CH I Materaiux Conducteur

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INTRODUCTION

Les machines électriques, connues depuis le siècle dernier, ainsi que l’ensemble du matériel
électrique évoluent vers une plus grande compacité, grâce à l’amélioration des matériaux qui les
constituent.

Classification : Les matériaux peuvent être classés en quatre groupes selon leur fonction :

- Les matériaux conducteurs pour véhiculer le courant électrique.


- Les matériaux isolants pour isoler les conducteurs électriques.
- Les matériaux magnétiques pour créer ou canaliser l’induction magnétique.
- Les matériaux semi-conducteurs pour la fabrication des interrupteurs électroniques de
puissance.

Interrupteurs
conducteurs électroniques de
électriques puissance

matériaux matériaux
conducteurs Semi-conducteurs

matériaux matériaux
magnétiques isolants

circuits
magnétiques isolants
aimants électriques

La procédure du choix de ces matériaux dépend essentiellement de :

 Le type d’emploi ou bien le domaine d’application ex moteur, transport d’énergie,


et d’information, isolation …etc.
 Les types des contraintes lors d’utilisation de ces matériaux tel que les contraintes
électriques tension de service, courant absorbé….etc , Mecanique ( vibration
torsion, flexion…etc de même les contraintes thermiques : ( température
Maximale, conductivité thermique..etc) et les contraintes environnementale.
 Et les différentes propriétés électriques (résistivité, perméabilité, constante
diélectrique...) et de leur coût, mais aussi de leurs propriétés physiques et
mécaniques (densité, dilatation, point de fusion, sensibilité à la corrosion, dureté,
élasticité...).
CH I : MATERAIUX CONDUCTEUR:

Propriétés conducteurs de la matière

1. Introduction :

La conductivité de la matière est une mesure de sa faculté d'être parcourue par un courant
électrique, lorsqu'elle est soumise à un champ électrique E. Le courant étant défini comme un
débit de charges électriques, l'étude de la conductivité nécessite qu'on trouve une réponse à chacun
des points suivants :

• quels sont les porteurs de charges susceptibles de se déplacer?

• quelle charge transportent-ils chacun?

• comment réagissent ces porteurs lors de l'application d'un champ électrique extérieur, en
particulier quelle vitesse moyenne acquièrent-ils?

• quel est leur nombre volumique ?

2. Electrons de conduction : (Définition) :


On appelle électrons de conduction certains électrons des couches extérieures susceptibles de se
déplacer à travers la matière, sous l'action d'un champ électrique.

Afin d’expliquer la conductivité dans la matière et répondre aux questions précédentes. L’électron
de conduction sera considérée soit comme :

• Une petite sphère chargée obéissant aux lois de la mécanique classique; c'est le modèle de
Boules de billard (Drude).

• Un objet quantique libre, c'est-à-dire sans interaction avec le milieu dans lequel il se
déplace, sauf au frontière de celui-ci; c'est le modèle de l'électron libre dans un puits de
potentiel (modèle de Sommerfeld).

•Un objet quantique soumis à l'action du milieu dans lequel il évolue, mais n'ayant pas lui-
même d'influence sur ce milieu qui joue donc un rôle passif; c'est le modèle des bandes
d'énergie.

• un objet quantique soumis à l'action du milieu, et exerçant un effet sur celui-ci. Ce type
d'actions réciproques se rencontre dans l'étude de la supraconductivité, il est décrit dans le
modèle de Bardeen, Cooper et Schrieffer.
3. Le modèle Boules de Billard:
3.1. Introduction : C'est le modèle le plus ancien et le plus élémentaire (par Drude en
1902).Comme son nom l'indique, ce modèle assimile les électrons à de minuscules boules de
billard. Ces particules sont donc des objets classiques, simplement régis par la loi de Newton et les
lois de Maxwell. Dans 1mim3 de cuivre, il y a environ 1020 électrons, il n'est donc pas question de
les traiter individuellement, ce qui serait d'ailleurs sans intérêt. C'est le comportement moyen des
électrons qu'il convient d'étudier.
Deux types d'interactions conditionnent ce comportement, ce sont :

• l'interaction des électrons avec la matière dans laquelle ils évoluent, et dont ils font partie;

• l'interaction des électrons avec les champs électromagnétiques appliqués de l'extérieur.

