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Faculté des sciences Kenitra « département de

chimie »

Caractérisation des biomatériaux : classification, caractéristique


de masse et de surface

Master Ingénierie des Matériaux, Traitement


Caractérisation et Contrôle de Qualité

Promotion 2023-2025

Réaliser par : Encadrer par :


➢ IHSSANE HAJJI ➢ Sara
➢ KHAOULA ESSABER
➢ LOUBNA LACHKAR
➢ FATIMA DAUMI


INTRODUCTION .................................................................................................................... 1
I. CLASSIFICATION DES BIOMATERIAUX ................................................................... 2
1. Définition...................................................................................................................... 2
2. Classes des biomatériaux .............................................................................................. 2
3. Domaines d'application des biomatériaux ...................................................................... 8
II. LES CARACTERISTIQUES DE MASSE DES BIOMATERIAUX ................................. 9
1. Importance des caractéristiques de masse ...................................................................... 9
2. Principales caractéristiques de masse ............................................................................ 9
3. Facteurs influençant les caractéristiques de masse ....................................................... 11
4. La biocompatibilité ..................................................................................................... 11
III. Les caractéristiques de surface des biomatériaux ............................................................. 12
1. Rugosité, énergie de surface et propriétés de mouillage ............................................... 12
2. Modification de surface : traitements physiques, chimiques et revêtements ................. 14
3. Interaction avec les cellules : adhésion cellulaire, bio-compatibilité de surface ............ 15
IV. METHODES DE CARACTERISATION MECANIQUES DES MATERIAUX ............. 16
1. Essai de traction .......................................................................................................... 16
2. L’essai de compression ............................................................................................... 19
3. Essai de durete ............................................................................................................ 21
4. Essai de flexion simple (Essai à trois points) ............................................................... 23
V. CARACTERISATION CHIMIQUE ............................................................................... 26
1. Diffraction des rayons X ............................................................................................. 26
2. Spectroscopie infra rouge ............................................................................................ 27
3. Spectroscopie de résonance magnétique nucléaire (RMN)........................................... 28
VI. CARACTERISATION DE SURFACE ........................................................................... 29
1. La microscopie à force atomique (AFM) ..................................................................... 29
2. Angle de contact pour la mouillabilité avaec reference expose .................................... 30
3. Microscopie Électronique à Balayage (MEB) .............................................................. 31
CONCLUSION ...................................................................................................................... 33
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE ................................................................................... 34
INTRODUCTION
La science des biomatériaux est un domaine pluridisciplinaire qui recouvre une grande variété
d’applications biomédicales pour lesquels les exigences vont être de plus en plus importantes
avec les nouvelles technologies et l’augmentation de l’espérance de vie des êtres humains. Un
biomatériau dépend de nombreux paramètres physiques, chimiques et biologiques qui doivent
être pris en compte pour que ses propriétés médicales soient appropriées avec les activités du
corps humain. Le développement des biomatériaux est une tâche complexe qui nécessite l’union
des efforts scientifiques de plusieurs spécialistes. Par conséquent, les biomatériaux de
comblement osseux restent toujours des matériaux d’actualité. Ils offrent une alternative
intéressante pour les greffes osseuses. Leur caractère ostéo-conducteur permet de les utiliser
comme support pour la formation osseuse sans qu’ils induisent le rejet par le corps humain.

De nombreuses études récentes tentent d’améliorer les propriétés physiques et mécaniques des
biomatériaux. Plusieurs intervenants sont concernés : les chimistes pour l’élaboration des
nouveaux matériaux, les physiciens et les céramistes pour la fabrication des pièces et la
caractérisation des céramiques. Nous n’allons pas oublier le rôle primordial des biologistes, des
chirurgiens orthopédistes et des chirurgiens dentistes qui sont directement concernés par
l’application de ces céramiques à leurs clients.

1
I. CLASSIFICATION DES BIOMATERIAUX

1. Définition
Les biomatériaux sont des matériaux qui remplacent une fonction ou un organe. La Société
Européenne des Biomatériaux a défini lors de la conférence de Chester en 1991 un
biomatériau comme « un matériau conçu pour interagir avec les systèmes biologiques, en
participant à la constitution d'un dispositif à visée diagnostique ou à celle d'un substitut de
tissu ou d'organe ou encore à celle d'un dispositif de suppléance (ou d'assistance)
fonctionnelle », En d'autres termes, ce sont des matériaux compatibles avec l'organisme
utilisés pour :

* Pallier la déficience d'un organe (les implants),


* Être employés en chirurgie réparatrice (les prothèses),
* Être utilisés dans la fabrication des outils d'investigation du corps humain (appareils et
articles médico-Chirurgicaux).
Ils ne se définissent donc pas par une nature particulière mais par l'usage auquel on les destine
(orthopédie, odontologie, cardio-vasculaire, ophtalmologie, ...). Les biomatériaux peuvent
être soit inertes c'est-à-dire qu'aucune réaction n'a lieu entre le matériau et les tissus vivants
(alumine, zircone, titane, polymères), soit actifs, c'est-à-dire qu'il y a création d'une liaison
entre le matériau et les tissus vivants (céramiques polycristallines en hydroxyapatite HAP,
bêta-TCP, vitrocéramiques, composites polyéthylène/HAP...), soit résorbables c'est-à-dire
que le matériau réagit avec le milieu et disparaît complètement à plus ou moins long terme,
(bêta-TCP, bioverres...). Cependant, ces matériaux doivent répondre à un cahier des charges
précis afin de permettre une réponse biologique optimale. (1)
2. Classes des biomatériaux

Figure 1 : classe des biomatériaux

2
A. Biomatériaux métalliques :
Les métaux utilisés comme biomatériaux ont des limites d’élasticité et des résistances à la rupture
élevées. Ils sont conçus pour résister à la corrosion. Leur usage est très répandu en orthopédie :
articulations de remplacement au niveau de la hanche ou du genou. Les implants réduisent la
douleur et permettent une récupération de la fonction des articulations dans lesquelles les
cartilages naturels ont été endommagés. Des plaques et vis métalliques sont largement utilisées
pour maintenir en place des os fracturés (peuvent être enlevés ou laissés en place après guérison
selon les cas).
Le point faible des métaux est leur susceptibilité à la corrosion qui a mené à la sélection d’alliages
(Titane, Cobalt-Chrome).(1)
L'intégration réussie d'implants médicaux et dentaires dans le corps peut être envisagée comme
une course contre la montre par rapport aux processus de cicatrisation des plaies. L'intérêt dans
ce domaine a augmenté avec les progrès de l'ingénierie tissulaire de l'os dans le domaine de
l'implantation. Les propriétés de surface, ainsi que la topographie et la chimie, sont d'une
importance primordiale pour établir les réponses des tissus aux biomatériaux. La topographie de
surface, en particulier les surfaces rainurées, a un rôle crucial dans le contact entre le périoste et
les implants buccaux. Bien que les contraintes mécaniques et physiques exercées sur le matériau
et / ou les tissus influencent le processus de guérison régénérative ainsi que l'adaptation des tissus,
la contribution des propriétés du matériau de l'implant à la réponse tissulaire est moins bien
comprise.

