Corrigé La Raison Est-Elle Une Chance

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Corrigé : La raison est-elle une chance ?

Analyse du sujet :
- Raison : cf cours

- Chance :
« Une chance », c’est ainsi que l’on décrit un évènement, une situation, qui survient souvent
de façon peu prévisible, et qui aurait pu ne pas survenir : la chance est donc contingente, et
non nécessaire (elle pourrait ne pas être). Elle est également souvent éphémère.
La chance se caractérise aussi par l’appréciation positive que j’ai de cet évènement, au
regard de mes objectifs, et au regard de la situation d’autrui (puisqu’elle est contingente,
d’autres n’ont pas forcément « la chance » d’en bénéficier) : la chance est donc subjective,
c’est-à-dire qu’elle dépend de l’interprétation que j’ai de la situation.
La chance est aussi souvent considérée comme ce qui survient sans que je l’ai réellement
mérité, comme ce qui ne dépend pas de moi. Pourtant, on parle aussi de « savoir saisir sa
chance », ce qui montre bien que j’ai peut-être quand même un rôle à jouer.

- Est : traduit ici une caractéristique de la raison. La raison peut-elle être considérée
comme une chance ?

Proposition de problématique

La raison, même altérée, est une faculté dont disposent tous les êtres humains, par nature.
C’est la raison pour laquelle elle est souvent citée comme l’un des critères fondamentaux qui
nous distingue des autres êtres vivants. Mais il est vrai que chez les êtres humains, elle peut
aussi se développer de façon inégale, et qu’il y aussi différents usages de la raison.
Par ailleurs, nous constatons aussi que cette faculté, qui peut être considérée comme un
privilège, est aussi l’une des causes de nos insatisfactions, voire de notre malheur (durable).
Nous n’avons pourtant pas le choix, la possibilité de nous défaire de cette raison : faut-il la
considérer comme une caractéristique nécessaire, qui s’impose à l’être humain ? Ou peut-on
malgré tout la percevoir subjectivement, comme un élément contingent, qu’il nous
appartiendrait de transformer en opportunité ?

I. D’un point de vue ethnocentré (centré sur l’être humain), la raison est
l’opportunité pour les êtres humains de dépasser leurs faiblesses
I. 1. La raison a permis aux êtres humains de s’organiser dans des sociétés complexes, par
le langage, des règles morales et politiques (Aristote)
I.2. Génération après génération, l’intelligence humaine a permis le développement de la
technique, qui compense notre infériorité physiologique (Platon)
I.3 D’un point de vue plus individuel, elle peut être un moyen de maîtriser ses désirs et
émotions (stoïcisme), de s’accomplir personnellement (Maslow), et de se rendre digne du
bonheur (Kant)
II. D’un point de vue écocentré (centré sur l’environnement terrestre), la raison
humaine peut-être aussi perçue comme une menace
II.1. Pour les autres êtres vivants : la priorité donnée au confort humain, par la technique,
se développe au mépris des conséquences animales et environnementales
II.2. Pour l’homme lui-même : une mauvaise représentation du bonheur, comme une
somme de plaisirs égoïstes à cumuler, nous éloignerait en réalité d’une satisfaction
durable et collective (pas de bonheur individuel possible si les autres souffrent).

III. « La chance ne favorise que les esprits préparés » (Pasteur)


III.1. Tous les êtres humains ont une raison, mais chacun a la liberté de travailler sur son
esprit, ou pas : développer sa raison (Marc Aurèle), s’instruire, philosopher, se confronter
aux raisonnements des autres…
III.2. Ma raison deviendra donc une chance, non pas comparativement aux animaux ou
végétaux, mais aussi aux autres êtres humains, si elle me donne une responsabilité morale
par rapport à ceux qui n’ont pas cette « chance » (« Grand pouvoir, grande
responsabilité »)

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