Arrêt Cardio

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M.

Lat codou NDAW

Instructeur de secourisme

Arrêt cardio-respiratoire
Un arrêt cardio-ventilatoire, ou arrêt cardio-respiratoire (ACR), est l'arrêt de la
circulation du sang et de la respiration chez un individu. On parle aussi parfois simplement
d'arrêt circulatoire ou d'arrêt cardiaque.

L'arrêt cardio-circulatoire ne signifie pas nécessairement la mort de la victime, il faut


immédiatement prévenir les secours et commencer la réanimation cardio-pulmonaire en
attendant les secours.

Signes d'un arrêt circulatoire


Il se manifeste par un état de mort apparente :

 coma profond a réactif : la personne est totalement inconsciente, elle ne bouge pas
spontanément, ne réagit ni à la parole ni au toucher, ni à la stimulation douloureuse, ni
à la lumière ; elle est complètement hypotonique (n'est pas « crispée ») ;
 absence de pouls carotidien oufémoral. La technique de palpation est parfois difficile
dans ces circonstances, avec possibles erreurs de diagnostics; La présence ou
l’absence du pouls chez une victime inconsciente en arrêt respiratoire permet de
différencier l’arrêt respiratoire sans ou avec arrêt cardiaque
 on ne perçoit pas sa respiration même après libération des voies aériennes : on ne sent
pas son souffle avec la joue, on ne voit pas la poitrine ou le ventre se lever ni se
baisser ;
 pâleur ou cyanose (couleur bleuâtre secondaire au manque d'oxygénation des tissus) ;
 les pupilles se mettent en mydriase(elles se dilatent).

Le tableau peut cependant être plus trompeur :

 le patient perd connaissance et peut convulser (mouvements involontaires brusques et


saccadés) dans un premier temps, empêchant toute évaluation du pouls ou de la
respiration ; en pratique cela ne dure qu'une dizaine de secondes ;
 le patient peut avoir une respiration bruyante (respiration d'agonie dite « stertoreuse »,
ou gasp) pendant quelques dizaines de secondes3. La présence de mouvements
inspiratoires brusques, suivie d’une pause d’une demi à 1 minute appelée « gaps » doit
être considérée comme un arrêt de la respiration.

Dans certains cas, l’arrêt cardiaque peut être précédé de signes annonciateurs, en particulier
une douleur serrant la poitrine, permanente, angoissante, pouvant irradier dans le cou et les
bras. Cette douleur est parfois associée à :
• une difficulté à respirer, des sueurs
Il ne faut pas confondre cette respiration d'agonie ou ces convulsions avec :

 une syncope sans arrêt cardio-circulatoire (pouls et respiration présente) ;


 une crise convulsive dans le cadre d'une épilepsie, plus prolongée, avec un pouls et
une respiration présente ;
 un état de choc : la pression artérielle devenant très basse empêche toute perception
d'un pouls.

Causes
Elles sont parfois évidentes : traumatisme du crâne, du rachis ou du thorax, électrocution,
noyade, asphyxie, intoxication, strangulation, hypothermie grave...

L’arrêt cardiaque, d’origine respiratoire, Il faut systématiquement penser à une fausse route
(passage d'un aliment dans le système respiratoire au lieu de l'œsophage). Dans ce cas, les
insufflations sont inefficaces même lorsque la bascule de la tête est correcte, et ce sont les
compressions thoraciques qui permettront d'expulser le corps étranger. Il faut alors inspecter
la bouche après les compressions thoraciques pour récupérer le corps étranger que l'on aurait
réussi à expulser.

Si l'arrêt paraît isolé (pas de traumatisme, d'hémorragie, d'électrocution, d'étouffement...), une


cause cardiaque doit être systématiquement évoquée. Elle est plus fréquence chez l'adulte de
plus de 35 ans, les causes non cardiaques prédominant chez les plus jeunes
Dans ces cas, le mécanisme de l'arrêt peut être :