Figure 2 : Prothèse totale de hanche(2) Figure3 : Prothèse totale de genou(2)

3
Tableaux1 : Quelque biomatériaux métaux (1)

B. Polymères :

Les polymères appelés plus couramment matériaux plastiques, ont pris une place de plus en plus
importante durant les dernières années. Ce phénomène est très perceptible pour beaucoup
d’objets de la vie courante, mais également dans le domaine médical où de nombreux implants
sont réalisés dans des matériaux faisant partie de la grande famille des polymères. C’est un
matériau viscoélastique dont le module d’élasticité, qui est plus proche de celui du ciment et de
l’os que les alliages métalliques ou la céramique et dont les propriétés d’amortissement ménagent
l’ancrage os-ciment.

➢ Application en odontologie : dents, matériaux d’obturation


➢ Domaine cardio-vasculaire : cœur artificiel, vaisseaux ;
➢ Chirurgie esthétique : peau artificielle ;
➢ En orthopédie : implants ostéo-articulaires et ligaments artificiels. Les polymères les
plus connus sont les polyéthylènes, les résines acryliques, les polymères biodégradables
et les silicones (2)

4
Tableaux 2 : Quelque biomatériaux polymère (1)
C. Les Matériaux Composites :

Les développements récents des matériaux composites pour besoins des industries aéronautique
et spatiale ont conduit à élaborer des carbone-carbone et des carbones céramiques dont les
propriétés se sont avérées proches de l'optimum recherché pour les biomatériaux constituant les
prothèses chirurgicales. Ces biomatériaux allient les qualités biologiques du procédé de dépôt
chimique en phase vapeur de la matrice et les qualités biomécaniques des renforts fibreux de
composites, formant ce que l'on appelle les "composites carbonés pyrolytiques". En effet
l'implantation dans l'organisme impose des exigences particulières aux biomatériaux que ces
composites carbonés pyrolytiques sont en mesure de satisfaire simultanément. Parmi ces
exigences :

➢ Une biocompatibilité intrinsèque du pyrocarbone et du carbure de silicium


qui ne provoque de rejet de la part de l'organe receveur de l'implant.
➢ Une stabilité chimique des constituants qui rend le composite résistant à
l'agressivité physiologique.
➢ Une porosité naturelle communicante de la structure du matériau qui
autorise une colonisation dans la masse de la prothèse par les tissus
biologiques environnants.
➢ Une flexibilité structurale des composites qui s'harmonise avec l'élasticité
de l'os receveur dans le cas des implantations orthopédiques. (2)

Globalement, les matériaux composites gardent toutefois des performances réelles biens
meilleures que les biomatériaux réalisés à partir d’un seul composant. C’est pourquoi ils sont de
plus en plus utilisés dans les applications biomédicales.

D. Les Matériaux Naturels :

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La synthèse des matériaux naturels est réalisée par un organisme ou une plante. Par conséquent,
ils sont en général plus compliqués structurellement et chimiquement que les matériaux
synthétiques. Les protéines et les polysaccharides sont les formes naturelles des polymères. Dans
les protéines, les liaisons directionnelles donnent lieu à d’excellentes propriétés mécaniques. La
résistance maximale en traction de la soie naturelle est supérieure à celle du nylon et son module
d’élasticité lui est 13 fois supérieur, alors que le nylon est un des polymères de synthèse les plus
résistants. (1)

Il existe également des céramiques naturelles qui ont typiquement une base de calcium comme
le phosphate de calcium des cristaux d’os, le carbonate de calcium des coraux ou les coquillages.

Tableaux 3 : Quelque biomatériaux naturels (1)

E. Textiles :

Les textiles deviennent de plus en plus fonctionnels dans leurs applications techniques. Près de
10% du volume mondial des textiles techniques sont employés dans le médical et la santé. Ils
sont généralement désignés pour les biotextiles, il s’agit de prothèses permanentes ou
provisoires. Ces matériaux doivent être biocompatibles voire biorésorbables après leur
implantation dans le corps humain. Ce domaine représente certainement la nouvelle génération
de biomatériaux et matériels implantables. Ces produits peuvent cependant être encore optimisés
(biocompatibilité, stérilité, étanchéité, fonctionnalisation, …) grâce aux applications développées
par les nouvelles technologies dans tous les domaines (orthopédie, odontologie, …etc.) (2)

6
Figure4 : Textile des stents (2)

F. Céramiques :

Les céramiques se caractérisent par une température de fusion élevée et un comportement fragile,
qui déterminent leurs domaines d'application. Elles incluent des oxydes, des sulfures, des
borures, des nitrures, des carbures, des composés Inter métalliques.

Deux céramiques l’alumine Al2O3 et la Zircone ZrO2 sont actuellement utilisées comme
matériaux des têtes fémorales, dans les têtes de prothèses de hanche, ainsi qu'en odontologie pour
les implants dentaires. (2)

Figure 5 : Têtes (PTH) en Alumine-Alumine(2)

7
Figure 6 : Bridge en Zircone (2)

3. Domaines d'application des biomatériaux


a) Ophtalmologie :
• Lentilles (souvent exclues du domaine pour cause de brièveté du contact)
• Implants
• Coussinets de récupération
• Produits visqueux de chambre postérieure
b) Odontologie – stomatologie :
• Matériaux de restauration et comblement dentaire et osseux
• Traitements prophylactiques
• Orthodontie
c) Chirurgie orthopédique :
• Prothèses articulaires (hanche, coude, genou, poignet, cheville, épaule...)
• Orthèses et cartilage
• Ligaments et tendons artificiels
• Remplacement osseux pour tumeur ou traumatisme

d) Chirurgie générale et divers

• Drains de chirurgie
• Colles tissulaires
• Peau artificielle
• Produits de contraste

e) Cardiovasculaire :

• Valves cardiaques
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• Matériel pour circulation extracorporelle (oxygénateurs, tubulures, pompes,)
• Cœur artificiel
• Assistance ventriculaire
• Stimulateurs cardiaques
• Prothèses vasculaires (2)

Figure 7 : Prothèse d’épaule (2)

II. LES CARACTERISTIQUES DE MASSE DES BIOMATERIAUX


Les caractéristiques de masse des biomatériaux sont un ensemble de propriétés physiques qui
définissent leur comportement lorsqu'ils sont soumis à différentes sollicitations. Ces propriétés
sont cruciales pour déterminer leur aptitude à interagir avec les tissus biologiques et à remplir
leurs fonctions spécifiques dans les dispositifs médicaux.

1. Importance des caractéristiques de masse


La compréhension approfondie des caractéristiques de masse est essentielle pour :
➢ La conception de dispositifs médicaux : Les biomatériaux doivent présenter des
propriétés mécaniques compatibles avec les tissus qu'ils remplacent ou augmentent. Par
exemple, un implant osseux doit avoir une résistance à la compression similaire à celle
de l'os.
➢ La prédiction du comportement à long terme : Les propriétés de masse évoluent au
cours du temps, notamment en raison des interactions avec le milieu biologique. Il est
donc crucial de pouvoir prédire leur comportement à long terme pour garantir la sécurité
et l'efficacité des dispositifs.
➢ L'optimisation des procédés de fabrication : Les caractéristiques de masse sont
fortement influencées par les procédés de fabrication. Une bonne maîtrise de ces procédés
permet d'obtenir des biomatériaux aux propriétés désirées.

