Rapport
Rapport
Rapport
GÉNÉRAL AU
DÉVELOPPEMENT
DURABLE RéférenceS
Mars
2010
Les filières
industrielles stratégiques
de l’économie verte
• Informations complémentaires :
Partie 1 : Synthèse………………………………………………………p.5
Partie 2 : Axes stratégiques de développement par filière ….. ...p.29
Partie 3 : Enjeux et priorités d’action par filière…………………...p.43
Annexe : Lettre de mission du ministre d’Etat…………………… p.167
- Les filières dont le développement est nécessaire pour réduire les émissions
de gaz à effet de serre dans le domaine de l’énergie:
1. Biomasse énergie p.45
2. Biocarburants Energies p.53
3. Énergies marines renouvelables p.59
4. Eolien p.63
5. Photovoltaïque p.69
6. Géothermie p.75
7. Captage, stockage et valorisation du CO2 p.81
- Les filières qui participent à la lutte contre le changement climatique car elles
réduisent notamment les besoins d’énergie ou améliorent sa gestion :
8. Bâtiment à faible impact environnemental p.87
9. Véhicule décarboné p.95
10. Logistique et gestion de flux p.101
11. Réseaux énergétiques intelligents (smart grids) p.109
12. Stockage de l’énergie / Batterie p.117
- Des filières, sans lien direct avec l’énergie ou très transversales, mais qui
sont des composantes efficaces de l’action pour réduire nos consommations
de ressources naturelles et de matières premières :
13. Recyclage et valorisation des déchets p.123
14. Chimie verte p.131
15. Biomasse matériaux p.139
16. Eau et assainissement p.145
17. Métrologie – Instrumentation p.153
18. Optimisation des procédés industriels p.161
Partie 1 : Synthèse
www.developpement-durable.gouv.fr
I – L’économie verte : un enjeu majeur
A la suite de l’élection présidentielle de mai 2007, dont la campagne fut marquée par
la prise de conscience de l’urgence écologique1, la politique économique de la France a
connu une rupture importante: d’une contrainte perçue comme pesant sur l’économie, la
protection de l’environnement est devenue une opportunité d’investissement génératrice de
croissance et d’emplois.
En France, les engagements du Grenelle de l’environnement ont donné, en octobre 2007, un
contenu ambitieux, concret et précis à cette évolution.
Au plan mondial, la crise économique et financière a servi de révélateur général,
pratiquement tous les plans de relance de fin 2008 concentrant les investissements sur les
mêmes filières :
- les filières qui permettent de lutter contre le changement climatique en réduisant
les émissions de gaz à effet de serre par une moindre consommation d’énergie
ou par le développement de sources d’énergie décarbonées,
- mais aussi des filières qui ont pour conséquence, plus globalement, de réduire la
consommation de ressources naturelles, notamment à travers le recyclage des
déchets ou le retraitement de l’eau. Cette seconde catégorie de préoccupations
répond moins à des considérations environnementales qu’à un souci d’anticiper
les conséquences de la reprise de la croissance, en particulier dans les pays
émergents, et ses conséquences en termes de pression sur la demande de
matières premières dont on a pu mesurer les effets sur les prix et sur l’économie
en 2007. Mais ces filières auront aussi des conséquences favorables sur
l’environnement puisqu’elles conduisent à limiter l’impact environnemental de
notre consommation et de nos modes de production.
Aujourd’hui, en France comme dans l’ensemble des pays de l’OCDE2 ou au sein de
l’Union Europénne3, cette évolution est perçue comme un enjeu essentiel.
Ainsi, les filières de la croissance verte sont les conditions d’une nouvelle « économie
verte », qui ne se limite pas à quelques filières et qui doit nous permettre d’adapter nos
modes de vie pour que près de 10 milliards d’hommes puissent partager la même planète en
2050 dans des conditions acceptables pour tous, tant en termes de climat que de conditions
de vie.
il s’agit donc de construire un système économique qui, à long terme, utilise moins ou mieux
la ressource énergétique et les matières premières non renouvelables, une économie à la
fois sobre et décarbonée :
- qui émet beaucoup moins de gaz à effet de serre ;
- qui privilégie les écotechnologies : l’ensemble des technologies dont l’emploi est
moins néfaste pour l’environnement que le recours aux techniques habituelles
répondant aux mêmes besoins ;
1
Ce changement de paradigme est très présent dans le discours prononcé par le Président de la République le 25
octobre 2007, à l’occasion de la présentation des conclusions des travaux du Grenelle de l’Environnement.
Affirmant que « la politique de l’environnement, c’est une politique d’investissement. », le Chef de l’Etat a
souligné que « l’enjeu, c’était d’investir massivement pour créer les conditions de la croissance de demain » et a
décidé de mettre en place « un grand programme national de développement durable ». Protéger la planète n’est
pas « une dépense mais un investissement, en l’occurrence le plus rentable que nous pouvons faire aujourd’hui ».
2
Déclaration sur la croissance verte, réunion ministérielle du Conseil de l’ OCDE, juin 2009
3
Projet de stratégie économique européenne « UE 2020 »
La conduite de cette politique nouvelle s’est traduite en France très concrètement par des
engagements financiers massifs dans les secteurs identifiés comme prioritaires à l’occasion
du Grenelle.
Au total sur dix ans, c’est plus de 440 milliards d’euros qui seront investis dans les domaines
du bâtiment, des transports, des énergies renouvelables, de la protection de la biodiversité,
de la gestion de l’eau et des déchets. Dans le contexte actuel de fortes contraintes pesant
sur les Finances Publiques, il convient de prendre conscience de l’exceptionnelle
mobilisation des marges de manœuvre budgétaires françaises dédiées à l’économie verte :
choisir, comme ce fut le cas à l’occasion de l’adoption de la Loi de Finances de 2009,
d’engager 19 milliards d’euros d’autorisations d’engagement et 7 milliards d’euros de crédits
de paiement sur la période 2009-2011 illustre le caractère prioritaire pour l’Etat français de
ces politiques. Trois ans seulement après le Grenelle de l’Environnement, les résultats de
cette nouvelle stratégie publique d’investissement sont tangibles :
- Dans le secteur du bâtiment (construction et rénovation), où les investissements sont
les plus lourds – au total 205 milliards d’euros engagés à l’horizon 2020 – l’objectif de
réduction des consommations d’énergie est en train de transformer le marché en
profondeur. Ces mutations se traduisent aussi bien au niveau de l’offre, par
l’évolution de la technique et des métiers, que de la demande, depuis les particuliers
jusqu’à la commande publique4.
Le besoin de formation des professionnels du bâtiment, qui est un des verrous
principaux identifiés par le Bureau International du Travail dans la mise en place
d’une économie verte5, fait l’objet d’initiatives et de rapprochements, qui devront
encore être multipliés compte-tenu de l’ampleur du défi6. :
- Dans le secteur des transports, la volonté publique de développer tous les modes
alternatifs à la route a donné un souffle nouveau à des secteurs comme le fluvial et le
maritime. Aussi, par le biais d’investissements massifs – 97 milliards d’euros investis
à l’horizon 2020 – l’Etat transforme en profondeur le secteur, que cela soit dans le
domaine du fret7 ou dans celui du transport collectifs de voyageurs.
4
Ainsi, en seulement 6 mois, de juillet à décembre 2009, le nombre d’éco-prêts à taux zéro accordés à des
particuliers, permettant de financer jusqu’à 30 000 euros de travaux d’économies d’énergie dans son logement,
est passé de 15 000 à 65 000. Dans le même temps, le plan de rénovation des bâtiments de l’Etat a été engagé
avec en 2009 le lancement d’une phase d’audit et de travaux intégrée au Plan de relance.
5
Rapport du Bureau International du Travail, septembre 2008, « Emplois verts: Pour un travail décent dans un
monde durable, à faibles émissions de carbone »
6
Lancé début 2008, le programme de formation aux économies d’énergie des entreprises et artisans du bâtiment
(FEEBAT) a déjà permis de former 12.000 artisans et entrepreneurs à la prise en compte globale de la
performance énergétique des bâtiments et aux techniques de rénovation thermique.
7
A titre d’exemple, on peut citer les dispositifs d'aide à la batellerie et au transport combiné mis au point par
l'État et qui ont obtenu le feu vert européen mi 2008, les avancées significatives de projets d'autoroutes
A côté des investissements massifs engagés dans les secteurs-clefs de l’économie verte,
l’Etat a également cherché à peser de tout son poids pour faire « changer les mentalités »
des consommateurs. Le fondement de cette politique est assez simple : pour qu’une
économie verte émerge, il faut qu’elle soit « tirée » par une consommation verte. Tout en
agissant sur l’offre, la Puissance Publique a donc également cherché à agir sur la demande
en incitant les acheteurs à adopter des comportements éco-responsables.
Centrée sur le renforcement de la visibilité, de la crédibilité et de l’accessibilité des produits
les plus respectueux de l’environnement, cette stratégie publique touche de nombreux
secteurs : de la création du bonus-malus sur les véhicules (janvier 2008) aux travaux en
cours sur les référentiels d’étiquetage environnemental, en passant par les instructions
données aux acheteurs publics pour qu’ils rendent leurs achats plus éco-responsables
(circulaire « Etat exemplaire du Premier ministre du 3 décembre 2008).
De fait, cette stratégie porte ses fruits et l’on constate par exemple que les émissions
moyennes des véhicules neufs ont baissé de 149 gCO2 par km en décembre 2007 à 132
gCO2 par km fin 2009, alors que la baisse était en moyenne de 1,5 gCO2 par km et par an
les années précédentes.
La fiscalité, les incitations et plus largement les signaux-prix (y compris tarifs de rachat,
certificats, …), sont ainsi devenus des outils majeurs pour orienter les choix individuels des
consommateurs et les décisions d’investissement des entreprises vers des produits et
procédés respectant mieux les contraintes environnementales.
Engagée en 2007 dans un contexte économique favorable, certains ont pensé que cette
politique au service de la protection de l’environnement et de la croissance verte allait être
ferroviaires (déclaration commune franco-italienne sur l'autoroute alpine, renforcement de l'offre sur
Bettembourg-Perpignan, lancement des procédures sur l'autoroute atlantique), le plan de développement du fret
ferroviaire, les projets d'autoroutes de la mer (accord international et financement de projets franco-espagnols,
appel à projet franco-portugais).
L’analyse du contenu des plans de relance montre que les responsables politiques et
économiques de la plupart des pays du monde en sont aujourd’hui convaincus ; ceci les a
conduits à concentrer, de manière relativement homogène, leurs efforts budgétaires et
financiers sur un certain nombre de filières qualifiées de « vertes », dont le développement
simultané doit soutenir ce qu’on appelle également la « croissance verte »8.
En France, sur les 14,5 milliards d’euros du plan de relance pour 2009 et 2010, hors
mesures de soutien à la trésorerie des entreprises, 5 milliards d’euros relèvent
d’investissements de secteurs de la compétence du Ministère du développement durable.
Concrètement, les mesures « vertes » du plan de relance français touchent les domaines
des transports, de la rénovation urbaine, de l'habitat ou de l'État exemplaire. A titre
d’exemple, 100 millions d’euros sont investis pour assurer les travaux de régénération des
voies ferrés, 50 millions sont investis pour entretenir les ports maritimes ou encore 200
millions pour entretenir les routes et la sécurité des tunnels.
Dans son étude de juin 2009 consacrée au Bilan économique du Grenelle de
l’Environnement9, le Boston Consulting Group concluait que parmi les grands partenaires
économiques de la France et au sein des grands pays industrialisés, aucun plan de relance
n'était aussi « orienté développement durable » que le nôtre : plus de 20% des efforts
financiers du plan de relance français ont été ainsi consacrés aux mesures "vertes", contre
13% aux Etats-Unis, avec un engagement financier en valeur de l'Etat supérieur (110 Md€
pour la France sur 12 ans, environ 70 Md€ pour les USA sur 10 ans). Pour une comparaison
internationale complète, il convient d’ajouter à cet effort inscrit dans le plan de relance
français les financements publics – budgétaires et fiscaux – engagés sur 2009-2011 par
l’Etat pour la mise en oeuvre du Grenelle de l’environnement, décidés en 2008 juste avant le
déclenchement de la crise et qui renforcent encore l’orientation « verte » de l’effort français
d’investissement public.
8
« Les relances vertes dans le monde », coll. Etudes et Documents n° 11, CGDD, octobre 2009
9
Boston Consulting Group, juin 2009, Réflexions sur le portefeuille de mesures Grenelle Environnement
10
Aux 17 filières étudiées dans la phase initiale d’analyse, a été ajoutée celle de l’eau et de l’assainissement,
portant à 18 le nombre de filières prises en compte dans le présent rapport.
En effet, si certaines filières, stratégiques par leur contribution directe à une économie sobre
et décarbonée, constituent des activités à fort potentiel de croissance, la plupart des
domaines d’activité connaîtront des mutations résultant de la prise en compte des défis du
développement durable.
Ces transitions économiques constituent des opportunités de développement et d’emplois.
Elles nécessiteront aussi, pour les concrétiser, une adaptation des métiers et compétences,
s’agissant de métiers nouveaux ou pour lesquels les compétences évoluent, ou
d’anticipation de reconversions pour d’autres métiers et activités.
C’est pourquoi une mobilisation en faveur des métiers liés à l’économie verte est aujourd’hui
proposée par le MEEDDM autour de plusieurs axes, présentés fin janvier 2010 sur la base
d’une concertation établie avec les acteurs socio-économiques pour 11 domaines d’activité.
L’anticipation des besoins de formation est au cœur de cette démarche.
Dans le cadre des discussions engagées avec la Commission chargée de réfléchir à l'usage
du Grand emprunt national, coprésidée par les anciens Premiers ministres Alain Juppé et
Michel Rocard, le ministère du développement durable s’est largement appuyé sur les
propositions de l’Etude Filières pour mettre en évidence les enjeux de long terme induits par
la mise en place d’une nouvelle politique industrielle verte.
Et de fait, le développement durable trouve une place importante dans le rapport, aux côtés
de la recherche,des industries numériques et du soutien au développement des PME11,
enjeux plus transversaux mais qui doivent participer également au déploiement d’une
économie verte.
Ainsi, sur les sept priorités retenues, cinq reprennent à des degrés différents les propositions
du Ministère :
- le développement des véhicules du futur ;
- la ville de demain ;
- l’énergie décarbonée (énergies renouvelable et nucléaire) et la gestion des
ressources (notamment recyclage);
- les sciences du vivant (dont l’essor de la chimie verte, les biocarburants) ;
- les technologies de l’information (incluant les réseaux électriques intelligents ou
smart grids).
Au total, ce sont au moins 10 milliards d’euros qui seront dans le cadre du Grand Emprunt
consacrés directement au développement durable sur des domaines ciblés.
11
Au sein de l’enveloppe financière de 1 Mrd€ du Grand Emprunt dédiée aux mesures transversales issues des
Etats Généraux de l’Industrie, la moitié de ces moyens, soit 500 M€, seront directement orientés vers l’économie
verte, au travers de prêts bonifiés ou garantis pour aider les PME à s’engager dans ces voies.
Dans ce contexte, l’Etude présentée ci-après doit constituer le socle d’une politique
industrielle verte ambitieuse visant à placer la France parmi les économies vertes les plus
compétitives au cours des dix prochaines années. Elle nourrit déjà aujourd’hui de multiples
projets sur les territoires et devra, au fil des ans, être complétée et affinée en fonction des
évolutions industrielles déjà en œuvre.
L’objectif est d’identifier les filières qui doivent prioritairement être développées et, sur la
base d’une analyse du marché et des forces et des faiblesses françaises dans chaque filière,
de proposer une stratégie industrielle pertinente qui permette de maximiser l’impact de
chaque filière dans la croissance verte française. Sans développement de ces filières, nous
risquons non seulement de sortir moins vite de la crise, mais surtout de perdre définitivement
notre place sur la scène économique mondiale.
L’originalité de ce travail ne repose pas sur l’analyse de la situation qui a, pour la plupart des
filières, déjà été faite, notamment par le Boston Consulting Groupe dans le cadre des
travaux du COSEI en 2008, mais plutôt sur les propositions de positionnement stratégique
de nos entreprises, étroitement liées à l’existence, actuelle ou potentielle, de champions
français dans certains domaines et à l’état de maturation des différents marchés. Selon les
cas, il est proposé soit de soutenir une (ou des) grandes entreprises françaises qui sont déjà
bien positionnées sur un marché ou qui pourraient prendre une place importante sur un
marché en création, soit de structurer et de soutenir un tissu de PME à dynamiser, soit
d’encourager l’installation d’entreprises étrangères, sachant que le retard français dans
certains domaines parait difficile à rattraper, mais qu’il ne faut pas se priver des emplois qui
résulteront de l’installation d’entreprises étrangères sur le territoire français.
La mobilisation des leviers dont dispose l’Etat doit être orientée vers des priorités identifiées,
choisies sur la base des enjeux et potentiels de développement, tant en France qu’au niveau
international, des atouts de notre tissu industriel, des verrous actuels ou prévisibles.
C’est pourquoi ce rapport a été largement diffusé, sous la forme d’un « document de
concertation », afin de permettre aux différents acteurs concernés d’en discuter le contenu et
les pistes de priorités dégagées. Ces travaux ont ainsi été enrichis, précisés et consolidés
par les contributions d’entreprises, d’organisations professionnelles, d’organismes de
recherche, d’associations et de particuliers dans le cadre de la consultation publique
organisée de novembre 2009 à la fin du mois de janvier 2010.
Rendu public le 20 novembre 2009, ce rapport provisoire a fait l’objet, de manière parallèle :
- d’une consultation par internet, portant sur l’ensemble de l’analyse et sur chacune
des filières étudiées,
Concomitante aux travaux et concertations organisées par le MEIE dans le cadre des Etats
Généraux de l’Industrie, la concertation sur le rapport « filières industrielles stratégiques de
la croissance verte » a été également menée dans les régions, relayée par les DREALs, en
général dans le cadre ou en appui de la tenue des ateliers régionaux de ces Etats généraux.
Au total (réponses internet et contributions directes), ce sont environ 400 contributions qui
ont été recueillies pendant cette période de 2 mois.
entreprises
8%
6% groupts, fédérations
15%
36%
pôles et R&D
acteurs financiers
4% particuliers
10%
21%
Les avis reçus sont très majoritairement positifs sur l’utilité de la démarche engagée (moins
de 4% de réponses négatives à cet égard). Ces avis montrent également une convergence
sur les grandes lignes du diagnostic et des objectifs stratégiques proposés au coeur des
réflexions ou projets d’acteurs économiques.
Formulant souvent des observations très constructives - précisions ou propositions
d’ajustement - ces différents acteurs souhaitent dans leur majorité pouvoir poursuivre les
échanges engagés, en vue d’actions concrètes. Ils complètent aussi les analyses en terme
de positionnement international, les infléchissant parfois en complétant l’information sur
l’intensité de la concurrence mondiale sur certains segments d’activité, et insistent sur la
nécessité de se situer dans une perspective de veille internationale active. Les 18 filières
identifiées (y compris la filière de gestion et traitement de l’eau), portent toutes des enjeux
- intégrer plus fortement les dimensions non énergétiques relevant des réseaux
intelligents et du bâtiment à faible impact environnemental ; et plus largement
articuler fortement les enjeux énergétiques/climatiques avec les autres enjeux
(sobriété dans l’usage des ressources, acceptabilité sociale, …)
- identifier et prendre en compte dans les priorités d’action les interdépendances entre
filières au plan des technologies (ex : chimie verte ; insertion de matériaux recyclés
dans les process ; réseaux intelligents ; métrologie/instrumentation ;…), ce qui
nécessite de provoquer ou faciliter des coopérations entre acteurs et métiers.
Il sera également souhaitable, dans une seconde phase, d’élargir et compléter l’analyse sur
d’autres filières telles que l’hydrogène, le solaire à concentration, les travaux publics de
nouvelle génération.
- Sur certaines filières relativement matures, enjeux très forts liés à la formation
12
En réponse à ce besoin, cf. la décision prise au terme des Etats généraux de l’Industrie de mobiliser 500 M€
pour la mise en place de prêts bonifiés ou garantis pour les PME investissant dans ces voies
Cette phase de consultation et de concertation a ainsi permis de préciser les atouts dont
dispose la France dans la compétition verte mondiale, les objectifs de développement
envisageables et les priorités d’action.
Cette démarche conduit aux conclusions suivantes :
En croisant notamment les choix faits dans les différents plans de relance, ont été retenus
dans le champ d’analyse la plupart des filières dont le développement est nécessaire pour
réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le domaine de l’énergie, c'est-à-dire les
« NTE » (nouvelles technologies de l’énergie) : énergies renouvelables ; captage, stockage,
valorisation du CO2. Ont également été sélectionnées les filières qui ont un impact sur la
lutte contre le changement climatique parce qu’elles réduisent les besoins d’énergie :
efficacité énergétique dans le bâtiment, véhicules décarbonés et logistique, smart grids, ….
Par ailleurs, le champ d’analyse a été élargi à des filières, sans lien direct avec l’énergie,
mais qui sont des composantes efficaces de l’action pour réduire nos consommations de
ressources naturelles et de matières premières : recyclage, chimie verte, métrologie,
optimisation des procédés, ainsi que la filière de la gestion de l’eau et de l’assainissement
(filière dont l’analyse a été effectuée plus récemment mais qui est maintenant intégrée).
Ce choix n’a pas l’ambition d’être exhaustif. Il sera utile de le compléter par une analyse de
quelques filières complémentaires, notamment dans le domaine de l’hydrogène, du solaire à
concentration, des travaux publics de nouvelle génération, …. Des travaux d’analyse en ce
sens seront engagés.
Sans être directement liées aux objectifs d’une économie sobre et décarbonée, certaines
autres technologies constituent des briques nécessaires au développement des filières
stratégiques analysées dans ce rapport. Les technologies de l’information, les
nanotechnologies, les biotechnologies peuvent ainsi contribuer aux objectifs de protection de
l’environnement et de développement durable, voire en constituer des éléments stratégiques
au travers de certaines de leurs applications.
14. Chimie verte Chimie fine et de spécialité / Chimie de base et intermédiaires chimiques
15. Biomasse Matériaux Biomatériaux à maturitétechnologique / Biomatériaux émergents de niche
16. Eau et assainissement Eau potable / Eaux usées
17. Métrologie /
Instrumentation « Terrestre »/ satellitaire
Rapport « Filières vertes» – Mars 2010 Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer
en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat 11
L’analyse filière par filière de l’état du marché, en tenant compte des segmentations, a
permis de classer ces filières en fonction de leur maturité (graphique 2).
Selon leur classement, les choix stratégiques sont plus ou moins ouverts, les marchés en
phase de décollage ou de maturité étant souvent déjà entre les mains d’acteurs industriels
aux situations bien assises alors que les secteurs en émergence laissent souvent plus de
place à la créativité des start up et à l’apparition possible de nouveaux acteurs.
Identifier les moyens et les outils dont dispose l’État pour soutenir ces filières
Photovoltaïque Eau
Captage & couche mince et assainissement
stockage du CO2 Photovoltaïque
grosse couche Métrologie
Optimisation des procédés « satellitaire »
à visée préventive Optimisation des
procédés à visée
Eolien offshore curative
L’électricité
décentralisée Le bâtiment basse
Stockage de consommation
l’énergie Smart metering Efficacité énergétique des
stationnaire, bâtiments, Géothermie
Infrastructures de superficielle, biomasse
smart grid énergie (chaleur
Géothermie profonde
individuelle et collective,
cogénération),
biomatériaux construction
Temps
Rapport « Filières vertes » – Mars 2010 Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer
en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat 13
É t a t d ’ a v a n c e m e n t d e l a F r a n c e v i s - à - v is d e s l e a d e r s e u r o p é e n s
o u m o n d i a u x s u r le s m a r c h é s e n p h a s e d e m a t u r i t é
S ta d e d ’ a v a n c e m e n t
Em ergent In t e r m é d ia ir e A vancé e n te r m e s d e
R e s t e d e l’E u r o p e s tr u c t u r a ti o n d e l a
f il i è r e
B io m a s s e é n e r g ie F ra A ll
( c h a le u r ) ( A u t r ic h e , S c a n d i n a v ie )
R e s te d e l’E u r o p e
B â ti m e n ts à
fa ib l e i m p a c t USA F ra
e n v i r o n n e m e n ta l
( A l l, A u t r ic h e , S c a n d in a v ie )
É o l ie n o n s h o r e F ra C h in e E sp A ll
R e c y c la g e / U SA F ra A ll
déchet
E a u / a s s a in i s s e m e n t C h in e Esp Fra
M é t r o lo g ie –
In s t r u m e n t a t io n F ra Japon
( s a t e llit e ) USA
E urope
Fra U SA A ll
P h o t o v o lt a ïq u e 1 G
C h in e
O p ti m i s a ti o n
p r o c é d é s i n d u s tr i e l s F ra USA A ll
( v i s é e c u r a ti v e ) Japon
L é g e n d e : F ra n c e R o y a u m e -U n i E s p a g n e A s ie A l le m a g n e E t a t s - U n is
R a p p o r t « F i li è r e s v e r te s » – M a r s 2 0 1 0 M i n i s tè r e d e l 'É c o l o g i e , d e l 'É n e r g i e , d u D é v e l o p p e m e n t d u r a b l e e t d e l a M e r
e n c h a r g e d e s T e c h n o l o g ie s v e r te s e t d e s N é g o c i a ti o n s s u r l e c li m a t 16
Grâce à ses atouts industriels historiques (aérospatiale, BTP, service de gestion de l’eau
et des déchets, agro-industrie), la France possède un vrai leadership sur les secteurs de
la croissance verte suivants : recyclage et gestion des déchets, eau et assainissement,
métrologie et applications satellitaires, bâtiments à faibles impacts environnementaux ou
biocarburants de première génération.
