différencié il n'est pas capable de multiplication.
Son métabolisme est principalement basé sur la présence de glucose , d'oxygène et de
co-facteurs vitaminiques. Deux substances lui sont spécialement indispensables : ce sont les
vitamines B1 (ou Thiamine ) et PP (Pellagra Preventing). La vitamine B1 assure l'utilisation
complète des glucides et son absence provoque des neuropathies carentielles avec sclérose et
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dégénérescence des neurones. L'avitaminose PP, appelée pellagre, provoque chez l'homme des
troubles nerveux et mentaux par neuropathie et encéphalopathies carentielles.
Le neurone respire activement et il est très sensible à la privation d'oxygène. Les
neurones du cerveau sont les plus vulnérables à l'anoxie et 3 minutes d'anoxie totale peuvent
provoquer des lésions cérébrales irréversibles..

2.6.2. - LA DEGENERESCENCE WALLERIENNE [S.08]


Lorsque le corps cellulaire d'un neurone est détruit, la fibre nerveuse dégénère totalement.
Lorsque la fibre nerveuse est sectionnée, la partie distale, c'est à dire la partie qui est séparée du
corps cellulaire, dégénère. C'est le phénomène de la dégénérescence wallérienne. Par contre la
partie proximale, c'est à dire celle qui est restée en rapport avec le corps cellulaire, peut
régénérer

2.6.3. - LA REGENERATION NERVEUSE


La régénération nerveuse peut se présenter de différentes façons. Si la fibre nerveuse
n'est pas sectionnée, mais comprimée (neuropraxie par hématome ou oedème interstitiel), l'influx
nerveux est temporairement interrompu. La récupération spontanée survient dans un délai de 6 à
8 semaines.
Si la fibre nerveuse est interrompue avec conservation de ses gaines de SCHWANN et
de myéline, la régénération se fait normalement à la vitesse approximative d'un millimètre par
jour, et la fibre retrouvera son trajet normal en suivant les gaines.
Si les gaines sont interrompues, la fibre nerveuse peut repousser dans des gaines de
voisinage et présenter éventuellement des fausses routes.
Si les gaines sont interrompues et les deux segments très écartés, les fibres n'étant plus
guidées se recourbent en pelotons ou en boules appelés névromes, qui sont spécialement
douloureux. On distingue donc ainsi trois grands types de lésions nerveuses périphériques : ce
sont la neuropraxie, l'axnotmésis, et le neurotmésis.

2.6.4.- ARTICULATIONS ENTRE LES NEURONES: LES SYNAPSES


[S.09]

L'ensemble du système nerveux central est constitué de multiples chaînes de neurones


disposées bout à bout et en relation réciproque par leur pôle contraire. L'arborisation de l'axone
est en effet en rapport avec les dendrites ou le corps du neurone suivant. Les connexions entre
les neurones sont appelées synapses. La transmission de l'influx nerveux dans la synapse se fait
grâce à la libération locale de substance chimique (adrénaline, acétylcholine, dopamine etc...).
Ces substances sont appelées médiateurs chimiques ou neuro -transmetteurs. Il faut
distinguer les synapses centrales et les synapses périphériques ( synapse neuro-musculaire de la
plaque motrice ).

2.7.-PROPRIETES ELECTROPHYSIOLOGIQUES DU NEURONE :


INFLUX NERVEUX

2.7.1.- Mise en évidence de l'influx nerveux


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L'influx nerveux résulte d'une variation transitoire, de l'ordre d'une milliseconde, de la


répartion des ions situés de part et d'autre de la membrane cellulaire.

Dans le cas d'un neurone sensitif, l'influx nerveux prend naissance au niveau d'un
récepteur périphérique et se propage le long de la fibre nerveuse jusqu'à son arborisation
terminale. La naissance de l'influx nerveux est donc la conséquence de phénomènes physico-
chimiques qui ont lieu au niveau du récepteur.
Dans le cas d'un neurone moteur, l'influx nerveux prend naissance à la jonction du
corps cellulaire et de l'axone. Il est la conséquence de phénomènes physico-chimiques intervenus
au niveau du corps cellulaire à la suite d'une stimulation du neurone moteur par un autre neurone.

On peut mettre en évidence l'existence de l'influx nerveux de la façon suivante :

Chez un animal dont on a dénudé un nerf moteur, les contractions musculaires,


volontaires, spontanées, ou stimulées, persistent tout le temps que le nerf n'a pas été écrasé,
ligaturé ou sectionné. Les nerfs sont donc parcourus par "quelque chose" que GALIEN au
IIème siècle avant Jésus-Christ, appelait "un fluide". Bien que les nerfs et les muscles soient très
sensibles au courant électrique et bien que l'on puisse enregistrer à leur contact des phénomènes
électriques, l'influx nerveux n'est pas un courant électrique. Ceci est démontré par les deux faits
suivants.

a) - un nerf écrasé qui ne conduit plus l'influx nerveux transmet


encore, par diffusion, des courants électriques qui sont enregistrables sur le nerf en aval de
l'écrasement mais sans effet moteur sur le muscle.

b) - un nerf intact conduit le courant électrique à la vitesse de la


lumière (300.000 kilomètres/seconde) alors que l'influx nerveux n'est transmis qu'à une vitesse
comprise entre 1 et 100 m/seconde (en fait chez l'homme 49m/s pour les nerfs du membre
supérieur et 42m/s pour les nerfs du membre inférieur).

Quoique l'influx nerveux ne soit pas un courant électrique on peut enregistrer le passage
de l'influx, car son existence est liée à la production d'un champ électrique. Celui-ci est de faible
intensité et l'enregistrement nécessite des amplificateurs et des galvanomètres très sensibles
(oscilloscope à tube cathodique).

On peut enregistrer et étudier ainsi soit un potentiel d'action émis au cours du


fonctionnement normal du système nerveux, soit un potentiel d'action provoqué par une
stimulation électrique portée sur le nerf.

Sur l'oscilloscope cathodique on obtient un premier accident de la ligne de base


isoélectrique que l'on appelle "artéfact de stimulation" qui est pratiquement contemporain de la
stimulation. On obtient ensuite un second accident appelé potentiel d'action qui répond au
passage de l'influx nerveux. Il apparaît avec un retard de quelques millisecondes. En mesurant le
temps qui sépare l'artéfact et le potentiel d'action, en connaissant la longueur parcourue sur le
nerf, on peut mesurer la vitesse de la conduction nerveuse (motrice ou sensitive). Toutes ces
explorations se font dans les services de Neurophysiologie clinique ( Explorations fonctionnelles
de Système nerveux).
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2.7.2.- Polarisation de la fibre nerveuse au repos : potentiel de


membrane ou potentiel de repos. [S.10]

Comme toute structure vivante, la fibre nerveuse est polarisée. Si on introduit à l'intérieur
de la fibre une micro-électrode on enregistre, entre celle -ci et une électrode extérieure, une
différence de potentiel. Cette différence apparaît brusquement au moment où, ayant franchi la
membrane, la micro-électrode pénètre à l'intérieur de la fibre.
L'intérieur de la fibre est négatif par rapport à sa surface. La différence de potentiel est de -70 à
-80 millivolts environ. C'est le potentiel de membrane ou potentiel de repos . Le potentiel de
repos enregistrable sur toute cellule vivante, s'explique par la théorie ionique de l'influx nerveux
de HODGKIN et résulte d'une inégale répartition des ions de part et d'autre de la membrane
cellulaire.
Elle est la conséquence de deux sortes de phénomènes:

a) - les uns sont passifs et ne consomment pas d'énergie. Ils correspondent aux
lois simples de l'osmose s'appliquant aux membranes semi-perméables.

b) - les autres sont des transports ioniques actifs et consomment de l'énergie qui
est fournie par le métabolisme du glucose. Leur rôle est de faire entrer quelques ions K dans la
cellule et de chasser de nombreux ions Na hors de la cellule. Ce mécanisme actif du rejet du
sodium, qui est permanent au repos, est appelé POMPE A SODIUM .

De ces mouvements permanents il résulte une stabilité, un équilibre de concentration


ionique à l'intérieur et à l'extérieur de la fibre, la plus grande concentration d'ions Na se faisant
hors de la cellule. Ainsi, au repos, l'extérieur de la cellule est positif et l'intérieur de la cellule est
négatif.

2.7.3. Dépolarisation de la fibre nerveuse active : potentiel d'action


[S.11]

Lorsque la membrane est soumise à une stimulation électrique ou à l'action d'un


neurotransmetteur chimique, le rejet actif du sodium diminue, cesse, puis s'inverse. La
concentration de Na intra-cellulaire augmente (blocage de la pompe à sodium). D'autre part, la
vitesse de passage des ions K à travers la membrane cellulaire est plus petite que la vitesse de
passage des ions Na. En conséquence une certaine quantité d'ions Na pénètre dans la cellule
avant qu'une égale quantité d'ions K n'en sorte.

L'équilibre est temporairement rompu. On assiste à une dépolarisation de la fibre


nerveuse qui se traduit par l'apparition d'un potentiel d'actions (voir schéma). Lorsque le potentiel
de membrane a retrouvé son niveau de repos, l'activité de la pompe à sodium reprend. C'est un
temps consommateur d'énergie. On dit que la cellule "recharge ses batteries".

Etude des circonstances d'apparition du potentiel d'action

Lorsque la stimulation est faible, ou au début de la stimulation on assiste à une légère


diminution de la différence de potentiel. Ceci se traduit sur l'écran par une inflexion appelée
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"phénomène local". Lorsque l'intensité de la stimulation augmente, l'amplitude du phénomène


local atteint le seuil de dépolarisation ( -55 millivolts). Alors éclate un potentiel d'action qui atteint
O millivolt et le plus souvent les dépasse. Cette dépolarisation brutale est responsable de
l'apparition du potentiel d'action qui est complet, constant, de même amplitude, de même forme et
de même durée pour une fibre donnée : c'est la "loi du tout ou rien". La partie ascendante
correspond à la pénétration rapide des ions Na, la partie descendante plus lente, correspond à la
sortie des ions K. Le potentiel d'action va se propager le long de la fibre nerveuse et sa vitesse
de propagation est constante.

2.7.4.- La propagation de l'influx

2.7.4.1.- le long de la fibre nerveuse

La gaine de myéline constitue un isolant mais elle présente de distance en distance des
interruptions complètes, ce sont les étranglements de RANVIER. A ce niveau , la membrane
cellulaire est seulement recouverte par la gaine de SWANN qui est perméable aux échanges
ioniques. C'est seulement au niveau des étranglements de RANVIER que peuvent s'effectuer
les échanges ioniques du potentiel d'action. Au point de stimulation, l'intérieur de la fibre
nerveuse est très positif et les ions positifs se répandent de part et d'autre du site de stimulation
vers les autres étranglements de RANVIER. Leur présence provoque l'ouverture des pores de
la membrane cellulaire permettant à nouveau la pénétration d'ions sodium et une dépolarisation
qui provoque un autre potentiel d'action. Ainsi, de segment en segment, le potentiel d'action est
entretenu tout le long de la fibre nerveuse. L'influx nerveux parcourt toute la fibre nerveuse par
propagation saltatoire, et atteint l'arborisation terminale. La transmission de l'influx se fait à
vitesse constante le long d'une fibre nerveuse normale.

2.7.4.2.- au niveau des synapses

Au niveau du franchissement des synapses, cette transmission peut subir trois types de
modification appelés facilitation, inhibition, occlusion.

a) - Facilitation : un neurone qui est stimulé et qui va répondre par un potentiel


d'action , produit dans son environnement un champ électrique décroissant. Des neurones de
voisinage sont soumis à ce champ électrique infra-liminaire, insuffisant pour provoquer la
stimulation des neurones voisins. Cependant, si dans le même temps, un autre neurone est lui-
même directement stimulé, son champ électrique décroissant va s'étendre aux neurones
périphériques qui, bien que n'étant pas stimulés directement, atteignent, de ce fait, le seuil de
dépolarisation et sont alors l'objet d'une dépolarisation complète responsable de leur potentiel
d'action. On voit que schématiquement deux neurones peuvent être stimulés directement et que
plusieurs autres neurones peuvent répondre, par diffusion de l'influx.

b) - Inhibition : certaines articulations synaptiques libèrent des médiateurs


chimiques qui augmentent la fuite des ions K alors que la membrane cellulaire reste imperméable
au sodium. Il existe de ce fait une hyperpolarisation ( -80 millivolts). Il faut dans ce cas un
stimulus plus intense pour faire apparaître une dépolarisation et un influx au niveau des neurones
concernés.
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c) - Occlusion : lorsque plusieurs neurones reçoivent une double stimulation


synchrone, leur fonctionnement est bloqué et il n'y a pas à leur niveau de formation de potentiel
d'action. Dans ce cas, deux neurones synchrones peuvent bloquer le fonctionnement de plusieurs
autres neurones.

3.- LE SYSTEME NERVEUX CENTRAL OU NEVRAXE

3.1.- INTRODUCTION

Il contient les centres nerveux et les voies neurologiques centrales motrices et


sensitives. Il constitue, avec le système nerveux périphérique, le système nerveux cérébro-spinal
ou système nerveux de la vie de relation.

3.2.- SUBDIVISION DU SYSTEME NERVEUX CENTRAL [S.12]

Les différentes parties du système nerveux central sont :

1) - la moelle épinière logée dans le canal vertébral des vertèbres

2) - le tronc cérébral formé lui-même par :

* la moelle allongée ( anc. bulbe rachidien)

* le pont (anc. protubérance annulaire)

* le mésencéphale.

3) - le cervelet

4) - le cerveau.

On nomme Encéphale l'ensemble des parties du névraxe situées dans la boîte crânienne, c'est à
dire le cerveau, le tronc cérébral et le cervelet.

3.3. - EVOLUTION ET DEVELOPPEMENT DU SYSTEME NERVEUX


CENTRAL ( Organogenèse )

3.3.1.- Développement morphologique des organes nerveux [S.13] + [S.14]

Primitivement, chez les vertébrés les plus inférieurs, ainsi que dans les premiers stades
de l'embryon humain, le système nerveux central est un simple tube dont les parois épaisses sont
formées de tissu nerveux de substance grise, c'est à dire de corps cellulaires, cylindraxes,
dendrites et névroglie.
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Le tube neural primitif est d'abord formé de segments juxtaposés tous semblables
appelés neuromères. Chaque neuromère comporte une cavité centrale : le canal de
l'épendyme. La paroi du tube neural est formée par la substance grise répartie autour du canal
de l'épendyme. La substance blanche, constituée par les cylindraxes myélinisés, apparaît
secondairement à la périphérie du tube neural.

L'extrémité antérieure du tube neural présente au cours de son développement 3 puis 5


dilatations. Elles constitueront les différentes parties du tronc cérébral et du cerveau. Aux deux
extrémités du tube neural, se trouvent deux orifices appelés neuropores :
le neuropore antérieur et le neuropore postérieur.

Ultérieurement, il apparait un dédoublement du télencéphale ( 5ème vésicule). Il existe


alors, en raison de la croissance rapide, un enroulement du télencéphale autour du diencéphale (
4ème vésicule), qui préfigure la morphologie des deux hémisphères cérébraux..

3.3.2.- Chronologie du développement du système nerveux

3.3.2.1.- Neurulation : C'est le développement du tube neural primitif.


La plaque neurale et la gouttière neurale apparaissent au 17ème jour de la vie intra-
utérine. La fermeture de la gouttière neurale apparaît au début du 21ème jour. La fermeture du
neuropore antérieur ( future lame terminale ) se fait au 26ème jour et la fermeture du neuropore
postérieur au 28ème jour. L'absence de fermeture du neuropore postérieur est à l'origine d'une
malformation congénitale appelée spina bifida.

3.3.2.2.- Développement de l'encéphale :


Le stade à trois vésicules se situe au début du 25ème jour. Le stade à cinq vésicules
commence au 32ème jour. A deux mois et demi de la vie intra-utérine, les vésicules
télencéphaliques recouvrent et encerclent complètement la vésicule diencéphalique. Dans
l'épaisseur des parois du télencéphale se développent des formations cellulaires, progressivement
volumineuses qui constituent le futur striatum
Parallèlement au développement morphologique, les structures fonctionnelles se mettent
en place, en établissant les premiers réseaux synaptiques dans la substance grise.

3.3.2.3. - Myélinisation
a) - au niveau des nerfs périphériques : la myélinisation est effectuée par les
gaines de SCHWANN. Elle commence au 4ème mois de la vie intra-utérine.

b) - au niveau du système nerveux central : la myélinisation débute aussi au


4ème mois de la vie intra-utérine. Ainsi le faisceau vestibulo-spinal se myélinise au 6ème mois, le
faisceau rubro-spinal au 7ème mois. Au niveau du faisceau pyramidal, la myélinisation se
poursuit après la naissance et s'étend jusqu'à l'âge de 1 à 2 ans.

4.- LE CERVEAU
15

C'est l'étage le plus élevé dans la hiérarchie fonctionnelle du système nerveux central. Il
est spécialement développé chez l'homme. Son poids moyen est de 1400 à 1800 grammes.

4.1.- Situation du cerveau et éléments de protection

4.1.1.- la loge osseuse

Le cerveau est placé dans la boîte crânienne où il repose sur la base du crâne et il est
recouvert par la voûte. Il existe des fractures de la voûte et des fractures de base, ainsi que des
fractures de la voûte irradiées à la base du crâne.

4.1.2. - la loge fibreuse [S.15]

Une toile fibreuse très épaisse appelée dure -mère tapisse la face interne du crâne et
forme un repli sous le cerveau appelé: tente du cervelet. Elle forme aussi un repli vertico -
sagittal entre les deux hémisphères du cerveau constituant une cloison médiane appelée: faux du
cerveau. Ainsi se trouvent délimitées deux loges fibreuses : en haut la loge cérébrale qui
contient les deux hémisphères du cerveau, en bas la loge cérébelleuse ( ou fosse crânienne
postérieure ) qui contient le cervelet et le tronc cérébral.
Notions sur les engagements cérébraux: Le syndrome d'hypertension intra -crânienne
(par tumeur cérébrale ou hématome intra - crânien) est responsable de déformations du tissu
cérébral, qui s'engage sous les replis fibreux (engage ments cérébraux) qui augmentent la
compression intra- crânienne ( engagement cingulaire sous la faux du cerveau, engagement
diencéphalique, engagement temporal, engagement cérébelleux ) .

4.1.3 - les méninges

Le cerveau est recouvert de trois méninge s :


* la dure -mère est la méninge la plus épaisse (décrite plus haut).

* l'arachnoïde tapisse la face interne de la dure-mère

* la pie -mère tapisse la surface du cerveau en épousant étroitement


les replis, les scissures et les circonvolutions du cerveau.
Entre l'arachnoïde et la pie-mère se trouve l'espace sub-arachnoïdien qui est occupé par
le liquide cérébro-spinal.

4.1.4.- La loge liquidienne: liquide cérébro - spinal [S.16]


( anc. liquide céphalo - rachidien)

Le névraxe baigne totalement dans le liquide cérébro-spinal, qui est situé à l'extérieur et
à l'intérieur du névraxe. On peut distinguer deux départements : un département interne (ou
central) et un département externe ( ou périphérique )
a- Le département interne (ou central)
Au niveau de l'encéphale, il est constitué par quatre ventricules : Les ventricules latéraux ,
dans les hémisphères cérébraux, le troisième ventricule entre les deux thalamus, et le quatrième
ventricule dans le tronc cérébral. Ces cavités communiquent entre elles. Le trou de Monro fait
16

communiquer les ventricules latéraux , et le troisième ventricule .L'aqueduc du mésencéphale (


ou de Sylvius ) fait communiquer le troisième ventricule et le quatrième.
Au niveau de la moelle, ce département comprend le canal de l'épendyme qui est partiellement
virtuel, en principe plus ou moins oblitéré pendant l'adolescence.
L'épithélium qui tapisse la paroi interne des cavités est étanche. Il existe donc une barrière
biologique entre le tissus nerveux et le liq uide cérébro-spinal.
b- Le département externe ( ou périphérique )
Il est représenté par l'ensemble des espaces sub-arachnoïdiens. Certaines portions intra-
craniennes de ces espaces sont plus vastes .Elles sont appelées , citernes ou lacs. Exemple:
citerne basilaire, lac cérébelleux supérieur et lac cérébelleux inférieur.
Les deux départements communiquent par le trou de Magendie, à la face dorsale du tronc
cérébral.

c- Biologie du liquide cérébro-spinal


Il est sécrété en permanence par les plexus choroïdes, qui sont des formations
névrogliques de structure glomérulaire. La filtration dans le sens sang / liquide cérébro-spinal est
très sélective. Il existe donc une véritable barrière hémo -méningée qui assure, au système
nerveux central, la stabilité de son milieu.
Le liquide cérébro-spinal circule en permanence et il est résorbé par voie veineuse au niveau du
secteur périphérique. Son volume total est de 150ml. Il est renouvelé en totalité trois à quatre fois
par jour. Il présente une circulation lente, favorisée par l'effort et la posture. Cette circulation
peut être étudiée par l'emploi de produits isotopiques.
Le liquide cérébro-spinal peut être prélevé par ponction lombaire, au cours de laquelle on peut
mesurer sa pression ( 10 à 15cm. d'eau ). Le liquide prélevé peut être soumis à une analyse
chimique, cytologique et bactériologique.

4.2.- Morphologie externe du Cerveau

Le cerveau a la forme générale d'un ovoïde à grand axe antéro - postérieur. Il est
composé de deux hémisphères séparés par un profond sillon médian (fissure longitudinale du
cerveau. Anciennement: scissure inter-hémisphérique) et reliés entre eux par des ponts de tissu
nerveux (les commissures inter-hémisphériques).
La surface des hémisphères est constituée d'un "manteau" ( pallium ) de substance grise très
plissée (alors qu'au niveau de la moelle et du tronc cérébral, la substance grise est centrale
autour du canal de l'épendyme). Cette substance grise périphérique et superficielle constitue
l'écorce cérébrale ou cortex. Elle présente de nombreux plis dont les plus profonds et les plus
constants s'appellent sillons ( anciennement scissures).

4.2.1. - Face latérale de l'hémisphère cérébral [S.17]

On distingue chez l'homme 3 scissures principales sur la face latérale de chaque


hémisphère.

* le sillon central ( Sulcus centralis ), ou scissure de Rolando

* le sillon latéral ( Sulcus lateralis ) ou scissure de Sylvius


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* le sillon occipital transverse ou scissure perpendiculaire externe (ou


scissure parieto-occipitale) qui est plus rudimentaire.

Les scissures délimitent des lobes : le lobe frontal, le lobe pariétal, le lobe
temporal, le lobe occipital. La surface des lobes est parcourue par des sillons moins profonds
que les scissures. Ces sillons délimitent de gros plis de substance grise appelés circonvolutions
cérébrales ( circonvolution cérébrale = Gyrus ). Ainsi, la circonvolution frontale ascendante
s'appelle: Gyrus pré-central, et la circonvolution pariétale ascendante: Gyrus post - central .
Les bords du sillon latéral dissimulent une dépression - la fosse latérale - qui contient un lobe
particulier appelé lobe de l'insula qui possède 5 petites circonvolutions.

