Building NGOs 2009 FR
Building NGOs 2009 FR
Building NGOs 2009 FR
AUTEURS
Fadumo Alin, B.A., M.Sc. Sjaak de Boer, M.Eng.
Gordon Freer Lia van Ginneken, RN.
Wim Klaasen, M.Eng Jean Robert Mbane
Khathatso Mokoetle, Maeve Moynihan,
M.Sc. (Med), B.A. (Cur) M.A., M.Comm.H.
Peres Odera, M.A. Prof. Saraswati Swain
Mirza Tajuddin, Amleset Tewodros
M.Soc, M.Pub Admin
Les parties sur les Budgets et la Comptabilité ont été élaborées par Mango,
une association caritative reconnue d’utilité publique au Royaume-Uni venant
en appui à des ONG dans le cadre de la gestion financière.
AUTEURS...................................................................................................................1
INTRODUCTION.................................................................................................. 5
Ce que nous sommes et ce que vous pourriez être… .............................................5
Exercices d’application et exemples: .......................................................................5
Mise à jour: Mars 2006 ..............................................................................................5
Définition d’ONG: ......................................................................................................6
CHAPITRE UN: LES PHASES INITIALES D’UNE ONG..................................... 8
1.1 Premières étapes ...........................................................................................8
1.2 Les facteurs qui vous aideront à construire une ONG de qualité:...............9
CHAPITRE DEUX: COMMENT IDENTIFIER VOTRE VISION,
VOS PRINCIPES, VOTRE MISSION, VOS STRATEGIES, ETC. .................. 11
CHAPITRE TROIS: IDENTIFICATION DES VRAIS PROBLEMES
ET BESOINS .................................................................................................. 16
3.1 Phase 1: Planifier les informations dont vous avez besoin et rassemblez-
les, soit à travers une évaluation des besoins ou une EPMR (évaluation
participative en milieu rural) ................................................................................... 16
3.2 Phase 2: Chercher des informations à l’extérieure de votre ONG et
auprès des bénéficiaires, et faites en sorte que ce qu’ils disent soit
sérieusement pris en compte ................................................................................. 16
CHAPITRE QUATRE: PLANIFICATION............................................................ 18
4.1 Phase 3: Décidez de ce que le projet devrait faire et commencez la
planification ; identifiez les buts, les objectifs et les activités .............................. 18
4.2 Phase 4: Impliquez les bénéficiaires dans le processus de
planification ................................................................................................. 18
4.3 Phase 5: Intégrer une bonne pratique et la transparence dans le plan ..... 19
4.4 Phase 6: Elaboration d’un système de suivi dans lequel, à chaque
fois qu’il est possible, les bénéficiaires peuvent jouer un rôle.................. 19
4.5 Phase 7: L’obtention de financement ......................................................... 20
CHAPITRE CINQ: MISE EN ŒUVRE ................................................................ 21
5.1 Phase 8: A présent, après toute la planification, il faut à la mise
en œuvre ou l’exécution !............................................................................ 21
CHAPITRE SIX: SUIVI - EVALUATION............................................................. 22
6.1 Phase 9: Assurer le suivi............................................................................. 22
6.2 Phase 10: Evaluer ........................................................................................ 22
Comment construire une bonne petite ONG –3–
6.3 Phase 11: Intégrez les leçons apprises pour la prochaine étape
de planification ............................................................................................ 23
CHAPITRE SEPT: QUE SIGNIFIE BONNE PRATIQUE ? ................................ 24
7.1 Meilleure pratique pour vous? .................................................................... 24
7.2 La construction d’un orphelinat est-elle une Bonne ou une
Mauvaise Pratique? ..................................................................................... 24
7.3 Elaboration des meilleurs principes et pratiques....................................... 24
7.4 Meilleure Pratique dans le cadre d’un pays regorgeant de ressources .... 25
7.5 Comment reconnaître une Meilleure Pratique dans votre domaine: ......... 26
CHAPITRE HUIT: DEVELOPPEMENT DE BONNES STRUCTURES .............. 27
8.1 Devenir une ONG formelle........................................................................... 27
8.2 Spécialisation du personnel........................................................................ 27
8.3 Elaboration et maintien des principes ........................................................ 27
8.4 Le modèle occidental d’organisation.......................................................... 27
8.5 Améliorer le fonctionnement du personnel ................................................ 29
8.6 Construire et maintenir un Conseil efficace ............................................... 31
8.7 Les rapports entre le personnel et le Conseil d’une ONG.......................... 32
8.8 Renforcement des capacités du Conseil et du personnel ......................... 32
8.9 Le Directeur/la directrice : le caractère et le travail.................................... 32
8.10 Bon fonctionnement de groupe .................................................................. 33
8.11 Si les choses ne vont pas bien au sein d’une ONG.................................... 38
CHAPITRE NEUF: DEVELOPPER DE BONS SERVICES D’APPUI ................ 41
9.1 Bonne administration .................................................................................. 41
9.2 Logistiques .................................................................................................. 42
9.3 Elaboration des budgets ............................................................................. 42
CHAPITRE DIX: GERER ET TROUVER DE L’ARGENT .................................. 45
10.1 Gérer de l’argent .......................................................................................... 45
10.2 Recherche de financement.......................................................................... 49
CHAPITRE ONZE: OBTENIR UNE CAPACITE JURIDIQUE............................ 55
CHAPITRE DOUZE: CONSTRUIRE DURABLEMENT ..................................... 57
12.1 Durabilité institutionnelle ............................................................................ 57
12.2 Durabilité des projets .................................................................................. 59
12.3 Durabilité et formation................................................................................. 60
12.4 Développer la durabilité à travers des réseaux forts.................................. 60
Comment construire une bonne petite ONG –4–
INTRODUCTION
Ce que nous sommes et ce que vous pourriez être…
Ce manuel a été rassemblé par un groupe de personnes travaillant dans et avec des
Organisations Non Gouvernementales (ONG). Nous avons principalement une longue
expérience de travail auprès des ONG en Afrique, dans le sous-continent indien et dans
les pays de l’ex-URSS. Ces ONG se trouvent dans des grandes villes, des petites villes
et des villages. Certaines d’entre elles s’occupent des droits humains, mais la plupart
travaille pour l’amélioration des conditions de vie des plusieurs communautés.
Par conséquent, avec ce manuel, nous avons l’objectif de vous aider à développer une
meilleure pratique au sein de votre ONG afin d’éviter, de reconnaître et de résoudre les
problèmes. Quel que soit votre domaine d’intervention dans le secteur des ONG, vous
trouverez des ressources dans ce manuel qui puissent vous être utiles.
A travers le manuel, vous trouverez la théorie sur les meilleures pratiques et les
EXERCICES appropriées. Ceux-ci peuvent être traités par une seule personne ou, au
mieux, par un groupe qui discute du texte. En faisant ces exercices, chaque personne
applique des idées et la théorie à une situation (ex. : « ce projet semble-t-il pertinent
pour les problèmes qui se posent ? ») Chaque personne apprend à travers la réflexion
et la discussion. Par conséquent, veuillez traiter les exercices à chaque fois que vous le
pouvez. Votre ONG pourrait désigner un petit groupe de travail qui se rencontre
régulièrement pour le faire.
Il y a également un certain nombre d’exemples sur des projets existants. Dans chaque
cas, vous pouvez vérifier s’il y a des leçons qui s’appliquent à votre propre ONG. S’il y a
des sujets sur lesquels vous n’êtes pas d’accords avec les auteurs, vous pouvez en
discuter pour voir si votre désaccord est plutôt dû aux réalités de votre situation.
Chapitres 9.3 & 10; Annexes 4 & 5: Ces chapitres ont tous étés rédigés par Mango,
une ONG qui vient en aide à d’autres ONG à mieux gérer leurs finances. Mango a
publié « Guide financier pour des ONG » (en anglais, français, espagnole, arabe et
russe) Cela vous permettra d’améliorer la gestion financière de votre ONG :
www.mango.org.uk/guide/section.aspx?ID=22
Vous pouvez trouver davantage de ressources sur les aspects financiers à l’adresse :
www.mango.org.uk/guide/section.aspx?ID=5
Chapitre 10.2: Networklearning a enrichi cette partie dans une autre publication:
« Guide pour la recherche de financement »
Définition d’ONG:
Voici les critères exigés par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés
(HCR) pour le statut d’ONG : but non lucratif, non marchand, non gouvernemental,
inscription juridique et adhésion aux valeurs et pratiques humanitaires universelles.
Cependant, l’inscription juridique peut poser certains problèmes à certains endroits où le
gouvernement serait hostile. Cela peut, par exemple, entraver les sources de
financements extérieurs.
Nous ne disons pas que chaque ONG devrait respecter tous les critères mentionnés
plus hauts. Une ONG peut prendre différentes formes. Pensez plutôt à ce qui est
réellement important :
Plusieurs des facteurs mentionnés plus haut sont des aspects concernant
l’organisation formelle. Les petites ONG peuvent bien se passer de trop
d’organisation formelle.
Certains pays rendent l’inscription juridique inutilement difficile ou bien y
attachent des conditions politiques.
Il est possible d’avoir plusieurs interprétations des termes tels que « valeurs
humanitaires universelles »
En fin de compte, de si bonnes ONG pourraient être différentes les unes des autres.
Comment construire une bonne petite ONG –7–
La définition que nous aimerions utiliser dans ce manuel est qu’une ONG devrait
avoir un but non lucratif, non marchand et non gouvernemental. Elle devrait
adhérer aux valeurs et pratiques humanitaires universelles. Elle devrait avoir la
capacité et être prête à rendre compte de ses actions.
Pour vous tous/toutes qui mettez en place une ONG dans l’espoir qu’elle connaîtra un
succès, vous avez besoin de trois choses :
La troisième est une bonne relation avec les personnes que vous voulez aider
(les bénéficiaires)
Dans la plupart des pays, les ONG se mettent en place de deux manières : l’une est là
où il y a un groupe qui n’a pas de voix, mais qui a besoin d’en avoir. Quelques
personnes dans ce groupe (peut-être des parents d’enfants handicapés) commencent à
se rencontrer, à décider de s’organiser en vue d’obtenir davantage de ressources pour
leurs enfants et pour leurs familles. Ceci est le commencement classique ascendant
(bottom-up).
Une autre manière est qu’il y a un groupe de personnes avec une éduction ou un statut
qui épouse une cause, décide d’aider, par exemple, des personnes âgées atteintes de
cancer ou des groupes de villages qui fait du reboisement.
La différence entre les deux groupes est que dans le cas des parents des handicapés et
d’autres groupes « ascendants » (bottom-up) les principaux bénéficiaires de l’ONG sont
les mêmes groupes ou leurs familles. Cela garantit le bon traitement des bénéficiaires.
Avec le second groupe, il y a un « Nous » qui fait le bien et un « Eux/Elles », les
personnes à qui le bien est fait. La bonne construction de ce groupe dépend de leur
disposition à amener les bénéficiaires de l’extérieur vers l’intérieur, faisant d’eux une
partie du « Nous » Cela doit se faire très rapidement, sinon la relation centrale peut
durcir et devenir préjudiciable (des Bienfaiteurs aidant des Nécessiteux).
Très rapidement, bien que le nombre de personne s’accroisse, les travaux commencent
à demander plus de spécialisation. Des organisations externes vous poussent vers un
bureau plus approprié, un ordinateur, des immatriculations juridiques, la mise en place
d’un Conseil d’ Administration. Chaque travailleur(euse) commence à avoir un salaire.
A ce moment les principaux acteurs sont : les travailleurs, les bénéficiaires, le Conseil et
les personnes ou le petit groupe qui assurent la continuité. Ces derniers peuvent être
des travailleurs ou le/la directeur(euse), soit un membre du Conseil qui était au départ
un bénéficiaire. Mais ils sont la clé – peut-être la personne ou les personnes qui
donnent l’énergie et l’impulsion. Si vous êtes cette personne ou l’une de ces personnes,
alors au fur et à mesure que l’ONG grandit et commence à créer plusieurs emplois en
son sein, l’une de vos plus grosses tâches est de donner à tous les travailleurs le
sentiment qu’ils appartiennent à l’ONG et que l’ONG leur appartient. Vous avez besoin
de développer le sentiment d’appartenance au sein des bénéficiaires, mais également
parmi les travailleurs.
Comment construire une bonne petite ONG –9–
Ceci est l’histoire de notre ONG, bien que ce ne soit que très récemment que nous
prétendons être une ONG. Nous travaillons auprès des personnes âgées depuis environ
4 ans. Tout a commencé par la pitié que nous inspiraient les personnes âgées
souffrantes. Nous avons commencé dans notre propre village par leur rendre
régulièrement visite, pour discuter de leurs préoccupations, des beaux jours de leur vie.
Par la suite, nous leur apportions la nourriture qu’ils aimaient et qui ne se trouvait pas
dans le village. Nous leur apportions des habits contre le froid, des médicaments et nous
les aidions à lire les consignes pour l’utilisation des médicaments.
Nous avons été encouragés dans ces activités par d’autres personnes qui sont venues
nous donner un coup de main en apportant de la nourriture (du riz, de l’huile), des habits
et autres articles utiles. Nous étions six membres fondateurs. Alors nous avions
commencé à travailler avec des jeunes qui n’ont pas pu terminer leurs études
supérieures et qui s’étaient installés dans le village. De plus en plus, notre action s’est
répandue dans les villages environnants. Ce n’est que récemment que nous avons perçu
la nécessité et l’utilité de constituer une ONG légale.
EXERCICE:
S’agit-il d’une ONG descendante (top down) ou ascendante (bottom-up)?
Quelle est la relation avec les bénéficiaires ?
Quelles sont les trois étapes les plus importantes qu’elle devrait franchir par
la suite ?
1.2 Les facteurs qui vous aideront à construire une ONG de qualité:
1. Si vous avez une idée claire de vos objectifs, valeurs et éthiques ; si vous avez une
idée claire de ce que sera votre domaine de compétence ; si vous savez quelle
approche vous prenez, soit le plaidoyer ou la mise en œuvre, et si vous vous
trouvez les voies d’avoir un profile reconnaissable ;
2. si vous établissez une relation avec votre groupe bénéficiaire sur la base de la
bonne volonté et du respect des deux parties ;
3. si vous adoptez un seul objectif, parce qu’alors il est plus facile à atteindre ;
Comment construire une bonne petite ONG – 10 –
4. si vous vivez dans un pays avec une forte société civile. C’est-à-dire s’il y a assez
d’ONG et d’Associations pour former une masse assez importante afin d’être
écouté, une masse existant entre le gouvernement et le peuple. Un exemple de
pays avec une forte société civile est le Sénégal ;
6. Si votre ONG met en place des structures et des procédures d’actions qui sont
transparentes, responsables et démocratiques. cf. Chapitre 8.
7. Si vous mettez en place une politique claire et sensible au genre. Si aucune opinion
n’est émise, alors des groupes y inclus les femmes seront sous-représentées dans
le groupe de prise de décisions, et les besoins spécifiques à chaque groupe et sexe
parmi les bénéficiaires ne seront pas analysés.
Comment construire une bonne petite ONG – 11 –
Chaque ONG ferait mieux si les travailleurs acceptent sa vision, ses stratégies,
principes, etc. Cela pourrait prendre un temps de débat lors duquel chaque personne ou
groupe a une chance de débattre et de faire un remue-méninge. La manière dont la
vision, mission et stratégies découlent l’une de l’autre pour ensuite conduire au projet
est très claire dans l’exemple qui suit:
4. OBJECTIFS. Il fallait trouver des objectifs pour chaque stratégie. L’un des
objectifs, plus proche de la stratégie ci haut, est « promouvoir un
développement durable des organisations et des ressources »
stratégies sont pratiques et vous ne pouvez mener à bien que quelques unes. Voici
deux exemples :
1) « Une stratégie est de s’assurer qu’au bout de cinq ans, dans cette communauté très
pauvre, au moins un membre de chaque famille peut gagner de l’argent »
Tous, nous connaissons de petites ONG avec de grands engagements qui travaillent
dur mais dont les projets et les activités ne font pas parties d’une stratégie raisonnable
et qui sont, finalement, une perte de temps.