3.2. Temps de collision: (Définitions): La trajectoire d'un électron dans la matière a


schématiquement l'allure suivante :

Fig.1 Chemin possible d'un électron entre les points A et B. Chaque changement de direction
correspond à un choc.

On appelle temps de collision l'intervalle de temps qui sépare deux chocs consécutifs subis par le
même électron. Et sa valeur moyenne porte le nom de temps de collision moyen τ

3.3. Calcul du temps de collision: Le caractère aléatoire des mouvements électroniques


suggère d'en baser l'étude sur les hypothèses suivantes :
• le nombre moyen de chocs que subit un électron pendant un intervalle de temps dt
quelconque est égal à αdt, α étant une constante;

• les chocs sont isotropes;

• l'énergie que possède l'électron après le choc est sans corrélation avec son énergie avant le
choc.

Le temps de collision moyen pourrait être déterminé par l'expérience imaginaire suivante : on
observe une population de no électrons dès un instant t = 0, et l'on note pour chaque électron No i
le temps ti après lequel il subit son premier choc. Alors, pour no suffisamment grand :
1
𝑛0
𝜏 = 𝑛 ∑𝑖=1 𝑡𝑖 (I.1)
0

En suivant le schéma de cette expérience, la première hypothèse ci-dessus permet de calculer


théoriquement τ, si la valeur de α est connue . Soit n(t) l'effectif, au temps t, des électrons n'ayant
pas encore subi un premier choc. La variation dn de n(t) pendant dt est donnée par :

dn = -n(t)α dt (I.2)

La grandeur positive (–dn) représente le nombre d'électrons qui ont subi leur premier choc entre t
et t + dt.

Compte tenu de la condition initiale de l'expérience, l'intégration de (I.2) donne immédiatement

n(t) = noexp (- α t ) (I.3)

De (I.3) on déduit la probabilité pour un électron de ne pas subir de choc jusqu'à l'instant t:

𝑛(𝑡)
= exp(−𝛼𝑡) (I.4)
𝑛0

La probabilité pour un électron de subir son premier choc entre t et t + dt étant donnée (produit de
probabilités indépendantes) par :

𝑑𝑛
= exp(−𝛼𝑡) 𝛼 𝑑𝑡 (I.5)
𝑛0

On obtient τ par la moyenne pondérée du temps de collision :

∞ 1
∫0 𝑡𝑒𝑥𝑝(−𝛼𝑡)𝛼 𝑑𝑡 = 𝛼 (I.6)

S’obtient après intégration par partie:

∞ ∞ ∞
∫0 U ′ V. = ∫0 UV − ∫0 UV ′ avec V=t et U= exp(-αt).


NB : ∫0 UV ′ = −1/𝛼

La vitesse des électrons peut être dissociée en deux composantes

v = vth + vd (I.7)

 vth vitesse thermique d'un électron, qui est due à l’agitation thermique. La moyenne vth du
module de vth porte le nom de vitesse thermique moyenne des électrons, et qui est donne
par la relation :
8𝑘 𝑇
𝑣𝑡ℎ = √ 𝜋𝑚𝐵 (I.8)
𝑛
où T représente la température absolue et mn la masse de l'électron.

 vd vitesse de dérive d'un électron, elle est due à l'action d'un champ électromagnétique
appliqué. Et pour calculer sa valeur moyenne, on considère le cas où seul un champ
électrique est appliqué. Celui-ci est supposé uniforme, stationnaire, et dirigé selon un axe
x. En prenant pour origine du temps l'instant qui suit immédiatement un choc, l'équation de
la trajectoire d'un électron s'écrit :
r(x,y,z) = -a t2 +v0 t + r0 (I.9)

Cette équation ne reste valable que jusqu'au choc suivant. Le vecteur r0donne la position initiale
de l'électron. On choisira l'origine du référentiel de façon à annuler r0.

La vitesse initiale v0 de l'électron est égale à la vitesse thermique vth.