4.2.2. - Face médiale de l'hémisphère [S.18]


La face médiale de l'hémisphère n'est visible que par section des commissures inter-
hémisphériques (très spécialement par section du corps calleux) et par ouverture du 3ème
ventricule.
Sur la face médiale, on distingue une circonvolution particulière, appelée circonvolution
limbique ou gyrus cingulaire délimité par le sillon du cingulum (scissure calloso-marginale).
Cette circonvolution est enroulée autour de la partie profonde de l'hémisphère. La partie
inférieure de la circonvolution limbique est enroulée sur elle -même. Elle est formée en bas par la
5ème circonvolution temporale, dont l'extrémité s'enroule en forme de crochet ( Uncus ). Elle est
située contre un repli profond, appelé HIPPOCAMPE. C'est une circonvolution inversée,
repliée vers l'intérieure du cerveau, formant relief dans la cavité du ventricule latéral. Cette
région de l'hippocampe contient les structures fonctionnelles de la mémoire.
Au-dessus de la circonvolution limbique, on distingue le lobe frontal dont la partie postérieure est
appelée lobule para-central. Sur la face média le du lobe pariétal se trouve le lobule
quadrilatère et sur la face médiale du lobe occipital se trouve le CUNEUS ,délimité par le sillon
pariéto - occipital (scissure perpendiculaire interne) et le sillon calcarin (scissure calcarine), zone
de projection corticale de la vision.

4.2.3.- Face inférieure des hémisphères [S.19]


Sur la face inférieure du lobe frontal , on voit la présence des trois premières circonvolutions
frontales, contre lesquelles sont appliqués le bulbe olfactif et le tractus olfactif (I ère paire des
nerfs crâniens).
Sur la face inférieure du lobe temporal, on trouve la face inférieure des 3ème,4ème et 5ème
circonvolutions temporales, ainsi que la circonvolution de l'hippocampe.
Au centre de la face inférieure du cerveau, entre les deux hémisphères, se trouve l'isthme de
l'encéphale qui correspond à la jonction du tronc cérébral et du cerveau. C'est à cet endroit que
se trouvent le chiasma optique et le début des bandelettes optiques.
Dans l'espace inter- pédonculaire, on voit le relief des tubercules mamillaires et le pédicule de la
glande hypophyse ( tige de l'hypophyse ).

4.2.4.- Les commissures inter -hémisphériques : [S.20]

Elles contiennent des fibres nerveuses qui établissent des relations entre les deux
hémisphères cérébraux (appelés aussi, fibres d'association inter -hémisphériques). Ce sont : le
corps calleux, le fornix, la commissure blanche antérieure.
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a - Le corps calleux

C'est une formation qui appartient au néo-cortex. Elle apparaît chez les mammifères. Le
corps calleux a la forme d'une lame de substance blanche, à disposition sagittale et disposée
entre les deux hémisphères. Il présente une extrémité antérieure (le genou), un corps et une
partie postérieure (le bourrelet). La face supérieure est au fond de la fissure longitudinale du
cerveau (scissure inter- hémisphérique).La face inférieure répond au fornix (trigone) et aux
ventricules latéraux.

Les fibres nerveuses du corps calleux réunissent les territoires corticaux des deux lobes frontaux
(forceps minor ), des deux lobes pariétaux et des deux lobes occipitaux (forceps major). Il existe
des aires cérébrales non reliées par des fibres calleuses. Elles sont appelées aires primaires.
Toutes les autres régions sont connectées par des fibres calleuses. Elles sont appelées aires
associatives.

b - Le fornix (ou Trigone)

C'est une formation qui appartient au paléo-cortex. Elle est formée de deux cordons de fibres
nerveuses, appelés piliers , enroulés d'avant en arrière, et accolés dans leur moitié antérieure.
L'ensemble a la forme d'un X. Chaque cordon relie l'hippocampe au tubercule mamillaire, du
même côté. Quelques fibres sont croisées. Le fornix est placé sous le corps calleux.

c - La commissure blanche antérieure

C'est une formation qui appartient à l'archéo-cortex et qui relie les deux lobes temporaux en
passant devant les piliers antérieurs du fornix. Elle relie les deux noyaux amygdaliens (placés
dans le lobe temporal) qui appartiennent aux systèmes olfactif et limbique.

d - La commissure blanche postérieure

Formation transversale, de structure très complexe, qui contient des fibres d'association entre les
noyaux des nerfs crâniens, et entre les deux moitiés du mésencéphale et du diencéphale.

e - Physiopathologie des commissures inter- hémisphériques

Expérimentalement, chez l'animal, la section des commissures inter- hémisphériques, réalise un


dédoublement des fonctions cérébrales (SPLIT BRAIN), produisant des troubles du
comportement psycho -moteur.
En pathologie humaine (par troubles vasculaires, dégénératifs ou lésions tumorales), le syndrome
calleux est rarement pur. Les fonctions cérébrales supérieures sont conservées. Il existe des
troubles dans l'exécution des mouvements associés (troubles praxiques) et des troubles de la
reconnaissance sensorielle (tact, lecture).
Globalement, l'expérimentation et la pathologie confirment la notion d'hémisphère dominant, le
gauche chez les droitiers, pour les fonctions du langage parlé ou écrit.

4.3.- Morphologie interne du Cerveau [S.21] + [S.22]


19

Sous le cortex se trouve la substance blanche centrale au sein de laquelle sont situés de
volumineux noyaux gris. Ce sont des centres sous-corticaux appelés noyaux gris centraux.Ils
sont composés des corps striés et de la couche optique ou thalamus. Enfin au centre du cerveau
se trouve un système de cavités appelées ventricules qui ne sont autres que des dilatations
régionales du canal de l'épendyme.

4.3.1.- Le cortex cérébral ou substance grise périphérique ou écorce.


[S.23]

L'écorce grise recouvre toute la surface extérieure des hémisphères et s'enfonce entre les
circonvolutions en suivant les lèvres des scissures et des sillons (néo-cortex). Elle est formée de
cellules nerveuses disposées en 6 couches. Certaines sont des cellules d'association, d'autres des
cellules réceptrices des sensibilités et des activités sensorielles, d'autres enfin, les plus grandes,
sont des cellules motrices. Ces dernières sont appelées cellules pyramidales en raison de leur
forme.
En plus de cette disposition laminaire, les connections neuronales dans le cortex sont disposées
en colonnes verticales, contenant des neurones différents, mais qui concernent les mêmes
territoires périphériques. Cette disposition apporte des capacités fonctionnelles complémentaires
au niveau des aires motrices , sensitives et sensorielles. La disposition en colonnes a surtout été
étudiée dans les aires visuelles, mais il est vraisemblable qu'elle existe dans tous les territoires
corticaux.
Nombre de neurones:
" Le cortex est une structure cons tituée de six couches interconnectées, contenant
quelque dix milliards de neurones, et environ un million de milliards de connexions."
G.M.Edelman. Biologie de la conscience. Ed. Odile Jacob. p.138.

4.3.2.- La substance blanche centrale

Elle occupe l'espace compris entre le cortex, les noyaux gris centraux et les ventricules. On lui
distingue plusieurs territoires appelés capsule extrême, capsule externe, capsule interne,
centre ovale. Cette substance blanche contient des fibres nerveuses myélinisées issues des
cellules du cortex ou y parvenant. La substance blanche contient aussi, en particulier dans le
centre ovale, des fibres d'association intra-hémisphériques et inter -hémisphériques.
La capsule interne est formée par le passage de faisceaux nerveux dont le plus important est le
faisceau pyramidal (voie motrice principale). Ce faisceau occupe le bras postérieur et le genou
de la capsule. Les fibres motrices issues du cortex pré- central présentent une torsion dans le
centre ovale et se disposent dans le bras postérieur de la capsule interne selon une somatotopie
précise (voir schéma).

4.3.3.- Les noyaux gris centraux

Ce sont les corps striés et la couche optique ou thalamus.

4.3.3.1.- Les corps striés ou striatum.

Chaque corps strié est formé de 3 noyaux gris : le noyau caudé , le noyau lenticulaire et le
claustrum ou avant-mur. Le noyau lenticulaire est lui-même formé de deux parties : la partie
20

externe s'appelle putamen. Elle forme avec le noyau caudé: le néo-striatum. La partie interne
s'appelle pallidum , qui forme le paléo - striatum.
Ce sont des centres sous -corticaux de la fonction motrice. Ils sont responsables de la motricité
automatique. Ils sont en connexion avec le cortex moteur au-dessus, et les noyaux sous-jacents.
Avec le Thalamus, ils forment le Paléencéphale.

4.3.3.2. - La couche optique ou thalamus [S.24]

Elle est située à la partie la plus profonde de l'hémisphère de chaque côté du 3ème ventricule. La
couche optique est en fait composée de la coalescence de plusieurs noyaux. Cette masse de
substance grise est le grand carrefour auquel aboutissent toutes les sensibilités et les impressions
sensorielles. C'est un véritable centre de triage qui répartit ensuite les informations sur les
différentes zones du cortex. Le thalamus contient de nombreux noyaux:
a) - des noyaux spécifiques qui projettent leurs fibres sur les aires primaires du cortex.
Les plus importants d'entre eux sont, le noyau latéro -ventral postérieur (noyau sensitif) où
aboutissent les sensibilités lemniscale s et extra-lemniscales, et deux noyaux moteurs : le noyau
latéro-ventral intermédiaire, le noyau latéro -ventral antérieur.
b) - des noyaux non spécifiques, qui projettent leurs fibres sur les aires associatives du
cortex. Le plus volumineux est le noyau médian dorsal qui joue un rôle dans les manifestations
émotives. Il existe, de ce fait, de nombreuses fibres de connexion entre le thalamus et le cortex,
fonctionnant dans les deux sens et formant la couronne rayonnante ( corona radiata ).
c) - Le système thalamique diffus: ce sont des petits noyaux situés dans les lames
périphériques et internes qui séparent les noyaux principaux. Au plan physiologique, ils sont un
prolongement de la substance réticulée du tronc cérébral, et jouent un rôle dans l'éveil de
l'activité corticale ( vigilance, attention, remémorisation ). Leur fonction parait équivalente à celle
d'un filtre en électronique.

4.3.3.3. - L'hypothalamus

Le bas fond du 3ème ventricule contient, répartis dans l'épaisseur de ses parois, plusieurs noyaux
de substance grise qui appartiennent au système nerveux végétatif. Aussi les fonctions de
l'hypothalamus sont-elles multiples et concernent :

* les mouvements de l'eau intra et extra- cellulaire


* le métabolisme des glucides, des protides et des lipides,
* la régulation thermique
*la régulation de l'émotivité
* les fonctions sexuelles
* le sommeil.

En bref, l'hypotalamus est l'étage fonctionnel le plus élevé du système nerveux végétatif
(cerveau végétatif). Situé dans la base du cerveau, il est en connexion :
- en haut, avec le lobe limbique (cerveau instinctif) et les aires pré- frontales (expression
caractérielle). Il existe à ce niveau et traversant l'hypothalamus, un important faisceau
d'association qui relie le télencéphale à la substance réticulée du tronc cérébral ( faisceau médian
du télencéphale ).
21

- en bas, avec les noyaux végétatifs de la substance réticulée du tronc cérébral (noyaux para-
sympathiques) . C'est à ce niveau que s'établissent les équilibres neuro - végétatifs et leur
pathologie ( symphatocotonie et parasympathicotonie).
De plus, sous l'hypothalamus et en étroite relation anatomique et physiologique avec lui, se trouve
la glande hypophyse (relations neuro-endocriniennes par neuromédiateurs hypothalamiques).

4.3.3.4. - Enfin, à la jonction du tronc cérébral et du cerveau


se trouvent les noyaux sous-opto-striés
Ce sont : la zona incerta, le corps de Luys et le locus niger.

4.3.3.5.- Les ventricules cérébraux [S.25]

Le cerveau et le tronc cérébral possède un système de cavité qui contient du liquide cérébro -
spinal. Le 4ème ventricule appartient au tronc cérébral. Le 3ème ventricule appartient au
cerveau. Il est placé profondément sur la ligne médiane, entre les deux couches optiques. Il
communique par un orifice étroit ( trou de Monro ) avec les ventricules latéraux qui sont des
cavités placées au sein de chaque hémisphère. L'hydrocéphalie de l'enfant résulte d'une
hypertension du liquide céphalo-rachidien bloqué à l'intérieur des ventricules distendus.

4.4.- Systématisation du cerveau

4.4.1.- Organisation fonctionnelle générale ( Phylogenèse ) [S.26]

Les centres nerveux cérébraux sont hiérarchisés. Ainsi les centres sous -corticaux sont
sous la dépendance du cortex. Cependant les centres sous -corticaux sont capables d'autonomie
relative lorsqu'ils assurent des fonctions automatiques. Cette subordination est la conséquence
des acquisitions fonctionnelles successives des étapes de la phylogenèse ( évolution
organique et fonctionnelle, étudiée tout au long des espèces animales successives ).
Les structures les plus récentes dominent les structures qui les ont précédées mais celles-ci
conservent leurs fonctions propres.
Sur le plan fonctionnel, il est donc intéressant de retrouver, dans les structures du
cerveau , les trois niveaux de développement évolutif du Système Nerveux Central
(archencéphale : cerveau instinctif et réflexe, paléencéphale : cerveau impulsif et automatique,
néencéphale : cerveau conscient puis rationnel, chez l'homme). A chaque stade évolutif, le
cerveau possède un cortex et des noyaux gris.

4.4.1.1.- Archencéphale: Cerveau instinctif et réflexe

C'est le niveau de développement des poissons et des amphibiens. Les informations sont reçues
par le cerveau sensitif et sensoriel (olfactif et visuel). Les centres d'intégration sont représentés
par l'archéo-cortex (dont les structures sont présentes chez l'homme : hippocampe dorsal -
atrophique chez l'homme - et hippocampe ventral ) et la substance réticulée. Le cerveau moteur
est représenté par les noyaux sous-opto-striés et les noyaux du toit du mésencéphale (qui
correspondent chez l'homme aux tubercules quadrijumeaux). Les voies vestibulaires
22

appartiennent aussi à ce stade de développement. Les voies motrices peuvent être regroupées
sous le nom de Système archéo-moteur.
Ainsi à l'origine même du comportement moteur, se trouvent des stimulations sensorielles et des
réponses instinctives de nature purement réflexe.

4.4.1.2. - le Paléencéphale: Cerveau automatique

C'est le stade de développement des reptiles puis des oiseaux. Il se superpose aux structures
précédentes pour constituer le RHINENCEPHALE .
Il comprend un cortex (paléo-cortex), représenté par le gyrus cingulaire et la
circonvolution entorhinale ou T5. L'ensemble a la forme classique d'une raquette, dont le manche
est constitué par l'appareil olfactif. Il contient, en plus, un centre sensitif et sensoriel, le
thalamus , (noyau ventro- latéral postérieur ). Les centres moteurs sont constitués par le paléo-
striatum ( pallidum et noyaux moteurs du thalamus ) . Ces centres sont reliés entre eux par les
voies thalamo-striées. Les voies motrices paléo-striées se projettent sur les noyaux sous-opto-
striés. Les voies motrices, à ce niveau de développement , peuvent être regroupées sous le nom
de Système paléo-moteur.
Globalement, le Paléencéphale est un cerveau fonctionnellement très complet. Dépassant les
impératifs biologiques élémentaires de l'instinct, il assure toute l'activité automatique du
comportement.

4.4.1.3.- le Néencéphale: Cerveau conscient puis rationnel chez


l'homme

C'est le stade évolutif des mammifères avec des graduations à l'intérieur du groupe. Il
est spécialement développé, en volume et en fonction, chez les primates et surtout chez l'homme.
Il se superpose aux deux stades précédents, dont les structures restent fonctionnelles chez
l'homme. Il comprend le cortex cérébral. Au plan moteur, ce néo-cortex ou néo-pallium possède
lui-même des aires associatives motrices dont les voies peuvent être regroupées sous le nom de
Système néo-moteur.
Il possède aussi des aires primaires ( aire 4 ) dont la voie efférente constitue le faisceau
pyramidal. Le néencéphale possède ses propres noyaux gris, qui sont le noyau caudé et le
putamen (néo-striatum). Par des voies cortico-striées, il contrôle le paléencéphale.

En bref, le concept fonctionnel du cerveau, basé sur la phylogenèse, reconnaît trois structures
superposées:
- le cerveau instinctif et réflexe ( archencéphale )
- le cerveau automatique( paléencéphale )
- le cerveau conscient, puis rationnel ( néencéphale )
On retrouve, à tous les niveaux, le comportement fondamental de la matière vivante :
Information – Traitement de l’information - Action

4.4.2. - Organisation fonctionnelle particulière : Topographie


fonctionnelle du cortex

Il existe au niveau de la surface du cortex une véritable topographie des fonctions motrices,
sensitives, sensorielles et associatives.
23

4.4.2.1. Systématisation du néencéphale


( Topographie corticale )

4.4.2.1.1. - fonctions motrices [S.27] + [S.28]

a - Aire 4 (aire somato-motrice) :


* Topographie corticale :
L'aire 4 correspond à la plus grande partie du gyrus pré-central (circonvolution frontale
ascendante). A son niveau sont situées les grandes cellules pyramidales de BETZ qui sont le
point de départ des axones qui constituent le faisceau pyramidal. A noter que la partie la plus
élevée de l'aire 4 se prolonge sur la face médiale de l'hémisphère. Tout au long de l'aire 4 il
existe une véritable somatotopie fonctionnelle. Chacune des régions de l'aire 4 représente un
territoire corporel dont la surface corticale est d'autant plus grande que ce territoire a une grande
importance fonctionnelle. Ainsi la surface correspondant à la main est très grande et, plus
spécialement, la surface correspondant au pouce. Cette représentation schématique du corps
humain à la surface du cortex moteur s'appelle "homonculus de Penfield". [S.29]
* Structure corticale
Le cortex de l'aire 4 ne contient pas de cellules sensitives , mais seulement des cellules
pyramidales, grandes et petites, et les couches 3 et 5 envahissent toute l'épaisseur du cortex (
3mm ). Seules les fibres motrices cortico- spinales naissent des grandes cellules pyramidales de
Betz ( 100 µ ). Elles sont peu nombreuses ( 35000 ).Leur axone représente seulement 2 à 3% du
faisceau. pyramidal. Les autres fibres motrices sont les axones des petites cellules pyramidales
dont 60% proviennent de l'aire 4. ( faisceau para-pyramidal ou voie adversive ). Les 40%
restants proviennent des aires motrices associatives du cortex. Globalement, le faisceau
pyramidal compte, au niveau des pyramides de la moelle allongée, un million de fibres. Il est donc
hétérogène.
* Aire motrice supplémentaire
Au niveau du lobule para-central ( face médiale de l'hémisphère ), il existe un territoire moteur
particulier appelé aire motrice supplémentaire. Elle possède , comme l'aire 4, une somatotopie
complète. C'est une aire motrice associative qui pourrait se rapporter au projet du mouvement.

b- Aire 6 (aire psycho - motrice) : En avant de l'aire 4 se trouve un


vaste territoire cortical moteur correspondant à l'aire 6, appelée aire pré-motrice. C'est une zone
d'intégration motrice qui correspond au point de départ du faisceau fronto-pontin. Elle concerne
la commande du mouvement volontaire global ( ou coordonné ).

c - Aire 8 (aire oculo -motrice) : En avant de l'aire 6, il existe un petit


territoire moteur spécialisé qui est l'aire 8 ou aire oculo-motrice responsable des mouvements
associés de la tête et des yeux.
d- Aires 5 et 7. Ce sont des territoires moteurs corticaux associatifs au
niveau du lobe pariétal, donnant le faisceau pariéto-pontin.
e - Aires 21 et 22. Ce sont des territoires moteurs corticaux associatifs
au niveau du lobe temporal, donnant le faisceau temporo-pontin. Ce dernier intervient dans les
ataxies à prédominance axiale et, indirectement, sur les mouvements cortico-oculo-céphalogyres
(aire 22: - Bossy p.237)
24

4.4.2.1.2. - fonctions sensitives et sensorielles [S.30] +


[S.31]

La topographie sensitive et sensorielle du cortex cérébral a des caractères très particuliers. On


distingue en principe trois localisations concentriques pour une même projection sensitive et
sensorielle.
a) - Il existe une zone de réception primaire corticale où émerge le signal neuro-physiologique
(provenant de la rétine, par exemple ).
b) - Autour de la zone primaire, sont disposés des neurones de structure particulière qui
correspondent à la prise de conscience de la nature du signal et de ses paramètres. C'est la zone
de perception.
c) - Enfin, à la périphérie, il existe une troisième zone de neurones spécialisés qui correspondent
à l'analyse du message sensoriel, à son identification et à sa reconnaissance. C'est la zone
d'interprétation.
En gros, il existe, en principe, trois centres concentriques qui sont : le centre de réception
primaire, le centre de perception consciente et le centre d'interprétation. Les territoires qui sont
placés autour du centre de la réception primaire sont appelés zones psychiques ou zones de
gnosie. Ce sont des territoires associatifs et intégratifs.
En bref, il existe une diffusion corticale du message sensoriel, qui s'accompagne d'un
changement de nature par intelle ctualisation et enrichissement symbolique. A noter que les
déficits sensoriels ( Ex. cécité ) peuvent être partiellement compensés par extension
fonctionnelle des zones de gnosie des territoires sensitifs environnants ( somesthésie tactile,
spatiale, et audition ). Il existe donc, au niveau cortical, des suppléances possibles, qui doivent
pouvoir être développées par des procédés éducatifs appropriés.

a - Les aires corticales de la vision :

On distingue ainsi dans le lobe occipital les aires sensorielles de la vision. L'aire 17 est le centre
de réception primaire, l'aire 18 est l'aire de perception et l 'aire 19, la plus périphérique, est l'aire
d'interprétation. Ces trois territoires se retrouvent sur la face médiale de l'hémisphère de part et
d'autre du sillon calcarin.

b- Les aires corticales de l'audition

Les centres sensoriels de l'audition sont placés au niveau des premières circonvolutions
du lobe temporal. On distingue ici seulement deux territoires : l'aire 41 est l'aire de réception
primaire et l'aire 42 correspond aux zones de gnosie.

c - Les aires corticales de la somesthésie

La sensibilité générale se projette au niveau du cortex du lobe pariétal, en arrière du sillon central
( scissure de Rolando ). On distingue là aussi à son niveau trois territoires successifs :
l'aire 3 correspond à la réception primaire et les aires 1 et 2 correspondent aux aires psychiques.
Il existe au niveau de ce territoire, sur le gyrus post-central (circonvolution pariétale ascendante)
une topographie somatotopique tout à fait comparable à celle de l'homonculus de Penfield.

d - Les aires corticales de l'olfaction :


25

Les aires de l'olfaction sont placées sur la face médiale de l'hémisphère au niveau de la
circonvolution limbique et au niveau de la région de l'hippocampe. On distingue deux territoires
olfactifs situés dans l'aire 24 et dans l'aire 38.