EXEMPLE
Une ONG en Asie essayait d’aider des familles à la limite de la survie. La plupart de ses
stratégies se focalisaient sur l’éducation. Les enfants sont sortis de l’école étant
capables de lire, mais sans compétences pour gagner des revenus. Les familles sont
restées pauvres. Si l’ONG avait adopté la stratégie selon laquelle “un membre de la
famille peut gagner sa vie”, elle aurait sans doute mieux agit.
Après des grands débats sur un certain nombre de possibilités, vous pouvez avoir
besoin de restreindre et de trouver les priorités les plus importantes, et également
identifier le problème central pour les bénéficiaires - ce qui sous-tend toute autre chose,
peut-être le manque de terres, le déplacement, la pauvreté.
Alors viennent encore des grands débats sur les stratégies – Qu’est-ce que chacune
permettrait d’atteindre ? Résoudront-elles vraiment le problème ? Quelles stratégies
s’appuieraient sur les forces de l’ONG ? Si les gens veulent se concentrer sur la
création de revenus, avez-vous des personnes avec de l’expérience, avec une maîtrise
des marchés, des marges de bénéfices, de la façon dont l’argent circule ? Si l’expertise
de l’ONG est de gérer des crèches et que personne de vous ne peut faire des calculs
simples, alors se concentrer sur la création de revenus reviendrait à dire que vous
devez bâtir sur vos faiblesses, et non sur vos forces.
Quelques fois, le principe est mis de côté – « Nous aborderons la transparence l’année
prochaine, après avoir fait des progrès sur le plan de nos stratégies » - mais il n’est pas
oublié. Les principes ne peuvent pas être oubliés. Par contre, les stratégies peuvent être
remplacées quand elles ont déjà servi leur but.
Un autre, nous osons l’espérer, est le principe de l’inclusion – que toutes les personnes
ayant un mot à dire au sein de l’organisation, aussi bien le patron, les balayeurs que
ceux qui bénéficient d’aide, devraient se sentir impliquées et avoir une possibilité de
faire entendre leur opinion. Personne ne devrait être réduit au silence du fait de son
appartenance ethnique, de son infirmité, de la vieillesse, de la pauvreté ou parce que ce
sont des femmes. Plusieurs ONG ont commencé à traduire ce principe en quelque
chose de réel en prenant en compte l’aspect genre.
Il y a des raisons qui sous-tendent notre affirmation selon laquelle chaque ONG devrait
définir sa propre politique sur le genre :
La première raison est que cela vous aidera à offrir un meilleur service aux bénéficiaires
(voyez l’exemple ci haut). Pendant longtemps, certains groupes ont bénéficié de moins
d’attention dans la mise en œuvre des projets par rapport à d’autres. Les femmes ont
été mises à l’écart, ainsi que certaines minorités ethniques, des personnes
handicapées, les personnes âgées. Pendant ce temps, les groupes ayant une forte
représentation bénéficient de plus d’attention. Un exemple très frappant chez des
réfugiés est celui de la foule qui attend du pain, les mains tendues, et une masse de
jeunes hommes se frayant leur chemin à coup de coudes au milieu des femmes qu’ils
renvoient par derrière. Cependant, les femmes qui retournent les mains vides,
s’occupent chacune de cinq autres personnes en moyenne. Si les distributeurs avaient
connaissance de cela et agissaient en conséquence, ils auraient fourni un service plus
efficace.
Ainsi, d’un certain point de vue, une politique genre consiste à connaître les personnes
que vous aidez et les groupes au sein du groupe. Cela est pareil à l’étude d’un groupe
de personnes vulnérables. C’est un instrument de planification.
La seconde raison est qu’il s’agit d’un point de renforcement de capacités. Elaborer une
politique genre vous obligerait à voir l’évolution de votre organisation et de voir si votre
personnel est représentatif des groupes de personnes que vous essayez d’aider. Les
ONG qui sont dominées par une haute classe ou par un sexe, les ONG où tout le
monde est jeune et valide ne se montreront probablement pas très attentionnées à toute
personne différente, notamment les personnes du sexe opposé, les plus âgés, les
minorités les plus méprisées.
EXERCICE:
Imaginez que demain votre ONG lançait un projet pour des prostituées ;
quelqu’un les traiterait-il comme l’on traite un ancien copain avec qui l’on a
Comment construire une bonne petite ONG – 14 –
A un niveau plus pratique, les ONG ont besoin de personnel féminin pour certaines
tâches telles que la fidélisation de bénéficiaires femmes ou pour la Planification
Familiale. Mais si elles sont uniquement employées pour des postes décidés par le
patron homme à lui tout seul, alors l’ONG sous-emploie leurs capacités et les traitent
sans respect, et elle manquerait probablement de respect envers ses bénéficiaires
également.
Les ONG qui aspirent au changement peuvent organiser des formations du personnel,
exiger un bon suivi des compétences sur la base du genre concernant certains postes,
etc.
Une troisième raison est que beaucoup de bailleurs de fonds et de plus grandes ONG
prennent la question très sérieusement. Elles ont un politique genre et s’attendent à ce
que vous en ayez également. Cela ne s’applique pas à toutes les grandes ONG – Le
HCR a une politique basée sur le genre, pendant que Médecins Sans Frontière n’en a
pas. Renseignez-vous auprès de vos partenaires pour savoir quelle est leur position et
ensuite observez leurs actions.
Une quatrième raison est que le genre est une question de principe. Si les gens ont ce
qu’ils veulent, alors le service est plus juste, plus éthique. Mais nous ne pouvons pas
savoir ce dont les personnes intéressées ont besoin si nous ne comprenons leur
situation. Une analyse sur le genre est une manière de pouvoir comprendre ces besoins
de façon utile.
HelpAge International intervient à travers des ONG auprès des femmes et hommes du
troisième âge. Pour bien accomplir son travaille, elle a besoin d’une sensibilisation sur le
genre – une compréhension de la situation aussi bien des femmes que des hommes et
comment ils/elles sont affecté(e)s par les facteurs sociaux et psychologiques. Avec une
bonne compréhension, les droits des femmes et des hommes peuvent être défendues
de façon égale.
En moyenne, les femmes dans le monde en voie de développement ont une espérance
de vie plus élevées que les hommes de 3 à 5 ans, et d’ici 2025, le nombre de femmes
âgées de plus de 60 ans aura augmenté de 150%. Vivre plus longtemps, pour les
femmes, par rapport aux hommes, voudrait dire plus de chance d’être veuve et de vivre
sans partenaire. Les veuves plus âgées ont peu de chances de se remarier et font
souvent face à la solitude, à l’isolation et à la dépendance vis-à-vis de leurs enfants,
notamment pour celles qui vivent dans des sociétés où le statut est lié au fait d’avoir un
mari. Dans l’expérience de HAI, beaucoup de femmes âgées continuent de travailler
jusqu’à un âge très avancé. En plus de pourvoir pour la nourriture ou les revenus pour
elles-mêmes, elles assument parfois des responsabilités domestiques pour permettre
aux autres membres de la famille d’exercer des activités génératrices de revenus. Les
soins des « très âgés » reviennent aux femmes, membres de la famille, souvent
vieillissantes et à la santé fragile. Il en est de même pour les soins aux malades et aux
handicapés aussi bien dans les familles restreintes qu’élargies.
exemple, des outils pour le plaidoyer et des indicateurs pour le suivi des programmes.
Ensuite, un atelier de trois jours a été organisé pour partager ces outils et renforcer la
capacité du personnel à leur utilisation.
L’atelier était révélateur pour le personnel. Ils ont vu le besoin de changer de croyances,
d’abandonner les pratiques marginalisant les femmes, et ont découvert le besoin d’être
plus systématiques et alertes sur le fait de s’assurer que les femmes et hommes âgés
bénéficiaient de façon plus équitable des programmes.
Comment construire une bonne petite ONG – 16 –
Une évaluation des besoins est parfois perçue comme une activité distincte, pendant
laquelle l’équipe de l’ONG et d’autres disciplines se rendent en visite auprès des
bénéficiaires pendant quelques jours ou une semaine. Mais si les bénéficiaires sont
proches, vivant dans un bidonville ou dans un camp de réfugiés, vous pourriez avoir
besoin de développer la collecte d’informations comme une des activités de routine de
l’ONG, avec peut-être un groupe de deux travailleurs qui passent un après-midi par
semaine à visiter quelques familles ou des individus et rassembler des informations de
façon organisée. Alors, votre ONG prendra ses décisions futures sur de bonnes bases.
Aucune ONG n’a une expertise complète. L’évaluation des besoins peut être effectuée
en partenariat avec d’autres experts. Ceux/celles-ci peuvent être des personnes
travaillant dans l’administration publique ou dans des entreprises privées. Si vous vous
préoccupez de la pauvreté, vous pourriez avoir besoin d’impliquer un expert de la micro
entreprise auprès d’une banque. Si vous vous intéressez à la santé et aux malades,
vous pourriez parler aux agents locaux de la santé. Le développement de partenariats
avec de telles personnes vaut la peine d’être entrepris.
La plupart des groupes bénéficiaires peuvent jouer un rôle actif dans le processus
d’identification des problèmes. Les enfants de plus de sept ans, les personnes ayant
des problèmes psychiatriques, même les personnes ayant des besoins spécifiques
d’éducation (les personnes autrement appelées « handicapés mentaux ») pourraient
toujours être en mesure de communiquer ; si vous leur dites de façon soigneuse et
respectueuse « quels sont vos problèmes ? », « Dans quel genre d’endroit aimeriez-
vous vivre ? » ils auront un point qui vaut la peine d’être entendu.
pour laquelle je travaillais était prête à financer un projet de reconstruction si le plan était
de bonne qualité.
Notre première étape a été une Evaluation Participative en Milieu Rural. Nous avions
besoin de savoir ce qui devait être fait en premier lieu dans la situation qui prévalait.
Nous avons informé deux équipes, chacune d’elles disposant de quatre experts locaux,
dont un économiste, une spécialiste en développement rural, une nutritionniste/expert en
soins de santé primaires et un sociologue. Les équipes ont bénéficié d’une formation
d’une semaine en évaluation participative en milieu rural. Chaque équipe avait alors à sa
charge un district pour lequel, après l’EPMR, elle devait rédiger un plan de réintégration
et de développement (deux districts en tout).
Comment construire une bonne petite ONG – 18 –
Nous avons eu le sentiment que le But et les Objectifs du projet correspondaient bien à
notre vision.
Indicateurs
Certains gestionnaires de projets, après avoir eu une idée claire de leurs buts et
objectifs, décomposent certains de leurs objectifs et activités en petites cibles
représentatives ou en indicateurs. Si les activités choisies comme indicateurs sont bien
menés, alors probablement d’autres choses se déroulent bien également. Chaque
indicateur doit être mesurable, réalisable et pertinent.
Lorsque vous commencez à planifier ce qu’il faut faire, vous devez savoir quelle est la
meilleure pratique dans votre domaine. Pour cela, référez-vous au chapitre 7. A Luarlila,
le fait de construire selon la meilleure pratique faisait partie de la planification :
Ce problème d’un comité non démocratique a été résolu de la manière suivante : nous
avons dit à tous les deux comités que s’ils voulaient la mise en œuvre du projet dans
leur district, ils devaient mettre en place un sous-comité pour la reconstruction qui aura
la charge de prendre les décisions. Les nombre, genre, et appartenance ethnique des
membres étaient définis d’avance, et les membres du sous-comité avaient été avertis
Comment construire une bonne petite ONG – 19 –
Lorsque vous commencez à planifier ce qu’il faut faire, il est important d’être clair à
propos des meilleures pratiques sur le terrain. Si vous êtes dans le doute, vérifiez le
chapitre 7. A Luarlila, la bonne pratique dans la construction faisait partie du planning :
Nous nous sommes assurés que les meilleures pratiques étaient inclues dans les plans :
cela s’est fait en suivant certains principes :
• Nous avons utilisé des technologies qui sont utilisées localement afin que les
populations puissent savoir comment construire leurs propres maisons et les
entretenir.
• Nous avons trouvé des personnes locales pour les phases critiques
d’identification et de mobilisation des bénéficiaires, et engagé des experts
techniques externes.
• Que peut faire les sous-comités pour assurer la continuité des activités du projet
lorsque le financement prendra fin et que les professionnels s’en iront ?
Comment construire une bonne petite ONG – 20 –
A l’issue de cette discussion, nous nous sommes accordés sur un certain nombre
d’indicateurs, dont certains ont été suggérés par les membres des comités. Ce sont,
entre autres :
• Six mois après l’ouverture de l’école, la majorité des enfants devra être
régulièrement inscrite.
Pour plus d’informations, veuillez lire le Chapitre 10.2 sur la recherche de financements et le
Chapitre 9.3 sur l’élaboration des budgets.
La mise en œuvre peut être relativement facile si vous avez une bonne planification, et
si vous êtes chanceux. Certaines choses vont sûrement mal se passer. Les problèmes
les plus courants sont : retard de financement ; retard des livraisons ; maladie parmi les
travailleurs ; et les intempéries. La planification devra prendre en compte tous ces
éventuels pièges. Et lorsque des problèmes surgissent, vous devez être inventifs/-ves
pour trouver des solutions.
Le premier type de travaux concernait les logements que, dans une large mesure, les
bénéficiaires pouvaient reconstruire eux/elles-mêmes ou avec l’aide d’un maçon
spécialisé. La responsabilité de la construction était entièrement entre les mains du
propriétaire de la maison ; il/elle faisait les briques, collectait le sable, s’occupait de
toutes les activités qui n’avaient pas besoin de spécialisation, etc. Notre ONG avait la
responsabilité de fournir les matériaux de construction tels que le ciment et les toitures,
et de collecter les subventions de chacune des familles.
Le second type de travaux concernait les travaux qui avaient besoin d’un entrepreneur,
notamment pour les infrastructures communautaires (approvisionnement en eau,
reconstruction du poste de santé et de l’école primaire) Ces travaux ont été exécutés par
l’entrepreneur.
Un autre problème était l’optimisme de la communauté. Chaque famille devait soit payer
une petite somme pour le projet ou à défaut, aider l’une des familles vulnérables dans la
construction de leur logement. Beaucoup de personnes ont adhéré à cette option, mais
beaucoup n’y ont pas consacré le temps nécessaire. Aux trois quarts de la mise en
œuvre du projet, il y a eu une rencontre avec ceux qui ne respectaient pas les termes
convenus. Un délai leur a été accordé pendant lequel ils ont promis d’achever le travail
ou leur propre maison n’aurait pas de toiture.
A cause de ces retards, la finalisation des logements s’est étendue jusqu’à la saison
pluvieuse. Des entrepreneurs supplémentaires ont dû être recrutés et payés afin que
tous les toits soient couverts à temps. Le projet s’est étalé sur trois mois au-delà du
temps prévu et a consommé tout le budget destiné aux imprévus.
EXERCICE:
Quels sont les trois gros problèmes de mise en œuvre auxquels la directrice
du projet a dû faire face ?
Comment les a-t-elle résolus ?
Les auriez-vous résolus de la même manière, au regard de votre propre
culture?
Comment construire une bonne petite ONG – 22 –
Définition de suivi:
Assurer le suivi signifie vérifier constamment comment les choses avancent, comparer
l’évolution réelle à l’évolution prévue. En d’autres termes, à quel rythme avancez-vous
dans votre parcours ?