Stade d’avancement
Emergent Intermédiaire Avancé en termes de
structuration de la
Reste de l’Europe
Véhicules filière
électriques USA Fra Japon
Éolien offshore UK +
Fra Danemark
Biomatériaux
(emballage/ Fra All USA
construction)
Reste de l’Europe
Biomasse énergie
(électricité) Fra All
(Autriche, Scandinavie)
USA
Photovoltaïque 2G Fra
Chine All
Étude « Filières » - Octobre 20009 Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer
en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat
Ce fossé peut cependant être comblé. Le rattrapage des pays asiatiques dans le
développement du véhicule électrique, fruit d’une volonté commune forte des industriels
et du politique et du déploiement massif d’investissement dans la R&D et les
infrastructures, en est l’illustration.
Stade d’avancement
Emergent Intermédiaire Avancé en termes de
structuration de la
filière
Photovoltaïque 3G All
Fra USA
Stockage de
l’énergie Fra Asie
(stationnaire)
UK +
Énergies marines Fra
Irlande
Reste de l’Europe
Captage et Fra
Stockage du CO2 USA
Étude « Filières » - Octobre 20009 Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer
en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat
Pour ces filières, les positions de leadership ne sont pas encore stables.
Il apparaît néanmoins que la France est bien positionnée sur les niches - énergies
marines, smart Grids, captage, stockage et valorisation du CO2, biocarburants 3G - dans
lesquelles elle dispose d’atouts majeurs en terme de tissu industriel (investissements et
implication en R&D des grands groupes français du secteur, réseaux de PME
innovantes).
Les forces françaises dans les filières du photovoltaïque 3G, du stockage stationnaire de
l’énergie et du micro éolien sont moindres (absence de grands groupes français ayant
investi massivement dans ces technologies de rupture).
Ces filières ont besoin d’une feuille de route stratégique claire, d’un investissement public
massif dans la R&D et dans la mise en place d’infrastructures ainsi que d’un soutien fort
destiné aux PME innovantes afin d’en faire les futurs leaders du marché.
Compte tenu de ces constats, tant sur la maturité de chaque filière que sur le positionnement
actuel de l’industrie française et des atouts nationaux, est proposée une vision des forces et
faiblesses de la situation française, tant en terme d’évolution des marchés que d’organisation
des acteurs et de leur capacité actuelle ou potentielle à se positionner et à jouer un rôle
majeur sur ces marchés. Le graphique 6 résume le croisement entre le potentiel de
croissance de chaque marché et les forces de la France pour chaque filière, soit en termes
de potentiel naturel (espace maritime ou couverture forestière, par exemple), soit en termes
de potentiel industriel (PME innovantes, champions français, niveau de la recherche
française…). Il permet de repérer visuellement :
- les filières qui méritent une attention particulière parce que leur marché est en
croissance très forte et qu’il serait dommage que la France n’y soit pas présente,
même sans viser une place de premier plan (case B, « les gisements ») ;
- les filières pour lesquelles la France est aujourd’hui relativement mal positionnée
alors que le marché est très prometteur (case A) ; si on décide de les faire passer
dans les cases B ou C, cela va nécessiter une politique particulièrement
volontariste ;
- les filières pour lesquelles les efforts en termes de politique industrielle seront
probablement plus limités (case E), sans pour autant devoir être négligées
lorsqu’elles sont très transversales et peuvent conditionner la compétitivité
d’autres filières plus spécialisées.
<1 Md€
Potentiel de développement des marchés internationaux
Marc hé 1 à 5 Md €
et atouts de la France Natio nal
actuel :
Identifier les filières stratégiques de la croissance verte dans >5 Md€
lesquelles la France peut jouer un rôle:
Potentiel de
développement A Eol ien
B Véhic ules décarbo nés
(VE + VHR)
C
du marché onshore
Batteries Énerg ies mar ines
Biocarbura nts
Grand Chim ie verte Eol ien offshore
2G & 3G
Biomasse matériaux
Capture, stockage et
Photovo ltaïq ue Bâtiment à faib le
valorisat ion du CO2
im pact env ironne menta l
Smart Gri ds
Stockage de l’éner gie Recyclage &
(stationnaire) (et s mart me tering)
valorisat ion des
Smart Gri ds déchets
Micro éo lien
(infrastructures)
Métrolo gie
Optim isatio n des (satellite) Eau &
procédés ind ustriels assainisse ment
Biomasse é nergie
Moyen Logist ique et
(hors b iocarbu rants)
gestion de f lux
Géotherm ie
Métrolo gie
(superficie lle)
(terrestre)
Géotherm ie
D E F (profonde)
Biocarbura nts 1G
Limité
G H I
Compte tenu de l’ensemble de ces éléments d’analyse, que l’on peut retrouver filière par
filière dans la 3ème partie du rapport (Enjeux et priorités d’action par filière), et de l’analyse
détaillée par filière qui a été réalisée en amont, ont été récapitulés, pour chaque filière, les
axes stratégiques et les priorités identifiées, présentés sous forme résumée dans la 2ème
partie du rapport.
Nous nous sommes efforcés d’en tirer des conséquences en termes de vision « cible » du
tissu industriel français à moyen terme, comme le présente le tableau 1, ce qui permet :
- de préciser dans chaque filière le rôle respectif du tissu de PME et des grandes
entreprises, qui varie singulièrement selon les cas.
Le tableau 1 présente les objectifs industriels cibles pour les filières stratégiques :
Création
Tissu industriel visé à moyen Bénéfices Bénéfices
Bénéfices d'un des
Filière PME
grande groupe
terme entreprise
champions
étranger
mondiaux
o véhicules décarbonés,
o énergies marines,
o biocarburants de 2ème et 3ème générations,
o éolien off-shore,
o bâtiment à faible impact environnemental,
o captage, stockage et valorisation de CO2,
o recyclage et valorisation des déchets
- à retenir 4 filières dans lesquelles la France a des atouts majeurs mais dont le
potentiel de croissance du marché est probablement un peu moindre, parce qu’il
s’agit, au moins pour 3 d’entre elles, de filières relativement matures :
o batteries embarquées,
o chimie verte,
o biomasse matériaux,
o photovoltaïque,
o smart grids.
Comme cela a été demandé à l’origine, le rapport propose des choix entre les filières, en
utilisant un certain nombre de critères d’analyse. Deux types de critiques peuvent être
portées sur ce travail :
- les critères peuvent être remis en question. En particulier, l’étude n’a pas retenu
de critère portant sur « la puissance de la France sur la scène internationale » ;
- l’appréciation portée sur chaque critère reste discutable - malgré les résultats de
la phase de consultation qui valident les analyses globales - d’autant plus que la
compétition internationale sur ces filières à fort potentiel de croissance est très
vive et s’est trouvée renforcée par les politiques de sortie de crises des pays
développés.
Toutefois, quel que soit le jugement sur le caractère plus ou moins stratégique de chaque
filière, elles ont toutes fait l’objet d’une réflexion en termes de priorités d’action,
volontairement limité à quelques actions ont parues les plus importantes à mener pour tirer
le meilleur parti de la situation des acteurs français compte tenu de la situation présente et
future des marchés concernés. Une présentation très synthétique de ces priorités d’action
est faite dans la 2ème partie du rapport alors qu’une présentation plus complète par filière en
est faite dans la 3ème partie.
Des priorités ou besoins plus transversaux ont été fortement soulignés lors des concertations
engagées, parmi lesquels l’ appui aux PME innovantes et le financement ; l’impact des
leviers réglementaires et de normalisation pour une plus forte visibilité, ceci conditionnant la
capacité d’investir ; la formation ; les conditions de rapprochements entre métiers et entre
acteurs ; l’organisation de modalités d’expérimentations ; la prise en compte en amont des
interdépendances entre enjeux climatiques et autres enjeux, et entre technologies. Ces
pistes de travail transversales ne sont pas développées dans le présent rapport, qui vise à
préparer une approche opérationnelle filière par filière. Mais elles seront approfondies par
ailleurs, en lien et complément avec le travail proposé pour chaque filière.
*
* *
Ce rapport a été élaboré, dans un délai court, par une équipe ad hoc constituée au sein du
Commissariat général au Développement Durable (CGDD), avec l’appui d’un petit nombre
d’experts, puis a été présenté et discuté plus largement, tant au sein de l’Etat qu’avec les
organismes de recherche les plus concernés et les organisations professionnelles qui
représentent ces filières.
D’ores et déjà, il a contribué à préciser les orientations et priorités retenues au titre du Grand
Emprunt. Il constitue également le support d’une politique industrielle verte orientée vers des
priorités et le développement de projets, démarche qu’il conviendra de renforcer par un
approfondissement des concertations au niveau des territoires régionaux.
Au delà des résultats de cette analyse partagée, chaque filière doit maintenant se structurer
et assurer la mise en relation des différents acteurs. Le MEEDDM proposera un cadre de
concertation pour poursuivre et préciser la démarche engagée. A cette fin, des chargés de
mission, en étroite relation avec les acteurs de chaque filière et avec les différents services
de l’Etat concernés, préciseront les priorités opérationnelles identifiées, qui pourront fonder
des plans d’action spécifiques. Par ailleurs, l’Etat mobilisera ses missions économiques dans
les pays les plus innovants afin d’assurer une veille internationale sur l’évolution de ces
filières.
De l’analyse des forces et des faiblesses françaises dans chaque filière et des
potentiels des marchés, sont dégagés des priorités d’action et trois groupes à
soutenir.
Biocarburants 2G et 3G
Parce que la France Dans ces
possède un potentiel filières,
Éolien offshore
naturel et industriel l’objectif
élevé dans ces filières pourrait être de
Véhicules décarbonés
dont le potentiel de faire apparaître
développement est Bâtiment à faible impact environnemental des champions
important, nous nationaux
recommandons d’agir Énergies marines leaders sur leur
dès aujourd’hui sur 7 marché au
filières stratégiques : Captage, stockage et valorisation du CO2 niveau mondial.
Étude « Filières vertes» MEEDDM / CGDD - Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer
Mars 2010 en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat
Les axes stratégiques par filière
Véhicules décarbonés
Priorités:
L’industrie automobile, en France et dans le monde, est arrivée à la fin
d’un cycle : celui du moteur thermique et du pétrole à bas prix.
Cadre réglementaire pour
L’enjeu du secteur tout entier est de se re-positionner en pensant une le réseau de recharge
nouvelle stratégie à long terme centrée sur le « véhicule décarboné ».
Soutien de la demande
Pour permettre à nos deux constructeurs (PSA et Renault), ainsi qu’à
leurs sous-traitants, de s’imposer comme les leaders du VE dans le Réseau d’infrastructures
monde, l’État doit faire sauter les verrous liés aux technologies de batterie partagées
et au déploiement des systèmes de charge (infrastructures) dont le coût
Effort de recherche
ne peut être supporté uniquement par des opérateurs privés.
Étude « Filières vertes» MEEDDM / CGDD - Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer
Mars 2010 en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat
Les axes stratégiques par filière
Éolien offshore
Étude « Filières vertes» MEEDDM / CGDD - Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer
Mars 2010 en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat
Les axes stratégiques par filière
Étude « Filières vertes» MEEDDM / CGDD - Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer
Mars 2010 en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat
Les axes stratégiques par filière
Recyclage et valorisation
des déchets Priorités:
Étude « Filières vertes» MEEDDM / CGDD - Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer
Mars 2010 en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat
Les axes stratégiques par filière
Photovoltaïque
Étude « Filières vertes» MEEDDM / CGDD - Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer
Mars 2010 en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat
Les axes stratégiques par filière
Biomasse Priorités:
matériaux
Les biomatériaux constituent une alternative d’avenir aux matériaux
Développement des
traditionnels issus de la pétrochimie: emballage, construction, automobile,
aéronautique, produits ménagers,… marchés de la construction
et de l’emballage
Très en retard sur la technologie du PLA, du fait de la politique de brevet
mise en place l’Américain Natureworks, la France doit redoubler d’efforts R&D sur nouveaux
et diversifier son portefeuille de brevets en misant sur des biopolymères biomatériaux
dans lequel aucun autre pays n’a encore acquis une avance irréversible
tout en favorisant ces matériaux par une réglementation adéquate. Projets de démonstration
sur les applications
émergentes
Chimie verte
Étude « Filières vertes» MEEDDM / CGDD - Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer
Mars 2010 en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat
Les axes stratégiques par filière
Batteries : applications
Priorités:
embarquées
Smart Grids
Dans une perspective de développement des EnR, de gestion des pointes et Préparer l’intégration
de maîtrise des consommations, la France doit se doter dès maintenant des des EnR
moyens et de l’organisation nécessaires à une mise en place progressive Maisons
des infrastructures de smart grid sur son réseau électrique.
« intelligentes »
Pour cela, la France doit soutenir la R&D et surtout préparer avec l’ERDF et
les acteurs des autres domaines impliqués (industriels équipementiers, Évolution des modèles
opérateurs telecoms, acteurs du logiciel, …) une feuille de route pour le économiques,
renouvellement des infrastructures à l’horizon 2020. expérimentations
Sur un marché émergent, les initiatives se multiplient au plan international, Cadre réglementaire et
et les enjeux de normalisation seront majeurs pour permettre le normatif
développement des innovations et des services associés.
Étude « Filières vertes» MEEDDM / CGDD - Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer
Mars 2010 en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat
Les axes stratégiques par filière
Photovoltaïque Priorités:
Étude « Filières vertes» MEEDDM / CGDD - Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer
Mars 2010 en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat
Les axes stratégiques par filière
Étude « Filières vertes» MEEDDM / CGDD - Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer
Mars 2010 en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat
Les axes stratégiques par filière
Priorités:
Eau et assainissement
Le Conseil Mondial de l’Eau évalue à 180 milliards de dollars par an pour les
25 prochaines années (75 milliards de dollars actuellement) les
investissements nécessaires au niveau mondial pour moderniser l’existant, R&D
créer de nouveaux équipements (usines de production, réseaux de
distribution, stations d’assainissement) et développer de nouveaux systèmes Actions coordonnées
d'irrigation. entre acteurs : présence
La France doit maintenir le leadership de ses entreprises en promouvant à export, expérimentations,
l'international son savoir-faire et en s'assurant que la recherche et l'industrie pôles, formation, modes de
françaises sont présentes pour initialiser de nouvelles technologies concertation, …
innovantes. Il s'agit également de profiter de ce leadership pour développer
l'ensemble de la filière industrielle française en encourageant les partenariats
technologiques et commerciaux entre les "majors" françaises, les PME et les
instituts de recherche publique.
Étude « Filières vertes» MEEDDM / CGDD - Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer
Mars 2010 en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat
Les axes stratégiques par filière
Géothermie profonde
Étude « Filières vertes» MEEDDM / CGDD - Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer
Mars 2010 en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat
Les filières industrielles
stratégiques de
l’économie verte
Partie 3 : Enjeux et
priorités d’action
par filière
Il existe une forte hétérogénéité entre les segments de la filière : si le chauffage individuel au bois
est fortement développé, le chauffage collectif est quant à lui en phase de croissance, tandis que
la bioélectricité n’en est qu’à ses balbutiements. Le potentiel de développement de ces trois
segments reste conséquent.
Le marché du chauffage est principalement dominé par des PME françaises et européennes, les
énergéticiens étant davantage positionnés sur le secteur de la bioélectricité. La filière reste
néanmoins marquée par une faible structuration alors que le gisement d’emplois à capter est
conséquent. Cela est particulièrement le cas pour la filière de production et de collecte de la
biomasse.
FORCES FAIBLESSES
Un potentiel sylvicole plaçant la France au
− Le handicap structurel des filières de
3ème rang européen, notamment valorisable pour
valorisation : la faible densité énergétique de la
la production d’énergie (à la condition d’une
biomasse et sa dispersion pénalisent les coûts
sylviculture adéquate et d’une occupation de
de collecte, logistique et transformation
l’espace adaptée)
Un manque de gestion des ressources et de
Une domination des acteurs français sur les
structure de la filière (collecte, logistique et
segments du chauffage au bois individuel
transformation)
Un contexte politique favorable : des objectifs
20 M tonnes de bois non exploitées en France
ambitieux fixés par le Grenelle de
(correspondant à une valorisation énergétique de 5
l’environnement :
Mtep)
o Une augmentation de 90% de la quantité
du biocombustible utilisée par la filière Les émissions nocives du chauffage au bois qui
entre 2006 et 2020 constituent un problème particulièrement fort sur le
résidentiel (problèmes liés à l’émission de particules)
o Une augmentation de 50% du nombre de
logements individuels chauffés au bois à Le faible développement de la valorisation
l’horizon 2020 énergétique du bois déchets, à l’inverse d’autres
pays
o Une production de chaleur
collective/industrielle et bioélectricité Une réglementation non stabilisée et complexe
multipliée par 5 à l’horizon 2020 ne favorisant pas la prise d’initiatives pour des
démonstrations/projets industriels
Le programme Bois énergie mené par
l’ADEME visant au développement de la filière Des modèles de financements ou d’aides plus
tournés vers la R&D que vers la phase de
démonstration et mise en œuvre industrielle
OPPORTUNITES MENACES
− Les émissions des appareils de − Une domination des acteurs Nord-
nouvelle génération dans le résidentiel européens sur les segments collectif /
sont nettement plus réduites (55% de industriel de la bioélectricité
réduction au moins)
− La domination du sous-segment des
− Un potentiel de développement majeur appareils de chauffage à haut rendement
sur l’ensemble des segments avec la par des acteurs étrangers : allemands,
constitution d’un tissu industriel autrichiens, danois
complet (PME de petite et de grande
− Un manque d’incitation des acteurs pour
taille ; énergéticiens internationaux)
participer à la structuration et au
− Une réglementation sur les émissions développement de la filière
industrielles de GES favorisant à terme
− Des verrous technologiques qui pourraient
le recours à la biomasse
être difficiles à lever
− Des initiatives collaboratives françaises
en matière de réalisation de plates-
formes de démonstrations industrielles
− Un positionnement croissant des
énergéticiens et sociétés de services
français sur le segment des
collectivités et de la bioélectricité
1. Ambitions
La quantité de ressources mobilisées doit être optimisée et augmentée : alors que la forêt
française couvre le tiers du territoire, le bois représente le deuxième poste de déficit de notre
balance commerciale (6,3 Md€1).
En ce sens, le rapport Puech, repris par le Président de la République dans son discours sur le
développement de la filière bois, souligne que la mobilisation de la biomasse forestière à des
fins énergétiques doit être considérée dans un cadre global de mobilisation du bois (bois
d’œuvre, bois industrie et bois énergie) avec une chaîne de valorisation la plus optimale
possible.
Il est par ailleurs opportun de rappeler, comme les « Assises de la Forêt » l’ont souligné, que les
arbres de la forêt donnent du bois d’oeuvre qui génère une production « connexe » ou produit «
fatal » de bois d’industrie (BI) et d’énergie (BE) tant en forêt qu’en usines.
- Développer les réseaux de chaleur2 pour les bâtiments collectifs (habitat et tertiaire)
L’utilisation du bois et de ses dérivés pour la production de chaleur procure un rendement (85 à
90%) beaucoup plus élevé que la production d’électricité seule (15 à 30%). Dans ces conditions,
il est économiquement rationnel de dynamiser la politique industrielle française dans le domaine
de la biomasse énergie.
Les réseaux de chaleur ne desservent aujourd’hui que 4% du parc national. Il faut se fixer
un pourcentage supérieur dans le chauffage des bâtiments. Rappelons que 70% des dépenses
d’énergie domestique sont consacrées au chauffage. Il s’agît là d’un enjeu majeur pour
l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments dans le cadre du Grenelle. Il est
également important de rappeler la Programmation Pluriannuelle des Investissements de
production de chaleur – « PPI chaleur » fixant les orientations françaises en la matière à l’horizon
2020.
Le Fonds Chaleur, géré par l’ADEME et doté d’1Md€ pour la période 2009-2011, a pour objectif
d’aider financièrement au développement de la production de chaleur à partir des énergies
renouvelables. Il est destiné aux entreprises (industrie, tertiaire, agriculture), aux collectivités et à
l’habitat collectif.
1
Source : Rapport Puech « Mise en valeur de la forêt française et développement de la filière bois »
2
: ceux alimentés à partir d’énergies renouvelables
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 47
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
- Développer l’offre domestique pour inciter les équipementiers français à enrichir leur
gamme d’appareil « hauts rendements »
Les appareils à haut rendement ne constituent que 10% de l’offre mais connaissent une
croissance annuelle moyenne de l’ordre de 50% sur la période 2001-2006.
Cependant, l’objectif fixé en 2006 par l’Etat de production d’électricité à partir de biomasse
de 1 000 MW en 2010 ne sera pas atteint.
Jusqu’à présent, le choix a été fait de privilégier l’utilisation de la procédure d’appel d’offres pour
structurer la filière d’approvisionnement car ils permettent d’éviter les risques de conflits
d’usages4 ; le soutien à des projets de taille plus modeste doit s’accompagner d’exigences en
termes d’approvisionnement et d’efficacité énergétique et environnementale.
Les opérateurs industriels ayant participé au deuxième appel d'offres de cogénération biomasse
géré par la CRE ont été sélectionnés sur la base d'offres de tarifs pour l'électricité qui s’élèvent
en moyenne à 127 €/MWh garantissant, avec la vente de chaleur coproduite, la rentabilité de
leurs projets de grosses puissances (supérieures à 5MW).
Pour réaliser ainsi des projets de taille plus modeste, projets ne bénéficiant pas de la procédure
des appels d’offre (projets inférieurs à 5MW) et des mêmes économies d’échelle, il conviendrait
de fixer un tarif d'achat obligatoire de l'électricité issue de biomasse en petite et moyenne
puissance nettement supérieur au tarif actuel. En effet, avec le tarif actuellement en vigueur, 60 à
70 €/MWh (49 €/MWh et une prime à l’efficacité énergétique de 0 à 12 €/MWh), aucun projet
biomasse de taille moyenne (inférieure à 5MW) ne peut être mis en œuvre (et n’a d’ailleurs pas
été mis en œuvre), leur rentabilité étant trop limitée.
Ce tarif a ainsi retardé ou limité l’émergence d’installations de taille moyenne qui aurait pu
se développer dans nos massifs forestiers et commencer à structurer la filière.
3
Source : SER
4
: les projets doivent en effet être accompagnés d’un plan d’approvisionnement sur lesquels les
cellules biomasse émettent un avis pour éviter les éventuels conflits entre usages
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 48
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
Cette décision sera sans aucun doute porteuse de dynamisme pour le développement de
l’électricité biomasse. Il faut aller plus loin en privilégiant le rendement énergétique de la
cogénération et en développant sur les sites de traitement des eaux usées et des déchets,
le recours à la méthanisation5 afin d’utiliser au mieux les déchets agricoles, les boues de
stations d’épuration (boues de STEP) ainsi que les déchets des industries agro-alimentaires et
les déchets fermentescibles. De plus, les solutions de valorisation des biométhanes doivent être
soutenues.