4.4.2.1.3. - Fonctions associatives [S.32]

Les aires associatives couvrent 86% du cortex chez l'homme ( 11% chez le rat ) , ce qui
témoigne de leur importance évolutive.

a - Les aires corticales pré - frontales :

Enfin, il existe, au niveau du cortex , une zone très particulière, située dans la partie la
plus ventrale des lobes frontaux. Ce sont les aires pré - frontales 9 et 10. Leur signific ation
physiologique précise est mal connue. On sait seulement qu'elles représentent le lieu
d'élaboration des caractères de la personnalité. Elles concernent aussi les activités intellectuelles
de la concentration et de la prévision, ainsi que la régulatio n de l'humeur (cyclo-thymie:
dépression, euphorie). Il s'agit de territoires complexes qui sont en fait des aires associatives,
abondamment reliées au lobe limbique, au thalamus et à l'hypothalamus. Les lésions pré -
frontales se caractérisent donc par des modifications caractérielles: perte du dynamisme naturel,
perte la concentration, des capacités prévisionnelles, perte de l'initiative et de la décision et perte
de l'affectivité, avec conservation des aptitudes intellectuelles fondamentales ( raisonnement ).
En bref , il s'agit d'un état de passivité et de neutralité psycho-affective.
( Etiologies: Traumatismes crânio - cérébraux frontaux, Méningiome frontal opéré ).

b - Les aires corticales du polygone du langage

On distingue enfin au niveau du cortex des territoires particuliers sensoriels et moteurs qui sont
spécialisés dans les fonctions du langage et de l'écriture (centres du langage et de l'écriture.) On
distingue :

* - des centres moteurs.

Ce sont :
* le centre de l'écriture : il est placé en avant de la circonvolution frontale
ascendante au voisinage des territoires moteurs qui correspondent au membre supérieur et à la
main. Sa lésion pathologique provoque l'agraphie.

* le centre du langage : il est situé au pied de la circonvolution frontale


ascendante, au voisinage des territoires moteurs du larynx. C'est l'aire de Broca de l'hémisphère
gauche. Sa lésion provoque l'anarthrie ( impossibilité d'émettre des sons organisés.)

* - des centres de reconnaissance :

* le centre de la surdité verbale : il est situé dans le lobe temporal, en arrière


des centres de projection de l'audition. C'est l'aire de Wernicke de l'hémisphère gauche. Sa
lésion entraîne l'incompréhension des paroles entendues, car elles ne sont pas reconnues. Il s'agit,
26

en fait d'un trouble complexe du langage, associant diverses formes (logorrhée, paraphasie,
manque du mot) appelé Aphasie de Wernicke, par lésion dans le lobe temporal.
* le centre de la cécité verbale : il est situé dans une zone intermédiaire entre
le lobe pariétal et le lobe occipital. Sa lésion entraîne l'incompréhension des mots écrits ou
imprimés, car ils ne sont pas reconnus.

L'ensemble de ces quatre centres constitue le polygone du langage . Il existe entre eux de
nombreuses fibres d'association. En effet, on entend et on comprend ses propres paroles, de
même que l'on voit et que l'on comprend sa propre écriture. Il faut noter que ce polygone du
langage, bien que bilatéral n'est fonctionnel qu'à gauche chez les droitiers (et à droite chez les
gauchers). Pour expliquer cette fonction unilatérale, on pense que les phénomènes moteurs et
psychiques du langage, dont le synchronisme est très délicat, nécessitent la prédominance d'un
hémisphère sur l'autre. C'est ainsi que s'expliqueraient certaines formes de bégaiement par la
non - prédominance d'un hémisphère.

c - Le carrefour temporo-pariéto-occipital :

Il s'agit d'une zone associative très importante située à cheval sur trois lobes : le lobe pariétal, le
lobe temporal et le lobe occipital et qui correspond à l'aire 40. C'est la région du pli courbe. Cette
aire est principalement le territoire de la représentation spatiale et du schéma corporel. Ses
troubles pathologiques se caractérisent par des déficits fonctionnels complexes, qui sont :

a) - des apraxies :
perturbations de l'exécution motrice volontaire et coordonnées.
b) - des agnosies :
troubles de l'identification et de la reconnaissance.

d - Les aires associatives du lobe temporal

En plus des aires auditives et des aires motrices extra-pyramidales (origine du faisceau temporo-
pontique), le cortex temporal contient de vastes territoires associatifs qui correspondent aux
circonvolutions T3 et T4 ( aires 36, 37, 38 ), et concernent la mémorisations d'informations,
spécialement visuelles.
A noter que T5 appartient fonctionnellement au système limbique.

4.4.2.2. - Systématisation du paléencéphale [S.33]

Les noyaux gris centraux : Centres et voies du système moteur extra-pyramidal

Les noyaux gris centraux sont constitués par le corps strié et la couche optique ou
thalamus. Ces structures ont été étudiées au chapitre de la morphologie. Ils jouent un rôle
important dans la fonction motrice et dans le contrôle de son déroulement. En effet, toute activité
motrice n'est pas volontaire. Il existe dans le mouvement normal une grande participation
d'activités motrices automatiques ( activités motrices d’accompagnement du mouvement
volontaire ) qui résultent très principalement des fonctions des noyaux gris centraux , situés dans
27

le paléencéphale. Les voies neurologiques au niveau des noyaux gris centraux sont appelées:
circuits striataux.

°Les circuits striataux

Les différentes connexions des noyaux gris centraux entre eux et avec le cortex, décrivent
plusieurs systèmes de boucles de régulation de l'activité motrice, dont la participation est
indispensable à l'exécution normale du mouvement. Ces connexions sont assurées par des voies
et des synapses qui mettent en jeu des neuro-médiateurs et des récepteurs spécifiques.
On distingue actuellement 5 boucles de régulation :

- le circuit striatal principal : il est cortico-strio-thalamo-cortical.

- les quatre circuits striataux accessoires ( CSA ):

* 1er CSA : néo-striatum, pallidum, noyau latéro-ventral intermédiaire


du thalamus et retour au cortex.
* 2è CSA : boucle pallido-sous-thalamo-striée : elle relie le pallidium au
corps de Luys et à la zona incerta.
* 3è CSA : c'est la boucle strio-nigrique qui est impliquée dans la
physio-pathologie de la maladie de Parkinson.
* 4è CSA : boucle strio-nigro-thalamique et retour au néo-striatum et
retour au néo-striatum.
( A noter l'organisation générale en boucles de contrôle ou de rétro - action )

° les sytèmes d'entrée dans les circuits striataux:

Le cortex du cerveau projette des fibres sur le paléencéphale (sur le néo-striatum puis, au delà,
sur le pallidum). Ce sont les voies cortico -striées.

° les systèmes de sortie des circuits striataux:

Les corps striés distribuent leurs fibres aux noyaux sous-jacents: noyaux sous-opto-striés et au
delà, à la substance réticulée. Ce sont les voies strio - réticulaires.

° Physio-pathologie du Paléencéphale

Les lésions des centres et des voies du paléencéphale se traduisent par des troubles du
mouvement et des troubles du tonus musculaire, qui caractérisent les syndrômes extra-
pyramidaux. On distingue ainsi deux types de syndrômes extra-pyramidaux :
- Un syndrôme hypokinétique – hypertonique . Exemple : Maladie de Parkinson (niveau
lésionnel : boucle srio-nigrique).
- Un syndrôme hyperkinétique – hypotonique. Exemple : Athétose (niveau lésinnel : néo-
striatum).
28

4.4.2.3. - Systématisation de l'archencéphale : le système


limbique [S.34]

Il est constitué par un ensemble de centres nerveux très profonds abondamment reliés
entre eux, mais aussi avec les aires corticales associatives, le thalamus , l'hypothalamus, et les
aires pré- - frontales.
Fonctionnellement, les territoires du lobe limbique sont responsables de l'organisation des
comportements instinctifs fondamentaux et de l'expression des émotions et des motivations,
assurant la protection de l'individu et la survie de l'espèce. C'est le domaine de l'instinct.
En bref, il s'agit des trois fonctions primordiales qui sont :

- vivre ( motivations alimentaires )


- survivre ( en cas de menace, deux comportements opposés,
combattre ou fuir )
- se reproduire

Anatomie du système limbique

Au plan du développement phylogénétique, il correspond à l ' association de l'archencéphale et du


paléencéphale. Il forme le rhinencéphale des mammifères macrosmatiques, pour lesquels
l'olfaction est une fonction essentielle. Chez l'homme, la fonction olfactive est réduite, mais toutes
les autres fonctions du lobe limbique sont conservées.
Il comprend les organes suivants :

- L'appareil olfactif
- L'hippocampe ventral,
- Le noyau amygdalien (ou Amygdale): c'est un noyau gris situé dans
l'épaisseur du lobe temporal au niveau de l'uncus,
-La région septale, avec les noyaux du septum
Il ne s’agit pas exactement du septum lucidum, mais d’une aire voisine (aire 25) située
dans la partie basse de la face médiale du lobe frontal et sous le bec du corps calleux (gyrus
sous – calleux). Elle est l’aboutissement de la bandelette olfactive médiale.
Les noyaux profonds ( noyaux du septum, dont le noyau accubens)
ont gardé, peut-être au détriment des finalités olfactives, une vive activité impulsive et
motivante. Ce sont des éléments très actifs de la physiologie du lobe limbique (attirance,
appétit, satisfaction).
- Le grand lobe limbique de Broca formé par :
* le gyrus cingulaire
* la circonvolution para-hippocampique ou T 5

Anatomie fonctionnelle

Cet ensemble est le siège de deux manifestations du comportement :


29

A - C'est le centre de la manife station des émotions, se rapportant soit aux


motivations alimentaires (attirance, faim, appétit) soit aux instincts de conservation en cas de
danger (combattre ou fuir, c'est-à-dire agressivité, ou répulsion), soit aux instincts fondamentaux
de la sexualité. Les voies sont représentées par le circuit SEPTUM / AMYGDALE. Les
expériences neuro - physiologiques ont montré que les stimulations des noyaux du septum, était
génératrice de sensations de plaisir ou de satisfaction ; au contraire, la stimulation du noyau
amygdalien est génératrice de sensations d'agressivité (combat) ou de crainte (fuite).
Toutes ces manifestations fondamentales étant en rapport avec la vie végétative, on comprend
que le système limbique échange de nombreuses relations avec l'hypothala mus. Il est aussi en
relation avec les aires associatives du cortex et spécialement les aires pré-frontales qui ont des
fonctions psycho-affectives se rapportant à la personnalité des individus. Toutes ces régions sont
connectées, dans les deux sens, par le faisceau médian du télencéphale ( voir chap. Tronc
cérébral – Substance réticulée et voies réticulaires ).

B - C'est aussi le centre de la mémoire.


A l'intérieur du système limbique, il existe, en plus, une boucle fermée sur elle -même, utilisant le
tubercule mamillaire, le noyau antérieur du thalamus, le gyrus cingulaire, la région de
l'hippocampe et le fornix..
Ce circuit , décrit par Papez, est responsable de la mémoire de fixation. Une interruption de ce
circuit provoque une amnésie antérograde (seuls les souvenirs anciens sont conservés, mais il ne
peut s'en constituer de nouveaux.).On peut étudier la mémoire à trois niveaux: clinique,
physiologique et pathologique.
La mémoire au plan clinique:
La mémoire immédiate (testée après une ou quelques informations sensorielles
brèves).
La mémoire récente (ou à court terme, quelques heures à quelques jours)
La mémoire à long terme (souvenirs consolidés et durables).
Des travaux plus récents, basés sur les « tests-mémoire » classiques, distinguent :
• pour Popper (1977) : la mémoire implicite, spontanée , sans effort,concernant les
faits habituels et répétitifs ( c’est une mémoire motrice ), et une mémoire
explicite, concernant les événements particuliers. C’est une mémoire intellectuelle,
plus fragile.
• Pour Squire (1983) : la mémoire procédurale , concernant les automatismes du
savoir-faire habituel, basée sur des enchaînements moteurs, et la mémoire
déclarative : c’est une mémoire cognitive de faits particuliers et abstraits dont la
mémorisation est plus fragile. Elle est lèsée dans les lésions de l’hippocampe.
• Sur ces bases là, Michel Serres a décrit deux principes de pédagogie : la pédagogie
procédurale, simplement énumérative et descriptive, et la pédagogie déclarative ,
explicative et extensive, exposant ses objectifs et ses liens, dont la cohérence logique
facilite la mémorisation et le décloisonnement de la connaissance .

La mémoire au plan physiologique:


entrée des données: Informations d'origine sensorielle, majorées en intensité par
le contexte motivant ou émotif (rôle du thalamus) ou psycho-affectif (rôle des aires pré-
frontales). Ces informations atteignent les territoires psychiques ou aires de gnosie sensorielle du
cortex.
30

le lieu de stockage: Dans un premier temps ( mémoire immédiate ), ce sont les


aires de gnosie du cortex sensoriel ( d'ou la notion de mémoire visuelle, auditive, olfactive...), puis
le cortex de toutes les aires associatives (pré-frontales, pariétales et temporales).
Ainsi, tous les cortex sont des sites potentiels de stockage: d'abord, le néocortex
(hémisphérique), puis, plus profondément, le paléocortex (gyrus cingulaire et gyrus para-
hippocampique ou T5), enfin, l'archéocortex (hippocampe).
Il existe donc une notion de pénétration progressive, jusqu'aux sites de la mémoire de fixation
(mémoire à long terme).
Mécanisme du stockage: Il s'agit de modifications moléculaires progressivement
stables dans le cytoplasme du neurone, sous l'influence de signaux bio-électriques, d'autant plus
actifs qu'ils sont répétitifs (circuits réverbérants).
Ces modifications moléculaires sous stimulation nerveuse concerneraient la synthèse d'une
nucléo-protéine, dont le support est l'ARN. L'ARN est une grosse molécule, située dans le
cytoplasme des cellules, et intervenant dans les processus d'information de la cellule. (en bref,
notion de codage bio-électrique et neuro-chimique dans les neurones).
Dans cette optique, on peut se poser la question de la mémoire neuronale dans tous les
noyaux gris du S.N.C. et même de la mémoire cellula ire en général, concernant toute autre
cellule que le neurone. Ainsi, les capacités de mémorisation dans les structures motrices des
noyaux gris centraux du cerveau peuvent expliquer l'apprentissage moteur et la mémoire
motrice.
la sortie ou réactivation des données mémorisées: le phénomène d'évocation ( ou
de re-mémorisation) est activé par une pulsion spontanée ou provoquée, dont les agents profonds
sont le système réticulaire activateur ascendant (SRAA), puis le circuit de Papez et le thalamus
(système réticulaire diffus ), puis les aires associatives concernées, au niveau du néo-cortex.(
prise de conscience avec formulation plus ou moins complète ou exacte du souvenir).

La mémoire au plan pathologique:


Les amnésies organiques
a)- atteinte du Système réticulaire ascendant: Sa fonction est nécessaire au phénomène
d'attention et de concentration. Il est hors fonction pendant les comas, la crise d'épilepsie, et
l'anesthésie générale.
b) - le syndrome de Korsakoff : C'est une amnésie antérograde qui concerne la mémoire récente
et à long terme ,mais non la mémoire immédiate. Il existe en plus un léger débord rétrograde.
Les lésions sont situées dans l'hippocampe, le tubercule mamillaire et le fornix. Les étiologies
sont l'éthylisme, certaines encéphalites, les ramollissements dans les territoires cérébraux
postérieurs.
c) - les lésions dégénératives: Dans les démences organiques de l'adulte avec troubles de la
mémoire, la dégénérescence concerne le cortex, les hippocampes et les noyaux amygdaliens (
Ex: démence sénile, maladie de Pick et maladie d'Alzheimer ).
c)- Les lésions pré-frontales: Elles perturbent l'attention et la mémoire immédiate.
d)- L'ictus amnésique: Manifestation soudaine mais transitoire (quelques heures) et sans déficit
secondaire, sauf une amnésie lacunaire (ischémie transitoire des hippocampes?).
e)- Amnésies traumatiques: En plus de l'amnésie lacunaire contemporaine de l'accident, il peut
exister un créneau étroit d' amnésie rétrograde.

Les amnésies non organiques: les amnésies affectives.


31

Conclusions et réflexions sur le lobe limbique

Alors que les informations proviennent du milieu extérieur par les voies sensorielles et les
aires corticales de projection primaires, leur traitement ( c'est à dire leur compréhension et leur
charge symbolique ) est assuré par les aires corticales associatives. Celles ci sont stimulées par
les boucles ascendantes provenant du cerveau profond le plus archaïque (archencéphale ), et se
projetant, en particulier sur le thalamus d'une part et les aires pré-frontales, d'autre part. Elles
concernent les réactions, les pulsions affectives, tensions et motivations élémentaires,
nécessaires à la vie et à la survie. Elles suscitent ainsi l'établissement de liens comparatifs et
associatifs entre les multiples informations qui entrent dans le système.
Là, peut-être, est la source du développement progressif des aires associatives
corticales et du développement corrélatif de l'intelligence humaine, qui résulteraient d'une
confrontation entre les situations extérieures à l’individu, et le traitement intérieur de leurs
informations, par les réactions affectives les plus élémentaires. Ceci est à rapprocher d'une
réflexion récente d' Edgard Morin :
- " Le développement de l'intelligence est lié à celui de l'affectivité chez les mammifères.
L'affectivité est indispensable à la compréhension ".
On comprend mieux ainsi toute l'importance fonctionnelle du lobe limbique, d’une part, et la
notion de la globalité fonctionnelle du cerveau, d’autre part.

4.4.3 - Les fibre s d'association [S.35]

Elles constituent, en grande partie, la structure de la substance blanche cérébrale.

a) fibres courtes (ou fibres arquées ): Elles assurent des relations ,à la surface du
cortex, entre les différentes circonvolutions voisines
b) fibres longues : Ce sont les fibres intra -hémisphériques. Elles assurent les
connections entre les différents lobes d'un même hémisphère, en formant les faisceaux suivants :

- faisceau longitudinal supérieur


- faisceau longitudinal inférieur
- faisceau du cingulum
- faisceau uncinatus

c) fibres inter- hémisphériques ( ou commissurales ): Elles passent dans le corps


calleux

4.5. -Vascularisation artérielle du cerveau

4.5.1. - Les sources: le trépied artériel

Les trois troncs artériels responsables exclusivement de la vascularisation cérébrale sont:


•L'artère Carotide interne droite
•L'artère Carotide interne gauche
•l'artère Basilaire ( elle -même formée par l'anastomose des deux artères vertébrales)
32

L'ensemble est appelé le trépied artériel du Cerveau.


Ces trois artères majeures montent dans le cou. Traversant la base du crâne, elles pénètrent
dans la boîte crânienne et donnent leurs branches terminales près de la face inférieure du
cerveau.
Les branches terminales des A. carotides interne s sont :
1.L' A. cérébrale antérieure
2.L' A. cérébrale moyenne (ou A. sylvienne)
3.L'A.communicante postérieure
4.L'A.choroïdienne antérieure
Les branches terminales de l'A. Basilaire sont les A. cérébrales postérieures.

4.5.2. Le polygone de Willis [S.36]

Contre la face inférieure du cerveau, les artères cérébrales antérieures, moyennes et


postérieures réalisent, par leurs anastomoses contro - latérales, un système anastomotique
d'assez gros calibre.
Ce système est appelé Polygone de Willis. Ains i, des suppléances contro- latérales sont
possibles, à ce niveau, en cas de déficit circulatoire par athérome progressif des gros troncs.

4.5.3.Les artères superficielles ou corticales [S.37]

Elles irriguent la surface de chaque hémisphère.


Les artères cérébrales antérieures et postérieures pénètrent dans la fissure médiane du
cerveau, appliquées contre la face médiale des hémisphères. Leurs branches terminales montent
verticalement contre cette face, contournent le sommet de chaque hémisphère, et irriguent le
tiers supérieur de la face latérale de l'hémisphère. Par référence somatotopique ( homonculus de
Penfield), ces régions correspondent à la projection motrice du membre inférieur et du tronc.
Les artères cérébrales moyennes présentent d'abord un premier segment horizontal contre la
face inférieure du lobe frontal, puis gagnent la face latérale de l'hémisphère par un trajet sinueux
, placé dans le fond de la fosse latérale.
Leur branches terminales ascendantes irriguent le tiers moyen de la face latérale de
l'hémisphère. Par référence somatotopique ( homonculus de Penfield), ces régions correspondent
à la projection motrice du membre supérieur et de la face ( infarctus cérébral à ce niveau =
hémiplégie brachio - faciale ).
Les branches terminale s descendantes irriguent le tiers inférieur de la face latérale de
l'hémisphère ( lobe temporal ).

4.5.4.Les artères profondes ou centrales [S.38]


a. centrales ou capsulo -striées : Elles proviennent, pour la plupart, du premier
segment sous-frontal de l'A. cérébrale moyenne. D'autres proviennent de la portion initiale de
l'A. cérébrale antérieure. Elles pénètrent dans le cerveau en traversant sa face inférieure et
assurent l'irrigation des noyaux gris centraux et de la capsule interne. A ce niveau, une artériole
un peu plus volumineuse est appelée " l'artère de l'hémorragie cérébrale". La rupture artérielle à
ce niveau entraîne une hémorragie capsulaire cataclysmique, avec coma soudain et une
hémiplégie ( ictus apoplectique ).
b. choroïdiennes , antérieure et postérieure:
Elles proviennent des artères cérébrales correspondantes. Elles pénètrent dans le
cerveau pour se distribuer aux parois des ventricules et aux plexus choroïdes.
33

4.5.5. Problème des anastomoses


Les artères corticales et les artères centrales sont de type terminal, c'est-à-dire sans anastomose
fonctionnelle avec les artères voisines. En cas d'occlusion artérielle ou artériolaire, il n'y a donc
pas, en principe, de suppléance possible et le territoire ischémié est le siège d'une nécrose par
ischémie ou ramollissement cérébral (ou infarctus cérébral). Toutefois, dans des dispositions
artérielles favorables (rares), il peut exister des anastomoses fonctionnelles permettant une
circulation collatérale de suppléance partielle.

5.- LA M OELLE EPINIERE [S.39]

5.1. Morphologie externe

5.1.1.- Description [S.40]


C'est un cordon de tissu nerveux situé dans le canal vertébral et s'étendant de la
première vertèbre cervicale à la deuxième vertèbre lombaire. Il a 43 cm de long chez l'adulte et
pèse une trentaine de grammes.
La moelle présente deux renflements : un renflement cervical et un renflement lombaire qui
correspondent à la naissance des plexus ( plexus brachial et plexus lombo-sacré ). La partie la
plus inférieure de la moelle s'appelle le cône terminal, prolongé par le filum terminale. Elle est
placée dans une enveloppe fibreuse : la dure-mère. L'extrémité inférieure de la moelle ne
descend pas en dessous de la deuxième vertèbre lombaire et le cul de sac dural inférieur s'arrête
au niveau de S2.
La surface de la moelle épinière est parcourue par des sillons verticaux. Le plus large
placé sur la face ventrale est appelé fissure médiane ventrale. Sur la face dorsale, il existe un
sillon médian dorsal. Enfin, latéralement il existe des sillons collatéraux ventraux et dorsaux qui
correspondent à l'émergence des fibres nerveuses qui forment les racines d'un nerf spinal.

