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1ère Partie - Evaluation Des Entreprises ENCG S9 GFC CM

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Évaluation des entreprises

Animateur : Dr.Said Chakir

Expert Comptable Diplômé D'état


Commissaire Aux Comptes
Expert judiciaire assermenté
Docteur en Sciences De Gestion
Membre de l’Ordre des Experts Comptable du Maroc
Gérant du cabinet d’Expertise Comptable et de commissariat aux comptes

ENCG/ Casablanca
S9/ GFC/CM
2024-2025
Axes

Axe 1 : Les méthodes

d’évaluation des entreprises.

Axe 2 : La notation financière ou

rating.
Plan

Partie I : Contexte général de l’évaluation de l’entreprise

Circonstances nécessitant une évaluation d’entreprise

Cadre théorique de l’évaluation d’entreprise

Principes fondamentaux
Plan

Partie II : Les méthodes d’évaluation des entreprises

La méthode patrimoniale

La méthode des flux

Les méthodes hybrides

Les nouvelles méthodes d’évaluation


Introduction
En général, les actionnaires, les dirigeants et les
salariés se font une idée tout à fait subjective
de leur société, souvent très éloignée de sa
valeur réelle.

Ses clients, ses fournisseurs, ses concurrents et ses


fonctionnaires en ont une image déformée
par la publicité, par le volume de ses ventes :
ils ne savent pas ce qui se cache derrière sa
vitrine.
Introduction

Pourquoi l’évaluation ?

L’évaluation d’une entreprise consiste à réunir le


maximum d’information pour que son
propriétaire et son éventuel successeur
puissent lui attribuer un prix en cas de cession-
acquisition, nationalisation ou privatisation.
Partie I : Contexte général Partie II : Les méthodes
de l’évaluation de l’entreprise d’évaluation des entreprises
Partie I : Contexte général de l’évaluation de l’entreprise

Partie I : Contexte général de l’évaluation de l’entreprise

Avant d’entamer l’évaluation…

Cadre théorique de l’évaluation d’entreprise.

Principes fondamentaux.
Avant d’entamer l’évaluation…

Une évaluation dépend toujours de trois


facteurs :
Le contexte de l’évaluation.
À qui l’évaluation est-elle destinée ?
Selon la taille de l’entreprise évaluée, les
méthodes d’évaluation doivent être
différenciée ?
Avant d’entamer l’évaluation…

Le diagnostic de prise de connaissance est incontournable

Diagnostiquer les points forts et les faiblesses de


l’entreprise :
prendre en compte l’aspect humain ;
analyser le champ commercial et industriel ;
sans omettre l’importance du domaine juridique ;
Prendre connaissance de tous les contrats qui
engagent l’entreprise à long terme.
Avant d’entamer l’évaluation…

L’évaluateur doit se baser sur des comptes contrôlés

Les comptes annuels communiqués pour l’évaluation doivent


être contrôlés préalablement, et nécessairement si l’évaluateur est
un expert comptable.

L’évaluateur doit ainsi demander les rapports du commissaire


aux comptes et vérifier si les comptes annuels sont certifiés. Il
doit également prendre connaissance de tout rapport d’auditeur
interne ou externe pouvant exister qui lui permette de réduire
d’autant ses propres contrôles.
Avant d’entamer l’évaluation…

L’évaluateur doit intégrer le futur de l’entreprise

Prendre en compte les données prévisionnelles…


L’évaluateur doit étudier :

- Les projections de l’entreprise en l’état (prévisions


d’exploitation, de trésorerie et d’investissement, développement de son
chiffre d’affaires).

- Les besoins financiers permettant le maintien à l’avenir


d’un « bon fonctionnement ».

- Les besoins spécifiques de l’acquéreur .


Avant d’entamer l’évaluation…

Une évaluation débouche sur un intervalle de valeurs

Une évaluation n’est pas un « chiffre figé »


Une évaluation résulte d’une combinaison de méthodes dites « retenues »
par l’évaluateur, car adaptées au cas particulier après mise à l’écart des
méthodes inadéquates dites « méthodes écartées ».

