Chapitre-2-Matériaux Méttaliques
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I- Transformations de phase
Introduction
Les matériaux utilisés sont rarement purs ou des mélanges parfaitement homogènes,
mais le plus souvent sous forme d’alliages. Les états d’équilibre thermodynamique des
alliages sont définis par les diagrammes de phases a l’équilibre. Bien que ces états soient
rarement atteints dans les matériaux réels, ils correspondent à des états de références vers
lesquels les systèmes ont tendance à évoluer. Dans ce chapitre nous nous attacherons à
étudier les règles qui régissent les équilibres entre composants et les équilibres entre entres
phases.
1. Définitions utiles
Une phase : un domaine du matériau dont les propriétés physiques et chimiques sont
uniformes. Cette région ou cet ensemble de régions sont caractérisés par une structure et par
un arrangement atomique identique.
Un composant : un corps pur. Il peut être simple (exemples : Ti, Ag, Cu…) ou être un
composé chimique (H2O, Al2O3, SiO2…).
Les alliages métalliques : sont des systèmes mono ou polyphasés ayant des propriétés
générales similaires à celles des métaux purs. Ils comprennent des éléments métalliques ou
non métalliques.
Ils peuvent être étudies en tant que systèmes physiques dont la variance est donnée
par la relation de Gibbs :
V C n
Avec
V : Est la variance du système physique en équilibre. C’est le nombre de variables
indépendantes ou le nombre de degrés de liberté du système en fonction de ses constituants
indépendants. Elle est toujours positive ou nulle, pour avoir un sens physique.
C : Est le nombre d’éléments qui constituent l’alliage.
n : Est le nombre de facteurs physiques susceptibles d’intervenir dans l’état de l’alliage
(température, pression)
: Représente le nombre de phases en présence
Cette relation, appelée règle des phases, est réduite pour des alliages binaires où seule
la température influe sur le système à la relation :
V 3
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Une solution solide est constituée par un mélange homogène de deux éléments
différents. L’élément de base A, appelé solvant, forme un réseau de structure α. L’élément B,
appelé soluté, passe dans le réseau. Il y occupe les sites interstitiels ou substitutionnels (cf.
figure 1). On a deux types de solution solide :
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3.1. Solidification
Lorsqu’un métal pur en fusion est refroidi, sous pression constante, le changement de
phase s’effectue toujours à une température fixe : la température de solidification (ou de
fusion). La courbe de refroidissement d’un métal pur, figure 2, présente un palier. Ce palier
correspond à la période de coexistence du métal liquide et des cristaux solides déjà formés.
Ce palier isotherme est d’autant plus marqué que le refroidissement est lent et que la masse
d’alliage est plus grande.
Point de liquidus
Intervalle de solidification
Point de solidus
°C Temps
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Sur les axes de température correspondant à chacun des corps purs se retrouvent les
points de changement d’état de ces constituants. Le diagramme est divisé en domaines
correspondant à la présence d’une seule phase (domaine monophasé) ou de deux phases
coexistantes (domaine biphasé), selon les coordonnées du point constitutif du mélange.
Dans le diagramme des courbes d'analyse thermique (figure 3), la courbe 1 correspond
à du cuivre pur et présent donc un palier horizontal pour le changement d'état. Il en est de
même pour la courbe 2 correspondant à du nickel pur. Les autres courbes correspondent à
des refroidissements de mélanges liquides cuivre-nickel et présente des changement de
rupture de pente au moment du début de cristallisation et de disparition de la dernière
goutte de liquide.
En reportant ces points de rupture sur le diagramme binaire isobare situé à droite on
obtient les deux courbes de changement d'état : celles du liquidus correspondant au passage
du liquide au mélange liquide solide est celle du solidus correspondant au passage du solide
au mélange liquide solide.
Fig. 3. Construction d’un diagramme de phase a) Diagramme d’équilibre de phase binaire A-B. b) Courbes
d’analyse thermique de différents mélanges.
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f S f L 1
f S CS f L CL C0
Ces relations permettent de déterminer les proportions présentes soit en % :
CL C0
fS 100
CL CS
fL C0 CS 100
CL Cs
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Exemple de calcul
67 - 60
fs = 67 - 48 X 100 = 36%
fL 100 36 64%
3.3.3. Règles de miscibilité à l’état solide
Pour que deux solide A et B soient totalement miscibles à l’état solide ils doivent avoir
une analogie suffisante :
Si l’une des règles énoncées n’est pas respectée, on parle de miscibilité partielle à l’état
solide entre A et B. En effet, l’addition d’atomes de B dans des atomes de A, ou
réciproquement, entraine une distorsion du réseau des atomes A et une augmentation de
l’énergie interne du système. Les lois de la thermodynamique conduisent alors le mélange à
se séparer en deux phases l’une riche en A, l’autre riche en B ou à former des composés
intermédiaires définis AxBy.