L'accélération de l'électron a est : a= e E/mn, est dirigée selon 1' axe x.

En conséquence, un électron Noi caractérisé par un temps de collision défini ti se déplace, entre
deux chocs, d'une quantité.
1
𝑥𝑖 = 2 𝛼𝑡𝑖2 (I.10)

Pour un électron appartenant à un ensemble d'électrons caractérisés par un temps de collision t, ce


déplacement vaut en moyenne
1
𝑥 = 2 𝛼𝑡 2 (I.11)

Un raisonnement analogue à celui qui a permis de calculer τ par l'équation (I.6) permet d'écrire

2
𝑡̅2 = ∫ 𝑡 2 exp(−𝛼𝑡) 𝛼 𝑑𝑡 = 𝛼2 = 2𝜏 2 (I.12)

Finalement, la vitesse moyenne de dérive des électrons s'obtient par la relation

𝑥̅ 𝑒
𝑣𝑑 = 𝜏 = 𝛼𝜏 = − 𝑚 𝜏𝐸
̅̅̅ (I.13)
𝑛

3.4. Définition de la mobilité: On appelle mobilité d'un porteur de charge (n pour un électron) le
rapport de sa vitesse moyenne de dérive à l'intensité du champ électrique qui la produit. C'est une
grandeur définie positive. Sa valeur pour un électron est donnée par :

|𝑣
̅̅̅̅|
𝑑 𝑒
𝜇= |𝐸|
=𝑚 𝜏 (I.14)
𝑛

3.5. Loi d'Ohm et conductivité: La densité de courant J est définie comme la charge électrique
nette traversant une section unité placée perpendiculairement au déplacement des électrons,
pendant l'unité de temps (fig. 2).
Fig. 2 Les électrons qui traverseront S dans la seconde à venir sont contenus dans un prisme de
hauteur vd 1s.

On a donc :J = - n e vd (I.15)

Où n est le nombre volumique des électrons. Compte tenu de (I.13), cette expression s'écrit :

𝑛𝑒 2 𝜏
𝐽= 𝐸𝑛 (I.16)
𝑚𝑛

La conductivité se déduit immédiatement de la comparaison de (I.16) avec la loi d'Ohm sous la


𝑛𝑒 2 𝜏 𝑒𝜏
forme J =σ E. Il vient : 𝜎= = 𝑛𝑒 = 𝑛𝑒𝜇𝑛 (I.17)
𝑚𝑛 𝑚𝑛

Dans le cas d’un semi-conducteur, la conductivité est due aux déplacements des électrons et des
trous, d’où

σsc = neμn + peμp(I.18)

P : nombre de trous par unité de volume. μp est la mobilité des trous.

1.6. Conductivité et température: La résistance électrique provient de perturbations dans


le mouvement des électrons, provoquées par la présence de défauts cristallins. L'étude
de la variation de la conductivité en fonction de la température nécessite la séparation
des effets de chaque type de défaut. Dans ce but, les défauts sont regroupés dans les
trois catégories suivantes:

 Phonons,
 Impuretés chimiques (atomes étrangers interstitiels ou en position de substitution),
 Défauts provenant de déformations mécaniques (dislocations principalement).

Il convient donc de dissocier aussi le choc électronique moyen considéré jusqu'ici en trois types
de chocs correspondant chacun à l'une des catégories de défauts énumérés ci-dessus.
Soient respectivement αph, αim, αdéf, le nombre de chocs moyen pour un électron de subir, pendant
un intervalle de temps unité, un choc avec un phonon, une impureté chimique, un défaut
provoqué par déformation mécanique. Ces trois probabilités étant indépendantes les unes des
autres,

α = αph + αim + αdéf (I.20)

Le temps de collision moyen pour chaque type de choc est:

τph = 1 / αph ; τim = 1 / αim ; τdéf = 1 / αdéf (I.21)

d'où

1 / τ = 1/ τph + 1 / τim + 1 / τdéf (I.22)

Les résistivités partielles résultant de chaque type de choc doivent être additionnées pour obtenir
la résistivité du matériau considéré.

