COURS! Chapitre 13 SAS
COURS! Chapitre 13 SAS
COURS! Chapitre 13 SAS
Chapitre 13
I/ La constitution de la SAS
Les règles générales relatives à la création de toute société sont applicables à la
SAS, seules sont à remarquer les dispositions suivantes :
Memo Les conditions de fond
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•la valeur totale de l’ensemble des apports en nature est inférieure ou
égale à la moitié du capital.
Les sanctions pour les associés sont les mêmes qu’en SARL : responsabilité civile
(solidarité), voire pénale en cas de surévaluation frauduleuse.
Les apports en industrie sont possibles à condition d’être prévus par les statuts.
Les actions émises en contrepartie des apports en industrie sont inaliénables.
Souscription et libération du capital. Les règles de la SA s’appliquent ( ½ lors de
la constitution le reste dans les 5 ans)
CHIFFRES-CLÉS
La SAS et l’offre au public de titres financiers
L’offre de titres financiers au public est interdite. La violation de cette règle expose les
dirigeants à une amende; les souscriptions ou les cessions d’actions sont nulles.
Cependant, la SAS est autorisée à procéder à des offres réservées à des investisseurs
qualifiés ou à un cercle restreint d’investisseurs ou encore portant sur des titres ne
dépassant pas les montants fixés par le règlement général de l’Autorité des marchés
financiers (AMF)
dénomination sociale ;
siège social ;
objet social ;
La société par actions simplifiée est évolutive. Il est donc nécessaire d’anticiper le départ
et l’arrivée de nouveaux associés. Pour cela, indiquez des clauses d’agrément, de
cession, de préemption.
La nomination du premier président de SAS est impérative dans les statuts. Ces derniers
doivent également organiser la durée de son mandat, sa rémunération, les modalités de
nomination des futurs dirigeants de SAS et de leur révocation.
Toutes les formalités et mesures de publicité liées à la création d’une société commerciale
sont applicables
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II/ Le fonctionnement de la SAS
A La direction de la SAS
1 Le rôle des statuts
Le Code du commerce est très peu dissert sur la direction de la SAS : il précise
seulement qu’il appartient aux statuts de fixer les conditions dans lesquelles
celle-ci est dirigée (article L. 227-5 du Code de commerce). Toutes les solutions
sont donc possibles, relativement :
– à la composition des organes de direction. Ils peuvent être par exemple calqués
sur ceux de la SA (avec un conseil d’administration ou un directoire et un conseil
de surveillance ou tout autre organe collectif quel que soit son nom) ou n’être
constitués que d’une seule personne ;
– à leur nomination ou à leur révocation. Celles-ci peuvent dépendre de manière
traditionnelle d’une décision des associés prise à la majorité absolue mais
également du choix de tel ou tel associé même minoritaire ;
– à leur rémunération. Elle n’est pas soumise à publicité
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3 La responsabilité du président et des dirigeants
Le président de la SAS et ses éventuels autres dirigeants engagent leurs
responsabilités civile et pénale dans les mêmes conditions que les membres du
conseil d’administration et du directoire de la SA (article L. 227-8 du Code de
commerce).
Quand le président est une personne morale les dirigeants de la personne morale
sont soumis aux mêmes conditions et obligations que s'ils étaient dirigeants en
leur nom propre
ils sont responsables : des infractions aux lois et règlements applicables aux
SAS
des violations des statuts
des fautes commises dans sa gestion
les associés peuvent demander réparation du préjudice subi personnellement(il
s'agit d'une action individuelle), mais j'ai également intenter une action sociale
seul ou à plusieurs. Cette action sociale permet de faire réparer le préjudice subi
par la société. L'action sociale ut singuli est introduite par un associé agissant
individuellement ou par des associés détenant au moins 5% du capital. L'action
ut universi est engagée par les dirigeants eux-mêmes ( codirigeant ou ex
dirigeants). Dans ce cas les dommages et intérêts obtenus reviennent
intégralement à la société et non aux associés demandeurs.
L'action doit être intentée devant le tribunal de commerce dès lors que l'effet
allégué se rattache directement à la gestion de la société commerciale, peu
importe que les personnes visées n'aient pas la qualité de commerçant ni de
dirigeant de droit de cette société. Enfin dans tous les cas s'agissant de la
responsabilité civile, elle n'ouvrira droit à l'octroi de dommages-intérêts que s'il
existe un préjudice et un lien de causalité entre ce préjudice et la faute reprochée
au président
Le président d'une SAS encore une responsabilité pénale particulière au titre de
sa gestion. En effet des sanctions pénales sont applicables aux infractions que le
président peut commettre lors de la Constitution de la société, l'approbation des
comptes …
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FIGURE/ ACTES DU PRESIDENT DANS SON RAPPORT AVEC LES TIERS
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4/ le cumul mandat social et contrat de travail
Dans la SASU l'associé unique qui est également président ne peut cumuler son
mandat social avec une activité salariée au sein de la sasu.
