CONTRIBUTION À LA LITHOSTRATIGRAPHIE DE LA RÉGION D’ADIAKÉ...

CONTRIBUTION À LA LITHOSTRATIGRAPHIE DE LA
RÉGION D’ADIAKÉ (BASSIN SÉDIMENTAIRE ONSHORE
EST ; CÔTE D’IVOIRE)

ADOPO. K.L 1*; ATTO. D. Y; WANGO. T-E 1; ASSARE. F.Y.P1 ;

KESSE. M2 ; MONDE. S1; AKA. K 1

1- Université Félix Houphouët-Boigny, UFR des Sciences de la Terre et

des Ressources Minières
BP 582 Abidjan 22, Côte d’Ivoire. [email protected]
2- Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny de Yamous-
soukro

RESUME

Les analyses réalisées portent sur un projet d’étude

lithostratigraphique, sédimentologique et paléoenvironnementale des
formations sédimentaires d’Adiaké. Elles ont été effectuées sur 199
échantillons de déblais provenant des sondages RADD1 et RADD2
situés dans l’Est du bassin onshore ivoirien. La caractérisation
lithostratigraphique révèle une séquence de sables silto-argileux, de
sables quartzeux, d’argile silteuse, de grès bitumineux et ferrugineux.
Les sables sont en alternance avec les kaolins secondaires. L’étude
sédimentologique indique que les sables sont moyens à grossiers,
moyennement à médiocrement classés, presque symétriques à
asymétriques vers les éléments grossiers. Les grains de quartz sont
en majorité anguleux à sub-anguleux avec parfois des grains qui sont
sub-arrondis à arrondis. L’état de la surface des quartz est émoussé
luisant. Le paléoenvironnement est caractérisé par une alternance de
dépôts fluviatiles à passage de milieu transitionnel se terminant vers le
sommet par un environnement continentale oxydé.

Mots clés : Lithostratigraphie, paléoenvironnement, Adiaké, Côte d’Ivoire.

ABSTRACT

The analyses carried out rest on study project lithostratigraphic,

sedimentological and paléoenvironnementale of the sedimentary
formations of Adiaké. They were carried out on 199 samples coming
from drilling RADD1 and RADD2 located in the East of the Ivorian
basin onshore. They led to a better approach of this part of the basin.
The lithostratigraphic characterization reveals a sequence of silto-
argillaceous sand, quartz sands, silty clay, bituminous and ferruginous
sandstone. The sands are in alternation with the secondary kaolins.

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The sedimentological study indicates that sands are medium to coarse,

moderately to poorly sorting, almost asymmetrical to asymmetrical
towards the coarse elements. The Quartz grains are angular to sub-
angular majority with sometimes grains sub-roundness to roundness.
The surface quality of quartz is blunted shining. The paleoenvironment
is characterized by an alternation of fluvial deposits passing of
transitional environment finishing towards the top by an oxidized
environment continental.
Keywords: Lithostratigraphy, paleoenvironment, Adiaké, Côte d’Ivoire.

INTRODUCTION

Le bassin sédimentaire ivoirien présente un intérêt indéniable.

