153 Veille Construction Incendie - Avril2022

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Michel Garcin

CONSTRUCTION
ET INCENDIE
Veille de l'auteur - avril 2022

Depuis la parution de cet ouvrage, des évolutions techniques et


réglementaires ont eu lieu :
- modification de l'ordonnance n° 2020-71 du 29 janvier 2020 relative à la
réécriture des règles de construction et recodifiant le livre Ier du Code de
la construction et de l’habitation (pour la partie législative) ;
- décret n° 2021-872 du 30 juin 2021 recodifiant la partie réglementaire du
livre Ier du Code de la construction et de l'habitation et fixant les conditions de
mise en œuvre des solutions d'effet équivalent (pour la partie réglementaire) ;
- arrêté du 7 février 2022 modifiant l'arrêté du 25 juin 1980 portant
approbation des dispositions générales du règlement de sécurité contre les
risques d'incendie et de panique dans les établissements recevant du public
(ERP).

Suite à ces modifications réglementaires, les corrections à appliquer au


contenu du livre sont visibles en jaune sur les pages concernées ci-après.
26 Construction et incendie

• des CCTG (cahiers des clauses techniques générales) applicables aux marchés
publics de travaux et approbation de divers fascicules rendant certains textes
obligatoires ;
− des avis techniques (UEAtc) ;
− des documents contractuels tels que les règles ou référentiels d’instal­lation,
d’organisation, les documents techniques établis par CNPP (référentiels
APSAD), les règles FM (Factory Mutual) ;
− des recommandations émanant d’organismes tels que les Carsat (caisses
d’assurance retraite et de la santé au travail, anciennement Cram).

Loi Essoc2
L’acte de construire relève de multiples domaines et fait l’objet
de très nombreux textes officiels et techniques émanant d’entités
publiques et privées. Les limites de l’approche d’une réglemen­
tation uniquement prescriptive en matière de sécurité incendie sont
régulièrement mises en évidence dans la conception des projets
d’architecture qui doivent prendre en compte des exigences parfois
contradictoires (évacuation/­confinement, accessibilité handicapés/­
évacuation immédiate, etc.) ou des risques nouveaux relevant de
l’application de textes officiels (isolation thermique par l’extérieur,
panneaux photovoltaïques, etc.). À défaut de respect du texte, sont
mises en œuvre des mesures compensatoires sous forme de déro‑
gations (ERP) ou de dispenses (ERT). Dans certains cas, l’assurance
et l’approche financière permettent de traiter la « non-conformité
réglementaire ». Dans le domaine de la sécurité incendie, l’inadap‑
tation de la « règle » à la réalité des constructions a conduit à une
plus grande prise en compte de l’analyse de risque3 et aux évolutions
qui se font jour dans le cadre de la loi Essoc. Cette ouverture vers
le « droit souple » se traduit ­désormais par la possibilité d’obtenir de
déroger aux textes officiels dans certaines conditions (article 2 de
l’ordon­nance du 30 octobre 2018) : « Le maître d’ouvrage des opéra‑
tions de construction de bâtiments mentionnées à l’article 24 peut [...]

2. Textes réglementaires :
– loi du 10 août 2018 pour un État au service d’une société de confiance (Essoc).
– ordonnance n° 2018-937 du 30 octobre 2018 visant à faciliter la réalisation de projets de construction
et à favoriser l’innovation.
– décret n° 2019-184 du 11 mars 2019 relatif aux conditions d’application de l’ordonnance n° 2018-937
du 30 octobre 2018 visant à faciliter la réalisation de projets de construction et à favoriser l’innovation.
– guide d’application de l’ordonnance n° 2018-937 et des décrets qui lui sont liés.
3. L’ingénierie de la sécurité incendie (ISI) est déjà prise en compte dans le cadre de la résistance au feu
et du désenfumage.
© CNPP Éditions

4. Le décret du 11 mars 2019 précise les domaines concernés pour la sécurité et la protection contre
l’incendie.
a) Les règles relatives à la résistance au feu et au désenfumage des bâtiments d’habitation prises en appli-
cation du troisième alinéa de l’article R. 142-1 du Code de la construction et de l’habitation ; …/…
28 Construction et incendie

Ces objectifs sont précisés dans les diverses réglementations en tenant compte de la
configuration architecturale des lieux et de la typologie des personnes (habitants,
travailleurs, personnes autonomes ou dépendantes, etc.). Les différents types de
bâtiments sont présentés ci-dessous.
En cas d’incendie, le bâtiment doit garantir une certaine tenue dans le temps pour
permettre aux occupants de gagner les sorties afin d’assurer l’évacuation rapide
des personnes ou leur mise en sécurité à l’intérieur du bâtiment.

2.1 Bâtiments d’habitation


L’habitant est réputé connaître les lieux. Le contenu d’une habitation est moyen-
nement dangereux. Les difficultés dépendent surtout de la hauteur de l’immeuble
et de la nature de l’isolement entre les logements et les locaux mitoyens. Dans les
immeubles collectifs, le principe de l’évacuation ne concerne pas l’ensemble du
bâtiment, mais seulement le logement impacté car les dispositions constructives
sont déterminées pour que le feu ne se propage pas hors de ce logement. Les
habitants peuvent soit quitter le bâtiment sans secours extérieur, soit recevoir les
secours en restant dans leur logement.
D’autres difficultés proviennent de l’état du bâti, notamment dans le cas des
bâtiments d’habitation anciens.
La définition d’un bâtiment d’habitation est donnée à l’article R. 111-1
du CCH : « Constituent des bâtiments d’habitation au sens du présent livre les
bâtiments ou parties de bâtiment abritant un ou plusieurs logements, y compris les
foyers, tels que les foyers de jeunes travailleurs et les foyers pour personnes âgées
autonomes, à l’exclusion des locaux exclusivement à usage professionnel, des
établissements recevant du public au sens de l’article R. 143-2 et des immeubles de
grande hauteur au sens de l’article R. 146-3. »

Cas des foyers logements


Ce cas est traité par le décret n° 2009‑1119 du 16 septembre 2009
repris à l’article R. 111-1 du CCH : « Sont considérés comme foyers
pour personnes âgées autonomes les établissements dont le
niveau de dépendance moyen des résidents est inférieur à un
seuil fixé par arrêté conjoint des ministres chargés du logement,
de l’intérieur et des personnes âgées, et qui accueillent une
proportion de résidents dépendants dans la limite d’un taux fixé
par l’arrêté précité. »

L’article 3 de l’arrêté du 31 janvier 1986 relatif à la protection contre l’incendie


des bâtiments d’habitation distingue des familles d’habitation. Cet arrêté a été
modifié par un arrêté du 19 juin 2015 pour prendre en compte les évolutions
© CNPP Éditions

constatées dans le mode constructif et devrait encore évoluer afin d’intégrer les
spécificités liées à l’habitat ancien et aux risques afférents.
L’arrêté du 9 août 2019 a modifié la définition de la 4e famille et précisé le clas-
sement des duplex et triplex.
Partie I » Réglementation et textes de référence : les sources du droit 31

Dans les locaux accessibles au public, le contenu présente en général un risque


d’incendie faible.
La définition d’un ERP est donnée à l’article R. 143-2 du CCH : « bâtiments,
locaux et enceintes dans lesquels des personnes sont admises, soit librement, soit
moyen­nant une rétribution ou une participation quelconque, ou dans lesquels sont
tenues des réunions ouvertes à tout venant ou sur invitations, payantes ou non. »
L’objectif fondamental régissant la conception et la construction des ERP repose
sur l’évacuation rapide et sans panique de la totalité des occupants, immédiate ou
différée. Cet objectif est développé dans le CCH (articles R. 143-2 à R. 143-47)
et le règlement de sécurité contre l’incendie pris pour son application (en dernier
lieu, l’arrêté du 25 juin 1980).

2.3.1 Assujettissement
Chaque ERP est caractérisé par l’effectif théorique admissible et son activité.
Le CCH (article R. 143-19) précise le principe retenu pour la détermination de
l’effectif : l’effectif du public est déterminé, suivant le cas, d’après le nombre de
places assises, la surface réservée au public, la déclaration contrôlée du chef de
l’établissement ou forfaitairement ou d’après l’ensemble de ces indications.

2.3.2 Catégories
L’effectif est associé à une notion de catégorie selon l’article R. 143-14 du CCH.
Deux groupes sont distingués.

Établissements du 1er groupe : grands établissements (GE)


• 1re catégorie : effectif supérieur à 1 500 personnes (public et personnel) ;
• 2e catégorie : effectif compris entre 701 personnes et 1 500 personnes (public
et personnel) ;
• 3 catégorie : effectif compris entre 301 personnes et 700 personnes (public et
e

personnel) ;
• 4 catégorie : effectif compris entre le seuil d’assujettissement de la 5 catégorie
e e

et 300 personnes (public et personnel).

