Hommes Et Femmes

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Chapitre 6 : hommes et femmes

Notions et éléments à maîtriser :


 Genre
 Mundium
 Rapt
 Dot
 Douaire
 Veuvage
 Queenship
Les femmes, le mariage et le veuvage.
Un peu d’historiographie :
Histoire des femmes à partir des années 1980 avec les travaux de Georges Duby. Historien
très important.
Notion de genre à partir de la fin des années 1990 => construction sociale des rapports entre
les sexes => méthode.
Le genre est un outil qui permet d’étudier la construction
social grâce au sexe.
Normes sociales
Répartition genrée des rôles sociaux. Le rôle des hommes et des femmes sont différents
dans la société au Moyen-Âge.
Bible de Moûtiers-Grandval, copiée à Saint-Martin de Tours vers 835 : Adam bèche, Eve
allaite = image idéalisée des relations homme/femme au IXe siècle. La femme est associée
à la reproduction biologique et l’éducation des enfants et les hommes sont associé à la
reproduction économique.

I. Le mariage, pivot des alliances


Eléments important pour la compréhension de la société au Moyen-Âge.
A. Les normes du mariage
Alliance. Dans cette alliance, les hommes et les femmes occupent des places différentes.
L’alliance est une manière pour les familles d’assurer la paix et d’éviter les faides (élément
de vengeance en cas de crime). Consolider la paix dans l’aristocratie. Il y a aussi un intérêt
éco au mariage : obtenir des terres par exemple.
Loi salique (loi du peuple des francs) : les femmes peuvent se marier à partir de 12 ans,
lorsqu’elles sont en âge de se reproduire (dans les faits, mais souvent mariée à 15 ans) ;
hommes mariés vers 30 ans.

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Grande différence d’âge.
Mundium : tutelle et protection des hommes sur les femmes de leur famille. L’homme à le
mundium sur sa fille, le père choisit avec qui elle doit se marier. Lors du mariage, le
mundium est transmis au marié.

Epoque Normes Définitions


Epoque mérovingienne Endogamie et isogamie Endogamie : union de 2
individus du même classe
(aristocratie par ex).
Isogamie : union entre des
individus de même rang
social (Haute aristocratie
par ex).
A partir du IXe siècle Hypergamie et exogamie Hypergamie : union avec un
individus dont le rang social
est supérieur.
Exogamie : ne pas se marier
avec des parents proches
(éviter inceste*).
*Pour l’Eglise il faut au moins 7 générations de différence entre l’homme et la femme pour
pouvoir se marier.
Demande, accord : entre les familles.
Cérémonie de fiançailles : desponsatio => engagement définitif, remise d’un objet
symbolique = une pièce, un anneau… la rupture de fiançailles est puni par la loi.
Transfert du mundium : du père au mari.
Noces proprement dites dans la maison du mari.
Pas de cérémonie religieuse à cette époque.
Normes qui peuvent être contournée par le rapt = un enlèvement d’une jeune femme par
quelqu’un qui veut l’épouser (avec ou sans le consentement de la femme). Le rapt est une
injure faite à l’ensemble de la famille (=remise en cause de l’autorité du père). Le rapt se
dvlpe au cours du IXe siècle.
 Exemple : fille de l’empereur Lothaire 1 er enlevée en 846, Judith fille de Charles le
Chauve enlevé en 862.
Succès limité des rapts.

B. Dots, douaires et morgengabe : l’échange de biens lors du mariage


Transferts patrimoniaux. Moyen d’échanger des biens (comme des terres par ex). Les
échanges vont dans les deux sens :

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Dot : père => fille (peu importante). Ce que le père donne à sa fille lors du mariage (bijoux,
vêtement, etc.)
Douaire : mari => épouse (très important) ; constitutif du mariage légal, donation publique.
Ensemble de bien que le mari donne à son épouse lors du mariage en présence de témoin.
 Assure la survie de l’épouse en cas de veuvage.
 Exemple : Galswinthe reçoit cinq villes d’Aquitaine et les revenus qui vont avec de
son mari Chilpéric en 568.
Morgengabe (signifie « cadeau du matin ») : uniquement à l’époque mérovingienne ; don
privée aux filles vierges. Remerciement du mari envers la fille car était vierge lors de la nuit
de noce.
Biens symboliques : douaires = souvent les mêmes biens sur plusieurs générations.
Biens périphériques ≠ biens centraux des hommes.

