Bac Ii 2020

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SUJET 1 L’homme a-t-il raison de considérer la mort comme un « scandale »?

I. COMPRÉHENSION
1. Explication des  L’homme : L’être humain, l’individu, la personne humaine
concepts  a-t-il raison : est-il dans le vrai, a-t-il bien pensé, doit-il
 considérer….comme : prendre… pour, admettre, appréhender, accepter
 la mort : la cessation définitive de la vie, la fin de l’existence, la finitude
 un « scandale » : une indignation, un fait révoltant

2. Reformulation L’être humain doit-il admettre la mort comme étant une indignation ?
L’homme est-il dans le vrai lorsqu’il appréhende la mort comme un fait
révoltant ?

3. Problème  Attitude de l’homme face à la mort


 Condition de l’homme face la mort
 Impact de la mort sur l’être humain
4. Problématique - D’ordinaire, l’homme a raison de percevoir la mort comme un fait révoltant.
- Or, l’analyse montre que l’idée de la mort doit plutôt amener l’homme à se
construire.
- L’homme doit-il réellement considérer la mort comme un scandale ?

II. PLAN DÉTAILLÉ A. La perception de la mort comme un scandale


- L’homme a des raisons de prendre la mort pour un scandale, car celle-ci
endeuille parfois trop précocement les familles. C’est ainsi que Victor Hugo se
révolte, dans Les contemplations, devant la mort d’un enfant. Il écrit :
« Et les femmes criaient : rendez-nous ce petit être.
Pour l’avoir fait mourir, pourquoi l’avoir fait naître ? »
- Le scandale que crée la mort vient du fait qu’elle est une fatalité : elle
s’inscrit dans le destin de l’homme et, non seulement nul ne peut lui échapper, mais
encore nul ne peut connaître le jour, l’heure, comment il va mourir et le lieu où il va
mourir. La mort surgit donc et emporte riches, pauvres, enfants et vieux comme elle
veut, où elle veut, quand elle veut. On a l’impression d’assister à un tirage au sort.
C’est pourquoi Martin Heidegger disait : « Dès qu’un homme est né, il est assez
vieux pour mourir ».
- La mort suscite en l’homme la colère parce qu’elle le surprend. Elle brise ses
rêves et interrompt brutalement la réalisation de ses projets. « Par-là, écrit Ferdinand
Alquié, tous les projets apparaissent comme limités et finis. » Dans cette
perspective, Heidegger écrit : « Dans l’angoisse devant la mort, la réalité humaine
est mise en présence d’elle-même comme livrée à sa possibilité indépassable. »
La mort est donc le signe de notre petitesse, de notre faiblesse et de notre fragilité.
Transition : De ce qui précède, il ressort l’idée que la mort provoque une
indignation humaine. Mais l’homme ne peut-il pas transcender l’idée de la
mort et vivre pleinement ?

B. La nécessite de dépassement du caractère scandaleux de la mort.


- La mort ne doit pas être considérée comme un scandale, comme un
objet de crainte. La mort, disaient les épicuriens, n'est rien pour nous.

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Epicure affirmait : «Seuls ceux qui sont morts ont connu la mort (…). La
mort et moi ne pouvons jamais nous rencontrer ».
- La certitude de la mort amène l’individu à exercer une activité utile. Ainsi,
conscient de sa mort prochaine, l’homme organise mieux son existence et s’investit
fermement dans un programme. Descartes écrit à ce propos : « J’ai résolu de
n’employer le temps qu’il me reste à vivre à autre chose qu’à tâcher d’acquérir
quelque connaissance de la nature, qui soit telle qu’on en puisse tirer des règles
pour la médecine. » Dans cette logique, P. Valery écrit : « Notre vie organisée a
besoin des singulières propriétés de l’idée de la mort. »
- L’idée de la mort peut conduire l’homme à transcender la colère et à être serein.
La sérénité est alors là l’une des qualités morales que la pensée de la mort permet
de cultiver. C’est le cas de Socrate qui s’est montré imperturbable lorsque les
juges l’ont condamné à prendre la Ciguë.
- La mort porte l’homme à la piété, c’est-à-dire à l’attachement à Dieu afin de
bénéficier du royaume des Cieux. A cet effet, la tradition judéo-chrétienne nous
exhorte à la foi et aux bonnes œuvres. Ainsi, la mort, pour les spirituels, est une
porte ouverte pour amorcer une nouvelle vie. Hegel dit précisément : « La mort
est le commencement de la vie de l’esprit. »

