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L'ÉVOLUTION DES PREMIERS ORDINATEURS

INTRODUCTION

Machines mécaniques et électromécaniques

Les premiers ordinateurs purement mécaniques, tels que les machines de


Babbage ne donnèrent guère de résultat pratique. Ce furent cependant des avancées
fondamentales à l’origine de concepts encore utilisés aujourd’hui. Ces machines méritent
de figurer parmi les ancêtres des ordinateurs actuels

Plus tard, les ordinateurs électromécaniques, furent d'une bien plus grande utilité. Ce fut
le cas de la tabulatrice d'Herman HOLERITH pour le recensement américain de 1890, ou
plus tard encore, celui de la "bombe de Turing", un supercalculateur qui avec ses
mécanismes bruyants est parvenu à décrypter les messages codés par la machine Enigma
de l’armée allemande.

Le mot ordinateur est apparu en 1955. L’utiliser pour des machines antérieures peut donc
paraitre anachronique. Les historiens des technologies considèrent que pour pouvoir être
appelé comme tel, un ordinateur doit être :

 Electronique,
 Numérique (non pas analogique),
 capable de réaliser des opérations arithmétiques,
 conçu pour exécuter des programmes enregistrés en mémoire.

Premières générations d'ordinateurs électroniques

Le développement de nouvelles générations d'ordinateurs s'intensifia lors de la seconde


guerre mondiale. Par « générations » nous entendons ici des innovations technologiques
tellement remarquables qu’elles révolutionnent l’utilisation des ordinateurs.

On considère généralement que la première génération d'ordinateurs est celle des tubes à
vide.

La deuxième génération est celle des ordinateurs construits avec des transistors.

Les circuits intégrés ont marqué le début d'une troisième génération.


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Les circuits à grande échelle d'intégration (LSI - Large Scale Integration) permettant la
construction de micro-ordinateurs, inauguraient les ordinateurs de la quatrième
génération.

Continuer à distinguer des générations d'ordinateurs ultérieures, en se référant


uniquement aux technologies de fabrication pour jalonner l'histoire de l'informatique, a
moins de sens par la suite car l'évolution de l'informatique a pris bien d'autres aspects :
l'apparition des réseaux, les communications digitales, Internet, le Web, les connexions
sans fil, l'informatique embarquée, la téléphonie mobile, les GPS, les tablettes et les
smartphones, l'Internet des objets, etc.

TUBE À VIDE

Première génération : (1945-1955)

✦ Tubes à vide et tableaux d'interrupteurs ✦

Au milieu des années 40, les «moteurs de calcul» utilisant des relais mécaniques (temps
de cycles en secondes) sont remplacés par des circuits électroniques : les tubes à vide.
Cela donne des machines énormes qui se programmaient en basculant des interrupteurs
ou en interchangeant les raccordements de câbles sur un tableau de connexion
(plugboard).

Il n’y avait à ces débuts ni langage ni système d’exploitation.

Le premier calculateur numérique entièrement électronique fut réalisée en 1943 sous la


direction de Thomas FLOWERS dans le centre de crypto-analyse de Bletckley Park en
Angleterre. Cette machine, le Colossus Mark 1, fonctionnait en binaire et était
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programmable. Elle a servi à casser les chiffrements allemands et japonais. Comme pour
la bombe de Turing, l’existence des machines Colossus est restée secrète jusqu’en 1975.

Aux États-Unis, la réalisation du premier ordinateur électronique, l’ENIAC, fut entreprise


en secret en 1943 par John Presper ECKERT et John William MAUCHLY à l'Université
de Pennsylvanie avec l’aide du mathématicien Hermann GOLDSTINE. Il a initialement
été conçu pour calculer les tables de tir d’artillerie.

ENIAC

ENIAC - Image Wikipédia

L'ENIAC était une machine énorme, elle pesait 30 tonnes et était composée de 18000
tubes à vide.

Bien que le tube à vide soit une technologie de type électronique (et non plus
électromécanique comme le relais), l'ENIAC ne reprenait pas le principe du calcul binaire
du calculateur de STIBITZ. Il fonctionnait en décimal. Chaque chiffre était codé au
moyen d'une série de 10 tubes à vide dont le nom "ring counter" (compteur en anneau)
montrait bien qu’il s’agit d’une transposition électronique des roues dentées des
premières machines arithmétiques.

Les plans de l'ENIAC furent terminés en 1944 et la machine fut inaugurée le 15 février
1946 par une démonstration d’un calcul dont le programme a été rédigé par Adèle
Goldstine. (A l’époque les femmes étaient considérées comme capables de programmer
plus rapidement et plus précisément que les hommes – cf. The Women of Eniac )
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Cette machine était programmée manuellement en positionnant des commutateurs ou en


branchant des câbles selon des configurations diverses. Lorsque le programme était
compliqué cela pouvait prendre plusieurs jours.

Opératrices ENIAC

En 1950, une première amélioration a été d’utiliser des cartes perforées pour écrire les
programmes.

En 1951, Grace HOPPER conçoit le premier compilateur.

En 1954, le langage Fortran a été le premier langage de haut niveau à être implémenté sur
un ordinateur.

Transistor

DEUXIÈME GÉNÉRATION : (1955-1965)

✦ Transistors et systèmes par lots ✦

Les ordinateurs deviennent suffisamment fiables pour être produits et vendus

⇒ Séparation entre constructeurs, opérateurs et programmeurs.

