Fiche 4 Theorie de La Souverenete Groupe B 2024
Fiche 4 Theorie de La Souverenete Groupe B 2024
Fiche 4 Theorie de La Souverenete Groupe B 2024
TRAVAUX DIRIGÉS
FICHE N°4
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Note introductive
La souveraineté définie par Laferrière comme « un pouvoir de droit originaire et
suprême » comporte un double sens. Ainsi une distinction est faite entre la
souveraineté de l’État et la souveraineté dans l’État. La première conception implique
l’exclusivité de la compétence de l’État sur son territoire et son indépendance dans
l’ordre international où il n’est limité que par ses propres engagements.
II - BIBLIOGRAPHIE
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Document n°1.
Ch. Debbasch, Jacques Bourdon, Jean Marie Pontier, Claude Ricci, Droit
constitutionnel et Institutions politiques, 3e éd. Economica, 1990 ; pp.39-40.
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Le régime que consacre la souveraineté nationale, et qui est le régime représentatif,
est un régime plus démocratique que celui auquel il succède en 1791, mais il ne
correspond pas au contenu actuel démocratie et d’ailleurs, en 1791, la souveraineté
nationale ne débouche pas sur le suffrage universel.
La paternité de la théorie de la souveraineté populaire, ou du peuple est généralement
accordée à J.J. Rousseau. Selon cette théorie, la souveraineté appartient au peuple,
c’est-à-dire à chacun des individus qui le composent. Chaque citoyen est détenteur
d’une fraction de la souveraineté. Suivant la formule célèbre de Rousseau : s’il y a
10.000 citoyens, chaque citoyen « a pour sa part la dix millième partie de l’autorité
suprême, et que ce dernier est libre d’exercer ou de ne pas exercer. La souveraineté
populaire implique également le suffrage universel, car il n’existe aucune raison
d’écarter certains citoyens puisque chacun d’eux et, à titre originaire, détenteur d’une
portion égale de souveraineté. Enfin, la théorie de la souveraineté populaire exclut
tout régime représentatif, car sa conséquence la plus logique est le régime de
démocratie directe, dans lequel le peuple vote directement la loi, ou, à la rigueur, un
régime de démocratie semi-directe.
Document n°2.
Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la constitution.
Il est toujours universel, égal et secret.
« Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux français
majeurs des deux sexes, jouissent de leurs droits civils et politiques »
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En deuxième lieu, c’est le caractère, la puissance d’un organe, qui, étant situé au
sommet d’une hiérarchie, n’est soumis à aucun contrôle et dont la volonté est
productrice de droit. On parle ainsi de la souveraineté du Parlement et l’on dit de la
même manière que la Cour de cassation est une Cour souveraine.
On comprend que la souveraineté dans ces deux premiers sens soit indivisible, car si
la souveraineté est la qualité de celui qui est suprême, un seul peut avoir cette qualité.
Si l’on voulait créer deux entités suprêmes, aucune ne le serait.
En troisième lieu, la souveraineté est l’ensemble des pouvoirs que cet être peut
exercer. On peut d’ailleurs l’entendre de deux façons. On dit d’abord que la
souveraineté comprend par exemple le droit de battre monnaie, celui de faire des lois
ou de rendre la justice. Tous les pouvoirs qui sont compris dans la souveraineté en ce
sens sont parfois appelés des attributs de la souveraineté et l’on parle alors de
puissance d’Etat. Cette souveraineté, contrairement à la précédente, n’est nullement
indivisible et l’on peut fort bien répartir les attributs entre plusieurs autorités.