C’est pour cette raison que, d’après Platon, au lieu de craindre la mort, nous devons
nous familiariser avec l’idée de la mort ; nous devons « apprendre à mourir ».
Montaigne est plus explicite : « La mort ne nous concerne ni morts, ni vifs parce
qu’en ce moment elle n’existe pas, ni morts puisqu’en cet instant nous ne
sommes pas ».

III. CONCLUSION Il est vrai que l’idée de la mort crée chez l’homme la révolte et l’empêche de
s’épanouir. Toutefois, à voir de près, la mort est plutôt un événement qui instruit
l’homme et l’incite à mieux organiser sa vie matérielle, morale et spirituelle.

SUJET 2 Parler, est-mettre un mot sous chaque pensée ?


I. COMPRÉHENSION
1. Explication des - Parler : S’exprimer, communiquer (par la parole), dialoguer
concepts - Est-ce : cela équivaut-il à, cela signifie-t-il
- mettre un mot sous chaque pensée : extérioriser chaque pensée par le biais du
langage, traduire une idée par un mot, habiller une pensée par la parole

2. Reformulation S’exprimer équivaut-il à traduire chaque idée par un mot ?


Parler, est-ce attacher un mot à une pensée ?
3. Problème  Rapports entre la parole et la pensée
 Rapports entre la parole et la pensée
 Rapports du langage et de la pensée
4. Problématique
- Très souvent, on pense que s’exprimer revient à faire correspondre à chaque idée
un mot.
- Or, l’analyse révèle qu’il existe des pensées intraduisibles.
- Peut-on encore admettre que chaque idée se laisse extérioriser par un mot ?

II. PLAN DÉTAILLÉ A. La parole comme l’expression de la pensée


- Les mots traduisent adéquatement l’immensité de nos idées. Hegel, à ce
sujet, écrit : « Les mots donnent à la pensée son existence la plus haute et la plus
vraie. » Dans les relations sociales, par exemple, les mots employés par un locuteur
dépendent des intentions qu’il veut exprimer à son interlocuteur. Ainsi, il existe des
paroles pour traduire le réconfort ou le bonheur aussi bien que des paroles qui
infligent une blessure morale. A ce propos, Freud écrit : « Avec les mots, on peut
rendre son semblable heureux ou le pousser au désespoir. » La parole exprime
donc nos états d’âme.
- A chaque idée correspond un mot en ce sens que par celui-ci on nomme ou
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désigne les objets dans la nature. Selon Platon, le mot est « la représentation de
l’objet. »
- Derrière chaque idée se cache un mot spécifique qui l’extériorise. Dans cette
logique, la prière dite varie en fonction de l’objet de la requête formulée. Dans le
domaine religieux, par exemple, la prière n’est pas la même si elle est destinée à
guérir, à bénir ou à maudire.
Transition : Vu ce qui précède, nous retenons que chaque idée est traduite
par un mot. Seulement, il faut reconnaître qu’il existe des idées
inexprimables.

B. L’inadéquation entre la parole et la pensée.


- Il y a souvent un décalage entre notre pensée et son expression verbale. C’est
ce qui fait que le langage déforme la pensée. C’est pour cette raison que Bergson
affirme : « La pensée demeure incommensurable avec le langage. »
- Les mots sont incapables de rendre compte de nos états d’âme. Wittgenstein
exprime cette idée ainsi : « Il y a assurément de l’inexprimable. »
- Il y a un fossé entre la pensée et la parole, car les mots échouent à exprimer
l’essence des choses. Nietzsche écrit : « L’homme qui fait la langue n’exprime
pas l’essence des choses. »
Transition : De cette argumentation, nous devons retenir que les mots ne traduisent
pas fidèlement nos idées. Par quel autre moyen l’homme va-t-il accéder à la pensée ?

