Code Deontologie 85

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Décret n° 73-259 du 31 mai 1973 portant promulgation du

code Déontologie Dentaire

(J.O.R.T. n° 22 du 5 juin 1973)

Nous, Habib Bourguiba, Président de la République Tunisienne.

Vu la loi N° 58-38 du 15 mars 1958, relative à l'exercice et à l'organisation des professions


de médecin, de chirurgien-dentiste et de vétérinaire, telle qu'elle a été complétée par la loi N°
58-77 du 9 juillet 1958,

Vu l'avis du Ministre de la Santé Publique et du Conseil Supérieur de la Santé Publique ;

Décrétons:

Article 1er

Les dispositions du présent Code s'appliquent à tout chirurgien-dentiste inscrit au Conseil de


l'Ordre.

Les infractions à ces dispositions relèvent de la juridiction disciplinaire de l'Ordre.


Titre 1 : Devoirs généraux des chirurgiens-dentistes
Article 2

Tout Chirurgien-dentiste doit s’abstenir, même en dehors de sa profession, de tout


agissement de nature à déconsidérer celle-ci.

Article 3

Hors le seul cas de force majeure, tout Chirurgien-dentiste, doit quelle que soit sa fonction,
porter secours d’extrême urgence à un malade en danger immédiat si d’autres soins ne
peuvent lui être assurés.

Article 4

Le secret professionnel s’impose à tout Chirurgien-dentiste sauf dégradations prévues par la


loi.

Article 5

Les principes ci-après énoncés, traditionnels dans l’art dentaire comme dans la médecine,
s’imposent à tout Chirurgien-dentiste sauf dans les cas ou leur observation est incompatible
avec une prescription législative ou réglementaire ou serait de nature à compromettre le
fonctionnement rationnel et le développement normal des services ou institutions de
médecine sociale.

Ces principes sont :

1. Libre choix du Chirurgien-dentiste par le malade,


2. Liberté des prescriptions du Chirurgien-dentiste,
3. Entente directe entre malade et Chirurgien-dentiste en matière d’honoraires
seulement pour ce qui concerne les actes non prévus par la nomenclature portant
tarification des actes professionnels et dans les autres cas prévus par la
réglementation en vigueur,
4. Payement direct entre malade et Chirurgien-dentiste

Article 6

Un Chirurgien-dentiste doit soigner ses malades avec la même conscience, quels que soient
leur situation sociale les sentiments personnels qu’il ressent pour eux et leur moralité.

Article 7

Un Chirurgien-dentiste ne peut pas abandonner ses malades en cas de danger public, sauf
sur ordre formel et donné par écrit des autorités qualifiées.

Article 8

Il est interdit à un Chirurgien-dentiste d’établir un rapport tendancieux ou de délivrer un


certificat de complaisance.

Article 9

Sont interdits à un Chirurgien-dentiste toutes les supercheries propres à déconsidérer sa


profession et notamment les pratiques du charlatanisme.
Article 10

L’exercice de la profession dentaire est un ministère et ne doit en aucun cas, ni d’aucune


façon, être pratiqué comme un commerce.

Sont spécialement interdits au Chirurgien-dentiste :

1. L’exercice de la profession en boutique ; Est considéré, comme boutique tout local


qui, situé au rez-de-chaussée d’un immeuble, ayant accès ou vue sur la voie
publique, est limité par une devanture vitrée.
2. Tous les procédés de réclame, ou de publicité de caractère commercial, notamment
par l’annonce de consultations gratuites.
3. Toute collaboration rémunérée à une entreprise de soins à but lucratif organisée par
des personnes non habilitées à exercer l’art dentaire, et dans laquelle il n’a pas sa
complète indépendance professionnelle.
4. L’exécution habituelle de travaux prothétiques à façon.

Article 11

Les seules indications qu’un Chirurgien-dentiste est autorisé à mentionner sur ses feuilles
d’ordonnance, sur ses cartes professionnelles ou dans un annuaire sont :

1. Celles qui facilitent ses relations avec ses clients c’est à dire : nom, prénom, adresse,
numéro de téléphone, jours et heures de consultation,
2. Sa spécialité reconnue dans les conditions déterminées par le Conseil de l’Ordre,
3. Les titres et fonctions reconnus valables par le Conseil de l’Ordre,
4. Les distinctions honorifiques tunisiennes reconnues par la république tunisienne

Article 12

Les seules indications qu’un Chirurgien-dentiste est autorisé à mettre sur la plaque apposée
à la porte de son cabinet sont ; le nom, prénom, les titres, la spécialité reconnue, les jours et
heures de consultation.