 une tachycardie ventriculaire (cœur battant à 200 battements par minute, voire plus) ou
une fibrillation ventriculaire (300 à 400 battements par minute et de manière
anarchique) : le cœur ne bat pas de façon efficace et ne joue plus son rôle de pompe.
Plusieurs causes doivent être évoquées : existence d’unemaladie cardiaque,
intoxication à certains médicaments, mais aussi infarctus du myocarde ;
 une asystolie : le cœur a cessé toute activité, il ne bat plus ; cela peut se retrouver lors
de certains troubles de la conduction cardiaque ;
 une dissociation électromécanique : le cœur a une activité électrique normale, mais il
ne joue pas son rôle de pompe. Par exemple, il est comprimé par un hématome, ou en
raison d'un choc hypovolémique : la pression sanguine a chuté trop bas, ou trop vite, et
la pompe cardiaque s'est désamorcée (hémorragie non contrôlée, desserrage d'un
garrot ou relâchement d'un point de compression, syndrome des ensevelis de
Bywaters, abaissement des jambes ou décompression du pantalon anti-choc sur une
personne en collapsus cardio-vasculaire).

LES CONSÉQUENCES D’UN ARRÊT CARDIO RESPIRATOIRE

La vie d’une victime en arrêt cardio-respiratoire (ACR) est à brève échéance menacée. Si
aucun geste de premiers secours n’est réalisé, la mort de la victime surviendra. Quand la
respiration d’une victime s’arrête et quand son cœur cesse de battre, l’air n’arrive plus au
niveau des poumons, le sang cesse de circuler et l'alimentation en oxygène du corps entier est
arrêtée.
Le cerveau est l'organe le plus sensible de l'organisme à un manque d'oxygène. Si aucun
geste de secours n’est réalisé, des lésions cérébrales apparaissent en quelques minutes.
Progressivement, elles deviennent irréversibles rendant les chances de survie quasiment
nulles au-delà de la 8ème minute

Une victime qui présente un arrêt cardiaque n’a des chances de survie que si une réanimation
cardio-pulmonaire (RCP) est réalisée dans les plus brefs délais.
La RCP permettra :
• De suppléer la respiration défaillante par une ventilation artificielle ;
• De suppléer l’arrêt de la circulation sanguine par des compressions thoraciques régulières ;
• De normaliser éventuellement un fonctionnement anarchique du cœur grâce à un choc
électrique délivré par un défibrillateur automatisé externe (DAE).
L’efficacité de la RCP et les chances de survie sont d’autant plus élevées que la RCP est
débutée immédiatement par le premier témoin et que la défibrillation automatisée externe est
mise en œuvre précocement.

CONDUITE À TENIR FACE À UNE VICTIME QUI PRÉSENTE UN ARRÊT


CARDIAQUE

La maîtrise parfaite des gestes de RCP pour suppléer les fonctions vitales défaillantes d’une
victime en ACR est indispensable pour tout secouriste.
.1 La RCP chez l’adulte à un secouriste (sans matériel)
1- Réaliser la protection
C’est un préalable obligatoire à toute action de secours. Le secouriste, le(s) témoin(s) et la
victime sont en sécurité.
2- Apprécier l’état de conscience :
La victime est inconsciente, immobile, ne répond pas à une question simple et ne réagit pas
quand on lui demande de serrer la main.
L’inconscience est le premier des trois signes de l’ACR.
3- Si le secouriste est seul, appeler de l’aide.

4- Assurer la liberté des voies aériennes :

• Mettre la victime sur le dos si elle est allongée sur le ventre.


• Desserrer ou dégrafer rapidement tout ce qui peut gêner la respiration.
• Basculer doucement la tête de la victime en arrière (si la victime ne présente pas un
traumatisme de la nuque) et élever le menton
Si vous suspectez un traumatisme du rachis, élevez le menton seulement.
• Ouvrir la bouche de la victime avec la main qui tient le menton.
• Retirer les corps étrangers visibles à l’intérieur de la bouche tout en gardant le menton élevé.
5- S’assurer de l’absence de respiration pendant 10 secondes au plus :
• Se pencher sur la victime, regarder, sentir et écouter si la victime respire (fig.8.3).

La poitrine (ou le haut de l’abdomen) ne se soulève pas, aucun bruit ou souffle de la


victime n’est perçu : la victime ne respire pas.
L’arrêt de la respiration est le deuxième signe de l’ACR.
6- Demander si un défibrillateur automatisé externe est disponible à proximité et faire
alerter les secours publics :
Les chances de survie de la victime sont étroitement liées à la rapidité de mise en œuvre d’un
choc électrique si la victime présente un fonctionnement anarchique du cœur. La rapidité
d’obtention d’un DAE et de la délivrance d’un choc électrique conditionne la survie de la
victime surtout si elle présente un arrêt cardiaque d’origine cardiaque (cf. voir partie sur la
DAE). L’intervention d’une équipe de réanimation médicalisée complète la chaîne des
secours.