5.1.2.- Nerf spinal ( anc. nerf rachidien ) [S.41]


Il existe 31 paires de nerfs spinaux qui naissent de la moelle épinière. Ce sont les nerfs
périphériques. Ils possèdent près de la moelle deux racines. La racine dorsale, sensitive, est
pourvue d'un ganglion spinal dans lequel se trouve les corps cellulaires des neurones
sensitifs(cellules en T). La racine ve ntrale, motrice, contient le cylindraxe des neurones moteurs.
Le nerf spinal est donc un nerf mixte. En raison de la croissance différentielle de la moelle
épinière et du canal vertébral, la disposition des racines, dans ce canal, varie selon le niveau
considéré. Au niveau cervical, les racines sont pratiquement horizontales. Elles deviennent
progressivement de plus en plus obliques le long de la moelle thoracique puis de plus en plus
verticales au niveau de la moelle lombo-sacrée. Enfin, à ce niveau, les nerfs spinaux descendent
verticalement sous la moelle dans le cul-de-sac dural et l'ensemble de ces racines nerveuses
constituent les nerfs de la queue de cheval. Ils sont responsables de la motricité et de la
sensibilité des membres inférieurs, des sphincters et du périnée. Globalement, la moelle épinière
donne naissance à 8 nerfs spinaux cervicaux (de C1à C8), 12 nerfs spinaux thoraciques (T1 à
T12), 5 nerfs spinaux lombaires (L1 à L5), 5 nerfs spinaux sacrés (S1 à S5), 1 nerf spinal
coccygien (C1).
En tout, il existe donc 31 paires de nerfs spinaux.

5.1.3.- Notion de dermatomes sensitifs [S.42]


34

La projection cutanée des territoires sensitifs des racines spinales déterminent à la


surface du corps des bandes sensitives plus ou moins parallèles appelées dermatomes sensitifs.
Chacun des dermatomes correspond à un niveau radiculaire précis.(voir les schémas des
dermatomes sensitifs des membres et du tronc).

5.1.4.- Les moyens de protection de la moelle épinière [S.43]


Dans le canal, vertébral la moelle épinière est protégée par les méninges : la dure - mère,
l'arachnoïde et la pie - mère. L'espace sub - arachnoïdien contient le liquide cérébro - spinal. (
liquide céphalo-rachidien )
( déjà étudié dans les chapitres du cerveau 4.1.3 et 4.1.4 )

5.2.- La vascularisation de la moelle


La vascularisation de la moelle est assurée par un apport artériel et un drainage veineux.
Il n'y a pas de drainage lymphatique.

5.2.1.- Vascularisation artérielle [S.44]


( notion de désegmentation artérielle )

Les artères superficielles de la moelle sont disposées en 3 systèmes verticaux,


anastomosés entre eux par un réseau horizontal péri- médullaire.
a) - l'artère spinale antérieure : elle est verticale et située au niveau de la
fissure médiane ventrale.
b) - l'artère spinale postérieure droite longe le sillon collatéral postérieur droit.
c) - l'artère spinale postérieure gauche longe le sillon collatéral postérieur
gauche
d) - Le réseau horizontal péri - médullaire distribue des artérioles pénétrantes et
assure la vascularisation des cordons de substance blanche. Le réseau horizontal est fourni par
les branches terminales des artères radiculo-médullaires.
Il existe, chez l'embryon, une artère radiculo-médullaire par nerf spinal, donc 31. En fait, la
disposition métamérique des artères, régresse progressivement ( désegmentation artérielle ), à
partir de la naissance. Elles n'ont pas toutes le même calibre ni la même valeur fonctionnelle. Le
plus grand nombre n'atteint pas la moelle.
Il subsiste, de ce fait, quelques artères principales qui assurent l'irrigation des trois segments de
la moelle.
e) - Les sources artérielles principales

* - au niveau cervical : les artères vertébrales assurent la


formation de la partie haute de l'artère spinale antérieure. Elles donnent, en plus, deux ou trois
artères médullaires (artères radiculaires cervicales ou artères du renflement cervical).

* - au niveau thoracique , il existe une ou deux artères


radiculo-médullaires principales provenant des artères intercostales. C'est le segment de la
moelle le plus pauvrement vascularisé.
35

* - au niveau lombaire : il existe une seule artère importante ,


c'est l'artère radiculaire lombaire ou artère du renflement lombaire ou artère
d'ADAMKIEWICZ , dont l'origine est variable.

f) - Les territoires artériels dans la moelle

* Les branches pénétrantes de l'artère spinale antérieure


assurent la vascularisation de la corne antérieure de la substance grise ( aire motrice ), et d'une
partie du cordon latéral de la substance blanche, qui contient le faisceau pyramidal.

* Les branches pénétrantes périphériques du cercle péri-


médullaire assurent la vascularisation des cordons de substance blanche.

5.2.2.- Vascularisation veineuse de la moelle

Les veines sont plus nombreuses que les artères et plus volumineuses (Ex: la grosse veine
spinale dorsale )

En plus des veines médullaires satellites des artères déjà décrites, il existe, dans le canal
vertébral, un très important réseau veineux plexiforme, en position extra-durale et en rapport
avec les veines des vertèbres. Ces réseaux extra-duraux peuvent être responsables
d'hématomes intra-vertébraux comprimant la moelle.

5.3.- Morphologie interne

La moelle épinière est formée par la substance grise qui est en situation profonde et la
substance blanche qui est en situation périphérique. Au centre de la substance grise se trouve le
canal de l'épendyme.

5.3.1.- La substance grise [S.45]


Autour du canal de l'épendyme se trouve la substance grise formée par les corps
cellulaires des neurones, leurs dendrites et leurs synapses. C'est le centre nerveux de la moelle.
Cette substance grise, à la coupe, a la forme d'un papillon, permettant de reconnaître des
expansions antérieures appelées cornes ventrales qui ont une fonction motrice, et des expansions
postérieures appelées cornes dorsales qui ont une fonction sensitive. De part et d'autre du canal
de l'épendyme se trouve la commissure grise antérieure et la commissure grise postérieure.

5.3.1.1.- Structure de la zone péri-épendymaire


La partie centrale péri-épendymaire a une fonction végétative et synaptique. Cette
région contient un grand nombre de courts neurones interposés entre les voies de la sensibilité et
les voies de la motricité. Ils sont appelés : interneurones.

5.3.1.2.- structure de la corne ventrale


Elle a une fonction motrice. Elle contient les motoneurones dont les axones forment les
fibres motrices des nerfs périphériques. Ces motoneurones sont groupés en noyaux moteurs.
Les uns, en situation médiale, sont responsables de l'innervation des muscles axiaux (muscles
36

spinaux). Les autres, en situation latérale, sont responsables de l'innervation des muscles des
membres. Les noyaux intermédiaires sont responsables de l'innervation des muscles des
ceintures et proximaux des membres.. Enfin, le plan le plus antérieur correspond aux muscles
extenseurs et le plan postérieur, aux muscles fléchisseurs. Il existe donc une somatotopie de la
corne ventrale de la substance grise.
Au niveau des renflements médullaires, c'est à dire au niveau de la naissance des plexus
des membres, les noyaux moteurs sont groupés verticalement formant de véritables colonnes, se
prolongeant sur plusieurs segments de moelle et formant des centres moteurs pluri-
segmentaires. Ceux-ci contiennent les motoneurones périphériques des muscles ayant des
synergies fonctionnelles, à l'intérieur de chaînes cinétiques musculaires (exemple : muscles
deltoïde, biceps brachial, coraco-brachial, brachio-radial, qui assurent l'abduction de l'épaule, la
flexion du coude et la supination, et dont l'innervation radiculaire commune est de niveau
radiculaire C5 et C6).

5.3.1.3.- Structure de la corne dorsale

Elle a une fonction sensitive. Ses neurones sont regroupés en 3 noyaux principaux :

a) - le noyau de CLARKE situé sur le bord médial du col de la corne dorsale


b) - le noyau de BETCHEREW est situé sur le bord latéral du col. Il figure uniquement au
niveau du renflement cervical, car il concerne l'innervation sensitive du membre supérieur.
c) - le noyau propre de la corne dorsale.

Les deux premiers noyaux sont des relais sur les voies de la sensibilité proprioceptive
inconsciente (fuseaux neuro-musculaires et organes neurotendineux de GOLGI). Le dernier
noyau est un relais sur la voie des sensibilités thermique et douloureuse. Les trois noyaux
constituent des centres sensitifs pluri-segmentaires au niveau des renflements médullaires.
Dans la pointe de la corne dorsale on distingue, en arrière du noyau propre:
a) - la substance gélatineuse de ROLANDO qui joue un rôle important dans la
transmission de la douleur
b) - la zone marginale de WALDEYER
c) - le faisceau de LISSAUER qui est un étroit recouvrement de substance blanche en
arrière de la corne dorsale.

5.3.1.4.- Structure laminaire de la substance grise [S.46]

En 1952, REXED montra que la substance grise était formée de lames cellulaires
superposées qu'il numérota de I à X (voir schéma). La lame VII, située dans la région centrale
de la substance grise, contie nt des neurones d'association. C'est la zone des interneurones. On
retrouve, au niveau des différentes lames, les structures décrites ci-dessus.

5.3.2. -La substance blanche

5.3.2.1.- Substance blanche proprement dite [S.47]


37

Elle est formée par les fibres nerveuses recouvertes de leur gaines et groupées en
faisceaux . Les fibres sensitives montent dans la moelle vers les centres supérieurs. Les fibres
motrices descendent vers les motoneurones. La substance blanche est donc une zone de
passage. On distingue dans la substance blanche un certain nombre de territoires, appelés :

cordons ventraux,
cordons latéraux,
cordons dorsaux.

Dans ces cordons se trouvent tous les faisceaux moteurs et sensitifs en transit dans la
moelle.

5.3.2.2.- Faisceau propre ou faisceau fondamental [S.48]

C'est une mince couche de substance blanche située à la périphérie de la substance grise. Elle
contient des fibres verticales d'association inter-segmentaires s'articulant principalement avec les
interneurones de la lame VII.

5.4.-Systématisation et physiologie de la moelle épinière

La substance blanche et la substance grise ont une organisation et des fonctions


différentes.

5.4.1.- LA SUBSTANCE GRISE

C'est un centre nerveux segmentaire.

* Centre nerveux , car, dans la substance grise, se déroulent des phénomènes


réflexes.

* Segmentaire , car la substance grise est formée d'éléments étagés qui


correspondent à la subdivision métamérique de l'embryon. Chaque segment de moelle grise,
appelé neuromère, donne naissance aux racines d'un nerf spinal. Ainsi sur toute la hauteur de la
substance grise de la moelle, on peut reconnaître la naissance de 31 paires de nerfs spinaux qui
sont :

* 8 neuromères cervicaux qui donnent 8 nerfs spinaux cervicaux

* 12 neuromères thoraciques qui donnent 12 nerfs spinaux dorsaux

* 5 neuromères lombaires qui donnent 5 nerfs spinaux lombaires

* 5 neuromères sacrés qui donnent 5 nerfs spinaux sacrés et 1 neuromère


coccygien qui donne 1 nerf spinal coccygien, qui est vestigial.
38

Il faut rappeler ici que la moelle épinière est plus courte que la colonne vertébrale (limite
inférieure de la moelle : 2ème vertèbre lombaire). Il n'y a donc pas de concordance de hauteur
entre les neuromères et les niveaux vertébraux.

5.4.1.1.- la substance grise centre réflexe : l'arc réflexe simple et le


réflexe médullaire réel.
C'est au niveau de la substance grise d'un neuromère que se réfléchit l'arc réflexe simple
dont voici le cheminement. Une information sensitive périphériq ue (tact, douleur etc ...) est
véhiculée par le nerf périphérique puis par le nerf spinal. Il pénètre par la racine dorsale jusqu'à
la substance grise médullaire. Par articulation monosynaptique (ou plurisynaptique, en raison de
l'interposition d'un neurone intercalaire ou de plusieurs), l'influx nerveux aboutit à un
motoneurone de la corne ventrale. L'influx nerveux moteur efférent chemine alors dans la racine
ventrale, puis dans le nerf spinal jusqu'à la plaque motrice de la fibre musculaire qui réagit par
contraction.
Dans les faits réels du fonctionnement de la moelle, chez l'homme, l'arc réflexe n'est
jamais aussi simple. L'information sensitive diffuse sur plusieurs neuromères grâce à des cellules
d'association verticale, et l'influx moteur peut partir d'un nombre encore plus grand de
neuromères. Ce débordement de l'influx nerveux est en rapport direct avec l'intensité de la
stimulation et sa diffusion est rendue possible par un très grand nombre de fibres d'association.
Ces dernières sont disposées autour de la substance grise et constituent les voies proprio-spinales
ou faisceau fondamental ou faisceau propre.
Le réflexe rotulien est un bon exemple d'un arc réflexe relativement simple puisqu'il
intéresse deux neuromères (L3 et L4). Voir schéma et tableau général des réflexes.

5.4.1.2.- La substance grise, centre de la motricité automatique.


Cette modalité de fonctionnement est en fait une conséquence de la propriété
physiologique précédente. Lorsque pour des raisons pathologiques (myélite transverse ou section
de moelle) les relations nerveuses entre le cerveau et la moelle sont interrompues, le segment
médullaire sous-jacent à la lésion est le siège de phénomènes moteurs automatiques qui sont :

5.4.1.2.1. - l'hypertonie musculaire : elle résulte de


l'interruption de la voie motrice principale ou voie pyramidale. Cette hypertonie ou contracture
pyramidale, s'appelle SPASTICITE. Elle est provoquée par une majoration de l'activité gamma
du réflexe myotatique. Elle est aussi responsable du clonus du pied ou de la rotule et de l'hyper-
réflectivité tendineuse ( Ex. paraplégie spasmodique en extension).

5.4.1.2.2. - l'apparition de réflexes de retrait


Ce sont des réflexes automatiques de défense dont la partie sensitive utilise la voie de la
sensibilité superficielle (extéroceptive et nociceptive). Ce sont des réflexes cutanés. La partie
motrice aboutit à des muscles provoquant le repli et le retrait des segments de membre. C'est le
cas du réflexe cutané plantaire ou signe de BABINSKI. En cas de signe positif, le grattement
du bord latéral de la plante du pied provoque l'élévation du gros orteil, associée parfois à une
flexion complète du membre inférieur (Ex: automatismes médullaires de la paraplégie
spasmodique en flexion. Cette forme apparait plus tardivement et succède à la phase
précédente).

5.4.2.- LA SUBSTANCE BLANCHE


39

Elle est formée par les longs faisceaux verticaux, groupés autour de la substance grise
dans les cordons médullaires, ventraux, latéraux et dorsaux.

5.4.2.1.- Les voies ascendantes (sensitives)

Elles commencent au niveau de corpuscules sensitifs spécifiques situés dans la peau


(sensibilité superficielle) ou situés dans les capsules articulaires (sensibilité profonde).

5.4.2.1.1.- Structure et organisation des corpuscules


sensitifs (voir schéma) [S.49]

L'examen du schéma montre qu'il existe plusieurs catégories fonctionnelles de


sensibilités. Chacune d'elle possède, à son origine des corpuscules spécifiques. Pour des raisons
de terminologie fonctionnelle et clinique, il est commode de classer ces différentes sensibilités, en
fonction de leur trajet dans le névraxe. Les unes montent dans les cordons dorsaux de la moelle,
atteignent la moelle allongée du tronc cérébral, et se groupent pour former un tractus sensitif
appelé LEMNISCUS (ruban de REIL). Ainsi, la sensibilité tactile épicritique, la sensibilité
proprioceptive consciente, la baresthésie et la pallesthésie constituent le système des sensibilités
lemniscales. Les autres montent dans le cordon latéral de la moelle (sensibilités tactile
protopathique, thermique et algésique). Dans la moelle allongée elles sont situées en dehors du
lemniscus. Elles constituent le système des sensibilités extra-lemniscales.
Enfin, un dernier groupe de sensibilité se rapporte à la sensibilité proprioceptive
inconsciente. Leur trajet va de la moelle épinière au cervelet. Elles sont appelées sensibilités
spino-cérébelleuses.
En bref, on voit qu'on peut regrouper les différents modes de sensibilités en trois
catégories, en fonction de leur trajet dans le névraxe :

* sensibilités lemniscales

* sensibilités extra-lemniscales

* sensibilités spino-cérébelleuses.

5.4.2.1.2. - organisation générale des voies sensitives


[S.50]

Les voies sensitives montent dans la moelle, les unes vers le cervelet, les autres vers le cerveau.
Elles sont formées d'une chaîne de 3 neurones successifs.
Exemple des voies lemniscales et extra - lemniscales:
a) - le premier neurone ou protoneurone : il fait suite à un corpuscule
récepteur sensitif situé dans la peau, dans les muscles, dans les tendons, les capsules et les
ligaments articulaires. Chaque type de sensibilité possède ses corpuscules spécifiques. Le
protoneurone se situe dans les troncs nerveux périphériques, puis dans la racine dorsale du nerf
spinal. Le corps cellulaire du neurone (qui est une cellule en T) est placé dans le ganglion spinal
40

de la racine dorsale. Le cylindraxe du protoneurone pénètre dans la moelle. Il s'articule alors


avec le deuxième neurone.

b) - le deuxième neurone ou deutoneurone : il est situé entièrement dans le


névraxe. C'est lui qui constitue les faisceaux sensitifs qui montent dans la moelle. Les faisceaux
de deutoneurones sensitifs montent les uns vers le cervelet (voies spino-cérébelleuses), les autres
vers les noyaux gris centraux du cerveau (voies lemniscales et extra-lemniscales). Le
deutoneurone se termine dans des noyaux gris centraux dont le principal est le thalamus situé
dans la partie profonde du cerveau.

c) - le troisième neurone ou neurone terminal : il s'articule avec le


précédent et se termine dans l'écorce du cerveau. C'est le neurone de projection corticale.

5.4.2.1.3.- Organisation particulière des voies sensitives

5.4.2.1.3.1- origine et trajet des sensibilités


lemniscales [S.51]

Les voies des sensibilités lemniscales transportent la sensibilité tactile épicritique, la


sensibilité proprioceptive consciente, la baresthésie (sensibilité à la pression) et la pallesthésie
(sensibilité ostéo-périostée vibratoire).

a) - la sensibilité tactile épicritique possède ses propres corpuscules


sensitifs spécifiques situés dans l'épiderme (disques de Merkel et terminaisons sensitives
annexées aux poils). Dans l'hypoderme se trouvent les corpuscules de Paccini et les corpuscules
de Golgi-Mazzoni. Ils enregistrent la sensibilité à la pression sur la peau (baresthésie).

b) - la sensibilité proprioceptive consciente correspond aux


corpuscules sensibles des ligaments et des capsules articulaires et renseignent les centres
nerveux sur la position des segments de membres dans l'espace (sens articulaire ou sens des
positions ou sensibilité profonde des cliniciens).

c) - Ces voies contiennent aussi la sensibilité vibratoire ou


pallesthésie dont les corpuscules sont situés dans le périoste des os.

Le protoneurone qui véhicule ces sensibilités est une fibre nerveuse du groupe II. Il se
dirige vers la moelle dans les troncs nerveux périphériques. Son corps cellulaire est dans le
ganglion spinal de la racine dorsale. Le cylindraxe pénètre dans la moelle. Il monte directement
dans la substance blanche des cordons dorsaux en formant les faisceaux gracile et cunéiforme
(anciens faisceaux de Goll et Burdach). Ils se terminent au-dessus de la moelle, au niveau de la
moelle allongée, dans les noyaux gracile et cunéiforme (anciens noyaux de Goll et Burdach).
A noter que ces protoneurones des sensibilités lemniscales abandonnent, en pénétrant
dans la moelle, des collatérales destinées à la corne dorsale de la substance grise, et plus
spécialement, à la substance gélatineuse de Rolando (notion de Gate Control de Melzak et
Wall : filtrage de la douleur au niveau segmentaire).
41

5.4.2.1.3.2. - Origine et trajet des sensibilités


extra-lemniscales [S.52] ( ou Voies spino - thalamiques )

Dans la peau, les terminaisons nerveuses libres de l'épiderme sont le point de départ des
sensations cutanées douloureuses et dans le derme les corpuscules de Krause et de Rruffini
sont le point de départ des sensations thermiques (Krause : Froid et Ruffini: Chaud). Les
corpuscules de Meissner, dans les papilles du derme, sont le point de départ d'une sensibilité
tactile grossière approximative appelé tact protopathique.
Le protoneurone qui leur fait suite est une fibre du groupe III à conduction lente qui
voyage dans les troncs nerveux périphériques et dans la racine dorsale du nerf spinal. Le corps
cellulaire est dans le ganglion spinal. Le cylindraxe se termine dans le noyau de la tête de la
corne dorsale soit directement, (pour le tact protopathique et les sensibilités thermiques), soit
indirectement (pour la sensibilité douloureuse).
Le deutoneurone qui part du noyau de la corne dorsale, croise la ligne médiane au niveau
de chaque neuromère en passant par la commissure grise antérieure et va constituer, dans le
cordon latéral de la moelle, le faisceau spino-thalamique qui transporte ainsi vers le cerveau la
sensibilité thermo-algésique et la sensibilité tactile grossière (tact protopathique). On distingue
deux parties dans ce faisceau spino-thalamique (ou faisceau en croissant de Dejerine )

a) - le faisceau spino -thalamique ventral (ou paléo-spino-thalamique)


il transporte la sensibilité protopathique dont l'excès de stimulation donne une sensation
douloureuse profonde, confuse et imprécise s'accompagnant éventuellement de réactions
végétatives (pâleur et nausées). Ce faisceau donne des rameaux collatéraux à la substance
réticulée du tronc cérébral.

b) - le faisceau spino -thalamique dorsal (ou néo-spino-thalamique) il


transporte les sensations thermiques et les sensations douloureuses , brèves et précises ( douleur
superficielle ).
Ces faisceaux montent dans le cordon latéral de la moelle épinière puis dans le tronc cérébral
pour atteindre le thalamus. Une partie seulement des fibres gagne le thalamus, le reste
aboutissant par de nombreuses collatérales à la substance réticulée du tronc cérébral (
faisceau spino - réticulo - thalamique ). Cette dernière voie est impliquée dans la transmission
de la douleur.
En bref, les deux faisceaux des voies extra-lemniscales donnent des branches collatérales à la
substance réticulée, dans le tronc cérébral.

Applications physio-pathologiques :

Notion de Gate-contrôle : L'articulation des protoneurones de la sensibilité douloureuse


superficielle avec le deutoneurone, dans la corne dorsale, se fait par un interneurone
intermédiaire à fonction inhibitrice. C'est à ce niveau, dans la substance gélatineuse de Rolando,
que s'exerce le contrôle médullaire des influx de la douleur superficielle (terminaisons libres de
la douleur, dans l'épiderme) par la convergence des collatérales du système lemniscal.

