Albert Camus
Albert Camus
Albert Camus
Albert Camus
Albert Camus est né le 7 novembre 1913 à Mondovi en Algérie. Son œuvre
d’écrivain comprend des pièces de théâtre, des romans, des nouvelles, des
poèmes et des essais dans lesquels il développe les thèmes de l’absurdité de
la condition humaine et de la révolte comme réponse à l’absurde.
« Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne
sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande.
Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. »
Il accède à la notoriété avec la publication de L’étranger, en 1942. Témoin de
son temps, Albert Camus fut aussi journaliste. Son engagement dans la
Résistance française l’amena à écrire dans Combat. Il prit part aux débats
intellectuels et politiques de l’après-guerre.
Albert Camus s’est vu décerner le prix Nobel de littérature en 1957. Il est mort
dans un accident de voiture, le 4 janvier 1960. Il laisse une œuvre très
importante qui continue à susciter de nombreuses études critiques de par le
monde.
Son œuvre comprend des pièces de théâtre, des romans, des nouvelles, des
films, des poèmes et des essais dans lesquels il développe un humanisme
sceptique et lucide fondé sur la prise de conscience de l'absurde, de la
condition humaine et de la révolte, qui conduit à l'action, à la justice, et qui
donne un sens au monde et à l'existence ; l'œuvre de Camus a par conséquent
contribué à la montée de la philosophie de l'absurde. Rattaché à
l'existentialisme, dans le sens où « l'absurde camusien » est aussi une réponse
au nihilisme, l'écrivain a toujours refusé d'être étiqueté à ce courant.
Internationaliste réformiste, moraliste, abolitionniste et proche des courants
libertaires, il prend notamment position sur la question de l'indépendance de
l'Algérie et ses rapports avec le Parti communiste algérien, qu'il quitte après un
court passage de deux ans. Il proteste également contre les inégalités et la
misère qui frappent les indigènes d'Afrique du Nord tout comme la caricature
du pied-noir exploiteur, tout en prenant la défense des Espagnols exilés
antifascistes, des victimes du stalinisme ou encore des objecteurs de
conscience. En marge des courants philosophiques, Camus est d'abord «
témoin de son temps et ne cesse de lutter contre les idéologies et les
abstractions qui détournent de l'humain »1. Il est ainsi amené à s'opposer aussi
bien au libéralisme qu’à l'existentialisme et au marxisme. Lors de la sortie de
L'Homme révolté en 1951, sa critique de la légitimation de la violence et son
anti-soviétisme lui vaut les anathèmes des intellectuels communistes, ainsi que
sa rupture avec Jean-Paul Sartre.
En janvier 1960, victime d'un accident de voiture brutal alors qu'il se rendait à
Paris avec Michel, Janine et Anne Gallimard, il meurt sur le coup, à 46 ans, et
laisse derrière lui une partie inachevée de son œuvre.
« Tout mon royaume est de ce monde », écrit Albert Camus dans L’Envers et
l’endroit, sa toute première œuvre, publiée en 1937 à Alger. Romancier,
journaliste, dramaturge et philosophe, Albert Camus a marqué une génération par
la production d’une œuvre centrée sur le thème de l’absurde. Il répond ainsi à une
série de questionnements intellectuels propres à la décennie de l’après-guerre
(1945-1955).
On a eu tendance à associer Camus et sa philosophie à l’existentialisme de Sartre.
Mais à rebours de Sartre qui verse dans le nihilisme, la sensibilité de Camus l’a
poussé à livrer une réponse au non-sens de l’existence en se refusant au désespoir
et en s’attachant toujours aux valeurs humaines.
Athée convaincu, niant toute transcendance divine (l’absurde trouve ici sa source),
mais épris des paysages méditerranéens qu’il chante avec lyrisme et sensualité, il a
été conscient plus qu’un autre de la condition tragique de l’être humain.
Élevé dans les quartiers pauvres et orphelin de père, il déclare : « La misère
m’empêcha de croire que tout est bien sous le soleil et dans l’histoire, le soleil
m’apprit que l’histoire n’est pas tout. Changer la vie, oui, mais non le monde dont
je faisais ma divinité. » C’est dans ce constat amer que puise toute sa pensée
philosophique et littéraire.