C. Le renforcement progressif de l’institution maritale


Jusqu’au VIIIe siècle, mariage ni monogame ni indissoluble.
 Exemple : selon Frédégaire, le roi Dagobert (629-639) « avait trois femmes qu’il
traitait comme des reines, à côté de nombreuses concubines ».
Polygynie aristocratique : le mari peut avoir plusieurs femmes mais la femme ne peut avoir
qu’un seul mari.
Grande facilité de divorce et de répudiation.
 Exemple : Charlemagne et la « monogamie sérielle ». = Une seule femme à la fois,
mais plein à la suite.
IXe siècle : l’Eglise promet un mariage monogame et indissoluble. 1 femme et pas le droit de
divorcer. Met longtemps à s’imposer car contre les principes de l’aristocratie.
 Exemple : l’affaire du divorce de Lothaire II (855-869) ; il est marié avec Theutberge
mais ne s’entend pas avec car ils n’ont pas d’enfant ; Mais il a des enfants avec la
concubine Waldrade. Pdt 12 ans il essaye de divorcer de Theutberge mais l’Eglise
refuse.
Impossibilité de divorcer à partir du milieu du IXe siècle.
Renforcement du consortium conjugal : association de bien et d’esprit des mariés.
Association + étroite de l’époux et de l’épouse, y compris pour les affaires économiques. Les
épouses participent de + en + à la gestion des biens. A la fin du Ixe siècle, les épouses sont
systématiquement associées aux affaires de leur marie.
Laudatio parentum (accord des parents)

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Mariage par consentement mutuel : le clergé veut que le mariage soit une affaire entre deux
individus qui sont d’accord pour se marier.
 Exemple : Vie de Maxellende, IXe siècle, Maxellende critique son père qui ne respecte
pas son choix. Elle ne peut pas se marier et rentrer au monastère, son père veut la
marier. Elle finit mariée de force et est tuer pas son futur mari.
Passage de la polygamie à la monogamie et de + en + d’exogamie.

II. Le veuvage, une condition féminine particulière ?


Ecart d’âge au mariage entre les hommes et les femmes. Elles ont donc + de chance de finir
veuve.
Surmortalité masculine ? en raison de la guerre.
Emmanuelle Santinelli : les reines du haut Moyen-Âge ont deux chances sur trois de survivre
à leur mari. La reine vit plus longtemps que le roi, pareil dans l’aristocratie.
Veuvages qui peuvent être longs :
 Exemple : Oda survit à son mari le comte de Saxe Liudolf de 866 à 913. Elle est veuve
pdt plus de 50 ans.

A. Les rituels du deuil


Sacramentaire de l’évêque Warmundus d’Ivrée, copié en Italie vers 1000.
Réactions exacerbées des veuves. Montrer l’ampleur du deuil à tout le monde, montrer leur
malheur.
Manifestation publique
Tentatives de réglementation à partir du VIIIe siècle. Réglementation du deuil par la prière.
Rôle spécifique aux marges de la cérémonie religieuse.

B. Remariage, entrée dans les ordres ou vie dans le siècle


Vivre dans le siècle : ne pas vivre dans un monastère. Vie laïque.
Emmanuelle Santinelli : 10% des veuves deviennent moniales, 20% se remarient, 70% vivent
seules.
Age, richesse, enfants sont des critères qui joue un rôle pour le futur de la veuve. Les filles
du roi (richesse) sont souvent remariées.
Remariage selon les mêmes conditions que le mariage.