Dans la SAS, le cumul mandat social et contrats de travail est possible mais il est
encadré par le code de commerce et la jurisprudence.
En conséquence plusieurs conditions cumulatives doivent être réunies pour
rendre le cumul licite :
il doit y avoir un travail effectif c'est-à-dire un travail distinct du mandat
social( fonction techniques et spécifiques)
une rémunération pour ce travail
un lien de subordination entre le dirigeant et la société ( en principe si les
majoritaires le lien de subordination n'existe pas donc le cumul n'est pas
possible. En revanche si les minoritaires ou égalitaires il pourra être subordonné
en tant que salarié à l'ensemble des autres associés donc le cumul sera possible)
la sanction en cas de non-respect des conditions du cumul et l'annulation du
contrat de travail ou la suspension s'il est antérieur à la nomination.
5/ la révocation du président
Le mandat du président prend fin normalement par :
l'arrivée du terme
un empêchement (incapacité ou interdiction de gérer prononcée par la justice)
la démission du président
le décès du président
la révocation du président
La révocation du président peut être décidée par l'assemblée générale
dans les conditions prévues par les statuts . Ainsi la révocation peut être décidée
ad nutum ou pour juste motif, avec ou sans préavis avec ou sans indemnités.
En l'absence de précision des statuts le président est révocable ad nutum. La
révocation doit toujours être faite dans des conditions non vexatoires et en
respectant le principe du contradictoire( le président doit pouvoir présenter sa
défense). Dans le cas contraire la révocation n'est pas annulé mais l'intéressé
peut demander l'octroi de dommages et intérêts devant le juge
la révocation judiciaire quand le président est associé et détient plus de 50%
du capital, il est de fait protégé d'une décision de révocation. Afin d'éviter qu'il
soit irrévocable le code de commerce prévoit que tout associé peut demander au
tribunal la révocation du président. Le tribunal pourra prononcer la révocation
pour juste motif
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C/les actionnaires et Les décisions collectives
Le Code de commerce laisse ici aussi une grande place à la liberté statutaire. Les
statuts déterminent les décisions qui relèvent de la collectivité des associés, ainsi
que les formes et conditions de ces décisions.
Les statuts déterminent la majorité et les quorums ainsi que les décisions
relevant ou non de la compétence de l’assemblée. La seule interdiction est de
retirer tout droit de vote à un actionnaire.
Seules quelques limites à cette liberté sont prévues.
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1/Le droit de vote et l’adoption des décisions.
Le droit de vote est un droit fondamental dont l’associé ne peut pas être totalement et
définitivement privé par les statuts qui peuvent toutefois le limiter.
Exemple Le droit de vote peut être supprimé de manière permanente pour certaines décisions ou
limité dans le temps pour l’ensemble des décisions.
Les statuts peuvent différencier le nombre de voix accordé à certains associés par rapport aux autres
associés.
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Exemple
Clause d’agrément
« Les actions de la société ne peuvent être cédées, y compris entre associés, qu’avec
l’agrément préalable donné par décision collective des associés prise à la majorité des
voix des associés disposant du droit de vote sachant que les actions du cédant ne sont
pas prises en compte pour le calcul de cette majorité.
La demande d’agrément doit être notifiée par lettre recommandée avec demande d’avis
de réception au Président. Elle indique le nombre d’actions dont la cession est envisagée,
le prix de cession, l’identité de l’acquéreur. Cette demande d’agrément est transmise par
le Président aux associés. Les associés disposent d’un délai de deux mois à compter de la
réception de la demande d’agrément pour faire connaître leur décision au cédant, à
défaut, l’agrément est réputé acquis. En cas d’agrément, l’associé cédant peut réaliser
librement la cession aux conditions notifiées dans sa demande d’agrément.
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En cas de refus d’agrément, la société doit, dans un délai d’un mois à compter de la
notifi-cation de la décision de refus d’agrément, acquérir ou faire acquérir les actions de
l’associé cédant par un ou plusieurs associés ou par des tiers agréés. Si le rachat des
actions n’est pas réalisé du fait de la société dans ce délai d’un mois, l’agrément du ou
des cessionnaires est réputé acquis. Lorsque la société procède au rachat des actions de
l’associé cédant, elle est tenue dans un délai de 6 mois à compter de l’acquisition de les
céder ou de les annuler. Le prix de rachat des actions est fixé d’un commun accord entre
les parties. À défaut d’accord, le prix est déterminé par expert.