L’œuvre d’Albert Camus
Cette sensibilité aux paysages familiers, cette énergie tirée du réel, propres à
Camus, sont ce qui le démarquent de tout un courant existentialiste auquel on a
voulu l’affilier. Ce courant qui n’a d’ailleurs jamais été une école littéraire mais
davantage un climat philosophique. Certes, en s’attaquant à la question de
l’absurde, Camus rejoint une génération de penseurs (Sartre en premier lieu), mais
le traitement qu’il en fait finit par l’éloigner des réponses nihilistes données par les
uns et les autres.
Albert Camus est, pour sa part, tiraillé entre le tragique de la condition humaine (il
est imprégné de culture grecque, ses mythes et ses tragédies) et le lyrisme qui
découle de son admiration constante pour la capacité de persistance de la nature
face à l’absurde. Son essai dans lequel on le suit sur un itinéraire autour de la
Méditerranée, de Oran à Tipasa puis en Grèce, l’Été, publié en 1954, incarne ce
double mouvement de l’âme. On y retrouve le vers de Baudelaire, dont il fait
l’épigraphe de son ouvrage : « Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ».
L’œuvre de Camus, qu’il s’agisse de ses pièces de théâtre, de ses romans,
nouvelles ou contes, s’articule autour de l’angoisse ressentie par l’homme devant
le silence d’un ciel dépourvu de dieux (Dieu). Il résume ainsi sa conception des
rapports entre l’homme et son destin : « Le non du monde à l’homme (l’absurde),
le non de l’homme au monde (la révolte), enfin le oui ultime à tout, y compris à ces
deux non ». Il décrit lui-même la façon dont son œuvre se déroule selon un plan
bien précis :
Je voulais d’abord exprimer la négation. Sous trois formes. Romanesque : ce fut
l’Etranger. Dramatique : Caligula, le malentendu. Idéologique : Le Mythe de
Sisyphe. Je prévoyais le positif sous trois formes encore. Romanesque : La Peste.
Dramatique : L’État de siège et Les Juste. Idéologique : L’Homme révolté.
J’entrevoyais déjà une troisième couche autour du thème de l’amour.
La diversité des genres explorés par l’écrivain s’explique aussi par la nécessité de
la fiction. Il lui semblait nécessaire d’installer une distance entre la parole et le
sentiment, une distance pudique, qui évite la sensiblerie. Son œuvre inachevée, Le
Premier homme (publié à titre posthume par sa fille en 1994) sorte
d’autofiction dans laquelle un homme de 40 ans, Jacques Cormery, alter ego de
l’auteur, retourne dans son Algérie natale sur les traces de son enfance, comporte
en elle la quête d’identité de Camus.
Il y raconte alors la recherche de son père dans un décor fictif, comme si, au détour
d’un chemin, il aurait pu le croiser. La nature cathartique de ce retour en arrière,
vers un passé qui semble toujours manquer de quelque chose, exprime mieux que
tout la quête d’appartenance d’un homme qui a cherché, tout au long de sa
production littéraire et de sa réflexion philosophique, à trouver pour l’homme une
place dans le monde. Même si, pour y arriver, une révolte est nécessaire.
Romancier, dramaturge, essayiste, journaliste et résistant, Albert Camus est peut-
être par excellence la figure de l'écrivain et de l'intellectuel français d'après-guerre.
Profondément engagé dans les luttes et les débats de son temps, il continue, malgré
les malentendus que sa renommée même a valus à son œuvre lucide et sincère, de
jouer un rôle majeur dans la littérature du XXe siècle.
Camus a voulu pratiquer tous les genres littéraires qui pouvaient contribuer à
l'expression de ses idées ou de ses doutes. Aussi est-il plus juste d'articuler ses
œuvres autour des thèmes qu'elles abordent plutôt qu'en fonction du genre dont
elles relèvent: le roman, le théâtre et l'essai. Il a lui-même désigné les deux grands
cycles de sa maturité: l'absurde et la révolte. Mais on ne peut négliger ni les essais
de jeunesse ni les derniers récits, qui annonçaient sans doute une nouvelle manière.
Du vivant de Camus, les polémiques ont pu faire croire à des revirements
successifs. Avec la distance du temps, c'est surtout la cohérence d'un parcours et
d'une œuvre qui s'impose. Les thèmes des premiers essais traversent toute l'œuvre:
l'ardeur de vivre, la passion méditerranéenne du soleil et de la mer. C'est sur une
plage ensoleillée que Meursault commet son crime, et les rescapés de la peste
retrouvent le goût de vivre lors d'une baignade en mer. La «pensée de midi» par
laquelle s'achève l'Homme révolté est aussi celle des Noces et de l'Été: lucide,
solaire, ardente. Mais «tout ce qui exalte la vie accroît en même temps son
absurdité».