L’évaluation, tout comme le suivi, veille sur le niveau de réalisation des objectifs. Mais
elle essaie aussi de prendre du recul pour considérer les objectifs à long terme – Etes-
vous sur le bon chemin ? Votre projet va-t-il changé le problème ? Pour être plus précis,
voici quelques critères qui sont utilisées par les grandes organisations lorsqu’elles
évaluent. Vous n’avez pas besoin d’utiliser tous les critères. Mais vous pourriez avoir
besoin de redéfinir comment vous pensez et planifiez au sein de votre ONG ; vous
pourriez discuter avec une plus grande organisation à propos du langage international.
Pertinence: Ceci est peut-être le plus important. Il faut des questions à savoir si les
objectifs du projet correspondent vraiment aux besoins des problèmes, à savoir si le
« pourquoi » de la question était pertinent. Il est facile d’entamer des activités qui
n’aident pas au problème. Par exemple, un projet de santé a trouvé qu’il y avait au sein
d’une population d’enfants de moins de cinq ans une malnutrition protéinocalorique et
s’est mis à dépenser beaucoup du temps à persuader les villageois de commencer à
cultiver des laitues (qui ne sont pas une alimentation prioritaire pour les enfants
souffrant de PCM). Lors de la récolte, les laitues ont été vendues sur le marché local et
l’argent utilisé dans les dépenses familiales. Alors, il n’y avait aucun rapport entre le
problème et l’activité.
semble être efficace ; mais si le projet a effectué cent visites de terrain et pris trois mois
ne faisant que la vaccination, alors il n’y avait pas un bon rapport efficacité coût.
EXERCICE:
Pensez-vous que ce projet marque de bons points pour la pertinence et la
durabilité ?
Pouvez-vous donner les raisons ?
6.3 Phase 11: Intégrez les leçons apprises pour la prochaine étape de
planification
La dernière étape est d’intégrer les leçons que vous avez apprises dans la prochaine
étape de planification.
Si votre ONG analyse sérieusement ce qui est considéré comme Meilleure Pratique, et
après des discussions difficiles décide qu’elle n’est pas appropriée dans vos
circonstances, alors cela est assez juste. Mais si vous ignorez tout simplement ce
bagage d’expériences et faites comme bon vous semble, vous ne considérez que votre
propre ego, pas le bien-être de vos bénéficiaires.
Traditionnellement en Afrique, les orphelins sont pris en charge par la grande famille.
Mais en Europe, des orphelinats étaient construits. Les caractéristiques des orphelinats
au cours de deux dernières décennies ont été : l’insuffisance de personnel pour
satisfaire aux besoins physiques et psychologiques des enfants ; l’échec d’une
éducation des enfants sur les relations à entretenir avec les adultes des deux sexes afin
de se préparer à devenir femme ou homme ; l’échec d’une éducation sur comment
ils/elles peuvent tisser des relations ; le manque de planification de l’avenir des enfants
concernant le travail. En Europe, les fillettes étaient gardées dans des orphelinats, y
grandissent sans relation avec les garçons et les hommes, en sortent à l’âge de 16 ans,
se retrouvent enceintes et remettent leurs fillettes à l’orphelinat.
Les gens semblent aimer les orphelinats. L’idée donne une agréable image morale ; les
fondateurs de la sainteté entourés d’adorables enfants qui ne sont vivants que grâce à
eux, tout cela dans un bâtiment comme preuve concrète de leur charité. Mais cette
image reflète l’ego des constructeurs, non ce qui est meilleur pour les enfants.
De nos jours, le SIDA a conduit un grand nombre d’enfants dans les orphelinats.
Comment doivent-ils être pris en charge ? L’argent qui sert à construire un orphelinat
peut aussi servir à élever les bébés par leurs grand-mamans et à payer une allocation.
S’il n’y a pas de grand-mamans, tantes ou grandes sœurs, ils peuvent être élevés dans
des familles sans lien de parenté – l’argent peut être payé pour l’adoption temporaire. Si
le régime exclut les personnes externes, alors les orphelins les plus âgés feraient mieux
d’aller en ville, où ils peuvent trouver une famille qui offre d’apprentissage.
des personnes âgées. A travers leurs efforts, nous essayons de nous assurer qu’un
certain nombre de meilleures pratiques sont reflétées dans le travail du projet. En voici
quelques unes :
« Je ne croyais jamais que ces pauvres vieilles gens avaient quelque chose à dire.
Maintenant, j’ai changé de vision et je les consulterais toujours », a déclaré un
responsable gouvernemental en Ethiopie, après avoir participé à un atelier d’évaluation
des besoins avec les personnes âgées.
Impliquer les personnes âgées au sein des structures des ONG et dans leurs
processus de planification
Nos ONG partenaires ont impliqué les personnes âgées dans leurs structures. A l’instar
d’autres ONG, elles partagent les pouvoirs, les droits et la responsabilité à travers des
Conseils très forts. Elles peuvent utiliser leur expérience et leurs capacités dans la
conception, la mise en œuvre et le suivi des projets.
« L’oreille n’est jamais trop vieille pour apprendre. Pour moi, c’était comme passer de
l’obscurité à la lumière » a déclaré Mme Mchuru, âgée de 82 ans, participante à un
programme d’alphabétisation à Durban, en Afrique du Sud.
« MODE » est un groupement de compagnies dont l’objectif est de trouver des solutions
socioéconomiques aux personnes vivant avec des handicaps physiques en les aidant à
trouver un emploi rémunéré. Dans tous les cas, les personnes handicapées sont
perçues comme une charge pour les familles et les sociétés. Mais un travail rémunéré
les renforce et peut contribuer à les réintégrer dans leur société.
La personne doit être fortement motivée à améliorer sa situation financière à travers ses
propres efforts et ne pas dépendre de l’aumône. Il est également très important que la
personne bénéficie d’un réseau fiable de soutien de la part d’amis et de la famille. Pour
atteindre notre objectif, MODE utilise un certain nombre d’instruments, dont :
Meilleure pratique : Une bonne latrine doit avoir une dalle en béton, un toit imperméable, un
rideau pour préserver la confidentialité et de l’eau pour le lavage.
Comment construire une bonne petite ONG – 27 –
Mais avec les ONG, il ne s’agit pas tout simplement de taille et de spécialisation. Il s’agit
de principes. L’un des principes est que chaque personne, directeur/-rice ou balayeur,
devrait se sentir comme partie intégrante de l’équipe de l’ONG et sentir que l’ONG leur
appartient. Il y a plusieurs façons de parvenir à cela, mais l’une est à travers les
personnes qui mangent ensemble. Si vous servez un bon déjeuner à tout le monde
atour de grandes tables mixtes, ceci est une bonne façon d’en faire une équipe.
Nos principes pour une ONG sont le sérieux, la responsabilité et la transparence. Pour
cela, vous avez besoin d’un système administratif adéquat. Quelqu’un doit s’occuper de
chaque don d’argent, de délivrer un reçu et de dire merci. Le comptable doit enregistrer
l’entrée d’argent et être en mesure, dans le cadre de l’audit annuel, de montrer qu’il est
allé acheter des médicaments pour le personnel et non de la bière. Le comptable doit
être assez simple pour que le bailleur de fond comprenne. Les reçus pour les
médicaments doivent être classés selon un système afin qu’ils puissent être retrouvés
facilement plus tard. Si nous insistons beaucoup sur les finances, c’est parce que
beaucoup d’ONG gèrent mal l’argent.
Il y a d’autres façons d’organiser les groups de travailleurs que l’on retrouve à travers le
monde et qui pourraient également bien marcher, mais elles sont généralement de
Comment construire une bonne petite ONG – 28 –
petites organisations. Par exemple, dans le domaine de la santé, les soins primaires et
les maternités sont souvent gérés par un groupe d’infirmières, de sœurs ou de sages-
femmes, qui sont presqu’au même niveau, tout en offrant des soins de qualité. Les
infirmières se connaissent et se respectent et préfèrent faire les petits travaux elles-
mêmes plutôt que de payer des salaires supplémentaires. C’est une façon de travailler
« réservée aux femmes » et qui implique un esprit de coopération.
Un autre modèle à succès est celui de l’organisation familiale, où chaque personne peut
faire toute sorte de travail et où le patron est également grand-père. Une éventuelle
faiblesse des organisations familiales est qu’elles pourraient être résistantes aux
nouvelles idées. Ensuite, en plus de la fonction indiquée, l’organisation a un autre
objectif (important mais tacite) : profiter à la famille elle-même. Cela ne pose aucun
problème s’ils/elles fabriquent et vendent des tongs, mais ça pose un problème évident
s’ils viennent en aide à des orphelins du SIDA.
EXERCICE:
Dessinez la structure de votre ONG, sur la base de l’exemple ci haut.
Combien de couches y a-t-il entre la personne au plus bas niveau de la
pyramide et le directrice(eur)?
• Pour obtenir de la promotion ou même pour conserver votre poste, vous devez
entrer en compétition – donc, moins de coopération;
• Des objectifs sont fixés aux employés, avec la pression de produire en volume
plutôt qu’en qualité. Par exemple : un nombre croissant de personnes âgées doit
bénéficier de visite chaque année. Mais il devient peut important de savoir si,
avec des visites, la qualité de leur vie s’est vraiment améliorée.
Vous devez aider l’ONG à bien fonctionner en vous assurant que chaque poste a un
cahier de charge – ce que la personne devrait faire, de qui répond-elle et qui elle
supervise.
Les cahiers de charge pour les postes supérieurs devraient inclurent des tâches sur le
terrain, afin que les directrices(-eurs) ne soient pas hors de portée. Et les sérieuses
tâches devraient être partagées plutôt que d’être toutes exécutées par le Directeur. Les
bons chefs se font seconder ; par exemple, l’ONG peut être représentée sur une plate-
forme locale sur la Sécurité Alimentaire par la personne qui s’y connaît en agriculture,
etc.
Votre ONG a des objectifs annoncés et une spécialité choisie. Alors, vous savez ce que
veut faire votre ONG. Et vous avez besoin de personnel qui peut le faire. Le travail de
l’ONG devrait se refléter à travers la capacité du personnel et les qualités du Conseil
d’Administration.
Dans une ONG, si tout va bien, ils/elles auront quelque chose de plus : un sens de
l’objectif en accomplissant une tâche qui aide les autres. Mais ce sentiment ne dure pas
pour de bon si les travailleurs eux-mêmes ne bénéficient pas d’assez de soutien.
Dans la plupart des organisations, une majeure partie des travailleurs répond de
quelqu’un, qui à son tour a la tâche de vérifier ce qu’ils/elles font. Une bonne
supervision rappelle aux travailleurs de temps à autre leurs buts. Chaque administrateur
aurait besoin de passer un jour avec un travailleur de terrain de temps en temps; ou
l’ONG pourrait tenir une « Journée d’information » : « Voila ce que nous avons réalisé
l’année dernière… »
cause, mais les personnes traitées de cette manière ont tendance à travailler beaucoup
en deçà de leurs capacités réelles.
Une meilleure manière est de se focaliser sur le travail bien fait - l’effort,
l’accomplissement, le soutien des collègues, la coopération en faisant usage des
félicitations et des encouragements. Des félicitations honnêtes sont une mine d’or que la
plupart des organisations explorent à peine. Elles inspirent les personnes et renforcent
l’esprit d’équipe. Un bon superviseur peut aussi aider un travailleur à comprendre sa
propre motivation, leurs forces, leurs faiblesses et comment ils/elles peuvent
s’améliorer.
6 Pris les dispositions pour que trois membres du personnel puissent aller en
stage pour leur permettre d’accomplir leurs tâches de façon appropriée (s’ils
réussissent);
Pour plus d’information sur les SWOT lisez le premier paragraphe du Chapitre 12,
« Construire Durablement ».
Ces personnelles de la Section Femmes n’avaient pas d’objectifs clairs. Elles ont tenues
des rencontres à des carrefours à travers le pays. Elles donnaient des conférences sur
la prise en charge de l’enfant. Deux femmes du village se sont portées « volontaires »
pour participer. Ni le personnel, ni l’audience ne trouvaient cela utile ou intéressant. En
conséquence, le moral du personnel a beaucoup baissé.
Alors, avec l’aide des expertes, l’organisation a commencé à analyser les besoins. Le
personnel a passé une semaine dans un village, ce qui était la première fois pour
plusieurs d’entre ces femmes. Elles sont retournées plus tard pour s’entretenir avec les
femmes du village sur ce qu’elles voulaient apprendre. Leurs priorités se sont portées
vers la génération de revenus et la planification familiale. Mais, pour enseigner cela, le
personnel devait faire deux choses : trouver des professionnels avec qui travailler, et
retourner à l’école elles-mêmes. Le processus de reforme était long et dur, mais avait du
sens pour le personnel et leur moral s’est renforcé.
• Si les membres de Conseil sont bons, ils représenteront les intérêts des
bénéficiaires
• Il peut décider des politiques, sans l’intervention des personnes qui exécutent le
travail au quotidien, en dehors de tout intérêt personnel à l’exception de celui des
bénéficiaires. C’est ce qui s’exprime par la séparation des décideurs et des
fonctions exécutives.
Les fonctions des membres du Conseil devraient être clairement écrites, avec un cahier
des charges (pour beaucoup d’entre eux, c’est véritablement un nouvel emploi). Cette
description devrait inclure le mandat. La description des tâches permet également de
faire le lien entre le Conseil et les personnes au sein bureau. Les deux types de
fonctions – Conseil et Personnel – devraient se compléter, et devraient être clairement
formulées à l’écrit. Il devrait ressortir clairement que le Conseil ne devrait jamais
s’ingérer dans la prise de décisions concernant le travail au quotidien, et le personnel ne
devrait pas réinterpréter la politique du Conseil pour l’adapter à sa propre vision.
Inévitablement, cependant, ces choses se passeront et il y aura des conflits.
Les membres du Conseil ont besoin de renforcement de leurs capacités en tant que
membres du Conseil. L’ONG peut organiser des cours, les membres peuvent visiter
d’autres ONG ; ils peuvent apprendre davantage du personnel à propos des
problématiques liées à leur travail. Ils peuvent aussi partager la formation avec le
personnel, forgeant de ce fait un sens du travail conjoint. Voir l’exemple du CLRAC au
Chapitre 10.2.1 « Planifier les besoins en financement de l’ONG >.
La capacité des Directrices/directrices est affectée par la manière dont ils/elles sont
motivés et ce qui leur vaut le poste. Certaines personnes sont des chefs parce qu’elles
sont des fils de quelqu’un ou le plus âgé des successeurs au patron démissionnaire. Un
Directeur désirable est quelqu’un qui ait une volonté, de l’énergie et une vision
Comment construire une bonne petite ONG – 33 –
supplémentaires. Mais parfois, la vision est pour les bénéficiaires, et parfois pour la
gloire personnelle.
Si vous reconnaissez vous-même que votre travail est moindre au moment de servir les
autres, plutôt que de renforcer l’image que vous avez de vous-même, ne vous
découragez pas. Vous pouvez toujours faire un bon travail, mais vous avez besoin de
construire des garde-fous – des moyens de vous assurez que vos traitez bien les
travailleurs et les bénéficiaires et que vous ne vous érigez pas en une petite tyrannie.
Trouvez les personnes avec qui passer du temps et qui pourront vous dire si vous
commencez à avoir une grosse tête.
Ensuite, envisagez ce qui suit : quelle que soient votre motivation en tant que chef, plus
vous être un leader fort, inspirateur, plus vous avez besoin de vous demander « si j’ai
une crise cardiaque demain, qui permettra à l’ONG de continuer à fonctionner ? Qui
poursuivra la cause ? » Alors, nous le suggérons, vous pouvez commencer à déléguer
davantage, donnant aux éventuels successeurs plus de responsabilités et les orienter
afin qu’ils/elles apprennent comment procéder. Commencez à construire un leadership
durable.
