Guide Pratique Conseil Entreprise - 0
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à l’intention du Conseil
d’entreprise
Guide pratique
à l'intention du Conseil
d'entreprise
Le contenu de la présente publication est réalisé intégralement sur la base des textes du Service public
fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale publiés en ligne sur www.cppt-conseildentreprise.be
D/1831/2016/20/2700
V.U.: Mario Coppens, Koning Albertlaan 95, 9000 Gent. 09/2016
CONSEIL D’ENTREPRISE
0. Introduction...................................................................................................................................................................................... 9
1. Fonctionnement............................................................................................................................................................................ 11
1.1 Réunions............................................................................................................................................................................................... 11
1.1.1 Périodicité des réunions............................................................................................................................................. 11
1.1.2 Composition......................................................................................................................................................................... 14
1.1.3. Organisation........................................................................................................................................................................ 16
1.1.4 Procès-verbal...................................................................................................................................................................... 17
1.1.5 Remplacement des membres................................................................................................................................ 18
1.2 Règlement d’ordre intérieur................................................................................................................................................... 20
1.2.1 Qui établit le règlement ?.......................................................................................................................................... 21
1.2.2 Contenu................................................................................................................................................................................... 21
1.3 Droits et devoirs du Conseil d’entreprise...................................................................................................................... 24
1.4 Statut des membres de la délégation des travailleurs....................................................................................... 25
1.5 Facilités à offrir aux membres de la délégation des travailleurs................................................................ 27
1.5.1 Infrastructures et moyens de communication........................................................................................... 27
1.5.2 Formations........................................................................................................................................................................... 28
3. Missions sociales......................................................................................................................................................................... 59
3.1 Emploi et organisation du travail....................................................................................................................................... 59
3.1.1 Information en matière d’emploi – Information et consultation.................................................. 59
3.1.2 Informations sur les mesures en faveur de l’emploi (Trillium) – Information.................. 64
3.1.3 Information en matière d’organisation du travail,
condition de travail et de rendement – Consultation........................................................................... 64
3.1.4 Politique du personnel – Consultation............................................................................................................ 65
3.1.5 Plan de transport des entreprises – Information et avis.................................................................... 66
3.1.6 Plan pour l’emploi des travailleurs de 45 ans ou plus – Information et avis.......................... 67
3.1.7 Mesures propres à favoriser l’esprit de collaboration – Consultation...................................... 68
3.1.8 Critères de qualification professionnelle – Consultation................................................................... 68
3.1.9 Télétravail et travail à domicile – Consultation........................................................................................ 69
3.1.10 Régime de chômage avec complément d’entreprise
(anciennement appelé « prépension ») – Consultation et surveillance................................. 70
3.1.11 Formation et réadaptation professionnelle – Consultation............................................................. 71
3.1.12 Crédit-temps – Décision............................................................................................................................................. 71
3.1.13 Outplacement – Consultation et décision..................................................................................................... 72
3.1.14 Dispenses de conventions de premier emploi – Avis et décision................................................ 73
3.1.15 Gestion des œuvres sociales – Décision........................................................................................................ 73
3.1.16 Critères généraux en cas de licenciement ou de réembauche – Décision............................ 75
3.2 Conditions de travail et rémunération............................................................................................................................ 77
Le Conseil d’entreprise est un organe paritaire au sein duquel l’employeur informe et consulte les
représentants des travailleurs.
En tant qu’organe bipartite, il est composé, d’une part, du chef d’entreprise et de ses représen-
tants désignés par lui et, d’autre part, des représentants des travailleurs élus tous les quatre ans
par les travailleurs de l’entreprise sur base de listes de candidats présentées par les organisations
représentatives de travailleurs et de cadres (Plus d’informations sur le site du SPF Emploi, Travail
et Concertation sociale dans Thèmes > Concertation sociale > Elections sociales 2016.
Le Conseil d’entreprise est, avant tout, un organe d’information et de consultation entre le chef
d’entreprise et les représentants des travailleurs. Dans certaines circonstances toutefois, le Con-
seil d’entreprise a un pouvoir d’avis, de décision, voire de contrôle.
1.1 Réunions
Réunion d’installation
La réunion d’installation du Conseil d’entreprise doit se tenir dans les trente jours qui suivent
l’expiration du délai de recours contre le résultat des élections sociales ou dans les trente jours
qui suivent la décision judiciaire définitive validant les élections.
Dans les entreprises où un Conseil d’entreprise a déjà été institué lors d’élections sociales antéri-
eures, cette première réunion est en principe organisée dans un délai plus court. Ce délai peut
être précisé dans le règlement d’ordre intérieur.
Réunions mensuelles
Le Conseil d’entreprise doit se réunir au minimum une fois par mois, à l’initiative et sur convoca-
tion du chef d’entreprise.
Réglementation
Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre 1948)
Convention collective de travail n°9 du 9 mars 1972, coordonnant les accords nationaux
et les conventions collectives de travail relatifs aux conseils d’entreprise conclus au sein du
Conseil national du travail
Seuls les membres du Conseil d’entreprise peuvent en principe assister aux réunions.
Néanmoins, à titre exceptionnel, peuvent également assister aux réunions :
• un ou plusieurs experts - dans certaines circonstances, il est possible de faire appel à la collabo-
ration de personnes spécialisées ne faisant pas partie du Conseil d’entreprise et ce, afin d’étudier
les renseignements reçus ou d’expliciter certaines questions techniques. Ces personnes siègent
au sein du Conseil à titre d’experts mais ne font nullement partie du Conseil d’entreprise. Ils ne
peuvent siéger que de manière occasionnelle. S’il s’agit de solliciter la présence de tels experts
à propos de questions économiques et financières, il convient de respecter une procédure spé-
cifique. Pour les autres matières, il convient d’obtenir l’accord des parties en présence ;
• le réviseur d’entreprise ;
• l’inspecteur social de la Direction générale du Contrôle des lois sociales.
Remarques
Si un membre effectif de la délégation patronale ou de la délégation des travailleurs n’est pas en
mesure d’assister aux réunions, il doit être remplacé. Ce remplacement doit s’effectuer suivant
des règles particulières. Plus d’informations dans la rubrique Remplacement des membres.
Les conseillers en prévention et les personnes de confiance désignées dans le cadre des mesures
contre le harcèlement ne peuvent, en raison de leurs fonctions, faire partie ni de la délégation de
l’employeur, ni de la délégation des travailleurs.
Le Conseil d’entreprise est présidé par le chef d’entreprise ou par son délégué à la présidence.
Une fois désignée par le président, cette personne engage valablement l’entreprise.
Tâches du président
Le président est responsable de la tenue et du déroulement des réunions du Conseil d’entreprise.
Il prend l’initiative de convoquer le Conseil d’entreprise, il fixe la date, l’heure et l’endroit de la
réunion. La convocation est remise à tous les membres selon les modalités fixées dans le règle-
ment d’ordre intérieur.
Tâches du secrétaire
Le secrétaire rédige les procès-verbaux.
Il est également responsable de la tenue des archives du Conseil d’entreprise.
Enfin, il a pour tâche de veiller à la préparation des réunions du Conseil, de ses sections, des
commissions et des réunions inter-sièges afin qu’elles se déroulent à la date voulue et dans les
meilleures conditions de préparation, de documentation et d’information.
Pour remplir ces tâches, le secrétaire doit disposer du temps et des facilités nécessaires (local,
matériel en ce compris du matériel informatique…).
Réglementation
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre
1948)
• Convention collective de travail n°9 du 9 mars 1972, coordonnant les accords nationaux
et les conventions collectives de travail relatifs aux conseils d’entreprise conclus au sein du
Conseil national du travail
Dans ce cas, la réunion doit néanmoins avoir lieu dans un des sièges de l’entreprise.
Le règlement d’ordre intérieur doit préciser ce que doit contenir la convocation. Ainsi, outre les
mentions obligatoires de lieu, de date, d’heure et les points à l’ordre du jour, le règlement d’ordre
intérieur peut par exemple déterminer la manière dont les pièces afférentes aux points mis à l’or-
dre du jour doivent être mises à la disposition des membres du Conseil d’entreprise (par ex. les
annexes doivent-elles être jointes en annexe de la convocation elle-même ou doivent-elles juste
être disponibles sur demande ?…).
La convocation doit être écrite et individuelle. Elle est en principe adressée uniquement aux mem-
bres effectifs.
Ordre du jour
Tous les points qui seront traités lors de la réunion du Conseil d’entreprise doivent figurer à l’or-
dre du jour. La rédaction de l’ordre du jour relève de la responsabilité du secrétaire du Conseil
d’entreprise. Les points qui figurent à l’ordre du jour sont de deux types : les points qui doivent
obligatoirement être traités en vertu de la réglementation et les points qui sont spontanément
portés à l’ordre du jour par un membre du Conseil d’entreprise.
En tout état de cause, il doit toujours s’agir de points relevant de la compétence du Conseil d’en-
treprise.
Si tous les points de l’ordre du jour ne peuvent pas être traités à l’occasion d’une seule réunion,
ils doivent être portés à l’ordre du jour de la réunion suivante.
Chaque partie peut, à tout moment, prendre l’initiative de proposer la création de sections, mais
l’accord du Conseil d’entreprise est nécessaire pour que les sections soient créées.
Des sections peuvent être constituées au niveau du siège, de la division ou d’autres sous-ensem-
bles de l’entreprise. Elles peuvent aussi avoir mission de traiter une compétence particulière du
Conseil d’entreprise ou de se spécialiser sur une matière particulière (l’emploi, les œuvres socia-
les, les questions économiques et financières...).
Il revient au Conseil d’entreprise lui-même de déterminer la manière dont il souhaite choisir qui
des délégués des travailleurs et de l’employeur composera la section. Il devra en tout état de
cause s’agir de membres du Conseil d’entreprise.
Réglementation
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre
1948)
• Convention collective de travail n°9 du 9 mars 1972, coordonnant les accords nationaux
et les conventions collectives de travail relatifs aux conseils d’entreprise conclus au sein du
Conseil national du travail
1.1.4 Procès-verbal
Chaque réunion du Conseil d’entreprise doit faire l’objet d’un procès-verbal rédigé par le secré-
taire.
Le procès-verbal doit reprendre les propositions faites au Conseil, les décisions prises ainsi qu’un
résumé fidèle des débats. Il n’est pas contre pas requis que toutes les interventions soient littéra-
lement reproduites.
A part ces éléments prévus par la loi, le lieu et la date de la réunion et les noms des membres
présents, excusés et absents seront également mentionnés dans le procès-verbal.
Les procès-verbaux sont lus et approuvés à l’ouverture de la séance suivante. Dès qu’il est ap-
prouvé, le procès-verbal est signé par le secrétaire et le président.
Le règlement d’ordre intérieur doit prévoir les modalités de rédaction et d’approbation du
procès-verbal des réunions ainsi que les modalités de sa communication à chaque membre du
Conseil.
La liste des fonctions de direction déterminée au cours de la procédure électorale ainsi que la liste
indicative des membres du personnel de direction doivent être conservées jusqu’aux élections
sociales suivantes à l’endroit où est conservé le règlement de travail de l’entreprise.
Lors du remplacement d’un membre effectif de la délégation patronale, la priorité est donnée à la
fonction. Ceci implique que le membre effectif peut être remplacé par une personne qui ne faisait
pas partie de l’entreprise au moment des élections sociales précédentes ou qui n’exerçait pas une
fonction de direction à ce moment.
• Lorsqu’un membre de la délégation de l’employeur perd sa fonction de direction dans l’entre-
prise, l’employeur désigne la personne qui reprend les mêmes fonctions de direction.
• Lorsque la fonction d’un membre de la délégation de l’employeur est supprimée, l’employeur
peut désigner une personne exerçant une des fonctions de direction qui figure dans la liste des
fonctions de direction établies lors des élections sociales.
• Lorsque de nouvelles fonctions de direction sont créées après la date de l’affichage du résultat
des élections, la liste des fonctions de direction peut être adaptée. Dans ce cas, l’employeur
soumet par écrit une proposition d’adaptation de la liste au Conseil. Il mentionne également,
à titre indicatif, le nom des personnes qui exercent ces fonctions. Le Conseil fait connaître ses
remarques à l’employeur dans le mois qui suit la remise de la proposition.
Ensuite l’employeur fait connaître, par écrit, sa décision et l’affiche dans les locaux de l’entreprise
à l’endroit où est conservé le règlement de travail. Dans les sept jours qui suivent l’affichage de
cette décision, un recours est ouvert contre elle devant les juridictions du travail.
Il peut néanmoins également s’agir d’un empêchement ayant une origine professionnelle. Par
exemple, la survenance d’un cas de force majeure, c’est-à-dire une situation où il est nécessaire
d’effectuer un travail urgent, inattendu, pour lequel la présence du délégué comme travailleur
qualifié est indispensable. L’empêchement pourrait aussi résulter d’un travail de longue durée, à
effectuer chez un client, établi dans un endroit éloigné.
L’empêchement définitif vise, quant à lui, les situations où le mandat du membre effectif expire
pour une des raisons suivantes :
• l’intéressé cesse de faire partie du personnel de l’UTE ;
• l’intéressé démissionne de son mandat ;
• l’intéressé cesse d’appartenir à l’organisation des travailleurs qui a présenté la candidature ;
• le mandat de l’intéressé est révoqué pour faute grave prononcée par le Tribunal du Travail à la
requête de l’organisation des travailleurs qui a présenté la candidature ;
• l’intéressé cesse d’appartenir à la catégorie de travailleurs à laquelle il appartenait lors des
élections, sauf si l’organisation qui a présenté la candidature demande le maintien du mandat
par lettre recommandée à la poste adressée à l’employeur (note: cette disposition ne vaut pas
pour les délégués des jeunes) ;
• l’intéressé devient personnel de direction ;
• l’intéressé décède.
Dans ces cas, le membre suppléant de la même catégorie et de la même liste – dans l’ordre
déterminé par le résultat des élections sociales - devient effectif et achève ledit mandat. En d’au-
tres termes, un représentant ouvrier effectif de la liste Y doit être remplacé par un représentant
ouvrier suppléant de la liste Y. Il ne peut pas être remplacé par un employé suppléant de la liste Y.
Lorsqu’il n’y a plus de suppléant, le membre effectif est remplacé par un candidat non-élu de
la même catégorie et de la même liste, dans l’ordre de classement repris au procès-verbal de
dépouillement des élections sociales, et qui bénéficie d’une protection de quatre ans contre le
licenciement.
Lorsqu’il n’y a plus de membre suppléant et qu’il n’y a plus de candidat non-élu protégé pour une
durée de quatre ans, un membre effectif dont le mandat prend fin est remplacé par le candidat
non-élu de la même catégorie et de la même liste qui a obtenu le plus grand nombre de voix et
qui ne bénéficie que d’une protection contre le licenciement de deux ans. Ce candidat achève le
mandat du membre effectif et bénéficie d’une protection contre le licenciement jusqu’à la date
d’installation des candidats élus lors des élections suivantes.
Lorsqu’un membre suppléant devient effectif ou lorsque son mandat prend fin, le candidat non-
élu de la même catégorie et de la même liste le remplace en qualité de membre suppléant et
achève son mandat. Pour ce faire, on prend le premier des membres non-élus, dans l’ordre dans
lequel ils ont été classés dans le procès-verbal de dépouillement.