𝑚 1 1 1
𝜌 = 𝑛𝑒𝑛2 (𝜏 +𝜏 +𝜏 ) (I.23)
𝑝ℎ 𝑖𝑚 𝑑é𝑓

L'expérience montre que ρim et ρdéf sont indépendantes de la température.

Pour des températures voisines de la température ambiante et jusqu'à quelques centaines de


degrés, on utilise une approximation du type

ρ (θ) = ρ(θ = 0) [l + αθ θ] (I.24)

où αθ est le coefficient de température de la résistivité. θ la température en degrés centigrades.

4. Le modèle des bandes d’énergies :

4.1. Introduction: La conductivité dans le cas des semi-conducteurs et des isolants est totalement
différente. Une conductivité électrique faible, voire quasi nulle, signifie que les électrons de
valence restent très fortement liés aux atomes. Cette situation est typique des liens de covalence et
de valence ionique, par opposition aux liens de valence métallique.
Fig.3 Structure en bande dans un isolant, un semi-conducteur et un solide.

La théorie des bandes est un modèle quantique en physique des solides qui détermine les énergies
possibles des électrons dans un solide et permet de comprendre la notion de conductivité
électrique. Il est issu de la théorie des orbitales moléculaires.
Dans un solide, les niveaux d'énergie permis sont confinés dans une bande dont la largeur, de
l'ordre de l'électronvolt, dépend du cristal et du recouvrement des orbitales atomique.
Les solides ont une structure de bandes ; on distingue les bandes d'énergie permises, et les bandes
d'énergie interdites. Les bandes d'énergie se remplissent selon la loi statistique de Fermi : on
montre qu'à 0 K, les électrons occupent tous les niveaux d'énergie inférieure à l'énergie de Fermi,
ou niveau de Fermi. Sa valeur est caractéristique du cristal considéré.
On met alors en évidence la bande de valence et la bande de conduction.
4.2. Electrons dans un potentiel périodique. Cas unidimensionnel : L'énergie potentielle Wpot d'un
électron dans un cristal unidimensionnel de vecteur fondamental a possède l'allure décrite à la
figure suivante. Le comportement de cet électron est régi par l'équation de Schrödinger, qui prend
ici la forme :

ħ2 𝑑2 𝛹
. 𝑑𝑥 2 + (𝑊 − 𝑊𝑝𝑜𝑟 (𝑥)) 𝛹 = 0 (I.25)
2𝑚𝑛

Cette équation admet pour solutions des fonctions du type :

𝛹(𝑥) = 𝑈𝑘 (𝑥). 𝑒𝑥𝑝 𝑗𝑘𝑥 (I.26)


Fig.4 Appelées fonction de Bloch. La fonction Uk(x) est périodique, de même période a que le
cristal :

L'importance de cette conduction dépend très fortement de la largeur W de la bande interdite.


Seule la valeur de W distingue un semi-conducteur d'un isolant. Un semi-conducteur est un isolant
à bande interdite étroite. Le tableau suivant résume le comportement électrique des matériaux
selon leur valeur de W, à température ambiante.

ΔW Comportement
> 5 eV isolant
~ 1 eV semiconducteur
< 0.15 eV métallique

5. Supraconductivité :
5.1. Mise en évidence expérimentale: Sous certaines conditions la conductivité d’un matériau peut
devenir infini petite (la résistivité nulle), le matériau devient alors supraconducteur.

Le phénomène de supraconductivité n’apparait qu’en dessous une certaine température appelée


température critique Tc, mais il existe aussi une limite de l’intensité du courant qui le parcourt et
qui est appelé intensité critique Ic. On montre expérimentalement que la résistivité d’un
supraconducteur est inférieure à 10-25 Ω.m par comparaison avec la résistivité du cuivre à 300 K
qui est de l’ordre de 10-7 Ω.m .

Fig:5 Différence de la variation de la résistance en fonction de la température pour deux métaux


un supraconducteur et un autre non supraconducteur.
5.2. Température critique et champ critique: La température critiquée Tc et le champ critique Hc
sont liés par une relation empirique suivante:

T
Hc = Hc0 [1 − (T c )2 ] (I.27)
c0

5.2. Effet Meissner: Lorsqu’un supraconducteur massif est placé dans un faible champ
⃗⃗ , il agira comme un matériau diamagnétique parfait, avec une induction magnétique
magnétiqueH
⃗ nulle dans le supraconducteur. C’est l’effet Meissner.
B

Cependant un champ magnétique suffisamment fort a pour effet de détruire la supraconductivité.