C. Remède aux limites de la parole


- Etant donné que la parole est impuissante à exprimer certaines pensées, le
silence devient le moyen par lequel de telles pensées sont accessibles. C’est
pourquoi Wittgenstein disait : « Ce dont on ne peut parler, il faut le taire.»
- Face à l’échec de la parole dans l’expression fidèle de la pensée, l’intuition
apparaît comme la voie par laquelle l’inexprimable est accessible. Avec Henri
Bergson, l’intuition est ce par quoi « on se transporte à l’intérieur d’un objet
pour coïncider avec ce qu’il a d’unique et par conséquent d’inexprimable ».

III. CONCLUSION La parole qui est supposée traduire fidèlement l’idée n’y parvient pas véritablement.
C’est pourquoi on a recours au silence et à l’intuition.

SUJET 3 Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée :

[Le machinisme tend à éliminer de plus en plus cette part créatrice du travail.
« Identité, répétition », tel est l’axiome fondamental du système de la machine.
L’homme est désormais pris dans cette alternative : ou sauvegarder une part de son
indépendance, laquelle devient alors anarchie et nuit à la production, ou accepter de
se soumettre lui-même au rythme de l’engin. Le but dernier du machinisme est de
décomposer si bien le travail humain que chacun de ses éléments puisse être
accompli par une mécanique ou par un homme auquel on interdira toute alternative.
Au début de l’automobile, une voiture était une œuvre d’art, dont la construction
demandait à quelques mécaniciens choisis de l’habileté et des connaissances
étendues. Aujourd’hui le montage à la chaîne a réduit l’ouvrier au rôle de manœuvre
; quelques heures suffisent à acquérir le minimum de science nécessaire pour
exécuter, en un temps donné, quelques gestes toujours pareils. Ainsi s’opère une
dégradation du travail humain, qui, de création jadis, devient aujourd’hui besogne.
Ce qui était qualitatif n’a plus de sens que quantitatif. L’homme est l’esclave de son
rendement.]

Daniel ROPS, l’Avenir de la Science.

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I. COMPRÉHNSION
1. Auteur Daniel ROPS
2. Ouvrage L’avenir de la science.
3. Thème L’impact / l’influence du machinisme sur le travail

4. Question implicite - Quels sont les effets de l’introduction de la machine sur le travail ?
- Quelle est l’action que le machinisme exerce sur l’homme dans son travail ?
5. Thèse de l’auteur
 L’introduction du machisme a détruit l’homme en dévalorisant son travail.
 L’avènement de la machine a dénaturé le travail et a dévalorisé le
travailleur.
 Avec la machine, l’homme ne travaille plus pour créer et se créer. Il en
devient l’esclave et se déshumanise.

II. CORPS DU DEVOIR


2.1. Structure du texte
 Le machinisme et la « Le machinisme tend à éliminer de plus en plus cette part créatrice du travail.
perte de la valeur « Identité, répétition », tel est l’axiome fondamental du système de la machine.
créatrice du travail
L’homme est désormais pris dans cette alternative : ou sauvegarder une part de son
indépendance, laquelle devient alors anarchie et nuit à la production, ou accepter de
se soumettre lui-même au rythme de l’engin. Le but dernier du machinisme est de
décomposer si bien le travail humain que chacun de ses éléments puisse être
accompli par une mécanique ou par un homme auquel on interdira toute
alternative. »
Par les gestes identiques et répétés dont le machinisme a fait contracter l’habitude à
l’homme, le travail humain a perdu sa valeur créatrice. La machine a rendu le travail
aliénant. L’être humain est robotisé et ne se sert plus de sa réflexion. Il accomplit des
gestes mécaniques dus à la taylorisation du monde du travail.