Cette plaque ne doit pas dépasser 25 cm sur 30 cm.

Les avis d’ouverture et de fermeture des cabinets sont obligatoirement soumis à l’agrément
du Conseil de l’Ordre tant pour leur fréquence que pour leur rédaction et leur présentation.

Article 13

Sont interdits, l’usurpation de titres et l’usage de titres non autorisés, ainsi que tous les
procédés destinés à tromper le public sur la valeur de ces titres notamment par l’emploi
d’abréviation dans leur libellé.

Article 14

Sont interdits :

1. Tout versement, acceptation ou partage clandestin d’argent entre des praticiens, ou


entre praticiens et des tiers ;
2. Toute commission à quelque personne que ce soit ;
3. L’acceptation d’une commission pour un acte professionnel quelconque ;
4. Toute ristourne en argent ou en nature faite à un malade ou blessé ;
5. Tout acte dont peut résulter pour le malade un bénéfice illicite ;
6. Toute facilité accordée à quiconque se livre à l’exercice illégal de la médecine et de
l’art dentaire
Article 15

Il est interdit à un Chirurgien-dentiste de donner des consultations gratuites ou moyennant


salaire ou honoraires dans tous locaux commerciaux ou artisanaux et notamment dans ceux
où sont mis en vente des médicaments ou appareils que ce Chirurgien-dentiste prescrit ou
utilise, ainsi que dans les dépendances des dits locaux.

Article 16

Tout compérage entre Chirurgien-dentiste et pharmacien, Auxiliaires Médicaux ou toutes


autres personne même étrangères à la médecine est interdit.
Par définition, le compérage est l’intelligence secrète entre deux personnes en vue d’en léser
une autre.

Article 17

Le Chirurgien-dentiste doit éviter dans ses écrits, déclarations ou conférences, toute atteinte
à l’honneur de la profession ou de ses membres, toute publicité ou réclame personnelle ou
intéressant un tiers ou une firme quelconque et d’une manière générale tout ce qui est
incompatible avec la dignité individuelle et professionnelle d’un chirurgien dentiste
Il doit également s’abstenir de fournir indirectement tous renseignements personnels
susceptibles d’être utilisés aux fins ci-dessus.

Article 18

Divulguer prématurément dans le public médical en vue d’une application immédiate un


procédé de diagnostic ou de traitement nouveau insuffisamment éprouvé, constitue de la
part d’un Chirurgien-dentiste qui se livre à des recherches une imprudence répréhensible s’il
n’a pas pris le soin de mettre ses confrères en garde contre les dangers de ce procédé.
Divulguer ce même procédé dans le grand public, quand sa valeur et son innocuité ne sont
pas démontrées, constitue une faute
Tromper la bonne foi des praticiens et du public en leur présentant comme salutaire et sans
danger un procédé insuffisamment éprouvé est une faute grave.

Article 19

Il est interdit à un chirurgien–dentiste inscrit au tableau de l’Ordre d’exercer en même temps


que la profession dentaire toute autre activité incompatible avec la dignité professionnelle. Il
lui est notamment interdit d’exercer tout autre métier ou profession susceptible de lui
permettre d’accroître ses revenus par ses prescriptions ou ses conseils d’ordre
professionnel, à l’exception de la propharmacie s’il réside dans une localité où il n’existerait
aucun pharmacien autorisé.

Article 20

Il est interdit à tout Chirurgien-dentiste qui remplit un mandat politique ou une fonction
administrative d’en user à des fins professionnelles pour accroître sa clientèle.

Article 21

Le ministère du Chirurgien-dentiste comporte l’établissement, conformément aux


constatations qu’il est en mesure de faire dans l’exercice de son art, de certificats,
attestations ou documents, dont la production est prescrite par la loi ou le règlement.
Titre 2 : Devoirs des chirurgiens-dentistes envers les
malades
Article 22

Le Chirurgien-dentiste, dès l’instant qu’il est appelé par le malade lui même ou par un tiers à
donner des soins à ce malade et qu’il a accepté de remplir cette mission, s’oblige :

1. A lui assurer aussitôt les soins en son pouvoir désirable en la circonstance,


personnellement ou avec l’aide de tiers qualifiés,
2. Agir toujours avec correction et aménité envers le malade et à se montrer
compatissant envers lui.