Le seuil, ou valeur critique, du champ magnétique qui détruit la supraconductivité est noté 𝑯𝒄, il
dépend de la température.

Fig.6.: Effet Meissner dans une sphère supraconductrice refroidie dans un champ magnétique
uniforme,au dessous de la température critique les lignes de champ sont éjectés de la sphère.

5.3. Les différents types des supraconducteurs: Initialement, les scientifiques pensaient que tous
les supraconducteurs réagissaient de la même manière. Mais les expériences ont démontré
l'existence de deux types de supraconducteurs.

 Les supraconducteurs de type I : Leur température critique est très basse, ils sont
caractérisés par un diamagnétisme parfait. La transition de l'état normal à supraconducteur
est brutale fig.
 Les supraconducteurs de type II : Leur température critique est plus élevée que celle des
supraconducteurs de type I. La transition de l'état normal à supraconducteur est moins
brutale, et les supraconducteurs de type II ne sont pas parfaitement diamagnétiques. Sous
certaines conditions, ils laissent passer des lignes de champ magnétique. Entre les deux
valeurs de champ magnétique, le matériau est dans un état mixte. Le champ y entre par des
lignes de flux magnétiques, assimilées à des tubes. Ce sont des vortex. À la surface du
supraconducteur, ils forment un réseau triangulaire. Dans ces vortex, on peut mesurer une
résistance électrique normale .

Fig.7. Graphe représentant la valeur du champ magnétique critique en fonction de la température.

SC : État supraconducteur résistivité nul, N : État normal, M : Effet Meissner.

 Les Vortex: Un vortex porte un quantum de flux magnétique Φ0 tel que :



𝛷0 = 2𝑒 = 2.07 ∗ 10−15 𝑊𝑏(I.28)

Avec h la constante de Planck et e la charge élémentaire d'un électron.

Le réseau formé possède ainsi un pas a, tel que :

𝛷0
𝑎 = √2
𝐵√3

Ainsi, plus l'intensité magnétique B est forte, plus le réseau est dense.

Un vortex est composé de deux cylindres coaxiaux, dont les rayons sont respectivement,
pour le cylindre intérieur, la longueur de cohérence ζ, pour le cylindre extérieur, celle de London
λ, qui sont les deux grandeurs caractéristiques d'un vortex. Le cœur du vortex est une zone non
supraconductrice.
Fig.8. Représentation d'un vortex. ξ : longueur de cohérence, λL : longueur de London.

5.4. Théorie des frères London: La théorie des frères London est une première approche
phénoménologique de la supraconductivité. En ne s'appuyant que sur la résistivité nulle du
matériau, les lois de Maxwell perdent de leur sens. Ainsi, Fritz et Heinz London choisirent
d'introduire le fait que le courant supraconducteur soit porté par des charges libres, et établirent
alors une première équation qui correspond à l’équation de la dynamique des électrons dans un
conducteur parfait . Avec η la densité d’électrons, m la masse de l’électron, et q sa charge.

𝑑 𝑛𝑞 2
𝑗= 𝐸⃗
𝑑𝑡 𝑚

Sur la base dela première équation, les frères London ont établés une deuxième équation de
London, Cette équation lie ainsi la densité de courant au champ magnétique.