Établissements du 2 e groupe : petits établissements (PE)


• 5e catégorie : effectif inférieur au seuil d’assujettissement déterminé en fonction
du type considéré (public seul).

Seuil d’assujettissement
Le seuil d’assujettissement est variable en fonction du type
© CNPP Éditions

d’établis­sement. Il permet de déterminer si l’établissement relève


des dispositions du 1er groupe ou du 2e groupe, lesquelles sont
­évidemment moins contraignantes (voir § 2.3.5).
32 Construction et incendie

Dans le cas où le personnel occupe des locaux indépendants possédant leurs


propres dégagements, son effectif n’est pas à comptabiliser pour la
détermination de la catégorie (CCH – article R. 143-19).
Dans le cas où des locaux sont installés en sous-sol, il convient de tenir compte de
l’enfouissement (majoration de l’effectif théorique) pour le calcul des dégagements,
mais pas pour la détermination de la catégorie (arrêté du 25 juin 1980 –
articles CO 39, CO 40)5.

2.3.3 Types
La nature de l’exploitation ou l’activité exercée dans l’ERP détermine le type selon
les dispositions de l’article GN 1 de l’arrêté du 25 juin 1980.
On distingue trois grands types d’établissements présentés dans le tableau suivant.

Établissements

J Structures d’accueil pour personnes âgées et personnes handicapées

Salles d’audition, de conférences, de réunions, de spectacles


L
ou polyvalentes

M Magasins de vente, centres commerciaux

N Restaurants et débits de boissons

O Hôtels et autres établissements d’hébergement

P Salles de danse et salles de jeux

Établissements d’éveil, d’enseignement, de formation, centres de vacances,


R
centres de loisirs sans hébergement

S Bibliothèques, centres de documentation et de consultation d’archives

T Salles d’exposition

U Établissements de soins

V Établissements de culte

W Administrations, banques, bureaux

X Établissements sportifs couverts

Y Musées

Établissements spéciaux

PA Établissements de plein air

CTS Chapiteaux, tentes et structures

SG Structures gonflables
© CNPP Éditions

PS Parcs de stationnement couverts

5. Le point le plus bas du niveau accessible au public est à plus de 2 m en contrebas du niveau moyen
des seuils des issues sur l’extérieur et l’effectif dépasse 100 personnes.
Partie I » Réglementation et textes de référence : les sources du droit 33

OA Hôtels-­restaurants d’altitude

GA Gares accessibles au public

REF Refuge de montagne

EF Établissements flottants

Petits établissements (PE)

PE Cas général

PO Hôtels

PU Établissements de soins

PX Établissements sportifs

2.3.4 Cas particuliers


Certains établissements relèvent d’un classement spécifique (CCH – article
R. 143-17) :
• les établissements spécifiques ;
• les locaux situés sur le domaine public du chemin de fer et indispensables à
­l’exploitation de celui-­ci ;
• les établissements pénitentiaires ;
• les établissements militaires recevant du public.

2.3.5 Seuil d’assujettissement


Le seuil d’assujettissement est fixé pour chaque type d’ERP à l’article 1 des disposi-
tions particulières le concernant. Il s’agit du seuil d’assujettissement au classement
en 4e catégorie.
Le tableau ci-­dessous indique les différents seuils d’assujettissement en fonction
de la configuration du bâtiment (nombre de niveaux, étages en infrastructure ou
en élévation).

Types d’ERP en fonction de la nature de leur exploitation

Seuils d’assujettissement
de la 5e catégorie
Type Nature de l’exploitation
En Ensemble
En étages
sous-­sol des niveaux

25 résidents
Structures d’accueil (pas (pas
(100 en
pour personnes âgées de seuil) de seuil)
effectif total)
© CNPP Éditions

J
20 résidents
Structures d’accueil (pas (pas
(100 en
pour personnes handicapées de seuil) de seuil)
effectif total)
34 Construction et incendie

– Salles d’audition, de conférences,


de réunions, de pari, salles réservées (pas
100 200
aux associations, salles de quartier de seuil)
(ou assimilées), salles multimédia,
salles polyvalentes à dominante sportive,
dont la superficie unitaire ≥ 1 200 m2,
L
ou dont la hauteur sous plafond < 6,50 m,
autres salles non visées au chapitre XII
(type X, article X 1)

– Salles de spectacles, de projections (pas


20 50
(y compris les cirques non forains), cabarets de seuil)

Magasins de vente
M 100 100 200
et centres commerciaux

N Restaurants et débits de boisson 100 200 200

Hôtels, pensions de famille, (pas (pas


O 100
résidences de tourisme de seuil) de seuil)

P Salles de danse et salles de jeux 20 100 120

– Établissements d’enseignement
et de formation
– Internats des établissements
de l’enseignement primaire 100 100 200
et secondaire
R – Centres de vacances et centres
de loisirs (sans hébergement)

20
Crèches, écoles maternelles, (si un seul
interdit 100
haltes-­garderies, jardins d’enfants niveau situé
en étage)

Bibliothèques
S 100 100 200
et centres de documentation

T Salles d’exposition 100 100 200

sans
Établissements de santé public ou privé,
(pas (pas ­hébergement :
U cliniques, hôpitaux, pouponnières,
de seuil) de seuil) 100
­établissements de cure thermale
avec : 20

V Lieux de culte 100 200 300

Administrations, banques, bureaux


W (sauf si le professionnel ne reçoit pas 100 100 200
de clientèle dans son bureau)

– Établissements sportifs clos et couverts,


salles omnisports, patinoires, manèges,
piscines couvertes, trans­formables
X 100 100 200
ou mixtes
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– Salles polyvalentes sportives < 1 200 m²


ou d’une hauteur sous plafond > 6,50 m

Y Musées 100 100 200


Partie I » Réglementation et textes de référence : les sources du droit 35

(pas (pas
PA Établissements de plein air 300
de seuil) de seuil)
CTS Chapiteaux, tentes et structures (pas de seuil)
SG Structures gonflables (pas de seuil)
PS Parcs de stationnement couverts (pas de seuil)
GA Gares aériennes 200
OA Hôtels-­restaurants d’altitude 20
EF Établissements flottants (pas de seuil)
REF Refuges de montagne (pas de seuil)

Groupement d'établissements ou établissements 50 100 200


GN 2
en plusieurs bâtiments voisins non isolés entre eux

2.3.6 Calcul de l’effectif


Le mode de calcul de l’effectif est fixé pour chaque type d’ERP à l’article 2 des
dispositions particulières le concernant (ou l’article 3 dans le cas du type L).

Calcul de l’effectif
Type Nature de l’exploitation Calcul de l’effectif Réf.
Accueil personnes âgées Déclaration*
J J2
et handicapées + 1 visiteur/2 résidents
Salles d’audition, conférence, réunions Nombre de places assises
ou 1 pers. assise/0,50 ml
Salles réservées aux associations,
ou 3 pers. debout/m²
salles de quartier
ou 5 pers. debout/ml
Salles de spectacle, projections (promenoirs et file d’attente)

Cabarets 4 pers./3 m²
L L3
Salles polyvalentes à dominante sportive 1 pers./m²
Autres salles polyvalentes 1 pers./m²
Salles de réunion sans spectacle 1 pers./m²
Déclaration* avec un minimum
Salles multimédia
d’1 pers./2 m²
Règle générale :
– au sous-sol, au rez-de-chaussée
1 pers./3 m2
et au 1er étage
– au 2e étage 1 pers./6 m2

M – aux étages supérieurs 1 pers./15 m2 M2


Centres commerciaux :
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– pour les mails 1 pers./5 m2


– pour les locaux de vente ≥ 300 m2 Règle générale
– locaux de vente < 300 m 2
1 pers./6 m2
36 Construction et incendie

Type Nature de l’exploitation Calcul de l’effectif Réf.


Magasins de vente à faible densité
1 pers./9 m2
de public
M Magasins de vente exclusivement Déclaration contrôlée du chef M2
réservés aux professionnels d'établissement
Aires de vente à l'air libre Cas particulier (voir art. M 1 § 4)
Restaurants et débits de boissons : Déclaration* ou nb de places assises
– Restauration assise dans la limite de 1 pers./2 m2 ou 1 pers./m²
N N2
– Restauration debout 2 pers./m²
– Files d’attente 3 pers./m²
O Hôtels et pensions de familles Déclaration* ou 2 pers./chambre O2
P Salles de jeux, salles de danse 4 pers./3 m² P2
Établissements d’éveil, d’enseignement,
R de formation, centres de vacances, Déclaration et art. R 2 R2
centres de loisirs sans hébergement
S Bibliothèques, centres de documentation Déclaration* S2
Salles d’expositions :
– Salles d’expositions, foires-­expositions, 1 pers./m²
T T2
salons temporaires
– Salles d’expositions permanentes 1 pers./9 m²
Établissements de santé (ou sanitaires) Déclaration* et art. U 2
– 1 pers./lit
U – 1 pers./3 lits pour le personnel U2
Selon forfait : soignant ou non
– 1 visiteur/lit
– 8 pers./poste de consultation
Nombre de places assises ou 1 pers.
V Établissements de culte V2
assise/0,50 ml ou 2 pers. debout/m²
Déclaration ou :
a) aménagements intérieurs prévus :
1 pers./10 m2 de locaux
aménagés pour recevoir
W Administrations, banques, bureaux W2
du public (halls, guichets,
salles d’attente, etc.)
b) aménagements intérieurs
non prévus : 1 pers./100 m2
Établissements sportifs couverts
Déclaration
sans spectateurs
Salles omnisports, salles d’éducation
physique et sportive 1 pers./4 m²
et salles sportives spécialisées
Patinoires 2 pers./3 m²
X X2
Salles polyvalentes 1 pers./m²
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Piscines couvertes
1 pers./m² de plan d’eau
ou transformables couvertes
Piscines transformables découvertes 3 pers./2 m² de plan d’eau
Courts de tennis 25 pers./court
Partie I » Réglementation et textes de référence : les sources du droit 37

Type Nature de l’exploitation Calcul de l’effectif Réf.