 La valeur du travail « Au début de l’automobile, une voiture était une œuvre d’art, dont la construction
humain au début du demandait à quelques mécaniciens choisis de l’habileté et des connaissances
machinisme
étendues. »
Daniel-Rops trouve qu’au début de l’introduction de la technique dans le monde du
travail, l’ouvrier agissait par réflexion, car le travail était « une œuvre d’art ».
 Aliénation complète de « Aujourd’hui le montage à la chaîne a réduit l’ouvrier au rôle de manœuvre ;
l’homme par le quelques heures suffisent à acquérir le minimum de science nécessaire pour exécuter,
machinisme
en un temps donné, quelques gestes toujours pareils. Ainsi s’opère une dégradation
du travail humain, qui, de création jadis, devient aujourd’hui besogne. Ce qui était
qualitatif n’a plus de sens que quantitatif. L’homme est l’esclave de son rendement. »
Malheureusement aujourd’hui l’introduction du machinisme dans le monde du
travail n’est plus ce qu’elle était. Aliénant et dépersonnalisant, le machinisme enlève
à l’homme sa liberté et son épanouissement. Tout est automatique et répétitif. Dans
cette condition, le travail se trouve dégradé de même que le travailleur lui-même.
2.2. Intérêt
philosophique
a. Mérites L’auteur a le mérite de nous montrer que le machinisme influence négativement le
travail humain. Il entraîne l’automation, l’aliénation, la déshumanisation, la
robotisation.
Adjuvants - Aldous Huxley affirme : « L’homme ne maîtrise pas ses productions,
celles-ci pourraient bien un jour se retourner contre lui et même
l’anéantir ».

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- Paul Valery montre, à son tour, comment le machinisme constitue un facteur
de dépravation morale. Il écrit : « L’homme moderne est esclave de la
modernité : il n’est point de progrès qui ne tourne à sa plus complète
servitude. Le confort nous enchaîne ».
- Alahauna Gandhi affirme : « La machine a gagné l’homme, l’homme
s’est fait machine, fonctionne et ne vit plus. »

b. Limites L’introduction de la technique dans la vie de l’homme n’a pas eu que des
inconvénients. Elle a apporté des avantages à l’homme.
Contempteurs  Descartes trouvait que grâce au progrès scientifique et technique, les
hommes se rendront « comme maîtres et possesseurs de la nature ».
 L’avènement du machinisme a libéré l’homme des tâches manuelles ardues.
C’est ce qui amène Jean Rostand à dire que « la science a fait de nous des
dieux ».
 En revanche, il faut dire que la technique peut servir l’homme efficacement à
condition qu’elle soit moralisée et humanisée. Dans le monde du travail, la
machine doit être adaptée à l’homme et non l’homme à la machine.
 Georges Friedmann affirme : « Oui, oui à la technique, mais à la
technique dominée par l’homme. »

III. CONCLUSION En définitive, ce texte de Daniel Rops nous a permis de comprendre que le
machinisme déshumanise l’homme. Cependant, il faut souligner que le but premier
du progrès technique est de rendre l’homme plus heureux. Seulement, il faut
souhaiter que ce progrès technique s’accompagne, pour un progrès humain durable,
de la morale.

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SUJET 1 Le but du progrès est-il de rendre la terre plus vivable et l’homme plus humain ?
I. COMPRÉHENSION
1. Explication des Le but du progrès : la fin de l’évolution, la finalité du développement.
concepts rendre la terre plus vivable : améliorer la nature (l’environnement).
rendre l’homme plus humain : humaniser l’homme, transformer moralement l’homme.
2. Reformulation La finalité du développement est-elle d’améliorer la nature et l’homme ?
3. Problème - Le but du progrès
- La finalité du progrès

4. Problématique - Généralement, le progrès est destiné à rendre la nature meilleure et à humaniser


l’homme.
- Or, on constate malheureusement que le progrès détruit la nature et déshumanise
l’homme.
- Que faire pour que le progrès soit bénéfique à l’environnement et à l’homme ?