Syndrome syringomyélique: Le croisement segmentaire des voies extra-lemnicales dans la


moelle explique leur interruption dans le syndrome syringomyélique, par l'extension dégénérative
du calibre du canal de l'épendyme.
42

En séméiologie, ceci se traduit par la dissociation des sensibilités ( perte des sensibilités thermo-
algésiques et conservation des sensibilités du système lemniscal, qui sont dans les cordons
dorsaux de la moelle ).

5.4.2.1.3.3. - Origine et trajet des sensibilités


spino-cérébelleuses [S.53]

Ces voies transportent vers le cervelet les sensibilités proprioceptives inconscientes c'est
à dire la sensibilité à la tension des muscles et des tendons musculaires.
Les petits organes sensitifs de la tension des muscles sont constitués par les fuseaux
neuro-musculaires. Répartis au sein des fibres musculaires squelettiques, ce sont, en fait, des
capteurs de tension, qui se comportent comme un dynamomètre. Ils ont approximativement 1
à 2 mm de long. Ils n'ont pas d' action dynamique directe sur les segments squelettiques, mais
participent au réglage du tonus musculaire. Ils possèdent au milieu de leur longueur une
dilatation en forme de fuseau dans laquelle sont disposées les terminaisons nerveuses spiralées
comme un ressort. Ces formations nerveuses spiralées s'articulent avec le protoneurone de la
proprioceptivité inconsciente. Les extrémités du fuseau sont formées de fibres musculaires
striées qui reçoivent une innervation particulière provenant des motoneurones gamma,
responsables du réglage du tonus musculaire. En raison de cette disposition, la formation
nerveuse spiralée se distend en deux occasions :
* lorsque le corps musculaire subit une élongation passive ( Ex: les muscles antagonistes,
dans une flexion).
* ou lorsque les fibres musculaires du fuseau se contractent par innervation gamma.
L'influx nerveux engendré par la distension de la formation nerveuse spiralée renseigne les
centres nerveux sur l'état de tension du muscle. Il chemine tout au long du protoneurone qui est
une fibre de type Ia (gros diamètre et vitesse rapide).

Il existe deux variétés de fuseaux neuro-musculaires :


* Les fuseaux neuro -musculaires primaires à fonction phasique. Ils participent au
réglage du tonus musculaire au cours du mouvement. Ils sont à l'origine de la boucle gamma,
dont la fonction réflexe est de niveau spinal et segmentaire.
* Les fuseaux neuro -musculaires secondaires à fonction tonique. Ils sont
responsables du réglage du tonus musculaire de base. Ils sont à l'origine de la boucle
cérébelleuse, dont la voie intra-névraxique est formée par les faisceaux spino-cérébelleux.

Les corpuscules neuro-tendineux de Golgi renseignent les centres nerveux sur l'état des
tractions enregistrées au niveau des tendons. La fibre nerveuse qui en part est du type Ib.

Ces proto-neurones montent dans les nerfs périphériques, et dans la racine dorsale des
nerfs spinaux.. Leur corps cellulaire est dans le ganglion spinal. Les cylindraxes pénètrent dans
la moelle épinière et se terminent dans les deux noyaux du col de la corne dorsale, les uns dans le
noyau de Clarke, les autres dans le noyau de Betcherew.
a)- Faisceau spino-cérébelleux direct : Les deutoneurones, qui naissent du noyau de
Clarke, gagnent le cordon latéral du même côté, pour former le faisceau spino-cérébelleux
direct ( anciennement F. de Fleichsig ). Il monte tout au long de la moelle et du tronc cérébral,
vers le cervelet ( pédoncule cérébelleux inférieur ). Il transporte la sensibilité proprioceptive
inconsciente des membres inférieurs et du tronc.
43

b)- Faisceau spino-cérébelleux croisé : Les deutoneurones qui naissent du noyau de


Betcherew croisent la ligne médiane dans la commissure grise postérie ure et montent dans la
moelle en formant le faisceau spino -cérébelleux croisé ( anciennement F. de Gowers ). Il
monte dans la moelle épinière, vers le cervelet ( pédoncule cérébelleux supérieur ). Il transporte
la sensibilité proprioceptive inconsciente du membre supérieur. De ce fait, le faisceau n'est
présent que dans le segment cervical de la moelle.

En bref, on voit que les nombreuses modalités sensitives sont regroupées en trois
systèmes, fondés sur leur trajet dans le névraxe et, en conséquence, sur leur physio-pathologie. (
Voir Schéma 5.4.2.1.3.4. : Sensibilités : Concept anatomo – fonctionnel ).[S.54]

.
5.4.2.2.-Les voies descendantes ( voies motrices )

5.4.2.2.1.-Organisation générale [S.55]

Il existe deux catégories des voies motrices : les unes sont directes et monosynaptiques
et constituent la voie cortico-spinale représentée par le faisceau pyramidal. Elle est constituée
par une chaîne de deux neurones. Le premier neurone est le neurone central, au trajet
strictement cortico-spinal. Sa lésion pathologique, quel qu'en soit le niveau ( cerveau, tronc
cérébral, moelle épinière ), se traduit par une paralysie centrale, avec spasticité.
Le deuxième neurone est le motoneurone de la corne ventrale ou motoneurone
périphérique dont l'axone forme les fibres nerveuses motrices des racines spinales et des nerfs
périphériques. Sa lésion pathologique se traduit par une paralysie périphérique , qui est flasque.
Il existe enfin des voies neurologiques motrices indirectes, polysynaptiques, constituant le
système des voies motrices extra-pyramidales. Leur atteinte se traduit par des troubles moteurs
centraux, avec rigidité de type plastique.

5.4.2.2.2.- Organisation particulière des voies motrices

5.4.2.2.2.1.- La voie motrice pyramidale :[S.56]


C'est une voie directe cortico-spinale. Cette voie motrice principale est responsable de la
motricité volontaire. Elle descend du cortex cérébral en formant le faisceau pyramidal, traverse
la capsule interne et se dirige verticalement vers le tronc cérébral et la moelle épinière. Dans la
traversée verticale du tronc cérébral, au niveau de la moelle allongée, le faisceau pyramidal, pour
sa plus grande partie, croise la ligne médiane (décussation pyramidale) et descend dans la moelle
du côté opposé à l'hémisphère cérébral d'origine. Ainsi se trouve individualisé dans le cordon
latéral de la moelle, le volumineux faisceau pyramidal croisé. Un faible contingent de fibres
motrices pyramidales ne subit pas la décussation et descend dans la moelle du même côté que
celui de son origine : c'est le faisceau pyramidal direct placé dans le cordon ventral, le long de
la fissure médiane de la moelle.
Les neurones contenus dans le faisceau pyramidal croisé se terminent du même côté en
s'articulant dans la corne ventrale avec les motoneurones alpha au niveau de chaque neuromère.
Les neurones contenus dans le faisceau pyramidal direct croisent la ligne médiane au
niveau de chaque neuromère et s'articulent à leur tour avec les motoneurones de la corne
ventrale du côté opposé.
44

En définitive, la voie pyramidale est totalement croisée. La voie motrice principale issue
du cortex et descendant dans la moelle est responsable du mouvement volontaire précis et
sélectif. La voie pyramidale est encore appelée voie idio-cynétique (= voie motrice particulière).
En bref, on voit que l'organisation générale de la motricité volontaire correspond à une
chaîne de deux neurones, neurone central et neurone périphérique (notions de paralysie centrale
et de paralysie périphérique).

5.4.2.2.2.2. - les voie motrices extra-pyramidales :


Elles sont responsables de l'activité motrice globale consciente ou non qui se manifeste
dans le cadre du mouvement. Elles mettent en oeuvre des groupes musculaires entiers d'où leur
appellation très évocatrice sur le plan fonctionnel, de voie motrices holocinétiques (= voies
motrices globales).Elles proviennent des différents centres moteurs du cerveau et du tronc
cérébral et parcourent verticalement les cordons de substance blanche de la moelle. Il est
commode de les classer en 3 catégories :
voies archéo-motrices, paléo-motrices et néo-motrices.

a) - voies extra-pyramidales archéo-motrices (les plus anciennes)


Ce sont :
- Le faisceau réticulo-spinal : issu de la substance réticulée du tronc cérébral, il
comprend deux parties :
*le faisceau réticulo-spinal médian à fonction facilitante. Il est placé dans le cordon
ventral.
*le faisceau réticulo-spinal latéral à fonction inhibitrice. Il est placé dans le cordon
latéral.
- Le faisceau vestibulo-spinal : il est en rapport avec le maintien
de l'équilibre. Il descend des noyaux vestibulaires de la moelle allongée et se divise en
faisceau vestibulo-spinal direct et faisceau vestibulo-spinal croisé. Il est placé dans le cordon
ventral.

b) - voies extra-pyramidales paléo-motrices :


Elles sont en rapport avec les mouvements globaux automatiques et inconscients. Elles
comprennent :
- Le faisceau rubro-spinal : il descend du noyau rouge du tronc cérébral et plus
spécialement de sa portion magno-cellulaire (appelée paléo-rubrum).Il est placé dans le cordon
latéral.
- Le faisceau tecto-spinal : il descend des tubercules quadrijumeaux du tronc cérébral
et il concerne les mouvements de la tête en rapport avec les sensations visuelles et auditives. Il
est placé dans le cordon ventral.

c) - les voies extra-pyramidales néo-motrices :


Elles comprennent :
- Le faisceau olivo-spinal : issu de l'olive de la moelle allongée, il concerne l'activité
des muscles synergiques du mouvement du membre supérieur et, de ce fait, n'existe qu'au niveau
du renflement cervical de la moelle épinière. Il est placé dans le cordon ventral.
45

- les voies cortico-spinales extra-pyramidales : elles sont


nombreuses et importantes. Elles proviennent du cortex du cerveau. Elles descendent dans la
moelle, mélées aux fibres du faisceau pyramidal ( Elles sont étudiées et dessinées dans le
chapitre de systématisation des voies du cervelet ).

5.4.2.2.2.3. - Terminaison des voies motrices

Les axones moteurs centraux des voies pyramidales et extra-pyramidales s'articulent au


niveau de chaque neuromère, dans la corne ventrale avec les motoneurones périphériques. Le
corps du motoneurone donne un axone moteur qui quitte la moelle par la racine ventrale des
nerfs spinaux puis pénètrent dans les troncs nerveux périphériques. L'axone présente une
arborisation terminale. Chaque branche apporte l'innervation motrice à une fibre musculaire
striée, au niveau de la plaque motrice. Un motoneurone, son corps cellulaire, son axone et les
fibres musculaires qui en dépendent constituent une UNITE MOTRICE (ou grappe
neuromyonique).

Structure de la plaque motrice ou synapse neuro-musculaire: C'est l'organe au


niveau duquel l'influx nerveux arrive au contact du muscle et provoque sa contraction. Chaque
branche de l'arborisation terminale du neurone s'applique sur la face latérale d'une fibre
musculaire au niveau d'un épaississement appelé plaque motrice. Au voisinage de la plaque
motrice, le rameau nerveux perd sa gaine de myéline et se subdivise en plusieurs petits boutons
pédiculés, appelés boutons synaptiques, qui s'implantent dans le sarcoplasme de la fibre
musculaire. Entre la paroi du bouton (membrane pré-synaptique) et la paroi de la fibre
musculaire (membrane post-synaptique), il existe un petit espace appelé espace synaptique. A
l'intérieur du bouton pré-synaptique, il existe des vésicules de neuro-transmetteurs qui libèrent
leur contenu dans l'espace inter-synaptique. Il en résulte une dépolarisation de la membrane de la
fibre musculaire qui se traduit par la contraction de la fibre.Ce mécanisme de transmission de
l'influx nerveux au contact de la fibre musculaire peut être bloqué par le curare.
La myasthénie (maladie d'Erb-Goldflam) résulte d'une inefficacité de la transmission
neuro-musculaire, soit par insuffisance de neurotransmetteurs (ici l'acétylcholine), soit par
insensibilité de la plaque motrice à l'acétylcholine. Un certain nombre de médicaments facilitent
la transmission neuro-musculaire dans ce cas ( Ex. prostygmine).

5.4.3.- Moelle épinière : Fonctions réflexes

Après avoir étudié les voies ascendantes (sensitives) et descendantes (motrices), il est
logique d’étudier les connexions intermédiaires qui relient, dans la moelle elle -même, les
structures sensitives et motrices. Elles réalisent des boucles réflexes, les unes courtes, mono-
synaptiques, les autres plus longues, poly-synaptiques, s’étendant en hauteur sur plusieurs
neuromères, ou en largeur à destinée contro-latérale, par des fibres utilisant les commissures
grises antérieures et postérieures de la moelle et le faisceau propre (ou fondamental).
Dans cette organisation, le faisceau propre joue un rôle important dans les relations inter-
segmentaires, mais il n’est pas le seul. En effet, les fibres sensitives des cordons dorsaux ont un
trajet ascendant qui formera plus haut la voie lemniscale. Mais, dans chaque neuromère, ces
fibres donnent des collatérales descendantes plus courtes, qui assurent des relations
d’association intersegmentaire, sur quelques neuromères, avec prolongement contro-latéral. Ces
groupes de fibres descendantes sont décrites, dans les cordons dorsaux sous le nom de faisceaux
46

de Schultze, de Hoche et de Gombault. De plus, toutes les fibres sensitives envoient des
collatérales sur les interneurones de la lame VII.
Globalement, nous sommes, ici, en présence d’un important système associatif intra-médullaire, à
fonctionnement réflexe. Ainsi s’explique la diffusion uni ou bilatérale de l’action réflexe, en
fonction de l’intensité de la stimulation. Ce fonctionnement réflexe est normalement régulé par
l’action modulatrice des centres supérieurs ( action inhibitrice de la voie cortico-réticulo-spinale
dont l’interruption pathologique ( Ex: paraplégie) aboutit à la spasticité.

1- Appareil de connexion intra-médullaire (voir schéma 5.3.2.2. [S.48] – Faisceau propre ou


faisceau fondamental ).
• en hauteur : la diffusion pluri-segmentaire est assurée par le faisceau propre (ou
fondamental) ainsi que par les collatérales descendantes des fibres sensitives intra-
médullaires des systèmes lemniscal, extra-lemniscal et spino-cérébelleux ; L’ensemble
de ces collatérales s’articule dans la lame VII ( zone des interneurones) avec les cellules
d’association du faisceau fondamental.
• en largeur : la structure de la la me VII contient des fibres commissurales assurant la
diffusion controlatérale.

2- Réflexes monosynaptiques ou pauci-synaptiques (voir schéma 2.5.2. [S.07] – Fibres


nerveuses motrices et boucle gamma ).
Le prototype de ce système est le réflexe myotatique de la boucle gamma. C’est un réflexe
proprioceptif inconscient. Les sources sensitives intramusculaires du réflexe sont les fuseaux
neuro-musculaires : fuseaux primaires ( phasiques ) pour le réglage de la longueur des fibres
musculaires, et fuseaux secondaires ( toniques ) pour le réglage de la tension des fibres
musculaires. Les organes neuro-tendineux de Golgi sont aussi des capteurs de tension réglés à
un seuil plus élevé que les précédents, pour la protection de la jonction musculo-tendineuse. La
régulation des paramètres musculaires dans le mouvement normal est assurée par l’action
modulatrice de la voie cortico-réticulo-spinale, citée ci-dessus. La pathologie motrice centrale
démontre la puissance de ce mécanisme réflexe, quand il n’est plus régulé.

3- réflexes polysynaptiques : plus étendus et plus complexes, ils sont présents dans plusieurs
comportements moteurs et variables en fonction du degré de maturation neurologique.
Chez le nouveau né (1er mois), les réflexes sont appelés par les pédiatres : automatismes
primaires, en raison de l’immaturité de la myélinisation de la voie pyramidale et des connexions
synaptiques. Ce sont
• réflexe de succion ( déjà présent avant la naissance). C’est un réflexe du tronc cérébral,
mais cité ici en raison de son importance chez le nouveau-né.
• réflexe de Moro : Extension/abduction des 4 membres, à la dépression du lit (disparaît au
3ème mois)
• réflexe tonique du cou : flexion des membres du côté de la tête, extension de l’autre
• réflexe d’allongement croisé du MI, à la stimulation plantaire opposée
• « grasping » (empoignement)
Cette période d’hyper-réflexie est appelée : « Stade pré-pyramidal ».
47

Chez le nourrisson ( de 2 à 18 mois) :


• Fin de l’hypertonie de flexion.
• Présence des réflexes rotulien et achilléen, mais diffus és
• Réflexes de redressement se renforçant progressivement : Tient la tête à 3 mois.
• réflexe d’incurvation dorsale du tronc (en position ventrale)
• Déplacements à plat ventre dans le lit ( «locomotion ichtyoïde» - réflexes de flexion)
• Appui sur les coudes (« locomotion reptilienne » - réflexes d’extension vers 5mois
• réflexe de marche automatique et d’enjambement
• Position assise et déplacement à quatre pattes vers 8 mois
• Verticalisation et bipédie avec appui vers 10 – 12 mois
• La marche est acquise à 15 mois mais solide à 18 mois
Il y a donc une évolution de l’activité réflexe , aidée par l’apprentissage.

Chez l’adulte, les réflexes spontanés sont principalement extéroceptifs, nociceptifs et


proprioceptifs :
. Aux membres supérieurs : Réflexes de flexion ( ou de protection ou de fuite).Ils
diffusent par la voie de neurones intersegmentaires (Ex: toucher un objet brûlant : retrait d’un ou
deux membres
Aux membres inférieurs : appui douloureux de la plante du pied: retrait en triple flexion
avec réflexe croisé d’extension opposée, pour assurer l’appui au sol.
Mouvements de rattrapage d’équilibre

Les réflexes provoqués sont largement utilisés en séméiologie. Ils sont à point de départ ostéo-
tendineux ( proprioceptifs ) ou cutanés (extéroceptifs ). Ils étudient, à la fois, l’état des voies
périphériques du réflexe ( n. sensitif / n. moteur ) et l’état de la réflectivité centrale .

4- Les réflexes en séméiologie : Tableau des réflexes

TABLEAU DES PRINCIPAUX REFLEXES

Nom du réflexe. Stimulation niveau radiculo - Réponse


segmentaire

Réflexe bicipital Percussion du tendon du C5 – C6 Flexion du coude


Biceps au pli du coude
Réflexe stylo- Percussion du proc. C5 – C6 – C7 Flexion du coude
radial Styloïde du Radius

Réflexe cubito- Percussion du proc. C8 Ebauche de


Pronateur Styloïde de l’Ulna Pronation
Réflexe rotulien Percussion du ligament L3 – L4 Extension du
patellaire Genou
48

Réflexe achilléen Percussion du tendon S1 – S2 Flexion plantaire


calcanéen du pied
(Réflexogramme)
Réflexe cutané plantaire Stimulation cutanée de S1 – S2 Flexion du G.O : normal
la Extension du G.O :
Plante du pied ( bord pathol.
latéral) (Signe de Babinski)
Réflexe abdominal Stimul. cutanée près du T8 – T10 Contraction
Sup.(stimulation cutanée Rebord costal locale
)
Réflexe abdominal Stimul. cutanée au T11 – T12 Contraction
Inf. (stimulation dessus locale
cutanée) du pli inguinal
Réflexe médio -pubien percussion de la T8 – T12 Contract. m. larges +
symphyse mm. Adducteurs
pubienne

6- Synthèses

a) – Neuro-physiologie et Théorie de l’information


La théorie de l’information s’applique bien aux fonctions du Système nerveux central, et
spécialement aux fonctionnements réflexes.
Source de l’information sensitive ou sensorielle => transfert ( avec relais et diffusion éventuels)
=>destination, analyse et traitement => départ de l’information motrice => voies motrices
directes ou indirectes => réponse réflexe motrice. Cette transmission comporte des contrôles en
feed-back.
La physio-pathologie de la fonction motrice se situe nécessairement dans l’une de ces étapes,
soit au niveau des voies et des organes nerveux proprement dits, soit au niveau des champs
synaptiques qui les unissent.

b) – Techniques de facilitation et d’inhibition en rééducation fonctionnelle

Ce sont des méthodes globales recrutant des chaînes musculaires cinétiques et des
groupements musculaires antagonistes.
La diffusion ipsi et contro-latérale des réflexes médullaires, exposée ci-dessus est un argument
neuro-physiologique à mettre au crédit des méthodes de rééducation neuromusculaire
proprioceptive.( Méthodes de Kabat, de Knot, de Bobath et de Rood (Reprogrammation neuro -
motrice de Viel) . ( réf. Moody J.M., Noël F. et Viel E. – Méthodes de rééducation
neuromusculaire – Encycl. Méd. Chir. Paris – Kinésithérapie, 3-23-01, 26060 A10 ).
Il faut signaler aussi, pour son importance , ses résultats et sa relative simplicité, la rééducation
musculaire à base de réflexes posturaux de Gilbert ( réf. Gilbert M.A. et Adam M.-
Encycl.Méd. Chir. Paris – Kinésithérapie - 4-5-09 - 26061 – A10.
49

5.4.4.- Coupe horizontale théorique de la moelle épinière: [S.57]


Tous les faisceaux nerveux existant dans la substance blanche de la moelle épinière sont
représentés sur un dessin de synthèse de coupe de la moe lle. Il s'agit d'une coupe théorique,
puisque tous les faisceaux ne sont pas présents à tous les niveaux de la moelle (les faisceaux qui
concernent le membre supérieur ne sont présents que dans le renflement cervical).

5.4.5.- Applications cliniques ( Les principaux syndromes médullaires )

a) Paraplégie spasmodique: Déficit moteur des deux membres inférieurs avec spasticité.
(Compression de moelle ou section de moelle ).
b) Syndrome de Brown - Sequard( Section de l'hémi-moelle )
Dans le territoire sous-jacent :
- Hémiplégie avec spasticité, du côté de la lésion
- Abolition des sensibilités extra-lemniscales ( thermo-algésiques ) du côté opposé à la
lésion
- Atteinte ( incomplète ) des sensibilités spino-cérébelleuses du côté de la lésion
- Atteinte, plus ou moins complète, des sensibilités lemniscales ( tact épicritique )
du côté de la lésion.
Il s'agit d'un syndrome rarement pur.
A retenir: l'association d'un syndrome pyramidal d'un côté, et d'un syndrome spino-thalamique de
l'autre, est caractéristique de l'hémi-lésion médullaire, et a une grande valeur localisatrice. En
bref, il s'agit d'un syndrome alterne de la moelle.
c) Syndrome de la corne ventrale : Exemple : Poliomyélite
d) Syndrome des cordons dorsaux: Atteinte des sensibilités lemniscales, et spécialement de la
sensibilité proprioceptive consciente ( sens articulaire ou sensibilité profonde ). ( Notion d'ataxie
radiculo - cordonnale = Tabès ).
e) Syndrome syringomyélique: dissociation des sensibilités
f) Syndrome de la sclérose combinée de la moelle: Atteinte pyramidale + Syndrome des
cordons postérieurs de la moelle.
g) Sclérose latérale amyotrophique ou Maladie de Charcot : Maladie dégénérative des
motoneurones ( cornes ventrales de la moelle cervicale et motoneurones des nerfs crâniens)
( ne pas confondre avec la Maladie de Charcot-Marie -Tooth, qui est une démyélinisation
progressive des racines et des nerfs périphériques ( début aux membres inférieurs).