Établissements sportifs couverts avec spectateurs
(spectateurs comptabilisés selon § 2)
Salles omnisports 1 pers./8 m²
Patinoires 1 pers./10 m²
X X2
Salles polyvalentes 1 pers./m²
Piscines couvertes
1 pers./5 m² de plan d’eau
ou transformables couvertes
Piscines transformables découvertes 1 pers./5 m² de plan d’eau
Musées (par rapport aux surfaces
1 pers./5 m²
Y de salles accessibles au public) Y2
Musées à caractère évolutif Cas particulier
EF Établissements flottants En fonction de l’activité
Gares accessibles au public :
– Zones de stationnement
1 pers./m²
GA (salle d’attente, buffet, bureau) GA 2
– Zones de stationnement 1 pers./2 m² ou déclaration
et de transit (salle de pas perdus) du chef d’établissement
OA Hôtels-restaurants d’altitude Déclaration* ou 2 pers./chambre OA 2
PA Plein air Déclaration* PA 2
SG Structures gonflables En fonction de l’activité
REF Refuges de montagne Déclaration* REF 4
EF Établissements flottants Selon constructeur EF 2
* Déclaration écrite (justifiée) du maître d’ouvrage, de l’exploitant ou du propriétaire ; l’effectif est
mentionné sur le formulaire de permis de construire, la notice descriptive de sécurité, etc.

2.4 Immeubles de grande hauteur (IGH)


La définition d’un IGH est donnée à l’article R. 146-3 du CCH : « Tout corps
de bâtiment dont le plancher bas du dernier niveau est situé, par rapport au
niveau du sol le plus haut utilisable pour les engins des services publics de secours et
de lutte contre l’incendie :
• à plus de 50 m pour les immeubles à usage d’habitation tels qu’ils sont définis par
l’article R. 111­1 ;
• à plus de 28 m pour tous les autres immeubles. »
De plus, conformément à l’article GN 7 de l’arrêté du 25 juin 1980, les établis-
sements situés dans des immeubles dont le plancher bas du dernier niveau est
© CNPP Éditions

à plus de 28 m par rapport au niveau du sol le plus haut utilisable par les engins
des services publics de secours et de lutte contre l’incendie doivent répondre aux
dispositions du présent règlement et du règlement de sécurité des immeubles de
grande hauteur, dans les conditions fixées par ce dernier.
38 Construction et incendie

La configuration des tours ou grands établissements rend difficile l’évacuation de


l’ensemble des occupants (qu’il s’agisse d’un bâtiment d’habitation ou non). C’est
pourquoi, d’une part, le potentiel calorifique à l’intérieur du bâtiment est limité
afin de minimiser les risques de départ de feu et les conséquences d’un incendie,
et d’autre part, l’évacuation peut ne concerner qu’une partie de l’immeuble.
À cet effet, le bâtiment doit présenter une stabilité au feu réglementaire (résistance
au feu minimale de 2 h ou 3 h dans le cas des ITGH). Il se présente en quelque sorte
sous forme d’une juxtaposition/superposition de compartiments résistant au feu,
reliés par des circulations verticales protégées par des sas d’intercommunication.
En outre, toutes les dispositions sont prises pour assurer la sécurité des occupants
durant l’intervention dans les locaux dans lesquels l’incendie a pris naissance.
Une évolution réglementaire récente admet cependant que l’évacuation de
l’ensemble du bâtiment peut être envisagée notamment pour prendre en compte
le risque d’attentat.

2.4.1 Classement
La nature de l’activité exercée dans l’IGH détermine les classes selon les disposi-
tions de l’article R. 146-5 du CCH :
• IGH A : habitation ;
• IGH R : enseignement ;
• IGH S : dépôts d’archives ;
• IGH TC : tours de contrôle des aérogares ;
• IGH U : sanitaires (hôpital) ;
• IGH W : bureaux (W 1 de 28 à 50 m, et W 2 au-­delà de 50 m) ;
• IGH Z : plusieurs classes d’activités (immeubles d’habitation d’une hauteur
supérieure à 28 m et inférieure ou égale à 50 m comprenant des locaux autres
que ceux à usage d’habitation) ;
• ITGH : immeuble de très grande hauteur (hauteur du plancher bas le plus haut
supérieure à 200 m – arrêté du 30 décembre 2011).

2.4.2 Principes constructifs et de fonctionnement


Les IGH sont caractérisés par quelques grands principes rappelés à l’article
R. 146-10 du CCH et dans l’arrêté du 30 décembre 2011 :
• un volume de protection doit être aménagé autour de l’immeuble ;
• le compartiment présente une surface hors œuvre nette inférieure ou égale à
2 500 m2 ou une surface hors œuvre brute inférieure ou égale à 3 000 m2, avec
une longueur maximale inférieure ou égale à 75 m ;
• les compartiments occupent un seul niveau ou deux niveaux si la surface totale
n’excède pas 2 500 m2 (ils peuvent se développer sur trois niveaux pour une
surface totale de 2 500 m2 quand l’un d’eux est situé au niveau d’accès des engins
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de secours) ;
• les parois présentent un degré CF 2 h ou EI 120, REI 120 en cas de fonction
porteuse ;
• l’évacuation immédiate et générale est possible ;
Partie I » Réglementation et textes de référence : les sources du droit 47

2.6.2 Parcs de stationnement des IGH


Cas n °1 : les parcs de stationnement sous un IGH séparés des autres locaux
de l’immeuble par des parois CF 4 h ou REI 240. Ce cas est abordé à l’article
R. 146-3 du CCH : ces parcs de stationnement ne sont pas considérés comme
faisant partie de l’immeuble s’ils ne comportent au maximum qu’une communi-
cation intérieure directe ou indirecte avec ces locaux.
Cas n° 2 : les parcs de stationnement qui font partie intégrante de l’IGH. Ce cas est
visé par l’article GH 11 du règlement de sécurité des IGH : ces parcs de stationne-
ment sont soumis aux dispositions du CCH, à la plupart des dispositions techniques
relatives aux parcs de stationnement considérés comme ERP (articles PS du règle-
ment de sécurité des ERP) et aux dispositions techniques de l’article GH 11.

2.6.3 Parcs de stationnement dans un bâtiment d’habitation


Ce cas fait l’objet du titre VI de l’arrêté du 31 janvier 1986 relatif aux bâtiments
d’habitation. Sont concernés les parcs de stationnement couverts de plus
de 100 m2, annexes d’un ou plusieurs bâtiments d’habitation (situés dans un
bâtiment, en superstructure, en infrastructure ou sous un immeuble bâti).

2.6.4 Parcs de stationnement couverts des lieux de travail


Les parcs de stationnement couverts fréquentés par le personnel de l’entreprise
constituent des lieux de travail au sens des articles R. 4211-2 et R. 4221-1 du
Code du travail. Ils sont donc soumis aux prescriptions sur la prévention des
incendies et des explosions applicables, d’une part, au maître d’ouvrage pour la
conception (articles R. 4216-1 à R. 4216-34) et, d’autre part, à l’employeur pour
l’utilisation de ces parcs de stationnement (articles R. 4227-1 à R. 4227-57).
Les seules dispositions visant ces parcs de stationnement de manière spécifique
sont celles relatives à l’accessibilité des personnes handicapées (article R. 4214-27).