Article 23

Le Chirurgien-dentiste peut, sauf dans les cas prévus aux articles 4, 5 et 7 se dégager de sa
mission en se conformant aux prescriptions de l’article 24, à condition :

1. De ne jamais nuire, de ce fait, au malade dont il se sépare,


2. De fournir les renseignements qu’il juge en sa conscience utiles à la continuité des
soins.

Article 24

Appelé d’extrême urgence près d’un mineur ou autre incapable, et lorsqu’il est impossible de
recueillir en temps utile le consentement de son représentant légal, le Chirurgien-dentiste
doit user immédiatement de toutes ses connaissances et de tous les moyens dont il dispose
pour parer au danger menaçant. Il ne peut cesser ses soins qu’après que tout danger soit
écarté ou tout secours inutile, ou après avoir confier le malade aux soins d’un praticien
qualifié.

Article 25

Hors le cas prévu à l’article précédent, le Chirurgien-dentiste attaché à un établissement


comportant le régime de l’internat doit, en présence d’une affection grave, faire avertir les
parents et accepter ou provoquer s’il le juge utile, la consultation du Chirurgien-dentiste
désigné par le malade ou sa famille.

Article 26

Hors le cas d’urgence et celui ou il manquerait à ses devoirs d’humanité, un Chirurgien-


dentiste a toujours le droit de refuser ses soins pour des raisons professionnelles ou
personnelle.

Article 27

Le Chirurgien-dentiste est toujours libre de ses prescriptions, restant dans les limites
imposées par les conditions ou se trouvent les malades. Il ne doit en conscience prescrire à
un malade un traitement très onéreux qu’en éclairant le malade ou sa famille sur les
sacrifices qu’il comporte et les avantages qu’ils peuvent en espérer.

Le Chirurgien-dentiste ne doit jamais donner à un malade des soins inutiles dans un but de
lucre.
Article 28

Un pronostic grave peut légitimement être dissimilé au malade à la condition d’en informer le
médecin traitant.

Article 29

Quant au cours d’une consultation entre Chirurgiens-Dentistes, les avis du Chirurgien-


dentiste consultant et du Chirurgien-dentiste traitant diffèrent essentiellement, le Chirurgien-
dentiste traitant est libre de cesser les soins si l’avis du consultant prévaut.

Article 30

Il est interdit à tout Chirurgien-dentiste d’abaisser ses honoraires en clientèle un intérêt de


concurrence au dessous des barèmes publiés par les organismes professionnels qualifiés Il
reste libre de donner gratuitement ses soins quand sa conscience le lui commande.

Article 31

Le Chirurgien-dentiste doit toujours établir lui-même sa note d’honoraires.

Ces honoraires seront fixés dans le cadre de la réglementation en vigueur.

Article 32

Il est d’usage qu’un Chirurgien-dentiste soigne gratuitement ses parents proches, ses
confères, et les personnes à leur charge, les étudiants en chirurgie dentaire, ses serviteurs
ses collaborateurs et auxiliaires directs et ses amis intimes.

Le Chirurgien-dentiste ne commet aucune incorrection en acceptant de tous d’être


indemnisé de ses frais.

Article 33

La rencontre en consultation entre un Chirurgien-dentiste traitant et un médecin ou


Chirurgien-dentiste consultant légitime des honoraires spéciaux.

Article 34

La présence du Chirurgien-dentiste traitant à une opération chirurgicale lui donne droit


également à des honoraires spéciaux si cette présence a été demandée ou acceptée par le
malade ou sa famille.

Article 35

Tout partage d’honoraires entre Chirurgien-dentiste traitant d’une part, consultant,


Chirurgien-dentiste ou spécialiste d’autre part, lors d’une consultation ou d’un acte
opératoire, est formellement interdit.

Chaque Chirurgien-dentiste doit présenter sa note personnelle.

En aucun cas, le Chirurgien-dentiste spécialiste ou consultant ne peut accepter de remettre


lui même les honoraires au Chirurgien-dentiste traitant, mais il doit préciser que ces derniers
ne sont pas compris dans la note.