L’évaluation n’est pas le prix de cession


L’amplitude entre l’évaluation d’une entreprise et son prix de cession peut
être plus ou moins forte selon l’urgence de la transaction, la rareté de
l’affaire, la pluralité ou non d’acquéreurs, le montant net minimum que le
vendeur entend retirer de sa vente, faute de quoi il préférera ne pas
vendre.
Avant d’entamer l’évaluation…
La démarche générale de l’évaluation
1. Débuter par une prise de connaissance interne ou externe.
2. Intégrer une connaissance certaines des méthodes
d’évaluation.
3. Faire référence aux méthodes à écarter et aux méthodes à
retenir:

En fonction de la taille de l’entreprise à évaluer, en raison des


spécificités des PME familiales :
• lien de dépendance fort entre le dirigeant et son entreprise;
• absence de prévisionnels autres que le chiffre d’affaires.
4. Prendre en compte les valeurs du marché.
5. Émettre un rapport d’évaluation : L’évaluateur exprime son
opinion sur la valeur de l’entreprise.
Partie I : Contexte général de l’évaluation de l’entreprise

Avant entamer l’évaluation…

Cadre théorique de l’évaluation d’entreprise

Principes fondamentaux
le cadre théorique de l’évaluation d’entreprise

Le rôle de l’évaluateur est d’informer son client


sur « la juste valeur marchande » (JVM) de
l’entreprise dont il désire connaître la valeur.
Partie I : Contexte général de l’évaluation de l’entreprise

Les essentiels avant entamer l’évaluation

Cadre théorique de l’évaluation d’entreprise

Principes fondamentaux
Les principes fondamentaux

1er principe : la JVM fluctue avec le temps

La valeur d’une entreprise est établie à une date précise et elle


s’échafaude à partir de l’information connue à la date

d’évaluation.

Exemple : Imaginons que le Ministre Marocain des finances donne une


conférence de presse le 31 octobre 2004 à 10 heures du matin
annonçant, à la surprise générale, une hausse des impôts pour toutes
les entreprises marocaines à compter du lendemain de la déclaration,
soit le 1 novembre 2004. Toute chose égale par ailleurs, la JVM de
toutes les entreprises marocaines touchées par la nouvelle devrait
s’amoindrir à compter du 1 novembre 2004.
Les principes fondamentaux

2ème principe : la JVM est reliée aux anticipations

La JVM d’une entreprise n’est fonction que de son potentiel de gain.


En aucun cas le passé ne devra être perçu comme la base de
l’évaluation.

Exemple :
La valeur de Maroc Telecom avant la libéralisation du secteur au
Maroc n’est aucunement comparable avec celle d’aujourd’hui.
Les principes fondamentaux

3ème principe : les évènements a posteriori n’ont aucune valeur

Il peut arriver à l’évaluateur qu’on lui demande aujourd’hui (jour J) d’établir


la JVM d’une entreprise à une date antérieure (jour J-1). En vertu de ce
troisième principe, l’évaluateur devra faire abstraction des évènements
survenus entre le jour J-1 et le jour J. Il devra conceptuellement retourner
vivre en date du jour J-1 et établir la JVM sur la base des informations qui
auraient dû être alors connues.
Les principes fondamentaux

4ème principe : plus la valeur de remplacement de l’actif corporel


est élevée, moins le risque d’exploitation l’est

Dans un secteur d’activité économique donné, plus la valeur marchande


agrégée des actifs d’une entreprise est élevée, plus il est difficile d’y
entrer. En pareil cas, la probabilité que de nouveaux concurrents
s’ajoutent est donc faible.
Les principes fondamentaux

5ème principe : s’il existe réellement un marché d’acheteurs


spéciaux, alors l’évaluation ne visera que ce marché.

L’acquéreur potentiel d’une entreprise est considéré comme acheteur


spécial s’il a un intérêt particulier dans la transaction et s’il est prêt à
payer une prime significative pour en bénéficier.
Partie I : Contexte général Partie II : Les méthodes
de l’évaluation de l’entreprise d’évaluation des entreprises
Partie II : Les méthodes d’évaluation des entreprises

La méthode patrimoniale

La méthode des flux

Les méthodes hybrides

Les nouvelles méthodes d’évaluation


La méthode patrimoniale :

L’évaluation selon la méthode patrimoniale revient à estimer


séparément les différents actifs et engagements de l’entreprise
et à en faire la somme.

En effet, la règle des coûts historiques, l’inflation, la politique


d’amortissement, les engagements hors bilan, les nouveaux
produits financiers sont autant d’éléments perturbateurs qui
créent une distorsion entre la comptabilité et la réalité
économique de l’entreprise.