Pensez à ceci : les patrons énergiques et pleins de volonté sont parfois mieux quand il
s’agit d’atteindre des résultats que quand il s’agit de développer des rapports avec des
collègues. S’il y a un conflit persistant et grave entre vous et un collègue, ou entre deux
collègues, cela pourrait affecter le fonctionnement de l’ONG. Voir le Chapitre 8. 10. 5.
Bonne écoute
EXERCICE DE GROUPE:
La meilleure façon d’apprendre est d’écouter les points de vue des autres
personnes et ensuite l’affirmer vous-mêmes de façon efficace, même si vous
Comment construire une bonne petite ONG – 34 –
n’êtres pas d’accord avec cela. Alors trouvez un sujet que les gens trouvent
passionnant et discutez-en. Par exemple :
Votre pays regorge d’une espèce animale sauvage qui attire les riches
chasseurs qui apportent de l’argent dans le pays, mais en tuent. La
protection des animaux pourrait attirer les touristes de
reportage/photographes si quelqu’un l’organisait. Pour d’autres personnes,
l’animal est beau ; il a droit de vivre et d’être protégé quels que soient les
arguments économiques. Mais le pays est pauvre. Pouvez-vous réfléchir à
un tel animal dans votre pays (tigre, lion, éléphant, biche rouge, renard
arctique, ours polaire) ?
Alors, chacun, à tour de rôle, énonce son point de vue autant que faire se
peut, avec des sentiments, et l’auditeur l’aide autant que possible.
L’idée n’est pas que les gens changent leur point de vue, mais de voir qu’un
point de vue différent est compréhensible et digne de respect.
• Rassurez-vous qu’elles ne
sont pas trop longues,
jamais au-delà d’une heure
et demie ;
• Mettez de côté les points qui ont besoin de beaucoup de discussion. Par exemple,
si vous voulez que chacun discute « Notre ONG doit-elle faire moins de travaux de
secours et plus de travaux à long terme ? » donc accordez tout un après-midi pour
ce débat et faite autant de préparations que possible d’avance. Par exemple, les
gens qui ont une forte opinion devraient écrire leurs arguments et faire circuler des
copies à tout le monde.
• Pensez aux réunions passées. Qui parle beaucoup, qui parle peu ? S’il y a des
personnes qui parlent beaucoup, consulter la partie sur la « Bonne Ecoute » plus
haut, parlez à ces personnes individuellement, et si nécessaire, avertissez-les avant
la prochaine rencontre qu’après trois minutes, vous allez les interrompre. Peut-être
Comment construire une bonne petite ONG – 35 –
qu’il y a un groupe ethnique minoritaire qui parle à peine, peut-être que se sont les
femmes. Demandez-vous pourquoi, et peut-être tenez une rencontre avec ce
groupe ethnique minoritaire ou avec ces femmes.
• Sont-elles découragées par les interruptions, les personnes qui se moquent d’elles
ou n’écoutent pas ? Les gens réagissent-elles de façons humiliantes ? Si oui, vous
pouvez travailler sous deux angles. Aidez les personnes silencieuses à se
rencontrer et clarifier leur point de vue, les aider à exercer la prise de parole. Leur
accorder du temps lors des principales réunions. Ensuite, parlez aux personnes qui
les méprisent. Si certaines personnes refusent à d’autres la possibilité de
s’exprimer, cela n’est pas une simple plaisanterie ; c’est une brimade que de nier à
des personnes leurs droits démocratiques. Cela est méchant et inacceptable.
a) Il y a un « bâton de la parole » (tel que celui utilisé par les indigènes américains).
Seule la personne qui tient le bâton a la parole et personne d’autre, mais pour un
temps déterminé, peut-être trois minutes. Après quoi, le bâton doit être passé à
quelqu’un d’autre ;
b) Personne ne parle deux fois jusqu’à ce que tout le monde ait déjà pris la parole
une fois ;
• Les problèmes sont définis par les intérêts et les personnalités des personnes
impliquées ;
• Les deux parties sont probablement intéressées à garder leurs emplois ;
Comment construire une bonne petite ONG – 36 –
1) Chaque partie reçoit le temps dont elle a besoin pour raconter son point
de vue sur ce qui s’est passé. Le/la médiateur/-trice essaient calmement
de trier les vrais faits à partir des interprétations des faits.
3) Le/la médiateur/-rice peut dresser une liste, soit sur un grand papier pour
chaque partie, les principaux faits et problèmes des années antérieures,
en faisant en sorte que le parties s’assurent que les faits sont exacts.
ETAPE QUATRE: Le/la médiateur/-rice arrange une première rencontre avec les deux
parties.
Certaines conditions pourraient avoir besoin d’être imposées, par exemple, l’on pourrait
exiger que toutes les deux parties écoutent et ne fassent pas d’attaque personnelle
contre l’autre.
Les questions d’honneur et de sauvetage de face pourraient être importantes pour les
deux parties. Lorsque le mot « Honneur » fait surface, la/le médiatrice/-eur peut
reconnaître son importance et les sentiments qu’il évoque ; et dire que tout arrangement
trouvé devrait être honorable pour les deux parties, sinon il n’y aurait pas d’accord. A un
certain point, la médiation peut dire qu’il est mieux de ne pas faire usage du mot pour le
moment parce qu’il pourrait détourner de la voie à suivre pour réparer le problème
réelle. Certaines personnes s’agrippent aux concepts d’honneur et de rumine comme un
chien et un vieil os. Pour les faire avancer, il faut parler de la nature honorable d’œuvrer
à l’avenir de l’ONG et à quel point y parvenir serait digne de respect.
Comment construire une bonne petite ONG – 37 –
La médiation doit identifier quels sont les événements passés qui ont été inacceptables
et ne peuvent pas être oubliés par la partie offensée. Voler un rapport et le présenter
comme pour le sien pourraient être un exemple. Mais y a-t-il une preuve de la
reconnaissance de la culpabilité ? Si non, la partie offensée pourrait rester sans une
résolution finale.
ETAPE SIX: Trouver des buts à longs termes qui peuvent faire l’objet d’accord.
Demandez aux deux parties de penser aux cinq années à venir. Elles seront
probablement toujours en train de travailler dans la même ONG, peut-être dans le
même bâtiment. Que voudraient-elles ? On espère que les deux veuillent que l’ONG
fonctionne bien. Les deux voudront probablement être à un poste, peut-être avec une
promotion. Elles pourraient toutes deux vouloir être patron ou avoir davantage de
responsabilités. Elles voudront probablement de la reconnaissance, êtres estimées,
sentir une certaine satisfaction à travers ce qu’elles font.
La médiation pourrait indiquer que dans ces situations, les personnes n’obtiendront pas
tout ce qu’elles veulent. Cependant, comme tout travailleur, elles méritent certains
avantages. Il pourrait être possible de s’assurer qu’une partie avec peu de
responsabilités en ait davantage (seulement si il ou elle peut les gérer – les intérêts de
l’ONG sont d’une plus haute priorité).
La médiation peut encore rencontrer les parties séparément, leur donner à chacune des
instructions pour leur comportement futur, et promettre de les revisiter l’année suivante ;
une partie, par exemple, pourrait s’entendre dire « si vous ne pouvez pas contrôler votre
colère d’ici l’année prochaine, je recommanderai votre renvoi », OU « vous avez besoin
de vous dire chaque jour que l’autre partie n’est pas un ennemi et devrait être traitée
avec soin comme un proche », OU « vous devez commencer par écouter sérieusement
l’autre partie ; vous pouvez apprendre beaucoup de chose en le faisant », OU ENCORE
« laissez tomber toutes ces plaintes et rancunes ; elles ne feront que vous ronger ».
Cela pourrait être un moment opportun pour introduire un Code de Conduite pour tous
les travailleurs au sein de l’ONG. Cela règlera la question des comportements déplacés
tels que les accès de colère, les brimades, les harassements sexuels. Le suivi d’un tel
code pourrait faire partie de la description de chaque poste, condition préalable pour la
promotion et même pour garder un travail.
Cette partie pourrait nécessiter des rencontres séparées avec les deux parties. Lorsque
des personnes ont été offensées ou en colère pendant longtemps, ça fait du bien de
faire reconnaître cela aux personnes qu’elles considèrent comme en étant la cause.
C’est utile d’entendre l’autre partie dire « Désolé! ». En anglais, vous pouvez dire
« Désolé! » sans reconnaître de faute – « Je n’étais pas là quand vous vous êtes cassé
le pied, mais je suis désolé que cela soit arrivé ». Alors, dans les conflits entre deux
personnes, trouver une façon de dire « Je suis désolé que nous soyons en
désaccord » ; « Je reconnais que parfois, j’ai oublié comment l’autre pourrait se sentir ;
je ne voulais pas vous blesser, mais je suis désolé de l’avoir fait » ou « ça me manque
de travailler très étroitement avec vous ».
Plusieurs facteurs pourraient pousser une ONG à aller dans la mauvaise direction. Ici,
nous abordons quelques exemples typiques. Si vous avez expérimenté d’autres types
de problèmes et avez trouvé une manière de les résoudre, veuillez nous le faire savoir.
1 PROBLEME:
Les travailleurs ne s’écoutent pas, ne permettent pas aux autres d’avoir leur
mot à dire, n’acceptent pas les critiques ou pire, entretiennent un conflit
majeur.
APPROCHES POSSIBLES:
Pour régler le problème de l’écoute: Lisez le Chapitre 8.10.2 et faites faire l’exercice
à tout le monde au moins une fois. (Vous pouvez répéter l’exercice en trouvant
différents sujets à discuter).
Pour aider les gens à mieux travailler en groupe: Regardez le Chapitre 8.10.4.
Pour aider les deux personnes qui sont en conflit sérieux: Consultez le chapitre
8.10.5.
2 PROBLEME:
Les travailleurs ne sont pas surs de leurs propres motivations
APPROCHES POSSIBLES:
Rendez le travail clair: Chaque poste, y compris les postes du Conseil
d’Administration, a besoin d’une description claire des tâches. Si les gens agissent
de façon inappropriée envers les subalternes et les bénéficiaires ou si elles
commencent à faire le minimum, alors, il serait utile que leurs performances
puissent être suivies par rapport à la description des tâches. La description des
tâches devrait prendre en compte la durée de temps pendant laquelle le poste
restera en place, par exemple, pendant trois ans, et ensuite révisé - ou le plus âgé
doit aller à la retraite à un certain âge.
Utilisez le puissant outil qu’est le jeu de rôle : A supposer qu’il y ait un atelier et que
vous puissiez trouver un couple de braves bénéficiaires ou des externes. Ils
peuvent jouer sur scène les rôles de Supérieur contre Subalterne, Travailleur contre
Bénéficiaire. Si, par exemple, les employés de l’ONG sont souvent discourtois,
posez-leur des questions très personnelles, ou si les supérieurs sont exploiteurs et
traitent avec condescendance, alors les acteurs exagèrent de tels comportements
au point où les gens sont choqués et en rient. Le fait de voir interpréter le mauvais
comportement peut changer les attitudes. Certaines organisations permettent cette
approche dans une pièce de théâtre ou de pantomimes annuels. Certains points
peuvent être abordés avec douceurs, mais restent inoubliables.
3 PROBLEME:
Le style de management n’est pas au service des objectifs de l’ONG
APPROCHES POSSIBLES:
Un exercice SWOT tel que décrit dans le Chapitre 12.1 pourrait être la bonne
démarche pour initier le processus de changement.
Cela pourrait également nécessiter un formateur externe.
Le management à chaque niveau devrait accepter le besoin de changement, soit en
accordant plus de priorité au bien-être et à l’implication des travailleurs, soit en
recyclant chaque travailleur à propos de la déontologie du service. Les directeurs et
superviseurs à chaque niveau devraient bénéficier de recyclage. Pour des
personnes qui ne peuvent pas démontrer qu’elles peuvent faire le travail, la
nouvelle procédure sera, à défaut de les renvoyer, de bloquer leur promotion.
4. PROBLEME:
APPROCHES POSSIBLES:
Lire le Chapitre 8.9. Si vous êtes un subalterne du Directeur, identifiez les
personnes qui peuvent lui parler à propos de son comportement. Voyez les
personnes autour de lui. Qui est-ce qu’il respecte ? Des personnes qu’il a connues
en tant qu’étudiant ? Son père ? Quelqu’un au sein du Conseil d’Administration?
Qui pourrait lui parler de sorte à ce qu’il écoute? Parallèlement, il pourrait y avoir un
groupe de personnes autour de lui dans le bureau qui stimulent son ego et ces
personnes doivent être découragées. Pensez à des petites façons de l’influencer et
qui pourraient se faire fréquemment.
5. PROBLEME:
Le Conseil d’Administration n’est pas motivé.
APPROCHES POSSIBLES:
Ce problème avait été abordé dans le cas de l’exercice du SWOT sur le Lesotho
souligné au Chapitre 12.1.
6. PROBLEME:
Les personnes plus âgées au haut de l’échelle bloquent la progression.
Dans certains pays, la culture du travail laisse la personne ayant la plus longue
expérience bénéficier de promotion, sans attention particulière à sa capacité à faire
le travail. Il y a des organisations où une ou deux personnes pourraient bloquer tout
progrès, laissant les écoles de formation vides ou entrant en conflit majeur avec
l’organisation d’à-côté.
APPROCHES POSSIBLES:
Une organisation qui a ce problème doit faire deux choses :
S’assurer que la situation ne se répète pas à l’avenir… en fixant des critères de
sélections et des descriptions de tâches plus strictes, et en assurant de meilleurs
freins et contrepoids concernant les prérogatives du Conseil d’Administration et
du/de la Directeur/-rice.
Ensuite, traiter avec l’individu. Un Conseil, par exemple, ne devrait pas se
débarrasser de son directeur « improductif » avant qu’il n’aille en retraite dans deux
ans. Peut-être que les termes de son poste le protègent. Cependant, le Conseil
peut commencer à planifier pour cette période. Il peut lui préciser que ses pouvoirs
Comment construire une bonne petite ONG – 40 –
sont limités : il ne peut pas étendre son mandat, choisir un successeur ou rester en
service au-delà de deux ans. Il peut refuser de continuer à recevoir ses plaintes et
obsessions incessantes. Il peut répéter que « nous sommes préoccupés par l’ONG
ici, pas par les individus. Discutons de l’avenir de l’ONG ». A force de répétition,
cela pourrait émousser son « rôle de tyran ». En cas de besoin d’obtenir une
décision de sa part, soyez surs d’envoyer un(e) délégué(e) ayant à peu près les
mêmes prérogatives que lui pour le/la rencontrer seul(e). Le/la délégué(e) devra
faire attention à garder toute la transaction calme et de façon adulte.
7. PROBLEME:
Le but de l’ONG a été corrompu, mais cela n’est pas débattu.
Ceci peut se passer à partir du dehors : le gouvernement, en faisant pression pour
le remplacement du personnel, peut transformer l’ONG en un autre porte-parole,
c’est-à-dire en une ONG sous influence du gouvernement. Les parties politiques
peuvent transformer une ONG en une organisation qui grappille de l’argent auprès
de ses propres membres. Parfois, la prise d’otage vient de l’intérieur (une ONG
créée par une famille pourrait graduellement détourner davantage de ressources et
positionner les membres de la famille et les personnes à charge. Une autre façon
de prendre en otage le but est lorsque l’ONG se conforte dans la réalisation du
minimum. Considérez, par exemple, une organisation qui vient en aide aux femmes
âgées. Au bout de deux ans, elle contacte ses bénéficiaires de moins en moins et
offre des services qui demandent peu de temps et inappropriés. Une fois par an,
elle distribue des poupées et des habits vêtir celles-ci. Une telle agence pourrait
fermer le jour suivant et seulement une personne en souffrirait.