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Dans la majorité des alliages binaires, il n’existe pas de miscibilité des constituants en
toutes proportions à l’état solide. Le cas le plus fréquent, ils existent deux solutions solides :
- α : Solution solide primaire de B dans A (riche en A)
- β : Solution solide primaire de A dans B (riche en B)
Les deux fuseaux de solidifications se raccordent dans la région centrale du diagramme
en faisant apparaître un point d’équilibre invariant entre une phase liquide commune et deux
phases appartenant respectivement aux deux solutions solides. Suivant la position de la
température caractéristique du point triple remarquable, par rapport aux températures de
fusion des constituants purs, on distingue deux types de diagrammes :
Fig. 6. Construction d’un diagramme de phases à miscibilité partielle : a) Diagramme d’équilibre de phase
binaire A-B présentant une réaction eutectique. b) Courbes d’analyse thermique d’un mélange quelconque (40
% B, 60 % A) et du mélange eutectique (60 % B, 40 % A).
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Fig. 7. Miscibilité partielle dans les diagrammes d’équilibre : le cas des alliages Pb-Sn
La règle des segments inverses permet de calculer la proportion de chaque phase. Leur
mise en œuvre est similaire à celle illustrée dans le cas de la miscibilité totale.
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f 100 45 55%
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Pour θ>262°C, l’alliage est constitué d’une seule phase liquide de composition CL= C0=
30%Sn fL=100%
Pour θ=262°C, il y a formation d’une première phase solide primaire α ou appelée
aussi pro-eutectique à 10%Sn. Les premiers germes solides évoluent progressivement avec
la température formant des dendrites de la phase α (Fig. 7.).
A θ=230°C, on a deux phases :
Phase α primaire, Cα= 13% Sn
Phase liquide, CL= 47% Sn
A partir de la règle des segments inverses, on peut calculer les proportions de
chaque phase :
47 - 30
f = 47 - 13 X 100 = 50%
A θ=182°C, l’alliage est entièrement solide. Les phases présentes sont les phases α (Cα=
18%Sn) et la phase β (Cβ= 97.5%Sn)
f 85%
f 15%
en étain, soit 70%. Sa composition C0 est supérieure à celle de l’eutectique, il s’agit d’un
alliage hypo-eutectique. Après solidification, il y a formation de deux constituants β primaire
et constituant eutectique.
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4. Exercices de synthèses
15% de Cu ? Pour chacun(e) d’entre eux (elles), donnez leur composition et leur
proportion.
6. Quels sont les phases et les constituants présents à 500°C dans un alliage contenant
15% Cu ? Pour chacun(e) d’entre eux (elles), donnez leur composition et leur proportion.
Al
% Cu
2. Quelles sont les phases en présence dans les domaines numérotés 1 et 2 sur le
diagramme ?
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10% molaire de Pb ? Pour chacun(e) d’entre eux (elles), donnez leur composition (en
% mol. de Pb) et leur proportion (en % mol.).
6. Que se passe-t-il si l’on refroidit, à l’équilibre, l’alliage (contenant 10% molaire de Pb)
de 465°C à 20°C?
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6. Soit l’alliage à 42.4% en masse d'Ag. À T= 1187°C calculer les proportions des phases
présentes de l’alliage
Exercice N°4 :
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Exercice N°5 :
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Correction
Exercice N°2 :
1. L’axe horizontal du diagramme étant gradué en % molaire, il est aisé d’en déduire que
le composé MgxPby contient 33,3 % mol. de plomb et 66,4 % mol. de Mg., donc il
contient 2 fois plus d’atomes de Mg que d’atomes de Pb. Sa formule chimique est
donc Mg2Pb. De plus, ce composé n’accepte pas de variation de sa composition en
fonction de la température (ligne verticale sur le diagramme d’équilibre). C’est donc
un composé parfaitement stœchiométrique.
2. domaine 1 : α et Mg2Pb ; domaine 2 : liquide et Mg2Pb
3. T=466°C
Exercice N°3 :
1. Transformation péritectique.
2. P : (42,4% Ag ; T=1186°C)
3. Liquidus : Ligne rouge et solidus ligne bleu
4. Voir diagramme
5. Le comportement au refroidissement à vitesse lente de l’alliage 40% en masse de Pt.
T >Tc=1340°C : L’alliage à l’état liquide de composition homogène (X = 40% en masse de
Pt).
T=1200 : Deux phase en présence : Liquide (332% en Pt) + (à 87% en Pt)
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T =1100°C : la transformation péri-tectique a lieu : L (N) + (M) (P)
T =1100°C En Appliquant la règle des segments inverses: X() = 72%Pt.