II. PLAN DÉTAILLÉ A. Le progrès comme un moyen destiné à rendre la nature meilleure et
à humaniser l’homme.
- Par le progrès de la science et la technique, la terre devient hospitalière et
habitable. En effet, c’est grâce aux avancées de la technoscience que les hommes sont,
selon Descartes, « maîtres et possesseurs de la nature ».
- A travers l’utilisation des techniques de la biochimie et la protection de
l’environnement, la science se permet de développer et de protéger la faune et la flore
les rendant ainsi meilleures.
En rendant la terre plus vivable, les progrès techniques humanisent aussi l’homme.
- Le progrès technique fournit à l’homme le confort matériel et l’aide à s’attacher
davantage à la perfection morale. Selon Saint Thomas d’Aquin, il faut un minimum de
bien être pour pratiquer la vertu. C’est ainsi que Victor Hugo affirmait : « Améliorer
la vie matérielle, c’est améliorer la vie morale. »
- La science et la technique rendent la vie plus humaine en améliorant notre
condition sur les plans de la santé, de l’alimentation, de l’agriculture, des transports, de
la communication et de l’éducation. Ainsi, Berthelot écrit : « La science joue un rôle
capital dans l’éducation intellectuelle et morale de l’humanité. »
Transition : Vu la réflexion développée plus haut, le progrès vise l’amélioration de la
nature et l’humanisation de l’homme. Dans cet élan, ce progrès ne nuit-il pas à la nature
et à l’homme ?

B. Le progrès comme un facteur de destruction de la nature et de


déshumanisation
- Le progrès ne rend pas la terre plus vivable. Il l’agresse et la détruit. Cette
nuisance se manifeste, entre autres, par le réchauffement de la planète, la dégradation
des sols, la diminution du potentiel nourricier de la planète, la pollution radioactive.
A ce propos, Louis de Broglie écrit : « Toute augmentation de notre pouvoir d’agir
entraîne nécessairement un accroissement de notre pouvoir de nuire. »
- Le progrès scientifique et technique ne rend pas l’homme plus humain. Il
pervertit plutôt sa nature morale. J.J. Rousseau affirme : « Nos âmes se sont
corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la perfection. »

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- Les progrès scientifiques et techniques, toujours plus performants, n’ont pas
rendu l’homme réellement plus heureux. Sigmund Freud disait : « Nous découvrons
avec surprise que le progrès a conclu un pacte avec la barbarie. »
- Le progrès de la science et de la technique développe aussi la prolifération des
armes, la falsification des pièces des moteurs, provoquant des accidents de toutes sortes
et de perte en vies humaines. Il est aussi à la base des trafics des organes et autres. On
peut alors dire qu’avec le progrès technique, l’homme tombe dans la bassesse morale.
Albert Camus disait : « La science a atteint son degré le plus élevé de sauvagerie.»
- Le progrès de la technoscience a déshumanisé l’homme. Avec le machinisme,
l’homme devient un esclave, un robot ou un automate. Karl Marx affirme : « La
dévalorisation du monde humain va de pair avec la mise en valeur du monde
matériel. »
Transition : Le progrès, loin de rendre la terre vivable et d’humaniser l’homme, les
détruit. Comment orienter le progrès pour qu’il sauvegarde la nature et rendre l’homme
plus humain ?

C. Nécessité d’orienter le progrès vers une humanisation de la nature


et de l’homme
- Le progrès de la morale favorise, avec la naissance de l’éthique
environnementale, la prise de conscience de la vulnérabilité de la nature et la nécessité
de la préserver pour la rendre plus vivable. On peut donc, à l’instar de Michel Serres,
considérer la nature comme « un sujet de droit ».
- Il faut une orientation rationnelle et sage du progrès afin qu’il humanise la
nature et l’homme. Henri Bergson affirme : « A la civilisation technicienne, il eût
fallu un supplément d’âme. »
- Le progrès de la technique doit rendre l’homme d’aujourd’hui plus humain vis-
à-vis de l’humanité à naître. Cette nouvelle éthique, inspirée de la toute-puissance de la
technique, a nourri la réflexion de Hans Jonas, dans Le principe responsabilité où il
écrit : « Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la
permanence d’une vie authentiquement humaine sur Terre ».
- Il est nécessaire, pour surmonter la déshumanisation inhérente à la technique, de
faire une mécanisation à visage humain. Georges Friedmann déclare : « Oui, oui à la
technique, mais à la technique dominée par l’homme. »

Orienté vers l’humanisation de la nature et de l’homme, le progrès s’est inversé en


III. CONCLUSION
menace ; il s’est transformé en un facteur de destruction. Pour le détourner de cette voie,
il faut intégrer au progrès technique la morale.