APPROCHES POSSIBLES:
Ceci est un problème très difficile à résoudre de l’intérieur. Si un subalterne défie ce
qui se passe, le renvoi est imminent. Et dans certains pays, les emplois sont rares
et les familles ont besoin d’être nourries. Mais un individu peut, de façon
silencieuse, commencer à chercher des alliés et à développer des stratégies
légitimes. Celles-ci peuvent être de l’ordre suivant :
• Encourager les bénéficiaires à s’organiser pour protester
• Faire en sorte que la presse s’y intéresse
• Faire en sorte que toute organisation partenaire ou bailleur de fonds se
rende compte de ce qui se passe. Les bailleurs de fonds peuvent organiser
un audit financier indépendant et/ou une révision systématique.
Comment construire une bonne petite ONG – 41 –
Quelque soit le mode d’organisation, quelque soit la personne qui fait le travail, une
bonne administration au sein d’une organisation fait ce qui suit :
• Elle permet à l’organisation d’être toujours en lien avec les contacts importants,
à travers des lettres, des e-mails, etc.;
• Elle garde certains dossiers, telles que les fiches personnelles, fermés et
confidentiels ;
9.2 Logistiques
Le travail de la logistique est d’assurer la réalisation des projets – s’assurer qu’il y a des
approvisionnements et le transport où et quand le besoin est présent. Certaines tâches
demandent des logistiques tout à fait compliquées.
Par exemple, vous voulez vacciner de petits enfants aux bons moments, alors vous
avez besoin de vous rendre aux points de vaccination quatre fois par an (le vaccin
contre la rougeole par exemple doit être administré lorsque l’enfant a neuf mois, mais
les enfants naissent tout au long de l’année). Et vous avez besoin de conserver le
vaccin au froid depuis son départ du ministère dans la capitale jusqu’au moment où il
est administré. Donc, vous avez besoin de ce que l’on appelle la chaîne du froid, une
série de réfrigérateurs et de caisses isothermes, qui à leur tour sont synonymes d’avoir
de l’électricité, du pétrole ou de l’énergie solaire. Par ailleurs, vous avez besoin d’un
système de stérilisation des aiguilles et des équipements, avec des autocuiseurs, de
l’eau bouillante et des cuisinières à pétrole. Il y a d’autres choses dont vous avez
besoin, mais le Ministère, l’UNICEF ou une grande ONG vous aidera à les identifier.
Toutefois, en fin de compte, vous aurez besoin d’un véhicule et d’un chauffeur, ainsi que
du carburant et des roues de secours, sans oublier un mécanicien pour remettre le
véhicule en état, ainsi de suite.
EXERCICE:
Vous pouvez faire cela, même si vous n’êtes une ONG intervenant dans le
domaine de la santé. Cela vous aidera à commencer à penser comme un
planificateur.
Trouvez une carte de votre ville et des districts environnants. Vous allez
visiter trois villages quatre fois par an, en prenant trois infirmiers/-ières
communautaires, des vaccins dans des caisses froides, des équipements de
stérilisation, etc. Commencez par dresser la liste de ce dont vous aurez
besoin.
Ensuite, vous devrez prendre beaucoup de choses avec vous. Les villages
sont pauvres, donc vous ne pouvez pas compter sur eux pour la nourriture.
L’une des tâches les plus importantes du logisticien est de planifier d’avance. Lorsqu’il y
a un tremblement de terre, le logisticien pense non seulement aux tentes d’urgence qui
doivent être apportées dans l’immédiat, mais aussi à ce dont on aura besoin dans trois
mois, parce qu’il faut trois mois pour que les navires puissent apporter des tôles
ondulées et du ciment pour pouvoir commencer la reconstruction des maisons.
L’organisme Mango s’occupe avec la gestion financière des ONG. Visitez son site
internet et inscrivez-vous. Son Guide sur la gestion financière est disponible en
français. www.mango.org.uk
Comment construire une bonne petite ONG – 43 –
Sans une estimation réaliste des coûts, il n’y a aucun moyen de comparer le rendement
du projet (peut-être en termes humanitaires) aux ressources nécessaires, c’est-à-dire le
rapport coût - efficacité du projet. Une telle situation empêche les cadres supérieurs de
prendre des décisions stratégiques sur la meilleure façon de gérer leurs ressources
limitées. Par exemple, le coût de la surbudgétisation d’un projet se paie en termes de
manque de financement disponible pour d’autres projets. En d’autres mots, si les
budgets du projet sont trop élevés, alors réduisez l’ensemble des résultats qu’une ONG
peut réaliser. Le budget est également la base de toute négociation financière avec des
bailleurs de fonds pour des financements externes.
Une fois qu’un projet est en cours, un budget précis est essentiel pour le contrôle
financier. La base de la gestion financière est de comparer les dépenses réelles
aux dépenses prévisionnelles. Sans un budget précis, cela est impossible.
Finalement, le budget devrait faire partie de l’évaluation d’un projet une fois mis
en œuvre.
Donc, il est extrêmement important que le budget initial soit élaboré de manière logique
et simple. Sinon, il est impossible de comprendre comment les chiffres initiaux ont été
calculés (ou s’ils ont réellement été calculés). Cela rend impossible l’ajustement du
budget aux changements circonstanciels.
Donc, il est extrêmement important que les budgets soient soigneusement estimés et
bien présentés. Quelqu’un d’autre qui prendrait votre budget devrait être en mesure de
le comprendre entièrement (et l’adapter, si nécessaire) sans explication supplémentaire
au-delà de ce qui est écrit. Les notes qui suivent suggèrent une façon d’y parvenir.
est généralement difficile de passer d’une structure de comptes à une autre, une fois
que le projet est en cours.
Le choix de la structure de comptes pourrait être fait par l’ONG pour laquelle vous
travaillez ; dans ce cas, c’est la structure qu’il faudra utiliser. Cependant, certains
bailleurs de fonds externes ont des structures de comptes strictes qui doivent être
adaptées. Si vous recevez un financement externe pour votre projet, alors considérez
ceci, aussitôt que possible. Vous pouvez économiser beaucoup d’efforts plus tard, en
mettent en place une structure appropriée de comptes. Voir chapitre 10.
POUR PLUS DE DETAILS SUR LA FAISABILITE DES BUDGETS, VOIR ANNEXE QUATRE
Voici comment calculer cela: prenez le plus petit des deux nombres, 79, et
multipliez-le par 100. Ensuite, divisez le résultat par le plus gros nombre
(79x100=7900. Divisé par 136= ?). Ce n’est pas facile, mais si vous y allez
doucement en faisant chaque calcul deux fois, vous pouvez y arriver.
Gérer stratégiquement
La gestion financière ne devrait pas être perçue comme une activité distincte laissée au
personnel du service financier. Elle revêt une importance stratégique et doit être
incorporée dans tous les aspects de la gestion d’exploitation.
10.1.4 Une bonne pratique dans la gestion financière peut permettre ce qui suit :
• Aider les ONG à être plus responsables vis-à-vis des bailleurs de fonds et autres
parties prenantes
1 Registres comptables
Chaque organisation doit conserver un registre de toutes les transactions
financières qui ont lieu afin qu’au moins, elle puisse montrer comment les fonds
ont été utilisés. Cela constitue la fonction comptabilité financière.
2 Planification financière
En plus des plans stratégiques et de fonctionnement de l’organisation, le budget
constitue la pierre angulaire de tout système de gestion financière et est partie
intégrante de l’utilisation des fonds.
3 Suivi financier
Les comptes de gestion sont des rapports internes produits afin que les
gestionnaires puissent comparer l’évolution de l’organisation par rapport au
budget et ensuite prendre les décisions concernant l’avenir.
Les rapports financiers sont produits périodiquement pour les contrôleurs
externes afin de montrer comment les fonds ont été exécutés dans le passé.
4 Contrôle interne
Les contrôles, vérification et balances – communément appelés contrôles
internes - sont mis en place pour protéger les actifs de l’organisation et gérer les
risques. Leur but est de dissuader les larcins et détournements opportunistes et
détecter les erreurs ou omissions dans les registres financiers. Un système
efficace de contrôle financier interne sert à évaluer et protéger ceux qui sont
chargés de gérer les ressources financières de l’organisation.
Un contrôle financier efficace ne se réalise pas par une mise en œuvre partielle des
composantes de base. Par exemple, il y a peu d’intérêt à garder des registres
comptables détaillés s’ils ne sont pas vérifiés pour d’éventuelles erreurs ou omissions.
Des registres inexacts conduisent à des informations trompeuses, qui à leur tour
pourraient influencer négativement les décisions sur la gestion financière.
Une des productions de la comptabilité financière est constituée par les rapports
financiers annuels qui constituent un regard rétrospectif et qui sont utilisés surtout pour
la responsabilité financière vis-à-vis des personnes externes à l’organisation. La
production journalière des comptes financiers tout au long de l’année doit être exacte et
à jour pour que la comptabilité de gestion soit entreprise efficacement et avec un
minimum d’efforts.
Comptabilité de gestion
Il s’agit de rassembler les données par les procédés de comptabilité financière,
comparer les résultats avec le budget et ensuite analyser les informations pour aider à
la prise de décisions pour la gestion future de l’organisation. Les rapports produits par la
procédure de comptabilité de gestion, plus communément appelée le rapprochement du
budget au rapport réel et les prévisions des mouvements de trésorerie, sont par
conséquent essentiellement à usage interne et sont à titre prévisionnel.
Les rapports financiers de gestion doivent être produits à temps, exacts et pertinents. Ils
devraient être produits sur une base régulière, généralement par mois ou par trimestre
selon les besoins de l’organisation, et le plus tôt possible afin que les chiffres soient
pertinents lors des discussions des gestionnaires.
• Pour la gestion du projet : afin que les gestionnaires puissent savoir combien
d’argent a été dépensé et sur quoi;
• Exigences des bailleurs de fonds : les bailleurs de fonds veulent voir comment
l’argent a été utilisé ;
• Pour les procédures de contrôle : pour vérifier que l’argent n’a pas disparu ;
Rappelez-vous que préparer les comptes et les comparer au budget est un contrôle
financier extrêmement important en soi. Un autre contrôle fondamental est de s’assurer
que les personnes ayant des talents et l’expérience requis sont recrutées pour le travail
financier et que leurs responsabilités sont clairement définies. Cela devrait être la
priorité lorsqu’il s’agit de trouver un nouveau personnel pour assumer la gestion
comptable : trouver quelqu’un qui a les bonnes qualifications et expérience, et s’assurer
qu’il/elle connaît ce que l’on attend de lui/d’elle.
• Enregistrez tout ce que vous faites. Vous devez garder une « trace de
vérification ». Cela veut dire qu’une autre personne doit être capable de suivre
toutes vos transactions, rien qu’à partir de ce que vous avez enregistré, sans
explication supplémentaire.
• Soyez cohérent(e). Si vous faites les choses d’une certaine façon au cours d’un
mois, alors faites-les de la même façon le mois suivant (à moins qu’il n’y ait une
bonne raison de les changer).
• Conservez les livres de comptes au-dessus des autres libres. Ne les laissez pas
plus d’une semaine sans vous assurez que vous les avez mis à jour. Classifiez
tous les documents essentiels au fur et à mesure des transactions : ne laissez
pas s’accumuler un retard de travail.
• Ne restez pas bloqué(e) sur un point. S’il y a quelque chose qui est très difficile,
alors faites-en une supposition simplifiée qui vous permettra d’avancer. Notez-le
et discutez-en avec votre supérieur ou le responsable comptable le plus tôt
possible.
• Les bailleurs de fonds aiment financer ce que votre ONG est capable de gérer,
avant de s’impliquer entièrement. En commençant par une petite collaboration,
vous pouvez montrer votre sincérité et la qualité de votre travail. Les bailleurs de
fonds seront plus généreux lorsque vous demanderez des financements la
seconde fois.
• Les bailleurs de fonds préfèrent souvent appuyer les projets à courts termes
avec des objectifs clairs qui contribuent à l’autonomie de l’ONG.
• Dans votre planification les sources internes au projet devront êtres prises en
compte. Par exemple : les polices d’assurance et les activités génératrices de
revenues. Dans le cadre des activités de soins médicaux, les charges à couvrir
pour le patient peuvent être les consultations et les traitements (tenant compte
de la capacité financière des patients). D’autres projets peuvent générer des
revenus à partir d’articles vendables tels que l’eau, les objets d’arts ou des
produits agricoles. Bien que les fonds ne couvrent jamais la totalité des
dépenses du projet, ils sont néanmoins importants dans la planification et
également dans le développement de l’autonomie de vos projets.
• Les bailleurs de fonds sont généralement intéressés par les coûts des projets
(mise en œuvre des activités) plutôt que par les coûts organisationnels (frais
généraux, par exemple : téléphone/ fax, e-mail, poste, frais d’électricité, etc.).
Pour cette raison, il faudra toujours indiquer un poste pour les frais généraux
lorsque vous soumettez une offre. L’UNICEF admet jusqu'à 14%, mais 10%
seraient raisonnables pour une petite organisation. Cependant, certains bailleurs
de fonds n’aiment pas beaucoup supporter cette ligne budgétaire. Dans ce cas,
cherchez à connaître la politique du bailleur de fonds concernant les frais de
fonctionnement et ajustez l’offre en conséquence.
• Vous avez également besoin de discuter d’une ligne d’imprévus avec le bailleurs
de fonds. Cela veut dire prévoir un peu d’argent au cas où les prévisions
s’avéreraient fausses. Par exemple, un projet de reconstruction après une
catastrophe pourrait faire face à l’inflation, à la fluctuation des taux de change, à
la hausse des prix des matières premières de base, etc. Ce projet peut très vite
dépasser le budget prévu. Une allocation d’« imprévus » de 5 à 6% est normale
dans chaque proposition.
Comment construire une bonne petite ONG – 50 –
Les ONG peuvent s’opposer à ce que les bailleurs de fonds leur donnent l’argent par
tranches. Si elles reçoivent toute la subvention, elles peuvent déposer ce dont elles
n’ont pas besoin dans l’immédiat en banque pour en retirer des intérêts. Vous pouvez
également encourager les bailleurs à mettre en place un fonds de dotation comme une
bonne façon de devenir progressivement durable ou de moins en moins dépendant(e)s
de votre bailleur de fonds.
*** Soyez très clair(e)s et honnêtes à propos du montant dont vous avez besoin
pour une activité particulière auprès d’un bailleur particulier. ***
Une partie du processus consiste à être clair sur ce que vous êtes – chacun de vous –
en précisant cela clairement dans les documents qui iront auprès des éventuels
bailleurs de fonds. Une déclaration de mission qui est captivante, pleine d’imagination et
novatrice aidera beaucoup. Pouvez-vous répondre clairement et directement aux
questions suivantes :
• Quels sont les besoins essentiels auxquels cette organisation pourvoit ? (Les
groupes cibles qu’elle sert et comment cette organisation satisfait les besoins
des bénéficiaires)
La recherche sur les bailleurs de fonds est un processus à deux étapes. La première
vise à développer une liste « prospective » initiale d’environ 10 à 15 bailleurs de fonds
qui portent des intérêts généraux au domaine de compétence de votre organisation ou
projet. La seconde étape implique davantage de recherches pour épurer cette liste afin
de ne retenir que les 3 ou 4 bailleurs de fonds que vous pourriez approcher.
Des sources de financement peuvent être trouvées dans votre pays ainsi qu’à
l’étranger. Les financements locaux ont un certain nombre d’avantages. Les procédures
sont parfois faciles à respecter. Les bailleurs de fonds internationaux veulent savoir que
les sources locales ont été prospectées au préalable. Lorsque vous demandez des
financements étrangers, l’enregistrement de votre ONG au niveau national et
l’approbation formelle de votre projet par le gouvernement sont parfois nécessaires.