Mais il est clair que ces attributs ne se situent pas tous sur le même plan. L’un d’eux
implique l’exercice d’une puissance supérieure, qui permet à son titulaire de dominer
les autres. C’est évidemment le pouvoir de faire des lois. Si les décisions de justice ne
sont que l’application de la loi, la souveraineté consiste non dans l’exercice de la
fonction juridictionnelle, mais dans celui de la fonction législative. La souveraineté
peut donc être entendue seulement comme puissance législative. Il faut alors
considérer qu’elle est bien indivisible, car si deux autorités étaient simultanément
investies du pouvoir législatif aucune ne serait souveraine. En revanche, on peut
parfaitement confier ce pouvoir à deux ou plusieurs autorités de manière indivisible,
c’est-à-dire qu’elles l’exercent conjointement. C’est le cas par exemple, lorsqu’on
confie le pouvoir législatif à un Parlement bicaméral ou lorsqu’on accorde au pouvoir
exécutif un droit de veto.
En quatrième lieu, la souveraineté est la qualité de l’être, réel ou fictif, au nom de qui
est exercé le pouvoir de l’organe souverain dans sa deuxième acception. C’est en ce
sens qu’on dit que seul la nation ou le peuple est souverain.
La confusion est due en partie aux particularités de la langue française. L’allemand
par exemple possède des mots différents pour désigner les différentes espèces de
souveraineté. Elle provient aussi de ce que, sous la monarchie absolue, le roi était
souverain dans tous les sens du mot. Il se confondait avec l’Etat et était donc
souverain sur le plan international (« le roi est empereur en son royaume »). Il était
souverain en tant qu’autorité, qui commandait à toutes les autres à l’intérieur. Il
disposait de la totalité de la puissance d’Etat et la loi, notamment, procédait de sa
seule volonté. Enfin, il n’était le représentant de personne, car il ne tenait son pouvoir
que de Dieu. On pouvait dire que la souveraineté lui appartenait toute entière.
C’est seulement à partir de la Révolution que ces différents sens se sont dissociés.
Ainsi, sous la IIIe République, à la question : « qui est souverain ? », on pouvait
également répondre « la France, le Parlement, la Cour de cassation, la loi, la nation »,
toutes ces réponses étant non seulement justes, mais aussi parfaitement compatibles.
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Dans le processus de justification, c’est principalement de la souveraineté dans le
quatrième sens qu’il s’agit. Puisque le législateur n’est qu’un représentant, qu’il ne
fait qu’exercer la souveraineté (dans le troisième sens), à qui appartient réellement
cette souveraineté ? Puisque l’exercice de la souveraineté a été délégué à des
représentants, à qui appartient son essence ?
Sur ce point, on oppose traditionnellement deux doctrines, la souveraineté nationale et
la souveraineté populaire.
1- La souveraineté populaire
Selon cette tradition, la doctrine de la souveraineté populaire enseignerait que la
souveraineté appartient au peuple, conçu comme l’ensemble des hommes vivant sur
un territoire donné. Ce peuple serait donc un être réel. Il peut donc exercer lui-même
sa souveraineté. La doctrine de la souveraineté populaire serait donc compatible avec
la démocratie directe. Cependant au cas où il apparaîtrait que cette démocratie directe
est peu praticable, le peuple pourrait déléguer l’exercice de la souveraineté.
Mais comme le peuple est un être réel, il est parfaitement capable d’avoir et
d’exprimer une volonté distincte de celles des gouvernants. Tous ceux qui composent
le peuple peuvent et ont le droit de choisir ces gouvernants et de contrôler leurs
actions. Aussi, la doctrine de la souveraineté populaire implique-t-elle trois
conséquences :
- le principe de l’électorat-droit, c’est-à-dire le suffrage universel
- des éléments de démocratie directe, c’est-à-dire l’institution du referendum
- le mandat impératif
2- La souveraineté nationale
Au contraire, la doctrine de la souveraineté nationale postulerait que le titulaire de la
souveraineté est la nation, c’est-à-dire une entité tout-à-fait abstraite, qui n’est pas
composée seulement des hommes vivant sur le territoire à un moment donné, mais
qu’on définit en prenant en compte la continuité des générations ou un intérêt général
qui transcenderait les intérêts particuliers. Comme il s’agit d’une entité abstraite, elle
ne pourrait évidemment pas exercer la souveraineté. La démocratie directe est
impossible. Elle ne peut vouloir que par ses représentants. Elle ne peut d’ailleurs
même pas les choisir, puisqu’elle n’a pas pour éléments des hommes réels. Elle est
donc contrainte de confier ce soin à certains hommes. Le suffrage n’est pas un droit,
mais une fonction confiée par la nation. Elle ne doit pas d’ailleurs être confiée à tous
mais à ceux qui sont capables de l’exercer et il se peut que seuls en soient capables
certains, notamment parmi ceux qui, possédant des biens ou exerçant une profession
ou payant des impôts, ont un intérêt à défendre. Une fois élus, les représentants, qui
ne représentent pas leurs électeurs, mais cette nation abstraite ne doivent évidemment
être soumis à aucun contrôle.
