Neuro-Anatomie
Neuro-Anatomie
Neuro-Anatomie
NEURO-ANATOMIE FONCTIONNELLE
Professeur Outrequin
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Préface
Ce cours est le résultat d'un enseignement de la neuro-anatomie effectué pendant de très longues
années. Il s'agit d'une pédagogie concentrée, synthétique et orientée principalement vers la fonction et la
physio-pathologie - "savoir pour comprendre" - dans les délais les plus brefs. Cette contrainte fut très
enrichissante pour l'enseignant, tout autant que les questions inopinées qui surgissent dans des esprits
neufs et non préparés.
Merci à mes auditeurs qui m'ont ainsi imposé une gymnastique intellectuelle allant des
développements minutieusement détaillés, aux analogies les plus audacieuses. Ce jeu, fut un excellent
entraînement de musculation cérébrale, pour l'enseignant et les enseignés. Dans le feu de l'action et de
l'inspiration, cet outil a été forgé et taillé sur mesure, pour un enseignement rapide, qui se voulait efficace.
Le plan adopté ici ( Généralités, Cerveau , Moelle épinière; Tronc cérébral, Cervelet ) n'est pas classique. Il
répond aux nécessités de précéder ou d'accompagner, au plus près, l'enseignement clinique et les stages
hospitaliers. Mais il répond aussi à une logique pédagogique, car c'est dans le cervelet que se déroulent
les boucles essentielles de la fonction motrice. C'est le niveau des grandes synthèses, en fin de cours.
Il me plait d'évoquer ici mes Maîtres dans cette discipline, les Profe sseurs Villemin, Dufour et
Rigaud à Bordeaux, le Professeur A.Delmas à Paris, ainsi que mes collègues les Professeurs A.Gouazé et
M.Caix, pour leur dire ma gratitude.
Les ouvrages de références ( traités, monographies, articles ) consultés au cours de ces longues années,
sont trop nombreux pour être cités ici, mais je garde un culte particulier pour les livres de Bossy, Gouazé,
Wilkinson, Eccles, Godeaux et, très spécialement, De Meyer.
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Internet : www.remede.org/neuroanat
www.anatomie-humaine.com
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NEURO-ANATOMIE FONCTIONNELLE
1. PRESENTATION
1.1.- Introduction
Pour se mouvoir et survivre, les animaux et l'homme doivent être informés de l'état du
milieu extérieur dans lequel ils sont situés et dans lequel ils doivent organiser leur comportement (
couple fonctionnel: information - action ).
Les appareils anatomiques responsables de ces fonctions essentielles sont les appareils de la vie
de relation qui se composent de :
Ces appareils sont sous la dépendance du système nerveux cérébro-spinal qui comprend le
système nerveux central et le système nerveux périphérique.
De plus, les régulations du milieu intérieur, qu'elles soient humorales, sécrétoires, vaso-
motrices ou viscérales dépendent d'un système nerveux particulier, appelé système nerveux
végétatif ou autonome, comprenant lui-même deux parties :
2. - GENERALITES :
b) - Les expansions sont de deux sortes et elles partent du corps cellulaire. Ce sont :
- les dendrites, prolongements protoplasmiques ramifiés.
- l'axone, prolongement unique qui possède des branches collatérales et se termine par une
arborisation de fibres dont chacune des branches aboutit à la plaque motrice d'une fibre
musculaire, dans le cas d'un axone moteur. L'ensemble du corps cellulaire, de l'axone et des
fibres musculaires qui en dépendent , constitue l'UNITE MOTRICE. Recouvert de ses
gaines, l'axone prend le nom de cylindraxe ou fibre nerveuse. Les nerfs sont donc formés
d'une multitude de fibres nerveuses groupées en faisceaux.
- On peut se faire une idée des dimensions réciproques des différentes parties d'un neurone en
multipliant leur dimension réelle par mille. Ainsi un gros motoneurone lombaire aurait les
dimensions suivantes :
a) - Les neurones multipolaires. Ce sont les plus nombreux et les plus typiques. Ils
sont de forme étoilée. Ils ressemblent au neurone pris pour type de description. Ils ont un seul
axone mais plusieurs dendrites. Les influx nerveux parviennent au corps cellulaire par les
multiples pôles dendritiques pour se diriger vers l'axone.
b) - Les neurones bipolaires. Ils possèdent un seul dendrite et un seul axone. Le sens
de la propagation de l'influx nerveux se fait toujours du dendrite vers l'axone.
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c) - Les neurones en T semblent être unipolaires. En fait, leur forme spéciale résulte
d'un accolement partiel entre le dendrite et l'axone. Ces cellules en T existent dans les ganglions
spinaux. Ce sont les corps cellulaires des premiers neurones sensitifs.
Bien que hautement spécialisée chez l’adulte, la cellule nerveuse est capable
d’adaptations synaptiques pendant les périodes embryonnaire et fœtale, ainsi que dans la
première décade de la vie. Les circuits synaptiques, propres à un individu et supports de ses
fonctions cérébrales, se construisent pendant cette période. Ceci souligne l’importance des
facteurs nutritionnels et éducatifs, à ce moment là.
De plus, à l’age adulte, les réseaux synaptiques gardent une capacité relative
d’adaptation dans les circonstances suivantes :
En cas de déficit neuronal partiel, fonctionnel ou organique, les réseaux peuvent, si les lésions
locales le permettent, se réorganiser dans des circuits voisins assurant ainsi des récupérations
partielles ou des suppléances ( Ex : suppléances des déficits sensoriels ).
C’est le rôle thérapeutique de la Rééducation fonctionnelle.
Il semble exister, en plus, une sensibilité accrue aux neuro-médiateurs dans les neurones
actifs.
La fibre nerveuse ou cylindraxe n'est autre que le prolongement d'un neurone (axone) entouré de
gaine. Il existe deux sortes de gaines isolée ou associée entourant la fibre nerveuse : la gaine de
myéline et la gaine SCHWANN ou neurilèmme.
* les fibres sans myéline ni gaine de SCHWANN : ce sont les fibres nues qui existent pendant le
développement de l'embryon.
* les fibres sans myéline mais à gaine de SCHWANN : ce sont les fibres de REMAK. Elles
constituent les nerfs végétatifs (nerfs viscéraux). Elles sont de couleur grise.
* les fibres myélinisées sans gaine de SCHWANN : ce sont les fibres de la susbtance blanche
du système nerveux central et du nerf optique.
* les fibres myélinisées avec gaine de SCHWANN : elles sont abondantes dans
tous les nerfs périphériques. Ce sont les plus typiques et les plus perfectionnées.
La myéline est un mélange de lipides phosphorés. Elle donne à la fibre nerveuse une couleur
blanc mat caractéristique. Elle est considérée comme une réserve nutritive pour le cylindraxe et
elle joue le rôle d'un isolant électrique. Elle protège la fibre nerveuse des courants d'influx venant
des fibres voisines. La gaine de myéline présente des incisures (incisures de SCHMIDT-
LANTERMANN) et des étranglements appelés noeuds de RANVIER.
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Ce sont des cordons blancs, cylindriques ou aplatis, plus ou moins volumineux, durs, résistants et
difficilement extensibles. Microscopiquement, ils sont formés de faisceaux de fibres nerveuses
appelés faisceau de KRAUSE, entourés d'une gaine conjonctive (le périnèvre) qui envoie des
cloisons appelées endonèvres. Il existe un tissu conjonctif appelé épinèvre autour du nerf. A
l'intérieur du nerf, entre les faisceaux de Krause, courent des vaisseaux sanguins et lymphatiques
(appelés vasa nervorum). Les nerfs en s'éloignant du lieu de leur naissance diminuent
progressivement de calibre en donnant des branches collatérales.
2.4.3. - La névroglie
A côté des neurones, cellules hautement spécialisées, on trouve dans les organes nerveux du
tissu de soutien, tissu de remplissage appelé névroglie. Elle forme une matière interstitielle. Elle
prend aussi l'aspect d'épithélium de revêtement dans les cavités du système nerveux, par
exemple le canal de l'épendyme dans la moelle ou les ventricules dans les hémisphères
cérébraux. En outre, c'est la névroglie qui est à l'origine des gaines de SCHWANN.
Contrairement aux apparences, ce tissu de soutien n'est pas un tissu conjonctif car il a la même
origine embryonnaire que les neurones. En bref, c'est un tissu nerveux de soutien, de liaison et de
revêtement. La névroglie joue un rôle trophique car elle est le milieu intermédiaire entre les
vaisseaux et les neurones. De plus elle joue un rôle sécrétoire, car elle forme des pelotons
épithéliaux appelés plexus choroïdes et elle intervient dans la sécrétion du liquide cérébro - spinal
( ou liquide céphalo-rachidien ).
Il existe 4 catégories différenciées selon leur calibre et leur vitesse de conduction nerveuse.
d) - Groupe IV : fibres très minces, sans gaine de myéline, elles jouent un rôle
dans la transmission de la douleur. Il existe deux classifications classiques des fibres sensitives, la
classification de LLYOD et la classification de ERLANGER et GASSER.
(voir tableau).
Sensibilité tactile
épicritique
+
Sensibilité
Système lemniscal proprioceptive II Aβ +++
consciente
(sens articulaire ou
sens des
positions)
Il existe dans les nerfs périphériques deux sortes de fibres nerveuses motrices dont les
corps cellulaires sont dans la substance grise de la moelle. Les corps cellulaires sont appelés
motoneurones. On distingue :
Le métabolisme du neurone est semblable à celui des autres cellules. Mais étant très
différencié il n'est pas capable de multiplication.
Son métabolisme est principalement basé sur la présence de glucose , d'oxygène et de
co-facteurs vitaminiques. Deux substances lui sont spécialement indispensables : ce sont les
vitamines B1 (ou Thiamine ) et PP (Pellagra Preventing). La vitamine B1 assure l'utilisation
complète des glucides et son absence provoque des neuropathies carentielles avec sclérose et
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dégénérescence des neurones. L'avitaminose PP, appelée pellagre, provoque chez l'homme des
troubles nerveux et mentaux par neuropathie et encéphalopathies carentielles.
Le neurone respire activement et il est très sensible à la privation d'oxygène. Les
neurones du cerveau sont les plus vulnérables à l'anoxie et 3 minutes d'anoxie totale peuvent
provoquer des lésions cérébrales irréversibles..