Depuis les premières découvertes d’indices de bitumes à Eboinda
(région d’Adiaké à l’Est) en 1896, le bassin sédimentaire de Côte
d’Ivoire a fait l’objet de nombreuses études [1, 2, 3, 4, 5, 6, 7].
Ces études ont permis de connaître la morphologie et d’en faire la
cartographie précise du bassin onshore. Ainsi, la sédimentologie de
la région de Bingerville a révélé trois séquences sédimentaires dont
la plus ancienne est d’âge Oligocène et est composé de varves [8]. La
deuxième séquence est constituée d’argiles silteuses bariolées et la
plus récente d’âge Plio-quaternaire qui est lenticulaire [9]. L’étude
sédimentologique et palynologique des sables et argiles rouges
de Bonoua à montrer la présence de pollens qui caractérisent le
Crétacé-Tertiare [10]. L’étude d’un indice de bitume dans la région
de Bonoua (Kodjoboué) révèle la présence de malthe avec 70,5% de
mathènes, des grains de pollens et des spores [11]. Toutefois, de
tous ces travaux nous constatons une rareté d’informations sur la
zone d’Adiaké autrement dit les travaux ce sont accentués à l’Est sur
Bingerville, Alépé, Aboisso, Samo puis Eboinda. Ainsi l’on s’interroge
sur la nature lithologique et l’environnement de dépôt des formations
rencontrées dans cette zone. Cette étude a pour objectif l’étude de la
lithologie, de la granulométrie des sédiments et de l’environnement
de dépôts qui prévalaient lors du dépôt des sédiments.
La zone d’étude est située au Sud-est de la Côte d’Ivoire. Elle est
comprise entre les latitudes 5°13’34,79’’ Nord et 5°15’32,55’’ Nord
et les longitudes 3°28’47,49’’ Ouest et 3°27’12,03’’ Ouest (Figure 1).

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Figure 1 : Carte de localisation des sondages

La géologie de la région est composée du socle cristallin et du bassin sédimen-
taire [12]. Du point de vue lithologique cette région est constituée de sables, d’ar-
gile sableuse, d’argile, de grès ferrugineux et bitumineux [13]. On distingue deux
domaines géologiques à savoir les formations du Mio-pliocène (Continental Termi-
nal) et celles du Quaternaire. Les formations du Continental Terminal sont essen-
tiellement composées de sable argileux fin à plus ou moins grossier, ni stratifié, ni
fossilifère [13]. Quant aux formations du Quaternaire, elles sont d’âge Pléistocène
et Holocène. Elles sont en grandes parties situées au Sud de la faille des lagunes.
2. MATERIEL ET METHODE D’ETUDE
Les échantillons des déblais de forage sont trempés dans un bécher
contenant du savon et de l’eau de robinet. On laisse reposer pendant
15 à 30 mn. Puis on entame le lavage sous un jet d’eau jusqu’à ce
que l’eau qui sort des tamis soit limpide. Le but est d’éliminer les
argiles et la moisissure. Après le lavage, on met les échantillons dans
des crussibles pour le séchage à l’étuve (60°C). Les béchers et les
crussibles sont numérotés suivant les cotes de chaque échantillon.
Après le séchage, on passe à la description des sédiments à la loupe
binoculaire.
Les même échantillons ont servir à la caractérisation granulomé-
trique des sédiments. Les sédiments ont été traités selon la technique
décrite par Saaidi [14]. Les matières organiques et les débris coquilliers
ont été éliminés respectivement à l’aide de l’eau oxygénée 30% et de
l’acide chlorhydrique 50%. Après élimination de la fraction inférieure à

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63 μm, chaque échantillon a subi une analyse granulométrique à sec

sur une colonne de 16 tamis (série AFNOR). Ces échantillons ont été
caractérisés à travers la moyenne granulométrique (Mz), le skwness
(Sk) et l’indice de classement (So), déterminés par les méthodes de
Friedman [15]. Les courbes cumulatives ont permis de définir les fa-
ciès (figure 10) caractéristiques des sables [16].
Pour l’étude du mode de transport, l’approche de Passega [17]
a été utilisée. Cette approche ne s’appliquera qu’aux sédiments
sableux. Les diagrammes de Friedman [15] et de Moiola et Weiser
[18], ont permis de déterminer les environnements de dépôts. Cette
description inclut leur composition minéralogique et leur texture.
Aussi, elle est utilisée en référence pour les caractéristiques
texturales et compositionnelles d’une roche [19]. La texture des
roches sédimentaires concerne : la taille (classe granulométrique)
des grains et l’induration, le liant et la couleur de la roche. On fera
également le test à l’acide chlorhydrique (HCl) à 16%.
3- RESULTATS
3.1 –Analyse descriptive de la lithostratigraphie des sondages
3.1.2 Etude du sondage RADD1
Le sondage RADD1 a une profondeur de 91 m. On y distingue
trois types de faciès lithologiques à savoir les « mudrocks », les grès et
les sables. Ces faciès se répartissent en quatre intervalles R1a, R1b,
R1c et R1d (figure 2).
3.1.2.1 Intervalle R1a (91-73m)
Cet intervalle est constitué de conglomérats, de « mudrock » rose,
ainsi qu’une alternance de sable quartzeux et de « mudrock » sombre.
Il se subdivise en deux sous-intervalles ;
- sous-intervalle 1 (91-77m)