2. Principales caractéristiques de masse


Les principales caractéristiques de masse des biomatériaux incluent :
➢ La densité La densité d'un biomatériau correspond à la masse par unité de volume. Ce
paramètre est étroitement lié à la composition chimique et à la structure interne du
matériau.

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Importance de la densité:
✓ Biocompatibilité: Une densité trop élevée ou trop faible peut compromettre la
biocompatibilité du matériau en induisant des réactions inflammatoires ou en
perturbant la fonction des tissus environnants.
✓ Intégration tissulaire: La densité idéale d'un implant doit être proche de celle du
tissu qu'il remplace pour favoriser une intégration tissulaire optimale.
✓ Propriétés mécaniques: La densité influence directement les propriétés
mécaniques du matériau, telles que la résistance à la compression, à la traction et
à la flexion.
Densité des différents types de biomatériaux:
Métaux: Les métaux utilisés en biomatériau (titane, acier inoxydable, etc.) ont
généralement une densité élevée.
Céramiques: Les céramiques biomédicales (alumine, zircone) présentent une densité
intermédiaire.
Polymères: Les polymères (PEEK, polyéthylène) ont généralement une densité plus
faible que les métaux et les céramiques
➢ La résistance mécanique : Elle caractérise la capacité d'un matériau à résister à des
forces sans se déformer ou se rompre. On distingue notamment la résistance à la traction,
à la compression, à la flexion et à la fatigue.
✓ Compression : testée en pressant le matériau jusqu'à ce qu'il se déforme.
✓ Tension : mesurée en étirant le matériau pour voir à quel point il peut résister avant
rupture.
✓ Cisaillement : concerne le déplacement des couches internes les unes par rapport aux
autres.
Chacun de ces tests permet d'évaluer la performance et la durabilité du matériau dans les
conditions du corps humain.
➢ Le module d'élasticité, aussi connu sous le nom de module de Young, est une mesure de
la rigidité d'un matériau. Il est calculé en observant la pente du stress par rapport à la
déformation dans la région élastique. Ceci est crucial pour s'assurer que le biomatériau
fléchisse tout en revenant à sa forme d'origine.Pour les applications dans le corps humain,
il est essentiel que le biomatériau ait un module d'élasticité similaire à celui du tissu qu'il
remplace, pour éviter des problèmes comme la résorption osseuse ou le descellement des
implants
➢ La dureté : La dureté mesure la résistance d'un matériau à la pénétration.
➢ L'élasticité : Elle caractérise la capacité d'un matériau à retrouver sa forme initiale après
déformation.
➢ Résilience et Plasticité des Biomatériaux
Comprendre la résilience et la plasticité des biomatériaux te permet d'évaluer leur
capacité à retrouver leur forme originale après déformation, ainsi que leur aptitude à subir
des transformations permanentes sous contraintes excessives. Ces caractéristiques sont
cruciales pour choisir le bon matériau pour des implants qui doivent durer longtemps sans
perdre en fonction.
➢ Structure interne

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La structure interne, qu’elle soit à l’échelle atomique ou mésoscopique, influence
fortement les propriétés physiques et mécaniques des biomatériaux :

✓ Cristallinité : La structure cristalline des biomatériaux, notamment dans les


polymères et les céramiques, affecte leur résistance et leur durabilité. Les
matériaux semi-cristallins, comme le polyéthylène de haute densité (PEHD),
présentent à la fois des régions amorphes et cristallines, offrant un bon compromis
entre flexibilité et résistance.

✓ Porosité : La porosité est une caractéristique déterminante, surtout pour les


matériaux utilisés en ingénierie tissulaire. Un biomatériau avec une porosité
élevée permet une meilleure infiltration cellulaire et une vascularisation, mais
diminue la résistance mécanique. Par exemple, les céramiques poreuses utilisées
dans les implants osseux permettent la croissance osseuse à travers leurs pores.

✓ Fibrilles et réseaux polymériques : Les biomatériaux polymériques comme les


hydrogels ou les collagènes ont souvent des structures internes sous forme de
réseaux fibrillaires, ce qui leur confère des propriétés élastiques et viscoélastiques
adaptées à des applications comme les implants de tissus mous ou les pansements.
✓ Nanostructures : Certains biomatériaux possèdent des structures internes à
l’échelle nanométrique, comme les matériaux composites avec des nanoparticules
de céramique. Ces structures améliorent la résistance mécanique, la stabilité
thermique, et l’interaction avec les cellules.

3. Facteurs influençant les caractéristiques de masse

Les caractéristiques de masse des biomatériaux sont influencées par de nombreux


facteurs, tels que :

La nature chimique du matériau : Les polymères, les céramiques et les métaux


présentent des propriétés mécaniques très différentes.

La microstructure : La structure interne du matériau (taille des grains, présence


de pores, etc.) a un impact significatif sur ses propriétés.

Les traitements thermiques et mécaniques : Ces traitements permettent de


modifier les propriétés des matériaux.

L'environnement : Le milieu biologique dans lequel est implanté le biomatériau


peut altérer ses propriétés au cours du temps.

4. La biocompatibilité
a. Définition
Cest la capacité d'un matériau à ne pas provoquer de réactions indésirables lorsqu'il est en
contact avec un tissu vivant. En d'autres termes, c'est la capacité d'un matériau à coexister
pacifiquement avec un organisme biologique. Cette notion est particulièrement importante

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dans le domaine médical, où de nombreux dispositifs (implants, prothèses, etc.) sont en
contact direct avec les tissus humains.

b. Facteurs influençant la biocompatibilité

De nombreux facteurs peuvent influer sur la biocompatibilité d'un matériau, notamment


:

La nature chimique du matériau: Sa composition chimique, sa structure


moléculaire et sa surface jouent un rôle crucial.
La forme et la taille des particules: Des particules trop petites ou trop grandes
peuvent déclencher des réactions inflammatoires.
La porosité du matériau: Une porosité élevée peut favoriser la colonisation
bactérienne.
La charge électrique de surface: La charge électrique influence les interactions
avec les protéines et les cellules
c. Applications de la biocompatibilité

La biocompatibilité est essentielle dans de nombreux domaines, notamment :


✓ La médecine: Développement de prothèses, d'implants dentaires, de stimulateurs
cardiaques, etc.
✓ La pharmacie: Formulation de médicaments à libération prolongée,
développement de pansements intelligents.
✓ L'ingénierie tissulaire: Création de tissus artificiels pour la réparation de lésions.
d. Enjeux et défis
Malgré les progrès réalisés, de nombreux défis restent à relever dans le domaine de la
biocompatibilité :
Prédiction de la biocompatibilité: Il est difficile de prédire avec certitude la
biocompatibilité d'un matériau avant sa mise en œuvre clinique.
Long terme: Les effets à long terme de certains matériaux sur l'organisme sont encore
mal connus.
Personnalisation: La réponse à un implant peut varier d'un individu à l'autre, rendant
nécessaire une approche personnalisée.
III. Les caractéristiques de surface des biomatériaux
Les caractéristiques de surface des biomatériaux sont d'une importance capitale pour leur
efficacité dans les applications biomédicales, en particulier pour les implants, les prothèses et les
dispositifs médicaux.