Attention : Seul un candidat non-élu bénéficiant d’une protection de quatre ans peut remplacer un
membre suppléant. Contrairement à ce qui a lieu en cas de remplacement d’un membre effectif,
qui peut être remplacé en dernier ressort par un candidat non-élu bénéficiant d’une protection
de deux ans, un candidat non-élu protégé contre le licenciement pour une durée de deux ans ne
pourra jamais remplacer un membre suppléant.
Autrement dit, seuls les candidats non-élus qui jouissent de la même protection que les membres
effectifs et suppléants peuvent être pris en considération.
Réglementation
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre
1948)
• Convention collective de travail n°9 du 9 mars 1972, coordonnant les accords nationaux
et les conventions collectives de travail relatifs aux conseils d’entreprise conclus au sein du
Conseil national du travail
Pour fonctionner valablement, le Conseil d’entreprise doit disposer d’un règlement d’ordre intéri-
eur (ROI).
Réglementation
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre
1948)
• Convention collective de travail n°9 du 9 mars 1972, coordonnant les accords nationaux
et les conventions collectives de travail relatifs aux conseils d’entreprise conclus au sein du
Conseil national du travail
Si une entreprise relève de plusieurs commissions paritaires et que plusieurs règlements d’ordre
intérieur type sont susceptibles d’être appliqués, il y a lieu de n’appliquer que le règlement d’ord-
re intérieur dont relève le plus grand nombre de travailleurs.
Si un Conseil d’entreprise avait déjà été institué lors d’élections sociales précédentes et que, dès
lors, un règlement d’ordre intérieur existait déjà, cet ancien règlement d’ordre intérieur peut être
repris mais il doit à nouveau être approuvé au début de la nouvelle législature du Conseil. Cette
approbation constitue le moment idéal pour le mettre à jour.
1.2.2 Contenu
La loi prévoit 10 mentions qui doivent obligatoirement figurer dans ce document.
Le Conseil d’entreprise peut modifier ou compléter le règlement d’ordre intérieur par d’autres
mentions spécifiquement adaptées aux besoins de l’entreprise à condition toutefois que les 10
mentions obligatoires s’y retrouvent.
Le mode de prise de décisions au sein du Conseil d’entreprise n’est pas un point obligatoire du
règlement d’ordre intérieur. Il en résulte que, sauf disposition contraire, le Conseil d’entreprise
statue à l’unanimité des membres présents.
Si le Conseil d’entreprise souhaite déroger à ce principe de l’unanimité - ce qui est recommandé
afin d’éviter un blocage dans la prise de décision - il est indispensable de compléter le règlement
d’ordre intérieur avec une disposition spécifique concernant le quorum requis pour l’adoption des
décisions.
1. Le délai d’inscription d’une question à l’ordre du jour par un membre du Conseil d’entreprise
La question du délai d’inscription est essentielle. Tant pour le secrétaire qui doit établir l’ordre
du jour des réunions en collaboration avec le président que pour les membres afin qu’ils puis-
sent être informés en temps utile des questions qui vont être abordées.
Il est utile de préciser : le délai, la forme et le destinataire (en principe le secrétaire) des points
qu’un membre du Conseil souhaite voir porter à l’ordre du jour.
L’exercice de ces missions implique des droits et des devoirs de la part des membres du Conseil
d’entreprise.
Ce devoir d’information concerne tant les informations économiques et financières que les infor-
mations sociales et d’emploi qui ont été débattues lors des réunions.
Ce devoir d’informer les travailleurs doit néanmoins être exercé conformément aux dispositions
du règlement d’ordre intérieur relatives au mode d’information et de communication du person-
nel.
Ce devoir d’informer les travailleurs doit s’exercer dans le respect du principe de confidentialité
des informations. Il ne peut par ailleurs pas avoir pour effet de mettre en péril les intérêts de
l’entreprise.
Devoir de confidentialité
Lorsqu’ils répercutent l’information aux travailleurs, les représentants au Conseil d’entreprise se
doivent de respecter un principe de confidentialité lorsque cela s’impose.
Par ailleurs, en matière économique et financière, l’arrêté royal du 27 novembre 1973 permet
Enfin, les membres du Conseil d’entreprise n’ont pas pour mission de diffuser de l’information à
des tiers à l’entreprise.
Réglementation
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre
1948)
• Convention collective de travail n°9 du 9 mars 1972, coordonnant les accords nationaux
et les conventions collectives de travail relatifs aux conseils d’entreprise conclus au sein du
Conseil national du travail
Début du mandat
L’exercice du mandat du délégué du personnel au sein du Conseil d’entreprise prend cours au
moment de l’installation du Conseil. En pratique, cela correspond à la première réunion du Con-
seil d’entreprise nouvellement élu qui doit avoir lieu au plus tard dans les 45 jours de la date des
élections.
Entre temps, les membres du Conseil d’entreprise existant sont maintenus dans leurs fonctions
jusqu’à la date d’installation de leurs successeurs.
Ces membres, qui étaient déjà en fonction lors de la législature écoulée, sont rééligibles et peu-
vent dès lors avoir posé leur candidature et rester en fonction s’ils ont été réélus.
Attention : la protection contre le licenciement débute bien avant le début de l’exercice de leur
mandat.
Fin du mandat
Le mandat du délégué du personnel peut prendre fin pour les raisons suivantes :
• en cas de non-réélection comme membre effectif ou suppléant, dès que l’installation du conseil
d’entreprise a eu lieu ;
• lorsque l’intéressé cesse de faire partie du personnel ;
• en cas de démission ;
Réglementation
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre
1948)
• Convention collective de travail n°9 du 9 mars 1972, coordonnant les accords nationaux
et les conventions collectives de travail relatifs aux conseils d’entreprise conclus au sein du
Conseil national du travail
Les impératifs de l’organisation des services étant pris en considération, le temps et les facilités
nécessaires à l’accomplissement de leurs tâches dans les meilleures conditions, doivent être ac-
cordés aux membres représentant les travailleurs.
Réglementation
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre
1948)
• Convention collective de travail n°9 du 9 mars 1972, coordonnant les accords nationaux
et les conventions collectives de travail relatifs aux conseils d’entreprise conclus au sein du
Conseil national du travail
Réglementation
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre
1948)
• Arrêté royal du 27 novembre 1973 portant réglementation des informations économiques
et financières à fournir aux conseils d’entreprise (M.B. 28 novembre 1973)
• Code des sociétés du 7 mai 1999 (M.B. 6 août 1999), notamment les articles 151 à 164
1. Le statut de l’entreprise
2. La position concurrentielle de l’entreprise sur le marché
3. La production et la productivité
4. La structure financière de l’entreprise
5. Le budget et le calcul du prix de revient
6. Les frais de personnel
7. Le programme et les perspectives générales d’avenir de l’entreprise
8. La recherche scientifique
9. Les aides publiques de toutes natures accordées à l’entreprise
10.L’organigramme de l’entreprise
Lors de la communication des informations relatives au statut, à la structure financière de l’entre-
prise et à l’organigramme le chef d’entreprise doit joindre les documents afférents à ces données
qui doivent être établis en vertu d’autres lois ou règlements.
Entité juridique
L’unité technique d’exploitation ne constitue parfois qu’une partie de l’entité juridique.
Les informations suivantes doivent au moins être fournies concernant l’entité juridique :
• le statut de l’entreprise ;
• la position concurrentielle ;
• la structure financière ;
• le programme et les perspectives d’avenir ;
• l’organigramme de l’entité juridique.
Entité économique
On parle d’entité économique lorsque les activités d’entreprises différentes concordent et que les
entreprises sont donc économiquement dépendantes les unes des autres.
C’est le cas, par exemple, lorsque toutes les matières premières sont achetées auprès d’une autre
entreprise par l’intermédiaire de contrats à long terme. Les informations à fournir sont identiques
à celle à fournir pour l’entité financière.
Entité financière
Bien que l’arrêté royal du 27 novembre 1973 ne la définisse pas, l’entité financière peut être
considérée comme un ensemble d’entreprises qui exercent une influence dominante les unes sur
les autres par le biais de participations. S’il n’existe pas d’accord au sein du Conseil d’entreprise
sur la définition de l’entité, il est possible de se référer aux définitions figurant dans d’autres textes
tel que le Code des sociétés... L’appartenance d’une entreprise à un groupe se traduit notamment
par le fait que ce groupe établit des comptes annuels consolidés.
Les informations minimales à fournir concernant l’entité économique et financière concernent :
• les statuts ;
• la structure financière, le programme et les perspectives d’avenir ;
• l’organigramme de l’entité économique ou financière.
Les dirigeants
L’information porte sur la composition des membres du conseil d’administration ainsi sur que la
composition des membres du comité de direction.
Les moyens de financement à moyen et à long terme et les relations économiques et financi-
ères
Les moyens de financement à moyen et long terme visent les moyens de financement à plus
d’un an.
Il s’agit des fonds propres (capital social, réserves), des emprunts à plus d’un an en indiquant les
conditions et modalités de ces emprunts (montant de l’emprunt, organisme, durée, intérêt dû…).
Les relations économiques et financières que l’entreprise entretien avec d’autres entreprises et
la nature de ces relations: participations instaurant une relation durable entre les entreprises et
créant une possibilité de contrôle de la gestion économique de l’entreprise.
La réglementation cite à titre d’exemple les contrats de gestion, les contrats de partage des
bénéfices, les droits d’option et de préemption conférés sur une partie importante de l’actif. Les
contrats de location de bâtiments, les co-entreprises, les accords sur l’utilisation de droits de pro-
priété intellectuelle et industrielle et de licences sont mentionnés à ce niveau.
A ce niveau, il n’y a pas que les noms des différents concurrents, dont doit tenir compte l’entrepri-
se, qui sont mentionnés. Des informations peuvent également être fournies, pour autant que ces
renseignements soient disponibles, concernant par exemple les produits fabriqués ou vendus par
ces entreprises, l’évolution de leur chiffre d’affaires, de leur personnel, de leurs résultats.
La position de l’entreprise, avec ses atouts et faiblesses, est détaillée notamment sur les points
suivants : pourquoi notre entreprise est-elle plus ou moins performante que les concurrents ; à
quel niveau l’entreprise possède-t-elle une longueur d’avance sur les concurrents ; à quel niveau
l’entreprise est-elle désavantagée par rapport à la concurrence ; pourquoi un client achète-t-il
notre produit ; pourquoi choisit-il le produit d’un concurrent (prix, qualité, service, court délai de
livraison, assortiment plus large, durée de vie…) ?
• Les débouchés
• Les contrats et accords d’achat ou de vente ayant des conséquences fondamentales et durables
pour l’entreprise
Il s’agit des éléments principaux des contrats et accords d’une durée d’au moins un an et d’une
importance certaine. Il ne faut pas présenter au conseil d’entreprise l’intégralité du texte mais
seulement les principaux points. Les conséquences concrètes pour l’entreprise doivent être com-
mentées.
L’évolution des prix de revient et de vente doit en principe être fournie par unité. Si ce n’est pas
possible, les informations peuvent être fournies pour chaque groupe de produits ou pour un nom-
bre de produits représentatifs. Ces informations doivent être mises en lien avec les informations
à fournir relatives à la structure des coûts à fournir pour les mêmes produits, les groupes de
produits et les produits représentatifs.
• La position de marché
La position de l’entreprise sur le marché et son évolution sur le marché intérieur, sur celui de
l’Union européenne et sur celui des autres pays.
Afin de déterminer l’évolution de la position de l’entreprise, ces données doivent être communi-
quées sur les cinq dernières années.
L’évolution de la production
Celle-ci est exprimée en volume, en nombre ou en poids, en valeur et en valeur ajoutée.
Par contre, la capacité technique est la capacité soutenable maximale sur le plan technique.
L’évolution de la productivité
Chaque entreprise peut choisir la formule la mieux adaptée à son activité pour calculer la pro-
ductivité.
Le chef d’entreprise doit expliquer le plan comptable utilisé, ainsi que ses différentes rubriques de
sorte à comprendre la teneur des comptes annuels.
Un système de comptes particulier a été élaboré pour certains secteurs : institutions financières,
sociétés en portefeuille, compagnies d’assurance agréées, hôpitaux, caisses d’assurance maladie.
A cet effet, les comptes annuels des cinq dernières années sont comparés et commentés, et les
principaux ratios (solvabilité, liquidité, rentabilité) y sont indiqués.
Elaborer un budget consiste à définir les objectifs et l’activité future de l’entreprise en termes de
dépenses et de recettes prévisionnelles.
Le budget proprement dit peut être distribué mais il ne s’agit pas d’une obligation. Dans l’in-
formation périodique, les chiffres du trimestre écoulé doivent cependant être comparés avec le
budget.
Les différentes formes de recherche scientifique sont prises en considération et l’information doit
être communiquée aussi bien si la recherche se fait en interne qu’en externe à l’entreprise.
2.1.11 L’organigramme
L’organigramme décrit la structure interne, la répartition des responsabilités et compétences
dans l’entreprise. Il doit permettre à chacun de situer sa position dans l’organisation globale.
Il est accompagné d’un plan de l’entreprise (localisation des bureaux, autres locaux tels que les
stocks…) ainsi que d’un tableau explicatif de l’entité juridique.
Si l’entreprise s’intègre dans un groupe ou une entité plus large, l’organigramme doit également
situer l’entreprise dans l’organisation globale de ce groupe ou de cette entité.
L’information annuelle comprend également les objectifs relatifs à l’année suivante et les per-
spectives pour les années à venir. Elle porte donc sur plusieurs exercices.
Cette information doit permettre aux membres du Conseil d’entreprise de se forger un avis sur la
stabilité financière de l’entreprise et sur les perspectives offertes aux travailleurs.
Les documents de l’information annuelle doivent être transmis aux membres du Conseil d’entre-
prise au moins quinze jours avant la date de la réunion.
Dans les sociétés, le compte rendu de la réunion du Conseil d’entreprise doit être communiqué
aux associés pendant l’assemblée générale. Les membres du Conseil d’entreprise déterminent la
manière dont cette obligation peut être respectée au mieux.
Le chef d’entreprises comparera les comptes annuels avec ceux des deux exercices précédents, il
y a donc comparaison des comptes annuels portant sur trois exercices.
En ce qui concerne le bilan, le chef d’entreprise donne des explications à propos des change-
ments survenus. A cet effet, il commente essentiellement les points suivants :
• les changements survenus au niveau du capital social ;
• la modification et la destination des réserves ;
• les amortissements effectués en précisant leur nature, leur importance, leur évolution ;
• les changements au niveau de l’endettement, en fonction de la nature des créanciers et du
terme de remboursement, ainsi que l’influence de ces changements sur l’actif ;
• les modifications de l’immobilisé ;
• les modifications du réalisable ;
• les modifications du disponible ;
• la solvabilité et la rentabilité de l’entreprise sur la base des ratios, en expliquant les données
utilisées.
Le rapport consacré à l’utilisation des mesures d’encouragement est lui aussi commenté. Une at-
tention spécifique est accordée aux conséquences sur la politique de l’entreprise et sur les coûts,
en se concentrant plus particulièrement sur la politique d’emploi.
Remarque
Les comptes annuels pour les sociétés commerciales
Les gérants ou administrateurs établissent les comptes annuels et ceux-ci doivent être soumis à
l’approbation de l’assemblée générale dans les six mois de la clôture de l’exercice.