Il est constitué d’une alternance de «mudrock» sombre et de sable

quartzeux. Les «mudrocks» sombres sont constitués de silts argi-
leux riches en matières organiques. Leur coloration varie du gris
olive clair au noir olive passant par le gris olive. On y trouve des
sables quartzeux. Ils sont caractérisés par la présence de granules
de quartz. Les sables sont fins à moyens aux côtes (78-77m) et (80-
79m). La couleur de ces sables varie du rose orangé grisâtre pour la
première côte et du gris olive claire à gris olive pour la deuxième côte.
Cette coloration est due à la présence de matière organique dans
les sables. Egalement nous avons des sables moyen à grossiers aux
côtes (82-81m), (84-83m), (88-86m), (89-90m). Les quatre dernières
côtes ont une couleur qui varie du gris olive clair au gris olive.

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- sous-intervalle 2 (77-73m)
Il est constitué de conglomérat qui alterne avec les «mudrocks»
roses. Il présente un granoclassement positif. Les éléments grossiers
correspondent à l’augmentation de la vitesse du courant suivie d’une
décélération qui favorise le dépôt d’éléments fins. Les conglomérats
sont des dépôts torrentiels et les silts argileux des dépôts fluviatiles.
Ce sous-intervalle caractérise un milieu transitionnel où peut s’in-
tercaler un milieu fluviatile.
3.1.2.2- Intervalle R1b (73-32m)
Cet intervalle est constitué uniquement de sable quartzeux. On y
distingue selon la granulométrie les sables quartzeux fins à moyen,
ils sont connus dans les sous-intervalles (41-34m), (50-49m), (67-
66m), (68-69m), (71-70m). Ils présentent une coloration orange très
pâle et grisâtre. Quant aux sables moyens à grossiers, ils se ren-
contrent aux sous-intervalles (34-32m), (49-41m), (66-50m), (68-
67m), (70-69m) et (73-71m).

3.1.2.3- Intervalle R1c (32-20m)

Il est composé deux sous-intervalles (32-31m) et (31-20m).
- sous-intervalle1 (32-31m)

Il est constitué de «mudrock » bitumineux issue des « mudrocks »

sableux qui ont été contaminés par le bitume. La partie sableuse est
constituée de quartz très fins à fins.
- sous-intervalle 2 (31-20m)

On y rencontre des grès bitumineux à texture microgranulaire à

granulaire. Les sables quartzeux sont fins à moyens aux cotes (23-
22m) et (28-27m). Les sables quartzeux sont moyens à grossiers aux
cotes (22-21 m), (27-24 m), (30-31 m). Ils sont caractérisés par une
alternance de grès bitumineux et de sable quartzeux parfois interca-
lé par des grès ferrugineux. Cette alternance traduit un paléochenal
typique d’une séquence fluviatile.

3.1.2.4- Intervalle R1d (20-0m)

Il est constitué par des «mudrocks» oxydé, et des «mudrocks» som-
bre qui s’alternent. Le premier caractérise une plaine d’inondation
tandis que le second un milieu transitionnel. Cette alternance est
due au phénomène de régression-transgression. Les «mudrock» bitu-
mineux de la cote (6-3m) sont issus des «mudrocks» oxydés qui ont
été contaminés par le bitume.

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Le paléoenvironnement du sondage RADD1 est de type continen-

tal fluviatile à passage de paléoenvironnement transitionnel.