1. Rugosité, énergie de surface et propriétés de mouillage


a) Importance :
Les caractéristiques de surface telles que la rugosité, l’énergie de surface et les propriétés de
mouillage déterminent la manière dont les biomatériaux interagissent avec leur environnement
biologique, ce qui est crucial pour la performance des implants ou autres dispositifs médicaux.
Ces caractéristiques influencent la façon dont les cellules, protéines, et autres composants
biologiques se comportent à la surface du biomatériau.
b) Principales caractéristiques de surface des biomatériaux :
12
• Rugosité :
La rugosité est une mesure des irrégularités microscopiques ou nanoscopiques présentes sur la
surface d'un matériau.
En médecine, il a été démontré que la rugosité à l’échelle nanométrique influence l’adhésion
cellulaire, particulièrement pour les cellules osseuses (ostéoblastes) et les fibroblastes. Une
surface rugueuse offre plus de points de contact pour les cellules, augmentant ainsi leur adhésion.
Cependant, une rugosité excessive peut également créer des niches pour les bactéries, ce qui
augmente le risque de formation de biofilms bactériens, source fréquente d’infections post-
opératoires
• Énergie de surface :
L’énergie de surface mesure la tendance d’un matériau à interagir avec son environnement. Les
surfaces à haute énergie de surface attirent fortement les protéines et les cellules, facilitant leur
adhésion. Une énergie de surface élevée peut également favoriser le dépôt contrôlé de protéines
spécifiques comme la fibronectine, qui joue un rôle clé dans l’adhésion cellulaire et l’intégration
des implants.
Cependant, des énergies de surface trop élevées peuvent également attirer des protéines
indésirables ou déclencher une réponse inflammatoire.
• Propriétés de mouillage :
Les propriétés de mouillage (hydrophilie ou hydrophobie) sont liées à la manière dont une
surface interagit avec les fluides biologiques, notamment le sang et l’eau. Une surface hydrophile
attire l’eau et les fluides biologiques, favorisant l’adhésion cellulaire et la diffusion des
nutriments.
Cela est particulièrement important dans les applications où l'intégration tissulaire est essentielle,
comme les implants osseux.
En revanche, les surfaces hydrophobes repoussent les fluides et peuvent être utilisées pour limiter
l’adhésion des bactéries, utile dans la prévention des infections des dispositifs médicaux, tels que
les cathéters.
c) Facteurs influençant :
• Matériau utilisé :
Les matériaux métalliques, polymères et céramiques ont des propriétés de surface intrinsèques
différentes.
Par exemple, les métaux comme le titane possèdent naturellement une énergie de surface élevée,
ce qui les rend idéaux pour les implants orthopédiques, où l'adhésion cellulaire est cruciale.
En revanche, les polymères ont souvent des surfaces à faible énergie qui nécessitent des
traitements spécifiques pour favoriser l’adhésion cellulaire.
• Traitements de surface :
Les traitements de surface, tels que l'oxydation anodique ou les revêtements par plasma,
permettent de modifier la rugosité et les propriétés de mouillage.

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Par exemple, l’implantation d’ions peut être utilisée pour améliorer l’énergie de surface d’un
matériau, tandis que le dépôt de polymères hydrophiles peut augmenter la mouillabilité d’une
surface.
• Conditions environnementales :
Des facteurs comme le pH, la température et la composition des fluides biologiques influencent
les interactions entre le biomatériau et l'environnement.
Par exemple, des surfaces qui sont hydrophobes dans un environnement sec peuvent devenir
hydrophiles en présence de protéines présentes dans les fluides corporels, ce qui peut changer
leur interaction avec les cellules.

2. Modification de surface : traitements physiques, chimiques et revêtements


a. Importance :
Les biomatériaux doivent souvent être modifiés pour améliorer leur biocompatibilité sans
affecter leurs propriétés mécaniques ou fonctionnelles de base.
La modification de surface permet de contrôler des aspects spécifiques tels que l’adhésion
cellulaire, la prévention du rejet immunitaire ou la résistance à la corrosion, optimisant ainsi la
performance du biomatériau dans des environnements biologiques complexes.
b. Principales caractéristiques de surface des biomatériaux :
• Traitements physiques :
Les techniques physiques modifient directement la topographie de la surface sans changer la
chimie du matériau sous-jacent. La gravure au laser peut créer des micro- ou nano-modifications
qui améliorent l’adhésion cellulaire.
La projection de plasma et le sablage permettent de changer la rugosité en créant des
microporosités qui augmentent la surface disponible pour l’adhésion cellulaire.
Ces techniques sont souvent utilisées pour les implants métalliques tels que ceux en titane.
• Traitements chimiques :
Les traitements chimiques modifient la composition chimique de la surface, en introduisant des
groupes fonctionnels spécifiques qui influencent l'interaction avec les protéines et les cellules.
Par exemple, les traitements au plasma ou au gaz peuvent introduire des groupes fonctionnels
amines (-NH2) ou carboxyles (-COOH) qui augmentent la réactivité avec les protéines de la
matrice extracellulaire, améliorant ainsi la biocompatibilité.
• Revêtements :
L’ajout de couches de revêtement permet de protéger le biomatériau et de contrôler son
interaction avec le tissu environnant.
Des revêtements bioactifs, tels que l’hydroxyapatite sur les implants dentaires ou orthopédiques,
peuvent favoriser l'ostéogenèse, tandis que des revêtements antiadhésifs (comme le polyéthylène
glycol, PEG) peuvent prévenir l'adhésion des bactéries et des protéines indésirables dans les
cathéters ou stents.

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c. Facteurs influençant :
• Nature du biomatériau :
Certains matériaux nécessitent des traitements spécifiques en fonction de leur chimie de surface.
Par exemple, les polymères hydrophobes peuvent nécessiter des revêtements pour favoriser
l’interaction cellulaire, tandis que les métaux peuvent bénéficier de traitements anti-corrosion
pour prolonger leur durée de vie en milieu biologique.
• Type de cellules ou de tissus ciblés :
Les cellules ont des exigences variées selon le type de tissu. Par exemple, les implants osseux
bénéficient de surfaces rugueuses et bioactives, tandis que les dispositifs vasculaires nécessitent
des surfaces lisses et antithrombotiques pour prévenir la coagulation du sang.
• Application clinique :
Chaque dispositif médical a des exigences spécifiques. Les implants dentaires, par exemple,
doivent favoriser une intégration rapide avec l'os, tandis que les implants cardiovasculaires
doivent empêcher la formation de caillots tout en permettant le passage du sang.

