Leviers

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 12

PARTIE I : EQUILIBRES, LEVIERS

ET BALANCES

I / NOTIONS DE FORCE, MASSE ET POIDS

a) Les forces

1°) Définition

La notion de force est palpable lorsque l’on pousse ou l’on tire sur quelque
chose pour le faire bouger. On peut ainsi dire dans quelle direction et dans
quel sens on exerce son action et si celle-ci est plus ou moins forte c’est-à-dire
intense.

En physique, une force possède ces mêmes caractéristiques de direction, sens


et intensité. Par ailleurs elle s’exerce en un point que l’on nomme le point
d’application.

On représente conventionnellement une force par un vecteur, c’est-à-dire une


flèche rectiligne partant de son point d’application.

La direction et le sens de la flèche correspondent à ceux de la force et la


longueur de la flèche est proportionnelle à son intensité.

Ici la force F a une intensité supérieure à la force F’.

2°) Unité

L’intensité d’une force se mesure en newtons (N). Un newton correspond à peu


près à l’intensité de la force avec laquelle un objet de 100g, suspendu à une
ficelle, tire sur cette ficelle (c’est en fait le poids de cet objet).

Emmanuel Vilbois – ISFEC Aquitaine 8


3°) Moment d’une force

Considérons une barre pouvant tourner autour d’un axe (O) et appliquons,
en un point P, à la distance d de l’axe, une force d’intensité F destinée à
faire pivoter la barre.

Pour rendre notre action la plus efficace possible et obtenir un pivotement


plus rapide, on devra :

- appliquer la force perpendiculairement à la barre ;


- appliquer la force le plus loin possible de l’axe ;
- exercer la force la plus intense possible.

Figure A Figure B

On définit ainsi une grandeur qui rend compte de la capacité de la force à


faire pivoter la barre. On l’appelle « moment » (noté M) de cette force par
rapport à l’axe, égal au produit de son intensité par la distance entre l’axe et
son point d’application.
L’unité de moment est logiquement le newton-mètre (Nm).

M=Fd
Attention : cette définition n’est valable que si la force est orthogonale
(perpendiculaire) à la barre. Si ce n’est pas le cas, la distance d doit
être mesurée perpendiculairement entre l’axe et la droite portant la
force (voir figure A).

b) Distinguer la masse du poids

1°) Masse d’un objet

La masse d’un objet mesure en quelque sorte la quantité de matière


qu’elle contient, matière constituée de particules élémentaires formant les
atomes.

Emmanuel Vilbois – ISFEC Aquitaine 9


L’unité utilisée est le kilogramme (kg). On utilise aussi des multiples et
sous-multiples comme le gramme (g) ou la tonne (t).

1 kg = 1000 g 1 t = 1000 kg

2°) Poids d’un objet

Tout les corps à la surface de la Terre, ou dans son voisinage, sont attirés
par la Terre du fait de phénomène de gravitation. La Terre exerce donc, sur
tout corps, une force dirigée vers son centre – ce qui définit la direction
verticale – et que la physique appelle le poids du corps.
Comme toute force, le poids se mesure en newtons.

Remarque : même si usuellement on parle de poids lorsqu’on se pèse


(mot qui étymologiquement renvoie à la notion de poids), c’est
scientifiquement inexact. On mesure sa masse en kilogrammes et non
son poids en newtons.

Néanmoins ces deux notions de poids et de masse étant proportionnelles,


cela n’a pas vraiment d’incidence.

P=mg

g est la constante de proportionnalité qui définit l’intensité de la


pesanteur terrestre, qui est fonction de la masse de la Terre et de la
distance à son centre. A la surface de la Terre, donc à une distance quasi
constante de son centre, g a la valeur quasi constante de 9,81 newtons par
kilogramme.

Ainsi à n’importe quel point de la surface de la Terre, un objet de masse 1 kg


a un poids de 9,81 N. Bien sûr, un objet de n kg aura un poids de n fois 9,81
kg.

Exemple un objet de masse de 2 kg aura un poids de :

2 x 9,81 = 19,62 N.kg-1.

Il suffit donc de mesurer le poids de l’objet pour connaître sa masse, et


inversement. C’est la raison pour laquelle on peut graduer directement en
kilogrammes le pèse-personne, qui, pourtant, réagit au poids.

Mais si l’on s’éloigne de la Terre, la force d’attraction qu’exerce la Terre sur


l’objet, donc son poids, diminue, alors que sa masse reste constante.