3.1.3- Etude du sondage RADD2 (0 à 108 m)

Le sondage RADD2 à une profondeur de 108 m. Il est caractérisé
par quatre types de faciès lithologiques : les sables silto-argileux, les
argilites silteuses, les grès ferrugineux et les sables. Ces faciès se
répartissent en deux intervalles R2a, R2b (figure 3).
3.1.3.1- Intervalle R2a (108-15m)
Cet intervalle est constitué de sable, d’argile silteuses et de grès
ferrugineux. L’argile silteuse ou « mudrocks » est une roche consoli-
dée constituée principalement de kaolinite et de silts quartzeux. Sa
couleur est jaune ocre à bariolée. C’est une roche très friable sans
structures internes. Certains silts sont pris dans un ciment ferrugi-
neux formant des microgrès ferrugineux de taille égale à 500 µm. On
y retrouve une alternance de sables et d’argiles traduisant un milieu
de dépôt fluviatile.
3.1.3.2- Intervalle R2b (15-0m)
Il est constitué de sable silto-argileux formant le toit du sondage
RADD2. Ces sédiments mixtes constituent la « Terre de barre » et
l’environnement de dépôt est de type continental oxydé. Ces sédi-
ments sont de couleur brune modérée et jaune ocre. Les sables sil-
to-argileux ont été ferruginisés en donnant des concrétions ferrugi-
neuses aux cotes 10 et 12 m de profondeur.
Le sondage RADD2 est caractérisé par une alternance de sables
et d’argiles traduisant la présence de paléo-chenaux fluviatiles. Les
quartzs de ce sondage sont transparents à translucides. Il existe
également dans ce sondage du quartz brun, jaune, rose, fumé et des
quartzs à inclusion d’oxydes de fer. Une alternance de granoclasse-
ment positif caractérise également ce sondage.

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Figure 2 : Synthèse lithologique du sondage RADD1

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Figure 3 : Synthèse lithostratigraphique du sondage RADD2

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3.2 Analyse granulométrique des facies sableux

3.2.1 Paramètres granulométriques du sondage RADD1
L’analyse granulométrique des échantillons de sables du sondage
RADD1 a mis en évidence deux faciès granulométriques. Il s’agit
des sables moyens et des sables grossiers (Tableau I). Au niveau des
cotes 41, 50 et 60 m, les moyennes granulométriques sont respecti-
vement de 438, 430 et 497,67 µm. Il s’agit de sables moyens. A 70 m,
on a du sable grossier dont la moyenne est de 681 µm.
Tableau I : Paramètres granulométriques et classification des cotes sa-
bleuses dans RADD1

Prof. Moy. σ Sk Classifications

moyen médiocrement classé forte asymétries
41 438 1,08 -0,19
vers les grossiers
moyen, moyennement classé, forte asymétrie
50 430 0,97 -0,20
vers les grossiers
moyen médiocrement classé forte asymétrie vers
60 497,6 1,00 -0,14
les grossiers
grossier médiocrement classé forte asymétrie
70 681 1,10 -0,26
vers les grossiers

Md : mediane ; Moy : moyenne ; σ :écart-type ; Sk : Skewness

3.2.2 Paramètres granulométriques du sondage RADD2
A la cote 85m, la granulométrie indique des sables moyens (tableau
II). Cependant, aux cotes 55 et 105 m les moyennes granulométriques
sont respectivement 733 et 608,33. Il s’agit de sables grossiers. Les
écart-types des cotes 55 m et 10 5m sont respectivement 1,236 et 1,103.
Ces valeurs traduisent des sables médiocrement classés. Cependant
l’écart-type de la cote 85m est de 0,802. Cette valeur est comprise entre
0,71 et 1. Elle traduit donc des sables moyennement classés.
Tableau I : Paramètres granulométriques et classification des cotes sa-
bleuses dans RADD2
Prof. Moy. σ Sk Classifications
55 733 1,2 -0,147 grossier médiocrement classé forte asymétrie vers les grossiers
85 283 0,8 0,040 moyen, moyennement classés et presque asymétriques
105 608 1,1 0,009 grossier, médiocrement classéset presque asymétriques