−1
𝜇0 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡𝑗 = ⃗
𝐵
𝜆2𝐿

On introduit dans les équations ci-dessus, la longueur de pénétration dite de London, telle que

𝑚
𝜆𝐿 = √
𝜇0 𝑛𝑠 𝑒 2

Avec :

Cette longueur, est ainsi une longueur caractéristique de l'état supraconducteur, elle définit en fait
l'épaisseur sur laquelle pénètre le champ magnétique.
5.5. La théorie BCS :
 La théorie des phonons: Lorsqu'un courant électrique passe dans le métal, les électrons
libres sont en mouvement. Un des électrons est alors attiré par les ions positifs du métal,
grâce à l'interaction électromagnétique. De même, ces ions positifs sont, eux aussi, attirés
par l'électron (3ème loi de Newton), et donc déplacés de leur structure, à l'origine
organisée. La déformation de la structure, ou vibration des atomes, est appelée phonon.
Les ions, se rapprochant vers l'électron en mouvement, forcent alors un autre électron à suivre
le premier, toujours par cette même force d'interaction électromagnétique, car étant plus lourds
que l'électron, ils ne se replacent pas immédiatement. La force d'attraction des ions étant plus
élevée que la force de répulsion entre les électrons, qui possèdent une charge identique, va
forcer les électrons à s'apparier. Cet appariement est nommé paire de Cooper. L'énergie de la
paire d'électrons est basse, de l'ordre de 10-3 eV, donc la chaleur suffit à casser ces paires de
Cooper.
Pour cette raison, les paires de Cooper n'existent que dans le cadre de la supraconductivité,
c'est-à-dire dans des matériaux soumis à de très basses températures. Les deux électrons d'une
paire de Cooper vont donc se comporter comme un boson dont le nombre quantique
magnétique est entier.
 La théorie BCS (Bardeen, Cooper et Schrieffer) explique le comportement
supraconducteur à très basses températures par un mécanisme de couplage électron-
phonon: les électrons se déplacent en paire de spin opposé (paire de Cooper) et n’entre
plus en collision avec les ions du réseau. Le passage du premier électron déforme
légèrement le réseau (phonon) et crée un gradient de potentiel qui facilite le passage de
l’autre électron sans aucune restriction.
Cependant, la théorie BCS ne peut expliquer la supraconductivité à hautes températures.

Fig. Interaction phonon-électron.

5.6. Les paramètres critiques de la supraconductivité: L'état supraconducteur est défini par trois
facteurs très importants : la température critique (Tc), le champ critique (Hc), et la densité de
courant critique (Jc). Chacun de ces paramètres dépend beaucoup des deux autres propriétés. Le
maintien de l'état supraconducteur exige que le champ magnétique et la densité de courant, aussi
bien que la température, demeurent au-dessous des valeurs critiques, qui dépendent du matériau.
6. Echelle des résistivités :
Sur l’échelle des résistivités, les conducteurs présentent une faible résistance au passage du
courant (Fig). Et les matériaux supraconducteurs sont des conducteurs qui, en dessous d’une
certaine température critique (-148°C pour la plus élevée connue actuellement), ne présentent plus
aucune résistance au passage du courant (résistivité électrique nulle).

Vers 0 K (-273 °C) à température ambiante : 20 °C

10-8 10-4 1 104 106 108 1012 1018 1020 .m

Supra Métaux Semi


Isolants
conducteurs conducteurs conducteurs

carbone caoutchouc

amorphe
Si Eau Bois Verre Quartz
Ag
Autres pure polystyrène
Ge Mica
Cu
métaux
Al

Le tableau suivant présente quelques conducteurs les plus utilisé :

METAUX USUELS (éléments de transition) NON METAUX


Al Aluminium Sn étain Au Or C Carbone
Ag Argent Fe fer Pt platine Ge germanium
Cr Chrome Hg mercure Pb plomb O Oxygène
Co Cobalt Mo molybdène W tungstène P phosphore
Cu Cuivre Ni nickel Zn zinc Si silicium

Fontes : fer (92 %) + 2 à 5 % de carbone + impuretés


Aciers: fer (97 % min) + 0,05 à 1,5 % de C + traitements thermiques
Bronzes: Cu +  10 % de Sn
Laitons : Cu +  50 % de Zinc
Constantan : Cu + Ni

7. Propriétés physiques:
Les conducteurs électriques sont essentiellement des métaux ou des alliages métalliques. Ils
possèdent tous à peu près les caractéristiques suivantes :

- faible résistivité électrique : < 10-6 m (1 million de milliard fois plus pour les isolants)

- bonne conductivité thermique :  100 W/(m°C) ( 500 fois moins pour les isolants)