Dans les trente jours de leur approbation et au plus tard sept mois après la date de clôture de
l’exercice, les comptes annuels sont déposés à la Centrale des bilans.
Les modèles, complets et abrégés, ainsi que les informations utiles sont également disponibles
sur ce site.
Une entreprise est considérée comme grande au regard du Code des sociétés si :
• la moyenne annuelle du nombre de travailleurs occupés (en équivalents temps plein) excède
100 personnes ou
• si l’entreprise dépasse plus d’un des critères ci-après :
• moyenne annuelle du nombre de travailleurs occupés : 50
• chiffre d’affaires annuel (hors tva) : 7 300 000 euros
• total du bilan : 3 650 000 euros
Les très-grandes ASBL doivent également déposer les comptes annuels à la centrale des Bilans
selon le schéma complet.
Certaines ASBL sont soumises, en vertu de la nature particulière de leurs activités, à une législa-
tion spécifique et ont un schéma de comptes annuels qui diffère des schémas normalisés. Pour
autant que les obligations comptables actuelles soient équivalentes aux dispositions légales, elles
peuvent alors déposer les comptes annuels selon ce schéma dérogatoire.
Il est obligatoire d’opérer une consolidation dès que toutes les entreprises liées, sur une base
consolidée, dépassent au moins deux des critères suivants pendant deux ans :
• chiffre d’affaires annuel : 29 000 000 euros ;
• total du bilan (hors tva) : 14 600 000 euros ;
• moyenne annuelle du personnel : 250 travailleurs.
Si l’entreprise est elle-même une filiale d’une autre entreprise et que ses comptes annuels sont
repris dans des comptes annuels consolidés à un niveau supérieur, il est possible d’être exempté,
dans certaines conditions, de l’obligation de sous-consolidation (c’est-à-dire une consolidation au
niveau de l’entreprise qui est elle-même une filiale).
La décision d’exemption est prise par l’assemblée générale. Cette exemption est sans effet vis-
à-vis du Conseil d’entreprise. En dépit de l’exemption, des comptes annuels consolidés doivent
quand même être établis pour le Conseil d’entreprise.
Cette sous-consolidation destinée au Conseil d’entreprise ne doit cependant pas être établie si ce
dernier estime pouvoir situer l’entreprise dans le cadre du groupe économique ou financier par la
remise soit des comptes annuels consolidés d’une autre entreprise au sein de laquelle l’entreprise
visée a été reprise soit d’autres renseignements équivalents.
Si aucun accord ne peut être atteint à ce propos au sein du Conseil d’entreprise, il convient de
suivre la procédure applicable en matière de désaccord.
L’information doit être communiquée et commentée par le chef d’entreprise afin de permettre
les comparaisons avec les données remises dans le cadre des informations de base et annuelles.
Elle doit comporter des données chiffrées ainsi que les éléments d’information permettant d’in-
terpréter ces données.
Dans les sociétés, le chef d’entreprise doit remettre au Conseil d’entreprise tous les documents
communiqués aux associés.
La nature de ces documents varie selon la forme juridique de l’entreprise.
Réglementation
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre 1948)
• Arrêté royal du 27 novembre 1973 portant réglementation des informations économiques et
financières à fournir aux conseils d’entreprise (M.B. 28 novembre 1973)
• Code des sociétés du 7 mai 1999 (M.B. 6 août 1999), notamment les articles 151 à 164
• Le rapport spécial dans lequel le Conseil d’administration propose à l’assemblée générale d’at-
tribuer au conseil la compétence d’augmenter le capital ou d’émettre des obligations converti-
bles ou des warrants (article 604) ;
• Le rapport du conseil d’administration, où le conseil justifie la modification des statuts ayant trait
à l’objet de la société (article 559) ;
• L’annonce convoquant l’assemblée générale (article 533) ;• La documentation pour l’as-
semblée générale: comptes annuels, rapport de gestion, rapport des commissaires (article
553) ;
• Le rapport spécial du Conseil d’administration, accompagné de propositions lorsque l’actif net
est devenu inférieur à la moitié du capital social à la suite d’une perte (article 633) ;
• Les émissions d’actions pour l’ensemble des membres du personnel ou pour l’ensemble des ef-
fectifs des filiales (cas particulier: concertation et avis du Conseil d’entreprise central concernant
la manière dont la société exécute les activités – article 609).
Toute communication écrite au personnel faite par un membre du Conseil d’entreprise doit préala-
blement être déposée auprès du secrétaire du Conseil d’entreprise.
Confidentialité
Si l’information contient des renseignements sensibles, dont la diffusion risque de nuire séri-
eusement à l’entreprise, le chef d’entreprise peut décider de qualifier ces renseignements de
confidentiels. Ce caractère confidentiel implique que les informations ne peuvent être transmises
ou relatées d’une quelconque façon aux autres travailleurs.
Le caractère confidentiel ne peut concerner que des informations bien déterminées et ne peut, en
tout état de cause, viser l’information dans sa totalité dès lors que ce caractère prive les représen-
tants d’accomplir leur tâche d’information des travailleurs.
Les représentants des travailleurs peuvent contester le caractère confidentiel de certains rens-
eignements. Si un désaccord apparaît à ce propos au sein du Conseil d’entreprise, il convient de
suivre la procédure prescrite en cas de désaccord.
Une dérogation peut également être demandée lorsque l’information est à ce point confidentielle
que le chef d’entreprise estime qu’elle ne peut même pas être communiquée au conseil d’entre-
prise.
Lorsque le fait de diffuser une information en respectant la forme prescrite ou le délai imposé par
la réglementation est susceptible de porter préjudice à l’entreprise, le chef d’entreprise peut de-
mander une dérogation, de sorte que l’information en question ne doive pas être communiquée
en Conseil d’entreprise.
Une demande de dérogation ne peut être introduite que dans le cadre d’une procédure précise.
La demande de dérogation est transmise à tous les membres quinze jours avant la réunion du
conseil d’entreprise. Cette demande motivée :
• énumère les points pour lesquels la dérogation est requise et précise en outre si la dérogation
est liée à la forme ou au délai de l’information ;
• indique avec précision, les raisons pour lesquelles la communication de l’information dans les
formes ou le délai prescrits pourrait effectivement nuire à l’entreprise ;
• reprend tous les documents nécessaires afin de juger le bien-fondé de la demande.
Le conseil d’entreprise étudie la demande et rédige un rapport qui reprend le point de vue des
parties. Ce rapport est transmis à la Cellule Organisation professionnelle. Le dossier transmis
comprend :
• une description de l’entreprise et de ses activités ;
• la demande, en précisant les points pour lesquels une dérogation est requise ainsi que l’objet
de la dérogation (forme ou délai); une motivation exhaustive pour chaque point; les documents
annexés ;
• un rapport signé par le président et le secrétaire du Conseil d’entreprise concerné ;
• les informations suppléantes proposées ou le délai proposé dans le cadre duquel l’information
pourrait être diffusée.
Lors de la réception du dossier, le fonctionnaire compétent de la Cellule prend toutes les mesures
nécessaires pour compléter le dossier et le transmet pour avis au comité ad hoc.
Lorsque la dérogation accordée porte sur le délai dans lequel l’information doit en principe être
communiquée, l’information sera communiquée au terme d’un autre délai que le chef d’entrepri-
se doit définir avec précision et transmettre au fonctionnaire compétent.
Des experts peuvent, le cas échéant, être invités à participer aux réunions préparatoires sans la
moindre formalité.
Les conditions pour faire appel à des experts au cours d’une réunion du Conseil d’entreprise
dépendent du but poursuivi.
L’autre partie peut refuser l’expert proposé. Le refus implique un “droit de veto” et signifie que
l’on estime qu’une personne est non qualifiée pour intervenir à titre d’expert. Il n’est par contre
pas possible d’émettre une objection contre le principe même de la participation d’un expert
externe à la réunion.
Le terme « partie » désigne ici les représentants des employeurs, d’une part et les représentants
des travailleurs, d’autre part.
La même partie peut seulement refuser un expert à deux reprises. Si le désaccord subsiste, il
convient de suivre la procédure en matière de désaccord.
Si un désaccord survient au sein du Conseil d’entreprise à propos d’un des quatre points suivants :
• de l’existence et délimitation de sous-ensembles ;
• du caractère confidentiel de certains renseignements ;
• de la désignation d’experts ;
• des obligations de sous-consolidation ;
une procédure spécifique destinée à solutionner ce différend est prévue par l’arrêté royal.
Si un désaccord survient au sein du Conseil d’entreprise sur l’un des 4 points précités, la partie la
plus diligente du Conseil d’entreprise peut déposer une note dans laquelle elle expose sa requête.
Cette note, accompagnée de motifs précis de sa demande, est envoyée à tous les membres du
Conseil d’entreprise quinze jours avant la réunion consacrée à son analyse. Le cas échéant, le
Conseil d’entreprise acte le désaccord.
Le cas échéant, la Cellule Organisation professionnelle complète le dossier qui est présenté pour
avis à un Comité ad hoc
Le Comité ad hoc étudie le dossier, convoque éventuellement des représentants de l’employeur
ou des travailleurs du Conseil d’entreprise ou, si nécessaire, leur demande des compléments
d’informations;
Le Comité ad hoc rend un avis, en informe la cellule Organisation Professionnelle qui se charge
ensuite de trancher le différend en motivant sa décision.
2.9.1 Nomination
Le réviseur d’entreprise est nommé pour une période de trois ans, son mandat est renouvelable.
Si la double majorité est atteinte au sein du Conseil d’entreprise, le candidat est proposé à l’as-
semblée générale des actionnaires afin de procéder à sa nomination définitive.
Si le Conseil d’entreprise n’a pas été consulté, la nomination du réviseur est effectuée par le pré-
sident du tribunal de commerce.
S’il s’agit d’une société où un commissaire doit être désigné, la tâche du réviseur d’entreprise est
assumée par ce commissaire.
Chaque conseil d’entreprise est libre de conclure un accord relatif au déroulement concret de la
procédure de nomination, à condition que cet accord soit défini dans un procès-verbal trois mois
au moins avant le jour prévu de la nomination.
Si le réviseur d’entreprise remet personnellement sa démission, il doit communiquer par écrit les
motifs de sa démission au Conseil d’entreprise.
Etablir un rapport écrit et circonstancié sur les comptes annuels et sur le rapport de gestion
Concernant les comptes annuels, le Code des sociétés prévoit que le rapport établi par le réviseur
comprend :
1. une introduction, qui contient au moins l’identification des comptes annuels ainsi que le ré-
férentiel comptable appliqué lors de leur établissement ;
2. une description de l’étendue du contrôle ;
3. une mention indiquant si la comptabilité est tenue conformément aux dispositions légales et
réglementaires applicables ;
4. une attestation indiquant si les comptes annuels donnent une image fidèle du patrimoine, de
la situation financière et des résultats de la société ;
5. une mention indiquant si la répartition des bénéfices proposée à l’assemblée générale est
conforme aux statuts ;
6. ’indication qu’il n’a pas eu connaissance d’opérations ou de décisions prises en violation des
statuts.
Concernant, le rapport de gestion (c’est-à-dire le rapport dans lequel les administrateurs rendent
compte de leur gestion), ce document doit également faire l’objet d’un rapport du réviseur, quant
à son exhaustivité et à sa concordance par rapport aux comptes annuels
Si le réviseur d’entreprise constate qu’une information fait défaut, il doit d’abord en informer
l’organe de gestion. Si l’organe de gestion ne manifeste pas de réaction positive dans le mois, le
réviseur d’entreprise doit le mentionner dans son rapport.
Lorsqu’une information ne correspond pas à un document contrôlable, ce fait doit également être
signalé dans le rapport.
Il tente de rendre l’information plus compréhensible sans toutefois poser de jugement sur la
gestion de l’entreprise. S’il le juge utile, divers éclaircissements peuvent être confirmés par écrit
au terme d’une réunion.
Parmi ces normes, figure un chapitre relatif aux rapports que le réviseur d’entreprise entretient
avec le Conseil d’entreprise.
Le réviseur d’entreprise reçoit une copie des renseignements économiques et financiers qui ont
été transmis au Conseil d’entreprise. Il reçoit en outre l’ordre du jour et les procès-verbaux des
réunions du Conseil d’entreprise au cours desquelles des informations économiques et financiè-
res ont été diffusées.
Outre la mission d’information que le conseil d’entreprise sur les matières économiques et finan-
cières se voit octroyé par ou en vertu de la loi du 20 septembre 1948, mission exposée ci-dessus,
d’autres réglementations chargent le conseil d’entreprise d’une mission d’information sur des
matières à caractère économique ou financier.
Ainsi, au niveau fédéral, on retiendra le rôle du Conseil d’entreprise en matière :
• d’émission d’actions destinées au personnel (section V du Code des sociétés) ;
• d’offre publique d’acquisition (loi du 1er avril 2007, art. 44-45) - Dès qu’une offre d’achat est
publiquement émise, tant la société cible que l’offrant doivent en faire part à leurs représentants
des travailleurs ;
• de bilan social.
Bilan social
Le bilan social a vu le jour par la loi du 22 décembre 1995 portant des mesures visant à l’exé-
cution du plan pluriannuel pour l’emploi. Les entreprises tenues d’établir des comptes annuels
(dont également certaines entreprises qui ne sont pas soumises à l’obligation de publier de tels
comptes - voir à ce propos le site de la Banque nationale de Belgique, rubrique Centrale des bilans
/ Dépôt des comptes annuels / Qui doit déposer ?) doivent établir un bilan social et le déposer à
la Banque nationale.
L’arrêté royal du 4 août 1996 relatif au bilan social intègre le bilan social dans les comptes annu-
els et, plus précisément, dans l’annexe. Le bilan social est donc un document faisant intégrale-
ment partie des comptes annuels des entreprises.
Dès lors que le bilan social fait partie des comptes annuels de l’entreprise, le Conseil d’entreprise
reçoit l’information contenue dans le bilan social dans le cadre de sa mission relative aux informa-
tions économiques et financières.
Par ailleurs, le Conseil d’entreprise reçoit les informations relatives aux avantages liés aux me-
sures en faveur de l’emploi en même temps que les informations annuelles relatives à l’emploi
(Trillium). Ces informations faisaient, jusqu’en 2008, intégralement partie du bilan social.
Selon le cas, les compétences du Conseil d’entreprise en matière sociale seront des compétences
d’information, des compétences de consultation, des compétences de décision ou des compéten-
ces de surveillance et de contrôle.
Ces missions sociales du Conseil d’entreprise lui sont attribuées en vertu de la loi du 20 septemb-
re 1948 portant organisation de l’économie et en vertu de la convention collective de travail n°9
conclue au sein du Conseil national du travail mais également en vertu de nombreuses autres
texte légaux, textes réglementaires ou conventions collectives de travail.
L’objectif de cette mission consiste à associer plus étroitement les travailleurs à la marche de
l’entreprise et à contribuer au climat favorable entre l’employeur et les travailleurs.
Ce droit de recevoir les informations et d’être entendu doit être exercé dans le respect des préro-
gatives de gestion et de décision de l’employeur quant à la politique d’emploi dans l’entreprise.
L’information du Conseil d’entreprise, qui doit être commentée si elle est remise par écrit, doit
permettre l’échange de vues, en connaissance de cause, afin de pouvoir émettre des avis, sugge-
stions ou objections.