3. Interaction avec les cellules : adhésion cellulaire, bio-compatibilité de surface


a) Importance :
L'interaction des cellules avec la surface d’un biomatériau est un facteur déterminant dans la
réussite ou l'échec clinique de ce matériau.
Une adhésion cellulaire optimale est essentielle pour des processus tels que la cicatrisation,
l'intégration des implants et la régénération tissulaire.
La bio-compatibilité de surface assure que le biomatériau ne déclenche pas une réaction
immunitaire excessive ou inflammatoire, ce qui est essentiel pour éviter le rejet des implants.
b) Principales caractéristique de surface des biomatériaux :
• Adhésion cellulaire :
L'adhésion cellulaire est fortement influencée par les propriétés de la surface du biomatériau. Des
surfaces biomimétiques, qui imitent les composants de la matrice extracellulaire, peuvent
favoriser une meilleure interaction avec les cellules. Par exemple, les surfaces enrichies en
protéines telles que la fibronectine ou le collagène améliorent l'adhésion des cellules épithéliales
ou endothéliales. Ces interactions sont cruciales pour l’intégration des implants, notamment dans
les prothèses osseuses ou les valves cardiaques.
• Biocompatibilité de surface :
La biocompatibilité désigne la capacité d’un matériau à ne pas provoquer de réaction indésirable
dans le corps, comme une inflammation chronique, une coagulation sanguine ou un rejet
immunitaire.
La présence de revêtements bio-inertes (comme le titane pur) ou bioactifs (comme
l'hydroxyapatite) peut moduler cette réponse en favorisant l'intégration du biomatériau tout en
minimisant les risques d’infection ou de rejet.

15
c) Facteurs influençant :

• Propriétés de surface :
Les propriétés physiques et chimiques de la surface, telles que la rugosité, la charge électrique,
et la composition chimique, modulent l’adhésion cellulaire.
Par exemple, les surfaces chargées négativement peuvent attirer des protéines qui facilitent
l’adhésion cellulaire, tandis que des surfaces trop lisses peuvent empêcher les cellules de
s’accrocher.
• Nature des cellules :
Les cellules répondent différemment aux caractéristiques de surface. Par exemple, les
fibroblastes nécessitent une rugosité modérée pour adhérer efficacement, tandis que les
ostéoblastes (cellules osseuses) bénéficient de surfaces micro-rugueuses.
• Microenvironnement biologique :
Les protéines du sérum, les facteurs de croissance et autres composants biologiques présents
autour du biomatériau influencent fortement l’adhésion et la prolifération des cellules.
Des surfaces fonctionnalisées qui se lient aux facteurs de croissance peuvent favoriser la
régénération des tissus environnants.
IV. METHODES DE CARACTERISATION MECANIQUES DES MATERIAUX

1. Essai de traction

Objectifs de l’essai
L’essai de traction est le moyen le plus couramment employé pour caractériser le
comportement mécanique d’un matériau sous une sollicitation progressive à vitesse de
chargement faible ou modérée. L’essai permet, également, l’étude et l’identification des
mécanismes physiques de déformation plastique. Cette dernière, gouverne le processus
majeur de mise en forme, par ou sans enlèvement de matière, des matériaux dans la plus part
des procédés de fabrication utilisés dans l’industrie mécanique.
Eprouvette
Des éprouvettes du matériau concerné, en forme de barreau cylindrique ou prismatique
comportant une partie centrale calibrée à section constante S0 et longueur L0 raccordée à
chaque extrémité à deux têtes de section plus importante, sont fixées dans une machine de
traction. L’éprouvette est généralement obtenue par usinage d’un prélèvement d’un produit ou
d’une ébauche moulée.

16
Figure 8 : Eprouvette de traction

Principe de l’essai
Sauf indications contraires, l’essai est effectué à la température ambiante dans les limites
comprises entre 10°C et 35°C. Des essais de traction peuvent être effectués à des différentes
températures allant de la température cryogénique à celle des hautes températures inférieures
à la moitié de la température de fusion pour modéliser le comportement du matériau en
fonction de la température.

Machine de traction

La machine se compose d'un bâti fixe et d'une traverse mobile mue par un système hydraulique
(pistons) ou par des vis sans fin. L'éprouvette est attachée au bâti d'un côté et à la traverse mobile
de l'autre

Figure 9 Machine de traction Figure 10 Courbe de traction pour les métaux

Le diagramme de traction représente


l’évolution de la charge unitaire
en fonction du taux d’allongement

17
Cette courbe contient diverses régions :
• OA : domaine élastique à déformation réversible R=E.e (le coefficient de proportionnalité
est le module d’Young E); le point A marque la limite du domaine élastique;
• AB : domaine de déformation permanente homogène ou de déformation plastique
répartie; le point B se situe à charge maximale et au début de la striction ;

• BC : domaine de striction ou de déformation plastique localisée ;


• C : point de rupture de l’éprouvette

Fi Figure 11 Représentation des Figure 12 Courbe de traction


Éprouvettes selon la charge appliquée typique pour un matériau fragile

Figure 13 Courbes traction-allongement de 4 types de matériaux polymères.

18
2. L’essai de compression

L’essai de compression consiste à soumettre une éprouvette de forme cylindrique, placée entre
les plateaux d’une presse, à deux forces axiales opposées. Si le matériau étudié est ductile, la
rupture ne peut être atteinte avec ce test. L’essai de compression est surtout utilisé pour
déterminer la contrainte de rupture des matériaux fragiles (comme les céramiques) qui sont
difficiles à usiner pour un essai de traction.

Figure 14 Les effort appliqués dans l'essai de compression


Principe
Cet essai consiste à appliquer un effort de compression à un échantillon reposant sur une surface
indéformable. Cette sollicitation provoque un écrasement de l’éprouvette. On mesure
simultanément les contraintes et déformations aux cours de l’essai. La norme définie entre
autres : - La contrainte de rupture - La contrainte au seuil d’écoulement. Pour obtenir des
résultats comparatifs en compression il est nécessaire d'employer des éprouvettes de forme, de
dimensions et de mode d'obtention identiques, et de les soumettre à essais dans des conditions
bien définies de traitement préalable, de température, d'humidité et de vitesse de mise en charge.

Appareillage

La machine d'essai est du type à vitesse de compression constante, elle est constituée de :

➢ Plateau fixe,
➢ Plateau mobile,
➢ Mécanisme d'entraînement de mouvement uniforme en vitesse contrôlée,
➢ Indicateur d'effort,

➢ Indicateur de déformation qui doit permettre à tout instant d'évaluer la distance séparant
deux points déterminés de l'éprouvette ou la distance entre les surfaces de contact de la
machine.

19
Figure 15 Machine de compression
Eprouvette
L'éprouvette doit être constituée d'un cylindre droit, d'un prisme droit ou d'un tube droit. Les
extrémités des éprouvettes doivent être parallèles et perpendiculaires à la direction de
l’application de l'effort. - Sauf spécification contraire, la hauteur des éprouvettes, en fonction
des dimensions de leur section droite, doit être égale à h .