Dans le cas d'un neurone sensitif, l'influx nerveux prend naissance au niveau d'un
récepteur périphérique et se propage le long de la fibre nerveuse jusqu'à son arborisation
terminale. La naissance de l'influx nerveux est donc la conséquence de phénomènes physico-
chimiques qui ont lieu au niveau du récepteur.
Dans le cas d'un neurone moteur, l'influx nerveux prend naissance à la jonction du
corps cellulaire et de l'axone. Il est la conséquence de phénomènes physico-chimiques intervenus
au niveau du corps cellulaire à la suite d'une stimulation du neurone moteur par un autre neurone.
Quoique l'influx nerveux ne soit pas un courant électrique on peut enregistrer le passage
de l'influx, car son existence est liée à la production d'un champ électrique. Celui-ci est de faible
intensité et l'enregistrement nécessite des amplificateurs et des galvanomètres très sensibles
(oscilloscope à tube cathodique).
Comme toute structure vivante, la fibre nerveuse est polarisée. Si on introduit à l'intérieur
de la fibre une micro-électrode on enregistre, entre celle -ci et une électrode extérieure, une
différence de potentiel. Cette différence apparaît brusquement au moment où, ayant franchi la
membrane, la micro-électrode pénètre à l'intérieur de la fibre.
L'intérieur de la fibre est négatif par rapport à sa surface. La différence de potentiel est de -70 à
-80 millivolts environ. C'est le potentiel de membrane ou potentiel de repos . Le potentiel de
repos enregistrable sur toute cellule vivante, s'explique par la théorie ionique de l'influx nerveux
de HODGKIN et résulte d'une inégale répartition des ions de part et d'autre de la membrane
cellulaire.
Elle est la conséquence de deux sortes de phénomènes:
a) - les uns sont passifs et ne consomment pas d'énergie. Ils correspondent aux
lois simples de l'osmose s'appliquant aux membranes semi-perméables.
b) - les autres sont des transports ioniques actifs et consomment de l'énergie qui
est fournie par le métabolisme du glucose. Leur rôle est de faire entrer quelques ions K dans la
cellule et de chasser de nombreux ions Na hors de la cellule. Ce mécanisme actif du rejet du
sodium, qui est permanent au repos, est appelé POMPE A SODIUM .
La gaine de myéline constitue un isolant mais elle présente de distance en distance des
interruptions complètes, ce sont les étranglements de RANVIER. A ce niveau , la membrane
cellulaire est seulement recouverte par la gaine de SWANN qui est perméable aux échanges
ioniques. C'est seulement au niveau des étranglements de RANVIER que peuvent s'effectuer
les échanges ioniques du potentiel d'action. Au point de stimulation, l'intérieur de la fibre
nerveuse est très positif et les ions positifs se répandent de part et d'autre du site de stimulation
vers les autres étranglements de RANVIER. Leur présence provoque l'ouverture des pores de
la membrane cellulaire permettant à nouveau la pénétration d'ions sodium et une dépolarisation
qui provoque un autre potentiel d'action. Ainsi, de segment en segment, le potentiel d'action est
entretenu tout le long de la fibre nerveuse. L'influx nerveux parcourt toute la fibre nerveuse par
propagation saltatoire, et atteint l'arborisation terminale. La transmission de l'influx se fait à
vitesse constante le long d'une fibre nerveuse normale.
Au niveau du franchissement des synapses, cette transmission peut subir trois types de
modification appelés facilitation, inhibition, occlusion.
3.1.- INTRODUCTION
* le mésencéphale.
3) - le cervelet
4) - le cerveau.
On nomme Encéphale l'ensemble des parties du névraxe situées dans la boîte crânienne, c'est à
dire le cerveau, le tronc cérébral et le cervelet.
Primitivement, chez les vertébrés les plus inférieurs, ainsi que dans les premiers stades
de l'embryon humain, le système nerveux central est un simple tube dont les parois épaisses sont
formées de tissu nerveux de substance grise, c'est à dire de corps cellulaires, cylindraxes,
dendrites et névroglie.
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Le tube neural primitif est d'abord formé de segments juxtaposés tous semblables
appelés neuromères. Chaque neuromère comporte une cavité centrale : le canal de
l'épendyme. La paroi du tube neural est formée par la substance grise répartie autour du canal
de l'épendyme. La substance blanche, constituée par les cylindraxes myélinisés, apparaît
secondairement à la périphérie du tube neural.
3.3.2.3. - Myélinisation
a) - au niveau des nerfs périphériques : la myélinisation est effectuée par les
gaines de SCHWANN. Elle commence au 4ème mois de la vie intra-utérine.
4.- LE CERVEAU
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C'est l'étage le plus élevé dans la hiérarchie fonctionnelle du système nerveux central. Il
est spécialement développé chez l'homme. Son poids moyen est de 1400 à 1800 grammes.
Le cerveau est placé dans la boîte crânienne où il repose sur la base du crâne et il est
recouvert par la voûte. Il existe des fractures de la voûte et des fractures de base, ainsi que des
fractures de la voûte irradiées à la base du crâne.
Une toile fibreuse très épaisse appelée dure -mère tapisse la face interne du crâne et
forme un repli sous le cerveau appelé: tente du cervelet. Elle forme aussi un repli vertico -
sagittal entre les deux hémisphères du cerveau constituant une cloison médiane appelée: faux du
cerveau. Ainsi se trouvent délimitées deux loges fibreuses : en haut la loge cérébrale qui
contient les deux hémisphères du cerveau, en bas la loge cérébelleuse ( ou fosse crânienne
postérieure ) qui contient le cervelet et le tronc cérébral.
Notions sur les engagements cérébraux: Le syndrome d'hypertension intra -crânienne
(par tumeur cérébrale ou hématome intra - crânien) est responsable de déformations du tissu
cérébral, qui s'engage sous les replis fibreux (engage ments cérébraux) qui augmentent la
compression intra- crânienne ( engagement cingulaire sous la faux du cerveau, engagement
diencéphalique, engagement temporal, engagement cérébelleux ) .
Le névraxe baigne totalement dans le liquide cérébro-spinal, qui est situé à l'extérieur et
à l'intérieur du névraxe. On peut distinguer deux départements : un département interne (ou
central) et un département externe ( ou périphérique )
a- Le département interne (ou central)
Au niveau de l'encéphale, il est constitué par quatre ventricules : Les ventricules latéraux ,
dans les hémisphères cérébraux, le troisième ventricule entre les deux thalamus, et le quatrième
ventricule dans le tronc cérébral. Ces cavités communiquent entre elles. Le trou de Monro fait
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Le cerveau a la forme générale d'un ovoïde à grand axe antéro - postérieur. Il est
composé de deux hémisphères séparés par un profond sillon médian (fissure longitudinale du
cerveau. Anciennement: scissure inter-hémisphérique) et reliés entre eux par des ponts de tissu
nerveux (les commissures inter-hémisphériques).
La surface des hémisphères est constituée d'un "manteau" ( pallium ) de substance grise très
plissée (alors qu'au niveau de la moelle et du tronc cérébral, la substance grise est centrale
autour du canal de l'épendyme). Cette substance grise périphérique et superficielle constitue
l'écorce cérébrale ou cortex. Elle présente de nombreux plis dont les plus profonds et les plus
constants s'appellent sillons ( anciennement scissures).
Les scissures délimitent des lobes : le lobe frontal, le lobe pariétal, le lobe
temporal, le lobe occipital. La surface des lobes est parcourue par des sillons moins profonds
que les scissures. Ces sillons délimitent de gros plis de substance grise appelés circonvolutions
cérébrales ( circonvolution cérébrale = Gyrus ). Ainsi, la circonvolution frontale ascendante
s'appelle: Gyrus pré-central, et la circonvolution pariétale ascendante: Gyrus post - central .
Les bords du sillon latéral dissimulent une dépression - la fosse latérale - qui contient un lobe
particulier appelé lobe de l'insula qui possède 5 petites circonvolutions.
Elles contiennent des fibres nerveuses qui établissent des relations entre les deux
hémisphères cérébraux (appelés aussi, fibres d'association inter -hémisphériques). Ce sont : le
corps calleux, le fornix, la commissure blanche antérieure.
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a - Le corps calleux
C'est une formation qui appartient au néo-cortex. Elle apparaît chez les mammifères. Le
corps calleux a la forme d'une lame de substance blanche, à disposition sagittale et disposée
entre les deux hémisphères. Il présente une extrémité antérieure (le genou), un corps et une
partie postérieure (le bourrelet). La face supérieure est au fond de la fissure longitudinale du
cerveau (scissure inter- hémisphérique).La face inférieure répond au fornix (trigone) et aux
ventricules latéraux.
Les fibres nerveuses du corps calleux réunissent les territoires corticaux des deux lobes frontaux
(forceps minor ), des deux lobes pariétaux et des deux lobes occipitaux (forceps major). Il existe
des aires cérébrales non reliées par des fibres calleuses. Elles sont appelées aires primaires.
Toutes les autres régions sont connectées par des fibres calleuses. Elles sont appelées aires
associatives.
C'est une formation qui appartient au paléo-cortex. Elle est formée de deux cordons de fibres
nerveuses, appelés piliers , enroulés d'avant en arrière, et accolés dans leur moitié antérieure.
L'ensemble a la forme d'un X. Chaque cordon relie l'hippocampe au tubercule mamillaire, du
même côté. Quelques fibres sont croisées. Le fornix est placé sous le corps calleux.
C'est une formation qui appartient à l'archéo-cortex et qui relie les deux lobes temporaux en
passant devant les piliers antérieurs du fornix. Elle relie les deux noyaux amygdaliens (placés
dans le lobe temporal) qui appartiennent aux systèmes olfactif et limbique.
Formation transversale, de structure très complexe, qui contient des fibres d'association entre les
noyaux des nerfs crâniens, et entre les deux moitiés du mésencéphale et du diencéphale.
Sous le cortex se trouve la substance blanche centrale au sein de laquelle sont situés de
volumineux noyaux gris. Ce sont des centres sous-corticaux appelés noyaux gris centraux.Ils
sont composés des corps striés et de la couche optique ou thalamus. Enfin au centre du cerveau
se trouve un système de cavités appelées ventricules qui ne sont autres que des dilatations
régionales du canal de l'épendyme.
L'écorce grise recouvre toute la surface extérieure des hémisphères et s'enfonce entre les
circonvolutions en suivant les lèvres des scissures et des sillons (néo-cortex). Elle est formée de
cellules nerveuses disposées en 6 couches. Certaines sont des cellules d'association, d'autres des
cellules réceptrices des sensibilités et des activités sensorielles, d'autres enfin, les plus grandes,
sont des cellules motrices. Ces dernières sont appelées cellules pyramidales en raison de leur
forme.