2.7 Bâtiments industriels et commerciaux


En complément des textes officiels rappelés ci-dessus, la prévention du risque
d’incendie dans les bâtiments industriels et commerciaux fait l’objet de textes
privés tels que :
• les référentiels APSAD portant notamment sur la construction des bâtiments et
l’installation des équipements de sécurité et en particulier le compartimentage
sur lequel reposent de nombreuses dispositions constructives réglementaires
(habitation, ERP, IGH, lieux de travail, etc.) ;
• les publications de l’INRS dont certaines concernent spécifiquement la préven-
tion incendie. Si ces textes ne doivent pas être considérés comme des modèles
© CNPP Éditions

de conception ou limiter l’approche conceptuelle de l’architecte, ils constituent


cependant un bon outil de réflexion concernant la conception des lieux et des
situations de travail, l’incendie sur les lieux de travail, la circulation en entreprise
et le désenfumage sur les lieux de travail.
52 Construction et incendie

− renseignements administratifs (contraintes d’urbanisme, certificat d’urbanisme),


− renseignements techniques (plan cadastral, relevé topographique avec
nivellement, plan des abords et des plantations, sondages de sol, données
climatiques, contraintes particulières telles que l’activité sismique),
− programme : informations et exigences permettant la conception (notamment
aspects spécifiques et contractuels relatifs à la sécurité incendie),
− budget (enveloppe financière de la réalisation y compris montant des études),
− calendrier,
− études antérieures s’il y a lieu ;
• l’approbation des documents établis au fur et à mesure de l’avancement du
projet ;
• le paiement des divers intervenants liés en général par un contrat de louage
d’ouvrage (architecte, équipe de maîtrise d’œuvre, bureaux d’études et
spécialistes, contrôleurs techniques, coordonnateurs, entreprises, contractant
général, etc.) ;
• l’obligation de souscrire une assurance de dommages dite « dommages-ouvrage »
ou « dommages à l’ouvrage » selon les dispositions du Code des assurances
(article L. 242-1), sauf cas particuliers ;
• l’intervention éventuelle d’un bureau de contrôle (contrôleur technique) selon
les dispositions du Code de la construction et de l’habitation (article L. 125-1)
et de l’article L. 242-1 du Code des assurances ;
• la réception des ouvrages.

Maître de l’ouvrage sur le chantier


Le maître de l’ouvrage ne peut en aucun cas s’immiscer dans l’acte
de construire et notamment donner directement des ordres à une
entreprise. De plus, il n’a aucun rôle et aucun pouvoir d ­ ’action ni
aucune responsabilité dans la conduite du chantier avant la récep‑
tion. En toute rigueur, il n’est pas tenu de se rendre sur le chantier.

1.2 Rôle dans la sécurité incendie


Le maître de l’ouvrage doit essentiellement s’intéresser aux points suivants :
• la programmation : définition des spécificités sécurité incendie du projet (analyse
des risques, assurance) ;
• le contrôle : intervention éventuelle d’un bureau de contrôle dans le cadre de
la mission sécurité ;
• l’intervention éventuelle d’un coordinateur SSI (système de sécurité incendie),
ce dernier étant a priori intégré dans l’équipe de maîtrise d’œuvre dans le cas
d’un projet global neuf ou non.
© CNPP Éditions

Lors du dépôt de dossiers concernant les ERP et les IGH, le maître de l’ouvrage
cosigne les formulaires, la notice descriptive de sécurité et les plans établis par le
maître d’œuvre.
60 Construction et incendie

Comme dans le choix de l’équipe de maîtrise d’œuvre, il est


constaté que les maîtres d’ouvrages ont trop souvent tendance
à recourir à l’offre la moins‑disante (quand bien même il est souvent
évoqué l’intention de retenir l’offre la mieux‑disante) à tel point qu’il
est désormais couramment employé le terme d’offre anormalement
basse (OAB). En complément de la destruction du tissu économique
et de la prime donnée à la moindre compétence, il apparaît que
les prestations et travaux réalisés ne donnent pas entièrement satis‑
faction, que les personnels sont insuffisamment encadrés et formés,
ce qui génère des retards de chantier, de livraison de l’ouvrage et
à terme, des sinistres qui perturbent lourdement le fonctionnement
des entreprises et des maîtres d’ouvrages – exploitants et peuvent se
solder par des actions en justice nécessitant des expertises judiciaires.
L’Agence Qualité Construction estime que la non-qualité dans le
bâtiment représente 8 à 10 % de l’activité : reprises, rectifications,
désordres apparents, non-conformités, etc. Ce pourcentage est
extrêmement élevé et résulte, comme nous l’avons évoqué précé‑
demment, de ­l’aspect « prototype » qui caractérise les projets de
construction. Au‑delà du coût financier et des retards afférents
à cette situation, le fait de devoir reprendre ses propres ouvrages en
vue d’atteindre le minimum réglementaire ou contractuel est parti‑
culièrement négatif quant à l’image donnée par les professionnels
du bâtiment, malgré une évolution non négligeable des mentalités
et des actions de formation.

4. Contrôle technique

Le contrôleur technique est la personne physique ou morale chargée d’examiner


les aléas techniques liés à la solidité des ouvrages et à la sécurité des personnes
selon la norme NF P03-100.

4.1 Mission générale


Certaines missions confiées au contrôleur technique ou bureau de contrôle ou
organisme agréé relèvent du domaine législatif et réglementaire : le Code de la
construction et de l’habitation (articles L. 125-1 à L. 125-4, articles R. 125-1 à
R. 125-21) et le Code civil (articles 1792, 1792-1, 1792-2) définissent les obli-
gations à prendre en charge par le maître de l’ouvrage11.
Le contrôleur technique peut intervenir dans le cadre de diverses missions, norma-
tives (deux missions obligatoires de base), non obligatoires complémentaires ou
composées. Il lui appartient d’émettre un avis sur des questions d’ordre technique.
© CNPP Éditions

11. Dans un marché public, les dispositions de la norme NF P03-100 de septembre 1995 relative à la
prévention des aléas techniques dans le domaine de la construction sont imposées dans le cadre du
cahier des clauses techniques générales applicables aux marchés publics (CCTG) par le décret n° 99-443 du
28 mai 1999. Dans un marché privé, il pourra être judicieux de se référer à cette même norme.
Partie II » Acteurs : missions, rôles, responsabilités 67

Généralement chargé de la partie « ingénierie » du projet lors de l’élaboration du


programme ou durant la phase de conception, l’assistant au maître de l’ouvrage
peut intervenir dans des domaines touchant également l’architecture, la technique,
l’économie, la maintenance, etc.
Quatorze missions (M1 à M7) ont été définies par l’OPQIBI (Organisme profes-
sionnel de qualification de l’ingénierie) en fonction des domaines traités.
Les qualifications d’assistance à maîtrise d’ouvrage concernent tous les ouvrages
ou systèmes de l’infrastructure, de l’industrie, du bâtiment, de l’environnement
et de l’énergie. On distingue généralement :
• le consultant chargé des études de définition et des études de programmation ;
• le programmiste chargé de l’élaboration du préprogramme (aide à la décision
à destination du maître de l’ouvrage) et le programme (nécessaire au maître
d’œuvre pour effectuer sa mission).

6.2 Coordonnateur en matière de sécurité et protection


de la santé (SPS)
Le coordonnateur SPS doit prévenir les risques issus de la coactivité lors d’un
­chantier de bâtiment ou de génie civil et prévoir l’utilisation des moyens communs.
Le coordonnateur SPS intervient sur des chantiers de construction ainsi que sur
des chantiers temporaires et mobiles en vue de faire diminuer le nombre et la
gravité des accidents corporels résultant de la présence simultanée ou successive
d’entreprises sur le chantier.

La coactivité nécessite que les principes suivants soient mis en


œuvre :
• définition des rôles et responsabilité de chaque intervenant ;
• coordination et planification des interventions simultanées et
successives ;
• mise en commun des moyens de prévention ;
• intégration dès la conception des dispositions destinées à faciliter
et sécuriser les interventions d’entretien et de maintenance.

Les obligations du maître de l’ouvrage sont définies par les articles R. 4532‑4
à R. 4532‑10 du Code du travail et les missions du coordonnateur SPS par les
articles R. 4532‑11 à R. 4532‑37.
Lors de la phase de conception, il assiste le maître d’œuvre sur les choix archi-
tecturaux, techniques et organisationnels ainsi que pour la prévision des durées.
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Il s’intéresse aux dispositions visant à protéger les utilisateurs lors des opérations
ultérieures sur l’ouvrage (maintenance, entretien) une fois le bâtiment réalisé.
Dans ce cadre, l’aspect sécurité incendie est abordé.
82 Construction et incendie