Au niveau local, les principales institutions à approcher pour des financements sont :
2 Ecrivez une lettre à la personne avec qui vous traitez dans le cadre de la recherche
de fonds en utilisant votre titre personnel. Introduisez-vous dans la lettre et donner
une brève présentation de votre organisation, ses objectifs et vos intentions par
rapports aux fonds. Demandez les procédures que vous devez suivre. Gardez
toujours une copie de votre lettre. Si votre source est locale, passez un coup de fil à
la personne une semaine après avoir posté la lettre et demandez si elle a été reçue.
Cela ne vise pas seulement à vérifiez que la poste marche, mais aussi une bonne
excuse pour échanger sur davantage d’informations. Des relations personnelles
sont très importantes dans la recherche de financement. En passant un coup de fil,
vous avez la chance de savoir à quel type de personne vous avez à faire et de
montrer votre implication et votre motivation personnelles.
3 En attendant de savoir quelles sont les procédures à suivre, vous pouvez préparer
les informations que le bailleur de fonds voudra savoir. La plupart des bailleurs
s’attendront à des brefs détails sur ce qui suit :
• Structure sociale des communautés, y compris des détails sur les emplois
locaux, les niveaux de revenus, les groupes à haut risque, etc.
• Vos relations avec les autres organisations, par ex. autres ONG et
gouvernement et votre coopération envisagée avec ces entités.
• Budget:
o Inclure un budget de la première année.
o Les financements approximatifs attendus d’autres sources.
o Soyez concrets sur les fonds que vous demandez.
o Incluez vos postes de budget qui sont essentiels, mais ne demandez pas
des équipements trop chers ou pas nécessaires.
Si vous respectez toutes les directives et que malgré tout votre organisation n’obtient
pas le financement nécessaire, rappelez-vous que l’agence de financement a des
centaines de demandes pour chaque tranche de financement. Des associations
citoyennes se tournent de plus en plus vers les communautés de financement
indépendantes pour les appuyer dans leurs travaux et par conséquent les membres et
la qualité des projets (ainsi que leurs propositions de subvention) augmentent. Donc, ne
considérez pas le rejet à titre personnel. Le pourcentage de propositions rejetées est de
90%, donc, ne soyez pas découragés. Vous pouvez tirer des leçons de votre échec.
Ecrivez une courte lettre ou e-mail au bailleur de fonds pour lui demander les raisons du
rejet. La réponse pourrait suggérer comment améliorer l’offre, ou même vous demandez
de soumettre une offre améliorée.
EXEMPLE:
Je (FA) suis une femme du Somaliland, vivant présentement en Hollande. Je suis
fondatrice d’une ONG basée en Hollande et au Somaliland. En 1995, je suis venue en
Hollande en tant que réfugiée. La guerre civile ne m’a pas laissé la possibilité de rester
dans mon pays natal. J’ai été frappée par une faillite, avec l’incendie de ma maison et de
mon usine.
Pendant des mois, j’ai attendu en Europe soit d’obtenir le statut de résidente ou d’être
expulsée. La réussite dans les affaires ne semblait plus avoir de l’importance. Mais
pourtant, j’ai essayé de créer la différence. J’ai commencé à parler à d’autres Somaliens
qui partageaient ma passion. Le concept de notre ONG a progressivement pris forme
dans le but de faire un plaidoyer en faveur des déplacés internes au Somaliland. Le
7 novembre 1997, « Doses of Hope » fut formée.
Cependant, il nous était difficile de trouver de l’argent car nous étions des novices. Nous
avons formé une ONG au cœur de l’Europe. Nous avons commencé à frapper aux
portes et avons rencontré beaucoup des obstacles et rejets. Une réponse disait « nous
Comment construire une bonne petite ONG – 54 –
avons reçu votre lettre et en avons compris le contenu, mais malheureusement, nous
pensons que ni notre organisation, ni aucune autre organisation en Hollande n’appuierait
votre initiative ». Pourtant nous avons réussi à trouver des partenaires très respectés.
• Après avoir reçu les fonds, écrivez une lettre d’accusé de réception et de
remerciement
• Préparez des budgets exacts, et maintenez les coûts aussi bas que possible
• Si deux ou bailleurs de fonds ou plus appuient votre projet au-delà des besoins
de financement, définissez clairement cela et communiquez.
• S’il y a des changements majeurs dans les plans, informez votre bailleur de
fonds
Avant que je n’aille en retraite, j’étais professeur à plein temps dans une école de
médecine. Je menais beaucoup d’études avec des financements du Conseil de
Recherche Médicale, l’OMS, l’UNICEF, etc. Après ma retraite, je voulais continuer et le
seul moyen pour obtenir du financement était de former une ONG. Je me suis assis avec
quelques-uns de mes amis qui étaient dans les mêmes dispositions pour discuter et
former une ONG appelée « National Institute of Applied Human Research and
Development » (NIAHRD).
HISTORIQUE
Les organismes non gouvernementaux (ONG) en Afrique du Sud ont une histoire
commune. Depuis les années de l’apartheid jusqu’en 1994, les organisations qui étaient
plus conservatrices et principalement dirigées par des blancs étaient considérées
comme des organisations privées de bienfaisance. Bon nombre d’entre elles pouvaient
facilement s’immatriculer parce qu’elles fonctionnaient conformément à la loi. La plupart
d’entre elles avaient reçu d’importantes subventions de la part du gouvernement et
avaient employé des membres en charge de la recherche de financement.
par leurs critiques. Des membres étaient à chaque fois emprisonnés pour ce qu’ils
disaient ou faisaient en défi au gouvernement de l’époque. Les exigences pour
l’immatriculation comprenaient, entre autres choses, la soumission d’une charte
organisationnelle, les noms du personnel et de détails sur le siège. Les membres
immatriculés devaient fournir tout document exigé par le gouvernement. Cela donnait la
facilité à la police de traquer et d’arrêter les « provocateurs ». Vu le contexte, les
organisations progressistes préféraient ne pas être immatriculées légalement. Mais la
collecte de fonds au niveau local était alors illégale si l’organisation n’avait pas un
numéro de collecte de fonds.
Dans ce chapitre, nous décrivons un SWOT qui se focalise sur la durabilité, mais la
même large approche peut être utilisée pour analyser les autres problèmes tels que les
questions de capacités dans le chapitre 8.5.
Etapes à suivre:
• L’ONG a trouvé un modérateur d’atelier parmi son propre personnel ou externe,
qui a un bon esprit analytique et peut bien diriger l’atelier.
• Aussi bien les questions internes à l’ONG que celles qui lui sont externes ont
besoin d’être identifiées. Par exemple, si un principal bailleur de fonds est en
train de réduire ses contributions, cela est une grave menace externe. Si l’ONG
dépense trop de l’argent pour l’administration, cela est une menace interne.
EXEMPLE:
Une ONG asiatique avait pour but énoncé l’amélioration des compétences des fermiers
à travers le pays. Cependant, il y avait également un but tacite, porté par le Directeur et
la plupart des membres du Conseil d’Administration, qui était de propager la culture du
groupe ethnique majoritaire dans les zones minoritaires. Ce but avait changé la nature
des services pour le pire. Il n’y avait aucune décentralisation véritable et toute la
formation était faite dans la langue de l’ethnie majoritaire, même là où les paysans ne
pouvaient pas la comprendre. Le personnel a commencé à perdre sérieusement le
morale.
Techniques d’atelier:
• Pendant que le groupe travaille, les résultats ont besoin d’être notés à l’écrit. Si
la seule ressource est un tableau, il faut l’utiliser. Mais il sera mieux d’utiliser des
papiers larges ou du papier bon marché et des feutres. Des fiches et du scotch
pour fixer les fiches au mûr seraient encore meilleurs. L’avantage est que les
fiches peuvent être déplacées, regroupés d’une manière ou d’une autre ; chaque
groupe aura besoin d’un tableau ou de papier, de fiches et de marqueurs.
• Chaque groupe discute de chacun des quatre thèmes pendant un certain temps,
soit quinze minutes. Ensuite, une petite pause café ou thé va aider à la digestion
des idées.
• Ensuite tout le monde revient et chaque groupe présente ses résultats. Pendant
que chaque groupe prend la parole, le modérateur de l’atelier note ce qui est dit
en dessous des colonnes « externes » et « internes »
passés en revue et ceux qui ne sont pas si pertinents sont laissés de côté pour
parvenir à des accords et à la définition des tâches.
EXEMPLE:
Une ONG au Lesotho a effectué l’analyse SWOT pour vérifier sa durabilité. Un des
principaux résultats de l’atelier était que les membres du Conseil d’Administration
avaient un manque d’engagement pour les principaux objectifs de l’ONG, et que ceci
était une faiblesse institutionnelle qui avait besoin d’être réglée. Un signe de faible
engagement était que beaucoup de membres du Conseil manquaient aux réunions.
• D’abord, il y avait une discussion très prudente et délicate pour savoir si l’on a
nommé les bons membres au Conseil, s’ils avaient réellement le temps et les
moyens de faire un bon travail. A partir des discussions, l’ONG est arrivé à un
consensus sur le profil des membres du Conseil d’Administration et la
procédure de leur sélection pour l’avenir.
• Ensuite, il a été convenu que les membres du Conseil devraient bénéficier d’une
formation. Cela a été fait.
Cet exemple montre comment un atelier peut identifier une faiblesse, trouver des
réponses organisationnelles et institutionnelles et convenir des étapes à prévoir pour
régler les imperfections.
Il est important que l’exercice SWOT ne se focalise pas seulement sur les faiblesses et
menaces, mais consacre beaucoup de temps aux réalisations et forces qui devraient
être mises en exergue et utilisées pour donner davantage de perspective aux faiblesses
et menaces.
Un autre “devoir” pour un SWOT à succès est que chacun(e) devrait être amené(e) à
séparer les problèmes des personnalités. L’exercice SWOT doit traiter des fonctions,
processus et procédures, mais pas en relation avec la performance des individus. Ce
n’est pas une évaluation des performances du personnel. Là où une ONG a un
problème sérieux lié à un individu, cela ne devrait pas être traité lors d’un atelier, mais à
travers d’autres voies.
Les étapes finales d’un atelier SWOT devraient prévoir une réunion après environ deux
mois pour voir le rythme de mise en œuvre des actions prévues. Ensuite, les
participants sont remerciés et l’atelier clôturé.
• Soit ses activités devraient avoir une durée de vie limitée, par exemple une
action ponctuelle de promotion sanitaire;
Des réseaux permettent aux différents groupes de travailler ensemble vers un but
partagé en coordonnant les stratégies et en mettant en commun les ressources. Les
réseaux, qui comprennent une gamme d’organisations, de groupes, et d’individus,
prouvent aux décideurs qu’il y a un large soutien dont bénéficient des politiques ou
programmes particuliers.
que professionnelles les uns/unes avec les autres qui affecteraient leur capacité
à travailler en collaboration.
• Le réseau doit décider comment réunir les ressources pour ses activités
communes.
Informer : avoir des listes de mailing, téléphones, de fax et d’e-mails des membres du
réseau et des principales personnes de contacts à jours. Le fait de tenir les membres
informés est un facteur de renforcement de la confiance, de l’intérêt et de l’implication.
Cela réduit également au minimum les malentendus et permet d’identifier les points de
désaccord avant qu’ils ne deviennent des problèmes. Les membres du réseau devraient
toujours recevoir des procès-verbaux des rencontres, les mises à jour, les dossiers de
presse et des informations sur les activités futures. Des préavis adéquats sur les
rencontres et autres événements favorisent la participation aux importantes discussions
et décisions.
• Les personnes dont vous étudiez les besoins participent au processus. Elles
collectent des informations que vous voulez, mais également ajoutent des
choses auxquelles vous n’aviez jamais pensé. Par exemple, lors d’une EPMR
préoccupée par les femmes et la santé, les mères avaient déclaré qu’elles
voulaient de l’aide à convaincre leurs époux afin qu’ils attendent davantage
avant d’arranger les mariages pour leurs filles ; les filles étaient données en
mariage trop jeunes. Cela était une préoccupation valable relative à la santé de
la reproduction qui méritait un suivi.
Cette approche, ainsi que beaucoup d’autres techniques sont utilisées de la même
façon en milieux urbains ou périurbains (autour des villes).
• Les nombres, âges, répartition par sexe des bénéficiaires ; leurs occupations et
revenus ; nombre, âge et sexe des familles/personnes à charge ; logement ; lieu
de résidence (ex. - localités lointains, au sein de la principale population,
bidonvilles ou camps de réfugiés) et si le logement est convenable/inadapté ;
sources principales de nourriture et d’eau.
*** Essayez uniquement de collecter les informations que vous allez utiliser pour
ce projet ou un autre dans l’avenir. Lorsque des personnes vous donnent
l’information, elles vous donnent également du temps et de la confiance – et cela
doit se respecter. ***
De bonnes évaluations des besoins ne sont pas faciles, mais pas impossibles.
Recherchez toute l’aide que vous pouvez avoir. Trouvez une ONG ou quelque chose de
pareil qui pourrait vous donner des conseils. Cherchez l’adresse de TALC et achetez le
livre de M. L. Fuerstein « Participatory Evaluation »
Vous devez être capables de former une équipe d’un ou de deux personnes si vous
travaillez au niveau local ou d’environ cinq si vous vous déplacez pour l’EPMR. Dans ce
cas, certains membres de l’équipe pourraient avoir un rôle consultatif plutôt qu’actif. Les
membres, entre eux, doivent avoir les talents suivants :
• Au moins deux personnes doivent être capables de parler facilement avec les
bénéficiaires, comprendre leur vie et, au moins une personne doit être femme, si
vous parlez à des femmes. Si les bénéficiaires parlent différentes langues, il doit
y avoir des personnes pour interpréter. Si vous allez parler à des femmes sur
des questions personnelles, vous avez besoin d’interprètes femmes.
• Quelqu’un dans l’équipe doit comprendre les chiffres, pas une statisticienne
qualifiée, mais quelqu’une qui peut calculer les pourcentages et les comparer les
uns aux autres, qui comprend « plus » et « moins », « beaucoup plus » et
« beaucoup moins »
Si vous effectuez une EPMR, alors à cause des distances que vous pouvez avoir à
parcourir et des séjours, vous aurez besoin d’au moins cinq jours ouvrables. Donc, vous
devez trouver un moyen d’y séjourner pendant six nuits, peut-être en campant. Ne vous
attendez pas à ce que la communauté vous nourrisse ; elle est probablement moins
nantie que vous. Si les bénéficiaires vivent proches, l’équipe peut libérer un après-midi
par semaine pendant deux mois. Vous pouvez trouver beaucoup de choses au cours
des huit demi-journées.
La plupart des groupes bénéficiaires, à l’exception des bébés et des petits enfants,
peuvent discuter des problèmes et des besoins. Les groupes les plus actifs, et même
ceux qui ne peuvent pas lire et écrire, peuvent demander à leurs voisins de parler, de
rassembler les groupes, compter, élaborer une carte, effectuer des mesures simples,
élaborer un échéancier des activités, calculer les revenus et les ressources familiales,
raconter leur propre histoire, écouter les histoires des autres et identifier les tendances.
Vous pourriez considérer les besoins des enfants de plus de sept ans ou des personnes
Comment construire une bonne petite ONG – 64 –
ayant des besoins spécifiques (appelées plus haut « handicapés mentaux »). Si vous
leur parlez avec respect, si vous leur donnez le temps et leur demandez le type d’aide
ou de soins qu’ils/elles aimeraient avoir, alors ils/elles auront une opinion qui mérite
d’être écoutée.
EXERCICE:
Si nécessaire, comment posiez-vous cette question « Avez-vous déjà eu une
maladie sexuellement transmissible? » à la personne assise à côté de vous ?
EXEMPLE:
Dans trois villages en Somalie, 19 femmes ont parlé de l’histoire de leurs grossesses.