7- Contrôler l’absence du pouls carotidien :


Le secouriste se place du côté de la carotide qu’il va palper et maintient la tête avec l’autre
main sur le front (fig. 8.4).

Chez l’adulte et l’enfant, le pouls doit être recherché sur la face latérale du cou, en le palpant
entre la pulpe de 2 ou 3 doigts médians de la main qui tenait le menton de la victime
(index, majeur et annulaire), et le plan osseux profond constitué par la colonne cervicale :
• Le 1er temps : Poser doucement l’extrémité des doigts sur la ligne médiane du cou ;
• Le 2ème temps : Ramener la main vers soi, la pulpe des doigts restant au contact de la peau
du cou ;
• Le 3ème temps : Pousser la pulpe des doigts vers la profondeur pour percevoir les
battements de la carotide.
Si le secouriste n’est pas expérimenté ou a le moindre doute sur la présence ou l’absence du
pouls carotidien, il ne doit en aucun cas perdre de temps pour débuter les compressions
thoraciques si la victime est inconsciente et ne respire pas.
Dans tous les cas, cette recherche ne doit pas durer plus de 10 secondes au maximum.
8- Réaliser 30 compressions thoraciques :
La victime est installée en position horizontale, sur le dos, sur un plan dur (sol) :
• Dénuder la poitrine de la victime
• Déterminer la zone d’appui ;
• Réaliser immédiatement 30 compressions thoraciques La fréquence des compressions
thoraciques doit être de 100 par minute quel que soit l’âge de la victime

9- Réaliser deux insufflations :


• Immédiatement après les 30 compressions thoraciques, réaliser 2 insufflations en utilisant
une technique de ventilation artificielle orale et si possible en utilisant un dispositif de
protection orale comme un écran facial ou un masque de poche
Bouche-à-masque
Insufflateur manuel
10- Poursuivre les compressions thoraciques et les insufflations :
• Poursuivre les compressions thoraciques et les insufflations au rythme de 30 compressions
pour 2 insufflations et ainsi de suite.
Le passage des insufflations aux compressions et des compressions aux insufflations doit être
effectué aussi rapidement que possible, sous peine de diminuer l’efficacité de la circulation
artificielle ainsi obtenue.
11- Surveiller et/ou poursuivre la RCP :
• Si la victime réagit ou alors tous les 5 cycles de 30/2, arrêter les compressions thoraciques et
contrôler le pouls carotidien.
• Si le pouls carotidien devient perceptible, contrôler la respiration :
- Si elle est présente et efficace (ample, régulière et avec une fréquence supérieure à 6
mouvements par minute), installer la victime en PLS et la surveiller ;
- Si elle est absente, réaliser 10 insufflations puis contrôler à nouveau la respiration et le pouls
et réaliser les gestes de secours qui s’imposent.
La RCP est réalisée au début à un secouriste. Dès que possible, se faire aider par une autre
personne et réaliser une RCP à 2 secouristes.