En plus de cette disposition laminaire, les connections neuronales dans le cortex sont disposées
en colonnes verticales, contenant des neurones différents, mais qui concernent les mêmes
territoires périphériques. Cette disposition apporte des capacités fonctionnelles complémentaires
au niveau des aires motrices , sensitives et sensorielles. La disposition en colonnes a surtout été
étudiée dans les aires visuelles, mais il est vraisemblable qu'elle existe dans tous les territoires
corticaux.
Nombre de neurones:
" Le cortex est une structure cons tituée de six couches interconnectées, contenant
quelque dix milliards de neurones, et environ un million de milliards de connexions."
G.M.Edelman. Biologie de la conscience. Ed. Odile Jacob. p.138.
Elle occupe l'espace compris entre le cortex, les noyaux gris centraux et les ventricules. On lui
distingue plusieurs territoires appelés capsule extrême, capsule externe, capsule interne,
centre ovale. Cette substance blanche contient des fibres nerveuses myélinisées issues des
cellules du cortex ou y parvenant. La substance blanche contient aussi, en particulier dans le
centre ovale, des fibres d'association intra-hémisphériques et inter -hémisphériques.
La capsule interne est formée par le passage de faisceaux nerveux dont le plus important est le
faisceau pyramidal (voie motrice principale). Ce faisceau occupe le bras postérieur et le genou
de la capsule. Les fibres motrices issues du cortex pré- central présentent une torsion dans le
centre ovale et se disposent dans le bras postérieur de la capsule interne selon une somatotopie
précise (voir schéma).
Chaque corps strié est formé de 3 noyaux gris : le noyau caudé , le noyau lenticulaire et le
claustrum ou avant-mur. Le noyau lenticulaire est lui-même formé de deux parties : la partie
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externe s'appelle putamen. Elle forme avec le noyau caudé: le néo-striatum. La partie interne
s'appelle pallidum , qui forme le paléo - striatum.
Ce sont des centres sous -corticaux de la fonction motrice. Ils sont responsables de la motricité
automatique. Ils sont en connexion avec le cortex moteur au-dessus, et les noyaux sous-jacents.
Avec le Thalamus, ils forment le Paléencéphale.
Elle est située à la partie la plus profonde de l'hémisphère de chaque côté du 3ème ventricule. La
couche optique est en fait composée de la coalescence de plusieurs noyaux. Cette masse de
substance grise est le grand carrefour auquel aboutissent toutes les sensibilités et les impressions
sensorielles. C'est un véritable centre de triage qui répartit ensuite les informations sur les
différentes zones du cortex. Le thalamus contient de nombreux noyaux:
a) - des noyaux spécifiques qui projettent leurs fibres sur les aires primaires du cortex.
Les plus importants d'entre eux sont, le noyau latéro -ventral postérieur (noyau sensitif) où
aboutissent les sensibilités lemniscale s et extra-lemniscales, et deux noyaux moteurs : le noyau
latéro-ventral intermédiaire, le noyau latéro -ventral antérieur.
b) - des noyaux non spécifiques, qui projettent leurs fibres sur les aires associatives du
cortex. Le plus volumineux est le noyau médian dorsal qui joue un rôle dans les manifestations
émotives. Il existe, de ce fait, de nombreuses fibres de connexion entre le thalamus et le cortex,
fonctionnant dans les deux sens et formant la couronne rayonnante ( corona radiata ).
c) - Le système thalamique diffus: ce sont des petits noyaux situés dans les lames
périphériques et internes qui séparent les noyaux principaux. Au plan physiologique, ils sont un
prolongement de la substance réticulée du tronc cérébral, et jouent un rôle dans l'éveil de
l'activité corticale ( vigilance, attention, remémorisation ). Leur fonction parait équivalente à celle
d'un filtre en électronique.
4.3.3.3. - L'hypothalamus
Le bas fond du 3ème ventricule contient, répartis dans l'épaisseur de ses parois, plusieurs noyaux
de substance grise qui appartiennent au système nerveux végétatif. Aussi les fonctions de
l'hypothalamus sont-elles multiples et concernent :
En bref, l'hypotalamus est l'étage fonctionnel le plus élevé du système nerveux végétatif
(cerveau végétatif). Situé dans la base du cerveau, il est en connexion :
- en haut, avec le lobe limbique (cerveau instinctif) et les aires pré- frontales (expression
caractérielle). Il existe à ce niveau et traversant l'hypothalamus, un important faisceau
d'association qui relie le télencéphale à la substance réticulée du tronc cérébral ( faisceau médian
du télencéphale ).
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- en bas, avec les noyaux végétatifs de la substance réticulée du tronc cérébral (noyaux para-
sympathiques) . C'est à ce niveau que s'établissent les équilibres neuro - végétatifs et leur
pathologie ( symphatocotonie et parasympathicotonie).
De plus, sous l'hypothalamus et en étroite relation anatomique et physiologique avec lui, se trouve
la glande hypophyse (relations neuro-endocriniennes par neuromédiateurs hypothalamiques).
Le cerveau et le tronc cérébral possède un système de cavité qui contient du liquide cérébro -
spinal. Le 4ème ventricule appartient au tronc cérébral. Le 3ème ventricule appartient au
cerveau. Il est placé profondément sur la ligne médiane, entre les deux couches optiques. Il
communique par un orifice étroit ( trou de Monro ) avec les ventricules latéraux qui sont des
cavités placées au sein de chaque hémisphère. L'hydrocéphalie de l'enfant résulte d'une
hypertension du liquide céphalo-rachidien bloqué à l'intérieur des ventricules distendus.
Les centres nerveux cérébraux sont hiérarchisés. Ainsi les centres sous -corticaux sont
sous la dépendance du cortex. Cependant les centres sous -corticaux sont capables d'autonomie
relative lorsqu'ils assurent des fonctions automatiques. Cette subordination est la conséquence
des acquisitions fonctionnelles successives des étapes de la phylogenèse ( évolution
organique et fonctionnelle, étudiée tout au long des espèces animales successives ).
Les structures les plus récentes dominent les structures qui les ont précédées mais celles-ci
conservent leurs fonctions propres.
Sur le plan fonctionnel, il est donc intéressant de retrouver, dans les structures du
cerveau , les trois niveaux de développement évolutif du Système Nerveux Central
(archencéphale : cerveau instinctif et réflexe, paléencéphale : cerveau impulsif et automatique,
néencéphale : cerveau conscient puis rationnel, chez l'homme). A chaque stade évolutif, le
cerveau possède un cortex et des noyaux gris.
C'est le niveau de développement des poissons et des amphibiens. Les informations sont reçues
par le cerveau sensitif et sensoriel (olfactif et visuel). Les centres d'intégration sont représentés
par l'archéo-cortex (dont les structures sont présentes chez l'homme : hippocampe dorsal -
atrophique chez l'homme - et hippocampe ventral ) et la substance réticulée. Le cerveau moteur
est représenté par les noyaux sous-opto-striés et les noyaux du toit du mésencéphale (qui
correspondent chez l'homme aux tubercules quadrijumeaux). Les voies vestibulaires
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appartiennent aussi à ce stade de développement. Les voies motrices peuvent être regroupées
sous le nom de Système archéo-moteur.
Ainsi à l'origine même du comportement moteur, se trouvent des stimulations sensorielles et des
réponses instinctives de nature purement réflexe.
C'est le stade de développement des reptiles puis des oiseaux. Il se superpose aux structures
précédentes pour constituer le RHINENCEPHALE .
Il comprend un cortex (paléo-cortex), représenté par le gyrus cingulaire et la
circonvolution entorhinale ou T5. L'ensemble a la forme classique d'une raquette, dont le manche
est constitué par l'appareil olfactif. Il contient, en plus, un centre sensitif et sensoriel, le
thalamus , (noyau ventro- latéral postérieur ). Les centres moteurs sont constitués par le paléo-
striatum ( pallidum et noyaux moteurs du thalamus ) . Ces centres sont reliés entre eux par les
voies thalamo-striées. Les voies motrices paléo-striées se projettent sur les noyaux sous-opto-
striés. Les voies motrices, à ce niveau de développement , peuvent être regroupées sous le nom
de Système paléo-moteur.
Globalement, le Paléencéphale est un cerveau fonctionnellement très complet. Dépassant les
impératifs biologiques élémentaires de l'instinct, il assure toute l'activité automatique du
comportement.
C'est le stade évolutif des mammifères avec des graduations à l'intérieur du groupe. Il
est spécialement développé, en volume et en fonction, chez les primates et surtout chez l'homme.
Il se superpose aux deux stades précédents, dont les structures restent fonctionnelles chez
l'homme. Il comprend le cortex cérébral. Au plan moteur, ce néo-cortex ou néo-pallium possède
lui-même des aires associatives motrices dont les voies peuvent être regroupées sous le nom de
Système néo-moteur.
Il possède aussi des aires primaires ( aire 4 ) dont la voie efférente constitue le faisceau
pyramidal. Le néencéphale possède ses propres noyaux gris, qui sont le noyau caudé et le
putamen (néo-striatum). Par des voies cortico-striées, il contrôle le paléencéphale.
En bref, le concept fonctionnel du cerveau, basé sur la phylogenèse, reconnaît trois structures
superposées:
- le cerveau instinctif et réflexe ( archencéphale )
- le cerveau automatique( paléencéphale )
- le cerveau conscient, puis rationnel ( néencéphale )
On retrouve, à tous les niveaux, le comportement fondamental de la matière vivante :
Information – Traitement de l’information - Action
Il existe au niveau de la surface du cortex une véritable topographie des fonctions motrices,
sensitives, sensorielles et associatives.
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On distingue ainsi dans le lobe occipital les aires sensorielles de la vision. L'aire 17 est le centre
de réception primaire, l'aire 18 est l'aire de perception et l 'aire 19, la plus périphérique, est l'aire
d'interprétation. Ces trois territoires se retrouvent sur la face médiale de l'hémisphère de part et
d'autre du sillon calcarin.
Les centres sensoriels de l'audition sont placés au niveau des premières circonvolutions
du lobe temporal. On distingue ici seulement deux territoires : l'aire 41 est l'aire de réception
primaire et l'aire 42 correspond aux zones de gnosie.
La sensibilité générale se projette au niveau du cortex du lobe pariétal, en arrière du sillon central
( scissure de Rolando ). On distingue là aussi à son niveau trois territoires successifs :
l'aire 3 correspond à la réception primaire et les aires 1 et 2 correspondent aux aires psychiques.