SUJET 2 Le racisme a-t-il un fondement scientifique ?


I. COMPRÉHENSION
1. Explication des - Le racisme : l’idéologie postulant la hiérarchie des races humaines ; la tendance
concepts à considérer sa race comme supérieure ou meilleure.
- a-t-il : repose-t-il ; est-il validé
- un fondement scientifique : la science ; une base scientifique ou rationnelle ; les
données de la science

2. Reformulation - Peut-on accorder au racisme un crédit scientifique ?


- Le racisme repose-t-il sur des données scientifiques ?
3. Problème  Fondement du racisme

4. Problématique - Pour certains, la hiérarchie des races paraît justifiée scientifiquement,


- Or, la science se trouve incapable de fournir des données à l’appui de la pratique du
racisme.
- Le racisme a-t-il réellement une base scientifique ?

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II. PLAN DÉTAILLÉ A. Le racisme perçu comme une pratique justifiée scientifiquement
- Les avancées technologiques font croire que la pratique du racisme a une basse
scientifique. C’est ainsi que les pays occidentaux, étant techniquement plus avancés que
les autres, se donnent pour mission de les coloniser. Arthur Gobineau écrit : « S’il y a
des civilisations plus avancées que d’autres, ce serait la preuve de l’inégalité
biologique des races humaines ».
- Le biologique paraît être un élément scientifique justifiant l’inégalité des races
humaines. David Hume affirme : «Je suspecte les Nègres et en général les autres
espèces humaines d’être naturellement inférieures à la race blanche. » Hegel, pour
sa part, affirme : « Le nègre représente l’homme naturel dans toute sa barbarie et
son absence de discipline ; on ne peut rien trouver dans son caractère qui s’accorde
à l’humain. »
- Scientifiquement, certaines races se croient plus intelligentes que d’autres. Aux
USA, par exemple, les tests ont été effectués (Q.I. et mesure de la partie occipitale de la
tête) pour montrer que la race noire est inférieure à la race blanche.
Transition : Au regard de ce qui précède, on retient que le racisme semble fondé
scientifiquement. Seulement, il est lourd de conséquences.

B. L’absence de preuves scientifiques du racisme


- Le racisme n’a aucune base scientifique ; il n’est qu’une idéologique égoïste.
Jean Salem écrit : « Le racisme n’est pas seulement odieux dans ses effets : la nullité
de ses bases scientifiques n’est plus à démontrer. »
- La pratique du racisme repose sur les préjugés et les croyances. Lévi-Strauss,
dans son ouvrage Race et histoire, disait : « Le barbare, c’est d’abord l’homme qui
croit à la barbarie.»
- Le racisme n’a pas un fondement scientifique. C’est pourquoi sa pratique expose
l’humanité à des traitements dégradants et inhumains, à la violence meurtrière, à
l’esclavage, au déni d’humanité. Dans un passé récent, les Juifs, avec l’avènement
d’Hitler au pouvoir en Allemagne, ont payé un lourd tribut à l’antisémitisme.
Transition : Il ressort de notre argumentation que le racisme non seulement n’a pas de
base scientifique mais aussi engendre des conséquences fâcheuses. Ne serait-il pas
mieux de renoncer à cette pratique en vue de favoriser la cohésion raciale ?

C. Remèdes au racisme
- Il n’y a pas d’hiérarchisation des races. Elles se valent. Chaque race a ses
réalités et ses spécificités. Ainsi, Alain écrit : « Je n’ai aucune peine à reconnaître
mon frère humain sous ses variétés de couleurs. »
- Les différentes races doivent s’ouvrir les unes aux autres. Cette ouverture
constitue une source de richesse pour le genre humain. Saint-Exupéry disait : « Mon
frère, si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m’enrichis ».