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 Exemple : début du VIIIe siècle, Vie de sainte Eustadiole, pressions familiales. Elle ne
veut pas se remarier mais elle est obligée à cause de sa famille. Mariage souvent
contraint pour les jeunes veuves.
Délai de viduité : au moins 30 jours après la mort du mari pour se remarier.
Entrée au monastère des veuves plébiscitée par l’Eglise. En particulier pour les veuves d’un
certain âge (femme âgées) et qui ont des enfants déjà adultes.
Vie dans le siècle avec soutien masculin (Bathilde). Mener une vie laïque et chaste. Possible
uniquement si quelqu’un peut récupérer le mundium : son père s’il est encore vivant ou son
fils.
« Veuves voilées » : elles vivent dans le siècle. Mais les évêques ne sont pas d’accord avec ça
car ils ont peur qu’elle ne soit pas chaste.
Interdiction de cette pratique en 829, concile de Paris : les veuves voilées doivent se retirer
au monastère => échec.
Pas les mêmes questionnements autour du veuvage masculin : un homme veuf ne perd pas
de protecteur contrairement à une femme veuve. Le veuvage chez les hommes à une moins
grande incidence sur leur vie. Ils se remarient + souvent que les femmes notamment s’ils
n’ont pas d’enfant ou pour nouer une alliance avec une autre famille.
 Exemple : Charles le Chauve et Richilde, veuf en 870. Il va épouser Richilde pour avoir
le soutien militaire de son frère.

C. Les rôles sociaux de la veuve


La doctrine chrétienne survalorise le veuvage
Saint Paul : avoir été la femme d’un seul homme est un grand honneur. Ducoup, une fois
qu’elle est veuve, il ne faut pas se remarier et consacrer son veuvage à dieu et prier le Salut
de sa famille.
Hiérarchie des mérites selon les Pères de l’Eglise (ensemble de penseur qui forme une
doctrine valable par l’Eglise) : vierges (femme au monastère qui consacrent leur vie à Dieu) >
veuves (pas de dévalorisation totale car il faut de la sexualité pour avoir des enfants) >
femmes mariées.
Vierges > veuves > femmes mariées  Rapport avec la sexualité, hiérarchie symbolique.
Plus sous la tutelle du mari ou du père (plus de Mundium) mais besoin d’hommes pour les
défendre. Sans Mundium, les femmes sont + libre.
Les veuves doivent prier pour la Mémoire des défunts même si elle se remarient : Salut de
l’âme du mari => donations aux monastères sur les biens de leur douaire pour que les
moines prient aussi leur mari défunt (ils sont les spécialistes du sacré).
Création de lieux de mémoire

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 Exemple : abbaye de Nivelles, fondée pour son mari au milieu du VIIe siècle par Itte,
veuve du maire du palais Pépin ; Bathilde fonde un monastère à Chelles.
Intermédiaires privilégiés avec le sacré : les veuves ont un rôle de médiation + important
avec le surnaturel que les autres femmes ce qui explique leur situation sociale spécifique,
leur respect pour elle et l’insistance pour qu’elles restent veuve.
Relations avec les enfants (le but du mariage et d’assurer la reproduction biologique), les
veuves sont responsables des intérêts de leurs enfants. Le rôle de la veuve envers ses
enfants est de + en + important.
Gestion du patrimoine

III. La reine, une femme pas comme les autres


Les reines sont les femmes les + visibles dans les sources. Royauté et haute aristocratie.
Femme la plus visible de la société.

A. Définitions
La reine est l’épouse du roi.
Regina en latin = reine.
Avant la fin du IXe siècle, il n’existe que deux titres féminins : regina (reine) et abbatissa
(abbesse). Pas de comtesse, duchesse.
Rôle social et identité spécifique de la reine.
Queenship : le statut, le rôle et la fonction de la reine.
Les 1ères études sur les reines datent du début du Moyen-Âge.

B. La reine mérovingienne, une femme parmi d’autres ?


Pouvoir pas institutionnaliser, elle dépend du roi. Elle a le titre de reine mais cela dépend
uniquement de sa relation avec le roi.
 Exemple : Nanthilde, est appelée « reine de Dagobert » (≠ reine des Francs). Elle n’a
pas de rôle spécifique, reine uniquement car elle a de bonne relation avec Dagobert.
Situation de dépendance par rapport au roi. Bcp de reine au début du Moyen-Âge sont de
basse extraction (esclaves, servante) et non des femmes de l’aristocratie. Elles sont donc
d’autant + dans une situation de dépendance. Sans le roi elles ne sont rien.
 Bcp sont de basse extraction (exemple de Bathilde), mais pas toutes (Brunehaut,
Galswinthe).