3. Conditions de succès
Sur l’amont, plusieurs facteurs clés de succès doivent être réunis pour le développement de la
filière. Il s’agit :
- du développement des ressources via l’optimisation de l’existant (bois, biodéchets
organiques),
- de la valorisation des ressources actuellement peu utilisées (pailles, coproduits
agricoles, …), comme de l'identification de nouvelles ressources et de la recherche sur
ces nouvelles ressources,
- de l’essor des nouveaux modes de valorisation dans l’optique de mieux utiliser la
biomasse (ex : traitement thermique ou biologique de la ressource pour faire de la
cogénération ou produire du biométhane),
- de la réalisation de démonstrateurs de solutions technologiques.
Sur l’aval individuel, le remplacement des équipements de chauffage anciens par des
équipements à haut rendement et à faibles émissions est une condition nécessaire pour assurer
la pérennité de ce secteur. Un plan d’incitation au développement de l’offre d'appareils à
haut rendement et à faible niveau d’émissions de particules par des acteurs français est
nécessaire.
Sur l’aval collectif, le facteur clé de succès réside dans la mise en place de mesures
incitatives6 pour favoriser l’implantation de sites de production de chaleur ou d’électricité à
partir de biomasse bois et/ou de déchets, pour créer des réseaux de chaleur ou convertir
des réseaux de chaleur existants.
5
: les projets d’unités de méthanisation et de production de biogaz ont été freinés par un cadre
inadapté ; ce n’est qu’à l’automne 2009 qu’une rubrique relative aux installations de méthanisation de
déchets non dangereux a été créée au sein de la nomenclature ICPE.
6
: notons que l’efficacité énergétique fait déjà l’objet d’une incitation via le label Flamme verte
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 49
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
III. Priorités d’action identifiées
− Renforcer les outils de financement pour les infrastructures (dessertes forestières, zones
de dépôt, plateformes logistiques régionales pour la distribution de biocombustibles, …)
− Développer et optimiser le dispositif fiscal et incitatif pour favoriser l’incorporation de bois
d’œuvre (seuil d’incorporation dans les constructions neuves) et de bois d’énergie
(réglementations thermiques) ; par exemple, généraliser les outils de certification de
gestion durable des forêts (en s’appuyant sur les systèmes actuels, notamment le
système PEFC) aux forêts communales et privées8.
− Développer un observatoire national de la biomassse.
7
: en tenant compte qu’environ 80% du gisement non exploité se situe en forêt privée, sur un axe
Sud Ouest-Nord Est, des Pyrénées à la Lorraine. Si les plus grandes forêts privées sont déjà sensibilisées
à cet impératif d’exploitation, c’est loin d’être le cas pour les 3,5 millions de propriétaires forestiers dont les
parcelles ne dépassent généralement pas quelques hectares (fort morcellement).
8
: 100% de la forêt domaniale est actuellement certifiée PEFC, 50% de la forêt communale et 30%
de la forêt privée
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 50
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
4. Favoriser le développement d’une production industrielle d’électricité issue de la
biomasse par cogénération et méthanisation.
Les biocarburants sont produits à partir de la matière organique (biomasse) mais ce ne sont pas
des produits « biologiques ». On en trouve principalement deux types : ceux compatibles avec le
gazole et destinés aux moteurs diesels et ceux compatibles avec l'essence. Les premiers sont
actuellement fabriqués à partir de graines oléagineuses (en France, principalement à partir de
colza et de tournesol). Dans la filière essence, ils sont composés d’éthanol et d’un dérivé
industriel de l'éthanol, les céréales et coproduits de betterave étant les principales ressources
utilisées pour leur production.
Dans le but d‘éviter la concurrence entre usages et dans celui d’améliorer le bilan carbone des
biocarburants, il est nécessaire d’industrialiser la seconde génération de biocarburants (obtenus
à partir de résidus agricoles et forestiers, de cultures dédiées et de déchets organiques) et de
développer la troisième génération de biocarburants (obtenus à partir de micro-algues dont la
croissance aura été accélérée par l'absorption de CO2). Si ces deux générations diffèrent en
termes de maturité, d’acteurs, de gisements et de potentiels de développement, la France se
caractérise par une ressource potentiellement utilisable importante, mais un retard technologique
déjà important.
FORCES FAIBLESSES
− Une politique volontariste ayant fait émerger dans − Un retard de R&D et de déploiement
les dernières années des leaders européens en d’installations pilote de seconde génération
matière de production de biocarburants de
première génération, − Un retard certain pour la voie biochimique, la
France manquant des compétences
− Un groupe pétrochimiste en position de leader sur industrielles ; une recherche française non
le plan international valorisée
− L’amont des filières industrielles compétent et − Une absence de structuration de la filière
motivé, notamment l’INRA et l’ONF, travaillant amont de mobilisation de la biomasse
d’ores et déjà sur la structuration de la filière de d’origine sylvicole
mobilisation de la biomasse ; une participation à
des projets européens d’envergure sur la question − Aucune stratégie nationale et aucun état des
lieux des compétences françaises concernant
− Premier producteur de biocarburants dans l’UE et la production des biocarburants issus de
10 années d’expériences qui assurent une microalgues
maîtrise de la logistique d’incorporation et de
distribution, ainsi qu’une connaissance des − Un déséquilibre entre filières essence et
problèmes de compatibilité moteurs gazole
OPPORTUNITES MENACES
− Tirer pleinement profit des pilotes actuels ou futurs − Un risque de générer des concurrences
pour développer des filières industrielles entre usages des surfaces, en particulier
exportatrices pour les bio-carburants de 1ère génération
− Une volonté de l’amont agricole et des industriels − La baisse progressive des exonérations
de se positionner sur les biocarburants de et la concurrence des biocarburants
seconde génération ; des industriels leaders sur la produits dans les régions tropicales qui
première génération souhaitant aller sur la pourraient constituer un frein au
seconde développement de la filière française
− Un potentiel de mobilisation de la biomasse − Une très forte concurrence sur le plan
sylvicole énorme et unique en Europe international pour le développement de la
(l’accroissement naturel n’étant actuellement pas seconde génération, l’Allemagne et
utilisé) certains pays scandinaves étant très bien
positionnés sur la filière BTL, les Etats-
− Un contexte d’augmentation du prix des
Unis sur la filière éthanol ligno-
ressources pétrolières
cellulosique ; des projets de
− Des opportunités dans les secteurs aéronautique démonstration plus avancés et en cours
et maritime qui ne doivent pas être oubliées de mise en service au sein de ces pays ;
un risque de dépendance technologique
− Des initiatives françaises en cours de réalisation pour la France
autour de projets-phares :
− Un risque de changements d’affectation
o Les démonstrateurs soutenus dans le cadre
des sols dans les pays tiers, entraînant
du fond dédié de l’ADEME et du programme
des bilans d’émissions de gaz à effet de
ISI d’OSEO, associant de grands acteurs
serre pouvant devenir négatifs
français publics et privés ( : projet GAYA pour
la production de bio-méthane, projet BioT-
Fuel, projets FUTUROL et DEINOL pour la
production d’éthanol lignocellulosique,
o Le projet de construction d’un démonstrateur
BTL de Bure-Saudron
− Des pôles de compétitivité impliqués dans la
valorisation des micro-algues, à l’image de Pôle
Mer Bretagne, du Pôle Mer PACA, de Trimatec,
… ; un accord signé en juin 2009 entre les pôles
Mer et Trimatec pour structurer une filière de
valorisation des applications industrielles de micro-
algues ;
1. Ambitions
L’ambition française sur les biocarburants doit être simple : conserver son leadership en Europe
sur la production des biocarburants en réussissant l’industrialisation de la 2ème génération, puis
celle de la 3ème génération.
2. Objectifs
La politique publique française est claire et a permis l’essor du marché des biocarburants de
première génération, ainsi qu’une structuration des filières industrielles.
La France possède un retard sur ces deux générations, retard qu’il est nécessaire de combler
pour se positionner sur ces filières industrielles. Il est donc nécessaire de valoriser l’excellence
française en matière de recherche en faisant émerger de futurs acteurs industriels. Pour cela, les
pôles de compétitivité joueront un rôle clé. La filière biocarburants doit ainsi faire face à deux
objectifs centraux :
Un travail doit également être conduit pour aborder les secteurs aéronautique (substitution de
kérosène) et maritime (biodiesel) qui représentent des marchés importants sur lesquels les
producteurs français doivent être présents.
9
: projet ayant démarré en décembre 2006 et ayant pour objectif de produire un biocarburant à
partir de microalgues autotrophes.
10
: plantes annuelles herbacées ou fourragères (triticale, sorgho, …), espèces pérennes herbacées
(miscanthus, …) et espèces ligneuses (peupliers et saules qui pourraient être exploités en taillis à
courtes rotations)
11
: pailles de céréales, tiges de colza, rafles de céréales, résidus sylvicoles (rémanents)
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 55
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
- Concernant la troisième génération, la France doit capitaliser sur les compétences
de ses organismes de recherche et de ses compétences académiques, et se doter
d’une stratégie nationale
3. Conditions de développement
En outre, le soutien à la 1ère génération ne doit pas être stoppé, les productions étant nécessaires
à l’atteinte des objectifs d’utilisation des énergies renouvelables dans les transports et de
réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les carburants.
De manière générale, le développement des générations futures de biocarburants doit être pensé
dans le cadre du bilan de santé (mise en place de système de durabilité pour les biocarburants
et la biomasse sylvicole) et de la préparation de la nouvelle PAC.
Pour répondre à cette ambition, des actions doivent être entreprises en faveur des filières sur
deux axes prioritaires :
− Maintenir les incitations (TGAP et TIC réduite) pour l’incorporation des biocarburants de
1ère génération puis de 2ème génération.
− Mener des études de faisabilité pour la mise en culture de nouvelles plantes et cultures
dédiées.
− Compléter les études (notamment ADEME) sur les bilans énergétiques,
environnementaux et socio-économiques des biocarburants avec les nouvelles filières et
en prenant en compte les besoins liés à de nouveaux usages (aéronautique, maritime).
− S’appuyer sur les pôles de compétitivité, notamment Pôle Mer Bretagne, Pôle Mer
PACA, TRIMATEC, ainsi que sur l’ANCRE pour rassembler l’ensemble des organismes
de recherche français en ayant une vision coordonnée de la feuille de route stratégique
en matière de recherche, intégrant la dimension européenne
− Intensifier fortement les efforts de R&D en travaillant avec les industriels et utilisateurs
12
potentiels et identifier les verrous scientifiques, technologiques, économiques et
environnementaux clés pour permettre le développement de la 3ième génération.
− Favoriser l’émergence et l’essaimage de start-up dans l’objectif d’en faire de futurs
champions technologiques.
12
: tenant compte notamment des investissements dans les photo-bioréacteurs et des coûts
d’exploitation liés aux nutriments nécessaires pour assurer la croissance des algues, …)
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 57
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 58
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
3. Filière « ENERGIES MARINES »
La filière des énergies marines comprend sept typologies d’énergies renouvelables : il s’agit de
l’énergie hydrolienne, de l’énergie marémotrice, de l’énergie houlomotrice, de l’énergie éolienne
en mer, de l’énergie thermique des mers, de la biomasse marine et de l’énergie des gradients de
salinité.
Bien que certains projets d’envergure aient d’ores et déjà été développés, et que le Premier
Ministre ait annoncé le 3 décembre 2009 que la ville de Brest accueillerait au sein de l’IFREMER
la future plate-forme des énergies marines, la filière n’est globalement qu’en émergence, les
premiers démonstrateurs de taille industrielle étant attendus vers 2015.
FORCES FAIBLESSES
- Une zone maritime immense de 11millions - Un coût encore élevé du câble électrique
de km², faisant de la France la 2ème zone (0,5 M€/km) engendrant des coûts structurels
d’expansion économique du monde13 importants
13
Zone d’expansion économique (ZEE) : espace maritime sur lequel l’État côtier exerce des droits
souverains en matière économique (exploitation du pétrole, du gaz et zones de pêche).
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 59
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
2. Potentiel de croissance du marché
OPPORTUNITES MENACES
1. Ambitions
Etant donné son potentiel naturel et ses forces industrielles, l’ambition de la France doit être de
se positionner comme leader technologique européen et mondial des énergies marines.
2. Objectifs
- faire des DOM et COM la vitrine française des énergies renouvelables marines.
Les solutions off-shore sont à privilégier en raison de la faible disponibilité du foncier, sous
réserve d’impacts maîtrisables sur la biodiversité et les écosystèmes marins. Ainsi, il s’agira de :
- privilégier les départements et régions d’Outre-mer comme zones de déploiement précoces
des technologies d’énergies marines
- étudier la faisabilité de la mise en place d’un démonstrateur d’énergie thermique des mers
dans chaque DOM et COM
- valoriser les propriétés de l’eau de mer profonde pour sa richesse en nutriments dans les
élevages aquacoles, sous réserve d’étude d’impact sur le milieu.
3. Conditions de succès
La France peut s’appuyer sur ses nombreux laboratoires, organismes scientifiques et réseaux
d’industriels qui possèdent les compétences pour caractériser les énergies marines et les
technologies s’y rattachant. Concernant la R&D, les efforts doivent porter sur chaque concept
pour qu'il puisse atteindre son potentiel attendu. Chaque concept a sa propre liste de verrous
technologiques à lever.
Pour répondre à cette ambition, des actions doivent être entreprises en faveur des filières sur
deux axes prioritaires.
− A l’image des procédures mises en place dans d’autres pays européens, mettre en place
une coordination pour le traitement des différentes demandes d’autorisation (au titre de
la loi sur l’eau, concession, raccordement…).
− Favoriser un déploiement précoce de ces technologies par le biais de dispositifs incitatifs
adaptés à la maturité de chaque technologie (lancement d’appels d’offres, mise en place
de prix de rachat,...).
− Elaborer en lien avec les parties prenantes et diffuser un guide pour la réalisation de
l’évaluation des incidences de ces projets au regard des zones littorales et maritimes
protégées, au même titre que les autres activités économiques en milieu littoral et marin.
Ce marché demeure très concentré puisque les cinq premiers acteurs mondiaux, dont quatre
européens, détiennent près de 90% du marché ; aucun acteur français ne figure dans le top 10
mondial.
La France n’arrive qu’en 7ème position mondiale dans la capacité éolienne installée (4ème rang
européen).
Toutefois, la réalisation de l’objectif du Grenelle doit permettre la création d’une véritable filière
industrielle, représentant plusieurs dizaines de milliers d’emplois. Les exemples de l’Espagne et
du Portugal prouvent qu’un retard dans le développement de l’éolien peut être rattrapé si les
bons outils sont mise en place. Le cas du Portugal est à cet égard particulièrement symbolique
puisque avec un objectif de 2000 MW, ce pays a réussi à construire un cluster éolien
représentant aujourd’hui 2000 emplois directs et plus de 5500 emplois indirects, tous des emplois
locaux.
Les perspectives éoliennes s’apprécient également largement au niveau européen voire mondial.
En Europe, la capacité installée s’élève à 66 000 MW fin 2008. L’EWEA, l’association
européenne de l’énergie éolienne, estime que près de 230 000 MW de capacités éoliennes
seront installées d’ici 2020 (dont 190 000 MW terrestre et 40 000 MW en mer). Le marché
européen devrait donc représenter environ plus de 200 milliards d’euros d’investissements
cumulés d’ici 2020.
Les enjeux en termes de création d’emplois sont très importants. Forte d’un taux de croissance
annuelle de plus de 25% dans le monde, la filière éolienne a déjà permis la création de plusieurs
centaines de milliers d’emplois dans le monde. L’éolien emploie 100 000 personnes en
Allemagne, 40 000 en Espagne et 154 000 dans toute l’Europe. Une étude de l’association
européenne pour l’énergie éolienne (EWEA) indique que durant les cinq dernières années
l’énergie éolienne a permis la création de 33 emplois par jour. En France, l’enjeu est de passer
de 10 000 emplois en 2009 à 60 000 emplois en 2020, ce qui représenterait 1/3 des emplois
créés ou sauvegardés par les EnR (200 000 emplois).
FORCES FAIBLESSES
- Un potentiel de croissance du marché - Une absence d’expérience dans l’éolien
affirmé en France offshore et une très faible présence dans
l’éolien terrestre
- Un environnement géographique
favorable : la France a le 2ème gisement - Un prix d’achat de l’électricité éolienne
naturel en Europe insuffisant pour assurer aujourd’hui la
rentabilité des projets offshore
- La présence de grands groupes dans les
5 activités prépondérantes de la filière, - Une filière française dynamique mais qui
base nécessaire à la création d’une a un décalage de plusieurs années avec
synergie et d’un apprentissage accéléré la filière allemande par exemple
(construction des fondations,
- lourdeur administrative pour la validation
raccordements au réseau électrique,
des sites d’essais et de production tant
installation, exploitation et maintenance)
au niveau des démonstrateurs que des
- Un tissu industriel de 150 sous-traitants futures femmes
actifs dans l’éolien, présents sur
l’ensemble de la chaîne de valeur, avec
quelques grands corps de métiers sur
lesquels la France dispose de
compétences fortes (BTP, Métallurgie,
mécatronique, aérodynamique,
électronique de puissance et
raccordement électrique)
- Un soutien de la demande par les
politiques publique et un prix de rachat
de l’électricité attractif pour l’éolien
terrestre
OPPORTUNITES MENACES
- Une mutation du marché off-shore : - Une intensité concurrentielle féroce
cartes redistribuées, croissance (multitude d’acteurs bien positionnés qui
exponentielle prévue, parts de marché entraîneront à terme une concentration
fragiles du marché et dresseront des barrières
insurmontables pour les acteurs français
- Une avance technologique pour les
les moins compétitifs
éoliennes spécialement adaptées à la
mer (éolienne flottante chez Technip, - Risque d’échec des paris technologiques
turbine géante chez Areva et EDF, ( grand éolien, éolien off-shore, micro-
niches technologiques pour Alstom et éolien
EDF)
- Des perspectives de croissances à long
terme : 25 000MW fin 2030
En préambule, il convient d’évacuer une idée fausse : celle de croire qu’un développement
industriel français dans l’éolien offshore proche (jusqu’à 1 ou 2 km des côtes, par opposition à
l’éolien offshore lointain, 5 -150 km) est possible sans un développement industriel concomitant
dans l’éolien terrestre. En effet, les compétences sur ces deux technologies sont relativement
similaires et de nombreux acteurs sont à la fois présents dans l’offshore proche et dans l’éolien
terrestre Par ailleurs, le marché de l’éolien terrestre est, dès aujourd’hui, un marché de masse où
les investissements sont importants et où la France doit se positionner. Le développement d’un
tissu industriel français dans le secteur de l’éolien doit être conçu à la fois sur le maritime et sur le
terrestre.
En second lieu, la construction d’une filière éolienne française doit s’effectuer nécessairement
avec une dimension européenne, en s’appuyant sur les compétences et en développant des
synergies avec les grands donneurs d’ordre européens.
Enfin, le développement industriel de la filière éolienne doit prendre en compte l’ensemble de la
chaîne de valeur : les investissements de constructeurs ou turbiniers éoliens doivent être
développés et favorisés, de même que celui des fournisseurs de rang 2 qui peuvent provenir
d’autres secteurs d’activités (automobile, ferroviaire, aéronautique, chantiers navals….). Enfin, en
amont, il faut également que la France investisse dans les activités de recherche sur la filière
éolienne car aucun grand institut ni aucun grand laboratoire reconnu en la matière n’existe
encore en France.
1. Devenir leader sur les niches technologiques de rupture afin d’entrer sur les marchés de
l’éolien terrestre et maritime et de capter des parts de marché.
2. Faire de cette énergie un élément majeur du mix énergétique français, créateur de valeur
et d’emploi sur le territoire
2. Objectifs
L’éolien est un marché globalement mature, concurrentiel et structuré. Les plus grands acteurs
du secteur (Vestas, Enercon, Gamesa, GE Wind, Siemens) disposent d’une avance importante et
il paraît irréaliste d’espérer faire des entreprises françaises les championnes européennes et
mondiales du marché de l’éolien terrestre.
Toutefois, le marché n’est mature que pour un type de production : celle d’une éolienne de
moyenne puissance conçue pour des vents de climat tempéré. Or ce type de machine ne permet
plus de répondre aux nouvelles demandes et des nouveaux segments de marché vont émerger.
En Europe, les meilleurs spots terrestres deviennent saturés, ce qui pousse à la recherche de
nouveaux emplacements, en particulier maritimes, à l’optimisation d’emplacements où le vent est
moindre et au remplacement des vieilles machines par des éoliennes plus puissantes. Ailleurs,
les spécificités régionales (climats tropicaux, ouragans,…) d’une demande devenue mondiale
nécessitent de mettre en place des éoliennes adaptées.
Dès lors, la constitution d’une filière éolienne doit faire face aux trois objectifs suivants :
- prendre position sur les segments de niche : l’éolien offshore et les turbines de très
grande puissance (5-10 MW).
- Maintenir les positions fortes des acteurs français sur les composants de la chaîne
de valeur où la France est déjà leader.
Si la France ne possède pas de grands groupes assembleurs d’éolienne, elle reste néanmoins
présente sur toute la chaîne de valeur de la fabrication des pâles à l’installation et l’entretien.
Les objectifs du Grenelle en matière d’éolien (20 à 25 GW installés en 2020) imposent un rythme
d’installation annuel soutenu sur le territoire national. Ce rythme ne pourra être tenu qu’en
améliorant significativement l’acceptabilité sociale des éoliennes.
Un message clair de l’Etat sur ces deux mesures permettrait de lever les doutes du monde
industriel. Ceci pourrait attirer en France des entreprises étrangères, mais aussi potentiellement
inciter des industriels importants du secteur français de la fabrication mécanique (mécanique
lourde) et de l’aéronautique (pâles) à développer une activité de fabrication dans le secteur du
grand éolien.
3. Conditions de développement
Le marché de l’éolien est un marché structuré dans lequel la concurrence est féroce. Entrer sur
ce marché de manière « frontale » est un écueil à éviter. Le positionnement des acteurs français
doit se faire via les marchés de niche du secteur.
La maîtrise des technologies de rupture (turbines de très grande puissance et raccordement de
l’éolien en mer) est donc indispensable pour se positionner sur les segments de marché à fort
potentiel et entrer à terme sur le marché de l’éolien.
La France doit aussi optimiser le levier réglementaire et la gouvernance (allocation des zones
puis appels d’offre) pour développer et maîtriser l’exploitation des parcs éoliens : la mise en
œuvre de politiques publiques trop généreuses et peu ciblées risque de subventionner des
acteurs européens déjà présents dans la filière et de renforcer leurs positions rendant ainsi leur
part de marché peu contestable.
Pour répondre à cette ambition, des actions doivent être entreprises en faveur des filières sur
deux axes prioritaires.
1. Se positionner sur les segments de niches (éolien maritime, éoliennes de très grande
puissance et micro-éolien)
3. Développer des outils de concertation avec les parties prenantes de chaque projet afin
d’en faciliter l’acceptation sociale et d’en limiter les impacts
Ces deux voies nécessitent d’être distinguées pour les raisons suivantes :
La première privilégie les petites unités (le PV d’habitation individuelle ou collective,
généralement sur les toits) alors que la seconde requiert de grandes installations au sol, à
l’instar des centrales à énergie solaire concentrée.
La première est celle de la consommation par le producteur (même s’il vend tout ce qu’il
produit pour racheter ultérieurement son électricité) et a pour conséquence de diversifier
l’origine de l’énergie électrique consommée et de réduire celle des énergies carbonées,
alors que la seconde est une voie de la production destinée à alimenter le réseau
électrique ou la consommation massive à proximité.
Enfin, la première voie bénéficie des soutiens à la demande (crédit d’impôt, tarif d’achat)
alors que la seconde a pour origine un instrument juridique différent (appel d’offre sur la
base d’un cahier des charges).
Cependant, la filière commence à se structurer, notamment autour de l’INES qui est devenu en 4
ans un pôle de référence en recherche solaire au niveau national et international et dont il sera
encore nécessaire de renforcer la compétitivité vis-à-vis d’autres centres de référence (tels que
les Fraunhofer ISE et CSP).
La filière photovoltaïque connaît une croissance exponentielle depuis 10 ans ; elle devrait se
poursuivre, poussée par l’essor des technologies de rupture et par l’implication active des Etats.