6.- LE TRONC CEREBRAL

6.1.- Généralités, situation, sub-divisions

C'est le segment du névraxe qui est placé au-dessus de la moelle, sous le cerveau et en
avant du cervelet, au centre de la fosse crânienne postérieure.
Le tronc cérébral est une portion dilatée du névraxe. Il présente à décrire 3 parties qui
sont, de bas en haut :

a) - la moelle allongée (bulbe rachidien)

b) - le pont (protubérance annulaire)


50

c) - le mésencéphale (pédoncules cérébraux)

6.2.- Morphologie externe

6.2.1.- Etude de la face ventrale : [S.58]

Au niveau de la moelle allongée il existe une fissure médiane ventrale. De chaque


côté de la fissure il existe deux reliefs verticaux appelés pyramides de la moelle allongée. En
dehors des pyramides se trouve le relief d'un noyau gris profond qui est l'olive de la moelle
allongée.
Au niveau du pont, les fibres nerveuses constituent un bourrelet transversal dont les
extrémités latéro - dorsales forment les pédoncules cérébelleux moyens. Le sillon horizontal qui
sépare la moelle allongée et le pont s'appelle sillon bulbo-pontique. A ce niveau apparaissent
plusieurs nerfs crâniens.

Au niveau du mésencéphale , il existe deux bourrelets de fibres nerveuses qui ont une
direction ascendante et divergente, ce sont les pédoncules cérébraux. L'espace entre les deux
pédoncules s'appelle espace interpédonculaire. A cet endroit se trouvent le relief des deux
tubercules mamillaires et la tige de la glande hypophyse.

6.2.2.- Etude de la face dorsale : [S.59]

Au niveau de la moelle allongée : On retrouve, au tiers inférieur, la prolongation des


cordons dorsaux de la moelle épinière. La partie haute de cette région comporte un relief, le
corps restiforme, qui correspond à la situation profonde des noyaux gracile et cunéiforme.
Puis les deux cordons dorsaux de la moelle allongée s'écartent l'un de l'autre pour délimiter la
cavité du 4ème ventricule et constituer les pédoncules cérébelleux inférieurs.
Au niveau du pont : la face postérieure du pont est occupée par la très large cavité
losangique du 4ème ventricule, qui communique, en haut, avec le 3ème ventricule par un pertuis
étroit appelé aqueduc du mésencéphale ( a. de Sylvius ). La partie haute et la partie basse du
4ème ventricule sont recouvertes par des replis du tissu nerveux appelés valvule de
VIEUSSENS en haut, valvule de TARIN en bas. Cette dernière possède un orifice appelé trou
de MAGENDIE. Le fond de la cavité du 4ème ventricule constitue le plancher du 4ème
ventricule et comporte plusieurs reliefs qui correspondent aux noyaux des nerfs crâniens. Au
niveau des angles latéraux du 4ème ventricule se trouvent les plexus choroïdes, à structure
glomérulaire et responsables de la sécrétion du liquide cérébro-spinal, à ce niveau.
Au niveau de la face dorsale du mésencéphale il existe un segment étroit appelé
lame quadrijumelle ( ou Toit du Mésencéphale ) qui comporte les 4 reliefs des tubercules
quadrijumeaux, actuellement appelés colliculus supérieur et colliculus inférieur.

6.2.3. - Notions sommaires concernant les nerfs crâniens [S.60]

a) Généralités :
Les nerfs crâniens naissent presque tous du tronc cérébral, à l'intérieur de la boîte
crânienne. Ils quittent la cavité crânienne en traversant les trous de la base du crâne, pour
atteindre leur destination, c'est à dire, les régions de la tête et du cou. Ils ont donc un segment de
51

trajet intra-crânien et un segment extra-crânien. Ils sont en tout point comparables, par leur
structure, aux nerfs spinaux et contiennent pour la plupart des fibres motrices, des fibres
sensitives, des fibres végétatives. Quelques uns d'entre eux sont purement sensoriels. Ils sont au
nombre de 12 de chaque côté. Voici le catalogue, dans l'ordre de numérotation (de I à XII), des
différents nerfs crâniens et de leurs fonctions.
b) Catalogue des nerfs crâniens
* le I, nerf olfactif : c'est le nerf de l'odorat. Il est placé à la face
inférieure du cerveau et en relation directe avec les centres rhinencéphaliques de
l'olfaction.

* le II, nerf optique : c'est le nerf de la vision. Il est aussi en relation


directe avec les parties profondes du cerveau.

* le III, nerf moteur oculaire

* le IV, nerf trochléaire

* le VI, nerf abducens.

Ces trois nerfs sont des nerfs oculo-moteurs , responsables de l'innervation motrice
des muscles moteurs du globe oculaire.

* le V, nerf trijumeau. C'est, très principalement, le nerf de la


sensibilité de la face. Il apparaît à la partie moyenne du pont. Néanmoins, il contient
quelques fibres motrices Ces fibres motrices sont responsables de l'innervation des muscles
masticateurs. Elles constituent donc la racine masticatrice du V.

* le VII, nerf facial. Il apparaît au niveau du sillon bulbo-pontique.


C'est principalement le nerf moteur de la face (paralysie faciale). Il est accompagné par des
fibres sensitives et végétatives qui constituent le nerf intermédiaire (VII bis).

* le VIII, nerf vestibulo-cochléaire. C'est un nerf sensoriel qui


apparaît dans la partie latérale du sillon bulbo-pontique. Son contingent cochléaire
contient les fibres de l'audition et son contingent vestibulaire contient les fibres de l' équilibration.

* Le IX, nerf glosso-pharyngien. Il apparaît au niveau du sillon


latéral dorsal de la moelle allongée. C'est le nerf moteur du pharynx et le nerf sensitif de la partie
dorsale de la langue (sensibilité générale et gustation).

* le X, ou nerf vague (nerf pneumogastrique). C'est un nerf très


important qui apparaît aussi dans le sillon latéral dorsal de la moelle allongée. Il contient
un très gros contingent de fibres végétatives destinées aux viscères du cou, du thorax et de
l'abdomen. Il contient, en plus, des fibres motrices phonatoires ( nerf récurrent ) qui proviennent,
par anastomose, du nerf suivant.

* le XI, nerf accessoire . Il apparaît dans la partie basse du sillon


latéral dorsal. Il est responsable de l'innervation des grands muscles céphalogyres
52

(muscle sterno-cléido-mastoïdien et muscle trapèze). Il contient un certain nombre de


fibres phonatoires qui, par anastomose, vont descendre dans le X et constituer dans le
thorax le nerf récurrent laryngé (nerf moteur de la phonation).

* le XII, nerf hypoglosse. Il apparaît dans le sillon pré-olivaire de la


moelle allongée. C'est le nerf moteur de la langue.

6.3.-Morphologie interne

On retrouve au niveau du tronc cérébral la substance blanche et la substance grise.


6.3.1.- La substance grise [S.61]
La substance grise subit à ce niveau d'importantes modifications qui résultent en partie
de la disposition de la vaste cavité du 4ème ventricule. De plus, la substance grise se fragmente
en nombreux noyaux étagés, disposés sous le plancher du 4ème ventricule. Elle perd ainsi la
disposition en papillon qu'elle avait au niveau de la moelle épinière. Les noyaux de substance
grise peuvent être subdivisés en deux groupes :

a) - les noyaux ou centres segmentaires. Ce sont les noyaux d'origine des


nerfs craniens. Ils sont placés sous le plancher du 4ème ventricule.

b) - les noyaux ou centres supra-segmentaires. Ce sont des noyaux gris


plus volumineux qui constituent, pour la plupart, des relais sur les voies motrices extra-
pyramidales. Les autres sont des relais sensitifs ou sensoriels. Ces noyaux sont de haut en bas :
*- le noyau rouge qui est lui-même formé de deux parties appelées
néorubrum et paléorubrum
* - les noyaux du toit du mésencéphale dont le volume constitue le
relief du colliculus supérieur et inférieur (tubercules quadrijumeaux)
* - Noyau olivaire de la moelle allongée
* - Le noyau vestibulaire qui est placé dans les angles latéraux de la cavité
du 4ème ventricule.
* - Les noyaux cunéiformes et graciles, premier relais des voies sensitives du
système lemniscal
* - La substance réticulée ( ou Formation réticulaire ): Il s'agit d'une très longue
bande de substance grise,
disposée profondément en trois colonnes ( médiane et para-médianes ou latérales ), selon l'axe
vertical du tronc cérébral. Elle est formée de nombreux petits neurones connectés entre eux
réalisant un réseau plexiforme, d'où le nom de substance réticulée. Elle contient plusieurs noyaux
particuliers, en situation médiane et para-médiane, dans la moelle allongée, le pont et le
mésencéphale.
On distingue ainsi:
* au niveau de la moelle allongée: les noyaux du raphé médians et para-médians
et les noyaux giganto-cellulaires ( ou magno-cellulaires ).
* au niveau du pont: la continuation des noyaux du raphé
* au niveau du mésencéphale: la substance grise péri-aqueducale
Ces derniers noyaux sont impliqués dans la neurophysiologie de la douleur.
La partie supérieure de la substance réticulée atteint le thalamus au niveau de ses
noyaux non-spécifiques, dont les implications physiologiques concernent la vie végétative,
53

l'affectivité, la mémoire et l'éveil de l'activité corticale. Cette portion haute de la substance


réticulée constitue le Système réticulaire activateur ascendant ( SRAA).

6.3.2.- La substance blanche


Elle constitue le corps du tronc cérébral. A ce niveau on retrouve les faisceaux ascendants
sensitifs et les faisceaux descendants moteurs déjà étudiés au niveau de la moelle.
Elle contient ,en plus, le faisceau longitudinal médial (anciennement bandelette longitudinale
postérieure), qui constitue des voies d'association entre les noyaux des nerfs crâniens oculo -
moteurs ( III, IV, VI ) et les noyaux du V, du VII et du XI. Elle reçoit de nombreuses
collatérales du noyau vestibulaire et elle se prolonge en bas dans le faisceau vestibulo-spinal. Ce
dispositif explique les relations physiologiques entre les troubles de l'équilibre et le nystagmus (
mouvements automatiques et saccadés des globes oculaires ).

6.4.- Systématisation du tronc cérébral

6.4.1.- Systématisation des voies de la sensibilité


Dans le tronc cérébral, on retrouve les 3 grandes catégories de sensibilités.

6.4.1.1.- Les sensibilités du système lemniscal [S.62] (qui


constitue un système d'informations).
Elles sont formées d'axones qui partent des récepteurs spécialisés de la peau
(sensibilité tactile fine ou épicritique ou superficielle) et des récepteurs situés dans les capsules et
ligaments articulaires (sensibilité proprioceptive consciente ou sens des pos itions ou sensibilité
articulaire ou sensibilité profonde des cliniciens). Ce sont des fibres myélinisées de diamètre
moyen et de conduction rapide. Elles montent dans la moelle, pénètrent dans la moelle allongée
et font relais dans les noyaux gracile (anc ien N. de GOLL) et cunéiforme (ancien N. de
BURDACH). Après entrecroisement sur la ligne médiane (décussation sensitive), ces voies
forment le lemnisque médial (ruban de Reil) qui monte tout au long du tronc cérébral en arrière
du faisceau pyramidal et atteint le thalamus, dernier relais avant le cortex du lobe pariétal.

6.4.1.2.- Les sensibilités du système extra-lemniscal

Ce sont des sensibilités peu spécifiques, de somatopie imprécise, lentes et polysynaptiques, qui
constituent un système d'alarme.
Elles sont formées d'axones partant des terminaisons libres de la douleur et des
corpuscules sensibles aux stimulations thermiques (sensibilité thermo-algésique) ainsi que
des corpuscules de MEISNER de la peau (sensibilité tactile protopathique) (protopathique =
avant la douleur). Ce sont des fibres fines, peu ou pas myélinisées, à vitesse de conduction lente.
Ces sensibilités ont subi un entrecroisement dans la moelle et montent dans le tronc cérébral en
position latérale par rapport au lemnisque médial. Elles forment le faisceau spino-thalamique .
Ces fibres gagnent en partie le thalamus, le reste aboutissant par de nombreuses collatérales
à la substance réticulée ( faisceau spino - réticulo - thalamique ).

6.4.1.3.- Système spino – cérébelleux [S.63]


Il est formé par les sensibilités proprioceptives inconscientes ou voies spino-
cérébelleuses. Elles traversent toute la moelle allongée pour gagner le cervelet par les
pédoncules cérébelleux. Ce sont :
54

a - le faisceau spino-cérébelleux direct ( ancien faisceau de


Fleichsig) qui transporte la sensibilité proprioceptive inconsciente du tronc et des membres
inférieurs. Il gagne le cervelet par le pédoncule cérébelleux inférieur.

b - le faisceau spino-cérébelleux croisé ( ancien faisceau de


Gowers). Il transporte la sensibilité proprioceptive inconsciente des membres supérieurs et gagne
le cervelet par les pédoncules cérébelleux supérieurs.

6.4.2.- -Systématisation des voies de la motricité [S.64]

6.4.2.1.- Le faisceau pyramidal


Après avoir traversé la capsule interne du cerveau, il descend dans le pédoncule
cérébral dont il occupe les 3/5 moyens. Dans la protubérance il est dissocié par des fibres
horizontales à destinée cérébelleuse (fibres ponto-cérébelleuses). Dans la moelle allongée, il se
regroupe et constitue le relief des pyramides bulbaires. Au tiers inférieur de la moelle allongée, il
subit un entrecroisement sur la ligne médiane appelé DECUSSATION PYRAMIDALE. Les
9/10ème des fibres motrices croisent ainsi la ligne médiane et vont descendre dans la moelle sous
le nom de faisceau pyramidal croisé. 1/10ème des fibres ne subit pas la décussation et descend
dans la moelle sous le nom de faisceau pyramidal direct.
( Application: Les syndromes alternes = Lésion du faisceau pyramidal par étiologie vasculaire, au
dessus de la décussation entraînant une hémiplégie croisée et une atteinte homo-latérale d'un ou
plusieurs nerfs crâniens, selon le niveau. Ex: Syndrome de Millard-Gubler- atteinte du VI et du
VII. )

6.4.2.2.- le faisceau géniculé


C'est une portion de la voie pyramidale. Il est donc formé d'axones de neurones moteurs
centraux. Il descend dans le 1/5 interne du pédoncule cérébral et abandonne ses fibres, qui
croisent toutes la ligne médiane, aux noyaux moteurs des nerfs crâniens. Ces derniers sont
formés de motoneurones périphériques destinés aux muscles de la tête et du cou ( muscles de la
face, de la langue, du pharynx et du larynx).

6.4.2.3. - Les voies extra-pyramidales : [S.65]


Elles sont nombreuses et polysynaptiques.

A - Les voies extra-pyramidales provenant des aires extra-pyramidales


corticales du cerveau :
Elles constituent les faisceaux cortico-pontiques (faisceau fronto-pontique, pariéto-
pontique et temporo-pontique), placés dans le 1/5 latéral du pédoncule cérébral. Ces voies
s'articulent dans la protubérance avec des neurones ponto-cérébelleux qui dissocient les fibres du
faisceau pyramidal.

B - Voies extra-pyramidales provenant des noyaux de substance grise


du tronc cérébral, c'est à dire des noyaux supra-segmentaires. Ce sont :

*- le faisceau rubro-spinal (provenant du paléo-rubrum) et le faisceau central de la


calotte (provenant du néo-rubrum)
55

*- le faisceau olivo-spinal, qui provient du noyau olivaire de la moelle allongée

* - le faisceau vestibulo-spinal, qui provient des noyaux vestibulaires

* - le faisceau tecto-spinal, qui provient des noyaux du toit du


mésencéphale

* - le faisceau réticulo-spinal médian et le faisceau réticulo-spinal latéral, qui


proviennent de la substance réticulée. Ils projettent leurs fibres sur les motoneurones alpha et
gamma, pour réglage du tonus musculaire, dans les muscles axiaux et proximaux.

6.4.2.4.- La substance réticulée ( ou Formation réticulaire ) [S.66]


Organisation interne et Fonctions

a) – Organisation interne

La substance réticulée, spécialement abondante dans le tronc cérébral, n’est cependant qu’un
segment du « système réticulaire », qui s’étend depuis la moelle épinière, dans le tronc cérébral,
puis atteint le thalamus, et projette ses voies les plus hautes sur la face profonde du cortex du
cerveau. Cette dernière portion constitue le système réticulaire activateur ascendant (
S.R.A.A ).
Au niveau de la moelle épinière, elle est représentée par la lame VII de
Rexed ( lame des interneurones ). Elle est appelée, à ce niveau, Substance
intermédiaire centrale. Elle est présente dès les vertébrés inférieurs. C’est une
structure archéo-spinale. ( in Bossy-Guérin Neuro-anatomie Springer –
Verlag p. 119).
Au niveau du Tronc cérébral, les fonctions de la substance réticulée sont
spécialement importantes dans les activités somatiques et végétatives:
* Du point de vue moteur c'est un centre régulateur de l'activité motrice par
modulation de la transmission synaptique.
Certains territoires de la réticulée (réticulée pontique) jouent un rôle de facilitation sur
les voies motrices. D'autres territoires (réticulée de la moelle allongée) exercent une action
inhibitrice sur les mêmes voies.
* Du point de vue sensitif et sensoriel, la substance réticulée est activatrice
des perceptions. Elle joue ainsi le rôle d'un amplificateur. Les sensations sont ainsi amplifiées
avant d'arriver au thalamus et au cortex.
*Du point de vue de la transmission de la douleur, la réticulée contient
plusieurs noyaux qui assurent le contrôle supra-segmentaire de la douleur et dont l'action
antalgique descendante est due à la sécrétion de sérotonine. Ces noyaux s'appellent, au niveau
pontique et bulbaire, noyaux du raphé et para-médians, et au niveau du mésencéphale , substance
grise péri-aqueducale (origine de la voie sérotonique descendante dont l'action est antalgique).
Ces noyaux sont aussi décrits par leur nomenclature neuro-chimique de B1 à B9.

• Du point de vue psychique , elle assure la régulation et le contrôle gradué de la vigilance et


du mécanisme du sommeil. Elle est aussi responsable des états comateux des traumatismes
56

crâniens. Globalement elle joue un rôle important, par amplification des sensations
douloureuses.
Elle est hors fonction dans le coma profond, dans l’anesthésie générale ( blocage des connexions
réticulares par les barbituriques ), et dans la crise d’épilepsie.

Noyaux et faisceaux dans la réticulée:

1 - Tractus tegmental central: faisceau dense de fibres d'association provenant du toit du


mésencéphale et du noyau rouge, et atteignant le thalamus, d'une part, et l'olive d'autre part.
2 - Faisceau médian du télencéphale: voie réticulaire poly-synaptique qui relie le mésencéphale
au lobe limbique et aux aires pré-frontales. Il véhicule des fibres noradrénergiques,
dopaminergiques et sérotoninergiques. Il est donc ergotrope.
3 - Le locus ceruleus : situé en arrière du Tractus tegmental central. C'est un noyau
adrenergique, projetant sur tout le système nerveux et activateur dans les situations d'alerte et de
vigilance.
4 - Les noyaux du raphé: agrégation de noyaux réticulaires, sur la ligne médiane, présents sur
toute la hauteur du tronc cérébral. Ils produisent de la sérotonine ( 5-HT ). Ils ont un rôle
inhibiteur dans la transmission de la douleur, ainsi que les noyaux suivants.
5 - Les noyaux para-médians et magno-cellulaires, au niveau bulbaire.
6 - La substance grise péri-aqueducale, au niveau mésencéphalique.

6.4.3.- Systèmes des voies réflexes et d’association dans le tronc


cérébral

Elles sont très nombreuses, concernant les activités somatiques et végétatives de tous les nerfs
crâniens et surtout des nerfs crâniens sensoriels.
Pour la vision, ce sont :
- les réflexes d’accomodation à la lumière ( contraction de l’iris )
- les réflexes d’accomodation à la distance ( réglage des courbures du cristallin )
- les réflexes d’occlusion palpébrale à la menace.
- Les mouvements conjugués des deux yeux
- Les mouvements conjugués de la tête et du cou
Pour l’audition :
Le réflexe ossiculaire des muscles tens eur du tympan et stapédien
Pour l’appareil vestibulaire
Le nystagmus rotatoire
Pour l’olfaction :
Le faisceau mamillo-tegmental de Gudden (voies olfactives-substance réticulée)
Tous les autres nerfs crâniens sont aussi connectés sur des voies réflexes :
Le V, pour le réflexe d ‘éternuement
Le VII, pour le réflexe de succion du nourrisson
Le IX, pour les réflexes de déglutition
Le X ( noyau végétatif ) :pour des réfles somatico-végétatifs, cardio-pulmonaires et
digestifs.
Enfin, dans la substance blanche du tronc cérébral, la bandelette longitudinale postérieure est la
grande voie associative entre les noyaux des nerfs crâniens proprement dits.
57

6.4.4.- Applications cliniques

6.4.4.1.-physio-pathologie sommaire au niveau du tronc cérébral:

Les étiologies les plus fréquentes, à ce niveau, sont dégénératives ( donc diffuses),
tumorales ou vasculaires (donc en foyer). Elles concernent les grandes voies sensitives et
motrices, et les noyaux étagés des nerfs crâniens.
a) - La paralysie bulbaire progressive est une atteinte dégénérative diffuse des noyaux moteurs
des nerfs crâniens, qui contiennent les motoneurones périphériques des muscles de la face , du
larynx et du pharynx . Il s'agit donc d'une paralysie périphérique , se traduisant par des
troubles de la parole ( muscles péri-buccaux), de la phonation (larynx), et de la déglutition (
pharynx). Ce sont des malades "bulbaires" proprement dits.
b) - Les syndromes alternes résultent de lésions focalisées du tronc cérébral ( lésion artérielle -
ramollissement), concernant, à la fois, le faisceau pyramidal ( atteinte centrale : hémiplégie
contro-latérale) et des noyaux moteurs périphériques, selon le niveau de la lésion(atteinte
périphérique directe). Ex: syndrome de Millard-Gubler = hémiplégie croisée + paralysie
homolatérale du VI et du VII.
c) - Le syndrome pseudo-bulbaire n'a pas de niveau lésionnel "bulbaire" ( ou moelle
allongée). C'est une atteinte dégénérative bilatérale diffuse du faisceau géniculé (qui
est une voie motrice centrale) au niveau cortic al, ou dans la capsule interne, ou dans le
mésencéphale. Mais son expression clinique concerne les territoires moteurs de la face,
et ses signes cliniques sont voisins de la paralysie bulbaire progressive, d'où son nom de
S. pseudo-bulbaire.
d) – La souffrance aigüe du Mésencéphale, par engagement dans la tente du cervelet,
provoque une tétraplégie avec rigidité de décérébration.