L’acceptation, la sollicitation ou l’offre d’un partage d‘honoraires, même non suivi d’effet,
constitue une faute professionnelle grave.
Article 36

Le Chirurgien-dentiste a le droit de choisir son assistant et ses aides opératoires, ainsi que
l’anesthésiste. Les honoraires de ceux-ci seront établis selon la législation en vigueur.
Toutefois, lorsque le Chirurgien-dentiste croit devoir confier les fonctions d’aide opératoire au
Chirurgien-dentiste traitant, celui-ci doit réclamer ses honoraires directement à l’opéré.

Article 37

Si, lors d’une consultation, un praticien apprend qu’un malade est en cours de traitement
bucco-dentaire chez un confrère il peut lui accorder ses soins que si le malade les réclame
expressément.

Le praticien sollicité doit faire savoir la démarche dont il est l’objet à son confrère.

Le praticien consulté par un malade durant l’absence du praticien traitant, doit informer ce
dernier des soins qu’il donne et cesser de les poursuivre à l’avenir.
Titre 3 : Devoirs des chirurgiens-dentistes en matière de
médecine sociale
Article 38

En dehors des devoirs généraux qui leur incombent en vertu des titres I et II du présent
Code à l’égard des malades relevant des collectivités et auxquels ils donnent leurs soins, les
Chirurgiens-Dentistes doivent, en matière de médecine sociale, se conformer aux
dispositions du présent titre. Ils sont tenus de prêter leurs concours aux services de
médecine sociale et de collaborer à l’œuvre des pouvoirs publics tendant à la protection et à
la préservation de la santé publique.

Article 39

L’exercice, habituel de la profession dentaire sous quelque forme que ce soit, au service
d’une institution de droit privé, doit dans tous les cas faire l’objet d’un contrat écrit.

Tout projet de convention ou renouvellement de convention avec des organismes prévus au


paragraphe précédent en vue de l’exercice de la profession dentaire, doit être préalablement
soumis au Conseil de l’Ordre. Celui-ci vérifie sa conformité avec les prescriptions du présent
Code, soit avec celles des contrats-types s’il en existe, soit avec des dispositions législatives
ou réglementaires.

Le Chirurgien-dentiste doit signer et remettre au Conseil de l’Ordre une déclaration aux


termes de laquelle il affirmera sur l’honneur qu’il n’a passé aucune contre-lettre relative au
contrat soumis à l’agrément du Conseil.

Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux chirurgiens-Dentistes placés
sous le régime d’un statut arrêté par l’autorité publique.

Article 40

Les Chirurgiens-Dentistes sont tenus de communiquer au Conseil de l’Ordre par


l’intermédiaire du Président du Conseil de l’Ordre, les contrats intervenus entre eux et une
administration publique ou une collectivité administrative.

Les observations que le Conseil de l’Ordre aurait à formuler sont adressées par lui au
Ministre dont dépend l’administration intéressée.

Article 41

Sauf en cas d’urgence, et sous réserve des dispositions législatives ou réglementaires


relatives aux services médicaux et sociaux du travail, tout Chirurgien-dentiste qui pratique un
service dentaire préventif pour le compte d’une collectivité n’a pas le droit d’y donner des
soins, à moins qu’il ne s’agisse de malade astreint au régime de l’internat, auprès desquels il
peut être accrédité comme Chirurgien-dentiste de l’établissement et d’instructions autorisées
à cet effet dans un intérêt public par le Ministre de la Santé Publique après avis du Conseil
de l’Ordre des Chirurgiens-Dentistes. Dans tous les autres cas, il doit renvoyer la personne
qu’il a reconnue malade au Chirurgien-dentiste traitant ou, si le malade n’en a pas, lui laisser
toute latitude d’en choisir un.

Cette prescription s’applique également aux Chirurgiens-Dentistes qui assurent une


consultation publique de dépistage.