Il convient par conséquent de rétablir extra–comptablement la


vérité économique de l’entreprise afin de déterminer avec
précision son patrimoine et ses dettes ainsi que ses résultats.
La méthode patrimoniale :

La méthode patrimoniale

Évaluation du patrimoine tangible Évaluation des éléments incorporels

Actif net comptable

Actif net comptable corrigé

La valeur substantielle brute

Les capitaux permanents nécessaires à l’exploitation


La méthode patrimoniale

La méthode patrimoniale

L’actif net comptable

L’actif net comptable corrigé

La valeur substantielle brute

Les capitaux permanents nécessaires à l’exploitation


La méthode patrimoniale : l’Actif net comptable

• Actif net comptable


Il y a deux méthodes de calcul de l’actif net, soit on le calcule à
partir de l’actif, soit à partir du passif.
L’actif net comptable =
Situation nette
+ Provisions pour risques et charges à caractère de réserves
ou sans objet
+ Ecarts de conversions passif
- Ecarts de conversion actif non provisionnés
- Dividendes

La situation nette :
Capitaux propres
+ Subventions d’investissement
+ Provisions réglementées
- Immobilisations en non valeur.
La méthode patrimoniale : l’ANC

Actif Net Comptable =


Total actif – actif fictif – dettes – dividendes

Actif réel Passif exigible


L’actif fictif correspond à des non-valeurs, il comprend :
– les frais d’établissement (frais de constitution, frais de premier
établissement, frais d’augmentation de capital…).
– les frais de recherche & développement.
– les primes de remboursement.
– les charges à répartir sur plusieurs exercices (charges à étaler, frais
d’émission d’emprunt et frais d’acquisition d’immobilisations, charges
différées).
Ainsi que les charges constatées d’avance.
La méthode patrimoniale : l’ANC

La méthode de l’actif net se fonde sur des valeurs


comptables historiques, donc la valeur de l’ANC
ne reflète pas la réalité économique de l’entreprise.

On propose une version améliorée de l’actif net qui


prend en considération la valeur vénale des actifs,
ce qui va nous permettre d’avoir une valeur plus
réaliste de l’entreprise: c’est l’Actif Net Comptable
Corrigé.
La méthode patrimoniale

La méthode patrimoniale

L’actif net comptable

L’actif net comptable corrigé

La valeur substantielle brute

les capitaux permanents nécessaires à l’exploitation


La méthode patrimoniale : l’Actif net comptable corrigé

L’ANCC, appelé « valeur intrinsèque » ou « valeur


mathématique corrigée », donne la valeur du bilan corrigée de
l’entreprise.

L’actif net comptable corrigé =

Actif net comptable


+/- values latentes
+ économie d’impôt sur l’actif fictif
- impôt différé (sur les subventions d’investissements en
général).

Ou bien :

ANCC = actif corrigé – passif exigible corrigé.


La méthode patrimoniale : l’ANCC

Les principes de correction sont les suivants:

Élimination des non-valeurs (les actifs fictifs).

Les immobilisations corporelles sont évaluées en fonction

de leur valeur probable de négociation (valeur de marché).

Les immobilisations financières (cours moyen boursier).


La méthode patrimoniale :
APPLICATION :
Vous êtes chargé de l’évaluation de l’entreprise M.A.S, vous avez les
données suivantes :
Bilan (voir transparent).
Renseignements complémentaires :
La valeur estimée des constructions est de 60 000 : celle des ITMO
s’élève à 9500.
Les écarts de conversion actif ont été normalement provisionnés.
Par prudence, la valeur du fonds commercial sera considérée comme
nulle.
Le résultat de N sera distribué à 50 %.
Le taux de l’IS à considérer est de 33 1/3 %.
Le capital social est divisé en 300 000 actions.
Question : Déterminer la valeur de l’entreprise selon l’ANC et l’ANCC.
La méthode patrimoniale :

Correction :
• Calculs préalables :

– Plus ou moins values sur éléments d’actif :

Fonds commercial : - 13 000


Constructions : 60 000 – 28 000 = + 32 000
ITMO : 9500 – 13 500 = - 4000
Plus value latente nette : 15 000

– Impôts différés :
• Impôt différé sur la subvention d’investissement : 6000* 1/3 = 2000
• Economie d’impôt liée à l’actif fictif amortissable : (5000 + 400)* 1/3 = 1800

– Actif fictif (frais d’établissement + charges à répartir) = 5000 + 400 =


5400.
La méthode patrimoniale :

Actif net comptable :

Capitaux propres 48000

(30000+7800+4200+6000)

Ecarts de conversion passif + 400

- dividendes - 2100

- actif fictif - 5400

Actif net comptable : 40 900


La méthode patrimoniale :

Actif net comptable corrigé :


Actif net comptable : 40 900
+ value sur les éléments de l’actif + 15 000
- impôt différé - 2000
+ économie d’impôt + 1800

Actif net comptable corrigé = 55 700

Donc, si on prend en considération les valeurs du


marché, l’entreprise vaut plus que sa valeur
bilantielle (selon l’ANC).
La méthode patrimoniale : La valeur substantielle brute

L’actif net comptable

L’actif net comptable corrigé

La valeur substantielle brute

Les capitaux permanents nécessaires à l’exploitation


La méthode patrimoniale : la valeur substantielle brute

• La valeur substantielle ou valeur fonctionnelle est un concept introduit


en 1960 par les experts allemands et repris ensuite par l’Union européenne
des experts comptables.