Il existe au niveau de ce territoire, sur le gyrus post-central (circonvolution pariétale ascendante)
une topographie somatotopique tout à fait comparable à celle de l'homonculus de Penfield.
Les aires de l'olfaction sont placées sur la face médiale de l'hémisphère au niveau de la
circonvolution limbique et au niveau de la région de l'hippocampe. On distingue deux territoires
olfactifs situés dans l'aire 24 et dans l'aire 38.
Les aires associatives couvrent 86% du cortex chez l'homme ( 11% chez le rat ) , ce qui
témoigne de leur importance évolutive.
Enfin, il existe, au niveau du cortex , une zone très particulière, située dans la partie la
plus ventrale des lobes frontaux. Ce sont les aires pré - frontales 9 et 10. Leur signific ation
physiologique précise est mal connue. On sait seulement qu'elles représentent le lieu
d'élaboration des caractères de la personnalité. Elles concernent aussi les activités intellectuelles
de la concentration et de la prévision, ainsi que la régulatio n de l'humeur (cyclo-thymie:
dépression, euphorie). Il s'agit de territoires complexes qui sont en fait des aires associatives,
abondamment reliées au lobe limbique, au thalamus et à l'hypothalamus. Les lésions pré -
frontales se caractérisent donc par des modifications caractérielles: perte du dynamisme naturel,
perte la concentration, des capacités prévisionnelles, perte de l'initiative et de la décision et perte
de l'affectivité, avec conservation des aptitudes intellectuelles fondamentales ( raisonnement ).
En bref , il s'agit d'un état de passivité et de neutralité psycho-affective.
( Etiologies: Traumatismes crânio - cérébraux frontaux, Méningiome frontal opéré ).
On distingue enfin au niveau du cortex des territoires particuliers sensoriels et moteurs qui sont
spécialisés dans les fonctions du langage et de l'écriture (centres du langage et de l'écriture.) On
distingue :
Ce sont :
* le centre de l'écriture : il est placé en avant de la circonvolution frontale
ascendante au voisinage des territoires moteurs qui correspondent au membre supérieur et à la
main. Sa lésion pathologique provoque l'agraphie.
en fait d'un trouble complexe du langage, associant diverses formes (logorrhée, paraphasie,
manque du mot) appelé Aphasie de Wernicke, par lésion dans le lobe temporal.
* le centre de la cécité verbale : il est situé dans une zone intermédiaire entre
le lobe pariétal et le lobe occipital. Sa lésion entraîne l'incompréhension des mots écrits ou
imprimés, car ils ne sont pas reconnus.
L'ensemble de ces quatre centres constitue le polygone du langage . Il existe entre eux de
nombreuses fibres d'association. En effet, on entend et on comprend ses propres paroles, de
même que l'on voit et que l'on comprend sa propre écriture. Il faut noter que ce polygone du
langage, bien que bilatéral n'est fonctionnel qu'à gauche chez les droitiers (et à droite chez les
gauchers). Pour expliquer cette fonction unilatérale, on pense que les phénomènes moteurs et
psychiques du langage, dont le synchronisme est très délicat, nécessitent la prédominance d'un
hémisphère sur l'autre. C'est ainsi que s'expliqueraient certaines formes de bégaiement par la
non - prédominance d'un hémisphère.
c - Le carrefour temporo-pariéto-occipital :
Il s'agit d'une zone associative très importante située à cheval sur trois lobes : le lobe pariétal, le
lobe temporal et le lobe occipital et qui correspond à l'aire 40. C'est la région du pli courbe. Cette
aire est principalement le territoire de la représentation spatiale et du schéma corporel. Ses
troubles pathologiques se caractérisent par des déficits fonctionnels complexes, qui sont :
a) - des apraxies :
perturbations de l'exécution motrice volontaire et coordonnées.
b) - des agnosies :
troubles de l'identification et de la reconnaissance.
En plus des aires auditives et des aires motrices extra-pyramidales (origine du faisceau temporo-
pontique), le cortex temporal contient de vastes territoires associatifs qui correspondent aux
circonvolutions T3 et T4 ( aires 36, 37, 38 ), et concernent la mémorisations d'informations,
spécialement visuelles.
A noter que T5 appartient fonctionnellement au système limbique.
Les noyaux gris centraux sont constitués par le corps strié et la couche optique ou
thalamus. Ces structures ont été étudiées au chapitre de la morphologie. Ils jouent un rôle
important dans la fonction motrice et dans le contrôle de son déroulement. En effet, toute activité
motrice n'est pas volontaire. Il existe dans le mouvement normal une grande participation
d'activités motrices automatiques ( activités motrices d’accompagnement du mouvement
volontaire ) qui résultent très principalement des fonctions des noyaux gris centraux , situés dans
27
le paléencéphale. Les voies neurologiques au niveau des noyaux gris centraux sont appelées:
circuits striataux.
Les différentes connexions des noyaux gris centraux entre eux et avec le cortex, décrivent
plusieurs systèmes de boucles de régulation de l'activité motrice, dont la participation est
indispensable à l'exécution normale du mouvement. Ces connexions sont assurées par des voies
et des synapses qui mettent en jeu des neuro-médiateurs et des récepteurs spécifiques.
On distingue actuellement 5 boucles de régulation :
Le cortex du cerveau projette des fibres sur le paléencéphale (sur le néo-striatum puis, au delà,
sur le pallidum). Ce sont les voies cortico -striées.
Les corps striés distribuent leurs fibres aux noyaux sous-jacents: noyaux sous-opto-striés et au
delà, à la substance réticulée. Ce sont les voies strio - réticulaires.
° Physio-pathologie du Paléencéphale
Les lésions des centres et des voies du paléencéphale se traduisent par des troubles du
mouvement et des troubles du tonus musculaire, qui caractérisent les syndrômes extra-
pyramidaux. On distingue ainsi deux types de syndrômes extra-pyramidaux :
- Un syndrôme hypokinétique – hypertonique . Exemple : Maladie de Parkinson (niveau
lésionnel : boucle srio-nigrique).
- Un syndrôme hyperkinétique – hypotonique. Exemple : Athétose (niveau lésinnel : néo-
striatum).
28
Il est constitué par un ensemble de centres nerveux très profonds abondamment reliés
entre eux, mais aussi avec les aires corticales associatives, le thalamus , l'hypothalamus, et les
aires pré- - frontales.
Fonctionnellement, les territoires du lobe limbique sont responsables de l'organisation des
comportements instinctifs fondamentaux et de l'expression des émotions et des motivations,
assurant la protection de l'individu et la survie de l'espèce. C'est le domaine de l'instinct.
En bref, il s'agit des trois fonctions primordiales qui sont :
- L'appareil olfactif
- L'hippocampe ventral,
- Le noyau amygdalien (ou Amygdale): c'est un noyau gris situé dans
l'épaisseur du lobe temporal au niveau de l'uncus,
-La région septale, avec les noyaux du septum
Il ne s’agit pas exactement du septum lucidum, mais d’une aire voisine (aire 25) située
dans la partie basse de la face médiale du lobe frontal et sous le bec du corps calleux (gyrus
sous – calleux). Elle est l’aboutissement de la bandelette olfactive médiale.
Les noyaux profonds ( noyaux du septum, dont le noyau accubens)
ont gardé, peut-être au détriment des finalités olfactives, une vive activité impulsive et
motivante. Ce sont des éléments très actifs de la physiologie du lobe limbique (attirance,
appétit, satisfaction).
- Le grand lobe limbique de Broca formé par :
* le gyrus cingulaire
* la circonvolution para-hippocampique ou T 5
Anatomie fonctionnelle
Alors que les informations proviennent du milieu extérieur par les voies sensorielles et les
aires corticales de projection primaires, leur traitement ( c'est à dire leur compréhension et leur
charge symbolique ) est assuré par les aires corticales associatives. Celles ci sont stimulées par
les boucles ascendantes provenant du cerveau profond le plus archaïque (archencéphale ), et se
projetant, en particulier sur le thalamus d'une part et les aires pré-frontales, d'autre part. Elles
concernent les réactions, les pulsions affectives, tensions et motivations élémentaires,
nécessaires à la vie et à la survie. Elles suscitent ainsi l'établissement de liens comparatifs et
associatifs entre les multiples informations qui entrent dans le système.
Là, peut-être, est la source du développement progressif des aires associatives
corticales et du développement corrélatif de l'intelligence humaine, qui résulteraient d'une
confrontation entre les situations extérieures à l’individu, et le traitement intérieur de leurs
informations, par les réactions affectives les plus élémentaires. Ceci est à rapprocher d'une
réflexion récente d' Edgard Morin :
- " Le développement de l'intelligence est lié à celui de l'affectivité chez les mammifères.
L'affectivité est indispensable à la compréhension ".
On comprend mieux ainsi toute l'importance fonctionnelle du lobe limbique, d’une part, et la
notion de la globalité fonctionnelle du cerveau, d’autre part.
a) fibres courtes (ou fibres arquées ): Elles assurent des relations ,à la surface du
cortex, entre les différentes circonvolutions voisines
b) fibres longues : Ce sont les fibres intra -hémisphériques. Elles assurent les
connections entre les différents lobes d'un même hémisphère, en formant les faisceaux suivants :
Les veines sont plus nombreuses que les artères et plus volumineuses (Ex: la grosse veine
spinale dorsale )
En plus des veines médullaires satellites des artères déjà décrites, il existe, dans le canal
vertébral, un très important réseau veineux plexiforme, en position extra-durale et en rapport
avec les veines des vertèbres. Ces réseaux extra-duraux peuvent être responsables
d'hématomes intra-vertébraux comprimant la moelle.
La moelle épinière est formée par la substance grise qui est en situation profonde et la
substance blanche qui est en situation périphérique. Au centre de la substance grise se trouve le
canal de l'épendyme.
spinaux). Les autres, en situation latérale, sont responsables de l'innervation des muscles des
membres. Les noyaux intermédiaires sont responsables de l'innervation des muscles des
ceintures et proximaux des membres.. Enfin, le plan le plus antérieur correspond aux muscles
extenseurs et le plan postérieur, aux muscles fléchisseurs. Il existe donc une somatotopie de la
corne ventrale de la substance grise.