III. CONCLUSION En somme, les partisans du racisme, animés de l’égoïsme, cherchent des bases
scientifiques pour justifier leur pratique. Seulement, celle-ci n’est pas sans
conséquences sur l’humanité. Il convient alors de proscrire ce comportement et
accepter les différences.

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SUJET 3 Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée :
Toute technique suppose des connaissances bien déterminées. Le technicien possède
effectivement deux types de connaissance qu’Aristote distingue soigneusement : il
détient, d’une part, une connaissance « de l’universel », d’autre part, une connaissance
« de l’individuel ». Relèvent de « l’universel » les règles pratiques générales valables
pour la totalité des cas d’un certain type qui peuvent survenir dans le domaine d’activité
ou de production du technicien. Ces règles expriment bien un savoir en ce qu’elles
reposent sur l’intelligence des causes qui déterminent, à chaque fois que certaines
conditions sont réunies, les effets exploités par le technicien. C’est principalement à leur
connaissance que celui-ci doit son efficacité, c’est-à-dire sa capacité de produire
toujours les effets attendus. Les connaissances « de l’universel » ont un statut proche de
celui des connaissances scientifiques dont elles ne diffèrent que par leur finalité :
produire quelque chose – la science se contentant de connaître la cause des phénomènes
auxquels elle s’intéresse.
Philippe DUCAT et Jean MONTENOT, Philosophie, le manuel, p.237
I.COMPRÉHNSION
1. Auteurs Philippe DUCAT et Jean MONTENOT
2. Ouvrage Philosophie, le manuel.
3. Thème Rapports entre la science et la technique
4. Question implicite Qu’est-ce qui distingue la science de la technique ?
5. Thèse des auteurs La science est motivée par la connaissance des causes des phénomènes alors que la
technique vise la pratique, le concret.
II. CORPS DU DEVOIR
2.1. Structure du texte
 Les deux types de Toute technique suppose des connaissances bien déterminées. Le technicien possède
connaissance du
technicien
effectivement deux types de connaissance qu’Aristote distingue soigneusement : il
détient, d’une part, une connaissance « de l’universel », d’autre part, une connaissance
« de l’individuel ».
- La technique est subordonnée à des connaissances préalables
- Tout technicien rassemble la connaissance théorique et la connaissance pratique

 Distinction des deux Relèvent de « l’universel » les règles pratiques générales valables pour la totalité des
types de connaissance : cas d’un certain type qui peuvent survenir dans le domaine d’activité ou de production
l’universel et l’individuel du technicien. Ces règles expriment bien un savoir en ce qu’elles reposent sur
l’intelligence des causes qui déterminent, à chaque fois que certaines conditions sont
réunies, les effets exploités par le technicien. C’est principalement à leur connaissance
que celui-ci doit son efficacité, c’est-à-dire sa capacité de produire toujours les effets
attendus. Les connaissances « de l’universel » ont un statut proche de celui des
connaissances scientifiques dont elles ne diffèrent que par leur finalité : produire
quelque chose – la science se contentant de connaître la cause des phénomènes auxquels
elle s’intéresse.
- La connaissance de l’universel vise la recherche des causes des phénomènes
- C’est après avoir connu les causes des phénomènes que le technicien exploite ces données
pour produire quelque chose d’utile.
- La science et la technique ont des finalités différentes : tandis que la première a une visée
2.2. Intérêt théorique, la seconde a une visée pratique.
philosophique
a. Mérites Les auteurs ont le mérite de distinguer la science de la technique. Si la science vise la
connaissance des lois, la technique s’intéresse à l’application de ces lois pour des
réalisations pratiques.
Adjuvants  Auguste Comte affirme : « Science d’où prévoyance, prévoyance d’où action. »
 Jean-Jacques Salomon écrit : « Toute la recherche contemporaine est faite
d’un va-et-vient entre le concept et l’application, entre la théorie et la pratique. »
III. CONCLUSION
Somme toute, à travers ce texte, Philippe Ducat et Jean Montenot, après avoir établi la
différence entre la connaissance théorique et celle pratique, considèrent que les deux
sont indissociables pour une action efficace.

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