Toutes les cessions d’actions effectuées en violation de ces dispositions sont nulles. Au
surplus, une telle cession constitue un juste motif d’exclusion. »
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D /Le contrôle de la SAS
1 Le commissaire aux comptes
NOMINATION OBLIGATOIRE
Si, dans une SAS, deux des trois seuils suivants sont dépassés, la désignation
d’un ou plusieurs commissaires aux comptes par une décision collective des
associés est obligatoire :
– montant du chiffre d’affaires HT : 8 000 000 3 ;
– total du bilan : 4 000 000 3 ;
– nombre moyen de salariés permanents employés au cours de l’exercice : 50.
NOMINATION FACULTATIVE
- Un ou plusieurs associés représentant 10 % du capital peuvent demander
en justice la nomination d’un CAC même si les conditions rendant la
nomination obligatoire ne sont pas réunies.
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- Si un ou plusieurs associés représentant au moins le tiers du capital
demande(nt) la nomination d’un commissaire aux comptes, la SAS doit le
faire (article L. 227-9-1 du Code de commerce).
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Afin de conclure une convention avec la SAS, ces personnes doivent avoir
l'accord direct ou indirect de l'assemblée générale. Des personnes interposées ne
peuvent donc pas appliquer des conventions. La responsabilité peut donc
s'étendre aux conjoints, ascendants (parents, grands-parents) et descendants
(enfants, petits-enfants) de l'un des dirigeants et actionnaires. Ce qui inclut les
personnes physiques comme morales.
À la différence d’autres sociétés commerciales, ne sont expressément visées ni
les conventions auxquelles une de ces personnes est indirectement intéressée, ni
les conventions passées avec une entreprise dont l’un des dirigeants de la SAS
est propriétaire, associé indéfiniment responsable, gérant, administrateur,
directeur général ou membre du directoire ou du conseil de surveillance. Pour
que la procédure de contrôle s’applique, il faut prouver l’interposition de
personnes
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3/ LE CONTROLE PAR LES ASSOCIES
Expertise de gestion. Un ou plusieurs associés représentant 5 % du capital, le
ministère public ou le comité social et économique (CSE) peuvent demander en
justice la nomination d’un expert de gestion chargé de présenter un rapport sur
une ou plusieurs opérations de gestion.
Examen des comptes. Les associés contrôlent la gestion des dirigeants au
moins une fois par an, lors de l’examen des comptes annuels
Cette configuration
correspond plutôt aux petites structures (ex.: un entrepreneur individuel décide
de créer une SAS pour anticiper l’arrivée à terme de nouveaux associés, ou pour
bénéficier du statut social du président). L’un des enjeux du choix de la SAS
plutôt que de la SARL est le statut social et fiscal du dirigeant. En SAS, le
président est en effet assimilé à un salarié (contrairement au gérant majoritaire
de SARL). Ce choix doit être effectué en fonction des attentes du futur dirigeant
(niveau de rémunération, choix de la protection sociale,etc).
Cette
configuration convient plutôt aux grosses structures. L’avantage de la SAS, par
rapport à la SARL, réside dans la possibilité d’émettre des actions, titres en
principe librement cessibles et négociables. Par rapport à la SA, la SAS offre une
certaine souplesse statutaire, qui permet d’organiser relativement librement les
rapports entre associés, mais elle ne permet de faire offre publique de titres, ce
qui peut limiter à terme les possibilités de financement de la société.
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En revanche la réunion entre les mains d’un seul associé de toutes les actions
n’entraine pas la dissolution de la SAS mais sa transformation en SASU (article L.
227-4 du Code de commerce).
La dissolution de la SAS entraîne les mêmes formalités que celles prévues pour
les sociétés commerciales ainsi que sa liquidation. La dissolution quelle qu'en soit
la cause ouvre automatiquement la phase de liquidation de la société. Les SAS
sont soumises aux règles de droit commun de la liquidation ( règlement du passif
par la société, partage des biens et de l'éventuelle bonnet de liquidation)
Quant à la SASU sa dissolution entraîne la transmission universelle du patrimoine
de la société, donc y compris le passif, à l'associé unique personne morale. Cela
signifie que l'associé, personne morale, supporte la totalité des dettes sociales ce
qui remet en cause la limitation de responsabilité. Cette solution ne s'applique
plus à la société unique personne physique
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- un bilan de 4 000 000 euros
- un chiffre d’affaires hors-taxe de 8 000 000 euros
- nombre de salariés de 50 (article L. 232-1 du Code de commerce).
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