Au niveau des renflements médullaires, c'est à dire au niveau de la naissance des plexus
des membres, les noyaux moteurs sont groupés verticalement formant de véritables colonnes, se
prolongeant sur plusieurs segments de moelle et formant des centres moteurs pluri-
segmentaires. Ceux-ci contiennent les motoneurones périphériques des muscles ayant des
synergies fonctionnelles, à l'intérieur de chaînes cinétiques musculaires (exemple : muscles
deltoïde, biceps brachial, coraco-brachial, brachio-radial, qui assurent l'abduction de l'épaule, la
flexion du coude et la supination, et dont l'innervation radiculaire commune est de niveau
radiculaire C5 et C6).
Elle a une fonction sensitive. Ses neurones sont regroupés en 3 noyaux principaux :
Les deux premiers noyaux sont des relais sur les voies de la sensibilité proprioceptive
inconsciente (fuseaux neuro-musculaires et organes neurotendineux de GOLGI). Le dernier
noyau est un relais sur la voie des sensibilités thermique et douloureuse. Les trois noyaux
constituent des centres sensitifs pluri-segmentaires au niveau des renflements médullaires.
Dans la pointe de la corne dorsale on distingue, en arrière du noyau propre:
a) - la substance gélatineuse de ROLANDO qui joue un rôle important dans la
transmission de la douleur
b) - la zone marginale de WALDEYER
c) - le faisceau de LISSAUER qui est un étroit recouvrement de substance blanche en
arrière de la corne dorsale.
En 1952, REXED montra que la substance grise était formée de lames cellulaires
superposées qu'il numérota de I à X (voir schéma). La lame VII, située dans la région centrale
de la substance grise, contie nt des neurones d'association. C'est la zone des interneurones. On
retrouve, au niveau des différentes lames, les structures décrites ci-dessus.
Elle est formée par les fibres nerveuses recouvertes de leur gaines et groupées en
faisceaux . Les fibres sensitives montent dans la moelle vers les centres supérieurs. Les fibres
motrices descendent vers les motoneurones. La substance blanche est donc une zone de
passage. On distingue dans la substance blanche un certain nombre de territoires, appelés :
cordons ventraux,
cordons latéraux,
cordons dorsaux.
Dans ces cordons se trouvent tous les faisceaux moteurs et sensitifs en transit dans la
moelle.
C'est une mince couche de substance blanche située à la périphérie de la substance grise. Elle
contient des fibres verticales d'association inter-segmentaires s'articulant principalement avec les
interneurones de la lame VII.
Il faut rappeler ici que la moelle épinière est plus courte que la colonne vertébrale (limite
inférieure de la moelle : 2ème vertèbre lombaire). Il n'y a donc pas de concordance de hauteur
entre les neuromères et les niveaux vertébraux.
Elle est formée par les longs faisceaux verticaux, groupés autour de la substance grise
dans les cordons médullaires, ventraux, latéraux et dorsaux.
* sensibilités lemniscales
* sensibilités extra-lemniscales
* sensibilités spino-cérébelleuses.
Les voies sensitives montent dans la moelle, les unes vers le cervelet, les autres vers le cerveau.
Elles sont formées d'une chaîne de 3 neurones successifs.
Exemple des voies lemniscales et extra - lemniscales:
a) - le premier neurone ou protoneurone : il fait suite à un corpuscule
récepteur sensitif situé dans la peau, dans les muscles, dans les tendons, les capsules et les
ligaments articulaires. Chaque type de sensibilité possède ses corpuscules spécifiques. Le
protoneurone se situe dans les troncs nerveux périphériques, puis dans la racine dorsale du nerf
spinal. Le corps cellulaire du neurone (qui est une cellule en T) est placé dans le ganglion spinal
40
Le protoneurone qui véhicule ces sensibilités est une fibre nerveuse du groupe II. Il se
dirige vers la moelle dans les troncs nerveux périphériques. Son corps cellulaire est dans le
ganglion spinal de la racine dorsale. Le cylindraxe pénètre dans la moelle. Il monte directement
dans la substance blanche des cordons dorsaux en formant les faisceaux gracile et cunéiforme
(anciens faisceaux de Goll et Burdach). Ils se terminent au-dessus de la moelle, au niveau de la
moelle allongée, dans les noyaux gracile et cunéiforme (anciens noyaux de Goll et Burdach).
A noter que ces protoneurones des sensibilités lemniscales abandonnent, en pénétrant
dans la moelle, des collatérales destinées à la corne dorsale de la substance grise, et plus
spécialement, à la substance gélatineuse de Rolando (notion de Gate Control de Melzak et
Wall : filtrage de la douleur au niveau segmentaire).
41
Dans la peau, les terminaisons nerveuses libres de l'épiderme sont le point de départ des
sensations cutanées douloureuses et dans le derme les corpuscules de Krause et de Rruffini
sont le point de départ des sensations thermiques (Krause : Froid et Ruffini: Chaud). Les
corpuscules de Meissner, dans les papilles du derme, sont le point de départ d'une sensibilité
tactile grossière approximative appelé tact protopathique.
Le protoneurone qui leur fait suite est une fibre du groupe III à conduction lente qui
voyage dans les troncs nerveux périphériques et dans la racine dorsale du nerf spinal. Le corps
cellulaire est dans le ganglion spinal. Le cylindraxe se termine dans le noyau de la tête de la
corne dorsale soit directement, (pour le tact protopathique et les sensibilités thermiques), soit
indirectement (pour la sensibilité douloureuse).
Le deutoneurone qui part du noyau de la corne dorsale, croise la ligne médiane au niveau
de chaque neuromère en passant par la commissure grise antérieure et va constituer, dans le
cordon latéral de la moelle, le faisceau spino-thalamique qui transporte ainsi vers le cerveau la
sensibilité thermo-algésique et la sensibilité tactile grossière (tact protopathique). On distingue
deux parties dans ce faisceau spino-thalamique (ou faisceau en croissant de Dejerine )
Applications physio-pathologiques :
En séméiologie, ceci se traduit par la dissociation des sensibilités ( perte des sensibilités thermo-
algésiques et conservation des sensibilités du système lemniscal, qui sont dans les cordons
dorsaux de la moelle ).
Ces voies transportent vers le cervelet les sensibilités proprioceptives inconscientes c'est
à dire la sensibilité à la tension des muscles et des tendons musculaires.
Les petits organes sensitifs de la tension des muscles sont constitués par les fuseaux
neuro-musculaires. Répartis au sein des fibres musculaires squelettiques, ce sont, en fait, des
capteurs de tension, qui se comportent comme un dynamomètre. Ils ont approximativement 1
à 2 mm de long. Ils n'ont pas d' action dynamique directe sur les segments squelettiques, mais
participent au réglage du tonus musculaire. Ils possèdent au milieu de leur longueur une
dilatation en forme de fuseau dans laquelle sont disposées les terminaisons nerveuses spiralées
comme un ressort. Ces formations nerveuses spiralées s'articulent avec le protoneurone de la
proprioceptivité inconsciente. Les extrémités du fuseau sont formées de fibres musculaires
striées qui reçoivent une innervation particulière provenant des motoneurones gamma,
responsables du réglage du tonus musculaire. En raison de cette disposition, la formation
nerveuse spiralée se distend en deux occasions :
* lorsque le corps musculaire subit une élongation passive ( Ex: les muscles antagonistes,
dans une flexion).
* ou lorsque les fibres musculaires du fuseau se contractent par innervation gamma.
L'influx nerveux engendré par la distension de la formation nerveuse spiralée renseigne les
centres nerveux sur l'état de tension du muscle. Il chemine tout au long du protoneurone qui est
une fibre de type Ia (gros diamètre et vitesse rapide).
Les corpuscules neuro-tendineux de Golgi renseignent les centres nerveux sur l'état des
tractions enregistrées au niveau des tendons. La fibre nerveuse qui en part est du type Ib.
Ces proto-neurones montent dans les nerfs périphériques, et dans la racine dorsale des
nerfs spinaux.. Leur corps cellulaire est dans le ganglion spinal. Les cylindraxes pénètrent dans
la moelle épinière et se terminent dans les deux noyaux du col de la corne dorsale, les uns dans le
noyau de Clarke, les autres dans le noyau de Betcherew.
a)- Faisceau spino-cérébelleux direct : Les deutoneurones, qui naissent du noyau de
Clarke, gagnent le cordon latéral du même côté, pour former le faisceau spino-cérébelleux
direct ( anciennement F. de Fleichsig ). Il monte tout au long de la moelle et du tronc cérébral,
vers le cervelet ( pédoncule cérébelleux inférieur ). Il transporte la sensibilité proprioceptive
inconsciente des membres inférieurs et du tronc.
43
En bref, on voit que les nombreuses modalités sensitives sont regroupées en trois
systèmes, fondés sur leur trajet dans le névraxe et, en conséquence, sur leur physio-pathologie. (
Voir Schéma 5.4.2.1.3.4. : Sensibilités : Concept anatomo – fonctionnel ).[S.54]
.
5.4.2.2.-Les voies descendantes ( voies motrices )
Il existe deux catégories des voies motrices : les unes sont directes et monosynaptiques
et constituent la voie cortico-spinale représentée par le faisceau pyramidal. Elle est constituée
par une chaîne de deux neurones. Le premier neurone est le neurone central, au trajet
strictement cortico-spinal. Sa lésion pathologique, quel qu'en soit le niveau ( cerveau, tronc
cérébral, moelle épinière ), se traduit par une paralysie centrale, avec spasticité.
Le deuxième neurone est le motoneurone de la corne ventrale ou motoneurone
périphérique dont l'axone forme les fibres nerveuses motrices des racines spinales et des nerfs
périphériques. Sa lésion pathologique se traduit par une paralysie périphérique , qui est flasque.
Il existe enfin des voies neurologiques motrices indirectes, polysynaptiques, constituant le
système des voies motrices extra-pyramidales. Leur atteinte se traduit par des troubles moteurs
centraux, avec rigidité de type plastique.
En définitive, la voie pyramidale est totalement croisée. La voie motrice principale issue
du cortex et descendant dans la moelle est responsable du mouvement volontaire précis et
sélectif. La voie pyramidale est encore appelée voie idio-cynétique (= voie motrice particulière).
En bref, on voit que l'organisation générale de la motricité volontaire correspond à une
chaîne de deux neurones, neurone central et neurone périphérique (notions de paralysie centrale
et de paralysie périphérique).