Le photovoltaïque a déjà commencé à concrétiser ses promesses sur le plan économique du fait
du décollage des marchés consécutifs à cette rentabilité accrue. C’est le cas de l’espace
français, même si d’autres – l’Allemagne, le Japon, les États-Unis – ont avancé beaucoup plus
vite. L’Europe domine en termes de capacité installée, mais elle est devancée par les acteurs
asiatiques pour les volumes de production de cellules photovoltaïques.
14
: Selon les chiffres de l’étude Ademe - In Numeri de novembre 2009, l’ensemble du marché
photovoltaïque a généré en 2009 un chiffre d’affaire de 1,6 Milliard d’euro contre 0,212 milliard en 2006. Ce
marché intérieur à permis la création de plus de 8 000 emplois entre 2006 et 2009. Selon la même étude,
en 2008, la moitié des emplois de la filière étaient des emplois industriels. De plus, la capacité de
production de module photovoltaïque a augmenté de plus de 150 MW entre 2004 et 2009
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 70
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
OPPORTUNITES MENACES
- Un marché mondial très fragmenté : des - La domination du marché français par
opportunités existantes pour les sociétés des entreprises étrangères d’ores et
françaises déjà bien positionnées
1. Ambitions
L’ambition première de la France est de réaliser ses objectifs assignés par le Grenelle de
l’environnement en matière d’énergies renouvelables. L’hexagone comprend au 30 septembre
2009 une puissance installée raccordée au réseau de 174 MW. Près de 2 616 MW attendent
leur connexion (fin septembre 2009), auxquels il faut ajouter l’AAP « une centrale par région »
avec un objectif de 300 MW cumulés au maximum en 2011. Très réalisable, l’objectif assigné de
1 100 MW en 2012 et 5 400 MW en 2020 apparaîtrait comme significatif parmi les énergies
renouvelables et au sein du bouquet énergétique national.
Pour y parvenir, le développement d’une filière industrielle doit permettre d’atteindre une relative
indépendance stratégique grâce à la localisation de producteurs sur le sol français, si possible de
champions nationaux.
Il s’agit par exemple de favoriser le processus d’intégration pour l’amont de la filière. La France a
en effet intérêt à se positionner sur les technologies émergentes des couches minces, les
technologies du silicium basées sur des wafers étant déjà maîtrisées par les autres acteurs.
Une structuration de l’aval de la filière avec des champions nationaux capables d’intégrer
plusieurs briques de la chaîne de valeur est envisageable dans la logique d’acquisition de
positions fortes sur le marché local.
La France possède des structures compétentes et innovantes : des centres de recherche ou des
pôles de compétitivité qu’elle doit exploiter pour se positionner sur les technologies de rupture de
demain, véritables relais de croissance de la filière.
L’enjeu se joue d’abord sur la filière classique du silicium cristallin, qui représente plus de 80% du
marché mondial, face aux filières couches minces, certes prometteuses, mais dont beaucoup
souffrent encore de faibles rendements et d’une bancabilité incertaine. Sur la filière du silicium
cristallin, le plan d’action doit permettre à la France de se positionner en tête de la production du
kWh solaire le plus fiable, le plus performant, le plus économique et le plus intelligent, en
industrialisant tant l’aval que l’amont de la filière.
La filière souhaitée par les pouvoirs publics se met actuellement en place (c’est le sens du projet
Solar Nano Crystal qui associe laboratoires et industriels ou encore du projet PV-20 sur les
technologies au silicium cristallin, tous deux financés par Oseo/ISI), mais elle reste encore fragile
ou fragilisable. Il convient d’aider à l'industrialisation du projet Solar Nano Crystal (exemple :
développement de la start-up EMIX) ou du projet Solsia en cours de montage. L'Etat doit ainsi
être vigilant et réactif au moindre problème.
Il est également nécessaire d’évoluer vers un fonds dédié et vers un examen des dossiers au fil
de l’eau par les agences de financement. En cas de problème scientifique, l’Etat doit pouvoir
rapidement accorder une aide financière aux laboratoires pour lever le verrou technologique
(Oseo et ANR hors de ses AAP) par la création d'un fonds dédié utilisable au fil de l'eau. Si le
problème est d’ordre financier, il peut être envisagé de faciliter l'intervention rapide des fonds de
capital risque, du FSI, CDC ou d'autres industriels. Enfin et si le problème est structurel, il faut
favoriser les aides pour l'embauche d'un Conseiller en développement, financier, marketing, par
la mise en place de fonds dédiés.
L’autre enjeu de cet objectif est de favoriser à terme la mise en place d’une filière de recyclage.
− L'association concertée au sein d’un pôle d'excellence pourrait être mise en place
autour des trois entités suivantes : l’INES pour le silicium et les systèmes, l’IRDEP pour
les couches minces en CIS et le CNRS pour les couches minces et les matériaux
organiques.
− Les aides de l'ANR pourraient cibler les composants innovants dans son programme
HABISOL.
− Dans le cadre du fonds démonstrateur, inclure les matériaux innovants, organiques ou
autres dans l'AMI PV de l’ADEME.
− S’assurer de la capacité des équipementiers à mettre en œuvre les matériaux innovants
photovoltaïques de manière industrielle et à soutenir cet objectif.
− Inclure au sein de ces initiatives une réflexion sur l'éco-conception des matériaux (fin de
vie et recyclage).
2. Au niveau industriel, faire émerger une véritable industrie française, avec un ou deux
champions nationaux, la mise en place de plans territoriaux de déploiement
d’infrastructures de production d’électricité solaire15
15
: en articulation avec les schémas régionaux du climat, de l'air et de l'énergie (SRCAE)
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 73
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
− Développer des labels qualité sur l’ensemble de la chaîne photovoltaïque16 (qui auront
également pour effet de favoriser l'acceptation du photovoltaïque par les citoyens).
− Améliorer et rendre plus lisibles et stables dans la durée les dispositifs de soutien (tarifs
d'achats, modulations par zones,...)
− Simplifier la procédure d’appels d’offres pour la construction d’installations de production
d’électricité.
− Etablir un bonus de crédit d’impôt pour l’installation d’équipements d’énergie
renouvelable dans les logements en remplacement des anciens systèmes, peu
performants et polluants.
− Etudier la mise en place d’un dispositif de garanties pour les investissements dans le
domaine des énergies renouvelables.
16
La définition d’un référentiel de certification (CERTISOLIS) des modules photovoltaïques afin d’en garantir la
qualité technique et environnementale est en cours (dans le cadre du projet de loi Grenelle 2 en cours d’examen).
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 74
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
6. Filière « GEOTHERMIE »
Après avoir connu une phase importante de développement au début des années 1980, puis une
longue période de stagnation pendant plus d'une quinzaine d'années, le marché de la géothermie
profonde connaît depuis peu un regain, à la fois pour les réseaux de chaleur, et avec de
nouveaux projets émergeant dans les DOM.
Ces deux marchés constituent des niches d’un volume limité, mais où la France bénéficie d’un
avantage comparatif certain.
OPPORTUNITES MENACES
− La possibilité d’intégrer les pompes à − Un marché pour les particuliers très
chaleur dans une vision globalisée de sensible aux changements des politiques
l’énergie dans le bâtiment d’aides publiques
− La taille du marché et la création − La domination étrangère du marché des
d’emplois locaux dès lors que la constructeurs de pompes à chaleur
pénétration dans le bâtiment augmentera
− Une offre insuffisante en terme de
− Les innovations possibles pour réduire conception et de réalisation ne pouvant
les coûts et la complexité de mise en pas répondre à la demande (d'où la
œuvre des échangeurs souterrains nécessité d'un effort important de
formation vers les bureaux d'études, vers
− Une adaptation des technologies au
les installateurs, ...)
contexte insulaire volcanique des DOM
qui constitue une niche intéressante − Un contexte institutionnel inadapté
(cadre juridique et minier, achat de
− Une volonté politique d’atteindre
l’électricité) pour la géothermie profonde
l’autonomie énergétique dans les DOM
1. Ambitions
2. Objectifs
Concernant la géothermie superficielle, il paraît clair que la construction des pompes à chaleur
elle-même échappe à la filière française. Cependant et contrairement au cas de l’aérothermie
(filière des pompes à chaleur sur air), les échangeurs souterrains représentent une part
importante de la valeur ajoutée. Ceux-ci sont réalisés sur place lors de l’installation et présentent
un potentiel d’innovation important.
Réduire leur coût et leur encombrement permettra de rendre la solution géothermique plus
systématiquement intéressante dans la conception du système énergétique des bâtiments.
Pour les seules pompes à chaleur, les emplois liés à la fabrication et à la commercialisation des
équipements, à leur installation et à leur maintenance sont estimés à 5 000 pour 2007 et à 20
000 en 2012. L’intégration de cette filière dans un schéma énergétique plus large dans le
bâtiment permettrait de multiplier ce potentiel par un facteur deux ou trois.
Un tel scénario nécessite un effort rapide et continu pour la formation des installateurs et des
professionnels du bâtiment et pour tirer la filière vers le haut en matière de qualité.
Bien que la France ne compte pas parmi les principaux pays géothermiques, celle-ci possède
deux spécificités intéressantes lui permettant de se positionner sur des filières d’excellence en
matière de géothermie profonde :
- D’une part, l’expérience du développement ancien de réseaux de chaleur géothermique et
la bonne conjonction de la ressource et d’ensembles urbains importants (bassin parisien,
Aquitaine et Alsace),
- D’autre part, des DOM insulaires volcaniques, où la production géothermique d’électricité
est compétitive, mais présente certaines spécificités (contexte géologique, contrainte
d’éloignement) pouvant présenter une barrière à l’entrée pour les acteurs des grands
pays géothermiques.
Pour les réseaux de chaleur, les emplois directs liés à la réalisation des investissements en
géothermie profonde ont été estimés à 260 en 2006. Les emplois liés à la production d’énergie
marchande sont de l’ordre de 600, pour une valeur des ventes de 100 M€. La filière pourrait
représenter 2 000 emplois à l’horizon 2012.
Pour la production d’électricité géothermique dans les DOM, la création d’un leadership mondial
devrait permettre de créer plusieurs centaines d’emplois dans les départements d’outre-mer.
3. Conditions de succès
Géothermie superficielle :
Géothermie profonde :
Le marché reste atone, que ce soit en métropole pour les réseaux de chaleur ou au sein des
DOM pour la production d’électricité. Deux freins majeurs sont identifiés : le risque géologique et
l’aspect économique.
Le risque géologique :
Le risque, après avoir investi dans un forage coûtant plusieurs millions d’euros, de ne pas trouver
la ressource attendue est rarement acceptable pour un maître d’ouvrage privé. Aussi, il est
nécessaire, pour voir le développement du marché par des opérateurs privés de mettre en place
un cadre institutionnel comportant a minima :
− L’exploration de la ressource à l’échelle infra régionale par la puissance publique.
− Des dispositifs soutenus par des fonds publics permettant de mutualiser les
risques (fonds de garantie) ou de les effacer pour l’opérateur (mécanisme
d’avance remboursable).
L’aspect économique :
Pour les réseaux de chaleur, la mise en place du fonds chaleur renouvelable doit lever le frein
économique, et on devrait voir émerger des projets en nombre.
Dans les DOM, il est nécessaire de mener une action vigoureuse pour adapter le cadre
institutionnel de réglementation des activités minières et d’achat de l’électricité. En effet, le
dispositif d’encadrement de la vente d’électricité d’origine géothermique dans les DOM n’est pas
du tout adapté aux caractéristiques propres à la géothermie :
− Le dispositif du tarif d’achat réglementé (garanti) est plafonné à 12 MW, ce qui
contredit la logique de développement progressif d’un champ géothermal.
− Le niveau de 100€/MWh est dissuasif dans les DOM.
− Au-delà de 12 MW, la « compensation des charges de service public » limite la
rémunération des capitaux à 11%, ce qui ne correspond pas à un niveau
acceptable pour des investisseurs compte tenu du risque.
− La durée des processus de décision réglementaire et tarifaire pose problème.
Pour lever ces obstacles (au moins en Guadeloupe), il pourrait être proposé que la zone de
concession minière qui vient d'être accordée par l'Etat à Géothermie Bouillante SA autour du site
de Bouillante en Guadeloupe (seule zone de développement de la géothermie volcanique à
l’échelle industrielle en France) pour développer des projets de géothermie, devienne une zone
de développement géothermique exemplaire.
Compte tenu de la faible taille actuelle du tissu industriel français, il est nécessaire de mettre en
place des structures coopératives permettant de mutualiser les infrastructures de R&D et de
susciter de l’activité économique pour déclencher la phase de développement.
Pour répondre à cette ambition, des actions doivent être entreprises en faveur des filières sur
deux axes prioritaires :
La France dispose d’atouts conséquents : nombre d’acteurs de poids français sont positionnés
tout au long de la chaîne de valeur de cette filière. Cependant, la production électrique est très
peu carbonée en France, comparativement à d’autres pays tels que l’Allemagne, le marché local
est donc plus restreint.
Si la filière du captage, stockage et valorisation du CO2 est aujourd’hui émergente, elle recèle
néanmoins un fort potentiel de croissance car tous les scenarii de lutte contre le changement
climatique s’y réfèrent. L’essor de la filière est cependant étroitement lié à l’implication des
politiques publiques : les investissements et mesures destinés à équilibrer l’écart majeur entre
le prix du carbone et le coût des technologies est l’un des principaux enjeux avec celui de la
réduction des coûts de captage.
OPPORTUNITES MENACES
- De la croissance à aller chercher à - Un développement de la filière fortement
l’export : un marché mondial gigantesque conditionné par la mise en place d’une
politique adaptée (cadre réglementaire pour
- Des grands groupes présents sur
le stockage, mise en place d’un marché,
l’ensemble de la chaîne de valeur :
…), l’Europe montrant néanmoins une
synergie et apprentissage accélérés
implication avec la Directive pour le
- Le lancement en 2009 d’un appel à stockage, la mise en place d’un marché du
manifestation d’intérêt par l’ADEME dans C02 et d’un fond démonstrateur (NER300),
le cadre des fonds démonstrateurs de les politiques nationales venant compléter
recherche ces éléments
17
: 5 projets sélectionnés pour un montant de 100M€ ; deux démonstrateurs de captage par
antisublimation et par amines, un démonstrateur de stockage dans un aquifère salin et deux projets
intégrés. Un projet portant le captage et le stockage pour la sidérurgie, et une plateforme de R&D pour le
captage, le transport et le stockage du CO2.
18
: 33 projets financés (27 M€ d'aides) par l'ANR depuis 2005 (partenariats publics privés)
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 82
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
II. Ambitions pour la filière
1. Ambitions
2. Objectifs
La filière captage, stockage et valorisation du CO2 doit faire face aux enjeux suivants :
Puisque la France possède d’ores et déjà des acteurs renommés sur l’ensemble de la chaîne
de valeur, la structuration d’une filière française s’impose. En effet, il s’agit d’une condition
sine qua non pour que les acteurs français soient en mesure de capter une part importante du
marché lorsque ce dernier sera en phase de croissance exponentielle.
- Définir et mettre en œuvre des stratégies d’alliance pour proposer des offres
intégrées aux clients.
Ces stratégies permettraient non seulement de répondre aux besoins existants sur
l’ensemble de la chaîne de valeur, mais également de dresser des barrières à l’entrée pour
des potentiels concurrents. Des coopérations entre acteurs permettraient d’exploiter des
synergies, d’optimiser l’offre et les coûts et de proposer à la demande un service unifié
(construction, exploitation et maintenance).
La mise en place de solutions intégrées s'appuyant sur des opérations pilotes réussies
permettrait de disposer à terme d’un catalogue couvrant l’ensemble de la chaîne captage,
stockage et valorisation pour apporter de la crédibilité à l'offre sur chaque maillon.
3. Conditions de succès
L’objectif de disposer d’une filière viable en 2020 a été adopté par l’UE en mars 2007. Il
nécessitera un investissement compris entre 6 et 10 Md € pour construire une douzaine de
prototypes à l’échelle industrielle (des unités d’au moins 200 mégawatts) d’ici à 2015.
Cet objectif ambitieux est conforté par la décision du G8 en début juillet 2009 de soutenir le
lancement de 20 démonstrateurs de capture et stockage de taille commerciale d’ici 2010. Une
enveloppe de 10 Md $ au cours des prochaines années a été annoncée, témoignant ainsi de
la volonté politique pour que la filière prenne forme.
Le marché du CO2, en donnant un prix à la tonne de CO2 non émise, est un outil
fondamental pour encourager les investissements des industriels et des énergéticiens à
condition que la tonne de CO2 se maintienne à un prix supérieur au coût de la filière de
capture, transport et stockage, ce qui dépend essentiellement de décisions politiques. Le prix
de la tonne de CO2 peut être encouragé à la hausse par l’allocation de quotas plus
contraignants, l’augmentation des amendes en cas de dépassement du quota, l’intégration de
nouveaux acteurs au système de quotas (comme les compagnies aériennes par exemple) et
la participation de nouveaux pays, tels que les Etats-Unis et la Chine.
Outre les problématiques purement technologiques et financières, deux autres enjeux sont
essentiels : l’acceptation par le public, et plus particulièrement des populations situées à
proximité des sites de stockage, et la réglementation : un cadre juridique et réglementaire
pour le stockage est nécessaire afin de définir la sûreté et la permanence du stockage,
comme cela a été fait en Europe via l’adoption de la Directive dédiée au stockage géologique
du CO2.
Pour répondre à cette ambition, des actions doivent être entreprises en faveur des filières sur
trois axes prioritaires :
19
: ou autres, par exemple, biomasse algale pour stockage en fond de mer
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 84
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
− Maintenir la position de la France en amont de la R&D grâce au soutien et à l’implication
de l’ensemble des parties prenantes dans les projets, en favorisant le regroupement
d’initiatives de captage, de transport et de stockage (ou valorisation) par des aides à
l’expérimentation.
− Anticiper des négociations avec les pays prioritaires pour valoriser l’offre France à
l’export (Etats-Unis, Canada, Allemagne, Pologne, ...).
− Instaurer une large concertation avec les parties prenantes lors de la sélection des sites
de stockage.
Le Grenelle de l’environnement a prévu des mesures majeures qui conduiront à la réduction des
consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre des bâtiments. Les
conditions de développement de la filière industrielle (produits de construction, exploitation
énergétique, équipements, BTP, ingénierie,…) doivent être réunies pour relever l’ensemble des
chantiers industriels liés à ces objectifs. C’est l’ensemble du tissu industriel qui est concerné et
qui doit évoluer vers l’intégration de l’ « énergie grise », tant sous la dimension du KW, que sur
celle du CO2.
La filière du bâtiment, avec 310 000 entreprises et 1,3 millions d’emplois, est l’un des moteurs de
la croissance. Elle est constituée d’un tissu industriel diversifié avec des groupes internationaux
présents sur toute la chaîne de valeur de l’efficacité énergétique dans le bâtiment et un tissu
dense de PME et TPE présentes sur tout le territoire. Du fait de sa taille, la filière souffre
néanmoins d’une forte fragmentation et d’une inertie dans le changement des pratiques, qui se
manifeste particulièrement dans la formation aux nouveaux enjeux de l’efficacité énergétique
dans le bâtiment.
FORCES FAIBLESSES
- L’existence de grandes entreprises - La fragmentation et l’atomisation du tissu (des ouvertures
industrielles, de fournisseurs de solutions via les fédérations FFB et CAPEB se mettant néanmoins
de construction, de rénovation, d’efficacité en place).
énergétique (produits, équipements,
- S’il existe bien un secteur du bâtiment, la filière «bâtiment
systèmes, solutions, services d’efficacité
à faible impact environnemental » est plus diffuse et
énergétique) sur l’ensemble de la chaîne
associe de nombreux acteurs, notamment des
de valeur du bâtiment :
équipementiers, des gestionnaires de services issus de
- Produits de construction (Saint- plusieurs secteurs d’activités
Gobian, Lafarge, Vicat)
- Une formation qui évolue lentement, notamment
- Exploitation énergétique (Dalkia, concernant les référentiels de l’Education Nationale, ainsi
Cofely) que la formation continue des artisans sur les
technologies d’avenir (cloisonnement encore important
- Equipements (Schneider, Legrand)
entre le monde des TIC et du bâtiment, par exemple),
- BTP (Vinci, Bouygues, Eiffage) freins à l’adoption de bonnes pratiques et à la diffusion de
la culture du résultat
- Ingénerie et de la mesure – smart-
metering (SPIE) - La faiblesse de la prise en compte par a maîtrise d’œuvre
privée (notamment les architectes) des enjeux
- Un large tissu de PME (300 000 environnementaux
entreprises)
- Un manque d’offres en prestation globale, hors les
- Une dynamique de rapprochement entre majors du BTP et une prise en compte insuffisante de la
PME et grands opérateurs pour gagner notion de coût global par les maîtres d’ouvrages
des contrats privilégiant le moins-disant
- Une prise de conscience sur le territoire - Des freins à l’usage de procédés innovants (ex : agro-
(collectivités qui structurent leurs actions et produits et produits forestiers) par les procédures
initiatives de regroupement d’artisans) administratives d’agrément technique et d’une faible
- L’existence d’une maîtrise d’ouvrage adhésion du monde de l’assurance (d’où des problèmes
publique qui a un effet d’entraînement sur de garantie décennale sur des produits/procédés
la filière innovants)
- Le foisonnement d’informations rendant difficile l’accès à
l’information qualifiée pour un tissu d’acteurs
majoritairement composé d’artisans
- Le besoin d'une plus grande cohérence, pérennité et
lisibilité technique, financière, réglementaire des politiques
publiques. La faible proportion d'utilisation du bois dans la
construction (intégration du bois construction inférieure
aux objectifs nationaux)
- Une demande freinée par un manque d’informations du
client final
OPPORTUNITES MENACES
- La réalisation des rénovations susceptibles - Une difficulté de la part des agents privés
de générer près de 150 000 emplois à et des collectivités à cibler les priorités
horizon 2020 et d’atteindre les objectifs du pertinentes de rénovation de leur parc
Grenelle en économisant plus de 200 TWh - Un manque de moyens financiers pour
par an, soit plus de 20Mt de CO2 amorcer des travaux à temps de retour
- La mise en place des Contrats de élevé
Performance Energétique (CPE) assurant le - Une forte dépendance du secteur des
remboursement des mesures d’amélioration économies d’énergie aux aides publiques et
de la performance énergétique par les le risque que cette dépendance ne limite la
économies d’énergies garanties recherche d’une efficience économique
- Les exigences de qualification technique durable
pouvant accélérer la structuration du secteur - La forte concurrence des acteurs
et améliorer son attractivité industriels européens sur les équipements
- Le développement de filières locales à d’efficacité énergétique (Siemens, GE, …)
partir des ressources disponibles à l’échelle - L’atomisation du secteur et la
régionale (notamment pour les agro- prédominance des entreprises de petite
produits) taille, rendant plus difficile la diffusion des
- Les évolutions technologiques des filières pratiques et des connaissances
industrielles liées au niveau d’exigence des
réglementations issues des lois du Grenelle
- La mobilisation sur l’ensemble des
gisements d'économie d'énergie, autres que
le chauffage, tels que l’éclairage dans le
secteur tertiaire (bureaux, écoles, hôpitaux,
...)20.
- Le fort potentiel d’exploitation de bois
d’oeuvre, la France disposant de ressources
forestières d’importance (potentiel soulignée
dans le rapport Puech)
20
l'éclairage représente en effet 8% de la consommation électrique globale française, mais 30% de
la facture d'électricité dans les bureaux et les hôpitaux. Les technologies permettent de réduire de 20 à
70% la consommation électrique de l'éclairage tertiaire.
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 89
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
II. Ambitions pour la filière
1. Ambitions
L’ambition porte à la fois sur la rénovation du parc ancien (environ 25 millions de logements) et
sur l'amélioration des performances des logements neufs (environ 3 millions de logements
supplémentaires d'ici 2020). Le bâtiment constitue un gisement important d'économies d'énergies
et d'émissions de CO2 à des coûts compétitifs et doit être pour cette raison une priorité pour
l'Etat.
Des solutions d’efficacité énergétique accessibles et efficaces doivent être mises en œuvre pour
diminuer significativement la consommation d'énergie et les émissions de CO2.
2. Objectifs
Une atteinte des objectifs du Grenelle nécessite une politique globale reposant sur l’activation
combinée des leviers d'offre et de demande et sur les incitations
- Sur la demande : rationaliser les dispositifs d’incitations publiques pour passer d’une
culture de moyens à une culture du résultat, généraliser les technologies et services
de gestion active, notamment au travers de contrats globaux de type « contrat de
performance énergétique ».