• Le concept de la valeur substantielle brute est centré essentiellement


sur la valeur réelle de l’outil industriel ou commercial.

Il s’agit dans cette méthode de déterminer la valeur des


actifs engagés dans l’exploitation de l’entreprise
indépendamment du mode de financement de ces
actifs.
La méthode patrimoniale : la valeur substantielle brute

Valeur substantielle brute =


Actif réel corrigé
+ biens exploités par l’entreprise
+ dépenses de remise en état des équipements vétustes
- actifs hors exploitation

Il s’agit donc d’une valeur substantielle brute déterminée


indépendamment du mode de financement de l’entreprise, par
opposition à la valeur substantielle nette qui correspond à la valeur
substantielle brute diminuée de l’ensemble du passif exigible.
La méthode patrimoniale : les capitaux permanents
nécessaires à l’exploitation

L’actif net comptable

L’actif net comptable corrigé

La valeur substantielle brute

Les capitaux permanents nécessaires à l’exploitation


La méthode patrimoniale : les CPNE

La méthode des Capitaux Permanents Nécessaires à


l’Exploitation (CPNE) relève d’une approche financière, en
retenant les immobilisations nécessaires à l’exploitation et le besoin en
fonds de roulement normal compte tenu des prévisions d’activité.

Comme dans la méthode précédente, la méthode des CPNE exclue tous


les éléments d’actifs inutiles (non nécessaires à l’exploitation), mais
prennent en considération :

– les biens exploités par l’entreprise, alors qu’ils ne figurent pas


dans ses actifs (biens en crédit bail) ;

– les dépenses de remise en état des actifs vétustes ;


La méthode patrimoniale : les CPNE

Cette méthode permet de calculer le montant des capitaux propres et


d’emprunts indispensables au fonctionnement normal de l’entreprise

C.P.N.E =
Immobilisations nettes d’exploitation (actif immobilisé net)
+ biens exploités par l’entreprise
+ dépenses de remise en état des équipements vétustes
+ BFR d’exploitation
- actifs hors exploitation

Remarque : La Valeur Substantielle Brute et les Capitaux Permanents


Nécessaires à l’Exploitation ne sont pas significatifs en eux-mêmes et
ne sont utilisés en fait que pour le calcul du Goodwill.
La méthode patrimoniale :

APPLICATION :
Soit une entreprise dont le bilan se présente comme suit :

Actif Valeur Passif valeur

Actif immobilisé 28 840 * Actif net 31 820


Stocks 15 800 ** comptable
Créances de 10 000 *** Passif exigible 23 120
l’actif circulant
Trésorerie actif 300
Total 59940 59 940

* valeur vénale 36 600


** valeur vénale 15 200
*** valeur réelle 9980
La méthode patrimoniale :

informations complémentaires :

• dépenses de remise en état de certains actifs immobilisés : 500

• valeur de remplacement d’un matériel prêté par un fournisseur dans


l’attente de la livraison d’une commande : 260

• les immobilisations hors exploitation ressortent à 720 ( valeur du bilan) ou


1460 (valeur de marché)

• le niveau de chiffre d’affaires prévisionnel est de 60 000 000 DH hors taxes.


Le besoin en fonds de roulement est égal à 60 jours de chiffre d’affaires
hors taxes.

• Questions :

• la valeur substantielle brute.

• Les CPNE.
La méthode patrimoniale :

• Corrigé :

1- La VSB :

Actif comptable réel 62 080


Dépenses de remise en état + 500
Matériel prêté exploité + 260
Actifs hors exploitation - 1460
Valeur substantielle brute 61 380
La méthode patrimoniale :

2- les CPNE :

Actif immobilisé 36 600


Dépenses de remise en état + 500
Matériel prêté exploité + 260
Actifs hors exploitation - 1460
BFR (60 000 * 60/360) + 10 000

Capitaux permanents nécessaires à l’exploitation 45 900


La méthode patrimoniale :

Conclusion

 L’ANC fournit une estimation peu réaliste de la valeur de l’entreprise, en


raison de l’application à la fois du principe du coût historique qui occulte
les valeurs réelles ce qui conduit à ignorer les plus-values latentes. En
fait, l’ANC ne constitue qu’une étape pour le calcul de l’ANCC.

 L’ANCC permet d’éviter les inconvénients cités plus haut. Cependant,


l’ANCC demeure une valeur essentiellement patrimoniale

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