La RCP chez l’adulte à deux secouristes (avec le matériel minimum de premiers secours)
A 2 secouristes et avec du matériel minimum de premiers secours il est possible :
• De réaliser la ventilation artificielle en utilisant un insufflateur manuel ;
• D’inverser les secouristes en cours de RCP pour diminuer leur fatigue et améliorer les
techniques de RCP.
1- Rechercher l’inconscience de la victime.
2- Assurer la liberté des voies aériennes.
3- S’assurer de l’absence de respiration.
4- Alerter et demander un renfort.
Dès la constatation de l’arrêt de la respiration, un secouriste réalise l’alerte afin d’obtenir le
plus rapidement possible le renfort d’une équipe de secours, d’un DAE et d’une équipe
médicalisée.
5- Contrôler l’absence du pouls carotidien
L’autre secouriste recherche le pouls carotidien et/ou débute les manœuvres de RCP.
6- Débuter immédiatement les compressions thoraciques (30) suivies d’insufflations (2)
Il débute seul la RCP en commençant par les compressions thoraciques et avec un rapport de
30 compressions pour 2 insufflations.
La RCP sera réalisée à 2 secouristes dès qu’un des deux secouristes aura transmis l’alerte.
Pour réaliser les insufflations, le secouriste utilise un masque de poche ou insufflateur manuel
Pour limiter la fatigue des secouristes et assurer RCP efficace, les secouristes doivent, si
possible, se remplacer tous les 5 cycles (lors de la recherche des signes de circulation).
7- Surveiller et/ou poursuivre la RCP :
• Si la victime réagit ou alors tous les 5 cycles de 30/2, arrêter les compressions thoraciques et
contrôler le pouls carotidien.
• Si le pouls carotidien devient perceptible, contrôler la respiration :
- Si elle est présente et efficace (ample, régulière et avec une fréquence supérieure à 6
mouvements par minute), installer la victime en PLS et la surveiller ;
- Si elle est absente, réaliser 10 insufflations puis contrôler à nouveau la respiration et le pouls
et réaliser les gestes de secours qui s’imposent.
NB : Si les secouristes disposent de matériels pour réaliser une insufflation d’oxygène ou une
aspiration de sécrétions, ceux-ci seront utilisés dès que nécessaire sans toutefois retarder la
mise en œuvre de la RCP
Cas particuliers
L’enfant et le nourrisson
Chez l’enfant et le nourrisson, la conduite à tenir devant un arrêt cardiorespiratoire diffère de
celle de chez l’adulte.
La recherche du pouls chez l’enfant se réalise avec la pulpe de deux ou trois doigts au niveau
du cou comme chez l’adulte.
La recherche du pouls chez le nourrisson se fait au niveau de la partie moyenne du bras, sur sa
face interne. Poser la pulpe des doigts sur cette zone pour rechercher les battements de l’artère

Le secouriste doit réaliser 5 insufflations initiales avant de débuter les compressions


thoraciques car la cause principale de l’arrêt cardiaque chez l’enfant et le nourrisson est l’arrêt
de la respiration ou le manque d’oxygène.
Au cours de ces 5 premières insufflations, le secouriste sera attentif aux réactions de l’enfant
ou du nourrisson (mouvements, toux, reprise de la respiration) qui peuvent traduire la
présence d’une activité cardiaque.
Le rapport " compressions thoraciques sur insufflations, chez l’enfant et le nourrisson,
est de :
• 30 compressions pour 2 insufflations, à un seul secouriste sans matériel ;
• 15 compressions pour 2 insufflations, à deux secouristes sans matériel.
Le secouriste est seul avec la victime
a) S’il s’agit d’un adulte : Alerter immédiatement les secours après avoir constaté l’arrêt de la
respiration. Dès que l’alerte est donnée, revenir auprès de la victime et poursuivre la conduite
à tenir au moment où elle a été interrompue.
Chez l’adulte, l’arrêt du fonctionnement du cœur est la première cause de l’arrêt de la
respiration, le secouriste doit alerter immédiatement afin de provoquer l’arrivée rapide d’un
renfort capable de mettre en œuvre un défibrillateur automatisé externe.
b) S’il s’agit d’un nourrisson ou d’un enfant : Réaliser 5 cycles de RCP en commençant par 5
insufflations (ou 10 insufflations sans compression thoracique si la victime présente un pouls)
avant d’aller alerter. Revenir ensuite auprès de la victime afin de poursuivre la conduite à
tenir.
Dans ces situations, c’est l’arrêt de la respiration et le manque d’oxygène qui est à l’origine de
l’arrêt du fonctionnement du cœur. Cette minute de RCP avant d’aller donner l’alerte permet
d’apporter de l’oxygène à la victime.

La victime présente un pouls mais ne respire pas


Si la victime ne respire pas mais si son pouls carotidien est perçu, on est en présence d’un
arrêt respiratoire sans arrêt cardiaque. Il faut réaliser 10 insufflations sans compression
thoracique pour apporter de l’oxygène à la victime.
Au bout des 10 insufflations, rechercher à nouveau la présence des signes de circulation. S’ils
sont absents ou en cas de doute, les compressions thoraciques seront associées à la ventilation
artificielle. Dans le cas contraire, réaliser 10 nouvelles insufflations et ainsi de suite.

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