Le décret 2006‑1089 du 30 août 2006 prend en compte les textes relatifs à l’acces-
sibilité des personnes handicapées, modifie la composition et précise les attributions
de la CCDSA, qui exerce désormais sa mission dans les domaines suivants :
• la sécurité contre les risques incendie et de panique dans les ERP et les IGH
(CCH – articles R. 146-25 à R. 146-35, R. 143-1 à R. 143-47) ;
• les dossiers techniques amiante [Code de la santé publique pour les IGH
(CCH – article R. 146-3) et les ERP de 1re et 2e catégories (CCH – article R. 143-2)] ;
• les dérogations relatives à l’accessibilité aux personnes handicapées des logements
(CCH – article R. 163-3) ;
• les dérogations relatives à l’accessibilité aux personnes handicapées des ERP et les
dérogations dans les installations recevant du public (CCH – article R. 111-19-10) ;
• les dérogations relatives à l’accessibilité aux personnes handicapées dans les lieux
de travail (Code du travail – articles R. 4214-26 à R. 4214-29) ;
• les dérogations relatives à l’accessibilité aux personnes handicapées ou
à mobilité réduite de la voirie et des espaces publics (décret 2006-1658 du
21 décembre 2006) ;
• les dérogations aux règles de prévention d’incendie et d’évacuation des lieux de
travail (Code du travail – article R. 4227-56) ;
• la protection de la forêt ;
• l’homologation des enceintes destinées à recevoir des manifestations sportives ;
• les prescriptions d’information, d’alerte et d’évacuation permettant d’assurer la
sécurité des occupants des terrains de camping et de stationnement des caravanes ;
• la sécurité des infrastructures et systèmes de transport ;
• les études de sécurité publique.
La CCDSA est composée de la manière suivante :
• la commission plénière ;
• les sous-commissions chargées notamment de l’examen des dossiers d’ERP et d’IGH ;
• les groupes de travail.
Dans le cadre de ses sous‑commissions ERP et IGH et accessibilité (accessibilité
des lieux aux personnes à mobilité réduite – handicapés physiques), la CCDSA
établit un rapport d’analyse du projet vis‑à‑vis du règlement de sécurité pouvant
contenir des prescriptions. Celles‑ci doivent être respectées lors de la réalisation
du bâtiment. Jointes à l’arrêté de permis de construire municipal ou préfectoral,
ces prescriptions présentent un caractère officiel.

Rôle de la sous-commission ERP – IGH


Le rôle de la sous‑commission ERP – IGH présente plusieurs aspects
concernant diverses phases de la chronologie du projet :
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• l’examen des projets de construction ou d’aménagement soumis


ou non au permis de construire ;
• la visite de réception précédée d’une vérification des plans de
détail de l’ouvrage effectivement réalisé ;
Partie II » Acteurs : missions, rôles, responsabilités 83

• l’avis sur l’autorisation d’ouverture au public de l’établissement.


Cet avis (consultatif) peut être ou non suivi par le maire ou
­l’autorité ayant délivré le permis de construire ;
• l’avis sur la délivrance du certificat de conformité (ERP de 1re caté‑
gorie, IGH).

Par ailleurs, le décret n° 2007‑1177 du 3 août 2007 détermine les conditions


dans lesquelles les préoccupations en matière de sécurité publique sont prises en
compte dans les procédures réglementaires et définit les projets d’aménagement,
d’équipements collectifs et les programmes de construction soumis à l’obligation.
Il fixe le contenu de l’étude de sûreté et de sécurité publique (ESSP) et instaure
une sous‑commission départementale pour la sécurité publique chargée d’instruire
les ESSP dans le cadre des programmes de construction et d’aménagement.

Remarque
Selon les dispositions de l’article R. 143‑26 du CCH, la commission
de sécurité correspond actuellement à la commission consultative
départementale de sécurité et d’accessibilité comprenant une
sous‑commission « ERP – IGH » et une sous‑commission « accessibilité ».

13.6 Autres commissions de sécurité


Diverses autres commissions locales sont susceptibles d’intervenir selon la nature
du projet et la zone géographique :
• CSA : Commission de sécurité d’arrondissement ;
• CSC : Commission de sécurité communale ;
• CSI : Commission de sécurité intercommunale ;
• CIPC : Commission interdépartementale de la protection civile (Paris, 92, 93, 94) ;
• CDSP : Commission départementale de sécurité de Paris (Paris, 92, 93, 94).
À Paris, les ERP de 5e catégorie (petits établissements du 2e groupe et notamment
les petits hôtels PO) sont traités par des contrôleurs de sécurité de la préfecture
de police. Appartenant à un service commun de contrôle, ils traitent également
l’application du règlement sanitaire.

13.7 Commission consultative départementale


de la protection civile
La commission consultative départementale de la protection civile est l’organe
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technique d’étude, de contrôle et d’information du représentant de l’État dans le


département et du maire. Elle assiste ces derniers dans l’application des mesures de
police et de surveillance qu’ils sont appelés à prendre en vue d’assurer la protection
contre l’incendie et la panique dans les établissements soumis au présent chapitre.
84 Construction et incendie

Elle est chargée plus particulièrement :


• d’examiner les projets de construction, d’extension, d’aménagement et de trans-
formation des établissements, que l’exécution des projets soit ou ne soit pas
subordonnée à la délivrance d’un permis de construire ;
• de procéder aux visites de réception, prévues à l’article R. 143-38 du CCH,
desdits établissements et de donner son avis sur la délivrance de l’autorisation
d’ouverture des établissements ;
• de procéder, soit de sa propre initiative, soit à la demande du maire ou du repré-
sentant de l’État dans le département, à des contrôles périodiques ou inopinés
sur l’observation des dispositions réglementaires.

13.8 Préventionnistes et bureaux de prévention


Implanté à l’état‑major de la brigade de sapeurs‑pompiers de Paris, du BMPM
ou des SDIS, le bureau prévention est composé de préventionnistes qui sont
consultés dans le cadre de projets généralement complexes et nécessitant un avis
éclairé vis‑à‑vis de l’interprétation du règlement de sécurité.
Officiers de sapeurs‑pompiers titulaires du diplôme de prévention (anciennement
brevet de prévention), les préventionnistes interviennent dans les centres départe­
mentaux des services d’incendie et de secours et sont généralement membres de la
CCDSA. Les SDIS, financés par les collectivités locales, sont eux‑mêmes rattachés
au ministère de l’Intérieur au travers de la DGSCGC.
Il existe trois niveaux correspondant à des diplômes dispensés à école nationale
supérieure des officiers de sapeurs-­pompiers (ENSOSP) :
• agent de prévention (PRV1 ou AP1) ;
• préventionniste (PRV2 ou AP2) ;
• responsable départemental de la prévention (PRV3).
De même que les architectes de sécurité de la préfecture de police de Paris, ils
peuvent être consultés par les concepteurs en amont du dépôt d’un dossier de
demande de permis de construire.

13.9 Architectes de sécurité


Dépendant de la préfecture de police de Paris et intervenant également sur les
départements des Hauts‑de‑Seine, Seine‑Saint‑Denis et Val‑de‑Marne, les archi-
tectes de sécurité ont pour mission la prévention, le contrôle et l’action sur le
terrain. Ils sont chargés de :
• procéder à l’instruction des dossiers de demande de permis de construire ;
• effectuer les visites dans le cadre des commissions de sécurité ;
• émettre un avis en cas de péril d’immeuble ;
• émettre un avis lors de manifestations exceptionnelles.
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Ils peuvent également être consultés par les architectes et les maîtres de l’ouvrage
en amont du dépôt d’un dossier de demande de permis de construire dans le cadre
de rendez‑vous d’information concernant le projet.
106 Construction et incendie

Les plans de synthèse (élément de mission SYN) indispensables à une bonne


coordination des plans établis par les entités différentes sont à prévoir dans le
cadre des études d’exécution lorsque l’opération est traitée en corps d’état séparés.

2.3 Ouverture au public d’un établissement


Selon les dispositions de l’article L. 122-5 du CCH, « l’ouverture de l’établisse­
ment recevant du public est subordonnée à une autorisation délivrée par l’autorité
administrative après contrôle du respect des dispositions de l’article L. 161-1 ».
Les étapes suivantes peuvent donc être identifiées :
1. le dépôt de la demande de permis de construire ou de la déclaration préalable ;
2. les instructions par les services concernés (urbanisme, sécurité, accessibilité) –
commissions et sous‑commissions compétentes ;
3. les avis des services concernés et l’établissement d’une liste de prescriptions
concernant la sécurité incendie et l’accessibilité ;
4. l’arrêté municipal ou préfectoral de permis de construire ou de réalisation des
travaux ;
5. la réalisation des travaux : chantier ;
6. la demande du maître de l’ouvrage ou de l’exploitant pour le passage de la
commission de sécurité ;
7. la réception des travaux par le maître de l’ouvrage après vérifications techniques
effectuées par les organismes de contrôle et la levée par les entreprises des
éventuelles réserves ;
8. la tenue de la commission de sécurité : visite du site – formulation d’un avis
consultatif suivi ou non par le maire ;
9. l’arrêté d’ouverture de l’établissement et la transmission au maître de l’ouvrage
(ou à l’exploitant) ;
10. l’ouverture au public.