- Sur l’offre : structurer et qualifier la filière du bâtiment dans son ensemble pour la
mettre en situation de répondre aux nouvelles exigences, identifier et professionnaliser
les nouveaux métiers et pratiques (diagnostic, bouquets de travaux, maintenance
active, interfaces bâti/équipements/usages…).
3. Conditions de succès
L’enjeu consiste à ce que le Grenelle puisse se territorialiser. Les objectifs ont en effet été fixés
à l’échelle nationale, mais chaque échelon local ou collectivité locale française doit les décliner
au regard de ses spécificités et atouts. C’est la phase actuellement vécue par l’ensemble d’entre
elles, cette phase étant complexe et longue. Ce processus prendra plusieurs années avant
qu’elles ne s’approprient pleinement ces objectifs et de manière spécifique à leurs particularités.
Elles ont aujourd’hui tendance à multiplier des actions avec une faible mutualisation, tant à
l’échelle régionale que nationale.
Pour qu'une proportion conséquente des rénovations soient réalisées sur les logements les plus
consommateurs d'énergie et que ces rénovations atteignent des niveaux de qualité thermique
satisfaisants, il est important de promouvoir la réalisation de bouquets de travaux performants,
d'industrialiser les solutions techniques qui y concourent, de professionnaliser la filière des
installateurs qui les mettent en œuvre et d’impliquer les utilisateurs, tant au niveau de la
réalisation des rénovations que de l’utilisation de leur bâtiment.
Les référentiels nationaux doivent évoluer rapidement. Pour cela, il est nécessaire de rapprocher
la formation des professionnels des lieux de réalisation et de démonstration en capitalisant sur
les formations FEEBAT et CREPA.
21
à l’image de l’initiative PRAXIS ECOBAT menée par l’ADEME dans certaines régions pilotes
visant à financer les plateformes techniques clés pour les BBC dans les centres de formation.
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 91
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
La formation des bureaux d’études et des architectes doit également évoluer, chaque tissu
régional devant adapter ses compétences en parallèle de l’augmentation de la demande de
bâtiments performants :
- Développer l’utilisation de logiciels de calcul de confort visuel, du confort acoustique, de la
solarisation, …
- Développer l’utilisation des logiciels de calcul à l’étanchéité à l’air, des systèmes de
ventilation double flux avec récupération de chaleur, …
- Maximiser l’utilisation des logiciels de simulation thermique dynamique, notamment tenant
compte de l’apport solaire
- Encourager le rapprochement entre l’ingénierie fluide et l’ingénierie structure afin de
proposer une offre globale de conception performante.
Il est donc crucial qu’émerge à terme une offre intégrée, par la création de lieux communs
d’apprentissage, la difficulté « structurelle » étant le faible niveau de mutualisation des bureaux
d’études. La maîtrise d’ouvrage doit également y être associée.
L’accessibilité et la qualité de l’air feront partie des éléments de qualité essentiels des bâtiments
durables, à construire ou à rénover. Par conséquent la politique de formation initiale et continue
ne devra pas oublier les aspects sociaux et santé-environnement en ne se focalisant pas
uniquement sur le thermique.
Les objectifs du Grenelle vise essentiellement l’aspect thermique. Néanmoins, il est important de
ne pas oublier l’aspect santé-environnement, notamment la qualité de l’air intérieur. La deuxième
mouture du Plan National Santé-Environnement (PNSE 2), rendue publique en janvier 2009,
reprend ces objectifs en étant structuré autour des inégalités environnementales. L’engagement
volontaire des industriels des produits de construction porte notamment sur l’étiquetage des
performances énergétiques et d’incidence santé des produits.
Le couplage de l’étiquetage des performances des produits avec une optimisation de leur emploi,
intégrée dès la phase de conception, via les outils de type maquette numérique sera un levier fort
de qualité et de compétitivité de l’offre en construction neuve et en rénovation
A cet égard, l’efficacité énergétique sera améliorera la qualité globale des travaux car les
économies d’énergie induites permettront de réduire leur coût global, ce qui les rend plus
accessibles à effort financier constant.
1. Passer d’une incitation aux moyens à une incitation aux résultats en généralisant les
contrats globaux et le contrôle de la performance
− Concentrer les dispositifs incitatifs (TVA réduite, éco PTZ, subventions) sur les
dispositifs les plus performants.
− Conditionner les aides à des mécanismes de suivi et conditionner les financements aux
résultats.
− Généraliser les contrats globaux avec garantie de résultat : mettre en place des contrats
de performance énergétique, développer la notion de coût global sur le marché
immobilier (intégrer le coût d’usage dans le coût à l’achat).
− Améliorer la qualité des diagnostics et mettre en place un suivi plus strict de la qualité de
mise en œuvre après réalisation et des dispositifs de commissionnement.
− Privilégier les solutions les plus efficientes sur la plan économique pour maximiser le
rendement global de l’effort d’investissement.
− Favoriser la demande des particuliers par une meilleure information sur les solutions
d’efficacité énergétique, leur intérêt environnemental, mais aussi économique et sur les
dispositifs de soutien.
22
l a consommation annuelle d’électricité de l’usage éclairage dans les bureaux est estimés à plus
de 6 TWh pour l’ensemble des branches d’activité (bâtiments privés, Etat et collectivités locales) d’après
l’étude « Situation en France, marché et perspectives d’évolution 2005-2010 de l’éclairage des bureaux »
réalisée par le CEREN en collaboration avec l’ADEME, EDF, le Syndicat de l’éclairage et l’Association
française de l’éclairage (AFE).
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 93
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
− Inscrire le bâtiment durable dans une vision globale, non limitée à l’efficacité
énergétique, comme un système intégré dans un environnement, en prenant notamment
en compte les transports : privilégier une notion de « Bâtiment à moindre impact
environnemental », intégrer dans la réglementation un traitement large des usages liés à
l’efficacité énergétique (éclairage artificiel, qualité de l’air intérieur,…).
− Lier diagnostic préliminaire et nature des travaux et contrôler
− Maintenir un soutien à l’investissement par des incitations lisibles et prévisibles (crédit
d’impôts, …), pouvant intégrer les exigences minimales évolutives et en négociant avec
les filières une amélioration de la compétitivité et une diminution des coûts en
contrepartie du maintien des aides
4. Structurer, consolider la filière par un effort de formation aux nouveaux métiers liés à
l’efficacité énergétique et environnementale et l’accompagner sur les marchés à
l’export
Le secteur du transport est aujourd’hui responsable d’un quart des émissions de CO2 en France
et les importations de pétrole représentent de l'ordre de 7% du total des importations françaises.
Confrontée à la hausse durable et significative du prix des carburants et au réchauffement
climatique, l'industrie automobile est appelée à se transformer en profondeur. En France, elle
constitue par ailleurs une industrie historique et phare, l’ensemble des maillons de la chaîne de
valeur étant présent (GMP électrique, équipements de charge, batteries, services, …).
La filière des véhicules décarbonés vise les « véhicules ayant les plus faibles niveaux d’émission
de CO2 possibles, qu’il s’agisse de véhicules entièrement électriques ou de véhicules hybrides
rechargeables »23. Deux approches sont envisagées. La première repose sur l'amélioration
continue de la performance des véhicules thermiques (véhicules thermiques avancés) ; cette
approche est largement soutenue par les réglementations européennes et les dispositifs fiscaux
nationaux (type bonus/malus). La seconde repose sur des solutions de rupture technologique,
sur le type de carburant utilisé (électricité, biocarburants, hydrogène) ou sur le système de
motorisation (électrification) et sur la création d’une filière de véhicules décarbonés (Véhicules
Hybrides Rechargeables - VHR et Véhicules Electriques – VE).
La filière des véhicules décarbonés est entendue au sens des véhicules de transport individuel,
les autres modes de transport (aéronautique, transport maritime, transports collectifs, …)
nécessitant une approche spécifique.
Le secteur est actuellement en pleine mutation. Les principales difficultés pour la filière résident
dans les technologies de stockage de l’énergie – batteries (abordées dans la fiche dédiée), le
surcoût des produits, l’acceptation de nouveaux usages par les consommateurs et la mise en
place d’infrastructures. Les politiques publiques soutiennent fortement la filière, à la fois en
imposant des normes en termes d’émissions de CO2, mais également en soutenant l’offre et la
demande.
Le contexte français est favorable à une véritable filière industrielle du véhicule décarboné. On a
assisté à une prise de conscience collective pour mettre en place des nouvelles solutions de
mobilité. La France bénéficie en cela d’une électricité peu émettrice de CO2, du fait de la part du
nucléaire dans le mix énergétique français. Elle bénéficie également du nouveau positionnement
de constructeurs sur la production de véhicule électriques à tous les niveaux de la chaîne de
valeur (GMP électrique, équipements de charge, batteries, services). Par ailleurs, le soutien
apporté par les pouvoirs publics sera décisif pour assurer une diffusion large de ces nouveaux
véhicules.
23
Allocution du Président de la République portant sur les nouveaux enjeux de l’industrie automobile
le 9 octobre 2008 au Mondial de l’automobile
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 95
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
FORCES DU MARCHE FAIBLESSES DU MARCHE
- Un contexte environnemental mobilisateur, - La nécessité de faire évoluer les usages
le transport routier étant le premier secteur de l’automobile et les business model des
émetteur de GES en France constructeurs
- Un contexte énergétique français - Des risques sur l’activité et l’emploi dans la
favorable : faible coût collectif de chaîne de sous-traitance de la filière GMP
l’électricité et production peu carbonée, thermique
sécurité d’approvisionnement, tarifs
- Le besoin de mettre en place une
avantageux pour les particuliers,…
infrastructure coûteuse
- Des acteurs français positionnées à tous
- Un foyer potentiel de pertes fiscales
les niveaux de la chaîne de valeur :
importantes (TIPP+ bonus maxi)
constructeurs automobiles, batteries, GMP
électrique, équipements de charge, - La méconnaissance et le peu de visibilité
fournisseurs d’énergie et de service de du public vis à vis de la solution VE
mobilité, constructeurs de petits véhicules
électriques,….
- Un soutien de la filière par les politiques
publiques (plan véhicules décarbonés)
- Des pôles de compétitivité positionnés, à
l’image de Moyeo et Véhicule du futur
Le marché des véhicules décarbonés est émergent avec les premiers lancements de véhicules
français et étrangers prévus pour 2010.
Les véhicules décarbonés (VE et VHR) pourraient atteindre en 2020 entre 7 et 15% du marché,
pour un prix unitaire situé entre 20 000 et 25 000 Euros. L’estimation de pénétration pour 2030
pourrait atteindre 15 à 25% du marché dans un scénario favorable de développement, avec des
prix unitaires se stabilisant autour de 20 000 Euros.
Dans cette hypothèse, les prévisions d’évolution du marché estiment un marché français du
véhicule décarboné à 0,3 milliards d’Euros en 2012 et à 7,5 milliards en 2020, le marché
européen étant évalué entre 20 et 50 milliards d’Euros en 2020 et entre 50 et 90 milliards d’Euros
en 203024.
24
Source : « Développer les éco-industries en France », BCG, 2008
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 96
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
OPPORTUNITES MENACES
- Un marché européen de taille importante - Le risque technologique sur les batteries :
(hypothèse favorable de développement : le développement massif du VE est
20-50 Mrds en 2020) conditionné par l’augmentation des
performances des batteries et la
diminution de leur coût
- Un marché en émergence : aucun acteur
n’ayant réellement de produits sur le
marché, mais plusieurs acteurs français - La domination du marché des batteries (Li-
ayant annoncé des lancements pour 2010. ion) par les acteurs asiatiques pouvant, soit
A noter également la présence de quelques capter la valeur ajoutée, soit évoluer en
acteurs sur le segment du véhicule constructeurs automobiles généralistes
électrique utilitaire (tels que Goupil, Méga,
…)
- Le développement des VHR, segment sur
- L’importance cruciale de l’autonomie lequel la France est encore peu
énergétique après 2020 (« pic » pétrolier positionnée à ce stade
offre-demande) Le coût et le déploiement des
infrastructures de recharge
Le problème d’approvisionnement en
Terre Rare (éléments constitutifs des
moteurs électriques), 90% de ces
éléments étant extraits et produits en
Chine
1. Ambitions
L’enjeu industriel majeur pour la France est la structuration d’une filière productive complète sur
chaque maillon de la chaîne de valeur.
2. Objectifs
Le développement de la filière est un pari technologique, industriel et financier qui tient fortement
à la coopération des acteurs industriels et de l’Etat.
Le plan devra prévoir un volet territorial et social important, comprenant un vaste plan de
formation des salariés concernés pour les préparer à la mutation vers les métiers émergents
issus du plan ou sur d’autres filières en développement, notamment des éco-industries. Le bilan
en emploi de la filière automobile dépendra en partie du maintien d’une part importante de la
valeur ajoutée sur le territoire national, mais plus encore de la capacité à anticiper les mutations
professionnelles des salariés concernés. Ce volet devra être préparé dès la première phase.
Les enjeux budgétaires sont concentrés sur trois volets : recherche, bonus écologique et
infrastructures de charge publiques. Toutefois, indépendamment du plan, la substitution
progressive d’ici 2030 du véhicule thermique par le véhicule décarboné ou toute autre solution de
mobilité causera une perte importante de recette fiscale (TIPP) à hauteur de 5 milliards d’euros
par an selon un scénario médian. Elle rend encore plus crucial l’impératif de développer une base
industrielle forte sur le véhicule décarboné apte à s’autofinancer d’une part et de générer de
nouvelles recettes fiscales dont les budgets publics auront besoin, d’autre part.
Le plan présente des actions fondamentales, gages de l’émergence d’un véritable marché du
véhicule décarboné qui ne se réalisera qu’en l’espace de cinq à dix ans. Il porte principalement
sur la phase d’amorçage (2010-2012).
2. Instaurer un haut niveau d’incitations pour soutenir une demande et rendre le marché
attractif pour les constructeurs
La logistique et gestion de flux est un domaine d’activité large. Elle regroupe l’ensemble des
activités ayant pour but la mise en place, au moindre coût, d’une quantité de produit à l’endroit et
au moment où la demande existe. La France, pays de transit européen et positionné entre trois
zones maritimes, est l’un des principaux marchés de l’UE pour la logistique, avec 170 Md€ et 1,5
million d’emplois. L’offre de logistique efficace est un facteur d’attractivité pour les
investissements internationaux.
Si le domaine d’activité est mature depuis des années, l’intégration des contraintes liées au
développement durable ne relève que d’une récente prise de conscience, en particulier
concrétisés par les objectifs prévus dans la loi Grenelle 1 25. La réglementation limite les
émissions des poids lourds, mais de nombreux chantiers restent pour autant à engager ou
développer.
Malgré une bonne image de la France sur les services en général et la logistique en particulier,
on observe une grande inertie dans les évolutions des systèmes et des infrastructures liées à la
logistique. Les préoccupations concernant les émissions de CO2 restent concentrées au sein des
grands groupes, alors que le tissu industriel est largement composé de PME qui se trouvent être
dans une logique de survie ou de sortie de crise. Par ailleurs, l’intermodalité reste peu
développée.
25
art. 10.1 pour les émissions de GES des transports, art 11.1 avec 25% de part modale pour le non
routier et le non aérien, contre 14% actuellement, art. 11.3 pour le doublement de la part de marché du fret
non routier pour les acheminements à destination et en provenance des ports d’ici 2015.
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 101
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
FORCES FAIBLESSES
− La bonne image de la France pour la − Une grande inertie dans les évolutions de
qualité de ses services en général et la systèmes et d’infrastructures concernées
logistique et gestion de flux en particulier par la logistique
− Une sortie de crise qui oblige à − La prise en compte récente des émissions
l’excellence, notamment pour la de CO2 dans le domaine de la logistique et
logistique de la gestion des flux et ses stratégies de
développement
− Un cadre réglementaire au niveau
européen et en France pour les − Des préoccupations de changement
émissions de GES du transport routier climatique qui restent encore concentrées
qui tend à se durcir dans les grands groupes (transport et
optimisation), les PME étant davantage
− La présence d’acteurs fédérateurs (ex :
dans une logique de survie en contexte de
l’association ASLOG) et d’un pôle de
crise
compétitivité pour accompagner les
acteurs dans l’intégration du − Un cadre réglementaire pas suffisamment
développement durable dans leur strict et incitatif, ne favorisant pas assez
stratégie logistique l’intégration du développement durable
dans la politique d’entreprise
− Une intermodalité des transports peu
développée, le transport routier restant le
moyen le plus couramment utilisé , mais le
plus émetteur de CO2
1. Ambitions
Des progrès considérables ont été réalisés ces dernières années en matière de logistique pour
l’efficacité économique (hubs, flux tendu, zéro stock, ...), mais la préoccupation en terme de
développement durable mérite d’être renforcée. La logistique a un rôle majeur à jouer vis-à-vis
des objectifs de réduction des gaz à effet de serre. L’optimisation du service de transport passe
par l’amélioration de l’efficacité des différents modes de transport afin de diminuer leur impact
environnemental.
2. Objectifs
Trois objectifs majeurs peuvent être retenus pour le développement d’une activité logistique
verte.
L’optimisation du remplissage des camions passe encore essentiellement par leur remplissage
maximal ou par une meilleure organisation des tournées de livraison (pour regrouper en un seul
trajet les livraisons à plusieurs clients). Néanmoins et s’il est facile de massifier la logistique
amont, l’optimisation de la logistique en aval a atteint certaines limites en raison : i) des
exigences du flux tendu et de la « customisation » des produits (qui engendrent davantage de
flux et une réduction de la taille des lots) et ii) d’une réglementation de plus en plus sévère au
niveau local concernant l’accès des véhicules aux zones urbaines denses.
Des progrès peuvent être réalisés en cherchant des optimisations entre plusieurs chargeurs
permettant d’équilibrer les flux et d’éviter les retours à vide ou en favorisant les liens entre
prestataires par exemple, même si la mutualisation est souvent difficile en raison de la
concurrence entre acteurs, ou de l’incapacité technique ou réglementaire de regrouper certaines
marchandises26.
Si la route est un mode de transport souple, réactif et flexible de l’avis des chargeurs, les autres
modes de transport doivent être développés.
Il est tout à fait nécessaire de rendre les autres modes de transport plus attractifs par un effort sur
l’offre, sur l’augmentation de la productivité et de la qualité de service, ainsi que sur le
développement d’offres plus intégrées ou globales.
26
: l’avenir de la mutualisation passant peut-être par le pilotage des chaînes par les chargeurs ou
par un « 4th-Party Logistics Provider » (4PL) qui a pour objectif de coordonner les différents acteurs
intervenant le long de la chaîne logistique
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 104
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
A ce titre, la Commission Européenne soutient les initiatives visant à effectuer un rééquilibrage
modal, grâce à une politique active de revitalisation du rail, de promotion des transports
maritimes et fluvial et de développement de l’intermodalité. En mai 2006, la Commission
Européenne a adopté la Directive Eurovignette harmonisant les systèmes de prélèvement, taxes
sur les véhicules, péages et droits liés à l'usage des infrastructures routières, et instituant des
mécanismes équitables d'imputation des coûts d'infrastructure aux transporteurs.
Il est également important de rappeler l’engagement national pour le fret ferroviaire de septembre
2009. Basé sur 7 milliards d’euros d’investissement consacrés aux nouveaux services, à
l’amélioration de la qualité de service du réseau ferroviaire et aux infrastructures nouvelles), l’Etat
en a confié la mise en œuvre au Réseau Ferré de France (RFF). Cet engagement constitue
aujourd’hui la référence pour la mise en œuvre des orientations de politique publique en matière
de fret ferroviaire.
Afin de diminuer les impacts négatifs des zones logistiques, de nouveaux entrepôts se
développent (cf. référentiel CERTIVEA et AFILOG), ainsi que de nouvelles réglementations des
normes d’émission pour les véhicules roulants. Les normes d’émission Euro fixent les limites
maximales de rejets polluants pour les véhicules roulants. Il s’agit d’un ensemble de normes de
plus en plus strictes s’appliquant aux véhicules neufs. L’objectif est de réduire la pollution
atmosphérique due au transport routier.
La législation européenne est de plus en plus sévère sur les rejets des moteurs diesels. Les
normes d’émissions « Euro » se succèdent. Les émissions de polluants des poids lourds d’un
Poids Total Autorisé en charge (PTAC) de plus de 3,5 tonnes sont limitées depuis 1988 par
plusieurs Directives européennes (EURO 0, I, II, III, IV et V ; il existe également une norme Euro
VI27). Le Conseil Environnement a de plus décidé en décembre 1998 des orientations de
nouvelles normes pour la production des poids lourds pour les dates 2001, 2006 et 200928.
Entre 1990 et 2009, la valeur des normes d’émission oxydes d’azote a ainsi diminué de 86%,
passant de 14,4 kWh à 2 kWh. Cette tendance s’est dupliquée à d’autres sources de polluants
tels que le monoxyde de carbone (-87%) et les hydrocarbures (- 89%)29. La norme Euro 5 est
presque 10 fois plus drastique que Euro 3, alors qu’il s’est écoulé huit ans entre ces deux
normes.
27
: cf. Règlement (CE) n° 715/2007 du Parlement eur opéen et du Conseil du 20 juin 2007 relatif à la
réception des véhicules à moteur au regard des émissions des véhicules particuliers et utilitaires légers
(Euro 5 et Euro 6) et aux informations sur la réparation et l’entretien des véhicules
28
et : Ministère de l’Equipement, des Transports et du Logement, Direction des transports
terrestres : « Des camions plus propres », mars 2002
Au niveau des zones logistiques, il s’agit de créer de vastes zones regroupées avec des objectifs
de développement durable, plutôt que d’éparpiller les sites. L’idée de rationaliser et de réactiver
les embranchements ferroviaires à l’endroit de zones pertinentes peut également être abordée à
ce titre.
Il s’agira donc de concevoir et d’utiliser des véhicules électriques avec des systèmes
d’éclatement/regroupement des charges en milieu urbain, en ville et plus particulièrement dans
les agglomérations d'une certaine taille (au-dessus de 100 000 voire de 200 000 habitants).
3. Conditions du succès
2. Développer les moyens de transport les moins émetteurs et faciliter l’intermodalité (fret
ferroviaire du futur, ports maritimes et fluviaux, sensibilisation des entreprises
utilisatrices de logistique, ..)
3. Logistique en ville : trouver et appliquer des solutions moins polluantes, intégrés aux
projets de villes durables
30
septembre 2009
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 107
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 108
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
11. Filière « RESEAUX ELECTRIQUES
INTELLIGENTS - SMART GRIDS »
Un réseau intelligent est un réseau électrique capable d'intégrer de manière efficiente les actions
de l'ensemble des utilisateurs (producteurs et consommateurs) afin de garantir un
approvisionnement électrique durable, sûr et au moindre coût. Un tel réseau recourt à des
produits et services, dites technologies Smart Grids, associant les technologies de l'information,
de la communication, de l'observation et du contrôle, avec pour objectifs de :
Faciliter l'intégration de la production décentralisée ou intermittente,
Rendre actif le consommateur au sein du système électrique,
Fournir au consommateur l'ensemble des signaux permettant un pilotage efficace de sa
consommation,
Réduire significativement l'empreinte environnementale du système électrique.
Le Smart Grid est aujourd’hui à l’état de concept expérimental et il n’existe pas de filière
industrielle à proprement parler. Il règne notamment la plus grande incertitude sur le standard
technologique de demain et il semble difficile, voire illusoire, d’avoir un modèle universel du
Smart Grid figé dans le temps. Le Smart Grid ne peut en effet être qu’une construction en
devenir, élaborée à partir d’objectifs fonctionnels partagés par les acteurs du système et appelée
à s’enrichir au fil du temps en fonction de l’évolution du contexte.
En France, de nombreux acteurs de l’énergie se sont néanmoins déjà positionnés sur la 1ère
brique de la mise en place du Smart Grid : le Smart Metering (ou « comptage intelligent »31), les
géants de l’informatique et des télécoms américains se battant déjà pour être aux premières
loges de cette évolution. Cette première phase contribuera fortement à stimuler la gestion
d’énergie par le client avec en parallèle le déploiement de nouveaux services. Elle permettra
également d’acquérir une meilleure connaissance a posteriori des charges par l’agrégation
synchrone des données de comptage. Des fonctionnalités pourront alors être développées
progressivement par les opérateurs de réseaux pour aller vers davantage de contrôle en temps
réel de la charge distribuée et une couverture des besoins techniques de maintenance et
d’optimisation des infrastructures.