Figure 16 Eprouvettes de compression


Mode opératoire de l’essai

1- Les éprouvettes sont conditionnées de 86 à 106 heures à 23°C ± 2°C et à 50% ± 5 %


d'humidité relative Sauf spécifications contraires, effectuer l'essai dans la même atmosphère
que celle du conditionnement.

2- La vitesse à utiliser est fonction de la hauteur de l'éprouvette selon la relation :

V= 0,3 h (V = vitesse d'essai en millimètre par minute, h = hauteur de l'éprouvette

20
en millimètres)

Figure 17 Exemple de courbe de compression du béton

3. Essai de durete

Objectif et principe de dureté


La dureté est la mesure de la résistance d’un matériau à la pénétration. Cette dernière est
fonction de plusieurs facteurs dont les principaux sont : la déformation élastique et plastique,
le frottement pénétrateur-surface indentée, la géométrie de pénétrateur, ses propriétés
mécaniques et la charge qui y est impliquée. Des tests de dureté sont utilisés pour étudier les
effets du traitement thermique, l’écrouissage, la trempe et du formage à froid.

Eprouvettes

La surface de l’éprouvette doit être propre, plane et lisse soigneusement préparée. Plus des
dimensions du pénétrateur sont petites, plus l’état de la surface doit être lisse. Une application
du polissage est parfois obligatoire. La préparation de l’éprouvette doit être faite sans provoquer
des altérations des propriétés du matériau dues, par exemple, au chauffage ou à, l’écrouissage.
L’épaisseur de l’éprouvette doit être suffisante pour qu’aucune trace d’une déformation ne
soit visible sur la surface opposée à celle de l’application de la charge. D’après une règle
générale, l’épaisseur minimale est au moins dix fois supérieure à la profondeur de l’empreinte.

Exécution de l’essai
On emploi pour l’exécution de l’essai un dispositif qui est suffisamment rigide et stable. L’essai
doit être fait sans choc et sans vibrations, autrement les résultats sont erronés. L’éprouvette doit
être installée sur un support rigide du dispositif pendant l’action de la charge. Les essais les plus
courants se font par pénétration, les essais les plus classiques sont les essais Brinell, Vickers et
Rockw.ell

21
Figure 18 Machine d’essai de
dureté

Dureté Brinell

L'essai Brinell utilise comme poinçon une bille en acier trempé ou en carbure de tungstène de10
mm de diamètre (D). La pression est maintenue pendant 15 à 30 s selon le métal.

On applique une charge (F) de 500 ou 3000 kgf. On mesure le diamètre (d) de l'empreinte en
millimètres. Il s'applique aux métaux "peu durs".
Dureté Vickers
La dureté Vickers est caractérisée par l'empreinte faite par un indenteur sous une charge donnée
durant 15 secondes. L'indenteur est formé d'une pyramide en diamant à base carrée dont les
faces opposées font un angle de 136°. La charge appliquée est comprise entre 1 et 120 kgf. Le
côté de l'empreinte est de l'ordre de 0,5 mm, la mesure s'effectuant à l'aide d'un microscope. La
dureté Vickers (HV) est calculée à l'aide de la formule suivante :

où F est la charge appliquée en kgf et D, la diagonale de l'empreinte en millimètres. La


profondeur de pénétration H est H = D / 7. Cet essai est appliqué principalement aux métaux,
mais peut l'être également appliqué aux céramiques avec de très faibles charges.

22
Dureté Rockwell

Essai Rockwell : mesure de la dureté d'un métal selon l'enfoncement d'une bille d'acier, appelé
dureté Rockwell B (HRB) ou d'un cône de diamant de 120°, dureté Rockwell C (HRC).

L'essai consiste à appliquer une précharge de 100 N sur le pénétrateur qui s'enfonce d'une
profondeur e0. On applique une force supplémentaire F, pendant 3 à 8 s, le cône s'enfonce d'une
profondeur e1. On supprime la force F, le cône reste enfoncé d'une profondeur e2. La profondeur
rémanente (e2 - e0) permet le calcul de la dureté selon la formule : Les indices Rockwell peuvent
se lire directement sur un cadran gradué.

La charge F est de 900 N (100 kgf)

4. Essai de flexion simple (Essai à trois points)


Principe

L’essai de flexion détermine l’aptitude à la déformation d’un matériau sur deux appuis avec une
application de l’effort à mi-distance.

23
On impose à une éprouvette normalisée une déformation, ou flèche, à vitesse de déformation
constante, et on mesure la force qu’oppose l’éprouvette à cette déformation.

Cet essai permet de connaître :


• Le comportement mécanique du matériau ;
• Les propriétés du matériau ;
• Les valeurs des caractéristiques du matériau.
Machine de test

Figure 19 Schéma de la machine de l’essai de flexion


Approche théorique
L’enregistrement de la courbe Effort–Flèche permet de calculer à l’intérieur de la zonelinéaire,
la rigidité à la flexion K :

1 Kgf = 9;80665 [N]

24
L’effort est augmenté progressivement jusqu’à la rupture de l’éprouvette. Ceci permetd’obtenir la
résistance à la flexion Rf.
Essai de résilience
Définition

La résilience qui a pour symbole K, est l ’aptitude que possède un matériau à résister aux
chocs.

Principe de l’essai

Lors de l ’essai, une force de poids P va tomber d ’une certaine hauteur H , à ce moment on va
enregistrer au niveau de l’éprouvette (e) un certain travail nécessaire pour briserl
’éprouvette.

La résilience de l ’éprouvette est mesurée sur des machines de type Charpy (éprouvette sur
deux appuis).

Essai Charpy
Le bras qui porte le couteau, vient percuter l ’éprouvette dans sa chute par un mouvement
de rotation, puis celui-ci remonte en sens inverse après la rupture de l ’éprouvette.
La valeur est alors enregistrée sur le cadran angulaire, ce qui va nous donner le résultat de
l’essai.

25
Machine de l'essai

Machine de résilience Charpy


➢ Le mouton Pendule Charpy permettant de réaliser des essais de résilience avec une
capacité disponible qui peut atteindre 750 J selon les versions.
➢ L'essai permet de déterminer l'énergie absorbée lors de la rupture d'une éprouvette
entaillée.
➢ Le pendule est constitué d'une base en fonte et de deux colonnes d'appui pour le support
des éprouvettes CHARPY, un mouton-pendule avec son bras, un système de levage
du mouton motorisé et un mécanisme de déclenchement.
➢ Un afficheur numérique permet la lecture de l'énergie absorbée par l'éprouvette testée
et un frein motorisé assure la réaction sur le mouton en ralentissement rapide des
oscillations.
➢ L'équipement est disponible en différentes versions ; 150, 300, 450 et 750 Joules et
avec différents couteaux d'impact pour répondre aux normes en rigueurs.
➢ La sécurité est assurée par un carter de protection transparent.