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Pour être roi mérovingien, il faut un père mérovingien et peu importe si la mère était une
esclave ou issu de l’aristocratie.
Associée au trésor royal : or, bijoux. Garde du trésor royal : rôle éco important pour la reine.
Rôle de conseil, l’Eglise veut en faire un relais de son pouvoir. La reine doit conseiller son
mari pour qu’il soit un bon roi chrétien. L’Eglise voit une reine chaste (sexualité uniquement
pour avoir des enfants) et discrète qui n’agit jamais en public.
 Exemple : selon Grégoire de Tours, Clovis se convertit au catholicisme en partie grâce
aux exhortations de son épouse Clothilde qui était déjà catholique.
Minorité royale : + grande liberté d’action car elles dépendent uniquement de leur fils.
Actions différentes de celles des hommes : les femmes doivent avoir des actions de conseils
contrairement au roi qui doit avoir des actions militaires.

C. La création d’un statut spécifique à l’époque carolingienne


A partir du IXe siècle, les reines ont un nouveau rôle.
Sacre des reines. Le sacre montre un statut spécifique de la reine. Renforcement du couple
conjugal. Elle a plus d’importance.
Responsable symbolique du bon ordre du royaume : si la reine se comporte bien, le
royaume va bien.
 Exemple : Agobard, archevêque de Lyon, accuse Judith (épouse de Louis le Pieux) des
désordres des années 830, elle serait adultère ce qui « déshonore le palais et
obscurcit l’éclat du royaume ». Le mauvais comportement de la reine à un lien avec
la tenue du royaume.
Origine aristocratique des reines carolingienne (plus de reine esclave, uniquement
aristocrate) => médiatrices entre le souverain et l’aristocratie.
Responsable des dons annuels (cadeau à l’aristocratie), de la réception des hôtes donc de
l’ordonnancement de la hiérarchie du palais. Les cadeaux définissent la hiérarchie social
(exemple : le comte le + important aura une plus belle chambre qu’un autre).
Gardienne des insignes royaux (regalia). Elle peut également les transmettre au successeur
du roi lors de la mort du roi.
 Exemple : Charles le Chauve confie les regalia à son épouse Richilde à sa mort en 877.
Apparition du titre de consors regni (associée au royaume) en Italie puis en Francie sous
Charles le Chauve. Sacre + titre pour la reine.
Rôle de la reine de + en + officiel. La reine n’est plus seulement l’épouse du roi, elle a un
rôle dans l’agencement de la société, l’organisation du royaume, etc. mais elle reste
dépendante de son mari le roi. Ce qu’elle fait dépend du roi et est au nom du roi.

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CONCLUSION :
Moniales ou mariages ; veuves importantes. Les veuves sont des médiatrices privilégiées
entre le divin et le monde réel.
Les femmes sont de + en plus associé au rôle de leur mari à partir du Xe siècle : duchesse,
comtesse, etc.
Evolutions spécifiques à la période : mariage et rôle des reines.
Renforcement au Xe siècle.

CONCLUSION GENERALE : La Gaule entre le Ve et IXe siècle


Gaule intégrée dans un monde franc qui la dépasse.
Société polarisée par le roi et l’Eglise : pouvoir, régulation sociale de la société.
Pas de centralisation, importance des agents locaux (comtes, évêques), encore plus au
moment des raids vikings.
Rôle essentiel de l’Eglise : elle organise la vie des fidèle, le territoire des monastères et des
évêchés. Norme de l’Eglise qui chercher à s’imposer de + en +. Lien de l’Eglise avec le roi.
L’Eglise n’est pas séparer de l’Eglise. Le religieux est toujours de pair dans la société
médiévale.

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