À dire vrai, ce n'est pas le monde qui est absurde, mais le sens que l'homme y
cherche, sans le trouver. Sur cette mécanique aveugle et privée de signification se
fonde un divorce. Comme Meursault, comme Sisyphe, nous sommes condamnés à
pousser sans fin un rocher devant nous. La vie vaut-elle alors d'être vécue? Oui,
car l'homme, dans son inutile effort, est plus grand que son destin puisqu'il peut se
révolter contre lui. Telle est sa liberté. «Il faut imaginer Sisyphe heureux.»
L'homme n'existe donc que par sa révolte, qui peut prendre mille formes:
philosophique, historique, politique, poétique... Mais, entre l'esclavage consenti et
la violence révolutionnaire, la création est la vraie liberté, le plus humble et le plus
fier effort humain. C'est ce que mettent en pratique les personnages de la Peste.
Pourtant, au milieu du XXe siècle, le monde reste convulsif, l'individu inquiet.
Camus a le sentiment de n'avoir pu construire une vraie sagesse, et de n'avoir
abouti qu'à une mauvaise conscience. Les derniers récits, désenchantés,
témoignent d'un échec, d'un pessimisme tenace. Ce qui reste de cette remise en
cause, c'est la vérité, la noblesse de l'homme, «la vie joyeuse et déchirée» célébrée
dans le Discours de Suède.
C'est pourquoi le mot «existentialiste» définit moins Camus que celui
d'«humaniste. L'humanisme peut s'accomplir dans l'inquiétude, fixer sur elle sa
conscience, sa mesure et ses limites.
Les idées ne sont rien sans leur expression. Et l'œuvre de Camus est celle d'un
écrivain, non d'un philosophe. Il l'a dit lui-même sans dissiper cet autre
malentendu. De même qu'il n'a pas voulu se cantonner à un genre, il s'est gardé de
limiter son style à un seul registre. «J'ai adapté la forme au sujet, voilà tout.» En
effet, selon le sujet ou le personnage, l'écriture change: neutre pour Meursault
dans l'Étranger; rigoureuse, objective et pourtant passionnée pour la chronique
de la Peste; ironique pour Clamence dans la Chute. Si les articles usent d'une
prose impeccable et vibrante, où le mot va droit à l'idée, sans effets ni sécheresse,
c'est peut-être dans les essais littéraires que s'affirme surtout la maîtrise d'un
langage personnel. Mieux que des arguments, les images, les rythmes composent
une méditation lumineuse, un hymne à la beauté et à l'ardeur. Parallèlement, alors
qu'il revient dans l'Été au lyrisme magique des Noces, Camus, dans les derniers
récits, devient moraliste et poète. Le ton de la confidence remplace celui des
discours. «Les styles, disait-il, ne sont pour moi qu'un moyen.»
Voici ce qu'en écrit Camus en 1955 dans la préface à l'édition américaine: "J'ai
résumé l'Etranger, il y a très longtemps, par une phrase dont je reconnais qu'elle
est très paradoxale: Dans notre société, tout homme qui ne pleure pas à
l'enterrement de sa mère risque d'être condamné à mort. Je voulais dire seulement
que le héros du livre est condamné parce qu'il ne joue pas le jeu. En ce sens, il est
étranger à la société où il vit, il erre, en marge, dans les faubourgs de la vie privée,
solitaire, sensuelle. Et c'est pourquoi des lecteurs ont été tentés de le considérer
comme une épave. On aura cependant une idée plus exacte du personnage, plus
conforme en tout cas aux intentions de son auteur, si l'on se demande en quoi
Meursault ne joue pas le jeu. La réponse est simple, il refuse de mentir. Mentir, ce
n'est pas seulement dire ce qui n'est pas. C'est aussi, c'est surtout dire plus que ce
qui est et, en ce qui concerne le coeur humain, dire plus qu'on ne sent. C'est ce que
nous faisons tous, tous les jours, pour simplifier la vie. Meursault, contrairement
aux apparences, ne veut pas simplifier la vie. Il dit ce qu'il est, il refuse de
masquer ses sentiments et aussitôt la société se sent menacée. On lui demande par
exemple de dire qu'il regrette son crime, selon la formule consacrée. Il répond qu'il
éprouve à cet égard plus d'ennui que de regret véritable. Et cette nuance le
condamne.