Le chef d’entreprise doit soit durant la réunion même, soit durant la réunion suivante donner suite
à ces avis, suggestions ou objections.
Des modalités de délivrance de l’information plus favorables aux travailleurs peuvent être dé-
cidées, (ex. des procédures de consultations accélérées en matière de délais de tenue de réunions
ou de procès-verbaux…) afin de ménager en toutes circonstances la possibilité d’un dialogue suivi
entre la direction et les délégués des travailleurs suivant les voies les plus appropriées.
Ces informations concernent l’état du marché, le carnet de commandes, les programmes de dé-
veloppement, de rationalisation, d’organisation ou de réorganisation.
Information annuelle
En même temps que les informations annuelles sur la situation économique et financière, le
chef d’entreprise ou son délégué fournit au Conseil d’entreprise, les informations permettant à ce
dernier de se faire une idée exacte :
• de la structure de l’emploi dans l’entreprise ;
• de son évolution ;
• des prévisions d’emploi.
Structure de l’emploi
Ces informations mentionnent l’effectif du personnel occupé à la fin de l’exercice ou à une date
convenue. Elles comprennent les détails de l’effectif par sexe, groupe d’âge, catégorie professi-
onnelle, division et statut.
Le statut implique qu’il soit fait une distinction entre les travailleurs permanents, de même que
les travailleurs occupés en exécution de dispositions légales et/ou conventionnelles sur le travail
temporaire, le travail intérimaire et la mise à disposition d’utilisateurs.
A la demande de la délégation des travailleurs, les informations seront complétées par les don-
nées suivantes : les effectifs occupés à temps plein, à temps partiel ou mis à la disposition de
l’employeur par d’autres entreprises, la nationalité et l’ancienneté des travailleurs.
Evolution de l’emploi
Ces informations détaillent les modifications survenues au cours de l’exercice écoulé; elles com-
prennent les éléments ci-après :
• le nombre de personnes ayant quitté l’entreprise, en faisant la distinction entre :
• les départs volontaires ;
• les départs involontaires, en distinguant les licenciements dus à des motifs économiques et/
ou techniques de ceux qui sont dus à d’autres raisons et les mises à la retraite ;
• le nombre de personnes recrutées, avec ventilation selon le sexe, le groupe d’âge, la catégorie
professionnelle, la division. Les informations doivent porter sur les recrutements par grandes
divisions et catégories professionnelles. Le terme “division” dépend des caractéristiques de l’en-
treprise et de son organisation ;
• le nombre de personnes ayant fait l’objet d’une mutation, à caractère permanent, entre divisi-
on ou catégories professionnelles dans l’entreprise. Sur base de ces informations, le Conseil
d’entreprise aura à apprécier le caractère significatif ou non des mutations (déplacements) sig-
nalées, entre autres, du point de vue du fonctionnement et de l’évolution de l’entreprise. Ne
sont pas visés par le terme “mutation”, les changements temporaires d’affectations qui relèvent
de l’organisation courante du travail ;
• le nombre de personnes ayant été occupées dans l’entreprise en exécution des dispositions
légales et/ou conventionnelles sur le travail temporaire, le travail intérimaire et la mise de tra-
vailleurs à la disposition d’utilisateurs, la procédure d’occupation (embauchage direct par l’em-
ployeur, mise à la disposition par une entreprise de travail intérimaire ou par les organismes de
placement des Communautés, la mise exceptionnelle de travailleurs à la disposition d’utilisa-
teurs dans les cas autorisés par la loi et/ou par convention), les motifs pour lesquels il a été fait
appel au travail temporaire et intérimaire, la durée moyenne de l’occupation et les divisions de
l’entreprise dans lesquelles l’employeur a eu recours à ce mode de travail ;
A la demande de la délégation des travailleurs, ces informations indiqueront également les
journées d’absence, les journées de chômage partiel, les heures supplémentaires.
Les informations seront fournies au cours de la réunion, comportant les estimations chiffrées
quant à la contraction ou à l’extension du volume de l’emploi pour l’ensemble de l’entreprise
et ses divisions; ces données seront, dans la mesure du possible, ventilées selon les catégories
professionnelles.
Les informations contenant les indications d’ordre quantitatifs constitueront, par leur nature
même, des éléments approximatifs et variables et, dès lors, susceptibles de subir des modificati-
ons au cours de la période à laquelle elles se rapportent.
Au cas où les prévisions font entrevoir une contraction des effectifs du personnel entraînant des
licenciements, le chef d’entreprise exposera les dispositions envisagées pour favoriser le replace-
ment des travailleurs en cause, dans les meilleures conditions possibles. Si les perspectives sont
favorables à l’extension de l’effectif du personnel, il indiquera les mesures que l’entreprise envis-
age de prendre en vue de permettre des mutations et de nouveaux embauchages.
Ces informations doivent être aussi claires que possible, dans leur présentation comme dans
Information périodique
L’information périodique a pour but de donner aux membres du Conseil d’entreprise des données
précises concernant l’état et l’évolution de l’emploi durant l’année. De cette manière, les mem-
bres du Conseil d’entreprise peuvent comparer cette information trimestrielle avec ce qui avait été
annoncé dans le cadre de l’information annuelle (notamment en matière de recrutement et de
licenciements) et apprécier si les objectifs annoncés ont été réalisés.
Cette information, écrite, doit être délivrée au moins tous les trois mois et au plus tard le jour où
se déroule la réunion.
Grâce à cette information les travailleurs disposent d’une vision précise sur la situation et l’évolu-
tion de l’emploi, et en particulier :
• l’état de réalisation des perspectives annoncées annuellement ;
• les raisons pour lesquelles les objectifs et les perspectives dégagées au moment où les informa-
tions annuelles ont été fournies, n’ont pu être réalisées ;
• les modifications dans les perspectives que l’on peut prévoir au cours du trimestre suivant.
La délivrance de cette information périodique doit permettre de prévenir les différends entre em-
ployeurs et travailleurs tout en favorisant une politique prévisionnelle de l’entreprise.
Information occasionnelle
Le Conseil d’entreprise doit être informé le plus tôt possible et, en tout cas, préalablement à la
décision, lorsqu’en dérogation aux prévisions en matière d’emploi sur lesquelles des informati-
ons annuelles ou trimestrielles ont été fournies, le chef d’entreprise est amené à procéder à des
licenciements ou à des recrutements collectifs pour des raisons économiques ou techniques. Le
principe général du caractère impérativement préalable de l’information et de la consultation
s’applique en tout état de cause en ce qui concerne les licenciements collectifs. En cas de recru-
tement collectifs, l’information et la consultation peuvent, le cas échéant avoir lieu après la prise
de décision.
Les modifications par rapport aux prévisions, compte tenu du caractère de celles-ci, devront né-
cessairement avoir une certaine importance.
Les fluctuations dans les effectifs du personnel résultant de variations saisonnières ne peuvent
être considérées comme des modifications imprévisibles au sens de cette disposition.
Lorsque l’employeur envisage d’effectuer un licenciement collectif, il est tenu d’informer au
préalable les représentants des travailleurs et de procéder avec ceux-ci à des consultations.
Les avantages perçus par l’entreprise dans le cadre de ces mesures en faveur de l’emploi doivent
être communiqués au personnel de l’entreprise. C’est dans ce but que le chef d’entreprise doit
communiquer par écrit cette information au Conseil d’entreprise, qui à son tour informera les
travailleurs. Si un conseil d’entreprise n’est pas institué, l’information sera alors communiquée par
l’employeur à la délégation syndicale ou, à défaut, directement aux travailleurs.
Lorsqu’il existe un Conseil d’entreprise ou une délégation syndicale dans l’entreprise, l’informati-
on sur ces avantages doit être communiquée à ces organes en même temps que les informations
annuelles relatives à l’emploi visées par la convention collective de travail n°9.
Réglementation
• Arrêté royal du 10 février 2008 portant exécution du chapitre XIV du Titre XIII de la loi
du 27 décembre 2006 portant des dispositions diverses relatives à la communication
aux représentants des travailleurs des informations portant sur les avantages relatifs aux
mesures en faveur de l’emploi (M.B. 26 février 2008)
Réglementation
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre
1948), article 15, a)
• Convention collective de travail n°9 du 9 mars 1972, coordonnant les accords nationaux
et les conventions collectives de travail relatifs aux conseils d’entreprise conclus au sein du
Conseil national du travail, articles 4 et 10
Les informations dont il est question portent entre autres sur les règles suivies en matière de :
• recrutement, sélection, mutation (déplacement) et promotion professionnelle ;
• organisation de l’accueil ;
• systèmes d’information et de communication dans l’entreprise ;
• mesures en vue de favoriser les relations humaines et hiérarchiques (relations d’autorité) ;
• missions des services sociaux et du personnel ;
• règles qui régissent les relations de ces services avec le personnel.
Le Conseil d’entreprise examine ces informations, projets et mesures. Il émet un avis, formule des
Réglementation
• Convention collective de travail n°9 du 9 mars 1972, coordonnant les accords nationaux
et les conventions collectives de travail relatifs aux conseils d’entreprise conclus au sein du
Conseil national du travail, article 9
Les travailleurs repris dans cet état des déplacements ne peuvent pas être identifiables.
L’employeur communique l’état des déplacements avant le 31 janvier de l’année suivant son
élaboration au Service public fédéral Mobilité et Transport. Ce SPF gère une banque de données
reprenant, par employeur, les renseignements relatifs aux déplacements des travailleurs entre
leur domicile et leur lieu de travail.
Par ailleurs, l’employeur communique, tous les trois ans, l’état au conseil d’entreprise ou, à dé-
faut, à la délégation syndicale, ou à défaut de ces deux organes, aux travailleurs.
Les représentants des travailleurs reçoivent par ailleurs les informations concernant tout change-
ment important qui serait intervenu dans l’entreprise et qui est de nature à modifier de manière
significative le contenu de l’état.
Réglementation
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre
1948), article 15, l)
• Loi-progamme du 8 avril 2003 (M.B. 17 avril 2003), Chapitre XI
• Arrêté royal d’exécution du chapitre XI de la loi-programme du 8 avril 2003 relatif à la
collecte de données concernant les déplacements des travailleurs entre leur domicile et
leur lieu de travail (M.B. 5 juin 2003)
3.1.6 Plan pour l’emploi des travailleurs de 45 ans ou plus – Information et avis
Afin d’atteindre l’objectif visant à maintenir ou augmenter le nombre de travailleurs âgés de 45
ans ou plus sur le marché du travail, un plan pour l’emploi des travailleurs âgés doit être élaboré
tous les ans dans les entreprises comptant plus de vingt travailleurs. Ce plan est établi annuelle-
ment mais il comporte des mesures pluriannuelles.
Si un conseil d’entreprise a été institué, le projet de plan doit lui être soumis. Outre le fait d’être in-
formé, le Conseil d’entreprise doit être consulté pour avis. Cet avis doit, le cas échéant, être rendu
endéans les deux mois suivant sa réception. Dans cet avis, les membres du Conseil d’entreprise
peuvent émettre des propositions complémentaires ou alternatives.
Si le Conseil d’entreprise émet des propositions par rapport au projet de plan et que le chef d’en-
treprise ne les reprend pas dans le plan pour l’emploi, il doit en informer les représentants des
travailleurs et leur en expliquer les raisons. Cette explication doit également avoir lieu dans un
délai de deux mois à dater de la réception de l’avis.
Remarque : à défaut de conseil d’entreprise, le projet est soumis à la délégation syndicale ou, à
défaut de délégation syndicale, au comité pour la prévention et la protection au travail. En l’ab-
sence de ces organes, le projet est soumis pour avis aux travailleurs de l’entreprise.
Réglementation
• Convention collective de travail n°104 du 27 juin 2012 concernant la mise en œuvre
d’un plan pour l’emploi des travailleurs âgés dans l’entreprise, conclue au sein du Conseil
national du travail
Le Conseil d’entreprise a donc en cette matière une mission d’examen et peut également faire
des propositions.
Il détermine la langue à employer pour son propre fonctionnement, ainsi que, le cas échéant, les
mesures d’ordre linguistique propres à favoriser les rapports entre la direction et le personnel.
Ces rapports se trouvent favorisés lorsque ceux-ci s’établissent dans la langue parlée par la ma-
jorité des travailleurs. Par ailleurs, conformément à la réglementation en matière d’emploi des
langues, ces rapports doivent s’établir dans la langue de la Région où est situé le siège d’exploi-
tation. Le Conseil d’entreprise peut toutefois intervenir utilement pour envisager, si nécessaire, les
mesures à prendre à l’égard d’une minorité du personnel.
Réglementation
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre
1948), article 15, i)
• Convention collective de travail n°9 du 9 mars 1972, coordonnant les accords nationaux
et les conventions collectives de travail relatifs aux conseils d’entreprise conclus au sein du
Conseil national du travail
La compétence de fixer les critères de qualification professionnelle est donc une prérogative de
l’employeur mais le Conseil d’entreprise dispose, pour sa part, d’une mission de contrôle sur la
manière dont ces critères généraux sont appliqués.
Concrètement, des critères généraux relatifs aux différents degrés de qualification professionnelle
peuvent être fixés, soit par voie de convention collective de travail, soit par le biais de décisions pri-
Afin de pouvoir exercer cette mission, il est indispensable que l’employeur communique ces crit-
ères de qualification professionnelle aux membres du Conseil d’entreprise.
Réglementation
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre
1948), article 15, f)
L’introduction de ces formes particulières d’organisation du travail dans l’entreprise va avoir pour
effet de modifier l’organisation du travail (outils de travail…), les conditions de travail (déplace-
ments…) de tous ou de certains travailleurs. Elle aura également des conséquences au plan social
et financier (communication entre collaborateurs, assurances, frais…) et de rendement.
Ces informations et consultations concernent donc en particulier les implications sur les con-
ditions de travail hors des locaux de l’entreprise (à domicile ou ailleurs) mais également les
conséquences de l’introduction de ces nouvelles technologies dans l’organisation du travail dans
l’entreprise.
Réglementation
• Loi du 3 juillet 1978 relative aux contrats de travail (M.B. 22 août 1978), Titre VI
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre
1948), article 15, a)
• Convention collective de travail n° 85 du 9 novembre 2005 concernant le télétravail,
conclue au sein du Conseil national du travail
Le travailleur ne peut être licencié dans le cadre d’un tel régime que moyennant le respect d’une
procédure spécifique et à condition qu’il satisfasse à des conditions précises en termes d’âge et
de carrière professionnelle.
Par ailleurs, le travailleur licencié dans le cadre d’un régime de chômage avec complément d’en-
treprise doit, s’il n’a pas atteint l’âge requis, être remplacé par un chômeur complet indemnisé,
ou une personne assimilée.
Réglementation
• Convention collective de travail n°17 du 19 décembre 1974 instaurant un régime d’in-
demnité complémentaire pour certains travailleurs âgés en cas de licenciement
• Arrêté royal du 7 décembre 1992 relatif à l’octroi d’allocations de chômage en cas de
prépension conventionnelle (M.B. 11 décembre 1992)
• Arrêté royal du 3 mai 2007 fixant le régime de chômage avec complément d’entreprise
(M.B. 8 juin 2007)
Cette consultation doit avoir lieu à propos des mesures de nature collective relatives à l’organisati-
on et à l’exécution de la formation ainsi qu’à propos de la réadaptation professionnelle.