V. CARACTERISATION CHIMIQUE

1. Diffraction des rayons X


La diffraction des rayons X est une méthode d’identification des phases cristallines, elle donne
des informations sur la pureté, la cristallinité et la valeur des paramètres cristallographiques.
Elle permet aussi d’expliquer la complexité des solides, en approfondissant la notion du corps
solide par l’analyse de ses détails, et d’exploiter les défauts de réseaux [59]. Son principe repose
sur l’interaction entre un faisceau de rayons X de longueur d’onde λ donnée et les atomes ou le

26
groupe d’atomes qui se répètent de manière périodique dans les trois dimensions de l’espèce du
réseau cristallin observé. Les rayons X de longueur d'onde λ peuvent se réfléchir sur les plans
réticulaires déterminés par la loi de Bragg suivant un angle θ [60] :
nλ = 2 d sin (θ)
Avec : n : nombre entier positif qui désigne l’ordre de l’intensité maximale
diffractée λ : longueur d’onde du rayon X
D : distance entre plans réticulaires
θ : angle entre le rayon X et le plan réflecteur.
L’appareil de diffraction utilisé est un D8 ADVANCE fourni par BRUKER fonctionne à une
tension de 40KV et une intensité de 40mA, l’anticathode de cuivre produit un rayonnement Kα
de longueur d’onde λ= 1.54. Les spectres sont en général enregistrés pour des angles 2 θ de 2 à
40°

Figure 20Image d’un diffractomètre (DRX) Bruker D8 Advance

2. Spectroscopie infra rouge


FTIR, l’une des méthodes d’analyse les plus utilisées pour caractériser un échantillon, elle
permet d’identifier les fonctions superficielles du matériau et de connaître les différents
groupements fonctionnels présents dans une molécule. Cette technique d’analyse est basée sur
l’étude de l’absorption des radiations électromagnétiques par l’échantillon. [57]

La spectroscopie infra rouge en mode ATR consiste à mettre en contact un cristal (ZnSe ou
diamant) avec l’échantillon à analyser. Le faisceau IR se propage dans le cristal. Si l’indice de
réfraction du cristal est supérieur à celui de l’échantillon, alors le faisceau subit des réflexions
totales au-delà d’un certain angle d’incidence à l’interface échantillon/cristal à l’exception
d’une onde, dite onde évanescente qui émerge du cristal et est absorbée par l’échantillon, c’est

27
cette onde évanescente qui est responsable du spectre IR observé. La profondeur de
pénétration est de l’ordre de 1 à 2 micromètres ce qui fournit donc une information de surface,
ceci est particulièrement intéressant pour l’analyse des échantillons purs (sans dilution dans
une matrice KBr) puisque le risque de voir les pics saturer est très faible. De plus, aux basses
énergies, la résolution est en général meilleure que pour un spectre "classique" en transmission
[58].bL’appareil utilisé est un spectrophotomètre à réflexion totale atténuée NICOLET is10-
thermoscientific au niveau du laboratoire de traitement et mise en forme des polymères de
l’université de Boumerdès. Les spectres des échantillons ont été enregistrés à température
ambiante, dans l’intervalle de longueur d’onde de 4000 à 600 cm-

L’appareil utilisé est un spectrophotomètre à réflexion totale atténuée NICOLET is10-


thermoscientific au niveau du laboratoire de traitement et mise en forme des polymères de
l’université de Boumerdès. Les spectres des échantillons ont été enregistrés à température
ambiante, dans l’intervalle de longueur d’onde de 4000 à 600 cm-

Figure 21 image de l’appareil ATR

3. Spectroscopie de résonance magnétique nucléaire (RMN)


Spectroscopie de résonance magnétique nucléaire (RMN) est une technique analytique
puissante utilisée pour déterminer la structure et la dynamique des molécules, notamment dans
le domaine des biomatériaux. Voici un aperçu détaillé de cette méthode : Principe de la RMN

La RMN repose sur le fait que certains noyaux atomiques, tels que ceux du carbone-13 (¹³C) ou
de l'hydrogène (¹H), possèdent un moment dipolaire et peuvent se comporter comme de petits
aimants. Lorsque ces noyaux sont soumis à un champ magnétique externe, ils peuvent absorber
des ondes radiofréquence, ce qui entraîne des transitions entre différents niveaux d'énergie. En
analysant le spectre résultant, on peut obtenir des informations sur l'environnement chimique
des noyaux.

Échantillons et préparation

28
Les échantillons pour la RMN doivent être dissous dans un solvant approprié, souvent un
solvant déuteré, pour minimiser les interférences. La concentration de l'échantillon doit être
suffisante pour obtenir un signal clair. Il est crucial que l’échantillon soit homogène et exempt
d'impuretés qui pourraient affecter les résultats.

Appareillage

L'équipement de RMN comprend :

• Un aimant supraconducteur : génère un champ magnétique stable et puissant.


• Un générateur d'ondes radio : produit des signaux pour exciter les noyaux.
• Un détecteur : capte le signal émis par les noyaux lors de leur relaxation.
3.3.4 Analyse des Spectres

Le spectre RMN est généralement représenté en fonction de la fréquence (ou du déplacement


chimique) sur l'axe des abscisses et l'intensité du signal sur l'axe des ordonnées. Chaque pic
correspond à un type de noyau dans un environnement chimique spécifique. Les informations
extraites incluent :

• Déplacement chimique : permet de déterminer le type de groupes fonctionnels


présents.
• Intensité des pics : proportionnelle au nombre de noyaux équivalents dans l'échantillon.
• Multiplicité : indique le nombre de noyaux voisins, fournissant des informations sur la
structure locale.

VI. CARACTERISATION DE SURFACE

1. La microscopie à force atomique (AFM)


La microscopie à force atomique (AFM) est une technique largement utilisée pour la
caractérisation de la surface des biomatériaux. Elle permet d'obtenir des images topographiques
de haute résolution, offrant des informations détaillées sur les propriétés physiques et
morphologiques des surfaces.

• Analyse Topographique

L'AFM permet de visualiser la rugosité, la texture et les caractéristiques morphologiques des


biomatériaux à l'échelle nanométrique. Cette capacité à détecter des variations subtiles de
surface est cruciale pour comprendre comment les biomatériaux interagissent avec les tissus
biologiques et les cellules.

29
• Propriétés Mécaniques

En utilisant des techniques de nanomécanique, l'AFM peut également mesurer les propriétés
mécaniques des surfaces, telles que la dureté et l'élasticité. Ces propriétés sont essentielles pour
évaluer la performance et la durabilité des biomatériaux dans des applications médicales.

• Étude de l'Adhésion Cellulaire

L'AFM permet d'analyser l'adhésion des cellules aux surfaces des biomatériaux. Cette analyse
aide à évaluer la biocompatibilité et la capacité des biomatériaux à favoriser la prolifération
cellulaire, des critères importants dans le développement d'implants et de dispositifs médicaux.

➢ Caractérisation en Conditions Réelles

L'AFM peut être utilisé dans différents environnements, y compris des solutions aqueuses, ce
qui est particulièrement pertinent pour les biomatériaux destinés à des applications biologiques.
Cela permet d'étudier les interactions entre les biomatériaux et les milieux biologiques.