Meursault pour moi n'est donc pas une épave, mais un homme pauvre et nu,
amoureux du soleil qui ne laisse pas d'ombre. Loin d'être privé de toute sensibilité,
une passion profonde, parce que tenace, l'anime, la passion de l'absolu et de la
vérité. Il s'agit d'une vérité encore négative, la vérité d'être et de sentir, mais sans
laquelle nulle conquête sur soi ne sera jamais possible. On ne se tromperait donc
pas beaucoup en lisant dans l'Etranger l'histoire d'un homme qui, sans aucune
attitude héroïque, accepte de mourir pour la vérité."
"Et c'était comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur"
Albert Camus, l'Etranger
Résumé de l'Étrange
Le procès débute avec l'été. L'interrogatoire des témoins par le procureur montre
que Meursault n'a pas pleuré à l'enterrement de sa mère, qu'il s'est amusé avec
Marie dès le lendemain et qu'il a fait un témoignage de complaisance en faveur de
Raymond, qui s'avère être un souteneur. Les témoignages favorables de Masson et
Salamano sont à peine écoutés. Le procureur plaide le crime crapuleux, exécuté
par un homme au coeur de criminel et insensible, et réclame la tête de l'accusé.
L'avocat plaide la provocation et vante les qualités morales de Meursault, mais
celui-ci n'écoute plus. Le président, après une longue attente, annonce la
condamnation à mort de l'accusé.
Dans sa cellule, Meursault pense à son exécution, à son pourvoi et à Marie, qui ne
lui écrit plus. L'aumonier lui rend visite, malgré son refus de le rencontrer.
Meursault est furieux contre ses paroles, réagit violemment et l'insulte. Après son
départ, il se calme, réalise qu'il est heureux et espère, pour se sentir moins seul, q
La Peste est un roman d’Albert Camus publié en 1947 qui permit en partie à son
auteur de remporter le prix Nobel en 1957. Il a pour théâtre Oran durant la période
de l’Algérie française. L’histoire se déroule dans les années 1940. Le roman
raconte sous forme de chronique la vie quotidienne des habitants de la ville
pendant une épidémie de peste qui frappe la ville et la coupe du monde extérieur.
ue son exécution se déroulera devant une foule nombreuse et hostile.
Résumé
Le récit, structuré en cinq parties comme les actes d'une tragédie classique, débute
par la mort mystérieuse de plusieurs rats dans les rues d'Oran. Le concierge de
l'immeuble du docteur Rieux succombe à une maladie étrange malgré les soins
apportés par le médecin. L'employé de mairie, Grand, informe Rieux de la mort
massive des rats. Face à la progression de l'épidémie qui s'avère être la peste, les
autorités décident finalement de fermer la ville pour en empêcher la propagation.
Au cours de la deuxième partie, le journaliste Rambert cherche désespérément à
quitter Oran pour retrouver sa compagne à Paris, tandis que Cottard profite de la
situation pour se lancer dans un commerce illégal profitable. Parallèlement, Grand
tente d'écrire un livre et le père Paneloux interprète l’épidémie comme un
châtiment divin.
L'été arrive et avec lui une augmentation des décès, mais les habitants
commencent à s'habituer aux effets dévastateurs de l'épidémie. À l'automne,
Rambert décide de joindre ses efforts à ceux de Rieux et Tarrou pour combattre la
maladie. La mort d'un jeune enfant, particulièrement douloureuse et atroce,
bouleverse profondément Paneloux, renforçant sa foi.
En janvier, la peste commence à reculer et le sérum développé par Castel devient
étrangement efficace. Tarrou, malgré les soins de Rieux, succombe à la maladie,
devenant l'une des dernières victimes. Dans un accès de folie, Cottard commence
à tirer sur des passants depuis son appartement, ce qui conduit à son arrestation.
Le même jour, Rieux apprend le décès de sa femme, qui était partie se soigner de
la tuberculose hors d'Oran avant l'épidémie. Après avoir lutté contre la peste
pendant près d'un an, Rieux se retrouve face aux pertes personnelles et aux
ravages causés par la maladie. Le roman se clôt sur l'image d'un Rieux lucide et
pleinement conscient des dégâts infligés par la peste.
Personnages
Personnages principaux
Bernard Rieux, médecin : À la fin de l’œuvre, il est révélé qu'il est le narrateur de
la chronique. Il l'a rédigée « pour dire simplement ce qu'on apprend au milieu des
fléaux, qu'il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à
mépriser »8. Le Dr Bernard Rieux est décrit comme un homme d'environ 35 ans,
de taille moyenne, à la peau foncée, aux cheveux noirs coupés court.