Après avoir étudié les voies ascendantes (sensitives) et descendantes (motrices), il est
logique d’étudier les connexions intermédiaires qui relient, dans la moelle elle -même, les
structures sensitives et motrices. Elles réalisent des boucles réflexes, les unes courtes, mono-
synaptiques, les autres plus longues, poly-synaptiques, s’étendant en hauteur sur plusieurs
neuromères, ou en largeur à destinée contro-latérale, par des fibres utilisant les commissures
grises antérieures et postérieures de la moelle et le faisceau propre (ou fondamental).
Dans cette organisation, le faisceau propre joue un rôle important dans les relations inter-
segmentaires, mais il n’est pas le seul. En effet, les fibres sensitives des cordons dorsaux ont un
trajet ascendant qui formera plus haut la voie lemniscale. Mais, dans chaque neuromère, ces
fibres donnent des collatérales descendantes plus courtes, qui assurent des relations
d’association intersegmentaire, sur quelques neuromères, avec prolongement contro-latéral. Ces
groupes de fibres descendantes sont décrites, dans les cordons dorsaux sous le nom de faisceaux
46
de Schultze, de Hoche et de Gombault. De plus, toutes les fibres sensitives envoient des
collatérales sur les interneurones de la lame VII.
Globalement, nous sommes, ici, en présence d’un important système associatif intra-médullaire, à
fonctionnement réflexe. Ainsi s’explique la diffusion uni ou bilatérale de l’action réflexe, en
fonction de l’intensité de la stimulation. Ce fonctionnement réflexe est normalement régulé par
l’action modulatrice des centres supérieurs ( action inhibitrice de la voie cortico-réticulo-spinale
dont l’interruption pathologique ( Ex: paraplégie) aboutit à la spasticité.
3- réflexes polysynaptiques : plus étendus et plus complexes, ils sont présents dans plusieurs
comportements moteurs et variables en fonction du degré de maturation neurologique.
Chez le nouveau né (1er mois), les réflexes sont appelés par les pédiatres : automatismes
primaires, en raison de l’immaturité de la myélinisation de la voie pyramidale et des connexions
synaptiques. Ce sont
• réflexe de succion ( déjà présent avant la naissance). C’est un réflexe du tronc cérébral,
mais cité ici en raison de son importance chez le nouveau-né.
• réflexe de Moro : Extension/abduction des 4 membres, à la dépression du lit (disparaît au
3ème mois)
• réflexe tonique du cou : flexion des membres du côté de la tête, extension de l’autre
• réflexe d’allongement croisé du MI, à la stimulation plantaire opposée
• « grasping » (empoignement)
Cette période d’hyper-réflexie est appelée : « Stade pré-pyramidal ».
47
Les réflexes provoqués sont largement utilisés en séméiologie. Ils sont à point de départ ostéo-
tendineux ( proprioceptifs ) ou cutanés (extéroceptifs ). Ils étudient, à la fois, l’état des voies
périphériques du réflexe ( n. sensitif / n. moteur ) et l’état de la réflectivité centrale .
6- Synthèses
Ce sont des méthodes globales recrutant des chaînes musculaires cinétiques et des
groupements musculaires antagonistes.
La diffusion ipsi et contro-latérale des réflexes médullaires, exposée ci-dessus est un argument
neuro-physiologique à mettre au crédit des méthodes de rééducation neuromusculaire
proprioceptive.( Méthodes de Kabat, de Knot, de Bobath et de Rood (Reprogrammation neuro -
motrice de Viel) . ( réf. Moody J.M., Noël F. et Viel E. – Méthodes de rééducation
neuromusculaire – Encycl. Méd. Chir. Paris – Kinésithérapie, 3-23-01, 26060 A10 ).
Il faut signaler aussi, pour son importance , ses résultats et sa relative simplicité, la rééducation
musculaire à base de réflexes posturaux de Gilbert ( réf. Gilbert M.A. et Adam M.-
Encycl.Méd. Chir. Paris – Kinésithérapie - 4-5-09 - 26061 – A10.
49
a) Paraplégie spasmodique: Déficit moteur des deux membres inférieurs avec spasticité.
(Compression de moelle ou section de moelle ).
b) Syndrome de Brown - Sequard( Section de l'hémi-moelle )
Dans le territoire sous-jacent :
- Hémiplégie avec spasticité, du côté de la lésion
- Abolition des sensibilités extra-lemniscales ( thermo-algésiques ) du côté opposé à la
lésion
- Atteinte ( incomplète ) des sensibilités spino-cérébelleuses du côté de la lésion
- Atteinte, plus ou moins complète, des sensibilités lemniscales ( tact épicritique )
du côté de la lésion.
Il s'agit d'un syndrome rarement pur.
A retenir: l'association d'un syndrome pyramidal d'un côté, et d'un syndrome spino-thalamique de
l'autre, est caractéristique de l'hémi-lésion médullaire, et a une grande valeur localisatrice. En
bref, il s'agit d'un syndrome alterne de la moelle.
c) Syndrome de la corne ventrale : Exemple : Poliomyélite
d) Syndrome des cordons dorsaux: Atteinte des sensibilités lemniscales, et spécialement de la
sensibilité proprioceptive consciente ( sens articulaire ou sensibilité profonde ). ( Notion d'ataxie
radiculo - cordonnale = Tabès ).
e) Syndrome syringomyélique: dissociation des sensibilités
f) Syndrome de la sclérose combinée de la moelle: Atteinte pyramidale + Syndrome des
cordons postérieurs de la moelle.
g) Sclérose latérale amyotrophique ou Maladie de Charcot : Maladie dégénérative des
motoneurones ( cornes ventrales de la moelle cervicale et motoneurones des nerfs crâniens)
( ne pas confondre avec la Maladie de Charcot-Marie -Tooth, qui est une démyélinisation
progressive des racines et des nerfs périphériques ( début aux membres inférieurs).
C'est le segment du névraxe qui est placé au-dessus de la moelle, sous le cerveau et en
avant du cervelet, au centre de la fosse crânienne postérieure.
Le tronc cérébral est une portion dilatée du névraxe. Il présente à décrire 3 parties qui
sont, de bas en haut :
Au niveau du mésencéphale , il existe deux bourrelets de fibres nerveuses qui ont une
direction ascendante et divergente, ce sont les pédoncules cérébraux. L'espace entre les deux
pédoncules s'appelle espace interpédonculaire. A cet endroit se trouvent le relief des deux
tubercules mamillaires et la tige de la glande hypophyse.
a) Généralités :
Les nerfs crâniens naissent presque tous du tronc cérébral, à l'intérieur de la boîte
crânienne. Ils quittent la cavité crânienne en traversant les trous de la base du crâne, pour
atteindre leur destination, c'est à dire, les régions de la tête et du cou. Ils ont donc un segment de
51
trajet intra-crânien et un segment extra-crânien. Ils sont en tout point comparables, par leur
structure, aux nerfs spinaux et contiennent pour la plupart des fibres motrices, des fibres
sensitives, des fibres végétatives. Quelques uns d'entre eux sont purement sensoriels. Ils sont au
nombre de 12 de chaque côté. Voici le catalogue, dans l'ordre de numérotation (de I à XII), des
différents nerfs crâniens et de leurs fonctions.
b) Catalogue des nerfs crâniens
* le I, nerf olfactif : c'est le nerf de l'odorat. Il est placé à la face
inférieure du cerveau et en relation directe avec les centres rhinencéphaliques de
l'olfaction.
Ces trois nerfs sont des nerfs oculo-moteurs , responsables de l'innervation motrice
des muscles moteurs du globe oculaire.
6.3.-Morphologie interne
Ce sont des sensibilités peu spécifiques, de somatopie imprécise, lentes et polysynaptiques, qui
constituent un système d'alarme.
Elles sont formées d'axones partant des terminaisons libres de la douleur et des
corpuscules sensibles aux stimulations thermiques (sensibilité thermo-algésique) ainsi que
des corpuscules de MEISNER de la peau (sensibilité tactile protopathique) (protopathique =
avant la douleur). Ce sont des fibres fines, peu ou pas myélinisées, à vitesse de conduction lente.
Ces sensibilités ont subi un entrecroisement dans la moelle et montent dans le tronc cérébral en
position latérale par rapport au lemnisque médial. Elles forment le faisceau spino-thalamique .
Ces fibres gagnent en partie le thalamus, le reste aboutissant par de nombreuses collatérales
à la substance réticulée ( faisceau spino - réticulo - thalamique ).
a) – Organisation interne
La substance réticulée, spécialement abondante dans le tronc cérébral, n’est cependant qu’un
segment du « système réticulaire », qui s’étend depuis la moelle épinière, dans le tronc cérébral,
puis atteint le thalamus, et projette ses voies les plus hautes sur la face profonde du cortex du
cerveau. Cette dernière portion constitue le système réticulaire activateur ascendant (
S.R.A.A ).
Au niveau de la moelle épinière, elle est représentée par la lame VII de
Rexed ( lame des interneurones ). Elle est appelée, à ce niveau, Substance
intermédiaire centrale. Elle est présente dès les vertébrés inférieurs. C’est une
structure archéo-spinale. ( in Bossy-Guérin Neuro-anatomie Springer –
Verlag p. 119).
Au niveau du Tronc cérébral, les fonctions de la substance réticulée sont
spécialement importantes dans les activités somatiques et végétatives:
* Du point de vue moteur c'est un centre régulateur de l'activité motrice par
modulation de la transmission synaptique.
Certains territoires de la réticulée (réticulée pontique) jouent un rôle de facilitation sur
les voies motrices. D'autres territoires (réticulée de la moelle allongée) exercent une action
inhibitrice sur les mêmes voies.
* Du point de vue sensitif et sensoriel, la substance réticulée est activatrice
des perceptions. Elle joue ainsi le rôle d'un amplificateur. Les sensations sont ainsi amplifiées
avant d'arriver au thalamus et au cortex.
*Du point de vue de la transmission de la douleur, la réticulée contient
plusieurs noyaux qui assurent le contrôle supra-segmentaire de la douleur et dont l'action
antalgique descendante est due à la sécrétion de sérotonine. Ces noyaux s'appellent, au niveau
pontique et bulbaire, noyaux du raphé et para-médians, et au niveau du mésencéphale , substance
grise péri-aqueducale (origine de la voie sérotonique descendante dont l'action est antalgique).
Ces noyaux sont aussi décrits par leur nomenclature neuro-chimique de B1 à B9.
crâniens. Globalement elle joue un rôle important, par amplification des sensations
douloureuses.
Elle est hors fonction dans le coma profond, dans l’anesthésie générale ( blocage des connexions
réticulares par les barbituriques ), et dans la crise d’épilepsie.