La souveraineté nationale entraînerait donc des conséquences symétriques inverses de
celles que l’on suppose à la souveraineté populaire :
- refus de la démocratie directe ou semi-directe
- théorie de l’électorat-fonction et possibilité du suffrage restreint
- prohibition du mandat représentatif
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Ainsi, les constituants procèderaient toujours à un choix fondamental entre les deux
doctrines de la souveraineté. Ce choix présenterait d’ailleurs un caractère idéologique
marqué : la doctrine de la souveraineté populaire serait démocratique et progressiste,
la doctrine de la souveraineté nationale conservatrice. On pourrait donc classer les
constitutions selon qu’elles se rattachent à l’une ou l’autre doctrine : souveraineté
nationale en 1791, populaire en 1793, nationale à nouveau en l’an III, etc. A
l’Assemblée constituante de 1946, les deux doctrines auraient eu leurs partisans, de
sorte qu’il aurait fallu réaliser un compromis : « la souveraineté nationale appartient
au peuple ». Cette formule, reproduite à l’article 3 de la constitution de 1958,
entraînerait ainsi certaines des conséquences de la souveraineté nationale et certaines
des conséquences de la souveraineté populaire
Document n°4
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Article 3 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen du 26 août 1789.
Document n°5
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Document 7 : Tableau récapitulatif
du titulaire
Les modalités
souveraineté
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IV – EXERCICES : Commentaire de textes
GROUPES DU Lundi
« Au sein de l’Etat, la souveraineté appartient à la nation. Celle-ci
forme une entité distincte de ceux qui la composent. Le pouvoir de
commandement lui appartient et non à un individu ou à un groupe
d’individus.
La nation étant une abstraction, sa volonté doit être exprimée par
des individus qui parleront en son nom. La nation choisit donc ses
représentants.
Le choix des représentants n’est pas une manifestation de la
souveraineté individuelle des citoyens-électeurs, ceux-ci exercent
une fonction, ils agissent au nom de la nation ».
Philippe Ardant et Bertrand Mathieu, Droit constitutionnel et
Institutions politiques, 27e édition, Paris LGDJ 2015-2016, p.
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GROUPES DU Mardi
« Dans cette formule, la souveraineté appartient aux citoyens, ou si
l’on veut, au peuple mais elle est partageable entre tous les
individus qui le composent…
La souveraineté populaire emporte des conséquences différentes de
celles impliquées par la souveraineté nationale. Certes, elle est
toujours inaliénable et imprescriptible mais elle ne postule plus
nécessairement des institutions représentatives et même bien au
contraire, s’accommode mieux des procédures de la démocratie
directe ou semi directe. Aussi bien, chaque citoyen, lorsqu’il vote,
exerce non pas une fonction mais un droit qui lui appartient en
propre, en tant que détenteurs d’une parcelle de la souveraineté. Il
va de soi qu’aucun d’eux ne saurait être privé de ce droit et la
souveraineté populaire exige logiquement le suffrage universel.
Elle peut admettre le mandat impératif et les procédures de
révocation des élus car ceux-ci sont les mandataires des électeurs
de leurs circonscriptions tout autant que leurs représentants ».
Ferdinand Mélin Soucramanien et Pierre Pactet, Droit
constitutionnel, 40e édition, Paris, Sirey 2022, p. 84