X ( L) =28% Pt.
A T=1030°C : Transformation péri-tectique (solidification en bloc du liquide pour
donner la phase )
A T=1000°C : Une phase unique contenant 40% en Pt
0.4 en Pt
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Figure5. Temps d’incubation de la transformation Ar’ Figure6. Décomposition isotherme de l’austénite dans le domaine perlitique
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Figure7. Schéma du mécanisme de la formation de la colonne perlitique. Figure8. Schéma du mécanisme de la formation de la colonne bainitique.
Transformation Ar’’ :
Au dessous de 600 – 550° C il y’a lieu de la décomposition de l’austénite à la bainite. Cette
transformation s’effectue par le phénomène appelé la germination et croissance. Les
caractéristiques de la bainite sont :
Structure ferrito – cémentitique.
L’élément directeur de la transformation est la ferrite.
Suivant la température de la transformation on distingue la bainite supérieure, la bainite
moyenne et la bainite inférieure.
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Figure8. Influence de la teneur en carbone sur la dureté de la martensite. Figure9. Microstructures types en fonction des vitesses de refroidissement
1. L’austénite résiduelle :
La transformation martensitique est complète à condition de refroidissement au – dessous de
Mf, pour la plupart des aciers cette température est au – dessous de la température ambiante.
De ce fait, une partie de l’austénite reste non transformée c’est l’austénite résiduelle étant
une structure douce.
La Proportion de l’austénite résiduelle est fonction de la composition chimique d’un acier et
par suite, de ms et Mf.
La décomposition supplémentaire de l’austénite résiduelle par chauffage est accompagnée par
une augmentation du volume spécifique ce qui engendre de nouvelles contraintes internes
dans la masse d’acier ce qui se manifeste entre autre par abaissement de la ténacité et par
augmentation de la dureté étant appelé ‘’ Durcissement secondaire’’.
Seulement les aciers à basse teneur en carbone ne sont pas sensibles à une présence de
l’austénite résiduelle du fait de sa quantité nulle ou très faible.
2. Différents types de courbes en S :
Ces courbes représentent les diagrammes T.T.T.
Elles indiquent le début et la fin de la transformation.
On les appelle les courbes iso austénitiques.
La forme de ces courbes donne une imagination à l’aptitude à la transformation et son
déroulement.
On les trouve dans la documentation (Catalogues) pour les différentes nuances d’aciers.
La forme d’une courbe iso austénitique peut varier suivant les éléments d’alliage. On
distingue deux types de variation :
Des éléments d’alliage qui repoussent la courbe vers la droite (Ni est le plus actif).
Des éléments d’alliage qui repoussent la courbe vers la droite et qui font apparaître deux
domaines distincts (Cr, Mo, V,…sont les plus actifs).
Les actions des éléments d’alliage se superposent si l’acier contient simultanément un
élément de ces deux types d’éléments d’alliage qui en général retardent le début de la
transformation austénitique.
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Figure10. Influence des éléments d’alliage sur la forme de la courbe iso austénitique.
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Transformation martensitique
La transformation martensitique est toujours accompagnée d’une dilatation de la pièce, le
cœur se transforme en martensite donc il se dilate alors que la couronne (1) est plus froide
donc moins plastique par suite elle va subir une tension par dilatation du cœur.
Si σi dépasse la limite élastique, la pièce va se déformer. Si σi dépasse la résistance à la
rupture, alors il y’aura formation des fissures à la surface de la pièce appelées Tapures.
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fragilité excessive. (Dans certains aciers rapides, trois revenus successifs peuvent être
nécessaires).
10. Recuit des aciers
Le recuit est un traitement thermique adapté à l'élimination ou à la réduction des effets
néfastes de la ségrégation, l'écrouissage et les contraintes de soudage etc. D’une manière
générale, le recuit a comme conséquence le retour à un équilibre physico-chimique et/ou
mécanique plus ou moins complet, lié éventuellement à une tendance vers l'équilibre
structural.
Equilibre physique : équilibre des phases.
Equilibre chimique : composition chimique.
Equilibre mécanique : contraintes internes.
Equilibre structural : taille des grains, défaut de structure.
Le recuit conduit aux caractéristiques de ductilité les plus grandes (A%, K) et aux
caractéristiques de dureté les plus faibles (H, E, R).
1. Cycle thermique de recuit
Le cycle thermique de recuit comprend :
Un chauffage jusqu'à une température dite de recuit qui dépend du type de correction à
réaliser.
Un maintien isotherme à la température de recuit ou des oscillations autour de cette
température.
Un refroidissement à l'air calme ou selon une loi programmée, La vitesse de
refroidissement doit être inférieure à la vitesse critique de recuit V3.
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