- solide de grande dureté sauf pour le mercure (liquide), le sodium et le plomb

- densité élevée :  10 sauf pour Al : 2,6 et Au, Pt et W :  20

- influence importante de la température sur :

.La résistivité : 40 % en plus pour 100 °C d’élévation

.La dilatation linéique : qq. mm/m pour 100 °C d’élévation

-Influence importante de la fréquence sur la résistivité : effet de peau : en alternatif, le courant


n’utilise pas la totalité de la section du conducteur mais a tendance à circuler sur sa périphérie.
Ce phénomène se traduit par l’augmentation de la résistance du conducteur. C’est la raison
pour laquelle on fractionne le câble en plusieurs brins (fil de Litz en HF).

8. Les applications des matériaux conducteurs:

Bobinages de machines et câbles électriques: Les moins résistifs et les plus économiques sont
le cuivre et l’aluminium. Ce dernier, étant quasiment 2 fois plus résistif mais 3 fois plus
léger, est utilisé pour les lignes de transport haute tension.

Amélioration des contacts électriques : Le platine, l’or et surtout l’argent, qui ont une très bonne
résistivité, et qui sont difficilement altérable (par choc, par corrosion ou par arc électrique) sont
déposés en surface du cuivre ou de l’aluminium pour améliorer les résistances de contact et la durée
de vie des fusibles, des bras de sectionneur HT, des contacteurs...

Dépôt d’argent

Câblage et soudure: L’étain et le plomb, grâce à leur faible température de fusion sont utilisés
pour le câblage des circuits imprimés.
En micro-électronique, on utilise l’argent pour braser les « puces », et l’or ou l’aluminium pour
effectuer le câblage par fils de très faible diamètre (bondings de 10 à 500 µ).

Contacts glissants: Le carbone amorphe (« charbon ») entre dans la constitution des balais de
machines à courant continu et de machines synchrones ou asynchrones. Malgré sa résistivité
médiocre, il n’altère pas les bagues ou collecteurs tournants et présentent une bonne résistance de
contact.
Le bronze est utilisé dans les contacts avec les caténaires.

Résistances bobinées: Il faut une résistivité plus élevée que pour les câbles ( 100.10-8). On les
atteint avec des alliages :
Fe Cu Ni (maillechort) / Ni Cr / Fe Ni Cr / Fe Cr Al

Lampes à incandescence: Le tungstène, grâce à sa température de fusion élevée (3400 °C),


constitue le filament des lampes à incandescence.
Lampes à décharges: Le mercure et le sodium, sous forme de vapeur, émettent un rayonnement
lumineux.
Sondes de température: thermocouple : plages de [-185 °C , 300 °C] à [20°C , 2300°C]: la jonction
de 2 métaux différents (fer, cuivre, platine...) génère une tension fonction de la température.
thermorésistance : plages de [0 °C , 200 °C] à [600°C , 850°C] : le plus souvent en fil de platine
(sonde PT 100). La résistance, parcourue par un courant connu, génère une tension fonction de la
température.
CARATERISTIQUES DES ALLIAGES METALLIQUES CONDUCTEURS

Résistivité à 20 °C (10-8 .m)

Coefficient de température
Température de fusion (°C)
Masse volumique (Kg /m3)

Conductivité thermique

Résistance à la rupture
Coefficient dilatation
thermique (10-6/°C)

Allongement (%)

Dureté (H.B.)
(W/(m.K))

(10-4 /°C)

(N/mm2)
Désignation et
Propriétés et emploi
composition

10 50
300 résistance à l’oxydation. Emboutissage. Usinage.
 6,5 à à
Laitons Cu+15 à 40%Zn  8 18 10 à 60 Petites pièces de matériels électriques. Cosses, douilles,
940
0 culots, raccords..
45 80

12 5 60
200
Bronzes Cu+10% Sn+Zn à à à Moulage. Pièces moulées, pièces frottantes. collecteur,
9 900 17 5 à 24
Cu+10% Al+Zn caténaires, portes balais
0
15 20 70

49 6 Résistivité indépendante de la température.