Il est interdit au Chirurgien-dentiste qui, tout en exerçant sa profession, pratique l’art dentaire
à titre préventif dans une collectivité ou fait une consultation publique de dépistage, d’user de
cette fonction pour augmenter sa clientèle particulière.
Article 42

Nul ne peut être à la fois, sauf cas d’urgence, Chirurgien-dentiste Contrôleur et Chirurgien-
dentiste traitant d’un même malade, ni devenir ultérieurement son Chirurgien-dentiste
pendant une durée d’un an à compter de l’exercice à l’égard de ce malade du dernier acte
de contrôle. Cette interdiction s’étend aux membres de la famille du malade vivant avec lui,
et si le Chirurgien-dentiste est accrédité auprès d’une collectivité, aux membres de celle-ci.

Article 43

Le Chirurgien-dentiste Contrôleur ne doit pas s’immiscer dans le traitement. Toutefois si, au


cours d’un examen il se trouve en désaccord avec son confrère sur le diagnostic et s’il lui
apparaît qu’un symptôme important et utile à la conduite du traitement semble avoir échappé
à son confrère, il doit le lui signaler personnellement.

Article 44

Nul ne peut être à la fois Chirurgien-dentiste expert et Chirurgien-dentiste traitant d’un même
malade. Un Chirurgien-dentiste expert ne doit pas accepter sa mission si les intérêts d’un de
ses clients, d’un de ses amis, d’un de ses proches ou ses propres intérêts sont en jeu sauf
accord des parties.
Titre 4 : Devoirs de confraternité
Article 45

Les Chirurgiens-dentistes doivent entretenir entre eux des rapports de bonne confraternité.

Celui qui a un dissentiment professionnel avec un confrère doit d’abord tenter de se


réconcilier avec lui ; s’il n’a pas pu réussir, il doit en aviser le Président du Conseil de l’Ordre
aux fins de conciliation.

Article 46

Il est interdit de s’attribuer abusivement, notamment dans une publication, le mérite d’une
découverte scientifique.

Article 47

Les Chirurgiens-dentistes se doivent toujours entre confrères, une assistance morale.

Il est interdit de calomnier un confrère, de médire de lui ou de se faire l’écho de propos


capables de lui nuire dans l’exercice de a profession Il est de bonne confraternité de prendre
la défense d’un confrère injustement attaqué.

Article 48

Une dénonciation formulée à la légère contre un confrère constitue une faute.

Une dénonciation calomnieuse est une faute grave.

Un Chirurgien-dentiste, qui a acquis la preuve qu’un confrère a commis une faute grave
contre la déontologie, a le droit d’en aviser le Président du Conseil de l’Ordre.

Article 49

Le détournement ou la tentative de détournement de clientèle est interdit.

Article 50

Dans tous les cas où ils sont interrogés en matière disciplinaire, les Chirurgiens-Dentistes
sont, dans la mesure compatible avec le respect du secret professionnel, tenus de révéler
tous les faits utiles à l’instruction parvenus à leur connaissance.

Article 51

Lorsqu’un Chirurgien-dentiste est appelé auprès d’un malade soigné par un de ses
confrères, il doit respecter les règles suivantes :

 Si le malade renonce aux soins du premier Chirurgien-dentiste auquel il s'était confié,


le second Chirurgien-dentiste doit s’assurer de la volonté expresse du malade et
prévenir son confrère.

 Si le malade ne renonce pas au soins du premier Chirurgien-dentiste, mais, ignorant


des règles et avantages de la consultation entre confrères, demande un simple avis,
le Chirurgien-dentiste doit d'abord proposer la consultation en commun, assurer les
seuls soins d'urgence puis se retirer.
 Si le malade a fait appel, en l’absence de son Chirurgien-dentiste habituel, à un
second Chirurgien-dentiste, celui-ci doit assurer les soins pendant l’absence, les
cesser dès le retour de son confrère et informer ce dernier de l’évolution de la
maladie pendant son absence.

Article 52

Un Chirurgien-dentiste peut, dans son cabinet accueillir tous les malades, quel que soit leur
Chirurgien-dentiste traitant et que la maladie soit aigue ou non, sous les réserves indiquées
à l’article 37 du présent Code.

Toutefois, si pour une raison valable la consultation paraît impossible ou importune, le


second Chirurgien-dentiste peut examiner le malade tout en réservant à son confrère son
avis sur le diagnostic et le traitement.