3. Sécurité incendie des projets de construction


et sur les chantiers

3.1 Permis de construire et procédures administratives


3.1.1 Prévention et protection
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L’objectif principal de la réglementation incendie est d’assurer la sécurité des


personnes et de préserver les vies humaines. Cet objectif peut être atteint en
agissant sur la fréquence (possibilité d’occurrence d’un risque) et la gravité (impor-
tance du dommage) qui caractérisent le risque.
110 Construction et incendie

• l’existence de circulations extérieures ;


• les circulations verticales et l’obligation de mettre en œuvre du désenfumage :
escalier, ascenseurs ;
• les circulations horizontales et l’obligation de mettre en œuvre du désenfumage ;
• les communications entre niveaux superstructure/infrastructure ;
• l’existence de locaux à risques :
− sous-­sols, parc de stationnement,
− locaux techniques (chaufferie, vide‑ordures, local réceptacle, voitures
­d’enfants, caves, celliers, etc.),
− local collectif résidentiel.

Lieux de travail (ERT)


Les projets de lieux de travail soumis au Code du travail ne font pas l’objet de
procédure particulière vis‑à‑vis du risque incendie et ne sont pas visés par les
commissions de sécurité, sauf demande spécifique.

Quand les lieux de travail sont intégrés à un ERP, le préventionniste


peut toutefois, en cours d’instruction d’un dossier, attirer l’attention
de l’architecte en cas de non-conformité importante pouvant
entraver l­’intervention des sapeurs-pompiers en cas d’incendie.
Cet avis peut faire l’objet d’une démarche informelle.

Établissements recevant du public (ERP)


Dans le cas d’un ERP, l’architecte doit établir un dossier permettant de vérifier la
conformité avec les règles de sécurité. Ce dossier est défini à l’article R. 122-11 du
CCH et a été modifié pour tenir compte des nouvelles procédures d’urbanisme
concernant les autorisations de construire et/ou d’aménager.

Notice de sécurité et notice d’accessibilité


En matière de sécurité incendie, l’architecte doit produire un dossier permet-
tant de vérifier la conformité d’un ERP avec les règles de sécurité généralement
appelé « notice de sécurité » ou « notice descriptive de sécurité » (cf. CCH
– article R. 143-22). Les articles R. 122-11 et D. 122-12 du CCH permettent
d’en préciser le contenu, à savoir :
a) un dossier permettant de vérifier la conformité du projet avec les règles
d’accessibilité aux personnes handicapées, comprenant les pièces mentionnées
aux articles D. 122-12 et R. 122-13 ;
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b) un dossier permettant de vérifier la conformité du projet avec les règles de


sécurité, comprenant les pièces mentionnées à l’article R. 143-22. Un document
type devrait être rendu obligatoire et servir de référence réglementaire ;
Partie III » Projet de construction et prévention incendie 111

c) un plan coté en trois dimensions précisant les cheminements extérieurs ainsi


que les conditions de raccordement entre la voirie et les espaces extérieurs de
l’établissement et entre l’intérieur et l’extérieur du ou des bâtiments constituant
l’établissement ;
d) un plan coté en trois dimensions précisant les circulations intérieures horizon-
tales et verticales, les aires de stationnement et, s’il y a lieu, les locaux sanitaires
destinés au public. L’ensemble des prestations fournies par l’établissement ou
l’installation devant être accessibles4, le plan précise la délimitation de la partie
de bâtiment accessible aux personnes handicapées ;
e) une note expliquant comment le projet prend en compte l’accessibilité aux
personnes handicapées, en ce qui concerne :
• les dimensions des locaux et les caractéristiques des équipements techniques et
des dispositifs de commande utilisables par le public qui sont définis par arrêté
du ministre chargé de la construction,
• la nature et la couleur des matériaux et revêtements de sols, murs et plafonds ,
• le traitement acoustique des espaces,
• le dispositif d’éclairage des parties communes.
Cette notice est complétée par un ou plusieurs plans indiquant les largeurs des
passages affectés à la circulation du public, tels que les dégagements, les escaliers,
les sorties, la ou les solutions retenues pour l’évacuation de chaque niveau de la
construction en tenant compte des différents types et des situations de handicap
ainsi que les caractéristiques des éventuels espaces d’attente sécurisés.
Ces plans et tracés, de même que leur présentation, doivent être conformes aux
normes en vigueur.

Formulaires de demande d’autorisation dans les ERP et IGH


Les obligations du CCH font l’objet de formulaires Cerfa à joindre aux dossiers
administratifs :
• demande d’autorisation de construire, d’aménager ou de modifier un établis-
sement recevant du public conformément à l’article L. 122-3 du CCH
(formulaire Cerfa 13824*04) ;
• demande d’autorisation de construire, d’aménager ou de modifier un immeuble
de grande hauteur (IGH) conformément aux articles L. 122-1 et L. 122-3
du CCH (formulaire Cerfa 13825*02) ;
• dossier spécifique permettant de vérifier la conformité des établissements rece-
vant du public aux règles d’accessibilité et de sécurité contre l’incendie et la
panique. Cette demande vaut également demande d’approbation d’un agenda
d’accessibilité programmée (Ad’ap) pour un seul ERP sur une, deux ou trois
© CNPP Éditions

années (pièce PC39 et PC40 ou PA50 et PA51).

4. Toutefois, une partie des prestations peut être fournie par des mesures de substitution.
128 Construction et incendie

Réaction de combustion
Produits Énergie
Combustible + Comburant (air)
de combustion + calorifique
Propagation
Énergie
d’activation Entretien

Source Rayonnement
d’allumage Conduction
Convection

Projection de matières en ignition

1.2 Triangle du feu


Il est usuel de schématiser le phénomène de combustion par le triangle du feu
ou triangle de la combustion qui rassemble les trois composantes nécessaires :
le combustible (le réducteur), le comburant (l’oxygène ou oxydant) et l’énergie
d’activation.
Triangle du feu
Co
nt
u ra

mb
mb

us
tib
Co

le

Énergie d’activation

La réaction de combustion est parfois représentée par un tétraèdre composé des


éléments suivants : le combustible (le réducteur), le comburant (l’oxygène ou
oxydant), la chaleur (énergie) et les réactions chimiques en chaîne.
Tétraèdre du feu

Chaleur
Élément
Oxygène
combustible
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Réaction
en chaîne
134 Construction et incendie

Densité de charge calorifique, potentiel calorifique


et charge calorifique surfacique
Si la charge calorifique permet d’appréhender le risque lié à un contenu, elle
ne suffit pas à apprécier le risque inhérent au local et à son contenu. En effet,
une même charge calorifique située dans une petite chambre ou dans un hall de
grandes dimensions ne présente pas le même risque vis‑à‑vis de l’incendie. Le
risque est plus élevé dans le petit local et les dispositions constructives doivent
tenir compte de la réalité du risque.
Afin de caractériser le risque, il est nécessaire de le « répartir » dans le local en
divisant la charge calorifique par unité de surface du local (m²) :
• la densité de charge calorifique représente la charge calorifique par unité de
surface de plancher ;
• le potentiel calorifique s’apparente à la densité de charge calorifique. Il s’agit de
la quantité totale d’énergie dégagée par la combustion complète de l’ensemble
des matériaux combustibles du local, ramenée à l’unité de surface
horizontale (cf. CCH – article R. 146-24) ;
• la charge calorifique surfacique est définie par les articles GH 61 et ITGH 6 de
l’arrêté du 30 décembre 2011 relatif aux IGH.
L’unité selon le système métrique international est le « MJ/m² » ou, selon d’autres
conventions historiques en construction, « l’équivalent en kg de bois par m² ».

Charge combustible en équivalent kg de bois/m2

Activité Charge combustible moyenne – kg de bois/m²

Bibliothèque 86

Habitation 45

Centre commercial 34

Bureau 24

Hôtel 18

Théâtre, cinéma 17

Classe (école) 16

Hôpital 13

Transport 6
© CNPP Éditions

La charge calorifique surfacique des matériaux incorporés dans la construction des


immeubles (revêtements, mobilier et agencement, stores, etc.) peut être limitée
réglementairement. Par exemple, dans un IGH, elle est limitée à 255 MJ/m² de
surface hors œuvre nette (article GH 16).
202 Construction et incendie

• la conception des façades, des structures et des toitures du bâtiment ­lui‑­même :


nature des matériaux, modes constructifs à envisager, dispositions architecturales.
L’objet du présent chapitre est de rappeler brièvement quelques impératifs en
matière d’implantation ainsi que les caractéristiques usuelles des voies d’accès des
engins de lutte contre l’incendie.

1.1 Distances par rapport aux voiries


1.1.1 Bâtiments d’habitation
Les prescriptions concernant les distances des bâtiments d’habitation de 3e famille par
rapport aux voiries sont définies à l’article 3 de l’arrêté du 31 janvier 1986. La distance
entre l’accès aux escaliers protégés et au moins une voie ouverte à la circulation
répondant aux caractéristiques de la voie engins doit être inférieure ou égale à 50 m.

1.1.2 ERP
Les prescriptions définies à l’article R. 143-4 du CCH imposent les conditions
d’implantation par rapport aux voiries et pour l’accès des secours.

1.1.3 IGH
Les prescriptions concernant les distances des IGH par rapport aux voiries sont
définies à l’article R. 146-6 du CCH.
La distance entre l’IGH et le CSP (centre de secours principal ou centre principal
des services publics de secours et de lutte contre l’incendie) doit être inférieure
ou égale 3 km.