Si ces mesures s’appliquent à un nombre limité de travailleurs, voire à des travailleurs individu-
els, ce sont les travailleurs qui seront directement et préalablement informés et consultés par
l’employeur. Ces travailleurs peuvent se faire assister, à leur demande, par un délégué syndical.
Le Conseil d’entreprise peut prendre dans ce domaine d’autres dispositions.
Réglementation
• Convention collective de travail n°9 du 9 mars 1972, coordonnant les accords nationaux
et les conventions collectives de travail relatifs aux conseils d’entreprise conclus au sein du
Conseil national du travail, article 8
Cette convention collective de travail attribue au conseil d’entreprise une mission de décision pour
certains aspects bien précis de la matière, à savoir :
• la détermination, au niveau de l’entreprise, des raisons internes ou externes qui pourraient jus-
tifier le report de l’exercice du droit au crédit-temps ou de la diminution de carrière ;
• la détermination, au niveau de l’entreprise, des raisons qui pourraient justifier le retrait ou la
modification de l’exercice du droit à la diminution de carrière d’1/5 ;
• la détermination, au niveau de l’entreprise, d’un mécanisme de préférence ou de planification
des absences si le nombre total de travailleurs exerçant simultanément le crédit-temps ou la
diminution de carrière dépasse le seuil de 5% ou le seuil déterminé au niveau de l’entreprise.
Par ailleurs, le Conseil d’entreprise est amené à intervenir dans tous les cas où le règlement de
travail doit être adapté suite à la mise en place du crédit-temps dans l’entreprise.
Réglementation
• Convention collective de travail n°103 du 27 juin 2012 instaurant un système de
crédit-temps, de diminution de carrière et d’emplois de fin de carrière, conclu au sein du
Conseil national du travail
Tout d’abord, l’employeur qui a l’intention d’offrir la possibilité aux travailleurs licenciés de re-
courir à l’outplacement doit en informer et consulter les représentants des travailleurs. Il s’agit à
ce stade d’une consultation à propos du principe de recours à l’outplacement pour l’entreprise.
Par ailleurs, dans certains cas, le choix du bureau d’outplacement relève de la compétence du
Conseil d’entreprise. Il s’agit des situations où le nombre de travailleurs concernés par la mission
d’outplacement :
• est au moins égal à 10 dans les entreprises occupant en moyenne plus de 20 et moins de 100
travailleurs au cours de l’année civile précédant la mission ;
• représente au moins 10% du nombre des travailleurs dans les entreprises occupant en moyen-
ne au moins 100 et moins de 300 travailleurs au cours de l’année civile précédant la mission ;
• est au moins égal à 30 dans les entreprises occupant en moyenne au moins 300 travailleurs
pendant l’année civile précédant la mission.
La décision du Conseil d’entreprise est prise à la majorité des voix émises par la délégation pa-
tronale et à la majorité des voix émises par la délégation du personnel. Il s’agit donc d’un vote à
double majorité.
Réglementation
• Convention collective de travail n°51 du 10 février 1992 relative à l’outplacement conclue
au sein du Conseil national du travail
La convention de premier emploi a donc été créée pour faciliter l’embauche des jeunes qui arri-
vent sur le marché du travail.
Il existe toutefois certaines dérogations à l’obligation pour l’employeur d’engager des jeunes dans
le cadre d’une convention de premier emploi. C’est à ce niveau que le Conseil d’entreprise est
susceptible d’avoir une compétence d’avis préalable, voire une compétence de décision, en ce
qui concerne la possibilité pour l’employeur d’obtenir une dispense de l’obligation d’engager un
certain nombre de jeunes travailleurs dans le cadre d’une convention de premier emploi.
Attention : depuis le 1er juillet 2014, la réglementation en matière de convention de premier em-
ploi est régionalisée. Il convient donc désormais de se renseigner auprès des autorités régionales
compétentes à propos de la réglementation en vigueur.
Cela ne signifie pas que l’employeur soit tenu d’instituer des œuvres sociales. Leur institution, leur
financement et leur suppression relèvent de la compétence autonome de l’employeur, indépen-
damment de tout pouvoir du conseil.
Définition
Par « œuvres sociales », on entend les avantages répondant aux critères suivants :
• avoir un caractère permanent ;
• être octroyé dans l’entreprise ;
• avoir pour objet de contribuer au bien-être des travailleurs de l’entreprise ou des membres de
leur famille ;
• ne pas résulter d’une disposition légale ou réglementaire ;
• ne pas être fixés par le contrat de travail.
Quelques exemples d’œuvres sociales : les fonds et caisses d’entraide, les fonds de pension, les
économats, les cantines et mess, les services de prêts et primes consentis par l’entreprise en vue
de l’acquisition d’un logement, les activités récréatives et culturelles.
Par ailleurs, en ce qui concerne les avantages fixés par le contrat de travail qui comportent une
participation financière du personnel, le conseil d’entreprise a pour mission de fixer ou de modi-
fier les règles générales régissant l’octroi des avantages en cause et de veiller à une judicieuse uti-
lisation des fonds recueillis, en conformité avec les buts poursuivis par l’octroi de ces avantages.
Lorsque lesdits avantages ne sont octroyés qu’à une ou plusieurs catégories du personnel de
l’entreprise, cette mission sera assumée conjointement par le chef d’entreprise et/ou ses délé-
gués et par les membres du conseil d’entreprise représentant la ou les catégorie(s) intéressées
du personnel.
L’exercice de cette mission ne porte aucun préjudice à la liberté contractuelle de chacun des
travailleurs intéressés.
En effet, l’adoption de ce statut, justifié fréquemment par des raisons techniques, ne peut avoir
pour but de soustraire la gestion desdites œuvres à la compétence du conseil d’entreprise. Par
ailleurs, la gestion par une ASBL ne peut avoir pour effet de réduire les avantages octroyés aux
travailleurs dans le cadre des œuvres sociales.
Les trois possibilités de structuration des œuvres sociales ainsi que les règles à respecter lorsque
la gestion d’une œuvre sociale est confiée à une ASBL sont les suivantes :
• l’œuvre sociale est propre à une seule entreprise ;
Pour autant que le conseil d’entreprise n’en décide pas autrement, le Conseil d’administration de
l’ASBL sera composé pour moitié de membres représentant le personnel, désignés par la déléga-
tion des travailleurs au conseil d’entreprise parmi les bénéficiaires de l’œuvre sociale (ce ne sont
donc pas nécessairement des membres du conseil d’entreprise).
• une nouvelle œuvre sociale est mise en place et est commune à plusieurs entreprises ;
Dans le cadre d’une telle structure, il peut s’avérer inopportun de bouleverser les règles de foncti-
onnement établies. Toutefois, une information réciproque devra à tout le moins être assurée entre
les conseils d’entreprise intéressés et le Conseil d’administration de l’ASBL.
C’est ainsi que les conseils d’entreprise des entreprises associées recevront régulièrement un rap-
port circonstancié sur le fonctionnement de cette œuvre. Pour sa part, le conseil d’administration
de l’ASBL recevra les observations formulées sur les rapports par les conseils d’entreprise.
Réglementation
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre
1948), article 15, h)
• Convention collective de travail n°9 du 9 mars 1972, coordonnant les accords nationaux
et les conventions collectives de travail relatifs aux conseils d'entreprise conclus au sein du
Conseil national du travail, article 13
Concrètement, le chef d’entreprise ou les représentants des travailleurs peuvent proposer les
critères généraux à suivre en cas de licenciement ou de réembauche suite à la survenance de
circonstances économiques ou techniques particulières. A l’appui de ces propositions, le Conseil
d’entreprise prendra sa décision.
Réglementation
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre
1948), article 15, e)
• Convention collective de travail n°9 du 9 mars 1972, coordonnant les accords nationaux
et les conventions collectives de travail relatifs aux conseils d'entreprise conclus au sein du
Conseil national du travail
• Convention collective de travail n°38 du 6 décembre 1983 concernant le recrutement et la
sélection de travailleurs conclue au sein du Conseil national du travail
Réglementation
• Convention collective de travail n° 27 du 27 novembre 1975 relative à la déclaration par
l'employeur de certains retards de paiement
Cette procédure de consultation est un préalable obligatoire à l’introduction d’un régime compor-
tant des prestations de nuit dans l’entreprise, elle se justifie dès lors que le travail comportant des
prestations de nuit impacte la vie et la santé du travailleur de manière particulièrement sensible.
Cette consultation porte au moins sur les points déterminés par arrêté royal :
• le respect de la convention collective de travail n° 46 du 23 mars 1990 relative aux mesures
d’encadrement du travail en équipes comportant des prestations de nuit ainsi que d’autres for-
mes de travail comportant des prestations de nuit ;
• les mesures utiles de sécurité ;
• les possibilités au niveau de l’accueil des enfants ;
• l’égalité de traitement entre hommes et femmes sur le plan de la rémunération ;
• le nombre de travailleurs concernés.
Réglementation
• Loi du 16 mars 1971 sur le travail (M.B. 30 mars 1971)
• Arrêté royal du 16 avril 1998 d’exécution de la loi du 17 février 1997 relative au travail de
nuit (M.B. 24 avril 1998)
Outre l’élaboration, le Conseil d’entreprise est également chargé de participer à l’évaluation péri-
odique des résultats du plan d’égalité des chances.
Par ailleurs, un rapport sur l’égalité des chances entre les hommes et les femmes doit être établi
annuellement dans les entreprises. Ce rapport est présenté au Conseil d’entreprise en même
temps que les informations à fournir annuellement sur les perspectives générales de l’entreprise
et la situation de l’emploi dans l’entreprise.
En matière d’écart salarial, le Conseil d’entreprise a pour mission de recevoir tous les deux ans
un rapport d’analyse sur l’écart salarial entre les hommes et les femmes au sein de l’entreprise et
d’être consulté sur les opportunités d’établir un plan d’action.
Ainsi, sur base de ce rapport bisannuel, le Conseil d’entreprise détermine s’il y a lieu d’établir un
plan d’action visant à appliquer une structure de rémunération neutre sur le plan du genre au
sein de l’entreprise.
Réglementation
• Arrêté royal du 14 juillet 1987 portant des mesures en vue de la promotion de l'égalité
des chances entre les hommes et les femmes dans le secteur privé (M.B. 26 août 1987)
• Loi du 22 avril 2012 visant à lutter contre l’écart salarial entre les hommes et les femmes
(M.B. 28 août 2012)
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre
1948), article 15, m)
• Arrêté royal du 25 avril 2014 relatif au rapport d'analyse sur la structure de la rémunérati-
on des travailleurs (M.B. 15 mai 2014)
• Arrêté royal du 25 avril 2014 relatif au médiateur en matière de lutte contre l'écart salarial
entre hommes et femmes (M.B. 21 mai 2014)
• Arrêté ministériel du 25 avril 2014 fixant les modèles de formulaires devant servir de base
au rapport d'analyse sur la structure de rémunération des travailleurs (M.B. 15 mai 2014)
La mise en place d’une telle politique relève en priorité de la politique du bien-être dans l’entre-
prise. Il s’agit donc d’une compétence du Comité pour la prévention et la protection au travail.
Le Conseil d’entreprise est néanmoins partie prenante à cette politique dès lors qu’il doit être
informé et consulté à propos des différentes mesures que l'employeur envisage d’adopter et qui
peuvent avoir une incidence sur l’organisation du travail dans l’entreprise (règles de principe,
mesures concrètes en matière de disponibilité d’alcool, possibilité d'appliquer des tests de dépis-
tage…). Par ailleurs, dès lors que l’adoption de mesures concrètes implique une adaptation du
règlement de travail moyennant la procédure formelle d’établissement ou d’adaptation de ce
règlement, les compétences du Conseil d’entreprise en la matière doivent être respectées.
Réglementation
• Convention collective de travail n° 100 du 1er avril 2009 conclue au sein du Conseil nati-
onal du travail concernant la mise en œuvre d'une politique préventive en matière d'alcool
et de drogues dans l'entreprise.
Pour pouvoir faire usage de cette faculté de mise en chômage temporaire de son personnel, l’em-
ployeur doit respecter un certain nombre de conditions. Les conditions sont spécifiques, selon
qu’il s’agit de chômage temporaire pour raisons techniques ou chômage temporaire pour cause
de manque de travail résultant de circonstances économiques.
En outre, dans chacune de ces circonstances, l’employeur doit informer le Conseil d’entreprise
(ou à défaut la délégation syndicale) :
• (en cas d’accident technique) à propos de la nature de l’accident technique ;
• (en cas de chômage économique) à propos des motifs qui justifient le chômage économique
– l’information est transmise le même jour où il informe les travailleurs, donc avant que la sus-
pension ne prenne court ;
• (si le conseil d’entreprise le demande) à propos du nombre de jours de chômage temporaire
intervenus dans l’entreprise.
Le Conseil d’entreprise est par ailleurs chargé de vérifier que le travail habituellement réalisé
par le personnel qui a été mis en chômage temporaire n’a pas été confié à des travailleurs tiers.
L’instauration d’un tel régime ne peut se faire que moyennant différentes conditions et le respect
d’une procédure particulière. Dans ce contexte, le conseil d’entreprise (ou à défaut la délégation
syndicale) dispose d’un droit d’information.
Réglementation
• Loi du 3 juillet 1978 relative aux contrats de travail (M.B. 22 août 1978), article 47 et
suivants et 77/1 et suivants
• Convention collective de travail n°53 du 23 février 1993 relative au chômage temporaire
conclue au sein du Conseil national du travail
Un contrat de travail intérimaire ne peut donc être conclu que dans les circonstances de l’exé-
cution d’un travail temporaire telles qu’elles sont précisées limitativement dans la loi, à savoir :
• le remplacement d’un travailleur permanent dont l’exécution du contrat de travail est suspendue
ou a pris fin ;
• le surcroît temporaire de travail ;
• l’exécution d’un travail exceptionnel ;
• la fourniture de prestations artistiques ou d’œuvres artistiques pour le compte d’un employeur
ou d’un utilisateur occasionnel ;
• l’occupation d’un emploi vacant en vue de l’engagement de l’intérimaire par l’utilisateur à l’is-
sue de la période de mise à disposition (motif d’insertion).
Pour certaines de ces circonstances, le contrat de travail intérimaire ne peut être conclu que pour
une durée dans le temps. Par ailleurs, certaines circonstances imposent également de respecter
une procédure d’autorisation ou d’avis avant de pouvoir recourir au travail intérimaire.
Le besoin de flexibilité doit pouvoir être démontré par l’utilisateur. Un tel besoin peut résulter
soit :
• du fait que le volume de travail chez l’utilisateur dépend majoritairement de facteurs externes ;
• du fait que le volume de travail connait de fortes fluctuations ;
• du fait que le volume de travail dépend de la nature des tâches à effectuer.
En cas de recours à de tels contrats, le Conseil d’entreprise (à défaut de conseil d’entreprise, une
procédure de cascade est prévue) devra être informé et consulté tous les six mois à propos des
circonstances du recours aux contrats de travail intérimaire journaliers successifs.
Si le Conseil d’entreprise souhaite émettre des réserves contre le recours à de tels contrats de tra-
vail intérimaires journaliers successifs, la partie la plus diligente peut porter le dossier au niveau
de la commission paritaire dont relève l’utilisateur. Le Conseil d’entreprise peut également porter
le différend devant la commission paritaire s’il constate que le recours à de tels contrats ne se
justifie pas. Au final, un recours peut être introduit devant le tribunal du travail mais cette instance
ne pourra être saisie que si le différend a été préalablement porté devant la commission paritaire
et qu’aucun compromis n’ait pu être trouvé à ce niveau.