31
: le Smart metering est une chaîne technologique de comptage (mesure, acquisition, rapatriement
et traitement de données de comptage). S’appuyant sur des technologies communicantes, il vis à rapatrier
de manière automatisée, les mesures de consommations (énergie, électricité, eau, …) ou de capteurs ou
d’appareils de mesure disséminés dans la ville ou dans l’habitat, vers des utilisateurs qu’ils soient
gestionnaires de réseaux, fournisseurs ou clients consommateurs. Le Smart metering s’inscrit donc
pleinement dans la dynamique du bâtiment à faible impact environnemental, liée aux objectifs du Grenelle
de l’environnement et des nouvelles réglementations thermiques. Le Smart metering est ainsi une
composante essentielle de projets ambitieux autour de la ville durable de demain.
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 109
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
I. Perspectives d’évolution de la filière
FORCES FAIBLESSES
- Une expertise reconnue en France dans - Une filière encore loin d’être structurée,
l’élaboration de réseaux électriques et de les contours du concept même de Smart
systèmes de télécommunications Grid restant encore flous avec un
foisonnement de technologies non
- Des acteurs reconnus sur la chaîne de
matures
valeur (fabricants de compteurs,
opérateurs télécom, gestionnaires de - Certaines composantes indispensables
réseaux eau, gaz, électricité, …) : des au développement du Smart Grid qui ne
grands groupes (Legrand, EDF, GDF sont elles-mêmes pas matures :
SUEZ, ALSTOM, AREVA, FRANCE stockage de l’énergie, ENR, production
TELECOM, …) et des PME décentralisée, …
- Des initiatives clés d’industriels - Peu d’acteurs français leaders sur le
nationaux : secteur des logiciels et des services
informatiques
o Projet de mise en place de
compteurs intelligents (LINKY) - Des coûts structurels d’investissement
d’ERDF importants dont les porteurs n’ont pas
o Réponses de la part d’énergéticiens encore été clairement définis
à l’appel à manifestation d’intérêt - Un modèle économique non stabilisé et
démonstrateurs de l’ADEME sur les qui repose en partie sur des
réseaux et systèmes électriques investissements importants
intelligents intégrant les énergies d’infrastructures de télé-relevés
renouvelables (17 réponses)
o Coordination de la France via GDF
SUEZ du projet européen EU-DEEP
de 2004 à 2009 ayant conduit à de
nombreuses recommandations pour
l’ensemble des acteurs et à
l’élaboration de business models
OPPORTUNITES MENACES
- Un marché à fort potentiel en Europe et - Une certaine inertie du fait des
à l’international, couvrant de nombreux incertitudes sur les sources et porteurs
segments industriels (infrastructures de financement (investissements
réseaux électriques, compteurs, colossaux qui risquent de ne pas être
automatisation, appareils économiquement rentable à court terme)
électroménagers, technologies
- L’arrivée de nouveaux acteurs
innovantes de l’information et de la
importants, notamment d’Amérique du
communication, …) sur lequel la France
Nord (Google, Cisco, IBM, Intel, GE, …)
dispose d’acteurs importants
et qui se positionnent déjà avec des
- Une montée en puissance qui sera projets ambitieux à Miami et en Ontario
accompagnée par la mise à disposition
- Une fenêtre étroite à ne pas rater : une
progressive de nouveaux services au fur
fois les technologies et les normes
et à mesure de la sensibilisation des
définies, il sera trop tard pour se
clients finaux aux problématiques de
positionner
l’énergie
- Un cadre réglementaire et normatif non
- Un contexte qui pousse au
harmonisé au niveau européen et ne
développement du Smart Grid : efficacité
favorisant pas l’interopérabilité des
énergétique, indépendance énergétique,
différents sous-réseaux et la sécurisation
intégration des EnR, prise en compte
de la distribution d’énergie
des véhicules électriques, volonté de
limiter la pointe électrique hivernale, … - Une réglementation et des mesures
incitatives de stimulation de la demande
- Une volonté affichée de la Commission
encore limitées en termes d’objectifs de
Européenne de faire avancer le Smart
réduction des consommations multi-
Grid au niveau européen via
utilités (énergie, eau, déchets)
l’« European SmartGrids Technology
Platform »
- Des positions fortes à aller chercher sur
un marché émergent et ouvert : au stade
de recherche / démonstration, les
technologies et standards ne sont pas
encore arrêtés. Aucun pays, ni acteur,
n’ayant pris pour le moment le leadership
du Smart Grid, même si les annonces
d’investissement se multiplient
- L’examen en cours des modalités de
déploiement des compteurs
communicants (35 millions de compteurs
à horizon 2017) et le suivi de
l'expérimentation en cours pour le
déploiement de 300 000 compteurs
communicants
- Des possibilités d’expérimentation sur
certains territoires, notamment insulaires
avec les Départements d’Outre-Mer et
en Corse
1. Ambitions
L’ambition française doit être à court/moyen terme, de transformer la gestion de l’énergie des
bâtiments (publics, industriels, tertiaires, bureaux, habitats collectifs) en démontrant son savoir-
faire en matière de maîtrise des fluides, et à long terme, de préparer le passage à un réseau
électrique intelligent compatible avec l’évolution de l’environnement des réseaux (électricité
décentralisée et intermittente, véhicule électrique, …).
Sur ces ambitions, la France possède des acteurs capables de se positionner parmi les leaders
du marché, d’autant que les positions concurrentielles ne sont absolument pas figées et les
spécifications du nouveau système électrique à élaborer.
2. Objectifs
Pour arriver à cette ambition, la filière des réseaux électriques intelligents doit atteindre les
objectifs suivants :
Ces actions permettront de limiter le recours à des moyens de production émetteurs en CO2 et
de garantir l’équilibre offre – demande en cas d’indisponibilité des ressources intermittentes.
Pour le développement des Smart Grids, le Smart Metering constituera l'un des éléments à
déployer. Comme le Smart Metering sera déployé avant même que le concept de Smart Grid soit
finalisé, il est fondamental de ne pas limiter les fonctions du Smart Metering à son strict périmètre
de gestion des comptages et de commercialisation d'énergie. Il deviendrait alors un obstacle au
développement du Smart Grid qui ne pourrait plus déployer de réseau de capteurs et
d’actionneurs diffus de manière généralisée sur l’ensemble du réseau électrique de distribution.
Ces nouveaux modèles devront être favorables à la structuration des acteurs des systèmes
électriques intelligents et à la constitution d’un profit tout en veillant à la prise en compte des
aspects environnementaux et sociaux. Dans le modèle économique actuel, les bénéfices
attendus des Smart Grids sont distribués parmi les parties prenantes tout au long de la chaîne de
valeur, tandis que les coûts sont principalement assumés par les transporteurs et les
distributeurs32. Cette répartition des bénéfices et des coûts n’est pas viable dans la durée pour
les opérateurs privés.
Ces nouveaux modèles économiques devront également prendre en compte les évolutions du
bâtiment à énergie positive et faible impact environnemental, qui rendra nécessaire de passer
d’une facturation au volume à une facturation de la performance globale (énergétique et
environnementale).
.
- Optimiser la gestion et la sécurisation des réseaux
3. Conditions de développement
L’existence effective d’un Smart Grid global à horizon 2020 en France semble illusoire, et n’est
pas techniquement indispensable pour un objectif d’intégration de 20% d’ENR à horizon 202033.
En revanche, il est important que la France se dote dès maintenant des moyens nécessaires à sa
mise en place progressive, notamment dans une perspective de développement des ENR.
Si le Smart Grid doit être sans conteste pensé comme une filière à part entière, il constitue
néanmoins un « chapeau » commun devant permettre à un grand nombre de filières de
s’articuler entre elles et ce de manière optimale. Le développement de différentes filières est en
effet étroitement lié : véhicules décarbonés, stockage de l’énergie, éolien, photovoltaïque, Smart
Grid, smart metering, bâtiment à faible impact environnemental, …
32
Source : BCG, Evaluation Grenelle Environnement, 2009
33
En France, RTE estime que les objectifs d’intégration des ENR dans la production électrique (20%
à horizon 2020) sont réalisables techniquement sans ajustements importants relevant des smart grids.
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 113
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
Cependant, le Smart Grid, s’il est l’objectif final global, ne peut être pré-existant au
développement de ces autres filières. Il est donc critique que les décisions prises sur les autres
filières connexes le soient en permettant le développement futur du Smart Grid.
Pour avancer sur ces objectifs, la France doit développer ou participer à des projets collectifs de
recherche, de démonstration ou d’expérimentation, afin de se positionner comme un acteur de
référence, d’autant plus qu’elle dispose d’une expertise reconnue en termes d’architectures de
réseaux (notamment électriques). Cela reposera sur une mobilisation forte de compétences et de
capitaux, nécessitant une bonne coordination de la puissance publique d’une part et des
industriels d’autre part.
Au niveau des acteurs, il s’agit d’assurer un basculement entre des avancées portées
historiquement par les technologies du monde de l’électrotechnique de réseau, avec des
technologies étrangères, dont la distribution doit s’emparer grâce à la baisse des coûts des
technologies de l’information, le développement de nouveaux capteurs, l’émergence de moyens
de productions locaux renouvelables ou pas, l’apparition de nouvelles capacités pour le pilotage
et la maîtrise de la consommation, le développement du stockage… Il s’agit également de
développer de nouveaux services autour de la maîtrise de la demande en énergie, de
l’agrégation de la production décentralisée et de la « flexibilité ».
Pour répondre à cette ambition, des actions doivent être entreprises en faveur des filières sur
cinq axes prioritaires :
− Soutenir la mise en place par ERDF des compteurs « intelligents » Linky, en respectant
le calendrier prévu ; soutenir les développements en cours des nouvelles technologies
de communication pour les amener au véritable stade industriel et pour les valider par
des expérimentations avec des déploiements significatifs.
− Pour les équipements en aval du compteur, développer un dispositif européen
d’harmonisation des spécifications dans le but de rendre ces équipements compatibles
avec les services énergétiques attendus des Smart Grids.
− Autoriser les équipements de gestion d’énergie finale (domotique notamment) à entrer
dans le cadre des certificats d’économie d’énergie et les rendre éligibles au crédit
d’impôt.
− Développer les services liés à la maîtrise de la demande en énergie, notamment les
technologies d’effacement de la consommation.
− Accompagner une mise en réseau d’acteurs privés et publics pour le développement
technologique du Smart Metering
Les acteurs de la filière sont très dispersés et diversifiés selon les technologies développées.
Dans le domaine du stockage électrochimique, le segment des batteries (accumulateurs) est
celui où se regroupe le plus grand nombre d’acteurs, en particulier pour les batteries Lithium-ion,
marché émergent le plus porteur du fait des perspectives ouvertes par le développement du
marché des Véhicules Electriques (VE). Le marché mondial des batteries Lithium-Ion est
largement dominé par l’Asie. Au global, une quarantaine d’acteurs sont positionnés sur le marché
de la fabrication de batteries Li-Ion. Des filiales de grands groupes ou des PME sont également
très actives sur des produits innovants (volants d’inertie, recyclage des matériaux d’électrodes
pour les batteries, …).
La fiche ci-après présente les perspectives d’évolution des filières du stockage de l’énergie, des
ambitions pour les filières et les axes prioritaires d’une feuille de route.
La France tient une position paradoxale dans le champ du stockage de l’énergie. La France
dispose de laboratoires publics de premier plan au niveau mondial dans le domaine du stockage
électrochimique et des batteries. De même, au travers des différents organismes, elle dispose
des savoir-faire technologiques dans l’automobile, l’électronique de puissance, les systèmes de
charge et de comptage. Elle est cependant peu présente sur l’aval de la filière, sur la production
de batteries, dans un marché dominé par les pays asiatiques.
Les équipes de recherche amont françaises disposent d’un leadership mondial (CNRS-LRCS,
CNRS-IMN Alistore, Simstock, …) et sont dotées de moyens importants. La recherche appliquée
nécessite en revanche des moyens renforcés pour tester de nombreuses technologies dont on
mesure encore mal la performance.
Le fonds démonstrateur de l’ADEME (doté à ce jour sur l’ensemble des nouvelles technologies
de l’énergie de 375 M€) intervient sur les thématiques de stockage de l’énergie pour les énergies
renouvelables et le véhicule électrique, dont le stockage dans les applications embarquées, le
stockage diffus (PV sur bâti), le stockage de masse (éolien,…). Cependant, il ne parvient pas à
financer l’ensemble des projets de qualité présentés.
Par ailleurs, le projet de plate-forme STEEVE (Stockage d'énergie électrochimique pour véhicules
électriques) a été déposé au 1er appel à projets des plate-formes d’innovation par le pôle de
compétitivité Tennerdis (Grenoble), et a été pré-sélectionné pour des étude d’ingéniérie et de
faisabilité. Ce projet a pour objectif de proposer une ligne de prototypage ouverte au monde de la
recherche dans le cadre d’un partenariat associant Ineris (porteur de projet), CEA, EDF et
Université Jules Verne de Picardie. De nombreux industriels (Renault, PSA, Michelin, Batscap,
Valeo, Siemens, Alstom, …) ont déjà exprimé leur intérêt pour cette plate-forme.
La recherche privée est concentrée sur les expérimentations des technologies de batteries et des
usages clients. L’enjeu majeur se situe aujourd’hui sur le véhicule décarboné. Dans ce domaine,
les industriels doivent encore valider et expérimenter les technologies (sécurité, performance,
longévité, fin de vie, …). L’aide publique est nécessaire pour accompagner les acteurs privés
dans des investissements lourds dont la rentabilité se situe à long terme.
Pour le secteur automobile, une seule société occupe le marché (SAFT Industries) alors que les
constructeurs automobiles ont besoin d’une offre émanant d’au moins deux fournisseurs. Le
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 118
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
marché est donc ouvert à d’autres entreprises françaises et européennes de fabrication de
batteries. La problématique de l’attractivité est d’autant plus importante que l’importation de
batteries reste difficile (du fait notamment d’une mauvaise résistance au transport) et que les
pays européens sont en compétition pour attirer les unités de production de groupes asiatiques
ou d’Amérique du Nord.
Les filières de recyclage des piles et accumulateurs existent. Elles sont dotées d’éco-organismes
et d’une réglementation incitative. Il s’agit d’adapter en amont les filières de recyclage existantes
à la croissance du marché du véhicule électrique.
Le potentiel de croissance des produits de stockage de l’énergie est considérable. Il est lié dans
un premier temps au développement des véhicules décarbonés, dont la batterie est l’élément
central. Il sera lié dans un deuxième temps à l’augmentation de la part des énergies
intermittentes dans le mix énergétique.
OPPORTUNITES MENACES
− Un contexte réglementaire favorable − Un marché de la production des
dans le cadre de la lutte contre les batteries Lithium dominé par l’Asie
émissions de GES
− Des concurrents asiatiques (Sony,
− Un marché des batteries lithium en Nec, Panasonic, BYD, …) adossés à
croissance, poussés par le des groupes industriels ayant des
développement des applications capacités d’investissement élevées par
portables et des véhicules décarbonés rapport aux acteurs français et
européens
− Des constructeurs automobiles qui
recherchent le multisourcing pour − Une forte attractivité des différents
sécuriser leur approvisionnement pays européens pour les constructeurs
étrangers
− La diffusion des technologies de
production d’énergie intermittentes, − L’incertitude sur la stabilité des prix
renforçant les débouchés pour des garantis à la vente au réseau de la
technologies de stockage dans les production d’énergie renouvelable par
pays développés, mais également rapport au prix de l’énergie produite
dans les pays en développement ou industriellement
émergents
− Le problème de disponibilité des
− Un grand nombre de technologies en matières premières : accès limité aux
développement (accumulateurs réserves de Lithium pour la filière
électrochimiques) entraînant une batterie Lithium
diminution du coût de production des
− Le coût élevé de la production de
batteries
batteries Lithium-Ion
− Des synergies possibles entre
applications stationnaires et
embarquées, permettant une baisse
des coûts
1. Ambitions
A moyen et long terme, l’ambition de la France pour la filière stockage de l’énergie doit être
triple :
− La France doit conserver un leadership en matière de recherche dans le domaine de
l’électrochimie,
− La filière française doit être en mesure de fournir les deux tiers du marché français des
batteries d’ici 2015, en particulier pour le marché des applications embarquées,
− La France doit devenir le premier pays européen producteur de batteries à l’horizon 2020
en devenant un pays attractif vis-à-vis de producteurs étrangers.
2. Objectifs
3. Conditions de succès
Pour répondre à cette ambition, la France doit mettre en œuvre un plan de soutien de grande
ampleur en faveur de la filière sur quatre axes prioritaires :
Secteur automobile
4. Développer une véritable filière de recyclage des batteries en adaptant en amont les
filières de recyclage existantes (piles et accumulateurs)
Le recyclage et la valorisation des déchets se situent à la croisée des chemins entre la gestion,
généralement locale, des déchets et le marché, mondial, des matières premières. Cette filière
regroupe de nombreux segments d’activité qui ont en commun l’originalité de dépendre d’un flux
de matière post-transformation ou post-consommation et de dépendre de l’intervention de
nombreux acteurs.
Ces déchets sont produits par diverses sources : les ménages (faible part des déchets en
volumes, mais néanmoins les plus complexes à traiter), les entreprises industrielles et
commerciales, notamment l’industrie agro-alimentaire, le secteur du BTP et le secteur agricole34.
Quatre maillons se distinguent dans la chaîne de valeur de la filière : les équipements de collecte,
les centres de tri, les usines d’incinération et les services de recyclage. Le marché de la gestion
des déchets est en croissance constante depuis 2002 ; il a atteint, sur l’ensemble des activités
liées aux déchets, un chiffre d’affaires de 14 Mrds d’euros, avec 100 000 personnes employées
en 2008.
34
Le périmètre considéré dans la fiche ne prend pas en compte les déchets issus des activités
agricoles, ni la catégorie des déchets dangereux.
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 123
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
FORCES FAIBLESSES
- Deux leaders mondiaux français de la - Des taux de recyclage et des niveaux de
récupération : Véolia Environnement et valorisation énergétique inférieurs aux
Suez Environnement bonnes pratiques européennes avec un
taux de recyclage inférieurs à ceux
- La forte expérience des acteurs français
observés en Allemagne, aux Pays-Bas ou
sur des filières matures de recyclage
dans les pays scandinaves
(métaux, papiers, verre, VHU) et leur
avance technologique sur des filières en - Une diffusion des technologies de tri et de
développement (câbles, DEEE35, valorisation des déchets encore faible
sédiments, …).
- Un marché du recyclage encore
- Une progression forte pour la filière insuffisamment développé du fait de
DEEE depuis 2007, avec un taux de difficultés de mobilisation du gisement, de
recyclage supérieur à l'exigence capacités de valorisation insuffisantes, de la
communautaire, même si la filière DEEE volatilité des marchés des produits de
en est à ses débuts (la structuration de la récupération et de la variabilité de la
filière n’ayant commencé qu’en 2007, demande extérieure, …
l’offre est encore peu développée),
- Certaines filières encore insuffisamment
- Des capacités industrielles de recyclage développées :
(réutilisation de la matière) sur le o Métaux stratégiques
territoire qui absorbent et transforment
o Matériaux plastiques : taux de recyclage
plus de trois quarts des produits usagés,
insuffisant malgré la disponibilité sur le
collectés et triés
marché de solutions de tri, notamment
- Le rôle important que jouent les acteurs développées par des PME positionnées
de l’économie sociale et solidaire dans sur des technologies clés, à l’image de
les métiers de collecte, de tri et de Galloo Plastics et de Pellenc36
valorisation des déchets (par exemple, o Véhicules Hors d’Usage (VHU) : des
entreprise Envie 2E, ressourceries) performances restant inférieures à
l'objectif de la Directive Européenne
o Déchets du BTP : un taux de recyclage
de 67% en France, en dessous des
meilleures performances européennes
qui dépassent 80%
- Un manque de communication sur les
filières, les points de collecte et produits
issus du recyclage auprès du public et des
industriels
- Une insuffisance de normalisation et de
certification de la qualité des matières
premières secondaires produites par les
industriels français valorisant et recyclant
les déchets
- Des moyens accordés à la recherche
fondamentale encore insuffisants
35
: Déchets d'Equipements Electriques et Electroniques
36
: menant le projet TRI+ qui s’inscrit dans la filière comme préalable indispensable pour la
valorisation plastiques et DEEE
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 124
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
2. Potentiel de croissance du marché
OPPORTUNITES MENACES
- La raréfaction des ressources naturelles - Une rentabilité du secteur qui reste très
contribuant au développement des filières dépendante du cours des matières
premières et de la stabilité des conditions
- Un niveau de recyclage et de valorisation
d’approvisionnement
faible comparé aux champions européens :
un potentiel de marché domestique à - Des filières de valorisation des déchets qui
capter dépendent d’un flux post-consommation,
source de contraintes en termes
- Un contexte politique favorable, l’Union
d’approvisionnement (variabilité des stocks,
Européenne et le Grenelle de
hétérogénéité de l’approvisionnement, …)
l’environnement fixant des objectifs à
atteindre pour la collecte, le recyclage et la - Un transfert de la valeur ajoutée de la
valorisation des déchets ; la généralisation réutilisation de la matière par recyclage en
des méthodes d’analyse du cycle de vie et dehors de France, alors même que le coût
d’éco-conception qui faciliteront le de production des matières secondaires est
recyclage pour les produits à venir généralement supérieur à leur valeur
marchande sur le marché international
- Un fort potentiel de croissance pour de
nombreuses filières, tant en termes de
- Des cadres juridique et réglementaire
chiffres d’affaires que d’emplois, soutenu
relativement contraignants et rigides qui
par une consommation accrue et de
peuvent freiner l’innovation (problème
nouveaux marchés en développement :
d’adaptation des classifications à l’évolution
o Une offre de valorisation des DEEE qui doit des technologies, manque d’harmonisation
être développée pour répondre à un flux de
consommation en croissance
européenne)
o La filière papier qui pourra bénéficier de
sauts technologiques majeurs pour - Des métiers du recyclage qui souffrent
accroître son taux de recyclage d’une image dévalorisée et peu attractive
o La filière VHU stimulée par des objectifs
réglementaires de recyclage et de - Une prise en compte insuffisante du coût
valorisation particulièrement ambitieux global dans la valeur de la ressource
1. Ambitions
L’ambition de la France pour la filière de gestion et de valorisation des déchets doit être de :
− Faire de l’économie française une économie du recyclage en lien avec l’ambition
européenne ;
− Consolider la mise en place d’un large éventail de filières de recyclage en développant des
filières émergentes et à fort potentiel ;
− Devenir un acteur industriel compétitif et exportateur sur le marché des technologies de tri
automatisé ;
− Généraliser la valorisation énergétique des déchets sur les gisements dont les technologies
ne permettent pas une valorisation plus noble.
2. Objectifs
Les industriels et les pouvoirs publics sont confrontés à des problématiques très différentes selon
les filières. Les pouvoirs publics ont mis en place depuis trente ans des dispositifs complets de
soutien aux principales filières, sur les métaux ferreux et non ferreux, sur le papier / carton, le
verre, le bois et les matériaux inertes. Sur ces filières, le taux de recyclage est en progression,
malgré certaines barrières techniques et économiques.
Cependant, certains autres produits ou matériaux, plus difficiles à traiter, sont encore faiblement
recyclés, malgré la forte valeur ajoutée qu’ils contiennent. On peut ainsi identifier des filières qui
connaissent un taux de recyclage inférieur aux autres filières et qu’il convient de soutenir.
− La filière plastiques souffre d’une faiblesse des flux collectés rendant difficile l’augmentation
significative des taux de recyclage. La politique publique doit concentrer son action sur la
structuration de la filière et sur la mobilisation du gisement.
− Il n’existe pas, par ailleurs, de filière dédiée à la récupération et au traitement des métaux dits
stratégiques (tantale, lithium, …), alors que le traitement de ce gisement pourrait assurer la
sécurité des approvisionnements pour certaines filières industrielles françaises
consommatrices (électronique, aéronautiques, automobile) en réduisant la dépendance
nationale vis-à-vis de pays producteurs. Peu d’entreprises maîtrisent les problématiques de
récupération, de préparation pour un gisement diffus et en petite quantité. La filière est encore
peu développée et il s’agit donc d’amorcer son essor.