1.2 Distances par rapport aux bâtiments tiers


1.2.1 Lieux de travail
Dans les lieux de travail, il n’existe pas de notion de distance mais une notion
d’isolement (article R. 4216-3) : « Les bâtiments et locaux sont isolés de ceux occupés
par des tiers conformément aux dispositions applicables à ces derniers ».
De plus, l’article R. 4216-24 précise : « Afin de prendre en compte l’augmentation
des risques en cas de sinistre, les bâtiments dont le plancher bas du dernier niveau est
situé à plus de huit mètres du sol extérieur ont une structure d’une stabilité au feu de
degré une heure et des planchers coupe­feu de même degré.
Ils sont isolés de tout bâtiment ou local occupé par des tiers, au minimum par des
parois coupe­feu de degré une heure ou par des sas comportant des portes pare­flammes
de degré une demi­heure munies de ferme­porte et s’ouvrant vers l’intérieur du sas. »
© CNPP Éditions

1.2.2 ERP
Les prescriptions concernant la distance par rapport aux bâtiments tiers dans les
ERP sont définies aux articles CO 6, CO 7, CO 8 de l’arrêté du 25 juin 1980.
214 Construction et incendie

2.2.2 Isolement entre un ERP et les bâtiments situés en vis‑à‑vis


Des exigences doivent être respectées si les façades des bâtiments sont séparées
par une aire libre de moins de 8 m (article CO 8).
Ainsi, la distance D entre bâtiments situés en vis-à-vis est :
• dans le cas général, égale à 8 m ;
• dans le cas d’une façade de degré PF 1 h, réduite à 4 m.

2.2.3 Isolement en superposition


D’après l’article CO 9, l’isolement en superposition entre un ERP et les bâtiments
tiers dépend de la hauteur du niveau le plus haut de l’ERP et de la nature du local
à risque. Le degré CF du plancher de séparation varie entre CF 1 h et CF 3 h.

Résistance au feu des structures


Niveau le plus haut de l’ERP ≤ 8 m

TIERS TIERS LRP


CF 1 h CF 2 h CF 1 h
≤8m LRC LRP ERP

Niveau le plus haut de l’ERP > 8 m

TIERS TIERS LRP


CF 2 h CF 3 h CF 3 h
>8m LRC LRP ERP

2.3 Immeubles de grande hauteur (IGH)


2.3.1 Isolement latéral par rapport à un tiers contigu
Les prescriptions concernant l’isolement latéral par rapport à un tiers contigu sont
définies aux articles R. 146-3 et R. 146-9 du CCH et aux articles GH 7, GH 8,
GH 12 et GH 13 de l’arrêté du 30 décembre 2011 portant règlement de sécurité
pour la construction des immeubles de grande hauteur et leur protection contre
les risques d’incendie et de panique.
L’isolement latéral doit être réalisé par un mur ou une façade verticale CF 2 h
ou REI 120 sur toute sa hauteur, ou par un volume de protection défini selon
l’article GH 8.
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Les façades non vitrées doivent présenter un degré PF 1 h (feu extérieur vers
intérieur) ou E o → i 60 avec utilisation du programme thermique normalisé
(article GH 13).
Partie VI » Sécurité incendie dans les projets de construction 255

Dans le cas des établissements de santé


Dans les ERP du type U, l’évacuation verticale de l’ensemble des
personnes ne peut pas être effectuée. Cependant, les personnes
sont évacuées de la zone sinistrée par transfert horizontal ou trans‑
lation horizontale et mises en sécurité dans l’établissement. Le
projet architectural intègre nécessairement divers aménagements
influençant fortement la conception : création de zones protégées,
renforcement du cloisonnement intérieur, réaction au feu accrue
des matériaux mis en œuvre, détection automatique d’incendie,
alarme précoce, désenfumage des circulations.

La réglementation prend également en compte les risques liés à la configura-


tion des bâtiments (particulièrement leur hauteur), la circulation et l’évacuation
des personnes à mobilité réduite. Pour atteindre l’objectif visé, les prescriptions
portent sur :
• le nombre et la largeur des dégagements ;
• la facilité et la longueur du cheminement ;
• la protection des dégagements.

Caractéristiques des dégagements et issues


En ce qui concerne les dégagements et issues, ils doivent être répartis judicieu-
sement et « leur nombre et leur largeur doivent être proportionnés au nombre de
personnes appelées à les utiliser ».
La maîtrise des flux d’évacuation pour garantir la sécurité des occupants est à
intégrer dès la conception architecturale (article R. 143-7 du CCH).

Types de dégagements
• Dégagement normal : dégagement exigible réglementairement et comptant dans
le nombre imposé par le texte (article CO 38 du règlement ERP).
• Dégagement accessoire : dégagement exigible réglementairement dans le cas
où les dégagements normaux ne sont pas judicieusement répartis (projet archi-
tectural) et comptant dans le nombre imposé par le texte (article CO 41 du
règlement ERP).
• Dégagement supplémentaire : dégagement en surnombre non exigé par la
réglementation.
• Dégagement de secours : dégagement qui, pour des raisons d’exploitation, n’est
pas utilisé en permanence par le public (article CO 38 du règlement ERP).
• Dégagement protégé : dégagement dans lequel le public est à l’abri des flammes
et de la fumée.
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• Dégagement à l’air libre : dégagement protégé comportant au moins un côté


ouvert sur l’extérieur de 50 % de sa surface.
• Dégagement encloisonné : dégagement protégé dont les parois présentent un
degré de résistance au feu défini réglementairement.
258 Construction et incendie

moyens d’évacuation verticale sans aide humaine. Leur sortie de l’établissement


en cas d’incendie se fonde désormais sur le principe de l’évacuation différée : les
personnes en situation de handicap ayant besoin d’une aide extérieure sont mises
à l’abri dans des espaces d’attente sécurisés (EAS) avant leur évacuation effective.
L’article CO 34 § 6 du règlement ERP définit un EAS comme une zone à l’abri
des fumées, des flammes et du rayonnement thermique : « Une personne, quel que
soit son handicap, doit pouvoir s’y rendre et, si elle ne peut poursuivre son chemin,
y attendre son évacuation grâce à une aide extérieure. » Les caractéristiques des EAS
sont définies dans l’article CO 59.
Pour tenir compte des difficultés rencontrées lors de l’évacuation, l’article GN 8
– qui concerne les principes fondamentaux de conception et d’exploitation d’un
établissement – a été modifié dans son intégralité en 2010. Afin de garantir les
dispositions de l’article R. 143-4 du CCH, des espaces d’attente sécurisés (EAS)
doivent être créés à chaque niveau.

Code de la construction et de l’habitation


Article R. 143‑4 : les bâtiments et les locaux où sont installés les établis‑
sements recevant du public doivent être construits de manière à
« permettre l’évacuation rapide et en bon ordre de la totalité des
occupants ou leur évacuation différée si celle‑ci est rendue néces‑
saire. Ils doivent avoir une ou plusieurs façades en bordure de voies
ou d’espaces libres permettant l’évacuation du public, l’accès et la
mise en service des moyens de secours et de lutte contre l’incendie. »

Dans le Code du travail, le décret n° 2011-1461 du 7 novembre 2011 relatif


à l’évacuation des personnes handicapées des lieux de travail en cas d’incendie
crée, à côté de l’évacuation rapide inscrite à l’article R. 4216-2 du Code du travail,
un système d’évacuation différée. Il impose que « les lieux de travail situés dans les
bâtiments neufs ou dans les parties neuves de ces bâtiments [soient] dotés, à chaque
niveau, d’espaces d’attente sécurisés ou d’espaces équivalents, dont le nombre et la
capacité d’accueil varient en fonction de la disposition des lieux de travail et de l’effectif
des personnes handicapées susceptibles d’être présentes ».
Ainsi, ce décret modifie les dispositions du Code du travail consacrées à l’évacua-
tion des personnes handicapées en cas d’incendie. Il impose aux maîtres d’ouvrage
construisant après le 9 mai 2012 (date du dépôt de la demande de permis de
construire, de la déclaration préalable ou du début des travaux pour les projets
dispensés de toute formalité d’urbanisme) des bâtiments neufs ou des parties
nouvelles de bâtiments existants abritant des lieux de travail de concevoir ces
bâtiments de manière à permettre l’évacuation différée de leurs occupants, lorsque
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celle-­ci est rendue nécessaire (article R. 4216-2 modifié).