Le père Paneloux est un prêtre jésuite érudit et très respecté. Il est connu pour
avoir donné une série de conférences dans lesquelles il défendait une forme pure
de la doctrine chrétienne et fustigeait le laxisme de son auditoire 9.
Jean Tarrou est un homme de naturel joyeux, arrivé à Oran quelques semaines
avant l'apparition de la peste pour des raisons inexpliquées. Avant l'arrivée de la
peste, il aimait fréquenter les danseurs et les musiciens espagnols de la ville. Il
tient également un journal intime, rempli de ses observations sur la vie à Oran, que
le narrateur incorpore au récit.
Joseph Grand est un employé du service des statistiques de la mairie d'Oran. Il ne
fait son apparition que dans la seconde version du livre. Grand et mince, c'est un
personnage insignifiant, attaché à sa routine. Mal payé, il mène une vie austère,
mais il est capable d'une profonde affection, et regrette sa femme qui l'a quitté.
Pendant son temps libre, Grand peaufine son latin et tente d'écrire un livre, mais il
reste bloqué sur l'incipit sans pouvoir avancer. Il a en effet un tel souci d'employer
le mot juste qu'il ne parvient pas à aller au-delà de la première phrase, « Par une
belle matinée de mai, une svelte amazone, montée sur une superbe jument
alezane, parcourait les allées fleuries du bois de Boulogne. » qu'il ne cesse de
récrire10.
Othon, juge d’instruction.
Cottard vit dans le même immeuble que Grand. Il ne semble pas avoir de
travail et est décrit comme ayant des moyens privés bien qu'il se considère
comme « un vendeur ambulant de vins et spiritueux ». Cottard est un
personnage excentrique, silencieux et secret, qui tente de se pendre dans sa
chambre. Il tient à ce que Rieux ne rapporte pas l'incident, car il fait l'objet
d'une enquête des autorités pour un crime non déclaré. Dans une allusion
désinvolte à l'intrigue de L'Étranger, Cottard réagit en sortant brusquement
du bureau de tabac lorsque la marchande mentionne l'arrestation à Alger
d'un homme pour avoir tué un Arabe sur une plage.
Raymond Rambert est un journaliste qui se rend à Oran pour faire des
recherches sur le niveau de vie dans la colonie arabe d'Oran. Lorsque la
peste frappe, il se retrouve piégé dans une ville avec laquelle il n'a aucun
lien. Sa compagne, qui se trouve à Paris, lui manque et il use de tous les
moyens pour persuader la bureaucratie de la ville de lui permettre de sortir
d'Oran. En vain, il contacte des contrebandiers, qui acceptent de l'aider à
s'enfuir contre une somme de dix mille francs. Cependant, il y a un
problème dans les arrangements, et lorsqu'un autre plan d'évasion est
organisé, Rambert change d'avis. Il décide de rester dans la ville et de
continuer à combattre la peste, affirmant qu'il aurait honte de poursuivre un
bonheur purement privé. Il se sent désormais à sa place à Oran, et la peste
est l'affaire de tous, y compris la sienne.
M. Michel : concierge de l’immeuble de Rieux, le premier cas recensé de la
peste.
Castel : confrère de Rieux qui tente de développer un vaccin contre la
maladie.
Mercier : directeur du service communal.
Richard : médecin connu dans la ville. Il meurt vers la fin du récit.
Mme Rieux (mère) : mère du docteur Rieux. Elle est venue tenir la maison de
son fils quand la femme de celui-ci est partie à la montagne pour se soigner.
Mme Rieux (épouse) : épouse de Rieux. Elle part se faire soigner d'une grave
maladie au début du roman. On apprend sa mort dans la cinquième partie.
Les enfants du juge Othon sont présentés comme des « caniches », le
garçon ayant droit à quelques lignes, puis à une longue scène décrivant sa
mort. À part une phrase sur des enfants lançant des pétards, c'est le seul
usage qui est fait des enfants dans le livre, ce qui contraste beaucoup avec
les longs développements sur les souffrances endurées par les amants
séparés.
Le Préfet : Le préfet croit d'abord que les rumeurs de peste sont une fausse
alerte, mais sur les conseils de son association médicale, il autorise des
mesures limitées pour la combattre. Lorsqu'elles ne fonctionnent pas, il
tente d'éviter toute responsabilité en disant qu'il demandera des ordres au
gouvernement. Puis, il prend la responsabilité de renforcer la
réglementation relative à la peste et donne l'ordre de fermer la ville.