A l’occasion de la communication des informations générales à fournir au Conseil d’entreprise de
l’utilisateur
Tous les six mois, l’utilisateur doit fournir au Conseil d’entreprise (à défaut de conseil d’entreprise,
un système de cascade est prévu) une information globale, ventilée par motifs sur le nombre de
travailleurs intérimaires et leurs prestations, pour la période allant du 1er janvier au 30 juin, et du
1er juillet au 31 décembre. Cette information porte sur un nombre de travailleurs et les motifs de
recours au travail intérimaire, elle est donc non nominative.
Ce devoir d’information prévu par la convention collective de travail n°108 ne porte pas préjudice
à l’information annuelle à fournir au Conseil d’entreprise en même temps que les informations
économiques et financières, en vertu de la convention collective de travail n°9.
Réglementation
• Loi du 24 juillet 1987 sur le travail temporaire, le travail intérimaire et la mise de travail-
leurs à la disposition d’utilisateurs (M.B. 20 août 1987)
• Convention collective de travail n°108 du 16 juillet 2013 concernant le travail temporaire
et intérimaire
Ne constitue pas l'exercice d'une part quelconque de l'autorité de l'employeur au sens de cette loi :
• les instructions données par le tiers visant à respecter des obligations qui lui reviennent en
matière de bien-être au travail ;
• les instructions autres que celles ayant trait au bien-être au travail (p.ex. les instructions relatives
au contenu du travail à effectuer, relatives au temps de travail et de repos…) qui satisfont aux
conditions cumulatives suivantes :
1. les instructions sont données en vertu d'un contrat écrit entre le tiers et l'employeur ;
2. ce contrat écrit doit prévoir explicitement et en détail quelles sont les instructions pouvant être
données par le tiers aux travailleurs de l'employeur ;
3. ce droit du tiers de donner des instructions ne porte pas atteinte à l'autorité de l'employeur ;
4. l'exécution effective de ce contrat doit correspondre entièrement aux dispositions de celui-ci.
Le tiers fournit, le cas échéant, aux membres du Conseil d’entreprise, du Comité pour la préventi-
on et la protection au travail ou de la délégation syndicale qui lui en font la demande, une copie
de la partie du contrat écrit précité et qui précise les instructions pouvant être données par le tiers
aux travailleurs de l'employeur. Cela doit être fait dans un délai de quatorze jours calendrier à
compter du jour où l’employeur reçoit la demande ou, si le contrat a une durée plus courte, avant
la fin du contrat. Lorsque le tiers n’applique pas la procédure d’information décrite ci-dessus ou
lorsqu’il refuse, après en avoir reçu la demande, de transmettre la copie susmentionnée dans le
délai imposé, alors le contrat écrit est censé ne pas exister, avec comme conséquence que la mise
à disposition est considérée comme interdite.
Réglementation
• Loi du 24 juillet 1987 sur le travail temporaire, le travail intérimaire et la mise de travail-
leurs à la disposition d'utilisateurs (M.B. 20 août 1987), article 31 et suivants
Réglementation
• Convention collective de travail n°9 du 9 mars 1972 coordonnant les accords nationaux
et les conventions collectives de travail relatifs aux conseils d'entreprise conclus au sein du
Conseil national du travail
• Convention collective de travail n° 22 du 26 juin 1975 relative à l’accueil et à l’adaptation
des travailleurs dans l’entreprise
Le Conseil d’entreprise dispose d’une compétence décisionnelle sur certains aspects de la ma-
tière, en particulier, par rapport à la planification des congés éducation payés dans l’entreprise.
Si le principe du bénéfice au congé-éducation payé est un droit pour le travailleur; la planification
du congé doit se faire en accord avec l’employeur. En pratique, toutes les demandes de congé
doivent être remises au plus tard le 31 octobre de chaque année scolaire. Leur planification sera
ensuite réglée par le Conseil d'entreprise ou, à défaut de celui-ci, en accord entre l'employeur et la
délégation syndicale, ou, à défaut, de commun accord entre l'employeur et le travailleur.
Réglementation
• Loi du 22 janvier 1985 de redressement contenant des dispositions sociales (M.B. 24
janvier 1985), section 6
Réglementation
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre
1948), article 15, g)
• Arrêté royal du 30 mars 1967 déterminant les modalités générales d’exécution des lois
relatives aux vacances annuelles des travailleurs salariés
Réglementation
• Loi du 4 janvier 1974 relative aux jours fériés (M.B. 31 janvier 1974)
• Arrêté royal du 18 avril 1974 déterminant les modalités générales d'exécution de la loi du
4 janvier 1974 relative aux jours fériés (M.B. 24 avril 1974)
Dans une même entreprise, plusieurs règlements de travail distincts peuvent être élaborés, en
fonction des catégories de travailleurs présents ou en fonction des différents départements de
l’entreprise. Il est également possible de prévoir des dérogations individuelles à certaines dispo-
sitions du règlement de travail mais celles-ci doivent faire l’objet d’un écrit.
L’élaboration du règlement de travail se fait selon une procédure précise qui diffère selon que,
dans l’entreprise, il existe ou non un conseil d’entreprise.
Si un conseil d’entreprise a été institué dans l’entreprise, le Conseil dispose d’un pouvoir d’initia-
tive et de décision, décrit ci-dessous :
• Chaque membre du Conseil d’entreprise a le droit de proposer au Conseil d’entreprise un projet
de nouveau règlement ou de modification au règlement existant.
• Si une proposition est faite, l’employeur communique le texte du projet à chacun des membres
du Conseil d’entreprise. De plus, tout projet doit, en même temps que la communication aux
membres du Conseil d’entreprise, être porté à la connaissance des travailleurs par affichage en
un endroit visible et facilement accessible de l’entreprise.
• Les projets déposés sont inscrits par le président du Conseil d’entreprise à l’ordre du jour de
la réunion du Conseil d’entreprise, réuni au plus tôt 15 jours et au plus tard 30 jours après
l’affichage des projets. Au cours de cette réunion (ou de plusieurs réunions si cela s’avère né-
cessaire) le projet de règlement ou de modification du règlement est discuté.
• Si le Conseil d’entreprise parvient à un accord, le règlement de travail (ou ses modifications) est
adopté selon les règles de vote en vigueur au sein du Conseil d’entreprise :
• Le règlement entre en vigueur 15 jours après son adoption à moins qu’une autre date n’ait
été décidée par les membres du Conseil d’entreprise.
• Si par contre, le Conseil d’entreprise ne parvient pas à un accord concernant le projet ou l’un
de ses points, le président du Conseil d’entreprise en informe le service du contrôle des lois
sociales au plus tard 15 jours après le jour de la réunion au cours de laquelle le désaccord a été
définitivement constaté :
• L’inspecteur tente de concilier les différents points de vue dans un délai de 30 jours. Attenti-
on : le rôle de l’inspecteur ne consiste pas à décider à la place des membres du Conseil. Sa
mission se limite à faire des propositions et à donner un avis.
• Une copie du règlement de travail ou de ses modifications doit être communiquée à chaque
travailleur. Par ailleurs, un avis indiquant l’endroit où le règlement de travail peut être consulté
doit être affiché dans un endroit apparent dans l’entreprise.
Attention : pour l’insertion ou la modification de certaines mentions (dites non-obligatoires)
ou dans certaines circonstances particulières (modification temporaire des horaires de travail
repris au règlement de travail justifiée par des circonstances exceptionnelles, nouveaux régimes
de travail, modifications à caractère matériel telles qu’énumérées dans la loi instituant les règle-
ments de travail, modifications à caractère individuel…), la procédure décrite ci-dessus ne doit
pas être suivie de sorte que le règlement de travail peut être modifié sans concertation préalable
du Conseil d’entreprise.
Réglementation
• Loi du 8 avril 1965 instituant les règlements de travail (M.B. 5 mai 1965)
Réglementation
• Loi du 28 avril 2003 relative aux pensions complémentaires et au régime fiscal de
celles-ci et de certains avantages complémentaires en matière de sécurité sociale (M.B. 15
mai 2003)
L’introduction d’un plan de participation nécessite, au préalable, une information et une concertati-
on collective entre l’employeur et les travailleurs. Le plan pourra alors être introduit soit par voie de
convention collective de travail s’il existe une délégation syndicale dans l’entreprise, soit par voie de
convention collective ou via un acte d’adhésion à défaut de délégation syndicale dans l’entreprise.
Réglementation
• Loi du 22 mai 2001 relative aux régimes de participation des travailleurs au capital et aux
bénéfices des sociétés (M.B. 9 juin 2001)
Une concertation doit être organisée si la nouvelle technologie peut donner lieu à des « consé-
quences sociales collectives importantes ». Les conséquences sociales s’entendent comme une
modification des conditions de travail, de l’organisation du travail ou des conséquences en mati-
ère d’emploi en raison de licenciements et de mutation.
Le concept « important » signifie que 50 % et au moins 10 travailleurs sont concernés par la
situation nouvelle.
N.B. « Selon le cas »: ceci implique que les trois organes ne soient pas nécessairement tous con-
cernés. Lorsqu’il s’agit par exemple de questions relatives à la santé et la sécurité des travailleurs,
le Comité pour la prévention et la protection au travail est compétent.
Réglementation
• Convention collective de travail n°39 concernant l’information et la concertation sur les
conséquences sociales de l’introduction de nouvelles technologies conclue le 13 décemb-
re 1983 au sein du Conseil national du travail
Principe de transparence
Préalablement à l’introduction d’une surveillance par caméras, l’employeur doit informer le Con-
seil d’entreprise sur tous les aspects relatifs à la surveillance par caméras.
Principe de finalité
Si la finalité est le contrôle du travail du travailleur, il ne suffit pas que l’employeur donne une
description générale de cette finalité. Il doit avoir un motif particulier pour contrôler les travailleurs
de cette manière sinon le contrôle par caméras est en contradiction avec le droit fondamental à
l’estime et au respect. L’employeur doit communiquer cette motivation au Conseil d’entreprise.
La surveillance par caméras sur le lieu de travail n’est autorisée que dans quatre cas :
• la sécurité et la santé des travailleurs ;
• protection des biens de l’entreprise ;
• pour le contrôle du processus de production. Dans le cas du contrôle des travailleurs, il a uni-
quement pour but l’évaluation et l’amélioration de l’organisation du travail.
• le contrôle du travail du travailleur. Ce contrôle n’est autorisé que s’il sert au mesurage du tra-
vail en vue de déterminer la rémunération ou à des implications sur les droits et obligations
du personnel de surveillance. Le règlement de travail doit être préalablement modifié et doit
déterminer la possibilité et les modalités du contrôle par caméra.
Principe de proportionnalité
La surveillance doit être adéquate, pertinente et non excessive. Si la surveillance entraîne une
ingérence dans la vie privée, cette ingérence doit être réduite au minimum.
Si, lors des discussions relatives à l’information communiquée, il s’avère que la surveillance par
caméras envisagée peut avoir des implications sur la vie privée d’un ou plusieurs travailleurs, le
Conseil d’entreprise doit être consulté sur les mesures qu’il y a lieu de prendre pour réduire au
minimum cette ingérence. A défaut de conseil d’entreprise, c’est le Comité pour la prévention
et la protection au travail qui effectue cet examen. A défaut de comité, l’examen est effectué de
commun accord entre l’employeur et la délégation syndicale.
Réglementation
• Convention collective de travail n° 68 du 16 juin 1998 relative à la protection de la vie
privée des travailleurs à l’égard de la surveillance par caméras sur le lieu du travail, rendue
obligatoire par l’arrêté royal du 20 septembre 1998 rendant obligatoire la convention
collective de travail n° 68, conclue le 16 juin 1998 au sein du Conseil national du Travail,
relative à la protection de la vie privée des travailleurs à l’égard de la surveillance par
caméras sur le lieu du travail (M.B. 2 octobre 1998)
Dans ce cadre, la convention collective de travail n’°81 vise à garantir le respect du droit fon-
damental des travailleurs au respect de leur vie privée dans la relation de travail en définissant
- compte tenu des nécessités d’un bon fonctionnement de l’entreprise - pour quelles finalités et
à quelles conditions de proportionnalité et de transparence un contrôle des données de commu-
nication électroniques en réseau peut être installé et les modalités dans lesquelles l’individuali-
sation est autorisée.
Sont visés par la convention, les données de communication privées (mails, site internet, chat,
sms…). Le terme « données » vise l’objet, l’auteur et le destinataire et la durée de la communi-
cation.
Le contenu de la communication, proprement dite, ne peut, quant à lui, pas être contrôlé et
individualisé.
Ne sont pas visées par la convention, les communications dont l’objet et le contenu ont un caract-
ère professionnel non contesté par le travailleur qui, elles, peuvent faire l’objet d’un contrôle par
l’employeur.
Ne sont pas non plus visées, les modalités d’accès et/ou d’utilisation des moyens de communica-
tion électroniques en réseau de l’entreprise qui sont une prérogative de l’employeur, ni les règles
et pratiques existant dans les entreprises en ce qui concerne l’exercice des activités syndicales.
L’introduction d’un contrôle des données de communication électroniques ainsi que, le cas
échéant, l’individualisation de ces données, n’est autorisé que pour autant qu’il soit satisfait aux
principes de finalité, de proportionnalité et de transparence.
Si de telles finalités existent, elles ne suffisent pas de facto à justifier le contrôle. Les travailleurs
devront avoir été informés et les conditions définies pour procéder aux contrôles devront être
respectées.
Principe de proportionnalité
Si le contrôle des données de communication entraîne une ingérence dans la vie privée du travail-
leur, cette ingérence doit être réduite au minimum.
Une évaluation des systèmes de contrôle installés doit en outre être régulièrement réalisée afin
de faire des propositions en vue de les revoir en fonction des développements technologiques.
Outre cette information collective, l’employeur doit également procéder à une information indivi-
duelle des travailleurs lors de l’instauration des contrôles.
Suite à la réalisation de contrôles des données opérés conformément aux principes précités, une
individualisation des données peut éventuellement être réalisée.
Elle pourra, selon la finalité poursuivie, être réalisée dans le cadre d’une procédure directe ou
indirecte.
Réglementation
• Convention collective de travail n° 81 du 26 avril 2002 relative à la protection de la vie
privée des travailleurs à l’égard du contrôle des données de communication électroniques
en réseau
Comme dans les autres matières relatives au respect de la vie privée dans le cadre de l’usage de
nouvelles technologies, il est indispensable de respecter les principes de finalité, de proportion-
nalité et de transparence qui garantissent la protection de la vie privée.
Principe de finalité
Les contrôles à la sortie ne peuvent être instaurés que dans le but de prévenir ou de constater des
vols de biens dans l’entreprise.
Principe de proportionnalité
Les contrôles à la sortie doivent être adéquats, pertinents et non excessifs au regard de l’objectif
de prévention ou de constatation des vols à la sortie.
Les contrôles ne peuvent être systématiques sauf s’ils sont réalisés au moyen de systèmes élec-
troniques et/ou techniques.