Article 53

Le Chirurgien-dentiste traitant d’un malade doit, en principe, accepter de rencontrer en


consultation tout confrère inscrit au tableau de l’Ordre, quand cette consultation lui est
demandée par le malade ou sa famille. Lorsqu’une consultation dentaire est demandée par
la famille ou par le Chirurgien-dentiste traitant, celui-ci peut indiquer le consultant qu’il
préfère mais il doit laisser la plus grande liberté à la famille et accepter le consultant qu’elle
désire, si la valeur de ce confrère est connue ; il doit s'inspirer avant tout de l’intérêt du
malade.

Le Chirurgien-dentiste traitant peut se retirer si on veut lui imposer un consultant qu’il refuse ;
il ne doit à personne l’explication de son refus. Les mêmes prescriptions sont valables pour
le choix d’un Chirurgien-dentiste ou d’un spécialiste, ou d’un établissement de soins.

Il appartient au Chirurgien-dentiste de prévenir le ou les consultants, de s’entendre avec eux


sur le jour et l’heure de la consultation, sauf dans le cas ou il s’est retiré.

Article 54

Le Chirurgien-dentiste traitant et le Chirurgien-dentiste consultant ont le devoir d’éviter


soigneusement, au cours et à la suite d’une consultation, de se nuire mutuellement dans
l’esprit du malade ou de sa famille.

Article 55

En cas de divergence de vue importante et irréductible au cours d’une consultation, le


Chirurgien-dentiste traitant est en droit de décliner toute responsabilité par le Chirurgien-
dentiste consultant. Si ce traitement est accepté par le malade, le Chirurgien-dentiste peut
cesser ses soins pendant toute sa durée.

Article 56

Un consultant ne doit jamais revenir voir le malade examiné en commun en l’absence du


Chirurgien-dentiste traitant ou sans son approbation, au cours de la maladie ayant motivé la
consultation.
Titre 5 : L’exercice de la profession
Article 57

Tout cabinet dentaire doit comporter la réunion au bénéfice d’un même praticien remplissant
les conditions légales d’exercice professionnel :

1. Du droit à la jouissance d’un local professionnel en vertu d’un titre régulier.


2. Du droit à la propriété ou à l’usage d’un mobilier meublant, d’un matériel technique
suffisant pour recevoir et soigner les malades.
3. De la propriété des fiches sur lesquelles sont opposés tous les renseignements
personnels aux malades.

Il appartient au Conseil de l’Ordre de vérifier à tout moment si ces conditions sont remplies.

Un Chirurgien-dentiste ne doit en principe, avoir qu’un seul cabinet. Il ne peut être dérogé à
cette règle, en raison de l’intérêt des malades, qu’avec l’autorisation du Conseil de l’Ordre.
Cette dérogation peut être retirée dans les mêmes formes. Elle ne peut être refusée pour les
localités où n’exerce aucun Chirurgien-dentiste. Cette autorisation cesse le jour où vient
s’installer un Chirurgien-dentiste dans la localité.

En aucun cas, le Chirurgien-dentiste ne peut voir, en dehors de son cabinet principal, plus
d’un cabinet secondaire.

Article 58

Il est interdit de gérer ou de faire gérer un cabinet dentaire sauf autorisation accordée dans
des cas exceptionnels par le Conseil de l’Ordre.

Article 59

L’exercice forain de l’art dentaire, c’est-à-dire l’exercice habituel et organisé hors d’une
installation professionnelle régulière, est interdit.

Article 60

Tout praticien ou étudiant en chirurgie-dentaire ayant accompli la quatrième année d’études


celle-ci étant validée, désirant faire un remplacement doit obtenir préalablement l’autorisation
du Conseil de l’Ordre. Cette autorisation n’est accordée que pendant les congés
universitaires pour deux années consécutives et pendant la durée de la préparation de la
thèse de doctorat.

Article 61

Un Chirurgien-dentiste qui a remplacé ou assisté pendant une durée supérieure à trois mois
un de ses confrères ne doit pas s’installer avant l’expiration d’un délai de deux ans dans un
poste où il puisse entrer en concurrence avec le Chirurgien-dentiste qu’il a remplacé, sous
réserve d’accord entre les praticiens intéressées.

Lorsque cet accord ne peut être obtenu, le cas doit être soumis au Conseil de l’Ordre.

Article 62

Un Chirurgien-dentiste ne doit pas s’installer dans l’immeuble où exerce un confrère sans


l’agrément de celui-ci ou, à défaut, sans l’autorisation du Conseil de l’Ordre.