Elles sont très nombreuses, concernant les activités somatiques et végétatives de tous les nerfs
crâniens et surtout des nerfs crâniens sensoriels.
Pour la vision, ce sont :
- les réflexes d’accomodation à la lumière ( contraction de l’iris )
- les réflexes d’accomodation à la distance ( réglage des courbures du cristallin )
- les réflexes d’occlusion palpébrale à la menace.
- Les mouvements conjugués des deux yeux
- Les mouvements conjugués de la tête et du cou
Pour l’audition :
Le réflexe ossiculaire des muscles tens eur du tympan et stapédien
Pour l’appareil vestibulaire
Le nystagmus rotatoire
Pour l’olfaction :
Le faisceau mamillo-tegmental de Gudden (voies olfactives-substance réticulée)
Tous les autres nerfs crâniens sont aussi connectés sur des voies réflexes :
Le V, pour le réflexe d ‘éternuement
Le VII, pour le réflexe de succion du nourrisson
Le IX, pour les réflexes de déglutition
Le X ( noyau végétatif ) :pour des réfles somatico-végétatifs, cardio-pulmonaires et
digestifs.
Enfin, dans la substance blanche du tronc cérébral, la bandelette longitudinale postérieure est la
grande voie associative entre les noyaux des nerfs crâniens proprement dits.
57
Les étiologies les plus fréquentes, à ce niveau, sont dégénératives ( donc diffuses),
tumorales ou vasculaires (donc en foyer). Elles concernent les grandes voies sensitives et
motrices, et les noyaux étagés des nerfs crâniens.
a) - La paralysie bulbaire progressive est une atteinte dégénérative diffuse des noyaux moteurs
des nerfs crâniens, qui contiennent les motoneurones périphériques des muscles de la face , du
larynx et du pharynx . Il s'agit donc d'une paralysie périphérique , se traduisant par des
troubles de la parole ( muscles péri-buccaux), de la phonation (larynx), et de la déglutition (
pharynx). Ce sont des malades "bulbaires" proprement dits.
b) - Les syndromes alternes résultent de lésions focalisées du tronc cérébral ( lésion artérielle -
ramollissement), concernant, à la fois, le faisceau pyramidal ( atteinte centrale : hémiplégie
contro-latérale) et des noyaux moteurs périphériques, selon le niveau de la lésion(atteinte
périphérique directe). Ex: syndrome de Millard-Gubler = hémiplégie croisée + paralysie
homolatérale du VI et du VII.
c) - Le syndrome pseudo-bulbaire n'a pas de niveau lésionnel "bulbaire" ( ou moelle
allongée). C'est une atteinte dégénérative bilatérale diffuse du faisceau géniculé (qui
est une voie motrice centrale) au niveau cortic al, ou dans la capsule interne, ou dans le
mésencéphale. Mais son expression clinique concerne les territoires moteurs de la face,
et ses signes cliniques sont voisins de la paralysie bulbaire progressive, d'où son nom de
S. pseudo-bulbaire.
d) – La souffrance aigüe du Mésencéphale, par engagement dans la tente du cervelet,
provoque une tétraplégie avec rigidité de décérébration.
- Coma I : Confusion
Patient éveillé, en état de torpeur. Lent à comprendre, à répondre. Peut
éxécuter avec retard des ordres simples. Désorientation temporo-spatiale. En bref, éveillé mais
confus.
- Coma II : Stupeur
Apparence du sommeil. Ouvre les yeux à l'appel de son nom. Peut exécuter
quelques ordres simples, et retombe en état de stupeur. En bref, sommeil apparent et léger.
Notion de coma réactif: les trois premiers stades permettent de constater que le patient réagit
soit à la voix (stade I), soit à la stimulation cutanée ou la secousse (stade II), soit à la stimulation
douloureuse (stade III)). Le coma est dit "réactif".
Le stade IV est dit "aréactif".
7.- LE CERVELET
Le cervelet est un centre nerveux régulateur de la fonction motrice, au sens large. Il reçoit des
informations de tous les segments du névraxe (moelle épinière, tronc cérébral, cerveau).
Il traite ces informations pour donner, aux programmes moteurs du mouvement, une
organisation chronologique et somatotopique (organisation temporo-spatiale). Il assure
ainsi la régulation :
a) - l'écorce du cervele t : les cellules principales de l'écorce sont de grandes cellules en forme
de poire, appelées cellules de Purkinje. Elles sont en relation synaptique avec les fibres
nerveuses afférentes du cervelet et avec des cellules d'association.
c) - les noyaux gris centraux : ils sont au nombre de 4 de chaque côté de la ligne médiane:
* le noyau du toit ou noyau fastigial appartient au système de l'archéocerebellum
* le globulus et l'embolus sont des noyaux gris qui appartiennent au système du
paléocerebellum.
* le noyau dentelé ( appelé aussi noyau denté ) situé au milieu de chaque hémisphère
cérébelleux, appartient au système du néocerebellum.
spino-cérébelleux direct - anc. faisceau de Fleichsig - ( pour les membres inférieurs et le tronc
) et le faisceau spino - cérébelleux croisé - anc. faisceau de Gowers – ( pour les membres
supérieurs ). Ces voies, provenant des fuseaux neuro-musculaires, informent le cervelet de l'état
du tonus musculaire périphérique. Elles apportent les informations proprioceptives nécessaires
aux modulations du tonus musculaire dans l'exécution du mouvement normal ( support postural
du mouvement ).
Le faisceau spino-cérébelleux direct pénètre dans le cervelet par le pédoncule
cérébelleux inférieur et atteint le cortex cérébelleux de la région vermienne. Les neurones
suivants se réfléchissent sur le globulus et l'embolus. Ils s'articulent à ce niveau avec des
neurones efférents qui quittent le cervelet par le pédoncule cérébelleux supérieur et atteignent le
noyau rouge ( paléorubrum ). Ce dernier donne naissance à une voie motrice extra-pyramidale
inhibitrice (faisceau rubro-spinal) qui descend verticalement dans le tronc cérébral après
croisement de la ligne médiane, puis dans le cordon latéral de la moelle épinière.
Le faisceau spino-cérébelleux croisé monte verticalement dans le tronc cérébral et
pénètre dans le cervelet par le pédoncule cérébelleux supérieur, se réfléchit au niveau du cortex
de la région vermienne, puis au niveau des noyaux gris centraux, globulus et embolus. Comme les
précédentes, les voies efférentes quittent le cervelet par le pédoncule cérébelleux supérieur et
atteignent le paléo-rubrum, qui donne le faisceau rubro-spinal.
On peut formuler l'hypothèse que la boucle paléo-cérébelleuse exerce son action sur
l’activité des motoneurones gamma. En bref, cette voie motrice extra-pyramidale est impliquée
dans l'innervation des muscles qui participent au maintien du support postural des segments de
membres au cours du mouvement, c'est à dire les groupes musculaires agonistes/antagonistes
mono-articulaires.
C – L’organe d’intégration ( ou organe comparateur ) des deux systèmes est le paléo-
rubrum.
Ce système peut être appelé : voie extra-pyramidale paléo-motrice.
8.1. - Généralités
Chargé de l'innervation du milieu intérieur, son champ d'innervation concerne les viscères, les
glandes exocrines et endocrines, et la vaso-motricité. Au pla n moteur, il innerve donc toutes les
fibres musculaires lisses. Au plan sensitif, il transmet la sensibilité viscérale, qui s'exprime par
la sensation d'hyper - péristaltisme, la douleur par tension ou réplétion des viscères creux, par
compression d'épanchement intra - péritonéal ou hypertrophie d'un viscère plein.
De nombreuses manifestations cérébro - spinales s'accompagnent de réactions végétatives
(efforts physiques et sudation, traumatisme somatique et nausées, par exemple ).
Il est composé de deux systèmes anatomiques aux réactions paraissant antagonistes, mais en fait
complémentaires :
- partie sympathique: anciennement ortho-sympathique
- partie para - sympathique
D'une façon générale, et par référence à leur neuro - chimie, leur fonction réciproque peut être
comprise ainsi :
la partie sympathique est ergotrope, c'est à dire productrice d'énergie.
64
Chacune des parties de ce système possède des centres, des voies et des ganglions nerveux.
8.2.1.- Les centres végétatifs
a)- Centres cérébraux :
L'hypothalamus ( déjà étudié dans le cerveau ) est le cerveau végétatif. Il est en relation
avec les partie profondes du cerveau ( noyau dorso - médian du thalamus, lobe limbique, aires
pré - frontales ) et avec les noyaux para - sympathiques du tronc cérébral, par le faisceau
médian du télencéphale. Il est aussi en relation neuro - endocrinienne avec les deux lobes de la
glande hypophyse.
b)- Centres dans le tronc cérébral :
Dans la substance réticulée du tronc cérébral, se trouvent les noyaux étagés du para -
s ympathique crânien, dont le très important noyau cardio - pneumo - entérique qui est à
l'origine du nerf vague (ou pneumogastrique).
c)- Centres médullaires cervico - thoraco - lombaires: Dans la région centrale de la
moelle se trouvent les noyaux étagés de la partie sympathique , disposés en deux colonnes
parallèles : colonne intermédio - médiale et intermédio - latérale. [S.74]
d)- Centres du renflement lombaire :
A ce niveau se trouve le noyau du para - sympathique pelvien.
Au niveau du tronc cérébral, les fibres des noyaux du para - sympathique crânien voyagent
dans les nerfs crâniens pour atteindre les ganglions pré - viscéraux de la tête et du cou.
Au niveau du renflement lombaire, les fibres des noyaux du para - sympathique pelvien se
rendent, par les troncs du plexus sacré, au ganglion pré- viscéral du bassin ( ganglion
hypogastrique ).
Au niveau de la moelle épinière, les fibres des noyaux sympathiques se rendent aux ganglions de
la chaîne sympathique latéro - vertébrale. Ce sont les rameaux communicants blancs ( car
myélinisés ).
Les ganglions de la chaîne sympathique latéro - vertébrale donnent aux viscères et glandes de la
tête, du cou, du thorax , de l'abdomen et du pelvis des rameaux sympathiques appelés nerfs
splanchniques. Ils donnent en plus les rameaux communicants gris, qui retournent aux nerfs
spinaux, pour être distribués dans les régions somatiques du corps ( innervation artérielle de s
membres et des parois du tronc ).