Les machines devaient être installées dans des locaux climatisés, programmées en
FORTRAN ou en assembleur via des cartes perforées que les programmeurs remettaient
aux opérateurs. Les opérateurs chargeaient les programmes dans l'ordinateur avec le
compilateur si nécessaire. Les résultats étaient imprimés puis remis aux programmeurs.
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⇒ Ces manipulations engendraient des pertes de temps trop coûteuses vu l'importance de


l'investissement.

Traitement par lots

Images en provenance des notes de Andrew Tanenbaum

Une machine moins onéreuse, telle que l’IBM 1401, lisait les cartes (a) pour en recopier
le code sur une bande magnétique (b). Un gros calculateur (IBM 7094) lisait cette bande
(c), exécutait les jobs (d) puis transcrivait les résultats sur une autre bande (e) postposant
ainsi l’impression des résultats (impression off-line) faite ensuite par un ordinateur plus
léger (f).

La notion de système d'exploitation apparaît.

Exemple : le FMS (Fortran Monitor System)

Les étapes successives de l'exécution d'un programme :

Charger le compilateur

Lire le code source et le compiler

Charger l'exécutable

Lancer l'exécution

Lire et traiter les données

Au début des années 60, il y avait deux types d'ordinateurs :

Ceux qui comme le 7094 étaient orientés vers des tâches de calculs intensifs.

Ceux à vocation plus commerciale dont l'unité de donnée est le caractère (IBM 1401) et
qui étaient utilisés par de gros organismes tels que les banques et les compagnies
d'assurances pour la gestion de bandes magnétiques et l'impression de données.

⇒ Cela donnait deux lignes de produits distinctes.

TROISIÈME GÉNÉRATION : (1965-1980)


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✦ Circuits intégrés - Multiprogrammation - Temps partagé ✦

Le system 360 d'IBM, une série de machines compatibles au niveau logiciel (même
architecture et même jeu d'instructions) tentait de convenir aussi bien aux applications
scientifiques que commerciales.

CIRCUIT INTÉGRÉ

Ces machines étaient les premières à utiliser les circuits intégrés permettant une baisse de
prix ; le succès fut immédiat.

Ce concept de « famille unique » a donné un OS devant être aussi efficace sur des petites

applications commerciales ou scientifiques ⇒ Système d'exploitation énorme : Des


machines que les grosses, avec peu ou un très grand nombre de périphériques, pour des

millions de lignes d'assembleur écrites par des milliers de programmeurs. Cela donne des
milliers de bogues !

C'est à ce moment aussi qu'est apparu le concept de multiprogrammation. La mémoire est

un autre job peut s'emparer du CPU. ⇒ Le taux d'utilisation avoisine les 100 %.
partagée entre différents jobs. Quand l'un d'eux attend la réalisation d'une entrée/sortie,

Autre nouveauté : le SPOOL : Simultaneous Peripheral Operation On Line.

C'est la capacité donnée aux applications de partager simultanément un même


périphérique lent (imprimante, lecteur de carte, …). Dans le cas de l’imprimante, le
spooler d’impression mémorise les documents à imprimer et se charge de les envoyer,
l’un après l’autre, à l’impression.

Problème ! Impossibilité de suivre le programme durant son exécution pour sa mise au


point

⇒ Nécessité du temps partagé : plusieurs utilisateurs = Chacun dispose d'un terminal en


ligne.
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On imaginait à l'époque que les ordinateurs deviendraient d'immenses machines


fournissant une puissance calcul à des centaines d'utilisateurs : le MULTICS
(Multiplexed Information and Computing Service )

L’ordinateur IBM 360, présenté sur une photo promotionnelle de 1964

C'est aussi l'époque de la percée des mini-ordinateurs tels que le DEC PDP-1 en 1961.

Le PDP-1 possédait 4 k mots de 18 bits pour 120.000 $ (5% du prix d'un IBM 7094).
D'autres lui ont succédé jusqu'au PDP-11.

C'est sur un PDP-7 que Ken Thompson a commencé à écrire une version mono-utilisateur
de MULTICS qui a servi de base au système UNIX.

Le code source de UNIX a été publié et développé en plusieurs versions (incompatibles)

L'IEEE a développé un standard appelé POSIX auquel la plupart des versions actuelles de
UNIX se conforment (ainsi que d'autres systèmes)

En 1987, Andrew TANENBAUM a développé le MINIX un petit clone de UNIX à des


fins pédagogiques.

Linus Torvald a fait une version de production : LINUX

NB. Les notes ce chapitre doivent beaucoup à cet excellent pédagogue qu'est Andrew
Tannebaum et dont voici le site personnel

QUATRIÈME GÉNÉRATION (1980 - . . . )

✦ Des milliers, … millions de transistors sur une puce ✦


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Les circuits LSI - Large Scale Integration ciruit contenant des milliers de transistors par
mm² ont été mis au point au milieu des années 70 pour le développement des premiers

ou ordinateurs personnels. Ils n'étaient pas très différents des PDP-11 sauf pour le prix ⇒
microprocesseurs. Ils ont permis la fabrication de ce qu'on appelait les micro-ordinateurs

un individu peut posséder sa propre machine : le PC = Personnal Computer.

On ne parle plus aujourd’hui de circuits LSI. Ils ont été remplacés, fin des années 70, par
des VLSI – Very Large Scale Integration : plusieurs centaines de milliers de transistors.

Durant les années 80, l’intégration des circuits intégrés est devenue à ultra grande échelle
ULSI – Ultra Large Scale Integration : des millions de transistors sur une seule puce.

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