Elles ont eu 136 cas connus de grossesses dont 79 bébés vivants au nombre desquels
certains sont morts plus tard. Les causes des fausses couches impliquaient la
malnutrition, l’anémie, le paludisme et les maladies sexuellement transmissibles. Les
femmes étaient toujours tristes à propos de leurs pertes, mais heureuses que l’on ait pu
écouter leur histoire.
— Vous pouvez effectuer une étude maladie si cela s’impose à vous (mais cela
est difficile, alors demandez des conseils).
Vous êtes en train d’étudier le groupe bénéficiaire et vous voulez savoir quelles
maladies ses membres ont eues pendant une période déterminée. Les informations ne
seront pas très utiles à moins d’être assez exactes. Vous pouvez leur donner des
papiers et des crayons et leur demander de dresser une liste. Mais cela ne marche
qu’avec des groupes éduqués et motivés. Vous pouvez leur demander de rappeler leurs
maladies au cours de l’année écoulée, mais la plupart des épisodes sont oubliés. En
général, le rappel n'est fructueux que pour les deux dernières semaines. Ceci est
important lorsqu’il s’agit d’enregistrer les maladies saisonnières. Si la période du
paludisme était de deux semaines auparavant, le paludisme sera rapporté en partie.
Mais vous pouvez demander des cas de maladies au cours des deux dernières
semaines. Et vous avez besoin d’être persistant(e)s et spécifiques : « Maintenant,
parlons de votre second enfant – pensez au jour précédent – êtes-vous sûr (sure) ?
Quels sont les symptômes ? Alors aucun(e)e d’entre eux/elles n’avaient la diarrhée?
Etc. Et vous pouvez retourner à des intervalles de quelques mois. Cela prend beaucoup
de temps et vous feriez mieux de prendre des agents de santé de la localité.
Comment construire une bonne petite ONG – 65 –
— Vous pouvez inclure des personnes qui ne sont pas membres d’ONG de
plusieurs disciplines, du secteur agricole par exemple. Alors, les experts, les membres
d’ONG, et les membres de la communauté avec leurs différents talents informels
peuvent se constituer en petites équipes. Les membres de l’équipe peuvent changer
durant la semaine afin que tout le monde émette des idées. Ils peuvent faire ce qui suit:
• Dessiner des cartes du village et de ses ressources, y compris les maisons, les
pompes, les routes, etc. Ces cartes peuvent êtres dessinées sur le sol en
utilisant des bâtons et des cailloux. Les distances peuvent être mesurées en
utilisant des pas.
• Calculer les charges de travail: les charges quotidiennes aussi bien pour les
hommes que les femmes (rapports dans le village : « les femmes travaillent
pendant de plus longues heures que les hommes, principalement dans les
champs. Les hommes font le même travail dans les champs, mais comme ce
sont des hommes qui le font, c’est plus important et plus fatigant »)
• Prendre les mesures-clés: par exemple, l’état nutritionnel des enfants de moins
de cinq ans en utilisant des bandes de circonférences de l'avant-bras. L’on
montre à un groupe de femmes comment faire cela. Ensuite, elles le font en
groupes de deux. Si le groupe de deux à différentes mesures, l’expert contre-
vérifie.
Une malnutrition modérée est un exemple de problème qui n’est pas remarqué par
la communauté. Généralement il est invisible. En le mesurant et en le découvrant,
le problème devient visible pour les mères.
— Vous pouvez chercher les différents types de vérités, sachant que les
différentes personnes vous les diront de diverses manières selon la situation.
Le chef de village dépeindra l’image qu’il voudra faire accepter aux officiels. Les
réponses des femmes aux questions peuvent être plus variées et exactes que celles de
leurs maris, parce qu’ils ne connaissent pas la réponse « exacte ». Certaines questions
ne sont pas destinées à la « consommation publique ». Elles peuvent être évoquées en
privé. Donc, si vous avez besoin d’informations, votre tache est de vérifier les couches
de vérités correctes, publiques ou politiques. Vous avez besoin de faire votre devoir de
maison. Vous devez savoir quels sont les types de vérités dont les gens ne voudront
pas parler facilement.
Comment construire une bonne petite ONG – 66 –
EXEMPLE 1:
Dans l’évaluation d’un projet pour la construction de latrines en Afrique de l’Est, il a été
difficile de savoir pourquoi certaines familles ne participaient pas. Seulement en
organisant de petits focus groups de discussion et en prenant du temps pour parler de
chaque foyer affecté, il est ressorti que chacune de ces familles étaient gravement
affectées par le montant que les personnes qui gagnaient les revenus dépensaient sur
l’alcool – un problème cache par la communauté.
EXEMPLE 2:
En effectuant une évaluation des besoins auprès des travailleuses de sexe, une
question-clé était « Pourquoi le travail est-il si dangereux ? » Dans les discussions, les
travailleuses voulaient parler davantage de leurs maigres salaires, des clients violents et
tricheurs, des policiers raquetteurs, plutôt que du SIDA. Ces autres questions étaient
également importantes et quelques solutions qui pourraient être trouvées. En permettant
aux travailleuses de sexe d’avoir contrôle de l’agenda et en leur donnant beaucoup de
temps, elles étaient finalement désireuses d’envisager sérieusement la réduction de la
propagation du VIH.
Comment construire une bonne petite ONG – 67 –
Un groupe appelé PROWWES, basé dans les bureaux de l’ONU à New York a
développé des buts et des indicateurs pour des projets hydrauliques.
Il a déclaré qu’un projet d’eau et assainissement devrait avoir deux buts initiaux:
• Les populations doivent utiliser l’eau de façon adéquate, avec hygiène, afin qu’il
n’y ait pas d’effet sur la santé de la famille (PROPRE ET HYGIENIQUE), et
• Les populations devraient créer une structure pour faire en sorte que les points
d’eau soient toujours usuels (DURABILITE)
Les indicateurs ont été adaptés pour les projets qui impliquent l’éducation dans la
gestion de l’eau, des latrines et l’hygiène. Ces cibles devraient faire l’objet d’un accord
ou être adaptés à la communauté dès le début du projet et ensuite bénéficier d’un suivi.
Plusieurs questions s’adressent aux femmes parce que ce sont elles qui puisent l’eau,
prennent soin des petits enfants, préparent les repas, etc.
INDICATURS DE DURABILITE
Une bonne ONG n’a pas besoin d’un ordinateur pour faire un bon travail. La plupart de
ce que fait l’ordinateur peut être fait avec un stylo et du papier, souvent de façon plus
efficace.
Mais à long terme, vous pouvez faire un meilleur travail et gagner beaucoup de temps si
vous avez un ordinateur. Un ordinateur est particulièrement utile pour la création de
documents qui nécessitent une mise à jour, une formulation prudente, des calculs
exacts, ou une présentation claire.
Avec ces qualifications, voici quelques avantages pratiques pour les ONG :
Important! Protection contre les virus: UN NOUVEAU VIRUS EST LANCE SUR
INTERNET A QUELQUES MINUTES D’INTERVALLE. Heureusement, beaucoup
meurent avant de trop se répandre, mais quelques un se répandent comme un feu de
brousse. La presse fait toujours écho de ces principaux virus, mais seulement après
qu’ils aient infectés des millions de systèmes d’ordinateurs. Points à retenir :
• Toute personne qui a votre adresse e-mail sur son ordinateur est une source
potentielle d’infection, c’est-à-dire tous vos proches et amis.
• Les virus sont contenus dans les pièces jointes, mais pas dans le courrier
électronique lui-même et tout courrier électronique sans pièce jointe est presque
sans danger à l’ouverture. Mais n’ouvrez pas de pièce jointe tant que vous ne
savez pas ce que c’est. Si vous n’êtes pas sûr, effacez le courrier électronique
Comment construire une bonne petite ONG – 70 –
• Ne croyez pas aux avertissements que vous recevez par e-mail sur les virus
dangereux. La plupart sont des désinformations. Ne les faites pas suivre. Au
contraire, vérifiez l’information à partir d’une source sure tel que le site de
Computer Virus Myths (mythes des virus informatiques) :
http://vil.nai.com/vil/hoaxes.aspx.
Si vous pouvez vous connecter à l’Internet, il y a beaucoup de sites utiles avec des
ressources dont l’ensemble de livres et rapports que vous pouvez télécharger et
imprimer (voir notre liste de ressources en Annexe Six). Il est peu probable que vous
rencontriez des virus sur le Site. Soyez prudent(e)s, pensez que « naviguer sur le Net »
peut être très amusant et vous pouvez vous trouver en train de le faire plus longtemps
que prévu (Et vous aurez une facture de téléphone salée…)
• Gardez une seconde copie de vos dossiers les plus précieux dans un coffre-fort.
• Ecrire quelque chose de significatif sur l’étiquette de la disquette afin que vous
puissiez savoir quels sont les fichiers qu’elle contient.
Comment construire une bonne petite ONG – 71 –
• Il est utile que le nom du fichier électronique apparaisse sur les copies
imprimées également afin que vous puissiez les retrouver facilement en cas de
besoin.
Programmes recommandés:
N.B. Cette section a été rédigée en 2001. Pour les logiciels libres qui offrent une alternative
viable à la dépendance vis-à-vis de Microsoft, visitez : www.openoffice.org.
Microsoft Office est un très bon programme. Il est disponible en plusieurs éditions et sa
toute dernière version (appelée Microsoft Premium) contient jusqu’à 9 différents
programmes. Mais une ancienne version, Microsoft Office 97, serait plus que suffisante
pour vos besoins, et certainement moins cher (Si trouvez qu’il n’est plus disponible,
demandez un package standard de Microsoft Office 2000).
Microsoft Office contient les principaux programmes suivants (Qu’est-ce que ces
programmes peuvent-ils bien vouloir dire pour votre ONG ?) :
WORD: Comme son nom le laisse entendre, ce programme est utilisé pour faire des
fichiers textes. Il peut servir à rédiger des rapports très bien faits par vous et qui, une
fois imprimés, paraîtront aussi bien que le travail du meilleur éditeur de la ville. Vous
pouvez également faire des tableaux avec Word, vous pouvez même dessiner votre
propre organigramme avec des flèches et des cases. Une ONG typique pourrait
probablement exécuter 95% de son travail informatique avec ce programme.
Si vous avez déjà Excel sur votre ordinateur, vous pouvez essayer d’apprendre en
jouant avec une copie du tableur du système de comptabilité de Mango fournit en même
temps que ce manuel. Essayez cet EXERCICE :
Si vous n’avez pas un rétroprojecteur, vous pouvez faire une présentation très décente
simplement en imprimant vos belles pages PowerPoint sur une imprimante laser ou une
modeste imprimante à jet d’encre. Sinon, vous pouvez même utiliser un tableau à
feuilles mobiles.
Il pourrait y avoir beaucoup d’ONG dans votre zone. Vous pourriez penser à elles, au
moins à certaines d’entre elles, en tant que futures collègues et ressources qui ont
maintenant besoin d’aide. Vous pourriez leur proposer d’imprimer des documents dont
elles ont besoin, peut-être à cause du coût du papier.
Le choix de la structure des comptes pourrait être décidé par l’ONG pour laquelle vous
travaillez. Dans ce cas, utilisez-la. Cependant, certains bailleurs de fonds externes ont
des structures strictes qu’il faut toujours adapter. Si vous recevez du financement
extérieur pour votre projet, alors considérez cela le plutôt possible. Vous pouvez
toujours épargner beaucoup d’efforts plus tard, en mettant en place une structure de
comptes appropriée. Voir le Chapitre 10.1.
• Les unités inscrites dans la colonne « unité » ont été choisies pour correspondre
à la manière dont vous allez réellement effectuer les paiements pour chaque
poste. Cela veut dire qu’il y aura différentes unités pour différents postes. Vous
ne devriez pas essayer de fixer des unités (ex. coûts mensuels) pour l’ensemble
du budget : cela ne causera que de la confusion pour certains postes.
• Le budget comprend l’échéancier ainsi que le service. Cela signifie qu’il utilise
des « unités composées » telles qu’une « personne/jour ». Par exemple, cela
Comment construire une bonne petite ONG – 74 –
serait la meilleure unité à utiliser pour un consultant qui travaillera pendant dix
jours sur un projet.
Coût total
La colonne coût total devrait être remplie avec le «coût unitaire » multipliée par la
« quantité ». Il est extrêmement important que ce calcul s’applique véritablement à
toutes les lignes. Si les chiffres ne concordent pas, alors, il est difficile de faire confiance
au budget ou d’ajuster le budget.
Par exemple, à supposer qu’un budget inscrive 5 sacs de ciment pour un coût unitaire
de 20 dollars américains et un total de 80 dollars américains. Il est impossible de dire si
chaque sac coûterait en réalité 16 dollars américains ou si seulement 4 sacs ont été
achetés à 20 dollars chacun. Donc, il est impossible d’ajuster le budget aux
circonstances changeantes. Le coût total doit être 5x20=100 dollars.
Notes
Toute observation concernant la manière dont un chiffre est obtenu (soit le coût ou la
quantité) devrait être inscrite dans la colonne « observation ». Cette colonne n’est
souvent pas incluse dans le budget. Elle devrait toujours l’être pourtant. Sans elle, il est
impossible de savoir exactement pourquoi la quantité (ou le coût unitaire) indiqué dans
le budget a été choisi. Chaque ligne devrait comporter une partie « observation ». Par
exemple, si 5 vols aériens ont été budgétisés, l’observation devrait expliquer pourquoi il
y a eu 5 vols et non 4 ou 6. Sans une bonne description des décisions prises lors de
l’élaboration du budget, il est impossible d’ajuster celui-ci. Cela limite sérieusement
l’utilisation du budget et la qualité de l’éventuelle gestion financière.
Il est toujours utile d’écrire davantage plutôt que moins dans les colonnes d’observation.
Cependant, ces observations ne devraient pas être volumineuses. Elles doivent
simplement être suffisantes pour expliquer les chiffres dans les autres colonnes du
budget. L’on ne saurait dire assez à quel point cette information est importante.
Livre de caisse:
Les paiements et reçus sont considérés comme des transactions. Toutes les
transactions doivent être correctement enregistrées dans un livre de caisse. Le livre de
caisse est le plus important livre de compte. Si vous ne conservez pas un autre livre
comptable (à part les reçus), alors vous devriez garder un livre de caisse. Il contient
toutes les informations fondamentales utilisées pour construire un ensemble de
comptes.
Les prochains détails doivent entre enregistrées dans le livre de caisse pour chaque
transaction : date, description, numéro de référence (voir plus bas) et montant.
La fiche « Livre de compte » présente le livre de compte pour un nouveau projet local. Il
est important de noter que cela est tout simplement un exemple de la manière dont un
livre de caisse se présente. Des livres de caisse peuvent se présenter différemment, par
exemple avec des reçus et paiements présentés dans des colonnes adjacentes dans le
même tableau. Cependant, elles contiennent toujours la même information de base.
La première entrée enregistrée sur la feuille de janvier (1er Janv. 2000) est une espèce
de 20.000 dollars que la Responsable Administrative a apportés du siège central au
Royaume-Uni afin de mettre en place le bureau local. Du point de vue du bureau local,
ceci constitue une recette. Il n’y avait pas d’argent dans les caisses du bureau
auparavant. Maintenant, il dispose de 20.000 dollars américains. Donc, ceci est
enregistré sur le côté gauche, dans la rubrique recette.
En janvier, un dont de 2.000 dollars a été reçu. Cela veut dire que les recettes totales
pour le mois sont de 22.000 dollars. Au cours du même mois, un total de 7.000 dollars a
été dépensé pour le paiement du loyer, de matériaux, l’électricité et les salaires. En
déduisant le total des dépenses des recettes, nous avons le montant restant à la fin du
mois (c’est-à-dire 22.000 dollars – 7.000 dollars = 15.000 dollars). Les 15.000 dollars
sont appelés le « solde reporté ». Cela parce que c’est le solde d’argent reporté pour le
mois suivant (février).