Par ailleurs, un contrôle effectué par une personne (il doit s’agir d’un agent de gardiennage) et
destiné à prévenir un vol doit être aléatoire et susceptible de concerner tout travailleur (il ne peut
pas concerner un travailleur particulier). Si, par contre, il s’agit de constater un vol et, à condition
qu’il existe des motifs raisonnables de suspecter ce travailleur, le contrôle peut viser un travailleur
précis.
S’il s’agit de contrôles par échantillonnages, le consentement des travailleurs concernés par les
contrôles de sortie en vue de prévenir le vol doit ressortir de l’indication dans le rapport du Conseil
d’entreprise ou du Comité pour la prévention et la protection au travail que l’obligation d’infor-
mation a été respectée de bonne foi et qu’un échange de vues a eu lieu (à défaut d’organes, le
consentement peut ressortir du règlement de travail ou d’une convention collective de travail).
Principe de transparence
L’employeur doit - préalablement et à l’occasion de la mise en œuvre d’un système de contrôles
à la sortie – fournir au Conseil d’entreprise une information détaillée et effective à propos du
système qu’il envisage de mettre en place.
A défaut de conseil d’entreprise, l’information est fournie au comité pour la prévention et la protec-
tion au travail ou, à défaut d’un tel comité, à la délégation syndicale ou, à défaut aux travailleurs.
En outre, une évaluation régulière des méthodes de contrôle utilisées doit être effectuée et des
propositions en vue de les revoir en fonctions des développements technologiques peuvent être
formulées.
Réglementation
• Convention collective de travail n°89 du 30 janvier 2007 concernant la prévention des
vols et les contrôles de sortie des travailleurs quittant l’entreprise ou le lieu de travail
• l’information ne peut porter préjudice aux prérogatives du chef d’entreprise en ce qui concerne
la décision d’ordre économique ;
• l’information ne peut entraver le développement normal des négociations éventuelles en cours ;
• l’information doit être préalable, c’est-à-dire donnée avant que la décision ne soit rendue publi-
que et mise en application ;
• l’information doit être donnée dès que possible et à un moment où la direction et les délégués
des travailleurs au Conseil d’entreprise, peuvent se concerter en temps utile, au sujet notam-
ment des mesures d’ordre social à prendre en vue d’atténuer au maximum les répercussions de
la décision sur les perspectives de l’emploi et l’organisation du travail.
Le moment où la décision devra être communiquée varie d’entreprise à entreprise compte tenu,
en particulier, du décalage pouvant exister entre la décision de fait et la décision des instances
statutaires de l’entreprise qui doivent en délibérer en dernier ressort.
A titre d’indication, dans un certain nombre d’entreprises constituées sous forme de sociétés
anonymes, la communication de la décision au Conseil d’entreprise et la consultation de ce der-
nier sur les mesures d’ordre social envisagées devront se situer aussitôt que possible entre le
moment où le Conseil d’administration se sera prononcé sur le principe de la décision et celui où
l’assemblée générale des actionnaires sera convoquée pour en délibérer.
Le Conseil d’entreprise est informé des facteurs économiques, financiers ou techniques qui sont
à l’origine des modifications de structure de l’entreprise et qui les justifient, ainsi que de leurs
conséquences économiques, financières et sociales.
En ce qui concerne les mesures d’ordre social d’accompagnement, les facilités doivent être don-
nées aux représentants des travailleurs afin de leur permettre d’établir les contacts nécessaires en
vue de favoriser le réemploi et la réadaptation professionnelle et sociale des travailleurs licenciés,
transférés et mutés.
Réglementation
• Convention collective de travail n°9 du 9 mars 1972 coordonnant les accords nationaux et
les conventions collectives de travail relatifs aux conseils d’entreprise conclus au sein du
Conseil national du travail
Parmi celles-ci, se retrouve l’obligation d’informer et de consulter les travailleurs via leurs repré-
sentants.
Dans les faits, l’information et la consultation ont lieu avec les représentants du personnel siége-
ant au Conseil d’entreprise. A défaut de conseil d’entreprise, il s’agira des représentants du per-
sonnel de la délégation syndicale, et à défaut de ces deux organes dans l’entreprise, l’information
et la consultation auront lieu avec les représentants des travailleurs au Comité pour la prévention
et la protection au travail.
Les représentants des travailleurs doivent être informés et consultés sur tout renseignement utile.
Ils doivent recevoir par écrit, les motifs du projet de licenciement, les critères envisagés pour le
choix des travailleurs à licencier, le nombre et la(les) catégories des travailleurs à licencier, le
nombre et les catégories de travailleurs habituellement employés, la période au cours de laquelle
les licenciements sont envisagés ainsi que la méthode utilisée pour le calcul de toute indemnité
éventuellement accordée qui ne découle pas d’une disposition légale ou réglementaire.
Réglementation
• Convention collective de travail n° 24 du 2 octobre 1975 concernant la procédure d’infor-
mation et de consultation des représentants des travailleurs en matière de licenciements
collectifs
• Arrêté royal du 24 mai 1976 sur les licenciements collectifs (M.B. 17 septembre 1976)
• Loi du 13 février 1998 portant des dispositions en faveur de l’emploi (M.B. 19 février
1998), article 62 et suivants
• Arrêté royal du 30 mars 1998 portant exécution des articles 63 et 66, §2, du chapitre VII,
Licenciements collectifs, de la loi du 13 février 1998 portant des dispositions en faveur de
l’emploi (M.B. 25 avril 1998)
Ces informations et consultation auront lieu selon des modalités similaires à celles en vigueur en
ce qui concerne les licenciements collectifs.
Ce droit de consultation des représentants des travailleurs ne permet cependant pas au Conseil
d’entreprise de mettre obstacle à la décision de fermer l’entreprise ou une de ses divisions.
Par ailleurs, dès lors que la fermeture d’entreprise ou de la division d’entreprise donne lieu à un
licenciement collectif, la procédure d’information et de consultation des représentants des travail-
leurs en cas de licenciement collectif évoquée au point précédent doit également être satisfaite.
Cette loi permet dès lors à l’employeur dont l’entreprise est reconnue comme étant « en difficulté
» au sens de cette législation de, soit conclure un accord à l’amiable avec ses créanciers soit, de
bénéficier, sous le contrôle du juge - réorganisation judiciaire -, d’une période de sursis.
Le droit à l’information et à la consultation visé ci-dessus ne porte pas préjudice aux obligations
de l’employeur en matière d’information et de consultation des travailleurs ou de leurs représen-
tants, telles qu’elles sont déjà prévues dans divers textes légaux, réglementaires ou convention-
nels exposés dans le cadre de ce document, en particulier la convention collective de travail n°9.
A défaut de conseil d’entreprise ou de délégation syndicale dans l’entreprise, l’information préalable
des travailleurs en cas de réorganisation judiciaire par voie de transfert sous autorité de justice est
réglée par la convention collective de travail n°102 conclue au sein du Conseil national du travail.
Dans le mois qui suit la cessation de paiement par l’entreprise, le commerçant doit faire une
déclaration (« aveu de cessation de paiement ») au greffe du Tribunal de commerce (c’est-à-dire
déposer le bilan). La procédure de faillite peut également être entamée suite à la citation d’un
ou de plusieurs créancier(s), du Ministère public ou de l’administrateur provisoire de la société.
Au plus tard au moment de cet aveu de cessation de paiement, le commerçant doit informer le
Conseil d’entreprise et joindre à cette communication toutes les données relatives à la preuve de
la faillite. L’aveu et les données y relatives feront l’objet d’une discussion avec les représentants
des travailleurs.
La déclaration de faillite est prononcée par le Tribunal de commerce. A partir du jugement, le failli
perd la gestion de ses biens. Un ou plusieurs curateurs sont désignés. Le curateur doit s’acquitter
de sa tâche en bon père de famille et prendre immédiatement les mesures requises de façon à ce
qu’aucun élément ne disparaisse du patrimoine.
A la demande des curateurs ou de tout autre intéressé (y compris les travailleurs), le tribunal peut
décider de poursuivre temporairement les activités du failli. Le Tribunal de commerce ne peut
statuer sur une éventuelle poursuite de l’activité qu’après avoir entendu les représentants du
personnel au Conseil d’entreprise.
Réglementation
• Loi du 8 août 1997 sur les faillites (M.B. 28 octobre 1997)
• Convention collective de travail n°9 du 9 mars 1972 coordonnant les accords nationaux
et les conventions collectives de travail relatifs aux conseils d'entreprise conclus au sein du
Conseil national du travail
Le Conseil d’entreprise peut être habilité à exercer les missions du comité pour la prévention et la
protection au travail. Pour ce faire, il doit cependant être satisfait à différentes conditions :
•Le Comité pour la prévention et la protection au travail doit avoir émis un avis conforme et préala-
ble en ce sens.
• Une telle décision ne peut être prise que si les organisations de travailleurs représentées au sein
de la délégation du personnel au conseil d‘entreprise groupe au moins 60 % des membres du
personnel.
• Le Conseil d’entreprise doit préalablement s’assurer du concours des personnes faisant déjà
partie du comité et notamment du conseiller en prévention, des membres du personnel de
direction, du médecin et de l’assistante sociale du service médical et le cas échéant des techni-
ciens appartement à l’entreprise.
• La décision n’a d’effet qu’après avoir été approuvée par le ministre fédéral qui a l’emploi dans
ses attributions.
Réglementation
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre
1948)
• Loi du 4 décembre 2007 relative aux élections sociales (M.B. 7 décembre 2007), article
85
Les missions du Conseil d’entreprise concernent également les dispositions d’ordre social adop-
tées au niveau de la commission paritaire compétente et applicables à l’entreprise, les accords
d’ordre social conclus au plan de l’entreprise; les mesures d’ordre social prises par l’employeur.
Dans le cadre de sa mission de surveillance, le Conseil d’entreprise n’a toutefois pas le pouvoir de
prendre des mesures s’il devait constater une application incorrecte d’une disposition spécifique.
Réglementation
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 septembre
1948), article 15, d) et f)
La loi dispose que les délégués du personnel et les candidats délégués du personnel ne peuvent
être licenciés que pour un motif grave préalablement admis par la juridiction du travail ou pour
des raisons d’ordre économique ou technique préalablement reconnues par l’organe paritaire
compétent.
Réglementation
• Loi du 20 septembre 1948 portant organisation de l’économie (M.B. 27 et 28 septembre
1948)
• Loi du 19 mars 1991 portant un régime de licenciement particulier pour les délégués du
personnel aux conseils d’entreprise et aux comités de sécurité et d’hygiène et d’embellis-
sement des lieux de travail, ainsi que pour les candidats délégués du personnel (M.B. 29
mars 1991)
• Loi du 4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs lors de l’exécution de leur travail
(M.B. 18 septembre 1996)
Conditions
Pour bénéficier de la protection organisée en vertu de la loi, le délégué du personnel doit avoir
rempli les conditions d’éligibilité à la date des élections.
En ce qui concerne les candidats non élus, outre cette première condition, ils doivent figurer sur
la liste définitive des candidats valablement présentée.
Les candidats présentés lors d’élections qui ont été annulées sont également protégés contre
le licenciement même s’ils ne sont pas réélus lors des nouvelles élections qui feront suite à la
décision judiciaire.
Le travailleur, en période d’essai, qui remplit les conditions d’éligibilité à la date des élections est
également protégé contre le licenciement.
La protection des membres effectifs et suppléants et des candidats non élus leur est maintenue
en cas de transfert conventionnel de leur entreprise ou d’une partie de celle-ci ou en cas de scis-
sion de l’unité technique d’exploitation en plusieurs entités juridiques, et ce quel que soit le sort
de l’organe de concertation.
L’employeur qui licencierait un travailleur pendant cette période « occulte » de 65 jours prend
donc le risque de licencier un travailleur qui bénéficie de la protection alors que l’employeur n’en
est pas informé et donc sans respecter les procédures prescrites en la matière.
Le travailleur, candidat aux élections sociales qui veut faire jouer sa protection, doit demander sa
réintégration dans les 30 jours suivant le jour de la présentation des candidatures si celle-ci inter-
vient après la notification du préavis ou la date de la rupture du contrat sans préavis. L’employeur
qui refuserait cette réintégration devrait alors payer l’indemnité de protection. La demande de
réintégration peut également être introduite par l’organisation qui a présenté la candidature.
De son côté, un employeur qui aurait licencié un candidat aux élections sociales ayant introd-
uit une demande de réintégration pourrait adopter deux positions : soit refuser la réintégration
demandée et contester la validité de la candidature d’un travailleur déjà licencié à condition de
démontrer un abus de droit dans le chef du travailleur en ce sens qu’il devrait établir que le travail-
leur n’aurait pas posé sa candidature s’il n’avait pas été licencié (en d’autres termes le travailleur
n’aurait posé sa candidature que pour faire échec à son licenciement). Soit l’employeur réintègre
immédiatement le travailleur.
Par contre, la période de protection sera prolongée si les membres ont été à nouveau présentés
comme candidats. Ils seront, dans ce cas, protégés pour une nouvelle période.
Ainsi, l’arrêt du 23 janvier 2002, concernait l’hypothèse d’un délégué qui avait démissionné de
son organisation. Un autre arrêt du 8 novembre 2006 concernait l’hypothèse d’un délégué qui
avait démissionné de son mandat.
Dans les hypothèses de démission du mandat, de fin d’appartenance à l’organisation ainsi que
dans le cas où le travailleur devient membre du personnel de direction ou en cas de révocation
du mandat pour faute grave, la nécessité d’une protection postérieure au mandat s’avère être
encore relevante. Dans les circonstances où le travailleur perd son mandat en raison du fait qu’il
quitte l’entreprise ou décède, il est peu relevant de devoir encore assurer une protection contre
le licenciement.
Quant aux candidats qui réunissent les conditions d’éligibilité, ils bénéficient, en principe, de la
même protection que les membres effectifs et suppléants.
La durée de la protection est toutefois réduite à deux ans après l’affichage des résultats lorsque,
pour la seconde fois, un candidat n’est pas élu.
La protection contre le licenciement étant organisée par une même loi, les candidatures infruc-
tueuses concernent tant celles posées pour le Conseil d'entreprise que pour le Comité pour la
prévention et la protection au travail. En d’autres termes, on ne fait pas de distinction selon que
les candidatures aux élections précédentes concernent ou non, un même organe.
En cas de scission d’une unité technique d’exploitation en plusieurs entités juridiques, le candidat
non-élu dans l’unité technique d’exploitation d’origine qui se présente dans une des entités juridi-
ques qui résulte de la scission ne doit pas être considéré comme se présentant pour la première
fois. S’il n’est à nouveau pas élu, il ne sera donc protégé que deux ans.
Les candidats non élus, dont il s’agit d’une première candidature, bénéficient également de la
prolongation de six mois de la protection lorsqu’il n’y a pas lieu de renouveler l’organe parce que
l’effectif minimum de 50 travailleurs n’est plus atteint.
La loi définit la notion de licenciement telle qu’elle doit être entendue pour son application. Il
s’agit de :
La date à prendre en considération étant le 3ème jour ouvrable qui suit l’envoi du courrier recom-
mandé par l’employeur.
Est donc irrégulier un licenciement moyennant préavis notifié pendant la période de protection
même si le délai de préavis expire après le période de protection.
Par contre, est régulier, un licenciement moyennant préavis notifié avant le début de la période de
protection, mais qui expire pendant la période de protection.