6.4.4.2.- Rappel de la classification des Comas

- Coma I : Confusion
Patient éveillé, en état de torpeur. Lent à comprendre, à répondre. Peut
éxécuter avec retard des ordres simples. Désorientation temporo-spatiale. En bref, éveillé mais
confus.

- Coma II : Stupeur
Apparence du sommeil. Ouvre les yeux à l'appel de son nom. Peut exécuter
quelques ordres simples, et retombe en état de stupeur. En bref, sommeil apparent et léger.

-Coma III : Coma léger


Sommeil apparent profond. Réagit par grimace et grognements. Mouvements de
défense aux stimulations douloureuses. Babinski possible. En bref, sommeil profond.

- Coma IV : Coma profond.


Aucune réaction aux stimulations. Disparition des réflexes (ostéo-tendineux,
cutanés, pupillaires). Disparition du réflexe myotatique (chute des membres) ou rigidité de
décérébration. Troubles respiratoires.
58

Notion de coma réactif: les trois premiers stades permettent de constater que le patient réagit
soit à la voix (stade I), soit à la stimulation cutanée ou la secousse (stade II), soit à la stimulation
douloureuse (stade III)). Le coma est dit "réactif".
Le stade IV est dit "aréactif".

7.- LE CERVELET

7.1.- Fonctions générales

Le cervelet est un centre nerveux régulateur de la fonction motrice, au sens large. Il reçoit des
informations de tous les segments du névraxe (moelle épinière, tronc cérébral, cerveau).
Il traite ces informations pour donner, aux programmes moteurs du mouvement, une
organisation chronologique et somatotopique (organisation temporo-spatiale). Il assure
ainsi la régulation :

a) - des activités musculaires du mouvement volontaire global

b) - des activités musculaires toniques de la posture

c) - des activités musculaires toniques du maintien de l'équilibre.

7.2.- Situation du cervelet


Il est placé dans la fosse crânienne postérieure ou fosse cérébelleuse de la boite
crânienne. Il est disposé sous une forte toile fibreuse dépendant de la dure-mère et appelée la
tente du cervelet. Pour lui-même il est recouvert par les 3 méninges classiques. Il est entouré par
l'espace sous-arachnoïdien contenant le liquide céphalo-rachidien. Autour du cervelet, cet espace
constitue des cavités plus vastes appelées : citernes.
Dans cet espace étroit et rigide, les pathologies expansives ( vasculaires, infectieuses et
surtout, tumorales ), ont un retentissement rapide sur le tronc cérébral.

7.3.- Développement et subdivision fonctionnelle ( Phylogenèse )


Au cours de l'évolution des lignées animales on distingue l'apparition successive de 3
parties différentes au niveau du cervelet.

a) - Archéocerebellum. Ce cervelet fait son apparition pour la première fois


chez les poissons. L'archéocerebellum est formé d'un nodule médian accompagné de deux
parties latérales appelées flocculus. L'ensemble constitue le lobe flocculo-nodulaire.
Fonctionnellement il est en rapport avec les voies nerveuses de l'équilibration.

b) - Le paléocerebellum. Il se superpose au précédent chez les amphibiens, les


reptiles et les oiseaux. Il comprend surtout la partie axiale du cervelet appelé vermis.
Fonctionnellement le paléocerebellum est en connexion avec la moelle épinière et le
tronc cérébral. Il participe aux régulations des activités musculaires de la posture, par adaptation
du tonus musculaire.
59

c) - le néocerebellum. Il se superpose aux précédents chez les mammifères. Il est


spécialement volumineux chez les primates et surtout chez l’homme.
Il est constitué par les hémisphères cérébelleux. Au plan fonctionnel, il assure la régulation des
activités musculaires du mouvement volontaire global.

7.4. -Morphologie externe [S.67] + [S.68]


Comme son nom l'indique c'est une sorte de petit cerveau qui est situé à la face
postérieure du tronc cérébral. Il est en connexion avec la moelle allongée, le pont et le
mésencéphale par l'intermédiaire des pédoncules cérébelleux inférieur, moyen et supérieur.
Il est composé d'un lobe médian appelé vermis et de deux lobes latéraux très volumineux
les hémisphères cérébelleux ou lobes cérébelleux. Il existe en plus un petit lobe antérieur à
disposition transversale appelé lobe flocculo-nodulaire.

7.5.- Morphologie interne [S.69]


Le tissu nerveux du cervelet se présente sous 3 aspects:
a) - une substance grise périphérique, très plissée, appelée écorce
cérébelleuse
b) - une substance blanche, en situation profonde.
c) - des noyaux gris centraux de substance grise.

a) - l'écorce du cervele t : les cellules principales de l'écorce sont de grandes cellules en forme
de poire, appelées cellules de Purkinje. Elles sont en relation synaptique avec les fibres
nerveuses afférentes du cervelet et avec des cellules d'association.

b) - la substance blanche : elle contient les fibres nerveuses myélinisées.


Certaines sont efférentes. Ce sont les axones des cellules de Purkinje. Elles se rendent aux
noyaux gris du cervelet. D'autres fibres sont afférentes, elles viennent de toute la hauteur du
névraxe, de la moelle épinière, du tronc cérébral et du cerveau. Elles s'articulent avec les
dendrites des cellules de Purkinje.

c) - les noyaux gris centraux : ils sont au nombre de 4 de chaque côté de la ligne médiane:
* le noyau du toit ou noyau fastigial appartient au système de l'archéocerebellum
* le globulus et l'embolus sont des noyaux gris qui appartiennent au système du
paléocerebellum.
* le noyau dentelé ( appelé aussi noyau denté ) situé au milieu de chaque hémisphère
cérébelleux, appartient au système du néocerebellum.

7.6.- Systématisation et fonctions du cervelet

7.6.1. - Systématisation de l'archéocerebellum [S.70]


(lobe flocculonodulaire)
Cette portion du cervelet assure la régulation des mécanismes musculaires qui
permettent le contrôle de l'équilibre. Le contrôle de l’équilibre est assuré par trois sortes
d’appareils :
- l’appareil vestibulaire
- l’appareil de la vision
60

- la sensibilité proprioceptive antigravitaire


L'information sensorielle principale se rapportant à l'équilibre, provient des plages cellulaires
sensorielles de l'appareil vestibulaire (crête acoustique des canaux semi-circulaires et macules
acoustiques du saccule et de l'utricule) ( La lésion de ces appareils périphériques provoque une
ataxie vestibulaire, avec vertiges rotatoires, nystagmus et signe de Romberg ).
. Les neurones qui font suite à ces corpuscules sensitifs voyagent dans le nerf vestibulaire
(VIIIème paire des nerfs crâniens) qui pénètrent dans la moelle allongée pour atteindre le noyau
vestibulaire.
Le noyau vestibulaire situé dans les angles latéraux du 4ème ventricule est en fait constitué lui-
même de plusieurs noyaux accolés. Les fibres nerveuses qui quittent ce noyau, pénètrent dans le
cervelet par le pédoncule cérébelleux inférieur et atteignent le cortex du lobe flocculo-nodulaire.
Les neurones suivants atteignent le noyau du toit (du toit du 4ème ventricule) ou noyau fastigial,
puis s’infléchissent à nouveau dans le pédoncule cérébelleux inférieur pour retourner au noyau
vestibulaire. Le noyau vestibulaire donne alors dans la moelle deux voies extra-pyramidales, le
faisceau vestibulo-spinal direct et le faisceau vestibulo -spinal croisé. Il est logique de
penser que la destinée de ces fibres motrices extra-pyramidales concernent en définitive
l'innervation des muscles qui sont impliqués dans le maintien de l'équilibre, très principalement les
muscles axiaux (muscles spinaux) et, sans doute, les muscles des ceintures. Ce système central
peut être appelé : voie extra-pyramidale archéo-motrice, dont la lésion provoque une ataxie
cérébelleuse.
Elle est un bon exemple de la disposition fonctionnelle en boucle de régulation.

Physio-pathologie et séméiologie de l’archéo-cérébellum :


Oscillations à la station debout, tendance à la chute. Cette instabilité est aggravée par la
position des pieds rapprochés et la marche en « tandem ».
Marche irrégulière avec jambes et bras écartés. La marche est ébrieuse, en zig-zag.
Essais de correction permanente de l’équilibre par les contractions des muscles
antérieurs de jambe : signe de « la danse des tendons ».
Cette séméiologie est à différencier de la séméiologie vestibulaire proprement dite ( par lésion
de l’appareil vestibulaire ), dont les signes majeurs sont le vertige rotatoire, le nystagmus et le
signe de Romberg.

7.6.2. - Systématisation du paléocerebellum. ( Vermis ) [S.71]

Cette portion correspond au vermis et à la partie adjacente des lobes latéraux du


cervelet. Le paléocérébellum assure la régulation des activités motrices du paléencéphale (
noyaux gris centraux du cerveau ). qui concernent l'activité posturale et les activités motrices
automatiques. Le paléencéphale est normalement asservi au néencéphale ( connexions cortico-
striées ), mais il est capable d’activités motrices autonomes. Ces activités automatique s sont
contrôlées par le Paléocérébellum .
En bref, il existe :
A - une voie motrice automatique dont le système initiateur est le paléencéphale, dans le
cerveau. La sortie motrice du système est constituée par les voies sous- lenticulaires ( anse
lenticulaire de Forel ), les noyaux sous-opto-striés, puis la réticulée pontique (facilitante) qui
donne dans la moelle épinière, le faisceau réticulo-spinal médian.
B – un système de régulation cérébelleuse : le Paléocérébellum ( cortex et noyaux gris :
globulus et embolus ). Les voies d’information afférentes au cervelet sont le faisceau
61

spino-cérébelleux direct - anc. faisceau de Fleichsig - ( pour les membres inférieurs et le tronc
) et le faisceau spino - cérébelleux croisé - anc. faisceau de Gowers – ( pour les membres
supérieurs ). Ces voies, provenant des fuseaux neuro-musculaires, informent le cervelet de l'état
du tonus musculaire périphérique. Elles apportent les informations proprioceptives nécessaires
aux modulations du tonus musculaire dans l'exécution du mouvement normal ( support postural
du mouvement ).
Le faisceau spino-cérébelleux direct pénètre dans le cervelet par le pédoncule
cérébelleux inférieur et atteint le cortex cérébelleux de la région vermienne. Les neurones
suivants se réfléchissent sur le globulus et l'embolus. Ils s'articulent à ce niveau avec des
neurones efférents qui quittent le cervelet par le pédoncule cérébelleux supérieur et atteignent le
noyau rouge ( paléorubrum ). Ce dernier donne naissance à une voie motrice extra-pyramidale
inhibitrice (faisceau rubro-spinal) qui descend verticalement dans le tronc cérébral après
croisement de la ligne médiane, puis dans le cordon latéral de la moelle épinière.
Le faisceau spino-cérébelleux croisé monte verticalement dans le tronc cérébral et
pénètre dans le cervelet par le pédoncule cérébelleux supérieur, se réfléchit au niveau du cortex
de la région vermienne, puis au niveau des noyaux gris centraux, globulus et embolus. Comme les
précédentes, les voies efférentes quittent le cervelet par le pédoncule cérébelleux supérieur et
atteignent le paléo-rubrum, qui donne le faisceau rubro-spinal.
On peut formuler l'hypothèse que la boucle paléo-cérébelleuse exerce son action sur
l’activité des motoneurones gamma. En bref, cette voie motrice extra-pyramidale est impliquée
dans l'innervation des muscles qui participent au maintien du support postural des segments de
membres au cours du mouvement, c'est à dire les groupes musculaires agonistes/antagonistes
mono-articulaires.
C – L’organe d’intégration ( ou organe comparateur ) des deux systèmes est le paléo-
rubrum.
Ce système peut être appelé : voie extra-pyramidale paléo-motrice.

Physio-pathologie et séméiologie du paléocerebellum :

Hypotonie cérébelleuse avec troubles du tonus postural :


Il existe une inefficacité des muscles antagonistes du mouvement. L’hypotonie des
antagonistes se traduit par l’amplitude des mouvements passifs ( ballant des avant-bras,
des mains, avec sensation de main de caoutchouc ). Elle se recherche par la manœuvre
de Stewart Holmes : flexion contrariée des avant-bras, contre forte résistance. Le
relâchement soudain de la résistance entraîne une exagération de la flexion, et le patient
se frappe la poitrine ( hypotonie des extenseurs ).
Perte des réflexes normaux de la posture : le patient ne décolle pas les talons du sol
en s’accroupissant.

7.6.3.- Systématisation du néocerebellum. [S.72]

Ce système, constitué très principalement par les hémisphères cérébelleux, assure la


régulation du déroulement du mouvement volontaire global. L'information du projet moteur
provient de l'aire motrice supplémentaire et des aires motrices associatives( 6, 5, 7, 21 et 22).
L'ensemble de ces aires extra-pyramidales corticales donne les voies cortico-pontiques
(faisceaux fronto-pontique, temporo-pontique, pariéto-pontique). Les axones de ces voies
atteignent le pont et font synapse avec le corps cellulaire des neurones ponto-cérébelleux, à
62

disposition transversale. Ces derniers pénètrent dans le néocerebellum par le pédoncule


cérébelleux moyen et atteignent le cortex des hémisphères cérébelleux. Ils se réfléchissent sur le
noyau dentelé. A ce stade, les fibres nerveuses quittent le cervelet par les pédoncules
cérébelleux supérieurs, et constitue deux boucles de rétro-action :

a)– Boucle de régulation du mouvement volontaire global : Les fibres éfférentes


du Cervelet retournent au cerveau par le pédoncule cérébelleux supérieur, les unes par
trajet récurrent diect, les autres, par réflexion sur le néo-rubrum. Elles font relai dans les
noyaux moteurs du Thalamus (noyaux latéro-ventaux antérieur et intermédiaire), puis
atteignent le cortex pré-moteur, au niveau des petites cellules pyramidales de l’aire 4.
Les fibres efférentes de l’aire 4 descendent dans la voie pyramidale et atteignent les
motoneurones de la corne ventrale de la substance grise de la moelle épinière, responsables des
fonctions synergiques des chaînes musculaires cinétiques.
D’autres fibres efférentes descendent dans le tronc cérébral et, après relai dans la
réticulée bulbaire inhibitrice, constituent le faisceau réticulo-spinal latéral. En conséquence, cette
dernière voie est appelée « Voie cortico-réticulo-spinale inhibitrice » dont la fonction est de
contrôler l’activité du réflexe myotatique. L’interruption de cette voie ( dans la capsule interne
par exemple ) est responsable de la spasticité.
On voit ainsi que la structure du faisceau pyramidal est hétérogène et contient des fibres qui
proviennent de cellules motrices différentes ( grandes et petites cellules pyramidale s).
Globalement, il existe là une boucle d'organisation préliminaire et de régulation du mouvement
volontaire, dont l'activité ( enregistrable en neuro-physiologie ) précède le déroulement apparent
du mouvement.

b)– Boucle de régulation des activités musculaires cervico-faciales


Une seconde boucle se déroule uniquement au niveau du tronc cérébral, régulant les
fonctions des muscles de la face, du voile du palais, du pharynx et même du diaphragme.
Les fibres efférentes du néo-cervelet, gagnent le néo-rubrum contro-latéral puis l’olive
inférieure, par le faisceu tegmental central (F. central de la calotte). Les fibres efférentes de
l’olive forment le faisceau olivo-cérébelleux qui fait retour au néo-cérébellum. Cet ensemble
est appelé « le triangle de Guillain-Mollaret ». Une lésion sur son trajet ( olive ou f.tegmental
central), se traduit par des myoclonies du voile du palais.

Physio-pathologie et séméiologie du néocerebellum :

Troubles de l’exécution des mouvements globaux par perte de l’organisation temporo-


spatiale du mouvement :
Troubles dans l’espace :
-dysmétrie avec hypermétrie ( test de l’index porté sur la pointe du nez).
-asynergie : mauvaise coordination motrice. Le mouvement n’est plus lié. Il est
décomposé. De plus, il existe une mauvaise répartition du tonus dans les muscles anti-
gravitaires .
Troubles dans le temps :
-dyschronométrie : retard à la mise en route et à l’arrêt du mouvement.
-adiadococinésie : impossibilité de faire des mouvements associés rapides, en raison de
la désynchronisation temporo-spatiale ( épreuve « des marionnettes » ).
63

-tremblement intentionnel : Il est important dans la posture et dans le mouvement,


avec majoration émotive. Il est absent au repos.

En bref, le syndrome cérébelleux se caractérise par l’association des :


- troubles de l’équilibre
- troubles du tonus musculaire postural
- troubles de l’exécution du mouvement global

En conséquence, le patient cérébelleux a des gestes maladroits ( il se cogne, laisse


tomber les objets etc…).Il exécute difficilement les gestes fins et précis. Son écriture est
irrégulière dans le sens horizontal (espace entre les mots ) et dans le sens vertical ( amplitude
des lettres ). Sa parole est aussi irrégulière, lente et accélérée, souvent explosive.

En considérant l'organisation de chacune des 3 parties du cervelet on voit que les


fibres d’information à destinée cérébelleuse décrivent pour chaque système une boucle
particulière qui fait retour au névraxe. Il existe ainsi une boucle de régulation cérébelleuse
archéo-motrice, paléo-motrice et néo-motrice. Ces boucles assurent la régulation temporo-
spatiale du mouvement, c'est à dire la programmation somatotopique et chronologique
des recrutements musculaires, nécessaires au mouvement.
La disposition en boucles des grandes voie s nerveuses est une organisation très générale du
Système nerveux central qui fonctionne comme un ensemble de systèmes asservis, c'est à
dire, avec auto-contrôle et auto-régulation.
Les boucles cérébelleuses sont les plus démonstratives, mais la boucle la plus élémentaire de la
fonction motrice est le réflexe myotatique ( boucle gamma ).
En bref, on voit que le cervelet est un organe régulateur de la fonction motrice,
intégrant et traitant les informations qui lui proviennent soit de la moelle, soit du tronc cérébral,
soit du cerveau.

8 -LE SYSTEME NERVEUX AUTONOME OU VEGETATIF

8.1. - Généralités

Chargé de l'innervation du milieu intérieur, son champ d'innervation concerne les viscères, les
glandes exocrines et endocrines, et la vaso-motricité. Au pla n moteur, il innerve donc toutes les
fibres musculaires lisses. Au plan sensitif, il transmet la sensibilité viscérale, qui s'exprime par
la sensation d'hyper - péristaltisme, la douleur par tension ou réplétion des viscères creux, par
compression d'épanchement intra - péritonéal ou hypertrophie d'un viscère plein.
De nombreuses manifestations cérébro - spinales s'accompagnent de réactions végétatives
(efforts physiques et sudation, traumatisme somatique et nausées, par exemple ).
Il est composé de deux systèmes anatomiques aux réactions paraissant antagonistes, mais en fait
complémentaires :
- partie sympathique: anciennement ortho-sympathique
- partie para - sympathique
D'une façon générale, et par référence à leur neuro - chimie, leur fonction réciproque peut être
comprise ainsi :
la partie sympathique est ergotrope, c'est à dire productrice d'énergie.
64

la partie para - sympathique est trophotrope, c'est à dire animatrice de fonctions


métaboliques, restauratrices d'énergie.
Il existe donc entre les de ux parties, un équilibre variable selon les circonstances physiques ou
psychologiques de l'existence. La perturbation grave de cet équilibre est responsable de
désordres neuro - végétatifs dans le sens de l'hyper-sympathicotonie ou de l'hyper-
parasympathic otonie (hyper-vagotonie).

8.2. - Structure anatomique du système nerveux végétatif [S.73]

Chacune des parties de ce système possède des centres, des voies et des ganglions nerveux.
8.2.1.- Les centres végétatifs
a)- Centres cérébraux :
L'hypothalamus ( déjà étudié dans le cerveau ) est le cerveau végétatif. Il est en relation
avec les partie profondes du cerveau ( noyau dorso - médian du thalamus, lobe limbique, aires
pré - frontales ) et avec les noyaux para - sympathiques du tronc cérébral, par le faisceau
médian du télencéphale. Il est aussi en relation neuro - endocrinienne avec les deux lobes de la
glande hypophyse.
b)- Centres dans le tronc cérébral :
Dans la substance réticulée du tronc cérébral, se trouvent les noyaux étagés du para -
s ympathique crânien, dont le très important noyau cardio - pneumo - entérique qui est à
l'origine du nerf vague (ou pneumogastrique).
c)- Centres médullaires cervico - thoraco - lombaires: Dans la région centrale de la
moelle se trouvent les noyaux étagés de la partie sympathique , disposés en deux colonnes
parallèles : colonne intermédio - médiale et intermédio - latérale. [S.74]
d)- Centres du renflement lombaire :
A ce niveau se trouve le noyau du para - sympathique pelvien.

8.2.2.- Les voies végétatives

a)- de la partie para - sympathique

Au niveau du tronc cérébral, les fibres des noyaux du para - sympathique crânien voyagent
dans les nerfs crâniens pour atteindre les ganglions pré - viscéraux de la tête et du cou.
Au niveau du renflement lombaire, les fibres des noyaux du para - sympathique pelvien se
rendent, par les troncs du plexus sacré, au ganglion pré- viscéral du bassin ( ganglion
hypogastrique ).

b)- de la partie sympathique

Au niveau de la moelle épinière, les fibres des noyaux sympathiques se rendent aux ganglions de
la chaîne sympathique latéro - vertébrale. Ce sont les rameaux communicants blancs ( car
myélinisés ).
Les ganglions de la chaîne sympathique latéro - vertébrale donnent aux viscères et glandes de la
tête, du cou, du thorax , de l'abdomen et du pelvis des rameaux sympathiques appelés nerfs
splanchniques. Ils donnent en plus les rameaux communicants gris, qui retournent aux nerfs
spinaux, pour être distribués dans les régions somatiques du corps ( innervation artérielle de s
membres et des parois du tronc ).
65

8.2.3.- Les ganglions végétatifs

a)- La chaîne sympathique latéro - vertébrale:


Située sur les flancs de la colonne vertébrale, elle est formée d'une série de ganglions étagés et
connectés entre eux (sympathique cervical, thoracique, lombaire et sacré ). C'est le lieu de
transit obligé des fibres sympathiques vers les viscères et glandes de la tête et du cou, du thorax,
de l'abdomen et du pelvis, ainsi que des fibres sympathiques vers les régions somatiques
périphériques.
(Application: sympathectomie lombaire dans les déficits artériels des membres inférieurs)

b)- Les ganglions pré - viscéraux


Ils sont situés près des viscères. Leur rôle est de rassembler les fibres nerveuses sympathiques
et para - sympathiques pour les distribuer conjointement aux viscères de proximité (Ex: les
ganglions coeliaques - anciennement plexus solaire - distribuent leurs fibres aux viscères de
l'abdomen supérieur : foie, estomac, rate).

8.3. - Systématisation du système nerveux végétatif

8.3.1.- partie para - sympathique :


Entre les noyaux d'origine et les ganglions pré - viscéraux, les fibres para - sympathiques
voyagent à l'intérieur des nerf cérébro - spinaux ( les nerfs crâniens pour le para - sympathique
crânien et les troncs du plexus sacré pour le para - sympathique pelvien ).