− Compte tenu de la place de l’industrie automobile dans l’économie française et des besoins
d’approvisionnement en matières premières, le taux de recyclage de la filière VHU doit être
amélioré. Le taux de recyclage des VHU en France est encore insuffisant par rapport aux
objectifs de la Directive Européenne.
− Les marges de progrès sont également importantes dans d’autres filières, en prévention et en
recyclage. Les déchets de construction et de démolition issus de l’activité du BTP
(représentant 40% du volume des déchets) sont principalement composés d’éléments inertes
facilement réutilisables par le BTP. La filière doit être mieux structurée pour accroître le
réemploi, le recyclage et la valorisation des déchets et réduire leur dépôt « sauvage », ce qui
passe notamment par une augmentation de l'efficacité du tri sur les chantiers pilotes.
Le tri est généralement une étape nécessaire pour un recyclage comme pour une valorisation de
qualité. Or, la complexité et le coût du tri manuel des déchets ménagers pour les filières qui le
nécessitent sont encore un frein à l’augmentation du recyclage du fait des difficultés de
mobilisation de gisement.
Une rupture technologique est prévisible sur le tri des déchets ménagers avec les technologies
d’automatisation du tri. Elles devraient évoluer rapidement sur un marché de plus en plus
concurrentiel (Allemagne, Italie, …). Du point de vue environnemental, les technologies de
mobilisation de gisement permettent de rendre la filière moins dépendante du comportement de
tri des ménages. Du point de vue économique, elles apportent un fort gain de productivité et une
meilleure qualité de tri.
Les pouvoirs publics doivent ainsi donner les moyens à la filière de se tourner vers les
technologies d’automatisation de tri tout en mobilisant au maximum la ressource par des
systèmes de collectes sélectives efficaces et intégrant les entreprises d’économies solidaires.
De même, en ce qui concerne les déchets dangereux des ménages (désherbants, peintures, …),
de nouveaux procédés de collecte et de traitement et d'organisation des filières seront
nécessaires à un moment où le Grenelle de l’environnement prévoit la création d'une filière REP.
Cette filière constitue un réel potentiel pour les entreprises françaises, y compris à l'export.
L’objectif pour l’ensemble des filières est de transformer le déchet en matière première
substituable à la matière première vierge ressource et son utilisation industrielle par recyclage sur
le territoire national. Ce passage à l'économie circulaire suppose une politique de gestion
intégrée des déchets associant les différents acteurs impliqués dans les filières y compris ceux
qui assurent le recyclage final. Ceci suppose de privilégier une analyse en termes de cycle de vie
du produit (fabrication – commercialisation - utilisation – collecte – recyclage – fabrication - …).
Les entreprises françaises doivent continuer à proposer des activités de service de qualité
(collecte, tri, récupération), mais elles doivent également maîtriser les procédés industriels de
production de matières secondaires et leur utilisation par des industries de base qui les recyclent
pour fabriquer des produits neufs.
Il est également nécessaire de prendre en compte le réemploi - sous la forme d’opérations de
collecte, de contrôle, de nettoyage et de réparation des déchets afin qu'ils soient réutilisés -
comme une segment d’activité à part entière contribuant à une économie verte. Le potentiel de
développement de cette activité et les perspectives de création d'emplois non délocalisables qui
leur sont associés sont importants37. Ils sont surtout limités par la capacité du marché à accepter
et intégrer les produits ressourcés.
37
Dès à présent, 57 ressourceries se sont créées en France sur des initiatives locales et se sont
constituées en réseaux. Elles collectent 25 000 tonnes de déchets par an, en en valorisant 85%. 1000
emplois ont été ainsi créés, dont 70% en réinsertion. Les filières privilégiées pour le réemploi sont les
meubles, les textiles et les équipements électriques et électroniques.
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 127
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
- Renforcer la valorisation énergétique des déchets sur les gisements ne permettant
pas une valorisation plus efficace.
Elle doit également être soutenue auprès des collectivités : si elles nécessitent des
investissements lourds, les installations de méthanisation peuvent bénéficier de gisements
disponibles considérables et offrir une alternative aux centres d’enfouissement ou d’incinération.
Le développement de cette filière pourrait également permettre de développer la valorisation des
déchets issus de l’industrie du bois38, notamment celle de la transformation.
3. Conditions de succès
Parmi les conditions de succès, une feuille de route doit être établie pour identifier les axes
prioritaires d’interventions et de financement. Il convient également de renforcer les échanges
avec les acteurs des différentes filières (pas seulement les acteurs industriels fournisseurs, mais
aussi les financeurs et clients, dont les collectivités, ainsi que la recherche publique, les pôles de
compétitivité et les PME), afin de bien articuler les politiques de gestion des déchets et les
actions de développement industriel.
Pour répondre à cette ambition, des actions doivent être entreprises en faveur des filières sur
quatre axes prioritaires :
− Amorcer une filière de récupération des métaux rares par un programme de R&D.
− Lever les verrous à l’augmentation du recyclage sur la filière plastiques, notamment en
suscitant une filière globale amont-aval des produits ménagers plastiques ciblant un
grand nombre de résines, en orientant le choix des utilisateurs vers des résines plus
facilement valorisables, en créant un pôle de compétence de R&D sur les technologies
de valorisation et de recyclage.
− Améliorer la performance de la filière VHU en soutenant financièrement des projets de
partenariats entre constructeurs, sous-traitants et démolisseurs et en modernisant
certains acteurs de la filière (notamment les démolisseurs).
− Organiser la filière de recyclage du BTP, afin de développer les débouchés pour les
sous-produits
38
: notamment abordé au sein de la fiche « Biomasse Energie »
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 128
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
2. Développer les technologies de tri du futur, tout en optimisant l’ensemble de la chaîne
de collecte, de tri, de traitement
La chimie verte a pour but de concevoir des produits et de mettre en œuvre des procédés
permettant de réduire ou d’éliminer l’utilisation de substances dangereuses et néfastes pour
l'environnement ou l'utilisation de ressources rares. Elle vise au développement d’une chimie plus
respectueuse de l’environnement et de la santé des personnels, des riverains et des
consommateurs.
Elle est entendue ici au sens large : développement de la chimie du végétal et des
biotechnologies, actions sur les procédés, ainsi que réduction des impacts de la chimie liée aux
ressources fossiles ou non. La chimie verte s'applique tout au long du cycle de vie d'un produit
chimique incluant sa conception, sa fabrication et son utilisation.
L’industrie chimique française a tardé à développer, pour des raisons historiques, l’articulation
avec le monde des biotechnologies, d’autant plus que ce secteur est encore fortement spécialisé
dans les biotechnologies liées à la santé. Bien évidemment, c’est l’ensemble de l’industrie
chimique qui est concernée par les enjeux de la durabilité, la chimie verte étant l’une des voies
pour y parvenir. Il est d’autant plus important de le souligner que l’industrie chimique est un
maillon intermédiaire essentiel de bien d’autres chaînes de valeur industrielles.
FORCES FAIBLESSES
- Une industrie chimique française importante et - Une stratégie nationale qui se met
diversifié avec un aval industriel très large seulement en place à partir d’une étude
comportant des secteurs de premier plan prospective (PIPAME) menée par la
DGCIS
- Une capacité d’innovation et des savoir faire
scientifiques et industriels éprouvés - L’élaboration d’une feuille de route
intégrée dans la déclinaison de la
- Une présence de leaders technologiques
plateforme Européenne Suschem au
- Un contexte de formation de très haut niveau et travers de Suschem France
une recherche reconnue (Prix Nobel)
- Une industrie chimique française dont la
- Des ressources agricoles, notamment compétitivité est à restaurer ; une image
céréalières, exploitables en quantités de la chimie peu attirante notamment pour
significatives à court terme et à long terme avec les jeunes et souvent source de suspicion
un potentiel de mobilisation sylvicole important, de la part de la société
la France possédant la première forêt
- Des sites industriels globalement
européenne en termes de surfaces
dispersés et de taille relativement petite
- Des projets démonstrateurs ambitieux de
- Une faiblesse globale des moyens publics
bioraffineries (Bio HUB Roquette, Axel One,
octroyés à la recherche malgré la
Pivert et ARD-BRI)
programmation 2010 de l'ANR pour le
- Des études en cours, notamment au sein de Département "Ingénierie, procédés et
l’ADEME et de grands groupes industriels sécurité " qui propose un programme "
français, pour la mobilisation de la biomasse chimie durable - Industries- Innovation" -
ligno-cellulosique, notamment TOTAL, l’IFP et CD2I 39
SOFIPROTEOL, ARKEMA, RHODIA,
- Pas de fonds démonstrateur
ROQUETTE, …
spécifiquement dédié à la chimie verte
- Plusieurs pôles de compétitivité concernés (IAR,
- Un nombre très limité de PME innovantes
AXELERA, Fibres, Plastipolis) ; des forces de
spécialisées dans les procédés de la
recherche importantes, notamment au sein de
chimie verte (propres, efficaces, utilisant
l’INRA, du CNRS et de l’INSA, du CEA et de
des ressources alternatives) et les
l’IFP
biotechnologies blanches
- La création en 2008 de l’ACDV (Association
- Une articulation trop faible entre l’industrie
Chimie du Végétal) dont font partie les pôles de
chimique française et les biotechnologies
compétitivité Axelera et IAR
européennes (du fait d’une séparation
culturelle historique entre chimie et
biotechnologies)
39
: avec quatre axes : axe 1 - ressources, voies et produits alternatifs innovants incluant la
recherche de nouvelles ressources, le recyclage, le développement de nouveaux procédés pour favoriser
le développement des biotechnologies blanches ; axe 2 - sur les réactions et procédés efficients ; axe 3 -
sur la chimie et les procédés au service des grands défis environnementaux ; axe 4 - sur les méthodologies
analytiques, les mesures ou indicateurs pour définir l'empreinte écologique d'un produit processus, l'éco-
conception....
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 132
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
2. Potentiel de croissance du marché
OPPORTUNITES MENACES
1. Ambitions
2. Objectifs
La France a traditionnellement entretenu une industrie chimique de premier plan : elle occupe le
5ème rang mondial, après les États-Unis, le Japon, l’Allemagne, et la Chine. Elle occupe la
seconde place européenne derrière l’Allemagne, bien que l’écart entre les 2 pays soient
important (ainsi, le chiffre d’affaires de Rhodia est de l’ordre du bénéfice de BASF). Il s’agit
néanmoins d’un secteur important en France avec 81,2 Mds € de CA (troisième rang des
secteurs industriels français), des exportations de 44,6 Mds € (premier secteur exportateur
français) et une valeur ajoutée de 18 Mds €.
Si, comme dans certains autres pays, la chimie française a amélioré et continue à optimiser ses
processus industriels pour réduire ses impacts environnementaux, la chimie du végétal et les
biotechnologies occupent encore une place marginale (4 à 5% de la production chimique).
D’importants efforts ont permis de développer les marchés de la chimie fine et de spécialité,
notamment dans le cadre du GIS AGRICE et du programme CP2D (Chimie et Procédés du
Développement Durable). Néanmoins, la dynamique n’a pas à ce jour été suffisamment étendue
aux intermédiaires chimiques, tandis que le lien avec les biotechnologies apparaît
particulièrement faible par rapport à nos voisins, notamment allemands et anglais.
Plusieurs leviers peuvent être cités : le recours à des procédés innovants pour améliorer la
durabilité intrinsèque de l’industrie chimique (catalyse et intensification des procédés) et le
développement de la chimie du végétal pour répondre à la rareté des ressources d’origine fossile
(par la substitution au moyen de ressources renouvelables, par l'emploi accru de matières
premières issues du recyclage, par la valorisation du CO2, …).
Il est également important de rappeler que l’industrie chimique est un maillon de bien d’autres
chaînes de valeur industrielle aval (par exemple, l’industrie automobile ou le bâtiment) et que sa
contribution ne doit pas se limiter à son périmètre strict. A ce titre, l’industrie chimique devra avoir
pour ambition d’agir sur l’ensemble de chaîne de valeur dans laquelle elle s’insère.
- Elargir les cadres d’échanges existants entre les différents acteurs et y intégrer
l’ensemble des parties prenantes et initiatives. Il est en effet nécessaire d’assurer une
meilleure gouvernance pour animer l’ensemble des réflexions et initiatives et en
assurer une cohérence globale en matière d’économie durable.
Le but serait d’établir une feuille de route nationale, de décider des objectifs de taux
d’incorporation concrets à atteindre et de préciser l’ensemble des verrous technologiques à lever
et des technologies à acquérir ou à développer. Cela permettrait notamment d’inciter à une
meilleure articulation entre l’industrie chimique française et les biotechnologies
européennes et d’encourager l’essaimage de sociétés de biotechnologie blanche issue de
la recherche française (le rachat de portefeuilles de brevets pouvant être envisagée) ou d’attirer
les investisseurs, voire l’implantation de sociétés étrangères.
- Revaloriser l’image de l’industrie chimique tant vis à vis des jeunes que de la société
en général (acceptabilité des sites, des biotechnologies, …) pour contrecarrer la baisse
de ses effectifs et contribuer à créer de nouveaux emplois verts.
Il s’agît en définitive de promouvoir la chimie verte en tant qu’opportunité de mutation des filières
et d’emplois et de développer de nouveaux modes de concertation et de gouvernance.
40 :
: la substitution des produits à base fossile par des produits biosourcés est particulièrement importante pour
les produits étant dispersés après usage et ne pouvant être recyclés
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 135
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
3. Conditions de succès
- Afficher une feuille de route nationale, concrète et pragmatique, portée par les professionnels et
les ministères ; animer et coordonner l’ensemble des réflexions et initiatives pour assurer une
cohérence globale.
- Permettre un dialogue depuis l’amont vers l’aval et inciter à une articulation entre industrie
chimique française et biotechnologies européennes.
- Envisager le rachat de portefeuilles de propriété industrielle de technologies à acquérir ;
valoriser et essaimer les recherches publiques.
- Investir dans des projets à large impact, par exemple au sein de démonstrateurs industriels
dédiés « chimie verte » ou consacrés aux techniques de recyclage
- Intégrer la notion d’éco-conception pour assurer la durabilité des produits via la promotion d’une
économie de la fonctionnalité.
- Croire que la chimie française pourrait maintenir sa place actuelle sans transformations
profondes et ambitions nouvelles.
- Négliger les aspects liés à la formation et à la revalorisation de l’image de la chimie.
- Sous-évaluer les aspects Santé-Environnement, leviers indispensables d’un point de vue
sociétal et technologique.
- Penser qu’il suffit d’être issu de la chimie du végétal pour présenter un meilleur bilan
environnemental.
- Ne pas évoluer vers une durabilité accrue des biens de consommation ; ne pas concilier
performance (de la production et de l'usage) et durabilité des produits, et omettre de
développer de nouvelles fonctionnalités en tirant partie des spécificités offertes par la chimie
verte (exemple : passer d'une chimie du H-C à une chimie du H-C-O grâce au végétal).
Pour répondre à cette ambition, des actions doivent être entreprises en faveur des filières sur
quatre axes prioritaires :
Note : les propositions ci-dessous se placent dans le cadre du choix de l’ambition portée par
l’option B.
− Etablir une stratégie nationale et une (des) feuille(s) de route partagée(s) par les
différentes parties prenantes pour le développement de la chimie verte en cohérence
avec les attentes de la société
− S’appuyer sur les structures existantes en élargissant leur gouvernance pour
évaluer/détailler les actions proposées et accentuer notre participation à la réflexion au
niveau européen
4. Structurer une chaîne d’acteur pour répondre à la demande sur les marchés en devenir
L’analyse est ainsi concentrée sur les biomatériaux hors bois d’œuvre, c’est à dire sur
l’ensemble des matériaux composés de fibres naturelles et de polymères biosourcés.
Sont pris en compte dans cette analyse ceux dont les produits générés au cours de la
dégradation, de la combustion ou du recyclage ne provoquent pas de dommages à
l’environnement.
Ils représentent une famille complexe composée de deux grandes familles en fonction du degré
de maturité technologique :
Les biomatériaux matures sur le plan technologique : des biopolymères (à base
d’amidons, de PLA, de cellulose ou d’huiles végétales), principalement à
destination de l’emballage, mais sous-utilisés en France (faibles volumes de
consommation et de production) et des agro-matériaux (à base de fibres de
chanvre et de lin) principalement destinés au secteur du bâtiment (laines et bétons
de chanvre par exemple), également sous-utilisés malgré un potentiel important,
notamment du fait de difficultés administratives de type DTU41
Les moins matures technologiquement qui regroupent des biopolymères, tels que
ceux à base de PHA, de monomères biosourcés ou issus de la ressource ligno-
cellulosique. Concernant leur développement, la France est en retard d’autant
qu’elle ne dispose pas de champions français en matière de biotechnologies.
41
: Document Technique Unifié
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 139
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
I. Perspectives d’évolution de la filière
FORCES FAIBLESSES
− Des avantages environnementaux en − Des coûts plus élevés
termes de bilan carbone
− Une quasi absence de capacités de
− Des avantages techniques pour les transformation et de production en
matériaux composites à destination du France, pour les biopolymères ; des
secteur de la construction / rénovation producteurs en nombre très limité et de
(qualité d’isolation thermique et acoustique, très petite taille ; peu d’acteurs
…) positionnés sur les nouveaux matériaux et
généralement de petite taille
− Des pôles de compétitivité déjà positionné,
à l’image de Plastipolis, d’IAR, de Xylofutur, − Des filières de fin de vie non structurées
d’EMC2, d’Elastopole, du Pôle Fibre, du
− Des propriétés techniques pour les
pôle européen de la céramique
biopolymères encore faibles et des
− Une plasturgie française en très bonne compétences en biotechnologie très
position sur le plan international42 faibles, notamment pour le
développement des alternatives « non-
− Un potentiel de mobilisation des surfaces
food » basées sur l’hydrolyse de la
important, d’autant plus que l’exploitation
cellulose
potentielle de la lignocellulose peut être
rajoutée sans empiéter sur les espaces à − Une absence de concurrence et un
vocation alimentaire maintien du monopole actuel de leaders
étrangers, en particulier NatureWorks
− Une filière chanvre leader en Europe du
(acteur US) pour les biopolymères
point de vue des surfaces et bien structurée
autour d’acteurs possédant une large partie − Une faible connaissance de la part de la
des savoir-faire en matière génétique, Maîtrise d’Ouvrage publique et des
agronomique et de process professionnels du bâtiment des matériaux
composites d’origine naturelle43
− Une difficulté pour les PME d’intégrer
leurs produits dans le cadre normatif
existant, notamment pour les matériaux
destinés aux secteurs de la construction
et de la rénovation
42
: En 2nde position européenne après l’Allemagne : 17% de la plasturgie européenne, 25,6 milliards
d’€ et plus de 160 000 salariés ; en quatrième position mondiale. Une structuration en réseau efficient, une
industrie en croissance (CAGR moyen de 10% depuis 1998) et en bonne santé financière.
43
: Visibilité pour les matériaux composites plus difficile que pour les matériaux
biodégradables car les composites n’ont pas le « premium » biodégradabilité des biopolymères et se
situent davantage dans la logique d’une substitution pure.
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 140
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
2. Potentiel de croissance du marché
OPPORTUNITES MENACES
− Une possibilité de substitution pour tout ou − Une dépendance vis-à-vis d’autres
partie des produits d’origine pétrochimique et nations et une importation massive de
d’amélioration du bilan pour les industriels biomatériaux dans le cas d’une forte
demande rendant impossible le contrôle
− Les objectifs fixés par le Grenelle de
de l’origine des ressources renouvelables
l’Environnement dans le secteur de la
et le bilan carbone caduc
construction / rénovation
− Une dépendance aux portefeuilles de
− Une opportunité de développer dès
propriété intellectuelle d’autres nations
maintenant des biopolymères sur des
plus promptes à développer de nouveaux
gammes de produits à forte valeur ajoutée
biomatériaux
destinés à de multiples applications (dont
l’automobile ou l’aviation) − Une difficulté pour des solutions de
substitution à pénétrer des marchés
− Une diversité de matières premières
dominés par de grands acteurs.
utilisables pour la production des
biopolymères, tels que le PHA
− Développer l’offre des compounders
(assembleurs), tissu essentiellement
composé de PME et PMI
1. Ambitions
L’ambition de la France pour la filière biomatériaux (hors bois matériaux) doit être de :
− Devenir un leader industriel européen de la « bio plasturgie » et de la « bio construction »
suite aux dispositions du Grenelle.
− Maîtriser les technologies de rupture et posséder un portefeuille de propriété intellectuelle
riche de nouveaux biomatériaux.
− Etre leader dans le recours aux biomatériaux sur les marchés potentiels (automobile,…).
Concernant les marchés de niche, il sera nécessaire d’effectuer des choix et de ne pas
développer certains biopolymères pour lesquels l’avance internationale est déjà forte. Un
positionnement sur le PHA ou sur les monomères biosourcés doit être réfléchi dès aujourd’hui
L’opportunité du nanométrique doit également faire partie de cette sphère de réflexion. Il est donc
nécessaire de cibler des biopolymères tels que le PHA ou le PE / PP biosourcés, de telle manière
à développer des alternatives « non food » et de s’appuyer sur les ressources cellulosiques
françaises et ce dans l’optique des bioraffineries de seconde génération. D’autres voies de
recherche comme celles des polyamides ou des polyuréthanes synthétisés à partir des huiles
végétales, les acrylates synthétisés à partir des sucres ou d'autres biopolymères issus de la
chimie de la lignocellulose sont à envisager pour leur potentiel de développement.
Le développement des analyses de vie des biomatériaux et l’analyse de leur recyclabilité doivent
être renforcés .Le rôle de la chimie sera pour cela clé, car seule la mise en œuvre de ses
compétences permettra de mettre au point de nouveaux polymères en améliorant leur durabilité
et en maîtrisant le cycle de vie de leur processus de fabrication.
Des stratégies d’alliance entre acteurs sont nécessaires sur l’ensemble de la chaîne de valeur,
intégrant une véritable réflexion sur les options de fins de vie en fonction des volumes de déchets
générés. Les acteurs de la distribution de matériaux doit être également partie prenante du fait de
leur position internationale de leader. Seule une telle stratégie permettra de positionner la France
sur le terrain de la compétitivité en exploitant les synergies et en développant l’offre. Les formes
de coopérations sont multiples mais engagent nécessairement une collaboration de la R&D sur
l’ensemble de la chaîne de valeur, à l’image de ce que tente d’effectuer Plastipolis en France ou
BIOPRO « biopolymers / biomaterials » du Land de Baden-Württemberg en Allemagne.
Le développement de la filière française des biomatériaux passe par une meilleure structuration
des acteurs. C’est une condition nécessaire pour s’adresser en premier lieu au marché
hexagonal dans le domaine de l’emballage et de la construction, dont le potentiel est aujourd’hui
capté par des sociétés européennes non françaises, puis à de nouveaux marchés de niche à
valeur ajoutée. Les politiques publiques doivent donc s’assurer de créer l’offre.
Le levier réglementaire est incontournable pour l’essor de la filière : des mesures incitatives,
accompagnées de mécanismes de financement de l’Etat, favoriseront le développement et
l’exploitation de biomatériaux dans ces secteurs. L’investissement dans des sites de production
et de transformation est l’autre aspect clé.
La recherche française soit être davantage valorisée dans le but de créer des PME compétitives,
aujourd’hui absentes de la chaîne de valeur française.
Le soutien au tissu français pour les agro-matériaux & matériaux composites passera par l’essor
de PME innovantes, en lien avec les organismes de recherche impliqués, ainsi que par les
coopératives de l’amont agricole.
Pour répondre à cette ambition, des actions doivent être entreprises en faveur des filières sur
trois axes prioritaires :
− Dans l’emballage, jouer sur des interdictions ciblées ; structurer une chaîne d’acteur
pour répondre à la demande : inciter la plasturgie et les compounders à modifier leur
outil de production.
− Clarifier la notion juridique du fragmentable afin de donner aux entreprises une vision
claire et à long terme pour leurs investissements.
− Organiser un fond d’aide des entreprises innovantes pour :
- La normalisation, validation et labellisation de nouveaux matériaux, en particulier
pour faciliter l’accès et la distribution des agro-matériaux aux secteurs de la
construction et de la rénovation.
- La mise au point de prototypes.
- Et la gestion des matières premières secondaires à échelle industrielle.