65
8.4. - Applications:
66
A- APPROCHE DE LA CYBERNETIQUE
I - généralités:
b) - Le créateur de cette discipline est Norbert Wiener. Le livre fondateur ( 1948 ) avait pour titre "
La cybernétique ou le contrôle et la communication, chez l'animal et la machine ". Il s'agit de la
démonstration du fonctionnement des structures complexes et inter-dépendantes . C'est une
science nouvelle.
67
c) - son domaine :
1. Les sciences physiques
Physique fondamentale ( l'atome)
Physique appliquée ( les machines mécaniques et thermo-dynamiques)
Chimie ( les molécules et les réactions chimiques)
Electricité et l’ Electro-mécanique
Electronique
Informatique
2. Les sciences de la nature
Biologie générale
Biologie végétale
Biologie animale, et principalement :
le Système nerveux et le système neuro-musculaire ( Bio-cybernétique)
ainsi que les régulations hormonales .
3. Peut s'appliquer aux sciences humaines ( ? )
II - Notion de SYSTEME
Un système est formé par un ENSEMBLE de structures élémentaires qui établissent des
relations entre elles (Ex. une montre est un système, un groupe de neurones aussi Ex : les
noyaux gris centraux). Ce sont des structures inter- connectées et intra-organisées. La variation
d'un seul élément entraîne, si elle n’est pas compensée, la modification fonctionnelle de tout le
système.
Le rôle d'un système est d'assurer des actions physiques (mécaniques, électriques ou chimiques
Ex. les neuro-transmetteurs), actions qui s'enclenchent les unes les autres, et traitent des
informations qui s'organisent et s'enchaînent les unes les autres.
En Biologie, les systèmes sont, en permanence, en équilibre instable et oscillant ( Ex.
déséquilibres neuro-végétatifs ). L’action cybernétique peut aboutir à une variation programmée par
le système, ou à une correction de variation aléatoire, assurant la stabilité relative et fluctuante du
système (Ex. l'homéostasie)
B – APPLICATIONS EN NEURO-PHYSIOLOGIE
Exemple de système organisé : Le Système nerveux central
L’exemple de démonstration choisi ici est la Fonction Motrice, dont le résultat le plus
apparent est le MOUVEMENT. Il s’agit donc de l’organisation du système NEURO-MUSCULAIRE.
( SN Central + SN Périphérique + Muscle + Articulation + Segment osseux) .
68
musculature posturale. L’information provient de l’appui plantaire sur le sol et de la notion de poids
du corps ( extéroceptivité, baresthésie, proprioceptivité consciente – récepteurs articulaires – et
inconsciente – fuseaux neuro-musculaires). Le traitement de l’information et la commande
neurologique centrale se situent dans le paléencéphale du cerveau et le paléo-cervelet (Système
paléo – moteur ).
c) - Les forces aléatoires proviennent de l’environnement. Ce sont des poussées ou des
déplacements par inertie ( ascenseurs, autobus, projections accidentelles…etc…). Ces forces
sont verticales ou horizontales ( sagittales, transversales ou rotatoires) et mettent en jeu le
maintien de l’équilibre par déplacement du centre de gravité hors du polygone de sustentation.
L’information provient de l’appareil vestibulaire et le traitement central se fait dans l’archéo-cervelet
( Système archéo – moteur).
d) – Sur l’appui fondamental, complété par les appuis inter – segmentaires, le
déplacement volontaire et balistique du membre est conduit par les muscles à longue portée (
muscles poly- articulaires ). C’est le mouvement apparent ( Système néo- moteur).
e) – A l’extrémité du membre, mobile ou stabilisé, les petits muscles distaux sont
capables de mouvements sélectifs de précision ( Faisceau pyramidal ).
On voit que le mouvement normal nécessite toutes les étapes motrices décrites ci –
dessus.
Néencéphale
Aire motrice Faisceau Mouvement Petits muscles
primaire (aire 4) pyramidal volontaire de précision
voie motrice sélectif (la main) MOUVEMENT
cortico-spinale (précision)
directe
CERVELET
Néo-cérébellum
a – Concept morphologique
L’anatomie de la morphologie interne du cerveau décrit l’origine des axones pyramidaux, étalée
sur toute la hauteur de l’aire 4, formant un large éventail dans le centre ovale de la substance
blanche cérébrale . Après torsion, l’ensemble des axones moteurs se regroupe, formant alors un
faisceau compact qui s’engage dans le bras postérieur de la capsule interne. Le faisceau,
traversant la base du cerveau, s’engage dans le mésencéphale, occupant une large part des
pédoncules cérébraux. Le faisceau est dissocié dans le pont, puis regroupé dans les pyramides
de la moelle allongée. Au quart inférieur de la moelle allongée le faisceau se divise en faisceau
pyramidal croisé et faisceau pyramidal direct . C’est le site de la décussation pyramidale.
Du point de vue morphologique, le terme de « faisceau pyramidal » est justifié.
direction et de son trajet. Sa contraction et le raccourcissement qui en résulte, mobilisent des segments
squelettiques. C'est une fonction bio-mécanique de base, soumise aux lois physiques des leviers. C’est
une fonction linéaire simple. Elle est enseignée dans les premières années des études anatomiques et il
n'est pas possible de l'ignorer.
b) - fonctions synthétiques. Dans les faits réels de la fonction motrice, un muscle ne fonctionne
jamais seul. Même dans le cas d'un mouvement distal sélectif très précis, il existe un concours de
muscles voisins, intermédiaires et proximaux assurant en amont, le support et le déplacement des
segments de membre. Il a été montré plus haut que les groupes musculaires recrutés dans l'exécution
du mouvement fonctionnaient en chaînes musculaires cinétiques ouvertes ou fermées ( muscles poly-
articulaires ) et en couples agonistes/antagonistes ( muscles mono-articulaires ) assurant la posture.
c )- fonctions déduites de l'équipement histo-enzymatique des fibres musculaires
( Techniques histo- chimiques )
Depuis les travaux de Burke et Engel, nous savons qu'il existe au moins deux types de fibres
musculaires: les fibres de type I ou S ( pour slow = lent) et des fibres de type II ou F ( pour fast =
rapide). Cette distinction est basée sur l'analyse histo-chimique des fibres et révèle l'importance de leur
équipement en enzymes glycolytiques ( ATPase et enzymes oxydatives). Les fibres I correspondent aux
anciennes appellations de muscles rouges ou muscles lents, par référence à leur temps de
contraction.Les fibres II correspondent aux anciennes appellations de muscles blancs ou muscles
rapides. A l'intérieur du groupe II, il a été ultérieurement décrit deux sous-groupes: le groupe II A ou FR (
pour résistant à la fatigue ) et le groupe II B ou FF ( pour rapide et fatigable ). Ces deux derniers groupes
sont départagés par leur contenu en enzymes glycolytiques et par leur temps de contraction.
La correlation entre l'équipement histo-chimique de la fibre et sa fonction a été étudiée par Granit et ses
collaborateurs ( 1956/1957 ) de la façon suivante:
- Les fibres I ou S sont à fonction tonique
- Les fibres II A ou FR sont à fonction posturale
- les fibres II B ou FF sont à fonction phasique
Chaque muscle squelettique contient deux ou trois catégories de fibres, en proportion variable,
dispersées dans le corps musculaire. La structure et la fonction d’un muscle ne sont pas homogènes.
Dans cette perspective, la fonction principale d'un muscle est conditionnée par la prépondérance d'une
ou deux populations de fibres musculaires dans l'ensemble de ses fibres.
On peut regretter de ne pas disposer actuellement des données histo-chimiques pour tous les muscles
de l'anatomie humaine.
L'hypothèse proposée ici, est que chacun des systèmes moteurs centraux ( archéomoteur : Tonus et
équilibre, paléomoteur : motricité automatique posturale, néomoteur : direction du mouvement) , exposés
plus haut, est responsable de la mise en oeuvre d'une population particulière d'unités motrices,
concernant des fibres musculaires de même fonction, réparties dans des muscles différents.
Ceci modifie le concept de muscle, en tant qu'organe fonctionnel individuel, mais explique qu’un muscle
puisse avoir plusieurs fonctions et qu’il puisse travailler en synergie dans des chaînes musculaires,
recrutant des populations de fibres musculaires de même fonction, dans des muscles voisins mais
différents. Ainsi, dans la flexion volontaire du coude, ce sont les fibres musculaires de même type qui
sont stimulées conjointement dans le m.biceps et le m. brachio-radial (m.long supinateur). Au niveau
central, les voies motrices responsables sont celles du système néo-moteur.
Les fibres I ou S ( toniques ) dépendent des systèmes myotatique et archéo-moteur, les fibres
II A ou FR ( posturales ), du système paléo-moteur, et les fibres II B ou FF ( phasiques ), du sytème
néo-moteur.
Puisque chaque muscle contient en quantité variable les trois populations de fibres, on comprend mieux
ainsi leur parfaite adaptation tonico-posturale, aux varitions constantes de la balistique du mouvement,
ainsi que le concept de chaînes musculaires.
En bref, l’unité musculaire fonctionnelle n’est pas le muscle en tant qu’organe isolé, mais l’unité motrice.
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5 – La kinésith. Active globale contro – latérale ( côté opposé à la lésion) avec effort contre
résistance dans le membre sain.
Selon KABAT, le moyen le plus sûr de recruter le plus grand nombre d’unités motrices dans un ou
plusieurs muscles à distance, est l’application de la résistance au mouvement volontaire. Les
unités motrices responsables de l’effort contre résistance sont les unités motrices tonico –
posturales et non les unité motrices phasiques. Dans l’effort important, il existe un débordement
proportionné des influx tonico – posturaux dans des muscles voisins, et mêmes contro – latéraux.
Les connections synaptiques entre les interneurones de la lame VII dans la moelle épinière,
permettent la diffusion contro – latérale avec inhibition des mêmes muscles dans le membre
spastique. En effet, dans le mouvement global normal, la posture contro-latérale est alternée avec
celle du membre actif. avec action inhibitrice dans les mêmes muscles du côté opposé (
Exemples sportifs : les membres sup. dans le crawl, lancer du poids ou de javelot ou
balancement automatique et alterné des membres sup. dans la marche).
L’hypothèse faites ici est que le débordement d’influx toniques par effort important, dans
le membre sain , exerce une inhibition contro-latérale sur la contracture centrale du membre
spastique.
Les données fondamentales de cette hypothèse, sont décrites dans le cours de Neuroanatomie
fonctionnelle. Il appartient aux praticiens de rééducation fonctionnelle de faire la synthèse des
données fondamentales et des techniques thérapeutiques.
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