Ce « solde reporté » devrait être le même que le montant dans la caisse à la fin du
mois. Si ce n’est pas le cas, alors soit un paiement ou une recette a été effectué mais
Comment construire une bonne petite ONG – 77 –
sans être enregistré dans le livre de caisse, ou de l’argent a été enlevé ou ajouté dans
la caisse.
Cet exercice de comparaison du montant d’argent dans la caisse au solde dans le livre
de caisse est appelé ‘rapprochement de caisse’, et devrait être effectué à la fin de
chaque mois. Enregistrez les résultats de tout rapprochement de caisse que vous
effectuez sur le formulaire du compte caisse (voir exemple sur la feuille de « compte
caisse »). Incluiez l’explication de toutes différences entre le solde sur le livre de caisse
et le somme d’argent dans la caisse.
Il n’y avait pas de solde reporté pour le mois de janvier parce que le bureau n’existait
pas avant janvier. Il n’y avait pas de fonds à reporter.
Au cours du mois de février des revenus supplémentaires de 300 dollars ont été reçus
et un total de paiement de 14.250 dollars a été effectué. Alors, le solde reporté à la fin
du mois de février est de 1.050 dollars et devrait le montant dans la caisse au 28 février.
Livret de banque:
Dans l’exemple, le nouveau bureau local a commencé par gérer son argent dans la
caisse. Cependant, au mois de février, la Responsable Administrative a décidé d’ouvrir
un compte bancaire. Elle est alors en mesure d’effectuer des paiements en utilisant un
chéquier ainsi qu’elle peut effectuer des paiements en utilisant l’argent en espèce et elle
peut également garder l’argent du bureau à la banque.
Ainsi, la Responsable Administrative doit tenir un autre livre de compte pour enregistrer
les détails des transactions bancaires. Un exemple de cela est montré dans la
feuille « livret de banque ». Il doit y avoir un livre comptable distinct pour chaque « pot »
d’argent utilisé par le bureau : les livres de caisse et les livrets de banque devraient
décrire exactement ce qui se passe dans les comptes caisse et les comptes bancaires.
Le compte bancaire du bureau a été ouvert avec un dépôt initial de 10.000 dollars,
prélevé sur le montant dans la caisse. Il est important de voir comment cela est indiqué
dans les livrets de caisse et de banque. Dans le livre de caisse, il est enregistré comme
paiement. Cela a du sens parce que le compte caisse est débité de 10.000 dollars (sans
cette écriture, le solde dans le livre de caisse serait de 10.000 dollars supérieur au
montant dans la caisse). Dans le livret de banque, le montant est enregistré comme
recette. Cela a également du sens. Antérieurement, il n’y avait pas d’argent dans le
compte banque, et maintenant il y a 10.000 dollars.
Il est important de se souvenir que les transferts effectués entre la caisse et la banque
doivent être enregistrés dans les deux livres. Dans l’exemple, un dépôt en espèces est
effectué à la banque. Mais, il cela s’applique également à tout retrait d’espèces de la
banque pour alimenter la caisse.
Comment construire une bonne petite ONG – 78 –
Le livret de banque est rempli exactement de la même manière que le livre de caisse.
Dans cet exemple, les paiements par chèque s’élevant à 5.225 dollars ont été effectués
au cours du mois de février. 15.000 dollars de recettes ont été reçus par transfert
bancaire à partir du siège, en plus des revenus locaux de 1.200 dollars, tout cela ajouté
au dépôt de 10.000 dollars retirés du compte caisse. Cela revient à dire que les revenus
totaux reçus dans le compte banque (durant le mois de février) sont de 26.200 dollars.
Donc, le solde reporté à la fin de ce mois est 20.975 dollars (= 26.200 dollars – 5.225
dollars).
Rapprochement bancaire:
Le rapprochement de caisse confirme que toutes les transactions de caisse ont été
correctement enregistrées dans le livre de caisse. Une pareille vérification peut
s’effectuer pour le compte banque. Au lieu de comparer le solde dans le livre de caisse
au montant dans la caisse, le solde dans le livret de banque est comparé (rapproché) au
solde dans le relevé de compte bancaire. Cela s’appelle le « rapprochement bancaire ».
Un relevé bancaire est une liste de transactions effectuées par la banque, indiquant tous
les paiements et recettes sur un compte au cours d’une période donnée, et le montant à
la fin de cette période. Voir la fiche « relevé » pour le relevé bancaire reçu par le bureau
local à la fin du mois de février.
Le solde dans le livret de banque pourrait ne pas être le même que le montant sur le
relevé, même si les transactions ont été correctement enregistrés. Il pourrait y avoir
probablement un certain nombre de décalages temporaires. Par exemple, un paiement
par chèque effectué au cours des deux derniers jours du mois sera enregistré dans le
livret de banque. Mais le chèque pourrait ne pas être présenté à la banque et traité par
celle-ci. Donc, cela pourrait ne pas figurer sur le relevé bancaire. Ou l’argent payé à la
banque au cours des derniers jours du mois pourrait ne pas apparaître sur le relevé de
ce mois. Il pourrait également y avoir un certain nombre de transactions sur le relevé de
banque qui n’ont pas été enregistrées dans les comptes. Un exemple fréquent est celui
des frais bancaires, qui sont déduites directement sur le compte bancaire.
Donc, il est nécessaire de vérifier si chaque transaction apparaît sur le relevé de banque
et dans le livret de banque. Cela peut se faire en cochant les transactions dans le
relevé, et en voyant si elles apparaissent dans le livret de banque, et ensuite en cochant
les transactions sur le livret de banque pour voir si elles apparaissent dans le relevé.
Alors, il devrait être possible, en utilisant les transactions qui sont uniquement
enregistrées en un endroit pour rapprocher le solde dans le livret de banque au solde
dans le relevé. Voir aussi la fiche sur « Rapprochement » pour un exemple.
Plusieurs devises:
Comme expliqué plus haut, différents livres doivent être utilisés pour enregistrer les
transactions de caisse et bancaires. Des livres distincts doivent également être utilisés
pour chaque devise utilisée. Cela vous permet de garder des traces du solde de chaque
fonds que vous utilisez. Par exemple, à supposer que vous ayez 4.000 dollars et 14.000
shillings kenyans. Vous ne pouvez pas comptabiliser les shillings et les dollars dans un
seul livre de caisse, sinon vous serez en train d’essayez d’additionner plusieurs devises,
ce qui devient très vite compliqué ou insignifiant.
Chaque paiement devrait être consigné dans un reçu. Ce reçu doit indiquer: son propre
numéro unique (ils doivent être numérotés par séquence), la date du payement, le
bénéficiaire (personne qui reçoit le paiement), une description, le montant du paiement
et les codes des comptes. Cela doit être préparé avant que le paiement ne soit effectué,
Comment construire une bonne petite ONG – 79 –
et peut être utilisé pour autoriser les paiements. Cependant, il et est une meilleure
pratique d’utiliser des fiches d’autorisations séparées.
Les reçus de paiement devraient être produits et polycopiés. La première copie devrait
être classée dans les registres comptables, et la seconde copie devrait être conservée
dans le livre des reçus de paiement. Cela veut dire qu’il y a une copie supplémentaire
de tous les paiements effectués dans le livre des reçus, en plus de l’enregistrement
dans le livre de caisse.
Chaque paiement doit aussi être étayé d’un reçu et une facture si cela est disponible. Le
reçu est une preuve que le paiement s’est réellement effectué, et que les biens ou
services ont également été reçus. Les factures décrivent les biens ou services qui ont
été réellement mentionnés sur le reçu. Lorsqu’il n’y a pas de facture, les biens ou
services reçus devraient être décrits sur le reçu. Les reçus devraient être classifiés,
comme décrit dans la rubrique ci-dessous « Documents Justificatifs ».
Bordereau de réception:
Toute recette perçue devrait être consignée sur un bordereau de réception. Cela doit
indiquer : son propre numéro unique (ils doivent être numérotés par séquence), la date
de réception, le payeur (personne qui donne l’argent), une description, le montant et les
codes des comptes. Le payeur doit recevoir une copie signée de la personne qui reçoit
l’argent. Cela est la preuve pour eux que l’argent est allé spécifiquement à votre
organisation. La seconde copie devrait être conservée dans le livre des reçus, et la
troisième devrait être classée dans le registre comptable.
Les livres de bordereaux de réception devraient être conservés dans un lieu sûr. Sinon,
toute personne pourrait les utiliser, en recevant apparemment de l’argent au nom de
votre organisation.
Documents justificatifs
Toutes les transactions doivent être enregistrées dans des livres de caisse ou des
livrets de banque (tel que décrit plus haut). Cependant, chaque transaction doit
également être appuyée de pièces justificatives. Les documents justificatifs
comprennent les reçus, les récépissés de paiement et fiches autorisation de paiement.
Ces dossiers de pièces justificatives constituent une partie cruciale de tout ensemble de
comptes.
Il devrait y avoir un dossier séparé de documents pour chaque mois, avec des feuillets
intercalaires pour chaque devise (pour les comptes caisses par rapport aux comptes
bancaires). Ces documents classés pour chaque transaction devraient comprendre :
l’autorisation (qui pourrait se trouver sur le bordereau de paiement), le reçu de
paiement, ainsi que les récépissés ou factures, tous agrafés ensemble. Les documents
devraient être classés par ordre de bordereau de paiement.
Il doit être facile de trouver les documents justificatifs dans les dossiers pour toute
entrée dans un livre de caisse ou un livret de banque. Donc, il est bien possible que tout
département comptable conserve des dossiers mensuels de documents justificatifs
dans ses étagères de livres.
Comment construire une bonne petite ONG – 80 –
L’enregistrement des transactions est la base de la comptabilité et l’une des parties les
plus importantes de tout système comptable. Cependant, à eux seuls, les livres de
caisse et les livrets de banque ont des valeurs limitées. Ils ne fournissent que des
détails sur des transactions particulières. Ils ne fournissent pas une image globale de
combien a été dépensé sur quoi, et d’où l’argent a été reçu. Pour parvenir à cela, les
informations contenues dans les livres doivent être résumées.
Lorsque des transactions sont effectuées dans un certain nombre de devises, vous
devez les convertir toutes en une seule devise avant de produire les comptes. Comme
décrit précédemment, cela il n’y a pas beaucoup de sens et ajouter des dollars à des
shillings, par exemple.
Souvent, les codes utilisés font usage d’un mélange de ces différents cadres. Cela peut
donner lieu à une classe très longue. Tout type de codes peut être créé et utilisé.
Cependant, les mêmes codes doivent être utilisés pour les budgets que pour tous les
comptes à venir. Donc, les codes de comptes sont définis lorsque le budget est élaboré.
Vous devez toujours considérer les besoins des personnes qui utiliseront ces comptes
lorsque vous créez les classes de comptes. Les codes définissent l’information qui sera
produite. Cette information sera-t-elle utile pour les personnes qui utilisent les comptes ?
Ces personnes sont les gestionnaires de projets, les comptables du Siège Principal de
l’ONG et tout bailleur de fonds externe.
Certains usagers ont des exigences fixes et inflexibles. Alors, ce sont leurs codes de
comptes standards qui devront être utilisées. Cela est probablement le cas du système
comptable du siège central de l’ONG et des bailleurs de fonds externes. Cela est
discuté plus en détails dans le ‘Donor Reporting’ Mango Accounting Pack « système
d’information à l’intention des bailleurs de fonds ».
Il est important que toute transaction soit enregistrée dans les livres de caisse et le livret
de banque. Voir également la fiche sur les « Codes des comptes » pour un exemple
appliquant les codes aux livres de caisse de janvier et de février.
l’information produite ici est utile pour les gestionnaires et comment elle peut être
utilisée facilement pour être comparée à un budget global.
Contrôles financiers
Quelques contrôles financiers de bases peuvent fortement réduire les risques que
l’argent s’égare ou que les fonds manquent. Cela est décrit plus bas et comprend des
points tels que l’autorisation des dépenses. Il pourrait ne pas être toujours possible de
mettre en œuvre tous les contrôles. Mais, plus vous le faites, plus votre système sera
fort.
Rappelez-vous que préparer les comptes et les comparer au budget est un contrôle
financier extrêmement important en soi. Un autre contrôle fondamental est de s’assurer
que les personnes ayant les talents et l’expérience requise sont recrutées pour le travail
financier, et que leurs responsabilités sont clairement définies. Cela devrait être la
priorité lorsqu’il s’agit de trouver un nouveau personnel pour assumer la gestion
comptable : trouvez quelqu’un qui a les bonnes qualifications et l’expérience, et
s’assurez-vous qu’il/elle sait ce que l’on attend de lui/d’elle.
Autorisation:
Chaque poste de dépense doit être sujet à une autorisation. Cela est nécessaire pour
s’assurer que ceux qui ont la responsabilité des dépenses sont en mesure d’assurer un
suivi. Le/la Responsable de projet, par exemple, a normalement la charge de s’assurer
que les dépenses cadrent avec les objectifs du budget. Cela serait hors de son contrôle
si chaque membre du personnel pouvait autoriser des paiements. Par exemple, l’argent
pourrait être dépensé de façon inappropriée.
Il doit y avoir des procédures clairement énoncées et approuvées par le/la Responsable
de projet qui est a la charge du budget, fixant différents niveaux de responsabilité. Les
paiements de plus de 500 dollars devraient être préalablement autorisés par le/la
Responsable de Projet (ou un(e) Adjoint(e) en cas d’absence du/de la Responsable du
Projet). Il est généralement nécessaire également d’avoir plusieurs formulaires pour
autoriser différents types de transactions. Par exemple, il pourrait y avoir un « formulaire
spécifique de demande de fonds de caisse » utilisé pour demander et autoriser les
sorties de fonds de la caisse.
Sécurité:
Il est clairement très important que toute liquidité au sein du bureau soit gardée en lieu
sûr, généralement dans un coffre-fort ou au moins dans une caisse sécurisée. L’accès à
celle-ci devrait être restreint à une seule personne. La liquidité dans le bureau devrait
être restreinte à un minimum. L’argent doit être retirée de la banque ou obtenu auprès
du Siège Central, uniquement lorsque cela est requis.
Rapprochement Caisse-Banque:
Si des rapprochements réguliers de comptes caisse et bancaires sont effectués, alors
vous savez que les comptes sont réalistes, c’est-à-dire que si les comptes disent que
vous avez 100 dollars en liquidité, alors vous avez réellement 100 dollars en liquidité.
Cela est un contrôle fondamental, et doit être effectué au moins chaque mois.
• Enregistrez tout ce que vous faites. Vous devez garder une « trace de
vérification ». Cela veut dire qu’une autre personne doit être capable de suivre
toutes vos transactions, rien qu’à partir de ce que vous avez enregistré, sans
explication supplémentaire.
• Soyez cohérent(e)s. Si vous faites les choses d’une certaine façon au cours d’un
mois, alors faites-en de la même façon le mois suivant (à moins qu’il n’y ait une
bonne raison de les changer).
• Conservez es livres de comptes au-dessus des autres libres. Ne les laissez pas
plus d’une semaine sans assurer que vous les avez mis à jour. Classifiez tous
les documents essentiels au fur et à mesure que les transactions ont lieu : ne
laisser pas s’accumuler un retard de travail.
• Ne restez pas coincé sur un point. S’il y a quelque chose qui est très difficile,
alors faites-en une supposition simplifiée qui vous permettra d’avancer. Notez-le
et discutez-en avec votre supérieur ou le responsable comptable le plus tôt
possible.
L’organisme Mango s’occupe avec la gestion financière des ONG. Visitez son site
internet et inscrivez-vous. Son Guide sur la gestion financière est disponible en
français. www.mango.org.uk. Mango, 97A St Aldates, Oxford, OX1 1BT, UK
Téléphone: +44 (0)1865 433885 E-mail: [email protected]