Il s’agit :
• de l’expiration du terme ;
• de l’achèvement du travail en vue duquel le contrat a été conclu ;
• de la rupture unilatérale du contrat par le travailleur ;
• du décès du travailleur ;
• de la force majeure ;
• de l’accord entre l’employeur et le travailleur.
Les délégués du personnel et les candidats délégués du personnel ne peuvent être transférés
d’une unité technique d’exploitation à une autre au sein d’une même entité juridique qu’en cas
d’accord écrit de leur part au moment de la décision ou pour des raisons d’ordre économique ou
technique préalablement reconnues par la commission paritaire compétente (à défaut de ou en
l’absence de commission paritaire, par le Conseil national du travail).
Un transfert d’une division d’une unité technique d’exploitation à une autre d’une même unité
technique d’exploitation est considéré, pour l’application de la loi concernant la protection des
représentants du personnel et candidats représentants du personnel au Conseil d'entreprise et
au Comité pour la prévention et la protection au travail, comme inexistant s’il est intervenu dans
les six mois qui précèdent la fermeture de la nouvelle division au sein de laquelle le travailleur a
été transféré.
La protection contre le licenciement dont bénéficie le travailleur protégé peut être levée dans
deux cas :
• pour faute grave du travailleur préalablement reconnue par la juridiction du travail ;
• en raison de l’existence de raisons d’ordre économique ou technique préalablement reconnues
par l’organe paritaire compétent.
Cette levée n’est donc pas automatique. Il faut que ces raisons aient fait l’objet d’une recon-
naissance préalable.
Ainsi, le licenciement pour motif grave sans que celui-ci ait été admis préalablement par la juridic-
tion du travail est irrégulier et donne lieu au paiement d’indemnités de protection (voir ci-après).
L’employeur ne peut licencier avant que la procédure soit entièrement terminée.
L’employeur qui envisage de licencier un travailleur protégé pour motif grave informe, par lettre
recommandée, le travailleur et l’organisation interprofessionnelle qui a présenté sa candidature
de son intention de le licencier pour motif grave. Il doit, dans ces lettres, faire mention en détails
de tous les faits dont il estime qu’ils rendraient toute collaboration professionnelle définitivement
impossible.
L’envoi de ces lettres doit avoir lieu dans les trois jours ouvrables qui suivent le jour où l’em-
ployeur a connaissance des faits qui constituent le motif grave.
Dans le même délai, il saisit, par requête, le président du tribunal du travail territorialement com-
pétent.
La requête, adressée au greffe par lettre recommandée à la poste, doit mentionner :
• l’indication des jour, mois et an ;
• les nom, prénom, domicile du requérant ainsi que, le cas échéant, ses qualités et inscription au
registre de commerce ou au registre de l’artisanat ou, s’il s’agit d’une personne morale, l’indica-
tion de sa dénomination, de sa nature juridique et de son siège social ;
• les nom, prénom, domicile et qualité de la personne à convoquer ;
• la signature du requérant ou de son avocat.
A cette requête est jointe une copie des lettres adressées au travailleur et à l’organisation.
Une période de négociation de 5 jours ouvrables débute le 3ème jour ouvrable qui suit le jour
de l’envoi des lettres recommandées par l’employeur au travailleur protégé et à l’organisation
syndicale.
Le travailleur et l’organisation prennent contact avec l’employeur pour faire valoir leur point de
vue sur les faits invoqués.
Durant ce délai, les parties sont convoquées par le greffier du tribunal du travail pour comparaître
séparément et personnellement devant le président du tribunal du travail. Les parties peuvent
Au cours de la comparution précitée, le président du tribunal du travail fixe également une nouvel-
le audience, se situant immédiatement à l’issue de la période de négociation, au cours de laquelle
il tente de concilier les parties. En cas de conciliation, cet accord est acté par le président dans un
procès-verbal qui est revêtu de la formule exécutoire. L’accord acquiert ainsi la force obligatoire
d’un jugement.
Saisine dans les formes du référé, du président du tribunal du travail par voie de citation.
Si, au terme de la période de négociation de 5 jours ouvrables, l’employeur maintient sa décision
de licencier le (candidat) délégué du personnel, il doit faire reconnaître le motif grave par le
tribunal du travail.
A cette fin, il saisit, par citation et dans les formes du référé, le président du tribunal du travail.
Le délai pour effectuer cette citation diffère selon que le travailleur est candidat non élu ou délé-
gué effectif/suppléant.
• s’il s’agit d’un candidat non élu, la saisine doit avoir lieu dans un délai de 3 jours ouvrables
suivant l’échéance de la période de négociation ;
• s’il s’agit d’un délégué du personnel, le délai de 3 jours ouvrables suivant le jour où l’ordonnan-
ce de suspension du contrat de travail est rendue par le président du tribunal (et non réception-
née par l’employeur).
La citation mentionne le motif grave à l’origine de la demande. Les faits invoqués ne peuvent être
différents de ceux notifiés dans les courriers recommandés adressés au travailleur et à l’organisa-
tion en début de procédure. Aucun autre motif ne pourra, dans la suite de la procédure, être sou-
mis à la juridiction du travail. Par ailleurs, à la citation est jointe la copie des lettres recommandées
adressées au travailleur et à l’organisation.
L’audience du tribunal au cours de laquelle l’affaire sera plaidée doit avoir lieu, en principe, dans
un délai de 30 jours ouvrables suivant celui du prononcé. Le président peut porter ce délai à 45
jours ouvrables en cas d’accord des parties.
Ce délai ne porte pas atteinte au principe selon lequel le pénal tient le civil en état. Autrement dit,
si le fait qui constitue le motif grave fait l’objet de poursuite devant le tribunal pénal, le tribunal
du travail devra attendre l’issue de la procédure pénale avant de statuer sur le caractère grave ou
non du motif invoqué. Cela peut avoir pour conséquence que les délais du référé ne soient pas
respectés.
Le président détermine le délai dans lesquels les pièces et les conclusions doivent être déposées.
Ce délai n’est susceptible ni d’appel, ni d’opposition.
Ces décisions sont notifiées aux parties au plus tard le 3ème jour ouvrable suivant le prononcé.
Il appartient à l’employeur de conclure le premier.
Le tribunal ne pourra accorder au maximum qu’une seule remise d’audience et ce, sur base d’une
demande motivée. Cette remise ne pourra en tout cas de cause dépasser 8 jours.
Si les parties le souhaitent, elles peuvent, par voie de conclusions, demander une enquête. Cel-
le-ci devra être réalisée dans le délai déterminé par le juge. La demande doit mentionner les
noms, prénoms et domicile (ou lieu de travail) des témoins à auditionner.
Le tribunal peut également décider d’autres mesures d’instruction dont il fixera les délais.
Ces délais ne sont pas susceptibles d’appel.
Le juge statue dans les 8 jours suivant la clôture des débats (le délai est porté à 13 jours si le
ministère public prend la cause en communication).
Tous les jugements sont communiqués aux parties, par pli judiciaire, au plus tard le 3ème jour
ouvrable suivant son prononcé. Ils ne sont pas susceptibles d’opposition. Quant à l’appel, seul le
jugement définitif est susceptible d’appel.
L’appel
Il peut être interjeté appel, par voie de requête, contre le jugement définitif du tribunal du travail
dans un délai de 10 jours ouvrables suivant la date de la notification du jugement par le greffe
– c’est-à-dire à dater de l’envoi par le greffe et non pas à dater de la réception de l’envoi par les
parties. La requête est introduite par lettre recommandée à la poste et est envoyée par le greffe
à toutes les parties. La requête contient l’exposé des moyens de l’appel. Seuls les moyens for-
mulés dans la requête sont valables.
Le dossier complet de l’appelant doit être déposé au greffe dans un délai de 3 jours ouvrables
suivant l’envoi de la requête.
Le licenciement
Lorsque le tribunal ou la cour du travail reconnaît le motif grave, le délai de trois jours ouvrables
prévu à l’article 35, alinéa 3, de la loi du 3 juillet 1978 relative aux contrats de travail court à
partir du troisième jour ouvrable qui suit l’échéance du délai d’appel ou, si appel a été interjeté,
du troisième jour ouvrable qui suit la notification de l’arrêt.
A défaut de décision de l’organe paritaire, les seules raisons d’ordre économique ou technique qui
pourront être invoquées par l’employeur sont :
• la fermeture de toute l’entreprise ;
• la fermeture d’une division de l’unité technique d’exploitation par exemple un atelier, un maga-
sin… ;
• le licenciement d’une catégorie déterminée de personnel (par exemple le personnel d’entre-
tien).
Si le texte de loi n’impose pas de motiver l’existence de tels motifs dans la lettre recommandée
adressée à l’organe paritaire, il est toutefois évident que l’employeur a tout intérêt à largement
motiver sa demande dans ce courrier.
Les motifs d’ordre économiques ou techniques peuvent viser des situations de faillite, de ferme-
ture d’entreprise ou d’une division de l’entreprise, le licenciement d’une catégorie déterminée du
personnel, ou des motifs liés à l’évolution du marché, à la réorganisation d’activités, à une réducti-
on des effectifs… en d’autres termes tous les cas où l’entreprise est confrontée à des difficultés de
fonctionnement qui sont indépendantes du comportement des travailleurs concernés.
L’organe paritaire compétent, une fois saisi, dispose de deux mois, à dater de la demande in-
troduite par l’employeur, par lettre recommandée, pour se prononcer sur l’existence des raisons
d’ordre économique ou technique. Il statue de manière discrétionnaire sur leur existence n’étant
pas lié par une définition légale de la notion de raisons d’ordre économique ou technique. Sa
décision est susceptible d’un recours devant le tribunal du travail.
La décision de l’organe paritaire doit être prise à l’unanimité des membres présents.
Cette procédure de consultation préalable doit être suivie même si l’employeur ferme complète-
ment son entreprise.
→ D’il s’agit d’une fermeture d’entreprise ou d’une division de l’entreprise, l’employeur a le choix
de saisir la juridiction du travail en vue de faire reconnaître le motif d’ordre économique ou techni-
que ou de licencier le travailleur protégé sans faire reconnaître le motif du licenciement.
→ Dans le cas d’un licenciement d’une catégorie déterminée du personnel, l’employeur doit saisir
préalablement la juridiction du travail.
Il convient dès lors de rester vigilant et de ne pas confondre la division d’entreprise avec le service
interne de l’entreprise (dans ce dernier cas, à défaut de décision de la commission paritaire, l’em-
ployeur ne peut pas licencier un ou plusieurs travailleurs protégés sauf s’il s’agit du licenciement
d’une catégorie du personnel et dans ce cas il doit préalablement solliciter la reconnaissance du
motif par la juridiction du travail).
Cette distinction est importante à souligner. En effet, la notion de division de l’entreprise n’est
pas définie dans la loi du 19 mars 1991. La jurisprudence et, plus particulièrement, un arrêt du
4 février 2002 de la Cour de cassation donne quelques éclaircissements sur les conditions que
doit remplir une activité pour être considérée comme division de l'entreprise :
• la division doit concerner une branche de l'entreprise faisant preuve d'une certaine cohérence ;
• elle doit en outre se distinguer du reste de l'entreprise par trois critères (1° une autonomie
technique ; 2° une activité distincte durable ; 3° un personnel distinct).
La Cour du travail de Mons a pour sa part considéré, dans un arrêt du 5 juin 2001 que le service
de nettoyage d'un centre scolaire ne constituait pas une division d'entreprise.
En tout état de cause, le tribunal du travail ne pourra intervenir qu’après que l’organe paritaire a
été saisi.
Procédure
L’employeur doit saisir, par citation, le président du tribunal du travail.
La procédure est identique à celle applicable pour la reconnaissance d’un motif grave sous ré-
serve, dans le cas présent, de l’absence de possibilité de suspension de l’exécution du contrat de
travail pendant la procédure.
Si la juridiction du travail reconnaît les motifs d’ordre économique ou technique, l’employeur ne
En cas de licenciement irrégulier notifié par l’employeur au travailleur protégé sans qu’un motif
grave ait été préalablement reconnu par les juridictions du travail ou sans que des raisons d’ordre
économique ou technique aient été préalablement reconnues par l’organe paritaire ou la juridic-
tion du travail, le travailleur doit être réintégré dans l’entreprise ou peut prétendre au paiement
d’une indemnité spéciale de protection.
4.5.1 La réintégration
Le travailleur licencié irrégulièrement ou l’organisation qui a présenté sa candidature peut deman-
der sa réintégration.
La demande de réintégration est toutefois obligatoire pour le candidat qui veut faire valoir sa pro-
tection et qui est licencié pendant la période occulte. A défaut de demande, le candidat licencié
durant la période occulte ne pourra pas prétendre à l’indemnité spéciale de protection.
La demande de réintégration doit être introduite dans les 30 jours qui suivent :
• la date de notification du préavis ou
• la date de la rupture du contrat en cas de rupture immédiate ou
• la date de la présentation des candidatures si la présentation intervient après la notification du
préavis ou la rupture immédiate du contrat.
La demande de réintégration doit en principe se faire par lettre recommandée et est introduite par
le travailleur licencié lui-même ou par son organisation syndicale.
L’employeur qui accepte de réintégrer le travailleur doit procéder à cette réintégration endéans les
30 jours suivant l’envoi de la demande de réintégration. Cette acceptation de réintégration n’est
soumise à aucune une forme particulière.
L’employeur devra payer au travailleur le salaire perdu depuis le licenciement et verser les cotisa-
tions de sécurité sociale afférentes à cette rémunération.
Le travailleur licencié irrégulièrement qui est réintégré reprend également son mandat et ses
conditions de travail.
L’employeur auprès de qui une demande de réintégration a été introduite et qui refuse ladite
réintégration doit payer une indemnité de protection (parfois appelée indemnité spéciale de pro-
tection).
Dans les cas suivants, le travailleur se voit d’office attribuer l’indemnité de protection même s’il
n’a pas demandé sa réintégration dans l’entreprise :
• lorsque le travailleur met fin lui-même au contrat de travail pour des faits qui constituent un
motif grave dans le chef de l’employeur ;
• lors du non-respect de l’ordonnance du président du tribunal du travail imposant le maintien
du travailleur en activité pendant la durée de la procédure judiciaire de reconnaissance du motif
grave.
Il est présumé, dans ces deux cas, que l’employeur a manifesté de façon tellement explicite sa
volonté de ne pas maintenir en service le travailleur qu’il est inutile de demander sa réintégration.
Comme précisé plus haut, le candidat délégué du personnel licencié irrégulièrement durant la
période occulte qui n’a pas introduit une demande de réintégration, n’a pas droit à l’indemnité
de protection.
L’indemnité de protection prime sur l’indemnité de rupture du contrat de travail sauf dans le cas
où l’indemnité de rupture serait plus élevée.
Toutefois, dans un certain nombre de cas, le texte qui détermine le paiement de ces indemnités
prévoit qu’elle n’est pas due lorsque le travailleur a droit à l’indemnité spéciale.
C’est le cas des indemnités de protection suivantes :
• indemnité due en cas de licenciement abusif du délégué syndical ;
• indemnité de licenciement abusif pour le travailleur en crédit-temps ;
• indemnité pour licenciement abusif du lors de l’introduction de nouvelles technologies ;
• indemnité pour licenciement abusif des ouvriers.
Il en est de même lorsque le travailleur est protégé à la fois comme représentant du personnel au
sein d’un organe et comme candidat aux prochaines élections sociales.