2. Angle de contact pour la mouillabilité avaec reference expose


La mouillabilité est une propriété fondamentale des biomatériaux, influençant leur interaction
avec les fluides biologiques et, par conséquent, leur biocompatibilité. La mesure de l'angle de
contact entre un liquide et la surface du biomatériau est une méthode courante pour évaluer
cette propriété.

➢ Principe

L'angle de contact est défini comme l'angle formé entre la tangente à la surface du liquide et la
surface du solide au point de contact. Un angle faible indique une bonne mouillabilité, tandis
qu'un angle élevé indique une mauvaise mouillabilité. La relation entre l'angle de contact et les
forces interfaciales (forces de cohésion et d'adhésion) détermine la capacité d'un liquide à
mouiller une surface.

➢ Méthodologie

La mesure de l'angle de contact peut être réalisée à l'aide d'un goniomètre. Un petit volume de
liquide (généralement de l'eau ou un liquide biologique) est déposé sur la surface du
biomatériau, et l'angle de contact est mesuré à l'aide d'une caméra et d'un logiciel d'analyse
d'image. Les mesures peuvent être effectuées sur différentes zones de l'échantillon pour obtenir
une évaluation globale.

30
➢ Importance dans les Biomatériaux

Biocompatibilité : Une bonne mouillabilité favorise l'interaction avec les cellules et les fluides
corporels, améliorant ainsi la biocompatibilité des implants.

Propriétés de surface : Les modifications de surface, telles que le traitement par plasma ou le
revêtement, peuvent être évaluées pour améliorer la mouillabilité et la fonctionnalité des
biomatériaux.

Applications cliniques : La mouillabilité influence des processus tels que l'adhésion cellulaire,
l'absorption de fluides et la résistance à l'accumulation de biofilms, ce qui est crucial pour les
dispositifs médicaux.

3. Microscopie Électronique à Balayage (MEB)


La microscopie électronique à balayage (MEB) est une technique de caractérisation avancée
utilisée pour analyser la morphologie et la composition des matériaux à l'échelle microscopique.
Voici un aperçu détaillé de cette méthode.

a. Principe de Fonctionnement
La MEB utilise un faisceau d'électrons pour balayer la surface d'un échantillon. Lorsque ces
électrons interagissent avec les atomes de la surface, plusieurs types de signaux sont générés,
permettant d'obtenir des images et des informations analytiques.

➢ Formation d'images : Les électrons réfléchis et les électrons secondaires produits par
l'impact du faisceau sont détectés pour former des images à haute résolution.
➢ Analyse élémentaire : La MEB peut être équipée de détecteurs de rayons X (EDX ou
EDS) pour déterminer la composition chimique des éléments présents sur la surface.
b. Caractéristiques de la MEB
➢ Résolution : La MEB offre une résolution allant jusqu'à quelques nanomètres, ce qui
permet d'observer des détails fins et des structures complexes.
➢ Imagerie en 3D : Les images fournies par la MEB donnent souvent une impression de
relief, ce qui est utile pour analyser la topographie de surface.
➢ Échantillons variés : La MEB peut être utilisée sur une large gamme de matériaux, y
compris les métaux, les céramiques, les polymères et les biomatériaux.
c. Préparation des Échantillons
La préparation des échantillons est cruciale pour obtenir des résultats de qualité :

➢ Conductivité : Les matériaux non conducteurs peuvent nécessiter un revêtement

31
métallique pour éviter la charge électrostatique lors de l'imagerie.
➢ Surface propre : Les échantillons doivent être soigneusement nettoyés pour
éliminer les contaminants qui pourraient affecter les résultats.
➢ Dimensions : Les échantillons doivent être de taille appropriée pour s'adapter à la
chambre de la MEB.
d. Applications
La MEB est utilisée dans de nombreux domaines :

➢ Caractérisation des biomatériaux : Analyse de la topographie, des structures de

surface et de la porosité des biomatériaux.


➢ Étude des défauts : Identification des défauts de fabrication, des fractures et des

inclusions dans les matériaux.


➢ Recherche en science des matériaux : Exploration des propriétés de nouveaux

matériaux, y compris les nanomatériaux et les composites.


e. Limites de la MEB
Bien que la MEB soit une technique puissante, elle présente certaines limites :

➢ Préparation complexe : La préparation des échantillons peut être fastidieuse, surtout

pour les matériaux sensibles.


➢ Coût élevé : Les équipements de MEB sont coûteux, tant en acquisition qu'en

maintenance.
➢ Analyse en profondeur limitée : La MEB est principalement une technique de surface

et peut ne pas fournir d'informations détaillées sur la structure interne des matériels

32
CONCLUSION

La classification et la caractérisation des biomatériaux sont des éléments fondamentaux dans le


domaine biomédical, influençant à la fois leur développement et leur application. Dans cet
exposé, nous avons discuté des différentes catégories de biomatériaux, notamment les
matériaux métalliques, polymères, céramiques et composites, chacun présentant des
caractéristiques uniques adaptées à des applications spécifiques. Cette classification est
essentielle pour choisir le matériau adéquat en fonction des exigences cliniques.

La caractérisation des biomatériaux, quant à elle, joue un rôle clé dans l’évaluation de leurs
performances. Des méthodes variées, telles que la microscopie électronique à balayage (MEB)
pour l'analyse de la topographie, l'essai de traction pour évaluer les propriétés mécaniques, et
la spectroscopie de résonance magnétique nucléaire (RMN) pour étudier la structure chimique,
fournissent des informations cruciales sur la biocompatibilité, la résistance et la durabilité des
matériaux. Ces approches analytiques sont soutenues par de nombreuses études scientifiques,
qui soulignent l'importance d'une caractérisation rigoureuse.

En synthèse, la compréhension approfondie des biomatériaux à travers leur classification et leur


caractérisation est essentielle pour l'innovation en ingénierie biomédicale. Les recherches
futures doivent continuer à explorer de nouveaux matériaux et méthodes de caractérisation, tout
en tenant compte des défis posés par la biocompatibilité et l'intégration dans les tissus
biologiques. Cela ouvrira la voie à des applications cliniques plus efficaces et sécurisées,
répondant aux besoins croissants des patients et du secteur de la santé.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE

1. ASTM E8/E8M-20, Standard Test Methods for Tension Testing of Metallic Materials.
2. ASTM C39/C39M-20, Standard Test Method for Compressive Strength of Cylindrical
Concrete Specimens.
3. ASTM E10-18, Standard Test Method for Brinell Hardness of Materials.
4. ASTM E92-17, Standard Test Methods for Vickers Hardness and Knoop Hardness of Materials.
5. Cullity, B.D., & Stock, S.R. (2001). Elements of X-ray Diffraction. Addison-Wesley.
6. Stuart, B. (2004). Infrared Spectroscopy: Fundamentals and Applications. Wiley.
7. Emsley, J. (2011). Structural Chemistry of Solid State. Wiley
8. Bhushan, B. (2009). Springer Handbook of Nanotechnology. Springer.
9. Goldstein, J. I., et al. (2017). Scanning Electron Microscopy and X-ray Microanalysis.
Springer.

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