Emmanuel Vilbois – ISFEC Aquitaine 10


Par exemple si l’on double la distance de l’objet par rapport au centre de la
Terre, son poids est divisé par 4.

L’objet de 1 kg n’a plus alors qu’un poids de 2,45 N environ (voir (A) schéma
ci-dessous).

(A)

II / EQUILIBRE D’UN SOLIDE MOBILE AUTOUR D’UN AXE

a) Conditions d’équilibre

Pour qu’un solide mobile autour d’un axe soit en équilibre, l’action des forces
tendant à la faire tourner dans un sens doit être compensée par l’action des forces
tendant à le faire tourner dans l’autre sens.

Emmanuel Vilbois – ISFEC Aquitaine 11


Comme ce qui définit l’action d’une force est le moment M (= F . d qui égal à P . d
dans le cas d’une force orthogonale) de cette force par rapport à l’axe, la condition
ci-dessus revient à dire que la somme des moments des forces tendant à faire
tourner le solide dans un sens doit être égale à la somme des moments des forces
tendant à le faire tourner dans l’autre sens.

b) Objets en équilibre

Dans une balançoire, la force s’exerçant sur la barre de chaque côté de l’axe est le
poids de la personne qui s’y trouve. La condition d’équilibre de la balançoire est
l’égalité des moments des deux poids soit :

P1 d 1 = P2 d 2

et donc

d 2 = P1
d 1 P2

III / LES LEVIERS

a) Principe de fonctionnement

La « barre à mine » est un outil très ancien permettant de soulever une lourde
charge. Une extrémité de la barre est positionnée sous la pierre, la barre étant
appuyée tout près sur un support résistant (le point d’appui) qui ne s’enfoncera
pas, on appuie vers le bas à l’autre bout de la barre et on obtient ainsi le
soulèvement de la pierre.

La barre utilisée constitue ainsi un « levier », c'est-à-dire un solide mobile autour


d’un axe (le point d’appui), que l’on fait tourner en exerçant une force motrice
capable de vaincre une force résistante.

Emmanuel Vilbois – ISFEC Aquitaine 12


Sur la figure A, on a fait apparaître les deux forces qui agissent sur la barre et qui
conditionnent donc sa rotation :

- la force motrice F exercée en A par le personnage ;


- la force de résistance P (égale à son poids ici) exercée en R par la
pierre.

La condition pour que la force motrice fasse tourner la barre, et donc que la pierre
soit soulevée, est que son moment par rapport au point O soit supérieur à celui de
la force de résistance P.

Soit : F x OA > P x OR

Cette condition est d’autant plus facilement remplie que OA est plus grand et que
OR est plus petit.

Les distances OA et OR sont appelées les bras de levier.

Emmanuel Vilbois – ISFEC Aquitaine 13


Sur la figure B, on a fait apparaître en traits pleins, les deux forces qui agissent sur
la pierre :
- le poids P (appliqué au centre de gravité) qui tire vers le bas ;
- la force F’ exercée par la barre vers le haut et qui, si elle est
supérieure à P, va soulever la pierre ; cette force correspond en fait à
la force motrice exercée en A et transmise par le levier au point de
résistance. L’intensité de F’ est telle que son moment est égal à celui
de F.

Soit : F’ x OR = F x OA

Attention : un grand déplacement du point A se traduit par un petit déplacement du


point R. Ce que l’on gagne en force, on le perd en déplacement. Ainsi, si les bras de
leviers sont par exemple dans le rapport 10, on obtiendra 10 fois plus près de l’axe
une force 10 fois plus grande, mais le déplacement de la pierre sera 10 fois plus
petit que celui du point A.

c) Quelques exemples de leviers

1°) Le pied de biche

Il fonctionne exactement comme la barre à mine.

Emmanuel Vilbois – ISFEC Aquitaine 14


2°) Le couteau à pain ou le décapsuleur

Dans ces objets, le point de résistance R se trouve entre le point d’appui ou axe
O et le point d’application de la force motrice A.

3°) Exemples particuliers

Enfin certains objets sont formés de l’association de deux leviers, comme par
exemple :

- La pince ou les ciseaux, dans lesquels c’est l’axe O qui est entre A et
R.

- Le casse-noix, dans lequel le point de résistance est entre O et A.