En conséquence d’un tel réaménagement des locaux de travail, l’employeur est
également mis à contribution pour assurer la bonne marche de ce système d’évacua-
tion différée (articles R. 4227‑13, R. 4227‑37, R. 4227‑38 et R. 4227‑39 modifiés).
262 Construction et incendie

8.5.1 Bâtiments d’habitation


Dans les bâtiments d’habitation, l’objectif en matière de sécurité n’est pas l’éva-
cuation de l’ensemble des habitants. Le maintien dans le logement constitue une
solution réglementaire dans certains cas.
En effet, selon l’article 17 de l’arrêté du 31 janvier 1986 relatif à la protection
contre l’incendie des bâtiments d’habitation, l’objectif est « de permettre aux
­occupants, en cas d’incendie, soit de quitter l’immeuble sans secours extérieur, soit de
recevoir un tel secours ».
Les exigences de sécurité sont peu nombreuses et l’accent est mis sur la fonction-
nalité (transport de mobilier) et sur l’isolement avec les niveaux ou locaux à risque
(caves, celliers, greniers, locaux techniques).
Les caractéristiques dimensionnelles des circulations (largeurs des portes et des
couloirs) relèvent principalement de l’utilisation des lieux et de la conception
architecturale.
Les prescriptions concernant les dégagements sont définies aux articles 18 à 43 :
• articles 18 à 29 bis : escaliers ;
• articles 30 à 38 : circulations horizontales protégées ;
• article 39 : dégagements protégés des habitations de 3 famille B ;
e

• articles 40 à 43 : dégagements protégés des habitations de 4 famille.


e

Largeur des cages d’escalier


Largeur minimale de passage libre : 1,20 m (permettant le transport
Article R. 162-3
des meubles encombrants et des civières en position horizontale
du CCH
ou brancard)14
Parois des cages d’escalier
Degré de résistance au feu défini en fonction des paramètres suivants :
Articles 18 à 21
• implantation (en façade ou non)
de l’arrêté
• famille de l’habitation
du 31 janvier 1986
• communication avec le bâtiment (blocs-­portes)
Parois verticales, rampants, plafonds
Article 22 de l’arrêté
Matériaux M0 (habitations de 3e et 4e familles)
du 31 janvier 1986
Article 23 de l’arrêté
Matériaux M2 (habitations collectives de 2e famille) sauf cas particulier
du 31 janvier 1986
Communication avec le sous-­sol
Escalier du sous-­sol aboutissant au rez-­de-­chaussée, dans un hall
ou une circulation horizontale et non dans les escaliers desservant
Article 24 de l’arrêté les étages
du 31 janvier 1986 Bloc-­porte CF ½ h avec ferme-­porte automatique
et ouverture dans le sens de la sortie en venant du sous-­sol
(habitations collectives des 2e, 3e et 4e familles)
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Article 10 de l’arrêté
Distance entre celliers ou caves et cage d’escalier ≤ 20 m
du 31 janvier 1986

14. La norme NF EN 1865 fixe les dimensions d’un brancard à 1,97 m × 0,57 m.
270 Construction et incendie

Distances maximales :
• 40 m si choix entre 2 escaliers ou sorties opposés au moins (ou 50 m si parc de
stationnement largement ventilé) ;
• 25 m dans les autres cas (ou 30 m si parc de stationnement largement ventilé).

Escaliers
Les prescriptions concernant les escaliers dans les parcs de stationnement couverts
sont définies à l’article PS 13 de l’arrêté du 9 mai 2006 :
• une ou deux marches isolées interdites (PS 13 § 2) ;
• volées droites si desserte de plus de 4 niveaux (PS 13 § 3) ;
• matériaux A1 (PS 13 § 4) ;
• largeur minimale : 0,90 m.

8.5.6 Immeubles de grande hauteur (IGH)


Circulations
Les prescriptions concernant la conception des issues et dégagements dans les IGH
sont définies aux articles GH 23 et GH 24 de l’arrêté du 30 décembre 2011 :
• circulations horizontales communes (CHC) : 2 UP et encloi sonnées par des
parois CF 1 h ou REI 60 avec blocs- portes PF ½ h équipés de ferme- portes
ou E30-C ;
• évacuation de chaque compartiment par 2 escaliers18 de 2 UP (1,40 m). 1 UP
est autorisée si le compartiment abrite moins d’une personne par 100 m2 de
surface hors œuvre nette « SHON ». Il est nécessaire d’assurer le passage d’un
brancard ;
• mise en surpression des cages d’escalier ;
• distance maximale19 pour accéder à un escalier :
− 30 m vers escalier protégé,
− 10 m si cul-de-sac,
− distance minimale d’accès aux escaliers : 10 m < d < 30 m,
− dispositifs d’intercommunication entre compartiments (article GH 25 § 1) :
« Conformément aux dispositions de l’article R. 146­10 du Code de la construc­
tion et de l’habitation, les communications d’un compartiment à un autre et avec
des escaliers sont assurées par des dispositifs coupe­feu de degré deux heures ou
EI 120 munis de deux blocs­portes pare­flammes de degré une heure ou E 60 et
coupe­feu de degré une demi­heure ou EI 30, pouvant être franchis par des personnes
isolées sans mettre en communication directe l’atmosphère des deux compartiments
et d’un compartiment avec un escalier. Un dispositif d’intercommunication entre
deux compartiments relie deux circulations horizontales communes. »,
− ouverture des portes dans le sens de la sortie vers l’escalier,
− dispositifs d’accès aux escaliers à plus de 10 m et à moins de 30 m l’un de
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l’autre.

• Voir article R. 146-9 du CCH.


• Les distances sont mesurées dans l’axe des circulations horizontales communes à partir de la porte
d’un local situé en cul-de-sac jusqu’à l’embranchement de deux circulations menant à un escalier.
Partie VI » Sécurité incendie dans les projets de construction 271

Escaliers
Les prescriptions concernant les escaliers dans les IGH sont définies
à l’article GH 24 de l’arrêté du 30 décembre 2011 et à l’article R. 146-9 du
CCH et sont très limitées. Leur conception reprend les principes généraux
prescrits précédem-ment et seuls les escaliers à volée droite sont autorisés.

9. Éclairage de sécurité

9.1 Terminologie
Les termes suivants sont récurrents en matière d’éclairage de sécurité :
• BAES : bloc autonome d’éclairage de sécurité ;
• BAEH : bloc autonome d’éclairage pour habitation ;
• LSC : luminaire pour source centralisée ;
• SATI : système automatique de test intégré ;
• SC : source centralisée.

9.2 Habitations
Les prescriptions concernant l’éclairage de sécurité dans les bâtiments d’habitation
touchent les habitations de la 3e famille B (exceptionnellement la 3e famille A)
et la 4e famille.
Les escaliers protégés, les sas, les circulations et les dégagements doivent comporter
un éclairage de sécurité constitué soit de blocs autonomes d’éclairage de sécurité
pour habitation, soit d’une dérivation issue directement du tableau principal des
services généraux.
Les locaux collectifs de plus de 50 m2 doivent répondre aux dispositions appli-
cables aux ERP.

9.3 Parcs de stationnement des bâtiments d’habitation


Les prescriptions concernant la conception de l’éclairage dans les parcs de station-
nement des bâtiments d’habitation sont définies dans les normes NF C14-100 et
NF C15-100 et aux articles 93 et 94 de l’arrêté du 31 janvier 1986.
Cet éclairage doit être suffisant pour permettre aux personnes de se déplacer et
de repérer aisément les issues.
L’éclairage de sécurité doit assurer un minimum d’éclairement pour repérer les
issues en toutes circonstances et effectuer les opérations intéressant la sécurité.
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Les dispositions suivantes sont à prévoir :


• couples de foyers lumineux, l’un en partie haute, l’autre en partie basse, assurant
un éclairage d’une puissance d’au moins 0,5 W/m2 de surface du local et un
flux lumineux émis d’au moins 5 lumens par m2 ;
288 Construction et incendie

Type d’EA
Type Activité Catégorie Réf.
1 2a 2b 3 4
Structures d’accueil
J pour personnes âgées Toutes catégories x J 37
et personnes handicapées
1re (> 3 000 p) x
1re (≤ 3 000 p) x
1re, 2e, 3e
Salles à usage d’audition, avec dessous,
de conférences, L 76,
L fosse technique x
de réunions, de spectacles L 16 § 1
ou espace scénique
ou à usages multiples
adossé fixe
2e x
3 ,4e e
x
1 re
x

Magasins de vente, 2 e
x
M M 32
centres commerciaux 3 e
x
4e x

Restaurants 1re, 2e x
N N 18
et débits de boisson 3 ,4e e
x
O Hôtels et pensions de familles Toutes catégories
1re
2e
Salles de jeux, 3e, 4e
P x P 22 §1*
salles de danse (danse en sous-­sol)
4e (danse) x
4e (jeux) x
Établissements d’éveil, 1re, 2e , 3e x
d’enseignement,
de formation, centres
de vacances, centres 4e x
R R 31**
de loisirs sans hébergement
Établissements avec locaux
Toutes catégories x
réservés au sommeil
1re
Bibliothèques, centres
S de documentation 2e S 16
et de consultation d’archives e e
3 ,4 x
1 sans service
re
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x
de sécurité, 2e
T 48,
T Salles d’expositions
3e x T 49***
4e x

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