Constantan Cu+45% Ni 1240 0 320
Thermocouples. Appareils de mesure.
30 1
Malléable, ductile, inaltérable. Usinable, résistant à la
maillechort Cu+25% à à
8,5 1000 23 2,5 520 140 rupture. Résistivité importante résistances, ressorts
Ni+25%Zn
conducteurs
50 45
CARATERISTIQUES DES METAUX CONDUCTEURS

Résistance à la rupture (N/mm2)


Coefficient de température (10-4
Coefficient dilatation thermique

(10-8 .m)
Température de fusion (°C)
Masse volumique (Kg /m3)

Conductivité thermique

Allongement (%)

Dureté (H.B.)
(W/(m.K))
Désignation et

(10-6/°C)
Propriétés et emploi

/°C)
Résistivité à 20°C
composition

Excellentes propriétés électriques. Grande résistance à


Argent -- Ag 10,5 960 408 20 1,6 38 157 55 l’oxydation.
Allié au Cd, Ni : contacts électriques. Fusibles. Elément d’alliage
du cuivre et du tungstène.
bon conducteur. Ductile, malléable (laminage, filage,
10 50
emboutissage, pliage…). Pur ou faiblement allié : fils, câbles,
Cuivre -- Cu 8,9 1085 400 17 1,7 39 25 à à 4 à 9
barres, lames collecteur, caténaires, bagues de moteurs,
30 0 0
appareillages en alliages…
alliages : laitons, bronzes, maillechort, constantan
Or --Au 19,3 1064 19 2,1 30 36 Métal rare. Inaltérable et inoxydable
Câblage microélectronique. Contacts.
1 15 Très léger. Protégé par la faible couche d’alumine qui se forme à sa
80
Aluminium -- Al 2,7 660 222 23 2,8 43 à 4 à 4 surface. Très malléable (moulage, laminage, filage, emboutissage,
à 170
5 5 pliage, usinage…). Câbles, câbles aériens, barres, cages de
moteur

Sodium -- Na 1 98 134 71 4,2 Très mou, léger. Très réactif avec l’eau.
Fluide caloporteur. Lampes à décharge

Rhodium -- Rh 12,4 1960 88 8 4,5 Très rare (3 tonnes/an). Inaltérable et difficile à travailler.
Thermocouple. Contacts électriques.

Très dur. Grande résistance à température très élevée.


Tungstène -- W 19,1 3410 201 4 5,5 48 900 340
Filaments de lampes à incandescence. Contacts électriques
(alliés avec Cu et à Al).

Malléable à chaud (150 °C). Protégé par la faible couche d’oxyde


Zinc -- Zn 7,1 420 113 29 5,9 42 qui se forme à sa surface.
Revêtement anti-corrosion.
Allié au cuivre dans les laitons.
Cadmium -- Cd 8,7 320 92 7 6,8 38 50 Bonne résistance à la corrosion. Toxique.
Batterie nickel-cadnium
Bonne dureté. Inoxydable. Allié au fer (matériaux magnétiques,
Nickel -- Ni 8,9 1455 92 13 6,8 47 155
acier inoxydable). Batterie nickel-cadmium. Thermocouples.
Résistances.
Facilement oxydable, magnétique. Grand nombre d’alliages :,
Fer -- Fe 7,9 1540 75 12 9,7 55
maillechort, constantan, aciers. Matériau magnétique.
Résistances.
Très Bonne résistance à la corrosion et à l’arc électrique. Grande
Platine -- Pt 21,5 1773 71 89 10 48 180 70 dureté. Contacts. Electrodes. Thermocouple.
Thermorésistance
.
Faible température de fusion.
Etain -- Sn 7,3 232 27 11,5 43 80
Allié au cuivre dans les laitons et au plomb pour les soudures
électriques.

Mou, ductile et malléable. Bonne résistance à la corrosion.


Plomb -- Pb 11,3 327 35 29 21 42 50
Toxique. Batteries. Soudures électriques. Armure de câbles
électriques.

Mercure -- Hg 13,6 -39 96 9 xxx xx xx Liquide à température ambiante. Toxique. Contacts électriques.
Tubes fluorescents. Lampes à vapeur de mercure.

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