8.3.2.- partie sympathique : [S.75]


Les noyaux d'origine sont exclusivement médullaires, au niveau des deux colonnes intermédio -
latérale et intermédio - médiale. Elles sont connectées entre elle s par des cellules intercalées.
a)- fibres sympathiques motrices:
* Celles qui naissent de la colonne intermédio - latérale gagnent la chaîne sympathique latéro -
vertébrale, où elles font synapse, puis retournent au nerf spinal par le rameau communicant gris.
Elles sont responsables de la vaso - motricité des membres et des parois du tronc. Ainsi, on peut
considérer que les ganglions de la chaîne latéro - vertébrale, sont les ganglions pré - viscéraux
des artères des membres et du tronc. La sympathectomie chirurgicale vise à interrompre ces
voies au niveau de la chaîne sympathique latéro - vertébrale.
* Celles qui naissent de la colonne intermédio - médiale traversent la chaîne sympathique latéro -
vertébrale, puis elles forment les nerfs splanchniques qui atteignent les ganglions pré - viscéraux,
où elles font synapse. Le neurone suivant atteint le viscère.
b)- fibres sympathiques sensitives:
Elles montent dans les nerfs splanchniques. Leur corps cellulaire est dans la chaîne latéro -
vertébrale. Elles pénètrent dans le nerf spinal et sa racine dorsale. Dans le ganglion spinal, elles
s'articulent avec un interneurone, lui - même connecté avec les voies sensitives cérébro -
spinales. Il y a là, un point de convergence entre les sensibilités végétative et cérébro - spinale,
explication de la douleur projetée. Le neurone suivant atteint la colonne sensitive végétative dans
la moelle.

8.4. - Applications:
66

8.4.1 : Zones de Head : Les territoires végétatifs viscéraux peuvent être


stimulés à partir de leur projection cutanée ( zones de Head )

8.4.2.- Réflexes végétatifs


Exemples de réflexes végétatifs : réfl. Vaso-moteurs (rougeur/pâleur), réfl. Pilo-moteurs (
contraction des muscles arecteurs des poils ), réfl. sudoripares, réfl. Salivaires.
D’autre part, la disposition anatomique des voies végétatives met en évidence les points
de convergence entre les deux grands systèmes, cérébro-spinal et végétatif :
1* dans le système sympathique, convergences possibles entre l'innervation végétative
des territoires somatiques ( membres et parois ) et les territoires viscéraux, par les cellules
intercalées entre les deux colonnes sympathiques médullaires, compte - tenu de la disposition
segmentaire de l'ensemble. ( intérêt en médecine physique : massage - réflexe)
2* convergence dans le ganglion spinal, entre les sensibilités végétatives et cérébro -
spinales, expliquant le phénomène de la douleur projetée.

8.4.3 - Syndromes sympathiques


- Douleurs névritiques et Causalgie
- Troubles physiopathiques
- Ostéoporose aigue post - traumatique
- Syndrome de Raynaud

8.5 :Anatomie descriptive des chaînes sympathiques latéro -vertébrales [S.76]

8.5.1 : Chaîne sympathique cervicale [S.77]


8.5.2 : Chaîne sympathique cervicale et Plexus cardiaque [S.78]
8.5.3 : Chaîne sympathique thoracique et Plexus abdominaux [S.79]
8.5.4 : Chaîne sympathique lombaire [S.80]
8.5.5 : Chaînes sympathiques lombo-sacrées et Plexus hypogastrique [S.81]

9 - Synthèses en Neuroanatomie fonctionnelle

Ce texte comporte trois parties :


- Approche de la cybernétique
- Applications en Neuro – physiologie et en Neuroanatomie fonctionnelle
- Applications en Rééducation fonctionnelle

A- APPROCHE DE LA CYBERNETIQUE

I - généralités:

a) - le sens du mot : du grec "kubernêsis", action de gouverner un vaisseau ; ou barrer, en


compensant les déviations et les dérives pour rester sur la route programmée.

b) - Le créateur de cette discipline est Norbert Wiener. Le livre fondateur ( 1948 ) avait pour titre "
La cybernétique ou le contrôle et la communication, chez l'animal et la machine ". Il s'agit de la
démonstration du fonctionnement des structures complexes et inter-dépendantes . C'est une
science nouvelle.
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c) - son domaine :
1. Les sciences physiques
Physique fondamentale ( l'atome)
Physique appliquée ( les machines mécaniques et thermo-dynamiques)
Chimie ( les molécules et les réactions chimiques)
Electricité et l’ Electro-mécanique
Electronique
Informatique
2. Les sciences de la nature
Biologie générale
Biologie végétale
Biologie animale, et principalement :
le Système nerveux et le système neuro-musculaire ( Bio-cybernétique)
ainsi que les régulations hormonales .
3. Peut s'appliquer aux sciences humaines ( ? )

d) - Les buts de la cybernétique appliquée


Centraliser des informations et les organiser par INTEGRATION, pour les redistribuer sous
une forme différente, adaptée aux situations extérieures ( Ex. rôle de la substance grise dans le
cerveau, le tronc cérébral, et la moelle épinière ), et en contrôler la programmation. Il s'agit donc
d'un traitement de l'information. De ce fait, il y a une forte analogie avec l'informatique. En bref :
Réception (sensitive ou sensorielle), Intégration , Programmation motrice, Contrôle du
fonctionnement moteur par boucle de rétro-action.
Ex. Une base de données rassemble de multiples informations, dans un ordre aléatoire, mais peut
les ré-organiser à volonté : tri selon les dates, les origines, les destinations, les thèmes etc...
La cybernétique étudie l'organisation fonctionnelle des systèmes complexes , en vue d’obtenir la
meilleure performance possible.

II - Notion de SYSTEME

Un système est formé par un ENSEMBLE de structures élémentaires qui établissent des
relations entre elles (Ex. une montre est un système, un groupe de neurones aussi Ex : les
noyaux gris centraux). Ce sont des structures inter- connectées et intra-organisées. La variation
d'un seul élément entraîne, si elle n’est pas compensée, la modification fonctionnelle de tout le
système.
Le rôle d'un système est d'assurer des actions physiques (mécaniques, électriques ou chimiques
Ex. les neuro-transmetteurs), actions qui s'enclenchent les unes les autres, et traitent des
informations qui s'organisent et s'enchaînent les unes les autres.
En Biologie, les systèmes sont, en permanence, en équilibre instable et oscillant ( Ex.
déséquilibres neuro-végétatifs ). L’action cybernétique peut aboutir à une variation programmée par
le système, ou à une correction de variation aléatoire, assurant la stabilité relative et fluctuante du
système (Ex. l'homéostasie)

B – APPLICATIONS EN NEURO-PHYSIOLOGIE
Exemple de système organisé : Le Système nerveux central

L’exemple de démonstration choisi ici est la Fonction Motrice, dont le résultat le plus
apparent est le MOUVEMENT. Il s’agit donc de l’organisation du système NEURO-MUSCULAIRE.
( SN Central + SN Périphérique + Muscle + Articulation + Segment osseux) .
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a) – Historique : L'organisation neurologique du mouvement est connue, dans ses grandes


lignes, depuis le début du XX ème siècle, grâce aux travaux de Sherrington. Cette organisation est
hiérarchisée :
- à la base du système, se trouve la moelle épinière dans laquelle se déroule l'activité réflexe
- au dessus, le cervelet, dont les voies transitent par le tronc cérébral, assure l'organisation de
l'activité motrice et la coordination musculaire nécessaire au mouvement.
- enfin, au sommet, se trouve le cerveau. Les noyaux gris centraux du cerveau (
paléencéphale) sont responsables des activités motrices automatiques. Le cortex du cerveau (
néencéphale) est l'initiateur du mouvement volontaire.
Cette hiérarchie fonctionnelle générale n'a pas été remise en cause par les découvertes ultérieures, mais
la connaissance du fonctionnement des systèmes moteurs s'est approfondie.
Les travaux récents ont introduit des notions pluri-disciplinaires , adoptées par la neuro-
physiologie. Elles concernent la cybernétique ( organisation des voies neurologiques en boucles
de rétro-action - feedback et feedforward - aboutissant à des organes comparateurs), ainsi que
l'informatique ( notion de programmes moteurs pré-établis ou engrammes ( noyaux moteurs pluri-
segmentaires de la moelle épinière) lancés par des instructions à type de macro-commande.(Ex :
Mouvement d’enroulement global du membre supérieur).
On voit que les voies neurologiques ne sont pas rectilignes. Elles comportent des relais
synaptiques, assurant transmission et orientation des influx . A part les axones des grandes
cellules pyramidales de Betz de l’aire 4 ( voie directe cortico-spinale), les autres voies motrices
sont disposées en boucles rétrogrades remontant vers leur source ( boucles de rétro-action: feed-
back ) ou atteignant des noyaux plus lointains situés en aval du trajet ( boucles de feed- forward ).

b) – Les boucles en général: Fonctions simples d’un système


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En cas de perturbation des performances du système, un organe comparateur capable


d’intégration ( Ex : noyau rouge ou noyau olivaire ) envoie un signal rétrograde compensateur (
feed-back ) permettant une correction différentielle du signal d’entrée dans le système. Le signal
d’entrée est ainsi modifié, de façon à compenser la perturbation intercurrente. Finalement, le
signal de sortie, compensé, est conforme aux paramètres du signal d’entrée.

C – APPLICATIONS EN NEURO-ANATOMIE FONCTIONNELLE

1 ) Les conditions physiques du mouvement :


L’activité motrice du sujet, ou mouvement, se déroule dans le milieu extérieur. Le milieu
extérieur est soumis à des forces permanentes ou aléatoires, mais tout mouvement nécessite
d’abord un appui.
a) – L’appui : Pour le tronc et les membres inférieurs, il s’agit d’un appui au sol. Pour les
membres supérieurs, il s’agit d’un appui à plusieurs niveaux : appui proximal sur le tronc, appui
inter-segmentaire par les articulations intermédiaires et distales. Ex : le membre supérieur en
mouvement est maintenu dans l’espace, malgré son propre poids.
b)– La gravitation : Force naturelle, permanente et incontournable. Toute la musculature,
axiale ou dans les membres, lutte en permanence contre la gravitation. C’est le rôle de la
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musculature posturale. L’information provient de l’appui plantaire sur le sol et de la notion de poids
du corps ( extéroceptivité, baresthésie, proprioceptivité consciente – récepteurs articulaires – et
inconsciente – fuseaux neuro-musculaires). Le traitement de l’information et la commande
neurologique centrale se situent dans le paléencéphale du cerveau et le paléo-cervelet (Système
paléo – moteur ).
c) - Les forces aléatoires proviennent de l’environnement. Ce sont des poussées ou des
déplacements par inertie ( ascenseurs, autobus, projections accidentelles…etc…). Ces forces
sont verticales ou horizontales ( sagittales, transversales ou rotatoires) et mettent en jeu le
maintien de l’équilibre par déplacement du centre de gravité hors du polygone de sustentation.
L’information provient de l’appareil vestibulaire et le traitement central se fait dans l’archéo-cervelet
( Système archéo – moteur).
d) – Sur l’appui fondamental, complété par les appuis inter – segmentaires, le
déplacement volontaire et balistique du membre est conduit par les muscles à longue portée (
muscles poly- articulaires ). C’est le mouvement apparent ( Système néo- moteur).
e) – A l’extrémité du membre, mobile ou stabilisé, les petits muscles distaux sont
capables de mouvements sélectifs de précision ( Faisceau pyramidal ).
On voit que le mouvement normal nécessite toutes les étapes motrices décrites ci –
dessus.

ORGANISATION DU MOUVEMENT NORMAL AU NIVEAU DE L’ENCEPHALE

CERVEAU VOIES FONCTION ACTIONS


CENTRALES MOTRICE MUSCULAIRES

Néencéphale
Aire motrice Faisceau Mouvement Petits muscles
primaire (aire 4) pyramidal volontaire de précision
voie motrice sélectif (la main) MOUVEMENT
cortico-spinale (précision)
directe
CERVELET

Néo-cérébellum

Aires motrices Faisceaux Hémisphère Mouvement m. poly-articulaires


associatives cortico-pontiques cérébell. volontaire global (rôle balistique)
(aires 6,5,7,21 et et noyau dentelé chaînes cinétiques
22)

Paléencéphale Voies extra- Paléo-cérébellum Motricité m. mono-articulaires


Noyaux gris pyram. pallidales Vermis, globulus et automat. (soutient inter –
centraux et sous embolus anti-gravitaire du segmentaire) POSTURE
opto-striées mouvement Couples
Posture antagonistes
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Archencéphale Voies extra- Archéo- Régulations m. axiaux et TONUS


Substance Pyramidales cérébellum toniques des ceintures EQUILIBRE
réticulée du tronc cérébral Noyau fastigial de l’équilibre
Noyau
vestibulaire

2 ) Le faisceau pyramidal : Structure et Fonctions

a – Concept morphologique
L’anatomie de la morphologie interne du cerveau décrit l’origine des axones pyramidaux, étalée
sur toute la hauteur de l’aire 4, formant un large éventail dans le centre ovale de la substance
blanche cérébrale . Après torsion, l’ensemble des axones moteurs se regroupe, formant alors un
faisceau compact qui s’engage dans le bras postérieur de la capsule interne. Le faisceau,
traversant la base du cerveau, s’engage dans le mésencéphale, occupant une large part des
pédoncules cérébraux. Le faisceau est dissocié dans le pont, puis regroupé dans les pyramides
de la moelle allongée. Au quart inférieur de la moelle allongée le faisceau se divise en faisceau
pyramidal croisé et faisceau pyramidal direct . C’est le site de la décussation pyramidale.
Du point de vue morphologique, le terme de « faisceau pyramidal » est justifié.

b – Concept neuro-physiologique et fonctionnel :


L’étude cytologique de l’aire 4 ( aire motrice primaire ) , montre qu’elle contient les
grandes cellules pyramidales de Betz, dont les axones constituent la voie cortico-spinale directe.
Mais l’aire 4 contient en plus grande quantité, des petites cellules pyramidales, comme les aires
motrices associatives (6, 5 ,7, 21 , 22) . Les axones moteurs de ces cellules descendent dans le
faisceau pyramidal. Certains atteignent la corne ventrale de la substance grise dans la moelle
épinière. D’autres constituent la voie cortico-réticulo-spinale inhibitrice . Les axones restants, les
plus nombreux, participent à la formation des grandes boucles de régulation motrice, à destinée
cérébelleuse. Ces voies en boucles retournent au cortex moteur, dont les fibres efférentes
descendent dans l’épaisseur du faisceau pyramidal.
En bref, la structure du faisceau pyramidal est hétérogène :
- Il existe 35000 grandes cellules pyramidales de Betz, dans l’aire 4, c’est à dire 2 à
3% des axones moteurs du faisceau pyramidal.
- Environ 60% des axones moteurs du faisceau proviennent des petites cellules
pyramidales de l’aire 4.
- Environ 40% , proviennent des aires motrices associatives (6, 5, 7, 21, 22)
- Un autre contingent de fibres correspond aux connexions cortico-striatales (Circuit
cortico-strié principal)
Dans ces conditions, le faisceau pyramidal peut être appelé « Voie Pyramidale ». Elle est la
grande voie de la motricité volontaire et elle assure l’asservissement ( au sens cybernétique), des
structures motrices sous-jacentes, nécessaires à l’exécution du mouvement normal.

3 ) Nouvelle approche des fonctions musculaires

Les fonctions musculaires peuvent être étudiées selon 3 niveaux conceptuels:

a) - fonctions analytiques. Elles découlent de l'anatomie morphologique. La fonction d'un muscle


est déduite de sa position sur le squelette, du niveau de ses insertions proximales et distales, de sa
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direction et de son trajet. Sa contraction et le raccourcissement qui en résulte, mobilisent des segments
squelettiques. C'est une fonction bio-mécanique de base, soumise aux lois physiques des leviers. C’est
une fonction linéaire simple. Elle est enseignée dans les premières années des études anatomiques et il
n'est pas possible de l'ignorer.
b) - fonctions synthétiques. Dans les faits réels de la fonction motrice, un muscle ne fonctionne
jamais seul. Même dans le cas d'un mouvement distal sélectif très précis, il existe un concours de
muscles voisins, intermédiaires et proximaux assurant en amont, le support et le déplacement des
segments de membre. Il a été montré plus haut que les groupes musculaires recrutés dans l'exécution
du mouvement fonctionnaient en chaînes musculaires cinétiques ouvertes ou fermées ( muscles poly-
articulaires ) et en couples agonistes/antagonistes ( muscles mono-articulaires ) assurant la posture.
c )- fonctions déduites de l'équipement histo-enzymatique des fibres musculaires
( Techniques histo- chimiques )
Depuis les travaux de Burke et Engel, nous savons qu'il existe au moins deux types de fibres
musculaires: les fibres de type I ou S ( pour slow = lent) et des fibres de type II ou F ( pour fast =
rapide). Cette distinction est basée sur l'analyse histo-chimique des fibres et révèle l'importance de leur
équipement en enzymes glycolytiques ( ATPase et enzymes oxydatives). Les fibres I correspondent aux
anciennes appellations de muscles rouges ou muscles lents, par référence à leur temps de
contraction.Les fibres II correspondent aux anciennes appellations de muscles blancs ou muscles
rapides. A l'intérieur du groupe II, il a été ultérieurement décrit deux sous-groupes: le groupe II A ou FR (
pour résistant à la fatigue ) et le groupe II B ou FF ( pour rapide et fatigable ). Ces deux derniers groupes
sont départagés par leur contenu en enzymes glycolytiques et par leur temps de contraction.
La correlation entre l'équipement histo-chimique de la fibre et sa fonction a été étudiée par Granit et ses
collaborateurs ( 1956/1957 ) de la façon suivante:
- Les fibres I ou S sont à fonction tonique
- Les fibres II A ou FR sont à fonction posturale
- les fibres II B ou FF sont à fonction phasique
Chaque muscle squelettique contient deux ou trois catégories de fibres, en proportion variable,
dispersées dans le corps musculaire. La structure et la fonction d’un muscle ne sont pas homogènes.
Dans cette perspective, la fonction principale d'un muscle est conditionnée par la prépondérance d'une
ou deux populations de fibres musculaires dans l'ensemble de ses fibres.
On peut regretter de ne pas disposer actuellement des données histo-chimiques pour tous les muscles
de l'anatomie humaine.
L'hypothèse proposée ici, est que chacun des systèmes moteurs centraux ( archéomoteur : Tonus et
équilibre, paléomoteur : motricité automatique posturale, néomoteur : direction du mouvement) , exposés
plus haut, est responsable de la mise en oeuvre d'une population particulière d'unités motrices,
concernant des fibres musculaires de même fonction, réparties dans des muscles différents.
Ceci modifie le concept de muscle, en tant qu'organe fonctionnel individuel, mais explique qu’un muscle
puisse avoir plusieurs fonctions et qu’il puisse travailler en synergie dans des chaînes musculaires,
recrutant des populations de fibres musculaires de même fonction, dans des muscles voisins mais
différents. Ainsi, dans la flexion volontaire du coude, ce sont les fibres musculaires de même type qui
sont stimulées conjointement dans le m.biceps et le m. brachio-radial (m.long supinateur). Au niveau
central, les voies motrices responsables sont celles du système néo-moteur.

Les fibres I ou S ( toniques ) dépendent des systèmes myotatique et archéo-moteur, les fibres
II A ou FR ( posturales ), du système paléo-moteur, et les fibres II B ou FF ( phasiques ), du sytème
néo-moteur.
Puisque chaque muscle contient en quantité variable les trois populations de fibres, on comprend mieux
ainsi leur parfaite adaptation tonico-posturale, aux varitions constantes de la balistique du mouvement,
ainsi que le concept de chaînes musculaires.
En bref, l’unité musculaire fonctionnelle n’est pas le muscle en tant qu’organe isolé, mais l’unité motrice.
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D – APPLICATIONS EN REEDUCATION FONCTIONNELLE

La méthodologie en kinésithérapie décrit :

1- la kinésith. Passive analytique, indispensable pour effectuer des bilans


2- La kinésith. Active analytique :
- libre
- aidée par pouliethérapie
- avec effort contre-résistance (manuelle, ou avec ressorts, ou avec poids ).
Deux concepts sont ici importants : ce sont : ACTIVE et EFFORT
3- La kinésith. Active globale. Aux membres elle peut être ipsilatérale ( côté des lésions )
- libre ou avec effort contre – résistance
Elle correspond aux gestes réels de la vie courante et utilise les chaînes musculaires cinétiques (
muscles poly-articulaires) ainsi que les groupements musculaires antagonistes
( muscles mono – articulaires ). Le support neuro - anatomique des chaînes cinétiques
sont les noyaux moteurs pluri – segmentaires, dans les renflements médullaires.

4 – Rééducation neuro- musculaire proprioceptive


Il s’agit de la proprioceptivité inconsciente ou sensibilité musculaire à l’étirement,
impliquant les fuseaux neuro - musculaires
Les techniques de rééducation neuro – musculaires proprioceptives ( re – programmation neuro –
motrice ) ( Bobath, Kabat Rood ) entrent dans ce cadre là. Elles utilisent, à la fois, la notion de
diffusion de l’influx nerveux par débordement d’énergie ( nécessité de l’effort ) pour obtenir
l’inhibition des contractures centrales et la contraction de groupes musculaires à distance.
Ex/ Le membre supérieur de l’hémiplégique, au stade de la spasticité : Le déficit fonctionnel a
deux causes : la perte du mouvement volontaire et la contracture centrale des muscles paralysés.
La préoccupation principale est la levée de la spasticité. dans l’espoir ultérieur d’une récupération
neuro-motrice ( totale ou partielle ).

5 – La kinésith. Active globale contro – latérale ( côté opposé à la lésion) avec effort contre
résistance dans le membre sain.
Selon KABAT, le moyen le plus sûr de recruter le plus grand nombre d’unités motrices dans un ou
plusieurs muscles à distance, est l’application de la résistance au mouvement volontaire. Les
unités motrices responsables de l’effort contre résistance sont les unités motrices tonico –
posturales et non les unité motrices phasiques. Dans l’effort important, il existe un débordement
proportionné des influx tonico – posturaux dans des muscles voisins, et mêmes contro – latéraux.
Les connections synaptiques entre les interneurones de la lame VII dans la moelle épinière,
permettent la diffusion contro – latérale avec inhibition des mêmes muscles dans le membre
spastique. En effet, dans le mouvement global normal, la posture contro-latérale est alternée avec
celle du membre actif. avec action inhibitrice dans les mêmes muscles du côté opposé (
Exemples sportifs : les membres sup. dans le crawl, lancer du poids ou de javelot ou
balancement automatique et alterné des membres sup. dans la marche).
L’hypothèse faites ici est que le débordement d’influx toniques par effort important, dans
le membre sain , exerce une inhibition contro-latérale sur la contracture centrale du membre
spastique.
Les données fondamentales de cette hypothèse, sont décrites dans le cours de Neuroanatomie
fonctionnelle. Il appartient aux praticiens de rééducation fonctionnelle de faire la synthèse des
données fondamentales et des techniques thérapeutiques.
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