Emmanuel Vilbois – ISFEC Aquitaine 15


IV / LES BALANCES

Une balance sert à mesurer la masse d’un objet. Comme cette grandeur n’est pas
directement accessible, c’est toujours le poids de l’objet à peser qui agit dans une
balance (cf plus haut).
On utilise ensuite la proportionnalité entre poids et masse pour déterminer cette
dernière.

On peut classer les différents types de balances en deux grandes catégories :

- les « vraies balances », qui indiquent la masse d’un objet par


comparaison avec une masse de référence. Celles-ci seraient
utilisables et donneraient le même résultat, en n’importe quel lieu, où
s’exerce une pesanteur (Terre, Lune…). C’est le cas de la balance à
deux plateaux et de la balance romaine.

- Les « fausses balances », qui ne mesurent en fait que le poids de


l’objet (la force qui le tire vers le bas). C’est le cas des pèse-
personnes et autres balances de ménage qui réagissent à la force
exercée sur le plateau, donc au poids de l’objet. Elles sont fondées
sur le rapport de proportionnalité entre masse et poids mais ne sont
valables que sur Terre.

a) Les balances à deux plateaux

Le fonctionnement d’une balance à deux plateaux repose sur l’équilibre


d’une barre appelée fléau, mobile autour d’un axe et symétrique (autant
que possible) par rapport à cet axe. Les deux plateaux identiques,
accrochés aux extrémités du fléau, sont donc accrochés à égale distance
(notée d sur le schéma) de l’axe.

A vide, le fléau est en équilibre et donc horizontal.

Emmanuel Vilbois – ISFEC Aquitaine 16


Deux objets (A et B) étant placés dans les plateaux, chaque extrémité du
fléau est tirée vers les bas par le poids (PA et PB) de l’objet. Pour que le
fléau reste en équilibre, les moments des poids par rapport à l’axe doivent
être égaux puisqu’ils agissent à égale distance de l’axe.
Pour peser un objet, on réalise l’équilibre en plaçant dans l’autre des
masses marquées.

Remarque : l’égalité des masses n’est rigoureusement vraie que si la


balance est parfaitement juste, ce qui nécessite que les deux bras du
fléau soient rigoureusement égaux.

La balance à deux plateaux la plus connue est la balance Roberval, du


nom de son inventeur en 1670.
Elle fonctionne exactement sur le même principe mais possède un double
fléau articulé sur deux tiges portant les plateaux, le tout formant un
parallélogramme déformable. Les tiges restent ainsi verticales durant le
balancement des fléaux, et les plateaux horizontaux.
Le fait que tout le mécanisme soit sous les plateaux rend son utilisation très
aisée.

b) La balance romaine

Employée depuis l’Antiquité, cette balance permet de déterminer la masse


d’un objet en déplaçant un contrepoids sur une tige graduée, partie
intégrante d’un fléau mobile autours d’un axe.

Emmanuel Vilbois – ISFEC Aquitaine 17


Le plateau étant vide, le contrepoids doit occuper une certaine position
notée O, pour que le fléau soit en équilibre. Lorsqu’on place un objet sur le
plateau, son poids (ou plutôt le moment de son poids par rapport à l’axe)
tend à faire descendre le fléau de son côté.

Pour rétablir l’équilibre, il faut éloigner le contrepoids de l’axe afin


d’augmenter le moment de son poids par rapport à l’axe, et compenser ainsi
l’action de l’objet à peser.

La proportionnalité entre poids et masse permet de graduer


directement la tige en kilogrammes, par exemple en plaçant des masses
marquées dans le plateau.

La graduation obtenue est linéaire, donc à intervalles égaux.

Emmanuel Vilbois – ISFEC Aquitaine 18


LE MONDE CONSTRUIT PAR L’HOMME
L’élève s’initie, dans le cadre d’une réalisation, à la recherche de solutions
techniques, au choix et à l’utilisation raisonnée d’objets et de matériaux : leviers et
balances ; équilibres.

Force, direction, sens, action, intensité, point d’application, vecteur,


proportionnalité, newton, kilogramme, newton-mètre, 9,81 newtons par
kilogramme, axe, moment, P = m g, équilibre, barre à mine, point d’appui,
soulèvement, levier, force motrice, force résistante, bras de levier, pied-de-
biche, couteau à pain, décapsuleur, ciseaux, casse-noix, balance à deux
plateaux, balance romaine, balance Roberval.

Emmanuel Vilbois – ISFEC Aquitaine 19

Vous aimerez peut-être aussi