3.3. Environnement de dépôt des sédiments

3.3.1. Diagramme de Friedman (1967) des sables
En reportant dans le diagramme de Friedman [15] les valeurs de
l’asymétrie en fonction de celles de l’écart type, nous remarquons

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que le nuage des points se situe dans la zone des sables d’origine flu-
viatile. En effet du point de vue statistique, 100% des points reportés
se trouvent dans le domaine fleuve. Donc la majorité des sables de
ces sondages sont d’origine fluviatile (Figure 4).

Figure 4 : Diagramme de Friedman [15] des sables des sondages RADD1 et RADD2
3.3.2. Mode de transport des sédiments
Les sables des sondages RADD1 et RADD2 présentent un mode
de transport représenté par la branche OP (figure 5). Cette branche
suggère un transport par roulement et suspension graduée. Les dépôts
se sont accumulés dans des conditions où les courants de fond sont
assez rapides pour entraîner préférentiellement la suspension, laquelle
ne se dépose plus suffisamment pour ensevelir les grains roulés. Par
ailleurs le sondage RADD2 présente un deuxième mode de transport
représenté par la branche NO. Cette branche NO indique un transport
par roulement. Les dépôts se sont effectués par l’accumulation de
grains roulés dans des zones à courant de fond suffisamment rapide
pour entraîner la presque totalité des suspensions.

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Figure 5 : Distribution des sables dans le diagramme de Passega [17] .A :

RADD1 ; B : RADD2
3.4. Etude morphoscopique des quartz
L’observation à la loupe binoculaire des différents échantillons a
permis de constater que la plupart des grains de sables observés
sont ronds, luisants et anguleux luisants (Figure 6). Les grains ronds
luisants sont dominants dans l’ensemble des stations (79). L’aspect
anguleux luisant des grains de quartz dans la plupart des échantil-
lons indique leur origine allochtone.
3.4.1 Forme et etat de la surface des grains
Les quartzs des sables de RADD1 et RADD2 sont émoussés
luisants. Ils présentent quelques craquelures dues aux chocs entre
les grains lors du transport. Ces grains sont de couleur blanchâtre,
avec quelques rares grains de couleur jaune roux. Ils sont quelque
fois enfumés (Figure 6). Les quartz de ces sables présentent
majoritairement des grains sub-anguleux à sub-arrondis et quelque
fois anguleux avec de rare grains arrondis.

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Figure 6 : Morphoscopie des grains de sables des sondages RADD1 et RADD2

4. DISCUSSION

La corrélation lithostratigraphique des sondages indique que

les niveaux observés se rencontrent partiellement dans les deux
sondages (figure 7). L’unité 1 présente dans le sondage RADD1 est
absente dans celui de RADD2. L’unité 2 est présente dans le sondage
RADD2 même si elle contient des niveaux bitumineux, des grès
ferrugineux et bitumineux. Elle caractérise toujours l’alternance de
sable et de kaolin bariolé. L’unité 3 présente dans le sondage RADD2
n’a pas été rencontrée dans le sondage RADD1.
L’absence de l’unité 1 dans le sondage RADD2 serait due au jeu
des failles satellites à la faille des lagunes qui ont contrôlés la sédi-
mentation [20]. Ainsi l’unité 1 n’est pas présente car la profondeur
du sondage RADD2 est insuffisant pour pouvoir l’atteindre. L’unité 2
a été rencontrée dans les deux sondages bien que l’on note l’absence
de niveaux bitumineux, de grès ferrugineux et bitumineux dans le
sondage RADD2. Cette absence est due à la non grésification des
sables. L’unité 3 est absente dans le sondage RADD1. Ce biseautage
est le résultat d’une érosion possible qui aurait décapé entièrement
ce niveau dans le sondage RADD1 [21].
L’observation des forgaes a permis d’établir une chronologie et une
corrélation entre les dépôts figure ci-dessus. L’étude lithostratigraphique
donne neuf (9) termes dont les successions de la base au sommet est la
suivante : les «mudrocks», les sables quartzeux, les conglomérats, sable
quartzeux, kaolin bariolé, les grès, les sables silto-argileux.