Il est interdit de s’installer à titre professionnel dans un local quitté par un confrère pendant
les deux ans qui suivent son départ, sauf accord intervenu entre les deux praticiens
intéressés ou à défaut, autorisation du Conseil de l’Ordre.

Article 63

Toute convention entre Chirurgiens-Dentistes doit faire l’objet d’un contrat écrit qui respecte
l’indépendance professionnelle de chacun d’eux. Les projets de contrats doivent être soumis
au Conseil de l’Ordre, qui vérifie leur conformité avec les principes du présent Code, ainsi
que, le cas échéant, avec les clauses essentielles des contrats-types établis par le Conseil
de l’Ordre.

Article 64

Le Chirurgien-dentiste doit exercer personnellement sa profession.

S’il est titulaire d’un cabinet unique et s’il n’est pas lié par contrat pour l’exercice de son art
avec un ou plusieurs praticiens de l’art dentaire, il peut s’adjoindre un seul Chirurgien-
dentiste assistant.

Il peut cependant se faire remplacer pendant son absence dans les conditions prévues à
l’article 60.

Le Chirurgien-dentiste titulaire d’un cabinet principal et d’un cabinet secondaire doit exercer
personnellement dans chacun de ses cabinets ; il ne peut avoir de Chirurgien-dentiste
assistant.

Article 65

Un Chirurgien-dentiste qui abandonne l’exercice de son art, est tenu d’en avertir le Conseil
de l’Ordre qui cesse de le maintenir au tableau en tant que membre actif.

En cas de décès, à la demande des héritiers, le Conseil de l’Ordre peut autoriser un praticien
à assurer le fonctionnement du cabinet dentaire pour une durée qu’il détermine compte-tenu
de la situation particulière.

Cette durée ne devra pas excéder une année, sauf toutefois si un enfant du Chirurgien-
dentiste décédé poursuit des études dentaires.
Titre 6 : Devoirs des Chirurgiens-dentistes envers les
membres de la famille médicale
Article 66

Dans leurs rapports professionnels avec les membres de la famille médicale, notamment les
docteurs en médecine, les pharmaciens, les sages-femmes, les Chirurgiens-Dentistes
doivent respecter l’indépendance de ceux-ci.

Ils doivent éviter tout agissement injustifié tendant à leur nuire vis-à-vis de leur clientèle et se
montrer courtons à leur égard.

Article 67

Tout projet de contrat ayant un objet professionnel, entre plusieurs praticiens, régulièrement
inscrits à un tableau de leur ordre, doit être préalablement soumis aux conseils de leur ordre
qui vérifie notamment si ce projet est conforme aux lois en vigueur, ainsi qu’aux codes de
déontologie dentaire et médicale et qu’il respecte la dignité et l’indépendance professionnelle
du Chirurgien-dentiste, et du médecin.
Titre 7 : Dispositions diverses
Article 68

Dans la pratique de sa profession, le médecin stomatologiste inscrit au tableau de l’ordre des


médecins et qui figure sur la liste des docteurs en médecine justifiant de l’exercice habituel
de l’art dentaire doit respecter les devoirs généraux et mettre en exécution les règles et
principes posés par le code de déontologie médicale et est tenu également, en raison de la
spécialité qu’il exerce, de déférer aux règles et usages qui appartiennent en propre à la
profession dentaire et qui sont prescrites par Code de Déontologie.

Article 69

Tout Chirurgien-dentiste, lors de son inscription au tableau, doit affirmer devant le Conseil de
l’Ordre qu’il a eu connaissance du présent Code et s’engager sous serment et par écrit à le
respecter.

Article 69 bis

Le Chirurgien-dentiste qui ne paye pas ses cotisations à l’Ordre des Chirurgiens-Dentistes


pendant deux années consécutives sera radié du Tableau d l’Ordre.

Son inscription sera prononcée d’office dès qu’il aura acquitté ses cotisations. Décret du 23
janvier 1980.

Article 70

Le Ministre de la Santé Publique est chargé de l’exécution du présent décret qui sera publié
au Journal Officiel de la République Tunisienne.

Fait au Palais de Carthage, le 31 mai 1973.

Le Président de la République Tunisienne


Habib Bourguiba

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