− Instaurer des aides fiscales en directions des PME pour inciter à la modification des
outils de production.
Le marché de l’eau (eau potable et assainissement) en France atteint un chiffre d’affaires de plus
de 15 milliards d’euros. Avec 112 800 emplois, des activités et services relevant en France
principalement de politiques publiques, et une R&D du secteur privé très concentrée, l’eau est
l’un des deux secteurs principaux des éco-activités, avec la filière des déchets et de même
importance.
Les deux acteurs internationaux majeurs sont français : VEOLIA Environnement (CA : 36,2 Mds€
dont 12,3 Mds€ pour l’activité de l’eau) et SUEZ ENVIRONNEMENT (CA : 6 Mds€ pour l’activité
de l’eau). SAUR réalise un CA de 1,5 Mds€. Des milliers d’entreprises travaillent en relation avec
ces acteurs principaux.
Le volume mondial d’activité est de 370 milliards de dollars. Près d’un milliard de personnes dans
le monde sont desservies en eau et assainissement par le secteur privé, dont 224 Millions par
Veolia Environnement et Suez Environnement.
Le Conseil Mondial de l’Eau évalue à 180 milliards de dollars par an pour les 25 prochaines
années (75 milliards de dollars actuellement) les investissements nécessaires au niveau mondial
pour moderniser l’existant, créer de nouveaux équipements (usines de production, réseaux de
distribution, stations d’assainissement) et développer de nouveaux systèmes d'irrigation.
Dans le domaine de l’eau, ils sont des acteurs internationaux majeurs, notamment pour les
services. Le graphe ci-après indique le classement des 20 entreprises mondiales les plus
importantes sur la base du nombre de personnes desservies (millions de personnes desservies -
Global Water Intelligence, novembre 2009).
44
Selon BCG , la France peut à nouveau être un précurseur en structurant ce marché autour de
partenariats publics /privés comme elle l'a fait pour l'eau et l'assainissement. Il s'agit de s'appuyer sur les
entreprises françaises du secteur de l'environnement et les pouvoirs publics concernés pour enclencher le
développement et notamment la structuration organisationnelle et financière de ce marché, en
commençant probablement par les axes stratégiques de la DCE pour les cours d'eau, l’eau souterraine et
les zones aquatiques
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 145
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
ATOUTS DE LA FRANCE FAIBLESSES
-Trois leaders mondiaux français des -Concurrence de plus en plus forte des pays
constructions et des services pour l’eau asiatiques, notamment en matière d’ingénierie
potable et les eaux usées
-Développement ou mise en place insuffisante de
-Forte expérience des acteurs français sur les certaines filières ou technologies : capteurs,
filières matures de traitement : eau potable, systèmes de pilotage, assainissement non collectif,
eaux usées, boues, eaux pluviales génie écologique ; difficultés de développement sur
de nouvelles technologies (biotechnologies,
-Réalisations sur le territoire français nanotechnologies)
constituant autant de dispositifs de
démonstration pour la quasi-totalité des filières -Boues et coproduits insuffisamment valorisés
-R&D en fort développement dans le secteur -R&D du secteur privé : part du CA consacré
privé, ainsi qu’une R&D publique de qualité pouvant être améliorée
Les évolutions prévues par secteur et par zone géographique sur la période 2007-2016 sont très
significatives (volume potentiel de marché mondial estimé à plus de 500 milliards de dollars en
2016, soit une progression de l’ordre de 40% par rapport à 200745). Il en est de même de la
population desservie, des investissements et des parts de marchés. Les marchés d’Asie (Chine
Inde), du Moyen- orient et d’Europe de l’Est sont appelés à connaître des croissances
particulièrement fortes.
La croissance des investissements est plus élevée que celle des dépenses d’exploitation quel
que soit le secteur considéré (eau potable, assainissement, services d’eau et de traitement pour
l’industrie, équipements domestiques et équipements d’irrigation).
Sur la période 2009-2025, la population desservie en eau et assainissement par le secteur privé
va doubler. La croissance prévue en Asie, a priori favorable aux entreprises de ce continent,
induit un risque concurrentiel accru vis-à-vis des leaders qui opèrent sur le marché européen
mature. Les prévisions de croissance des investissements par le secteur privé affichent une très
forte croissance en Asie sur la période 2010-2016.
OPPORTUNITES MENACES
-Augmentation de la population mondiale -Développement très rapide de compétences dans
les pays asiatiques (Corée, Chine), ainsi que des
-Migration des populations vers les sites urbains et investissements importants constituant des
les zones littorales démonstrateurs de ces compétences
-Objectifs du Millénaire pour le Développement : -Financements insuffisamment sûrs, notamment à
- Réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage l’export
de la population qui n’a pas d’accès à l’eau
potable ni à des services d’assainissement de -Difficultés de financement des infrastructures
base lourdes
- Intégrer les principes du développement
durable dans les politiques et programmes -Retrait du secteur bancaire sur les équipements
nationaux et inverser la tendance actuelle à la publics suite à la crise financière
déperdition des ressources naturelles (l’un des
indicateurs suivi étant le taux d’utilisation de -Cadres juridiques non sécurisés à l’export
l’ensemble des ressources en eau)
- Filières structurées, avec un potentiel de -Modèle français trop restreint au « clés en main »
croissance avéré, tant en termes de chiffres
d’affaires que d’emplois, soutenues par des besoins
accrus, de nouveaux marchés en développement
45
Source : Global Water Intelligence
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 147
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
II. Ambitions pour la filière
1. Ambitions
2. Objectifs
Pour répondre à cette ambition, on peut fixer quatre objectifs aux filières eau potable et
assainissement :
A cet égard, une meilleure intégration des techniques de génie écologique dans la gestion de
la ressource en eau doit être recherchée. La gestion de l’eau doit être replacée au cœur de la
gestion de son bassin de prélèvement et de celle des milieux aquatiques en général.
L’utilisation de techniques d’assainissement à l’aide de végétaux doit être favorisée, en collectif
comme en non collectif.
Compte tenu des nouveaux défis auxquels la filière eau devra répondre, il est à souligner que la
métrologie est également appelée à se développer pour répondre à d'autres problématiques,
dans le domaine de la réduction des pertes en réseau et de la télé-relève notamment.
Les problèmes quantitatifs et qualitatifs liés à l’augmentation du stress hydrique nécessitent des
infrastructures de gestion de la ressource ainsi que des infrastructures de traitement qui
requièrent des investissements importants. Le développement de la métrologie pour mieux suivre
les pertes d’eau en réseau est également indispensable.
La prise en compte des problématiques ultramarines doit donner lieu à la mise en place de
solutions innovantes et adaptées. Par la diversité des situations et des besoins, elles sont
valorisables par les acteurs français en vue de positionnement sur des marchés export.
Les villes anciennes doivent faire face à des infrastructures-réseaux vieillissants. Leur maintien
est très coûteux. La moindre disponibilité liée à la crise va accroître les risques liés au
vieillissement des réseaux. Il y a besoin d’outils (techniques et politiques) pour appuyer la
décision sur les endroits des réseaux qui nécessitent des investissements en priorité. Au niveau
mondial, c’est l’accès à l’eau et à l’assainissement qui constitue l’enjeu prioritaire.
Les eaux pluviales constituent un champ spécifique très en lien avec les modalités
d’urbanisation.
3. Conditions de succès
Pour développer de manière significative les filières de traitement des eaux du futur, en France et
dans le monde, les pouvoirs publics doivent agir sur l’ensemble des leviers de l’activité : R&D,
conception des filières à hautes performances, exploitation d’installations, instrumentation-
métrologie, ingénierie financière, mise en réseau de l’expertise, développement de la formation.
Ces conditions permettront à la France d'améliorer la compétitivité de ses acteurs sur le marché.
Quelques-unes sont mentionnées à titre indicatif ci-après :
Deux priorités sont identifiées pour un plan d'action sur la filière de l’eau et de l’assainissement,
centrées d’une part sur des besoins de recherche et développement technologique, d’autre part
sur des modalités d’organisation des acteurs pour le lancement d’actions coordonnées.
Le choix a néanmoins été fait, à ce stade et dans le cadre de ce travail, de se concentrer sur les
aspects liés à la métrologie et à l'instrumentation spécifiques aux milieux. Il serait par ailleurs
inadéquat de se limiter à une vision actuelle d’un marché qui serait mature dans les pays
développés.
Le marché de l’analyse de l’air et de l’observation satellitaire est mature, alors que celui de l’eau
est en phase de croissance et celui des sols en émergence. La France se distingue sur les
applications satellitaires et dans le domaine de l’analyse de l’air avec deux leaders, mais
l’Hexagone accuse néanmoins et de manière plus globale un retard non négligeable face à
l’Allemagne, au Royaume-Uni, au Japon et aux Etats-Unis.
46
: coût déclinable en coûts d’analyse ou en coûts d’investissement actuellement nécessaires au
contrôle de procédé – détermination moléculaire, analyse de traces gazeuses ainsi qu’à l’évaluation de
rejets polluants et de maîtrise des risques industriels)
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 153
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
I. Perspectives d’évolution de la filière
FORCES FAIBLESSES
- Un contexte politique favorable avec le - Un contexte réglementaire à affiner
durcissement de la réglementation qui l’absence de clarté dans la réglementation
favorise le développement dans les constitue une difficulté majeure et
secteurs de la qualité de l’air, de l’eau et n’encourage pas les fabricants à prendre
des sols des risques de développement
- Pas de mesures incitatives à destination des
- Un marché de la métrologie instrumentation
industriels utilisateurs
des milieux en émergence : de nombreuses
opportunités à saisir et de faibles barrières - De lourds investissements nécessaires en
d’entrée R&D, paramètre par paramètre avec des
retours sur investissements qui peuvent être
- Un marché favorable au développement de longs
partenariats/contrats à long terme (avec les
- Un marché peu structuré avec une pléthore
budgets importants que ceci engendre) de PME (le leader mondial représente moins
de 5% du marché) pour la filière terrestre
- Une métrologie embarquée sur satellite qui
permet d’apporter une vision continue, - Peu de visibilité de la commande publique
globale, homogène et surtout indépendante en Europe pour les satellites
de certaines contraintes administratives - Des produits à long cycle de vie
(obsolescence retardée)
- Dans certains cas, une technologie qui
permet l’obtention et le traitement de - Des compétences et expertises nationales
données à un coût inférieur aux qui ne sont pas suffisamment fédérées pour
applications terrestre permettre un lobbying français efficace au
plan international
- Un potentiel de recherche et d’innovation
dans le domaine de la mesure « terrestre »
de premier plan, notamment via l’ISPL
(institut Pierre Simon Laplace)
OPPORTUNITES MENACES
- Des marchés inexploités dans les - Un manque d’implication des industriels
nouveaux pays membres de l’UE, les pays utilisateurs pour investir dans des
émergents, et les pays en développement technologies de surveillance et de contrôle
pour la filière « terrestre » environnemental
- La conversion des acteurs d’une seule - Une maturité de marché atteindre pour les
activité de fournisseurs de biens (propice à marchés historiques de la filière « terrestre »
l’exportation à une activité intégrant à la (les principaux sites industriels et les
fourniture d’équipement de plus en plus de grandes villes étant équipés)
services, ce qui implique des collaborations
de long terme avec les clients
- Des compétiteurs en nombre croissant
- La Directive Cadre sur l’eau et la Directive (surtout asiatiques) pour la filière
stratégie pour le milieu marin « terrestre » : le développement de la filière
et son potentiel pourraient à terme
- Placer la France en tête de file pour encourager les grands groupes étrangers
répondre aux nouveaux besoins : déjà présents sur le marché à acquérir des
PME françaises spécialisées
- Des Filières (process de captation CO2,
Biomasse, chimie verte, eau, …) - Une concurrence forte des américains et
des japonais pour la mesure satellitaire
- De la Métrologie Terrestre Prédictive qui ne
se contente plus du constat réglementaire, - La fragilité des PME françaises de services
mais qui permet d’interagir et de corriger commerciaux découlant de l’activité
satellitaire
1. Ambitions
2. Objectifs
Indépendamment de la nature du milieu à mesurer, les points forts à développer dans ce secteur
sont les mesures locales précises (seuils réglementaires de plus en plus bas), l'analyse rapide,
les systèmes portatifs et l'intégration réseau. La filière métrologie-instrumentation doit faire face à
cinq enjeux principaux de développement :
- Dans le domaine de l’air, conforter la place des principaux acteurs français par
l’innovation
Le domaine de la mesure de l'air intérieur et de l'air ambiant prend de plus en plus d'importance.
Il nécessite des réponses technologiques appropriées et innovantes (notamment pour
l'intégration de données et les interfaces utilisateur, au-delà de la mise au point de capteurs
simples, fiables et peu onéreux).
Cela est d’autant plus important que l’eau deviendra un problème crucial au niveau mondial et
que les leaders industriels de l'eau sont français.
Ceci nécessitera également de favoriser l’achat de données à l’échelon national (dans le cadre
de la mise en œuvre des objectifs du Grenelle de l'Environnement), dans le but de donner une
certaine visibilité économique aux acteurs de la filière.
L’observation terrestre à petite maille (de quelques mètres à plusieurs kilomètres) par mesure in
situ et par télédétection (radars, lidars) pour des espaces limités (atmosphère urbaine, couche
limite atmosphérique, parcelles agricoles, bassins versants…) est un marché en pleine explosion.
Il est difficile d’imaginer le monde de demain sans des solutions logicielles de diagnostic et de
gestion environnementale aidant les collectivités, les entreprises, les ménages à piloter leur
impact environnemental de manière assistée, voire automatique. Dans un premier temps, il serait
nécessaire de développer des solutions pour les entreprises et pour les villes, permettant une
appréhension globale de l’impact (pas uniquement carbone) d’une activité selon des méthodes
d’audit normalisées.
- Filière « terrestre »
D'autre part, s’il existe des acteurs reconnus dans le domaine de la métrologie – instrumentation
des milieux, il demeure qu’aucun organisme clé n’a actuellement pour vocation en France, de
rallier les acteurs de la métrologie et de l’instrumentation appliquées à l'environnement.
L'émergence d’un tel organisme pour fédérer les acteurs, en relation avec les organismes
fédératifs, non spécialisés, mais intégrant partiellement ces préoccupations (SIMTEC,
syndicat de la mesure, Gixel, …) est sans doute un autre facteur clé de succès à la
structuration et au développement de la filière.
- Filière « satellitaire »
Les moyens spatiaux doivent contribuer à la maîtrise des changements climatiques et des
menaces sur l'environnement. Les exemples abondent sur ce point, et la France soutient très
fortement le développement du programme européen GMES, en particulier dans sa composante
spatiale.
Néanmoins, l’offre reste mal connue des clients potentiels et elle est très souvent présentée de
façon parcellaire, peu utilisable par l’utilisateur final sans un gros travail de traitement préalable.
La structuration d'une réelle filière industrielle incluant des démarches collaboratives entre les
grands acteurs et les PME, en relation avec les clients majeurs, serait un élément essentiel de
succès.
La prise en compte des possibilités satellitaires actuelles et l’achat massif de données par les
décideurs publics sont indispensables à la pérennité et à la croissance de ce secteur
économique, même si certaines applications comme l’agriculture de précision semblent se
développer.
Pour répondre à cette ambition, des actions doivent être entreprises en faveur des filières sur
cinq axes prioritaires. Notons que si les filières « terrestre » et « satellitaire » ont été
distinguées l'une de l'autre pour faciliter la lecture, les propositions d'actions privilégient
cependant la convergence entre ces deux grandes familles.
− Réaliser des analyses détaillées des marchés émergents, tels que celui de la qualité de
l'air intérieur (radon, pertes thermiques des bâtiments, mercure par exemple), des
conséquences de la mise en œuvre des réglementations, de la structuration fine des
besoins et des acteurs industriels en métrologie environnementale.
− Créer les conditions d'une synergie entre les grands acteurs et les PME et inciter les
grands acteurs français à une collaboration approfondie en vue de proposer une offre
globale.
− Garantir la pérennité de la fourniture des données, pour assurer la continuité des séries
de mesure sur le long terme.
− Assurer l’accès aux données pour les entreprises et notamment les PME afin qu’elles
puissent développer des services et produits.
− Communiquer sur l'acceptabilité, faisabilité et la pertinence économique de solutions
satellites pour l'acquisition de données environnementales.
L’optimisation des procédés industriels a toujours fait partie des bonnes pratiques des industriels
pour améliorer leur rentabilité économique. Le rapport au bénéfice environnemental associé est
néanmoins plus récent.
Parmi les stratégies industrielles adoptées, le marché des équipements à visée curative (gestion
des déchets, traitement des effluents) est certainement le plus mature, les entreprises (en
particulier les PME) avançant très timidement vers l’intégration de systèmes à visée préventive.
En outre, si de grands groupes français et de nombreuses PME se sont positionnés sur la vente
d’équipements industriels, la part dédiée aux équipements ou procédés à performance
environnementale accrue reste faible.
FORCES FAIBLESSES
- Un contexte favorable : - Une filière encore peu développée et
1. Une prise de conscience majoritairement constituée d'un tissu de
collective pour le recours aux PME/PMI
procédés propres et sobres
- Un développement de la filière étroitement lié
2. Une réflexion plus globale sur au durcissement de la réglementation, ainsi
l'optimisation des schémas qu'aux politiques publiques mises en œuvre
énergétiques des usines et sur une
démarche d'exploitation plus
durable, en termes d'utilisation des - Des modèles de financement ou d'aides
ressources encore trop peu tournés vers la mise en
œuvre industrielle
OPPORTUNITES MENACES
- Des positions fortes à aller chercher sur - Une réglementation complexe, encore trop
le marché émergent de l'efficacité des peu incitative et n’encourageant pas le
procédés (énergie et matière) recours aux procédés propres et sobres
1. Ambitions
La France doit se positionner comme une économie fondée sur l’éco-conception et peu
consommatrice de ressources grâce à la constitution d’une véritable filière industrielle
d’optimisation des procédés industriels. La France doit en particulier s’atteler à proposer une offre
industrielle complète dans le domaine des technologies préventives et à favoriser la mise en
œuvre de démonstrateurs industriels.
2. Objectifs
Cela signifie que les technologies qui sont prêtes à être introduites sur le marché devraient avoir
une performance environnementale au moins trois fois supérieure aux technologies actuellement
utilisées, afin de ne pas impacter davantage l’environnement. Il s'agit bien évidemment d'une
moyenne, certaines technologies pouvant y parvenir mieux que d'autres, selon le type de
contexte, de procédé ou d'équipement au travers desquels elles sont déployées.
La filière d’optimisation des procédés industriels doit faire face à deux enjeux principaux de
développement :
47
: Les biotechnologies au service de la durabilité industrielle – Quelques clés, OCDE, 2001
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 162
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
- Développer et adopter des procédés et des équipements qui permettent de limiter
drastiquement l’impact des activités économiques sur l’environnement
Au même titre que le captage, le stockage et la valorisation du CO2 qui ne constituait pas une
filière il y a une dizaine d’années, l’optimisation énergétique et environnementale des
procédés industriels doit évoluer dans la mesure où elle peut devenir une filière à part
entière.
En sus, des acteurs sont capables de répondre à la demande dans le domaine du conseil, mais
un effort important est nécessaire dans le domaine de l'innovation, avec une offre largement
portée par des PME/PMI. L'essentiel des efforts actuels en matière de déploiement de solutions
concerne les actions curatives.
Cependant, le levier de la réglementation est majeur puisqu’il est capable de faire évoluer la
demande vers l’aspect préventif, pour lequel le potentiel de marché est gigantesque et les
positions loin d'être établies. La Directive européenne 96/61/CE, dite IPPC (« Integrated
Pollution Prevention and Control ») a d'ores et déjà pour but d’accompagner les exploitants de
grandes installations industrielles dans l’adoption progressive des meilleures technologies
disponibles sur le plan environnemental. Elle s'adresse donc aux installations les plus polluantes.
Les PME représentent toutefois un gisement d'amélioration considérable, notamment sur le plan
énergétique, gisement qu'il faut exploiter de différentes manières : diagnostics, informations et
incitations financières.
La mise en œuvre systématique des pratiques de gestion énergétique dans les industries pourrait
à elle-seule engendrer une baisse de 3 à 7% de la demande énergétique industrielle.
Les normes européennes des comptes de l’environnement excluent aujourd'hui les dépenses
liées à l'efficacité énergétique. L’intégration de ce paramètre est pourtant pertinente pour de
suivre les tendances, dynamiques et efforts menés en la matière.
48
Source : rapport sur la stratégie nationale de recherche dans le domaine énergétique,
MINEFI/MESR, mai 2007
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 163
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
L’introduction et la diffusion dans un contexte industriel de ces innovations vertueuses49 dans un
contexte « B to B », pourrait bénéficier de dispositifs de « Vérification de la performance
environnementale » (ETV), tels qu'il en existe dans différents pays (USA, Canada, Corée du sud,
Japon...), dispositifs dont l'Europe est en train de se doter.
3. Conditions de succès
Cette structuration en filière nécessite avant tout une participation active de l'État et des
collectivités locales au travers de programmes de R&D volontaristes et de mesures
réglementaires et fiscales ciblées, pour accompagner son développement. En effet, la
fixation de taxes, à l’instar de la taxe carbone, et la mise en place de mesures de soutien
financier à l'innovation apparaissent comme deux facteurs clés au succès de la filière.
L’offre existe déjà sur le marché des équipements curatifs, la demande est également présente.
Appuyer la croissance du marché des équipements préventifs est primordial : l'État peut en
effet participer à étoffer l’offre et à créer parallèlement la demande.
Inciter de matière efficace les industriels français à faire évoluer leurs installations, notamment
avec des équipements plus économes et au travers d'une meilleure organisation de la
production, est un facteur essentiel de développement de la filière.
La mobilisation des syndicats professionnels et des pôles de compétitivité concernés, ainsi que
l'accroissement de l'offre de formation dans les disciplines qui desservent les spécialités
concernées (mécanique, automatisme, TIC, ...), sont des éléments essentiels pour préparer une
offre française compétitive et exportable sur ce nouveau marché.
Pour répondre à cette ambition, des actions doivent être entreprises en faveur des filières sur
cinq axes prioritaires :
1. Rénover les installations et mieux les contrôler pour une meilleure économie des
ressources
49
: sur des critères comme le rendement de transformation, l'efficacité énergétique ou la
consommation d'eau
50
sous forme d'abondement vert ou par le biais de garanties bancaires d'Oseo
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 164
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
d'efficacité active (monitoring, régulation intelligente, pilotage global, aide à la
51
décision) .
− Sensibiliser et accompagner les PME pour la mise à niveau des équipements,
notamment par la généralisation du diagnostic énergétique.
− Développer par filière des classes et des labels d'éco-efficience des procédés de
fabrication, qui soient transférables aux produits fabriqués, en vue d'une valorisation
commerciale.
− Soutenir les programmes de R&D portant sur les actions préventives dans le domaine
de la production industrielle, ainsi que les démonstrateurs de technologies propres,
sobres et sûres.
− Favoriser un rapprochement des pôles de compétitivité concernés par le domaine et
complémentaires sur le plan technique.
− Mettre en place des feuilles de route technologiques d'amélioration des performances
pour les équipements industriels.
− Soutenir la diffusion des innovations éco-technologiques en préparant la déclinaison au
niveau national du futur dispositif ETV européen (plan ETAP) et en favorisant leur
expérimentation en milieu industriel.
4. Promouvoir l'émergence d'une offre industrielle française orientée vers des moyens
de production propres et sobres52
51
sur le modèle du programme « Clean Enterprise » du cluster américain Clean Tech San Diego :
incitations financières et prêts à taux zéro pour développer l'efficacité énergétique dans les PME.
52
: peuvent être par exemple cités :
- Les équipements modulaires et reconfigurables
- Les procédés intégrés et dispositifs servant à améliorer les rendements et les flux
- l'instrumentation et l'automatisme,
- La mesure, le contrôle et l'analyse in situ,
- Les outils (logiciels) d'aide à la décision environnementale pour les exploitants
Rapport « Filières industrielles stratégiques de l’économie verte » p . 165
MEEDDM / CGDD - Mars 2010
5. Inciter les acteurs des filières très consommatrices de ressources et génératrices de
fortes quantités de déchets à s'engager dans des démarches d'écologie industrielle, pour
un bénéfice à la fois économique et environnemental
Annexe
www.developpement-durable.gouv.fr