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Les courbes de fréquences présentent quatre (4) modes : uni, bi,

tri et quatrimodale. Ils traduisent respectivement une, deux, trois et
quatre sources d’apport granulométrique [14]. Assalé [8] a mis en
évidence les quatre sources d’apport dans le basssin onshore Est de
la Côte d’Ivoire. Dans cette étude, on a identifié trois (3) sources à
savoir l’allure bi, tri et quatrimodale. Ces différences s’expliqueraient
par l’importance de l’étendue des travaux (pratiquement tous le bassin
onshore Est) et le grand nombre d’échantillons analysés dans les
travaux d’Assalé [8]. Ainsi, le déterminisme du mode granulométrique
serait d’ordre quantitatif. L’état de la surface (émoussés luisants) et
des formes des grains de quartz (sub-arrondis à arrondis) révèlent
que les sables de ce sondage auraient été transportés par l’eau
loin de leurs sources pourvoyeuses et provenant probablement
des formations du socle birimien environnant. En outre, l’aspect
subanguleux des grains traduirait un transport par suspension
lors des crues sur de faibles distances. Par contre, les craquelures
résulteraient des chocs entre les grains lors du transport.
Caractérisation sédimentologie
L’étude granulométrique a révélé que les différentes tailles (très
grossière, grossière, moyenne et fine) observées sont fonction de la
distance parcourue par les sédiments en milieu aqueux et aussi de
la puissance de l’énergie de transport. Les sables sont moyennement
à médiocrement classés dans l’ensemble des formations étudiées.
Le classement traduit un mélange granulométrique. Ce mélange
est dû soit à une baisse brutale de l’énergie de transport, soit à la
confluence de cours d’eau. Le classement est corrélable avec les al-
lures modales. Plus le mélange est constitué de granulométries diffé-
rentes, plus les sables sont médiocrement classés et l’allure présente
plusieurs modes.
Les faciès granulométriques ont permis de comprendre que les
sédiments ont subi des variations granulométriques en rapport avec
la compétence du courant d’eau. La sédimentation des sables s’est
effectuée soit dans un environnement fluviatile. L’état de la surface
(émoussés luisants) et les formes des grains de quartz (sub-arrondis
à arrondis) révèlent que les sables de ce sondage auraient été trans-
portés par l’eau loin de leurs sources pourvoyeuses.
En outre, l’aspect sub-anguleux des grains traduirait un trans-
port par suspension lors des crues sur de faibles distances. Par
contre, les craquelures résulteraient des chocs entre les grains lors
du transport.

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Figure 7 : Corrélation lithostratigraphique des sondages RADD1 et 2

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CONCLUSION

La lithostratigraphie se résume en trois (3) unités. L’unité 1 caractérise

une alternance de ««mudrock» oxydé et sombre. Les «mudrock» oxydé
se sont déposé dans les plaines d’inondation tandis que les «mudrock»
sombre se décantent dans un environnement transitionnel (lagune,
delta, estuaire) ; surmonté par des conglomérats. L’unité 2 définit une
alternance de sable et de kaolin bariolé comblant les paléo-chenaux,
typique d’un système fluviatile. Cette alternance est parsemée par des
niveaux bitumineux, des grès ferrugineux et bitumineux par endroit.
Cette grésification est une diagenèse par cimentation qui a occasionné
la concentration d’oxydes et/ou de bitume entre les différents pores
existant dans les sables.
L’unité 3 est caractérisée par la terre de barre avec intercalation
de grès ferrugineux. Elle s’est déposée dans un milieu continental
oxydé lors d’un écoulement en masse. Le paléoenvironnement des
sondages RADD1et 2 est de type continental fluviatile à passage de
milieu transitionnel.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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